POLITIQUE
Venezuela: la voie est libre pour Maduro, mais plusieurs défis l'attendent
CARACAS — Fort des pouvoirs économiques délégués par Hugo Chavez et de ses prérogatives de vice-président, Nicolas Maduro a désormais le champ libre pour diriger le gouvernement vénézuélien, mais la tâche s'annonce ardue et l'opposition pourrait mettre en cause sa légitimité.
M. Maduro, âgé de 50 ans, a été désigné par le président comme étant son héritier politique. Avant son départ le 10 décembre pour être soigné à Cuba, Hugo Chavez l'a chargé de conduire le pays en son absence en lui déléguant une partie de ses pouvoirs, notamment économiques. Le vice-président peut ainsi intervenir sur le budget de l'Etat, exproprier des biens et autoriser ou interdire des achats de devises par les ministères.
"La Constitution accorde des prérogatives assez importantes au vice-président, et à cela s'ajoutent les attributions (déléguées par Hugo) Chavez. Cela lui permet d'envisager de gouverner avec de larges pouvoirs", explique à l'AFP le politologue Ricardo Sucre.
En l'absence du président, le Tribunal suprême de justice (TSJ) a décrété mercredi que gouvernement et le vice-président resteraient en fonctions au-delà du 10 janvier, date prévue de la prestation de serment d'Hugo Chavez, donnant à M. Maduro un blanc seing illimité pour gouverner le pays en attendant le retour ou l'annonce du retrait du président.
Mais l'ancien conducteur de bus, venu à la politique par le syndicalisme, assure qu'il ne s'écartera pas de la ligne tracée par le charismatique président.
"Au Venezuela nous n'avons qu'un seul président et il s'appelle Hugo Chavez", a-t-il déclaré lors d'un grand rassemblement convoqué pour rendre hommage au président jeudi, jour où il aurait dû prêter serment pour un nouveau mandat après sa réélection en octobre.
Vendredi, M. Maduro a annoncé qu'il partait de nouveau au chevet du président à La Havane le jour même.
"La stratégie du parti au pouvoir est de maintenir le statu quo jusqu'à ce que Chavez disparaisse totalement, qu'il décède, ou qu'il réincorpore par miracle la vie politique", assure l'analyste politique Angel Alvarez. Selon lui, celui qui affirme "gouverner au nom de Chavez a plus de légitimité" au sein du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) au pouvoir ainsi qu'auprès de la base "chaviste".
Des chantiers délicats
En outre, cette légitimité pourrait lui être précieuse dans le cas d'élections anticipées si le président venait à faire défaut.
Dans l'immédiat, il devra toutefois composer avec les barons du régime et veiller à gouverner collégialement, s'appuyant sur ses ministres, le PSUV et les gouverneurs du parti au pouvoir dans 20 des 23 Etats du Venezuela.
"Ce sera un gouvernement moins personnalisé parce que (M. Maduro) n'a pas le charisme de Chavez", relève M. Alvarez.
"La maladie de Chavez implique un leadership plus collectif et partagé", abonde Alexander Luzardo, expert en droit politique.
Aujourd'hui, plusieurs chantiers délicats se présentent, comme un déficit fiscal à combler d'urgence et une dévaluation à prévoir de la monnaie nationale, le bolivar, relèvent des analystes. S'ajoute à cette mesure impopulaire une nécessaire coupe dans les dépenses sociales qui ont atteint des niveaux record en 2012, une année marquée par plusieurs scrutins électoraux.
Mais beaucoup ne voient pas le vice-président s'engager sur ce chemin et prévoient la poursuite de la politique de Chavez, faite d'interventionnisme étatique, de nationalisations et d'importantes dépenses sociales financées par la manne pétrolière de ce pays qui abrite les plus importantes réserves mondiales en hydrocarbures.
"Maduro était de gauche alors que Chavez ne l'était pas", tient à rappeler M. Alvarez.
De son côté, l'opposition l'attend au tournant et profitera de la moindre occasion pour rappeler qu'il n'a pas été élu, souligner son manque d'expérience, ou assurer que le pays est paralysé en l'absence du président Chavez.
"Maintenant c'est à vous, M. Maduro, que revient la responsabilité d'assumer votre charge et de gouverner", a déclaré mercredi le leader de l'opposition Henrique Capriles, après avoir pris acte de la décision de la juridiction suprême sur le maintien du gouvernement.
Si la position du vice-président est pour l'instant consolidée, beaucoup jugent qu'en cas d'absence prolongée de M. Chavez, elle pourrait être fragilisée.
