POLITIQUE
Quand l'extrême droite enfile le bonnet rouge
Le quatrième volet de notre série de reportages en
Bretagne est consacré à une question, celle de la possible tentative de
récupération du mouvement des "Bonnets rouges" par l'extrême droite. Autrement
dit, ce mouvement populaire spontané va-t-il bénéficier au FN lors des
prochaines élections municipales et européennes ?
Jean-Marie Le Pen porte le
bonnet rouge dans son journal de bord n°339 diffusé le 8 novembre ©
YouTube
Il y a d'abord eu Marine Le Pen invitant le 27
octobre chacun à remplacer sa photo sur les réseaux sociaux par le dessin d'un
bonhomme portant un bonnet rouge. Un petit bonhomme qu'on a retrouvé sur des
pancartes dans la manifestation du 2 novembre à Quimper.
Puis, le mouvement d'extrême droite "Réseau
identités", a déposé la marque Bonnets rouges à l'INPI (Institut national de la
propriété industrielle). Mais son responsable n'est pas du tout breton. Il a
même un accent du midi prononcé. Richard Roudier est cévenol, mais pour lui,
"il était capital et urgent de déposer cette
marque car c'est une marque identitaire qui va devenir importante pour la
population". Il ajoute : "Elle est le fruit
d'un début de révolte populaire qui est née en Bretagne, mais qui aurait pu tout
aussi bien démarrer en Languedoc".
"Touche pas à mon bonnet rouge"
L'emblème des
"Bonnets rouges" échappe donc à ses créateurs. Ils ont tenté de réagir en
rédigeant une charte. Ils ont même créé un logo avec ce slogan : "Touche pas à mon bonnet rouge". "On doit reconnaitre qu'on a été pris de cours, pris
par surprise par l'extrême droite qui s'est immiscée dans notre combat. C'est
scandaleux. On a été choqué notamment par ces faux "Bonnets rouges" qui ont
sifflé François Hollande le 11 novembre sur les Champs-Elysées. C'est le
contraire de nos valeurs de respect, d'humanisme, de solidarité. Le FN est un
poison pour la Bretagne. Les "Bonnets rouges" peuvent être une
antidote", argumente le maire divers gauche
de Carhaix, porte-parole du collectif des "Bonnets rouges".
"Nous sentons un réveil breton" (responsable FN)
Historiquement la Bretagne est réfractaire
aux extrêmes, et notamment à l'extrême droite. Même si elle est depuis toujours
une terre de mission pour le Front national. Même en doublant son score entre la
présidentielle 2007 et celle de 2012, le FN est resté cinq points en dessous du
niveau national (13 % contre 18 % au niveau national). "C'est vrai
qu'on part de plus bas dans cette région, mais nous sentons un réveil
breton", commente Nicolas Bay directeur de la campagne des
municipales pour le FN. "Mais la bonne
nouvelle", ajoute-t-il,
"c'est que nous avons en
Bretagne une marge de progression spectaculaire, et je pense que l'on va faire
une poussée remarquée. Nous regardons avec la plus grande bienveillance ce
mouvement des Bonnets rouges, et nous pouvons dire à ceux qui ont rejoint ce
mouvement qu'il faut transformer la colère en espoir. Nous leur rappelons que le
FN est favorable à bien davantage de contrôles aux frontières pour mettre un
coup d'arrêt à la concurrence étrangère inadmissible dans l'agroalimentaire", ajoute le cadre du
parti frontiste.
Le FN des champs
Aux élections municipales de 2007, le FN avait présenté une seule liste
en Bretagne, c'était à Lorient. Cette année le parti entend en proposer une
vingtaine. Il compte pour cela sur ses nouveaux adhérents. "Nous
n'avons jamais enregistré autant de nouvelles adhésions. Dans mon département,
il y a maintenant 600 adhérents", explique Eric Déchamps, responsable
de la section finistérienne du Front national. Parmi ces nouveaux militants, il
y a des Bonnets rouges, beaucoup de jeunes, des salariés licenciés de
l'agroalimentaire, et surtout des agriculteurs. C'est dans le centre Bretagne et
dans les zones rurales que le FN progresse le plus : "Le FN des
champs", comme disent eux-mêmes les responsables frontistes dans la
région.
"L'essai ne sera pas si simple à transformer pour le FN" (Romain Pasquier, chercheur au CNRS)
Mais pour Romain Pasquier, chercheur au CNRS
et professeur à l'Institut d'études politiques de Rennes, "l'essai ne sera pas si simple à transformer pour le
FN". Il explique : "Si l'on
observe une poussée ponctuelle, elle a peu de chance de se confirmer dans le
temps. Certains jouent à se faire peur avec cette idée que le mouvement des
Bonnets rouges pourrait créer un tremplin pour le FN. Les socialistes bretons
agitent ce drapeau pour faire des Bonnets rouges un
repoussoir".
Le Front national
ne décrochera pas de mairies en Bretagne. Ses responsables eux-mêmes savent cet
objectif impossible. Mais il pourrait faire son entrée dans de nombreux conseils
municipaux. Il pourrait aussi atteindre un score record aux élections
européennes de mai prochain. Une élection dont le mode de scrutin - à la
proportionnelle - lui est bien plus favorable.
Indemnités des patrons : Montebourg envisage de légiférer
Après la polémique suscitée par la retraite chapeau du patron de PSA, à laquelle il a finalement renoncé, le ministre se montre sceptique quant à l'efficacité de «l'autodiscipline».
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg envisage de légiférer pour limiter les indemnités versées aux patrons après la controverse autour de la retraite chapeau du dirigeant de PSA.
Interrogé dans le Parisien/Aujourd’hui en France jeudi sur le fait que Philippe Varin a finalement renoncé aux 21 millions prévus pour sa retraite, Arnaud Montebourg parle d’une «décision juste et normale». «Mais il est fâcheux qu’on soit obligé de passer par un scandale public pour obliger une entreprise et son premier dirigeant à revenir à des niveaux de rémunération ou de retraite décents», ajoute le ministre.
Sur les moyens de régulation de la rémunération des patrons, le ministre souligne que «l’autodiscipline (invoquée par le Medef, ndlr) reste à démontrer puisqu’il faut la régulation par le scandale pour que les choses évoluent».
«Si l’inefficacité est démontrée dans le prochain cas à venir, il faudra légiférer», estime-t-il. «Pour les entreprises privées, si l’autodiscipline ne fonctionne pas, le législateur est parfaitement en droit de procéder à une réglementation», martèle Arnaud Montebourg. «C’est tout à fait possible et cela existe déjà dans d’autres pays d’Europe, comme la Suisse» où les parachutes dorés ont été supprimés, conclut le ministre.
Interrogé dans le Parisien/Aujourd’hui en France jeudi sur le fait que Philippe Varin a finalement renoncé aux 21 millions prévus pour sa retraite, Arnaud Montebourg parle d’une «décision juste et normale». «Mais il est fâcheux qu’on soit obligé de passer par un scandale public pour obliger une entreprise et son premier dirigeant à revenir à des niveaux de rémunération ou de retraite décents», ajoute le ministre.
Sur les moyens de régulation de la rémunération des patrons, le ministre souligne que «l’autodiscipline (invoquée par le Medef, ndlr) reste à démontrer puisqu’il faut la régulation par le scandale pour que les choses évoluent».
«Si l’inefficacité est démontrée dans le prochain cas à venir, il faudra légiférer», estime-t-il. «Pour les entreprises privées, si l’autodiscipline ne fonctionne pas, le législateur est parfaitement en droit de procéder à une réglementation», martèle Arnaud Montebourg. «C’est tout à fait possible et cela existe déjà dans d’autres pays d’Europe, comme la Suisse» où les parachutes dorés ont été supprimés, conclut le ministre.
Juppé-Sarkozy : premières fausses notes
Le maire de Bordeaux récuse l'idée qu'il ne se lancerait dans la course présidentielle pour 2017 que si l'ancien chef de l'Etat n'y allait pas.
Le tour de chant de Carla Bruni fait une halte à Bordeaux demain. Le maire de la ville, Alain Juppé, savoure déjà le moment et s'attendrit des applaudissements que Nicolas Sarkozy reçoit dans chaque salle depuis le début de la tournée. « La vraie star, c'est lui. » Les deux hommes se respectent. Ils disent du bien l'un de l'autre. Ils n'ont jamais été en compétition sur un même poste. Cela aide. Mais c'est fini. Depuis l'échec de 2012, Nicolas Sarkozy prépare son retour et s'astreint à une réserve destinée à doper sa popularité. Et ça marche. Chez Alain Juppé, c'est l'inverse. Sa popularité de grand sage a fini par lui donner des idées. Les deux sont devenus rivaux pour 2017 par la magie des sondages. Qui plus est sur le même créneau, celui de l'homme d'expérience qui redressera le pays après cinq années socialistes. Et c'est là que les ennuis commencent. Comment conserver l'avantage sur un adversaire apprécié ? Et comment mener bataille contre lui quand… on n'est pas du tout censé mener bataille. Nicolas Sarkozy veut maintenir la fiction de son retrait pendant quelques mois encore ; Alain Juppé est concentré sur sa campagne municipale à Bordeaux. Un duel hors sol, alors, ça tombe bien dans une période où les Français ne veulent plus entendre parler de partis politiques. Mais ce n'est pas très aisé à manier. Il vient en tout cas de débuter, par le biais des petites phrases et des on-dit. Depuis quelques semaines, circule ainsi l'idée qu'Alain Juppé ne se lancera dans la course à la présidentielle que si Nicolas Sarkozy choisit de ne pas y aller. « Je n'ai jamais dit cela », réplique le maire de Bordeaux. « Je sais bien que Nicolas Sarkozy le dit, mais je n'ai jamais accepté la moindre condition. » Si Nicolas Sarkozy - « le mari de la chanteuse », dit-on à l'UMP -, candidat le plus évident puisque sortant, peut se contenter de mener campagne en s'affichant aux concerts de sa femme, Alain Juppé doit se dévoiler un peu plus. Il se positionne sur les idées (l'Europe), il plaide pour des primaires avancées et joue collectif (il fait meeting commun avec François Fillon jeudi prochain). De quoi dépend son choix, alors ? Des circonstances et de l'envie, répond-il. Mais « l'envie, aujourd'hui, je l'ai ».
Municipales : NKM suspend sa campagne pour des «raisons familiales graves»
Son père, François Kosciusko-Morizet, 73 ans, maire UMP de Sèvres, a été victime d’un AVC. La candidate UMP a par conséquent décidé d’annuler tous ses déplacements et rendez-vous jusqu’au 2 décembre.
La candidate UMP à la mairie de Paris Nathalie Kosciusko-Morizet suspend jusqu’à lundi sa campagne pour des « raisons familiales graves », a-t-on appris mercredi par un message de son entourage à l’AFP.
« Nathalie Kosciusko-Morizet pour des raisons familiales graves suspendra sa campagne jusqu’à lundi prochain. Tous ses déplacements et rendez-vous sont annulés jusqu’au 2 décembre », a précisé son entourage.
Son père, François Kosciusko-Morizet, 73 ans, maire UMP de Sèvres (Hauts-de-Seine), a eu un AVC « et elle souhaite être auprès de sa famille et auprès de lui », a-t-on appris auprès de l’équipe de campagne de la candidate.
NKM devait notamment présenter jeudi ses mesures pour la santé en présence de Bernadette Chirac, la femme de l'ancien président de la République et maire de Paris Jacques Chirac. Elle devait auparavant visiter l'Hôpital pour enfants Trousseau situé dans le XIIe arrondissement parisien.
Taubira fustige les «racistes, antisémites et xénophobes»
Plusieurs membres du gouvernements ont profité du rassemblement contre les extrémismes à l'initiative du PS mercredi soir pour faire part de leur soutien à la garde des Sceaux.
Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a rendu un hommage appuyé mercredi soir à la garde des Sceaux, Christiane Taubira, victime de récentes attaques racistes, assurant former avec elle un «beau couple» entièrement dédié à la défense de l’état de droit face aux «extrémismes».
«Moi, parmi vous, je suis celui qui connais le mieux (...) Christiane Taubira. Progressivement, malgré les analyses, les avis (...), nous formons, je le dis, un beau couple» dédié à «l’état de droit», a lancé le ministre de l’Intérieur lors du meeting organisé par le PS à la Mutualité pour «défendre la République face aux extrémismes».» «On veut nous opposer à chaque fois, c’est tellement facile...», a ajouté Manuel Valls devant quelques centaines de militants socialistes.
«Pour se battre pour la République, pour se battre pour nos valeurs et pour combattre ceux qui combattent la République, il faut une République forte et un état de droit. Et cet état de droit, nous l’incarnons tous les deux», a poursuivi le ministre de l’Intérieur.
Manuel Valls était manifestement soucieux de renforcer l’image de cohésion avec la ministre de la Justice, après les informations parues cet été qui faisaient état de dissensions entre eux à propos du projet de réforme pénale porté par la garde des Sceaux.
L’heure était d’ailleurs lors de ce meeting au soutien et à la solidarité avec Christiane Taubira après les attaques dont elle a fait l’objet, attaques qui ont permis «le réveil» à gauche face aux racisme et à la xénophobie, selon le ministre de l’Intérieur.
«Au fond, ceux qui ont voulu s’en prendre à elle ont d’une certaine manière rendu un grand service. Ils ont fait la démonstration que la gauche pouvait enfin se réveiller, que la gauche était capable d’indignation», a dit Manuel Valls. «C’est autour de toi que le réveil s’opère», a renchéri le ministre de l’Education, Vincent Peillon. «Le moment est venu du rassemblement, du combat, de la fierté d’être de gauche», a-t-il ajouté.
«Ils commencent par vilipender les apparences, ils commencent ainsi par la différence qu’ils voient et ils finissent par celle qu’ils imaginent. Et ils mettent tout le monde et chacun en danger», a lancé cependant la ministre à l’adresse de ceux qui l’ont attaquée.«La nation n’est pas le bien de ces égoïstes compulsifs, elle n’est pas le bien de ces archaïques, elle n’est pas le bien de ces obsédés de l’ennemi», a-t-elle ajouté sous les applaudissements.
«Voilà pourquoi, nous ne nous laisserons pas faire. Nous continuerons à leur barrer la route», a-t-elle poursuivi en se livrant à un vibrant plaidoyer en faveur de la République et notamment de son école. Christiane Taubira a été victime récemment de dérapages à caractère raciste, qui ont suscité une vaste vague d’indignation dans la classe politique.
