Une parodie étudiante de pubs jugées sexistes fait le buzz sur le net
POLITIQUE
Jean-Marc Ayrault, Premier ministre fusible ou collaborateur ?
Jean-Marc Ayrault
est l'invité de France Info ce matin. Le rôle du Premier ministre a évolué sous
la Vème République.
Quelque chose a changé dans l'attelage de l'exécutif depuis le passage
au quinquennat. Et encore, celui d'un Jacques Chirac affaibli aura fonctionné
comme un septennat classique. En clair, de Michel Debré, disons, à Dominique de
Villepin, le locataire de Matignon a dirigé l'action du gouvernement, s'est
imposé comme chef de la majorité et a valsé chaque fois qu'il a fallu relancer
la machine. Cas particulier, le Premier ministre Lionel Jospin est même devenu
en son temps un président-bis de cohabitation.
Mais Nicolas Sarkozy a fait entrer la Vème République dans une ère
nouvelle : en concentrant tous les pouvoirs à l'Elysée, et en reléguant son
Premier ministre au rang de simple collaborateur, sobriquet que François Fillon
n'a guère apprécié. L'hôtel Matignon a tellement été marginalisé que Fillon est
resté en poste cinq ans sans que cela ne dérange personne. Les Français ont pris
le pli avec un président en première ligne, sur tous les sujets. Une mutation
due à l'accélération du calendrier, la démultiplication des médias, mais
surtout, au tempérament de ceux qui nous gouvernent.
Quelle est la répartition aujourd'hui au sein de l'exécutif
?
Les rôles ne sont pas clairement définis, c'est le problème. Dans les
séries télé, il y a deux flics, le bon et le méchant, celui qui séduit, et celui
qui encaisse. Or, François Hollande et Jean-Marc Ayrault sont sur le même
registre, deux gentils. Ils se ressemblent trop. Prenez l'épisode Leonarda, le
président aurait dû laisser son Premier ministre, voire son ministre de
l'intérieur monter au créneau et prendre les coups.
François Hollande est aujourd'hui surexposé, mais c'est son choix. Nous avons
oublié que son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, a connu des phases de
"représidentialisation", de mise en retrait, avant que le naturel ne revienne
au galop.
François Hollande pourrait changer de Premier ministre ?
Lui seul le sait,
et encore ! Cela fait des semaines que tout le monde spécule dans le vide sur
une dissolution ou un éventuel remaniement. Qui à Matignon ? Valls pas assez à
gauche, Aubry trop dure, et en campagne à Lille, Le Foll trop "hollandais". Ou
bien faut-il garder Ayrault et changer l'équipe, comme du temps de Fillon ? Mais
pourquoi faire, c'est la politique qui est contestée. De plus, "François
fonctionne tout seul", se lamente un soutien qui raconte : "Quand c'était au PS, Stéphane le Foll nous faisait le
debrief derrière, pour nous expliquer la synthèse du Premier secrétaire.
Aujourd'hui, nous n'avons plus ce type d'interlocuteur à l'Elysée et à Matignon,
chacun joue sa partition". C'est donc l'organisation au plus haut niveau
qui est mise en cause.
Rien ne va
changer dans l'immédiat ?
Rien. Le Premier
ministre encaisse. "Il s'impose et gueule de plus
en plus, mais le couple fonctionne mal, parce qu'ils sont pareils", conclut
un ministre, désabusé. Le mot de la fin est celui d'un responsable socialiste:
"Vous verrez, la TVA et la courbe du chômage
seront les prochains débats quand nous aurons fini de nous prendre la tête avec
le changement de Premier ministre".
Ayrault et les sondages : "Je n'ai pas la main qui tremble"
Invité de France info ce vendredi matin, Jean-Marc Ayrault a défendu la
politique de son gouvernement. Le Premire ministre ne reculera pas sur la
réforme des rythmes scolaires et appelle à garder son sang froid. Interrogé sur
l'écotaxe et la hausse de la TVA notamment, il assure que les efforts demandés
aux Français ne ne seront pas vains, qu'ils seront utiles. "Je n'ai pas la main
qui tremble", dit le Premier ministre malgré une perte de popularité dans les
sondages.
39% des Français souhaitent que François Hollande dissolve l’Assemblée nationale, selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro.
Le banc des ministres à l'Assemblée - AFP
39% des Français (+6 points par rapport à une précédente étude réalisée au moment de l’affaire Cahuzac) souhaitent que François Hollande dissolve l’Assemblée nationale, selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro. Cette solution est préférée au remaniement avec changement de premier ministre (33%, + 5 points), au remaniement avec maintien de Jean-Marc Ayrault (5 %, - 5 points). Mais il reste encore 22% (- 6 points) des Français qui souhaitent conserver le gouvernement actuel et l’Assemblée nationale.
Parmi les favoris en cas de changement de Premier ministre : Manuel Valls (32%) et Martine Aubry (20%). Arnaud Montebourg et Michel Sapin ne recueillent respectivement que 3 % et 2 %. A noter toutefois que 43 % de sondés ne souhaitent aucun des noms proposés. «C’est la preuve pour les Français qu’il n’existe pas de solution idéale», explique Bruno Jeanbart, directeur du pôle opinion de l’institut OpinionWay.
Enfin 73% (+ 15 points) des Français jugent que depuis l’élection de Hollande la situation de la France se détériore, 23 % qu’elle ne change pas (- 13) et seulement 4 % (- 2) qu’elle s’améliore, indique le baromètre.
Dissolution : la campagne sondagière de la droite
C’est désormais un classique : dans certains univers médiatiques parfois peu soucieux de rigueur méthodologique ou déontologique, rien de tel qu’un sondage bien pensé pour provoquer la manchette ! Une belle illustration nous en est donnée aujourd’hui avec la publication d’une enquête Le Figaro-Opinionway qui débouche sur un titre-choc du quotidien : «Les Français tentés par la dissolution». Une manière de faire croire que l’opinion relaierait majoritairement la campagne politique menée par une partie de la droite contre François Hollande. La ficelle est cependant grosse.
Comment faire jouer à l'opinion le rôle d'aiguillon pour la dissolution
Le Figaro est naturellement libre de se positionner comme un journal d’opposition réclamant, à coups d’éditoriaux, le recours à la dissolution et au suffrage universel pour régler la crise de confiance qui frappe le pouvoir actuel. La droite n’est pas forcément unanime à défendre ce point de vue, mais certains de ses leaders se sont déjà positionnés en ce sens. En réalité, cette campagne politique de déstabilisation de la majorité a principalement pour but de préparer les prochaines élections intermédiaires municipales et européennes.
Jusque-là, tout va bien ! Mais comme les arguments institutionnels justifiant la dissolution sont pour le moins légers, il est tentant de prendre à témoin l’opinion et de lui faire jouer ainsi le rôle d’aiguillon dans la bataille. S’ensuit un drôle de sondage, totalement contestable du point de vue de la méthodologie, même si la notice d’explication souligne que cette enquête a été réalisé «en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252»… Et un résultat apparent qui autorise le quotidien à présenter les Français comme partisans de législatives anticipées.
Un mécanisme de questionnement totalement orienté
En réalité, le mécanisme du questionnement est totalement orienté pour obtenir la réponse souhaitée par les artisans de cette campagne de communication politique. En effet, proposer une seule réponse possible à la question «Souhaitez-vous que François Hollande dans les semaines qui viennent…», alors même que le choix de réponses est multiple – quatre solutions – favorise évidemment la réponse la plus « radicale » dans la période actuelle. Du coup 39 % des répondants évoquent la dissolution, 33 % le changement de Premier ministre, 22 % le statu quo et seulement 5% le remaniement technique.
Si une cinquième solution avait été proposée, par exemple la démission de François Hollande !, elle aurait recueilli probablement une majorité relative de réponses. Mais tel n’était pas, en l’occurrence, l’objectif de la campagne puisqu’aucun dirigeant de la droite, malgré les slogans entendus ici ou là dans des manifestations, ne réclame encore officiellement ce départ. Les stratèges du sondage bien construit au bon moment en sont donc restés à la revendication «dissolution». De quoi donner quelques arguments de plateaux à la droite mais probablement pas de faire avancer le débat démocratique. Un dernier mot : j'ai occupé un temps les fonctions de vice-président exécutif d'Opinionway.
Merkel et Hollande en pyjama s’offrent une couverture
Le magazine du Monde « M », en coopération avec l’hebdomadaire allemand « Die Zeit », propose une couverture réalisée avec des sosies d’Angela Merkel et de François Hollande.
François Hollande porte un croissant à la bouche d’Angela Merkel... - Le Monde
François Hollande porte un croissant à la bouche d’Angela Merkel... - Le Monde
M, le magazine du Monde daté de samedi , fait sa couverture avec des sosies de Angela Merkel et François Hollande, tous deux alanguis en pyjama sur un lit devant un plateau de petit déjeuner.
Le Français porte un croissant à la bouche de l’Allemande, qui tient sur la cuisse un bretzel, une manière d’illustrer un numéro conçu avec l’hedomadaire d’outre-Rhin Die Zeit, et consacré aux relations franco-allemandes de tout poil sous le titre « France-Allemagne, Ich liebe dich (Moi non plus) ». En pages intérieures, une autre photo les montre jetant des tomates sur un portrait de Barak Obama ou encore se regardant dans un miroir (voir ci-dessous), le Français habillé en Napoléon et l’Allemande se parant d’une couronne.
Le Monde
Le Monde
« Hasard du calendrier, ce numéro spécial, réalisé en collaboration avec l’équipe de ZEITMagazin a été bouclé le 11 novembre, date symbolique pour La France et l’Allemagne. A l’origine de cette aventure éditoriale franco-allemande, la volonté de nos amis d’Outre Rhin, qui nous avait repérés, de pouvoir travailler ensemble », explique le journal dans un éditorial, assurant avoir voulu « faire quelque chose de drôle et sexy autour du couple franco-allemand, fil rouge de l’ensemble de ce numéro ».
Au sommaire de M notamment : un portrait d’Alice Schwarzer « la Simone de Beauvoir allemande » qui veut faire interdire la prostitution, un autre de Pierre Brice, acteur français adulé outre-Rhin et inconnu chez lui, mais aussi un inventaire des « frictions culturelles » au sein des couples franco-allemands ou encore une analyse du « mariage de raison » Hollande-Merkel.
Nadine Morano, l'égarée de la République
Joseph Macé-Scaron - Marianne
En comparant sur RTL, ce matin, une couverture de Marianne et la Une de Minute sur Christiane Taubira, l'ancienne ministre montre encore une fois qu'elle n'a pas perdu tout sens de la démesure.
Les médias rendent fous ceux qui en usent et en abusent. C’est apparemment ce qui vient d’arriver à Nadine Morano. A ce stade, ce n’est même plus une rechute.
Interrogée ce matin sur RTL, en qualité de…on ne sait plus trop quoi d’ailleurs, l’ancienne ministricule de Nicolas Sarkozy qui est à la pensée politique ce que Nabila est à la métaphysique kantienne et qui manie autant la claque que le cloaque compare Marianne à …Minute.
A l’origine de cette brillante analyse qui montre, au passage, les dégâts engendrés quand deux neurones s’entrechoquent, : la « une » du torchon d’extrême-droite sur Christiane Taubira.
C’est qu’elle est gênée pour en parler de cette « une » Morano. L’année dernière encore, elle s’exprimait dans Minute en nourrissant le vain espoir de défendre son siège. La harengère de Nicolas Sarkozy était, en effet, en ballotage défavorable dans sa circonscription de Meurthe-et-Moselle.
Elle pensait ainsi intéresser par son déhanchement éditorial les électeurs du Front national, l’aguiche Lorraine : « Comme pour le second tour de la présidentielle où l’ensemble des patriotes devaient voter pour la droite, j’appelle tous les électeurs – dont ceux du FN – à se reporter sur ma candidature et sans état d’âme, car il en va de l’avenir de la France. ». Confondre l’avenir de la France et le sien, est-ce grave docteur ?
Exhibitionnisme raté. Morano fut renvoyée non pas à ses chères études mais c’était oublier que même au FN de Marine Le Pen, « Minute » n’a pas bonne presse comme l’a rappelé récemment Louis Aliot.
Dans la bataille des législatives, cet épisode était (presque) passé inaperçu. Il anticipait pourtant ce qu’on voit se mettre en place jour après jour : une fraction de ce qui fut l’UMP de Juppé trouve stratégiquement « malin » de déborder le FN sur sa droite. Et il faut reconnaître qu’ils y réussissent très bien.
Interrogée donc ce matin sur cette « une » de Minute. Morano commence par se tortiller : Raciste ? « Stupide » , répond-elle. Racisme ? « Les tribunaux le diront ». Avant de faire le service minimum en concédant que « sous couvert d’humour ( ?), cette expression [du journal] est une forme de racisme ».
Regrette t-elle l’entretien accordé à Minute ? Que nenni ! Mais elle se rappelle alors d'un autre titre qui l'avait à l'époque « beaucoup choquée ». A l'été 2010, Marianne avait consacré son numéro du mois d'août à Nicolas Sarkozy, qualifié de « voyou de la République ». Comprenez la « logique » moranesque : les deux couvertures la choquent.
Donc, les deux sont condamnables.
Donc, s’attaquer à un président de la République qui traîne non pas des casseroles mais une batterie de cuisine derrière lui et qui instrumentalise en permanence la peur de l’Autre, équivaudrait à du racisme.
Au fond, à son niveau (celui où l’on a plus besoin de forer pour trouver du gaz de schiste), Morano fait du Copé : 1. On relativise. 2. On part à la cueillette des voix dans les bois sans se préoccuper des champignons vénéneux. Ceux qu’absorbent Nadine Morano sont plutôt hallucinogènes. Dites moi Nadine, c’est qui votre fournisseur.
Nucléaire iranien : Israël accuse Washington de jouer avec sa sécurité
Le Monde.fr avec AFP
Naftali Bennett, ministre de l'économie israélien, le 22 octobre à Tel Aviv. | AFP/JACK GUEZLe ministre de l'économie israélien, Naftali Bennett, en visite à Washington, a accusé jeudi 14 novembre les Etats-Unis de "jouer" avec la sécurité d'Israël en envisageant de sceller un accord diplomatique avec l'Iran sur son programme nucléaire.
M. Bennett, du parti national religieux de colons israéliens Le Foyer juif, a été dépêché aux Etats-Unis par son premier ministre Benyamin Nétanyahou pour faire du lobbying auprès du Congrès américain, lequel est sceptique, voire hostile, face à un règlement diplomatique en l'état entre les grandes puissances et l'Iran.
L'administration du président Barack Obama défend une telle entente avec l'Iran et est à couteaux tirés avec l'allié israélien, ennemi de Téhéran et qui dénonce au contraire un hypothétique accord "mauvais et dangereux".
"Même si je meurs d'envie de faire la paix, je ne crois pas à l'heure actuelle que cela soit le bon moment de jouer avec notre sécurité", a dénoncé le ministre Bennett, invité au centre d'études Brookings Institution.
Constatant que les sanctions internationales contre les Iraniens avaient asphyxié leur économie, M. Bennett a jugé qu'il était "précisément temps de leur dire : 'Vous avez soit une arme nucléaire, soit une économie, mais vous ne pouvez pas avoir les deux'".
