POLITIQUE
Journalistes tués au Mali : les corps de retour à Paris
L’avion parti hier soir de Bamako avec les dépouilles de Ghislaine Dupont et Claude Verlon a atterri vers 7h à Roissy-Charles-de-Gaulle. François Hollande a rejoint les familles.
L’avion rapatriant les corps de Ghislaine Dupont et Claue Verlon a atterri vers 7h à Roissy-Charles-de-Gaulle - AFP
L’avion ramenant les dépouilles mortelles de Ghislaine Dupont et Claude Verlon du Mali a atterri vers 7h ce mardi à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Comme il l’avait annoncé hier, François Hollande est auprès des familles des deux journalistes de Radio France Internationale (RFI) enlevés et assassinés dimanche à Kidal , dans le nord du pays. Laurent Fabius et Aurélie Filipetti, ministres des Affaires étrangères et de la Culture et de la Communication, sont également présents.
Une cérémonie doit avoir lieu auprès des corps, à laquelle assisteront le chef de l’Etat et les ministres. Aucune prise de parole n’aura lieu, ni aucune image captée.
Journalistes de RFI: François Hollande est... par BFMTV
L’ambassadeur du Mali en France assiste également au retour des corps des reporters. Selon Christophe Deloire, le directeur général de Reporters sans frontières (RSF), celui-ci a indiqué que «les cinq personnes arrêtées [au Mali] ne sont pas suspectes, mais susceptibles de donner des informations». L’interpellation de suspects lundi a donné lieu à de nombreuses interrogations, les sources divergeant. Selon la gendarmerie malienne, une dizaine de personnes auraient arrêtées. Une information très vite démentie par le ministère de la Défense français.
Ex-otage Larribe: «Joie fortement affectée» par la mort des journalistes
L’ex-otage du Niger Daniel Larribe a déclaré lundi n’avoir aucune «séquelle» de sa captivité mais que la joie d’être libéré avait été «fortement affectée par le triste assassinat» des journalistes de RFI.
Il s’agit de la première prise de parole publique d’un des quatre otages libérés mardi depuis leur arrivée en France mercredi.
«On peut se considérer comme des miraculés, et là nous ne pouvons que nous féliciter de l’efficacité de toutes les équipes de négociation, de tous les acteurs qui ont participé à notre libération», a dit Daniel Larribe au JT de 20H00 de France 2.
«Je vous avouerai franchement que cette joie a été fortement affectée par le triste assassinat de vos deux collègues» de Radio France internationale, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, enlevés puis abattus samedi dans le nord du Mali. «Je tiens à leur rendre hommage, à ces équipes courageuses qui vont sur le terrain au contact de l’information», a ajouté l’ex-otage.
«Nous serons vraiment heureux quand (...) les trois autres otages du Mali seront enfin libérés. Je pense aussi aux otages de la Syrie», a-t-il affirmé.
Daniel Larribe a laissé entendre qu’il avait vu un autre otage français toujours retenu dans le Sahel durant sa captivité. «Il se pourrait que l’on ait aperçu Serge Lazarevic, les autres non», a-t-il dit sans plus de détail, dans un souci manifeste de rester discret sur cette question. Gilberto Rodriguez Leal est également otage dans la région et Francis Collomp au Nigeria.
Cet homme de 62 ans a expliqué que sa plus grande frayeur datait des débuts de l’opération militaire française Serval pour chasser les combattants islamistes du nord du Mali. «Le premier bombardement qui a ouvert l’attaque terrestre le 22 février» a eu lieu «à 1,5 km» de l’endroit où il était retenu, a-t-il dit.
A propos de sa captivité, Daniel Larribe a déclaré s’être «mis entre parenthèses», s’être «passionné de botanique» pour la rendre moins dure. «Quand je commençais à avoir des idées négatives qui m’envahissaient, je les rejetais, quitte à aller faire la description d’une plante», a-t-il dit.
Dans des conditions «spartiates» mais sans mauvais traitements, les ex-otages ont été «correctement nourris», mangeant la même chose que leurs gardes: «C’était peu varié, c’était des pâtes et du riz», «du lait et du sucre pour faire le thé» et «de temps en temps de la viande» de chameau ou mouton.
Daniel Larribe, qui portait une barbe bien taillée, n’a pas été interrogé sur les informations faisant état de la remise d’une rançon de plus de 20 millions d’euros en échange de sa libération et de celle de Thierry Dol, Pierre Legrand et Marc Féret.
Les ex-otages avaient été accueillis mercredi par François Hollande à l’issue de trois années de captivité. L’image de ces hommes si peu exubérants, fuyant les médias, tranchait avec des retours d’ex-otages qui avaient semblé par le passé plus joyeux.
Les déclarations jeudi de Marine Le Pen s’interrogeant sur ce silence mais aussi sur leurs barbes et leurs chèches avaient ajouté au trouble, même si elles avaient été unanimement condamnées.
Selon Daniel Larribe, c’était «trop tôt» pour s’exprimer, il y avait «trop d’émotion» et les ex-otages n’étaient «pas préparés». «Réagir à chaud, comme ça, je pense que c’est pas très bon», a-t-il dit.
Originaire de Saint-Céré (Lot), Daniel Larribe était directeur de production chez Areva lors de son enlèvement le 16 septembre 2010. Son épouse Françoise Larribe, enlevée en même temps que lui, avait été libérée le 24 février 2011 alors qu’elle était malade. «On s’est retrouvés comme si je l’avais quittée hier», a assuré l’ex-otage, qui s’est dit prêt «peut-être» à retourner en Afrique, «mais pas de si tôt».
Il s’agit de la première prise de parole publique d’un des quatre otages libérés mardi depuis leur arrivée en France mercredi.
«On peut se considérer comme des miraculés, et là nous ne pouvons que nous féliciter de l’efficacité de toutes les équipes de négociation, de tous les acteurs qui ont participé à notre libération», a dit Daniel Larribe au JT de 20H00 de France 2.
«Je vous avouerai franchement que cette joie a été fortement affectée par le triste assassinat de vos deux collègues» de Radio France internationale, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, enlevés puis abattus samedi dans le nord du Mali. «Je tiens à leur rendre hommage, à ces équipes courageuses qui vont sur le terrain au contact de l’information», a ajouté l’ex-otage.
«Nous serons vraiment heureux quand (...) les trois autres otages du Mali seront enfin libérés. Je pense aussi aux otages de la Syrie», a-t-il affirmé.
Daniel Larribe a laissé entendre qu’il avait vu un autre otage français toujours retenu dans le Sahel durant sa captivité. «Il se pourrait que l’on ait aperçu Serge Lazarevic, les autres non», a-t-il dit sans plus de détail, dans un souci manifeste de rester discret sur cette question. Gilberto Rodriguez Leal est également otage dans la région et Francis Collomp au Nigeria.
Cet homme de 62 ans a expliqué que sa plus grande frayeur datait des débuts de l’opération militaire française Serval pour chasser les combattants islamistes du nord du Mali. «Le premier bombardement qui a ouvert l’attaque terrestre le 22 février» a eu lieu «à 1,5 km» de l’endroit où il était retenu, a-t-il dit.
A propos de sa captivité, Daniel Larribe a déclaré s’être «mis entre parenthèses», s’être «passionné de botanique» pour la rendre moins dure. «Quand je commençais à avoir des idées négatives qui m’envahissaient, je les rejetais, quitte à aller faire la description d’une plante», a-t-il dit.
Dans des conditions «spartiates» mais sans mauvais traitements, les ex-otages ont été «correctement nourris», mangeant la même chose que leurs gardes: «C’était peu varié, c’était des pâtes et du riz», «du lait et du sucre pour faire le thé» et «de temps en temps de la viande» de chameau ou mouton.
Daniel Larribe, qui portait une barbe bien taillée, n’a pas été interrogé sur les informations faisant état de la remise d’une rançon de plus de 20 millions d’euros en échange de sa libération et de celle de Thierry Dol, Pierre Legrand et Marc Féret.
Les ex-otages avaient été accueillis mercredi par François Hollande à l’issue de trois années de captivité. L’image de ces hommes si peu exubérants, fuyant les médias, tranchait avec des retours d’ex-otages qui avaient semblé par le passé plus joyeux.
Les déclarations jeudi de Marine Le Pen s’interrogeant sur ce silence mais aussi sur leurs barbes et leurs chèches avaient ajouté au trouble, même si elles avaient été unanimement condamnées.
Selon Daniel Larribe, c’était «trop tôt» pour s’exprimer, il y avait «trop d’émotion» et les ex-otages n’étaient «pas préparés». «Réagir à chaud, comme ça, je pense que c’est pas très bon», a-t-il dit.
Originaire de Saint-Céré (Lot), Daniel Larribe était directeur de production chez Areva lors de son enlèvement le 16 septembre 2010. Son épouse Françoise Larribe, enlevée en même temps que lui, avait été libérée le 24 février 2011 alors qu’elle était malade. «On s’est retrouvés comme si je l’avais quittée hier», a assuré l’ex-otage, qui s’est dit prêt «peut-être» à retourner en Afrique, «mais pas de si tôt».
Mali: les ex-otages du Sahel donnent des nouvelles rassurantes de Serge Lazarevic
Les otages du Niger libérés la semaine dernière ont donné lundi soir des nouvelles rassurantes de l’otage français toujours retenu dans le Sahel, Serge Lazarevic, qui va «plutôt bien».
La fille de M. Lazarevic a affirmé que Thierry Dol, un ex-otage, lui avait déclaré avoir rencontré son père et qu’il avait l’air en bonne santé, selon ses déclarations à RTL et LCI.
«J’ai rencontré Thierry Dol qui m’a expliqué qu’il y a peu de temps – je pense un peu plus d’une semaine – mon père et lui se sont croisés et ont été ensemble quelques jours. Mon père (...) avait l’air plutôt bien», a déclaré Diane Lazarevic au micro de RTL.
«J’étais super contente. On avait eu une vidéo trois mois après (son enlèvement, ndlr) et depuis, le néant, on n’avait aucune information. Là, c’est la meilleure des preuves de vie», a ajouté la fille de Serge Lazarevic.
Serge Lazarevic a été enlevé en novembre 2011 au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en même temps que Philippe Verdon mais ce dernier avait été retrouvé mort, tué d’une balle dans la tête, en juillet 2013 dans le nord du Mali.
Thierry Dol «a bien croisé mon père pendant quelques jours juste avant d’être libéré malheureusement sans pouvoir lui parler», a aussi déclaré Diane Lazarevic sur LCI. «Il l’a plutôt trouvé en bonne santé (...). Il se sont vus ils ont été l’un à côté de l’autre ou en face l’un de l’autre mais sans pouvoir communiquer», a-t-elle ajouté.
Diane Lazarevic s’est dite «très malheureuse» que son père «n’ait pas été libéré en même temps» que ces otages. «Mais je suis très contente que Thiery Dol m’ait contactée et ait été humain de me dire que mon père était en vie», a-t-elle précisé.
«Je fais un appel aux ravisseurs parce qu’on arrive bientôt aux deux ans d’absence pour mon père et un an pour M. Rodriguez. Je souhaite leur demander une preuve de vie récente», a-t-elle ajouté sur LCI.
En début de soirée, un autre ex-otage, Daniel Larribe, interrogé sur France 2, avait déclaré qu'«il se pourrait que l’on ait aperçu Serge Lazarevic» durant la période de captivité dans la région. Il n’avait pas fourni davantage de détails, dans un souci manifeste de rester discret.
Il avait également assuré n’avoir pas vu d’autres otages français, alors que Gilberto Rodriguez Leal est également retenu dans la région et Francic Collomp au Nigeria.
«Nous serons vraiment heureux quand (...) les trois autres otages du Mali seront enfin libérés», a dit M. Larribe.
Après la libération de Daniel Larribe, Thierry Dol, Marc Féret et Pierre Legrand, le président du comité de soutien de Serge Lazarevic avait exprimé «beaucoup de joie» mais «une énorme angoisse pour les autres otages».
La fille de M. Lazarevic a affirmé que Thierry Dol, un ex-otage, lui avait déclaré avoir rencontré son père et qu’il avait l’air en bonne santé, selon ses déclarations à RTL et LCI.
«J’ai rencontré Thierry Dol qui m’a expliqué qu’il y a peu de temps – je pense un peu plus d’une semaine – mon père et lui se sont croisés et ont été ensemble quelques jours. Mon père (...) avait l’air plutôt bien», a déclaré Diane Lazarevic au micro de RTL.
«J’étais super contente. On avait eu une vidéo trois mois après (son enlèvement, ndlr) et depuis, le néant, on n’avait aucune information. Là, c’est la meilleure des preuves de vie», a ajouté la fille de Serge Lazarevic.
Serge Lazarevic a été enlevé en novembre 2011 au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en même temps que Philippe Verdon mais ce dernier avait été retrouvé mort, tué d’une balle dans la tête, en juillet 2013 dans le nord du Mali.
Thierry Dol «a bien croisé mon père pendant quelques jours juste avant d’être libéré malheureusement sans pouvoir lui parler», a aussi déclaré Diane Lazarevic sur LCI. «Il l’a plutôt trouvé en bonne santé (...). Il se sont vus ils ont été l’un à côté de l’autre ou en face l’un de l’autre mais sans pouvoir communiquer», a-t-elle ajouté.
Diane Lazarevic s’est dite «très malheureuse» que son père «n’ait pas été libéré en même temps» que ces otages. «Mais je suis très contente que Thiery Dol m’ait contactée et ait été humain de me dire que mon père était en vie», a-t-elle précisé.
«Je fais un appel aux ravisseurs parce qu’on arrive bientôt aux deux ans d’absence pour mon père et un an pour M. Rodriguez. Je souhaite leur demander une preuve de vie récente», a-t-elle ajouté sur LCI.
En début de soirée, un autre ex-otage, Daniel Larribe, interrogé sur France 2, avait déclaré qu'«il se pourrait que l’on ait aperçu Serge Lazarevic» durant la période de captivité dans la région. Il n’avait pas fourni davantage de détails, dans un souci manifeste de rester discret.
Il avait également assuré n’avoir pas vu d’autres otages français, alors que Gilberto Rodriguez Leal est également retenu dans la région et Francic Collomp au Nigeria.
«Nous serons vraiment heureux quand (...) les trois autres otages du Mali seront enfin libérés», a dit M. Larribe.
Après la libération de Daniel Larribe, Thierry Dol, Marc Féret et Pierre Legrand, le président du comité de soutien de Serge Lazarevic avait exprimé «beaucoup de joie» mais «une énorme angoisse pour les autres otages».
Municipales à Paris : Kosciuscot-Morizet donnée battue dans le XIVe
La liste conduite par Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) dans le XIVe arrondissement de Paris serait battue par le PS en cas de duel de second tour voire de triangulaire aux municipales , selon un sondage PollingVox paru mardi dans «Libération». L’ancienne ministre et candidate UMP à la mairie de Paris obtient dans le XIVe 45% des intentions de vote du second tour face à la liste PS menée par Carine Petit, qui recueille 55%.
Au premier tour, les deux listes seraient à égalité avec 30%. Une liste Modem-UDI conduite par Marielle de Sarnez atteindrait 13%. Le Front national totaliserait 7% et une éventuelle liste dissidente UMP 2%, selon cette enquête d’opinion.
En cas de triangulaire au second tour avec maintien de la liste centriste, le PS obtiendrait 48%, l’UMP 36% et le Modem-UDI 16% dans cet arrondissement du sud de la capitale essentiel dans la conquête de la mairie.