Minute l’avait qualifiée le 12 novembre de «maligne comme un singe». La présidente du Front national Marine Le Pen avait réagi en qualifiant cette une de l’hebdomadaire d’extrême droite d'«archi nulle». Matignon a saisi le procureur de la République de Paris devant ces «faits susceptibles de constituer (une) infraction d’injure publique à caractère racial».
Minute faisait écho à un dérapage d’une candidate FN dans les Ardennes, Anne-Sophie Leclere, qui avait eu recours à une métaphore similaire. Elle devrait être exclue bientôt du FN.
«La France n’est pas raciste, mais en ces temps de crise économique, sociale, morale, les dirigeants de l’extrême-droite xénophobe et raciste ne se sont jamais sentis aussi forts», a-t-il ajouté. «Le masque de cire de Marine Le Pen est en train de fondre et l’on retrouve le vrai visage du FN, celui de son père! Alors, qu’on ne vienne pas nous dire que le FN a changé», a poursuivi Harlem Désir.
Plusieurs représentants des formations de la majorité ont pris la parole tour à tour, comme le président du Parti des radicaux de gauche (PRG), Jean-Michel-Baylet et le président du Mouvement unitaire progressiste (MUP), Robert Hue. Le sénateur d’Europe Ecologie Les Verts Jean-Vincent Placé est également intervenu, prônant un «nouvel humanisme cosmopolite».
Des militants ont exprimé à l’AFP leur satisfaction de la tenue de ce meeting, Frédéric Londé déplorant toutefois qu’il se tienne «un peu tard» après les attaques contre Christiane Taubira, perpétrées contre «une femme et une femme de couleur». Il a dénoncé «ceux qui considèrent que la République doit être blanche».
La façon dont la garde des Sceaux a été traitée «est absolument ignoble», a renchéri Nathalie Vallé, déclarant avoir «extrêmement peur de la montée de l’extrême-droite». «Ce meeting tombe à pic. La politique n’est pas seulement un budget. C’est apprendre aussi le respect des autres», a ajouté une troisième militante.
D’origine guyanaise, ex candidate à la présidentielle de 2002 sous l’étiquette PRG, Christiane Taubira a soutenu la loi sur le mariage homosexuel. Depuis août, les socialistes battent le rappel sur la nécessité de lutter contre le FN, aussi bien sur le plan des valeurs que sur le plan programmatique, alors qu’approchent les échéances électorales de 2014. Le PS avait organisé ainsi début octobre un meeting similaire pour dénoncer le FN.
Le parti prépare également un argumentaire destiné à ses militants pour répondre à ceux qui sont tentés de voter pour le FN aux municipales et aux européennes.
Libération a lancé une page Facebook, «Racisme, incitation à la haine: ASSEZ», ouverte à tous ceux qui partagent notre indignation et veulent se regrouper pour l’exprimer. Elle est destinée à accueillir vos écrits, vos témoignages, vos initiatives et tous vos «likes» de soutien.
Paris — Des parlementaires ont rouvert mercredi le dossier polémique du gaz de schiste en France, avec un rapport favorable à une exploration expérimentale qui suscite la controverse.
"Nous constatons que le dossier du gaz de schiste a été diabolisé en France", a regretté le sénateur UMP de l'Orne Jean-Claude Lenoir, qui a dirigé le rapport avec le député socialiste du Nord Christian Bataille.
"Nous ne disons pas qu'il faut consommer plus d'hydrocarbures. Nous disons qu'il faut consommer moins d'hydrocarbures progressivement, mais que les hydrocarbures que nous consommons doivent en priorité venir de notre sous-sol si ces ressources sont avérées", a-t-il ajouté en présentant le rapport à la presse.
Pour évaluer les ressources françaises en gaz et en pétrole de schiste, et l'impact économique de leur exploitation, les deux co-rapporteurs du texte plaident pour "quelques dizaines de forages expérimentaux" en France afin de tester "la fracturation hydraulique améliorée ou des techniques alternatives".
Selon une estimation récente de l'Agence américaine d'information énergétique (EIA), la France dispose potentiellement de 3.900 milliards de mètres cubes de gaz non conventionnel techniquement récupérable, et 5 milliards de barils de pétrole de schiste, notamment dans le Sud-Est et le bassin parisien.
Les deux parlementaires avaient été chargés en début d'année d'étudier les "techniques alternatives" à la fracturation hydraulique par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), organisme qui rassemble des élus de tous bords.
La fracturation hydraulique, très controversée en raison des risques qu'elle fait peser sur l'environnement, a été interdite par une loi de juillet 2011, quelle que soit la composition du fluide utilisé. Cette loi a été validée en octobre dernier par le Conseil constitutionnel.
Mais depuis son adoption, les recherches sur cette technologie et d'autres techniques ont évolué "très rapidement", a constaté M. Lenoir. "La fracturation hydraulique est aujourd'hui la méthode la plus employée, mais ce n'est pas la seule technique disponible", a-t-il ajouté, évoquant la fracturation au propane, déjà opérationnelle, ou l'arc électrique, plus expérimental.
Plaidoyer pour le gaz de houille
"Malheureusement, la recherche se développe partout sauf en France", a-t-il ajouté.
Les auteurs du rapport ont fait remarquer que la loi de juillet 2011 prévoyait également des expérimentations scientifiques, et ont réclamé qu'elle soit "pleinement" appliquée.
"S'opposer à la recherche, c'est de l'obscurantisme", s'est insurgé Christian Bataille.
Comme le secteur pétrolier le mois dernier, le rapport demande la mise en place d'une commission chargée de l'évaluation des techniques d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures, prévue par cette loi mais jamais instituée.
Sur la fracturation hydraulique, qui consiste à injecter à haute pression dans la roche d'énormes quantités d'eau additionnées de sable et d'additifs chimiques pour libérer le gaz ou le pétrole, le document conclut que cette technique "ancienne et bien connue de l'industrie" comporte "des risques maîtrisables".
Elle a d'ailleurs été "utilisée à 45 reprises en France", sans dommage, jusqu'à son interdiction, a rappelé M. Bataille, estimant qu'elle peut être pratiquée "sans destructions environnementales".
"Cette conviction relève pourtant, au fil de la lecture du rapport, d'un acte de foi et non de la moindre preuve scientifique", a critiqué dans un communiqué Jean-Paul Chanteguet, le président PS de la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale.
Les co-rapporteurs ont par ailleurs appelé à exploiter "sans tarder" les gisements de gaz de houille (gaz naturel associé au charbon) dans le Nord et l'Est de la France, si leur extraction sans fracturation hydraulique se révèle "viable".
Ce rapport s'appuie sur "un parti pris idéologique minimisant les impacts environnementaux et économiques", ont dénoncé le vice-président de l'Assemblée Denis Baupin et la sénatrice Corinne Bouchoux, les deux seuls membres de l'Opecst à l'avoir rejeté.
Les deux élus écologistes rappellent que la France vise à réduire de 30% sa consommations d'énergies fossiles à l'horizon 2030.
La publication en juin d'un rapport d'étape allant dans le même sens avait déjà suscité un tollé des ONG opposées à l'exploitation du gaz non conventionnel.
Le gouvernement, par la voix de sa porte-parole Najat Vallaud-Belkacem, a rappelé mercredi la stricte interdiction de la fracturation hydraulique en France "et, par conséquent, l'exploitation des gaz et des huiles de schiste sur tout le territoire national".
«Moi, parmi vous, je suis celui qui connais le mieux (...) Christiane Taubira. Progressivement, malgré les analyses, les avis (...), nous formons, je le dis, un beau couple» dédié à «l’état de droit», a lancé le ministre de l’Intérieur lors du meeting organisé par le PS à la Mutualité pour «défendre la République face aux extrémismes».» «On veut nous opposer à chaque fois, c’est tellement facile...», a ajouté Manuel Valls devant quelques centaines de militants socialistes.
«Pour se battre pour la République, pour se battre pour nos valeurs et pour combattre ceux qui combattent la République, il faut une République forte et un état de droit. Et cet état de droit, nous l’incarnons tous les deux», a poursuivi le ministre de l’Intérieur.
Manuel Valls était manifestement soucieux de renforcer l’image de cohésion avec la ministre de la Justice, après les informations parues cet été qui faisaient état de dissensions entre eux à propos du projet de réforme pénale porté par la garde des Sceaux.
L’heure était d’ailleurs lors de ce meeting au soutien et à la solidarité avec Christiane Taubira après les attaques dont elle a fait l’objet, attaques qui ont permis «le réveil» à gauche face aux racisme et à la xénophobie, selon le ministre de l’Intérieur.
«Au fond, ceux qui ont voulu s’en prendre à elle ont d’une certaine manière rendu un grand service. Ils ont fait la démonstration que la gauche pouvait enfin se réveiller, que la gauche était capable d’indignation», a dit Manuel Valls. «C’est autour de toi que le réveil s’opère», a renchéri le ministre de l’Education, Vincent Peillon. «Le moment est venu du rassemblement, du combat, de la fierté d’être de gauche», a-t-il ajouté.
Accueil triomphal
Très appréciée des militants socialistes, qui lui ont fait encore mercredi soir un accueil triomphal, Christiane Taubira a fustigé les «racistes, antisémites et xénophobes», préférant toutefois livrer un plaidoyer passionné en faveur de la République et de son école notamment.«Ils commencent par vilipender les apparences, ils commencent ainsi par la différence qu’ils voient et ils finissent par celle qu’ils imaginent. Et ils mettent tout le monde et chacun en danger», a lancé cependant la ministre à l’adresse de ceux qui l’ont attaquée.«La nation n’est pas le bien de ces égoïstes compulsifs, elle n’est pas le bien de ces archaïques, elle n’est pas le bien de ces obsédés de l’ennemi», a-t-elle ajouté sous les applaudissements.
«Voilà pourquoi, nous ne nous laisserons pas faire. Nous continuerons à leur barrer la route», a-t-elle poursuivi en se livrant à un vibrant plaidoyer en faveur de la République et notamment de son école. Christiane Taubira a été victime récemment de dérapages à caractère raciste, qui ont suscité une vaste vague d’indignation dans la classe politique.
Minute l’avait qualifiée le 12 novembre de «maligne comme un singe». La présidente du Front national Marine Le Pen avait réagi en qualifiant cette une de l’hebdomadaire d’extrême droite d'«archi nulle». Matignon a saisi le procureur de la République de Paris devant ces «faits susceptibles de constituer (une) infraction d’injure publique à caractère racial».
Minute faisait écho à un dérapage d’une candidate FN dans les Ardennes, Anne-Sophie Leclere, qui avait eu recours à une métaphore similaire. Elle devrait être exclue bientôt du FN.
«France métissée»
Le Premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a rendu hommage à la «France fraternelle et métissée». «Nous assistons à une véritable offensive réactionnaire et anti-républicaine de la part d’un bloc droitier, d’un tea party à la française, dont un des terreaux a été la Manif pour tous et qui se construit contre l’égalité des droits, contre les étrangers, contre l’impôt citoyen, contre toutes les valeurs des Lumières et de la République», a souligné le responsable socialiste.«La France n’est pas raciste, mais en ces temps de crise économique, sociale, morale, les dirigeants de l’extrême-droite xénophobe et raciste ne se sont jamais sentis aussi forts», a-t-il ajouté. «Le masque de cire de Marine Le Pen est en train de fondre et l’on retrouve le vrai visage du FN, celui de son père! Alors, qu’on ne vienne pas nous dire que le FN a changé», a poursuivi Harlem Désir.
Plusieurs représentants des formations de la majorité ont pris la parole tour à tour, comme le président du Parti des radicaux de gauche (PRG), Jean-Michel-Baylet et le président du Mouvement unitaire progressiste (MUP), Robert Hue. Le sénateur d’Europe Ecologie Les Verts Jean-Vincent Placé est également intervenu, prônant un «nouvel humanisme cosmopolite».
Des militants ont exprimé à l’AFP leur satisfaction de la tenue de ce meeting, Frédéric Londé déplorant toutefois qu’il se tienne «un peu tard» après les attaques contre Christiane Taubira, perpétrées contre «une femme et une femme de couleur». Il a dénoncé «ceux qui considèrent que la République doit être blanche».
La façon dont la garde des Sceaux a été traitée «est absolument ignoble», a renchéri Nathalie Vallé, déclarant avoir «extrêmement peur de la montée de l’extrême-droite». «Ce meeting tombe à pic. La politique n’est pas seulement un budget. C’est apprendre aussi le respect des autres», a ajouté une troisième militante.
D’origine guyanaise, ex candidate à la présidentielle de 2002 sous l’étiquette PRG, Christiane Taubira a soutenu la loi sur le mariage homosexuel. Depuis août, les socialistes battent le rappel sur la nécessité de lutter contre le FN, aussi bien sur le plan des valeurs que sur le plan programmatique, alors qu’approchent les échéances électorales de 2014. Le PS avait organisé ainsi début octobre un meeting similaire pour dénoncer le FN.
Le parti prépare également un argumentaire destiné à ses militants pour répondre à ceux qui sont tentés de voter pour le FN aux municipales et aux européennes.
Libération a lancé une page Facebook, «Racisme, incitation à la haine: ASSEZ», ouverte à tous ceux qui partagent notre indignation et veulent se regrouper pour l’exprimer. Elle est destinée à accueillir vos écrits, vos témoignages, vos initiatives et tous vos «likes» de soutien.
Le système d'asile est «en train d'exploser» selon Valls
Le ministre de l'Intérieur doit recevoir dans la journée un rapport contenant des pistes de réforme.
Le système d’asile est «en train d’exploser parce qu’il est utilisé à des fins d’immigration», a estimé Manuel Valls qui se verra remettre jeudi des propositions de réformes en la matière. «L’asile est en train d’exploser parce qu’il est utilisé à des fins d’immigration et donc pour le sauver il faut le réformer», a expliqué le ministre de l’Intérieur sur France Inter.
«L’asile a augmenté dans notre pays depuis 2007 de près de 70%, nous avons eu 61 000 demandes en 2012, a décrit le ministre, donc il faut le réformer en profondeur.» A cause de cet afflux, tout le système est embolisé, à commencer par l’instruction des demandes. «Aujourd’hui on est en moyenne autour de 16 à 17 mois, il faut au moins, d’ici à 2015 passer à 9 mois» pour l’examen des dossiers, a souhaité le ministre.
Les structures d’accueil et d’hébergement sont également débordées avec des régions et des villes «totalement saturées», Ile-de-France en tête, suivie par Lyon et l’est de la France, a-t-il rappelé. Pour Manuel Valls, «il faut piloter de manière plus directive les hébergements des demandeurs d’asile».
C’est l’une des préconisations du député PS Jean-Louis Touraine et de la sénatrice UDI Valérie Létard. Dans leur rapport, ils envisagent d’orienter très rapidement les demandeurs sur l’ensemble du territoire avec des «quotas par région» et des pénalités pour ceux qui refuseraient de s’y plier (perte de l’allocation journalière).