"C'est comme lors d'un match de boxe quand le type est au tapis et que l'arbitre compte six, sept, huit, neuf et qu'à la dernière seconde on le relève et on relâche la pression. Il ne faut pas relâcher maintenant" la pression, a argumenté le ministre israélien.
Il a répété que les négociations entre le groupe "5+1" (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) et l'Iran ne devaient pas conduire à une simple pause dans le programme nucléaire controversé de Téhéran, mais à son démantèlement complet. "Je suis convaincu que si nous augmentons la pression, nous obtiendrons le bon accord", a martelé M. Bennett.
Israël, considéré comme la seule puissance atomique de la région, estime qu'un Iran disposant de l'arme atomique menacerait son existence et se dit régulièrement prêt à mener des bombardements contres les installations nucléaires iraniennes.
Venezuela: premier feu vert aux pouvoirs spéciaux de Nicolas Maduro
(AFP)
Caracas — Le parlement vénézuélien a approuvé jeudi l'octroi de pouvoirs spéciaux au président Nicolas Maduro lui permettant de gouverner par décret pendant un an afin de mener la "guerre économique" selon lui déclenchée par "la bourgeoisie et l'impérialisme".
L'Assemblée nationale (parlement unicaméral) a adopté le texte en première lecture avec le minimum des voix requises (99 voix sur 165, majorité des 3/5e) au terme d'un débat houleux entre députés du parti socialiste au pouvoir et l'opposition. La même assemblée doit adopter définitivement le texte en seconde lecture le mardi 19 novembre.
"Vous pouvez faire appel auprès de qui vous voulez. Allez devant les Nations unies. Ici le peuple, la patrie et (Hugo) Chavez ont voté", s'est exclamé après le scrutin le président de l'Assemblée Diosdado Cabello, un des hommes fort de l'exécutif.
Cette loi "vise à distraire des problèmes des vénézuéliens" et veut créer l'illusion "d'une sortie rapide d'une crise qui est beaucoup plus profonde que ce qui peut être résolu avec des pouvoirs spéciaux", a notamment protesté le député de l'opposition Stalin Gonzalez.
Mardi, les députés avaient voté la destitution pour corruption de Maria Mercedes Aranguren, une députée dissidente du pouvoir qui se refusait à voter ces pouvoirs spéciaux, privant ainsi la majorité d'une indispensable 99e voix.
Sa destitution, qui a déclenché l'ire de l'opposition, a rendu possible son remplacement par son suppléant Carlos Flores, toujours membre du parti au pouvoir et favorable à cette disposition.
Le président vénézuélien avait présenté le mois dernier au Parlement cette demande de pouvoirs accrus afin de lutter contre la corruption et une supposée "guerre économique" menée selon lui par l'opposition et ses soutiens "impérialistes" basés à l'étranger.
Ce nouveau développement survient moins d'un mois avant les élections locales du 8 décembre, premier test électoral pour le président Maduro, élu de justesse le 14 avril après le décès en mars de l'ex-président Hugo Chavez (1999-2013), terrassé par un cancer.
Depuis sa prise de fonctions, le Venezuela subit une aggravation de la crise économique qu'il traversait déjà et qui se traduit par une inflation de plus de 54% ainsi qu'une pénurie de devises et de produits alimentaires ou de consommation courante.
Se proclamant "Président justicier", M. Maduro a notamment imposé ce week-end des rabais de 50 ou 60% dans les magasins d'électroménager, provoquant une ruée sur ces produits, dégénérant ici ou là en saccages isolés.
Les pouvoirs spéciaux permettant de gouverner par décret sans passer par l'Assemblée ont été demandés par tous les présidents du Venezuela depuis les années 1970. Hugo Chavez y a eu recours en 2000, 2001, 2008 et 2010, lui permettant de faire approuver plus de 200 textes.
Michelle Bachelet assurée de devenir la prochaine présidente du Chili
La candidate socialiste est donnée grande favorite pour l’élection présidentielle dimanche. Sur 15 milliards de dollars d’investissements, elle va consacrer plus de la moitié à l’éducation.
Michelle Bachelet devrait retrouver le fauteuil de président du Chili qu’elle a déjà occupé de 2006 à 2010. - AFP
De bout en bout de la campagne, Michelle Bachelet a été largement favorite dans tous les sondages. Le premier tour de l’élection présidentielle, qui a lieu dimanche, devrait la placer en tête devant sa rivale conservatrice, Evelyn Matthei.
Toute la question à présent est de savoir si elle sera élue dès le premier tour. Peu probable, estiment les experts, les électeurs devant certainement retourner dans les isoloirs pour un deuxième tour le 15 décembre. Certes, deux semaines avant le scrutin, un sondage CEP créditait Michelle Bachelet de 47% des intentions de vote et posait ouvertement la question d’une élection au premier tour, sa rivale plafonnant à 14%. Mais une enquête Ipsos, rendue publique une semaine plus tard estimait que la principale candidate de gauche recueillerait 32% des intentions de vote, et 20% pour Evelyn Matthei. Sauf accident de dernière minute, la candidate socialiste devrait retrouver le fauteuil de président du Chili. Elle connaît bien la mécanique présidentielle pour avoir déjà exercé cette fonction de 2006 à 2010.
Une bonne campagne ne faisant pas forcément une bonne présidence, la nouvelle chef de l’état va devoir, très vite, donner des gages à des étudiants déterminés sous peine de voir la révolte qui dure depuis 2011 se poursuivre. Au cours des dernières semaines, cette colère n’a pas faibli, emmenant des dizaines de milliers d’étudiants et de professeurs dans la rue pour réclamer la gratuité de l’enseignement public. En deux ans, ce sont ainsi plus d’une centaine de manifestations à avoir été organisées pour obtenir des réformes. Une façon pour le monde étudiant, dont les doléances ont été peu prises en considération ces dernières années, de maintenir la pression sur les candidats et de prendre date avec le nouveau chef de l’état. Faute d’une réponse satisfaisante de la part du prochain gouvernement « les mobilisations continueront au cours des prochaines années » a déjà prévenu l’inter-syndicale.
Gratuité des études
Le message a été reçu dans le camp socialiste qui a promis de mettre en marche les réformes que Michelle Bachelet n’avait pu lancer lors de son premier mandat. C’est un programme d’investissements de 15 milliards de dollars (11 milliards d’euros) que propose le camp socialiste dont la moitié (8,2 milliards) est consacré à une importante refonte de l’éducation « allant de la maternelle à l’université » et instaurant notamment la gratuité des études supérieures d’ici à six ans. « Cette réforme sera le chemin le plus sûr pour nous transformer en un pays plus moderne » a expliqué la candidate socialiste lors de la présentation de son programme. Ce méga-chantier doit être financé en partie par une réforme fiscale qui repose sur une augmentation du taux d’imposition et prône un meilleur contrôle de l’évasion fiscale.
De même, Michelle Bachelet estime que les inégalités sont encore trop criantes au Chili et que beaucoup de ses compatriotes n’ont pas bénéficié, ces dernières années, des retombées économiques du boom du cuivre. Et pourtant, ce membre de l’OCDE se porte bien. Après +4,6% prévus en 2013, il devrait enregistrer une croissance de +5,4% l’an prochain.
Canada: au coeur du scandale, le maire de Toronto menace ses accusateurs
(AFP)
Toronto — Le maire de Toronto Rob Ford, mis en cause dans de nouveaux témoignages évoquant sa consommation de drogue ou son recours à des prostituées, a riposté jeudi en menaçant de poursuites d'ex-collaborateurs et un serveur à l'origine de ces allégations.
La Première ministre de la province d'Ontario, dont Toronto est la capitale, a dans le même temps, pour la première fois, ouvert la porte à une intervention pour résoudre cette crise inédite.
Car malgré l'étendue du scandale, Rob Ford ne lâche rien. Jeudi, il a même contre-attaqué: "C'est malheureux, mais je dois engager des poursuites", a-t-il lancé, au lendemain de la publication par la justice de nouveaux témoignages. "Je vois rouge quand on attaque mon intégrité de père et de mari", a renchéri l'édile, dont la crédibilité est mise à mal depuis qu'il a reconnu, il y a 10 jours, avoir consommé du crack au cours de l'année écoulée.
Mercredi, la justice a remis à un avocat mandaté par les médias des extraits de témoignages de l'actuel chef de cabinet du maire Earl Provost, et de Brooks Barnett et Isaac Ransom, d'anciens collaborateurs. Avec force détails, ils ont notamment décrit une folle nuit de la Saint-Patrick, le 17 mars 2012.
Il s'agit de témoignages recueillis par la police et, pour l'heure, Rob Ford n'est pas poursuivi. "Les révélations d'hier sur la cocaïne, les +escort girls+ et la prostitution (...) ne sont que des mensonges", a-t-il pesté.
Au cours de cette fameuse soirée, les trois hommes avaient fait une escapade dans un bar avec le maire et étaient revenus dans son bureau à l'hôtel de ville pour continuer à boire. Isaac Ransom a raconté aux policiers qu'Alana, une prostituée selon lui, était de la fête. Le maire a ensuite repris le volant après avoir bu un bon demi-litre de vodka, selon M. Ransom.
Émission à la télévision
"Je n'apprécie pas que l'on qualifie Alana de prostituée. Je suis un homme heureux en ménage et je dois engager des poursuites", a expliqué, furieux, M. Ford, qui s'est présenté à son bureau avec son épouse.
Rob Ford a également menacé de poursuites un serveur de bar de Toronto qui, dans son témoignage, a raconté être entré dans un salon privé et avoir vu le maire et une femme "face-à-face, la tête penchée en avant", et les avoir entendu "inhaler fortement", sous-entendant qu'ils auraient pris de la drogue.
"Je n'ai pas d'autre choix" que d'engager des poursuites, a dit le maire de la quatrième ville d'Amérique du Nord.
Après avoir voté à une large majorité mercredi une résolution non contraignante lui demandant de se retirer, les membres du conseil municipal ont symboliquement tourné le dos au maire alors qu'il s'exprimait.
Les élus maintiennent la pression contre le maire et ils doivent étudier vendredi une motion visant à transférer une partie de ses attributions à son numéro deux.
C'est dans ce contexte que la Première ministre de la province canadienne d'Ontario, Kathleen Wynne, a ouvert la porte jeudi à une éventuelle intervention de son gouvernement pour écarter Rob Ford.
Le gouvernement ontarien pourrait se donner les moyens légaux pour pousser le maire vers la sortie si le conseil municipal "indiquait clairement qu'il ne lui était plus possible de fonctionner", a dit Mme Wynne.
Dès la semaine prochaine, l'élu haut en couleurs de 44 ans aura tout le loisir de se défendre sans les questions des journalistes ou des élus. La chaîne de télévision conservatrice Sun News Network a annoncé jeudi que M. Ford animera tous les lundi une émission avec son frère Doug, conseiller municipal et proche collaborateur.
Les deux hommes avaient été remerciés la semaine dernière par une radio locale de la ville qui avait supprimé de leur grille leur rendez-vous radiophonique dominical.
"Nous vivons à l'époque de la télé-réalité et il n'y a rien de plus réel que les Ford", a souligné Kory Teneycke, vice-président de Sun News Network et ex-directeur de communication du Premier ministre canadien Stephen Harper.
Birmanie: 69 prisonniers politiques libérés en pleine visite de l'UE
(AFP)
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton (g) et l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, le 14 novembre 2013 à Rangoun (AFP, Soe Than Win)
Rangoun — La Birmanie annonce vendredi la libération de 69 prisonniers politiques supplémentaires, en pleine visite d'une délégation européenne menée par la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton.
"Le président a accordé l'amnistie pour 69 prisonniers qui étaient sur la liste" du comité en charge du dossier, a annoncé la présidence, au lendemain de la rencontre du président Thein Sein avec Mme Ashton.
"L'amnistie a été accordée à partir du 15 novembre", a précisé l'administration du président réformateur, qui a promis de libérer tous les détenus de conscience d'ici à la fin de l'année.
Aucune liste des prisonniers libérés n'a été diffusée dans un premier temps, mais les autorités ont précisé qu'il s'agissait de détenus de plusieurs prisons du pays, dont trois de la prison Insein de Rangoun.
La présidence birmane a rappelé dans son communiqué son engagement à "continuer à travailler à l'amnistie de tous les prisonniers politiques avant la fin décembre 2013", sans cependant préciser combien de prisonniers restaient à libérer.
La dernière annonce d'une libération collective, de 56 prisonniers politiques, remonte à début octobre, juste avant la participation du président Thein Sein à un sommet de l'Association des nations d'Asie du sud-est (Asean) à Brunei.
Depuis la dissolution de la junte en mars 2011, le régime a libéré en plusieurs vagues des centaines d'opposants, moines, journalistes et avocats.
Mais il a également été accusé par les défenseurs des droits de l'Homme d'utiliser ces amnisties au compte-gouttes pour gagner les faveurs des capitales étrangères au moment d'échéances diplomatiques importantes.
C'est à l'occasion de sa première visite à Londres en juillet que le président avait promis la libération de tous les prisonniers de conscience d'ici à la fin de l'année.
La junte au pouvoir pendant près d'un demi-siècle avait toujours nié l'existence des prisonniers politiques. Mais fin 2012, Thein Sein avait annoncé la création d'un comité pour les "définir" au sein de la population carcérale.
L'ancien général est crédité de réformes spectaculaires depuis deux ans, notamment le retour au c?ur du jeu politique légal de l'opposante Aung San Suu Kyi, aujourd'hui députée. Des changements qui ont permis la levée de presque toutes les sanctions occidentales.
Le président Thein Sein et Catherine Ashton ont ouvert ensemble vendredi matin une session plénière dans le cadre d'une "Task Force" Birmanie-Union européenne, consacrée à la coopération économique mais aussi aux réformes politiques, notamment dans la perspective des élections législatives de 2015 en Birmanie, qui pourraient ouvrir la voie de la présidence à Aung San Suu Kyi.
Thein a également rencontré jeudi l'ex-président américain Bill Clinton, en visite dans le pays, où se trouvait également vendredi l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair.
Darfour: au moins 460.000 personnes déplacées par les violences en 2013
(AFP)
Khartoum — Les affrontements tribaux et les combats entre rebelles et troupes gouvernementales au Darfour ont poussé à la fuite au moins 460.000 personnes dans cette province de l'ouest du Soudan en proie à une recrudescence des violences, a annoncé jeudi l'ONU.
Le gouvernement soudanais semble impuissant face à ces tribus qu'il a lui-même armées pour lutter contre la rébellion qui agite la région depuis dix ans, mais qui se battent désormais entre elles pour la terre, l'eau et les droits miniers.
"Selon les organisations humanitaires, au moins 460.000 personnes ont fui leurs foyers au Darfour depuis le début 2013, à cause de violences tribales et de combats entre les Forces armées soudanaises et les mouvements armés", a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans son bulletin hebdomadaire.
"Ce chiffre est supérieur au nombre de déplacés internes au Darfour en 2011 et 2012", est-il précisé.