Le logement, première priorité des habitants du XIVe
Le logement est placé en tête des priorités par 38% des sondés du XIVe arrondissement de la capitale, devant l’activité économique (13%) et la sécurité (12%).
Enfin, 84% des électeurs du XIVe se disent favorables au développement de logements sociaux dans leur arrondissement (94% chez les sympathisants de gauche et 64% chez ceux de droite).
Sondage réalisé par PollingVox et l’Observatoire du changement politique par téléphone du 28 octobre au 1er novembre auprès d’un échantillon de 604 personnes représentatif des électeurs du XIVe arrondissement de Paris.
Union Bayrou-Borloo : l’UMP n’est pas à la noce
et
L’alliance UDI-Modem, signée mardi après-midi, pourrait affaiblir la droite aux élections européennes.
La droite n’est pas conviée à la cérémonie. Mais elle sera, cet après-midi, le témoin attentif et inquiet du mariage entre l’Union des démocrates et indépendants (UDI) de Jean-Louis Borloo et le Modem de François Bayrou.
Les dirigeants de l’UMP ne croient guère à la pérennité de cette union. Ils ont juste très peur qu’elle tienne jusqu’en juin, rendant ainsi possible la constitution de listes centristes aux élections européennes. Dans cette hypothèse, le parti de Copé ne se donne que très peu de chances de devancer le FN.
Après des semaines de laborieuses négociations, Borloo et Bayrou ont cosigné «l’Alternative», la charte de leurs valeurs communes. Elle sera présentée en grande pompe aujourd’hui à la Maison de la chimie à Paris. Ancrée au centre droit - mais ouverte à d’éventuels transfuges «écologistes» ou même «sociaux-démocrates» -, l’Alternative a vocation à fédérer les chapelles pour rendre possibles des candidatures communes aux élections à venir.
Giron. Dans le cas des municipales, l’UMP envisage très sereinement cette alliance centriste. Dans certains cas, comme à Paris, elle aura pour effet de ramener l’ensemble des centristes dans le giron de la droite. Concernant les européennes, le mouvement risque d’être inverse : l’union Bayrou-Borloo aurait pour effet de détacher l’UDI de son alliance avec l’UMP. Même si, en 2009, les centristes avaient été généreusement représentés sur des listes communes avec la droite.
Dans l’entourage de Jean-François Copé, on se rassure en moquant cette hydre à deux têtes ingouvernable : «Cela ne marchera pas. Qui parlera pour le centre au journal de 20 heures ? Borloo ? Bayrou ?» Pour les responsables du parti, le «vrai centre» a toute sa place à l’UMP, incarné par les Raffarin, Daubresse, Leonetti, Bussereau… Pourtant, s’il est un sujet sur lequel l’union prend tout son sens, c’est bien le projet européen. Même les centristes de l’UMP en conviennent : «Je comprends l’envie que peuvent avoir deux partis ayant l’Europe dans leurs gènes de s’unir. Je ne l’encourage pas, mais je la comprends», confie Dominique Bussereau, délégué général aux élections.
Légitime, l’autonomie centriste aux européennes n’en est pas moins dévastatrice. Pour le député sarkozyste Frédéric Lefebvre, il faut tout faire pour empêcher ce projet qui «ouvrirait grand les portes du Parlement européen au FN». Tout faire, y compris «passer l’éponge» sur le soutien de Bayrou à François Hollande le 6 mai 2012. Comme Alain Juppé, Lefebvre estime que l’UMP serait bien inspirée de ne pas gêner Bayrou à Pau (Pyrénées-Atlantiques), dans sa probable campagne municipale. Un combat que Copé et Hortefeux entendent bien mener.
Ciment. La menace d’un FN «premier parti de France» au soir des européennes suffira-t-elle à faire reculer Borloo ? Le précédent de 2012 donne à l’UMP quelques raisons d’espérer. Le député du Nord avait calé pour ne pas porter la responsabilité d’une éventuelle qualification de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
A l’UDI, on souligne que le projet européen est le ciment historique du centre - et le premier combat commun de Borloo et Bayrou aux européennes de 1989 derrière Simone Veil. Pas question donc de renoncer, comme en 2012. D’autant moins qu’une alliance avec le centre ne permettrait pas à l’UMP de masquer ses propres contradictions sur l’Europe. «Même ensemble, on n’est pas sûrs d’être devant le FN», soupire un proche de Borloo.
Les dirigeants de l’UMP ne croient guère à la pérennité de cette union. Ils ont juste très peur qu’elle tienne jusqu’en juin, rendant ainsi possible la constitution de listes centristes aux élections européennes. Dans cette hypothèse, le parti de Copé ne se donne que très peu de chances de devancer le FN.
Après des semaines de laborieuses négociations, Borloo et Bayrou ont cosigné «l’Alternative», la charte de leurs valeurs communes. Elle sera présentée en grande pompe aujourd’hui à la Maison de la chimie à Paris. Ancrée au centre droit - mais ouverte à d’éventuels transfuges «écologistes» ou même «sociaux-démocrates» -, l’Alternative a vocation à fédérer les chapelles pour rendre possibles des candidatures communes aux élections à venir.
Giron. Dans le cas des municipales, l’UMP envisage très sereinement cette alliance centriste. Dans certains cas, comme à Paris, elle aura pour effet de ramener l’ensemble des centristes dans le giron de la droite. Concernant les européennes, le mouvement risque d’être inverse : l’union Bayrou-Borloo aurait pour effet de détacher l’UDI de son alliance avec l’UMP. Même si, en 2009, les centristes avaient été généreusement représentés sur des listes communes avec la droite.
Dans l’entourage de Jean-François Copé, on se rassure en moquant cette hydre à deux têtes ingouvernable : «Cela ne marchera pas. Qui parlera pour le centre au journal de 20 heures ? Borloo ? Bayrou ?» Pour les responsables du parti, le «vrai centre» a toute sa place à l’UMP, incarné par les Raffarin, Daubresse, Leonetti, Bussereau… Pourtant, s’il est un sujet sur lequel l’union prend tout son sens, c’est bien le projet européen. Même les centristes de l’UMP en conviennent : «Je comprends l’envie que peuvent avoir deux partis ayant l’Europe dans leurs gènes de s’unir. Je ne l’encourage pas, mais je la comprends», confie Dominique Bussereau, délégué général aux élections.
Légitime, l’autonomie centriste aux européennes n’en est pas moins dévastatrice. Pour le député sarkozyste Frédéric Lefebvre, il faut tout faire pour empêcher ce projet qui «ouvrirait grand les portes du Parlement européen au FN». Tout faire, y compris «passer l’éponge» sur le soutien de Bayrou à François Hollande le 6 mai 2012. Comme Alain Juppé, Lefebvre estime que l’UMP serait bien inspirée de ne pas gêner Bayrou à Pau (Pyrénées-Atlantiques), dans sa probable campagne municipale. Un combat que Copé et Hortefeux entendent bien mener.
Ciment. La menace d’un FN «premier parti de France» au soir des européennes suffira-t-elle à faire reculer Borloo ? Le précédent de 2012 donne à l’UMP quelques raisons d’espérer. Le député du Nord avait calé pour ne pas porter la responsabilité d’une éventuelle qualification de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
A l’UDI, on souligne que le projet européen est le ciment historique du centre - et le premier combat commun de Borloo et Bayrou aux européennes de 1989 derrière Simone Veil. Pas question donc de renoncer, comme en 2012. D’autant moins qu’une alliance avec le centre ne permettrait pas à l’UMP de masquer ses propres contradictions sur l’Europe. «Même ensemble, on n’est pas sûrs d’être devant le FN», soupire un proche de Borloo.
Une candidate FN renonce en dénonçant racisme et homophobie au Front
La candidate du Front national à Saint-Alban, d’origine algérienne, a décidé de renoncer à briguer la mairie de cette commune au nord de Toulouse, dégoûtée par le racisme et l’homophobie d’une partie des cadres et militants locaux, a-t-elle indiqué à La Voix du Midi.
Nadia Portheault et son mari Thierry ont constaté «un décalage entre le discours de Marine (Le Pen) et celui de la base militante», a dit la jeune femme citée dans l’hebdomadaire de cette semaine, «cette ambiguïté permanente, entre la vitrine et une arrière-boutique spécialisée dans les blagues vaseuses sur les Arabes et les homos, n’était plus supportable».
Certes, «tout le monde n’est pas à mettre dans le même panier», a-t-elle expliqué, mais, outre les militants, elle a mis aussi en cause le comportement de certains responsables départementaux du parti, sans les nommer.
«Je voulais être candidate sous mon nom de jeune fille: Djelida. On m’a vivement conseillé de privilégier mon nom d’épouse, allant même jusqu’à me dire que mon prénom était déjà presque un handicap», a-t-elle rapporté. Un cadre du Front national de la Haute-Garonne lui a dit: «Toi et tes enfants, vous êtes bons pour le four», a-t-elle assuré.
Le manque de soutien logistique du FN est aussi entré en ligne de compte dans son renoncement à concourir au fauteuil de maire dans cette commune d’environ 6.000 habitants dans le nord de l’agglomération toulousaine, a-t-elle dit.
Mais, dans un courrier adressé à Mme Le Pen et publié par la Voix du Midi, Thierry Portheault fait surtout état chez certains militants et responsables de «propos néonazis et fascistes bien engagés et un dégoût des Arabes»; il parle d’un responsable se vantant du tatouage de croix gammée porté par son frère, d’un autre responsable qui dit «qu’il déteste les homos et les Arabes», et de militants qui «disent qu’il faut tuer tous les Arabes».
Nadia et Thierry Portheault ont décidé de rendre leur carte d’adhérent.
Selon le Front national, Mme Portheault, adhérente depuis 2012, s’était montrée comme son mari, ancien militant de l’UMP, une militante très zélée lors de la campagne présidentielle de Mme Le Pen. Et c’est «naturellement» que le Front lui avait accordé l’investiture et son soutien pour les municipales quand elle l’avait demandé.
Mais le secrétaire départemental du Front national, Julien Leonardelli, a catégoriquement rejeté les accusations du couple. Il a assuré avoir fait procéder au sein du parti à des vérifications sur ces affirmations, et pouvoir exclure de telles attitudes de la part de cadres ou de militants du parti. «Tous les membres de mon bureau, je les connais personnellement. Aucun d’entre eux n’est capable de tenir des propos aussi ignobles et inqualifiables», a-t-il dit à l’AFP.
Il a indiqué qu’une plainte en diffamation était en cours de formulation: les Portheault «devront répondre devant la justice et apporter des preuves de tout ce qu’ils avancent».
Il a mis les accusations sur le compte de l’aigreur de M. Portheault de ne pas avoir un poste de responsabilité au sein du Front national, et sur le découragement de Mme Portheault devant les réalités d’une campagne municipale.
Nadia Portheault et son mari Thierry ont constaté «un décalage entre le discours de Marine (Le Pen) et celui de la base militante», a dit la jeune femme citée dans l’hebdomadaire de cette semaine, «cette ambiguïté permanente, entre la vitrine et une arrière-boutique spécialisée dans les blagues vaseuses sur les Arabes et les homos, n’était plus supportable».
Certes, «tout le monde n’est pas à mettre dans le même panier», a-t-elle expliqué, mais, outre les militants, elle a mis aussi en cause le comportement de certains responsables départementaux du parti, sans les nommer.
«Je voulais être candidate sous mon nom de jeune fille: Djelida. On m’a vivement conseillé de privilégier mon nom d’épouse, allant même jusqu’à me dire que mon prénom était déjà presque un handicap», a-t-elle rapporté. Un cadre du Front national de la Haute-Garonne lui a dit: «Toi et tes enfants, vous êtes bons pour le four», a-t-elle assuré.
Le manque de soutien logistique du FN est aussi entré en ligne de compte dans son renoncement à concourir au fauteuil de maire dans cette commune d’environ 6.000 habitants dans le nord de l’agglomération toulousaine, a-t-elle dit.
Mais, dans un courrier adressé à Mme Le Pen et publié par la Voix du Midi, Thierry Portheault fait surtout état chez certains militants et responsables de «propos néonazis et fascistes bien engagés et un dégoût des Arabes»; il parle d’un responsable se vantant du tatouage de croix gammée porté par son frère, d’un autre responsable qui dit «qu’il déteste les homos et les Arabes», et de militants qui «disent qu’il faut tuer tous les Arabes».
Nadia et Thierry Portheault ont décidé de rendre leur carte d’adhérent.
Selon le Front national, Mme Portheault, adhérente depuis 2012, s’était montrée comme son mari, ancien militant de l’UMP, une militante très zélée lors de la campagne présidentielle de Mme Le Pen. Et c’est «naturellement» que le Front lui avait accordé l’investiture et son soutien pour les municipales quand elle l’avait demandé.
Mais le secrétaire départemental du Front national, Julien Leonardelli, a catégoriquement rejeté les accusations du couple. Il a assuré avoir fait procéder au sein du parti à des vérifications sur ces affirmations, et pouvoir exclure de telles attitudes de la part de cadres ou de militants du parti. «Tous les membres de mon bureau, je les connais personnellement. Aucun d’entre eux n’est capable de tenir des propos aussi ignobles et inqualifiables», a-t-il dit à l’AFP.
Il a indiqué qu’une plainte en diffamation était en cours de formulation: les Portheault «devront répondre devant la justice et apporter des preuves de tout ce qu’ils avancent».
Il a mis les accusations sur le compte de l’aigreur de M. Portheault de ne pas avoir un poste de responsabilité au sein du Front national, et sur le découragement de Mme Portheault devant les réalités d’une campagne municipale.
Les grandes oreilles britanniques en plein cœur de Berlin
Le Monde.fr avec Reuters
Les services de surveillance britanniques disposent d'un réseau de postes d'espionnage électronique à Berlin, à proximité du Bundestag et de la chancellerie, rapporte mardi 5 novembre The Independant qui s'appuie sur des documents dévoilés par l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden.
Des documents de la National Security Agency, des photographies aériennes et des informations liées à d'anciennes pratiques d'espionnage en Allemagne laissent penser que la Grande-Bretagne dispose d'un réseau de surveillance qui utilise des équipements technologiques sophistiqués installés sur le toit de l'ambassade britannique, explique le quotidien.
Ces activités d'espionnage, conduites par le Government Communications Headquarters (GCHQ), le service des renseignements électroniques, dans des bâtiments diplomatiques du monde entier, sont menées conjointement avec les Etats-Unis et avec un certain nombre de partenaires diplomatiques de la Grande-Bretagne, indique encore The Independant.
Jan Philipp Albrecht, un député des Verts au Parlement européen, spécialiste des questions liées aux libertés dans le monde numérique, s'interroge dans les pages du quotidien britannique : "Si le GCHQ a bien un poste d'écoute sur le toit de l'ambassade britannique, il vise clairement à écouter la classe politique et les journalistes. Ces gens constituent-ils une menace ? L'UE a demandé au gouvernement de David Cameron d'expliquer la nature des activités du GCHQ sur le continent, mais il a refusé de s'expliquer, prétextant qu'il n'a pas de commentaires à faire sur les activités dans le domaine de la sécurité nationale. On est loin de l'esprit de coopération européen. Nous ne sommes pas des ennemis."
Samedi, le Guardian révélait que les agences de renseignement d'Europe occidentale travaillaient en coordination sur un vaste programme de surveillance d'Internet et du téléphone comparable dans son ampleur à celui des Etats-Unis.
La RDC annonce une "victoire totale" sur le M23
Kabindi (RD Congo) (AFP) - La République démocratique du Congo (RDC) annonce mardi matin avoir remporté une "victoire totale" contre les rebelles du M23, dont les derniers combattants auraient pris la fuite au Rwanda voisin.