Pour faciliter le départ des étrangers qui se voient refuser le statut de réfugiés (80% des demandeurs), les parlementaires suggèrent de créer des «centres dédiés dans lesquels les déboutés seraient assignés à résidence». Pour les inciter à se rendre dans ces centres, les élus suggèrent de leur accorder une aide financière au retour et un accompagnement.
Soulignant qu’il faut aujourd’hui deux ans en moyenne pour réaliser l’ensemble des démarches, ils proposent aussi des simplifications administratives: ne plus faire de la domiciliation - qui peut prendre des mois dans certaines villes - un préalable à l’ouverture d’un dossier; accorder automatiquement l’aide juridictionnelle en cas d’appel pour économiser six mois d’attente.
Leur rapport, élaboré à l’issue d’une large concertation avec les acteurs du secteur, devrait nourrir un projet de loi attendu avant les élections municipales.
«L’asile a augmenté dans notre pays depuis 2007 de près de 70%, nous avons eu 61 000 demandes en 2012, a décrit le ministre, donc il faut le réformer en profondeur.» A cause de cet afflux, tout le système est embolisé, à commencer par l’instruction des demandes. «Aujourd’hui on est en moyenne autour de 16 à 17 mois, il faut au moins, d’ici à 2015 passer à 9 mois» pour l’examen des dossiers, a souhaité le ministre.
Les structures d’accueil et d’hébergement sont également débordées avec des régions et des villes «totalement saturées», Ile-de-France en tête, suivie par Lyon et l’est de la France, a-t-il rappelé. Pour Manuel Valls, «il faut piloter de manière plus directive les hébergements des demandeurs d’asile».
C’est l’une des préconisations du député PS Jean-Louis Touraine et de la sénatrice UDI Valérie Létard. Dans leur rapport, ils envisagent d’orienter très rapidement les demandeurs sur l’ensemble du territoire avec des «quotas par région» et des pénalités pour ceux qui refuseraient de s’y plier (perte de l’allocation journalière).
Pour faciliter le départ des étrangers qui se voient refuser le statut de réfugiés (80% des demandeurs), les parlementaires suggèrent de créer des «centres dédiés dans lesquels les déboutés seraient assignés à résidence». Pour les inciter à se rendre dans ces centres, les élus suggèrent de leur accorder une aide financière au retour et un accompagnement.
Soulignant qu’il faut aujourd’hui deux ans en moyenne pour réaliser l’ensemble des démarches, ils proposent aussi des simplifications administratives: ne plus faire de la domiciliation - qui peut prendre des mois dans certaines villes - un préalable à l’ouverture d’un dossier; accorder automatiquement l’aide juridictionnelle en cas d’appel pour économiser six mois d’attente.
Leur rapport, élaboré à l’issue d’une large concertation avec les acteurs du secteur, devrait nourrir un projet de loi attendu avant les élections municipales.
Des parlementaires rouvrent le dossier polémique du gaz de schiste
De Martine PAUWELS (AFP)
"Nous constatons que le dossier du gaz de schiste a été diabolisé en France", a regretté le sénateur UMP de l'Orne Jean-Claude Lenoir, qui a dirigé le rapport avec le député socialiste du Nord Christian Bataille.
"Nous ne disons pas qu'il faut consommer plus d'hydrocarbures. Nous disons qu'il faut consommer moins d'hydrocarbures progressivement, mais que les hydrocarbures que nous consommons doivent en priorité venir de notre sous-sol si ces ressources sont avérées", a-t-il ajouté en présentant le rapport à la presse.
Pour évaluer les ressources françaises en gaz et en pétrole de schiste, et l'impact économique de leur exploitation, les deux co-rapporteurs du texte plaident pour "quelques dizaines de forages expérimentaux" en France afin de tester "la fracturation hydraulique améliorée ou des techniques alternatives".
Selon une estimation récente de l'Agence américaine d'information énergétique (EIA), la France dispose potentiellement de 3.900 milliards de mètres cubes de gaz non conventionnel techniquement récupérable, et 5 milliards de barils de pétrole de schiste, notamment dans le Sud-Est et le bassin parisien.
Les deux parlementaires avaient été chargés en début d'année d'étudier les "techniques alternatives" à la fracturation hydraulique par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), organisme qui rassemble des élus de tous bords.
La fracturation hydraulique, très controversée en raison des risques qu'elle fait peser sur l'environnement, a été interdite par une loi de juillet 2011, quelle que soit la composition du fluide utilisé. Cette loi a été validée en octobre dernier par le Conseil constitutionnel.
Mais depuis son adoption, les recherches sur cette technologie et d'autres techniques ont évolué "très rapidement", a constaté M. Lenoir. "La fracturation hydraulique est aujourd'hui la méthode la plus employée, mais ce n'est pas la seule technique disponible", a-t-il ajouté, évoquant la fracturation au propane, déjà opérationnelle, ou l'arc électrique, plus expérimental.
Plaidoyer pour le gaz de houille
"Malheureusement, la recherche se développe partout sauf en France", a-t-il ajouté.
Les auteurs du rapport ont fait remarquer que la loi de juillet 2011 prévoyait également des expérimentations scientifiques, et ont réclamé qu'elle soit "pleinement" appliquée.
"S'opposer à la recherche, c'est de l'obscurantisme", s'est insurgé Christian Bataille.
Comme le secteur pétrolier le mois dernier, le rapport demande la mise en place d'une commission chargée de l'évaluation des techniques d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures, prévue par cette loi mais jamais instituée.
Sur la fracturation hydraulique, qui consiste à injecter à haute pression dans la roche d'énormes quantités d'eau additionnées de sable et d'additifs chimiques pour libérer le gaz ou le pétrole, le document conclut que cette technique "ancienne et bien connue de l'industrie" comporte "des risques maîtrisables".
Elle a d'ailleurs été "utilisée à 45 reprises en France", sans dommage, jusqu'à son interdiction, a rappelé M. Bataille, estimant qu'elle peut être pratiquée "sans destructions environnementales".
"Cette conviction relève pourtant, au fil de la lecture du rapport, d'un acte de foi et non de la moindre preuve scientifique", a critiqué dans un communiqué Jean-Paul Chanteguet, le président PS de la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale.
Les co-rapporteurs ont par ailleurs appelé à exploiter "sans tarder" les gisements de gaz de houille (gaz naturel associé au charbon) dans le Nord et l'Est de la France, si leur extraction sans fracturation hydraulique se révèle "viable".
Ce rapport s'appuie sur "un parti pris idéologique minimisant les impacts environnementaux et économiques", ont dénoncé le vice-président de l'Assemblée Denis Baupin et la sénatrice Corinne Bouchoux, les deux seuls membres de l'Opecst à l'avoir rejeté.
Les deux élus écologistes rappellent que la France vise à réduire de 30% sa consommations d'énergies fossiles à l'horizon 2030.
La publication en juin d'un rapport d'étape allant dans le même sens avait déjà suscité un tollé des ONG opposées à l'exploitation du gaz non conventionnel.
Le gouvernement, par la voix de sa porte-parole Najat Vallaud-Belkacem, a rappelé mercredi la stricte interdiction de la fracturation hydraulique en France "et, par conséquent, l'exploitation des gaz et des huiles de schiste sur tout le territoire national".
Les députés reconnaissent le vote blanc
Une proposition de loi en ce sens a été adoptée à l'unanimité. Cependant, la mesure n'entrera en application qu'après les municipales.
Les députés se sont prononcés jeudi à l’unanimité pour la reconnaissance des votes blancs, distingués des votes nuls, mais la majorité socialiste a repoussé l’entrée en vigueur de cette mesure prônée par l’UDI après les prochaines élections municipales. Au second tour de l’élection présidentielle de 2012, 2,15 millions d’électeurs, soit 5,8% des votants, ont voté blanc ou nul.
A l’avenir, l’Assemblée nationale veut que soit séparés les votes blancs, considérés comme l’expression d’électeurs qui, tout en jouant le jeu de la démocratie, manifestent qu’ils ne se reconnaissent en aucun des candidats, et les votes nuls, résultant d’erreurs ou d’une volonté de tourner en dérision l’élection. Pas question en revanche, pour les députés, de les inclure dans les suffrages exprimés.
L’Assemblée a voté jeudi en deuxième lecture une proposition de loi en ce sens, déposée par le parti de Jean-Louis Borloo, défendue par le député UDI François Sauvadet, et votée une première fois il y a un an, qui va maintenant repartir au Sénat.
En effet, les versions votées par les deux assemblées divergent sur le sort des enveloppes vides, assimilés à des bulletins blancs par les députés et à des nuls par les sénateurs, ainsi que sur la date d’application de la proposition de loi.
Le texte voté jeudi prévoit, à l’initiative du PS, une entrée en vigueur au 1er avril, après les élections municipales de mars mais avant les européennes de mai. Un amendement UDI rétablissant la date du 1er mars prévue par les sénateurs a été repoussé de justesse par 39 voix contre 38.
Le ministre, pour écarter une entrée en vigueur lors des municipales, a mis en avant le manque de temps pour modifier les logiciels du ministère de l’Intérieur et les procès-verbaux d’élections dans les 36 000 communes. «Appliquer le texte dès les municipales n’est pas tenable, pour des raisons d’ordre technique, logistiques et juridiques s’y opposent» a renchéri Pascal Popelin (PS).
«C’est un poisson d’avril !», a ironisé l’UDI François Sauvadet, nullement convaincu par ces arguments, tandis que Jean-Louis Borloo s’est dit «extrêmement déçu qu’on en arrive à une mascarade de ce niveau-là».
Aux municipales, «vous préférez que les électeurs les plus contestataires, les plus désespérés par votre politique portent leurs suffrages vers des votes extrémistes, et non pas vers le vote blanc, pour favoriser les triangulaires», a lancé aux socialiste l’UMP Guillaume Larrivé.
Dans l’espoir -déçu- d’arriver à un texte voté dans les mêmes termes par l’Assemblée et le Sénat, François Sauvadet a en vain proposé de se rallier aux sénateurs sur la question des enveloppes vides. Reconnaître le vote blanc sans mettre à la disposition des électeurs des bulletins vierges et sans les assimiler à des enveloppes vides «relève de la posture», lui a répliqué Pascal Popelin.
Comme en première lecture, la proposition de loi n’inclut pas les votes blancs dans les suffrages exprimés. Ce serait en effet impraticable pour l’élection présidentielle, puisque le chef de l’Etat doit être élu, au second tour, à la majorité des suffrages exprimés. Mais la majorité des députés la refusent aussi pour les autres scrutins, afin d’éviter la multiplication des triangulaires.
En Europe, trois pays reconnaissent, partiellement, le vote blanc, a indiqué François Lamy : «La Suisse les comptabilise au premier tour dans les élections au scrutin majoritaire, l’Espagne les considère comme valides mais ne les prend pas en compte pour la répartition des sièges, et la Suède ne les comptabilise que dans certains scrutins, notamment les référendums».
A l’avenir, l’Assemblée nationale veut que soit séparés les votes blancs, considérés comme l’expression d’électeurs qui, tout en jouant le jeu de la démocratie, manifestent qu’ils ne se reconnaissent en aucun des candidats, et les votes nuls, résultant d’erreurs ou d’une volonté de tourner en dérision l’élection. Pas question en revanche, pour les députés, de les inclure dans les suffrages exprimés.
L’Assemblée a voté jeudi en deuxième lecture une proposition de loi en ce sens, déposée par le parti de Jean-Louis Borloo, défendue par le député UDI François Sauvadet, et votée une première fois il y a un an, qui va maintenant repartir au Sénat.
En effet, les versions votées par les deux assemblées divergent sur le sort des enveloppes vides, assimilés à des bulletins blancs par les députés et à des nuls par les sénateurs, ainsi que sur la date d’application de la proposition de loi.
Le texte voté jeudi prévoit, à l’initiative du PS, une entrée en vigueur au 1er avril, après les élections municipales de mars mais avant les européennes de mai. Un amendement UDI rétablissant la date du 1er mars prévue par les sénateurs a été repoussé de justesse par 39 voix contre 38.
«C’est un poisson d’avril»
Mais, pour que la reconnaissance du vote blanc soit la règle pour les européennes, il faut que d’ici là, la navette entre les deux assemblées se soit terminée. Sur ce point, le ministre de la Ville François Lamy, qui représentait le gouvernement, ne s’est pas engagé sur une date d’inscription du texte à l’ordre du jour du Sénat.Le ministre, pour écarter une entrée en vigueur lors des municipales, a mis en avant le manque de temps pour modifier les logiciels du ministère de l’Intérieur et les procès-verbaux d’élections dans les 36 000 communes. «Appliquer le texte dès les municipales n’est pas tenable, pour des raisons d’ordre technique, logistiques et juridiques s’y opposent» a renchéri Pascal Popelin (PS).
«C’est un poisson d’avril !», a ironisé l’UDI François Sauvadet, nullement convaincu par ces arguments, tandis que Jean-Louis Borloo s’est dit «extrêmement déçu qu’on en arrive à une mascarade de ce niveau-là».
Aux municipales, «vous préférez que les électeurs les plus contestataires, les plus désespérés par votre politique portent leurs suffrages vers des votes extrémistes, et non pas vers le vote blanc, pour favoriser les triangulaires», a lancé aux socialiste l’UMP Guillaume Larrivé.
Dans l’espoir -déçu- d’arriver à un texte voté dans les mêmes termes par l’Assemblée et le Sénat, François Sauvadet a en vain proposé de se rallier aux sénateurs sur la question des enveloppes vides. Reconnaître le vote blanc sans mettre à la disposition des électeurs des bulletins vierges et sans les assimiler à des enveloppes vides «relève de la posture», lui a répliqué Pascal Popelin.
Comme en première lecture, la proposition de loi n’inclut pas les votes blancs dans les suffrages exprimés. Ce serait en effet impraticable pour l’élection présidentielle, puisque le chef de l’Etat doit être élu, au second tour, à la majorité des suffrages exprimés. Mais la majorité des députés la refusent aussi pour les autres scrutins, afin d’éviter la multiplication des triangulaires.
En Europe, trois pays reconnaissent, partiellement, le vote blanc, a indiqué François Lamy : «La Suisse les comptabilise au premier tour dans les élections au scrutin majoritaire, l’Espagne les considère comme valides mais ne les prend pas en compte pour la répartition des sièges, et la Suède ne les comptabilise que dans certains scrutins, notamment les référendums».
Europe : Cameron attaque la libre circulation des personnes
David Cameron propose de changer la politique migratoire à l'intérieur de l'Union.