Depuis 2003 et le soulèvement de rebelles contre le pouvoir central et les élites arabes, accusés d'accaparer les richesses, le Darfour est le théâtre de violents affrontements entre armée et tribus d'un côté, et rebelles de l'autre.
Mais depuis plusieurs mois, les combats entre tribus ont connu un regain de violences, devenant même, selon les autorités, la principale menace à la sécurité de la région.
"Les heurts entre tribus sont le plus gros défi et la menace la plus sérieuse pour la sécurité du Darfour, davantage que les mouvements rebelles", a déclaré le ministre soudanais de la Défense Abdelrahim Mohammed Hussein devant le Parlement mardi.
Ces heurts ont fait des centaines de morts dans la région, déjà durement éprouvé par les dix années de combats entre milices pro-régime et rebelles.
Ce long et dévastateur conflit a fait au moins 300.000 morts et près de deux millions de déplacés au Darfour, selon l'ONU. Khartoum parle de 10.000 morts.
Combats à l'artillerie lourde
La mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) s'est dite lundi "profondément inquiète de l'escalade des combats entre tribus", après avoir reçu des informations sur des violences entre les Salamat, les Taïsha et les Misseriya au Darfour-Centre.
Dimanche, des sources au sein des tribus arabophones Taïsha et Salamat ont affirmé à l'AFP que des milices tribales utilisaient des roquettes et de l'artillerie lourde dans des combats se déroulant sur une large bande dans le sud-ouest du Darfour. Aucune information sur le nombre de victimes n'était disponible.
Une ONG médicale a soigné plus de 30 patients blessés par des balles dans son établissement de Umm Dukhun la semaine dernière, selon l'Ocha, qui a ajouté que des organisations humanitaires avaient dû suspendre leurs opérations dans les zones touchées par le conflit.
De nombreuses fermes ont été incendiées durant les combats, selon la même source.
Le plus haut responsable du Darfour, Eltigani Seisi, avait indiqué fin octobre que les milices tribales étaient devenues si puissantes qu'elles "échappaient au contrôle des chefs tribaux".
Selon lui, il faut renforcer les forces gouvernementales. Mais le désarmement des milices ne pourra se faire que si les groupes rebelles déposent les armes, avait-il précisé.
Devant le Parlement, le ministre de la Défense a affirmé cette semaine que les forces armées avaient débuté une opération pour écraser les rebelles du Darfour, ainsi que ceux du Kordofan-Sud et du Nil bleu, deux régions frontalières du Soudan du Sud où Khartoum cherche à assoir son autorité depuis la partition en 2011.
Depuis 2012, les rebelles de ces deux régions, membres de la branche nord du Mouvement de libération des peuples du Soudan (SPLM-N), se sont associés aux rebelles du Darfour au sein du Front révolutionnaire soudanais, qui ambitionne de renverser le régime de Khartoum pour installer un gouvernement plus représentatif de la diversité du pays.
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : pour embellir sa situation fiscale, la Corée taxe la chirurgie esthétique
La Corée du Sud a indiqué, ce matin, qu’elle allait désormais appliquer une TVA de 10% à toutes les opérations chirurgicales ayant un objectif purement esthétique.
La Corée du Sud, championne du monde de chirurgie esthétique - DR
Cherchant à doper ses recettes fiscales pour faire face à l’explosion de ses dépenses sociales, la Corée du Sud a indiqué, ce matin, qu’elle allait désormais appliquer une TVA de 10% à toutes les opérations chirurgicales ayant un objectif purement esthétique. Si certaines procédures étaient déjà partiellement taxées, d’autres avaient échappé jusqu’ici à toute imposition. Le ministère des finances a dressé une liste différenciant les différents types d’interventions. Il précise ainsi aujourd’hui que la liposuccion, les opérations bimaxillaires, les traitements anti-rides, le débridage des yeux et les augmentations et réductions mammaires seront soumis à la nouvelle mesure fiscale. Cela sera aussi le cas des ablations de grains de beauté et taches de rousseur. Par contre, les opérations de reconstruction mammaire pour les femmes qui ont été victimes d’un cancer du sein seront exemptées de la taxe, a ajouté le gouvernement. Les professionnels du secteur, interrogés par les médias locaux, ne semblent pas anticiper de baisse de fréquentation de leurs établissements qui profite de l’obsession des jeunes sud-coréens pour leur apparence. En 2011, un total de 649.938 interventions cosmétiques avaient été recensées dans le pays par l’International Society of Aesthetic Plastic Surgery. Cela représente un ratio de 13,3 opérations pour 1000 habitants soit le plus fort taux mesuré dans le monde. Pour encourager cette industrie, le gouvernement a développé, dans le reste de l’Asie, des campagnes de tourisme médical. Et l’an dernier, ces touristes du cosmétique avaient généré, selon la Korea Tourism Organization, près d’un demi-milliard de dollars de revenus dans le pays, soit trois fois le montant réalisé en 2009. Séoul estime que 20.000 emplois pourraient être créés dans ce secteur sur les quatre prochaines années.
JP Morgan interrogée sur ses “contrats” avec la fille d’un premier ministre chinois
Le New York Times a révélé, hier soir, que les autorités financières américaines, qui enquêtent actuellement sur la stratégie d’influence de certains de ses groupes en Chine, avait récemment questionné la banque JP Morgan Chase sur les liens étroits qu’elle avait tissé, dans les années 2000, avec la fille de Wen Jiabao, l’ancien premier ministre du pays. Selon le quotidien, la banque aurait versé, pendant deux ans, un montant mensuel de 75.000 dollars à un cabinet de consultants dirigé par Wen Ruchun, la fille du leader communiste qui évoluait, dans cette structure n’employant que deux personnes, sous l’alias de Lily Chang. Au total, JP Morgan aurait versé 1,8 millions de dollars entre 2006 et 2008 à cette petite société baptisée “Fullmark Consultants”, qui pourrait avoir aidé la banque à travailler avec la société d’Etat China Railway Group. Le groupe financier américain avait assisté China Railway lors de son introduction en bourse de 2007. Le New York Times note que les autorités américaines n’ont pour l’instant accusé JP Morgan d’aucune malversation particulière.
Tepco annonce une nouvelle fuite d’eau contaminée à Fukushima
Alors qu’il travaille au délicat retrait des 1.500 assemblages de combustible stockés dans la piscine du réacteur numéro 4 de Fukushima Daiichi, l’électricien Tepco a indiqué, ce matin, qu’une nouvelle fuite avait été détectée sur l’un des gigantesques réservoirs construits à la hâte après la catastrophe de 2011 pour recevoir l’eau contaminée accumulée dans la centrale. « Un technicien d’une entreprise partenaire intervenant sur le site a remarqué cette fuite ce vendredi matin. Une goutte tombait alors toutes les 4 secondes environ », a expliqué le groupe. Selon les premières mesures effectuées à 50 cm du point de chute de l’eau, la radioactivité atteignait 30 millisieverts par heure. Si ce taux apparaît assez fort, il ne concerne qu’une minuscule quantité d’eau, loin des gigantesques volumes de liquide contaminé qui s’étaient échappés d’un réservoir similaire en août dernier avant de s’infiltrer dans les sols. Après la découverte de ces importantes fuites, Tepco avait indiqué qu’il allait remplacer les énormes réservoirs à plaques vissées jugés peu fiables par d’autres modèles plus sûrs. Il doit aussi accroître la capacité de stockage à 800.000 tonnes en 2016 contre environ la moitié actuellement.
Le statut d'autoentrepreneur pourrait être étendu aux microentreprises
Le pré-rapport du député socialiste Laurent Grandguillaume publié le 14 novembre suggère d'étendre les avantages du statut d'autoentrepreneur aux dirigeants des microentreprises pour alléger la pression fiscale.
C'est un rapport encore incomplet mais, déjà, le député socialiste Laurent Grandguillaume fait un constat simple : les patrons des microentreprises françaises ont tout à gagner à jouir d'un statut similaire à celui des autoentrepreneurs.
Le 14 novembre, le parlementaire a rendu son pré-rapport sur la réforme du régime de l'autoentrepreneur commandé l'été dernier par la ministre du Commerce et de l'Artisanat Sylvia Pinel et la ministre de l'Innovation et des PME Fleur Pellerin.
Selon lui, une fusion des régimes fiscaux et sociaux de l'autoentrepreneur et de la microentreprise pourrait permettre d'alléger la pression fiscale qui pèse sur ces derniers.
En effet, contrairement aux autoentrepreneurs, les micro-entrepreneurs cotisent au régime social des indépendants (RSI) même si leur chiffre d'affaires est nul, rappelle le site internet des Echos.
Laurent Grandguillaume propose donc de réunir tous les cotisants au RSI, autoentrepreneurs et microentrepreneurs, sous le même statut.
Il remettra son rapport définitif à la mi-décembre au gouvernement.
Moody's baisse la note de trois grandes banques américaines
(AFP)
New York — L'agence de notation financière Moody's a abaissé d'un cran la principale note de la dette de JPMorgan Chase, Goldman Sachs et Morgan Stanley, pour tenir compte d'un risque de moindre soutien gouvernemental en cas de faillite.
JPMorgan Chase, la première banque américaine en termes d'actifs, a vu sa note de long terme abaissée à A3. Celles des banques d'affaires Goldman Sachs et Morgan Stanley sont respectivement ramenées à Baa1 et Baa2.
Les actions des trois banques réagissaient peu: Goldman cédait 0,28% à 162,75 dollars lors des échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle. Morgan Stanley reculait de 0,10% à 30,28 dollars et JPMorgan Chase était stable à 54,40 dollars.
La note de la Bank of New York Mellon a également été abaissée d'un cran à A1.
Celles de Citigroup, Bank of America et Wells Fargo sont en revanche maintenues à Baa2 pour les deux premières et à A2 pour la dernière. State Street voit sa note maintenue à A1.
Impact de la loi Dodd-Frank
Ces décisions ont été prises à l'issue d'un examen des huit plus grandes banques américaines pour tenir compte de l'impact de la loi de réforme financière, dite loi Dodd-Frank, votée en 2010, et qui prévoit notamment des "testaments bancaires" pour les banques d'ampleur systémique ("too big to fail").
"Nous pensons que les régulateurs bancaires américains ont fait des progrès importants dans le fait de poser un cadre crédible pour faire face aux défaillances de grandes banques", a commenté Robert Young, un analyste de Moody's cité dans le communiqué.
"Plutôt que de se reposer sur des fonds publics pour renflouer l'une de ces institutions, nous nous attendons à ce que les créanciers des holdings bancaires soient appelés à prendre en charge une part beaucoup plus importante du poids de la recapitalisation d'une banque défaillante", ajoute-t-il.
Toutefois, le fait que les créanciers de holdings bancaires d'ampleur systémique aient désormais peu de chances de recevoir des aides gouvernementales en cas de difficultés "augmente leur risque de défaut", conclut Moody's.
La future présidente de la Banque centrale américaine (Fed), Janet Yellen, a affirmé jeudi lors d'une audition au Sénat qu'éviter de fournir de l'aide publique à des géants bancaires en faillite était "un des objectifs les plus importants de cette période d'après-crise".
La croissance, les microentreprises, Alitalia, le crowdfunding : la revue de presse de l'industrie
Les raisons de la rechute de la croissance française, le projet de fusion des statuts de la microentreprise à celui de l'autoentrepreneur, les explications du PDG d'Air France-KLM suite au refus d'augmenter sa participation au capital de son partenaire Alitalia... Voici les grands sujets qui marquent l'actualité de l'industrie de ce vendredi 15 novembre.
Nouvelle baisse pour la croissance française
Suite à la publication des chiffres de l'Insee sur une baisse de 0,1 % du PIB de la France au troisième trimestre, les médias s'interrogent. "Pourquoi la croissance piétine ?", questionne Le Monde, quand Le Figaro tente d'analyser "les raisons d'une rechute". "Tous les moteurs de l'activité sont à l'arrêt en France", avancent Les Echos, qui soulignent la "destruction d'emplois" et la baisse des investissements et des exportations.
Vers une extension du statut d'autoentrepreneur aux microentreprises
Les Echos du jour s'intéressent au pré-rapport remis le 14 novembre par le député PS Laurent Grandguillaume au gouvernement sur la réforme du statut de l'autoentrepreneur. Le projet de réforme se dirige lentement vers la création d'un statut unique de l’entreprise individuelle, croit savoir le journal, avec une fusion des statuts de l'autoentrepreneur et du microentrepreneur.
Branle-bas de combat dans le crowdfunding à la française
Le site internet de Libération consacre un article à la "grogne" des acteurs français du financement participatif, le "crowdfunding". "Alors que se termine aujourd’hui la consultation publique sur la réglementation de ce mode de financement participatif, les acteurs du secteur multiplient les doléances" et "jugent trop restrictif un projet d’encadrement du secteur", explique le quotidien.
Zone euro: vers la fin des plans d'aide irlandais et espagnol
De Aurélie MAYEMBO (AFP)
Le chef de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem (g) et le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, le 28 octobre 2013 à Madrid (AFP/Archives, Javier Soriano)
Bruxelles — L?Irlande et l'Espagne s'apprêtent à sortir de leurs plans d'aide respectifs, obtenus au plus fort de la crise, permettant à la zone euro de tourner une page même si de nombreux problèmes demeurent, notamment en Grèce.
"Les Irlandais et les Espagnols sont passés par une période difficile, mais j'ai confiance dans le fait que leurs efforts seront payants", a commenté le chef de file de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des ministres des Finances à Bruxelles.
Le gouvernement irlandais a été le premier jeudi à annoncer qu'il quitterait le programme d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) le 15 décembre, et ce "sans facilité de crédit de précaution pré-arrangée", c'est-à-dire sans filet de sécurité.
Les conditions de marché sont favorables et les finances publiques du pays sont sous contrôle, a affirmé le ministère des Finances.
L?Irlande sera donc le premier pays de la zone euro sous assistance financière à s'affranchir de l'aide de ses partenaires et à retrouver sa totale indépendance économique et financière. Le pays envisage de retourner sur les marchés en janvier-février, a précisé le ministre des Finances, Michael Noonan.
Cette annonce a été immédiatement saluée par les institutions formant la troïka et rassemblant les bailleurs de fonds du pays.
"La sortie du programme va envoyer un signal très clair aux marchés et aux prêteurs internationaux sur le fait que l'effort d'ajustement entrepris en Irlande a payé", a estimé le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn.
"Bien que des incertitudes demeurent en Europe et pour l'économie mondiale de façon plus générale, l'Irlande est dans une position forte sur le marché de la dette et a un matelas de sécurité important", a estimé le Fonds monétaire international (FMI).
Au bord du gouffre après l'implosion de la bulle immobilière et le sauvetage de ses banques, Dublin avait été contrainte fin 2010 d'appeler à la rescousse ses partenaires européens et le FMI. L'ancien "tigre celtique" avait obtenu un plan de 85 milliards d'euros.
"Un long chemin"
Devant des parlementaires, le Premier ministre, Enda Kenny, a déclaré que son pays allait "clairement dans la bonne direction", même s'il restait "encore un long chemin à faire".
Présent à Bruxelles, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé que l'horizon se dégageait pour la zone euro.