"Les derniers résidus du M23 viennent d'abandonner leurs retranchements de Chanzu et Runyonyi sous la pression des [troupes gouvernementales] qui viennent d'y entrer. C'est la victoire totale de la RDC", a indiqué Lambert Mende, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais vers 06h20 (04h20 GMT). Les derniers rebelles ont "fui pour la plupart vers le Rwanda" voisin, a-t-il ajouté.
"Runyoni et Chanzu sont tombées, on a fini le travail", a confirmé le lieutenant-colonel Olivier Amuli un porte-parole de l'armée pour la province du Nord Kivu, dans l'est de la RDC, où se sont déroulés les combats.
Le Mouvement du 23 Mars (M23) "a pris la poudre d'escampette", a indiqué sous le couvert de l'anonymat un autre officier des Forces armées de la RDC (FARDC). "Ils ont brûlé 42 véhicules et leurs dépôts de munitions; ils se sont dispersés dans tous les sens, chacun pour soi et Dieu pour tous. Les combats ont duré toute la nuit", a-t-il ajouté.
Depuis la prise, la semaine dernière, de leur fief et dernière place forte, Bunagana, à la frontière avec le Rwanda, les rebelles s'étaient retirés sur trois collines des environs, dans les montagnes aux confins du Rwanda et de l'Ouganda, à près de 2.000 mètres d'altitude : Mbuzi, Runyonyi et Chanzu, d'où leur mouvement avait été lancé en avril 2012.
Mbuzi était tombée lundi à la mi-journée, et, dans l'après-midi, des éléments de la Brigade d'intervention de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) s'étaient joints aux force gouvernementales pour pilonner au mortier les positions rebelles après la mort de six civils tués par des chutes d'obus sur Bunagana. Cette ville est située à 80 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu.
A Kabindi, sur la route à quelques kilomètres de Bunagana, deux journalistes de l'AFP ont croisé une jeep des FARDC dont les passagers chantaient en faisant des appels de phares.
Selon le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, le chef militaire des rebelles Sultani "Makenga a fui vers le Rwanda".
La communauté internationale réclame "un accord final"
Au début de l'offensive contre les derniers bastions rebelles, samedi, les combattants du M23 retranchés sur Mbuzi, Runyonyi et Chanzu étaient entre 200 et 300, selon les estimations.
Le M23 est né d'une mutinerie d'anciens rebelles, essentiellement tutsi, intégrés dans l'armée trois ans plus tôt après un accord de paix. Au faîte de sa puissance, il avait occupé Goma pendant quelques jours en novembre, avant de se replier à quelques kilomètres sous la pression de la communauté internationale.
Le Mouvement semble avoir été lâché par le Rwanda et l'Ouganda, les deux pays accusés par les Nations unies de le soutenir, et qui ont fait l'objet d'intenses pressions diplomatiques, notamment américaines, pour que cela cesse.
Lundi, les envoyés de l'ONU, de l'Union européenne, de l'Union africaine et des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs avaient appelé à la fin des combats. Ils avaient pressé Kinshasa et le M23 "de mener à bien" leurs discussions "jusqu'à un accord final fondé sur des principes permettant d'assurer le désarmement et la démobilisation du M23 et que les personnes responsables de violations des droits de l'homme rendent des comptes".
Les deux parties discutent bon an mal an à Kampala, sous l'égide de l'Ouganda, depuis décembre, mais ces pourparlers bloquent depuis plusieurs semaines, essentiellement sur la question de l'amnistie dont pourraient bénéficier les rebelles, la RDC et les Nations unies refusant que celle-ci profitent aux responsables du M23 accusés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et autres violations graves des droits de l'homme.
"Exiger [du] M23 de donner une victoire militaire au [gouvernement comme] condition pour la signature de l'accord de paix relève du traditionnel populisme", a estimé Bertrand Bisimwa, président de la branche politique du M23 sur son compte Twitter, peu après l'annonce de la chute des derniers bastions rebelles.
"Les derniers résidus du M23 viennent d'abandonner leurs retranchements de Chanzu et Runyonyi sous la pression des [troupes gouvernementales] qui viennent d'y entrer. C'est la victoire totale de la RDC", a indiqué Lambert Mende, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais vers 06h20 (04h20 GMT). Les derniers rebelles ont "fui pour la plupart vers le Rwanda" voisin, a-t-il ajouté.
"Runyoni et Chanzu sont tombées, on a fini le travail", a confirmé le lieutenant-colonel Olivier Amuli un porte-parole de l'armée pour la province du Nord Kivu, dans l'est de la RDC, où se sont déroulés les combats.
Le Mouvement du 23 Mars (M23) "a pris la poudre d'escampette", a indiqué sous le couvert de l'anonymat un autre officier des Forces armées de la RDC (FARDC). "Ils ont brûlé 42 véhicules et leurs dépôts de munitions; ils se sont dispersés dans tous les sens, chacun pour soi et Dieu pour tous. Les combats ont duré toute la nuit", a-t-il ajouté.
Depuis la prise, la semaine dernière, de leur fief et dernière place forte, Bunagana, à la frontière avec le Rwanda, les rebelles s'étaient retirés sur trois collines des environs, dans les montagnes aux confins du Rwanda et de l'Ouganda, à près de 2.000 mètres d'altitude : Mbuzi, Runyonyi et Chanzu, d'où leur mouvement avait été lancé en avril 2012.
Mbuzi était tombée lundi à la mi-journée, et, dans l'après-midi, des éléments de la Brigade d'intervention de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) s'étaient joints aux force gouvernementales pour pilonner au mortier les positions rebelles après la mort de six civils tués par des chutes d'obus sur Bunagana. Cette ville est située à 80 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu.
A Kabindi, sur la route à quelques kilomètres de Bunagana, deux journalistes de l'AFP ont croisé une jeep des FARDC dont les passagers chantaient en faisant des appels de phares.
Selon le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, le chef militaire des rebelles Sultani "Makenga a fui vers le Rwanda".
La communauté internationale réclame "un accord final"
Au début de l'offensive contre les derniers bastions rebelles, samedi, les combattants du M23 retranchés sur Mbuzi, Runyonyi et Chanzu étaient entre 200 et 300, selon les estimations.
Le M23 est né d'une mutinerie d'anciens rebelles, essentiellement tutsi, intégrés dans l'armée trois ans plus tôt après un accord de paix. Au faîte de sa puissance, il avait occupé Goma pendant quelques jours en novembre, avant de se replier à quelques kilomètres sous la pression de la communauté internationale.
Le Mouvement semble avoir été lâché par le Rwanda et l'Ouganda, les deux pays accusés par les Nations unies de le soutenir, et qui ont fait l'objet d'intenses pressions diplomatiques, notamment américaines, pour que cela cesse.
Lundi, les envoyés de l'ONU, de l'Union européenne, de l'Union africaine et des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs avaient appelé à la fin des combats. Ils avaient pressé Kinshasa et le M23 "de mener à bien" leurs discussions "jusqu'à un accord final fondé sur des principes permettant d'assurer le désarmement et la démobilisation du M23 et que les personnes responsables de violations des droits de l'homme rendent des comptes".
Les deux parties discutent bon an mal an à Kampala, sous l'égide de l'Ouganda, depuis décembre, mais ces pourparlers bloquent depuis plusieurs semaines, essentiellement sur la question de l'amnistie dont pourraient bénéficier les rebelles, la RDC et les Nations unies refusant que celle-ci profitent aux responsables du M23 accusés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et autres violations graves des droits de l'homme.
"Exiger [du] M23 de donner une victoire militaire au [gouvernement comme] condition pour la signature de l'accord de paix relève du traditionnel populisme", a estimé Bertrand Bisimwa, président de la branche politique du M23 sur son compte Twitter, peu après l'annonce de la chute des derniers bastions rebelles.
En Tunisie, les pourparlers sur le premier ministre suspendus sine die
Le Monde.fr avec AFP
Les pourparlers entre les islamistes tunisiens au pouvoir et l'opposition pour nommer un nouveau premier ministre sont suspendus sine die, faute d'accord. "Nous ne sommes pas arrivés à un consensus sur la personnalité qui dirigera le gouvernement, a déclaré le médiateur de la crise, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). Nous avons décidé de suspendre le dialogue national jusqu'à ce qu'il y ait un terrain favorable à sa réussite."
Les représentants du parti islamiste Ennahda, leurs alliés et ceux de l'opposition avaient déjà échoué samedi à respecter la date limite que la classe politique s'était fixée pour désigner un premier ministre indépendant, qui doit former un cabinet apolitique chargé de conduire le pays jusqu'aux prochaines élections.
Ennahda a défendu bec et ongle son candidat, Ahmed Mestiri, 88 ans, un vétéran de la vie politique tunisienne que l'opposition juge trop faible et trop vieux pour gouverner. L'opposition, qui préférait un autre vétéran, Mohamed Ennaceur, 79 ans, a précisé avoir fait d'autres propositions, qui ont aussi échoué. "La troïka [coalition au pouvoir], notamment Ennahda, a fait échouer le dialogue. Ils cherchent par tous les moyens à rester au pouvoir", a dit Hamma Hammami, un des représentants de la coalition d'opposition Front de salut national.
RETARDS POLITIQUES ET MENACE SÉCURITAIRE
Ces pourparlers visent à sortir la Tunisie de la profonde impasse dans laquelle elle est plongée depuis l'assassinat, le 25 juillet, d'un député d'opposition attribué à la mouvance djihadiste. Outre la désignation d'un nouveau chef de gouvernement et de son cabinet, ces négociations devaient aboutir à l'adoption d'une législation et d'un calendrier électoraux, ainsi que le lancement de la procédure d'adoption de la Constitution, en cours d'élaboration depuis deux ans. Ces différents dossiers ont d'ores et déjà pris beaucoup de retard.
Lire la synthèse : Tunisie : la crise politique tourne au chaos
Sur le front sécuritaire, la présidence a annoncé dimanche le prolongement de huit mois de l'état d'urgence, en vigueur depuis la révolution qui a renversé le régime de Ben Ali, en janvier 2011. Une telle extension témoigne de la menace accrue, le chef de l'Etat Moncef Marzouki n'ayant prorogé l'état d'urgence depuis dix-huit mois que par tranches d'un à trois mois.
Pour la première fois depuis la révolution, des attaques attribuées aux djihadistes ont ciblé la semaine dernière deux sites touristiques, sans faire de victimes. Durant le seul mois d'octobre, neuf gendarmes et policiers ont été tués dans des affrontements. Arrivés au pouvoir en octobre 2011, les islamistes ont été considérablement affaiblis par la multiplication des crises politiques, les assassinats de deux opposants, les heurts avec les djihadistes, les faiblesses de l'économie et les polémiques sur leurs tentatives supposées "d'islamiser" la société ou de juguler la liberté d'expression.
Lire aussi la chronologie : Tunisie : retour sur six mois de troubles politiques, sociaux et religieux
Syrie : le régime n'ira pas à Genève pour "céder le pouvoir"
Le Monde.fr avec AFP
Qui y aura-t-il à la table des négociations si la conférence de paix sur la Syrie, Genève 2, finit bien par se tenir à la fin de novembre ? L'opposition et ses alliés continuent de poser comme condition sine qua none à leur venue le départ de Bachar Al-Assad. Ce que le régime syrien a encore refusé catégoriquement lundi 4 novembre. "Ce qui se passera à Genève est une opération politique, il ne s'agit pas de céder le pouvoir ou de former une autorité transitoire. A ceux qui pensent autrement, nous leur conseillons de ne pas y assister pour qu'ils ne soient pas ridiculisés", a lancé, lundi, Omran Ahed Zohbi, ministre de l'information syrien.
Washington, Moscou et l'Organisation des nations unies (ONU) tentent, non sans difficulté, de réunir à Genève une conférence internationale sur la Syrie avec la participation du régime et de l'opposition pour trouver une solution politique au conflit qui a fait, selon une ONG, plus de 120 000 morts depuis mars 2011.
Dimanche, Ahmed Jarba, le chef de l'opposition syrienne, a fait savoir que la Coalition nationale syrienne ne participerait à la conférence de paix que si un calendrier était fixé pour le départ de Bachar Al-Assad et si l'Iran n'y participait pas. Face aux ministres des affaires étrangères arabes réunis au Caire, M. Jarba a rappelé que l'opposition s'engageait à "n'aller à Genève 2 qu'unie", réitérant la condition sine qua non posée par son camp : un cessez-le-feu durant les négociations. Les opposants au régime de Damas sont également divisés sur le terrain, comme le montre la démission d'un chef rebelle dimanche, qui a accusé l'opposition en exil de "ne représenter qu'elle-même".
Lire l'éditorial : L'insoutenable solitude de l'opposition syrienne
DIATRIBE CONTRE RIYAD
M. Zohbi s'est aussi lancé dans une violente diatribe contre Riyad, estimant que sa politique de soutien aux rebelles était vouée à l'échec, "que Genève 2 se tienne ou pas". Il a accusé Saoud Al-Fayçal, ministre des affaires étrangères saoudien, de "représenter la façade politique du terrorisme mené par l'Arabie saoudite" en raison de son appui aux insurgés. "Nous n'accordons aucune importance au rôle saoudien", a-t-il dit en vue de la conférence.
Lundi, les chefs de la diplomatie américaine et saoudienne, John Kerry et Saoud Al-Fayçal, ont affiché leurs divergences concernant le dossier syrien : Riyad souhaite de Washington une action plus musclée face au conflit syrien, alors que Washington mène des efforts diplomatiques intenses en vue de la tenue de Genève 2.
ECONOMIE
Vivendi cède sa participation dans Maroc Telecom
Le groupe français annonce avoir finalisé la cession de sa participation dans Maroc Telecom, à l’opérateur émirati Etisalat pour 4,2 milliards d’euros. Une opération qui devrait être bouclée d’ici le début de 2014.
Sauf surprise de dernière minute, le groupe Vivendi devrait sortir d’ici quelques mois de Maroc Telecom. Le groupe français annonce en effet ce mardi être parvenu à un accord avec l’opérateur émirati Etisalat pour lui céder la participation de 53% qu’il détenait jusqu’à présent dans cet opérateur marocain. L’opération devrait rapporter 4,2 milliards d’euros en numéraire. Un montant qui est en ligne avec la capitalisation boursière de la part du groupe dans l’entreprise
L’accord est présenté comme « définitif », mais il reste « soumis à certaines conditions, en particulier l’approbation des autorités de régulation des pays où Maroc Telecom est implanté », précise cependant Vivendi dans son communiqué, en précisant être « confiant de pouvoir finaliser cette opération d’ici début 2014 ». Pendant l’ été, Vivendi avait entamé des négociations exclusives avec Etisalat.
L’Etat marocain souhaitait un partenaire local
En effet, jusqu’à maintenant l’Etat marocain, deuxième plus important actionnaire de l’opérateur avec une participation de 30% souhaitait, selon des sources proches du dossier, qu’Etisalat prenne un associé local pour donner son aval à l’opération. L’annonce de cette cession par Vivendi pourrait donc signifier que cette exigence a été honorée.
Présent dans le fixe, le mobile et internet, Maroc Telecom, dont Vivendi est actionnaire depuis 2001, est l’un des principaux opérateurs du continent africain avec des filiales au Burkina Faso, au Gabon, au Mali et en Mauritanie. C’est la première capitalisation boursière de la Bourse de Casablanca.
