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mercredi 6 novembre 2013

06112013 QUOI DE NEUF ?

HUMOUR......ENCORE QUE......


 

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 La Pologne au Moyen-Orient ? La bourde du "Washington Post"
 
Capture d'écran de Facebook              

A quoi pensait l'iconographe du Washington Post en utilisant une image du secrétaire d'Etat américain John Kerry entouré – visiblement – de deux interlocuteurs en tenue typiquement arabe pour illustrer le sujet sur sa récente visite en… Pologne ?

En tout cas, la capture d'écran de la page du journal américain, effectuée par l'ancien journaliste de Gazeta Wyborcza Marek Kossakowski, a fait beaucoup rire les internautes polonais sur les réseaux sociaux. D'autant plus que le sujet du Washington Post s'est retrouvé dans la rubrique "Moyen-Orient". Quelques heures plus tard, la rédaction a corrigé son erreur.

POLITIQUE

Journalistes tués au Mali: l’enquête progresse

AFP

Les portraits des deux journalistes assassinés de RFI, dans le hall de la station de radio à Issy-les-Moulineaux, près de Paris, le 5 novembre 2013L’enquête progressait mardi sur l’assassinat de deux journalistes français le 2 novembre dans le nord du Mali où au moins 35 personnes ont été arrêtées depuis deux jours, tandis que Paris annonçait avoir renforcé son contingent militaire à Kidal, la ville où ils ont été tués.
«Au moins 35 personnes ont au total été arrêtées depuis (le début des) investigations, nous mettons tout en œuvre pour faire avancer les enquêtes», a affirmé à l’AFP une source sécuritaire malienne.
L’information a été confirmée par une source administrative de Kidal, qui a parlé de «quelques dizaines de personnes interpellées sur le territoire malien au cours des dernières 48 heures».
«C’est encourageant», a ajouté cette source à Kidal en précisant que «dans la voiture abandonnée non loin du lieu du crime, de précieux numéros de téléphone ont été trouvés, ce qui est un détail important».
La source sécuritaire malienne a pour sa part affirmé que «les preuves s’accumulent». «Nous avons plus que des indices, des sous-traitants (ceux qui enlèvent des otages pour le compte d’un groupe armé, NDLR) actuellement en prison pour une affaire d’enlèvement d’otages français en 2011, ont également permis de prendre de bonnes pistes dans l’enquête», a-t-elle ajouté.
En novembre 2011, deux Français, Philippe Verdon, exécuté depuis, et Serge Lazarevic, toujours retenu, avaient été enlevés à Hombori (nord) par des sous-traitants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dont certains ont été arrêtés à Gao, la plus grande ville du nord du Mali, et transférés à Bamako.
Le Mali et la France ont promis que tout serait fait pour retrouver les auteurs de l’assassinant de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes à Radio France Internationale (RFI) tués peu après avoir été enlevés à Kidal par un petit groupe d’hommes armés.
Des policiers français sont arrivés lundi à Bamako pour participer à l’enquête sur ces assassinats.
Selon le quotidien français Le Monde qui cite mardi des sources malienne et française, «trois des quatre personnes ayant participé à la prise d’otage (des deux journalistes) ont été identifiées».
«Elles ne figurent pas parmi celles arrêtées depuis dimanche. Selon une source locale à Kidal, confirmée par une source gouvernementale française, la mise au jour des profils de ces trois membres du groupe de preneurs d’otage a notamment été rendue possible grâce à un document découvert dans le véhicule trouvé à proximité des cadavres des deux journalistes», ajoute Le Monde.
Le journal précise que «cette pièce a permis d’identifier un premier individu déjà fiché, en 2010, comme un membre d’Aqmi, et de remonter sur deux autres membres du commando. Il est vite apparu que ces trois personnes étaient connues des services de renseignement français en opération au nord du Mali».
150 soldats français de plus à Kidal
Pour faire face à l’insécurité dans cette zone de non-droit qu’est la ville de Kidal, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a annoncé qu'«instruction a été donnée que 150 militaires partent du sud du Mali pour se rendre à Kidal, ce qui a été fait hier soir» lundi. Quelque 200 soldats français étaient déjà stationnés à l’aéroport de Kidal.
M. Fabius a toutefois souligné que la décision du président François Hollande de «renforcer» le contingent militaire à Kidal «ne remet pas en cause le calendrier général de présence puis de réduction de présence des forces françaises».
Paris a également exclu d’augmenter l’effectif global de ses forces, actuellement de 3.000 hommes. «Ça ne sera pas le cas. Nous serons 2.000 à la fin de l’année», assure-t-on dans l’entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Selon la même source, début 2014, le nombre de soldats français devrait baisser «à un bon rythme, vers un dispositif de 1.000 militaires en charge du contre-terrorisme».
Les corps des deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, sont arrivés mardi à Paris. François Hollande s’était déplacé à l’aéroport de Roissy pour rencontrer dans la discrétion les familles venues accueillir les cercueils.
Une minute de silence a été observée à l’Assemblée nationale en début d’après-midi.
Les circonstances et l’identité des auteurs du rapt et du meurtre des journalistes à Kidal, berceau des Touareg et de leur rébellion à 1.500 km au nord-est de Bamako, restent à élucider.
Les journalistes sortaient le 2 novembre du domicile d’un représentant local de la rébellion touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qu’ils venaient d’interviewer, lorsqu’ils ont été enlevés par des agresseurs parlant tamashek, la langue des Touareg.
Leurs cadavres ont été retrouvés moins de deux heures après par une patrouille française partie à leur recherche, à 12 km de Kidal, à proximité d’une voiture abandonnée.





Écotaxe. Le gouvernement balaie l'ultimatum des Bonnets rouges
                      

Le gouvernement rejette les injonctions et les menaces des Bonnets rouges qui ont donné jusqu'à mercredi midi pour supprimer l'écotaxe.

"On ne gouverne pas sous les ultimatums. (...) La démarche de notre gouvernement, c'est le dialogue", a déclaré M. Garot à France 3, refusant les injonctions lancées par Christian Troadec, au nom du mouvement des Bonnets rouges.

Ultimatum

Il a rappelé que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait proposé la semaine passée de suspendre l'écotaxe afin de permettre à un dialogue de s'instaurer pour la "corriger".
Mardi, à l'issue d'une réunion à la préfecture de Bretagne, Christian Troadec, maire DVG de Carhaix (Finistère) et un des responsables du collectif Vivre, décider et travailler en Bretagne, avait réclamé "une annonce officielle de la suppression de l'écotaxe pour la Bretagne" pour mercredi midi

Menaces

Il avait également menacé de nouvelles actions, si le gouvernement ne répondait pas favorablement à cet ultimatum.
Son collectif est à l'initiative de la manifestation qui a réuni samedi à Quimper entre 15000 et 30000 personnes.


Écotaxe : la Bretagne auscultée sous la menace d'un ultimatum


Le préfet de Bretagne va ouvrir ce mercredi une série de réunions avec les élus et les acteurs économiques et sociaux sur le "pacte d'avenir pour la Bretagne" promis par Jean-Marc Ayrault après la manifestation de samedi à Quimper. Au menu des discussions, des mesures d'urgences pour les salariés les plus menacés et le contenu de ce pacte. Les responsables des "bonnets rouges" ont eux été reçus hier et demandent l'annonce de la suppression définitive de l'écotaxe. Leur ultimatum expire à midi.

Tous ceux qui se demandent si les lendemains vont chanter pour la Bretagne garderont sans doute un oeil ce mercredi sur la préfecture de région, à Rennes. Le préfet Patrick Strzoda va recevoir le gratin des acteurs économiques et sociaux, des représentants de l'Etat et des élus pour esquisser les premiers contour du "pacte d'avenir pour la Bretagne". C'est la réponse du nantais Jean-Marc Ayrault aux angoisses de ses voisins bretons, qui se sont critallisées ces derniers jours autour du mouvement dit des "bonnets rouges".
Des réunions qui se tiendront en l'absence des représentants du collectif Vivre, travailler et décider au pays, autrement dit les "bonnets rouges". Ils ont été reçus mardi soir et demandent au gouvernement d'annoncer la suppression de l'écotaxe en Bretagne ce mercredi à  midi. 
 
 
Les agriculteurs, qui font la même demande, bouderont aussi le tour de table. La pacte ne devrait donc pas être bouclé ce soir.
 

Mesures d'urgence


La cascade de plans sociaux et de mauvaises nouvelles qui touche depuis plus d'un an la filière agro-alimentaire et par voie de conséquence, la puissante agriculture bretonne a fait monter la colère. La question de l'écotaxe a fait sauter la soupape.


Pour faire baisser la pression et redonner des perspectives, le préfet va donc ouvrir la journée par une réunion avec les seuls partenaires sociaux bretons : syndicats et représentants patronaux. Le sujet central sera l'emploi, ainsi que les mesures d'urgences à trouver pour les salariés les plus fragilisés, à commencer par la charcuterie industrielle Gad. Mais de Doux à Tilly-Sabco en passant par le saumonier Marine Harvest, les dossiers ne manquent pas.



Les idées concernant le pacte en lui-même seront évoquées ensuite, avec les partenaires sociaux toujours, mais aussi des représentants de l'Etat dans la région et les élus locaux et nationaux bretons.





PS : des croisés du non-cumul changent de camp

LIBERATION
 

A l'Assemblée, le 29 octobre.

5 novembre. Des grands principes (politiques) au principe de réalité (électorale). Après l’auto-exemption des sénateurs mi-septembre sur le non-cumul, le projet de loi revient ce mercredi matin à l’Assemblée, où la commission des lois doit rétablir le texte initial : interdiction à tout parlementaire d’exercer une fonction exécutive locale à compter de 2017. Mais entre le vote de juillet et la nouvelle lecture, le non-cumul a perdu deux de ses plus farouches défenseurs, partisans d’une application dès 2014 malgré l’arbitrage présidentiel. Jacques Valax, député PS du Tarn, et Bernard Lesterlin, son collègue de l’Allier et avocat du mandat unique, seront finalement tous deux candidats aux municipales de mars  ! A Albi et Commentry. Ils avaient pourtant tenu à déposer un amendement réclamant le non-cumul dès 2014 et début juillet, devant ses pairs, Valax n’hésitait pas à alerter sur «le risque politique d’une application tardive». L.Br

Le bras droit de Désir en partance pour Pau

29 octobre. Harlem Désir va perdre son bras droit à Solférino. S’il est encore directeur de cabinet du Premier secrétaire du PS aujourd’hui, Mehdi Ouraoui va quitter son bureau une fois son remplaçant trouvé. «A ce stade, c’est irréversible, confirme un proche de Désir. Il réfléchit à son implantation locale.» Point de chute prévu: Pau. Un exil pour payer l’erreur de son patron intervenu dans la foulée de François Hollande en plein incendie Léonarda? Ouraoui, accusé par ses adversaires internes d’être le «mauvais génie d’Harlem», son «gourou», se défend d’avoir poussé Désir à réclamer devant les caméras le retour de la famille Dibrani et mettre ainsi le chef de l’Etat en difficulté. Il assure qu’il était dans le Sud ce samedi-là. Ouraoui se dit victime d’un «contrecoup» de cet épisode. Et ce, même s’il a fait partie des premiers socialistes à avoir réagi sur les réseaux sociaux à l’expulsion de la jeune Kosovare et fait monter la contestation anti Manuel Valls...
«C’était déjà un sujet avant Léonarda, fait remarquer un cadre. Les relations étaient devenues tendues avec Harlem et il avait des problèmes avec les permanents de Solférino.» Dès le bureau national du parti la semaine dernière, il répondait à des responsables PS ne plus s’occuper des «affaires politiques de Harlem». Une membre de la direction parle également de «tensions» entre Ouraoui et le chef de cabinet de Désir, Stéphane Exposito. Par ailleurs, depuis quelques semaines et par tweets interposés, la guerre était déclarée entre lui et Luc Carvounas, proche de Manuel Valls et secrétaire national du PS chargé des relations extérieures. Avant son intronisation à la tête du PS en octobre 2012, Désir s’était déjà séparé officiellement de ce conseiller de longue date avant qu’Ouraoui ne revienne en coulisses comme plume de son discours à Toulouse... puis secrétaire national... puis directeur de cabinet. La brouille avait duré 6 mois. L.A.
 
 
 
 
 

Taubira insultée à Angers : une militante embarrasse l'UMP

 

Une manifestante identifiée dans le cortège qui a insulté Christiane Taubira à Angers est membre du comité de soutien de Christophe Béchu, candidat UMP aux municipales.
 
La section angevine du Rassemblement des étudiants de droite (Red), proche du Front national, a publié un communiqué qui pourrait faire grincer des dents à l'UMP. Ce texte condamne les récents propos racistes tenus contre Christiane Taubira lors de son dernier déplacement à Angers, par des manifestants de la Manif pour tous. La Garde des Sceaux avait été accueillie sous une pluie d'insultes et une vidéo, mise en ligne par Angers Mag, avait révélé des propos inadmissibles tenus notamment pas quelques enfants entourés d'adultes. On pouvait entendre par exemple: «La guenon, mange ta banane».
Dans ce cortège, le Red affirme avoir remarqué la présence de Gabrielle de La Bigne, membre du comité de soutien du candidat UMP à l'élection municipale d'Angers, Christophe Béchu, sénateur et président du conseil général de Maine-et-Loire. Le communiqué souligne que Gabrielle de La Bigne est la belle-sœur de Philippe de La Bigne, responsable départemental des jeunes UMP en Maine-et-Loire et directeur de cabinet de Marc Laffineur, député de la 7e circonscription du même département.
Arthur de Peyruis, le responsable local du Red, explique les raisons pour lesquelles le mouvement a publié ce communiqué sur sa page Facebook. «Angers est une ville où tout le monde se connaît, précise l'étudiant, nous avons tout de suite reconnu Gabrielle de La Bigne qui avait été responsable de la communication de Maxence Henry, candidat UMP aux législatives de 2012» dans la 2e circonscription du Maine-et-Loire. Arthur de Peyruis avoue avoir été surpris de retrouver cette «notable locale» à côté d'enfants «criant de telles obscénités.» Il ajoute: «le plus hallucinant est que le Front national a été immédiatement pointé du doigt alors que ces insultes illustrant un racisme primaire ont été soutenues par des représentants de la bonne droite. C'est un peu un retour de boomerang pour ces gens et cela me fait plaisir qu'ils aient à justifier de tels propos.»

«Un témoin privilégié»

Dans son communiqué, l'étudiant de droite note aussi que Gaétan Dirand, le secrétaire départemental du Front national du Maine-et-Loire et candidat d'Angers Bleu Marine aux municipales, avait été la première cible des médias locaux après avoir participé à la Manif pour tous. Il constatait en outre que si le candidat FN a fini par condamner «fermement» les insultes racistes, cela n'a pas été le cas de «cette proche de Christophe Béchu», un témoin jugé pourtant «privilégié», selon le jeune militant du Red.
Contactée par Le Figaro, Gabrielle de La Bigne n'a pas souhaité s'exprimer. Elle a simplement confirmé sa présence durant cette manifestation en tant que citoyenne lambda. Quant à Christophe Béchu, il explique que son comité de soutien compte «un peu plus de mille personnes» et qu'il ne s'est pas «amusé à décortiquer les images pour savoir qui était dans le public.» Le sénateur UMP ajoute, avec insistance: «Que la dame dont vous me parlez en fasse partie ou pas, cela ne change rien à mon appréciation sur ce qui s'est passé. Cela est absolument scandaleux, inadmissible, inexcusable et indéfendable. Aucun contexte, dans une République ou une démocratie, ne peut justifier cela. Ma condamnation est donc totale et absolue.» Pour Christophe Béchu, il est «risible» de «vouloir» le «mouiller de cette manière».
Créé au sein de l'université Paris II Panthéon-Assas, le Rassemblement des étudiants de droite s'est autodissous en 2009 mais une section Red a été formée en octobre 2012 à l'Université d'Angers à l'occasion des élections au Crous. Aujourd'hui reconnu par le rectorat d'Angers et animé par des étudiants de la fac de droit, il revendique une vingtaine de membres actifs et une trentaine de sympathisants.