L?Espagne a en effet elle aussi annoncé jeudi son désir de sortir en janvier de son programme d'aide, là encore sans filet de sécurité. Une décision aussitôt approuvée par les ministres des Finances de la zone euro.
L'aide fournie par le fonds de soutien de la zone euro, le MES, "s'est avérée efficace pour traiter les fragilités du système financier" espagnol. "La situation générale du secteur bancaire espagnol s'est significativement améliorée", a indiqué l'Eurogroupe dans communiqué.
La quatrième économie de la zone euro avait été frappée doublement en 2008 par l'éclatement de sa bulle immobilière et le démarrage de la crise financière internationale. Le pays s'était vu octroyer au printemps 2012 une aide de 41,3 milliards d'euros pour venir en aide exclusivement à son secteur bancaire.
Le ministre espagnol, Luis De Guindos, a rappelé lors d'une conférence de presse que la situation de son pays était différente de celle de l'Irlande car Madrid a continué de se financer sur les marchés pendant la période où elle a bénéficié d'une aide.
Mais ces bonnes nouvelles ne doivent pas cacher des problèmes persistants de la zone euro, comme l'illustre le cas grec, mais aussi une croissance qui ne parvient pas à décoller.
La situation de la Grèce, premier pays à avoir eu besoin d'un programme d'aide au printemps 2010, reste très incertaine. La zone euro a demandé avec insistance jeudi à Athènes de mener les réformes prévues et de combler l'écart budgétaire prévisible pour 2014 et 2015.
Quant à la reprise annoncée au printemps, elle a montré de sérieux signes d?essoufflement cet été, en raison d'un ralentissement de l'économie allemande et du repli surprise de l'activité en France.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, au Parlement européen, à Strasbourg, le 23 octobre 2013. (Photo Frederick Florin. AFP)
La Commission européenne pointe néanmoins du doigt l'absence de marge de manœuvre française.
La Commission européenne a validé vendredi le projet de budget de la France pour 2014, mais a estimé que Paris ne disposait pas de marge de manoeuvre en cas de dérapage. «Le plan budgétaire est considéré comme en ligne avec les exigences du Pacte de stabilité et avec la recommandation» faite par la Commission au printemps, indique l’exécutif européen, qui valide la trajectoire de la France en matière de réduction des déficits pour 2013 et 2014.
Dette et déficit : Bruxelles émet de « sérieuses critiques » sur l’Italie et l’Espagne
L’exécutif européen pointe le niveau record de la dette de l’Italie, à 134 % du PIB, et invite l’Espagne à ramener son déficit, prévu à 6,8 % du PIB cette année, dans les clous européens.
La Commission européenne dispose désormais d’un droit de regard sur les budgets des 17 pays de la zone euro. - AFP
Il n’y a pas que la France qui inquiète la Commission européenne . L’Italie et l’Espagne aussi. Le projet de budget 2014 de ces deux pays « risque de ne pas être conforme aux règles du pacte de stabilité et de croissance » européen, a averti l’exécutif européen qui, pour la première fois cette année, dispose d’un droit de regard sur les budgets des 17 pays de la zone euro et peut exiger des changements, s’ils ne sont pas conformes aux objectifs de déficit ou à ses recommandations économiques. Aucun des 13 pays de la zone euro dont les projets de budget ont été examinés ne va devoir revoir sa copie. Mais pour plusieurs d’entre eux, la Commission « a des raisons d’émettre de sérieuses critiques », explique-t-elle dans un communiqué .
En Italie, qui est sortie de la procédure de déficit excessif cette année et où le déficit restera inférieur au seuil de 3%, c’est la dette qui pose problème. Selon les prévisions de la Commission, publiées le 5 novembre, elle devrait atteindre 134% du PIB l’an prochain, un niveau record pour ce pays, et la deuxième dette la plus élevée de la zone euro après celle de la Grèce. En raison de cette dette élevée, l’Italie ne pourra pas, comme elle l’espérait, invoquer la « clause d’investissement », a indiqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, au cours d’une conférence de presse. Cette clause permet à certains pays qui font des investissements d’avenir grâce aux cofinancements européens de dévier des objectifs à moyen terme des programmes de convergence.
En Espagne, « l’objectif de déficit risque de ne pas être atteint » en 2014, au vu du projet de budget présenté, selon la Commission. Madrid a obtenu un délai de deux ans, jusqu’en 2016, pour ramener son déficit dans les clous européens. Mais il devrait atteindre 6,8% cette année et 5,9% l’an prochain, selon les prévisions de la Commission, ce qui risque de rendre impossible sa réduction à 3% maximum en 2016. Moyennant quoi « la Commission invite les autorités espagnoles à prendre les mesures nécessaires (...) pour faire en sorte que le budget de l’an prochain respecte entièrement le pacte » de stabilité, a déclaré M. Rehn. La Commission estime notamment que, dans leur projet de budget, les autorités espagnoles comptent trop sur « les résultats concrets de la lutte contre la fraude ». Et les efforts structurels « n’atteignent pas le niveau recommandé », a relevé M. Rehn.
La Commission a également critiqué les projets de budget d’autres pays de la zone euro : Malte, la Finlande et le Luxembourg, qui sont dans des situations économiques diverses mais pourraient tous échouer à remplir les objectifs qui leur ont été fixés pour 2014 dans le cadre du pacte de stabilité.
Le désamiantage, bombe à retardement financière pour les HLM
De Rebecca FRASQUET (AFP)
Paris — Sept logements HLM sur dix contiennent de l'amiante. Si cela n'est pas nécessairement problématique pour la santé des locataires, cette situation est une bombe à retardement financière pour les bailleurs sociaux, contraints de mettre leurs bâtiments aux normes.
Une réforme de la réglementation concernant ce matériau hautement cancérigène, à l'entrée en vigueur progressive d'ici le 1er juillet 2015, a fait bondir le coût d'assainissement des bâtiments concernés.
Elle divise par dix le seuil d'exposition autorisée pour les ouvriers et impose aux entreprises des obligations de formation et de protection renforcée (calfeutrage des chantiers, port de masques et vêtements de protection...) lors de travaux susceptibles de libérer des fibres d'amiante.
Et ce, que l'amiante soit à l'état friable - très dangereuse, car susceptible de se déliter sous l'effet de chocs, de vibrations ou de mouvement d'air - ou non friable - a priori sans danger, tant qu'elle est emprisonnée dans des matériaux.
Le champ des travaux concernés s'en trouve considérablement élargi, car on estime qu'un logement sur deux en contient en France.
"Ce qu'on découvre, même si c'était connu, c'est qu'à une certaine époque on en a mis vraiment partout. Plus on en cherche, plus on en trouve", souligne Gilles Gal, directeur général du bailleur social Eure Habitat.
"A une époque, l'amiante semblait +magique+, car elle rendait beaucoup de matériaux plus souples, plus étanches", note-t-il.
"Il y a d'abord eu les matériaux les plus connus: toiles éternit, tuyaux en fibro-ciment, flocages. Mais on en trouve aussi dans des colles de dalles de sols ou de céramiques, des joints, des enduits, sous des éviers...", énumère-t-il.
Des "enjeux colossaux"
Dans le parc HLM, l'amiante au sein des matériaux de construction serait présente dans "tous les logements construits avant 1997" (date de son interdiction, ndlr), précise Christophe Boucaux, en charge des questions énergétiques et du développement durable à l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui regroupe 760 organismes HLM.
"Cela représente à peu près 70% de notre parc", indique-t-il. "Cela impose d'avoir des dispositifs adaptés lorsqu'on engage des travaux de rénovation ou de démolition, y compris des travaux d'entretien courant, comme le percement d'une cloison ou l'enlèvement d'anciennes peintures".
"Tous les organismes HLM aujourd'hui sont mobilisés sur cette question, parce que les enjeux sont colossaux", souligne M. Boucaux.
Or les laboratoires réalisant les diagnostics d'amiante, peu nombreux, sont souvent débordés.
"Là où ils devraient livrer leurs analyses en deux semaines, ils mettent trois mois", rapporte M. Gal.
Et les entreprises du bâtiment habilitées à retirer l'amiante ne sont pas légion, entraînant des situations de monopole qui font encore grimper les coûts.
"On a des entreprises qualifiées qui ont vraiment l'expertise et savent comment gérer ces chantiers en toute sécurité pour leurs salariés et l'environnement. Mais elles sont parfois +surbookées+", rapporte Thierry Dauchelle, président de la Fédération française du bâtiment (FFB) Champagne-Ardenne.
En outre, la présence d'amiante est souvent détectée tardivement.
"Lorsque le maître d'ouvrage n'a pas anticipé le problème, il faut procéder à de nouveaux appels d'offres et le chantier peut prendre un an de retard", poursuit M. Dauchelle, qui évoque toutefois un "vrai dialogue" sur le sujet entre tous les intervenants.
Mais parfois les entrepreneurs doivent "se battre pour que le désamiantage soit fait: certains donneurs d'ordres ont tendance à vouloir enfermer l'amiante en la recouvrant, mais cela revient à léguer le problème à nos enfants. Or, la retirer valorise le patrimoine", fait valoir M. Dauchelle.
Ces derniers mois, pour les bailleurs sociaux, la découverte d'amiante a entraîné l'abandon d'une opération de travaux sur quatre, en raison des surcoûts induits et de la nécessité de reloger les habitants temporairement, selon une étude de l'USH menée de décembre 2012 à fevrier 2013.
"A Louviers, dans le quartier de Maison rouge, nous avons découvert de l'amiante dans les enduits d'un immeuble de 18 logements appelé Le Havre, qu'on devait démolir. Il a fallu poncer tous ces enduits avant de démolir. Au lieu de 8.000 euros par logement, nous avons dépensé cinq fois plus, 40.000 euros", rapporte M. Gal.
Un budget de construction amputé
L'enquête de l'USH a ainsi révélé que le coût des travaux de désamiantage avait bondi en moyenne de plus de 50% depuis la nouvelle réglementation de mai 2012.
Il varie de 500 euros à 15.000 euros par logement, en fonction de la nature des matériaux amiantés et de la technique employée (dépose, recouvrement ou encoffrement).
Soit, si l'on prend le milieu de la fourchette, une facture qui s'élèverait à quelque 21 milliards d'euros pour trois millions de logements... mais n'a pas fait l'objet d'une évaluation officielle.
Il s'agit là en tout cas d'une véritable bombe à retardement financière, à l'heure où les organismes HLM se sont vu fixer l'objectif de construire 150.000 logements par an, et d'en réhabiliter 100.000 autres.
D'autant qu'en l'absence d'aide financière, les bailleurs sociaux financent les surcoûts liés à l'amiante sur leurs fonds propres, ce qui ampute d'autant leur budget de construction et réhabilitation.
"Nous estimons que cela réduira notre activité de 30%", dit M. Gal.
Or les organismes HLM sont sous la pression du gouvernement pour "passer à la vitesse supérieure" dans la rénovation (thermique notamment) de leur parc, a souligné la ministre du Logement, Cécile Duflot, lors du congrès de l'USH, en septembre à Lille, tout en affirmant vouloir encourager "la recherche de techniques innovantes" de désamiantage.
Le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) doit estimer, dans un rapport en fin d'année, le coût du désamiantage sur les chantiers du bâtiment et les modalités selon lesquelles les pouvoirs publics pourraient accompagner la mise en ?uvre de la nouvelle réglementation, par les maîtres d'ouvrage et les particuliers.
En France, l'amiante est jugée responsable de 10 à 20% des cancers du poumon et pourrait provoquer 100.000 décès d'ici à 2025, selon les autorités sanitaires.
Interdite depuis 1997, la fibre produit des effets sur la santé 10 à 40 ans après l'exposition. Elle est la deuxième cause de maladies professionnelles et coûte plus de 900 millions d'euros par an d'indemnisations à l'Assurance maladie.
JUSTICE ?
Sarkozy visé par une enquête sur sa gestion des Hauts de Seine
Le HuffPost
SARKOZY - Nicolas Sarkozy est à nouveau dans le viseur de la justice. France Info révèle que la chambre régionale des comptes d'Ile de France enquête sur la gestion du département des Hauts-de-Seine, pendant la période 2004-2007, durant laquelle Nicolas Sarkozy en était le président.
Patrick Devedjian, l'actuel président du conseil général des Hauts-de-Seine a été très étonné de cette enquête car "J'avais déjà été contrôlé" explique-t-il à la station. "On ne revient pas pour vous mais pour votre prédécesseur" lui a rétorqué la chambre régionale des comptes. Cette procédure n'est pas habituelle "En général on ne remonte pas si loin" a précisé la CRC à France Info. Un dossier en particulier concentre l'attention des deux fonctionnaires dépêchés sur place, le très haut débit. Le marché de la fibre optique avait déjà été contesté par deux fois devant la justice par le le tribunal administratif de Versailles et la Cour de Justice européenne
Sarkozy, de retour à l'Assemblée ce vendredi 15 novembre
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy sera vendredi 15 novembre l'invité d'honneur d'un déjeuner à l'Assemblée de l'Association "Chaban aujourd'hui", qui regroupe les amis de Jacques Chaban-Delmas, et devant lesquels l'ancien président fera un discours "d'une demi-heure" environ, a indiqué le fils de l'ancien Premier ministre. Une centaine de personnes participeront à ce déjeuner, qui se tiendra au 101, rue de l'Université (dont le bâtiment porte le nom de Jacques Chaban Delmas), a précisé Jean-Jacques Chaban Delmas.
Il y aura notamment les députés UMP Gilles Carrez, président de la commission des Finances, Frédéric Lefebvre (Français de l'étranger), Ernest-Antoine Seillière, ancien président du Medef qui appartint au cabinet de Chaban Delmas, ainsi qu'Yves Cannac, co-rédacteur du discours de Chaban Delmas sur "La Nouvelle société", une politique de modernisation du fonctionnement de l'Etat.
Chaque année, Jean-Jacques Chaban-Delmas réunit les proches de son père, lors d'un dîner au Sénat, avec, à chaque fois, un invité d'honneur (Jacques Delors, Michel Barnier, Jacques Barrot notamment). C'est la première fois qu'est organisé un déjeuner, de plus à l'Assemblée. C'est la première fois depuis son élection de 2007 que l'ancien président, qui fut député des Hauts-de-Seine de 1988 à 2005, reviendra à l'Assemblée, même si c'est dans un bâtiment annexe.
2 mois avec sursis requis contre Jean-Marie Le Pen
Moquant les Roms, le président d'honneur du Front national avait suscité rires et applaudissements en leur attribuant la phrase : "Nous, nous sommes comme les oiseaux, nous volons naturellement."
Deux mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende ont été requis jeudi 14 novembre à l'encontre du président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, pour ses propos selon lesquels "comme les oiseaux", les Roms voleraient "naturellement".
Devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, la représentante du parquet, Annabelle Philippe, a estimé "parfaitement constitué" le délit d'injure publique à caractère racial et souligné la "gravité des faits". Le procureur a estimé que le tribunal devait tenir compte du "passé" de Jean-Marie Le Pen et de ses antécédents judiciaires.
Il avait entre autres été condamné à trois mois de prison avec sursis pour contestation de crime contre l'humanité pour ses propos sur l'Occupation qui n'aurait pas été selon lui "particulièrement inhumaine".
