«Cette fille aurait dû voler des mobylettes dans la banlieue de Chalon.» Visant Rachida Dati, ces propos de Geoffroy Didier, chef de file de la Droite forte, rapportés dans Rachida ne meurt jamais (Ed. du Moment), ont ulcéré l’eurodéputée. Jugeant hier sur LCP que «cette phrase n’est pas un dérapage» et s’apparente à «du racisme», «une infraction pénale», elle a ajouté : «Dès lors qu’on laisse faire, ça veut dire qu’on banalise. La banalisation ne vient pas des Français, elle vient de cette élite politique qui ne supporte pas que certains ou certaines puissent accéder à des responsabilités.» Et de souligner : «Moi, je cumule beaucoup de handicaps de ce point de vue-là.» Sur Twitter, l’accusé Didier a gazouillé : «Stop à l’intox : je n’ai jamais tenu ces propos rapportés sur Rachida#Dati. Ni d’ailleurs sur personne d’autre.»
Le PS organise un meeting face aux "extrémismes"
Le PS organise mercredi soir un meeting à la Mutualité, à Paris, en présence de trois ministres, dont Christiane Taubira et Manuel Valls, pour appeler au "sursaut républicain" face aux "extrémismes", après les dérapages à caractère raciste ayant visé la garde des Sceaux.
"J'ai voulu rassembler la gauche pour dire: +ça suffit+. On ne peut pas accepter d'entendre, de voir, des propos racistes comme cette une de Minute ou des insultes à répétition qui ont visé Christiane Taubira, non pas pour ce qu'elle fait mais pour ce qu'elle est, en raison de sa couleur de peau", a déclaré à l'AFP le Premier secrétaire, Harlem Désir.
Le ministre de l'Education, Vincent Peillon, sera également présent à ce meeting, intitulé "Défendre la République contre les extrémismes", auquel Harlem Désir a convié les différents partenaires de la majorité.
Le président du Parti des radicaux de gauche (PRG), Jean-Michel-Baylet, le président du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), Jean-Luc Laurent, et celui le président du Mouvement unitaire progressiste (MUP), Robert Hue, sont également attendus, tout comme des représentants d'Europe-Ecologie Les Verts.
Minute avait suscité le 12 novembre une vague générale d'indignation dans la classe politique, en qualifiant Christiane Taubira de "maligne comme un singe". La présidente du Front national Marine Le Pen avait réagi en qualifiant cette une de l'hebdomadaire d'extrême droite d'"archi nulle".
Matignon avait saisi pour sa part le procureur de la République de Paris devant ces "faits susceptibles de constituer (une) infraction d'injure publique à caractère racial".
Minute faisait écho à un dérapage d'une candidate FN dans les Ardennes, Anne-Sophie Leclere, qui avait eu recours à une métaphore similaire. Elle devrait être exclue bientôt du FN.
"contre-offensive"
D'origine guyanaise, ex candidate à la présidentielle de 2002 sous l'étiquette PRG, Christiane Taubira, qui a porté la loi sur le mariage homosexuel, est très appréciée des militants socialistes.
Le meeting de mercredi soir devrait aussi lieu à une manifestation d'unité entre la garde des Sceaux et le ministre de l'Intérieur, qui s'étaient écharpés au sujet du projet de réforme pénale portée par Christiane Taubira.
L'ex garde des Sceaux, Robert Badinter, devrait apporter son soutien à la ministre, dans un message vidéo.
Avec les différents partis de la majorité, "nous avons convenu qu'il y avait une contre-offensive qui devait s'affirmer", a expliqué Harlem Désir.
"On ne peut pas accepter cette parole raciste décomplexée, qui a été encouragée par une multitude de dérapages, de responsables politiques, de l'extrême droite mais pas seulement", a-t-il souligné.
Selon le Premier secrétaire, "il y a un sursaut républicain qui est nécessaire" ainsi qu'un "rassemblement de la gauche contre ceux qui veulent essayer de créer un climat pourri, nauséabond, (dont l'objectif est) une tentative de mettre en cause les valeurs et même les institutions de la République".
"Depuis déjà plusieurs mois, il y a un bloc droitier extrémisé, anti-républicain, qui alimente un climat d'intolérance", a-t-il poursuivi en rappelant les incidents ayant perturbé les cérémonies du 11 novembre à Paris en présence du président François Hollande.
Et cela, conclut-il, "malheureusement", avec "la caution" ou l'"ambiguïté" d'une "partie de la droite".
Depuis août, les socialistes battent le rappel sur la nécessité de lutter contre le FN, aussi bien sur le plan des valeurs que sur le plan programmatique, alors que s'approchent les échéances électorales de 2014.
Le PS avait organisé ainsi début octobre un meeting similaire pour dénoncer le FN. Le parti prépare aussi un argumentaire destiné à ses militants pour répondre à ceux qui sont tentés de voter pour le FN aux municipales et aux européennes. Le parti de Marine Le Pen a le vent en poupe selon les derniers sondages. Selon l'un d'eux, publié lundi par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), 42% des Français n'excluent pas de voter pour une liste soutenue par le FN aux municipales si l'occasion se présente dans leur ville.
Prostitution: interrogations à l'Assemblée, peu de suspense sur le vote
Si la proposition de loi visant à sanctionner les clients de prostituées devrait être votée largement la semaine prochaine à l'Assemblée, elle suscite beaucoup d'interrogations dans chaque groupe, comme en témoignent des débats à l'UMP et au PS ou une liberté de vote décidée à l'UDI. (c) Afp
Paris (AFP) - Si la proposition de loi visant à sanctionner les clients de prostituées devrait être votée largement la semaine prochaine à l'Assemblée, elle suscite beaucoup d'interrogations dans chaque groupe, comme en témoignent des débats à l'UMP et au PS ou une liberté de vote décidée à l'UDI.
"Il y a des positions divergentes entre nous sur deux points: la pénalisation du client et la possibilité de régularisation des personnes qui sortent de la prostitution", a reconnu mardi le chef de file des députés UMP Christian Jacob. Une majorité s'abstiendra lors du vote solennel fixé au 4 décembre, selon le député Daniel Fasquelle.
La proposition de loi, initiée par les députés socialistes Maud Olivier et Catherine Coutelle et l'UMP Guy Geoffroy, commencera à être débattue mercredi soir ou plus probablement vendredi en fonction de l'avancée de l'ordre du jour de l'Assemblée.
Le texte propose notamment de punir l'achat d'actes sexuels d'une amende de 1.500 euros, doublée en cas de récidive. Alternative à l'amende ou sanction complémentaire, un "stage de sensibilisation à la lutte contre l'achat d'actes sexuels" est prévu.
Il prévoit aussi des mesures d'accompagnement social et professionnel pour celles qui veulent quitter la prostitution. Pour les personnes étrangères (80 à 90% des prostituées selon l'Intérieur) engagées dans ce "parcours de sortie", un titre de séjour de six mois, renouvelable, est prévu sous conditions.
"Plus on s'avance vers le vote, plus on voit des interrogations monter dans chaque famille politique. Les poncifs qui traversent la société sur +le plus vieux métier du monde+ traversent aussi l'institution parlementaire", reconnaît Guy Geoffroy.
"Il est normal que les interrogations qui traversent les associations sur le terrain traversent les politiques", renchérit le porte-parole du PS Thierry Mandon.
A l'UMP, le député de la Manche Philippe Gosselin votera ainsi contre car "la pénalisation va contribuer à mettre à l'écart les prostituées, ce qu'on nous avait reproché avec le délit de racolage passif", institué par la précédente majorité et qui est abrogé dans ce texte.
A l'inverse, d'autres députés UMP comme Nicole Ameline ou Eric Ciotti ont indiqué à l'AFP qu'ils voteraient ce texte qui est "une avancée dans la lutte contre la traite des êtres humains".
Les écologistes contre
Chez les socialistes, dont 120 députés ont co-signé la proposition de loi, le vote devrait être "ultra-majoritaire", selon la présidente de la délégation des droits aux femmes Catherine Coutelle, en dépit des réticences affichées par quelques personnalités du groupe comme Jean-Marie Le Guen, Bernard Roman ou Catherine Lemorton.
"Est-ce que les souteneurs ne vont pas mettre les prostituées dans des caravanes à l'extérieur des villes, dans des appartements où elles n'auront, alors là, plus aucun contact avec les associations ?", s'interroge ainsi Bernard Roman.
"Ca n'est pas d'un côté ceux qui sont pour la prostitution et, de l'autre côté, ceux qui sont contre la prostitution. C'est simplement une vraie interrogation qu'on doit avoir", a ajouté le député, qui votera néanmoins pour le texte en "socialiste discipliné".
Pour avoir le soutien de l'ensemble de son groupe, la rapporteure Maud Olivier avait accepté de retirer de son texte la référence à une peine de prison. "Peu importe la sanction en réalité, le plus important pour nous était de marquer l'interdit dans la loi" et de "faire prendre conscience au client que leur argent alimente les réseaux, a-t-elle souligné mardi.
Les députés du Front de gauche soutiendront eux ce texte qui "contient des mesures réelles, en particulier d'accompagnement", selon leur chef de file, André Chassaigne.
De son côté, l'UDI laissera la "liberté de vote" à ses parlementaires, tout comme les radicaux de gauche.
Les écologistes devraient être de fait le seul groupe qui sera "majoritairement contre ce texte", selon leur coprésidente Barbara Pompili.
"Le texte ne résout rien, ou si peu de choses, par rapport à la condition d'esclave dans laquelle sont de nombreuses prostituées victimes des réseaux. On sent bien qu'il y a un mélange entre la situation de ces prostituées et d'autres qui ne sont pas victimes de traites", explique-t-elle.
Allemagne : Merkel et le SPD concluent un accord de coalition
La chancelière allemande et le Parti social démocrate se sont entendus pour un gouvernement commun. Un accord qui devra être confirmé par les militants du SPD début décembre.
Accord de coalition conclu en Allemagne entre Angela Merkel et le Parti social démocrate - AFP
La chancelière allemande Angela Merkel a trouvé mercredi un accord avec le Parti social démocrate (SPD) pour un gouvernement commun, deux mois après sa victoire sans majorité absolue aux législatives, ont indiqué des responsables des différents partis.
Cet accord entre les conservateurs (CDU/CSU) et le SPD a été confirmé dans la foulée par un groupe élargi de 75 négociateurs des trois partis lors d’une réunion. Il devra désormais être approuvé par les militants du SPD lors d’un référendum début décembre dont le résultat est incertain. Si la base du SPD donne son feu vert, Angela Merkel devrait être élue le 17 décembre par les députés du Bundestag, à la tête d’un gouvernement de «grande coalition», pour un troisième mandat de quatre ans.
«C’est un paquet [de mesures] que nous pouvons présenter à nos militants et auquel nous pouvons dire oui», a déclaré au sujet du contrat de coalition, la secrétaire générale du SPD, Andrea Nahles, interrogée par des journalistes à l’issue des négociations.
Concessions majeures
Angela Merkel a consenti plusieurs concessions majeures qui pourraient aider à vaincre les réticences des militants du SPD à s’allier avec un parti de droite.
Andrea Nahles affirme avoir obtenu la création d’ un salaire minimum en Allemagne de 8,50 euros de l’heure à partir de 2015, mais qui s’appliquerait à l’ensemble des branches seulement à partir de 2017. De nombreux détails restaient cependant à clarifier. Le Parti social démocrate (SPD) avait fait de l’adoption de cette mesure phare de son programme électoral une condition nécessaire à tout accord de coalition.
Ce salaire minimum serait une première en Allemagne, un pays qui s’en remettait jusqu’ici exclusivement aux partenaires sociaux pour régler les questions salariales. Il devrait améliorer le pouvoir d’achats de millions de salariés. Selon l’institut économique DIW, 5,6 millions de personnes, soit 17% des salariés allemands, gagnent actuellement moins de 8,50 euros.