 

L’audition de Snowden en Allemagne : un cauchemar pour Merkel


Angela Merkel à Bruxelles, le 25 octobre. Francois Lenoir/REUTERS
Déjà bien occupée à négocier avec le Parti social-démocrate (SPD) la formation de son troisième gouvernement, Angela Merkel a un autre souci en tête : l'audition d'Edward Snowden par une commission du Bundestag. Tout l'été, Angela Merkel a cherché à prendre ses distances avec l'ex-consultant américain. Elle lui a notamment reproché d'avoir informé la presse et non les parlementaires de son pays des pratiques de l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine dont il avait eu connaissance. Mais ces derniers temps, le ton a changé.
En révélant que le portable d'Angela Merkel était placé sur écoutes, l'Américain a prouvé aux Allemands que leurs interlocuteurs officiels à Washington les roulaient dans la farine. Surtout, l'entretien que le jeune Américain, réfugié à Moscou, a accordé jeudi 31 octobre à un député écologiste allemand, Hans-Christian Ströbele, a changé la donne. Désormais, le gouvernement ne peut plus faire comme si Edward Snowden n'avait rien à apporter à l'Allemagne. Si le Bundestag décide de créer une commission d'enquête sur les écoutes de la NSA, comme cela est très probable,  Edward Snowden figurera en tête des personnalités qui devraient être auditionnées.
 
Risque de crise diplomatique
C'est moins ce que l'ex-consultant pourrait dire que les conditions de son audition qui inquiètent Angela Merkel et son entourage. Celle-ci devrait se dérouler soit à Moscou, soit en Allemagne. Angela Merkel veut à tout prix éviter qu'elle se déroule en Allemagne. Si l'Américain met le pied sur le sol allemand, il est clair qu'il demandera l'asile politique à l'Allemagne. Peut-être même que Vladimir Poutine lui interdira de rentrer à Moscou. Dès lors, les Etats-Unis demanderont son extradition, ce qu'Angela Merkel ne pourrait accepter sans provoquer un énorme scandale en Allemagne.
Bref, dans ce scénario, l'Allemagne risquerait une crise diplomatique majeure avec Washington. C'est pour tenter de déminer le terrain que depuis lundi, Steffen Seibert, porte-parole de Mme Merkel, répète à qui veut l'entendre que "les relations transatlatiques sont d'une importance primordiale, en particulier pour Berlin".
Le gouvernement allemand soutient désormais officiellement une autre démarche : l'audition d'Edward Snowden à Moscou. Le ministre de l'intérieur, Hans-Peter Friedrich – le même qui estimait en août qu'il n'y avait pas d'affaires d'écoutes – a déclaré mercredi 6 novembre devant une commission du Bundestag qu'il vérifiait la faisabilité d'une audition par des membres du Bundestag à Moscou. Il faudra en effet l'accord du Bundestag, puis celui de Vladimir Poutine et enfin d'Edward Snowden lui-même.
 
Prudence du SPD
Pour le Bundestag, Angela Merkel devrait pouvoir compter sur le soutien du SPD. Plus la formation du gouvernement approche, plus le Parti social-démocrate se montre prudent sur le sujet. "On ne peut pas inviter M. Snowden en Allemagne tant qu'on n'a pas totalement exclu qu'il sera ensuite extradé", a déclaré Thomas Oppermann, le responsable du SPD pour ces questions.
Mais Vladimir Poutine va sans doute mettre des conditions à cette audition sur le sol russe. Que le Bundestag doive travailler sous le contrôle du Kremlin apparaît comme un exercice de haute voltige diplomatique.  De plus, selon Hans-Christian Ströbele, le principal intéressé, Edward Snowen est d'un autre avis : "Il m'a dit qu'il ne veut pas être interrogé à Moscou mais qu'il aimerait recevoir l'asile ou un droit de séjour en Allemagne et qu'il est prêt à témoigner devant une commission d'enquête du Bundestag", déclare le député vert. Celui-ci, comme son parti et comme Die Linke, le parti de la gauche radicale, demande que l'Allemagne accorde le droit d'asile à l'Américain.  Un véritable casse-tête pour Angela Merkel.





La Tunisie s'enfonce dans la crise après l'échec des pourparlers
 

(AFP)

 
Tunis — L'incertitude était totale mardi en Tunisie sur les possibilités de sortie de la profonde crise politique, islamistes et opposants se rejetant la responsabilité de l'échec des pourparlers pour désigner un nouveau Premier ministre.
Même les médiateurs de la crise --le syndicat UGTT, le patronat Utica, la Ligue des droits de l'homme et l'Ordre des avocats-- qui ont annoncé lundi la suspension sine die du "dialogue national" après 10 jours de négociations, n'étaient en mesure d'apporter des éléments de réponse.
Le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi, a simplement évoqué la possibilité d'écarter les partis politiques de la sélection du futur Premier ministre.
"Si les partis n'arrivent pas à un consensus, nous assumerons notre responsabilité et présenterons les noms de personnes que nous estimons capables", a-t-il dit, alors que tout nouveau gouvernement devra pour entrer en fonction obtenir le soutien des islamistes et de leurs alliés, majoritaires à la Constituante.
Dans la sphère politique, islamistes d'Ennahda et opposants s'imputaient la responsabilité de l'impasse.
"C'est la responsabilité de ceux (au pouvoir) qui ne veulent pas s'inscrire dans le consensus et sortir de la crise", a dit à l'AFP, Béji Caïd Essebsi, chef du parti Nidaa Tounes. "La suspension du dialogue ne peut que nous enfoncer dans la crise qui est déjà assez grave".
Pour Ennahda, à l'inverse, l'opposition a provoqué le naufrage du dialogue en refusant le seul candidat valable à ses yeux: Ahmed Mestiri, 88 ans, ministre puis opposant du père de l'indépendance Habib Bourguiba, mais que ses détracteurs jugent trop vieux et trop faible.
"Nous ne voyons aucun motif au refus de choix de M. Mestiri. C'est du devoir de la Troïka (coalition au pouvoir) de ne céder le pouvoir qu'à une personnalité connue pour son indépendance", a jugé le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi, sur Mosaïque FM.
Il a néanmoins minimisé la gravité de l'échec du dialogue, bien que la vie politique et institutionnelle soit paralysée depuis plus de trois mois après l'assassinat le 25 juillet du député d'opposition, Mohamed Brahmi.
"Le dialogue national a été suspendu (...) Il va reprendre à un moment ou un autre car le pays en a besoin désespérément", selon lui.
Pour sa part, le président tunisien Moncef Marzouki a affiché sa confiance dans la capacité de son pays à surmonter la crise actuelle.
"La Tunisie traversera cette mauvaise passe" et "je pense qu'(elle) installera cet Etat démocratique transparent, non corrompu, qui pourrait être aussi en partie une réponse au terrorisme", a-t-il dit après un entretien à Paris avec son homologue français François Hollande.
"Le processus avance, avec des moments d'arrêts, mais nous sommes absolument décidés à le poursuivre", a ajouté M. Marzouki.
Pour la presse, les deux camps sont à blâmer.
"Les pourparlers ont révélé une crise qui s'ajoute aux autres crises politiques, économiques et sociales... C'est la crise de la domination de l'intérêt partisan au détriment de l'intérêt national", fustige le journal Assabah.
Le quotidien Le Temps conspue "les atermoiements et les calculs étroits" alors que les Tunisiens vont "au lit taraudés par les soucis et le spectre d'un avenir incertain".
"Le peuple peut patienter un peu face à l?immaturité et les désaccords des politiciens mais il ne permettra jamais de mettre en péril l'avenir du pays", met en garde Assabah.
La suspension du dialogue intervient alors que la Tunisie est confrontée à l'essor des violences jihadistes qui ont culminé en octobre avec la mort de neuf policiers et gendarmes et deux attentats ratés qui ont visé pour la première fois des sites touristiques.
La présidence a décidé dimanche le prolongement de huit mois, jusqu'à fin juin 2014, de l'état d'urgence en vigueur depuis la révolution ayant renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.
Et près de trois ans après cette révolution, le pays n'est toujours pas doté d'institutions stables faute de Constitution et de législation électorale. Le dialogue était aussi censé trouver des solutions à ces questions.
Ennahda et ses alliés, majoritaires à la Constituante, ont besoin du vote d'une partie de l'opposition pour permettre l'adoption de la loi fondamentale sans passer par un référendum.
Arrivés au pouvoir en octobre 2011, les islamistes ont été considérablement affaiblis par la multiplication des crises politiques, les assassinats de deux opposants, les heurts avec les jihadistes, les faiblesses de l'économie et les polémiques sur leurs tentatives supposées "d'islamiser" la société ou de juguler la liberté d'expression.





Syrie: toujours pas de date pour une conférence de paix Genève-2
 
 

De Pierre TAILLEFER (AFP)

Genève — Les discussions mardi à Genève entre l'émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi et représentants russes et américains ont à nouveau échoué à fixer une date pour une conférence Genève-2 afin de trouver une issue politique au conflit syrien.
M. Brahimi a évité d'énumérer les points de divergences qui n'ont pas permis un accord mais a souligné que "l'opposition syrienne est divisée et n'est pas prête".
"L'opposition est l'un des problèmes", a-t-il déclaré. "Il doit y avoir deux délégations pour la Syrie à Genève-2, le gouvernement et l'opposition", a répété le vétéran de la diplomatie algérienne et onusienne.
Il a exprimé "l'espoir" qu'une date puisse être fixée "pour avant la fin de l'année" et a annoncé une nouvelle réunion tripartite à Genève le 25 novembre. "Un travail intensif a été accompli et nous espérons la conférence d'ici à la fin de l'année", a-t-il dit.
Il a souligné avoir demandé à l'opposition syrienne "de venir avec une délégation crédible". "Les différentes composantes de l'opposition syrienne sont en contact les unes avec les autres, c'est une des choses qu'ils doivent décider", a-t-il dit.
Un haut responsable américain, se déclarant "pas du tout déçu" a affirmé avoir "l'espoir que la conférence ait lieu avant la fin de l'année". "C'est un processus long et compliqué, si la coalition de l'opposition a besoin de quelques semaines de plus pour se préparer (...) nous voulons les soutenir", a-t-il dit sous couvert d'anonymat.
Les Etats-Unis ont par ailleurs indiqué, via leur ambassadrice à l'ONU, qu'ils continuaient de vérifier l'exactitude de l'inventaire des armes chimiques transmis par la Syrie à la communauté internationale, ne cachant pas leur "scepticisme".
"Vous entendrez certainement parler de nous si nous décelons une non-conformité ou des divergences importantes", a assuré la diplomate.
L'ambassadrice américaine a répété à cette occasion que Bachar al-Assad n'était pas légitime pour diriger la Syrie malgré sa promesse de détruire toutes les armes chimiques.
"La conférence doit avoir lieu sans condition préalable", a toutefois souligné M. Brahimi.
En référence aux discussions de Genève, plusieurs acteurs majeurs du conflit ont réaffirmé des positions diamétralement opposées sur l'avenir du président al-Assad.
Lundi, le ministre syrien de l'Information avait averti que le régime d'al-Assad ne comptait pas participer à cette conférence "pour remettre le pouvoir", comme le réclament ses adversaires.
"Nous n'irons pas à Genève pour remettre le pouvoir comme le souhaitent (Saoud) Al-Fayçal (chef de la diplomatie saoudienne) et certains opposants à l'étranger", a affirmé le ministre Omrane al-Zohbi.
A l'inverse, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, dont le pays soutient le soulèvement, a estimé mardi qu'on ne pouvait pas imposer au peuple syrien des négociations "sans conditions" et "sans calendrier précis", comme le demande Moscou.
Lundi, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud Al-Fayçal, dont le pays soutient la rébellion, avait affirmé que les négociations sur la Syrie "ne peuvent pas se poursuivre indéfiniment".
M. Brahimi s'est concerté avec les vice-ministres russes des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov et Guennady Gatilov et la secrétaire d'Etat adjointe américaine en charge des affaires politiques, Wendy Sherman.
Cette réunion a été suivie dans l'après-midi d'une autre, élargie aux représentants des trois autres membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, la Chine, la France et le Royaume-Uni.
Ils ont été ensuite rejoints par des représentants de quatre pays voisins de la Syrie, l'Irak, la Jordanie, le Liban et la Turquie. Des représentants du Comité International de la Croix Rouge et des organisations humanitaires des Nations unies ont également été entendus.
M. Brahimi a rappelé que ce conflit, qui dure depuis mars 2011, provoque actuellement le départ de Syrie de "6.000 personnes chaque jour".
Depuis mars 2011, le conflit syrien a fait plus de 120.000 morts, selon un bilan établi par une ONG.
La conférence "Genève I",le 30 juin 2012, avait approuvé un plan pour une transition politique. Il n'a jamais été exécuté.
Autre point de divergence entre Russes et Américains: la participation de l'Iran, avec la demande répétée par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, mardi à Moscou d'une invitation de l'Iran.
Sur ce point "les discussions ne sont pas terminées", a relevé M. Brahimi.
L'opposition doit se réunir le 9 novembre à Istanbul pour décider de sa participation. Le Conseil national syrien (CNS), le groupe le plus important de la Coalition de l'opposition, a d'ores et déjà annoncé qu'il n'irait pas à Genève et menacé de faire scission si la Coalition y assistait.
"Il n'y a pas de solution militaire. Le gouvernement ne va pas gagner, pas plus que l'opposition, sur le terrain", a estimé M. Brahimi. "Combien de temps va-t-on fournir trois, quatre, cinq milliards de dollars tous les six mois pour la Syrie? Ce n'est pas possible", a averti M. Brahimi.
Les représentants russes ont, par ailleurs, annoncé qu'ils allaient s'entretenir mercredi à Genève avec des membres de l'opposition syrienne, sans préciser lesquels.




 
Les Palestiniens refusent de négocier avec Israël tant que la colonisation continue
 
 

(AFP)



 
Ramallah (Territoires palestiniens) — Les Palestiniens refusent de poursuivre les négociations avec Israël tant que la colonisation continue, a déclaré mardi à l'AFP un haut responsable palestinien sous couvert de l'anonymat.
"La partie israélienne est déterminée à continuer la colonisation et nous ne pouvons pas poursuivre les négociations sous cette offensive sans précédent dans les colonies", a affirmé ce responsable à l'issue d'une session de négociations très houleuse entre Palestiniens et Israéliens à Jérusalem.
"Les négociations palestino-israéliennes ont capoté pendant la session de mardi soir", a ajouté la même source au moment même où le secrétaire d'Etat américain John Kerry arrivait à Jérusalem pour tenter de relancer le processus de paix en difficulté.
M. Kerry doit rencontrer mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem, puis le président palestinien Mahmoud Abbas à Bethléem, en Cisjordanie.
Malgré près de 20 rencontres en trois mois entre négociateurs israéliens et palestiniens, les pourparlers de paix courent à l'échec à moins d'une intervention du médiateur américain, ont averti responsables palestiniens et médias israéliens.





New York espère du changement de son nouveau maire

Au premier rang, lors du meeting de victoire de Bill de Blasio à New York, le 5 novembre.