"Dans quelques mois, les gens vont commencer à exiger de savoir ce qui se passe avec Chavez (...) et la question d'une élection (anticipée) pour défaut absolu va se poser", prédit M. Sucre.
Militantes kurdes assassinées: des milliers de manifestants attendus à Paris
PARIS — Plusieurs milliers de personnes sont attendues samedi à Paris lors d'une manifestation à l'appel d'associations pour dénoncer l'assassinat des trois militantes kurdes dans la capitale, a-t-on appris de sources proches du dossier.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, les corps de trois militantes kurdes ont été découverts dans les locaux du centre d'information du Kurdistan rue Lafayette dans le Xe arrondissement parisien. Elles ont toutes les trois été exécutées de plusieurs balles dans la tête.
Parmi les trois victimes figure Sakine Cansiz, 55 ans, membre fondatrice du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit en Turquie), considérée comme une proche de son chef emprisonné Abdullah Öcalan. Ces meurtres ont soulevé l'émoi de la communauté kurde, dont plusieurs centaines de membres ont manifesté spontanément jeudi sur les lieux des assassinats.
Plusieurs associations kurdes ont alors lancé dès jeudi un appel à tous les kurdes d'Europe à manifester samedi à Paris.
"Nous attendons plusieurs milliers de personnes", a précisé une source policière, "dont de nombreuses en provenance d'Allemagne où vit une importante communauté kurde". Près de 800.000 kurdes vivent outre-Rhin.
Leon Edart, représentant de la Fédération des associations kurdes de France, dit lui s'attendre "à une très forte mobilisation".
"Des Kurdes vont venir des pays voisins, notamment d'Allemagne, de Belgique et de Suisse, et même peut-être de plus loin. Ces assassinats sont tellement terribles que tous ceux qui le pourront voudront être là", a-t-il ajouté.
En Allemagne, "trois à cinq cars" ont été mobilisés depuis les métropoles allemandes, notamment à Berlin, Cologne, Hambourg et Munich a affirmé à l'AFP, Devris Cimem, directeur du Centre kurde d'information basé à Francfort, soulignant que les délais étaient "trop courts" pour mobiliser plus de bus.
Le point de rassemblement est fixé à 12h00 près de la gare de l'Est, au croisement du Boulevard Magenta et de la rue du 8-Mai-1945, et doit se terminer place du Colonel Fabien (Xe arrondissement).
Vendredi, un millier de Kurdes se sont rassemblés vendredi à Paris sur les lieux de l'assassinat scandant notamment des slogans comme "Libérez (le chef du PKK emprisonné) Ocalan !", "Turquie terroriste !", Erdogan assassin !" ou "Nous sommes tous PKK !".
Ces assassinats sont survenus alors que, selon des médias turcs, Ankara et Öcalan se sont mis d'accord sur le principe d'un arrêt des hostilités qui durent depuis 1984 et ont coûté la vie à plus de 45.000 personnes.
Mali : les islamistes repoussés, Paris demande à l'ONU d'agir vite
M-P.R
La contre-offensive menée par l'armée française aux côtés de l'armée malienne et avec l'aide d'autres forces étrangères, a permis de repousser les islamistes de la ville de Konna, dans le centre du pays.
| AFP / Sia Kambou
| AFP / Sia Kambou
La situation sur le front au Mali, où une contre-offensive contre les islamistes a été lancée vendredi, serait désormais «globalement sous contrôle», a assuré le président Dioncounda Traoré. L'aide militaire apportée par la France a permis de repousser les jihadistes qui avaient pris d'assaut la ville de Konna, dans le centre du pays.
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«Accélérer» le déploiement d'une force internationale
Mais tandis que cette contre-attaque se poursuit («elle durera le temps nécessaire», a assuré le président français vendredi), Paris souhaiterait que l'ONU réagisse vite à son tour. Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité vendredi, la France demande qu'il «accélère la mise en oeuvre de la résolution 2085», celle qui avait été adoptée le 20 décembre et qui ordonne le déploiement d'une Force internationale de soutien au Mali (Misma).
Cette force doit compter plus de 3300 soldats issus des forces militaires d'Afrique de l'Ouest uniquement, à qui les armées européennes seront chargées d'apporter une aide logistique. L'envoi de ces hommes n'étant prévu que pour «le premier semestre 2013», Paris voudrait que le calendrier soit resserré.
Les pays d'Afrique de l'Ouest ont déjà envoyé leurs soldats
Il semblerait que cet appel ait été entendu, puisque dès vendredi soir, les pays d'Afrique de l'Ouest ont officiellement autorisé l'envoi immédiat de troupes.
