Ayrault aux socialistes marseillais : "vous n'avez pas le droit d'échouer"
La sénatrice socialiste Samia Ghali aux côtés du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et du candidat socialiste à la mairie de Marseille Patrick Mennucci, à Marseille le 7 novembre 2013
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, a félicité jeudi soir à Marseille les socialistes marseillais pour avoir réussi les primaires et leur apporter son soutien dans la perspective des municipales de mars 2014.
"Vous pouvez être fiers d'avoir réussi les primaires", a lancé le premier ministre, lors d'un dîner dans un restaurant proche du Vieux port, entouré des six candidats aux primaires et des responsables socialistes marseillais.
"Maintenant, vous n'avez pas le droit d'échouer", a-t-il ajouté, en citant les prénoms des six candidats qui s'étaient affrontés aux primaires et qui l'entouraient avec, attablé à sa gauche, le vainqueur des primaires, le député Patrick Mennucci et à sa droite, la sénatrice Samia Ghali.
Outre la ministre déléguée aux handicapés, Marie-Arlette Carlotti, deux ministres étaient présents, le ministre de la ville François Lamy et la ministre de la Réforme de l'Etat, Marylise Lebranchu.
"Je ne vous dit pas quelle est la recette (...), vous allez trouver une solution avec un gouvernement qui vous appuie" a ajouté le Premier ministre.
"Le gouvernement prend ses responsabilités, je compte sur vous", et "au mois de mars", lors des élections municipales, "si vous réussissez, ce sera un big bang politique", a assuré M. Ayrault.
Il avait auparavant insisté sur la nécessité de "donner un avenir à cette ville" et "prendre à bras le corps les fractures sociales et territoriales".
"Marseille a besoin de l'Etat et de la France, et la France a besoin de Marseille", a insisté M. Ayrault.
Le Premier ministre doit annoncer vendredi dans la cité phocéenne un vaste plan d'aide pour la ville et la future métropole.
"Nous sommes un peu turbulents mais nous avons un seul objectif : gagner Marseille", a pour sa part déclaré le candidat PS pour les municipales à Marseille Patrick Mennucci en assurant que les socialistes marseillais, unis, allaient ensemble construire un projet sur la base de ce que le gouvernement (leur) a apporté".
Le Foll et Garot attendus en Bretagne en pleine crise agroalimentaire
De Christian GAUVRY (AFP)
Rennes — Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll est attendu ce vendredi en Bretagne, accompagné par Guillaume Garot, pour une journée consacrée à l'agroalimentaire, l'un des piliers de l'économie bretonne malmené par des restructurations et des plans sociaux.
Dès 10h00, ils participeront à une réunion organisée par la Banque publique d'investissement (BPI) à la préfecture de région, à Rennes. Puis ils déjeuneront avec les représentants des organisations syndicales régionales, avant de rencontrer les organisations professionnelles agricoles.
Le matin, pour la réunion organisée par la BPI, les ministres retrouveront autour de la table des représentants de la région, des entrepreneurs ayant bénéficié des aides de la banque mais aussi l'Association bretonne des entreprises agroalimentaires (Abea).
L'association souhaite que le gouvernement accompagne à Bruxelles les dirigeants des entreprises de la volaille grand export (Doux, Tilly-Sabco), mises à mal par l'arrêt des subventions européennes à l'exportation: la Commission européenne a campé cette semaine sur sa décision de cesser de subventionner les exportations de volaille, mais a proposé de recevoir le 22 novembre les volaillers de Bretagne, a expliqué à l'AFP Jean-Luc Cade, directeur général de l'Abea.
L'Abea va aussi demander au gouvernement de se battre au niveau européen, cette fois pour faire cesser "l'énorme problème de compétitivité" subi par les entreprises agroalimentaires françaises productrices de volaille et de porc face à des pays européens qui utilisent en toute légalité une main d??uvre à bas coût.
"Il faut revoir au moins quelques règlements européens qui permettent à des pays comme l'Allemagne d'embaucher de la main d??uvre au prix du pays d'origine", ce qui est interdit en France, a dit M. Cade. "Il faut un engagement de notre gouvernement à porter au plus haut ces problèmes-là", a-t-il dit. A plus longue échéance, l'association va demander des aides pour les autres entreprises agroalimentaires de la région qui "ont besoin d'améliorer leur compétitivité", des aides qui permettront d'améliorer leur logistique ou encore de se moderniser.
"Enorme problème de compétitivité"
Cette matinée organisée par la BPI s'inscrit dans l'élaboration du "Pacte d'avenir pour la Bretagne". Depuis mardi des réunions sont organisées à la préfecture pour élaborer ce pacte avec les acteurs économiques, sociaux, politiques et institutionnels avec l'objectif de trouver d'ici fin novembre les solutions pour aider la région à se relever.
Car entre le volailler Doux (971 suppressions d'emploi) fin 2012, le volailler Tilly-Sabco où 300 emplois sur 340 sont menacés en janvier 2014 et la société d'abattage/transformation Gad SAS qui a supprimé 889 emplois, l'agroalimentaire breton est confronté à une crise économique et sociale, amplifiée par celle de son agriculture qui peine à trouver le bon modèle pour faire face à la concurrence étrangère. Les deux secteurs représentent environ un tiers des emplois de la région.
L'écotaxe poids lourds, que le gouvernement a provisoirement suspendue, a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, d'où des manifestations parfois violentes dans le Finistère, département le plus fragilisé par les récentes suppressions d'emplois comme chez le groupe norvégien Marine Harvest qui va supprimer 300 emplois à Poullaouen.
Un département que les ministres ont choisi d'éviter. "J'aurais aimé qu'il (M. Le Foll) vienne à Poullaouen pour parler avec lui du vrai problème de la Bretagne et des réponses concrètes qu'il doit apporter très rapidement", a déclaré à l'AFP Christian Troadec, maire DVG de Carhaix et porte-parole du collectif "Vivre,travailler et décider en Bretagne" qui mène la fronde contre l'écotaxe avec les "Bonnets rouges". Selon lui, le ministre "regarde l'incendie de loin".
Jeudi, Doux, en redressement judiciaire, a confirmé qu'il était sur le point de finaliser un accord de reprise avec le groupe saoudien Almunajem, son premier client, et la holding de la famille Calmels D&P. Selon des sources proches du dossier, D&P détiendra 52,5% du capital, Almunajem 25% et la famille Doux 22,5%.
Selon d'autres sources, "une assemblée générale des actionnaires est prévue le 21 novembre pour entériner" cet accord, juste avant une audience du tribunal de commerce de Quimper portant sur le plan de continuation du volailler.
Commémoration: les éditorialistes ont «du mal» à croire «le soldat Hollande»
François Hollande le 7 novembre 2013 à l'Elysée lors de son discours donnant le coup d'envoi des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale (Photo Alain Jocard. AFP)
Les éditorialistes de la presse régionale ont trouvé hier le chef de l’Etat «dans son rôle» lors de son discours donnant le coup d’envoi des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, mais avouent «avoir du mal» à croire «le soldat Hollande.»
«Le président de la République s’est élevé bien au-dessus des clivages partisans», reconnaît Hervé Favre dans la Voix du Nord. «Mais rappeler l’histoire avec une grand H pour répondre aux inquiétudes du présent ne va pas miraculeusement apaiser le climat politique et social dans la France de 2014», prévient d’emblée l’éditorialiste.
«Il est peu probable que la célébration du centenaire de la Grande Guerre suffise à sortir le +soldat Hollande+ du bourbier des sondages», assène Jacques Camus, dans la Montagne Centre Presse.
Michel Urvoy, pour Ouest France, a vu dans le discours du Chef de l’Etat «l’occasion» pour François Hollande «d’habiter pleinement son rôle, de marquer son mandat.» Et de vite préciser : «il le marquerait plus certainement encore si cette sorte d’ordre de mobilisation trouvait une concrétisation pas trop tardive.»
Pour Philippe Marcacci (l’Est Républicain) : «le discours de François Hollande» était «une parenthèse enchantée pour le plus impopulaire des présidents de la Ve République.»
François Hollande «a fait le job», juge Jean-Marcel Bouguereau de la République des Pyrénées. Mais ce dernier relève : «qu’à de très rares exceptions historiques, aucun discours n’a jamais infléchi durablement une situation politique.»
Pour Philippe Waucampt, dans le Républicain lorrain, le Président a retrouvé «une posture présidentielle» mais «ceci ne redorera pas du jour au lendemain le blason du chef de l’Etat», déplore-t-il.
«La guerre de 2013/2014 est économique et c’est évidemment en fonction des victoires ou des défaites sur ce front-là que le général Hollande sera jugé», explique Dominique Jung, des Dernières Nouvelles d’Alsace.
«Les beaux discours et les symboles ont-ils encore prise quand c’est la détermination et l’autorité défaillantes qui sont partout dénoncées», se demande de son côté Jean-Louis Hervois dans la Charente Libre.
«Il faudrait que +l’ordre de mobilisation+ civile émis par François Hollande ne reste pas au stade de l’incantation», avertit Christophe Lucet, pour Sud Ouest.