La Commission européenne défend la libre circulation des personnes.
Dans une tribune publiée hier dans le « Financial Times », le Premier ministre britannique David Cameron se dit favorable à la limitation du nombre de migrants en provenance de l'Union européenne et s'attaque au principe de libre circulation des Européens. Jamais jusqu'ici un dirigeant européen n'avait tenu de tels propos. La Commission européenne a aussitôt rappelé que la possibilité de vivre, travailler et étudier n'importe où dans l'Union est le droit que les Européens chérissent le plus.
Mais David Cameron, qui doit faire face aux surenchères du parti populiste anti-européen UKIP, qui mène une campagne féroce contre l'ouverture du marché du travail britannique aux Roumains et aux Bulgares le 1er janvier prochain, propose, lui, de durcir la politique migratoire intra-européenne. D'un côté, il annonce que la Grande-Bretagne fera tout pour ne pas donner envie de venir chez elle : limitation des prestations chômage et des allocations logement, renvoi avec interdiction de revenir pendant un an de tous ceux qui « ne sont pas là pour travailler - s'ils mendient ou dorment dans la rue » et pénalisation lourde des employeurs qui ne versent pas le salaire minimum.
A cet égard, la Commission ne peut rien dire : la libre circulation n'impose pas aux Etats membres de distribuer des « bénéfices sociaux » aux immigrés d'autres pays européens. Tout juste impose-t-elle de les traiter comme les citoyens nationaux s'ils sont légalement installés pour travailler ou pour des raisons familiales. En revanche, Bruxelles a toutes les raisons de s'inquiéter des propos de David Cameron sur la nécessité de contrôler les « vastes mouvements de population ». En Europe, la mobilité annuelle transfrontière reste faible : 0,29 % contre 2,40 % aux Etats-Unis. Et surtout quand il propose de ralentir l'accès au marché du travail des pays « riches » tant que les pays de départ n'ont pas atteint un certain niveau de richesse (PIB/tête). Pauvres ou riches, le droit de circulation est a priori le même pour tous.
A Bruxelles, on constate que la peur de l'immigration devient un ferment de division entre les Etats. En France, Michel Sapin a présenté hier un « plan de lutte » contre les abus liés au détachement de travailleurs en Europe. Faute d'espérer pouvoir obtenir gain de cause à Bruxelles, en raison de l'opposition notamment de la Grande-Bretagne, qui ne veut pas entendre parler du projet de durcissement de la directive, au nom cette fois de la défense du libéralisme, Paris a donc choisi de légiférer en interne. Une attitude plus constructive selon Bruxelles que celle, jugée contradictoire, du Royaume-Uni qui avait toujours plaidé jusque-là pour l'élargissement de l'Union européenne.
Syrie: le chef militaire des rebelles dénonce les exactions des jihadistes
Les abus commis par les jihadistes en Syrie «nous sont étrangers» a affirmé mercredi le chef militaire de la rébellion syrienne dans une interview télévisée, assurant que les divisions entre rebelles étaient causées par le manque d’armes et d’argent.
«Ceux qui sont entrés en rébellion (contre le régime de Bachar al-Assad) sont connus et ce sont des musulmans, tout comme nous sommes musulmans», a déclaré Sélim Idriss, chef du Conseil militaire syrien, à la chaîne Al-Aan, basée à Dubaï.
Mais, «il y a ceux qui viennent de l’étranger (...) pour nous apprendre ce qu’est l’islam et qui veulent nous imposer leurs coutumes (...) étiquetant les gens comme musulmans, athées, hérétiques ou digne de décapitation», a-t-il ajouté assurant que de tels abus «nous sont étrangers et sont étrangers à la modération (...) de l’islam auquel nous voulons nous tenir».
Les déclarations de M. Idriss interviennent alors que des abus, tels que des exécutions brutales ou des enlèvements, sont rapportés presque tous les jours dans les régions où sont présents des jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au levant (EIIL).
L’EIIL a combattu aux côtés de groupes rebelles dans certaines régions mais a également pris pour cible des combattants de l’opposition dans une tentative d’éliminer la concurrence au sein de la rébellion et de s’imposer comme unique autorité.
Dans son interview, M. Idriss a également reproché à certains combattants de l’EIIL d’agir en faveur du régime et accusé les groupes enlevant des journalistes étrangers de «travailler contre les intérêts de la révolution».
Bien qu’il soit respecté à titre personnel par les groupes rebelles, M. Idriss est à la tête d’un Conseil militaire qui a peu d’influence sur le terrain.
Les rebelles n’ont reçu «ni aide financière, ni arsenal suffisant, ni des véhicules ou des équipements de communication» qui auraient pu leur permettre de s’unir, a-t-il regretté, ajoutant que la fragilisation de l’opposition traditionnelle a ouvert la voie à l’implantation des jihadistes.
Dans des extraits de l’interview, dont la version complète sera diffusée jeudi, M. Idriss a également annoncé que le Conseil militaire syrien coordonnerait ses actions avec le «Front islamique» créé la semaine dernière et dont la charte, publiée mardi, annonce son intention d’établir un «Etat islamique».
«Je félicite nos frères de ce Front», a déclaré M. Idriss, ajoutant qu’un «grand nombre d’entre eux sont avec nous au sein du Conseil militaire syrien».
Vienne — L'Iran a invité l'Agence internationale de l'énergie atomique à inspecter le 8 décembre le site sensible de production d'eau lourde à Arak, remplissant un des engagements pris dans un accord mi-novembre avec l'agence, a indiqué son directeur général Yukiya Amano.
"Je peux informer le conseil que nous avons reçu une invitation de l'Iran à visiter le site de production d'eau lourde d'Arak le 8 décembre", a déclaré le Japonais, selon le texte d'un discours au conseil des gouverneurs, qui a entamé jeudi une réunion à huis clos de deux jours.
Le réacteur à eau lourde d'Arak, que l'Iran envisageait de mettre en route vers la fin 2014, est au coeur des préoccupations des grandes puissances, car il offrirait à l'Iran la possibilité d'extraire du plutonium, une alternative à l'uranium enrichi pour construire la bombe atomique.
Selon l?accord intérimaire conclu dimanche à Genève avec le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne), l'Iran s'est engagé à geler les travaux sur le réacteur pour une période de six mois.
Si l'AIEA a déjà régulièrement inspecté ce réacteur, elle n'a plus reçu de détails sur sa conception et son fonctionnement depuis 2006 et n'avait pas été autorisé à visiter le site de production d'eau lourde depuis août 2011.
L'Iran s'était engagé à ouvrir ce site aux inspecteurs de l'agence dans un premier accord en six points visant à "créer plus de confiance entre les deux parties". Cet accord technique, signé à Téhéran le 11 novembre lors d'une visite de Yukiya Amano, prévoit également une visite à la mine d'uranium de Gachin et un engagement de l'Iran à donner des informations sur ses éventuels projets de nouveaux réacteurs nucléaires ou de site d'enrichissement supplémentaires.
"Toutes les autres questions en suspens, y compris celles soulevées dans mes précédents rapports, seront abordées pas à pas", a précisé le chef de l'AIEA.
Après deux ans de négociations infructueuses, l'AIEA et l'Iran ont décidé d'abandonner leur projet de conclure une "approche structurée", un accord de vérification de l'ensemble des points soulevés dans le sévère rapport de novembre 2011. L'agence y avait présenté une série d'éléments indiquant que Téhéran avait travaillé à la mise au point de l'arme atomique avant 2003 et peut-être ensuite.
Les deux parties ont désormais convenu d'adopter une stratégie progressive et l'Iran a trois mois pour appliquer les six points de la "feuille de route" adoptée à la mi-novembre. "J'ai hâte de pouvoir rapporter de nouveaux progrès, y compris l'application de ces six mesures pratiques, lors du conseil des gouverneurs en mars prochain", a dit M. Amano.
L'arrivée d'Hassan Rohani, un modéré, à la présidence de l'Iran cet été a permis de sortir de l'impasse du dossier nucléaire iranien aussi bien au niveau diplomatique qu'au niveau technique avec l'agence onusienne.
Les grandes puissances du 5+1 et l'Iran sont parvenus à Genève à un accord qui prévoit l'arrêt de certaines activités nucléaires iraniennes et le gel de toute nouvelle activité pour six mois, en échange d'un allègement de certaines sanctions qui étouffent l'économie du pays.
Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.
L'AIEA jouera un rôle important dans la vérification des mesures prises dans cet accord, qui prévoit notamment des inspections sur une base quotidienne des sites d'enrichissements de Natanz et Fordo, ainsi que du réacteur d'Arak.
"Nous réfléchissons à présent à la façon dont les éléments de l'accord concernant l'agence pourront être mis en place", a indiqué M. Amano, évoquant les aspects du financement et des ressources en personnel. "L'analyse va prendre du temps. Je consulterai le conseil dès que possible quand elle sera réalisée", a-t-il dit.
Thai Prime Minister Yingluck Shinawatra speaks during a no-confidence debate at Parliament in Bangkok on November 26, 2013. Thailand's premier appealed for an end to "mob rule" as she prepared to face a no-confidence debate in parliament after protesters occupied key ministries in a bid to topple her government. AFP PHOTO / PORNCHAI KITTIWONGSAKUL (c) Afp
Bangkok — Les manifestants thaïlandais qui réclament par milliers le départ du gouvernement ont coupé jeudi l'électricité au siège de la police, en plein Bangkok, refusant toute négociation après un mois dans la rue.
"Nous fonctionnons sur générateur", a expliqué à l'AFP un responsable de la police, Prawut Thavornsiri, alors qu'un millier de manifestants bloquait la grande artère où se trouve le quartier général de la police nationale.
Ce sabotage est intervenu alors que la Première ministre Yingluck Shinawatra venait d'appeler les manifestants à négocier, lors d'une adresse télévisée.
"Je propose aux manifestants d'arrêter de manifester et de quitter les bâtiments officiels", a déclaré Yingluck, appelant à "trouver une solution".
"On ne peut pas lui faire confiance", a répondu Akanat Promphan, un porte-parole des manifestants, peu enclins à renoncer aux occupations, concentrées sur deux sites, le ministère des Finances et un complexe rassemblant plusieurs ministères comme celui de la Justice.
La colère des manifestants a été provoquée par un projet de loi d'amnistie selon eux taillé sur mesure pour permettre le retour du frère de Yingluck, Thaksin Shinawatra, Premier ministre chassé par un coup d'Etat en 2006 qui reste au coeur de la politique du royaume malgré son exil.
Malgré le rejet du texte par le Sénat, les manifestants, groupes hétéroclites rassemblés par leur haine de Thaksin, n'ont pas désarmé et exigent désormais la tête de Yingluck, qu'ils considèrent comme une marionnette de son frère, et la fin du "système Thaksin", qu'ils associent à une corruption généralisée.
Des accusations reprises par le Parti démocrate, qui n'a pas gagné d'élections en près de 20 ans, dans une motion de censure contre Yingluck à laquelle la Première ministre a sans surprise échappé jeudi dans un parlement où son parti, le Puea Thai, est majoritaire.
Après des semaines de mobilisation, les manifestants ne donnent pas de signe de vouloir renoncer à la lutte.
Une pause pourrait néanmoins avoir lieu à l'approche de l'anniversaire du roi Bhumibol, le 5 décembre, un évènement très important en Thaïlande, où le roi est vénéré.
D'ici là, certains craignent des débordements dans une capitale habituée aux violences politiques ces dernières années.
L'ONU inquiète
Ces manifestations sont les plus importantes depuis le printemps 2010. Jusqu'à 100.000 "chemises rouges" fidèles à Thaksin avaient alors occupé le centre de Bangkok pour réclamer la chute du gouvernement Démocrate de l'époque, avant un assaut de l'armée.
La crise, la plus grave qu'ait connue la Thaïlande moderne, avait fait quelque 90 morts et 1.900 blessés.
Elle avait également exposé en pleine lumière les profondes divisions de la société thaïlandaise entre masses rurales et urbaines défavorisées du nord et du nord-est du pays, représentées par les "rouges", et les élites de la capitale gravitant autour du palais royal qui le voient comme une menace pour la monarchie.
Plusieurs milliers de "rouges" sont rassemblés depuis dimanche dans un stade de Bangkok en soutien au gouvernement. Et ils annoncent une grande manifestation, au même endroit, pour samedi.
Du côté de l'opposition, les manifestants s'étaient rassemblés également mercredi autour de quelque 25 sièges d'administrations provinciales, en particulier dans le sud du pays, bastion des Démocrates.
Et les manifestants ont marché jeudi notamment vers les ministères de la Défense et de l'Education. Le principal meneur des manifestants, l'ex vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban, poursuivi pour meurtre pour son rôle dans la répression de 2010, était lui toujours dans un complexe gouvernemental au nord de la ville.
Cette figure du Parti démocrate a appelé ces derniers jours à la création d'un "conseil du peuple", non élu, pour diriger le pays, exprimant ainsi pour la première fois de façon relativement claire que la volonté des manifestants est de se débarrasser du système démocratique, dans un pays qui a connu 18 coups d'Etat ou tentatives depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932.
Un mandat d'arrêt a été émis contre lui pour l'occupation du ministère des Finances, mais les autorités ont indiqué que la police n'irait pas l'arrêter au milieu des manifestants.
Ce nouveau mouvement de rue a provoqué l'inquiétude de la communauté internationale. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est ainsi dit mercredi "inquiet de la montée des tensions politiques à Bangkok".
Paris — L'association Maison des potes a déposé deux plaintes à Paris contre Valeurs actuelles, l'une pour son numéro titré "Roms l'overdose", l'autre pour sa couverture sur une "invasion" de "naturalisés" avec une Marianne voilée, a annoncé mercredi l'avocat de l'association, Me Jérôme Karsenti.
Fin août, la Une sur les Roms avait soulevé une vive polémique. Le titre "Roms l'overdose" était accompagné d'un panneau signalétique avec une caravane barrée de rouge.
La Maison des potes, dirigée par Samuel Thomas, un ancien responsable de SOS Racisme, a déposé plainte pour incitation à la haine raciale, en visant le magazine, son directeur de la publication et les auteurs des articles visés. Ce délit peut être puni d'un an de prison et de 45.000 euros d'amende.
L'association vise la couverture mais aussi le contenu du magazine, jugés stigmatisants pour les Roms.
La Maison des potes a également déposé plainte, toujours pour incitation à la haine raciale, pour la Une de fin septembre titrée "Naturalisés: l'invasion qu'on cache".