Ces hausses de salaires vont aussi dans le sens des demandes formulées récemment par l’OCDE et le FMI de stimuler la consommation des ménages en Allemagne. L’Union européenne, la France et les Etats-Unis se sont aussi inquiétés d’une politique salariale trop restrictive qui dope la compétitivité de l’Allemagne au détriment de ses partenaires.
23 milliards de mesures sociales et investissements
Après plus d’un mois de tractations et au terme d’une séance de négociations de 17 heures conclue au petit matin, les sociaux-démocrates peuvent se targuer d’avoir en outre obtenu un plan d’amélioration des retraites pour les petits salaires et les mères de famille, ainsi que la possibilité d’un départ à 63 ans (au lieu de 67) pour les salariés ayant cotisé 45 ans.
L’ensemble des mesures sociales et investissements prévus dans le projet de «grande coalition» devrait représenter 23 milliards d’euros, financés sans augmentation de la fiscalité. «Le résultat est bon pour notre pays, il porte largement l’empreinte des chrétiens-démocrates», a déclaré Hermann Gröhe, secrétaire général de la CDU, se félicitant notamment d’avoir écarté les hausses d’impôts initialement souhaitées par le SPD.
Le parti social-démocrate a aussi obtenu gain de cause sur une de ses revendications sociétales majeures : la possibilité d’accorder une double nationalité aux enfants d’étrangers nés en Allemagne. SPD et CDU/CSU se sont également mis d’accord sur une vignette automobile pour financer les autoroutes.
Le gouvernement letton démissionne après le drame du supermarché
Le Monde.fr
Le premier ministre letton, Valdis Dombrovskis, a démissionné mercredi 27 novembre, six jours après la mort de plus de 50 personnes dans l'effondrement du toit d'un supermarché à Riga, la capitale, a annoncé son porte-parole. Le gouvernement avait été vivement critiqué après ce drame dont l'origine n'est toujours pas connue.
Deux jours après la catastrophe, le président letton Andris Berzins avait affirmé, samedi 23 novembre, à la télévision publique LTV que cet écroulement devait être considéré comme « un meurtre de nombreuses personnes sans défense, [qui] requiert une réaction appropriée ». « Compte tenu de la tragédie du supermarché et de ses circonstances, il faut un gouvernement qui ait le soutien d'une majorité claire au Parlement (…). J'ai annoncé ma démission de premier ministre en assumant la responsabilité politique de la tragédie », a annoncé M. Dombrovskis devant la presse après un entretien avec le président. « Le premier ministre donnera une conférence de presse à 16 heures au cours de laquelle il communiquera ses réflexions », a précisé le porte-parole, Martins Panke. En poste depuis 2009, M. Dombrovskis détenait le record de longévité à la tête du gouvernement dans l'histoire du jeune pays.
L'effondrement du toit d'un supermarché de la capitale le jeudi 21 novembre en pleine heure d'affluence avait provoqué la mort d'au moins cinquante-quatre personnes. Le toit s'était écroulé sur une superficie de 500 mètres carrés, à cause d'une « explosion », selon l'adjoint au maire de Riga, sans en préciser la nature.
La police lettone travaille sur trois hypothèses concernant les causes de l'accident : la conception du bâtiment, sa construction, et les nouveaux éléments qui ont été installés sur le toit. D'après des médias lettons, un jardin était en cours d'installation sur le toit du bâtiment, qui avait valu à ses concepteurs un prix d'architecture à l'issue de la construction en 2011. Cette catastrophe est la pire survenue dans le pays depuis son indépendance en 1991.
Italie: Silvio Berlusconi sur le point d’être chassé du parlement
L’ex-chef du gouvernement Silvio Berlusconi, au centre de la vie politique italienne depuis 20 ans, se prépare mercredi à un vote qui sanctionnera son expulsion du parlement, sans conséquences immédiates toutefois sur le gouvernement.
Les partisans du Cavaliere ont tenté par tous les moyens de retarder l’échéance au point que les procédures de vote sur la destitution de M. Berlusconi devraient démarrer seulement vers 18H00 GMT.
L’issue du scrutin ne fait guère de doutes puisque la gauche et le Mouvement Cinq Etoiles de l’ex-comique Beppe Grillo ont annoncé qu’ils uniraient leurs voix.
Cela aura-t-il un impact sur la tenue du gouvernement ? A priori non car l’exécutif gauche-droite mené par Enrico Letta peut compter sur la fidélité de ses cinq ministres de droite dont l’ex-dauphin du Cavaliere, Angelino Alfano, et une patrouille d’au moins 50 parlementaires regroupés sous l’appellation Nouveau Centre droit.
Plaidant pour «une situation politique non chaotique», M. Letta a lancé une sorte d’appel à la raison mardi soir en soulignant lors d’un sommet avec le président russe Vladimir Poutine que l’Italie, en récession depuis deux ans, «a un besoin dramatique de croître et créer des emplois».
De leur côté, les «faucons» du camp Berlusconi ont officialisé leur passage à l’opposition en appelant mardi à voter contre la loi budgétaire, sur laquelle le gouvernement a posé la question de confiance. Ses partisans ont annoncé en outre une manifestation mercredi après-midi devant sa résidence romaine où environ 10.000 d’entre eux sont annoncés, tandis que ses opposants les plus farouches ont appelé à fêter sa déchéance près du Sénat dans l’après-midi.
Autre question récurrente: Silvio Berlusconi, privé de son immunité parlementaire, pourrait-il être arrêté, par exemple dans une procédure pénale à Naples où il est accusé d’avoir «acheté» un sénateur de gauche en 2006 afin de faire tomber le gouvernement Prodi.
«C’est une hypothèse absurde, et dans la situation actuelle, complètement irréelle», a estimé Franco Coppi, l’un des avocats du magnat des médias, en référence à sa position de chef du centre droit et de l’absence de risque de fuite.
«A son âge, on ne va pas en prison sauf dans des cas exceptionnels», a ajouté Piercamillo Davigo, ex-membre du fameux pool anti-corruption Mains Propres qui avait lancé les premières procédures à l’encontre du Cavaliere.
Jusqu’au dernier moment, Berlusconi a tenté d’éviter le couperet de son humiliante expulsion en assurant avoir des preuves suffisantes pour obtenir une révision du procès Mediaset qui a abouti le 1er août à sa première condamnation définitive en 20 ans d’ennuis judiciaires.
Le vote sur sa destitution est le résultat d’une loi adoptée en 2012 prévoyant l’inégilibilité pendant six ans de tout élu condamné à une peine de plus de deux ans (le Cavaliere s’est vu infliger quatre ans dont trois amnistiés).
Le Cavaliere a annoncé le dépôt prochain d’un recours en révision, même si ses avocats ont semblé plus prudents mardi devant la presse, soulignant vouloir d’abord bâtir «un dossier sérieux et robuste».
Pour Stefano Folli, expert politique du journal Sole 24 Ore, à partir de mercredi, «une page d’histoire se tourne et un nouveau chapitre commence». Même s’il ne faut pas enterrer M. Berlusconi sur le plan politique.
«Berlusconi est encore et restera très puissant, même si son pouvoir est sur le déclin. Il a encore d’énormes ressources, possède toujours ses médias (trois chaînes de télévision, des journaux, ndlr), a obtenu 10 millions de voix il y a six mois», relève le politologue James Waltson, professeur à l’Université américaine de Rome.
Le Cavaliere l’a d’ailleurs lui-même martelé : il restera quoiqu’il arrive à la tête de son parti refondé Forza Italia. Selon des sondages effectués pour son compte, une coalition de droite recueillerait 24% des suffrages en cas d’élections anticipées, «deux points de plus que le centre gauche».
Italie : Letta conforté avant l'éviction probable de Berlusconi
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le Sénat italien a voté, mercredi 27 novembre, la confiance au gouvernement de grande coalition mené par Enrico Letta, malgré l'opposition du parti de Silvio Berlusconi. La chambre haute doit décider dans la soirée d'expulser ou non de ses rangs l'ancien président du Conseil, à la suite de sa condamnation définitive en août pour fraude fiscale.
L'homme politique de 77 ans, dont l'expulsion ne fait guère de doutes, accuse ses opposants de gauche de préparer un « coup d'Etat ». Pour l'heure, Forza Italia, le parti de droite de Berlusconi, a officialisé sa rupture avec le gouvernement de coalition formé il y a sept mois, en exprimant sa défiance à Enrico Letta à l'occasion de l'examen du budget pour 2014. « À partir d'aujourd'hui, nous appartenons à l'opposition et la grande coalition prend fin », a déclaré aux députés Renato Brunetta, chef de file de Forza Italia. Le premier ministre italien, issu de la principale formation de gauche, le Parti démocrate, pouvait toutefois se passer de son soutien grâce à celui du Nouveau Centre droit, né de la scission du Peuple de la liberté, l'ancien parti de Silvio Berlusconi. En tout, 171 sénateurs ont voté en faveur du gouvernement, et 135 se sont prononcés contre.
PROBABLE ÉVICTION
À défaut de provoquer une crise gouvernementale, ce vote de confiance témoigne de tensions politiques de plus en plus graves, alors que le Sénat devrait entériner dans la soirée l'expulsion de Silvio Berlusconi. L'issue du scrutin ne fait guère de doutes puisque la gauche et le Mouvement Cinq Etoiles de l'ex-comique Beppe Grillo ont annoncé qu'ils uniraient leurs voix.
Jusqu'au dernier moment, Berlusconi a tenté d'éviter le couperet de son humiliante expulsion en assurant avoir des preuves suffisantes pour obtenir une révision du procès Mediaset, qui a abouti le 1er août à sa première condamnation définitive en vingt ans d'ennuis judiciaires. Le vote sur sa destitution est le résultat d'une loi adoptée en 2012 prévoyant l'inégilibilité pendant six ans de tout élu condamné à une peine de plus de deux ans – le Cavaliere s'est vu infliger quatre ans dont trois amnistiés.
Plaidant pour « une situation politique non chaotique », M. Letta a lancé une sorte d'appel à la raison mardi soir en soulignant que l'Italie, en récession depuis deux ans, « a un besoin dramatique de croître et créer des emplois ». Mais pour Silvio Berlusconi, à qui le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a aussi demandé en vain de ne pas « lâcher » M. Letta, le gouvernement de coalition « a échoué dans toutes ses missions ».
DOUBLE OPPOSITION
La probable éviction de Berlusconi aura-t-il un impact sur la tenue du gouvernement ? A priori non, car l'exécutif gauche-droite mené par Enrico Letta peut compter sur la fidélité de ses cinq ministres de droite, dont l'ex-dauphin du Cavaliere, Angelino Alfano, et une patrouille d'au moins cinquante parlementaires du Nouveau Centre droit.
Mais, même si l'ancien chef du gouvernement se voit obligé de quitter son siège de sénateur, le gouvernement devra se préparer à une double opposition, de la part de Forza Italia et du M5S, qui devrait multiplier les attaques en vue des élections européennes de mai 2014. « Berlusconi est victime d'un combat injuste et antidémocratique », a déclaré Annagrazia Calabria, députée de Forza Italia. « Personne ne peut nier le soutien de millions et de millions d'Italiens, de tous ses partisans qui croient encore en lui et sont restés à ses côtés. »Ses partisans ont annoncé une manifestation mercredi devant sa résidence romaine, où environ 10 000 d'entre eux sont annoncés, tandis que ses opposants les plus farouches ont appelé à fêter sa déchéance près du Sénat dans l'après-midi.
L'UE et Israël parviennent à un accord de coopération scientifique
Le Monde.fr avec AFP
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou en juin à Jérusalem. | AFP/ABIR SULTAN
L'Union européenne et Israël sont parvenus, mardi 26 novembre, à un accord sur leur future coopération scientifique, objet d'un litige en raison du contentieux sur la colonisation. Le chef du gouvernement israélien Benyamin Netanyahou avait pressé ses ministres de résoudre ce litige avec l'UE d'urgence avant l'ouverture, dans une dizaine de jours, des demandes de financement pour le programme Horizon 2020, qui démarre en 2014.