«Enfin du changement !», s’exclament la plupart des New-Yorkais croisés mardi soir dans les rues de la ville. Il est bientôt 21 heures, les bureaux de vote installés dans les écoles ou de simples halls d’immeubles ferment leurs portes, la victoire du démocrate Bill de Blasio ne fait plus aucun doute… Elle est confirmée dans la nuit avec un score dépassant les 70% selon des résultats encore partiels.
Il devient ainsi le premier maire démocrate de New York depuis 1993, et certainement le plus à gauche, se définissant comme libéral et progressiste tout au long de sa campagne, promettant entre autres de taxer les plus riches et de favoriser le logement social. De Blasio incarne ainsi une rupture nette avec Michael Bloomberg, maire milliardaire resté douze ans au poste. C’est précisément pour cette raison qu’il a été élu. Les électeurs que l’on rencontre le répètent : avant toute chose, ils voulaient que l’ère Bloomberg se termine. La suite, sous Bill de Blasio, ils attendent de la juger sur pièces, à partir de janvier prochain.
Tous font part de leur désir de réformes. «J’espère vraiment que Bill de Blasio va mettre fin à la méthode policière du "stop and frisk" comme il l’a promis», nous explique Esmeralda, pin’s «I Vote» bien en vue, dans le quartier populaire de Washington Heights, où la population est en majorité dominicaine. Cette méthode policière permettant aux officiers d’arrêter et de fouiller quiconque a un comportement suspect fait en effet débat, puisqu’il s’avère que 90% des personnes arrêtées sont des afro-américains et des latinos, qui s’estiment donc victimes de harcèlement. Luis, 50 ans, insiste sur l’éducation. «Je veux que nos enfants soient mieux encadrés dans les écoles publiques», explique-t-il, exprimant son ras-le-bol face à une municipalité qui a délaissé les écoles publiques pour favoriser les «charters schools», des écoles gérées de manière privée avec des fonds publics et aux résultats très disparates.
Un peu plus bas, à Harlem, Bryn ne se dit pas particulièrement emballé par de De Blasio, mais il estime que les Républicains n’ont rien à proposer, «hormis un conservatisme moral et économique qui les arrange et les protège, ça vaut tant à Washington qu’au niveau municipal». Plus au sud de la ville, dans l’Upper West Side, Stephany, 70 ans, attend beaucoup de sa politique en faveur du logement, «car au rythme où ça va, je ne vais bientôt plus pouvoir payer mon loyer». Mais autour d’elle, dans ce quartier chic, les avis sont plus partagés. Cooper, 35 ans, acteur, a voté libertarien, «car j’en ai marre du bipartisme et De Blasio, je ne le sens pas. Sa façon de mettre en avant sa femme afro-américaine me dérange… C’est de l’opportunisme.»
Les rares républicains que l’on croise se disent inquiets. «J’ai peur que ses politiques ne créent pas d’emplois», glisse Pat, 25 ans. «Il va augmenter les taxes, bien sûr que ça me déplait», lâche une femme ne souhaitant pas donner son nom. Elle pense que le «stop and frisk» devrait être maintenu, ainsi qu’une présence policière accrue, au risque de voir New York retomber aux niveaux de criminalité des années 80, avant que Rudolph Giuliani puis Michael Bloomberg ne dirigent la ville. C’était d’ailleurs le grand argument du principal opposant de De Blasio, le républicain Joe Lhota, qui termina sa campagne par la mise en ligne d’une vidéo d’un goût plutôt douteux faites d’images d’archives de gangs et de métros taggés bardées du message, «Ce qui vous attend sous De Blasio». La séquence n’a pas vraiment séduit…
«Je suis peut-être naïf mais je n’y crois pas au "retour de la criminalité" parce que le maire est plus libéral. Ce n’est pas le sujet. L’enjeu n’est pas d’avoir plus ou moins de sécurité, il s’agit seulement d’avoir un maire capable d’écouter sa population», résume Bryn, un sentiment partagé par une majorité de New-Yorkais, prêt à tester les recettes de Bill De Blasio.


Bill de Blasio, l'agitateur de New York

LE MONDE Par

 A peine élu, Bill de Blasio est déjà le plus grand maire de l'histoire de New York. Avec son mètre quatre-vingt-quinze, il dépasse de cinq centimètres John Lindsay, qui occupa son fauteuil de 1966 à 1973. Sur la couverture du New York Magazine du 4 novembre, ses bras, qui n'en finissent pas, n'ont aucun mal à enlacer sa femme, noire, et ses deux adolescents : une vraie pub « United Colors of Benetton ». Pendant toute la campagne, le futur vainqueur de l'élection du 5 novembre a fait de sa famille son meilleur argument.
Michael Bloomberg, son prédécesseur, qui a dirigé la ville pendant trois mandats, n'a toujours pas digéré que Bill de Blasio fasse tourner son fils dans l'un de ses spots télévisés pour la campagne électorale. « Le seul démocrate qui a le courage de rompre avec les années Bloomberg », disait Dante de Blasio, 15 ans, avec sa coupe afro, promettant que son père « mettrait fin à la politique d'arrestation et de fouille au corps qui cible les gens de couleur ». « Campagne raciste ! », avait pesté Bloomberg.
N'empêche, une grande partie des New-Yorkais, progressistes dans l'âme, se sont sans doute retrouvés au travers de son couple mixte, de son épouse, Chirlane, militante de la cause homosexuelle, et de ses deux enfants, qui n'hésitent pas à dire ce qu'ils pensent. Résultat, Bill de Blasio, 52 ans, a battu à plates coutures son adversaire, le républicain Joe Lhota, auprès de toutes les catégories de la population : Blancs, Noirs, Hispaniques, jeunes, vieux, hétérosexuels et homosexuels.
Pourtant, malgré sa grande taille, personne ne l'a vu venir. Son expérience politique de conseiller municipal lambda du quartier de Brooklyn, son rôle actuel de médiateur de la ville de New York n'en faisaient pas un favori. Mais ses adversaires démocrates, pourtant mieux dotés, sont tous tombés les uns après les autres. L'ancien représentant de New York, de 2009 à 2011, Anthony Weiner, s'est empêtré dans un scandale sexuel. Christine Quinn, un temps donnée favorite, s'est laissé piéger par l'adoubement plus ou moins assumé de Michael Bloomberg, sans anticiper que les New-Yorkais avaient envie de tourner la page.
"PENSÉES ULTRALIBÉRALES"
En politique, il faut avoir du flair, et Bill de Blasio en a à revendre. Il a su surfer à merveille sur l'évolution démographique de sa ville, qui n'a plus rien à voir avec celle qui a élu il y a douze ans Michael Bloomberg : plus jeune, plus diversifiée, mais aussi plus clivée entre ces 46 % de la population qui vivent en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté et les nantis de Manhattan ou les bobos de certaines zones de Brooklyn, qui eux, commencent à sentir les effets de la reprise économique. Le fameux Conte de deux cités, son thème principal de campagne, en allusion au roman de Charles Dickens.
Bill de Blasio n'a pas eu vraiment l'enfance du romancier anglais, mais elle n'a pas été non plus celle dont on pouvait rêver dans l'Amérique florissante des années 1960. Bill de Blasio est né à Manhattan sous le nom de Warren Wilhelm Junior. Sans qu'on sache vraiment pourquoi, tout le monde l'appelle déjà Bill.
Warren Wilhelm est en fait le nom de son père, un héros de la seconde guerre mondiale : au printemps 1945, une grenade japonaise lui a emporté une partie de la jambe gauche à Okinawa. A son retour, il décroche un diplôme d'économie à Harvard, avant de devenir analyste au ministère du commerce. Mais le maccarthysme fait basculer le destin de la famille. A l'université, il a eu la malchance d'étudier l'économie soviétique. Au printemps 1950, on enquête sur ses liens avec Moscou. Après des semaines d'interrogatoire, de fouille de son passé, les autorités sont convaincues de ses « sympathies pour le régime communiste ». Son dossier est classé. Mais à chaque fois qu'il postule pour une promotion, ses « pensées ultralibérales » (comprendre d'extrême gauche) ressurgissent à la surface.
 
 ANTICONFORMISME ET IDÉALISME VISCÉRAUX
Mettre en cause son patriotisme ? Insupportable pour l'ancien combattant. Il se met à boire, reste prostré pendant des heures quand il rentre du travail. C'est dans ce contexte que le petit Bill grandit à Cambridge (Massachusetts). « Mon père représentait le courage en raison de ses états de service à la guerre et cependant, tout au long de son déclin, j'ai surtout appris ce qu'il ne faut pas faire. » Il a à peine 7 ans lorsque ses parents divorcent, 18 lorsque Warren Wilhelm, atteint d'un cancer, se tire une balle en plein coeur dans sa voiture garée sur le parking d'un motel miteux du Connecticut.
Bill de Blasio, le 17 septembre 2013 à New York.
Bill de Blasio, le 17 septembre 2013 à New York. | AFP/MARIO TAMA


A sa sortie de New York University, en 1983, il n'a qu'une hâte : se débarrasser de ce patronyme dans lequel il ne se reconnaît pas. Il lui accole d'abord le nom de jeune fille de sa mère, une New-Yorkaise d'origine italienne, syndicaliste et écrivaine à ses heures. Enfin en 2001, un juge de Brooklyn change formellement son état civil pour « Bill de Blasio ». « J'avais un réel respect pour mon père, et en même temps de la colère et de la tristesse. Je crois que je n'ai jamais été vraiment capable de faire le point sur tout cela », avoue-t-il au New York Times, le 14 octobre.
De ses parents, il a hérité un anticonformisme et un idéalisme viscéraux. C'est ainsi que, dans les années 1980, Bill de Blasio commence à militer dans les organisations pacifistes, antinucléaires ou antiapartheid. A l'université Columbia, il étudie la politique des pays latino-américains, ce qui l'amène, à 26 ans, à partir distribuer de la nourriture et des médicaments au Nicaragua, en pleine guerre sandiniste. Il devient alors un ardent supporteur de la cause révolutionnaire. De retour à New York, il lève des fonds pour les sandinistes et s'abonne au journal du parti : Barricada. « C'était très affectif pour moi », s'est-il justifié récemment.
De cette expérience, Bill de Blasio dit avoir retenu « comment un gouvernement doit se comporter, être proactif, être connecté aux gens ». Il affirme : « Ce n'était pas un péché de jeunesse. Je me suis impliqué en raison de la politique étrangère des Etats-Unis, qui était partie dans une très mauvaise direction : intervenir à tort dans les affaires d'autres pays, soutenir des dictatures et des forces négatives qui n'étaient pas conformes aux valeurs de ce pays. Je me suis donc engagé dans ce mouvement pour changer la politique étrangère des Etats-Unis », a-t-il précisé à l'hebdomadaire The New Yorker, fin septembre.
Bill De Blasio, candidat à la mairie de New York, en campagne dans le quartier du Bronx le 17 août.
Bill De Blasio, candidat à la mairie de New York, en campagne dans le quartier du Bronx le 17 août. | EDUARDO MUNOZ/REUTERS


Sa passion de la politique remonte à l'affaire du Watergate, raconte-t-il. Il a alors 12 ans et passe des heures devant son poste de télévision à regarder un spectacle « parfois déprimant, mais également inspirant à bien des égards ». A l'adolescence, il a fait de l'autobiographie de Malcom X son livre de chevet. Mais son entrée dans l'arène est plus tardive. Elle se fait à la fin des années 1980, par l'intermédiaire de Bill Lynch, figure afro-américaine, architecte de la victoire du démocrate David Dinkins à la mairie de New York en 1989. Enrôlé comme volontaire dans l'équipe de campagne, il fait la connaissance de Chirlane, qui travaille au service de presse de la mairie. Il lui fait la cour, elle lui avoue son homosexualité. Mais, à force d'obstination, il finit par lui passer la bague au doigt en 1994. Même s'il a déjà pris ses distances avec le Nicaragua, il n'hésite pas à passer sa lune de miel à La Havane, en violation de l'embargo américain qui frappe Cuba.*
 
FORMULES CHOCS ET PROMESSES GÉNÉREUSES
La carrière de Bill de Blasio prend vraiment tournure en 1992 lorsqu'il rejoint l'équipe de campagne new-yorkaise de Bill Clinton pour l'élection présidentielle. Huit ans plus tard, c'est lui qui pilote celle de l'ex-First Lady, lorsque Hillary se présente comme sénatrice de l'Etat de New York. Eluconseiller municipal de Brooklyn en 2002, il se fait vraiment remarquer en 2008, en s'opposant fermement à la demande de Michael Bloomberg de changer les règles pour pouvoir effectuer un troisième mandat. Ses adversaires durant la primaire démocrate ne manqueront pas de lui rappeler que, trois ans auparavant, il avait soutenu la position exactement inverse.
Mais, pendant toute la campagne, sa versatilité, la résurgence de ses sympathies sandinistes, les critiques sur son manque d'expérience comme gestionnaire, ont semblé glisser sur sa carcasse de géant comme l'eau sur les plumes d'un canard. La caricature du tabloïd The New York Post du « Che de Blasio » a fait rire, sans plus. Même lorsqu'il avoue que son coeur de supporteur de base-ball est resté avec les Red Sox de Boston, les New-Yorkais ne semblent pas lui en tenir rigueur.
L'opinion a préféré retenir ses formules chocs, ses promesses généreuses de faire plus de logements sociaux, plus de maternelles en augmentant les impôts des très riches, d'avoir des forces de police plus à l'écoute des minorités.
Ses adversaires ont posé souvent les bonnes questions : comment cette générosité sera-t-elle financée ? Sera-t-il capable de rendre la ville suffisamment attractive pour les entreprises ? Saura-t-il conserver l'héritage le plus précieux que lui ait légué Michael Boomberg : New York est désormais la grande ville la plus sûre des Etats-Unis ? Ses amis répondent que Bill de Blasio est un adepte du compromis, qu'il sait composer avec les réalités. « Je suis un homme de gauche qui croit en l'intervention de l'Etat. Appeler ça comme vous voulez », répond-il quand on tente de cerner ses convictions.
Bill de Blasio, le candidat démocrate à la mairie de New York, le 14 octobre.
Bill de Blasio, le candidat démocrate à la mairie de New York, le 14 octobre. | REUTERS/EDUARDO MUNOZ


Il y a quelques jours, il formulait sa réponse différemment : « Une dose de Franklin Roosevelt – le New Deal –, une dose de social-démocratie européenne et une dose de théologie de la libération. Voilà comment je vois le monde. » Les New-Yorkais ont commandé ce cocktail. Mais l'idéalisme de Bill de Blasio est-il soluble dans la gestion au quotidien d'une ville de 8,3 millions d'habitants ? Réponse dans quatre ans.






Le PC chinois à nouveau ciblé par un attentat


 

(de notre correspondant à Pékin) Plusieurs explosions ont retenti mercredi matin devant le bâtiment du Parti communiste à Taiyuan, capitale de la province du Shanxi. Une semaine après l'attentat de Tiananmen, aucune piste n'est pour l'instant privilégiée.


 

Une semaine après l\'attentat de Tiananmen, plusieurs explosions ont retenti mercredi matin devant le bâtiment du PC à Taiyuan, capitale de la province du Shanxi - DRUn peu plus d’une semaine après l’attaque survenue sur la place Tianamen à Pékin, qui visait à l’évidence un des lieux les plus symboliques du pouvoir chinois, c’est le siège du Parti communiste de la ville de Taiyuan, capitale de la province du Shanxi, qui a été pris pour ce cible, ce matin. A 7h40, selon la police de la ville qui a relaté les faits sur son compte officiel de microblog, plusieurs explosions successives ont retenti devant le bâtiment, tuant au moins une personne et en blessant huit autres, dont une sérieusement. La présence de fragments de roulements à billes en acier sur les lieux, relevée par l’agence officielle Xinhua, donne à penser qu’il s’agissait de bombes artisanales. Celles-ci auraient été dissimulées dans des pots de fleurs. Comme la semaine dernière sur la place Tiananmen, les photos visibles sur le web chinois montrent un panache de fumée grise. Des camions de pompiers ont bloqué la circulation sur l’axe routier.
Alors que la piste ouïghoure a été avancée par Pékin depuis l’attaque de la place Tiananmen, aucun scénario n’est privilégié, pour l’instant, au sujet de cet attentat. Des actes de ce genre surviennent parfois en Chine - un désespéré a fait exploser un engin près d’une école dans le sud du pays il y a quelques mois. Le fait que l’explosion ait eu lieu devant le siège du Parti démontre toutefois la dimension politique de cette attaque. Alors que le Parti doit se réunir en plénum, à partir de samedi, pour se mettre d’accord sur une série de réformes économiques, il est clair que des craquements sont perceptibles dans le pays, et que la pression est plus forte que jamais sur les dirigeants pour qu’ils démontrent que le capitaine du navire chinois a la barre bien en main.





JUSTICE ?