Pour illustrer ce titre, le magazine faisait apparaître une Marianne voilée ne laissant apparaître que ses yeux. L'association dénonce un amalgame entre musulmans et "envahisseurs", sur fond de "théorie du complot" ("l'invasion qu'on cache").
Pour ce numéro, Valeurs actuelles fait déjà l'objet de deux citations directes devant le tribunal correctionnel, à Paris, l'une émanant de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et l'autre de la Ligue de défense judiciaire des musulmans (LDJM) de l'ancien avocat Karim Achoui, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
De son côté, la Maison des potes a également déposé plainte à la mi-novembre pour injure publique à caractère racial et incitation à la haine raciale contre l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, pour sa une comparant la ministre de la Justice, Christiane Taubira, à un singe, a indiqué Me Jérôme Karsenti.
La loi Toubon du 4 août 1994 n'interdit pas l'utilisation de langues étrangères dans les campagnes publicitaires, mais impose leur traduction de manière lisible dans la langue de Molière.
Les 3.962 publicités diffusées à la radio et par voie d'affichage au premier trimestre ont été passées au crible par l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), qui a épinglé 43 d'entre elles pour "manquement", la plupart en raison d'une absence de traduction en français d'un slogan en anglais.
Lors du premier bilan de ce type, dressé en 2009, une proportion supérieure de "manquements" avait été constatée (147 sur 3.526), a tenu à souligner l'ARPP lors d'une conférence de presse commune avec la Délégation générale à la langue française (DGLF).
Les quelque 22.000 spots destinés à la télévision chaque année ne sont pas concernés par l'étude car ils sont systématiquement contrôlés avant diffusion par l'autorité, qui dispose d'une délégation du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) en la matière.
Au banc des recalés, Sony voit son slogan "Make Believe" retoqué car non traduit au bas de l'affiche, tout comme le terme "Eyewear" pour la ligne de lunettes de Prada, l'accroche "The art of Raw" de la marque de jeans Raw Denim, le "speciality beers" de la bière Amsterdam ou encore "The brand store" du groupe BMW.
L'ARPP a également épinglé la non-traduction du terme "by" (par) - utilisée par Numericable ou Accor - ou même le fait d'écrire la traduction à la verticale le long de l'affiche, alors qu'elle doit être apposée à l'horizontale (pour être plus lisible).
Dans une autre catégorie, l'autorité a également relevé un "manquement" aux règles grammaticales, sur une affiche diffusée en janvier: "Les Galeries Lafayette vous souhaite une bonne année".
Pas question de sanctions
Côté spots radio, sont montrés du doigt Boulanger et sa "happy technologie", Sarenza pour "My god, hold up", la Société des centres commerciaux pour "must have", But pour "night", ou encore - unique exemple non-anglais: "la vida es chula", slogan de Desigual.
Pas question cependant de sanctions ou d'ordre de retirer les campagnes en question: l'ARPP rappelle qu'elle intervient à titre pédagogique auprès des marques en cause, et qu'elle "n'est pas un gendarme", comme le souligne son directeur général Stéphane Martin.
Pourtant, ces vérifications sont "parfois vues par les médias comme une crispation sur des préoccupations identitaires. Mais la France est un des seuls pays qui se parle à lui-même dans une langue qui n'est pas la sienne, une bizarrerie!", résume Xavier North, responsable de la DGLF, service rattaché au ministère de la Culture.
Il souligne que la langue française est faite d'emprunts aux autres langues, "mais depuis une cinquantaine d'année, la France emprunte assez exclusivement à l'anglais, et ces emprunts ne s'assimilent plus phonétiquement - comme autrefois +riding coat+ était devenu +redingote+ - et sont sonc beaucoup plus visibles".
"On ne peut pas nier que les slogans anglais marquent, parfois sur le long terme, comme +just do it+ (Nike) ou +what else+ (Nespresso). Mais il y a aussi des slogans français qui s'imposent, tels +Il a Free, il a tout compris+ ou +faire du ciel le plus bel endroit de la terre+ (Air France)", souligne de son côté Odile Canale, chargée de mission à la DGLF.
"On est ainsi très loin du cliché de ringardise" que pourrait inspirer la langue française, souligne-t-elle, en concluant que de toute façon, "les meilleures publicités sont capables de parler un langage universel".
«Ceux qui sont entrés en rébellion (contre le régime de Bachar al-Assad) sont connus et ce sont des musulmans, tout comme nous sommes musulmans», a déclaré Sélim Idriss, chef du Conseil militaire syrien, à la chaîne Al-Aan, basée à Dubaï.
Mais, «il y a ceux qui viennent de l’étranger (...) pour nous apprendre ce qu’est l’islam et qui veulent nous imposer leurs coutumes (...) étiquetant les gens comme musulmans, athées, hérétiques ou digne de décapitation», a-t-il ajouté assurant que de tels abus «nous sont étrangers et sont étrangers à la modération (...) de l’islam auquel nous voulons nous tenir».
Les déclarations de M. Idriss interviennent alors que des abus, tels que des exécutions brutales ou des enlèvements, sont rapportés presque tous les jours dans les régions où sont présents des jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au levant (EIIL).
L’EIIL a combattu aux côtés de groupes rebelles dans certaines régions mais a également pris pour cible des combattants de l’opposition dans une tentative d’éliminer la concurrence au sein de la rébellion et de s’imposer comme unique autorité.
Dans son interview, M. Idriss a également reproché à certains combattants de l’EIIL d’agir en faveur du régime et accusé les groupes enlevant des journalistes étrangers de «travailler contre les intérêts de la révolution».
Bien qu’il soit respecté à titre personnel par les groupes rebelles, M. Idriss est à la tête d’un Conseil militaire qui a peu d’influence sur le terrain.
Les rebelles n’ont reçu «ni aide financière, ni arsenal suffisant, ni des véhicules ou des équipements de communication» qui auraient pu leur permettre de s’unir, a-t-il regretté, ajoutant que la fragilisation de l’opposition traditionnelle a ouvert la voie à l’implantation des jihadistes.
Dans des extraits de l’interview, dont la version complète sera diffusée jeudi, M. Idriss a également annoncé que le Conseil militaire syrien coordonnerait ses actions avec le «Front islamique» créé la semaine dernière et dont la charte, publiée mardi, annonce son intention d’établir un «Etat islamique».
«Je félicite nos frères de ce Front», a déclaré M. Idriss, ajoutant qu’un «grand nombre d’entre eux sont avec nous au sein du Conseil militaire syrien».
Iran: l'AIEA invitée à visiter le site de production d'Arak en décembre
(AFP)
"Je peux informer le conseil que nous avons reçu une invitation de l'Iran à visiter le site de production d'eau lourde d'Arak le 8 décembre", a déclaré le Japonais, selon le texte d'un discours au conseil des gouverneurs, qui a entamé jeudi une réunion à huis clos de deux jours.
Le réacteur à eau lourde d'Arak, que l'Iran envisageait de mettre en route vers la fin 2014, est au coeur des préoccupations des grandes puissances, car il offrirait à l'Iran la possibilité d'extraire du plutonium, une alternative à l'uranium enrichi pour construire la bombe atomique.
Selon l?accord intérimaire conclu dimanche à Genève avec le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne), l'Iran s'est engagé à geler les travaux sur le réacteur pour une période de six mois.
Si l'AIEA a déjà régulièrement inspecté ce réacteur, elle n'a plus reçu de détails sur sa conception et son fonctionnement depuis 2006 et n'avait pas été autorisé à visiter le site de production d'eau lourde depuis août 2011.
L'Iran s'était engagé à ouvrir ce site aux inspecteurs de l'agence dans un premier accord en six points visant à "créer plus de confiance entre les deux parties". Cet accord technique, signé à Téhéran le 11 novembre lors d'une visite de Yukiya Amano, prévoit également une visite à la mine d'uranium de Gachin et un engagement de l'Iran à donner des informations sur ses éventuels projets de nouveaux réacteurs nucléaires ou de site d'enrichissement supplémentaires.
"Toutes les autres questions en suspens, y compris celles soulevées dans mes précédents rapports, seront abordées pas à pas", a précisé le chef de l'AIEA.
Après deux ans de négociations infructueuses, l'AIEA et l'Iran ont décidé d'abandonner leur projet de conclure une "approche structurée", un accord de vérification de l'ensemble des points soulevés dans le sévère rapport de novembre 2011. L'agence y avait présenté une série d'éléments indiquant que Téhéran avait travaillé à la mise au point de l'arme atomique avant 2003 et peut-être ensuite.
Les deux parties ont désormais convenu d'adopter une stratégie progressive et l'Iran a trois mois pour appliquer les six points de la "feuille de route" adoptée à la mi-novembre. "J'ai hâte de pouvoir rapporter de nouveaux progrès, y compris l'application de ces six mesures pratiques, lors du conseil des gouverneurs en mars prochain", a dit M. Amano.
L'arrivée d'Hassan Rohani, un modéré, à la présidence de l'Iran cet été a permis de sortir de l'impasse du dossier nucléaire iranien aussi bien au niveau diplomatique qu'au niveau technique avec l'agence onusienne.
Les grandes puissances du 5+1 et l'Iran sont parvenus à Genève à un accord qui prévoit l'arrêt de certaines activités nucléaires iraniennes et le gel de toute nouvelle activité pour six mois, en échange d'un allègement de certaines sanctions qui étouffent l'économie du pays.
Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.
L'AIEA jouera un rôle important dans la vérification des mesures prises dans cet accord, qui prévoit notamment des inspections sur une base quotidienne des sites d'enrichissements de Natanz et Fordo, ainsi que du réacteur d'Arak.
"Nous réfléchissons à présent à la façon dont les éléments de l'accord concernant l'agence pourront être mis en place", a indiqué M. Amano, évoquant les aspects du financement et des ressources en personnel. "L'analyse va prendre du temps. Je consulterai le conseil dès que possible quand elle sera réalisée", a-t-il dit.
Thaïlande: sous pression de la rue, le gouvernement survit à une motion de censure
Bangkok (AFP) - La Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra a échappé jeudi à une motion de censure, un vote sans surprise qui risque malgré tout d'enflammer les milliers d'opposants qui réclament son départ depuis des jours dans la rue.
Après des semaines de mobilisation, les manifestants ont augmenté leur pression d'un cran cette semaine en occupant ou en assiégeant des ministères, faisant craindre des débordements dans une capitale habituée aux violences politiques ces dernières années. Et ils marchaient jeudi vers d'autres bâtiments officiels.
Leur colère a été provoquée par un projet de loi d'amnistie selon eux taillé sur mesure pour permettre le retour du frère de Yingluck, Thaksin Shinawatra, Premier ministre chassé par un coup d'Etat en 2006 qui reste au coeur de la politique du royaume malgré son exil.
Malgré le rejet du texte par le Sénat, les manifestants, groupes hétéroclites rassemblés par leur haine de Thaksin, n'ont pas désarmé et exigent désormais la tête de Yingluck, qu'ils considèrent comme une marionnette de son frère, et la fin du "système Thaksin", qu'ils associent à une corruption généralisée.
Des accusations reprises par le Parti démocrate dans sa motion de censure contre Yingluck.
Mais le principal parti d'opposition, qui n'a pas gagné d'élections en près de 20 ans, n'a pas réussi à créer la surprise dans un Parlement où le Puea Thai au pouvoir est majoritaire: 297 députés ont rejeté la motion contre 134.
Yingluck a appelé les manifestants, qui occupent le ministère des Finances et un complexe gouvernemental en périphérie de la capitale, à quitter les lieux.
"Ils veulent manifester jusqu'à la fin du mois. Je pense qu'ils ont suffisamment exprimé leur position politique", a-t-elle déclaré juste avant le vote.
Ces manifestations sont les plus importantes depuis le printemps 2010. Jusqu'à 100.000 "chemises rouges" fidèles à Thaksin avaient alors occupé le centre de Bangkok pour réclamer la chute du gouvernement Démocrate de l'époque, avant un assaut de l'armée.
L'ONU inquiète
La crise, la plus grave qu'ait connue la Thaïlande moderne, avait fait quelque 90 morts et 1.900 blessés.
Elle avait également exposé en pleine lumière les profondes divisions de la société thaïlandaise entre masses rurales et urbaines défavorisées du nord et du nord-est du pays, représentées par les "rouges", et les élites de la capitale gravitant autour du palais royal qui le voient comme une menace pour la monarchie.
Plusieurs milliers de "rouges" sont rassemblés depuis dimanche dans un stade de Bangkok en soutien au gouvernement. Et ils annoncent une grande manifestation, au même endroit, pour samedi.
Du côté de l'opposition, les manifestants s'étaient rassemblés également mercredi autour de quelque 25 sièges d'administrations provinciales, en particulier dans le sud du pays, bastion des Démocrates.
Et les manifestants marchaient jeudi notamment vers le ministère de la Défense et le siège de la police nationale. Le principal meneur des manifestants, l'ex vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban, poursuivi pour meurtre pour son rôle dans la répression de 2010, était lui toujours dans un complexe gouvernemental au nord de la ville, occupé depuis lundi.
Cette figure du Parti démocrate a appelé ces derniers jours à la création d'un "conseil du peuple", non élu, pour diriger le pays, exprimant ainsi pour la première fois de façon relativement claire que la volonté des manifestants est de se débarrasser du système démocratique, dans un pays qui a connu 18 coups d'Etat ou tentatives depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932.
Un mandat d'arrêt a été émis contre lui pour l'occupation du ministère des Finances, mais les autorités ont indiqué que la police n'irait pas l'arrêter au milieu des manifestants.
Ce nouveau mouvement de rue a provoqué l'inquiétude de la communauté internationale. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est ainsi dit mercredi "inquiet de la montée des tensions politiques à Bangkok", selon son porte-parole.
Après des semaines de mobilisation, les manifestants ont augmenté leur pression d'un cran cette semaine en occupant ou en assiégeant des ministères, faisant craindre des débordements dans une capitale habituée aux violences politiques ces dernières années. Et ils marchaient jeudi vers d'autres bâtiments officiels.
Leur colère a été provoquée par un projet de loi d'amnistie selon eux taillé sur mesure pour permettre le retour du frère de Yingluck, Thaksin Shinawatra, Premier ministre chassé par un coup d'Etat en 2006 qui reste au coeur de la politique du royaume malgré son exil.
Malgré le rejet du texte par le Sénat, les manifestants, groupes hétéroclites rassemblés par leur haine de Thaksin, n'ont pas désarmé et exigent désormais la tête de Yingluck, qu'ils considèrent comme une marionnette de son frère, et la fin du "système Thaksin", qu'ils associent à une corruption généralisée.
Des accusations reprises par le Parti démocrate dans sa motion de censure contre Yingluck.