Le 22 septembre 2012 à l'université d'été du Front national à La Baule (Loire-Atlantique), Jean-Marie Le Pen avait enchaîné les provocations sur l'immigration, thème fétiche du parti, sous les yeux de sa fille Marine. Moquant les Roms, il avait suscité rires et applaudissements nourris en leur attribuant la phrase : "Nous, nous sommes comme les oiseaux, nous volons naturellement."
"Jean-Marie Le Pen croit certainement que les Roms sont une race inférieure", a dénoncé Pierre Mairat, avocat et co-président du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples). "Il leur prête un attribut de vol génétique, héréditaire", qui nourrit un "sentiment de haine et de détestation", a-t-il poursuivi, rappelant que des camps de Roms ont été incendiés en France. "Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit", a-t-il rappelé, dénonçant une "politique de bouc émissaire", qui "participe d'un climat délétère absolument abominable".
Marine Le Pen également poursuivie
L'avocat de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), Me Stéphane Lilti, a évoqué le "profond sentiment de dégoût" qui peut surgir en voyant la "jubilation de Jean-Marie Le Pen" face à ce "calembour raciste". Essayant de contrer par avance les arguments de l'avocat de Jean-Marie Le Pen, il a ajouté : "Si c'est un humoriste, c'est un humoriste à la Dieudonné."
Pour son confrère Mario Pierre Stasi, conseil de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), il ne s'agit ni d'humour, ni de controverse politique, mais de "propos nauséeux". "On attise la haine", a renchéri son confrère Me Patrick Klugman, pour SOS Racisme, estimant "facile" de désigner les Roms à la vindicte. Dans l'entreprise de "dédiabolisation" du FN, l'avocat a décrit la "répartition des rôles suivante chez les Le Pen" : la fille se chargerait de la "vitrine", le père du "fond de commerce" du parti.
L'avocat, candidat aux municipales dans le 17e arrondissement de la capitale, où se présente également l'avocat du FN Wallerand de Saint-Just, a ajouté que Jean-Marie Le Pen occupe "peut-être son dernier rôle", celui de "paratonnerre" judiciaire. Me Wallerand de Saint-Just a plaidé la relaxe, estimant que "non seulement c'est humoristique", mais "c'est anodin, dérisoire". Ce "jeu de mots", cette phrase doit être "absoute", a soutenu l'avocat.
Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 19 décembre. Le tribunal se prononcera également à cette date sur des problèmes de procédure concernant d'autres poursuites engagées par les associations de lutte contre le racisme au sujet de la même phrase. L'une d'elles concerne des poursuites contre Marine Le Pen, poursuivie en tant que directrice de la publication du site du FN, qui avait diffusé sur son site le discours de son père.
La Suède ferme ses prisons, faute de détenus
En Suède, sur 13 000 détenus, 5000 seulement purgent leur peine dans une prison. / United Nations Photo
La Suède vide ses prisons. Depuis 2004 le nombre de prisonniers ne cesse de diminuer. Un résultat spectaculaire dû aux réformes pénales privilégiant les peines probatoires et la réinsertion des délinquants.
Où sont passés les prisonniers suédois? Depuis 2004, leur nombre diminue de près d'1% tous les ans. Le record est atteint l'an dernier avec une chute de 6%. Un phénomène qui devrait se renouveler cette année et l'année prochaine. Face à cette situation le gouvernement a décidé de... fermer des prisons. Ainsi, les villes d'Aby, Haja, Batshagen et Kristiandstad verront leur établissement pénitencier mettre la clé sous la porte dans les prochains mois. Deux d'entre eux seront vendus. Les autres, vidés de leurs pensionnaires, resteront sous la tutelle de l’Etat.
Comment expliquer cette baisse inédite? Pour Nils Öberg, les raisons sont peut-être à chercher du côté des réformes prises par la Suède sur le plan carcéral.
Nous espérons que les efforts que nous fournissons dans la réhabilitation des détenus et la prévention contre la récidive sont responsables de cette baisse, même si à mon sens, il doit également exister d'autres facteurs. Le pays doit encore faire davantage pour aider les détenus à se réinsérer dans la société."
Les peines de probations sont légions en Suède pour les délits mineurs (détention de drogue, non-paiement de la pension alimentaire, conduite en état d'ivresse...). Le condamné purge sa peine en liberté, encadré par un tuteur de probation et participe à des travaux d'intérêts généraux et autres programmes d'aides (association contre l'alcoolisme, la toxicomanie...) afin de prouver qu'il peut et qu'il veut se réinsérer dans la société.
Un modèle dont tente de s'inspirer la France. Dans sa grande réforme de la justice, Christiane Taubira veut, elle aussi, promouvoir les solutions alternatives à la prison pour les infractions mineures. Une mesure bienvenue pour régler le problème de la surpopulation carcérale en France. L’Hexagone a encore battu son record en juillet dernier (68 569 détenus). Le taux d'occupation moyen d'une prison en France est de 120%. Résultat du tout carcéral pratiqué jusqu'à maintenant, ces chiffres impliquent la création de nouveaux établissements.
A l'inverse, en Suède, sur 13 000 détenus, 5000 seulement purgent leur peine dans une prison. Et là encore les bâtiments suédois se distinguent.
Prisons ouvertes
La moitié des prisons suédoises sont "des lieux à ciel ouvert". Le condamné est appelé "client". Dans cet établissement, pas de murs dehors, de miradors ou de barreaux aux fenêtres. Chaque prisonnier possède une cellule individuelle et les normes d'hygiènes sont respectées contrairement aux Baumettes. Les "résidents" de ces prisons travaillent. Ils débutent leur journée à 8h pour la finir à 16h et sont rémunérés 40 euros la semaine. Depuis 1998, les détenus peuvent, s'ils ont fait les deux tiers de leur peine, demander à être remis en liberté conditionnelle. Un tuteur de probation reste présent pour les encadrer.
Traitement de luxe? Non, juste une certaine lucidité de la part des Suédois. En 2011 la Cour suprême du pays instaure des peines moins lourdes pour toutes les infractions liées à la drogue. La plupart des détenus de ces prisons ont des peines qui n'excèdent pas les cinq ans de prison. Le système profite également à l'économie du pays. Un condamné en liberté, mais encadré, coûte 13 fois moins cher à l’Etat qu'un détenu incarcéré.
Et n'en déplaise aux détracteurs, le pays n'a toujours pas sombré dans un chaos social où les criminels arpentent les rues, prompts à agresser les honnêtes citoyens. D'après les derniers chiffres d'Eurostat, la Suède demeure l'un des pays d'Europe où le taux de criminalité est le plus faible. On ne compte, par exemple, que 207 policiers pour 100 000 habitants là où l'Espagne en dénombre 506 et la petite île de Chypre... 672.
Le viol : un problème suédois?
Le modèle suédois a néanmoins ses failles. Du moins en apparence. La Suède est le pays d'Europe où il y a le plus de viol. En 2007, près de 53 viols sont enregistrés pour 100 000 habitants selon Eurostat. En France, on n'en compte que 17,3. De là à conclure que la remise en liberté des criminels explique ce nombre important, il n'y a qu'un pas. Cependant, il faut prendre en compte des données spécifiques de cet Etat.
La Suède a une définition bien plus large du viol que les autres pays européens. Ainsi, depuis 2005, il n'est pas nécessaire qu'il y ait eu violence ou menace de violence pour engager des poursuites. Dès que la victime se trouve dans un "état d'impuissance" (endormie ou ivre...) elle peut porter plainte. Des campagnes de sensibilisation se tiennent régulièrement pour inciter les femmes à s'exprimer sur le sujet.
On porte ainsi dix fois plus plainte pour viol en Suède qu'ailleurs en Europe. Les associations féministes sont formelles, rien ne permet de prouver qu'il existe un problème "particulièrement aigu" avec le viol en Suède (voir document ci-dessous).
Une ministre injuriée peut-elle demander justice ?
Décryptage d'un point juridique au cœur de l'actualité. Aujourd'hui, retour sur la réaction du gouvernement à la une raciste de «Minute».
Mardi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault annonçait avoir saisi le procureur de la République de Paris, scandalisé par la une raciste d’un journal d’extrême droite: «Maligne comme un singe, Taubira a la banane», osait Minute. Mais un gouvernement peut-il demander à la Justice de poursuivre un individu ou un journal sans abîmer le principe de séparation des pouvoirs – la cause fût-elle justifiée ? Un Premier ministre peut-il porter plainte à la place de sa collègue en signe de soutien ?
Dénonciation
En réalité, juridiquement, le chef du gouvernement ne peut pas ordonner à un procureur de poursuivre un individu. Ce qui n’empêche pas, par ailleurs, qu’un procureur s’y sente obligé, sous la pression politique ou pour complaire: les parquetiers, ces magistrats qui engagent les poursuites et représentent les intérêts de la société, sont hiérarchiquement soumis à la Chancellerie. Jean-Marc Ayrault n’a donc pas demandé au parquet de poursuivre Minute. Il n’a pas non plus porté plainte contre le journal, contrairement à ce qu’on a pu entendre. Il a fait usage d’un article 40, comme disent les magistrats : une «dénonciation».
L’article 40 du Code de procédure pénale impose en effet à «toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit […] d’en donner avis sans délai au procureur de la République». C’est ensuite au parquet de décider d’ouvrir, ou non, une enquête préliminaire au terme de laquelle il classera l’affaire ou au contraire la renverra devant un juge. Dans le cas des insultes à Christiane Taubira, le procureur de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour « injures publiques à caractère racial».
Sans la «dénonciation» de Jean-Marc Ayrault, le parquet de Paris aurait tout aussi bien pu s’auto-saisir. C’est d’ailleurs ce qu’il avait fait, quelques semaines plus tôt, en décidant de poursuivre la candidate FN aux municipales de Rethel, dans les Ardennes, qui avait comparé Christiane Taubira à un singe, dans une émission d’Envoyé spécial et sur Facebook (elle a été depuis débarquée du parti).
L’aurait-il voulu que Jean-Marc Ayrault n’aurait pas pu porter plainte «à la place» de Christiane Taubira. Elle seule peut le faire (elle a expliqué qu’elle ne le souhaitait pas dans Libération), ainsi que des associations agréées : SOS Racisme a ainsi annoncé attaquer Minute - de la même manière que des associations d’aide à l’enfance peuvent se porter parties civiles lors de procès de violences sur mineurs.
Cour de justice
De plus, les ministres ne sont pas tout à fait des justiciables comme les autres. Pour déposer une plainte au sujet d’un acte dont ils ont été victimes dans l’exercice de leur fonction, ils doivent la transmettre d’abord à la ministre de la Justice qui doit la faire examiner par ses services, avant de la transmettre au parquet. Si elle avait voulu porter plainte, Christiane Taubira aurait donc dû la faire examiner... par ses propres services.
Dans la situation inverse, on ne porte pas plainte contre un ministre comme on le fait contre un boulanger. Si le délit supposé a été commis dans le cadre de ses fonctions, la plainte passera devant la Cour de justice de la République (CJR), composée de trois magistrats et de 12 parlementaires. Une plainte y est justement actuellement déposée contre Christiane Taubira : celle du Front national qui l’accuse d'«injure publique». Après avoir été comparée à un singe par leur candidate, la garde des Sceaux avait parlé de la «la pensée mortifère et meurtrière» du parti d’extrême droite.
SOCIETE
Brésil: la déforestation amazonienne en hausse de 28% sur un an
(AFP)
Brasilia — La déforestation de l'Amazonie brésilienne a atteint 5.843 km2 sur un an, en hausse de 28% par rapport à l'année précédente qui avait enregistré la plus faible déforestation de l'histoire, a annoncé jeudi la ministre de l'Environnement.
"Nous confirmons une hausse du taux de déforestation de 28%, avec 5.843 km2" déboisés sur un an, a déclaré la ministre, Izabella Teixeira, lors d'une conférence de presse. Ce résultat encore provisoire couvre la période allant d'août 2012 à juillet 2013.
Les Etats du Para (nord) et du Mato Grosso (centre-ouest), terres de grands producteurs de soja et grands éleveurs de bovins, sont les plus déboisés, avec des taux en hausse de 37% et 52% respectivement, a précisé la ministre.
Mme Teixeira a fixé une réunion d'urgence avec les secrétaires à l'Environnement des Etats amazoniens pour leur demander des explications et la prise de mesures pour améliorer la situation.
La réunion a été fixée au vendredi de la semaine prochaine, à son retour du sommet de l'ONU sur le changement climatique à Varsovie.
Mme Teixeira a vivement critiqué les contrôles effectués par certains Etats dans ce domaine.
"Le gouvernement brésilien ne tolère et n'accepte aucune hausse de la déforestation illégale", a assuré la ministre, rappelant que le pays s'est engagé à réduire drastiquement le déboisement.
"Le gouvernement avait montré une réduction très positive de la déforestation de l'Amazonie - de près de 80% en dix ans", a déclaré à l'AFP le spécialiste de l'institut Amazon, Adalberto Verissimo.
"Mais il y a eu l'approbation du code forestier au Parlement, la construction de centrales hydroélectriques et une moindre création de zones protégées: cela a augmenté la spéculation sur les terres (...) et le gouvernement a donné des signes d'une moindre sévérité dans son combat", a estimé l'expert.
Malgré cette hausse, il s'agit du deuxième taux le plus faible de déforestation au Brésil après les 4.571 km2 enregistrés en 2012 (contre 6.418 km2 en 2011).
En 2004, année record, 27.000 km2 de forêts avaient été dévastés.
Puissance agricole et d'élevage, le Brésil est tiraillé entre écologistes et grands agriculteurs. Le Parlement a fini par voter fin 2012 un nouveau code forestier qui fixe le pourcentage de forêt que le producteur doit protéger et qui atteint 80% en Amazonie. Mais le Parlement comprend un nombre important de parlementaires qui soutiennent l'agrobusiness au détriment de l'agriculture familiale et des écologistes.
Les Indiens du Brésil sont également sur le pied de guerre face à des projets en analyse au Parlement, comme la possibilité de créer des concessions d'exploitation minière sur leurs terres ou la possibilité qu'il revienne désormais au Parlement - et non plus au ministère de la Justice - de délimiter leurs territoires. Ils redoutent dans ce cas le puissant groupe parlementaire favorable aux grands exploitants agricoles.
Au Brésil vivent près de 900.000 Indiens de 305 ethnies sur 12% du territoire, la plupart en Amazonie, soit moins de 0,5% des quelque 200 millions de Brésiliens.
L'homme, tel que nous le connaissons depuis des millénaires, pourrait disparaître. Son remplaçant ? L'homme dit "augmenté", ou le post-humain, transformé par les sciences et les techniques. Pour les tenants du transhumanisme, il faut construire ce nouvel être, libre des dernières chaînes qui le retiennent. Espoir ou dangereuse illusion ?
Au début de l'Histoire donc, un homme dans une caverne - une lance dans une main, et quelque chose comme un pot de peinture dans l'autre. Il chasse, dessine ce qu'il a chassé sur les murs, s'enquiert d'une femme (lui dessine éventuellement ce qu'il a chassé sur les murs), et contemple les ombres que le feu jette sur les parois qui l'abritent.