L'action de BlackBerry plonge avec le retrait de l'offre de Fairfax
BlackBerry va procéder à une augmentation de capital réservée de 1 milliard de dollars sous forme d'un emprunt convertible en actions représentant à terme une augmentation de 16% du nombre d'actions en circulation.
David Friend
La Presse Canadienne
Montréal
La Presse Canadienne
Montréal
Fairfax Financial a indiqué lundi qu'elle abandonnait son projet d'acquisition de BlackBerry (TSX:BB) pour plutôt se retrouver à la tête d'un groupe d'investisseurs qui injecteront jusqu'à un milliard $ US dans la compagnie de Waterloo, en Ontario, qui aura désormais un nouveau dirigeant.
Cette annonce a fait plonger l'action de BlackBerry à son plus faible niveau depuis des années. Elle a perdu 1,34 $, soit 16,6 pour cent, à 6,75 $ à la Bourse de Toronto. Sur le Nasdaq, elle a échappé 1,28 $ US, aussi 16,5 pour cent, à 6,49 $ US.
Tant le chef de la direction de BlackBerry, Thorsten Heins, que la présidente de son conseil d'administration, Barbara Stymiest, seront remplacés par John Chen lorsque l'entente sera conclue.
M. Chen a notamment occupé le poste de président du conseil et chef de la direction de Sybase de 1998 jusqu'à ce que la société de gestion de données soit acquise par SAP en 2010. Avant son passage chez Sybase, il avait détenu des postes de direction chez Siemens, Pyramid Technology et Burroughs.
Le conseil de BlackBerry donnera également un siège à Prem Watsa, qui est président et chef de la direction de Fairfax Financial. M. Watsa s'était joint au conseil de la société alors qu'elle s'appelait toujours Research In Motion, mais a quitté lorsque BlackBerry a lancé sa révision stratégique en août, ce qui le plaçait en situation de conflit d'intérêt.
M. Watsa a finalement annoncé le 23 septembre que Fairfax était à la tête d'un groupe prêt à débourser 9 $ US par action de BlackBerry, soit environ 4,7 milliards $ - une offre à laquelle plusieurs conditions étaient cependant rattachées, incluant une période de vérification préalable de six semaines.
Dans un interview avec l'Associated Press, M. Watsa a indiqué avoir travaillé avec une firme de consultants qui lui a fait valoir que la fermeture du capital de BlackBerry avec de l'argent emprunté n'était pas la meilleure option.
«Charger cette entreprise d'une trop grosse dette n'était pas approprié», a-t-il expliqué. «Nous pourrions probablement le faire, mais nous avons décidé de ne pas ajouter cette lourde dette à la structure de la société.»
Fairfax a complètement abandonné l'idée d'une acquisition par emprunt après avoir obtenu cette recommandation, même si cinq ou six investisseurs étaient prêts à aller de l'avant, a précisé M. Watsa.
En vertu du nouvel arrangement, M. Chen deviendra chef de la direction par intérim de BlackBerry et jouera un rôle plus permanent en tant que président exécutif du conseil. M. Heins quittera la société une fois que l'entente sera finalisée.
Indemnité de départ de 22 millions $
Plus tôt cette année, BlackBerry s'était entendue avec M. Heins sur un régime de rémunération qui prévoyait un départ de son poste dans des circonstances semblables à celles annoncées lundi.
En vertu de documents déposés aux autorités boursières, M. Heins recevrait une rémunération atteignant 55,6 millions $ si BlackBerry devait être vendue et qu'on lui demandait de quitter son poste. Le montant tient compte de son salaire, de ses primes, de ses avantages sociaux et de rémunération en action basée sur le cours de son action à la fin de la plus récente année financière.
Cependant, l'entente précise que si M. Heins devait être remercié par BlackBerry sans qu'il n'y ait un changement de propriétaire, il recevrait un plus petit montant évalué à 22 millions $.
Une porte-parole de BlackBerry, Rebecca Freiburger, a indiqué que la société n'était pas «en mesure de commenter au sujet de l'indemnité de départ de Thorsten Heins pour l'instant».
Selon l'analyste indépendant Carmi Levy, l'annonce de lundi ne veut pas nécessairement dire que BlackBerry ne sera pas vendue, mais les choses ne se déroulent clairement pas comme elle l'avait espéré lorsqu'elle s'est mise en vente.
«Cela aurait été tellement plus simple pour eux de simplement accepter un chèque de la part d'un important acheteur», a affirmé M. Levy.
«Ils avaient déjà admis il y a un an et demi qu'ils n'y arriveraient pas seuls; maintenant ils sont forcés d'y arriver seuls. Il n'y a pas de bonne nouvelle dans cette affaire pour l'instant. Cela ajoute une couche de difficultés à une compagnie qui n'en avait pas besoin.»
Nouveau patron de bonne réputation
Le nouveau plan prévoit que Fairfax dirigera un groupe qui achètera un milliard $ US en dette convertible. Les titres prévoient le versement d'un intérêt annuel de six pour cent mais peuvent être convertis en actions de BlackBerry pour 10 $ US chacun.
«Ce financement fourni une injection d'argent immédiate à des conditions favorables pour BlackBerry et améliore notre situation de trésorerie», a déclaré Mme Stymiest dans un communiqué.
Le milliard de dollars donnera à la société une certaine période de temps pour se redresser, a estimé M. Levy, tout en notant que M. Chen était un bon choix pour diriger BlackBerry parce qu'il jouissait d'une bonne réputation dans ce secteur.
«Il connaissait la valeur de cette technologie avant bien d'autres dans l'industrie», a expliqué M. Levy. «Si quelqu'un peut redonner une crédibilité à la réputation de BlackBerry dans cet espace, ce sera vraisemblablement lui.»
Même s'il considère toujours la vente de BlackBerry comme quelque chose de probable - compte tenu du fait que d'autres acheteurs potentiels s'étaient manifestés - M. Levy a indiqué que toute nouvelle offre serait probablement moins élevée que celle initialement mise de l'avant par Fairfax.
«Les investisseurs ont déjà voté avec leurs pieds. La valeur de l'action a reculé significativement parce qu'un certain nombre d'entre eux ont décidé qu'assez c'est assez», a-t-il poursuivi.
Cette annonce a fait plonger l'action de BlackBerry à son plus faible niveau depuis des années. Elle a perdu 1,34 $, soit 16,6 pour cent, à 6,75 $ à la Bourse de Toronto. Sur le Nasdaq, elle a échappé 1,28 $ US, aussi 16,5 pour cent, à 6,49 $ US.
Tant le chef de la direction de BlackBerry, Thorsten Heins, que la présidente de son conseil d'administration, Barbara Stymiest, seront remplacés par John Chen lorsque l'entente sera conclue.
Le conseil de BlackBerry donnera également un siège à Prem Watsa, qui est président et chef de la direction de Fairfax Financial. M. Watsa s'était joint au conseil de la société alors qu'elle s'appelait toujours Research In Motion, mais a quitté lorsque BlackBerry a lancé sa révision stratégique en août, ce qui le plaçait en situation de conflit d'intérêt.
M. Watsa a finalement annoncé le 23 septembre que Fairfax était à la tête d'un groupe prêt à débourser 9 $ US par action de BlackBerry, soit environ 4,7 milliards $ - une offre à laquelle plusieurs conditions étaient cependant rattachées, incluant une période de vérification préalable de six semaines.
Dans un interview avec l'Associated Press, M. Watsa a indiqué avoir travaillé avec une firme de consultants qui lui a fait valoir que la fermeture du capital de BlackBerry avec de l'argent emprunté n'était pas la meilleure option.
«Charger cette entreprise d'une trop grosse dette n'était pas approprié», a-t-il expliqué. «Nous pourrions probablement le faire, mais nous avons décidé de ne pas ajouter cette lourde dette à la structure de la société.»
Fairfax a complètement abandonné l'idée d'une acquisition par emprunt après avoir obtenu cette recommandation, même si cinq ou six investisseurs étaient prêts à aller de l'avant, a précisé M. Watsa.
En vertu du nouvel arrangement, M. Chen deviendra chef de la direction par intérim de BlackBerry et jouera un rôle plus permanent en tant que président exécutif du conseil. M. Heins quittera la société une fois que l'entente sera finalisée.
Indemnité de départ de 22 millions $
Plus tôt cette année, BlackBerry s'était entendue avec M. Heins sur un régime de rémunération qui prévoyait un départ de son poste dans des circonstances semblables à celles annoncées lundi.
En vertu de documents déposés aux autorités boursières, M. Heins recevrait une rémunération atteignant 55,6 millions $ si BlackBerry devait être vendue et qu'on lui demandait de quitter son poste. Le montant tient compte de son salaire, de ses primes, de ses avantages sociaux et de rémunération en action basée sur le cours de son action à la fin de la plus récente année financière.
Cependant, l'entente précise que si M. Heins devait être remercié par BlackBerry sans qu'il n'y ait un changement de propriétaire, il recevrait un plus petit montant évalué à 22 millions $.
Une porte-parole de BlackBerry, Rebecca Freiburger, a indiqué que la société n'était pas «en mesure de commenter au sujet de l'indemnité de départ de Thorsten Heins pour l'instant».
Selon l'analyste indépendant Carmi Levy, l'annonce de lundi ne veut pas nécessairement dire que BlackBerry ne sera pas vendue, mais les choses ne se déroulent clairement pas comme elle l'avait espéré lorsqu'elle s'est mise en vente.
«Cela aurait été tellement plus simple pour eux de simplement accepter un chèque de la part d'un important acheteur», a affirmé M. Levy.
«Ils avaient déjà admis il y a un an et demi qu'ils n'y arriveraient pas seuls; maintenant ils sont forcés d'y arriver seuls. Il n'y a pas de bonne nouvelle dans cette affaire pour l'instant. Cela ajoute une couche de difficultés à une compagnie qui n'en avait pas besoin.»
Nouveau patron de bonne réputation
Le nouveau plan prévoit que Fairfax dirigera un groupe qui achètera un milliard $ US en dette convertible. Les titres prévoient le versement d'un intérêt annuel de six pour cent mais peuvent être convertis en actions de BlackBerry pour 10 $ US chacun.
«Ce financement fourni une injection d'argent immédiate à des conditions favorables pour BlackBerry et améliore notre situation de trésorerie», a déclaré Mme Stymiest dans un communiqué.
Le milliard de dollars donnera à la société une certaine période de temps pour se redresser, a estimé M. Levy, tout en notant que M. Chen était un bon choix pour diriger BlackBerry parce qu'il jouissait d'une bonne réputation dans ce secteur.
«Il connaissait la valeur de cette technologie avant bien d'autres dans l'industrie», a expliqué M. Levy. «Si quelqu'un peut redonner une crédibilité à la réputation de BlackBerry dans cet espace, ce sera vraisemblablement lui.»
Même s'il considère toujours la vente de BlackBerry comme quelque chose de probable - compte tenu du fait que d'autres acheteurs potentiels s'étaient manifestés - M. Levy a indiqué que toute nouvelle offre serait probablement moins élevée que celle initialement mise de l'avant par Fairfax.
«Les investisseurs ont déjà voté avec leurs pieds. La valeur de l'action a reculé significativement parce qu'un certain nombre d'entre eux ont décidé qu'assez c'est assez», a-t-il poursuivi.
Cette nuit en Asie : en Chine, un Congrès du parti dans un contexte économique apaisé
(de nos correspondants en Asie) Dernier chiffre d’une série de bonnes nouvelles pour la Chine, l’indice HSBC des directeurs d’achats dans les services s’est légèrement apprécié en octobre.
L’indice HSBC des directeurs d’achats dans le secteur des services, présenté ce matin, s’est légèrement apprécié en octobre, passant de 52,4 à 52,6 en un mois. Sachant que la valeur 50 traduit une stagnation, le secteur tertiaire chinois est donc bien dans une phase d’accélération de sa croissance. C’est un élément important pour l’économie chinoise, puisque les services représentent 45% du PIB et sont, depuis 2011, le premier employeur du pays. Ce chiffre est le dernier d’une série de bonnes nouvelles concernant l’activité économique en Chine : vendredi dernier, on apprenait notamment que l’activité manufacturière avait également connu une hausse en octobre. Autrement dit, la reprise constatée au troisième trimestre 2013 se poursuit, ce qui constitue pour les autorités chinoises un soulagement de taille.
Alors que le Parti communiste doit se réunir, à partir de ce week-end, pour un Congrès présenté comme décisif puisqu’il doit théoriquement déboucher sur l’annonce de réformes ambitieuses, Pékin a plus que jamais besoin d’un contexte conjoncturel apaisé afin de mettre le doigt sur les sujets douloureux. Il reste que, dans les services comme l’industrie, les toutes dernières enquêtes montrent qu’à moyen terme, les commandes devraient s’assagir. S’il y a reprise économique en Chine, celle-ci a toutes les chances de rester mesurée. Ce que les partisans du changement interprètent comme une preuve supplémentaire de la nécessité de réformer en profondeur le système.
Tokyo traque les comptes de yakuzas dans ses grandes banques
L’Agence des services financiers (FSA), l’autorité de régulation du secteur, a officiellement lancé, ce matin, ses investigations dans les bureaux des trois plus grands groupes financiers de l’archipel, après la mise à jour, ces dernières semaines, de contrats de prêts illégaux signés par la Mizuho Bank avec des membres de plusieurs organisations mafieuses du pays. Des enquêteurs du gendarme financier doivent ainsi se rendre aux sièges des trois mégabanques de l’archipel, Mitsubishi UFJ, Sumitomo Mitsui Financial Group et Mizuho Bank, pour vérifier la pertinence et l’efficacité de leurs procédures de contrôle de la clientèle soupçonnée de liens à des groupes de yakuzas.
L’Etat nippon interdit officiellement aux groupes financiers de traiter avec ces organisations et impose des ruptures de contrat immédiates si l’activité mafieuse de clients est découverte, même plusieurs mois après la validation d’un prêt. Les contrôles devraient être particulièrement rigoureux pour la Mizuho Bank qui n’aurait pas su contraindre les dirigeants de certaines de ses filières de prêts à la consommation à rompre leurs contrats passés avec des personnes liées aux «forces antisociales» du pays. Taro Aso, le ministre des Finances, vient de laisser entendre que la banque pourrait être punie pour ses manquements aux règles régissant le secteur.
Bientôt de vieux prêts «pourris» chinois à la Bourse de Hong Kong ?
Cinda a un plan : la structure de défaisance, créée par Pékin en 1999 pour débarrasser China Construction Bank de ses actifs toxiques, cherche aujourd’hui à se coter à la Bourse de Hong Kong. La procédure est encore loin d’avoir abouti - il faudra notamment que l’autorité de régulation boursière chinoise n’y mette pas son veto. Mais cette démarche illustre la volonté des quatre structures de défaisance créées à la fin des années 1990 de se diversifier et de s’orienter vers des activités plus en ligne avec le marché.
Cinda, par exemple, est aujourd’hui également un courtier. Ces quatre sociétés publiques restent très largement survalorisées par l’Etat qui n’a que partiellement intégré, au plan comptable, la dépréciation des actifs qui les constituent et qu’elles avaient rachetés aux banques à leur valeur faciale. Une situation qui pourrait devenir problématique au moment où la question de l’endettement devient centrale pour la Chine.
En Thaïlande, la Bourse s’inquiète du retour des tensions politiques
Ce matin, l’indice SET de la Bourse de Bangkok tentait de se ressaisir après avoir été fortement malmené, hier. A la mi-journée, la place progressait ainsi de 0,8% mais peinait à regagner les 2,8% perdus la veille, dans une séance marquée par la fébrilité croissante des investisseurs. Beaucoup d’analystes redoutent de voir le royaume replonger dans un périlleux cycle d’affrontements politiques .