Mais le principal parti d'opposition, qui n'a pas gagné d'élections en près de 20 ans, n'a pas réussi à créer la surprise dans un Parlement où le Puea Thai au pouvoir est majoritaire: 297 députés ont rejeté la motion contre 134.
Yingluck a appelé les manifestants, qui occupent le ministère des Finances et un complexe gouvernemental en périphérie de la capitale, à quitter les lieux.
"Ils veulent manifester jusqu'à la fin du mois. Je pense qu'ils ont suffisamment exprimé leur position politique", a-t-elle déclaré juste avant le vote.
Ces manifestations sont les plus importantes depuis le printemps 2010. Jusqu'à 100.000 "chemises rouges" fidèles à Thaksin avaient alors occupé le centre de Bangkok pour réclamer la chute du gouvernement Démocrate de l'époque, avant un assaut de l'armée.
L'ONU inquiète
La crise, la plus grave qu'ait connue la Thaïlande moderne, avait fait quelque 90 morts et 1.900 blessés.
Elle avait également exposé en pleine lumière les profondes divisions de la société thaïlandaise entre masses rurales et urbaines défavorisées du nord et du nord-est du pays, représentées par les "rouges", et les élites de la capitale gravitant autour du palais royal qui le voient comme une menace pour la monarchie.
Plusieurs milliers de "rouges" sont rassemblés depuis dimanche dans un stade de Bangkok en soutien au gouvernement. Et ils annoncent une grande manifestation, au même endroit, pour samedi.
Du côté de l'opposition, les manifestants s'étaient rassemblés également mercredi autour de quelque 25 sièges d'administrations provinciales, en particulier dans le sud du pays, bastion des Démocrates.
Et les manifestants marchaient jeudi notamment vers le ministère de la Défense et le siège de la police nationale. Le principal meneur des manifestants, l'ex vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban, poursuivi pour meurtre pour son rôle dans la répression de 2010, était lui toujours dans un complexe gouvernemental au nord de la ville, occupé depuis lundi.
Cette figure du Parti démocrate a appelé ces derniers jours à la création d'un "conseil du peuple", non élu, pour diriger le pays, exprimant ainsi pour la première fois de façon relativement claire que la volonté des manifestants est de se débarrasser du système démocratique, dans un pays qui a connu 18 coups d'Etat ou tentatives depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932.
Un mandat d'arrêt a été émis contre lui pour l'occupation du ministère des Finances, mais les autorités ont indiqué que la police n'irait pas l'arrêter au milieu des manifestants.
Ce nouveau mouvement de rue a provoqué l'inquiétude de la communauté internationale. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est ainsi dit mercredi "inquiet de la montée des tensions politiques à Bangkok", selon son porte-parole.
Thaïlande: les manifestants coupent l'électricité au siège de la police
(AFP)
"Nous fonctionnons sur générateur", a expliqué à l'AFP un responsable de la police, Prawut Thavornsiri, alors qu'un millier de manifestants bloquait la grande artère où se trouve le quartier général de la police nationale.
Ce sabotage est intervenu alors que la Première ministre Yingluck Shinawatra venait d'appeler les manifestants à négocier, lors d'une adresse télévisée.
"Je propose aux manifestants d'arrêter de manifester et de quitter les bâtiments officiels", a déclaré Yingluck, appelant à "trouver une solution".
"On ne peut pas lui faire confiance", a répondu Akanat Promphan, un porte-parole des manifestants, peu enclins à renoncer aux occupations, concentrées sur deux sites, le ministère des Finances et un complexe rassemblant plusieurs ministères comme celui de la Justice.
La colère des manifestants a été provoquée par un projet de loi d'amnistie selon eux taillé sur mesure pour permettre le retour du frère de Yingluck, Thaksin Shinawatra, Premier ministre chassé par un coup d'Etat en 2006 qui reste au coeur de la politique du royaume malgré son exil.
Malgré le rejet du texte par le Sénat, les manifestants, groupes hétéroclites rassemblés par leur haine de Thaksin, n'ont pas désarmé et exigent désormais la tête de Yingluck, qu'ils considèrent comme une marionnette de son frère, et la fin du "système Thaksin", qu'ils associent à une corruption généralisée.
Des accusations reprises par le Parti démocrate, qui n'a pas gagné d'élections en près de 20 ans, dans une motion de censure contre Yingluck à laquelle la Première ministre a sans surprise échappé jeudi dans un parlement où son parti, le Puea Thai, est majoritaire.
Après des semaines de mobilisation, les manifestants ne donnent pas de signe de vouloir renoncer à la lutte.
Une pause pourrait néanmoins avoir lieu à l'approche de l'anniversaire du roi Bhumibol, le 5 décembre, un évènement très important en Thaïlande, où le roi est vénéré.
D'ici là, certains craignent des débordements dans une capitale habituée aux violences politiques ces dernières années.
L'ONU inquiète
Ces manifestations sont les plus importantes depuis le printemps 2010. Jusqu'à 100.000 "chemises rouges" fidèles à Thaksin avaient alors occupé le centre de Bangkok pour réclamer la chute du gouvernement Démocrate de l'époque, avant un assaut de l'armée.
La crise, la plus grave qu'ait connue la Thaïlande moderne, avait fait quelque 90 morts et 1.900 blessés.
Elle avait également exposé en pleine lumière les profondes divisions de la société thaïlandaise entre masses rurales et urbaines défavorisées du nord et du nord-est du pays, représentées par les "rouges", et les élites de la capitale gravitant autour du palais royal qui le voient comme une menace pour la monarchie.
Plusieurs milliers de "rouges" sont rassemblés depuis dimanche dans un stade de Bangkok en soutien au gouvernement. Et ils annoncent une grande manifestation, au même endroit, pour samedi.
Du côté de l'opposition, les manifestants s'étaient rassemblés également mercredi autour de quelque 25 sièges d'administrations provinciales, en particulier dans le sud du pays, bastion des Démocrates.
Et les manifestants ont marché jeudi notamment vers les ministères de la Défense et de l'Education. Le principal meneur des manifestants, l'ex vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban, poursuivi pour meurtre pour son rôle dans la répression de 2010, était lui toujours dans un complexe gouvernemental au nord de la ville.
Cette figure du Parti démocrate a appelé ces derniers jours à la création d'un "conseil du peuple", non élu, pour diriger le pays, exprimant ainsi pour la première fois de façon relativement claire que la volonté des manifestants est de se débarrasser du système démocratique, dans un pays qui a connu 18 coups d'Etat ou tentatives depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932.
Un mandat d'arrêt a été émis contre lui pour l'occupation du ministère des Finances, mais les autorités ont indiqué que la police n'irait pas l'arrêter au milieu des manifestants.
Ce nouveau mouvement de rue a provoqué l'inquiétude de la communauté internationale. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est ainsi dit mercredi "inquiet de la montée des tensions politiques à Bangkok".
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : en Chine, Burberry lutte pour garder son motif écossais
Le groupe de luxe fait appel d’une décision de justice chinoise qui le dépossède de la propriété de l’un de ses design phares, son tartan écossais dans les tons chameau, noirs et rouges décliné sur du cuir.
Le groupe de luxe britannique Burberry a annoncé qu’il venait de faire appel d’une décision de justice chinoise, par laquelle il se voyait dépossédé de la propriété de l’un de ses design phares, son célèbre tartan écossais dans les tons chameau, noirs et rouges décliné sur du cuir. Aucune précision n’a été donnée sur l’origine de cette bataille de propriété intellectuelle qui aurait été ouverte en 2012, mais le groupe a fait montre de fermeté, précisant qu’il prenait «toujours les actions les plus fortes possibles à l’encontre de ceux qui utilisent sa marque au mépris des lois».
Les conflits de propriété intellectuelle sont fréquents en Chine, et leur issue semble surtout plus aléatoire qu’ailleurs. L’an dernier par exemple, Apple avait dû payer 60 millions de dollars pour mettre un terme à un différend avec plusieurs sociétés chinoises estimant que la marque «iPad» leur appartenait. Si Pékin a fait beaucoup de progrès au plan légal, se dotant d’un arsenal juridique bien meilleur qu’avant en la matière, tous les experts de ce sujet jugent que comme toujours dans le pays, la véritable question concerne la mise en application de ces réglementations. L’affaire Burberry pourrait avoir valeur de test.
Séoul demande à Pékin de redessiner sa zone de défense aérienne
Le gouvernement sud-coréen a profité, ce matin, de l’organisation, à Séoul, d’un dialogue stratégique de défense Corée-Chine pour demander officiellement à Pékin de revoir le tracé de sa zone de défense aérienne. Le pouvoir chinois, qui a déjà entamé un bras de fer avec Tokyo et Washington sur cet épineux dossier, voudrait éviter une détérioration de sa relation avec Séoul, qui lui reproche d’avoir inclus dans les délimitations de sa zone une partie de la zone de défense aérienne coréenne et surtout le rocher d’Ieodo, auquel la Corée du Sud tient particulièrement. Immergé sous 4,5 mètres d’eau, ce rocher, parfois baptisé «Socotra» sur les cartes internationales mais nommé «Suyan» en Chine, alimente depuis des années un différend entre les deux capitales qui revendiquent toutes les deux la zone. Séoul, qui note que le rocher est situé à 170 kilomètres de son territoire le plus proche - contre une distance de 290 kilomètres côté chinois -, a construit, sur le rocher, une petite station de recherche météo inhabitée ainsi qu’un héliport. Et le gouvernement sud-coréen s’offusque dès qu’un officiel chinois semble remettre en cause sa souveraineté sur ce bout de rocher.
Ces dernières années, les négociateurs des deux pays se sont d’ailleurs retrouvés à plus de 15 reprises pour tenter de s’entendre sur l’avenir de cette zone. Sans succès. Le ministère des affaires étrangères chinois a encore indiqué, cette semaine, que cette dispute particulière serait résolue dans le futur par le dialogue. Si la Corée du Sud, qui a tenté ces dernières années de construire un partenariat solide avec son puissant voisin chinois, s’est montré relativement mesurée ces derniers jours avec Pékin, la crise de la zone aérienne risque de lui rappeler que son influence et ses intérêts ne seront jamais considérés, par le pouvoir chinois, que comme des éléments secondaires dans un plus vaste projet de compétition géostratégique dessiné par Pékin face aux Etats-Unis.
En Thaïlande, le Parlement soutient la chef du gouvernement
Si la situation reste très confuse dans certains quartiers de Bangkok, où des opposants emmenés par le Parti démocrate occupent toujours plusieurs administrations et ministères , le Parlement thaïlandais a très largement rejeté, ce matin, une motion de censure déposée contre Yingluck Shinawatra, la chef du gouvernement. «La Premier ministre Yingluck a remporté le vote de confiance», a déclaré Somsak Kiatsuranont, le président du Parlement, qui reste dominé par le parti Puea Thai, contrôlé par la dirigeante de l’exécutif. Au total, 297 députés ont voté contre et 134 pour. Deux députés se sont par ailleurs abstenus et cinq n’ont pas voté. Pour pouvoir faire tomber Yingluck Shinawatra, les opposants du Parti démocrate, qui sont minoritaires, auraient dû être capables de rallier à leur cause des dizaines d’élus du Puea Thai. Mais ils ont encore échoué à créer une fissure au sein de la formation populiste qui fort de l’appui indéfectible de l’électorat rural domine la plupart des élections.
Plus porté par les élites et une partie des classes moyennes urbaines, le parti Démocrate n’a pas gagné d’importants scrutins en près de 20 ans et ne peut dès lors obtenir des changements de pouvoir que par des moyens «détournés». En milieu de journée, le rejet de la motion de censure ne semblait pas avoir refroidi les opposants à Yingluck Shinawatra, qui promettent toujours de «prendre» plus de ministères dans la journée.
Les «dim sum bonds» sont de retour
Pékin a décidé de redonner un coup de fouet au marché des «dim sum bonds», ces émissions obligataires en yuans effectuées à Hong Kong, offrant aux entreprises, notamment étrangères, la possibilité d’obtenir des devises chinoises. Ces derniers mois, ces obligations apparues en 2010 s’étaient raréfiées, conséquence d’un coup de froid sur le marché. La poussée de stress financière qu’a connue la Chine en juin expliquait en partie cet attentisme. Mais en novembre, si l’on en croit HSBC, les émissions de «dim sum bonds» ont repris, atteignant un total de 29,2 milliards de yuans, soit 4,79 milliards de dollars. Cela représente quatre fois le montant cumulé des obligations émises de juillet à octobre.
Le retour d’un certain optimisme au sujet de la Chine, porté par les récentes promesses de libéralisation économique du nouveau pouvoir, explique en partie ce regain d’intérêt pour une monnaie que les investisseurs voient de nouveau comme promise à une appréciation. Il reste que trois des principales émissions de novembre ont été le fait d’institutions publiques chinoises. Deux, portant sur un total de 4,5 milliards de yuans, émanaient de China Development bank, l’une des deux banques dites politiques du pays. Une autre, portant sur 7 milliards, a été menée par le ministère des Finances lui-même. Autrement dit, c’est encore Pékin qui pilote les opérations. En envoyant un signal positif, il espère créer un effet d’entraînement et être suivi par le marché.
Paris — Le ministre français de l'Ecologie et de l'Energie Philippe Martin a refusé jeudi de valider le transfert à l'américain Hess Oil de sept permis pétroliers situés dans le bassin parisien, comme le réclamaient des élus et des associations hostiles à l'extraction du gaz et du pétrole de schiste.
"Je refuse de signer la mutation (transfert de propriété, NDLR) de ces permis de recherche d'hydrocarbures qui avaient été octroyés par le précédent gouvernement à Toreador, dans le bassin parisien", a annoncé M. Martin dans un entretien au quotidien Le Parisien paru jeudi.
"Pouvais-je valider ces mutations de permis alors que leur objectif initial était exclusivement d'explorer des gaz de schiste et que la société américaine qui les a rachetés est spécialisée dans l'extraction de gaz de schiste ? Vu les couches géologiques visées par ces forages, cela implique forcément d'avoir recours à la fracturation hydraulique qui est un procédé interdit en France", a justifié le ministre.
M. Martin, lui-même un farouche opposant à l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste, assume au passage le risque que l'Etat doive payer des indemnités à Hess.
"Certes, il y a des astreintes financières. Hess Oil réclame environ 30.000 euros par permis. Mais nous allons tenter d'obtenir lors de l'audience en justice du 6 décembre une remise de ces indemnités. Dans tous les cas, ce n'est rien à côté du coût environnemental et sociétal qu'aurait impliqué cette exploration de notre sous-sol", a-t-il fait valoir.
