La mobilisation dès l’aube des agriculteurs d’Ile-de-France, décidés à bloquer de grands axes routiers pour faire entendre leur colère contre le gouvernement, n’entraînait pas jeudi vers 07H30 de «perturbations majeures», selon le Centre régional d’information et de coordination routières (Crir).
«Pour l’instant, il n’y a pas de perturbations majeures sur le réseau structurant. Le réseau se charge normalement», a-t-on indiqué à l’AFP.
Le Crir notait des perturbations dans l’Essonne en direction de Paris sur l’A6 près d’Auverneaux, ainsi que sur la N20 au niveau d’Etampes, où quelque 200 agriculteurs et une cinquantaine de tracteurs organisaient un barrage filtrant.
«On distribue des tracts et des fruits. Pour le moment, tout se passe bien», a expliqué à l’AFP Denis Rabier, vice-président de la chambre d’agriculture d’Ile-de-France et président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles d’Ile-de-France (FDSEA) de l’Essonne.
Un barrage filtrant a été signalé vers Attainville (Val-d’Oise) à la jonction entre la N1 et la N104, ainsi que «des rassemblements» à l’ouest de Paris, autour de la N12 et de l’A13. «Mais il n’y a encore personne sur l’autoroute», a précisé le Crir.
Sur la N12, une vingtaine de tracteurs bloquaient la circulation après Montfort-l’Amaury (Yvelines), mais sans gêner la circulation, la police déviant les automobilistes vers un itinéraire bis, a constaté un journaliste de l’AFP.
«On parle des belles vaches, des beaux moutons mais jamais des problèmes. On va être écouté de manière impopulaire, mais on n’a plus le choix», a expliqué sur place David Lavenant, céréalier de 37 ans, qui estime que la baisse des aides de la Politique agricole commune (PAC) se chiffrera à 35.000 euros pour son exploitation de 200 hectares.
Explosion de colère
Enfin, des manifestants se dirigeaient peu avant 07H00 «vers le péage de Saint-Arnoult» (Yvelines).
Contactée par l’AFP, la SNCF n’avait pas relevé vers 07H30 de perturbations sur son réseau.
Dans un communiqué publié mercredi en fin d’après-midi, la préfecture de police (PP) de Paris a annoncé que «plusieurs perturbations étaient à prévoir sur les principaux axes routiers de l’agglomération parisienne». Selon la PP, les secteurs sud et ouest franciliens pourraient être «fortement» touchés, citant les autoroutes A6, A10, A12, A13, A15 et les routes nationales N12, N20, N118.
La Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles d’Ile-de-France (FDSEA) avait appelé cette semaine ses adhérents à participer à un «blocus de Paris» à bord de tracteurs, camions et voitures pour protester contre un «cumul de taxes et de réglementations» et surtout contre la redistribution des aides européennes entre céréaliers et éleveurs (au profit de ces derniers) à la faveur de la nouvelle PAC.
Les Jeunes agriculteurs (JA) d’Ile-de-France se joignent également au mouvement.
La mobilisation ne doit cependant concerner que les départements de l’Essonne et de l’ouest de la région Ile-de-France.
Les députés suppriment le report de la revalorisation des retraites
(AFP)
Paris — L'Assemblée nationale a supprimé jeudi soir, par 38 voix contre 35, le report de six mois de la revalorisation des pensions, lors de l'examen en nouvelle lecture du projet de réforme des retraites.
Le gouvernement demandera à l'Assemblée de se prononcer à nouveau sur cet article 4 du projet de loi, a indiqué à l'AFP l'entourage de la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.
Après le vote, le groupe socialiste a émis en séance, par la voix de Christian Paul, une protestation, jugeant "troublant" que neuf députés du groupe UDI aient voté "alors qu'il n'y avait que deux de ses représentants en séance". Le règlement de l'Assemblée ne permet à un député que de recevoir une seule procuration de vote.
Mais le porte-parole de l'UDI dans ce débat, Philippe Vigier, a affirmé au contraire à l'AFP que quatre députés de son groupe siégeaient.
Par ailleurs, une députée socialiste, Thérèse Guilbert, qui a voté pour l'amendement de suppression de cette mesure, a fait savoir aux services de l'Assemblée qu'elle "allait voulu voter contre".
Lors de la première lecture, en octobre, les députés avaient émis un même vote de suppression de l'article 4. Huit députés socialistes avaient alors indiqué s'être trompé de bouton lors du scrutin électronique ou avoir donné délégation à un collègue s'étant lui-même trompé. Deux jours plus tard, l'article avait été rétabli par un nouveau vote, à la demande du gouvernement.
Par-delà de ces querelles de chiffres, les socialistes se sont une nouvelle fois retrouvés mercredi face à tous les autres groupes de l'Assemblée (UMP, UDI, Front de gauche, écologistes, radicaux de gauche), opposés au report de la revalorisation des pensions du 1er avril au 1er octobre (sauf pour les titulaires du minimum vieillesse).
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : Dongfeng fait la fine bouche face à Peugeot
Le constructeur auto chinois, avec lequel PSA produit l’essentiel de ses véhicules en Chine, serait intéressé par seulement 10% de son capital. Soit, selon Bloomberg, deux fois moins que la base de négociation évoquée jusqu’à présent.
Dongfeng ne serait intéressé que par 10% du capital de PSA, selon Bloomberg - AFP
Si l’on en croit l’agence Bloomberg, le constructeur automobile chinois Dongfeng, avec lequel PSA produit l’essentiel de ses véhicules sur le marché chinois, serait intéressé par une participation de seulement 10% au capital du groupe français. C’est deux fois moins que la base de négociation évoquée jusqu’à présent. Pour PSA, cela pourrait constituer une mauvaise nouvelle puisque le groupe, qui a affiché des pertes de 510 millions d’euros au premier semestre , a besoin d’urgence d’une injection massive de capitaux. Si Dongfeng revoit son offre à la baisse, il lui faudra trouver d’autres sources de financement, et peut-être envisager par exemple de revendre les 57% qu’il détient dans Faurecia.
Un dossier d’une grande complexité, sur lequel les actionnaires de PSA semblent avoir bien du mal à se mettre d’accord, la famille Peugeot notamment étant réticente . Rien n’exclut toutefois que ce nouveau rebondissement dans les discussions soit avant tout une stratégie de négociation de la part du chinois, qui cherche à monnayer au prix fort son entrée dans le capital du Français. Dongfeng semble avant tout intéressé par un renforcement de son partenariat industriel avec PSA, qui lui permettrait d’acquérir de nouvelles technologies.