« Cet accord respecte entièrement les exigences légales et financières de l'UE, en même temps que les susceptibilités politiques d'Israël », selon un communiqué conjoint, faisant allusion aux « lignes directrices » de l'Union. Ces « lignes directrices », objet du contentieux entre les deux parties, imposent une clause qui exclut de la coopération de l'UE avec Israël les institutions et entreprises israéliennes ayant des activités dans les territoires palestiniens (Cisjordanie, Jérusalem-Est, bande de Gaza) et syrien (Golan) occupés depuis 1967.
LES TERRITOIRES OCCUPÉS EXCLUS
Si les concessions consenties de part et d'autre n'ont pas été dévoilées, les médias israéliens croient savoir que l'accord comportera une clause de l'UE garantissant que les fonds ne pourront être investis en territoire occupé. En contrepartie, une clause d'Israël exprimera son opposition aux "lignes directrices", puisque le pays récuse toute référence aux lignes de 1967.
Selon les médias, le gouvernement israélien était divisé entre partisans d'une ligne intransigeante, tel le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman, et ceux, comme la ministre de la justice Tzipi Livni, estimant qu'Israël ne pouvait renoncer aux fonds européens uniquement pour éviter de parapher la clause contestée.
Ce programme, auquel Israël est le seul pays non européen autorisé à participer à part entière, pourrait permettre aux compagnies high-tech et aux instituts de recherche israéliens de récolter quelque 1,4 milliard d'euros d'aide européenne sur sept ans, selon les médias.
Lors de la visite du chef de l'Etat François Hollande, le président palestinien Mahmoud Abbas avait remercié le 18 novembre l'UE, et en particulier la France, pour l'adoption des "lignes directrices". Des organisations palestiniennes et pro-palestiniennes avaient appelé l'UE à aller plus loin vers le boycottage des produits des colonies, voire de tous les produits israéliens, un mouvement qui gagne du terrain en Europe.
Thaïlande: les manifestations de Bangkok s'étendent à d'autres villes
Les manifestants qui réclament par milliers la chute du gouvernement en Thaïlande, allant jusqu'à occuper des ministères, ont étendu mercredi leur mouvement à d'autres villes de Thaïlande, rejoignant un mouvement sans précédent depuis la crise politique meurtrière de 2010. (c) Afp
Bangkok (AFP) - Les manifestants qui réclament par milliers la chute du gouvernement en Thaïlande, allant jusqu'à occuper des ministères, ont étendu mercredi leur mouvement à d'autres villes de Thaïlande, rejoignant un mouvement sans précédent depuis la crise politique meurtrière de 2010.
Des manifestations de plusieurs centaines de personnes ont eu lieu dans des villes du sud du pays, bastion du Parti démocrate, principal parti de l'opposition, notamment sur l'île de Phuket, prisée des touristes.
Après des semaines de mobilisation, des dizaines de milliers de personnes se rassemblent depuis dimanche pour obtenir le départ de la Première ministre Yingluck Shinawatra, faisant craindre des débordements dans une capitale habituée aux violences politiques ces dernières années.
Les manifestants proclament également leur haine de son frère Thaksin, Premier ministre renversé par un coup d'Etat en 2006, qui reste, malgré son exil, le personnage le plus aimé et plus haï du royaume.
A Bangkok, les manifestants ont marché mercredi vers de nouveaux bâtiments officiels et assuré que leur victoire était une question de "jours".
"Nous sommes très optimistes et je pense que la victoire est pour dans quelques jours", a assuré devant la presse Suthep Thaugsuban, figure du Parti démocrate, en quittant le ministère des Finances, devenu de facto son QG, pour une marche de contestation.
Seul le ministère des Finances restait occupé mercredi par les manifestants, dont plusieurs milliers se sont dirigés vers un complexe qui abrite plusieurs agences gouvernementales, dans un faubourg éloigné de la ville, à pied pour certains comme Suthep, à moto ou en pick-up.
Pendant ce temps, le débat se poursuivait au Parlement autour d'une motion de censure déposée par l'opposition contre le gouvernement.
Pas de recours à la violence
La Première ministre s'est dit prête à discuter avec Suthep et a réaffirmé que l'Etat n'aurait "pas recours à la violence". "Il n'y a qu'une démocratie et un gouvernement élu, pas de régime Thaksin", a-t-elle dit, rejetant les accusations de ses opposants selon lesquels elle serait la marionnette de son frère.
La colère des manifestants a été déclenchée par une loi d'amnistie, spécialement taillée selon eux pour Thaksin, condamné à deux ans de prison pour malversations. Le rejet du texte au sénat ne les a pas apaisés.
La Thaïlande est divisée entre masses rurales et urbaines défavorisées du nord et du nord-est du pays, représentées par le mouvement des "chemises rouges" fidèles à Thaksin, et les élites de la capitale gravitant autour du palais royal qui le voient comme une menace pour la monarchie.
Plusieurs milliers de "rouges" sont rassemblés depuis dimanche dans un stade de Bangkok en soutien au gouvernement.
"Il est temps que le gouvernement agisse pour contrôler ces manifestations, sinon ces gens vont devenir incontrôlables", leur a lancé dans le stade où ils restent réunis leur chef de file Thida Thavornseth.
"Nous ne sortirons qu'en cas de coup d'Etat", a assuré un autre responsable des rouges, Jatuporn Prompan.
Tokyo et Washington osent un périlleux bras de fer avec Pékin en Mer de Chine
Deux bombardiers B-52 ont pénétré dans la zone controversée mise en place par la Chine, sans en référer à Pékin. Soutenu par les Etats-Unis, le Japon demande à ses grandes compagnies aériennes de ne plus se conformer aux exigences de la Chine.
Deux bombardiers américains B-52 ont pénétré dans la zone controversée de défense aérienne mise en place par la Chine - DR
D’abord sonnés par l’audace de la Chine , qui avait décrété par surprise samedi, qu’elle s’arrogeait le droit de contrôler et de réguler le trafic aérien au dessus d’une immense partie de la Mer de Chine orientale, et notamment au-dessus de plusieurs territoires contrôlés par le Japon et la Corée du Sud, Washington et Tokyo ont décidé, hier soir, de défier Pékin en testant la fermeté des intentions du pouvoir communiste. Annonçant qu’ils refusaient de tenir compte des nouvelles exigences chinoises, les Etats-Unis ont envoyé deux bombardiers B-52 patrouiller pendant une heure au coeur de la «zone de défense» aérienne officiellement mise en place par la Chine mais refusée par les autres grandes capitales de la région. Partis de Guam pour officiellement effectuer un vol d’entraînement, les deux appareils ont ainsi notamment circulé au-dessus de l’archipel japonais des Senkaku - que Pékin revendique - sans informer au préalable les autorités chinoises de leurs intentions ou de leur plan de vol.
Et ce matin, Tokyo, désormais assuré du soutien entier de Washington dans ce différend potentiellement explosif, a demandé à ses grandes compagnies aériennes JAL et ANA de ne plus se conformer aux exigences de surveillance chinoises. Comme les autres compagnies aériennes, ces deux sociétés avaient d’abord indiqué dimanche qu’elles tiendraient compte de la zone de défense aérienne chinoise et communiqueraient donc avec Pékin. Les avions décollant ainsi du Japon et traversant cette région vont donc, eux aussi, moquer l’initiative de Pékin.
Vive réaction du ministère de la Défense chinois
Dans la capitale chinoise, ce double «affront» a provoqué une vive réaction du ministère de la Défense, qui est à l’origine de la nouvelle zone aérienne. «Le camp chinois a les moyens d’administrer et de contrôler dans les faits l’espace aérien concerné», a prévenu le ministère, laissant entendre qu’ils pourraient contraindre les avions circulant dans la zone à lui rendre des comptes. Pékin n’a toutefois pas indiqué comment son armée compter faire respecter ses consignes.
Samedi, le pouvoir avait assuré qu’il était prêt à prendre des «mesures défensives d’urgence» contre les avions qui ne respecteraient pas ses nouvelles règles d’identification. A Tokyo, les experts estiment que le gouvernement chinois pourrait, dans les prochaines heures, faire décoller des chasseurs pour venir intimider les vols commerciaux japonais et les contraindre à communiquer. «Plus il y a d’avions en l’air, plus le risque d’un incident est grand», s’inquiètent-ils.
ECONOMIE
PSA : Philippe Varin touchera une retraite chapeau de 21 millions d'euros
Par Edouard de Mareschal
Le président du directoire de PSA, remplacé en janvier 2014 par l'ex-numéro deux de Renault Carlos Tavares, quittera le groupe avec 21 millions d'euros versés sous forme de rente annuelle.
La CGT est formelle. L'actuel président du directoire de PSA ne partira pas les mains vides. Remplacé par Carlos Tavares le premier janvier 2014 , Philippe Varin, 61 ans, touchera une retraite chapeau de 21 millions d'euros après moins de cinq ans à la tête du groupe en difficulté. Une somme intégralement financée par l'entreprise et exonérée de charges sociales, selon un document publié par la CGT de Sochaux.
En crise profonde, le groupe PSA négocie actuellement une augmentation de capital qui pourrait s'élever jusqu'à quatre milliards d'euros, dans laquelle son partenaire chinois Dongfeng ainsi que l'Etat français pourraient intervenir. Le groupe a besoin d'argent frais. Au troisième trimestre, il a poursuivi les coupes dans les dépenses d'investissement, ce qui hypothèque ses capacités de rebond.
Les engagements de retraite de PSA pour les membres du directoire
PSA Peugeot Citroën a bien prévu 21 millions d'euros pour la retraite chapeau de Philippe Varin, son actuel président du directoire qui doit être remplacé en 2014. A la fin de 2012, le constructeur avait provisionné 69,9 millions d'euros au total pour les six membres de son directoire.
Le président du directoire de PSA, Philippe Varin, devrait bénéficier d’une retraite chapeau d’un montant de plus de 21 millions d’euros , après moins de cinq ans passés à la tête du constructeur auto en difficulté. Ce montant figure dans des documents officiels publiés par PSA en 2012 (voir le document ci-dessous). Le constructeur a confirmé mercredi les informations syndicales sur le montant de cette retraite chapeau qui provoque de nombreuses réactions . A la fin de 2012, le constructeur avait provisionné 69,915 millions d'euros au total pour les six membres de son directoire.
Les taux auxquels les entreprises chinoises s’endettent connaissent une nette envolée ces derniers jours. De même que les taux interbancaires à court terme.
Scénario de mini-crise financière en Chine, avec des tensions sur les taux auxquels les entreprises empruntent sur les marchés - Reuters
Si ce n’est pas encore un scénario de panique comme celui connu en juin dernier, cela ressemble de plus en plus à une sérieuse poussée de stress. Les coûts auxquels les entreprises chinoises s’endettent ont connu, ces derniers jours, une envolée très nette par rapport à ceux auxquels l’Etat chinois s’endette. Le «spread» moyen pour les sociétés jugées solides (notées AAA) s’est apprécié, la semaine dernière, de 35 points de base pour atteindre 182 points de base, ce qui constitue la plus forte hausse hebdomadaire constatée depuis que ces données existent, soit depuis septembre 2007. Au même moment, les taux interbancaires à sept jours s’établissent, en moyenne, à 4,47% sur novembre, ce qui est le point le plus haut depuis l’envolée de juin dernier, et se situe très au-dessus des 3,21% constatés un an plus tôt.
Cette situation résulte de l’inquiétude accrue sur les finances des entreprises chinoises - les sociétés cotées auraient vu leur dette doubler entre 2009 et aujourd’hui, pour atteindre 2.000 milliards de dollars, si l’on en croit Liu Yuhui, un chercheur de l’Académie chinoise des sciences sociales. L’autre facteur explicatif est l’attitude de la banque centrale, qui semble se refuser, une fois de plus, à réagir immédiatement pour ramener le calme sur les marchés. Celle-ci a récemment affirmé son souhait d’empêcher une envolée de la dette des entreprises chinoises. Du coup, le scénario d’une mini-crise financière est aujourd’hui évoqué par certains journaux économiques chinois, tandis que les analystes s’inquiètent des conséquences que pourrait avoir sur la croissance chinoise une trop grande fermeté de la banque centrale.