Les oppositions traditionnelles entre les élites urbaines, qui soutiennent le Parti démocrate, et les populations rurales, qui portent, elles, l’exécutif populiste de la Premier ministre Yingluck Shinawatra se sont cristallisées depuis quelques jours sur un vaste projet d’amnistie que le pouvoir tente de faire voter au Parlement. Ce texte, qui permettrait un retour sur la scène politique de Thaksin Shinawatra, l’ancien homme fort du régime chassé par l’armée en 2006, a été voté vendredi dernier par les députés et doit encore être examiné par le Sénat, avant d’affronter l’expertise, plus rigoureuse, de la Cour constitutionnelle. Accusant la chef du gouvernement d’avoir rédigé un texte de loi à la seule fin d’organiser le retour de son frère, condamné pour corruption, l’opposition emmenée par le Parti démocrate a promis de mobiliser la rue dans les prochains jours. Hier, plus de 10.000 personnes ont ainsi protesté dans le centre de Bangkok, près du quartier des affaires et des ambassades.
30 000 emplois créés avec le Pacte de compétitivité, selon le gouvernement
En visite à Saint-Etienne (Loire), le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé des mesures supplémentaires pour soutenir l'innovation, via notamment le déblocage d'une enveloppe de 120 millions pour l'innovation non technologique comme le design.
Un an après le lancement des 35 mesures du Pacte de compétitivité, préparé sur la base d'un rapport de Louis Gallois, un premier bilan évoque la création de 30 000 emplois alors que le principal dispositif du Pacte, le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), "n'est pas encore à plein régime". Face aux critiques émanant notamment de l'aile gauche du Parti socialiste, Jean-Marc Ayrault assure que le CICE ne consiste pas à "faire des cadeaux aux patrons" mais à "aider les entreprises".
11 000 dossiers CICE déposés
La Banque publique d'investissement, également née du Pacte de compétitivité, a reçu près de 11 000 dossiers de préfinancement du CICE, dont près de six sur dix (58%) émanant de petites entreprises. Au total, près de 60 000 sociétés ont été accompagnées par BPI France sur les neuf premiers mois de 2013, avec 1,5 milliard d'euros de trésorerie injectés, poursuit Matignon.
"On a le sentiment d'avoir permis à l'économie d'être en situation de reprise dans les mois qui viennent. On a la conviction que le mouvement de reprise observé depuis quelques mois est le résultat, d'une part, d'un environnement international que la France a contribué à stabiliser et, d'autre part, de la mise en oeuvre de mesures depuis un an", explique-t-on dans l'entourage du Premier ministre.
LA REPRISE RESTE POUSSIVE
Après un fin 2012 et un début 2013 difficiles, l'économie française a rebondi avec une croissance de 0,5% au deuxième trimestre et l'Insee estime que le produit intérieur brut devrait retrouver à la fin de l'année son niveau d'avant-crise. La reprise reste néanmoins poussive, comme en témoignent les chiffres de l'été de la consommation des ménages comme de la production industrielle, une stagnation du PIB étant attendue au troisième trimestre avant un redémarrage au quatrième. Sur cette base, l'Insee anticipe une destruction nette d'environ 70 000 emplois dans le secteur marchand cette année.
La croissance attendue l'an prochain, 0,9% selon le scénario du gouvernement et 0,7% selon les économistes interrogés par Reuters, est jugée insuffisante pour permettre un solde positif de créations d'emplois dans le privé. Le gouvernement a néanmoins confirmé son objectif d'inversion de la courbe du chômage à la fin 2013. Outre la montée en charge du CICE, il mise pour cela sur l'allongement des contrats aidés, l'augmentation des "emplois d'avenir", qui devraient atteindre 100 000 à cette date, et le développement des "contrats de génération".
A plus long terme, l'exécutif a lancé une série de mesures allant de l'aide à la formation à la simplification administrative pour les entreprises en passant par la généralisation du très haut débit et un concours doté de 300 millions d'euros sur des thématiques d'avenir. Pour favoriser l'innovation, Jean-Marc Ayrault a prôné lundi un meilleur dialogue entre le public et le privé, notamment dans la recherche. La promotion de l'innovation à l'école sera encouragée grâce à une enveloppe de 20 millions d'euros prévue dans le nouveau programme d'investissements d'avenir (PIA). Un fonds souverain de propriété intellectuelle doté de 100 millions d'euros verra également le jour.
Un an après le lancement des 35 mesures du Pacte de compétitivité, préparé sur la base d'un rapport de Louis Gallois, un premier bilan évoque la création de 30 000 emplois alors que le principal dispositif du Pacte, le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), "n'est pas encore à plein régime". Face aux critiques émanant notamment de l'aile gauche du Parti socialiste, Jean-Marc Ayrault assure que le CICE ne consiste pas à "faire des cadeaux aux patrons" mais à "aider les entreprises".
La Banque publique d'investissement, également née du Pacte de compétitivité, a reçu près de 11 000 dossiers de préfinancement du CICE, dont près de six sur dix (58%) émanant de petites entreprises. Au total, près de 60 000 sociétés ont été accompagnées par BPI France sur les neuf premiers mois de 2013, avec 1,5 milliard d'euros de trésorerie injectés, poursuit Matignon.
"On a le sentiment d'avoir permis à l'économie d'être en situation de reprise dans les mois qui viennent. On a la conviction que le mouvement de reprise observé depuis quelques mois est le résultat, d'une part, d'un environnement international que la France a contribué à stabiliser et, d'autre part, de la mise en oeuvre de mesures depuis un an", explique-t-on dans l'entourage du Premier ministre.
LA REPRISE RESTE POUSSIVE
Après un fin 2012 et un début 2013 difficiles, l'économie française a rebondi avec une croissance de 0,5% au deuxième trimestre et l'Insee estime que le produit intérieur brut devrait retrouver à la fin de l'année son niveau d'avant-crise. La reprise reste néanmoins poussive, comme en témoignent les chiffres de l'été de la consommation des ménages comme de la production industrielle, une stagnation du PIB étant attendue au troisième trimestre avant un redémarrage au quatrième. Sur cette base, l'Insee anticipe une destruction nette d'environ 70 000 emplois dans le secteur marchand cette année.
La croissance attendue l'an prochain, 0,9% selon le scénario du gouvernement et 0,7% selon les économistes interrogés par Reuters, est jugée insuffisante pour permettre un solde positif de créations d'emplois dans le privé. Le gouvernement a néanmoins confirmé son objectif d'inversion de la courbe du chômage à la fin 2013. Outre la montée en charge du CICE, il mise pour cela sur l'allongement des contrats aidés, l'augmentation des "emplois d'avenir", qui devraient atteindre 100 000 à cette date, et le développement des "contrats de génération".
A plus long terme, l'exécutif a lancé une série de mesures allant de l'aide à la formation à la simplification administrative pour les entreprises en passant par la généralisation du très haut débit et un concours doté de 300 millions d'euros sur des thématiques d'avenir. Pour favoriser l'innovation, Jean-Marc Ayrault a prôné lundi un meilleur dialogue entre le public et le privé, notamment dans la recherche. La promotion de l'innovation à l'école sera encouragée grâce à une enveloppe de 20 millions d'euros prévue dans le nouveau programme d'investissements d'avenir (PIA). Un fonds souverain de propriété intellectuelle doté de 100 millions d'euros verra également le jour.
L'horizon s'éclaircit pour industrie française, juge Louis Gallois
Pour l'industrie française, le pire est passé, selon Louis Gallois. Le Commissaire général à l'investissement accorde une interview au quotidien économique Les Echos. Il estime qu'une stabilisation fiscale participerait à l'attractivité économique de la France. L'ancien dirigeant d'EADS et de la SNCF s'inquiète d'autre part de la hausse récente de l'euro et presse l'Eurogroupe de se saisir du problème de la politique de change dans la zone euro. "L'euro, situé autour de 1,35-1,40 dollar, peut étouffer la petite reprise à laquelle nous assistons", dit-il.
Un rapport de Louis Gallois sur l'économie française présenté l'automne dernier a servi de base au pacte de compétitivité présenté dans la foulée par le gouvernement, avec une série de mesures dont la plus emblématique a été le crédit d'impôt emploi compétitivité, équivalant à une baisse de charges de 20 milliards d'euros pour les entreprises. "Cela permet de réduire presque de moitié l'écart de compétitivité créé par rapport à l'Allemagne sur le front du coût du travail dans la décennie 2000", souligne-t-il. "Le plus important maintenant est de ne pas toucher au CICE et de garantir sa pérennité", ajoute-t-il alors qu'un certain nombre de députés socialistes ont vu dans cette mesure un "cadeau" fait aux entreprises.
une AFFAIRE DE TEMPS
"La compétitivité est une affaire de temps, de persévérance. C'est une action engagée sur plusieurs années", déclare encore Louis Gallois, qui dit avoir le "sentiment que l'industrie a touché le fond de la piscine et que, pour une partie d'entre elle, l'horizon s'éclaircit." Il juge qu'il y a encore des marges de progrès pour améliorer l'attractivité de l'économie, notamment la création d'un écosystème qui fait encore défaut et auquel, selon lui, une stabilisation fiscale participerait.
A la question de savoir pourquoi le pacte de compétitivité n'avait pas encore suscité de "choc de confiance" chez les chefs d'entreprises, Louis Gallois a déploré que l'ensemble des actions engagées depuis un an aient été "partiellement" occultées par les débats fiscaux. "Il faut que les organisations patronales reconnaissent, a minima, ce qui se passe: la pression fiscale sur les entreprises va diminuer en 2014. Je regrette que ce message ne soit pas suffisamment porté auprès des chefs d'entreprise", dit-il. "Au-delà, la confiance a aussi besoin d'un peu de croissance. Aujourd'hui, la conjoncture s'améliore mais cela reste encore fragile."
Pacte de compétitivité, un an après
Un an après la présentation du rapport Gallois, Les Echos ont interrogé le commissaire général à l'investissement pour dresser un premier bilan du Pacte de compétitivité. Il juge que "l'industrie a touché le fond de la piscine". L'effet du Pacte de compétitivité a été occulté par les débats fiscaux, regrette-t-il. "Un transfert de la pression fiscale a été effectué des entreprises vers les ménages. C’est politiquement courageux. Il faut que les organisations patronales reconnaissent, a minima, ce qui se passe : la pression fiscale sur les entreprises va diminuer en 2014. Je regrette que ce message ne soit pas suffisamment porté auprès des chefs d’entreprise".
L'euro fort plombe-t-il l'économie française ?
"L’euro fort renforce les forts et affaiblit les faibles. L’euro, situé autour de 1,35 - 1,40 dollar, peut étouffer la petite reprise à laquelle nous assistons. La politique de change dans la zone euro relève de l’Eurogroupe ; il lui appartient de se saisir du problème" estime Louis Gallois dans Les Echos. France Info a confronté deux éditorialistes sur cette question de l'euro fort, et ses conséquences sur l'économie.
"L'euro est-il un frein à notre économie ?" par FranceInfo
Un rapport de Louis Gallois sur l'économie française présenté l'automne dernier a servi de base au pacte de compétitivité présenté dans la foulée par le gouvernement, avec une série de mesures dont la plus emblématique a été le crédit d'impôt emploi compétitivité, équivalant à une baisse de charges de 20 milliards d'euros pour les entreprises. "Cela permet de réduire presque de moitié l'écart de compétitivité créé par rapport à l'Allemagne sur le front du coût du travail dans la décennie 2000", souligne-t-il. "Le plus important maintenant est de ne pas toucher au CICE et de garantir sa pérennité", ajoute-t-il alors qu'un certain nombre de députés socialistes ont vu dans cette mesure un "cadeau" fait aux entreprises.
"La compétitivité est une affaire de temps, de persévérance. C'est une action engagée sur plusieurs années", déclare encore Louis Gallois, qui dit avoir le "sentiment que l'industrie a touché le fond de la piscine et que, pour une partie d'entre elle, l'horizon s'éclaircit." Il juge qu'il y a encore des marges de progrès pour améliorer l'attractivité de l'économie, notamment la création d'un écosystème qui fait encore défaut et auquel, selon lui, une stabilisation fiscale participerait.
A la question de savoir pourquoi le pacte de compétitivité n'avait pas encore suscité de "choc de confiance" chez les chefs d'entreprises, Louis Gallois a déploré que l'ensemble des actions engagées depuis un an aient été "partiellement" occultées par les débats fiscaux. "Il faut que les organisations patronales reconnaissent, a minima, ce qui se passe: la pression fiscale sur les entreprises va diminuer en 2014. Je regrette que ce message ne soit pas suffisamment porté auprès des chefs d'entreprise", dit-il. "Au-delà, la confiance a aussi besoin d'un peu de croissance. Aujourd'hui, la conjoncture s'améliore mais cela reste encore fragile."
Bilan du pacte compétitivité, Tilly-Sabco, bonnets verts... la revue de presse de l'industrie
Par Sylvain Arnulf
Quel bilan dresser du Pacte compétitivité un an après la présentation du rapport Gallois ? Où en sont les salariés de Tilly-Sabco ? Qui sont ces "bonnets verts" qui emboitent le pas aux "bonnets rouges" ? Ce sont les questions au cœur de l'actualité de ce 5 novembre.
L'euro fort plombe-t-il l'économie française ?
"L’euro fort renforce les forts et affaiblit les faibles. L’euro, situé autour de 1,35 - 1,40 dollar, peut étouffer la petite reprise à laquelle nous assistons. La politique de change dans la zone euro relève de l’Eurogroupe ; il lui appartient de se saisir du problème" estime Louis Gallois dans Les Echos. France Info a confronté deux éditorialistes sur cette question de l'euro fort, et ses conséquences sur l'économie.
"L'euro est-il un frein à notre économie ?" par FranceInfo
La "folle journée" des Tilly-Sabco
Les salariés de Tilly-Sabco ont finalement quitté la sous-préfecture de Morlaix vers 22 heures le 4 novembre, à l'issue d'une journée d'opérations coup de poing. Dans la soirée, le ministre de l'Agriculture s'est engagé à défendre, auprès de la Commission européenne, le retour des aides à l'exportation de poulet. i>Télé retrace cette journée marathon.
Bruxelles valide la prévision de croissance du gouvernement
La Commission européenne a avalisé ce 5 novembre le scénario de reprise progressive de l'économie française retenu par le gouvernement pour son projet de budget 2014, tout en se montrant plus pessimiste sur le front du chômage et de la dette.
Pour Bruxelles, la reprise économique arrive, mais elle ne s'accompagnera pas d'une décrue du chômage. L'exécutif européen anticipe dans ses prévisions économiques d'automne une croissance de 0,9% en France l'an prochain, soit un niveau identique à celle escomptée par le gouvernement, après 0,2% en 2013. A environnement budgétaire inchangé, la hausse du produit intérieur brut accélérerait ensuite à 1,7% en 2015. Dans ses précédentes prévisions, publiées au printemps, la Commission tablait sur une contraction de 0,1% de l'économie française cette année, suivie d'un rebond de 1,1% en 2014.
Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici s'est félicité de voir l'exécutif européen valider les prévisions du gouvernement, ayant manifestement été informé de ses annonces avant même qu'elles ne soient faites. "Ce chiffre (de 0,9%), il est crédible et même prudent et j'ai la conviction que nous pouvons faire significativement plus", a-t-il dit sur BFMTV et RMC. Quant à la croissance de 0,2% prévue en 2013, elle se situe au même niveau que les dernières prévisions de l'Insee, alors que le gouvernement s'en est tenu à celle de 0,1% annoncée au printemps.