La reprise chinoise s’annonce modérée
Le rebond de l’économie chinoise constaté au troisième trimestre pourrait déjà être en train de perdre de sa vigueur. L’indice «flash PMI» de novembre, qui constitue une bonne indication préliminaire de l’activité des entreprises, traduit en effet, pour le mois actuel, une activité dont la croissance ralentit. Ce chiffre, publié par HSBC et Markit au terme d’un sondage effectué auprès des directeurs d’achat, semble s’être établi à 50,4 points en novembre - sa valeur définitive sera annoncée début décembre. C’est plus que la barre des 50 qui correspond à une stagnation, mais moins que les 50,9 constatés en octobre.
La principale cause de cet essoufflement est externe : la composante mesurant les commandes pour les exportations est passée de 51,3 à 49,4 en un mois. Globalement, les nouvelles commandes sont légèrement à la baisse, ce qui prouve que la dynamique interne n’est pas assez vigoureuse pour contrebalancer la demande insuffisante des marchés à l’export. La situation est loin d’être critique, puisque la faible pression inflationniste donne éventuellement à Pékin la marge de manœuvre nécessaire pour agir et soutenir l’activité. Mais dans un moment où les autorités veulent donner la priorité à des réformes structurelles qui pourraient avoir des conséquences négatives à court terme sur l’activité interne, il est clair que Pékin a besoin d’une conjoncture solide pour mener à bien son agenda réformateur.
Sharp met au placard ses projets d’alliance avec Foxconn
En mars 2012, le groupe taïwanais Hon Hai qui gère en Chine de gigantesques usines d’assemblage sous le nom de Foxconn, était apparu comme le grand sauveur de Sharp, l’ancienne gloire de l’électronique japonais. Les états-majors des deux sociétés avaient solennellement annoncé de nombreux partenariats stratégiques ainsi qu’une prochaine entrée de Hon Hai au capital de Sharp, qui se trouvait alors en grande difficulté financière. Le taïwanais aurait alors été prêt à acheter 10% de la société nippone.
Un an et demi plus tard, ces projets d’alliance semblent totalement tombés à l’eau. Le Nikkei assure ce matin que Sharp aurait notamment renoncé à écouler sous sa marque en Chine des smartphones assemblés par Foxconn. Il aurait également décidé de ne pas fournir de technologies clés à une usine de fabrication d’écrans LCD que Foxconn souhaitait bâtir dans la province chinoise du Sichuan. Le rapprochement capitalistique, qui avait été rapidement remis en cause par Hon Hai après l’écroulement, à la mi 2012, de la valeur des titres de Sharp sur la place de Tokyo, est lui aussi remisé. Les deux groupes ne travailleraient plus ensemble que sur la gestion de l’usine d’écrans LCD de Sakai, près d’Osaka, dans laquelle le géant taïwanais détient 46%. Pour se sauver , Sharp a depuis mobilisé ses grands créanciers et enclenché une brutale campagne de réduction de ses coûts ainsi que la vente de nombreux actifs.
Un mystérieux fonds chinois disparaît de la Bourse de Tokyo
A Tokyo, les analystes s’interrogent sur le retrait précipité d’un mystérieux fonds d’investissement baptisé «Omnibus OD05», associé, selon les experts, au fonds souverain piloté par Pékin. Suivant peu les mouvements des indices, le fonds avait progressivement accumulé ces dernières années des titres de toutes les entreprises vedettes de la place japonaise et avait même réussi à compter jusqu’à 5% de plusieurs géants de l’électronique ou de l’automobile. Fin mars, il détenait ainsi pour 4.200 milliards de yens d’actions nippones et s’imposait comme l’un des dix principaux actionnaires de 167 sociétés cotées.
Mais le mois dernier, il avait, selon les calculs du Nikkei, disparu de la liste des dix plus grands actionnaires de 127 de ces groupes japonais. Son nom n’apparaissait ainsi plus sur les données diffusées par Panasonic ou Toyota, qui se doivent de communiquer l’identité de leurs dix plus importants actionnaires. Dans plusieurs dizaines de cas, «Omnibus OD05» se serait débarrassé en quelques mois de plus de la moitié des titres qu’il détenait au sein des sociétés. S’il apparaît encore dans la liste des dix plus gros actionnaires de 32 groupes du pays, dont l’opérateur Télecom Softbank, il a aussi, dans la plupart des cas, divisé par deux le nombre d’actions qu’il possédait.
Avant de conclure à un soudain désaveu du fonds souverain chinois, les experts notent la récente apparition au capital de certaines sociétés délaissées par Omnibus d’un autre investisseur baptisé «Bank of New York». Alors qu’Omnibus a vendu, à partir de mars, l’essentiel des 80,36 millions d’actions NEC qu’il détenait, Bank of New York est soudain apparu en septembre avec un portefeuille de 80,67 millions de titres du géant de l’informatique et des télécoms. L’hypothèse d’un changement de nom de la structure dissimulant les intérêts de l’Etat chinois est dès lors avancée par plusieurs analystes qui ne peuvent toutefois remonter jusqu’à l’identité réelle de ces deux énigmatiques acteurs.
Les liquidations d'entreprises atteignent des sommets en France
Le Monde.fr
Jamais la France n'avait recensé autant d'entreprises rayées de la carte. Quelque 43 981 ont été liquidées après avoir déposé leur bilan au cours des douze derniers mois, selon les relevés de l'assureur-crédit Coface, qui publie jeudi 21 novembre son baromètre des défaillances.
C'est 2 % plus qu'en 2009, l'année noire qui avait suivi la chute de la banque Lehman Brothers et vu un effondrement de la production industrielle.
Cette année-là, le nombre de faillites était monté en flèche. Puis il a décru lentement, grâce à la reprise économique. Mais, depuis le printemps 2012, la chute de la croissance puis l'entrée de la France en récession ont provoqué une deuxième vague de défaillances.
LA REPRISE DE 2010-2011 "N'A PAS ÉTÉ SUFFISANTE"
Au cours des douze derniers mois, 62 431 entreprises ont ainsi été placées en procédure de sauvegarde, mises en redressement judiciaire ou liquidées, le cas le plus courant. " C'est un total très élevé, en hausse de 4 % par rapport à la même période de l'an dernier ", souligne Jennifer Forest, de Coface. Le nombre d'entreprises en grande difficulté retrouve ainsi presque son sommet de 2009. Et en ce qui concerne les seules liquidations, le record est battu.
Sur l'année 2013, Coface prévoit 62 500 défaillances d'entreprises, niveau "historiquement élevé" "Avec la crise de 2009, certaines entreprises se sont retrouvées très fragilisées, analyse Mme Forest. Elles ont alors puisé dans leurs fonds propres pour tenir le choc. Ensuite, la petite reprise de 2010-2011 n'a pas été suffisante pour qu'elles se reconstruisent. Si bien qu'elles prennent de plein fouet la nouvelle dégradation de la conjoncture."
Les principaux marchés à l'exportation du Beaujolais Nouveau en 2012
JUSTICE ?