«On veut y croire, on a bien du mal, Monsieur le Président», lance quant à lui Denis Daumin pour La Nouvelle République du Centre Ouest.
«Le soldat Hollande n’a plus le choix. Dos au mur, il doit désormais passer à la contre-offensive», explique Jean-Michel Servant dans le Midi Libre.
«En résumé, ce fut un excellent discours, faits de propos aussi élevés qu’incontestables, mais dont on eût aimé pouvoir dire qu’ils trouvaient naturellement leur résonance dans l’action présidentielle», conclut-il Michel Bassi, dans l’Eclair des Pyrénées.
Radars incendiés. Cinq nouveaux sabotages en Ille-et-Vilaine
Après la vague incendiaire qui a touché le Morbihan et le Finistère, c'est l'Ille-et-Vilaine qui est touché par les saccages de radars.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, cinq radars automatiques ont été incendiés dans la région de Saint-Malo. « Trois radars en zone gendarmerie sur les communes de Châteauneuf, Saint-Méloir-des-Ondes et Miniac-Morvan et deux radars en zone police à La Moinerie et au barrage de la Rance », indique le préfet Patrick Strzoda, préfet de la région Bretagne.
Actes de sabotage
En début de semaine, un radar automatique avait été détruit à Mézières-sur-Couësnon près de Fougères. À Trembay, un boîtier avait été recouvert de peinture.
Dans un communiqué, le représentant de l’Etat condamne « fermement ces actes de vandalisme totalement irresponsables, qui, au-delà de la dégradation d’un bien public, mettent en danger la sécurité des usagers de la route et qui auraient pu avoir des conséquences graves. Il s’agit d’infractions pour lesquelles des enquêtes sont en cours et que tout sera mis en œuvre pour s’opposer à ces actes de sabotage, interpeller leurs auteurs et les mettre à la disposition de la justice. »
Réforme santé: Obama "désolé" que des Américains perdent leur assurance
(AFP)
Washington — Le président Barack Obama a dit jeudi dans un entretien télévisé être "désolé" que des Américains perdent leur assurance-maladie à cause de sa réforme de la santé, malgré ses promesses répétées.
"Je suis désolé qu'ils se retrouvent dans cette situation à cause de promesses que je leur ai faites", a déclaré M. Obama à NBC, promettant que son administration ferait "tout (son) possible" pour aider les personnes concernées.
Effet secondaire de la réforme promulguée en 2010 par M. Obama et dont un volet central a commencé à être appliqué début octobre, des compagnies d'assurance, qui dominent le marché de la santé, ont résilié unilatéralement des forfaits devenus illégaux, forçant certains Américains à changer de couverture, avec parfois des augmentations des primes à la clé.
Ce phénomène a contredit une promesse répétée par M. Obama depuis des années qu'il défend sa réforme: "Si vous aimez votre couverture actuelle, vous pouvez la garder".
Lundi, M. Obama avait déjà tenté de circonscrire cette controverse dont les républicains du Congrès se délectent, en précisant tardivement sa pensée. "Ce que nous avons dit est que si vous aviez un de ces forfaits avant la réforme, vous pouviez le garder, s'il n'a pas changé depuis que la loi a été adoptée", avait-il affirmé.
La polémique s'est ajoutée à celle née de la mise en place chaotique du portail internet gouvernemental de souscription à une couverture maladie privée, pour les Américains en étant jusqu'ici dépourvus.
Ce site fonctionnait très mal à son lancement début octobre, et a contraint l'administration a organiser en catastrophe une opération de mise à niveau.
Ces revers ont provoqué la nervosité d'élus démocrates du Congrès, un an avant les élections législatives de la mi-mandat. M. Obama a d'ailleurs reçu à la Maison Blanche des sénateurs de son camp pour évoquer ce dossier mercredi.
M. Obama, à l'antenne de NBC, a assuré que son équipe et lui avaient "de bonne foi, tenté de nous occuper d'un système de santé qui ne fonctionnait pas bien depuis très longtemps".
"Nous avons travaillé dur pour faire en sorte d'appliquer correctement (la réforme). Mais évidemment, nous n'avons pas assez bien travaillé, et je le regrette", a-t-il poursuivi.
Mais le président a tout de même défendu cette réforme et assuré qu'à terme, lorsque le site internet fonctionnerait à plein régime, une majorité de personnes "s'en sortiraient mieux", avec une assurance-maladie de meilleure qualité qu'auparavant.
Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a remarqué que "des excuses étaient certainement justifiées, mais ce que les Américains veulent est que le président tienne sa promesse" de laisser les personnes garder leur assurance actuelle.
"C'est la raison pour laquelle la Chambre votera la semaine prochaine pour permettre à toute personne titulaire d'une assurance-maladie de la garder. Si le président est sincèrement désolé d'avoir trompé les Américains, le moins qu'il puisse faire sera de soutenir cette mesure", a prévenu M. Boehner.
Les Etats-Unis et Israël perdent leur droit de vote à l'Unesco
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
La 37e session de l'Assemblée générale de l'Unesco, à Paris le 6 novembre. | AP/Michel Euler
Les Etats-Unis et Israël ont perdu automatiquement, vendredi 8 novembre, leur droit de vote à l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture). Ces deux pays ont en effet cessé de payer leur contribution après l'admission de la Palestine en 2011 au sein de l'agence onusienne.
"Ni l'un ni l'autre n'ont présenté la documentation nécessaire ce matin pour éviter de perdre le droit de vote", a précisé une source de l'Unesco.
Washington ne s'est pas acquitté de sa cotisation en 2011, 2012 et 2013. "Les Etats qui n'avaient pas réglé leur cotisation avaient jusqu'à 10 heures aujourd'hui pour présenter une justification de non-paiement et un plan de paiement des arriérés, a-t-on précisé à l'Unesco, dont l'Assemblée générale se tient à Paris. A 10 heures, rien n'a été reçu de la part des Etats-Unis."
L'Unesco est devenue en octobre 2011 la première agence des Nations unies à accueillir la Palestine en tant que membre à part entière, une adhésion qui a suscité une vague d'espoir dans le monde arabe, qui y a vu un pas de plus vers une reconnaissance en tant qu'Etat à l'Organisation des Nations unies (ONU).
L'Unesco est devenue en octobre 2011 la première agence des Nations unies à accueillir la Palestine en tant que membre à part entière. | AP/Jacques Brinon
Mais l'adhésion de la Palestine a entraîné la suspension des financements américains, Washington mettant en avant la législation américaine en vigueur depuis les années 1990. Cette dernière interdit tout financement d'une agence de l'ONU qui admet en son sein des groupes ou des organisations ne possédant pas "tous les attributs internationalement reconnus d'un Etat".
La perte du vote américain constitue le dernier accroc en date dans les relations mouvementées entre l'agence onusienne et Washington. En 1984, l'administration Reagan avait décidé de quitter l'Unesco, invoquant entre autres une mauvaise gestion et une politisation de l'organisation.
En 2003 – sous l'administration Bush –, après près de vingt ans d'absence, les Etats-Unis faisaient leur grand retour à l'Unesco et s'engageaient à participer activement aux programmes de l'agence, qui intervient notamment en faveur de l'éducation et de la protection du patrimoine mondial.
Nucléaire iranien : journée décisive de négociations à Genève
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry doit rencontrer, ce vendredi à Genève, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton pour négocier un accord sur le programme nucléaire de Téhéran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a jugé jeudi qu’un accord sur le nucléaire iranien était possible avant la clôture des discussions vendredi soir. - Reuters
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a jugé jeudi qu’un accord sur le nucléaire iranien était possible avant la clôture des discussions vendredi soir. - Reuters
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry va rencontrer, ce vendredi à Genève, son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, ainsi que la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, où un accord semble se profiler sur le nucléaire iranien. « Dans un effort pour aider à réduire les divergences dans les négociations, M. Kerry se rendra à Genève aujourd’hui à l’invitation de Mme Ashton pour tenir une rencontre tripartite avec la représentante de l’Union européenne et le chef de la diplomatie Zarif en marge des négociations » entre l’Iran et les grandes puissances du groupe 5+1, a précisé la porte-parole du département d’Etat américain.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius doit se rendre également à Genève pour participer aux négociations en cours, selon une source officielle à Paris.
Discussions « extrêmement complexes »
L’Iran et le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne) sont réunis depuis jeudi à Genève pour négocier les termes d’un accord sur la question nucléaire iranien. Au coeur de ces discussions « extrêmement complexes », figure une proposition dans laquelle l’Iran accepterait de geler une partie de son programme controversé en échange d’un assouplissement des sanctions économiques occidentales. Depuis l’élection en août du président Hassan Rouhani, un changement de ton de Téhéran sur ce dossier est perceptible.
Israël s’oppose à tout allégement des sanctions. « Cette proposition permettrait à l’Iran de conserver la capacité de fabriquer des armes nucléaires. Israël y est totalement opposé », a affirmé jeudi soir le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. « Je crois que l’accepter est une erreur d’ampleur historique. On doit la rejeter immédiatement », a-t-il estimé, en réaffirmant qu’Israël « se réserve toujours le droit de se défendre lui-même, par ses propres moyens, contre toute menace ».