Face à la pollution, Pékin s’en prend… aux barbecues
Le remède est-il à la hauteur du mal ? Tout à sa campagne de lutte contre la pollution atmosphérique , la municipalité de Pékin a lancé une opération anti-barbecues. Abondamment relayée par les médias locaux, l’opération a consisté à détruire «plus de 500 barbecues extérieurs illégaux». Une grande partie des barbecues extérieurs de la capitale chinoise sont détenus par des Ouïghours, ces musulmans de l’ouest de la Chine qui vendent, sur de petits stands, de la viande grillée et souvent relevée au cumin. Si la fumée que dégagent leurs flammes peut être considérée comme une nuisance locale, cette dernière semble toutefois dérisoire au regard des véritables enjeux environnementaux de la capitale chinoise.
Au moins deux facteurs majeurs expliquent l’inquiétante dégradation de la qualité de l’air à Pékin. D’une part, l’explosion du nombre de voitures, qui a atteint cinq millions d’unités, d’autant que le degré de raffinage de l’essence est insuffisant. D’autre part, toute l’industrie située dans la province environnante du Hebei, et notamment la sidérurgie, dégage des fumées qui stagnent sur la région dès que le vent cesse. L’hiver dernier, au plus fort du pic de pollution, le taux de microparticules par mètre cubes avait dépassé 800 microgrammes, sachant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 25 microgrammes .
Le nouveau PDG d’Accor Sébastien Bazin a annoncé mercredi une réorganisation des activités du groupe hôtelier français autour de deux pôles, l’un chargé de la gestion des hôtels et l’autre de la propriété immobilière, sans pour autant accélérer les cessions de murs.
Il s’agit d’un «projet ambitieux» avec notamment «une redéfinition du modèle économique du groupe autour de ses deux métiers historiques», a expliqué Sébastien Bazin lors d’une conférence téléphonique.
«Celui d’opérateur gestionnaire franchiseur d’une part et celui d’investisseur en propriétés hôtelières, qu’il faut aujourd’hui identifier plus clairement», a-t-il ajouté, disant vouloir qu’Accor devienne le groupe «le plus performant» et le «mieux valorisé» du secteur.
M. Bazin a évoqué une organisation «plus simple, plus efficace, qui se fera à coûts moins onéreux».
Dans le cadre de ce nouveau plan stratégique, le nouveau PDG a annoncé l’arrêt des développements d’hôtels en location et la fin des cessions d’hôtels en propriété, sauf pour les actifs jugés sous-performants.
Nombre d’analystes attendaient pourtant d’un financier comme M. Bazin une accélération du mouvement de cession des murs des établissements exploités par Accor. D’autant que M. Bazin lui-même avait semblé dans le passé être favorable à une telle stratégie.
Le leader européen et numéro six mondial de l’hôtelerie se dotera également «d’une nouveau comité exécutif de 10 membres» qui comprendra les cinq responsables opérationnels des régions, afin de refléter une nouvelle organisation par zones géographiques.
«Cette nouvelle équipe de direction a une vraie mission: insuffler un changement de mode de fonctionnement au sein du groupe, pour favoriser clarté, agilité et responsabilisation dans la prise de décision», a ajouté M. Bazin, auparavant responsable pour la France du fonds Colony Capital, l’un des deux actionnaires principaux du groupe avec Eurazeo.
«Je veux que la prise de décision soit désormais au plus proche du terrain entre les mains de ceux qui gèrent les hôtels au quotidien», a martelé M. Bazin
«Le but est d’améliorer et d’accroître le rendement des actifs et optimiser le bilan et l’allocation des capitaux», a-t-il précisé.
«Tout cela implique une transformation profonde rapide sans tabou du groupe, à la fois dans son modèle économique et dans son organisation et le maintien de ce cap dans la durée», a-t-il souligné.
M. Bazin a «confirmé» les objectifs 2013 d’Accor, avec un résultat net entre 510 et 530 millions d’euros, mais a précisé que le plan stratégique de son prédécesseur à la tête du groupe était caduc.
JUSTICE ?
"Tournantes" de Fontenay-sous-Bois: une seule victime à la barre
(AFP)
Évry — Le procès en appel des "tournantes" de Fontenay s'est ouvert à huis clos mardi devant les assises des mineurs de l'Essonne, en présence d'une seule des deux victimes, un an après un verdict qui avait suscité polémiques et émotion.
Huit hommes sont renvoyés devant la justice pour viols en réunion sur deux adolescentes, Aurélie et Nina, 15 et 16 ans au moment des faits, qui auraient été commis entre 1999 et 2001 dans des cités de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne).
Une seule jeune femme était présente à l'audience mardi matin.
Nina est arrivée au tribunal en évitant les nombreux journalistes. Pull beige, écharpe blanche, la jeune femme à l'origine de la procédure affronte son troisième procès, après celui très médiatisé qui s'est déroulé à l'automne dernier devant les assises des mineurs à Créteil suivi, fin mai, d'un deuxième procès plus confidentiel devant le tribunal pour enfants.
Aurélie, dont la justice, en première instance, n'avait pas reconnu les viols qu'elle avait dénoncés, a choisi de ne plus être partie civile dans le dossier, a indiqué à l'AFP son avocate, Me Clotilde Lepetit.
"Ce n'est pas un désaveu de ce qu'elle a vécu", a ajouté l'avocate. "Elle s'était préparée depuis quelques semaines, mais la perspective de l'audience est devenue de plus en plus réelle et la peur est montée. Elle a subi un vrai traumatisme".
Comme ils l'avaient laissé entendre, les avocats de la défense ont plaidé la publicité des débats. L'avocat général, Jean-Paul Content, a appuyé leur requête. Mais Nina s'y opposant, la cour présidée par Hervé Stéphan a entériné le huis clos.
Selon l'un de ses conseils, Isabelle Duruflé, le huis clos est important pour Nina, "pour qu'elle puisse s'exprimer parfaitement librement. Elle a tiré les enseignements du dernier procès. Elle a besoin de pouvoir s'exprimer sans pression".
"L'année dernière (...) la plaignante s'exprimait très largement aussi bien à la radio qu'à la télévision ou dans les journaux. (...) Maintenant elle vient nous expliquer qu'elle serait plus sereine pour s'exprimer dans l'enceinte judiciaire" à huis clos, a commenté, entre colère et amertume, l'une des avocates de la défense, Me Clarisse Serre. "On est pris en otage".
Sur les huit accusés, sept étaient présents mardi à Evry. L'absent est en fuite, probablement en Amérique latine, depuis des années.
"Malaise à 200%"
Six des sept hommes jugés comparaissent libres. Comme en première instance, face à une forêt de caméras et de micros, certains avaient le visage découvert, d'autres se protégeaient sous une écharpe ou une capuche à leur arrivée.
"Je défendrai mon client par rapport aux faits qu'on lui reproche, en les contestant. Ce n'est pas remettre la bonne foi de qui que ce soit en doute. Ca n'est pas dire qu'il y a quelqu'un qui ment et quelqu'un qui ne ment pas", a déclaré avant l'audience Me Philippe Pétillault, qui défend l'un des accusés, condamné il y a un an.
A l'automne 2012, en première instance, quatorze hommes avaient comparu devant les assises du Val-de-Marne. La cour avait prononcé dix acquittements et quatre condamnations n'excédant pas cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, à l'issue de trois semaines de débats dont le huis clos n'avait pas réussi à masquer la tension.
Ce verdict avait provoqué colère et indignation des associations féministes, qui l'avaient assimilé à un "permis de violer". Le ministère public avait fait appel.
"On a l'impression qu'on était quasiment à deux doigts d'acquitter tout le monde, a relevé Me Pétillault. Parce qu'on sentait le malaise à 200% qui planait sur cette histoire, sur un contexte de permissivité totale et d'ambiguïté totale sur les faits qui ont été commis", a ajouté l'avocat.
Pour Me Duruflé, Nina "est en pleine reconstruction, mais bien évidemment la décision de la cour d'assises sera très importante. (?) Elle a confiance en la justice".
Dans l'après-midi, la cour s'est notamment penchée sur la personnalité des accusés, en l'absence de la jeune femme, qui devrait être de retour à l'audience mercredi matin, selon son avocate.
Prévu pour durer trois semaines, ce procès doit s'achever le 13 décembre.
La CEDH examine la loi française sur
le voile intégral
La Cour européenne des droits de l'Homme se penche mercredi, pour la première
fois, sur la loi française qui interdit de porter un voile intégral en public.
Une Française de 23 ans a déposé une requête le jour de l'entrée en vigeur du
texte, le 11 avril 2011. Elle estime que la loi est discriminatoire et qu'elle
viole son droit à la liberté de religion, d'expression, de réunion, et au
respect de sa vie privée. L'arrêt sera rendu dans plusieurs mois.
Le Conseil constitutionnel n'a rien trouvé à y redire ; la Cour européenne
des droits de l'Homme sera-t-elle du même avis ? Pour la première fois, la Cour
de Strasbourg se penche sur la loi qui interdit, en France, de porter un voile
intégral dans les lieux publics.
Le Conseil constitutionnel avait à l'époque estimé que "les pratiques de
dissimulation du visage dans l'espace public peuvent constituer un danger pour
la sécurité publique et méconnaissent les exigences minimales de la vie en
société" mais aussi que les femmes concernées "se trouvent dans une
situation d'exclusion et d'infériorité manifestement incompatible avec les
principes constitutionnels de liberté et d'égalité".
Une loi discriminatoire ?
Ce qui n'est évidemment pas l'avis de la Française
qui a déposé une requête devant la CEDH. Agée de 23 ans, elle sera représentée à
l'audience par un cabinet d'avocats britanniques, spécialisé dans les affaires
d'immigration et de droits de l'Homme. "Nous
espérons surtout faire admettre le caractère discriminatoire de cette loi
française", dit l'un d'eux.
La plaignante, qui a requis l'anonymat, estime
également que la loi viole ses droits à la liberté de religion, d'expression, de
réunion, ainsi que le respect de sa vie privée.
Une requête irrecevable ?
A la CEDH de trancher. Elle devra dire si la France
a outrepassé la marge d'appréciation dont elle bénéficie dans l'interprétation
de la Convention européenne des droits de l'Homme.
Jusque-là, elle a
accepté une conception plutôt extensive de la défense de la laïcité. Elle a
ainsi reconnu le droit de certains pays, la Turquie, la Suisse, la France ou le
Royaume-Uni, à interdire le port de signes religieux à l'école...
A moins que la requête
ne soit tout bonnement jugée irrecevable : la plaignante estime être victime de la loi. Sauf
qu'elle n'a été ni condamnée ni empêchée de porter le voile au moment du dépôt
de sa requête, le 11 avril 2011 - jour de l'entrée en vigueur de la
loi...
L'arrêt que
pourrait rendre la grande chambre de la Cour européenne est définitif et fait
jurisprudence ; il ne sera pas rendu avant plusieurs mois.