Une enquête judiciaire en cours sur le micro-parti de Marine Le Pen
AFP
Le parquet de Paris a ouvert en avril une enquête préliminaire, toujours en cours, sur le micro-parti de la présidente du FN Marine Le Pen, a-t-on appris jeudi de source judiciaire, confirmant une information de Mediapart. Cette enquête, confiée à la Brigade financière de la police judiciaire parisienne, porte aussi sur le micro-parti de Jean-Marie Le Pen, Cotelec. Les investigations concernent notamment les prêts accordés par ces deux structures à des candidats FN lors des cantonales de 2011 et des législatives de 2012, a-t-on précisé à l'AFP.Selon la source judiciaire, l'enquête a démarré après une "dénonciation" de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Le micro-parti Jeanne, lancé fin 2010, est dirigé par des proches de la présidente du FN.En marge des grands partis, de nombreux dirigeants politiques disposent de leurs propres structures, appelées micro-partis, utilisées notamment pour le financement de campagnes.Contactée par l'AFP, Marine Le Pen a affirmé être soumise "à une enquête permanente", évoquant "une sorte de combat politique contre tout ce qui, de près ou de loin, a une relation avec le FN".Alors que Mediapart évoque des taux d'intérêts "particulièrement élevés de 6,5% ou 7%" dans les prêts accordés par Jeanne à des candidats frontistes, Marine Le Pen a répondu qu'il s'agissait d'un "débat (...) complètement dérisoire quand on sait que ces prêts sont de court terme". Selon Mediapart, Jeanne a fourni des kits de campagne électorale aux candidats FN aux cantonales de 2011 et aux législatives de 2012, kits conçus par la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen et ancien leader du Gud, le syndicat étudiant d'extrême droite. Une source au FN a confirmé que Riwal était le "prestataire principal" de Jeanne. -
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Assigné par l'Etat, Leclerc dénonce une "stratégie médiatique"
L'Etat français a annoncé mercredi qu'il assignait E. Leclerc justice. L'enseigne de grande distribution dénonce une "stratégie médiatique".
Alors que Leclerc a été assigné justice mercredi par l'Etat pour "déséquilibre" dans ses relations avec ses fournisseurs, dénonce une "stratégie médiatique" qui va attiser les conflits.
Compte tenu de la capacité de l'enseigne à faire parler d'elle, c'est un peu la poêle qui se fout du chaudron.
Attiser les conflits ?
"Les centres E.Leclerc s'étonnent que l'Etat intervienne ainsi en pleine négociation commerciale et dans un contexte économique et social particulièrement agité non pour apaiser les relations entre partenaires économiques mais au contraire pour attiser des conflits", a indiqué le groupe dans un communiqué. "Cette stratégie médiatique n'a d'autres objectifs que de donner des gages de bonnes intentions aux lobbies des industriels".
SOCIAL
EADS envisagerait 8000 suppressions de postes dans sa division Défense et Espace
EADS pourrait supprimer 20% des effectifs de sa division Défense et Espace, soit 8 000 emplois, a annoncé le 20 novembre l'agence allemande DPA, citant une "source informée".
EADS compte supprimer jusqu'à 20% des quelque 40 000 postes de sa division nouvellement créée Airbus Defence & Space, rapporte l'agence de presse allemande DPA mercredi 20 novembre, citant des "sources informées".
Un porte-parole du groupe d'aéronautique et de défense européen s'est refusé à tout commentaire et a dit que des précisions seraient données le 9 décembre, jour où EADS doit annoncer un plan de restructuration de la division.
La société-mère d'Airbus avait dit en juillet qu'elle ne pouvait exclure des suppressions d'emplois en conséquence du rapprochement des divisions défense et espace. Elle avait ajouté que des charges de restructuration pourraient en résulter dans le courant de l'année
La restructuration doit être achevée d'ici juillet 2014.
Goodyear : les syndicats veulent une réponse sur l'offre de Titan
Le Monde.fr
Une réunion extraordinaire du comité central d'entreprise (CCE) de Goodyear se tient jeudi 21 novembre dans la matinée au siège du groupe, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). La direction avait pourtant martelé que la procédure d'information-consultation relative à la fermeture du site d'Amiens-Nord s'était achevée avec le CCE du 7 novembre. Mais la CGT et la CFDT, qui en contestent la régularité devant la justice, ont demandé la convocation d'une nouvelle réunion.
Comme le prévoit le code du travail, la direction est tenue de l'organiser lorsque la demande émane de la majorité des membres du CCE. C'est le cas chez Goodyear où CGT et CFDT réunies représentent 4 voix sur 5 au CCE.
L'ordre du jour de cette réunion porte sur ces irrégularités de la procédure, les deux syndicats estimant que les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de 3 établissements sur 4 de Goodyear n'ont pas été consultés valablement, faute d'informations suffisantes de la part de la direction.
L'autre point à l'ordre du jour concerne l'offre de reprise partielle de l'usine par le groupe américain Titan, pour sa partie pneus agraires qui emploie 537 salariés sur les 1173 que compte le site.
SUJET JAMAIS ABORDÉ OFFICIELLEMENT
Après avoir jeté l'éponge en début d'année, en insultant les ouvriers de Goodyear dans un courrier à Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, le pneumaticien de Quincy (Illinois) est en effet revenu dans le jeu cet été, par l'entremise du même ministre.
Depuis, Maurice Taylor, le PDG de Titan, s'est exprimé dans la presse sur son projet. Il s'est déclaré prêt à sauver 333 emplois sur les 1 137 que compte l'usine.
En revanche, ce sujet n'a jamais été discuté dans les réunions du CCE. Goodyear s'en est expliqué, répétant inlassablement, et jusqu'à aujourd'hui : "Nous n'avons pas reçu d'offre de Titan". "Cela, Goodyear ne l'a pas dit officiellement au CCE, relève Fiodor Rilov, avocat du CCE. Cette réponse doit être actée dans le procès-verbal du CCE."
Cela pourrait, par exemple, servir ultérieurement en justice au CCE si, dans quelque temps, il apparaissait que finalement, il existe bien un accord entre Goodyear et Titan pour que ce dernier s'installe sur le site, une fois l'usine fermée.
"FAIRE EN SORTE" QUE LES TROIS PARTIES "SE PARLENT
Lors du CCE de ce jeudi 21 novembre, Goodyear va-t-il, cette fois, avoir un autre discours ? C'est ce qu'espère M. Montebourg, qui s'est exprimé, mardi 19 novembre, devant la commission d'enquête parlementaire sur le dossier Goodyear.
Le ministre, qui se dit "dépositaire de l'offre de Titan", s'est d'abord expliqué sur son"travail" : "faire en sorte que les gens se parlent". Ce qui n'est pas gagné. Si la CGT est demandeuse d'une discussion avec Titan, voire avec Titan et Goodyear, les positions officielles des directions étaient tout autres jusqu'à présent.