Le ministre iranien Zarif, interrogé par CNN, a jugé jeudi qu’un accord était possible avant la clôture des discussions vendredi soir. Mohammad Zarif a toutefois exclu de stopper l’enrichissement d’uranium « dans son ensemble ».« Il n’y aura pas de suspension de l’enrichissement dans son ensemble mais nous pouvons traiter différentes questions qui sont sur la table », a affirmé le chef de la diplomatie iranienne.
Mercredi, un haut responsable américain avait indiqué que les Etats-Unis étaient prêts à proposer à l’Iran un allègement restreint des sanctions si Téhéran acceptait un « premier pas » non précisé.
L’enrichissement d’uranium par l’Iran est au coeur des inquiétudes des pays occidentaux et d’Israël, qui craignent que l’uranium enrichi à 20% - le seuil pour fabriquer une bombe - soit utilisé pour obtenir de l’uranium à 90% pour un usage militaire.
ECONOMIE
La folle première journée de Twitter en Bourse
Le Monde.fr avec AFP
Fixée à 26 dollars l'unité pour son introduction, l'action Twitter a explosé en début de cotation, gagnant plus de 70 %, pour presque atteindre la barre des 45 dollars. | AP
Le réseau social en ligne américain Twitter a fait un démarrage en trombe, jeudi 7 novembre, à la Bourse de New York, s'envolant de plus de 70 % à la fermeture des marchés financiers. Lancée à 26 dollars (19,4 euros) – un niveau déjà supérieur aux attentes –, l'action "TWTR" a atteint 44,90 dollars jeudi soir.
Sur la base d'environ 555 millions de titres Twitter en circulation après l'introduction en Bourse et une fois exercée l'option de surallocation, le prix d'entrée de 26 dollars valorisait l'ensemble du site de micromessages à 14,4 milliards de dollars (10,8 milliards d'euros). A la fin de la journée, Twitter est désormais valorisé à hauteur de 24,9 milliards de dollars.
Au total, 70 millions d'actions ont été mises sur le marché jeudi, permettant de lever 1,82 milliard de dollars. Ce montant montera jusqu'à 2,1 milliards de dollars en cas d'exercice d'une option de surallocation portant sur 10,5 millions d'actions supplémentaires.
Il s'agissait de la plus grosse introduction en Bourse dans le secteur technologique aux Etats-Unis depuis celle de Facebook en mai 2012. Mais Twitter fait jeu à peu près égal avec le géant de l'Internet Google, qui occupe pour l'instant la deuxième place, avec 1,92 milliard de dollars récoltés en août 2004, selon des données du cabinet de recherche Dealogic.
RISQUE DE "BULLE TWITTER"
Peu avant l'ouverture de la place, la demande enregistrée dans les carnets de commandes était déjà si forte que les analystes prévoyaient que le titre allait flirter avec les 42 à 46 dollars. En début de cotation, l'action s'est même envolée de plus de 90 % pour toucher un sommet à 50,09 dollars, dépassant ainsi provisoirement le cours de Facebook (47,5 dollars jeudi soir). Un plébiscite comparé au prix d'introduction de 26 dollars.
Autre point pour Twitter, son entrée en Bourse n'a pas connu les déboires techniques qu'avait éprouvé Facebook en mai 2012. La première cotation du réseau social avait dû attendre près d'une demi-heure à cause de l'encombrement des ordres d'achat et de vente. Le problème était dû à un retard de deux millisecondes dans le calcul d'un prix d'ouverture, qui a provoqué un nombre exceptionnel d'annulations d'ordres.
Selon les déclarations de ses fondateurs, Twitter n'a pourtant aucune chance d'être rentable avant 2015, ce qui ne l'empêche pas d'être valorisé à hauteur de 20 fois son chiffre d'affaires. "Les investisseurs auront toujours des lubies, mais cela ne nous dit rien sur l'avenir [de Twitter], avertit toutefois Larry Chiagouris, professeur de marketing à la Pace University. L'avenir sera déterminé par le niveau de recettes publicitaires que Twitter parviendra à atteindre, le reste n'est qu'un phénomène de court terme."
Selon l'AFP, Doux serait sur le point de finaliser un accord de reprise avec le groupe saoudien Almunajem, son principal client, et la holding D&P. Un plan de continuation sera présenté au tribunal de commerce de Quimper fin novembre.
Éclaircie en vue pour le groupe volailler Doux, en redressement judiciaire. Selon l'AFP, qui cite des sources proches du dossier, Doux serait sur le point de signer avec deux repreneurs : le fonds financier parisien D&P (qui prendrait 52,5% du capital) et son premier client, le groupe saoudien Almunajem (avec un quart du capital). La famille Doux conserverait 22,5% des parts de l'entreprise. Un plan de continuation devrait être présenté fin novembre au tribunal de commerce de Quimper.
Le pays est désormais classé «AA». Jean-Marc Ayrault estime que l'agence de notation n'a pas «pris en compte toutes les réformes».
L’agence d’évaluation financière Standard & Poor’s a abaissé vendredi la note de la France pour la 2e fois en moins de deux ans, à «AA», estimant que le pays avait perdu de sa marge de manœuvre financière et n’était pas en mesure de se réformer davantage en raison d’un chômage élevé.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a réagi en soulignant que la note de la dette publique française demeure «l'une des meilleures du monde» et en affirmant que l'agence de notation n’avait «pas pris en compte toutes les réformes» dans son analyse, notamment celle, en cours d’adoption, des retraites. «C’est une bonne réforme, elle n’est pas encore complètement votée, elle sera votée par l’Assemblée nationale (après avoir été rejetée par le Sénat, ndlr) à la fin de l’année», explique le Premier ministre, qui donne également comme exemples la «réforme du marché du travail» et celle «de la Banque publique d’investissement», qui «commencent tout juste à produire leurs effets». «L’agence parle des perspectives. Certains pays ont des perspectives négatives, ce n’est pas le cas de la France», a également commenté le chef du gouvernement.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a pour sa part regretté vendredi l’abaissement de la note de la France et déploré les «jugements critiques et inexacts» de l’agence de notation. Le ministre «regrette la décision de l’agence de notation Standard and Poor’s de porter la note de long terme de la France à "AA" avec perspective "stable"» et «déplore les jugements critiques et inexacts portés par l’agence de notation Standard and Poor’s», selon un communiqué du ministère.
La nouvelle note attribuée à la France est la troisième meilleure possible dans la classification de S&P. Sa perspective est «stable», ce qui implique que l’agence n’envisage pas de la modifier de nouveau à court ou moyen terme. S&P avait été la première grande agence internationale à priver la France de la meilleure note possible (le «AAA») en janvier 2012, la dégradant alors à «AA+». Elle avait été suivie par la suite par ses concurrentes Moody’s et Fitch Ratings.
Elle est de nouveau la première à abaisser de nouveau sa note. Dans un communiqué, S&P explique sa décision par une analyse que «la marge de manœuvre budgétaire de la France s’est réduite, alors (qu’il) la considér(ait) auparavant comme élevée au regard des pays comparables».«Notamment, remarque l’agence, il nous semble que les pouvoirs publics disposent désormais d’une marge de manoeuvre réduite pour augmenter les recettes», et donc de réduire l’endettement du pays. «Nous considérons que les mesures de politique économique mises en œuvre depuis depuis le 23 novembre 2012 (date à laquelle S&P avait confirmé la note du pays) n’ont pas réduit de manière significative le risque que le taux de chômage reste au-dessus de 10% jusqu’en 2016», fait valoir l’agence. Elle estime aussi «que le niveau actuel du chômage amoindrit le soutien populaire en faveur de nouvelles réformes structurelles et sectorielles et affecte les perspectives de croissance à plus long terme».
La note de la France est dotée d’une perspective «stable», ce qui implique que, pour l’agence, «les facteurs de risques pesant sur la qualité de crédit de la France s’équilibrent». La possibilité d’un relèvement ou d’un abaissement de sa notation au cours des deux années à venir est donc «inférieure à une sur trois», explique-t-elle. La note accordée à la dette court terme du pays reste par ailleurs fixée à «A-1+», soit la meilleure possible.
Cette nuit en Asie : le typhon du siècle aux Philippines
Le typhon Haiyan affiche des vents atteignant en pointe 275 km/h. Les Philippines, qui ont évacué 125.000 personnes, craignent des « dégâts catastrophiques ».