Baby-Loup: décision attendue sur le licenciement d'une salariée voilée
(AFP)
La directrice de la crèche privée Baby-Loup de Chanteloup-les-Vignes Natalia Baleato et un des avocats de la crèche, Richard Malka (g), s'adressent à la presse au palais de justice le 17 octobre 2013 à Paris (AFP/Archives, Bertrand Guay)
Paris — La cour d'appel de Paris se prononce ce mercredi sur le licenciement d'une salariée voilée de la crèche privée Baby-Loup, à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), annulé en cassation, une affaire devenue emblématique dans le débat sur la laïcité. Siégeant en personne à l'audience du 17 octobre - tout comme le premier président, Jacques Degrandi - le procureur général, François Falletti, avait préconisé la confirmation du licenciement, demandant à la cour de "résister" à la Cour de cassation. "Quelque chose de la République, de la laïcité va se jouer", a déclaré à l'AFP l'avocat de la crèche, Me Richard Malka, soulignant l'importance de l'enjeu. De son côté, le conseil de la salariée licenciée, Me Michel Henry, estime que "tout le monde cherche à donner à cette affaire" un caractère d'"exemplarité". Mais "à titre personnel", l'avocat a "tendance à considérer que c'est un problème résiduel d'intégration". En 2008, Fatima Afif avait été licenciée parce qu'elle avait annoncé son intention de porter le voile à son retour de congé maternité. Ce qu'avait refusé Natalia Baleato, la directrice de la crèche, en lui opposant la "neutralité philosophique, politique et confessionnelle" inscrite au règlement intérieur depuis 1990. L'ex-employée avait été déboutée à deux reprises par la justice, une première fois devant le conseil de prud'hommes de Mantes-la-Jolie (Yvelines) en novembre 2010, puis devant la cour d'appel de Versailles en octobre 2011. Dans un arrêt vivement attaqué à gauche comme à droite, la Cour de cassation avait estimé le 19 mars dernier que "s'agissant d'une crèche privée", ce licenciement constituait "une discrimination en raison des convictions religieuses" de l'ex-salariée. L'affaire avait alors été renvoyée devant la cour d'appel de Paris. Si "la liberté religieuse est un principe fondamental", "les missions d'éveil et du développement de l'enfant (...) sont de nature à justifier des restrictions", avait argumenté le procureur général Falletti. "Je ne suis pas le porte-étendard d'une cause" Pour le haut magistrat, l'atteinte à cette liberté, matérialisée par le règlement intérieur de la crèche, est dans cette affaire contrebalancée par "un impératif d'intérêt général". Dès lors, cette atteinte est "proportionnée", avait-il soutenu. Dans la mesure où des voies de recours subsistent, la décision de la cour d'appel pourrait ne pas mettre un terme définitif à cette affaire. "Arrivée à ce stade", Mme Afif "ne renoncera pas", selon son avocat, expliquant que si elle était à nouveau déboutée, elle formerait "probablement" un nouveau pourvoi, qui serait cette fois examiné par la Cour de cassation en formation plénière. "J'irai jusqu'à la Cour européenne (des droits de l'Homme NDLR) s'il le faut", a déclaré Fatima Afif dans une interview au Nouvel Observateur. Estimant s'être plutôt "émancipée avec le voile", cette femme de 44 ans a déclaré à l'hebdomadaire: "Je ne suis le porte-étendard d'aucune cause, je demande seulement la justice". La directrice de la crèche a elle aussi la possibilité de saisir à nouveau la Cour de cassation. A la suite de l'arrêt Baby-Loup rendu en mars, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer dans les textes législatifs l'extension de la neutralité dans le secteur public à des sphères privées, notamment dans la petite enfance. Mais l'hypothèse d'une loi sur la laïcité a été écartée par l'Observatoire de la laïcité, installé par François Hollande. Fondée en 1991 dans un quartier pauvre et multiculturel, la crèche accueille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 des enfants de familles monoparentales aux horaires décalés, et souvent défavorisés. La crèche fermera le 31 décembre à Chanteloup-les-Vignes, et son déménagement dans la ville de Conflans-Sainte-Honorine reste à confirmer. Selon un sondage BVA pour i-Télé-CQFD publié le 19 octobre, "les Français soutiennent quasiment unanimement (à 87%) la direction" de la créche.
Crèche Baby-Loup : le licenciement de la salariée voilée confirmé
La cour d'appel de Paris a confirmé le renvoi pour "faute grave" d'une employée voilée de la crèche privée des Yvelines, annulé en cassation.
La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi 27 novembre le licenciement, pour "faute grave", d'une salariée voilée de la crèche privée Baby-Loup à Chanteloup-les-Vignes dans les Yvelines, ont annoncé les avocats de l'établissement et de la salariée.
Siégeant en personne à l'audience du 17 octobre - tout comme le premier président, Jacques Degrandi - le procureur général, François Falletti, avait préconisé la confirmation du licenciement, demandant à la cour de "résister" à la Cour de cassation qui avait annulé ce renvoi.
De son côté, le conseil de la salariée licenciée, Me Michel Henry, estime que "tout le monde cherche à donner à cette affaire" un caractère d'"exemplarité". Mais "à titre personnel", l'avocat a "tendance à considérer que c'est un problème résiduel d'intégration".
Licenciée pour son intention de porter le voile
En 2008, Fatima Afif avait été licenciée parce qu'elle avait annoncé son intention de porter le voile à son retour de congé maternité. Ce qu'avait refusé Natalia Baleato, la directrice de la crèche, en lui opposant la "neutralité philosophique, politique et confessionnelle" inscrite au règlement intérieur depuis 1990.
L'ex-employée avait été déboutée à deux reprises par la justice, une première fois devant le conseil de prud'hommes de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines en novembre 2010, puis devant la cour d'appel de Versailles en octobre 2011.
Dans un arrêt vivement attaqué à gauche comme à droite, la Cour de cassation avait estimé le 19 mars dernier que "s'agissant d'une crèche privée", ce licenciement constituait "une discrimination en raison des convictions religieuses" de l'ex-salariée. L'affaire avait alors été renvoyée devant la cour d'appel de Paris.
Si "la liberté religieuse est un principe fondamental", "les missions d'éveil et du développement de l'enfant [...] sont de nature à justifier des restrictions", avait argumenté le procureur général Falletti. "Je ne suis pas le porte-étendard d'une cause".
Pour le haut magistrat, l'atteinte à cette liberté, matérialisée par le règlement intérieur de la crèche, est dans cette affaire contrebalancée par "un impératif d'intérêt général". Dès lors, cette atteinte est "proportionnée", avait-il soutenu.
Jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme
Dans la mesure où des voies de recours subsistent, cette décision de la cour d'appel pourrait ne pas mettre un terme définitif à cette affaire. "Arrivée à ce stade", Fatima Afif "ne renoncera pas", selon son avocat, expliquant que si elle était à nouveau déboutée, elle formerait "probablement" un nouveau pourvoi, qui serait cette fois examiné par la Cour de cassation en formation plénière. "J'irai jusqu'à la Cour européenne [des droits de l'Homme, NDLR] s'il le faut", a déclaré Fatima Afif dans une interview au "Nouvel Observateur". Estimant s'être plutôt "émancipée avec le voile", cette femme de 44 ans a déclaré à l'hebdomadaire : "Je ne suis le porte-étendard d'aucune cause, je demande seulement la justice". La directrice de la crèche a elle aussi la possibilité de saisir à nouveau la Cour de cassation.
A la suite de l'arrêt Baby-Loup rendu en mars, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer dans les textes législatifs l'extension de la neutralité dans le secteur public à des sphères privées, notamment dans la petite enfance. Mais l'hypothèse d'une loi sur la laïcité a été écartée par l'Observatoire de la laïcité, installé par François Hollande.
Fondée en 1991 dans un quartier pauvre et multiculturel, la crèche accueille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 des enfants de familles monoparentales aux horaires décalés, et souvent défavorisés. La crèche fermera le 31 décembre à Chanteloup-les-Vignes, et son déménagement dans la ville de Conflans-Sainte-Honorine reste à confirmer. Selon un sondage BVA pour i-Télé-CQFD publié le 19 octobre, "les Français soutiennent quasi unanimement [à 87%] la direction" de la crèche.
SOCIAL
Régimes des intermittents et des intérimaires : la Cour des comptes revient à la charge
La Cour presse l'exécutif et les partenaires sociaux de revoir ces coûteux régimes.
La Cour des comptes a de la suite dans les idées. Dans le prolongement de précédents rapports, son premier président, Didier Migaud (PS), a adressé un référé au gouvernement sur l'évolution des régimes d'indemnisation-chômage des emplois précaires (CDD, intérimaires, intermittents du spectacle). Le référé a été envoyé le 19 septembre mais rendu public hier seulement. Un timing qui n'a rien d'anecdotique : la renégociation de la convention d'assurance-chômage doit débuter en janvier.
Constat de départ, alors que le déficit annuel de l'assurance-chômage devrait atteindre, fin décembre, 4,1 milliards d'euros, et sa dette cumulée 17,9 milliards (un record), le solde des contributions reçues et des allocations versées est largement positif pour les CDI et négatif pour les contrats courts (voir graphique). Bref, les premiers « payent » pour les seconds. C'est le principe d'un régime fondé sur la solidarité, mais l'écart va en s'accentuant avec la précarisation de l'emploi. C'est pourquoi la Cour a préconisé début 2013 de renchérir le coût de l'intérim et des CDD, ce qu'ont en partie fait les partenaires sociaux dans l'accord sur la sécurisation de l'emploi (ANI) du 11 janvier 2013.
Comparant les différents régimes, la Cour souligne que le maintien d'un régime propre aux intérimaires, caractérisé par des règles plus favorables en termes de cumul de revenus d'activités et d'allocations chômage, « n'apparaît ni justifié ni équitable au regard des règles applicables aux CDD », soumis au régime général. Elle recommande d'appliquer à l'intérim les mêmes règles qu'aux CDD, pour une économie attendue de 300 millions d'euros par an. Cela pourrait intervenir dans le cadre de l'instauration de droits rechargeables au chômage, prévue par l'ANI de janvier 2013. Dans cette optique, la Cour recommande de « maintenir le principe d'un plafond » mensuel de cumul allocations revenus afin de ne pas créer chez les employeurs « d'incitation à la pérennisation de la situation d'activité réduite ».
« Permittence »
Reste les intermittents, dont le régime est déficitaire d'environ un milliard d'euros par an. Au nom de la « solidarité », la Cour « ne remet pas en cause l'existence d'un régime spécifique. » Mais elle pointe que ses règles sont « de loin les plus favorables », au point de constituer « une incitation à la permittence ». Ce constat est alimenté par le fait que « la plupart » des intermittents s'inscrivent au chômage « quelques jours » après avoir assez travaillé pour s'ouvrir des droits... et retravaillent « au moment où ils ont épuisé leurs droits. » La Cour tient dès lors à de nouveau « attirer l'attention » sur le coût de ce régime. Elle invite à « se poser la question du bon niveau de solidarité » et préconise d'augmenter les cotisations employeurs, de les moduler selon le degré de recours à l'intermittence et de poursuivre la « différenciation entre techniciens et artistes. »
Des souhaits qui risquent de rester lettre morte : les partenaires sociaux hésitent à rouvrir ce dossier explosif si l'Etat ne prend pas le relais financier, tant ce régime constitue en réalité une voie détournée de financement de la culture. Mais les contraintes budgétaires incitent l'exécutif à juger urgent d'attendre. Mi-juillet, lors du festival d'Avignon, les ministres de la Culture, Aurélie Filippetti, et du Travail, Michel Sapin, ont réaffirmé leur attachement à ce régime.
France Télévisions : vers un report de la procédure du plan de départs volontaires
Le principe du plan reste cependant maintenu, précise la direction du groupe audiovisuel public. Les syndicats vont examiner cet après-midi une éventuelle levée du préavis de grève déposé pour le 28 novembre.
Un premier mouvement de grève avait secoué le groupe le 7 novembre. - AFP
Un premier mouvement de grève avait secoué le groupe le 7 novembre. - AFP
Sous le coup d’un préavis de grève pour la journée de jeudi, la direction de France Télévisions a proposé aux syndicats mercredi de reporter de quelques semaines la procédure de consultation sur le plan de départ volontaires concernant 351 postes, qui a déjà fait l’objet d’une première grève le 7 novembre. Cependant, insistent la direction et les syndicats, le principe du plan n’est pas modifié.
La direction a proposé une suspension des consultations jusqu’à la fin de l’année, ont indiqué le DRH Patrice Papet et Eric Vial, délégué Force Ouvrière. Les syndicats vont examiner cet après-midi une éventuelle levée du préavis de grève déposé par l’intersyndicale (CGT, CFDT, FO et SNJ) pour le 28 novembre.