Titan estime ne pas avoir à dialoguer avec la CGT, les salariés que le syndicat représente n'étant pas les siens. Et demande que Goodyear et la CGT trouvent un accord. Dans un premier temps, Titan avait parlé d'un accord sur la fermeture du site, pour reprendre ensuite l'activité agraire et embaucher 333 ex-Goodyear.
En revanche, devant la commission parlementaire, M. Montebourg a évoqué la demande de Titan d'un accord entre la CGT et Goodyear, permettant une"reprise du site dans la continuité de l'exploitation". Ce qui implique qu'il n'y aurait pas de fermeture préalable du site à l'arrivée de Titan.
Du côté de Goodyear, le temps du dialogue avec la CGT est passé. Pour la direction, la CGT n'avait qu'à signer l'accord en septembre 2012 prévoyant un plan de départs volontaires pour les salariés de l'activité pneus tourisme, ceux de l'agraire étant repris par Titan. Mais à ce moment-là, la CGT n'a pas eu confiance dans ce deal.
LES LETTRES DE LICENCIEMENTS NE SONT PAS ENCORE PARTIES
"Le PSE suit son cours", se contente donc de dire aujourd'hui la direction de Goodyear."Pour l'instant, Goodyear a décidé de fermer et c'est là le problème", a reconnu M. Montebourg devant la commission parlementaire.
Mais"je ne me place pas dans cette hypothèse, assure le ministre. J'essaye de recoller les morceaux"pour revenir"à la situation de septembre 2012", avant l'échec de l'accord et trouver une solution"satisfaisante pour tout le monde, dans laquelle chacun fait de concessions."
Le ministre semble optimiste."Est-ce que Goodyear a envie de s'en sortir ? Je crois que oui et c'est déjà pas mal. La direction peut trouver une sortie honorable d'un conflit dans lequel elle a une responsabilité indéniable." Quant à la CGT, elle"m'a déclaré sa bonne volonté pour trouver une solution". Sa concession pourrait sans doute être le renoncement à ses recours en justice.
"Nous parlons aux trois parties, nous avons la confiance des trois parties", assure M. Montebourg, estimant que l'"on peut encore réussir ce dossier en trouvant un accord avec les trois parties."
Le temps presse. Les lettres de licenciement sont censées partir prochainement. Toutefois, la direction ne donne plus de date, alors que le 7 novembre, elle avait indiqué un délai de 60 jours.
Allemagne : Merkel confirme l'instauration d'un salaire minimum, sans donner de montant
L'Allemagne aura bien un salaire minimum national. La chancelière allemande l'a confirmé ce jeudi sans donner de détails ni sur son montant, ni sur sa date d'entrée en vigueur. Sa création était une nécessité pour parvenir à un accord de coalition avec le SPD.
Angela Merkel, la chancelière allemande - AFP
AFP
L'Allemagne va avoir un salaire minimum national. Angela Merkel l'a confirmé ce jeudi. Une confirmation qui n'est cependant pas totalement une surprise. Depuis plusieurs jours en effe, la chancelière allemande, avait multiplié les signaux allant en ce sans. Il est vrai que l'instauration d'un tel salaire est, pour elle, une nécessité pour parvenir à un accord de coalition avec le Parti social-démocrate (SPD).
La semaine dernière, à l'occasion d'un rassemblement des jeunes de la CDU, la chancelière avait ainsi déclaré que l’exigence posée par le SPD d’un salaire horaire minimum à 8,50 euros « jouera un rôle » à l’avenir. « Ce ne sera pas notre vision du salaire minimum », a-t-elle dit, laissant ainsi entendre que les conservateurs devraient probablement céder sur ce point, sans pour autant s'aligner complètement sur les exigences du SPD.
Ni montant, ni date d'entrée en vigueur
De fait la chancelière n'a pas donné beaucoup de précisions sur le montant du futur salaire minimum. Il semble cependant qu'il ne devrait pas être inférieur à 3,50 euros.
Le but principal de cette mesure, outre de permettre la formation d'une coalition politique est, pour ses défenseurs de résorber le nombre des travailleurs pauvres en Allemagne. Ils seraient, selon certaines estimations environ 6,5 millions soit environ 20 % de la population active.
Amnesty: les domestiques indonésiennes de Hong Kong réduites en esclavage
(AFP) –
Le législateur hongkongais Fernando Cheung (d) parle aux côtés (de g à d) d'Elizabeth Tang, coordinatrice internationale auprès du Réseau international des travailleurs domestiques (IDWN), Norma Kang Muico, spécialiste des droits des migrants d'Asie-Pacifique à Amnesty, et Au Mei Po, directeur d'Amnesty à Hong Kong, lors d'une conférence de presse, le 21 novembre 2013 à Hong Kong (AFP, Anthony Wallace)
Hong Kong — Amnesty International a qualifié jeudi d'"esclavage moderne" les conditions dans lesquelles vivent et travaillent des milliers d'Indonésiennes employées comme domestiques à Hong Kong, accusant le gouvernement de passivité "inexcusable".
Les jeunes femmes sont exploitées par des agences de recrutement et de placement qui leur font miroiter des salaires élevés, affirme l'organisation de défense des droits de l'Homme dans un rapport publié à Hong Kong.
En réalité, les jeunes femmes se voient confisquer leurs papiers d'identité et soutirer des sommes extravagantes par ces mêmes agences pour des conditions de travail indignes, selon Amnesty.
"Dès l'instant où les femmes acceptent de signer pour aller travailler à Hong Kong, elles sont pris au piège d'un cycle d'exploitation qui, dans certains cas, s'apparente à de l'esclavage moderne", a dénoncé Norma Kang Muico, spécialiste des droits des migrants d'Asie-Pacifique à Amnesty.
Le rapport accuse l'Indonésie et Hong Kong de passivité dans ce dossier. "Les autorités se prévalent d'une batterie de lois nationales censées protéger ces femmes mais ces lois sont rarement appliquées", souligne Mme Muico.
Dans un communiqué, le ministère du Travail de Hong Kong indique "être déterminé à protéger les droits" des domestiques indonésiennes. "Tout abus pouvant être prouvé sera poursuivi en justice", ajoute-t-il.
Près de 300.000 domestiques étrangères travaillent à Hong Kong, dont l'immense majorité sont originaires d'Asie du Sud-Est, principalement des Philippines et d'Indonésie.
Le rapport d'Amnesty, selon lequel deux-tiers des employées domestiques ont subi des violences psychologiques ou physiques, comprend des témoignages accablants.
"elle a donné l'ordre à ses chiens de me mordre"
"La femme me maltraitait physiquement à intervalles réguliers. Une fois, elle a donné l'ordre à ses deux chiens de me mordre", a relaté une jeune femme de 26 ans venue de Jakarta.