Les Philippines ont évacué plus de 125.000 personnes dans les zones jugées les plus vulnérables. - DR
Les Philippines ont évacué plus de 125.000 personnes dans les zones jugées les plus vulnérables. - DR
Un typhon géant s’abat sur les Philippines
Depuis l’aube, les Philippines sont traversées par le typhon Haiyan, qui est présenté, par les météorologues, comme l’un des plus violents jamais enregistrés dans cette partie du monde depuis les années 70. Arrivant à l’aube sur les côtes de l’archipel, avec des vents atteignant par moments 275 km/h, le cyclone a provoqué ses premières inondations et détruit déjà plusieurs bâtiments. Des coupures massives de courant sont aussi constatées. Le gouverneur de la province de Southern Leyte a indiqué dans un tweet que des chutes d’arbres bloquaient de nombreuses routes et ralentissaient l’intervention des secours. Progressant du sud-est vers le nord-ouest, il devrait balayer tout le centre du pays, et probablement épargner Manille, avant de se retrouver en Mer de Chine méridionale demain matin. Si aucun bilan humain ou matériel précis n’était encore diffusé ce midi par le gouvernement, plusieurs experts ont mis en garde les autorités locales contre la probabilité de “dégâts catastrophiques” dans certains villages proches de la côte. “Cela pourrait donné les plus gros dégâts causés par un cyclone tropical sur une ville de la planète depuis un siècle”, a ainsi prévenu Jeff Masters, le directeur des études météo du groupe Weather Underground. Anticipant cette violence, les autorités avaient évacué, hier, plus de 125.000 personnes dans les zones jugées les plus vulnérables. Dans le centre de l’archipel, les écoles ont également été fermées, les services de ferries suspendus, et les pêcheurs ont reçu l’ordre de sécuriser leurs embarcations. Intervenant, hier, à la télévision, le président philippin Benigno Aquino a appelé la population à se calfeutrer chez elle. « Nous pouvons diminuer les conséquences de ce typhon si nous nous entraidons. Restons calmes, surtout lorsque nous achetons des produits de première nécessité, et en nous installant dans des endroits sans danger », a-t-il déclaré. Si le pays est traversé chaque année, en moyenne, par une vingtaine de grosses tempêtes ou typhons, généralement entre juin et octobre, les scientifiques perçoivent une intensification de ce phénomène avec le réchauffement climatique. Et plusieurs tempêtes ont été particulièrement dévastatrices, ces derniers mois, dans l’archipel. En décembre dernier, le typhon Bopha avait notamment fait 2.000 morts et disparus dans l’île méridionale de Mindanao.
Le commerce extérieur chinois rassure
Après un coup dur en septembre, les exportations chinoises se sont ressaisies en octobre. C’est la conclusion qui s’impose à la lecture des chiffres publiés ce matin par l’administration chinoise des Douanes. Elles ont augmenté de 5,6% sur un an le mois dernier, alors qu’elles avaient chuté de 0,3% en septembre. La grande majorité des économistes avaient anticipé un chiffre beaucoup plus faible. De la même manière, les importations se sont bien comportées, croissant de 7,6% sur un an, soit un peu plus qu’au mois de septembre. Les chiffres de septembre étaient apparus comme la principale fausse note, au milieu d’autres statistiques qui pointaient un rebond de la croissance chinoise. La bonne nouvelle de ce matin pourrait donc, à nouveau, rassurer au sujet de la deuxième économie mondiale, dont le ralentissement semble avoir été réellement enrayé. Une bonne nouvelle pour le régime chinois, qui se réunit, à partir de demain, pour un Plenum au cours duquel doivent théoriquement être annoncées des réformes économies ambitieuses. Sans cette stabilisation du contexte macroéconomique, Pékin ne disposerait pas de la marge de manœuvre nécessaire pour prendre les mesures qui s’imposent pour remettre l’économie nationale sur une trajectoire durable.
Taiwan et Singapour signent un accord de libre échange
Les deux territoires se sont engagés, dans un texte signé hier, à libéraliser totalement leurs échanges commerciaux au cours des quinze prochaines années. Singapour étant le quatrième partenaire commercial de Taiwan, avec un volume d’échange de 28 milliards de dollars en 2012, Taipei peut certes escompter un léger effet positif sur sa croissance, estimé à 0,1% de point de PIB d’ici quinze ans. Mais pour la « province rebelle », comme l’appelle Pékin, le but est surtout d’accélérer les accords de libre échange, à l’image de celui qui a été signé avec la Nouvelle Zélande en juillet, afin de positionner Taiwan dans le cadre du projet de Partenariat trans-Pacifique (TPP). Le TPP, impulsé par les Etats-Unis, vise à créer une vaste zone de libre échange dans le Pacifique. Il est perçu par les analystes comme une stratégie de Washington visant à reprendre la main dans une région où la Chine gagne en influence, car Pékin n’est pas partie prenante au projet. Mais il a fait savoir qu’il pourrait chercher à le rejoindre.
Une nouvelle usine de composants d’A320 ouvre en Corée du Sud
Korea Aerospace Industries (KAI), le partenaire industriel historique d’Airbus en Corée du Sud, a inauguré, hier, à Sancheong, au sud du pays, une nouvelle usine où il va fabriquer, à partir du début de l’année prochaine, des panneaux pour la partie basse des ailes (Wing Bottom Panel, WBP) d’A320. Cet investissement fait suite à une commande d’1,2 milliards de dollars passée en mars 2012 par l’avionneur européen qui cherche à multiplier les partenariats stratégiques en Corée du Sud, où il ne détient pas encore la part de marché qu’il souhaiterait. Selon le contrat conclu entre KAI et Airbus, 500 panneaux seront fournis à Airbus chaque année jusqu’en 2025.
Le directeur exécutif du groupe chinois Cosco dans la tourmente
Par un communiqué laconique, la direction du groupe de transports maritimes Cosco a annoncé ce matin que son directeur exécutif, Xu Minjie, faisait l’objet d’une enquête de la part des autorités. Ni le motif de cette investigation, ni l’instance qui l’a été décidée, n’ont été précisés, mais la direction du groupe a cherché à rassurer les investisseurs, précisant que cette enquête n’aurait « pas d’effet matériel négatif » sur l’activité de la société basée à Tianjin, près de Pékin. Cette annonce intervient toutefois dans un contexte de campagne anti-corruption particulièrement intense, qui a notamment fait tomber une partie de la direction du groupe Petrochina. Cosco, un autre géant public chinois, dans la tourmente depuis plus de deux ans du fait des surcapacités qui pénalisent ce secteur d’activité, pourrait donc être en train de connaître un scénario comparable.
Plans sociaux, Twitter, bonnets rouges "contrefaits"... la revue de presse de l'industrie
La multiplication des plans sociaux inquiète les quotidiens, ce 8 novembre. Vos journaux reviennent aussi sur l'entrée en bourse de Twitter et sur une polémique inattendue sur les "bonnets rouges" bretons...
Plans sociaux : l'explosion Deux jours après Le Monde, c'est Libération qui met en une la vague de plans sociaux qui touche la France. "La mulitplication des fermetures d'usines met à mal l'exécutif, qui peine à combattre le procès en impuissance" écrit le quotidien.
Mais "pourquoi les plans sociaux se multiplient-ils ?" se demande la Tribune.Le quotidien économique en ligne avance plusieurs pistes : "Après cinq ans de crise les entreprises, qui avaient retardé ce moment, compriment leurs effectifs. Et le nouveau droit du licenciement économique, qui sécurise les plans sociaux, est entré en application le 1er juillet".
Pour Les Echos, "la France des plans sociaux est aussi celle d’une France périphérique et populaire". Le journal s'appuie sur les travaux du géographe Christophe Guilluy, auteur d’un ouvrage intitulé "Fractures Françaises", montre que les campagnes et les villes moyennes sont aux premières loges de la crise. "Le chercheur appuie son diagnostic de la situation des 36 000 communes françaises, non pas simplement sur l’analyse des chiffres du chômage, mais sur une batterie de critères "révélateurs de la fragilité" : revenu, taux d’emploi, de pauvreté, d’emplois précaires, situation du logement... Se dessine ainsi la carte d’une Bretagne moins prospère qu’imaginé, qui compte certes moins de chômeurs mais plus de salariés à temps partiel. Qui reste dynamique dans ses métropoles, mais fragile à l’intérieur des terres. Ce qui explique aussi cette poussée de fièvre". C'est dans ce contexte tendu que Stéphane le Foll se rend en Bretagne ce 8 novembre.
Succès pour l'entrée en bourse de Twitter
L'action Twitter a flambé pour son premier jour de cotation, terminant la séance à 44,90 dollars,soit un bond de 72% par rapport à son prix d'introduction. Mais tout le monde ne peut pas participer à la fête, souligne 20 Minutes. "Il est presque impossible pour le grand public" de participer à cette IPO souligne le journal gratuit sur son site Internet. "Parce que ce qui est rare est souvent convoité, les banques choisies par Twitter pour son introduction, Goldman Sachs, Morgan Stanley et JPMorgan Chase, réservent le gâteau à leurs plus gros clients: fonds de placement, investisseurs institutionnels et quelques milliardaires. Le petit porteur, lui, ne peut en général qu'investir indirectement dans des fonds achetant des titres technologiques, mais la performance d'une IPO est diluée par les autres valeurs du panier". Le Huffington Post a conçu un mode d'emploi pour ceux qui voudrait tenter l'aventure Twitter en bourse.
Des bonnets rouges pas si bretons...