Après quoi, l'homme du début invente des sépultures et laisse enfin derrière lui une progéniture qui reproduira sensiblement la même chose.
Ce n'est pas que l'homme des origines soit stupide, non, ou bien qu'il manque d'imagination. C'est qu'il a un corps qui le tient mieux que des chaînes. Un corps pesant, vulnérable et rétif au grand chambardement que lui suggère son esprit. Il voudrait s'évader assez loin, mais las ! Il est contraint de faire du feu et d'aiguiser sa lance…
Une homme ''augmenté'' par la génétique, les nanotechnologies et l'informatique
A la fin de l'Histoire, ce même homme possède un corps élastique et malléable. Il se déplace dans l'espace (ce lieu que ses ancêtres tenaient pour être celui des dieux) et peut contrôler le taux de fécondité d'un pays. Mieux, il maîtrise sa propre vie, il parvient presque à la créer en laboratoire. La génétique, les nanotechnologies, l'informatique et les sciences cognitives lui permettent ce tour de passe-passe.
L'homme augmenté détient les codes de sa propre fabrication
Il y avait l'humain, il y a désormais le post-humain. Entre l'homme du début et celui de la fin, un mot désigne ce fossé béant : augmenté. L'homme augmenté est donc cet homme qui détient les codes de sa propre fabrication. Il les possède tellement qu'il peut désormais en changer la structure, la rendre plus résistante, plus solide, plus rapide, faire advenir un corps plus grand, plus jeune – c'est-à-dire vieux plus longtemps.
On pense à Oscar Pistorius, l'athlète aux jambes de carbone. Mais les défenseurs du transhumanisme vont beaucoup plus loin dans leur rêve de puissance.
Un homme robot muni d'un corps machine ?
Pour eux, c'est un fait : le corps humain n'est plus ce terreau fragile qu'eurent à subir nos aïeux, boulette de terre sanguinolente et dépendante des aléas de la nature, soumise aux turbulences du monde et aux fantaisies qui le composent.
Nous voilà bientôt munis d'un corps-machine, avec casque intégré. La chair de l'homme est portée disparue sous les habiles inventions de la technologie. "Des nano-robots intelligents seront profondément intégrés à notre corps, notre cerveau et notre environnement, surmontant la pollution et la pauvreté, nous procurant une immense longévité, une immersion de tous nos sens dans la réalité virtuelle (à la Matrix), et déployant notre intelligence", explique le transhumaniste Ray Kurzweil (auteur de Humanité 2.0).
Mais au fait, si la ligne de démarcation entre l'homme et la machine est si confuse, peut-on encore parler d'un homme ?
Où va l'humanité ?
Deux scientifiques, Jean-François Mattéi, membre de l'Académie nationale de médecine, et Israël Nisand, gynécologue-obstétricien au CHU de Strasbourg, s'interrogent dans un livre d'une savante concision : Où va l'humanité ?
En posant cette question, à savoir "ce que deviendrait l’espèce humaine affranchie de sa vulnérabilité, sa conscience, ses émotions, sa finitude qui furent les moteurs de son évolution", les deux spécialistes contraignent le lecteur à choisir entre deux hommes : le cyborg (contraction de cybernétique et organisme), c'est-à-dire l'homme-machine, ou le néotène. Le quoi ? Néotène.
Il s'agit de cet homme qui naît sans vraies déterminations, celui que nous connaissons, libre de se planter et libre d'échouer. "Un être mal fait, terriblement incomplet […] qui se raconte à lui-même une histoire de singe passé à la perfection" alors que nous ne savons pas même descendre correctement un escalier.
Voilà le choix, selon eux, que nous avons à faire : ou l'homme-machine, performant en toute chose, ou le maladroit honteux.
Le culte de la performance est une impasse dangereuse
Certains philosophes ont délibérément pris le parti du second, l'homme vulnérable. C'est le cas de Fabrice Hadjadj, auteur de Réussir sa mort: anti-méthode pour vivre.
Pour lui, l'échec, l'imperfection est le lieu même de notre plus haute victoire. Est-ce un goût pour la mortification ? Au contraire. Il s'agit là d’une appétence pour la vie. Pour le dire vite : sans peur de la mort et sans la possibilité du plantage, pas de goût pour la vie.
Sans une faille dans l'armure, impossible de partir vaillamment au combat. Le culte de la performance et le rêve d'un homme dénué de chair, comme le sont les machines, est donc une impasse dangereuse.
Sans peur de la mort, pas de goût pour la vie
Même analyse de Jean-Michel Besnier, philosophe et auteur de Demain les posthumains, le futur a-t-il encore besoin de nous. "Si nous communiquons les uns avec les autres, c’est parce que nous sommes des êtres blessés et en ce sens, ouverts, déclare-t-il dans Sciences et Avenir. Cette incomplétude qui nous caractérise nous porte les uns vers les autres. Une humanité sans blessures serait fermée sur elle-même. C'est bien pourquoi d'ailleurs les sociétés totalitaires ont misé sur l'avènement d'un homme invulnérable".
Quant à Jean-Claude Guillebaud, il souligne que la construction du surhomme conduit nécessairement vers l'eugénisme le plus cruel: "Ne se trouverait-on pas confrontés à l'existence d'une catégorie de surhommes face à des centaines de millions de sous-hommes?" (La Vie vivante. Contre les nouveaux pudibonds)
Dans le monde que nous réserve la technologie, le corps humain ne serait plus qu'un matériau anodin que l'on pourrait transformer à notre guise, selon la mode du moment. Jean-Claude Guillebaud oppose à cette vie-là, artificielle et caoutchouteuse, ce qu'il appelle "la Vie vivante", celle qui s'exprime dans un corps pleinement assumé.
Au fond, tenons-nous à notre humanité, fragile et pourtant grande, à cette petite poussière de sang et qui se confond avec l'argile ? C'est la vraie question que nous devons nous poser.
Depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir, les hoax, ces canulars qui se propagent sur Internet grâce aux réseaux sociaux et aux mails, visent de plus en plus les élus et l’exécutif. Petit guide de la rumeur virale.
La garde des Sceaux, Christiane Taubira, est en 2013 la femme politique la mieux payée du monde, selon le classement du magazine People with Money. Le maire d’Avoriaz, lui, a été agressé sur un marché pour avoir osé s’opposer à la viande halal à la cantine. Pendant ce temps, Valérie Trierweiler détourne des fonds publics, puisqu’elle vit à l’Elysée sans être mariée à François Hollande - une plainte à ce sujet serait d’ailleurs en cours d’instruction. Et dire qu’au moment de la primaire socialiste, Martine Aubry avait dit de François Hollande qu’il était «une couille molle»…
Toutes ces histoires sont fausses. Des hoax, des «canulars», des rumeurs, souvent racistes et franchement diffamatoires, qui circulent depuis des mois, des années parfois, sur Internet. Si on peut les lire sur certains sites et les échanger sur les réseaux sociaux, leur véhicule le plus confortable et le plus endurant semble être la chaîne de mails. Quoique inquantifiable et souterraine, elle propage ses rumeurs sur Internet qui est pourtant - et c’est un comble - le médium par excellence de la vérification instantanée de l’information. «Les chaînes de mails ont pris la relève des chaînes de lettres : les motifs et les mots sont les mêmes, avec la même incitation à faire tourner», précise Pascal Froissart, enseignant chercheur à Paris-VIII et auteur de la Rumeur, histoire et fantasmes (Belin) . Les messages sont toutefois«de plus en plus teintés politiquement. Avant, c’était surtout des alertes à des faux virus, des légendes urbaines», remarque Guillaume Brossard, le fondateur d’Hoaxbuster, un site salutaire qui démonte les rumeurs d’Internet depuis treize ans. Après analyse d’une trentaine de spécimens, petit guide du hoax politique bien viral en huit points.
1. Faites gros
Pour obtenir une bonne rumeur, mélangez information et fiction«récupérées dans l’actualité ou le folklore contemporain», explique Pascal Froissart. Le résultat, c’est «un jeu de massacre politique», au bazooka. Et ça passe. Les racontars cités plus haut ne sont pourtant pas difficiles à démonter. Quelques recherches rapides suffisent à vérifier que le magazine People with Money n’existe pas et que l’info sur le salaire de Taubira vient d’un site parodique ; qu’il n’y a pas de maire d’Avoriaz, mais un maire de Morzine en charge de la zone, lequel en a ras-le-bol de cette rumeur sur le halal ; qu’une plainte a bien été déposée par Xavier Kemlin, l’héritier du groupe Casino, contre la compagne du président de la République, mais elle a été classée sans suite par le parquet de Paris. Et qu’il n’y a aucune occurrence sur les sites d’info de cette citation d’Aubry.
2. Faites local
Une histoire qui s’est déroulée à l’autre bout du monde dans les années 70 n’a aucune chance de prendre. «Les rumeurs fonctionnent comme les contes et légendes, comme tout ce qui circule de manière informelle, explique Pascal Froissart. Il faut toujours donner un ancrage dans le temps et la localisation. L’histoire doit s’être déroulée hier, à côté de chez soi.» Les chaînes de mails, volontairement ou non, sont très opportunistes. Un message sur une fausse famille au RSA (qui gagnerait des sommes folles grâce à des allocations diverses) est ressorti à la faveur de la réforme fiscale de Hollande. Un hoax sur Taubira et son fils en prison pour meurtre, d’abord dégainé lors des mobilisations anti-mariage pour tous, a été réactivé par sa réforme de la loi pénale. Mais le meilleur moyen pour diffuser une rumeur reste que l’intéressé(e) ou les médias cherchent à la démentir. «Une rumeur fonctionne parce qu’on écrit dessus, dit Pascal Froissart. Les gens croient ce qu’on leur donne à lire, même quand on leur dit que c’est faux. Vrai ou faux, la seule certitude, c’est que c’est à l’agenda.»
3. Faites FN
Les Roms, les étrangers, les immigrés, les musulmans, les «assistés» et aussi les élites au sens large sont les cibles récurrentes de ces chaînes de mails. «Les thèmes des rumeurs expriment toujours la même chose : la peur de l’autre, de la différence, de l’invasion migratoire, détaille Pascal Froissart. L’autre peur exprimée dans ces messages, c’est celle de la collusion des élites, avec des messages contre les institutions, contre l’establishment. C’est une rhétorique qui oppose des élites, comme si elles formaient un bloc, à un peuple, celui des vrais Français. C’est un discours très marqué à l’extrême droite, mais pas seulement : le national-populisme existe aussi à gauche.»
Pour Guillaume Brossard, d’Hoaxbuster, «s’il est impossible de remonter à la source de ces chaînes de messages, et si elles sont des initiatives individuelles, on y retrouve les éléments de langage du FN». La plupart des hoax sont des copies (à la faute d’orthographe ou de typographie près) de contenus provenant de blogs ou de sites, avec un tropisme marqué pour ceux de l’extrême droite, type Novopress (le site du Bloc identitaire), Dreuz(«Francophone, chrétien, néoconservateur et pro-israélien»), Résistance républicaine…
C’est le cas de cette chaîne qui circule depuis longtemps sur les croix de pharmacies : l’association Paris-Beurs-Cités aurait adressé une lettre à la mairie de Paris pour demander que soient «progressivement supprimées des devantures de pharmacies les enseignes en forme de croix», «symbole religieux ostentatoire, vestige d’une époque révolue où la religion catholique était omniprésente dans notre pays». Le courrier aurait été envoyé à une certaine Ilda Vrospinos, «conseillère technique du cabinet de Bertrand Delanoë en charge des cultes». Sauf que l’association Paris-Beurs-Cités n’existe pas, pas plus qu’Ilda Vrospinos (une anagramme de poisson d’avril). Le texte est un copié-collé d’un canular rédigé en 2009 par Novopress. Démonté fin 2011 par le Point, il continue à circuler.
4. Médisez, médisez
Plus récemment, un message prévenait que des porte-clés distribués à des stations essence contenaient une puce qui permettait à des «criminels» de vous pister jusqu’à votre domicile pour vous cambrioler plus tard. «Selon la police, c’est le travail des Roumains», concluait le mail, qui circule obstinément. Pourquoi ? «On fait suivre ce mail en disant : "Je pense que c’est faux, mais on sait jamais", relève Guillaume Brossard. Et c’est précisément ça qui est dangereux, cette petite musique qui reste en tête : il faut se méfier des Roumains aux stations-service.»
Pour le chercheur Pascal Froissart, la diffusion de ces messages n’est pas nécessairement un signe d’assentiment : «Ces messages sont haineux, répréhensibles. Mais ces chaînes remplissent une fonction très classique : faire fonctionner le lien social. Si je fais suivre ce message, c’est que j’estime que j’appartiens à une communauté. Et selon les réponses que j’obtiens, je circonscris cette communauté.»
5. Visez le gouvernement
«L’augmentation des hoax à teneur politique ces derniers mois est indéniable, affirme Guillaume Brossard. En ce moment, on ne démonte que des hoax contre la gauche et on n’a même plus le temps de tous les défaire. Sous Sarkozy, il y en avait aussi, mais beaucoup moins.» Parmi les spécimens examinés, outre le faux salaire et le fils en prison de Taubira, l’insulte d’Aubry ou le détournement de fonds de Trierweiler, il y a l’histoire de la fille cachée que François Hollande aurait eue avec Anne Hidalgo ou un faux édito attribué au Nouvel Obs(«Bravo au Nouvel Obs, magazine de gauche !!!!») qui demande le départ de l’actuel président («Soyez un homme sympa en quittant ces fonctions, car vous n’avez pas les épaules assez larges pour en assumer la charge»).
Quant à Christiane Taubira, elle est une cible majeure. La ministre cumule les qualités électives du hoax hyperviral : femme, noire, de gauche, appartenant à l’élite politique…
6. Faites «glurge»
L’autre clé du succès, c’est le ton : sortez les violons et jouez de l’émotion, de l’indignation. Quand les messages sont larmoyants, on les appelle des glurges (onomatopée anglaise imitant le bruit de vomissement). «L’émotion est un des traits principaux des rumeurs qui fonctionnent, confirme Guillaume Brossard. Les hoax jouent sur des sentiments premiers : la peur, l’injustice, la colère, la tristesse…» Parmi les exemples récents, la «lettre d’une mère à une autre mère», adressée à Christiane Taubira, commençait ainsi : «Je suis la mère du jeune que votre fils a assassiné cruellement dans la station-service où il travaillait de nuit pour pouvoir payer ses études et aider sa famille. […] Pendant que vous prendrez votre fils dans vos bras et que vous l’embrasserez, moi, je déposerai quelques fleurs sur sa modeste tombe dans le cimetière de la ville.» La lettre était signée d’une certaine Edith Besançon, qui existe bel et bien, mais dont aucun fils n’a été assassiné, comme elle l’expliquait au Dauphiné libéré en juillet. «Quant à Mme Taubira, je n’ai rien de particulier contre elle.»
7. Ciblez vos destinataires
Vous n’avez peut-être jamais reçu ce type de messages. Certains internautes en sont bombardés. Avec cet impératif, ou des variantes, en fin de message : «Transmettez l’info à vos contacts afin que ça se sache, même au niveau le plus haut de l’Etat !!!» L’expéditeur ? Votre oncle un peu poujado, votre belle-mère pas très regardante sur la source, un collègue qui fait du Hollande-bashing à la machine à café…
Leur point commun : ils sont des «migrants numériques», ils ont grandi hors d’un environnement numérique et l’ont adopté plus tard - le contraire des digital natives. Donc pas bien armés pour repérer les hoax.