"J'ai été mordue une dizaine de fois. Elle a enregistré la scène sur son téléphone portable et elle la regardait sans cesse, en riant".
Une interviewée sur trois n'est pas autorisée à quitter la maison de son employeur. Nombreuses sont celles qui font état de violences physiques et sexuelles, affirment souffrir de la faim, de longues journées de travail --17 heures par jour en moyenne-- et de salaires misérables.
Pour Eman Villanueva, porte-parole de l'Asian Migrant Coordinating Body, une association de défense des droits des travailleurs migrants, les autorités de Hong Kong "promeuvent l'exclusion sociale" en traitant les employées domestiques comme des "biens jetables".
Fin septembre, un couple hongkongais a été condamné à plus de cinq et trois ans d'emprisonnement pour avoir fait vivre un véritable enfer à sa domestique indonésienne, brûlée au fer à repasser, ou battue à l'aide d'une chaîne de vélo.
Amnesty a interrogé 97 domestiques indonésiennes et croisé ses conclusions avec une enquête de l'Union des travailleurs migrants d'Indonésie auprès de 1.000 femmes.
Comparé à d'autres pays d'Asie du sud, Hong Kong offre une relative garantie des droits des domestiques: elles ont un jour de congé par semaine, des vacances, un salaire minimum garanti (387 euros par mois, plus le gîte et le couvert), et des congés maladie.
Leur séjour est cependant conditionné à leur emploi: à expiration d'un contrat, elles sont renvoyées chez elles si elles ne trouvent pas de nouvel emploi, ce qui peut décourager les plus vulnérables de porter plainte en cas d'abus de leurs employeurs.
SOCIETE
Etats-Unis : l'Illinois légalise à son tour le mariage homosexuel
Le Monde.fr avec AFP
Le député de l'Illinois Greg Harris, le 20 novembre à Chicago dans l'Illinois. | REUTERS/JIM YOUNG
"Nous célébrons aujourd'hui le triomphe de la démocratie, le triomphe de la liberté", s'est réjoui le gouverneur Pat Quinn en signant la loi, adoptée début novembre par le parlement local. Le texte entrera en vigueur le 1er juin 2014.
En comptant l'Illinois et Hawaii, 16 Etats – et la capitale Washington DC – autorisent désormais le mariage aux gays et aux lesbiennes. En juin, la Cour suprême des Etats-Unis avait abrogé la loi dite de Défense du pariage (DOMA), qui privait les couples homosexuels des droits fédéraux accordés au couples mariés hétérosexuels.
Capitale du Beaujolais, Beaujeu célèbre l'arrivée de son vin primeur
De Véronique BUTTIN-MALAMITSAS (AFP)
Lyon — Les festivités pour le lancement du Beaujolais nouveau ont battu leur plein mercredi soir à Beaujeu (Rhône), capitale de cette appellation célèbre dans le monde entier, avec la percée du tonneau à minuit pile.
"5, 4, 3, 2, 1, Le Beaujolais nouveau est arrivé !!", ont clamé à minuit pile près de 3.000 adeptes du Beaujolais sur la place de la mairie à Beaujeu, après la traditionnelle percée du tonneau par Bernard Pivot, le célèbre critique littéraire et grand amateur de Beaujolais.
Bernard Pivot était parrain de la cérémonie des Sarmentelles organisateur des festivités, qui a dédicacé dans l'après-midi son "Dictionnaire amoureux du vin".
"Ce Beaujolais nouveau me faisait un petit peu peur parce que la vendange était tardive et finalement il se révèle très précoce, on le sent robuste, il a des parfums de mures, de framboises même un petit peu de cerises", a souligné l'intellectuel à un journaliste de l'AFP juste après la percée, alors que le Beaujolais coulait déjà à flot sur la place de la mairie.
Les chutes de neige et le verglas qui touchaient cette région n'ont pas arrêté les amateurs de ce vin primeur réunis pour une grande fête qui durera plusieurs jours.
"Le Beaujolais nouveau est arrivé !" est devenu un adage qui devrait résonner plusieurs jours dans la région et les bistrots de Lyon, la phrase ayant été popularisée par le roman éponyme de l'écrivain René Fallet (1927-1983), et désormais mondialement connue.
Les Sarmentelles, qui furent à l'origine, à la fin des années 80, un défilé de brouettes portant des sarments enflammés, est devenu une grande fête, animée par plus de 300 bénévoles.
"un vin d'initiation"
En début de soirée, l'ordre des Compagnons du Beaujolais, né en 1947, a intronisé neuf nouveaux membres, dont une Japonaise, deux Britanniques et une Américaine, qui ont revêtu pour l'occasion le costume de compagnon. On leur a remis la célèbre "tasse beaujolaise", un côté pour le vin rouge et l'autre pour le blanc, permettant d'apprécier visuellement le vin avant de le boire.
La soirée devait continuer au rythme des orchestres et fanfares déambulant dans les rues, après un dîner de prestige pour 1.200 convives sous chapiteau, spectacle de cabaret, danseuses de revue... autant de lieux étaient prévus pour se retrouver en attendant minuit.
Un parcours de dégustation, intitulé "découverte du patrimoine et des vins beaujolais" avait entraîné les spectateurs à bord d'un petit train ou à pied dans les rues de Beaujeu, leur permettant de découvrir les 12 appellations, dont les 10 crus: Brouilly, Chiroubles, Chénas, Côte de Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin à Vent, Régnié et Saint-Amour, ainsi que les AOC Beaujolais et Beaujolais Villages.
Un concours était organisé durant lequel l'heureux gagnant se verra remettre son poids en bouteilles de Beaujolais nouveau.
Peu avant minuit, un défilé aux flambeaux avait conduit les participants au point d'orgue de cette soirée, la mise en perce du premier tonneau de vin primeur, accompagnée d'un grand feu d'artifice.
"Nous sommes enthousiastes et optimistes", avait assuré en début de soirée mercredi à l'AFP Jean Bourjade, délégué général de l'organisation interprofessionnelle Inter Beaujolais. "Cette année, sur les primeurs, nous avons toutes les qualités que nous recherchons: beaucoup de fruit, du croquant, du gouleyant et de la fraîcheur".
"Le Beaujolais nouveau est un vin d'initiation: il est peu âpre, facile à boire et de ce fait invite le consommateur à découvrir davantage le monde du vin", selon le responsable.
Cette année, ce sont encore les Japonais, premier marché à l'export en 2012 avec 8,8 millions de bouteilles, qui ont ouvert les festivités à 16h00 mercredi, soit avec huit heures d'avance en raison du décalage horaire.
Quelque 200.000 hectolitres (hl) de Beaujolais nouveau - du gamay noir à jus blanc produit par les AOC Beaujolais et Beaujolais-Villages - seront écoulés cette année, sur une production totale de 700.000 hl en incluant les vins de garde du vignoble.