C'est le symbole du mouvement social qui agite la Bretagne : le bonnet rouge. On pensait jusque là que le fameux couvre-chef était "Made in France", fabriqué par Armor Lux. Mais ce n'est pas si simple, révèle le journal L'Humanité. "Un responsable d’Armor Lux a reconnu que les 7500 bonnets vendus samedi dernier lors de la manifestation de Quimper étaient importés d’Ecosse et n’ont pas été fabriqués ni en Bretagne, ni par la marque elle-même" explique le quotidien. Armor Lux a bien offert 900 bonnets aux premiers jours du mouvement, maisa préféré faire appel à un confrère écossais pour produire 10 000 autres modèles en quelques jours.
Les agences de notation
JUSTICE ?
Le Brésil bloque les biens d'Alstom, soupçonné de corruption
Le Monde.frPar Nicolas Bourcier (Rio de Janeiro, correspondant régional)
La justice fédérale brésilienne a décidé de bloquer, jeudi 7 novembre, les biens du groupe Alstom estimés à 60 millions de reais (19,4 millions d'euros). L'information a été révélée par la police fédérale, qui avait demandé une telle procédure à l'encontre du groupe français suspecté de corruption et de paiement de pots-de-vin pour l'obtention de marchés publics à Sao Paulo.
L'instruction judiciaire remonte au 9 août lorsque le parquet a décidé d'ouvrir une enquête sur des ententes illicites présumées entre multinationales concernant les marchés de construction et d'entretien du métro de la mégalopole brésilienne entre 1995 et 2008.
A l'époque, les médias brésiliens avaient évoqué plusieurs entreprises internationales, dont Alstom, l'allemand Siemens, le japonais Mitsui, l'espagnol CAF et le canadien Bombardier.
Ces groupes sont soupçonnés de s'être partagés au prix fort les marchés du métro de Sao Paulo et également celui de la capitale Brasilia. Ils se seraient concertés sur le montant de leurs propositions lors des différents appels d'offres.
Ces ententes illicites auraient porté sur plusieurs millions de reais, "peut-être des milliards", avait alors déclaré le procureur en charge du dossier, Marcelo Mendroni.
Selon une enquête du quotidien Folha de Sao Paulo, publiée le 8 août, Asltom aurait versé 20 millions de dollars pour décrocher des contrats publics pour les seules années 1990.
Quelques jours plus tard, le même quotidien pauliste assurait que Siemens aurait, de son côté, fourni au Cade (Conseil administratif de défense économique, le gendarme antitrust brésilien) des détails sur ce cartel présumé, en échange de son impunité judiciaire.
Le présumé trucage de ces marchés publics aurait eu lieu à l'époque où Sao Paulo était dirigée par le Parti social démocrate brésilien (PSDB, centre-droit), principal adversaire du Parti des travailleurs (PT, gauche) qui dirige le pays depuis 2003.
DIX PERSONNES IMPLIQUÉES
Toujours selon la Folha, dix personnes sont impliquées dans cette affaire, dont deux ex-ministres de l'Etat, Jorge Fagali Neto et Andrea Matarazzo, deux dirigeants de l'entreprise énergétique publique EPTE et des responsables d'Alstom accusés de corruption active, blanchiment d'argent, évasion fiscale et extorsion de fonds.
D'après l'enquête du quotidien, l'entreprise française aurait effectué des virements à des partis politiques via des entreprises possédant des comptes offshores. Au total, la Folha affirme que 7,5 % du montant des contrats passait directement sur plusieurs réseaux offshores.
En 2008, des procureurs fédéraux brésiliens et les autorités fiscales françaises et suisses avaient déjà enquêté sur de supposés pots-de-vin versés par Alstom entre 1995 et 2003.
A l'époque, les médias avaient rapporté que le groupe avait payé 6,8 millions de dollars pour obtenir un contrat de 45 millions de dollars destiné à l'extension du métro de la capitale pauliste.
Au procès de la démesure, 152 condamnations à mort
Par Kamrul Hasan KHAN
Un ex soldat peu après avoir appris sa condamnation à mort, le 5 novembre 2013 par le tribunal spécial de Dacca, pour sa participation à la sanglante mutinerie de 2009 (AFP / Munir uz Zaman)
DACCA, 7 nov. 2013 – Cet homme vient d’apprendre qu’il va être pendu. Il fait partie des 152 anciens soldats condamnés à mort le 5 novembre à Dacca, au Bangladesh, pour leur participation à une sanglante mutinerie en 2009. Au total, 846 accusés ont comparu lors de ce gigantesque procès qui s’est également soldé par 161 condamnations à perpétuité.
Le tribunal spécial de Dacca ressemble à ces écoles typiques que l’on trouve un peu partout dans les campagnes du Bangladesh, avec sa longue structure en béton et son toit en tôle. A l’origine, le bâtiment avait été construit pour héberger une conférence islamique. Il a finalement été réquisitionné pour accueillir ce procès, le plus important depuis l’indépendance du pays en 1971. Les audiences ont duré presque trois ans et vu défiler 654 témoins.
Les 846 accusés -823 militaires et 23 civils- étaient jugés pour la mutinerie de février 2009 à Dacca et dans d’autres garnisons du pays. Furieux de leurs mauvaises conditions de vie et de la faiblesse de leur solde, des soldats des Bangladesh Rifles, un corps principalement chargé de surveiller les frontières du pays, s’étaient emparés de centaines d’armes et avaient massacré leurs officiers supérieurs. Au total, 74 personnes avaient péri par balles, à coups de hache ou brûlées vives. Leurs cadavres avaient été jetés dans les égouts ou sommairement enterrés.
Cadavres de soldats victimes des mutins repêchés dans une rivière le 26 février 2009 (AFP / Munir uz Zaman)
En ce 5 novembre, jour du verdict, les fourgons cellulaires bondés font leur arrivée devant le tribunal au milieu d’un impressionnant dispositif de sécurité. Les détenus, menottés et les fers aux pieds, sont entassés dans la salle d’audience. Ils sont répartis en groupes et installés sur des bancs face au prétoire. Chaque groupe est séparé des autres par d’épaisses barres de fer.
Le juge, Mohammad Akhtaruzzaman, se fait attendre. Il arrive finalement avec trois heures de retard. Devant lui se trouve le jugement, qui fait plus de 4.000 pages. L’ambiance est chaotique. La salle surchauffée est pleine à craquer de procureurs, d’avocats, de proches des victimes et de journalistes, lesquels spéculent sur le nombre de condamnations à mort qui seront prononcées.
Le juge décide de ne pas lire l’intégralité du jugement et de passer directement au prononcé du verdict, ce qui lui prendra tout de même deux heures.
Le bâtiment où siège, pour ce procès, le tribunal spécial de Dacca (AFP / Munir Uz Zaman)
« Ces atrocités ont été commises avec une telle haine que même les droits des morts ont été bafoués », assène-t-il en guise d’introduction. Puis, il appelle un premier groupe d’accusés par leurs numéros de dossier et, au micro, prononce les premiers verdicts. Il a décidé de commencer par les acquittements (il y en aura 271). Les accusés innocentés explosent de joie. Bizarrement, leurs hurlements me font penser à des supporteurs de football acclamant un but de leur équipe. « Allahu Akbar ! » (« Dieu est grand ») ne cessent-ils de crier en tombant dans les bras les uns des autres.
Arrive le moment des premières condamnations. Le juge a choisi de commencer par les plus légères, puis de passer aux peines plus sévères. Chaque groupe de détenus appelé devant le magistrat se voit infliger un châtiment plus lourd que le groupe qui l’a précédé. J’assiste à une véritable escalade de peines. Dès que le juge en a fini avec un groupe, ce dernier est conduit par la police jusqu’aux fourgons cellulaires et retourne vers la prison.
Un fourgon cellulaire rempli d'accusés arrive au tribunal le jour du verdict (AFP / Munir Uz Zaman)
Tout ceci se déroule dans le désordre le plus absolu. Le juge est constamment interrompu par les questions soulevées par les avocats et par les vociférations de leurs clients. Dans ce brouhaha et cette confusion, il est difficile pour moi de tenir le décompte précis des condamnations. J’y parviens cependant en improvisant un système d’encoches et en procédant à des vérifications systématiques auprès des procureurs qui se trouvent près de moi. Je communique par SMS avec le chef du bureau de l’AFP à Dacca.
Plus le juge avance dans le prononcé des 846 verdicts, plus l’ambiance dans la salle est tendue. Puis tombent les premières condamnations à la prison à vie. Les condamnés les accueillent avec des hurlements terribles. « Je suis innocent ! Tu affronteras la colère d’Allah ! » clame un vieil homme. « Je ne veux pas passer ma vie en prison. Pendez-moi ! Pendez-moi ! » implore un autre.
Le dernier groupe d’accusés est enfin appelé à la barre. L’heure de la sévérité maximale a sonné.
Un condamné à mort est escorté hors du tribunal après le verdict (AFP / Munir Uz Zaman)
Les peines capitales commencent à pleuvoir. « Condamné à être pendu par le cou jusque mort », répète le juge à 152 reprises.
Les mains agrippées à la barre de fer devant lui, un jeune soldat supplie le juge de le laisser parler. Une minute. Une seule !