8. Bombardez
Pour un effet plus massif, certains optent pour l’envoi d’une compil des meilleurs hoax et photomontages du moment. Rassemblés dans des fichiers PowerPoint ultralourds, ils sont expédiés en pièce jointe avec des commentaires classieux du style : «Et vive la République !» «Quelle exemplarité, ces socialistes vertueux !!!» A ce niveau-là, le hoax est une affaire de collectionneur maniaque. Pour Pascal Froissart, il y a même un ressort commun entre le complotisme et la création de ces compils : les deux relèvent d’«une sorte de loisir savant». D’autres préfèrent le bridge. Dessin Philippe Vuillemin
Environ 6.000 langues sont aujourd'hui parlées dans
le monde et il est difficile d'imaginer une humanité sans langage. Pourtant, il
y a longtemps les humains ne parlaient pas. Des scientifiques font appel à
l'informatique et à la robotique pour essayer de comprendre comment est apparu
notre langage.
Des chercheurs ont construit des robots capables d'émettre et de percevoir
des sons. Ces robots possèdent l'équivalent d'un système nerveux très simplifié
leur permettant de relier les sons qu'ils produisent à ceux qu'ils entendent. Si
on active l'un de ces robots il va se mettre à produire des sons totalement
aléatoirement tout en s'écoutant lui même. Il effectue une sorte de
babillage.
Ce qui devient très intéressant c'est d'observer ce qui se passe lorsque l'on
met en présence plusieurs de ces petits robots, sachant que chaque machine est
programmée pour intégrer de temps en temps dans son propre babillage certains
sons appartenant au babillage du voisin.
Les résultats
Au début de l'expérience vous avez un groupe de robots qui sont tous en train
d'émettre aléatoirement du son tout en s'influençant légèrement les uns les
autres.
Au bout d'un certains temps les robots accordent en quelques sortes leurs
violons et se mettent à produire un nombre de sons définis. De l'émission
aléatoire de son naît une production organisée.
Dans les tous premiers échanges sonores de ces robots, dès qu'un son est
(par hasard) émis un peu plus que les autres, il est amplifié par la communauté
de robots qui se met à le répéter de plus en plus. S'il on refait l'expérience
une deuxième fois les robots s'accordent sur un autre groupe de son.
En répétant cette expérience un grand nombre de fois, les scientifiques ont
pu établir des statistiques. Ils se sont rendus compte par exemple que la plus
part du temps les robots s'accordent sur un groupe de son comportant cinq
voyelles. C'est aussi le cas pour les langues parlées dans le monde. La plus
part des langues humaines comportent cinq voyelles.
Un système vocal
Les chercheurs ne parlent pas de langage mais de
système de vocalisation. Mais un tel système semble un préalable nécessaire à la
construction d'un langage.
D'autres expériences ont été réalisées un peu sur
le même principe avec un groupe d'individus artificiels qui en interagissant
entre eux ont associé des mots à des sens. On observe que progressivement, là
encore, toute la communauté d'individus artificiels s'accorde sur un même
lexique. On s'approche déjà plus de la notion de langage.
Dans ce type d'expérience ce qui intéressent les
scientifiques c'est de voir comment d'un système désorganisé, peut émerger dans
le premier cas un système de vocalisation structuré, dans le deuxième cas un
lexique, sans qu'aucun des membres du groupe qui a contribué à l'établir n'ait
eu la volonté de le mettre en place, ni même conscience de construire quelques
chose.
L'apparition du langage pourrait reposer sur des
processus similaires d'auto-organisation. Avec l'aide de la robotique et de
l'informatique, les chercheurs tentent de mettre en évidence cette part
d'auto-organisation dans la structuration et l'émergence de la parole. C'est une
approche nouvelle qui ne s'oppose pas à celles des autres disciplines mais qui
vient les compléter.
Joël Robuchon suspend ses commandes à un fournisseur de foie gras
Le producteur a été accusé de maltraitance par des défenseurs de la cause animale.
En 2010, la France a produit 19 500 tonnes de foie gras, soit les trois quarts de la production mondiale. (MATHIEU BELANGER / REUTERS)
Par Francetv info avec AFP
Après le chef britannique Gordon Ramsey, les défenseurs de la cause animale ont en partie convaincu Joël Robuchon. Le chef multi-étoilé "suspend ses approvisionnements en foie gras chez Ernest Soulard", a indiqué son secrétariat, vendredi 15 novembre. La raison : le producteur a été mis en cause par les défenseurs des animaux. Cependant, le foie gras "reste à la carte" des restaurants du chef.
La semaine précédente, l'association de défense des animaux L214 avait publié une vidéo dénonçant les conditions de gavage des canards dans des fermes sous contrat avec la société Ernest Soulard. Les images, très dures, montraient des canards serrés dans des cages, dans des conditions d'hygiène déplorables. Or, selon les dernières normes européennes, lors de la phase de gavage (les dix derniers jours de leur vie), les animaux doivent passer de cages individuelles à des cages collectives dans lesquelles ils doivent pouvoir battre des ailes.
"Un principe de précaution"
Joël Robuchon a pris cette décision "dans l'attente d'une confirmation qu'il n'y a pas d'infractions ou de cas de maltraitance avérés (...). Nous prenons le temps de vérifier, d'obtenir des garanties. Nous ne faisons aucun compromis avec la qualité", a expliqué le secrétariat du chef, faisant valoir "un principe de précaution".
Dans un communiqué, L214 "se réjouit de la décision de Joël Robuchon" et dit lui avoir envoyé une lettre de félicitations dans laquelle l'association l'encourage à "rayer complètement le foie gras de sa carte et à se tourner vers une alimentation plus respectueuse des animaux".
"Les images de cette vidéo sont orientées"
Marie-Pierre Pé, déléguée générale de l'interprofession du foie gras (Cifog, Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras) a quant à elle assuré ne pas avoir "relevé de problème par rapport à [l']entreprise" Ernest Soulard. "On est indignés par cette vidéo, les images sont tendancieuses, orientées. Cette association nous prend pour cible alors qu'on est en train de faire de lourds investissements pour se mettre aux normes, a-t-elle ajouté. Pour faire du bon foie gras, il ne faut pas que les animaux souffrent."
L'ONU condamne les attaques racistes contre Taubira
Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme dénonce des «abus totalement inacceptables».
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, une agence de l’ONU, a fermement condamné vendredi les attaques racistes contre la ministre française de la Justice Christiane Taubira. «Nous condamnons les attaques racistes dont fait l’objet depuis plusieurs semaines la Ministre française de la Justice, Christiane Taubira, et notamment la couverture d’un hebdomadaire d’extrême droite Minute publié mercredi avec la photo de la Ministre accompagnée de la légende: "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane"», a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat lors d’un briefing à Genève.
Selon lui, «l’intention raciste qui se cache derrière ce jeu de mots ne fait aucun doute, et ce malgré les protestations du magazine», qui affirme n’avoir utilisé que deux expressions françaises, «dont la seconde est familièrement utilisée pour décrire une personne en bonne forme».
Le Haut-Commissariat dénonce aussi les autres attaques dont Christiane Taubira été victime ces dernières semaines. Ces «abus totalement inacceptables perpétrés à l’encontre d’une responsable politique connue en raison de sa couleur de peau sont une manifestation claire de la montée du racisme, de la xénophobie et de l’intolérance à l’encontre des minorités ethniques ou religieuses et des migrants dans de nombreux pays européens», indique le Haut-Commissariat.
L’agence de l’ONU rappelle encore les recommandations adressées à la France par le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, qui lui demande d’utiliser tous les moyens possibles pour contrer une vague croissante de racisme et de xénophobie. Le Haut-Commissariat avait déjà condamné en juillet dernier les attaques racistes similaires contre la Ministre italienne de l’intégration, Cécile Kyenge.
CHINE. Enfant unique, peine de mort : Pékin annonce un assouplissement
Le Parti communiste chinois a décidé d'"assouplir" la politique de contrôle des naissances, de réduire l'usage de la peine de mort et d'abolir son système de "rééducation par le travail".
La Chine va "assouplir" sa politique de contrôle des naissances, dite de l'enfant unique, mise en place en 1979, réduire l'usage de la peine de mort et abolir son système de "rééducation par le travail", a annoncé vendredi 15 novembre l'agence de presse officielle Chine nouvelle.
Une dérogation pour les couples dont un membre est enfant unique
Les couples dont seul un membre est enfant unique seront autorisés à avoir deux enfants, a indiqué le média d'Etat, évoquant "une réforme majeure", annoncée quatre jours après la fin d'un importante réunion du Parti communiste chinois (PCC).
Actuellement, la loi chinoise n'autorise des couples à n'avoir qu'un seul enfant, mais des exceptions existent pour les couples dont les deux membres sont enfants uniques.
"La politique des naissances sera ajustée et améliorée progressivement pour promouvoir 'l'accroissement équilibré à long terme de la population de la Chine'", a rapporté Chine nouvelle, se référant à la décision des dignitaires du Parti adoptée cette semaine.
Malgré des appels croissants à assouplir les strictes règles de son planning familial, les dirigeants chinois répétaient jusque là de façon constante que la politique de l'enfant unique restait nécessaire et qu'un développement démographique excessif menacerait la croissance économique du pays.
Réduire l'usage et de la peine de mort et abolir le système de "rééducation part le travail"
Dans le même temps, la Chine va réduire l'usage de la peine de mort et abolir son système de "rééducation par le travail", dans lequel des personnes peuvent être envoyées dans des camps sur simple décision de police, toujours selon l'agence officielle Chine nouvelle.
Cette décision "fait partie des efforts pour améliorer les droits de l'homme et les pratiques judiciaires" dans le pays, a précisé l'agence, soulignant que Pékin allait également réduire "par étapes" le nombre de crimes passibles de la peine de mort.
Le très impopulaire système des camps de rééducation par le travail, le "laojiao" en chinois, est utilisé par la police contre les délinquants, mais aussi par les autorités locales contre tout contestataire dont elles entendent se débarrasser. Sur simple décision de police, ce système permet d'envoyer dans les camps des personnes pour une durée allant jusqu'à quatre ans, sans passer par les tribunaux.
Les camps de rééducations par le travail ont été introduits sous Mao Tsé-toung en 1957 pour punir les délits jugés mineurs. Selon un rapport des Nations Unies publié en 2009, quelque 190.000 personnes étaient alors détenues dans ce type de camps en Chine. Le Premier ministre Li Keqiang, en poste depuis mars, avaient lui même annoncé au printemps dernier qu'une réforme du système serait dévoilés avant la fin de l'année.
DIVERS
Philippines: l'aide s'accélère, un bilan de 4.460 morts selon l'ONU
(AFP)
Tacloban — Les opérations de secours aux sinistrés désespérés de Haiyan s'accélèrent vendredi avec l'arrivée d'importants moyens de l'armée américaine, une semaine après le passage du typhon dans le centre des Philippines, où des corps étaient toujours piégés dans les décombres de villes rasées.
L'estimation du bilan des victimes restait difficile au milieu de cette apocalypse.
L'ONU, qui avait précédemment évoqué la possible mort de 10.000 personnes dans la seule ville de Tacloban, a publié vendredi un bilan de 4.460 morts, citant des chiffres du gouvernement. Mais le Conseil national pour la réduction et la gestion des catastrophes naturelles a contesté le chiffre, répétant son bilan officiel de 2.360 morts.
Le président philippin Benigno Aquino avait de son côté estimé mardi que le bilan définitif devrait se situer autour de 2.500 morts.
Le porte-avions George Washington, avec ses 5.000 marins, et sept autres navires américains, se sont positionnés au large des îles les plus touchées.
La flottille, qui dispose notamment de 21 hélicoptères, a apporté des équipements médicaux, du ravitaillement et une expertise attendus avec impatience par les survivants affamés de l'un des plus puissants typhons à avoir jamais touché terre, accompagné de vents à plus de 300 km/heure et de vagues de 5 mètres.
Vendredi matin, les Américains déchargeaient de l'aide humanitaire à l'aéroport de Tacloban, une des villes les plus meurtries, sur l'île de Leyte, où des centaines de sinistrés privés de tout tentaient toujours d'obtenir une place sur un vol en partance.
Alors que des humanitaires ont décrit leur travail comme un enfer logistique, sans transport ou électricité, ces opérations devraient permettre d'accélérer l'arrivée de l'aide que l'ONU a reconnue trop lente et ainsi soulager un peu les habitants.
Manger deux fois en cinq jours
"J'ai entendu qu'il y avait des avions américains maintenant, je vais essayer d'aller à l'aéroport", a indiqué Merly Araneta, 28 ans. "Mais je n'ai mangé que deux fois en cinq jours, et j'ai bu de l'eau de pluie collectée dans une tasse en plastique. Je suis si fatiguée".
A Tacloban, la municipalité estimait jeudi avoir déjà collecté 2.000 corps, et des dizaines d'autres enveloppés dans des sacs mortuaires attendaient encore vendredi sur le bord des routes d'être ramassés par des camions pas assez nombreux.
L'odeur pestilentielle de décomposition persistait dans la ville, laissant supposer la présence de nombreux autres cadavres sous les piles de débris, et alimentant les craintes de risques sanitaires.
Jeudi une centaine de dépouilles avaient pu être enterrées dans des fosses communes, avant que l'opération ne soit interrompue par la panne d'une pelleteuse.
Les nombreux pays, ONG et agences internationales ont promis d'importantes aides financières et matérielles, alors que l'ONU a lancé un appel aux dons de 301 millions de dollars (225 millions d'euros).
Les Britanniques ont annoncé l'envoi du plus grand bâtiment de leur marine, le porte-hélicoptères HMS Illustrious, attendu d'ici le 25 novembre.
En plus de leur flottille, les Etats-Unis ont annoncé vendredi l'envoi de 1.000 Marines. Ils avaient déjà déployé en début de semaine une avant-garde de Marines épaulés par des avions de transport et des Ospreys, appareils qui peuvent voler comme un avion et atterrir comme un hélicoptère.
Une coopération cruciale
Les Américains doivent déployer leurs efforts à Tacloban, mais aussi dans d'autres lieux, comme Ormoc, sur Leyte, et Guiuan, porte d'entrée du typhon sur l'île de Samar.
Une situation saluée par la Croix-Rouge internationale. L'intervention américaine "va probablement stabiliser la situation", a commenté vendredi son porte-parole régional Patrick Fuller à l'AFP, soulignant cependant qu'une bonne coopération entre les humanitaires et l'armée était "cruciale".
Il a également noté que dans ce genre de désastre, "cela prend au moins deux semaines pour que tout soit opérationnel". "D'ici une semaine, nous verrons une véritable amélioration sur le terrain", a-t-il prédit.
Le maire de Tacloban, Alfred Romualdez, s'est dit "très reconnaissant" de l'intervention américaine. Mais dans les rues de sa ville, la situation restait lugubre.