En 2012, près de 100 millions de bouteilles de Beaujolais ont été commercialisées, dont 32 millions de primeur, exportées pour près de la moitié dans 110 pays, selon l'organisation professionnelle.
Bain de beaujolais au Japon
Etats-Unis: les vétérans indiens enfin honorés
De Ivan COURONNE (AFP)
Washington — Vingt-quatre ans après la France, les Etats-Unis ont décerné mercredi au Congrès leur plus haute récompense civile à des Amérindiens dont le dialecte ancestral servit de code de communication indéchiffrable par les ennemis durant la Seconde Guerre mondiale.
"Au début de la Seconde Guerre mondiale, les déchiffreurs japonais avaient décrypté tous les codes secrets américains. Les commandants américains avaient besoin d'un code si obscur, une langue si inconnue, que même leurs propres décodeurs ne pourraient pas les déchiffrer", a raconté le chef de file du Sénat, Harry Reid, au Capitole, devant des centaines d'Indiens venus assister à la remise de la Médaille d'Or du Congrès à quelque 250 Indiens de 33 tribus, la plupart à titre posthume.
"L'arme secrète parfaite deviendra ces langues oubliées par tous sauf quelques communautés isolées", a-t-il rappelé.
Un des rares vétérans "code talkers" encore en vie, le Seminole Edmond Harjo, 96 ans, était présent mercredi à la cérémonie organisée au Congrès.
"Il était temps", philosophait plus tôt cette semaine Wallace Coffey, le président élu de la nation des Comanches, qui a accepté l'hommage au nom de 17 soldats comanches, les "Numurekwa'etuu", qui ont combattu sur le front européen. La France avait rendu hommage en 1989 à ces soldats indiens qui contribuèrent à l'effort de guerre américain. Pierre Messmer, ancien Premier ministre de Charles de Gaulle, avait alors fait Chevaliers de l'Ordre national du mérite les "code talkers" des tribus Choctaws et Comanches, lors d'une cérémonie dans l'Oklahoma.
Quelque 400 soldats de la tribu des Navajos ont déjà reçu en 2000 la Médaille d'Or du Congrès, mais ceux des autres tribus ont dû attendre 2008 pour que soit voté l'attribution pour eux de la même récompense --et la cérémonie a finalement eu lieu mercredi.
"Le gouvernement américain a mis très longtemps à reconnaître quoi que ce soit d'importance pour les Indiens d'Amérique, et cela reste un sujet de frustration pour la communauté encore aujourd'hui", dit à l'AFP Herman Viola, auteur d'un livre sur la participation des Amérindiens aux conflits américains ("Warriors in Uniform", en anglais seulement).
Code secret
L'idée d'utiliser ces dialectes oraux germe en 1918 sur le front français dans la tête d'un officier américain, frustré de voir les communications américaines interceptées par les Allemands. Quatre de ses soldats sont Comanches.
"Il demande à ces quatre Comanches d'utiliser leur langage pour envoyer des messages militaires" sur les mouvements de troupes allemandes, explique à l'AFP Lanny Asepermy, historien de l'association des vétérans comanches. "Les Allemands n'ont absolument rien compris". L'armée américaine reproduira cette méthode à grande échelle pendant la Seconde Guerre mondiale. A l'époque, même si certains dialectes indiens sont écrits, la grammaire, la prononciation et le vocabulaire des langues indiennes restent un mystère pour les Allemands et les Japonais.
Des centaines d'Indiens sont formés et chargés de transmettre des messages dans leurs langues. Parfois, faute d'équivalents, il leur faut transcrire avec des mots du quotidien: "avion" devient "oiseau" et "bombardier" "oiseau enceinte".
Un code plus sophistiqué est aussi utilisé par les Navajos, Comanches, Hopis et Meskwakis: à chaque lettre de l'alphabet latin correspond un mot indien. En Navajo, le mot "moasi" signifie "chat" et est donc utilisé pour signifier la lettre "c".
Une tactique étonnante, puisque le gouvernement américain a passé le XIXe siècle à tenter d'éradiquer la culture indienne. Lors de la Première Guerre mondiale, les Indiens ne sont pour la plupart pas citoyens américains, un droit qui ne leur sera conféré qu'en échange de leur engagement dans l'armée.
Irene Permansu Lane, 84 ans, est l'une des trois dernières veuves de "code talkers" comanches encore en vie. Elle a reçu une médaille au nom de son mari Melvin Permansu, décédé en 1963, après des décennies d'attente: "C'était un grand moment quand ça a enfin été accordé. J'étais submergée de joie quand on a enfin reconnu tout ce qu'ils ont fait".
DIVERS
Le tireur de «Libération» arrêté et confondu par son ADN
Le directeur de la police judiciaire, Christian Flaesch, présente la photo du suspect prise par les images de vidéosurveillance de BFM. (Photo Gonzalo Fuentes. Reuters)
RÉCIT
Le parquet a confirmé mercredi soir que l'ADN de l'homme gardé à vue depuis 19 heures et l'ADN laissé par le tireur de «Libération» coïncidaient : il s'agit d'Abdelhakim Dekhar, condamné dans l'affaire Rey-Maupin en 1998.
La confirmation du parquet est tombée à 0h44 dans la nuit de mercredi à jeudi: l’ADN du suspect arrêté à Bois-Colombes en fin d’après-midi est «identique» à celui laissé notamment sur les douilles de l’arme qui a blessé l’assistant photographe à «Libération». Le suspect principal dans cette affaire n’est pas un inconnu, il a été condamné en 1998 dans l’affaire de la fusillade de la place de Nation, avec le couple Florence Rey et Audry Maupin.
Abdelhakim Dekhar, 48 ans, a été confondu par son ADN et uniquement par cet indice majeur. Car avant de se shooter aux médicaments à haute dose dans une voiture d’un parking à Bois-Colombes (Hauts de Seine) où la police l’a débusqué dans un état comateux, le tireur présumé de «Libération» a dû faire le ménage. La brigade criminelle n’a rien retrouvé en perquisition chez l’ami qui l’hébergeait à Courbevoie, ni la parka kaki qu’il portait lundi matin lors de sa tentative d’assassinat de notre photographe assistant César, ni la doudoune noire sans manches filmée lors de son intrusion armée à BFMTV vendredi, pas plus que la veste anorak rouge enfilée dans la Twingo de son otage après ses tirs contre un bâtiment de la Société générale à la Défense. La police judiciaire n’a pas plus mis la main sur les baskets vertes à semelles blanches de l’auteur présumé de ces quatre crimes et délits, mais a découvert «une paire de lunettes vertes». Visiblement, Abdelhakim Dekhar avait lâché une confidence à son hôte en évoquant les coups de feu à Libération : «J’ai fait une connerie». Cet homme «ayant des doutes» sur Dekhar est allé le dénoncer au commissariat de Courbevoie.