Plus tôt dans la matinée, la communication sur le sujet avait été embrouillée. Ce matin, vers 11 heures, l’AFP indiquait que le plan était « suspendu » selon une source syndicale et que l’appel à la grève était, de facto, annulé. Une information fermement démentie dans la foulée par la direction de France Télévisions.
Michelin. La suppression de 706 emplois à Joué-les-Tours entérinée
Les syndicats SUD, CFDT et CGC ont signé un plan social prévoyant la suppression de 706 emplois sur le site Michelin de Joué-les-Tours.
La CGT n'a pas pris part au vote, lequel entérine un accord conclu le 18 novembre avec les syndicats signataires.
Le plan prévoit la suppression de 706 postes sur 906, dans le cadre d'un arrêt programmé de la production de pneus poids-lourds dans l'Indre-et-Loire.
Cet accord conclut trois mois de négociations émaillés par plusieurs grèves et un blocus de l'usine entre le 8 et le 21 octobre.
200 postes maintenus
Michelin avait annoncé en juin 2013 son intention de regrouper à La Roche-sur-Yon la production des pneus poids lourds, avec à la clé la suppression de plus de 700 postes à Joué-les-Tours à partir du 1er semestre 2015. Deux-cent postes devraient être maintenus sur le site tourangeau.
La direction a assuré mi-octobre notamment que de 424 à 454 salariés concernés par les suppressions pourraient bénéficier de mesures d'âge, c'est-à-dire de départs anticipés à la retraite. Et plus de 250 personnes devraient recevoir des propositions de postes sur l'un des 14 sites industriels du groupe en France.
SOCIETE
Un enfant sur cinq à New York n'a pas assez à manger
«Le revenu de la classe moyenne, ajusté de l'inflation, est plus bas qu'il y a dix ans. La pauvreté, la faim, et le nombre de SDF ont augmenté en flèche», selon le directeur de la Coalition contre la faim, qui dénonce les inégalités impressionnantes à New York.
Agence France-Presse
NEW YORK
Plus de 20% des enfants à New York vivent dans des foyers qui n'ont pas assez à manger, une augmentation de 10% ces quatre dernières années, selon une étude publiée mardi.
Cette enquête de la «Coalition contre la faim» à New York est la dernière en date à pointer les inégalités impressionnantes dans la ville, qui compte le plus de milliardaires au monde et des centaines de super-millionnaires.
La Coalition explique cette augmentation du nombre des enfants manquant de nourriture par les effets de l'ouragan Sandy, par les coupes budgétaires dans les programmes sociaux, et par l'économie américaine encore faible.
Au total, un New-Yorkais sur six, soit entre 1,3 et 1,4 million de personnes, vivait dans un foyer n'ayant pas assez à manger entre 2010 et 2012, dont près de 500 000 enfants, 10% de plus qu'entre 2006-2008, selon la Coalition.
Selon Joel Berg, son directeur, une poursuite des coupes budgétaires laisse présager que le pire reste à venir.
«Alors que les riches ont une nourriture meilleure que jamais, parmi nos voisins, un sur six lutte contre la faim», a-t-il souligné.
«La récente coupe (budgétaire) fédérale dans les bons d'alimentation va encore aggraver les choses», a-t-il ajouté.
Selon le rapport, les soupes populaires et distributions de nourriture ont vu la demande augmenter de 10% en 2013, alors que 57% d'entre elles ont vu leurs aides gouvernementales et privées diminuer.
Le rapport critique le creusement des inégalités à New York.
«Le revenu de la classe moyenne, ajusté de l'inflation, est plus bas qu'il y a dix ans. La pauvreté, la faim, et le nombre de SDF ont augmenté en flèche», souligne-t-il, rappelant que près de la moitié de la population de New York vit en dessous du seuil de pauvreté, ou juste au-dessus.
«Clients de prostitués, nous sommes des laissés pour compte de la tendresse»
Ils ont entre 25 et 60 ans, ont des expériences différentes. Frustration, incapacité ou peur de plaire... Des client(e)s racontent pourquoi ils sont allés ou vont voir des prostitué(e)s.
Dans l’actuel débat sur la prostitution, il existe, pour le moment, un grand absent : les clients. Pas les personnalités qui signent des pétitions (puis se dédient), mais les anonymes. Coupables par avance, ils se cachent. Sur Liberation.fr, nous avons lancé un appel à témoignages pour pouvoir leur parler, pour comprendre pourquoi ils fréquentent des prostitué(e)s. Nous avons reçu une vingtaine de réponses, presque exclusivement des hommes (une seule femme). Tous ont demandé à être anonymes, certains ne souhaitant même pas parler au téléphone (nous avons alors décidé de ne pas publier leur témoignage).
Entre 25 et 60 ans, ils ont des expériences différentes, même si la plupart appartiennent à la classe moyenne et supérieure (un biais sans doute lié au mode de récolte des témoignages). Frustration, incapacité ou peur de plaire, refus de la compétition, les arguments utilisés sont souvent les mêmes pour ceux qui y sont allés et y retourneront. Chez quelques-uns, pas tous, pointent aussi une crainte d’une perte supposée de leur virilité, comme si les femmes étaient en train de leur enlever leurs dernières libertés, voire privilèges.
Pour plusieurs, ce ne fut que l’expérience d’une ou deux fois, souvent décevante, et ils ne recommenceront pas. Dans leur grande majorité, ils estiment qu’une loi sur la pénalisation ne changera rien à la situation actuelle et ne permettra surtout pas de lutter contre les réseaux.
«Je suis célibataire depuis de nombreuses années»
Matthieu, 27 ans, enseignant dans le supérieur
«J’exerce un métier qui m’assure un revenu confortable. Malheureusement, je suis célibataire depuis de nombreuses années, contre mon souhait, pour mille raisons diverses qui grèvent mon succès auprès des demoiselles. J’ai vu une première fois une prostituée en juin 2010. Cette année, j’en ai fréquenté deux fois par mois. Comme beaucoup d’hommes, serrer de temps en temps une femme dans mes bras, et faire l’amour avec elle, sont des "besoins" profonds, et l’insatisfaction chronique de ce besoin finit à la longue par me miner et me faire dépérir dans ma tête et dans mon corps. Je me suis posé la question du recours aux prostituées, dans les termes suivants : "Si une femme désirable, saine de corps et d’esprit, est prête à coucher avec moi contre de l’argent, est-ce que je commettrais quelque chose de mal en le faisant ?". Et bien, honnêtement, on pourra toujours me retourner le problème dans tous les sens, la question posée ici ne me semble avoir qu’une seule réponse possible : "non" !
«Mais sont-elles "saines de corps et d’esprit", ces femmes que je fréquente (toujours des escorts que je contacte en ligne) ? Il faut le dire clairement : pas toutes. Plutôt une minorité, même. Mais, oui, il y en a. Et du reste, ce ne sont que celles-ci que je retourne voir, d’abord parce que faire souffrir des femmes dont le consentement n’est pas libre et éclairé contreviendrait violemment à mes convictions morales, et aussi très prosaïquement parce que je n’en tire guère de plaisir dans ces cas-là ! Moi, je ne veux pas "baiser" avec une prostituée (ou alors, très rarement) : je veux faire l’amour avec elle ! Et, oui, bien sûr je préférerais cent fois le faire avec une femme que j’aime et qui m’aime, mais pour l’instant cette femme n’existe pas; et je ne peux pas l’inventer.
«Il y a des prostituées qui font leur métier de façon saine d’esprit. Il m’est arrivé qu’une fille que j’étais allé voir me garde à discuter avec elle pendant trois quarts d’heure après la fin de notre rendez-vous. Une autre m’a un jour vivement enjoint à recommander autour de moi la qualité de ses services car elle souhaitait gagner plus d’argent. Il y a une fille que je vais voir régulièrement et qui ne passe pas un rendez-vous sans rire de bon cœur trois ou quatre fois. J’ai aussi connu une femme intelligente et bien dans sa tête, qui exerçait occasionnellement en filtrant soigneusement ses clients, qui était en couple et savait parfaitement ce qu’elle faisait. Me dira-t-on que ces femmes souffrent de se sentir exploitées ? Me dira-t-on que je fais quelque chose de mal en couchant avec elles contre de l’argent ?
«Alors, oui aussi, il y a beaucoup d’autres cas où j’ai de fortes présomptions que la situation soit beaucoup moins reluisante. Quand j’appelle une demoiselle au téléphone et qu’elle ne parle pas trois mots de français ; quand la fille tire la gueule pendant toute la durée du rendez-vous ; quand je vois bien que tout est fait de façon purement mécanique sans aucune prise en compte personnelle de l’homme en face ; quand la femme devant moi semble n’avoir aucune considération pour son corps ; là, oui, je pense que ces filles ne sont pas heureuses. Mais même dans ces cas, qui serions-nous pour décider à leur place qu’elles doivent cesser d’exercer ce travail ? Qui serions-nous pour décider que forcément, leur peu d’appétence pour ce qu’elles font est au-delà du seuil du tolérable ? Même quand il n’y a manifestement pas d’épanouissement, ne serait-ce pas totalitaire de décider à la place de personnes adultes de ce qui est bon pour elles ?Forcerait-on une fumeuse d’arrêter la cigarette ? Forcerait-on un mari malheureux de divorcer de son épouse ? Toutes ces situations sont complexes et ne peuvent être traitées qu’au cas par cas en fonction de l’individu concerné.»
«Une soirée vraiment glauque»
Eric, 35 ans, fonctionnaire
«Je suis allé voir des professionnelles une fois dans ma vie. C’était lors d’un week-end à Barcelone avec des amis. On en avait parlé tout l’après-midi et j’étais très excité à l’idée d’y aller, je ressentais un mélange de curiosité et d’appréhension. J’ai toujours eu des relations sexuelles régulières depuis mes 18 ans et je n’avais jamais ressenti l’envie d’avoir recours à des pros. Mais là, c’était l’occasion d’une nouvelle expérience.
«On s’est donc rendu dans un bar à "putas" dans Barcelone. L’arrivée est vraiment impressionnante avec une trentaine de filles en string, plutôt jolies dans une ambiance de pénombre et de néons, la musique à fond. J’étais un peu intimidé. Je ne savais pas trop comment faire. Certains de mes copains avaient plus l’habitude que moi et ont commencé à discuter avec des filles. Moi j’étais un peu bloqué, j’avais l’impression qu’elles n’en voulaient qu’à mon argent et que je ne les intéressais pas. Je suis allé voir une petite brune que je trouvais jolie. Pour commencer, j’ai juste réclamé un strip-tease, pour voir. Ça m’a coûté 160 euros. La fille m’a emmené dans une petite loge après que j’ai réglé par carte bleue au bar. Elle a commencé à vouloir discuter avec moi. Moi je n’avais pas envie de parler, elle ne connaissait que l’anglais, elle était Roumaine. Elle a pris des pauses lascives devant moi. C’était excitant, pendant cinq minutes, puis je me suis rendu compte qu’elle faisait toujours les mêmes gestes, comme un robot. Et elle essayait de me persuader de payer plus (deux cents euros) pour faire l’amour. En fait, elle me faisait un peu pitié. J’avais envie de me barrer. Je suis retourné dans la boîte, j’ai discuté avec mes potes en buvant des coups. Eux disaient s’éclater et se vantaient de leurs exploits avec les prostituées, mais cela ne semblait pas si génial que ça. Elles font croire aux hommes que ce sont des dieux du sexe, c’est un théâtre et ils se font berner. Elles disent à chaque client que c’est un bon coup. Mais c’est un peu sans doute ce qu’ils cherchent aussi : être valorisé.
«A un moment une fille a commencé à discuter avec moi. Au bout de deux minutes, elle m’a demandé de venir avec elle, j’ai dit oui même si je n’étais pas très convaincu. J’ai payé 200 euros au bar. On est allé dans une petite loge. La fille s’est déshabillée. Je me suis jeté sur elle. Elle avait un très beau corps. Mais, rien : le blocage total. Alors, on a discuté. Elle m’a dit qu’elle était espagnole et qu’elle était prof. Elle travaillait dans la boîte pour payer ses études. Elle a fumé une clope puis les trente minutes se sont écoulées. Elle m’a dit que j’étais un gentleman. Tu parles. Bref, une soirée vraiment glauque.»