Affaire DSK : l’ex-avocat de Nafissatou Diallo élu procureur de Brooklyn


 

Redoutable avocat spécialisé dans les affaires de discrimination, Kenneth Thompson a été élu mardi procureur de Brooklyn à New-York, à l’issue d’une campagne particulièrement houleuse.


Kenneth Thompson a remporté le scrutin avec plus de 70% des voix - Reuters
 

Kenneth Thompson, l’avocat qui avait défendu Nafissatou Diallo durant la longue « affaire DSK », a été élu mardi soir procureur de Brooklyn à New York, à l’issue d’une campagne particulièrement houleuse.
L’avocat afro-américain a écrasé le procureur local Charles Hynes, 78 ans dont 23 à ce poste. Le démocrate, d’abord battu durant les primaires par Kenneth Thompson, avait décidé d’abandonner la course, puis avait changé d’avis, puis d’étiquette politique, pour finalement se présenter mardi comme républicain. Un volte-face que les électeurs n’ont pas apprécié, puisqu’au final Kenneth Thompson l’a emporté avec 72% des voix, contre 28% à son adversaire, selon des résultats portant sur 73% des sondages exprimés.
Ancien procureur fédéral et avocat habitués à obtenir d’importants dédommagements pour ses victimes, Kenneth Thompson avait lancé sa campagne peu après être parvenu à un accord financier en décembre dernier en faveur de Nafissatou Diallo, dans la plainte au civil déposée contre Dominique Strauss-Kahn à New York. Cet accord aux termes confidentiels a mis fin aux poursuites engagées au civil contre l’ancien patron du FMI, accusé d’agression sexuelle le 14 mai 2011 dans sa suite du Sofitel, par celle qui s’occupait alors du nettoyage de sa chambre.
Les poursuites au pénal avaient auparavant été abandonnées fin août 2011, en raison de mensonges de Mme Diallo sur des épisodes de sa vie passée.





Les inspecteurs du travail bientôt autorisés à verbaliser les entreprises ?

AFP

Un projet de réforme de leur profession est examiné ce mercredi en Conseil des ministres. Il prévoit également de modifier l'organisation de l'inspection du travail.

Le gouvernement veut réformer la profession d'inspecteur du travail, via un texte examiné ce mercredi en Conseil des ministres.Un projet de réforme de l’inspection du travail, présenté mercredi en Conseil des ministres, va renforcer les pouvoirs des inspecteurs qui pourront notamment infliger des amendes aux entreprises, mais prévoit aussi une nouvelle organisation du travail décriée par une partie des agents. Le plan «ministère fort», présenté par le ministre du Travail Michel Sapin, devra passer par la voie législative dans le cadre d’un projet de loi sur la formation professionnelle et la démocratie sociale, attendu début 2014.
A l’heure actuelle, les inspecteurs qui constatent des infractions ne peuvent que recourir à la voie pénale. Or, environ la moitié des procédures sont classées sans suite et celles qui aboutissent requièrent en moyenne deux ans.
Le ministère souhaite donc que les agents puissent aussi imposer des sanctions financières et travaille avec le ministère de la Justice sur ce point. Il envisage également de recourir aux ordonnances pénales (procédures sans audience avec un juge au lieu de trois) pour accélérer les procédures.
Le projet de réforme vise également à élargir les pouvoirs des inspecteurs en matière de blocage de travaux. Aujourd’hui, seuls ceux dans le bâtiment peuvent être interrompus lorsqu’il existe des risques de chutes de hauteur (échaffaudages par exemple) ou des risques chimiques et liés à l’amiante, ce qui donne lieu à entre 6 000 et 10 000 décisions par an. Le ministère souhaite étendre cette capacité à tous les secteurs d’activité et à certains risques comme les risques électriques ou les machines non conformes.
Le projet prévoit également de transformer sur dix ans tous les postes d’agents de contrôle (1 493 agents aux pouvoirs plus limités que les inspecteurs) en postes d’inspecteurs (actuellement au nombre de 743). Un premier plan portant sur la transformation de 540 postes a déjà été lancé qui doit s’achever en 2015.

Limiter les priorités

Alors que certains syndicats s’inquiètent d’une réduction des effectifs, le ministère souligne que «le plan "ministère fort" ne porte pas en lui même une diminution des effectifs». Le projet de réforme, lancé dès juillet 2012 et qui devrait être opérationnel au printemps 2014, vise également à modifier «l’organisation collective» de l’inspection du travail.
C’est ce point qui cristallise l’opposition d’une partie des agents et des syndicats, qui craignent d’y perdre leur indépendance, et ont manifesté à plusieurs reprises contre le projet. Le plan prévoit en effet de créer des «Unités de contrôle», regroupant 8 à 12 agents qui devront rendre compte à un responsable désigné parmi eux. Ce projet se heurte à la «culture assez profonde d’autonomie» des inspecteurs, reconnaît-on au ministère, mais vise à donner «une dimension collective» à leur travail.
Le risque d’une perte d’indépendance est un «élément fantasmatique», assure le ministère. Dans le cadre de cette réforme, le ministère veut aussi limiter le nombre de priorités assignées aux agents (18 en 2013). Outre celles inhérentes à la fonction comme le respect du droit, il prévoit 3 axes principaux en 2014 : lutte contre le travail illégal, questions de santé-sécurité et accompagnement des négociations assorties de pénalités, comme l’égalité homme-femme.
Le projet prévoit aussi de créer des sections spécialisées : une unité au niveau régional de 3 à 12 agents chargés de lutter contre le travail illégal, une cellule d’experts sur les risques chimiques et amiante dans les régions et une petite équipe d’une dizaine d’inspecteurs, sorte de «GIGN de l’inspection du travail», pour les opérations d’envergure nationale.
Selon les dernières données disponibles, la France compte 2 236 agents de contrôle pour surveiller 1,82 million d’entreprises, soit un agent pour un peu plus de 8 000 salariés. En 2012, les agents ont effectué plus de 260 000 interventions qui ont débouché sur quelque 7 000 procédures pénales.





Ecotaxe : le parquet de Nanterre ouvre une nouvelle enquête sur le contrat avec Ecomouv'

Le Monde.fr avec AFP

Le procureur de la République de Nanterre, Robert Gelli, a décidé, mercredi 6 novembre, de rouvrir une enquête préliminaire sur les conditions d'attribution du contrat liant l'Etat à la société Ecomouv' chargée de la collecte de l'écotaxe.

"Cette enquête avait été classée sans suite il y a quelques semaines. Mais, au vu de certaines choses dites récemment, j'ai décidé de la rouvrir. Il s'agit de savoir s'il y a eu dans l'attribution du contrat des éléments de nature à porter atteinte à l'égalité de traitement qui doit prévaloir dans les marchés publics", a indiqué M. Gelli, alors que la polémique enfle dans la classe politique au sujet de ce dossier.






ECONOMIE

Cette nuit en Asie : Mitsubishi Motors va lever 2 milliards de dollars


 

(de nos correspondants en Asie) Le constructeur auto japonais va revoir en profondeur sa stratégie et vise un bond d’au moins 30% de ses ventes mondiales en trois ans. L’annonce de son appel au marché intervient au lendemain de celle de l’extension de ses coopérations avec Nissan-Renault.


Mitsubishi Motors va lever 2 milliards de dollars et revoir profondément sa stratégie - AFP
 

Au lendemain de l'annonce de l'extension de ses coopérations avec l'alliance Renault-Nissan , le japonais Mitsubishi Motors a annoncé, ce matin, qu'il allait profondément revoir sa stratégie pour tenter de faire bondir ses ventes mondiales d'au moins 30% en trois ans, afin de générer un profit opérationnel de 135 milliards de yens sur l'exercice fiscal allant d'avril 2016 à mars 2017. Cette année, ce profit devrait atteindre 100 milliards de yens. Pour tenir ces objectifs, décrits comme ambitieux par les analystes, le groupe prévoit de réduire ses coûts, en déléguant notamment la conception de ses futures berlines à ses partenaires Renault et Nissan, et de se concentrer sur les marchés émergents, comme l'Asie du Sud Est et la Russie. Il espère écouler au total 1,43 million de véhicules sur l'exercice s'achevant en mars 2017.
Pour accélérer son virage stratégique et finaliser le remboursement des filiales du conglomérat Mitsubishi qui étaient venues à sa rescousse financière en 2004, Mitsubishi Motors va vendre dans les prochaines semaines pour 210 milliards de yens (2 milliards de dollars) de nouvelles actions. L'annonce de cette augmentation de capital a été saluée, ce matin, par les investisseurs sur la place de Tokyo qui assurent qu'elle conduira, à terme, au paiement de dividendes. En effet, les filiales de Mitsubishi qui avaient mené l'opération de sauvetage du constructeur disposaient jusqu'à maintenant d'actions préférentielles et se retrouvaient dès lors prioritaires lors des distributions de divididendes. En rachetant ces titres préférentiels, Mitusbishi Motors sera enfin en mesure de distribuer ses dividendes à l'ensemble de ses actionnaires.

Gros contrats pour les industriels japonais dans le programme F-35

Après avoir passé l'une des plus larges commandes de chasseurs F-35 de la planète, avec 42 appareils, Tokyo vient d'obtenir une plus grande implication de ses industriels dans la construction du nouvel appareil qui se heurte, depuis des années, à de gigantesques difficultés technologiques et s'est déjà imposé comme l'avion de chasse le plus coûteux jamais développé. Au moins trois industriels auraient déjà signé des contrats avec les sociétés américaines impliquées dans le programme militaire dirigé par Lockheed Martin Corp. Hier soir, le groupe IHI a ainsi confirmé qu'il allait produire 17 éléments du moteur du jet fourni par Pratt & Whitney. Le fabricant nippon devrait fournir, dans un premier temps, les turbines des moteurs qui seront montés sur les appareils commandés par le Japon. Il espère ensuite obtenir des commandes pour des éléments utilisés sur les appareils achetés par d'autres pays.
Tokyo, qui a pendant des décennies interdit pour des raisons historiques les exportations de matériel militaire, avait indiqué au printemps dernier qu'il ne s'opposerait pas à l'exportation de composants du F-35 et ces nouvelles ventes sont même présentées comme un élément de la stratégie de croissance de l'exécutif emmené par le Premier ministre, Shinzo Abe. Le contrat d'IHI serait, pour le moment, valorisé à 185 millions de dollars. Travaillant sur des pièces destinées à l'un des radars du F35, Mitsubishi Electric va signer, lui, un contrat de 57 millions de dollars. S'il ne l'a pas encore officiellement confirmé, Mitsubishi Heavy Industries espère se voir confier une partie de l'assemblage final des avions japonais et pourrait dès lors, selon le «Nikkei», sécuriser pour 650 millions de dollars de commandes. Les premiers appareils pourraient être livrés dans le pays dès 2018.

Pékin mobilise ses grands groupes pour sauver la Bourse de Shanghai

Le groupe public China Petrochemical, maison-mère du géant pétrolier chinois Sinopec, a annoncé dans un communiqué avoir amorcé, ce mardi, le rachat d’actions de Sinopec cotées à Shanghai. A ce stade, la société n’a acheté «que» 6 millions de titres, soit 0,005% du capital de sa filiale. Mais l’objectif est de racheter, au cours des douze prochains mois, 2% du capital de Sinopec. Ce qui représente, en tenant cours de la valeur actuelle des actions Sinopec, une somme dépassant 17 milliards de dollars !
Cette initiative prise par China Petrochemical Group traduit la volonté de Pékin de tout faire pour redonner le moral à la Bourse de Shanghai, qui a perdu près des deux tiers de sa valeur depuis le pic de 2007. Les grands groupes publics sont appelés à la rescousse pour acheter des titres, et pousser ainsi à la hausse certaines cotations. En particulier, Central Huijin, le holding d’Etat qui pilote les grandes banques chinoises, n’a cessé de racheter des actions des quatre grandes banques du pays depuis un an. Baosteel a dépensé un milliard de yuans pour racheter 1,2% du capital de sa propre filiale cotée.
L’autre grande mesure prise par Pékin pour soutenir la Bourse de Shanghai a consisté à geler les introductions en Bourse, sur un marché où l’offre de capitaux peinait déjà à suivre la demande. Pékin a donc décidé de donner, pour l’instant, la priorité à la crédibilité de sa principale place financière, quitte à compliquer un peu plus l’équation pour tous les groupes privés chinois en mal de financement. Selon certaines rumeurs, ce gel pourrait toutefois toucher à sa fin dans les prochaines semaines.





Paris devra faire davantage d'économies en 2015


 

Pour ramener le déficit sous les 3 % en 2015, Bercy envisage au moins 15 milliards d'économies.


Paris devra faire davantage d\'économies en 2015
 

Les nouvelles prévisions de Bruxelles ont été hier l'occasion pour les ministres Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve de parler d'une seule voix. C'est ensemble que le ministre de l'Economie et son ministre délégué au Budget se sont félicités devant la presse de voir leurs objectifs de croissance validés. Et c'est conjointement qu'ils ont réaffirmé leur engagement de tenir l'objectif d'un déficit à 3 % en 2015.
Après une croissance de 0,2 % cette année, la Commission anticipe une progression du PIB de 0,9 % l'an prochain et de 1,7 % en 2015. Des prévisions conformes à celles inscrites dans le projet de budget de Paris et qui « montre que la France est sur la voie du redressement », s'est félicité Pierre Moscovici.
Cette année, les prévisions de Bruxelles s'inscrivent dans un nouveau cadre de surveillance budgétaire. Pour la première fois, l'exécutif européen dispose d'un droit de regard ex ante sur les budgets. La commission rendra son verdict le 15 novembre. A Paris, on se veut serein : « Nous avons bien déminé le terrain », vante-t-on. Pierre Moscovici s'est rendu à Bruxelles dès le lendemain de la présentation du projet de budget 2014 pour rencontrer le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn. « Il a déjà salué nos réformes, notre sérieux [budgétaire] et la qualité de nos échanges », a rappelé hier le ministre.

« L'urgence » des réformes

Reste que le scénario de Bruxelles ne colle pas exactement à celui de Bercy. Bruxelles ne croit pas à l'objectif d'une inversion de la courbe du chômage (lire ci-contre) et estime que l'effort antidéficit de 18 milliards d'euros ne permettra pas à la France de ramener son déficit public à 3,6 % en 2014, comme attendu à Paris mais à 3,8 %. « L'évolution des investissements et des salaires dans le secteur public devrait entraîner une croissance des dépenses plus élevée », estime la Commission. Ces écarts sont de « l'épaisseur du trait », a temporisé Bernard Cazeneuve. Pour 2015, Bruxelles table sur un déficit de 3,7 %, sans nouvelles mesures budgétaires. Ce que n'envisage évidemment pas Bercy, Pierre Moscovici réaffirmant l'engagement de ramener le déficit sous le seuil de 3 %. « Si nous maintenons le rythme d'économies [de 15 milliards] que nous réalisons en 2014, nous serons dans l'objectif de 3 % à l'horizon 2015, a abondé Bernard Cazeneuve. Et s'il est nécessaire de faire plus, nous le ferons ». Car il n'est plus question d'augmenter les impôts.
Pour évaluer les budgets, Bruxelles s'est engagé à examiner l'effort dit « structurel » (hors effets de la conjoncture). Sur ce point, Bruxelles table sur une amélioration cumulée du déficit structurel de 1,75 point de PIB en 2013-2015. « Nous sommes globalement en ligne avec les recommandations », indique-t-on à Paris.
Surtout, Olli Rehn, a insisté sur « l'urgence » et « l'importance » des réformes, et rappelé que le délai de deux ans accordé vise précisément à « faire des réformes économiques sérieuses et efficaces pour améliorer la compétitivité, la croissance et l'emploi ». Sur ce point, il est peu probable que la France obtienne un satisfecit, Olli Rehn n'ayant pas caché son scepticisme devant la réforme des retraites.