Concernant la réforme à venir du code minier, repoussée à plusieurs reprises par le gouvernement et qui pourrait conduire à une modification des procédures d'attribution des permis, le ministre souligne qu'un rapport lui sera remis le 10 décembre.
Ces sept permis concernant des parties de la Seine-et-Marne, de l'Aisne, de l'Aube, de la Marne, de l'Yonne et du Loiret avaient été attribués à l'origine à la compagnie Toreador, mais ont depuis été rachetés par la société américaine Hess Oil. Ils faisaient l'objet, comme le prévoit le code minier, d'une demande de "mutation" auprès du ministère.
Celui-ci, qui refusait d'accorder son feu vert, avait été condamné fin septembre par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) à "réexaminer" les demandes de Hess Oil.
La France refuse sept permis pétroliers du bassin parisien à Hess Oil
(AFP)
"Je refuse de signer la mutation (transfert de propriété, NDLR) de ces permis de recherche d'hydrocarbures qui avaient été octroyés par le précédent gouvernement à Toreador, dans le bassin parisien", a annoncé M. Martin dans un entretien au quotidien Le Parisien paru jeudi.
"Pouvais-je valider ces mutations de permis alors que leur objectif initial était exclusivement d'explorer des gaz de schiste et que la société américaine qui les a rachetés est spécialisée dans l'extraction de gaz de schiste ? Vu les couches géologiques visées par ces forages, cela implique forcément d'avoir recours à la fracturation hydraulique qui est un procédé interdit en France", a justifié le ministre.
M. Martin, lui-même un farouche opposant à l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste, assume au passage le risque que l'Etat doive payer des indemnités à Hess.
"Certes, il y a des astreintes financières. Hess Oil réclame environ 30.000 euros par permis. Mais nous allons tenter d'obtenir lors de l'audience en justice du 6 décembre une remise de ces indemnités. Dans tous les cas, ce n'est rien à côté du coût environnemental et sociétal qu'aurait impliqué cette exploration de notre sous-sol", a-t-il fait valoir.
Concernant la réforme à venir du code minier, repoussée à plusieurs reprises par le gouvernement et qui pourrait conduire à une modification des procédures d'attribution des permis, le ministre souligne qu'un rapport lui sera remis le 10 décembre.
Ces sept permis concernant des parties de la Seine-et-Marne, de l'Aisne, de l'Aube, de la Marne, de l'Yonne et du Loiret avaient été attribués à l'origine à la compagnie Toreador, mais ont depuis été rachetés par la société américaine Hess Oil. Ils faisaient l'objet, comme le prévoit le code minier, d'une demande de "mutation" auprès du ministère.
Celui-ci, qui refusait d'accorder son feu vert, avait été condamné fin septembre par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) à "réexaminer" les demandes de Hess Oil.
JUSTICE ?
Plaintes contre Valeurs actuelles pour ses Unes sur les Roms et les Musulmans
(AFP)
Paris — L'association Maison des potes a déposé deux plaintes à Paris contre Valeurs actuelles, l'une pour son numéro titré "Roms l'overdose", l'autre pour sa couverture sur une "invasion" de "naturalisés" avec une Marianne voilée, a annoncé mercredi l'avocat de l'association, Me Jérôme Karsenti.
Fin août, la Une sur les Roms avait soulevé une vive polémique. Le titre "Roms l'overdose" était accompagné d'un panneau signalétique avec une caravane barrée de rouge.
La Maison des potes, dirigée par Samuel Thomas, un ancien responsable de SOS Racisme, a déposé plainte pour incitation à la haine raciale, en visant le magazine, son directeur de la publication et les auteurs des articles visés. Ce délit peut être puni d'un an de prison et de 45.000 euros d'amende.
L'association vise la couverture mais aussi le contenu du magazine, jugés stigmatisants pour les Roms.
La Maison des potes a également déposé plainte, toujours pour incitation à la haine raciale, pour la Une de fin septembre titrée "Naturalisés: l'invasion qu'on cache".
Pour illustrer ce titre, le magazine faisait apparaître une Marianne voilée ne laissant apparaître que ses yeux. L'association dénonce un amalgame entre musulmans et "envahisseurs", sur fond de "théorie du complot" ("l'invasion qu'on cache").
Pour ce numéro, Valeurs actuelles fait déjà l'objet de deux citations directes devant le tribunal correctionnel, à Paris, l'une émanant de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et l'autre de la Ligue de défense judiciaire des musulmans (LDJM) de l'ancien avocat Karim Achoui, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
De son côté, la Maison des potes a également déposé plainte à la mi-novembre pour injure publique à caractère racial et incitation à la haine raciale contre l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, pour sa une comparant la ministre de la Justice, Christiane Taubira, à un singe, a indiqué Me Jérôme Karsenti.
France: 43 publicités épinglées pour n'avoir pas traduit leurs slogans en français
De Katia DOLMADJIAN (AFP)
L'ancien ministre Jacques Toubon à Paris le 6 juillet 2007, auteur de la loi de 1994 relative à l'emploi de la langue française (AFP/Archives, Miguel Medina)
Paris — Si les slogans en anglais ne sont pas interdits dans les campagnes publicitaires en France, l'Autorité de régulation ARPP ne transige pas en matière de traduction et a épinglé 43 campagnes n'ayant pas retranscrit en Français des "eyewear", "make believe" ou "must have".La loi Toubon du 4 août 1994 n'interdit pas l'utilisation de langues étrangères dans les campagnes publicitaires, mais impose leur traduction de manière lisible dans la langue de Molière.
Les 3.962 publicités diffusées à la radio et par voie d'affichage au premier trimestre ont été passées au crible par l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), qui a épinglé 43 d'entre elles pour "manquement", la plupart en raison d'une absence de traduction en français d'un slogan en anglais.
Lors du premier bilan de ce type, dressé en 2009, une proportion supérieure de "manquements" avait été constatée (147 sur 3.526), a tenu à souligner l'ARPP lors d'une conférence de presse commune avec la Délégation générale à la langue française (DGLF).
Les quelque 22.000 spots destinés à la télévision chaque année ne sont pas concernés par l'étude car ils sont systématiquement contrôlés avant diffusion par l'autorité, qui dispose d'une délégation du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) en la matière.
Au banc des recalés, Sony voit son slogan "Make Believe" retoqué car non traduit au bas de l'affiche, tout comme le terme "Eyewear" pour la ligne de lunettes de Prada, l'accroche "The art of Raw" de la marque de jeans Raw Denim, le "speciality beers" de la bière Amsterdam ou encore "The brand store" du groupe BMW.
L'ARPP a également épinglé la non-traduction du terme "by" (par) - utilisée par Numericable ou Accor - ou même le fait d'écrire la traduction à la verticale le long de l'affiche, alors qu'elle doit être apposée à l'horizontale (pour être plus lisible).
Dans une autre catégorie, l'autorité a également relevé un "manquement" aux règles grammaticales, sur une affiche diffusée en janvier: "Les Galeries Lafayette vous souhaite une bonne année".
Pas question de sanctions
Côté spots radio, sont montrés du doigt Boulanger et sa "happy technologie", Sarenza pour "My god, hold up", la Société des centres commerciaux pour "must have", But pour "night", ou encore - unique exemple non-anglais: "la vida es chula", slogan de Desigual.
Pas question cependant de sanctions ou d'ordre de retirer les campagnes en question: l'ARPP rappelle qu'elle intervient à titre pédagogique auprès des marques en cause, et qu'elle "n'est pas un gendarme", comme le souligne son directeur général Stéphane Martin.
Pourtant, ces vérifications sont "parfois vues par les médias comme une crispation sur des préoccupations identitaires. Mais la France est un des seuls pays qui se parle à lui-même dans une langue qui n'est pas la sienne, une bizarrerie!", résume Xavier North, responsable de la DGLF, service rattaché au ministère de la Culture.
Il souligne que la langue française est faite d'emprunts aux autres langues, "mais depuis une cinquantaine d'année, la France emprunte assez exclusivement à l'anglais, et ces emprunts ne s'assimilent plus phonétiquement - comme autrefois +riding coat+ était devenu +redingote+ - et sont sonc beaucoup plus visibles".
"On ne peut pas nier que les slogans anglais marquent, parfois sur le long terme, comme +just do it+ (Nike) ou +what else+ (Nespresso). Mais il y a aussi des slogans français qui s'imposent, tels +Il a Free, il a tout compris+ ou +faire du ciel le plus bel endroit de la terre+ (Air France)", souligne de son côté Odile Canale, chargée de mission à la DGLF.
"On est ainsi très loin du cliché de ringardise" que pourrait inspirer la langue française, souligne-t-elle, en concluant que de toute façon, "les meilleures publicités sont capables de parler un langage universel".
SOCIAL
Travail du dimanche : le « non » des salariés du commerce
A 68 % les salariés du commerce se disent hostiles à l’idée de travailler le dimanche et ils n’y voient pas une solution à leurs difficultés financières, selon une enquête publiée mercredi par la CFDT.
Les salariés du commerce sont très majoritairement hostiles au travail dominical et n’y voient pas une solution à leurs difficultés financières, révèle une enquête publiée mercredi par la CFDT. Selon cette enquête menée auprès de 1.800 salariés du commerce (1), 68% des personnes interrogées ne sont pas d’accord pour travailler le dimanche, alors même que 88% gagnent moins de 1.500 euros. La proportion s’inverse toutefois chez les moins de 25 ans, qui sont 60% à se dire prêts à travailler ce jour-là.
Parmi les salariés interrogés, 64% indiquent qu’il leur arrive déjà de travailler le dimanche, dont 20% régulièrement, selon cette enquête publiée alors que l’ex-patron de La Poste Jean-Paul Bailly doit remettre lundi au gouvernement son rapport, très attendu, sur le travail dominical.
Alors que certains mettent en avant la question du volontariat dans les débats, l’enquête de la CFDT montre par ailleurs que seuls 32% des salariés le jugent possible, 27% le voyant comme « impossible à cause des pressions directes ou indirectes » et 41% comme « difficile parce qu’il n’y a pas assez de personnel pour laisser le choix ».
Pour la CFDT, l’enquête montre également que le travail dominical n’est pas perçu comme une solution par les salariés préoccupés par leur situation financière, 71% d’entre eux n’y voyant pas une réponse. Pour travailler ce jour-là, 96% des salariés disent attendre attendent une majoration de salaire et 36% une journée de récupération, des dispositifs qui ne sont pas toujours en vigueur selon la législation actuelle.
Négociation interprofessionnelle
Pour le syndicat, l’enquête confirme qu’il est « illusoire d’envisager une solution unique comme certains le voudraient ». A ses yeux, « il n’est pas question d’envisager une généralisation de l’ouverture dominicale des magasins » et que le volontariat, sur lequel il ne faut pas faire « d’angélisme », doit être encadré « pour ne pas être faussé ».
Enfin, alors que Matignon a mandaté l’ancien patron de La Poste, Jean-Paul Bailly, pour réfléchir à des évolutions sur ce juet miné, la CFDT plaide pour une négociation interprofessionnelle afin de garantir un socle minimal pour les salariés,notamment des majorations de salaires.
A LIRE AUSSI
Source AFP
(1) La CFDT a adressé sur une période d’environ trois semaines 1.834 questionnaires à des salariés du commerce répartis dans 64 départements. Près de la moitié (46%) travaillaient dans la grande distribution, les autres dans d’autres secteurs du commerce comme les salons de coiffure, bijouteries, ou bricolage.Les ménages ne croient pas à une inversion de la courbe du chômage
Le moral des ménages a reculé de 1 point ce mois-ci, selon l'Insee.
Le moral des ménages français reste en berne. Il a même reculé ce mois-ci de 1 point, selon la dernière enquête de l'Insee publiée hier. Si la confiance est supérieure à ce qu'elle était en début d'année, l'indicateur reste largement en dessous de sa moyenne de long terme (100), à seulement 84 points.
L'hypothèse d'une panne de l'économie française semble se renforcer. Les enquêtes auprès des chefs d'entreprise sont inquiétantes. Le PIB a reculé de 0,1 % au troisième trimestre. Les exportations ont baissé entre juin et septembre, en raison notamment de la vigueur de l'euro. L'investissement des entreprises ne progresse pas alors qu'il sort pourtant de deux années de baisse. Et la consommation des ménages faiblit.
Si le pouvoir d'achat grimpe cette année - de 0,5 % selon l'Insee -, ce n'est que parce que l'inflation a sérieusement ralenti. La persistance d'un chômage élevé et la hausse des prélèvements obligatoires empêchent clairement les ménages d'être optimistes sur leur situation et, donc, de dépenser. D'ailleurs, « l'opinion des ménages sur le niveau de vie en France se détériore », souligne l'Insee. Mais désormais, comme l'indique l'étude de l'Insee publiée hier, « les ménages sont plus inquiets qu'en octobre concernant l'évolution future du chômage ». En clair, les Français ne croient plus qu'une inversion durable de la courbe du chômage, ainsi que le promet le gouvernement, soit possible à court terme. L'Insee lui-même anticipe une stabilisation du chômage à 11 % en fin d'année, grâce au renforcement des emplois aidés.
Les impôts préoccupants
Un sondage, réalisé par Viavoice pour « Les Echos », France Info et BPCE, vient conforter cette impression de morosité chez les Français. Une courte majorité des personnes interrogées (53 %) envisagent de réduire leurs dépenses de Noël cette année (lire ci-dessous). Alors que le pouvoir d'achat augmente dans les faits, 63 % de Français continuent à anticiper une baisse de celui-ci au cours des prochains mois. Il est vrai que la TVA augmentera le 1er janvier. Signe de ces temps difficiles, la part des Français déclarant ne pas mettre d'argent de côté chaque mois progresse : ils sont aujourd'hui 31 % contre 26 % en juin dernier. Et, pour le quatrième mois d'affilée, les impôts arrivent largement en tête des dépenses jugées « préoccupantes ». Le climat social et le débat sur le « ras-le-bol fiscal » ont visiblement un impact négatif sur le moral des ménages.
Jour de vérité sur les chiffres du chômage
Pôle emploi dévoile ce jeudi soir le nombre d'inscrits pour le mois d'octobre. Le mois dernier, ils étaient 3,29 millions, un record.
Pôle Emploi va dévoiler ce jeudi le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en octobre, alors que l’objectif du gouvernement de faire refluer le chômage fin 2013 s’apparente de plus en plus à un pari risqué faute de véritable reprise. En septembre, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a augmenté de 60 000, pour atteindre 3,29 millions, un record.
Cette hausse est certes à mettre au compte en partie du «bug» technique qui avait fait baisser artificiellement le nombre d’inscrits à Pôle Emploi le mois précédent. Reste que depuis mai 2011, la progression est quasi ininterrompue.