Les nouveaux pouvoirs de la Commission lui donnent le droit de demander à un Etat de la zone euro de revoir son budget avant même qu'il ne soit voté et toute divergence sur les scénarios macroéconomiques augurerait mal du verdict qu'elle rendra à la mi-novembre sur les lois de finances 2014.
TAUX DE CHÔMAGE DE 11,3% EN 2015
Pierre Moscovici a réaffirmé mardi matin l'objectif d'une inversion de la courbe du chômage à la fin de l'année en France, qui n'est pas partagé à Bruxelles. L'ecécutif européen prévoit ainsi un taux de chômage à 11,0% fin 2013, qui passerait à 11,2% en 2014 puis 11,3% en 2015. Pour les économistes de Bruxelles, les entreprises françaises devraient, avec le retour de la croissance, privilégier en 2014 la restauration de leurs marges par rapport aux créations d'emplois et les effets positifs des réformes du marché du travail ne se feront pas sentir avant 2015. La Commission table aussi sur un déficit public qui devrait atteindre 3,8% en 2014, là où le gouvernement prévoit 3,6% après 4,1% cette année. Pour 2015, il s'établirait, sans mesures budgétaires nouvelles, à 3,7%, bien au-dessus de l'objectif de 3% que l'exécutif européen a accepté de reporter à cette échéance.
Il note que ces prévisions sont néanmoins cohérentes avec une amélioration de 1,75 point de pourcentage sur 2013-2014 du déficit structurel, qui reviendrait à 2,0% du PIB à la fin de l'an prochain (contre 1,7% prévu par Paris). Sa prévision de déficit structurel qui remonterait à 2,4% en 2015 ne tient pas compte de l'effort structurel de 0,9 point de PIB prévu dans la nouvelle trajectoire des déficits publics dévoilée en septembre par le gouvernement. Avec de tels déficits, la Commission estime que la dette nette de la France atteindra 95,3% du PIB fin 2014, après 93,5% cette année, puis 96,0% en 2015. Le gouvernement prévoit lui un pic de la dette à 95,1% du PIB l'an prochain avant une baisse de 94,7% en 2015.
Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici s'est félicité de voir l'exécutif européen valider les prévisions du gouvernement, ayant manifestement été informé de ses annonces avant même qu'elles ne soient faites. "Ce chiffre (de 0,9%), il est crédible et même prudent et j'ai la conviction que nous pouvons faire significativement plus", a-t-il dit sur BFMTV et RMC. Quant à la croissance de 0,2% prévue en 2013, elle se situe au même niveau que les dernières prévisions de l'Insee, alors que le gouvernement s'en est tenu à celle de 0,1% annoncée au printemps.
TAUX DE CHÔMAGE DE 11,3% EN 2015
Pierre Moscovici a réaffirmé mardi matin l'objectif d'une inversion de la courbe du chômage à la fin de l'année en France, qui n'est pas partagé à Bruxelles. L'ecécutif européen prévoit ainsi un taux de chômage à 11,0% fin 2013, qui passerait à 11,2% en 2014 puis 11,3% en 2015. Pour les économistes de Bruxelles, les entreprises françaises devraient, avec le retour de la croissance, privilégier en 2014 la restauration de leurs marges par rapport aux créations d'emplois et les effets positifs des réformes du marché du travail ne se feront pas sentir avant 2015. La Commission table aussi sur un déficit public qui devrait atteindre 3,8% en 2014, là où le gouvernement prévoit 3,6% après 4,1% cette année. Pour 2015, il s'établirait, sans mesures budgétaires nouvelles, à 3,7%, bien au-dessus de l'objectif de 3% que l'exécutif européen a accepté de reporter à cette échéance.
Il note que ces prévisions sont néanmoins cohérentes avec une amélioration de 1,75 point de pourcentage sur 2013-2014 du déficit structurel, qui reviendrait à 2,0% du PIB à la fin de l'an prochain (contre 1,7% prévu par Paris). Sa prévision de déficit structurel qui remonterait à 2,4% en 2015 ne tient pas compte de l'effort structurel de 0,9 point de PIB prévu dans la nouvelle trajectoire des déficits publics dévoilée en septembre par le gouvernement. Avec de tels déficits, la Commission estime que la dette nette de la France atteindra 95,3% du PIB fin 2014, après 93,5% cette année, puis 96,0% en 2015. Le gouvernement prévoit lui un pic de la dette à 95,1% du PIB l'an prochain avant une baisse de 94,7% en 2015.
JUSTICE ?
Emilie Martin dit non à la justice espagnole
La militante basque a annoncé qu'elle ne se rendrait pas à la convocation, à 10 heures à Madrid, des autorités antiterroristes, ce qui devrait entraîner l'émission d'un mandat d'arrêt européen.
La militante basque Emilie Martin ne répondra pas à une convocation mardi de la justice antiterroriste espagnole, un an après l’interpellation polémique, également à la demande de Madrid, de sa sœur Aurore Martin, a-t-elle annoncé à l’AFP. «Je ne vais pas aller devant un tribunal qui bafoue les droits de l’Homme», a déclaré Emilie Martin, convoquée à 10 heures à Madrid par l’Audience nationale, juridiction spécialisée notamment dans les affaires de terrorisme.
Emilie Martin a précisé avoir été convoquée pour «appartenance à une organisation terroriste, financement et apologie du terrorisme», dans une enquête portant sur Herrira, mouvement de soutien aux membres emprisonnés de l’organisation séparatiste basque ETA. Emilie Martin, 28 ans, l’une des porte-paroles d’Herrira, a assuré lors d’un entretien avec l’AFP, être «parfaitement consciente des conséquences» de son choix. «Mon absence à l’audience va entraîner automatiquement l’émission d’un mandat d’arrêt européen délivré par Madrid et la France va devoir décider si elle l’applique ou non.»
«Les cartes sont entre ses mains», a-t-elle ajouté, alors qu’il y a tout juste un an, le 1er novembre 2012, la décision d’exécuter le mandat visant sa sœur Aurore Martin avait déclenché des réactions politiques hostiles à gauche et à droite, au Pays basque et au-delà. Pour elle, Herrira, créé en février 2012 et qui milite pour les droits des prisonniers basques, a su «rassembler par son travail les partis politiques et la société civile en faveur du processus de paix» au Pays basque, et a obtenu le soutien de dizaines de milliers de personnes, qui ont manifesté aussi bien à Bayonne, en novembre 2012 qu’à Bilbao, en janvier 2013.
«L’Audience nationale et, avec elle l’Espagne suivie par la France, veut briser cette dynamique pour bloquer le processus de paix», accuse-t-elle. «Comment comprendre la présence d’élus socialistes (français) derrière les banderoles lors de la manifestation organisée par Herrira en novembre 2012 à Bayonne alors que, dans le même temps, le gouvernement appartenant au même Parti socialiste à Paris suit la politique répressive de l’Espagne ?», a-t-elle encore demandé.
Emilie Martin a commencé à militer à 16 ans dans les mouvements de la jeunesse nationaliste. Elle a été porte-parole de Segi, mouvement interdit en Espagne pour ses liens présumés avec l’ETA et dissous en juin 2012 au Pays basque français. En 2003, elle avait été placée en garde-à-vue à Bayonne dans le cadre d’une procédure pour appartenance à l’ETA. Mise en examen, elle a été sous contrôle judiciaire jusqu’en 2005, avant de bénéficier d’un non-lieu.
Les 18 militants, jugés trop proches de l’ETA, sont poursuivis pour appartenance à un groupe armé, apologie et financement du terrorisme. Ils ont été remis en liberté. En France, Herrira reste en revanche légale.
Aurore Martin, sa sœur de 34 ans, avait été interpellée et remise à l’Espagne pour sa participation à des manifestations de Batasuna, mouvement interdit depuis 2003 en Espagne où il était considéré comme la branche politique de l’ETA, mais alors légal en France. Elle n’avait pas été inquiétée depuis 2011, en dépit d’un mandat d’arrêt validé en 2010.
Sa remise à l’Espagne, où elle a été libérée sous caution le 22 décembre 2012, pour des faits non répréhensibles en France, avait été vivement critiquée par des élus de droite comme de gauche et entraîné une importante mobilisation, au point que le président socialiste François Hollande avait publiquement démenti toute intervention gouvernementale.
«Le fait que je sois, après ma sœur, convoquée par l’Audience nationale, ne doit pas se lire comme de l’acharnement sur une même famille. C’est une répression politique qui touche tout le monde», a encore accusé Emilie Martin.
Le représentant du ministère public, Jean-Luc Blachon, a ainsi réclamé 6 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité à l'encontre de Charles Fabre (UMP), candidat à sa propre succession à la mairie de Tarascon. L'élu est soupçonné d'être intervenu pour permettre l'attribution de ce marché au groupement Mastran-Girard, deux entreprises du groupe Vinci Construction qui ont obtenu le lot principal de ce marché de 10 millions d'euros.
Le magistrat a estimé que le délit de favoritisme était constitué, affirmant cependant que l'édile avait pu être motivé par "de bonnes raisons" souhaitant notamment l'attribution du chantier à une entreprise locale.
"Confier la gestion du chantier d'un palais de justice à une collectivité, personnellement je trouve ça inapproprié", a également lancé M. Blanchon pointant la responsabilité de la chancellerie qui avait laissé la petite commune prendre la maîtrise d'ouvrage dans la rénovation d'une ancienne caserne pour la transformer en tribunal.
Le représentant du ministère public s'est attaché à différencier les agissements de "la sphère publique", dans l'entourage de M. Fabre, de ceux de "la sphère économique", les trois dirigeants de sociétés.
La plus forte peine, 12 mois de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende assortie de l'interdiction de gérer pendant 5 ans, a été requise à l'encontre de Philippe Avinent, directeur de Vinci construction Paca et Lanquedoc-Roussillon, le procureur estimant que celui-ci avait "concentré l'ensemble des infractions" constituant le favoritisme. Ce sont des écoutes téléphoniques de ce dirigeant, qui chapeautait les deux sociétés filliales, Mastran et Girard, qui avaient mis les enquêteurs sur la piste de cette affaire.
Contre les directeurs des deux sociétés, la même peine, 10 mois de prison et 30.000 euros d'amende, a été requise.
Contre les acteurs de "la sphère publique", le directeur de Cabinet du maire, Bernard Quilici, et le maître d??uvre, l'architecte Thierry Algrin, M. Blachon a demandé respectivement 8 et 10 mois avec sursis, ainsi que pour tous deux 30.000 euros d'amende.
Enfin, contre les deux sociétés, Girard et Mastran, poursuivies comme personnes morales, des amendes de 150.000 euros chacune ont été réclamées.
Lundi, le tribunal s'est intéressé au déroulement de la commission d'appel d'offre (CAO) que le maire a présidée le 24 septembre 2009, à l'issue de laquelle Mastran-Girard avait remporté le marché. Leur offre était initialement classée 4e dans l'analyse de l'architecte Thierry Algrin.
Pendant les délibérations de la commission, M. Algrin avait passé un appel téléphonique à un responsable de la société Mastran, puis avait révisé son rapport.
Des péripéties qui n'étaient pas consignées dans le procès verbal de la commission d'appel d'offres, ce qui en soit constitue "une atteinte à l'égalité entre candidats" selon la jurisprudence, a rappelé le procureur.
M. Fabre, 68 ans, a été réinvesti pour diriger la liste UMP aux prochaines municipales malgré sa mise en examen dans cette affaire. Il affrontera notamment une liste divers droite et surtout l'extrême droite. Le FN espère conquérir la ville avec sa tête de liste Valérie Laupies, qui a récolté 57,5% des suffrages lors des législatives de 2012.
SOCIAL
Emilie Martin a précisé avoir été convoquée pour «appartenance à une organisation terroriste, financement et apologie du terrorisme», dans une enquête portant sur Herrira, mouvement de soutien aux membres emprisonnés de l’organisation séparatiste basque ETA. Emilie Martin, 28 ans, l’une des porte-paroles d’Herrira, a assuré lors d’un entretien avec l’AFP, être «parfaitement consciente des conséquences» de son choix. «Mon absence à l’audience va entraîner automatiquement l’émission d’un mandat d’arrêt européen délivré par Madrid et la France va devoir décider si elle l’applique ou non.»
«Les cartes sont entre ses mains», a-t-elle ajouté, alors qu’il y a tout juste un an, le 1er novembre 2012, la décision d’exécuter le mandat visant sa sœur Aurore Martin avait déclenché des réactions politiques hostiles à gauche et à droite, au Pays basque et au-delà. Pour elle, Herrira, créé en février 2012 et qui milite pour les droits des prisonniers basques, a su «rassembler par son travail les partis politiques et la société civile en faveur du processus de paix» au Pays basque, et a obtenu le soutien de dizaines de milliers de personnes, qui ont manifesté aussi bien à Bayonne, en novembre 2012 qu’à Bilbao, en janvier 2013.
«L’Audience nationale et, avec elle l’Espagne suivie par la France, veut briser cette dynamique pour bloquer le processus de paix», accuse-t-elle. «Comment comprendre la présence d’élus socialistes (français) derrière les banderoles lors de la manifestation organisée par Herrira en novembre 2012 à Bayonne alors que, dans le même temps, le gouvernement appartenant au même Parti socialiste à Paris suit la politique répressive de l’Espagne ?», a-t-elle encore demandé.
Emilie Martin a commencé à militer à 16 ans dans les mouvements de la jeunesse nationaliste. Elle a été porte-parole de Segi, mouvement interdit en Espagne pour ses liens présumés avec l’ETA et dissous en juin 2012 au Pays basque français. En 2003, elle avait été placée en garde-à-vue à Bayonne dans le cadre d’une procédure pour appartenance à l’ETA. Mise en examen, elle a été sous contrôle judiciaire jusqu’en 2005, avant de bénéficier d’un non-lieu.
«Répression politique»
Depuis janvier 2013, elle est salariée et porte-parole d’Herrira à Bayonne. Selon elle, les motifs de sa convocation du 2 novembre devant l’Audience nationale sont les mêmes que ceux pour lesquels 18 membres d’Herrira ont été arrêtés le 30 septembre par la Garde civile espagnole dans plusieurs villes basques espagnoles.Les 18 militants, jugés trop proches de l’ETA, sont poursuivis pour appartenance à un groupe armé, apologie et financement du terrorisme. Ils ont été remis en liberté. En France, Herrira reste en revanche légale.
Aurore Martin, sa sœur de 34 ans, avait été interpellée et remise à l’Espagne pour sa participation à des manifestations de Batasuna, mouvement interdit depuis 2003 en Espagne où il était considéré comme la branche politique de l’ETA, mais alors légal en France. Elle n’avait pas été inquiétée depuis 2011, en dépit d’un mandat d’arrêt validé en 2010.
Sa remise à l’Espagne, où elle a été libérée sous caution le 22 décembre 2012, pour des faits non répréhensibles en France, avait été vivement critiquée par des élus de droite comme de gauche et entraîné une importante mobilisation, au point que le président socialiste François Hollande avait publiquement démenti toute intervention gouvernementale.
«Le fait que je sois, après ma sœur, convoquée par l’Audience nationale, ne doit pas se lire comme de l’acharnement sur une même famille. C’est une répression politique qui touche tout le monde», a encore accusé Emilie Martin.