«C’était assez angoissant»
Fabrice, 33 ans, ingénieur
«J’ai eu deux aventures avec des prostituées. La première fois après avoir été racolé de nuit, dans un quartier animé en Asie. Je l’ai suivie quelque part où elle a effectué une fellation avec préservatif. Elle était physiquement attirante mais je m’en souviens comme d’un moment aussi peu excitant que si je me faisais examiner les parties intimes par un médecin, à cause de sa manière mécanique et expéditive de procéder. Elle avait le contrôle total du processus (ma seule initiative a été de lui saisir doucement l’épaule et elle a immédiatement retiré ma main).
«La seconde fois, il s’agissait d’une sorte d’escort-girl. Après avoir payé le tarif négocié et être allé avec elle dans une petite salle privée d’un night-club, elle m’a fait comprendre qu’il fallait payer pour espérer plus. J’ai finalement passé une heure (très agréable) avec elle à me faire sagement masser et rien de plus.
«Je n’avais pas prévu d’aller voir des prostituées, ce n’était pas un fantasme. Les deux fois, j’étais célibataire, insatisfait. En ce moment, je suis satisfait des relations que j’entretiens avec une femme, mais peut-être qu’un jour j’aurai à nouveau recours aux relations tarifées, je ne sais pas. Je n’ai pas de réticence d’ordre moral tant que la femme a choisi elle-même de se prostituer. La seconde fois, avec l’escort-girl, des gens tournaient autour de notre pièce, j’ai senti qu’elle était surveillée. C’était assez angoissant pour elle, et pour moi.»
«Les clients ne sont pas tous des profiteurs»
Marc, 54 ans, chercheur
«J’ai eu recours à des rapports payants avec des garçons, pendant trente ans, pour de multiples raisons. J’étais bisexuel, marié, et échaudé par mes premières expériences avec des hommes. Avoir recours à quelqu’un que l’on paye permet de choisir le partenaire, le moment, de décider de ce que l’on fait. Ça n’empêche pas de respecter l’autre, voire de tomber amoureux, car les garçons que j’ai rencontrés m’ont souvent touché. J’en ai même aidé plus d’un à sortir de cette situation car je le savais malheureux. Les clients ne sont pas tous profiteurs, loin de là. Certes, il y a une situation facile et de domination, puisque l’un a le pouvoir - l’argent - et l’autre pas, mais les choses ne sont pas toujours carrées.
«J’ai rencontré de belles personnes, avec lesquelles je suis resté, encore maintenant, ami. Oui, ami. Ils m’ont apporté quelque chose, pas forcément du sexe. Pendant un long moment je ne faisais que discuter avec eux, ce qui les surprenait. Quelques fois du sexe. Toujours un peu frustrant. Car, et j’ai mis longtemps à le comprendre, je recherchais de l’affection masculine, voire de l’amour. Et bien évidemment, ça ne peut pas venir de cette façon.
«On critique souvent la prostitution et les clients, mais pense-t-on que certains "clients" souffrent de ne pas être aimés, de ne pas trouver la bonne personne, et se réfugient dans une solution peut-être facile, mais qui leur apporte au moins un confort ?
«L’une des autres raisons qui m’a amené à fréquenter des garçons «prostitués» est le manque de confiance en moi. Peur de ne pas plaire, peur que les rapports ne soient pas ce que je souhaitais (j’ai subi des attouchements ado, et j’ai été violé par la suite lors d’une de mes premières rencontres). Ce ne sont pas des excuses, je sais.
«Je ne sais pas si la prostitution masculine est comparable à la prostitution féminine. Il y a trente ans, la prostitution masculine était une prostitution de rue, avec des garçons un peu perdus. J’allais du côté de la porte Dauphine, ou de la rue Sainte-Anne. De nos jours, c’est une affaire de sites Web, avec des jeunes à qui ça ne semble pas poser de problème de faire ce genre de chose, de façon occasionnelle, pour gagner un peu d’argent.
«Très honnêtement, si on exclut l’aspect moraliste, les relations payantes ont l’avantage de la clarté. Dans ma vie, j’ai rencontré à maintes reprises des garçons qui faisaient semblant de tomber amoureux mais dont le but était de me soustraire, simplement, de l’argent. C’est fréquent, très fréquent, et le Web a ouvert une avenue à ce genre de pratiques. Juste retour des choses.»
«Cette pratique sexuelle me redonne le moral»
Alex, 50 ans, cadre de la fonction publique
«J’ai été marié deux fois, mais dans le premier cas comme dans le second, ma sexualité avec mes épouses était finalement assez pauvre. Cependant je ne les ai jamais trompées. Aujourd’hui, après ces deux échecs, je me retrouve seul, avec beaucoup de frustrations. Le manque d’activité sexuelle bien sûr, mais aussi - et peut-être même davantage - le manque de tendresse, de câlins, de bisous et de la chaleur des bras d’une femme. Petit, moche et désargenté, et de surcroît devenant vieux, je ne compte pas vraiment sur le hasard pour changer la situation.
«Alors depuis 2011, je rencontre occasionnellement des escorts, deux ou trois fois par an. Bien sûr, le critère physique guide mon choix, mais pas seulement : avant de la contacter, je regarde ce qui se dégage de la personnalité de l’escort. La plus ou moins grande séduction que je ressens en regardant son site, quand elle en a un, les commentaires des autres clients (même si malheureusement une proportion non négligeable témoigne d’un manque total de respect) et surtout je ne fréquente que des escortes indépendantes. Pas question d’alimenter des réseaux plus ou moins mafieux qui contribuent à l’exploitation des femmes, et qui confinent parfois à l’esclavage sexuel. On sait très bien par exemple que certaines nationalités sont plus volontiers la proie des réseaux, comme les jeunes femmes d’Europe de l’Est.
«Une rencontre avec une escort m’apporte de la tendresse, que j’essaie de rendre partagée. Et aussi, du sexe mais pas que : avec une escort on ne fait pas que coucher, on boit un verre et on se parle sans aucune retenue, et sans aucun des tabous qui polluent trop souvent les rapports humains avec des amis, des proches ou des collègues. Durant ces moments trop courts (généralement deux heures), je me sens homme.
«La première fois que j’ai rencontré une escort, j’étais très timide et stressé, il y avait tellement longtemps que je n’avais plus fait l’amour que je ne m’en croyais plus capable. Avec elle, je me suis rendu compte que finalement c’était facile, en plus elle m’a appris des tas de positions que je n’avais jamais expérimentées, tant ma première épouse était prude et tant la seconde était peu intéressée et tant j’étais moi-même peu dégourdi. Cette pratique sexuelle me fait tout simplement du bien. Elle me redonne le moral. Après un rendez-vous, j’ai la pêche durant une semaine, j’ai le sentiment à nouveau d’appartenir au monde normal, celui constitué d’hommes et de femmes qui vivent une sexualité épanouie.
«J’ai beau chercher, je ne vois pas de quoi l’Etat se mêle en prétendant condamner les clients des prostituées - pourvu qu’elles soient majeures et libres, bien naturellement. Si une femme accepte de m’offrir une prestation sexuelle contre de l’argent, et que je l’accepte, en quoi cela regarde-t-il l’Etat ? C’est certain, le gouvernement ne craint pas une manifestation des clients. Nous ne sommes pas les bonnets rouges ou les agriculteurs, les gens comme moi ne s’affichent pas. Nous nous assignons à nous-mêmes l’image que la société nous renvoie : celle de losers qui, dans la grande foire aux couples, n’ont jamais trouvé leur place et qui en tirent un sentiment de honte. Alors, nous ne nous montrons pas et contemplons en silence la victoire de ce puritanisme nouvelle vague, mâtiné de féminisme militant, et surtout évitons de raconter à nos proches - famille, amis, travail - que nous avons nous-mêmes quelquefois recours à cet expédient sexuel, de peur de passer pour des barbares.
«Si on interdit l’accès aux escorts, quel sera le sort des laissés pour compte de la tendresse qui se comptent en dizaines, voire en centaines de milliers dans notre pays ? L’Etat aura nullement supprimé la prostitution, ni même les réseaux mafieux qui trouveront certainement une parade. Sa seule victoire, bien médiocre et d’une inutilité absolue, sera la plus grande frustration de ceux qui dans les faits n’ont pas accès à la sexualité et pour qui le recours à la prostitution, qu’elle qu’en soit la forme, est la seule voie possible.»
«Je n’ai pas pu l’accepter»
Françoise, 58 ans, psychanalyste
«Un jour de solitude extrême, de frustration, mariée avec un absent, après de longues années de manque de regards, de tendresse, d’intérêt, j’ai été tentée. Je me suis dit: j’ai les moyens, je m’offre une soirée avec un bel homme escort. Je n’ai jamais eu de problèmes pour séduire, mais là, ça me paraissait être la seule manière de rencontrer quelqu’un, rapidement et simplement.
J’ai regardé sur les sites, j’ai choisi. Peu à peu, une pensée s’est insinuée en moi: mais, il va jouer la comédie. Et même s’il la joue bien, ce sera de la comédie. Il va me regarder, m’écouter, me complimenter et plus peut-être, uniquement parce que je l’aurai payé pour cela. Comment vais-je le vivre ? Je pense que la plupart des gens ne se posent pas la question. Moi, je n’ai pas pu l’accepter, ça m’a révulsée. Je me suis dit qu’après, si j’allais jusqu’au bout, je me détesterais. Je ne l’ai pas appelé, j’ai préféré me soûler, la première cuite de ma vie.»
«J’ai dû rencontrer 2 000 filles différentes»
Henri, 62 ans, fonctionnaire.
«J’ai connu ma première prostituée à 19 ans. Timide, maladroit, amoureux d’une jeune fille de 17 ans avec qui je ne pouvais rien faire avant le mariage, je suis allé voir une professionnelle. J’ai aimé et apprécié la simplicité de la relation. J’ai donc continué et je suis devenu assez rapidement accro. Simple, sans se poser des questions. Une fois marié (avec la jeune fille devenue ma femme), notre entente sexuelle était assez moyenne. Enfants venus, nous avons arrêté de coucher ensemble vers nos 50 ans. Mais, pendant ce temps-là, je suis toujours allé voir des filles. De fait, je n’avais aucune envie d’avoir une maîtresse (que l’on est toujours obligé, d’une certaine manière, d’entretenir) et, pour moi, payer quelqu’un n’est pas tromper ma femme puisqu’il n’y a pas d’implications émotionnelles. Dans la rue ou plus tard sur Internet, j’ai dû rencontrer 2 000 filles différentes. Entre trente et quarante ans, j’y allais beaucoup. J’avais une grosse bagnole, je passais par le bois de Boulogne, c’était simple, même si parfois un peu dangereux. Aujourd’hui, je ne passe que par Internet et c’est plus rare.
«Je dois vous avouer que je n’ai pas toujours été à l’aise avec cette façon de faire, cette manière d’aller voir autant de filles. J’ai même consulté un psychanalyste.
«Si on se décide à chasser le client, prouver l’acte sera très difficile et complètement liberticide. La pétition des «salauds» était absurde, mais nous pénaliser sera inefficace. Comme d’habitude, cela ne touchera pas tous ceux qui utilisent les escorts à des fins commerciales, politiques et autres, mais quelques pauvres gars qui n’ont aucun autre moyen d’avoir du sexe.»
«J’ai acheté des services pour être pris et humilié»
Roman, 35 ans, formateur
«Depuis l’âge de 20 ans, j’ai été un client régulier de prostitués transsexuels. J’ai arrêté aujourd’hui. Je ne le clame pas sur les toits, mais je n’en ai pas vraiment honte. J’en ai rencontré plus de 50, en province, à Paris, du côté du bois, de Pigalle ou Clignancourt ou sur Internet. Je suis passif et légèrement maso, je n’ai jamais violenté quelqu’un. Au contraire, j’ai acheté des services pour être pris et humilié.