Requête rejetée, le condamné est fermement remis à sa place par les gardiens. Un cri de lamentation aussi strident qu’interminable s’échappe de sa gorge. Cet incident achève de semer le chaos dans le prétoire. Les autres condamnés à mort se mettent à hurler de colère, beaucoup fondent en larmes. La dernière peine prononcée, le juge s’éclipse en vitesse.
Des condamnés quittent le tribunal après le verdict (AFP / Munir Uz Zaman)
Que voulait ce jeune soldat qui, alors qu’il se savait sur le point d’être envoyé à la potence, insistait tant pour s’exprimer ? Implorer la clémence ? S’excuser devant la nation ? Clamer son innocence et dire qu’il avait été brutalement torturé en prison ?
Tous les condamnés pourront faire appel, une procédure qui durera longtemps. Des années s’écouleront sans doute avant que les premières pendaisons aient éventuellement lieu. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont durement critiqué le procès, trop massif selon elles pour offrir à chaque accusé de réelles possibilités de se défendre. Human Rights Watch soutient par ailleurs que de nombreux aveux ont été arrachés sous la torture, ce que le gouvernement du Bangladesh a nié.
En tant que journaliste, couvrir à cet énorme procès a bien sûr constitué pour moi une expérience hors du commun. Mais en sortant du tribunal, la complainte du jeune soldat réduit au silence résonne encore dans ma tête, comme si ce jeune homme m’avait lancé une question qui me met mal à l’aise : justice a-t-elle été faite ?
Un condamné quitte le tribunal à bord d'un fourgon cellulaire (AFP / Munir Uz Zaman)
Kamrul Hasan Khan travaille pour le bureau de l'AFP à Dacca.
Trappes : 3 mois de prison avec sursis pour le mari de la femme voilée
Il écope également de 1.000 euros d'amende pour s'être violemment opposé au contrôle d'identité de sa femme intégralement voilée en juillet.
Michaël Khiri devant le tribunal correctionnel de Versailles, le 20 septembre 2013. (David Bernardeau /Maxppp)
Michaël Khiri a été condamné vendredi 8 novembre à trois mois de prison avec sursis et 1.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Versailles, pour s'être violemment opposé au contrôle d'identité de sa femme intégralement voilée en juillet, à Trappes, incident qui avait provoqué trois nuits de violences.
Cette condamnation est conforme aux réquisitions du procureur de la République Vincent Lesclous, qui avait estimé en septembre que la réaction de Michaël était "injustifiée" face à une loi qui n'est "pas discutable", en l'occurrence celle qui interdit depuis 2011 le port du voile intégral dans l'espace public.
Les Balkany visés par une enquête pour « blanchiment de fraude fiscale »
Le parquet de Paris a ouvert une enquête visant le député et maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, et sa femme Isabelle, première adjointe. Cette décision fait suite à l'audition de l’ancien élu des Hauts-de-Seine Didier Schuller qui avait remis à la justice quatre documents accablants sur les montages offshore et la fortune de Patrick Balkany en Suisse, au Liechtenstein et à Saint-Martin.
La justice soupçonne les époux Balkany de blanchiment de fraude fiscale
Une enquête préliminaire a été ouverte, à la suite de l'audition de Didier Schuller, ex-allié politique du député des Hauts-de-Seine.
Une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale a été ouverte mercredi par le parquet de Paris, visant Patrick Balkany et son épouse Isabelle, selon une source judiciaire. Cette enquête fait suite à une audition le 23 octobre par les juges financiers de l’ancien élu RPR et ex-allié politique de Patrick Balkany, Didier Schuller, qui leur avait remis des documents. «Je souhaite simplement que justice soit faite», a réagi auprès de l’AFP Didier Schuller, qui avait mis en cause Patrick Balkany dans French Corruption, un ouvrage récent signé des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Certains des documents remis aux juges par Didier Schuller figuraient dans la procédure qui lui avait valu d’être condamné dans l’affaire des HLM des Hauts-de-Seine, alors que Patrick Balkany avait été relaxé.
Les juges, qui avaient entendu Didier Schuller dans le volet financier de l’affaire Karachi, avaient transmis ces éléments au parquet de Paris. L’enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, a précisé la source judiciaire.
Faut-il porter un bonnet rouge pour échapper à la justice ?
Décryptage d'un point juridique au cœur de l'actualité. Aujourd'hui, retour sur la (molle) répression judiciaire des infractions commises lors du mouvement breton.
Onze bornes et quatre portiques de collecte de l’écotaxe détruits, la grille d’une sous-préfecture défoncée, des gendarmes visés par des projectiles, des bagarres… Plus de trois mois de colère bretonne et seulement cinq convocations devant le tribunal. Pas question de dire qu’il faut mettre les Bretons au trou, mais la rareté des poursuites pénales concernant des «bonnets rouges», comparée à la répression qui frappe le plus souvent les syndicalistes ouvriers, est flagrante. Les bonnets rouges bénéficient-ils d'une impunité choquante ? «On peut appeler ça la criminalisation différentielle des mouvements sociaux, explique Jérôme Pélisse, sociologue et coauteur de La lutte continue ? Les conflits du travail dans la France contemporaine (Le Croquant, 2008). C’est une tradition en France : les agriculteurs qui dégradent des locaux de l’Etat bénéficient d’une réponse judiciaire plus rare et plus tolérante que les syndicalistes ouvriers, comme les Conti de Compiègne en 2009, ou plus récemment les Goodyear. Il faut se rappeler que le bureau de Dominique Voynet, alors ministre de l’Ecologie, avait été ravagé par des agriculteurs en 1999. Rien ne s’est passé à l’encontre des auteurs à ma connaissance.»
Face à la colère de certains élus – et craignant sans doute que l’opinion publique ne comprenne pas plus longtemps l’impunité accordée aux Bretons –, le gouvernement a, mercredi, haussé le ton. «Quel que soit le bien public, un portique, un radar, une école, un équipement sportif […], ce n’est pas acceptable, c’est contraire aux lois de la République», a assuré Jean-Marc Ayrault. La justice elle aussi, affiche sa nouvelle fermeté : cinq personnes ont été interpellées en marge des manifestations du 2 novembre dernier à Quimper. Elles seront convoquées devant le tribunal correctionnel en novembre. Dans le système judiciaire, le parquet - qui représente la société - a «l’opportunité des poursuites» : c’est lui qui décide de poursuivre ou de classer les affaires, de renvoyer ou non devant un juge.
Refus de prélèvements ADN
Xavier Mathieu, le charismatique leader des ouvriers de Continental qui avait, lui aussi, ravagé une sous-préfecture, n’a en revanche pas longtemps échappé à ses juges. En 2010, il a écopé d’une amende de 4 000 euros. Avant d’être condamné à nouveau, cette fois pour avoir refusé le prélèvement ADN que la justice lui imposait (1 200 euros d'amende). Les prélèvements ADN, réservés à leur origine aux délinquants sexuels, sont désormais imposés aux auteurs de nombreux délits, comme les dégradations commises en réunion. Pour les militants qui refusent de s’y soumettre, c'est alors comme une double peine.
Cinq militants CGT sont ainsi poursuivis depuis trois ans par la justice. Manifestant contre la réforme des retraites en 2010, ils se sont fait arrêter pour avoir tagué des slogans. Ils ont depuis été dispensés de peine (après négociation avec la CGT, le sous-préfet et le député ont retiré leur plainte)… mais ils sont toujours poursuivis pour refus de prélèvement ADN. «Mercredi, nous étions 10 000 militants réunis à Roanne pour les soutenir lors de leur passage devant leurs juges, raconte Jean-Pierre Gabriel, responsable du service juridique de la CGT. Et le soir même, on voyait à la télévision les portiques qui brûlaient en Bretagne… Entre les mouvements portés par le patronat ou les agriculteurs qui ne sont jamais poursuivis et l’acharnement contre les militants syndicaux, c’est le jour et la nuit. Ça nous rend malade.»
Les militants écologistes sont, eux aussi, en général plus promptement poursuivis que les révoltés bretons. «Mais leur cas est différent, nuance Jérôme Pélisse. Les faucheurs volontaires espèrent bien être arrêtés ! Ils cherchent l’enceinte judiciaire comme caisse de résonance pour poser des débats de société. Il s’agit cette fois d’une instrumentalisation de la justice par le mouvement social.» Ou comment retourner la pénalisation des mouvements sociaux à son avantage…
Comparutions immédiates
«Que ce soit des ouvriers, des catholiques de la Manif pour tous ou des ouvriers, le Syndicat de la magistrature est opposé à la répression et à la pénalisation des manifestations, explique Françoise Martres, présidente de l’organisation de gauche. Elle ne fait bien souvent qu’exacerber les conflits. Voyez le cas de ce militant de la Manif pour tous : il est devenu un symbole. [Nicolas Buss, condamné pour rébellion, refus de se soumettre à un relevé d’empreinte, et fourniture d’identité imaginaire à quatre mois de prison dont deux ferme, réduits à une amende en appel, ndlr]» Bien souvent, les manifestants insoumis, les auteurs de dégradations ou de violences se retrouvent devant des juges leur garde à vue à peine achevée, en comparutions immédiates - une justice rapide, qui conduit souvent en prison (1). «Une justice expéditive», estime Françoise Martres, alors que l’identification des auteurs de délits dans un mouvement de foule est parfois compliquée et mériterait une enquête plus longue.