Bataille mondiale pour l'industrie

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À l’occasion des assises de l’industrie, L’Usine Nouvelle brosse le portrait des nouvelles chaînes de valeur industrielles et de la compétition autour du manufacturing. Une bataille à 10 000 milliards de dollars dans laquelle la France peine à trouver sa place.
Sur les hauts plateaux sud-africains dans la banlieue de Pretoria, à Rosslyn, entrer dans l’usine Nissan cernée de palmiers peut révéler des surprises comme celle de découvrir un rack de composants fabriqués à 8 400 km de là, en Franche-Comté. L’explication ? Renault fait assembler en kit (CKD) des milliers de Sandero chez Nissan à Rosslyn. Et pour composer ce Lego, le constructeur s’appuie sur son Industrial logistic network (ILN). Ce réseau optimise son sourcing au plan mondial, déterminant le fournisseur le mieux placé en termes de prix, de droits de douane ou de logistique. Cet exemple illustre la grammaire actuelle de l’industrie : globalisation du sourcing, désintégration des chaînes de valeur, maximisation des avantages comparés… Une nouvelle carte mondiale du manufacturing sur laquelle se joue une bataille, celle du partage des 10 000 milliards de dollars de valeur ajoutée industrielle. "Celle-ci se divise à peu près en deux, explique Max Blanchet, associé senior chez Roland Berger : une moitié aux pays à coûts élevés, l’autre aux pays low cost. Mais cette ligne évolue sans cesse. Selon la valeur de ses produits, chaque industriel doit ajuster son modèle productif et ses choix d’investissement."
Retrouvez notre grand dossier "Les nouvelles usines du Monde"
Pour les nations lancées dans une compétition globale, jamais les termes "attractivité" ou "compétitivité" n’ont eu autant de sens. "La durée du “payback” attendu pour un investissement s’est raccourcie. Le plus souvent trois à cinq ans. Les ressources sont rares, les choix longuement réfléchis. Il n’y a plus le droit à l’erreur. Cela suscite une compétition intense entre les localisations", lance Stéphane Baller, associé responsable Crossborder et Pays émergents chez EY. Comment un pays peut-il être attractif, capter les investissements et les emplois, et développer sa base productive ? C’est là le cœur du furieux débat sur la désindustrialisation en France.
Et les faits ? "Hormis le sujet principal qui est l’accès à de nouveaux marchés, les deux déterminants clés restent le coût de la main-d’œuvre et celui de l’énergie", juge Pierre Derieux, le directeur associé senior et responsable du centre d’expertise industrie du BCG à Paris, mais l’équation est complexe. Lors d’un choix d’investissement, nos clients passent en revue une batterie de critères." Lesquels ? Disponibilité et compétences de la main-d’œuvre, droit social, supply chain, coûts du foncier, infrastructures, sans oublier la fiscalité globale et les subventions ou autres zones franches, dont les pays émergents se sont fait une spécialité… "Lors d’une implantation, les industriels veulent aussi avoir des scénarios de sortie crédibles face aux risques naturels, économiques et sociaux", explique Stéphane Baller. Ajoutons l’enchevêtrement croissant des accords de libre-échange. Si Alstom assemble des locomotives dans un lieu aussi improbable qu’Astana au Kazakhstan, c’est après une énorme commande mais aussi car cela lui ouvre les portes de l’Union douanière avec la Russie et la Biélorussie. Max Blanchet résume l’attractivité en cinq points : le degré de spécialisation, l’innovation technologique, la flexibilité du travail, le cadre des affaires, et l’excellence industrielle. Selon lui, "la France est fortement décalée sur tous ces critères".
Une France fortement décalée
Dans ce grand benchmark, des nations émergent comme la Thaïlande, la Colombie ou le Maroc ; certaines confortent leur place tel le Mexique ; ou renaissent comme les États-Unis. D’autres doivent revoir leur modèle, comme la Chine. La France, elle, semble vouée au déclin. Parmi les grandes économies, c’est celle où la part de l’industrie est la plus faible dans le PIB, à 13 %. Au pays des 71 pôles de compétitivité, des 34 plans d’excellence ou des 15 comités de filières d’Arnaud Montebourg, la bataille du manufacturing est-elle perdue ? La France n’a-t-elle le choix que d’une nébuleuse "économie de l’innovation" ? Pas sûr.
"Ce qui frappe, c’est la vitesse avec laquelle les positions respectives des nations évoluent : il n’y a plus de situation acquise. Le retour en force des États-Unis l’illustre bien : des millions d’emplois y sont créés grâce au renforcement de la compétitivité du pays, avec notamment le gaz de schiste et les renégociations des salaires et du cadre social dans l’automobile", affirme Pierre Derieux. Autre exemple : la hausse des coûts en Chine. Car elle a cessé d’être le mètre étalon du low cost. Non que la Chine ne soit plus une puissance industrielle. Au contraire. Depuis 2007, sa valeur ajoutée manufacturière a doublé quand celle de l’Europe reculait de 10 % ! Elle est désormais la première, devant les États-Unis, et pèse plus de 20 % de l’industrie mondiale. Mais le temps où le "China price" terrorisait tous les sous-traitants est révolu. "Le rythme d’évolution des coûts depuis dix ans nous a surpris. Cela change l’équation globale dans l’industrie manufacturière", affirme Stéphane Baller. À Shanghai, le salaire minimum (le plus élevé du pays) s’élève à 194 euros par mois. Il est de 135 euros en Tunisie, 49 euros en Inde ou 159 euros en Bulgarie. Le smic bulgare inférieur à celui de Shanghai ! Vertige…
Même Terry Gou, l’impérieux patron du géant taïwanais Foxconn, se lamente et songe à automatiser ses usines chinoises où s’active plus d’un million de salariés. La Chine par son entrée dans l’OMC en 2001 avait redéfini la globalisation en offrant une quantité illimitée de travail à prix cassé. Elle semble toucher son "tournant de Lewis", l’étape où cet afflux cesse et les salaires s’envolent selon la théorie d’Arthur Lewis, le prix Nobel d’économie en 1979. Les industries légères comme la confection ont été les premières à prendre le pli. Les donneurs d’ordres misent sur le Vietnam, l’Éthiopie ou le Bangladesh, pays où le drame du Rana Plaza a rappelé que l’industrie ne saurait être une jungle. Cette nouvelle donne chinoise rouvre le jeu. "Le cas du Mexique est fascinant, remarque Pierre Derieux. Au rythme actuel, si l’on prend en compte les écarts de productivité, les coûts unitaires y seront en 2015 30 % inférieurs à ceux de la Chine où les salaires augmentent rapidement. Le Mexique bénéfice de nombreux facteurs favorables, comme la zone de prix du gaz de schiste américain. Et ses produits exportés sont trois à cinq fois plus denses en valeur ajoutée que ceux de la Chine."
L’internationalisation comme remède
Dans l’Asie du Sud-Est bouillonnante, d’autres nations veulent leur part de ces changements. La Thaïlande notamment s’invente en hub industriel. Sa recette : une fiscalité attractive, un cadre des affaires bien noté et une politique publique volontariste en dépit des coups d’État et d’inondations récurrents. Selon un modèle éprouvé en Asie, ce pays de plein-emploi s’est doté d’immenses zones industrielles gérées par des développeurs tels Amata ou Hemaraj, attirant les investisseurs étrangers, nippons surtout, qui ont fait de ce pays un véritable porte-avions japonais.
Dans l’automobile, Toyota, Nissan, Mazda ou Isuzu jouent ce jeu à fond. À 80 km de Bangkok, Nakorn, le plus grand "estate" d’Amata, s’étend ainsi sur 30 km2. Dans plus de 500 usines, un demi-million de salariés s’y activent. Ce modèle n’aura sans doute qu’un temps, car la Thaïlande, à la différence de la Corée voilà trente ans, investit peu en R&D et toutes les technologies sont importées. En attendant, elle a fabriqué l’an passé 2,48 millions de véhicules, 10 % de plus que la France ! "Faire du business ici, c’est simple", assène Segsarn Trai-Ukos, le patron de Michelin en Thaïlande qui tente de participer au festin avec des groupes français tels que Saint-Gobain ou Faurecia.
L’Europe et la France dans tout cela ? L’Italien Antonio Tajani, commissaire européen chargé de l’industrie, ne s’avoue pas vaincu. "Nous avons un objectif volontariste : parvenir en Europe à 20 % du PIB dans l’industrie en 2020, contre 17 % aujourd’hui. C’est possible en jouant de nos atouts technologiques. L’un des remèdes à la désindustrialisation, c’est aussi l’internationalisation." L’OCDE ne dit pas autre chose. Elle a lancé en 2012 avec l’OMC une base de données sur les "chaînes de valeur mondiale". Pour Dorothée Rouzet, trade policy analyst à l’OCDE, "on voit que la compétitivité des exportations d’un pays dépend pour partie de leur contenu en importation de biens et services intermédiaires". Max Blanchet confirme. "Le sujet est 'qu’est-ce que je produis et où ?' Localiser des produits à valeur ajoutée comme du tissage de composite en 3D dans un pays à coût élevé n’est pas un problème. Mais il ne faut pas songer à conserver des activités non viables comme on le voudrait en France." Un choix fait il y a vingt ans par l’Allemagne avec son hinterland de sous-traitants en Europe de l’Est. Que certains imaginent pour la France avec le sud de l’Europe (Portugal…) ou de la Méditerranée.
Au Maroc, Abdelkader Amara, le ministre de l’Énergie, est familier du concept de colocalisation (repris par François Hollande lors de sa visite à Rabat, en avril). "Le Maroc peut être cette base de coût compétitive optimisant vos chaînes de valeur." Un choix fait par Aircelle (Safran), qui fabrique depuis quatre ans des composants de nacelles de réacteur à Casablanca, livrés en Normandie pour y être assemblés. "Sans cela, assure-t-on chez Aircelle, nous aurions perdu des marchés et de l’activité dans l’Hexagone." La bataille du made in France se gagne parfois par des voies détournées.
Pierre-Olivier Rouaud





Plans sociaux, Fagor-Brandt, Thales et le Rafale, loi Hamon... la revue de presse de l'industrie

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Déluge de mauvaises nouvelles dans la revue de presse de ce 6 novembre. Le Monde évoque la litanie de plans sociaux, dont celui de Fagor-Brandt ; Thales craint un report de la vente de Rafale à l'Inde ; le projet de loi Hamon inquiète les patrons.
 
Plus d'Un millier de plans sociaux en un an

En une du Monde, la litanie de plans sociaux en France, "plus de 1000 en un an" s'alarme le quotidien."Une nouvelle vague de restructurations et de fermetures d'entreprises menace plus de 50 000 emplois directs" écrit Le Monde. L'industrie française s'en sort moins bien que ses voisins européens, s'inquiète le quotidien du soir. "Alors que Petroplus, PSA ou ArcelorMittal ont miné la première année du quinquennat de François Hollande, ce sont désormais La Redoute, Alcatel-Lucent, Tilly-Sabco ou FagorBrandt qui inquiètent et font dire aux économistes que la France n'est pas tirée d'affaire, loin de là", juge le journal. "Les mois de novembre et de décembre vont être terribles, prédit un proche de Bercy cité par Le Monde. De grosses restructurations vont encore être annoncées, avec un impact local important sur l'emploi. Plusieurs centaines d'emplois pourraient disparaître d'un coup à certains endroits."

Journée décisive pour Fagor-Brandt
Parmi les 1000 plans sociaux évoqués par Le Monde, celui de Fagor-Brandt, qui se réunit en comité central d'entreprise ce 6 novembre dans la matinée. Un rendez-vous décisif pour l'avenir du fabricant d'électroménager français et de ses 1800 salariés. Le journal de 20h de TF1 a consacré un sujet à la situation de l'entreprise.


Thales anticipe un report de la vente de Rafale à l'Inde
Dassault Aviation a la ferme intention de finaliser son contrat avec l'Inde pour la vente de Rafale au printemps 2014. En attendant que des ventes de Rafale à l'étranger se concrétisent, les industriels de la filière aéronautique militaire souffrent. Pour preuve, selon La Tribune, Thales systèmes aéroportés (TSA) prépare un nouveau plan de départ volontaires. "Le quatrième en quatre ans" souligne le quotidien économique en ligne. Ce plan concernerait de 200 à 400 personnes, principalement sur le site d'Elancourt, selon les informations de La Tribune.

Une disposition du projet de loi Hamon braque les patrons
Benoit Hamon défend ce 6 novembre au Sénat son projet de loi sur l'économie sociale et solidaire. Une disposition met en rogne les patrons, souligne BFM Business : les chefs d'entreprises de moins de 50 salariés devront informer ces derniers de tout projet de cession au moins deux mois à l'avance. Le but : permettre aux salariés d'éventuellement bâtir une offre de reprise. Pour le patronat, "la mesure, qui s'applique pourtant dans les grandes entreprises, est une source de blocages dans les processus de cession. Elle mettrait en péril la confidentialité nécessaire àune cession d'entreprise". Elle pourrait être adoucie lors de l'examen du texte au Sénat.







SOCIAL

Les vétérinaires en grève ce mercredi contre une mesure retirée


Pour la première fois, les vétérinaires vont manifester ce mercredi à l'appel de leur syndicat. Un mouvement de protestation pour défendre leurs prérogatives de délivrance des médicaments que le gouvernement entendait restreindre. Lundi, les ministères de l'Agriculture et de la Santé ont annoncé que cette mesure était retirée du projet de loi.

L'objet du litige a été retiré, les vétérinaires maintiennent pourtant leur mouvement de grève. Ce mercredi, ils seront dans la rue à l'appel du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL, qui représente environ 40% des cabinets libéraux) pour protester contre une disposition du projet de loi d'avenir de l'agriculture. Elle prévoyait de restreindre la délivrance de médicaments par les praticiens.
De 2.500 à 3.000 vétérinaires sont attendus dans le cortège qui défilera à Paris entre Montparnasse et le ministère de la Santé. Par ailleurs, les cabinets seront fermés et ne traiteront que les urgences.

Une disposition déjà retirée

Sauf qu'entre le dépôt du mouvement de grève et la présentation du projet de loi en Conseil des ministres, le 13 novembre prochain, le gouvernement a fait marche arrière. Les ministres de l'Agriculture et de la Santé ont en effet annoncé qu'ils retiraient le paragraphe incriminé après avoir reçu les vétérinaires lundi.
"On maintient la manifestation jusqu'à ce que les engagements qu'on a eus de la part des ministres de la Santé et de l'Agriculture soient concrétisés dans le texte présenté au conseil des ministres", a indiqué le secrétaire général du SNEVL, Laurent Perrin qui poursuit :
"Il s'agit de montrer notre vigilance, on a déjà été échaudés et on préfère maintenir notre mobilisation"
Le cœur du débat réside dans l'utilisation d'antibiotiques par les vétérinaires. Des antibiotiques qui peuvent également être utilisés en médecine humaine et ainsi entrainer des résistances chez l'homme. La réunion de lundi "a permis de poser les bases d'un engagement de la profession vétérinaire pour réduire le recours aux antibiotiques critiques, dont la maîtrise est impérative", ont expliqué les ministres.
Dans le projet de loi, la mesure initialement élaborée sera remplacée par un "objectif chiffré de réduction de la consommation d'antibiotiques critiques". Un plan qui existe déjà rétorque la profession. "Le plan Écoantibio a d'ores et déjà permis de réduire le recours aux antibiotiques de 40% en 5 ans", expliquent-ils.





Alstom va supprimer 1.300 emplois

Par Les Echos

 

Le groupe industriel français Alstom annonce ce mercredi une « accélération » de ses économies avec l’objectif d’atteindre 1,5 milliard de réductions de coûts d’ici avril 2016. Il annonce aussi un plan de cession de 1 à 2 milliards d’euros d’ici à fin 2014 et la suppression de 1.300 postes, « essentiellement en Europe ».