Abdelhakim Dekhar en 1994, après la fusillade de la Nation.
Fusillade de la Nation en 1994
Instable et marginal, déséquilibré tendance mytho, c’est ainsi qu’Abdelhakim Dekhar alias Toumi était apparu après la fusillade de la Nation en octobre 1994 par Audry Maupin, l’étudiant en philo de la fac de Nanterre et sa jeune copine d’Argenteuil Florence Rey qui ont tué un chauffeur de taxi noir et trois policiers. Ce couple «d’autonomes» squatte alors une maison à Nanterre, et rêve de «foutre en l’air le monde».
Aldelhakim Dekhar fréquente les deux jeunes gens, passe de temps en temps au squat, les rencontre dans des réunions de groupuscules d’extrême gauche, et doit participer à une action avec Maupin pour se procurer des armes. Car le trio envisage de basculer dans la lutte armée ou de commettre des braquages. Le plan consiste à attaquer la préfourrière de Pantin pour dépouiller les gardiens de la paix qui la surveillent la nuit de leurs revolvers Manurhin de service. Maupin, Dekhar et Rey veulent des calibres de flics. Mais pour les obtenir et braquer les policiers de la préfourrière, le trio achète des fusils de chasse en vente libre à la Samaritaine. Le 5 juillet 1994, Abdelhakim Dekhar qui se prétendra agent du consulat d’Algérie ou de la DGSE en mission d’infiltration des groupuscules autonomes acquiert ainsi sous sa véritable identité un fusil à pompe dans ce grand magasin. Et Florence Rey achètera une carabine.
Amoureuse folle du bel Audry qui cause comme un livre et lui offre l’œuvre de Bakounine pour ses 19 ans, Florence Rey insiste auprès de lui pour attaquer les gardiens de la préfourrière à la place de Dekhar. Celui-ci a été soupçonné d’avoir fait le guet à l’extérieur et aperçu en train de remettre un sac au couple devant les lieux. Il fut baptisé «le 3ème homme». Il a fallu que deux amis de Florence Rey soient mis en cause à tort par la brigade criminelle pour qu’elle révèle son identité : Dekhar dit «Toumi». Les témoins de la mouvance le décrivent alors comme un type pas net toujours en train d’en rajouter dans les réunions semi-clandestines, «limite provocation», voire pousse-au-crime, pour inciter les anarcho-activistes à passer à l’acte.
Au procès d’assises en septembre 1998, Abdelhakim Dekhar qui a toujours nié son implication, a été condamné à quatre ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs, aux côtés de Florence Rey jugée seule pour le braquage des gardiens de Pantin, les assassinats du chauffeur de taxi et de trois policiers en l’absence d’Audry Maupin tué par la police à l’issue de la course-poursuite. Dans le box des accusés, « Toumi » Dekhar, 33 ans à l’époque, front déjà dégarni et lunettes carrées, se prétendait victime d’un complot de la sécurité militaire algérienne.
Abdelhakim Dekhar, fantôme de l’ultra-gauche surgi du passé
Abdelhakim Dekhar, le tireur de Libération, est un personnage mystérieux, figure de l’ultra-gauche française des années 90, qu’il affirmait avoir eu pour mission d’infiltrer. Troisième homme probable de l’affaire Florence Rey-Audry Maupin, il avait été libéré après le procès. Il a laissé "un ou des courriers", indique Manuel Valls.
Abdelhakim Dekhar, dit Toumi, placé en garde en vue dans l’affaire de l’agression armée à Libération. - DR
Abdelhakim Dekhar, dit Toumi, placé en garde en vue dans l’affaire de l’agression armée à Libération. - DR
Qui est vraiment Abdelhakim Dekhar? Pourquoi avoir attaqué des médias, puis une institution bancaire ? Surtout, quels peuvent bien être ses mobiles profonds ? Les courriers laissés par l’homme (cf encadré ci-dessous) permettront sans doute à la justice d’en savoir plus dans les heures qui viennent.
Malgré son arrestation, beaucoup de zones d’ombres demeurent donc. identifié par les analyses ADN comme le tireur de Libération et placé en garde à vue mercredi soir, Abdelhakim Dekhar est un personnage complexe, mystérieux, figure de l’ultra-gauche française des années 90, qu’il affirmait avoir eu pour mission d’infiltrer.
Retrouvé semi-inconscient
Après plusieurs jours de traque, le tireur présumé a été retrouvé semi-inconscient, sans doute suite à la prise de médicaments, dans une voiture garée dans un parking souterrain près de Paris. Localisé grâce au témoignage d’un homme qui l’hébergeait « de temps en temps » et qui a contacté la police, il a pu être interpellé et évacué par le Samu.
Un ou des courriers, indique Valls
« Un ou des courriers » ont été retrouvés par la police dans l’enquête sur Abdelhakim Dekhar, identifié par les analyses ADN comme le tireur de Libération et placé en garde à vue mercredi soir, a expliqué jeudi le ministre de l’Intérieur Manuel Valls.
« Il semblerait qu’il y ait un ou des courriers. C’est à la justice de donner progressivement tous ces éléments, pour non seulement comprendre ce qui s’est passé mais surtout connaître les motivations de cet individu », a-t-il indiqué sur RTL, sans donner plus de détails.
Des écrits « assez confus » ont été retrouvés par les enquêteurs, a précisé à l’AFP une source proche du dossier. « Ce sont des écrits qui expliqueraient ce pseudo-geste », a poursuivi cette source, ajoutant que rien ne permettait « à ce stade » d’établir que le tireur présumé a agi par « motivation politique » ou a bénéficié de complicités.
BFMTV évoque une lettre « délirante », « un charabia » dans lequel le tireur présumé parle de la Libye, de la Syrie et de la situation dans le monde arabe.
« Tout semble montrer qu’il a tenté de se suicider » peu avant d’être interpellé par les enquêteurs de la brigade criminelle, a expliqué le ministre de l’Intérieur Manuel Valls. « Il va falloir connaître le parcours de cet individu » pour ensuite « connaître toutes (ses) motivations », a-t-il expliqué.
Le couple Florence Rey -Audry Maupin - DR
Le couple Florence Rey -Audry Maupin - DR
Soupçonné d’être « le troisième homme » de l’affaire Florence Rey-Audry Maupin, une fusillade au cours de laquelle cinq personnes, trois policiers, un chauffeur de taxi et Maupin, ont été tuées en 1994, il avait été blanchi de l’accusation d’attaque à main armée mais condamné à quatre ans de prison pour « association de malfaiteurs ».
Cette peine correspondant exactement au temps passé en détention préventive, il avait été libéré immédiatement après le procès, en octobre 1998, alors qu’il était âgé de 33 ans.