Le droit ne distingue pas les délits, qu’ils soient commis par un syndicaliste ou un jeune désœuvré, dans le cadre d’une manifestation ou d’une soirée arrosée. Dans le code pénal, l’infraction est la même pour tous, mais le juge a la possibilité d’apprécier les circonstances dans lesquelles elle a été commise, et estimer que la colère sociale justifie une sanction plus douce. C’est d’ailleurs une revendication de la CGT : que l’action collective, «si elle est menée dans l’intérêt général», précise Jean-Pierre Gabriel, constitue une circonstance atténuante inscrite dans le code pénal.
A l’heure actuelle, la peine peut être, au contraire, alourdie au gré de circonstances aggravantes, qui collent à l’action collective : dégrader un objet d’utilité publique est plus lourdement sanctionné et les violences en réunion sont plus graves que lorsqu’on les commet seul. L’un des «bonnets rouges» poursuivis l’est justement sous ce motif.
Participation armée à un regroupement
Les sanctions collectives n’existent bien sûr pas en droit. En revanche il existe plusieurs délits qui s’appliquent bien aux mobilisations collectives. Comme la participation armée à un regroupement. C’est l’un des motifs de poursuite d’un des Bretons : l’homme portait une cagoule et s’était muni d’une fronde, selon le parquet général de Rennes. Participer à un attroupement susceptible de troubler l’ordre public ou à une manifestation illicite (non déclarée à la préfecture par exemple) est aussi illégal. Un bonnet rouge a été arrêté ce week end pour «participation à une manifestation malgré sommations» : «Il répandait du white spirit sur le sol pour dresser un rideau de feu entre manifestants et gendarmes», explique le parquet général de Rennes. Les violences sur les forces de l’ordre sont évidemment un grand classique des poursuites engagées après les mobilisations : c’est le cas de deux autres insurgés bretons interpellés ce week-end. L’un est suspecté d’avoir donné des coups de poing donnés aux gendarmes mobiles, l’autre d’avoir jeté des bouteilles sur les forces de l’ordre, toujours selon le parquet général.
Une autre tradition française consistait à voter, à intervalles réguliers, une loi d’amnistie sociale – pour éteindre les poursuites des infractions les moins graves commises lors de mobilisations sociales. Au printemps, le Front de gauche avait écrit une proposition de loi en ce sens, votée par le Sénat. Elle a été enterrée par le gouvernement - qui pensait prouver là sa fermeté face aux délits quels qu'ils soient - et la commission des lois de l’Assemblée. Ironie: le président de celle-ci, Jean-Jacques Urvoas, est un élu breton.
(1) Selon une enquête de l’Observatoire des comparutions immédiates monté par la Ligue des droits de l’homme à Toulouse, 57% des audiences en comparution immédiate menaient en prison, et leur durée moyenne était de 36 minutes.
SOCIAL
Retraites : tout ce qui change pour les salariés
Ils représentent 68,6 % du total des cotisants, tous régimes confondus, soit 17,8 millions de personnes.
AFP
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C’est sur les salariés que se concentre l’essentiel des dispositions prévues par la réforme.
Création d’un compte personnel de prévention de la pénibilité
Aujourd’hui : ce dispositif n’existe pas en tant que tel. Pour partir dès 60 ans et à taux plein, quelles que soient son année de naissance et sa durée de cotisation, un salarié doit justifier d’une incapacité permanente d’au moins 10 %, résultant, sous certaines conditions, d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail (hors trajet).
Dès le 1er janvier 2015 : chaque salarié du privé (ou agricole ou contractuel d’une administration publique) soumis à un facteur de pénibilité (manutention de charges lourdes, bruit, travail de nuit... tels que définis à l’article D 4121-5 du Code du travail) cumulera, sur la base des déclarations de son employeur, un point par trimestre d’exposition (deux points, s’il est exposé de façon simultanée à plusieurs facteurs de risques) sur un compte spécifique, personnel, dans la limite de 100 points (soit 25 ans d’exposition). Avant 52 ans, les 20 premiers points devraient obligatoirement être utilisés pour suivre une formation de reconversion, mais pas au-delà.
Les points restants, à raison de 10 pour un trimestre, permettraient, pour leur part, de travailler à temps partiel tout en continuant à être payé à plein-temps. Ils pourraient aussi être utilisés pour partir en retraite jusqu’à 2 ans avant l’âge légal (60 ans et non 62 ans), mais pas forcément à taux plein. Ils pourraient aussi entrer dans le décompte des trimestres réputés cotisés pour bénéficier, le cas échéant, d’un départ anticipé pour carrière longue. De nombreux paramètres sont toutefois soumis à la parution de décrets (utilisation du compte, procédure concernant la réduction du temps de travail, modalités d’utilisation des points...). Ce dispositif ne concerne pas les régimes spéciaux. Compte tenu de sa non-rétroactivité, un système transitoire de points qui compteraient double devrait enfin être mis en place pour les personnes de plus de 57 ans au 1er janvier 2015.
Baisse de l’âge d’accès à la retraite progressive
Aujourd’hui : ce dispositif permet de bénéficier d’une partie de sa pension de retraite, tous régimes confondus, tout en continuant à travailler à temps partiel. Une fois l’âge du taux plein atteint, la retraite est recalculée avec intégration des droits acquis entre-temps. Pour en bénéficier, entre autres conditions, il faut avoir atteint l’âge minimal de départ en retraite applicable à sa génération (62 ans pour les personnes nées en 1955 et après) et obtenir l’accord de son employeur, d’où son manque d’attractivité : à peine 2.500 personnes affiliées au régime général en ont bénéficié fin 2012 !
Dès le 1er janvier 2015 : cette condition d’âge serait abaissée de 2 années, sans pouvoir être inférieure à 60 ans. Un ajustement pourrait aussi avoir lieu pour que le total du salaire à temps partiel et celui de la retraite partielle soit le plus proche possible du salaire antérieur.
Ajustement du cumul emploi-retraite
Aujourd’hui : le bénéficiaire d’une retraite à taux plein peut, sous certaines conditions, cumuler totalement pension de retraite et revenus tirés d’une nouvelle activité : c’est ce que l’on appelle le cumul emploi-retraite intégral ou illimité. Mieux : lorsque le retraité « actif » occupe un emploi dans un régime autre que celui pour lequel il est pensionné (salarié du privé, il devient commerçant par exemple, donc affilié au RSI), il acquiert, via les cotisations qu’il verse obligatoirement, des droits nouveaux à la retraite.
Dès le 1er janvier 2015 : les cotisations retraite versées au titre de l’emploi « post-pension » ne généreront plus de nouveaux droits auprès de quelque régime de base ou complémentaire que ce soit (pour les assurés dont les pensions seront liquidées à compter de cette date). Et pour le cumul emploi-retraite limité, applicable lorsque la retraite n’est pas liquidée à taux plein, il y aurait « écrêtement » à concurrence du dépassement du plafond autorisé et non plus suspension du versement de la retraite de base en cas de franchissement de ce plafond.
Carrières longues : trimestres supplémentaires
Aujourd’hui : les personnes ayant travaillé avant 20 ans peuvent, sous certaines conditions de durée d’assurance, partir avant l’âge légal applicable à leur génération. Pour le décompte de la durée d’assurance, certaines périodes réputées cotisées sont prises en compte, mais de façon limitée. Dès le 1er janvier 2014 : devraient être réputés cotisés 2 trimestres supplémentaires pour les périodes de chômage indemnisé, 2 pour la perception d’une pension d’invalidité et l’ensemble des trimestres au cours desquels des indemnités journalières de congé maternité ont été versées.
Rachat de trimestres à tarif spécifique
Dès le 1er janvier 2014 : les assistantes maternelles (pour une activité exercée entre 1975 et 1990) et les personnes ayant été en apprentissage (entre 1972 et 1990) devraient bénéficier d’un barème spécifique de rachat de trimestres au titre de leurs années incomplètes.
SOCIETE
"Fusillés pour l'exemple" : une majorité de Français pour leur réhabilitation
Le Monde.fr avec AFP
Trois Français sur quatre sont favorables à une réhabilitation officielle des soldats français "fusillés pour l'exemple" pendant la première guerre mondiale, selon un sondage IFOP publié dans L'Humanité, vendredi 8 novembre.
A la question seriez-vous"plutôt favorables à ce que ces soldats 'fusillés pour l'exemple' soient officiellement réhabilités car face à l'horreur de ce qu'ils ont vécu dans les tranchées, on peut comprendre qu'ils aient refusé d'obéir ou se soient révoltés ?", 75 % des personnes interrogées répondent positivement.