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Patrick Kron, le PDG d’Alstom, vise 1,5 milliards d’euros d’économie à l’horizon d’avril 2016 - Reuters
 

Confronté à un environnement morose et à une chute de ses commandes (-22 % à fin septembre), Alstom a décidé d’accentuer ses efforts d’économie de coûts. A l’occasion de la présentation de ses résultats du premier semestre de son exercice décalé, le groupe a en effet annoncé une accélération «  de son plan d’économies. Celui-ci vise désormais de réaliser quelque 1,5 miliards d’euros d ’économies d’ici à avril 2016. Dans ce cadre, a-t-il précisé, ses charges de restructuration devraient représenter entre 150 et 200 millions d’euros par an.
Mesure la plus spectaculaire sans doute de ce nouvel effort d’économies, Patrick Kron, le patron d’Alstom a annoncé en début de matinée la suppression de 1.500 postes. Il s’agira de postes qui sont situés « essentiellement en Europe » a précisé Patrick Kron. Fin 2012, le groupe comptait environ 93.000 collaborateurs dans une centaine de pays et sur ce total, 59 % étaient en poste en Europe. Ce sont donc un peu plus de 1,6 % des effectifs qui sont menacés.
Le plan d’économies annoncé intègre également un plan de cession d’actifs non stratégiques de 1 à 2 milliards d’euros d’ici fin 2014 avec notamment la vente envisagée d’une participation minoritaire dans sa branche transport. « Afin d’accroître la flexibilité financière et de renforcer la mobilité stratégique tant pour le groupe que pour Alstom Transport, Alstom va étudier la vente d’une participation minoritaire dans Alstom Transport à des partenaires industriels ou des investisseurs financiers » explique le communiqué du groupe.

Scénarion de coissance faible

Alstom justifie ce « plan d’action global » par un « scénario de faible croissance » qui se matérialise sur ses marchés avec notamment « une croissance de certains marchés (qui) se révèle plus faible qu’anticipé il y a 18 mois ».
Dans une interview accordée aux Echos en septembre dernier, Patrick Kron, le PDG d’Alstom, avait sans en dévoiler le détail, expliqué sa stratégie. Et notamment mis en avant le fait que l’on « peut réduire les coûts sans se replier ».

Des résultats meilleurs qu’attendus

L’annonce de cette accélération du plan d’économies du groupe intervient alors même qu’Alstom a présenté ce mercredi des résultats qui s’avèrent meilleurs que ceux anticipés par les analyses. Au cours de son premier semestre décalé (mars-septembre), le constructeur de centrales, d’équipements électriques et de matériel ferroviaire a ainsi vu son bénéfice net reculer de 3% à 375 millions d’euros, tandis que le chiffre d’affaires est resté stable à 9,73 milliards.
Les analystes interrogés par Thomson Reuters I/B/E/S, attendaient en moyenne un résultat net de 352 millions d’euros et un chiffre d’affaires de 9.593 millions.



 
 
FagorBrandt: journée cruciale pour les salariés avec la réunion du CCE
 
 

De Sylvie HUSSON (AFP)

Paris — Le fabricant d'électroménager FagorBrandt pourrait annoncer mercredi en Comité central d'entreprise (CCE) l'état de cessation de paiement de cette entreprise de 1.800 salariés, au savoir-faire reconnu mais aux finances exsangues.
Pour les syndicats, qui ont demandé ensemble lundi "l'aide" de l'Etat, l'entreprise est "viable" et l'urgence est "de redémarrer au plus tôt" les usines à l'arrêt depuis la mi-octobre, faute de pouvoir payer les fournisseurs.
A Vendôme (Loir-et-Cher, 221 salariés), où plus de 300 personnes ont manifesté mardi pour le maintien des emplois, comme sur les trois autres sites industriels de La Roche-sur-Yon (Vendée, 339 salariés), Aizenay (Vendée, 106 salariés) et Orléans (Loiret, 523 salariés), les ouvriers sont au chômage technique.
La filiale française du groupe espagnol Fagor, cinquième fabricant européen d'électroménager, compte aussi 342 salariés au siège à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), 235 à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise), centre du service après-vente, et 40 à Lyon dans une unité de recherche et développement.
Selon la direction, le Comité central d'entreprise extraordinaire prévu à partir de 10H00 au siège fera le point sur l'état des finances et les mesures à prendre.
Dans la foulée du CCE, les dirigeants feront une communication aux salariés puis seront reçus par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. Celui-ci a appelé les parties concernées "à tout faire pour préserver l'outil industriel". "FagorBrandt, qui dispose de 14% du marché de l'électroménager en France, a un avenir", a-t-il assuré devant l'Assemblée nationale.
Jeudi, le ministre rencontrera à Bercy les élus locaux et régionaux, qui désireux de tourner la page de Fagor misent sur une réindustrialisation avec l'aide de l'Etat.
L'"aide de l'Etat" attendue par syndicats et élus
Lundi, son cabinet avait reçu l'ensemble des syndicats, sans aucun engagement ferme. Le gouvernement "attend" le CCE, ont rapporté les syndicats à l'issue de l'entrevue.
Pour Philippe Breger (CGT), "couper les ponts avec l'Espagne" et se tourner vers l'Etat est "la seule solution". Si l'Etat n'intervient pas, prévenait-il à la veille du CCE, "les conséquences seront dramatiques: on préfère brûler l'usine que laisser partir l'outil de travail".
Seul un accord in extremis avec les créanciers permettrait d'éviter la cessation de paiement, confiait mardi soir la direction. Selon des syndicats, 30 à 40 millions d'euros sont nécessaires à court terme mais les dettes de FagorBrandt s'élèvent selon eux à 250 millions d'euros.
Les jours de FagorBrandt sont comptés depuis que la coopérative basque Mondragon a renoncé, il y a une semaine, à sauver le groupe (5.700 emplois en Espagne, France, Pologne, Maroc et Chine). En pré-dépôt de bilan depuis le 16 octobre, Fagor est asphyxié par une dette de 800 millions d'euros.
Dans la foulée, la filiale polonaise a été la première à déposer le bilan.
Le même sort semble attendre FagorBrandt. "On voit mal quel autre scénario pourrait se dessiner", commentait mardi une source proche de l'entreprise.
Si elle se déclare en cessation de paiement, l'entreprise aura 45 jours pour demander l'ouverture d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire, ou bien demander une conciliation avec ses créanciers.
Dans la première hypothèse, "il y aura des candidats à la reprise. Tous les gros opérateurs sont à l'affût car le groupe a de belles marques et une part de marché importante", analyse Patrick Colnot, du cabinet Secafi, qui accompagne les organisations syndicales.
Avec Brandt, Vedette, Sauter, De Dietrich, "le groupe a une carte à jouer sur le moyen et haut de gamme", notamment "dans les appareils encastrables, la force du groupe" et "un marché en croissance", note l'expert.
Mais la "crainte" est forte que des repreneurs "intéressés seulement par la part de marché proposent des scénarios destructeurs d'emploi en France", en rachetant les marques pour produire ailleurs, souligne M. Colnot.
Côté syndical, l'inquiétude est grande. "Il faut un vrai projet de relance qui préserve les emplois. On attend depuis deux ans un plan stratégique", explique Christian Legay (CFE-CGC). "Les gens de FagorBrandt ont un savoir-faire et ne demandent qu'à travailler, assure-t-il, c'est là-dessus qu'on se battra".
 
 

Le groupe FagorBrandt dépose le bilan

 
Par

La filiale française du fabricant d'électroménager, qui emploie 1 800 personnes, demande sa mise en redressement judiciaire.

Le fabricant d’électroménager FagorBrandt, filiale française du groupe espagnol Fagor, qui emploie 1 800 salariés, dépose son bilan et demande sa mise en redressement judiciaire, a annoncé mardi la direction à l’issue d’un Comité central d’entreprise (CCE).
«FagorBrandt a annoncé son intention de déposer une cessation des paiements avec placement de l’entreprise sous protection judiciaire», a déclaré à l’AFP Thierry Léonard, directeur général de FagorBrandt, précisant que la demande sera déposée d’ici à jeudi soir au tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine).





SBF 120 : la radiographie des rémunérations des patrons


 

A 2,84 millions d'euros, la rémunération totale moyenne d'un président exécutif a progressé de 2,4 %.
Trois dirigeants gagnent plus que 240 SMIC, soit 4,7 millions d'euros.


SBF 120 : la radiographie des rémunérations des patrons
 

Ce sont les toutes dernières rémunérations des dirigeants sur lesquelles les actionnaires n'auront pu se prononcer. Car, ce matin, pour la première fois depuis l'instauration du code Afep-Medef révisé en juin, Pernod Ricard - pour cause d'exercice décalé clos au 30 juin - va inaugurer la fameuse règle du « say on pay », en soumettant au vote de l'assemblée générale les résolutions sur les éléments de rémunération.
Pour la troisième année d'affilée, la rémunération moyenne totale des dirigeants exécutifs des 120 plus grandes sociétés cotées augmente. Elle progresse de 2,4 % en valeur absolue et de 6,3 % retraité des indemnités de départ, à 2,839 millions d'euros. « Les dirigeants du CAC 40 ont toutefois fait preuve de modération dans un contexte de campagne présidentielle et de pression fiscale ou réglementaire. Leur rémunération moyenne passe, elle, sous la barre des 4 millions d'euros, à 3,968 millions, en repli de 6,3 % », remarque le cabinet de conseil en vote. Trois dirigeants dépassent, comme en 2011, la rémunération considérée par Proxinvest comme maximum socialement acceptable de 240 SMIC, soit actuellement 4,7 millions d'euros. Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, est cette année en tête du classement, avec une rémunération totale de 14,9 millions (+ 36 %). Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan, reste deuxième, à 13,4 millions.

Hausse des fixes et des bonus

Le cabinet s'interroge aussi sur le lien avec la performance de moyen-long terme. Il souligne que, alors que les bénéfices nets cumulés des principales entreprises cotées ont reculé de 27 % en un an, la rémunération variable annuelle moyenne des dirigeants concernés n'a pas bougé au sein du CAC 40, et a même augmenté de 5 % pour les 80 patrons.
Parmi les rémunérations remarquées par Proxinvest, celle de Maurice Lévy. Le président du directoire de Publicis n'a pas touché de rémunération fixe, simplement un variable en 2012. Quant à Georges Plassat, PDG de Carrefour, il a reçu le cinquième fixe le plus élevé du SBF 120 (1,5 million d'euros), ex aequo avec celui du patron de Total. Un montant supérieur à celui de Lars Olofsson (1,35 million). La plus forte hausse de l'exercice 2012 revient à Daniel Julien, PDG de Teleperformance, qui a gagné 27 % de plus qu'en 2011 (ou 17 % en dollars).
Autre point notable, la forte évolution de la structure de la rémunération. Au sein du CAC 40, la part des fixes et des bonus a beaucoup augmenté, passant de 36,7 % à 59,3 %, tandis que celle des options a été divisée par 6,3. Pour le SBF 80, c'est différent. La part salariale est plus constante, alors que la part actionnariale (options, actions ou instruments indexés sur les actions) est sensiblement plus significative que pour le CAC. Au sein du SBF 120, malgré tout, les variables pluriannuels ont remplacé des plans actionnariaux. Une influence venue du monde bancaire. 14 sociétés proposent des bonus différés et pluriannuels contre 8 en 2011.


À noter
La rémunération totale comprend la part salariale (fixe, variable et autres), et la part actionnariale (stock-options, actions gratuites et instruments hybrides valorisés à la date d'attribution), mais pas le coût des régimes de retraite supplémentaires.

 
 
 
 
 

SOCIETE

Insultes contre Taubira : "Une attaque au cœur de la République"



Comparée à un singe, traitée de "guenon", la ministre s'étonne qu'aucune voix ne se soit levée pour pointer le danger que font peser ces attaques racistes sur la cohésion sociale.




Christiane Taubira s'étonne dans une interview publiée mercredi 5 novembre dans "Libération" qu'aucune "belle et haute voix (ne) se soit levée" pour pointer le danger pour "la cohésion sociale" que constituent les attaques racistes dont elle a été victime.
Comparée à un singe sur la page Facebook d'une candidate Front National, exclue depuis, et traitée de "guenon" par des enfants lors d'une manifestation contre le mariage homosexuel, la ministre de la Justice estime que "ces attaques racistes sont une attaque au coeur de la République".
Tout en soulignant avoir "eu beaucoup de messages de soutien", elle assure que "le sujet, ce n'est pas ma personne".
Est-on encore capable de réagir lorsque la société est ébranlée sur ces fondations ? Les réactions n'ont pas été à la mesure. (...) Ce sont des analyses, pas une alerte, dans le sens où des consciences dans la société française pourraient dire: 'Attention, ce n'est pas périphérique, c'est une alarme'. Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'il n'y a pas eu de belle et haute voix qui se soit levée pour alerter sur la dérive de la société française".
"C'est la cohésion sociale qui est mise à bas, l'histoire d'une nation qui est mise en cause", poursuit-elle, jugeant qu'il "s'agit très clairement d'inhibitions qui disparaissent, de digues qui tombent".

"Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit"

"Je me ramasse depuis longtemps du 'macaque', du 'Y a bon Banania'", poursuit la garde des Sceaux, tout en indiquant avoir dit à son cabinet "qu'on avait autre chose faire" que porter plainte.
"La réponse judiciaire est indispensable", dit toutefois la ministre, "il faut rappeler que le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit". "Mais elle ne suffit pas: on ne peut pas demander à la seule justice de réparer les pathologies profondes qui minent la démocratie".
"Des millions de personnes sont mises en cause quand on me traite de guenon. Des millions de gamines savent qu'on peut les traiter de guenons dans les cours de récréation!"
Saisi par le Défenseur des droits, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après les propos de l'ex-candidate FN. Le FN a porté plainte contre Christiane Taubira devant la Cour de justice de la République pour avoir répliqué que la pensée du FN "c'est les Noirs dans les branches des arbres, les Arabes à la mer, les homosexuels dans la Seine, les Juifs au four".

"Marine Le Pen fait semblant d'être présentable"

Dans l'interview à "Libération", Christiane Taubira juge que cette dérive procède "d'un long glissement... Périodiquement, et encore sous le dernier quinquennat, on a construit un ennemi intérieur. Ceux qui sont incapables de tracer un horizon passent leur temps à dire au peuple français qu'il est envahi, assiégé, en danger."
Interrogée pour savoir si "l'institutionnalisation" du FN a favorisé cette montée, la ministre répond "incontestablement". "Même si Marine Le Pen fait semblant d'être présentable, les Français savent ce que représente son parti - et son idéologie, qu'elle n'a d'ailleurs jamais reniée," dit-elle.
"Lorsqu'on regarde les chiffres de l'immigration, il faut arrêter d'en faire un feuilleton quotidien! En quoi l'immigration est-elle un problème? En quoi met-elle en danger la société française ?
Interrogée sur les polémiques autour des Roms, Christiane Taubira regrette que "ça (fasse) un an qu'on débat là-dessus pratiquement tous les jours! On continue à dire aux Français : 'Vous êtes 67 millions, mais continuez à mettre votre bouclier sur vos têtes parce que vous êtes assiégés' au lieu de généraliser des réponses efficaces. La parole politique doit être plus claire, plus déterminée, plus ancrée historiquement et plus projetée dans l'avenir".




 

Valls annonce 10 000 régularisations de plus grâce aux nouveaux critères

Fabrice TASSEL
Avec la circulaire de novembre 2012, ce sont au total 46 000 sans-papiers qui devraient être régularisés fin 2013. Un bilan assez proche de celui du gouvernement Sarkozy.

Manuel Valls lors d'une visite à Bezons (Val-d'Oise), le 4 novembre.Il n’y aura pas bouleversement majeur en matière de régularisation de sans-papiers. Le ministre de l’Intérieur a expliqué hier soir à l’Assemblée qu’environ 10 000 personnes supplémentaires vont être régularisées grâce aux nouveaux critères fixés par la circulaire du 28 novembre 2012. Au total, ce sont donc aux alentours de 46 000 immigrés en situation irrégulière qui vont être régularisés. En 2012, dernière année de la gestion sarkozyste, ils étaient environ 36 000. «Nous assumons que cette circulaire est exigeante. Il n’y aura pas de grand soir», avait confié le ministre de l’Intérieur peu avant la publication des critères.
Ce bilan, que les associations de défense des sans-papiers ne vont pas manquer de critiquer et que la place Beauvau va présenter comme une avancée (chacun est dans son rôle) est tout sauf une surprise. Pendant la campagne présidentielle, François Hollande s’était bien gardé de formuler la moindre promesse en matière de régularisation. Il était acquis dès ce moment que le président marquerait une rupture avec les vagues de 1981, après l’élection de François Mitterrand (130 000 régularisations), et de 1997, sous le gouvernement Jospin (80 000 personnes régularisées, surtout des conjoints d’étrangers en situation régulière et des étrangers malades). Manuel Valls s’inscrit plutôt dans la lignée de Nicolas Sarkozy qui, en 2006, avait permis de façon exceptionnelle à environ 7 000 parents et enfants scolarisés d’obtenir des papiers.