«Je connais le pouvoir de l’argent, mais sur l’ensemble des personnes que j’ai rencontré, si j’ai pu craindre parfois l’existence d’un réseau ou d’un proxénète, je pense avoir le plus souvent rencontré des indépendants qui vendaient leurs services par choix ou par nécessité (mais la nécessité est encore un choix).
«Je ne crois donc pas, même si je suis le client, avoir dominé, abusé, ou dégradé qui que ce soit. Les rapports sont humains, au moins autant et souvent plus que dans n’importe quelle autre transaction.
«Avoir recours à la prostitution était parfaitement admis au XIXe siècle, courant dans la première moitié du XXe. En l’espace de 50 ans, le client est devenu «un pervers», «un raté», «un esclavagiste» et bientôt «un délinquant». Dans le même temps, l’image de la prostituée, «femme de petite vertu» du XIXe, immorale et dégénérée, qui s’était affirmée et émancipée tout le long du XXe pour devenir une «travailleuse indépendante» parfois même syndiquée, est en passe de devenir une «malade» qu’il faudrait sauver contre son gré. Il s’agit donc pour moi d’un retour à l’ordre moral et d’un net recul des libertés individuelles pour le moins inquiétant.»
Etats-Unis: le livre le plus cher jamais vendu aux enchères à 14 millions de dollars
Le "Bay Psalm Book" présenté le 26 novembre 2013 chez Sotheby's à New York
Un "livre de psaumes" datant de 1640, le premier ouvrage imprimé sur ce qui allait devenir le territoire américain, est devenu mardi le livre le plus cher jamais vendu aux enchères, adjugé à 14 millions de dollars à New York.
Cette très rare édition du "Bay Psalm Book" a été imprimée en 1640 dans la colonie de la baie du Massachusetts (nord-est), a précisé la maison Sotheby's, qui avait livré une estimation un peu supérieure de l'ouvrage, entre 15 et 30 millions de dollars.
Les enchères se sont ouvertes à 6 millions de dollars et elles se sont conclues en quelques minutes pour un prix final de 14,165 millions de dollars, a précisé un porte-parole de la maison Sotheby's.
Celle-ci a dévoilé l'identité de l'acheteur: il s'agit du milliardaire et philanthrope américain David Rubenstein. Celui-ci, à l'origine du fonds d'investissement Carlyle Group, se trouvait en Australie mardi et son enchère a été conduite par téléphone.
M. Rubenstein prévoit de partager le livre avec le public américain en le prêtant à diverses bibliothèques à travers le pays, et en le plaçant ensuite à long terme dans l'une d'entre elles, selon David Redden, le commissaire priseur.
"Nous sommes très heureux de cette transaction. Si vous vous rappelez bien, David Rubenstein nous avait déjà acheté la Magna Carta en 2007 (pour 21,3 millions de dollars, ndlr) pour la même raison: que les Américains comprennent la signification de leur héritage", s'est réjoui David Redden.
Le livre à la reliure dorée, avec ses pages brunies, était présenté dans la salle de vente derrière une petite vitrine en verre. Le précédent record pour un livre vendu aux enchères avait été atteint en décembre 2010 pour une première édition des "Oiseaux d'Amérique", du naturaliste et peintre américain d'origine française Jean-Jacques Audubon. Il avait été acheté chez Sotheby's à Londres pour 11,5 millions de dollars par le marchand d'art londonien Michael Tollemache.
La première édition du "Bay Psalm Book" vendu mardi à New York avait été rédigée et imprimée en 1640 par des pèlerins puritains à Cambridge, dans la baie du Massachusetts, deux ans après l'importation de la première presse d'imprimerie depuis Londres.
Une "rareté mythique"
Ces puritains, profondément religieux, avaient rédigé une nouvelle traduction de la version en hébreu du "Livre des psaumes", plus fidèle selon eux que celle qu'ils avaient apportée d'Angleterre quelques années plus tôt.
La première édition du "Bay Psalm Book" avait été imprimée à 1.700 exemplaires, un nombre suffisant pour les familles implantées à l'époque dans le Massachusetts.
C'est l'une des 11 copies connues de cette édition qui a été mise aux enchères mardi.
"Ce petit livre de 1640 était précurseur de Lexington et Concord, et au final, de l'indépendance politique américaine. Avec lui, la Nouvelle Angleterre a déclaré son indépendance de l'Eglise d'Angleterre", selon David Redden. Il est d'une "rareté mythique", avait-il souligné avant les enchères.
Aucun exemplaire du "Bay Psalm Book" n'avait été mis aux enchères depuis 1947. La vente avait déjà, à l'époque, battu tous les records pour un livre imprimé, adjugé alors 151.000 dollars.
L'ouvrage vendu mardi appartenait à une église de Boston, la Old South Church, qui entendait ainsi financer sa rénovation et renforcer ses programmes sociaux. Elle possédait deux exemplaires de cette première édition et entend garder le second.
Le livre le plus cher de tous les temps reste le Codex Leicester, une collection d'écrits de Léonard de Vinci, datés de 1508-1510. Il avait été acheté (de gré à gré, pas aux enchères) par le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, en 1994 à un musée de Los Angeles pour quelque 30,8 millions de dollars.
Le rap, « Charlie Hebdo » et le « droit à l'outrance »
LE MONDE
Le rappeur Disiz La Peste défend le couplet signé Nekfeu de la chanson liée à la sortie du film "La Marche" : "Nous aussi on a le droit à l'outrance, à l'humour". | AFP/BERTRAND GUAY
En fait, ce titre est un morceau collectif enregistré par douze artistes hip-hop de différentes générations, de différents styles et de différentes origines. Il se voulait, sous la houlette de son compositeur DJ Kore, un hommage à la Marche des beurs de 1983. Certains des rappeurs présents sur ce morceau, plutôt fédérateur dans l'ensemble, n'étaient même pas nés cette année-là. Nekfeu a 24 ans ; Still Fresh, 19 ans, y rappe : « France, je t'aime, mais toi tu ne m'aimes pas. »
« RIDICULE »
Ces morceaux collectifs sont une tradition dans le rap français depuis l'enregistrement du CD 11'30 contre les lois racistes en 1997. « J'ai été contacté début octobre, raconte Dry, un des participants. J'ai enregistré ma partie seul en studio, comme tous les autres. Et je n'ai découvert le morceau entier qu'une fois terminé et diffusé sur Internet. L'idée de ces raps, c'est qu'il y ait une diversité de points de vue mais chacun prend ses responsabilités par rapport à son couplet. »
Pour l'instant, Nekfeu, champion des joutes verbales sur Internet, les fuit. Il refuse de commenter ses écrits à la presse. De tous les rappeurs présents sur le morceau, seul le chanteur Taïro, lecteur occasionnel de Charlie Hebdo, avait entendu le couplet de Nekfeu en studio : « Je n'avais pas fait attention à ce qu'il avait écrit, reconnaît-il. Mais si ç'avait été le cas, ça m'aurait fait sourire : je trouve ça ridicule. Ça n'a pas plus de sens de dire : “Ces chiens de Charlie Hebdo” que d'être effaré par la prétendue violence d'un rappeur. »
Il poursuit : « Les marcheurs étaient un mouvement laïque, une aventure humaine. Le film ne défend pas les musulmans, il défend les enfants d'immigrés. Nekfeu a voulu défendre ses copains musulmans aujourd'hui, mais ce n'était pas l'endroit pour le faire. Les caricatures de Charlie Hebdo, ce n'est rien par rapport aux balles que ces marcheurs ont reçues. En même temps, le journal fait une affaire là où il n'y en a pas. »
Disiz la Peste, 35 ans, lui, refuse d'incriminer son jeune collègue : « Le rap, c'est une émotion, une humeur, ça part des tripes. Charlie Hebdo brandit sa carte de caricaturiste à chaque fois qu'on le critique, laissez-nous brandir la nôtre. Nous aussi, on a le droit à l'outrance, à l'humour. »
Abonné à Charlie Hebdo pendant des années, Imhotep, d'IAM, 52 ans, en soutien à son collègue Akhenaton, présent sur le morceau, regrette que les journalistes de CharlieHebdo ne soient « drôles ou pertinents » que « quand ils s'attaquent à des sujets qu'ils connaissent. Il y en a quelques-uns, même si le rap et l'islam n'en font pas partie ». Tout en rappelant à Nekfeu qu'avant Charlie Hebdo, « il y a un paquet d'autres ouvrages à brûler en priorité, dont Mein Kampf ».
Les tatoueurs pourraient ne plus pouvoir utiliser de couleurs
L'ANSM demande l’interdiction de 59 colorants, «pour des raisons de sécurité»...
Les tatoueurs professionnels français, qui risquent de se voir interdire la couleur à compter du 1er janvier 2014, entendent profiter d'une audition ce mercredi à l'Assemblée nationale pour «remettre à plat» un arrêté en ce sens du ministère de la Santé, a-t-on appris auprès de leur syndicat.
Cet arrêté, publié en mars à la demande de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), interdit 59 colorants utilisés dans les encres de tatouage «pour des raisons de sécurité». L'ANSM estime en effet ne pas avoir «de données suffisantes à ce stade pour s'assurer de leur innocuité», a-t-elle précisé à l'AFP.
Principe de précaution
Les produits de tatouages ont un statut spécial et ne rentrent pas dans la catégorie des cosmétiques. Ils sont considérés comme des «procédés invasifs et au long cours», réglementés par une législation particulière.
«Neuf encres de couleur sur dix utilisées sont concernées alors qu'il s'agit d'un principe de précaution et qu'aucun problème particulier n'a été constaté sur les personnes tatouées», a déploré mercredi Grenouille, secrétaire du syndicat national des artistes tatoueurs (SNAT), auprès de l'AFP.
«Bannir les couleurs ou passer les frontières»
Le SNAT a obtenu «un délai jusqu'au 1er janvier et si cette interdiction devait être maintenue, les tatoueurs devront bannir les couleurs ou passer les frontières», a-t-elle ajouté, en indiquant qu'il n'existait pas actuellement de fabricant d'encres de couleur pour le tatouage en France.
Le SNAT est auditionné mercredi par le député socialiste de l'Isère, Olivier Véran, dans le cadre d'un projet législatif visant à transposer la législation européenne à la législation française.
DIVERS
Espionnage : les fonctionnaires russes interdits de Gmail
Les services russes de sécurité demandent désormais aux responsables de l’Etat et aux fonctionnaires de ne plus utiliser de messagerie étrangères. Les suites de l’affaire Snowden.
Contrôlé par la NSA, le réseau Echelon permet notamment d’intercepter les e-mails. - Reuters
Contrôlé par la NSA, le réseau Echelon permet notamment d’intercepter les e-mails. - Reuters
Les services russes de sécurité ont interdit aux responsables de l’Etat de se servir des messageries étrangères, comme Gmail, après les révélations sur les programmes américains de surveillance, a rapporté mercredi le quotidien Izvestia.
Dans une lettre adressée aux représentants du président russe dans les régions, le FSB (Service fédéral de sécurité) « a recommandé aux fonctionnaires de ne pas utiliser les services étrangers comme Gmail », a écrit Izvestia. Jusqu’à présent, les fonctionnaires russes ont largement utilisé Gmail et d’autres messageries étrangères, selon le journal.
Début novembre, en pleine polémique avec l’Europe et l’Asie sur la collecte massive de données par Washington révélée par Edouard Snowden , les États-Unis ont concédé avoir commis des excès en matière d’espionnage, tout en justifiant ces opérations par la lutte antiterroriste et la prévention contre des attentats.
Six grands groupes américains de la technologie (Google, Apple, Microsoft, Facebook, Yahoo! et AOL) ont pressé le Congrès de contrôler davantage la NSA, en exigeant plus de transparence sur la surveillance et plus de protection de la vie privée
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