Tableaux de Guéant : l'identité de l'acheteur présumé dévoilée
Le Monde.fr
Claude Guéant, l'ancien ministre de l'intérieur de Nicolas Sarkozy, avait justifié en mai le virement de 500 000 euros sur son compte en banque en mars 2008 par la vente de "deux tableaux du peintre hollandais Andries van Eertvelt à un confrère avocat", sans pour autant indiquer son nom.
L'Express révèle, mardi 5 novembre, qu'il s'agit de Sivajothi Muthiah Rajendram, un avocat malaisien amateur d'art, également patron d'une société d'import-export locale et actionnaire d'une importante entreprise de BTP en Inde. Un nom confirmé à l'hebdomadaire par l'ancien secrétaire général de l'Elysée.
Le Parisien avait dévoilé fin juillet que le couple Guéant aurait acquis ces œuvres d'Andries van Eertvelt il y a une vingtaine d'années grâce à un héritage perçu par feue l'épouse de l'ancien ministre Rose-Marie. La vente aurait servi à "concrétiser une opération immobilière" : l'achat d'un appartement de 90 m2 à Paris, pour 717500 euros.
Pour les enquêteurs qui travaillent depuis six mois sur ce dossier, il s'agit aujourd'hui de déterminer si le cabinet Rajendram ne serait pas une simple "boîte à lettres" dans la transaction et "si cette vente de tableaux ne cache pas des mouvements de fonds suspects", souligne L'Express.
Un second virement suspect, de 25 000 euros, provenant de Jordanie intéresse également les juges chargés de l'instruction sur un éventuel financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Selon la défense, il "provient d'un contrat passé avec une société jordanienne dans laquelle Claude Guéant assure la fonction de président du comité d'orientation".
Tarascon: prison avec sursis requise contre le maire UMP
(AFP)
Marseille — Le procureur a requis mardi de la prison avec sursis contre les 6 prévenus, dont le maire UMP de Tarascon (Bouches-du-Rhône), jugés depuis lundi par le tribunal correctionnel de Marseille pour "favoritisme" dans l'attribution du marché de la cité judiciaire de la petite ville.Le représentant du ministère public, Jean-Luc Blachon, a ainsi réclamé 6 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité à l'encontre de Charles Fabre (UMP), candidat à sa propre succession à la mairie de Tarascon. L'élu est soupçonné d'être intervenu pour permettre l'attribution de ce marché au groupement Mastran-Girard, deux entreprises du groupe Vinci Construction qui ont obtenu le lot principal de ce marché de 10 millions d'euros.
Le magistrat a estimé que le délit de favoritisme était constitué, affirmant cependant que l'édile avait pu être motivé par "de bonnes raisons" souhaitant notamment l'attribution du chantier à une entreprise locale.
"Confier la gestion du chantier d'un palais de justice à une collectivité, personnellement je trouve ça inapproprié", a également lancé M. Blanchon pointant la responsabilité de la chancellerie qui avait laissé la petite commune prendre la maîtrise d'ouvrage dans la rénovation d'une ancienne caserne pour la transformer en tribunal.
Le représentant du ministère public s'est attaché à différencier les agissements de "la sphère publique", dans l'entourage de M. Fabre, de ceux de "la sphère économique", les trois dirigeants de sociétés.
La plus forte peine, 12 mois de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende assortie de l'interdiction de gérer pendant 5 ans, a été requise à l'encontre de Philippe Avinent, directeur de Vinci construction Paca et Lanquedoc-Roussillon, le procureur estimant que celui-ci avait "concentré l'ensemble des infractions" constituant le favoritisme. Ce sont des écoutes téléphoniques de ce dirigeant, qui chapeautait les deux sociétés filliales, Mastran et Girard, qui avaient mis les enquêteurs sur la piste de cette affaire.
Contre les directeurs des deux sociétés, la même peine, 10 mois de prison et 30.000 euros d'amende, a été requise.
Contre les acteurs de "la sphère publique", le directeur de Cabinet du maire, Bernard Quilici, et le maître d??uvre, l'architecte Thierry Algrin, M. Blachon a demandé respectivement 8 et 10 mois avec sursis, ainsi que pour tous deux 30.000 euros d'amende.
Enfin, contre les deux sociétés, Girard et Mastran, poursuivies comme personnes morales, des amendes de 150.000 euros chacune ont été réclamées.
Lundi, le tribunal s'est intéressé au déroulement de la commission d'appel d'offre (CAO) que le maire a présidée le 24 septembre 2009, à l'issue de laquelle Mastran-Girard avait remporté le marché. Leur offre était initialement classée 4e dans l'analyse de l'architecte Thierry Algrin.
Pendant les délibérations de la commission, M. Algrin avait passé un appel téléphonique à un responsable de la société Mastran, puis avait révisé son rapport.
Des péripéties qui n'étaient pas consignées dans le procès verbal de la commission d'appel d'offres, ce qui en soit constitue "une atteinte à l'égalité entre candidats" selon la jurisprudence, a rappelé le procureur.
M. Fabre, 68 ans, a été réinvesti pour diriger la liste UMP aux prochaines municipales malgré sa mise en examen dans cette affaire. Il affrontera notamment une liste divers droite et surtout l'extrême droite. Le FN espère conquérir la ville avec sa tête de liste Valérie Laupies, qui a récolté 57,5% des suffrages lors des législatives de 2012.
SOCIAL
Les lycéens se remobilisent pour les élèves sans-papiers
Après les affaires Léonarda et Khatchik, les lycéens, notamment parisiens, reprennent leurs actions. Ils demandent l’arrêt des expulsions de jeunes en situation irrégulière.
Les vacances scolaires ont été studieuses. Assemblées générales, tractage, collage… Les lycéens parisiens espèrent remobiliser à partir de ce mardi pour protester contre les expulsions d’élèves sans-papiers. Une première manifestation s’est déroulée ce lundi matin place de la République. «Un tour de chauffe», explique Léo, membre d’un collectif informel, le «mouvement interlycéen indépendant», formé au mois d’octobre.
«L’objectif, c’est de souffler sur les braises et d’avoir une grosse mobilisation dans la semaine.» Le jeune homme, élève en terminale ES au lycée Dorian (XIe), reconnaît que la mobilisation a redémarré timidement. La faute à la pluie, explique-t-il. Selon le rectorat de Paris, huit lycées sur la centaine que compte la capitale ont subi de «fortes perturbations» lundi, c’est-à-dire des blocages.
Il explique que le mouvement s’est levé de manière spontanée, sur Facebook et par textos. Léo revendique également un message plus large, dépassant les seuls cas de l’Arménien Khatchik Kachatryan et de la Kosovare Léonarda Dibrani. «Il faut élargir la lutte. On s’oppose aux expulsions de tous les élèves scolarisés.» A ses yeux, la circulaire «sanctuarisant» l’environnement scolaire est insuffisante : «Il faut mettre en place une véritable politique d’intégration pour tous les jeunes, où qu’ils soient nés.» Le jeune homme de 17 ans dénonce le «climat de haine» qui gagnerait la France. «On veut montrer qu’on emmerde le FN», appuie-t-il. Léo espère désormais un geste du gouvernement. «Il a reculé face aux Bretons, il faut qu’il fasse un pas en faveur de l’égalité.»
La Haye — Une fillette philippine virtuelle que l'ONG Terre des Hommes a annoncé lundi avoir créée et que plus de 20.000 "prédateurs" ont contactée, prêts à payer pour voir cette enfant de dix ans se livrer à des actes sexuels par webcam, a permis d'identifier plus de mille d'entre eux.
"Nous avons créé une fille virtuelle de 10 ans, une Philippine" sur internet, a déclaré le directeur de la branche néerlandaise de Terre des Hommes, Albert Jaap van Santbrink, au cours d'une conférence de presse à La Haye. Une image virtuelle de l'enfant a même été conçue.
Dix semaines durant, le temps de l'enquête, plus de 20.000 "prédateurs" issus de 71 pays différents ont pris contact avec cette "fillette", baptisée "Sweetie", sur des forums publics de discussions : "ils étaient prêts à payer Sweetie pour qu'elle se livre à des actes sexuels devant sa webcam".
D'après le rapport de l'ONG, un homme identifié en tant qu'"Older4Young" assurant avoir 35 ans et être le père de deux enfants, originaire d'Atlanta, aux Etats-Unis, propose 10 dollars américains à Sweetie, écrivant : "allume ta webcam, je suis excité".
Parmi ces "prédateurs", plus de 1.000 ont été "facilement" identifiés. L'ONG a pu retrouver leurs adresses, leurs numéros de téléphone et des photos d'eux, et a transmis leur identité aux autorités compétentes, en particulier à Interpol. "Vu que tout cela a lieu sur internet, ils pensent que personne ne les observe, il a donc été facile de collecter des informations à leur sujet", a déclaré Hans Guyt, responsable de l'enquête.
L'ONG souhaite sensibiliser l'opinion publique et les autorités au phénomène de la prostitution des enfants sur internet et s'est indignée du nombre réduit de personnes interpellées pour ce qu'elle qualifie de "tourisme du sexe avec enfant par webcam", seules six dans le monde ces dernières années, selon elle.
M. Van Santbrink a soutenu que si Terre des Hommes avait été capable d'identifier plus de 1.000 "prédateurs", les autorités du monde entier devraient être en mesure d'en identifier beaucoup plus. "Avec plus de ressources, nous aurions facilement pu en identifier 10.000", a également affirmé M. Guyt.
"Il y avait de tout, des hommes de 30 ans, 35 ans, 45 ans, 50 ans, des pères de famille, un musicien, un architecte, etc.", a expliqué M. Van Santbrink à l'AFP à l'issue de la conférence de presse.
M. Guyt a ajouté que les "prédateurs" étaient "issus du monde entier, d'Amérique, d'Europe, mais aussi de pays tels que l'Inde, le Japon, la Corée du Sud".
Terre des Hommes, qui a fait circuler une pétition au niveau mondial, a expliqué avoir transmis son modus operandi aux autorités de différents pays.
"Nous avons suivi les procédures utilisées par les forces de police", a soutenu M. Guyt, expliquant avoir procédé de la sorte pour obtenir des preuves qui pourraient être utilisables : "mais bon, nous ne sommes ni des procureurs, ni des juges, ce sera à eux de décider quoi faire avec les éléments que nous avons transmis".
L'équipe d'enquêteurs de l'ONG était constituée de quatre personnes, dont l'identité a été tenue secrète. "Se mettre dans la peau d'une fillette philippine de dix ans et voir ce que certains hommes veulent de vous a été une expérience choquante pour elles". "Il y avait des demandes et des gestes vraiment obscènes", a-t-il précisé, expliquant que des images vidéos des pédophiles ont été prises pendant les séances de "chat".
M. Guyt a également assuré que les enquêteurs de l'ONG n'avaient jamais proposé quoi que ce soit aux personnes piégées mais avaient attendu que les demandes soient formulées spontanément, sans être provoquées. De même, ils n'entamaient pas les conversations, ils attendaient d'être contactés.
Terre des Hommes a précisé que les conversations étaient systématiquement arrêtées une fois que les "prédateurs" proposaient de payer pour voir des actes sexuels. "Il est évident que nous n'avons montré aucun acte sexuel à ces gens, on s'arrêtait avant", selon M. Van Santbrink.
L'ONG a en outre déclaré, citant des chiffres de l'ONU, que quelque 750.000 pédophiles pouvaient être, simultanément, en ligne sur internet et que, rien qu'aux Philippines, des dizaines de milliers d'enfants étaient victimes de tels "prédateurs" sur internet.
L'enquête Ifop a été réalisée du 29 au 31 octobre auprès d'un échantillon de 1.004 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Fin octobre, une vingtaine d'intellectuels, philosophes, écrivains, historiens et scientifiques français se sont également prononcé pour un changement juridique du statut des animaux. Les philosophes Michel Onfray et Luc Ferry, l'écrivain Erik Orsenna, de l'Académie française, l'astrophysicien Hubert Reeves, président de Humanité et Biodiversité, et Matthieu Ricard, moine bouddhiste et docteur en génétique cellulaire, comptent parmi les signataires.
Ankara — Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a créé une nouvelle polémique sur la place de la religion dans la société turque en critiquant la mixité dans les résidences étudiantes, des propos démentis par le gouvernement.
"Les étudiants filles et garçons ne peuvent pas vivre dans une même maison, c'est contraire à notre structure qui est conservateur-démocrate", a lancé dimanche M. Erdogan, cité lundi par des journaux, devant les cadres du Parti de la justice et du développement (AKP) réunis à Kizilcahamam, dans la banlieue de la capitale Ankara.
Selon les quotidiens Radikal et Zaman, il a ajouté que son gouvernement allait "d'une manière ou d'une autre superviser" cette question, sans toutefois précisé si les résidences étudiantes mixtes, de plus en plus rares à travers la Turquie, seraient désormais séparées.
A l'issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Bülent Arinç a démenti les paroles attribuées au Premier ministre, dénonçant des "déclarations inventées".
"Ces propos n'ont rien à voir avec la réalité", a insisté M. Arinç devant la presse, "nous n'avons absolument pas l'intention de procéder à un contrôle" des résidences étudiantes.
Sitôt rapportés dans la presse, les propos de M. Erdogan ont suscité la polémique sur les réseaux sociaux, où de nombreuses voix ont dénoncé une attaque contre la vie privée.
"Le gouvernement turc conduit par l'AKP a besoin d'être sauvé avant qu'il ne soit trop tard. Erdogan semble pousser le parti vers un point de non-retour", a ainsi réagi Mohamed Hemish sur son compte Twitter.
"Le +démocratisation+ de la Turquie d'Erdogan l'autoritaire est une plaisanterie. Atatürk (Mustafa Kemal, fondateur de la Turquie moderne, ndlr) se retournerait dans sa tombe", a renchéri un autre adepte du site de microblogging, Wim van Wegen.
"Recep, tu menaces un peu trop. Tu dois comprendre que la Turquie n'est pas l'Arabie saoudite", a lancé un lecteur au pseudonyme de "Alkan Alkan" sur le site internet du quotidien turc de langue anglaise Hürriyet Daily News.
Un dirigeant du Parti républicain du peuple (CHP), principal mouvement d'opposition pro-laïque au Parlement turc, a demandé à M. Erdogan de s'expliquer sur ces propos.
"Voulez-vous dire par +supervision+ que vous entendez aussi procéder, comme le fait la police des m?urs en Iran, à un contrôle vestimentaire des étudiants. N'est-ce pas une attaque contre la vie privée ? Les étudiants sont assez grands pour décider eux-même de leur vie", a déclaré Umut Oran, influent député du CHP au Parlement.
Au pouvoir depuis 2002, M. Erdogan est accusé de vouloir "islamiser" la Turquie, à très forte majorité musulmane mais officiellement laïque depuis la fondation de la République en 1923, en multipliant les références de plus en plus visibles à l'islam.
Lors de la fronde politique sans précédent qui a secoué le régime turc en juin, de nombreux manifestants qui ont défilé dans les rues des grandes villes du pays ont stigmatisé une nouvelle loi limitant la consommation et la vente d'alcool.
Dans le cadre d'une série de mesures destinées à "démocratiser" la Turquie, M. Erdogan a récemment autorisé les députées à porter le voile au Parlement.
L'enfant, dont l'identité n'a pas été dévoilée, est devenue la plus jeune personne atteinte d'un cancer pulmonaire en Chine. Elle habite à proximité d'un axe routier de la province orientale du Jiangsu, a rapporté l'agence de presse Chine nouvelle.
Selon le Dr. Jie Fengdong, médecin d'un hôpital spécialisé en cancérologie de la ville de Nankin, la fillette a respiré sur une longue période de la poussière et des particules nocives.