Mauvaise volonté des employeurs

Pour mémoire, les critères fixés en novembre 2012 visaient trois populations différentes. Concernant les familles, la régularisation devenait possible pour celles justifiant d’une présence sur le territoire d’au moins cinq ans et ayant un enfant scolarisé depuis au moins trois ans (on se souvient que les parents de Léonarda Dibrani auraient pu rentrer dans ce cadre à quatre mois près). Un progrès notable tenait à la possibilité pour deux parents en situation irrégulière de déposer un dossier; jusqu’ici, il fallait qu’un des deux parents au moins soit en règle. La circulaire prévoit aussi d’accorder aux jeunes majeurs de 18 ans un titre de séjour s’ils peuvent prouver deux années de scolarisation «assidue et sérieuse» en France (dans une première version, trois ans étaient exigés), et s’ils sont arrivés en France avant leurs 16 ans. Il s’agit d’une avancée, car, auparavant, seuls les jeunes arrivés en France avant leurs 13 ans étaient régularisables.
Pour la troisième population visée, les travailleurs sans papiers (souvent célibataires), la circulaire définit trois possibilités : soit l’étranger a cinq ans de présence sur le territoire et huit mois de travail sur les deux dernières années (ou trente mois sur cinq années) ; soit trois ans de présence et deux ans de travail ; soit sept ans de présence et douze mois de travail au cours des trois dernières années. Les travailleurs pourront, et c’est une amélioration, changer de patron - contrairement à aujourd’hui - et présenter des justificatifs de différents employeurs en vue de leur régularisation. Enfin, pour la première fois, Algériens et Tunisiens, dont le droit au séjour obéit à des règles spécifiques, ont été intégrés au dispositif.
Concernant les travailleurs célibataires sans papiers, qui représentent la grande majorité des postulants à la régularisation, un écueil majeur bloque très fréquemment tout espoir: la bonne volonté des employeurs. Ou plutôt la mauvaise, car très rares sont les patrons qui acceptent d’accompagner leur salarié (qu’ils considèrent plutôt comme jetable) dans ses démarches, de remplir un dossier administratif qui passe au peigne fin l’état de l’entreprise (l’état des cotisations, par exemple, rarement en règle). Au final de nombreux salariés sans papiers échouent, faute du soutien de leur patron. La crise a, par ailleurs, été utilisée comme un argument très «pratique» par de nombreux patrons.

Moins d’expulsions

La stabilité avec le précédent gouvernement est donc le principal enseignement en matière de régularisations, alors qu’en matière d’expulsions le bilan devrait être plus faible en cette première année de gestion par Manuel Valls que sous Claude Guéant (entre 20 et 25 000 contre 38 000 en 2012): cette baisse s’explique surtout par la fin de l’aide au retour volontaire pour les Roms (une somme d’argent les incitant à rentrer dans leur pays d’origine) décidée par Valls et qui a mécaniquement entraîné une baisse des arrivées, et donc des expulsions. Sans ce nouveau dispositif le bilan des reconduites à la frontière serait, là aussi, proche de celui du gouvernement de Nicolas Sarkozy.





L'Internet des objets, big bang annoncé



Equipés d'une puce ou d'un capteur, tous les objets qui nous entourent ont vocation à être connectés et à produire des données. Sous la pression de cette nouvelle vague, l'industrie traditionnelle devra se réinventer.


Usages innovants et design attractif : les objets connectés constituent un véritable enjeu de compétitivité. Ici, le thermostat connecté de Netatmo, designé par Philippe Starck, permet de contrôler son chauffage à distance. - Photo Netatmo
 

Vous êtes diabétique et vous n'avez pas pris vos médicaments ; vous avez mal au dos le matin quand vous vous levez sans savoir pourquoi ; vous êtes au bord de la crise de nerfs avec votre voiture tant il est difficile de se garer... Rassurez-vous ! Tout cela ne sera bientôt plus une préoccupation grâce aux objets connectés : votre pilulier enverra un SMS sur votre smartphone pour vous dire de prendre vos gélules, votre matelas analysera votre sommeil et vous prodiguera des conseils. Enfin, les places de stationnement disponibles à proximité apparaîtront sur votre mobile... De fait, il va falloir s'habituer à ce que les objets communiquent avec nous, et entre eux.
Après les réseaux sociaux qui ont bouleversé les relations entre les personnes, l'Internet des objets représente une nouvelle étape de la numérisation du monde. Une vraie révolution en marche. Le glissement sémantique qui s'est opéré chez les acteurs de ce changement en dit long sur l'immensité du champ concerné : on est passé de l'« Internet of Things » (IoT) à l'« Internet of Everything ». En clair, tous les secteurs d'activité seront touchés.
En France, les pouvoirs publics y voient déjà un gisement de croissance de ce début du XXIe siècle. Les objets connectés font ainsi partie des 34 projets d'avenir sélectionnés par François Hollande afin de relancer l'industrie française. Ils représentent une brique essentielle de plusieurs des 7 ambitions stratégiques retenues pour la France de 2030 par Anne Lauvergeon, l'ex-patronne d'Areva. « On a raté le tournant des portables et des tablettes. On a là une opportunité de se positionner ! » s'enflamme-t-elle.
Les projections qui circulent sont d'ailleurs euphoriques. En 2020, le nombre d'objets connectés pourrait atteindre 80 milliards dans le monde, selon l'Idate, think tank spécialisé dans l'économie numérique... D'après l'américain Cisco, qui vient d'organiser un forum à Barcelone pour évangéliser l'industrie, l'enjeu économique s'élèverait à pas moins de 14.400 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie ! Un chiffre additionnant création de services nouveaux, gains de productivité, etc. De quoi faire rêver...
« Il n'y a pas à proprement parler de marché de l'objet connecté », précise cependant Rafi Haladjian, pionnier du secteur avec le lapin communicant, Nabaztag, et PDG de Sen.se. Simplement, équipés d'une puce ou d'un capteur, tous les objets traditionnels ont vocation à être connectés et à produire des données qui génèrent de l'information. Un terreau fertile pour la création de services nouveaux que l'on ne soupçonne même pas, et donc de valeur... Et aujourd'hui, on en est encore au démarrage...
Dans l'univers professionnel, la communication de « machine à machine » est certes depuis longtemps une réalité. Dans l'industrie, il est courant que les machines sonnent l'alerte afin que des équipes de maintenance interviennent.

Faciliter la vie quotidienne et faire baisser vos factures

En revanche, à ce stade, le marché grand public reste, lui, encore embryonnaire. Mais les premiers champs d'application sont identifiés. La maison, d'abord, sera remplie de meubles et d'appareils intelligents. Du matelas à l'électroménager en passant par le chauffage. Toutes ces innovations faciliteront votre vie quotidienne ou diminueront vos factures, d'énergie en particulier. Ainsi, le thermostat réglera la température de votre appartement en fonction de vos habitudes et de votre présence ! Le compteur d'électricité communicant vous permettra de suivre votre consommation...
Le domaine du bien-être est lui aussi prometteur. L'offre d'objets permettant de suivre sa courbe de poids, sa tension ou le nombre de pas quotidiens effectués foisonne déjà, assortie pour ceux qui le souhaitent de conseils, de coaching...
La santé ouvre des perspectives encore plus importantes : car les nouvelles applications permettront au médecin de récupérer les données des patients (poids, tension) sur plusieurs mois, ce qui facilitera le diagnostic ou la prévention. Enfin, la ville du futur sera elle aussi intelligente, des bâtiments aux transports. Un impératif pour diminuer la consommation énergétique, la circulation des voitures, la pollution etc., et donc les coûts de la collectivité. Boulevard Victor-Hugo à Nice, Cisco expérimente déjà des poubelles qui préviennent les agents de la ville lorsqu'elles sont pleines, la régulation de l'éclairage en fonction du passage...
Cette nouvelle façon de concevoir les objets implique pléthore d'acteurs. Les fabricants de semi-conducteurs (Intel, STMicroelectronics...) et de cartes à puce (Gemalto), les fournisseurs de capteurs, les équipementiers de réseaux (Cisco, Ericsson). Les opérateurs télécoms estiment également avoir une carte à jouer. « Nous avons le savoir-faire pour agréger les données via notre réseau et nos "data centers", les traiter via le "big et fast data" et les rendre accessibles via le cloud », indique Luc Bretones, directeur du Technocentre d'Orange.
Surfant sur un secteur en vogue, de nouveaux acteurs émergent. Les Etats-Unis, précurseurs, comptent déjà quelques poids lourds. Ainsi, Nest, fondé par Tony Fadell, l'un des concepteurs de l'iPod d'Apple, a été valorisé 800 millions de dollars lors d'une augmentation de capital en janvier 2013, avec, à l'époque, un seul produit commercialisé : un thermostat intelligent. De son côté, Fitbit, spécialisé dans le fitness, a été évalué à 300 millions de dollars en mars.
La France a elle aussi ses sociétés phares, qui grandissent avec des levées de fonds et jouent la carte de l'international. Parmi les éditeurs d'applications, les Withings (pèse-personne, tensiomètres...), Netatmo (stations météo, thermostat connecté), Parrot (sonde pour le jardin), MyFox (alarme connectée)... Côté technologie, Sigfox a déployé un réseau bas débit sur toute la France « suffisant pour transmettre les données des objets connectés mais au coût beaucoup moins élevé », selon Thomas Nicholls, « IoT évangelist » de la société.
L'optimisme des investisseurs se nourrit de plusieurs facteurs : la projection d'une très forte croissance du marché, la miniaturisation accélérée des composants accompagnée d'une chute des prix et surtout l'apparition de géants mondiaux capables de distribuer immédiatement et massivement les produits. « C'est un élément fondamental : grâce à l'e-commerce et à des acteurs comme Amazon et Apple, les produits peuvent acquérir rapidement une visibilité », analyse Guillaume Meulle chez Iris Capital, entré au capital de Netatmo. « La valeur ajoutée de ces entreprises est d'imaginer des usages innovants et un design attractif », renchérit Jean d'Arthuys, directeur de bpifrance également actionnaire de la société ainsi que de Withings. Netatmo s'est ainsi offert la signature de Philippe Starck pour son thermostat... « La clef sera le marketing et il faudra investir beaucoup d'argent », ajoute Pascal Cagni, l'ancien patron d'Apple Europe, qui a participé en juin à la levée de fonds de la start-up.
Sous la pression de cette nouvelle vague, l'industrie traditionnelle devra se réinventer. « Pour elle, c'est un vrai enjeu de compétitivité. Les objets connectés constituent à la fois un gisement d'innovations, de créativité et de productivité », observe Eric Greffier, directeur business solutions et expertise chez Cisco France. Depuis longtemps, les constructeurs automobiles planchent sur la voiture communicante. Pour le fabricant d'électroménager SEB, cette révolution représente même « une opportunité ». « Mais, souligne Bertrand Neuschwander directeur général adjoint activités, pour séduire le consommateur, il faudra ajouter d'autres plus-values au service que le simple pilotage à distance. »
Pour ces industriels, cette transformation du marché représente toutefois un saut culturel. Jusqu'ici, le coeur de leur métier consistait en effet à fabriquer des objets, voire en assurer le service après-vente. L'Internet des objets va exiger d'autres compétences car ils devront aussi gérer la masse d'informations générées par l'objet, une fois vendu au client. En clair, « c'est à partir du moment où le produit sortira de l'usine que la relation avec le consommateur commencera », résume Rafi Haladjian. Dans la plupart des entreprises, ce changement de paradigme suscite une appréhension. A la différence de sociétés comme Nike, acteur de la première heure avec son bracelet connecté...

La protection des données devient un sport acrobatique

L'explosion prévisible des appareils connectés pose toutefois plusieurs problèmes. Sur le plan technique d'abord. Pour donner une identité Internet aux appareils, il va falloir déployer le protocole IPv6, qui permettra de créer un nombre quasi illimité d'adresses. Un facteur « incontournable du développement harmonieux de l'Internet des objets à long terme », relève Luc Bretones.
Par ailleurs, assurer la sécurité du réseau sera un enjeu majeur compte tenu des volumes gigantesques de données en circulation - dont certaines sensibles. « Il y a un risque que des données puissent être changées par des acteurs extérieurs », souligne Benoît Jouffrey, vice-président de la branche machine-to-machine de Gemalto. Et pour sécuriser les citoyens tout en accélérant le développement de l'Internet des objets, « la création d'une norme européenne sera un des éléments clefs ».
Enfin, dans ce monde relié à Internet, la protection des données personnelles va devenir une mission acrobatique. « L'objet connecté peut être Big Brother », glisse un expert qui prend le cas du compteur électrique intelligent : « Par son biais, on peut savoir quels sont les appareils branchés dans votre appartement, si vous êtes chez vous, ce que vous faites », explique-t-il. Aux Pays-Bas, une telle intrusion a été rejetée par les citoyens, qui ont obtenu que ces compteurs soient installés sur la base du volontariat. Dans l'Hexagone, la CNIL cherche à établir un cadre pour protéger le consommateur d'une exploitation abusive de ses données personnelles. Mais ce chantier, très vaste, reste à défricher.
Pour autant, la France ne veut pas rater cette bataille, convaincue d'avoir des atouts. « Notre force, ce sont nos ingénieurs très bien formés, nos designers », insiste Anne-Sophie Bordry, ancienne de Facebook qui a créé une association dédiée aux objets connectés. Et si ces objets sont souvent fabriqués en Chine, les bureaux d'études, le marketing sont installés dans l'Hexagone. Signe de l'intérêt des pouvoirs publics, les prises de participation de la BPI au capital de plusieurs start-up. Reste à voir s'ils sauront se montrer un allié de cette transformation en favorisant son utilisation. Par exemple dans la santé, où les objets connectés pourraient s'avérer un outil précieux des politiques de prévention et de maintien des personnes âgées à domicile, avec pour la Sécurité sociale des gisements d'économies substantielles...
Nathalie Silbert


Les points à retenir
Demain les objets les plus quotidiens seront connectés à Internet, ce qui leur permettra de communiquer avec nous et entre eux.
Cette évolution des objets a donné naissance des deux côtés de l'Atlantique à une kyrielle de start-up, jouant la carte de l'international.
Les acteurs de l'industrie traditionnelle vont devoir se réinventer. Car, en plus de leur métier actuel, ils devront gérer les informations générées par l'objet, une fois vendu au client.