De nombreux habitants faisaient la queue devant la mairie pour charger leurs téléphones ou passer des appels gratuits, afin de joindre enfin leur proches résidant dans d'autres îles de l'archipel.
"Où sont les Américains?", a demandé Alita Nabelga, 81 ans, en regardant un avion passer au dessus de la ville. "Est-ce qu'ils nous apportent du riz?".
Bungling scientists kill world’s oldest creature – a clam – after 507 years in sea
Des scientifiquesmaladroitstuentla plus anciennecréaturedumonde-une palourde-après507 annéesenmer
Bungling scientists who found the world’s oldest creature – a clam – killed it when they prized open its shell to determine its age.
At 507, Ming the clam was alive before Queen Elizabeth I oversaw the rise of the British Empire and saw off the age of Enlightenment, the industrial revolution and two world wars.
But its long life came to an abrupt end when scientists dredged the sea bed near Iceland during a study into the effects of climate change.
Not realising the age of the mollusc, researchers from Bangor University opened its shell for analysis, killing Ming in the process.
Now seven years after the discovery, by counting the number of rings on the outside of the clam’s shell, scientists have calculated that Ming was born in 1499 – so lived to the ripe age of 507.
But while Ming paid the ultimate price for science, he could still do a service for humankind.
With the support of a £40,000 grant from Help the Aged, scientists are examining oxygen isotopes in the clam’s growth rings, which could help unlock the secrets of its long life.
‘If evolution has created a model of successful resistance to the damage of ageing, an investigation of the tissues might help us understand the processes of ageing,’ said project researcher Chris Richardson.
La CIA aurait espionné les transactions financières internationales
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
La CIA, l'agence centrale du renseignement américain, accumule une énorme quantité de données informatiques sur les transferts de monnaie internationaux, comprenant notammentles données personnelles et financières de millions d'Américains, révèlent le Wall Street Journal (WSJ) et le New York Times (NYT). Au début du mois de novembre, le NYT rapportait que la CIA paie plus de 10 millions de dollars chaque année à l'opérateur téléphonique AT&T pour qu'il lui fournisse des données téléphoniques de personnes soupçonnées de liens terroristes.
Pour ce programme, le FBI collabore avec la CIA afin de collecter de grandes quantités de données sur les transactions internationales effectuées par des Américains ou d'autres personnes qui font l'objet d'enquêtes pour terrorisme de la part de l'agence.
Le programme est autorisé par le "Patriot Act", la loi qui a été adoptée après les attentats du 11 septembre 2001 et qui permet à la NSA de collecter presque tous les enregistrements téléphoniques aux Etats-Unis, selon des responsables ayant connaissance de cette opération. Ce programme montre comment les différentes agences de renseignement américaines, et pas seulement la NSA, utilisent le même cadre légal pour collecter des données.
PAS DE COLLECTE SUR LES TRANSACTIONS NATIONALES
Les données, fournies par Western Union – qui a aidé la CIA après les attaques du 11-Septembre – ou d'autres sociétés américaines spécialisées dans le transfert d'argent, comprennent des transferts émanant des Etats-Unis ou destinés à ce pays, mais pas les transactions entièrement nationales, selon le WSJ.
Les parlementaires américains, qui ont appris l'existence de ce programme cet été, ont exprimé une certaine inquiétude à propos de la possibilité de rechercher les numéros de sécurité sociale ou d'autres données, afin de lier une activité financière à un individu précis.
La CIA s'est refusée à tout commentaire sur ces informations, mais nie toute infraction à la législation américaine. Les révélations d'Edward Snowden, ancien consultant de la NSA, sur l'étendue des programmes de surveillance américains dans le domaine des télécommunications ont soulevé une vague d'indignation. L'administration américaine et de nombreux parlementaires ont depuis souligné l'importance de ces programmes dans la lutte antiterroriste.
La ville de Tacloban sur OpenStreetMap, avant et après l'opération de cartographie d'urgence. (Capture d'écran RBanik)
OPENSTREETMAP
Plus de 700 internautes travaillent à dessiner une carte libre et détaillée des villes touchées par le typhon Haiyan, pour faciliter l'intervention de l'aide humanitaire.
Branle-bas de combat. Dès l’annonce de l’approche du typhon Haiyan aux Philippines, la semaine dernière, une mission d’urgence était lancée sur OpenStreetMap, ce grand projet collaboratif qui veut être à la cartographie ce que Wikipédia est à l’encyclopédie. Ses contributeurs les plus alertes savaient qu’en cas de dégâts, suite à la catastrophe naturelle, les îles auraient besoin de toute forme d’aide possible – humanitaire, économique… – mais aussi de cartes. Pour dresser un plan précis des lieux touchés et mieux organiser les secours, comme ils l’ont fait avec brio en Haïti en janvier 2010. En anglais, on appelle cela du crisis mapping : de la cartographie de crise. «L’objectif de la cartographie de crise est de rassembler les informations géographiques avant que l’aide internationale et locale n’arrive sur place, explique Stefan Mühlbauer sur son blog Geoawesomeness. Le temps est un facteur critique.»
Sur le site de l’équipe Humanitarian OpenStreetMap Team(HOT), qui rassemble les «mappeurs» motivés autour de tâches bien précises, le «job n°338» a été lancé très tôt pour «cartographier les bâtiments de Tacloban, la ville la plus menacée par le typhon Haiyan. Plus de 2500 personnes ont été évacuées dans cette ville et l’aide humanitaire, si elle arrive, sera probablement concentrée à cet endroit.» Par chance, le centre-ville est plutôt compact et les efforts ont ainsi été facilités. Le plan de la ville a été découpé arbitrairement en petites zones carrées. Les carrés encore vierges étaient marqués en gris, ceux complétés par les mappeurs en rouge, et ceux validés après vérification en vert. 150 contributeurs à travers le monde ont mis la main à la pâte, décalquant les photos satellites de Bing Maps (service de Microsoft) pour tracer le contour de chaque construction, mur par mur. «En 24 heures, plus de 10 000 bâtiments avaient déjà été dessinés», a compté Stefan Mühlbauer.
Les mêmes travaux sont désormais en cours dans de nombreuses autres villes touchées par le typhon. Une fois l’énorme travail achevé, les secours sur place pourront mieux évaluer le nombre de bâtiments détruits, tombés ou endommagés. Deuxième étape : après l’échelle de la ville vient celle de la région. Mühlbauer explique qu’il faut inspecter «plus largement la zone touchée par le typhon pour localiser tous les villages et les routes principales qui les relient aux bourgs voisins. La taille du village et son accessibilité sont importants pour planifier la répartition des secours.»
Mais quitte à copier les images satellites, pourquoi ne pas fournir directement aux populations et aides locales les cartes de Bing Maps ou de Google Maps ? Tout d’abord parce qu’elles sont cruellement vides. Sur Bing, il n’y a tout bonnement aucun bâtiment. Sur Google, seuls les hôtels, universités et deux-trois autres institutions essentielles sont répertoriés. Ensuite parce que leurs cartes, si elles sont en accès gratuit sur le web, ne sont pas pour autant réutilisables. Elles appartiennent à Microsoft et Google, et sont protégées, comme toutes autres œuvres intellectuelles, par le droit d’auteur. Les cartes d’OpenStreetMap sont pour leur part publiées sous licence libre, comme les articles de Wikipédia. Pourvu que l’on cite leur source, on a le droit de les imprimer, de les télécharger, de les diffuser à grande échelle…
De gauche à droite : le centre-ville de Tacloban sur Bing Maps, Google Maps et OpenStreetMap, après la cartographie d’urgence.
Une souplesse très appréciée des intervenants de la Croix Rouge, qui travaillent pour la première fois main dans la main avec l’Humanitarian OpenStreetMap Team. L’ONG n’a commencé que très récemment à exploiter les ressources et logiciels libres, explique Dale Kunce, ingénieur géospatial pour la branche américaine de la Croix Rouge, à The Atlantic. Elle a en revanche enrichi son personnel spécialisé en cartes numériques et systèmes d’information géographique (SIG) depuis Haïti.
Il est d’ailleurs possible, depuis le mois de septembre, de choisir le style d’affichage «humanitaire» sur openstreetmap.org pour que ressortent mieux sur la carte les points essentiels aux opérations de secours : points d’eau potable, hôpitaux, cliniques, pharmacies, les routes colorées selon leur revêtement et leur praticabilité… Autant d’informations qui permettent de savoir où et comment fournir de l’aide en priorité, et contribuent ainsi à sauver des vies.
Mais le travail réalisé sur la carte de Tacloban ne sert pas à grand chose si on ne peut que l’admirer en ligne sur OpenStreetMap.org. Les cartographes d’urgence ont donc mis en place un espace de téléchargement où l’on peut piocher non seulement la base de données brute des coordonnées géographiques de la région, mais aussi des fichiers à charger directement sur les GPS de marque Garmin, pour avoir les cartes sur le terrain. Les fichiers sont mis à jour toutes les heures, ou presque.
Sur place, les internautes ont aussi participé : selon la carte des nouveaux contributeurs à OpenStreetMap, au moins 150 Philippins se sont inscrits au projet au cours des 7 derniers jours, alors que l’activité y est plutôt faible en temps normal. Côté chiffres, on sait également grâce à l’analyse de l’Allemand Pascal Neis que 746 internautes au total ont contribué à améliorer la carte des Philippines depuis l’annonce du typhon, coordonnés par l’équipe Humanitarian OpenStreetMap Team(HOT). 1,7 million de points ont été modifiés en 11 000 manipulations environ.
Visualisation des modifications apportées à la carte des Philippines sur OpenStreetMap
Aujourd’hui, les premières images satellites prises après le passage du typhon commencent à être disponibles (ici, ou là pour un impressionnant face-à-face avant/après la catastrophe). Il reste désormais aux mappeurs bénévoles à procéder à une comparaison minutieuse avec les photos précédentes pour définir quels bâtiments sont debout, lesquels sont rasés, lesquels endommagés, et les indiquer comme tels sur la carte. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues.
Un SDF tue un nonagénaire et mange sa langue et son cœur
Le jeune homme, qui dit entendre des voix, a été interpellé par les gendarmes dans un village des Hautes-Pyrénées.
Un SDF disant entendre des voix a tué un homme de 90 ans à coups de barre de fer dans la nuit de jeudi à vendredi dans un village des Hautes-Pyrénées avant de lui manger la langue et le cœur, selon le et des sources proches de l’enquête.
Le jeune homme de 26 ans a ensuite agressé une autre personne qu’il a frappée sur son tracteur et dont il a brisé l’épaule dans ce village de Nouilhan. Le SDF a finalement été interpellé par les gendarmes, confirmant une information de RTL.
Le SDF, natif de Tarbes mais revenu de Poitiers dans la région il y seulement quelques jours, s’est introduit vers 20 heures chez sa première victime dans ce village de 200 habitants, à une demi-heure au nord de Tarbes, aux confins des Pyrénées-Atlantiques et du Gers.
Il s’est emparé d’un outil métallique d’environ 80 cm de long dans une grange. Répondant à des messages ou à des voix selon ses déclarations aux enquêteurs, il a fracassé le crâne du nonagénaire de plusieurs coups.
Toujours selon ses déclarations, il a mis le feu au corps et en a extrait le cœur et la langue pour les faire cuire et les manger. Puis il a incendié la maison. Ce sont les flammes qui ont alerté l’un des deux fils de la victime qui vivaient à proximité de leur père.
Syrie: Al-Qaïda reconnaît avoir décapité un rebelle par erreur
MONDE - Les djihadistes ont reconnu leur erreur...après avoir décapité l'homme...
Des djihadistes affiliés à Al-Qaïda en Syrie ont reconnu avoir décapité par erreur un rebelle pour l'avoir confondu avec un chiite irakien combattant aux côtés des troupes gouvernementales, a indiqué une ONG vendredi.
Mercredi, une vidéo diffusée sur internet a montré deux membres de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) exhibant la tête d'un homme barbu devant une foule à Alep, la métropole du Nord, affirmant qu'il s'agissait d'un chiite irakien qui combattait dans les rangs du président Bachar al-Assad.
«Quelques minutes après la diffusion, l'homme décapité a été identifié comme Mohammad Marrouche, un combattant d'Ahrar al-Cham», un des principaux groupes rebelles combattant le régime syrien, a expliqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'homme blessé était drogué
«L'EIIL a par la suite reconnu que le rebelle a été tué par erreur et arrêté un des deux hommes, un Tunisien, pour avoir commis la décapitation, le déférant devant leur tribunal islamique pour le juger», d'après l'OSDH. L'autre homme, originaire du Golfe, n'a pas été appréhendé.
Mohammad Marrouche avait été blessé dans des combats autour d'une base militaire à l'est d'Alep qui ont opposé récemment les rebelles et les jihadistes à l'armée syrienne, soutenue par le Hezbollah chiite libanais et le groupe Abou Fadl al-Abbas, des combattants chiites irakiens.
Il avait alors été transféré vers un hôpital de campagne à Alep où, drogué par les médicaments, il avait ressassé dans son délire les noms d'Ali et de Hussein, deux imams vénérés des chiites, selon Abou Abdel Rahmane «C'était la dernière chose qu'il avait entendue des combattants chiites avant qu'il ne soit blessé. Les deux hommes de l'EILL ont cru alors qu'il s'agissait d'un combattant chiite blessé et l'ont décapité», selon l'OSDH, qualifiant l'acte de «crime de guerre».
Un homme armé fait irruption à BFMTV et menace des journalistes
(AFP)
Paris — Un homme armé a fait irruption vendredi matin dans le hall de BFMTV à Paris, menaçant des journalistes avant de prendre la fuite, a-t-on appris auprès de la direction de la chaîne d'info en continu.
"Un homme seul s'est présentée à l'accueil de BFMTV peu avant 7h00. A ce moment-là, une personne était à l?accueil et deux journalistes de BFMTV, un rédacteur en chef et un reporter qui prenaient leur poste, se trouvaient là", a déclaré à l'AFP Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFMTV, confirmant une information du site internet du Parisien.
"L'homme a brutalement sorti une arme de type fusil et l'a pointée sur notre rédacteur en chef qui prenait son jeu de journaux", a-t-il ajouté.
"Il a prononcé une phrase menaçante mais difficilement identifiable et a immédiatement fait demi-tour. Il n'y a pas eu de coup de feu tiré mais deux cartouches ont été retrouvées à terre. On ne sait pas s'il a voulu tirer et ça n'a pas fonctionné ou s'il les a jetées", a poursuivi Hervé Béroud.
"La police est sur place en train de regarder les images des caméras de surveillance et d'interroger les témoins", a-t-il conclu.
Cameroun: Boko Haram affirme détenir le prêtre français kidnappé
(AFP)
Kano — Boko Haram détient le prêtre français kidnappé dans la nuit de mercredi à jeudi dans le nord du Cameroun, a indiqué vendredi à l'AFP une source au sein du groupe islamiste armé nigérian.
"Je peux vous confirmer que le prêtre français est aux mains des moujahidines de Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad (le nom arabe de Boko Haram), qui a mené l'opération en coordination avec Ansaru", a déclaré cette source. Ansaru est une émanation de Boko Haram et a déjà revendiqué dans le passé des enlèvements d'étrangers.