Une nouvelle douche froide jeudi serait un mauvais coup pour le gouvernement qui s’en tient contre vents et marées à son objectif d'«inverser la courbe du chômage» à la fin de l’année, une préoccupation majeure des Français.
«Nous ferons reculer le chômage», a encore répété mardi le ministre du Travail Michel Sapin, qui met en avant le fait que «le chômage des jeunes a reculé pour le cinquième mois consécutif». Et que les destructions d’emplois se sont ralenties au 3ème trimestre.
Mais les restructurations annoncées cet automne en rafale, comme le récent dépôt de bilan du transporteur Mory Ducros, alimentent le scepticisme. Même si les licenciements économiques (2% environ des inscriptions à Pôle Emploi) ont dans les faits un impact limité sur les statistiques de l’emploi.
Au troisième trimestre, le PIB s’est contracté de 0,1%. Or, il faudrait environ 1,5% de croissance pour faire vraiment repartir l’emploi, selon les économistes. Dans ce contexte, la prévision de l’assureur-crédit Coface qui prédit un niveau «historiquement élevé» de défaillances d’entreprises en 2013 dans l’Hexagone n’est pas faite pour rassurer.
Les organisations internationales (OCDE, FMI, Commission européenne) ne croient d’ailleurs pas à un recul prochain du chômage en France. Elles pensent même que la hausse va se poursuivre en 2014.
L’Insee table, lui, sur une stabilisation du taux de chômage fin 2013 à 10,6% en métropole. «L’objectif, c’est que la courbe s’inverse à la fin de l’année, mais elle ne s’inversera durablement que si la croissance revient», reconnaît d’ailleurs le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Les syndicats sont, eux aussi, très dubitatifs. «J’ai été toujours été plus que sceptique quand cet engagement a été pris, c’est un engagement politique ou un pari, on appelle ça comme on veut», a expliqué mercredi à l’AFP le dirigeant de FO, Jean-Claude Mailly. «Quand on est dans une croissance plus que molle et qu’on voit l’accumulation des plans sociaux, une remontée des licenciements économiques, c’est un pari plus que difficile à gagner», a-t-il ajouté.
Laurent Berger a, lui aussi, «toujours été sceptique». Mais «ce n’est pas mon problème qu’il (François Hollande, NDLR) réussisse son pari ou non. L’important c’est que le chômage baisse», a-t-il ajouté, demandant à ce qu’on ne parle pas de «courbe», ni de «statistique», mais de «gens».
Le gouvernement prévient de toutes façons qu’il faudra attendre les chiffres de décembre, publiés fin janvier, pour savoir s’il a réussi. Et il sait qu’il dispose d’une arme pour parvenir à son objectif : les emplois aidés (dont les emplois d’avenir pour les jeunes non diplômés) et les entrées en formation dans le cadre du plan de «formations prioritaires». Entamé en septembre, ce plan vise à orienter 30 000 chômeurs vers des offres d’emploi qui ne trouvent pas preneurs.
Le 7 décembre, comme chaque année, chômeurs et précaires défileront à Paris «pour faire entendre leur voix» et montrer que le chômage «ne se réduit pas à un chiffre, ni la précarité à une courbe».
Le 9 septembre 2012, le président de la République s'était pour la première fois fixé publiquement cet objectif. D'ici un an, promettait-il, l'exécutif aura réussi « inverser la courbe du chômage ». Une promesse réitérée trois mois plus tard lors des vœux présidentiels et qui du coup, laissait trois mois de plus au chef de l'Etat pour que la promesse soit tenue.
Cette hausse est certes à mettre au compte en partie du «bug» technique qui avait fait baisser artificiellement le nombre d’inscrits à Pôle Emploi le mois précédent. Reste que depuis mai 2011, la progression est quasi ininterrompue.
Une nouvelle douche froide jeudi serait un mauvais coup pour le gouvernement qui s’en tient contre vents et marées à son objectif d'«inverser la courbe du chômage» à la fin de l’année, une préoccupation majeure des Français.
«Nous ferons reculer le chômage», a encore répété mardi le ministre du Travail Michel Sapin, qui met en avant le fait que «le chômage des jeunes a reculé pour le cinquième mois consécutif». Et que les destructions d’emplois se sont ralenties au 3ème trimestre.
Mais les restructurations annoncées cet automne en rafale, comme le récent dépôt de bilan du transporteur Mory Ducros, alimentent le scepticisme. Même si les licenciements économiques (2% environ des inscriptions à Pôle Emploi) ont dans les faits un impact limité sur les statistiques de l’emploi.
Les Français inquiets de l’évolution de chômage
Selon la dernière enquête de l’Insee réalisée en novembre, les ménages français «sont plus inquiets qu’en octobre concernant l’évolution future du chômage». Ils sont très moroses, notamment sur la situation économique, un climat de nature à fragiliser un peu plus le scénario d’un rebond de la croissance en fin d’année.Au troisième trimestre, le PIB s’est contracté de 0,1%. Or, il faudrait environ 1,5% de croissance pour faire vraiment repartir l’emploi, selon les économistes. Dans ce contexte, la prévision de l’assureur-crédit Coface qui prédit un niveau «historiquement élevé» de défaillances d’entreprises en 2013 dans l’Hexagone n’est pas faite pour rassurer.
Les organisations internationales (OCDE, FMI, Commission européenne) ne croient d’ailleurs pas à un recul prochain du chômage en France. Elles pensent même que la hausse va se poursuivre en 2014.
L’Insee table, lui, sur une stabilisation du taux de chômage fin 2013 à 10,6% en métropole. «L’objectif, c’est que la courbe s’inverse à la fin de l’année, mais elle ne s’inversera durablement que si la croissance revient», reconnaît d’ailleurs le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Les syndicats sont, eux aussi, très dubitatifs. «J’ai été toujours été plus que sceptique quand cet engagement a été pris, c’est un engagement politique ou un pari, on appelle ça comme on veut», a expliqué mercredi à l’AFP le dirigeant de FO, Jean-Claude Mailly. «Quand on est dans une croissance plus que molle et qu’on voit l’accumulation des plans sociaux, une remontée des licenciements économiques, c’est un pari plus que difficile à gagner», a-t-il ajouté.
Laurent Berger a, lui aussi, «toujours été sceptique». Mais «ce n’est pas mon problème qu’il (François Hollande, NDLR) réussisse son pari ou non. L’important c’est que le chômage baisse», a-t-il ajouté, demandant à ce qu’on ne parle pas de «courbe», ni de «statistique», mais de «gens».
Le gouvernement prévient de toutes façons qu’il faudra attendre les chiffres de décembre, publiés fin janvier, pour savoir s’il a réussi. Et il sait qu’il dispose d’une arme pour parvenir à son objectif : les emplois aidés (dont les emplois d’avenir pour les jeunes non diplômés) et les entrées en formation dans le cadre du plan de «formations prioritaires». Entamé en septembre, ce plan vise à orienter 30 000 chômeurs vers des offres d’emploi qui ne trouvent pas preneurs.
Le 7 décembre, comme chaque année, chômeurs et précaires défileront à Paris «pour faire entendre leur voix» et montrer que le chômage «ne se réduit pas à un chiffre, ni la précarité à une courbe».
Hollande : La «bataille » pour l'emploi prendra « le temps nécessaire »
Le Monde.fr
François Hollande tiendra-t-il sa promesse, maintes fois répétées, « d'inverser » la courbe du chômage avant la fin de l'année ? En déplacement à Aubervilliers, jeudi 28 novembre, le chef de l'Etat a reconnu que la « bataille » pour l'emploi qui a été engagée par l'exécutif prendrait le « temps nécessaire ».
Avec cette déclaration, M. Hollande laisse entendre pour la première fois que l'objectif pourrait ne pas être tenu. Et ce alors que doivent être divulgués, à 18 heures, les chiffres du chômage pour le mois d'octobre.Le 9 septembre 2012, le président de la République s'était pour la première fois fixé publiquement cet objectif. D'ici un an, promettait-il, l'exécutif aura réussi « inverser la courbe du chômage ». Une promesse réitérée trois mois plus tard lors des vœux présidentiels et qui du coup, laissait trois mois de plus au chef de l'Etat pour que la promesse soit tenue.
Lire : Hollande n'a pas tenu sa promesse d'inverser la courbe du chômage
Aubervilliers — François Hollande a maintenu, jeudi, son objectif d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année, conformément à son engagement, lors d'une visite à Aubervilliers à quelques heures de la publication des chiffres mensuels du chômage en France.
Interrogé par la presse pour savoir s'il maintenait cet objectif, le président de la République a répondu: "oui". Auparavant il avait affirmé que "la bataille" contre le chômage se ferait "mois par mois" et prendrait "tout le temps qui est nécessaire".
"Quand le président parle de mois de labeur, c'est sur la baisse du nombre de chômeurs mais l'objectif d'inversion de la courbe d'ici la fin de l'année est bien évidemment maintenu", a insisté l'entourage du chef de l'Etat.
Chômage: Hollande maintient son objectif d'inversion de la courbe
(AFP)
Interrogé par la presse pour savoir s'il maintenait cet objectif, le président de la République a répondu: "oui". Auparavant il avait affirmé que "la bataille" contre le chômage se ferait "mois par mois" et prendrait "tout le temps qui est nécessaire".
"Quand le président parle de mois de labeur, c'est sur la baisse du nombre de chômeurs mais l'objectif d'inversion de la courbe d'ici la fin de l'année est bien évidemment maintenu", a insisté l'entourage du chef de l'Etat.
Conforama : plan social suspendu
Le juge des référés d'Evry a suspendu le plan social de Conforama qui prévoit la suppression de 288 postes dans le service après-vente du distributeur de meubles et d’ électroménager, a-t-on appris jeudi auprès de la CFDT.
Le juge des référés d'Evry (Essonne) a suspendu le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de Conforama qui prévoit la suppression de 288 postes au service après-vente de l’enseigne de meubles et d’électroménager , a-t-on appris jeudi auprès de la CFDT. « C'est la quatrième fois en un peu plus d'un an qu'un tribunal retoque le plan. La direction a voulu passer en force et le PSE a été fait en dépit du bon sens », estime Pascal Jaquemain délégué syndical CFDT chez Conforama. En septembre 2012, le tribunal de grande instance de Meaux avait annulé le PSE de Conformara , un plan jugé « insuffisant ».
En octobre, les instances représentatives du personnel (comité d'entreprise et CHSCT) d'Ygny (Essonne), avaient assigné la direction en référé parce qu'elles n'avaient pas été consultées sur le PSE et que la direction était « passée outre leur avis ». « Par délibéré du 26 novembre, le TGI a jugé que Conforama n'avait pas régulièrement consulté les élus du personnel et a ordonné de procéder à une nouvelle information-consultation », a ajouté. le syndicaliste.
Contacté par l'AFP, le numéro deux de l'équipement de la maison en France, derrière Ikea, déclare qu'il va se conformer à cette décision de justice, tout en soulignant que parallèlement aux 288 suppressions de postes, son plan prévoit la création de 70 emplois. « Cela ne remet pas en cause le fait que cette réorganisation du SAV est absolument nécessaire », a indiqué une porte-parole de Conforama pointant « une baisse de l'activité de 42% depuis 2006 ».
Fermeture de sept centres SAV
L'entreprise prévoit de fermer sept centres de service après-vente sur les douze qu'elle possède et de supprimer 288 postes. « Cela suspend le plan social partout au niveau national. Nous avons aussi une échéance importante qui est le 12 décembre à la cour d'appel de Paris, où les organisations syndicales demandent l'annulation du PSE », a signalé M. Jaquemain.
Les syndicats estiment notamment que le plan contient « des indemnités de licenciement ridicules au regard des moyens dont dispose le groupe Steinhoff » le propriétaire de Conforama _ enseigne rachetée en 2011 au groupe de luxe français Kering (ex PPR) _ qui compte près de 200 magasins et 9.200 salariés en France.
SOCIETE
Prostitution : la pénalisation des clients divise
Cela fait des semaines qu'il suscite un débat
passionné. Le projet de loi visant à renforcer la lutte contre la prostitution
arrive ce jeudi à l'Assemblée nationale. Le texte prévoit notamment de faire
payer aux clients de prostituées une amende de 1.500 euros. Proposition qui est
loin de faire l'unanimité. Les politiques, tous bords confondus, se divisent.
Les policiers doutent de leur capacité à faire respecter une telle mesure. Quant
aux prostituées que France Info a rencontrées, elles ne semblent guère
favorables. Une enquête d'Anne Lamotte.
Les députés entament cette
semaine l'examen de la proposition de loi PS visant à renforcer la lutte contre
la prostitution. © Maxppp - Simon
Daval
"On va perdre nos meilleurs clients" (Cynthia)
"Etre sanctionné, ça me fait peur" (Eric)
Une loi pour protéger les victimes de réseaux
Un texte "putophobe", selon le Strass
"Qu'est-ce que vous
croyez ? Que les proxénètes qui exploitent des filles vont les laisser sur le
trottoir alors qu'il n'y a plus de clients! Non pas du tout, ils vont les
coller dans des chambres d'hôtel ou des squats sordides et c'est eux qui
organiseront les rendez-vous," s'insurge Gilda. Le Strass dénonce donc un
projet de loi inutile et même "putophobe". D'après lui, les 21 articles du
texte, articles censés protéger les prostituées, finiront par leur nuire.
Médecins du Monde, Act Up Paris, Aides ou encore le Planning Familial parlent de
leur côté de régression sociale.
Certains sont trop bêtes pour réussir donc les inégalités sont normales, dit le maire de Londres
Signalé par Clément Guillou
Favori pour succéder à David Cameron comme chef de file des conservateurs britanniques, le maire de Londres Boris Johnson s’est positionné bien à droite mercredi soir lors d’un discours prononcé devant un cercle de réflexion thatchériste.
« Je ne crois pas que l’égalité économique soit possible ; en effet, une certaine dose d’inégalité est obligatoire pour susciter l’envie, le désir d’être un jour aussi riche que le voisin, ce qui est un stimulant pour l’économie. »
Le libéralisme est une compétition entre « des êtres humains qui sont loin d’être également capables », et il est « futile » de vouloir mettre un terme aux inégalités de richesse, a ajouté Boris Johnson.
« Quoi que vous pensiez de la fiabilité des tests de quotient intellectuel, il est utile de savoir, lorsqu’on parle d’égalité, que 16% des êtres humains ont un QI inférieur à 85, tandis que 2% ont un QI supérieur à 130. »
Le maire de Londres a cependant déclaré que les inégalités étaient devenues trop grandes, même si la richesse devrait être saluée plutôt que dénigrée.
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