Japon: des grands restaurants passent à table après avoir enjolivé leurs menus
 
 

De Karyn POUPEE (AFP)



 
Tokyo — Les crevettes n'étaient pas impériales mais tigrées, la viande de b?uf pas naturelle: plusieurs grandes enseignes de restauration du Japon ont avoué avoir servi des mets constitués d'ingrédients différents de ceux du menu, des petits arrangements qui affadissent la légendaire qualité de service japonaise.
Le scandale prend chaque jour un peu plus d'ampleur depuis que le groupe d?hôtellerie Hankyu Hanshin d'Osaka a reconnu en octobre de telles tromperies sur la marchandise.
Le patron a démissionné après que 23 restaurants et salles de banquet de 8 hôtels du groupe ont avoué des "erreurs" de dénomination concernant 47 produits. Il s'agissait le plus souvent d'afficher un ingrédient de luxe tout en cuisinant avec une denrée bon marché.
Depuis, tous les groupes se mettent à table.
"Si les produits utilisés s'avèrent à chaque fois moins chers que ceux présentés, on peut soupçonner des mensonges intentionnels", souligne un professeur de l'Université Toyo, Satoru Matsubara.
Mercredi, le groupe de grands magasins Mitsukoshi-Isetan a soudainement convoqué la presse pour confesser ses fautes avant de courir le risque d'être dénoncé: 52 irrégularités dans les menus de 14 restaurants, particulièrement au sujet de crevettes et de biftecks. Le chiffre d'affaires en partie indu s'élève à 300 millions de yens (2,3 millions d'euros).
Mardi, ce sont les enseignes Takashimaya et le groupe Tokyu Hotels qui étaient passés aux aveux.
Les grands magasins Takashimaya, fréquentés par une clientèle plutôt aisée, ont reconnu des différences concernant pas moins de 62 ingrédients des menus de dix de leurs enseignes de restauration et de traiteur, et ce depuis parfois près d'une décennie.
Au total la cachotterie a touché quelque 180.000 portions servies entre 2004 et 2013, pour des recettes de 300 millions de yens.
La boutique sous licence Fauchon d'un grand magasin du quartier de Nihombashi à Tokyo, gérée par Takashimaya, le partenaire nippon du traiteur français depuis 40 ans, a reconnu avoir vendu de la terrine de "kuruma ebi" (crevette impériale) qui était en fait confectionnée avec des "black tigers", des crevettes géantes tigrées moins chères.
Ecart entre réalité et affichage
Cet "écart entre la réalité et l'affichage" durait depuis 2006 et personne ne s'en est rendu compte avant que Takashimaya ne diligente une enquête interne le mois dernier.
"Le prix des crevettes impériales était très élevé et nous avons décidé d'opter pour les crevettes tigrées, mais nous avons omis de corriger l'appellation sur l'étiquette", a expliqué un dirigeant du groupe, Yutaka Masuyama, lors d'une conférence de presse.
Ce même problème de crevettes a également touché des plateaux spéciaux vendus 40.000 yens (300 euros) sur commande pour les fêtes de fin d'année par différents grands magasins, avec là encore la marque Fauchon.
Autre découverte: des jus d'orange et de pamplemousse dit "frais" servis pour 840 yens (6,3 euros) dans "Le Café de Joël Robuchon" du même Takashimaya de Nihonbashi étaient en fait de la boisson "100% fruits" en pack. Takashimaya a aussi reconnu que du "steak" proposé dans plusieurs restaurants de l'enseigne provenaient de bovins engraissés artificiellement.
Crevettes et boeuf sont aussi sur le gril chez Tokyu qui a avoué des erreurs dans une vingtaine de restaurants et espaces de réception sur les 185 hôtels gérés par le groupe.
Les dirigeants de Takashimaya et Tokyu comme tous les autres se sont prosternés devant les caméras pour présenter leurs excuses et se sont engagés à rembourser les clients mécontents, mais ces bourdes font les choux gras des médias qui montrent des consommateurs forcément "dégoûtés par de tels agissements".
Interrogé sur ces abus, le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, a jugé "extrêmement regrettable que la confiance des clients soit perdue du fait de ces erreurs" et souhaité que l'agence de la consommation contrôle strictement l'application de la loi sur l'étiquetage qui a été selon lui trop "prise à la légère".
Cette affaire tombe mal alors que le Japon veut promouvoir au-delà de ses frontières sa gastronomie ainsi que la qualité et la sûreté des ingrédients japonais, déjà mises à mal par les répercussions de l'accident atomique de Fukushima.





Bordeaux : des affiches extrémistes placardées sur les murs du planning familial

Les affiches sont signées Printemps français et Action française. L'établissement a porté plainte pour dégradations et menaces de mort


Des affiches d'extrême droite ont été collées sur la façade du bâtiment.

Des affiches d'extrême droite ont été collées sur la façade du bâtiment. (Cottereau Fabien)


A Bordeaux, avenue Thiers, le planning familial de la Gironde a découvert, ce mercredi matin, que des affiches avaient été placardées sur toute la façade de l'immeuble. "Nos enfants ne sont pas des cobayes" "Non aux nouveaux rythmes scolaires" "On n'est pas dupes : le Roi rendra les Français à la France !" Ainsi qu'une tête de mort associée au mot Gender (genre). Les affiches sont signées Printemps français et Action française.
Le planning familial a porté plainte pour dégradations et menaces de mort. La police est intervenue ce mercredi matin afin de constater la situation sur place. "C'est la première fois en cinquante ans d'existence que nous sommes clairement ciblés, a déclaré Nicole Blet, présidente du planning à Bordeaux. Il est clair que notre engagement autour de la lutte contre les inégalités hommes-femmes est remis en question par ces groupuscules puisque, pour eux, cela remet en question la société. Telle qu'ils la conçoivent. Oui, il s'agit d'une régression inquiétante."
Le planning familial, est situé depuis le mois d'avril au 334 de l'avenue Thiers à Bordeaux-Bastide.





DIVERS

Elle court le marathon de New York à 86 ans, meurt le lendemain

AFP
Des coureurs du marathon de New York le 3 novembre 2013
Une Américaine, qui avait été dimanche la plus âgée à courir le célèbre marathon de New York, est morte lundi à 86 ans.
Joy Johnson, de San Jose en Californie, avait mis un peu moins de 8 heures pour parcourir les 42,195 km de la course qui traverse les cinq arrondissements de New York.
Autour du 32e kilomètre, elle avait trébuché et s’était cogné la tête mais avait continué à courir.
Après avoir terminé le marathon, elle s’est rendu sous une des tentes médicalisées, mais en dépit de l’insistance du personnel médical, a refusé d’aller à l’hôpital.
«Elle ne courait pas pour faire de la compétition, elle courait parce qu’elle aimait ça», a raconté à l’AFP sa plus jeune fille Diana Boydston, jointe par téléphone. «Elle était vraiment incroyable».
Joy Johnson, qui aurait eu 87 ans le jour de Noël, était professeur d’éducation physique et avait entraîné des équipes de sport pendant de nombreuses années. Elle n’avait commencé à courir qu’à la retraite.
Dimanche marquait la 25e fois consécutive où elle terminait le marathon de New York. Elle avait fait son meilleur temps en 1991, en un peu moins de 4 heures. Elle avait remporté la course six fois dans sa catégorie d’âge.
«C’était une femme qui avait la foi, c’était la première chose dans sa vie, la foi et la famille, et après, probablement la course à pied. Elle aimait vraiment courir. Et grâce à ça, elle s’était fait de nombreux amis dans le monde», a expliqué sa fille.
En dépit de son âge, Joy continuait à s’entraîner tous les matins.
Elle était venue à New York avec sa soeur, Faith, 83 ans.
Traditionnellement, après la course, elle prenait un bain chaud et allait se coucher. Le lendemain, les deux soeurs se rendaient au Rockefeller Center à Manhattan, d’où est diffusé le matin en plein air le «Today show» de la chaîne de télévision NBC. Joy Johnson s’y était rendu en dépit de ses pansements sur la figure, un foulard couvrant ses cheveux blancs.
En rentrant à son hôtel lundi après le «Today show», elle s’est allongée pour se reposer, et ne s’est jamais réveillée.
Sa fille lui avait parlé pour la dernière fois la veille de la course. «J’ai pu lui dire que je l’aimais, cela m’aide à accuser le coup», a-t-elle dit.
Des quelque 50.000 personnes qui ont démarré dimanche le marathon de New York, 18 avaient plus de 80 ans, selon les organisateurs. Depuis 2011, Joy Johnson était la femme la plus âgée à courir le marathon de New York.
Un homme de 89 ans était cette année le doyen de la course.





Apple divulgue une liste des demandes de données qu'il a reçues
 
 

(AFP)



 
Washington — Le géant américain de l'informatique Apple a diffusé mardi sa toute première liste sur les demandes de données effectuées par les gouvernements, tout en protestant contre une ordonnance limitant les éléments qu'il peut divulguer concernant les demandes des autorités américaines.
Le créateur de l'iPad et de l'iPhone a suivi l'exemple d'autres grands groupes qui ont commencé à diffuser récemment ce type d'informations.
La plupart des demandes sont effectuées dans le cadre d'affaires criminelles de la part d'autorités "à la recherche d'informations dans des affaires de vol ou d'autres délits, mais aussi dans des affaires de personnes ou d'enfants disparus, pour retrouver les auteurs d'enlèvements ou tenter d'empêcher des suicides", précise Apple dans un document de sept pages.
Le groupe a souligné qu'aux Etats-Unis le gouvernement américain lui avait donné la permission de ne diffuser qu'un nombre limité d'informations sur les données qu'il a demandées.
Le groupe à la pomme a reçu entre 1.000 et 2.000 demandes du gouvernement américain entre le 1er janvier et le 30 juin de cette année, concernant de 2.000 à 3.000 comptes. En revanche, Apple n'a pas précisé combien de données il avait pu fournir, indiquant que leur nombre était entre zéro et 1.000.
"Nous nous opposons fermement à cette ordonnance de non-publication", note le document d'Apple, ajoutant que le groupe aimerait davantage de transparence concernant ces données qui lui sont demandées.
"Malgré nos efforts en ce domaine, nous n'avons pas encore d'accord qui nous permettrait de dire clairement à nos clients à quelle fréquence et dans quelles circonstances nous fournissons des données aux agences gouvernementales", reprend Apple.
Hors Etats-Unis, le groupe américain a reçu plusieurs centaines de demandes, dont 127 du Royaume-Uni, 102 de l'Espagne, 93 de l'Allemagne, 74 de l'Australie et 71 de la France.
"Nous avons transmis toutes les informations que nous sommes légalement habilités à partager, et Apple va continuer à oeuvrer pour plus de transparence à propos des demandes que nous recevons", ajoute le communiqué du groupe.
Les groupes technologiques américains sont sous pression après les révélations sur le programme américain de surveillance Prism, grâce auquel l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) a obtenu d'eux des milliers de données numériques concernant des utilisateurs d'internet.






Un léopard d'une espèce supposée disparue, chassé en Turquie
 
 

(AFP)


 
Ankara — Un léopard a été tué par un berger dimanche à Diyarbakir, province du sud-est de la Turquie, où les autorités examinaient lundi s'il s'agit de l'espèce anatolienne, considérée comme disparue.
Le jeune animal a attaqué le berger qui l'a abattu avec son fusil de chasse dans une zone rurale à proximité d'une grotte, ont précisé les autorités locales.
"C'est un miracle qu'il soit réapparu. Nous allons procéder à une autopsie pour savoir s'il s'agit bien d'un léopard d'Anatolie (panthera pardus tulliana) dont nous avions perdu la trace depuis longtemps", a déclaré à l'agence de presse Dogan le biologiste turc, Ahmet Kilic, de l'Université Dicle, situé à Diyarbakir, chef-lieu du sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes.
Selon les autorités locales aucun léopard n'a été vu dans cette zone depuis au moins un siècle.
Le léopard d'Anatolie, a la fourrure claire et aux reflets argentés, ne survivait plus que dans les forêts de l'est de la Turquie. Les dernières traces supposées de léopard d'Anatolie, disparu en raison du braconnage, ont été relevées en 2009.





La France des monuments historiques contre les éoliennes








 

Martin Hirsch serait nommé à la tête de l’AP-HP



Le père du RSA remplacerait ainsi Mireille Faugère à la tête des Hôpitaux de Paris.


Martin Hirsch serait nommé à la tête de l’AP-HP - AFP
 

Le président de l’Agence du service civique Martin Hirsch va être nommé prochainement à la tête de l’AP-HP (hôpitaux parisiens), en remplacement de Mireille Faugère, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. A 49 ans, Martin Hirsch va donc prendre la direction du premier CHU d’Europe qui compte 37 établissements, dont l’Hôtel-Dieu, répartis en Ile-de-France et emploie 92.000 personnes.





Le Prix Femina décerné à Léonora Miano

Le Monde.fr  Par
 
Leonora Miano.
Leonora Miano. | David Balicki pour Le MONDE

Le Prix Femina a été attribué à Léonora Miano pour La Saison de l'ombre (Grasset).  La sélection comprenait également Au Revoir là haut, de Pierre Lemaître (Albin Michel), distingué lundi par le prix Goncourt,  Le Dernier seigneur de Marsad, de Charif Majdalani (Seuil), Faillir être flingué, de Céline Minard (Rivages) et Le cas Eduard Einstein, de Laurent Seksik (Flammarion).

Le Prix Femina essai a été remis à Jean-Paul et Raphaël Enthoven pour Dictionnaire amoureux de Proust (Plon) et le Femina étranger à Canada de Richard Ford (Canada)
Lire l'interview sur Dictionnaire amoureux de Proust : Pour Raphaël Enthoven, la "Recherche" de Proust est un livre "hilarant"
Avec La Saison de l'ombre, les jurées du Femina récompensent le septième roman d'une écrivaine à la prose grave et lumineuse, née à Douala (Cameroun) en 1973. Il commence après l'attaque et l'incendie des habitations des Mulongo, un clan imaginaire, qui vit à l'intérieur des terres. Douze hommes ont disparu lors de cette agression éclair, totalement incompréhensible. Comment se figurer les bateaux négriers quand on n'a jamais vu la mer ni affronté l'impensable arrogance des "étrangers aux pieds de poule", ces Européens dépêchés sur les côtes africaines pour bourrer les voiliers de bétail humain ? Le premier réflexe du conseil des (vieux) notables est de placer en quarantaine les femmes, "dont les fils n'ont pas été retrouvés" : comme si elles y étaient pour quelque chose…
Contre cet aveuglement, ils sont pourtant plusieurs à se dresser : tandis que le jeune chef, Mukano, bravant l'avis des anciens, part à la recherche des disparus, la silencieuse Eyabe prend la route, elle aussi, violant la coutume ; elle marche, seule, jusqu'à l'océan – où elle découvrira le fin mot des razzias négrières. Restée au village, la vieille Ebeise, accoucheuse en titre, observatrice hors de pair, est la troisième grande voix du récit.
Après Les Aubes écarlates (Plon, 2009), qui évoquait déjà les "disparus" de la traite, La Saison de l'ombre donne le premier rôle au petit peuple des broussards, "ceux dont on ne dit jamais rien", comme les a désignés l'auteur, en 2011, dans un discours prononcé au Brésil, publié dans Habiter la frontière (L'Arche, 2012). "Lorsqu'on parle de ce qu'a été le trafic négrier pour l'Afrique, soulignait alors Léonora Miano, on oublie ces millions d'anonymes à qui quelqu'un a été arraché. Les mères. Les promises. Les fiancés. Les frères (…). Tout est devenu tellement abstrait qu'on ne semble plus se souvenir que c'est sur des êtres humains que cette horreur a fondu." Egalement effacés : ceux qui, sur place, ont résisté – mais se voient "passés sous silence parce qu'ils ont perdu la bataille" ou peut-être, ajoutait la romancière, parce que les reconnaître contredirait la "présentation fallacieuse" de l'Histoire, qui veut que les Africains (en général) aient vendu leurs frères aux étrangers. De tous ces "invisibles", l'humanité est ici restituée.
Lire la critique du Monde des livres Léonora Miano : ceux qui restent


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  1. Belles informations ici, je voudrais partager avec vous toute mon expérience en essayant d'obtenir un prêt pour développer mon entreprise de vêtements ici en Malaisie. C'était vraiment difficile pour mon entreprise de s'effondrer à cause de ma petite maladie de courte durée, puis quand j'ai été guérie, j'avais besoin d'un fonds pour le reconstituer pour que je puisse commencer, alors je suis tombé sur M. Benjamin, un conseiller en prêts au service de financement Il m'a demandé de mon projet d'entreprise et je lui ai dit que je possédais déjà One et que j'avais juste besoin d'un prêt de 200000,00 USD.Il m'a donné un formulaire à remplir et je l'ai fait aussi, il m'a demandé ma carte d'identité valide dans quelques jours.Ils ont fait le transfert et mon prêt a été accordé. Je veux vraiment apprécier cet effort et essayer de faire parvenir cela à tous ceux qui recherchent un prêt commercial ou d'autres problèmes financiers à contacter M., Benjamin Email: 247officedept@gmail.com Il est également disponible sur WhatsApp Contact: + 1-9893943740.

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