Achat d'un fusil à pompe avec sa vraie pièce d'identité
Avec ses cheveux courts et ses lunettes à la Malcom X, sous le pseudonyme de Toumi, c’était au-début des années 90 un habitué des squats fréquentés par la gauche radicale, souvent sous étroite surveillance policière. C’est lui qui avait acheté dans un grand magasin parisien, sous son nom et avec sa vraie pièce d’identité, le fusil à pompe qui avait servi à Florence Rey et Audry Maupin pour attaquer la pré-fourrière de Pantin. Pourquoi cet acte a priori peu prudent ? L'homme aurait indiqué à ses avocats qu'il était "couvert", c'est-à-dire protégé.
Lors du procès au cours duquel Florence Rey a été condamnée à 20 ans de réclusion (elle a été libérée en 2009 après 15 ans de « détention exemplaire »), Abdelhakim Dekhar avait vainement tenté de persuader la cour qu’il était en fait un espion, un agent en mission de la Sûreté militaire algérienne, chargé d’infiltrer les milieux autonomes pour en débusquer d’éventuels intégristes.
Des témoins cités à l’audience l’ont décrit comme un chaperon, un mentor pour le couple Maupin-Rey, et l’ont accusé d’avoir mis à profit leur jeunesse et leur exaltation pour les manipuler.
« C’est un homme énigmatique, étrange », a confié mercredi soir à l’AFP son ancienne avocate, Me Emmanuelle Hauser-Phélizon. « Je n’ai jamais très bien su qui il était. Il disait qu’il était agent des services français ou algériens. Il était très secret, ne se révélait pas. »
Son autre avocat de l’époque, Me Raphaël Constant, se souvient qu’il « disait avoir été piloté par son oncle, responsable des services secrets algériens ». « Il prétendait avoir reçu pour mission d’infiltrer l’ultra-gauche qui aurait eu des accointances avec les islamistes et le GIA algérien », ajoute-t-il.
A la suite du procès, il avait disparu, ses deux conseils n’avaient plus jamais entendu parler de lui. Selon les premiers éléments de l’enquête il serait alors parti vivre à l’étranger, peut-être en Algérie.
Selon Manuel Valls, Abdelhakim Dekhar était « probablement parti à l’étranger » depuis plusieurs années et n’était pas dans les fichiers de police.
Sources AFP, Reuters
Ils ont tenu parole !
Doria Tillier a tenu parole...
De la miss météo du Grand Journal à un député UMP en passant par Cyril Hanouna, ceux qui avaient osé les paris les plus fous en cas de qualification de la France pour la Coupe du monde ont tenu parole. La preuve en images…
L’affaire semblait, pour certains, entendue. Battus 2-0 par l’Ukraine vendredi soir en barrage aller pour la Coupe du monde, les Bleus n’avaient pas franchement les faveurs des pronostics à l’heure du retour. Mais les hommes de Didier Deschamps ont réalisé l’exploit en l’emportant 3-0 mardi au Stade de France, validant avec la manière leur billet pour le Brésil.
Et ils étaient nombreux à avoir pris les paris les plus fous, sûrement assurés que l’équipe de France ne parviendrait pas à retourner une situation il est vrai compromise.
Philippe Gosselin, député UMP de la Marne, avait ainsi promis de venir en tongs à l’Assemblée Nationale. Et il s’est exécuté.
Animateur vedette de "Touche à mon poste" sur D8, Cyril Hanouna s’est lui teint en blond pour son émission de mercredi.
Mais le pari le plus attendu était sans nul doute celui de la miss météo du "Grand Journal" sur Canal+, qui s’était engagée à présenter "à poil" le temps du jour. Et Doria Tillier n’a pas failli à sa promesse, puisqu’elle a enregistré sa météo…à Poil, dans la Nièvre, avant de courir dans un champs de la commune bourguignonne dans le plus simple appareil…
Chine: un bébé déclaré "mort" se réveille avant l'incinération
Edité par S.L avec AFP
Les parents du bébé, âgé de moins d'un mois et gravement malade, avaient accepté de mettre fin à son traitement médical dans un hôpital pédiatrique provincial de l'Anhui (est de la Chine), ont indiqué des sources hospitalières à l'agence Chine nouvelle. L'acte de décès avait été délivré, et le bébé, de sexe masculin, avait été remis à une entreprise de pompes funèbres -- dont des employés ont finalement été alertés par les cris du nourrisson.
Chine nouvelle n'a pas précisé combien de temps il y a passé avant qu'on ne découvre qu'il était toujours en vie, ni quand était prévue l'incinération. Le bébé a été immédiatement renvoyé à l'hôpital où il se trouvait toujours sous traitement mercredi soir, ont indiqué plusieurs médias, dont les Nouvelles de Pékin.
"Puisque le bébé montrait des signes de vie, nous avons repris la transfusion", a déclaré à Chine nouvelle un membre du personnel soignant. Le bébé était né avec "une malformation congénitale du système respiratoire", a précisé l'agence de presse officielle. Un docteur a été suspendu et une infirmière renvoyée, tandis qu'une enquête était lancée suite à l'incident, a ajouté Chine nouvelle, citant l'hôpital.
Une nouvelle île émerge au large du Japon
Le Monde.fr avec AP
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Une éruption volcanique a fait émerger une île au large du Japon, ont annoncé les garde-côtes japonais et des spécialistes des tremblements de terre, mercredi 20 novembre.
Sur les images diffusées par la télévision japonaise, l'île est fumante, le volcan étant toujours en activité. Un vulcanologue a précisé à FNN news network que l'îlot pourrait disparaître aussi vite qu'il était apparu, mais aussi se stabiliser. "Si l'île devient pérenne, nous serons heureux d'avoir davantage de territoire," s'est enthousiasmé Yoshihide Suga, le porte-parole du gouvernement. L'agence météorologique a précisé que l'îlot mesurait environ 200 mètres de diamètre et se situait non loin de la côte de Nishinoshima, une petite île inhabitée de l'archipel d'Ogasawara. Ce dernier compte près de 30 îles, approximativement à 1 000 kilomètres au sud de Tokyo.
Tremblement de terre de magnitude 4,5 dans le Morbihan
Le Monde.fr avec AFP
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Un tremblement de terre de magnitude 4,5 a été enregistré dans la région de Vannes, indique le Réseau national de surveillance sismique (RéNaSS), basé à Strasbourg. L'Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS) confirme la magnitude.
La secousse s'est produite à 10 h 53 à une profondeur de 5 km. Selon les premiers éléments transmis par la préfecture, elle n'a pas entraîné de dégâts. "La secousse sismique a été ressentie à Saint-Brieuc. Même chose à Lorient. De Lorient à Plouhinec en passant par Inzinzac-Lochrist, Nostang et Hennebont, il a été ressenti par de nombreux habitants", relève le Télégramme.
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