Les cancers du poumon sont rarissimes chez les enfants. Ils sont diagnostiqués en moyenne à l'âge de 70 ans, selon l'American Cancer Society.
La pollution atmosphérique provoque désormais des centaines de milliers de morts prématurées chaque année en Chine.
En trente ans, le nombre de décès dus à des cancers du poumon a été multiplié par plus de quatre dans le pays, selon les autorités sanitaires. Le cancer est notamment devenu la première cause des décès dans la capitale, Pékin.
Sont jugées particulièrement dangereuses les particules PM 2,5 --d'un diamètre inférieur ou égal à 2,5 microns--, qui pénètrent profondément dans les poumons. A Pékin et dans d'autres métropoles chinoises, la densité de PM 2,5 atteint régulièrement des taux dépassant de près de 40 fois le plafond préconisé par l'OMS.
La Chine, premier marché automobile mondial, tire plus de 70% de son énergie de la combustion du charbon. Son environnement est menacé par ses nombreuses industries polluantes, son trafic routier en constante expansion et son laxisme pour protéger les écosystèmes.
«L’objectif, c’est de souffler sur les braises et d’avoir une grosse mobilisation dans la semaine.» Le jeune homme, élève en terminale ES au lycée Dorian (XIe), reconnaît que la mobilisation a redémarré timidement. La faute à la pluie, explique-t-il. Selon le rectorat de Paris, huit lycées sur la centaine que compte la capitale ont subi de «fortes perturbations» lundi, c’est-à-dire des blocages.
Midi à la Bastille
Ce mardi, rendez-vous a été donné à midi place de la Bastille. Les organisations lycéennes (UNL et Fidl), ainsi que le syndicat étudiant Unef, seront de la partie. «S’ils veulent s’associer au mouvement, libres à eux, affirme Léo. Mais on ne veut pas être affiliés à un parti, on n’a rien à voir avec le Parti de gauche. On se méfie de la récupération politique.» Selon lui, «les syndicats sont arrivés avec leurs petits drapeaux et leurs mégaphones, mais ce ne sont pas eux qui ont mobilisé».Il explique que le mouvement s’est levé de manière spontanée, sur Facebook et par textos. Léo revendique également un message plus large, dépassant les seuls cas de l’Arménien Khatchik Kachatryan et de la Kosovare Léonarda Dibrani. «Il faut élargir la lutte. On s’oppose aux expulsions de tous les élèves scolarisés.» A ses yeux, la circulaire «sanctuarisant» l’environnement scolaire est insuffisante : «Il faut mettre en place une véritable politique d’intégration pour tous les jeunes, où qu’ils soient nés.» Le jeune homme de 17 ans dénonce le «climat de haine» qui gagnerait la France. «On veut montrer qu’on emmerde le FN», appuie-t-il. Léo espère désormais un geste du gouvernement. «Il a reculé face aux Bretons, il faut qu’il fasse un pas en faveur de l’égalité.»
SOCIETE
Une fillette philippine virtuelle pour dénoncer les "prédateurs"
(AFP)
"Nous avons créé une fille virtuelle de 10 ans, une Philippine" sur internet, a déclaré le directeur de la branche néerlandaise de Terre des Hommes, Albert Jaap van Santbrink, au cours d'une conférence de presse à La Haye. Une image virtuelle de l'enfant a même été conçue.
Dix semaines durant, le temps de l'enquête, plus de 20.000 "prédateurs" issus de 71 pays différents ont pris contact avec cette "fillette", baptisée "Sweetie", sur des forums publics de discussions : "ils étaient prêts à payer Sweetie pour qu'elle se livre à des actes sexuels devant sa webcam".
D'après le rapport de l'ONG, un homme identifié en tant qu'"Older4Young" assurant avoir 35 ans et être le père de deux enfants, originaire d'Atlanta, aux Etats-Unis, propose 10 dollars américains à Sweetie, écrivant : "allume ta webcam, je suis excité".
Parmi ces "prédateurs", plus de 1.000 ont été "facilement" identifiés. L'ONG a pu retrouver leurs adresses, leurs numéros de téléphone et des photos d'eux, et a transmis leur identité aux autorités compétentes, en particulier à Interpol. "Vu que tout cela a lieu sur internet, ils pensent que personne ne les observe, il a donc été facile de collecter des informations à leur sujet", a déclaré Hans Guyt, responsable de l'enquête.
L'ONG souhaite sensibiliser l'opinion publique et les autorités au phénomène de la prostitution des enfants sur internet et s'est indignée du nombre réduit de personnes interpellées pour ce qu'elle qualifie de "tourisme du sexe avec enfant par webcam", seules six dans le monde ces dernières années, selon elle.
M. Van Santbrink a soutenu que si Terre des Hommes avait été capable d'identifier plus de 1.000 "prédateurs", les autorités du monde entier devraient être en mesure d'en identifier beaucoup plus. "Avec plus de ressources, nous aurions facilement pu en identifier 10.000", a également affirmé M. Guyt.
"Il y avait de tout, des hommes de 30 ans, 35 ans, 45 ans, 50 ans, des pères de famille, un musicien, un architecte, etc.", a expliqué M. Van Santbrink à l'AFP à l'issue de la conférence de presse.
M. Guyt a ajouté que les "prédateurs" étaient "issus du monde entier, d'Amérique, d'Europe, mais aussi de pays tels que l'Inde, le Japon, la Corée du Sud".
Terre des Hommes, qui a fait circuler une pétition au niveau mondial, a expliqué avoir transmis son modus operandi aux autorités de différents pays.
"Nous avons suivi les procédures utilisées par les forces de police", a soutenu M. Guyt, expliquant avoir procédé de la sorte pour obtenir des preuves qui pourraient être utilisables : "mais bon, nous ne sommes ni des procureurs, ni des juges, ce sera à eux de décider quoi faire avec les éléments que nous avons transmis".
M. Guyt a également assuré que les enquêteurs de l'ONG n'avaient jamais proposé quoi que ce soit aux personnes piégées mais avaient attendu que les demandes soient formulées spontanément, sans être provoquées. De même, ils n'entamaient pas les conversations, ils attendaient d'être contactés.
Terre des Hommes a précisé que les conversations étaient systématiquement arrêtées une fois que les "prédateurs" proposaient de payer pour voir des actes sexuels. "Il est évident que nous n'avons montré aucun acte sexuel à ces gens, on s'arrêtait avant", selon M. Van Santbrink.
L'ONG a en outre déclaré, citant des chiffres de l'ONU, que quelque 750.000 pédophiles pouvaient être, simultanément, en ligne sur internet et que, rien qu'aux Philippines, des dizaines de milliers d'enfants étaient victimes de tels "prédateurs" sur internet.
89% des Français ne veulent plus que les animaux soient considérés comme des meubles
SONDAGE - Les Français seraient favorables à une modification du Code civil, qui indique que les animaux sont «des biens meubles»...
89% des Français sont favorables à une modification du Code civil qui considère les animaux comme des «bien meubles», selon un sondage Ifop pour 30 millions d'amis, a annoncé lundi la fondation de protection animale. A la question «seriez-vous favorable ou opposé à une modification du Code civil pour reconnaître aux animaux la nature d'êtres vivants et sensibles?», 89% se déclarent favorables et 11% opposés. 86% des Français considèrent «anormal» que les animaux soient considérés par la Loi comme des «biens meubles».Des intellectuels pour les animaux
«Même s'il existe d'autres sujets importants à traiter aujourd'hui», la question du statut juridique de l'animal «mérite d'être traitée» pour 85% des personnes interrogées. 68% sont même favorables à un débat public. Pour 87% des personnes interrogées, les politiques ne se préoccupent pas assez du statut juridique de l'animal. Selon la Fondation 30 millions d'amis, plus de 300.000 signatures ont été recueillies depuis près d'un an pour une évolution du Code civil.L'enquête Ifop a été réalisée du 29 au 31 octobre auprès d'un échantillon de 1.004 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Fin octobre, une vingtaine d'intellectuels, philosophes, écrivains, historiens et scientifiques français se sont également prononcé pour un changement juridique du statut des animaux. Les philosophes Michel Onfray et Luc Ferry, l'écrivain Erik Orsenna, de l'Académie française, l'astrophysicien Hubert Reeves, président de Humanité et Biodiversité, et Matthieu Ricard, moine bouddhiste et docteur en génétique cellulaire, comptent parmi les signataires.
Turquie: Erdogan critique la mixité des résidences d'étudiants
(AFP)
"Les étudiants filles et garçons ne peuvent pas vivre dans une même maison, c'est contraire à notre structure qui est conservateur-démocrate", a lancé dimanche M. Erdogan, cité lundi par des journaux, devant les cadres du Parti de la justice et du développement (AKP) réunis à Kizilcahamam, dans la banlieue de la capitale Ankara.
Selon les quotidiens Radikal et Zaman, il a ajouté que son gouvernement allait "d'une manière ou d'une autre superviser" cette question, sans toutefois précisé si les résidences étudiantes mixtes, de plus en plus rares à travers la Turquie, seraient désormais séparées.
A l'issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Bülent Arinç a démenti les paroles attribuées au Premier ministre, dénonçant des "déclarations inventées".
"Ces propos n'ont rien à voir avec la réalité", a insisté M. Arinç devant la presse, "nous n'avons absolument pas l'intention de procéder à un contrôle" des résidences étudiantes.
Sitôt rapportés dans la presse, les propos de M. Erdogan ont suscité la polémique sur les réseaux sociaux, où de nombreuses voix ont dénoncé une attaque contre la vie privée.
"Le gouvernement turc conduit par l'AKP a besoin d'être sauvé avant qu'il ne soit trop tard. Erdogan semble pousser le parti vers un point de non-retour", a ainsi réagi Mohamed Hemish sur son compte Twitter.
"Le +démocratisation+ de la Turquie d'Erdogan l'autoritaire est une plaisanterie. Atatürk (Mustafa Kemal, fondateur de la Turquie moderne, ndlr) se retournerait dans sa tombe", a renchéri un autre adepte du site de microblogging, Wim van Wegen.
"Recep, tu menaces un peu trop. Tu dois comprendre que la Turquie n'est pas l'Arabie saoudite", a lancé un lecteur au pseudonyme de "Alkan Alkan" sur le site internet du quotidien turc de langue anglaise Hürriyet Daily News.
Un dirigeant du Parti républicain du peuple (CHP), principal mouvement d'opposition pro-laïque au Parlement turc, a demandé à M. Erdogan de s'expliquer sur ces propos.
"Voulez-vous dire par +supervision+ que vous entendez aussi procéder, comme le fait la police des m?urs en Iran, à un contrôle vestimentaire des étudiants. N'est-ce pas une attaque contre la vie privée ? Les étudiants sont assez grands pour décider eux-même de leur vie", a déclaré Umut Oran, influent député du CHP au Parlement.
Au pouvoir depuis 2002, M. Erdogan est accusé de vouloir "islamiser" la Turquie, à très forte majorité musulmane mais officiellement laïque depuis la fondation de la République en 1923, en multipliant les références de plus en plus visibles à l'islam.
Lors de la fronde politique sans précédent qui a secoué le régime turc en juin, de nombreux manifestants qui ont défilé dans les rues des grandes villes du pays ont stigmatisé une nouvelle loi limitant la consommation et la vente d'alcool.
Dans le cadre d'une série de mesures destinées à "démocratiser" la Turquie, M. Erdogan a récemment autorisé les députées à porter le voile au Parlement.
Pollution en Chine: une enfant de 8 ans a un cancer du poumon
(AFP)
Pékin — Des médecins chinois ont diagnostiqué un cancer du poumon chez une fillette de 8 ans, en attribuant la cause à la pollution atmosphérique, devenue un véritable fléau pour la santé publique en Chine.L'enfant, dont l'identité n'a pas été dévoilée, est devenue la plus jeune personne atteinte d'un cancer pulmonaire en Chine. Elle habite à proximité d'un axe routier de la province orientale du Jiangsu, a rapporté l'agence de presse Chine nouvelle.
Selon le Dr. Jie Fengdong, médecin d'un hôpital spécialisé en cancérologie de la ville de Nankin, la fillette a respiré sur une longue période de la poussière et des particules nocives.
Les cancers du poumon sont rarissimes chez les enfants. Ils sont diagnostiqués en moyenne à l'âge de 70 ans, selon l'American Cancer Society.
La pollution atmosphérique provoque désormais des centaines de milliers de morts prématurées chaque année en Chine.
En trente ans, le nombre de décès dus à des cancers du poumon a été multiplié par plus de quatre dans le pays, selon les autorités sanitaires. Le cancer est notamment devenu la première cause des décès dans la capitale, Pékin.
Sont jugées particulièrement dangereuses les particules PM 2,5 --d'un diamètre inférieur ou égal à 2,5 microns--, qui pénètrent profondément dans les poumons. A Pékin et dans d'autres métropoles chinoises, la densité de PM 2,5 atteint régulièrement des taux dépassant de près de 40 fois le plafond préconisé par l'OMS.
La Chine, premier marché automobile mondial, tire plus de 70% de son énergie de la combustion du charbon. Son environnement est menacé par ses nombreuses industries polluantes, son trafic routier en constante expansion et son laxisme pour protéger les écosystèmes.
DIVERS
Etats-Unis : de petits séismes liés à des injections de CO2 dans le sol
Le Monde.fr avec AFP
Une série de petits séismes près de Snyder, au Texas, entre 2006 et 2011 ont été liés à des injections dans le sous-sol de champs pétrolifères d'importants volumes de dioxyde de carbone (CO2), selon une recherche publiée lundi 4 novembre dans les comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, PNAS). C'est la première fois qu'un lien est établi entre de telles injections et des tremblements de terre d'une magnitude supérieure à trois sur l'échelle de Richter, soulignent les chercheurs.
Les auteurs relèvent toutefois que des injections de quantités similaires de CO2 n'ont pas déclenché de séismes détectables dans deux autres champs pétrolifères voisins ou ailleurs dans le monde. Ce qui montre, selon eux, qu'injecter d'importants volumes de gaz dans des sous-sols aux caractéristiques géologiques différentes ne provoque généralement pas d'activités sismiques notables.
Cette technique est utilisée depuis longtemps pour accroître la production pétrolière. Mais, cette fois, le département américain de l'énergie a voulu, en finançant cette recherche, étudier l'impact potentiel des techniques de capture et de stockage du CO2 dans le sol, qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
QUATRE-VINGT-TREIZE SÉISMES EN MOINS DE DEUX ANS
L'étude s'est concentrée sur le nord-ouest du Texas, où se trouvent trois importants champs pétrolifères et gaziers en production depuis les années 1950. Les exploitants ont commencé à injecter de grandes quantités de CO2 dans un de ces trois champs en 1971. Ils ont recouru à la même technique dans le champ de Cogdell en 2001, avec une forte augmentation des injections de CO2 en 2004.
Utilisant un réseau de sismomètres ultrasensibles, Weil Gan et Cliff Frohlich, de l'université du Texas, ont détecté 93 séismes dans la région de Cogdell de mars 2009 à décembre 2010, dont trois dépassaient une magnitude de 3. Un tremblement de terre de magnitude 4,4 s'est produit à Cogdell en septembre 2011.
Se fondant sur les injections et extractions de fluides et de gaz, ils ont conclu que ces séismes étaient liés à un accroissement du C02 injecté dans le sous-sol. Selon Cliff Frohlich, il pourrait y avoir des failles géologiques dans la région de Cogdell qui pourraient être sensibles aux pressions d'injections massives de CO2.
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