Ils sont 13 % à s'y déclarer plutôt opposés, "car, même si ce qu'ils ont vécu dans les tranchées était insupportable, on ne peut pas accepter que des soldats refusent d'obéir ou se révoltent", alors que 12 % n'ont pas d'opinion.
François Hollande a demandé jeudi qu'une place soit réservée aux fusillés au Musée de l'armée aux Invalides, choisissant un geste solennel plutôt qu'une franche réhabilitation des quelque 650 soldats concernés. Les sympathisants du PS sont les plus favorables à une réhabilitation (87 %), devant ceux du Front de gauche (79 %), de l'UMP (75 %) et du Front national (71 %).
DIVERS
Le super typhon Haiyan, le plus violent de l’année, frappe les Philippines
C.WE. (avec AFP)
Selon le météorologue américain Jeff Masters, Haiyan, classé en catégorie 5, la plus élevée, est «le plus puissant cyclone à toucher terre de l’Histoire».
Le super typhon Haiyan, le cyclone annoncé comme le plus violent au monde cette année, a commencé à frapper les Philippines vendredi, provoquant des inondations et détruisant des bâtiments dans les régions exposées du centre de l’archipel. Haiyan balayait tôt vendredi matin les côtes est de l’archipel avec des vents soufflant par rafale à 275 km/h, selon l’agence météo des Philippines.
Il se trouvait au-dessus de l’île de Samar, à environ 600 km au sud-est de Manille, après avoir touché la ville côtière de Guiuan à 4H40 (21H40 jeudi à Bruxelles), a indiqué le météorologue Romeo Cajulis. Il se dirige rapidement vers le nord-ouest et la mer de Chine du sud, selon la même source. La chaîne de télévision ABS CBN diffusait des images de rues submergées et de bâtiments mis à terre dans la ville de Tacloban, sur le littoral.
Le président philippin Benigno Aquino a averti la population jeudi de se prémunir au maximum contre cette tempête géante qui a fait des pointes à 380 km/h en approchant des Philippines. «A l’attention de nos responsables locaux, vos résidents sont confrontés à un grave péril. Faisons tout ce que nous pouvons tant que (Haiyan) n’a pas encore frappé le pays», a déclaré M. Aquino dans un discours diffusé par la télévision nationale.
Évacuation
Plus de 125.000 personnes dans les zones les plus vulnérables ont été évacuées avant l’arrivée du typhon, selon la défense civile, et des millions d’autres se sont calfeutrées dans leurs maisons. Près de 16 millions de personnes, dont 12 au Philippines, se trouvent sur sa trajectoire. Le Vietnam et le Laos seront traversés par la tempête dimanche.
«C’est un typhon très dangereux. Les responsables locaux (aux Philippines) savent quelles sont les zones les plus vulnérables et ont demandé à ce qu’elles soient évacuées», a déclaré Glaiza Escullar, de l’agence nationale de météorologie. En outre, il n’y a quasiment pas de montagnes sur sa trajectoire, qui auraient permis d’atténuer sa force rapidement, a ajouté le météorologue.
Selon le météorologue américain Jeff Masters, Haiyan, classé en catégorie 5, la plus élevée, est «le plus puissant cyclone à toucher terre de l’Histoire». Le précédent record datait de 1969, lorsque l’ouragan Camille avait touché le Mississipi. Chaque année, les Philippines sont balayées par une vingtaine de grosses tempêtes ou typhons, généralement entre juin et octobre.
Haiyan devrait notamment traverser des régions encore convalescentes après le passage de tempêtes meurtrière et un séisme de 7,1 de magnitude survenu le mois dernier sur l’île de Bohol (centre) dans lequel 222 personnes ont trouvé la mort.
Dans ce court film, vraisemblablement tourné en secret et acheté par le Star, Rob Ford apparaît furieux et se lance dans une tirade où il profère des insanités à l'encontre d'une personne dont l'identité est inconnue. "Je vais le tuer cet enculé de sa mère, je te le dis, ça va être un meurtre prémédité", lance le maire à un homme qu'on ne voit pas. "Je vais lui trancher sa putain de gorge et lui sortir les yeux des orbites", ajoute notamment le dirigeant de la capitale économique canadienne.
"J'AI COMMIS DES ERREURS"
Immédiatement, Rob Ford a tenu un point de presse impromptu à l'hôtel de ville et a reconnu qu'il était "extrêmement, extrêmement ivre" sur ces images "embarrassantes". "Je m'excuse encore", a-t-il déclaré, la mine déconfite. "Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai commis des erreurs", a-t-il encore bafouillé, fidèle à sa communication de crise adoptée depuis dimanche, après avoir passé des mois à accuser de calomnies les médias qui révélaient son penchant pour l'alcool et les drogues.
Après une première vidéo compromettante, dont l'existence a été confirmée par la police jeudi dernier, l'édile avait créé la surprise mardi, lâchant à l'improviste à des reporters : "Oui, j'ai fumé du crack.""Je ne suis pas un toxicomane", s'était-il défendu, expliquant là encore qu'il était en "état d'ébriété" au moment des faits reprochés. Fin août, il admettait aussi, à propos du cannabis, en avoir"fumé beaucoup".
APPELS À LA DÉMISSION
Ses opposants ont renouvelé jeudi leurs appels à sa démission : "Quand vous voyez ça, vous réalisez que cet homme est très, très dangereux", a déclaré Shelley Carroll, conseillère municipale. Mercredi, quand l'édile a repris ses activités à l'hôtel de ville – où une bonne centaine de manifestants sont venus crier leur colère et réclamer sa démission jusque sous ses fenêtres – le maire adjoint Norm Kelly lui a demandé de se mettre en retrait, le temps de régler ses problèmes personnels. Jeudi, M. Kelly, loyal, a toutefois souligné que "les gens agissaient différemment en public ou en privé", disant vouloirconnaître"le contexte" entourant ces menaces de mort.
Elu en promettant de réduire les impôts locaux, M. Ford a fait l'objet au cours de la dernière année de filatures de la police de Toronto, en raison de sa proximité avec des trafiquants de drogue. C'est d'ailleurs dans le cadre d'une vaste enquête de trafic d'armes et de drogue que la police avait retrouvé la vidéo évoquée par le Toronto Star. Toujours est-il que le maire a refusé de démissionner et, au contraire, annoncé sa candidature aux élections municipales d'octobre 2014.
Chicago : British Airways refused'embarquer Kevin, 230kg
Kevin Chenais, 22 ans, pèse près de 230 kg en raison d'un dérèglement hormonal. (Capture écran CBS.)
Trop gros pour voler. C'est en substance ce qu'une compagnie aérienne a répondu aux Chenais. Cette famille française venue aux Etats-Unis pour faire suivre un traitement médical à leur fils affirme avoir été empêchée, à Chicago (Illinois, nord), de reprendre l'avion pour rentrer chez elle. La compagnie British Airways juge leur fils trop gros.
Kevin Chenais, âgé de 22 ans, pèse près de 230 kg en raison d'un dérèglement hormonal pour lequel il était venu se faire soigner pendant un an et demi à la Mayo Clinic de Chicago.
Sa mère était au bord des larmes quand elle a décrit les problèmes de son fils sur une chaîne de télévision locale de CBS. «Nous accusons British Airways parce qu'ils nous ont juste laissés là», à l'aéroport, a déclaré Christina Chenais à la télévision mercredi soir. «S'ils ont pu amener (notre fils) avec ce problème jusqu'ici en classe économique, il y avait un moyen de le ramener en classe économique (...) chez lui, pour qu'il continue à suivre ses traitements médicaux», a-t-elle fait valoir.
VIDEO. Tros gros pour prendre l’avion : une famille bloquée à Chicago
A cours d'argent, ils vont revenir en paquebot
Un porte-parole de la compagnie aérienne britannique, cité par CBS, a estimé que «malheureusement, il n'est pas possible d'accueillir sans problème ce client sur nos appareils». Le service clientèle de la compagnie «travaille assidûment à trouver une solution», a-t-il ajouté.
Kevin Chenais a besoin en permanence d'oxygène et de surveillance médicale. «Je suis sûr que beaucoup de personnes grosses comme moi ou plus grosses ne peuvent pas voyager parce qu'ils ont le même problème», a affirmé sur CBS Kevin, qui se déplace sur une chaise motorisée.
La famille a passé une semaine dans un hôtel de l'aéroport de Chicago pour tenter de résoudre le problème. A cours d'argent, elle a décidé de prendre un train jusqu'à New York et de revenir en France à bord du paquebot Queen Mary II jusqu'au Royaume-Uni.
Les retrouvailles entre Serge le lama et ses ravisseurs : une histoire qui finit bien
Serge le lama a retrouvé les étudiants qui l'avaient enlevé, puis fait prendre le tramway, le 31 octobre, à Bordeaux. L'affaire avait pris de l'ampleur, les photos de l'escapade ayant été relayées sur les réseaux sociaux. L'histoire finit vraiment bien : non seulement le propriétaire de l'animal, le directeur d'un cirque, a retiré sa plainte contre les jeunes, mais il a organisé pour eux des retrouvailles avec le camélidé, devenu star, le 7 novembre
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