Le président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), le président ivoirien Alassane Ouattara, a en effet «décidé d'autoriser l'envoi immédiat des troupes sur le terrain dans le cadre de la Misma».
Pour l'instant, la nationalité des forces africaines présentes au Mali aux côtés de la France n'est pas entièrement connue. Selon le chef des opérations militaires malien, le colonel Oumar Dao, il s'agirait de soldats sénégalais et nigérians. Mais un responsable de l'armée sénégalaise a assuré à l'AFP que son pays n'avait «pas de troupes combattantes» dans le pays.
Les Etats-Unis en renfort
De l'autre côté de l'Atlantique, c'est Washington qui envisage d'apporter son aide militaire aux forces déjà présentes sur le terrain. «L'armée américaine étudie la possibilité de fournir des renseignements, du ravitaillement en vol et d'autres appuis aux forces françaises», a déclaré vendredi un haut-responsable américain sous couvert d'anonymat. Il s'agirait donc d'un appui «logistique» uniquement, proposant de déployer notamment des drones de surveillance. Les Etats-Unis avaient immédiatement salué «l'objectif français d'empêcher des terroristes de bénéficier d'un sanctuaire dans la région» vendredi, tout comme Londres.
Somalie: raid aérien de commandos français pour libérer un otage
Le raid a fait plusieurs morts, selon des témoins sur place, tandis que les islamistes ne donnent aucune indication de leur côté sur le sort de l'otage.
"Les combattants moudjahidine ont défait les soi-disant commandos du gouvernement français qui ont tenté de sauver un otage, et ils (les commandos) ont laissé les corps de plusieurs des leurs sur le lieu de l'attaque", a affirmé Cheikh Mohamed Abdallah, commandant militaire de la localité de Bulomarer, où s'est produit le raid.
"Nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé car l'attaque a eu lieu de nuit, mais ce matin nous avons vu plusieurs cadavres y compris celui d'un homme blanc. Trois civils ont également été tués dans l'échange de coups de feu", a rapporté à l'AFP un habitant de Bulomarer, Idris Youssouf.
Aucune réaction n'a pu être immédiatement obtenue du côté des autorités françaises.
Un agent de la DGSE (services français du renseignement) est détenu en Somalie par des insurgés islamistes depuis le 14 juillet 2009. Cet agent, présenté comme Denis Allex - a priori un pseudonyme - avait été enlevé à Mogadiscio avec un autre agent, qui a lui recouvré la liberté en août 2009.
L'attaque a été menée à partir de quatre hélicoptères militaires, contre une habitation de Bulomarer, une localité contrôlée par les islamistes shebab et située à 110 km au sud de la capitale Mogadiscio, selon des témoins sur place.
Les shebab ont perdu tous leurs principaux bastions dans le sud et le centre de la Somalie, à la suite d'une offensive menée depuis un an et demi par une force de l'Union africaine (Amisom) renforcée par un contingent kényan ainsi que par un corps expéditionnaire éthiopien et par l'embryon d'armée nationale somalienne.
Les islamistes shebab, intégrés au mouvement Al-Qaïda, contrôlent cependant encore certaines parties rurales du sud et du centre du pays.
L'agent de la DGSE fait partie de neuf Français, au total, retenus en otage à l'étranger, tous sur le sol africain, dont au moins six sont détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Sahel.
Cet agent des services spéciaux français était apparu en juin 2010 dans une vidéo sur des sites islamistes où il pressait la France de cesser tout soutien au gouvernement somalien.
Le 13 juillet 2012, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait assuré que l'otage était en vie.
Le 4 octobre 2012, Denis Allex était apparu, pâle et les yeux cernés, dans une vidéo où il avait lancé un "message de secours" au président Hollande, qu'il pressait d'oeuvrer à sa libération.
Assaut en Somalie. L’otage Denis Allex et deux soldats français tués
Assaut en Somalie. L’otage Denis Allex et deux soldats français tués.
Infographie Ouest-France
Un raid des forces françaises, samedi, dans un village du sud de la Somalie pour tenter de libérer Denis Allex, enlevé en 2009 par les islamistes d’Al Chabaab, s’est soldé par la mort de l’otage français et de deux soldats. 17 terroristes ont également été abattus.
L’opération menée par la DGSE, dans la nuit, en Somalie, pour tenter de libérer l’otage français Denis Allex, agent de la DGSE détenu depuis le 14 juillet 2009, a échoué.
« Le commando de la DGSE a fait face d’emblée à une forte résistance, indique le ministère de la Défense. Au cours de l’assaut, des combats violents ont eu lieu ».
Selon le ministère de la Défense, Denis Allex a été tué « par ses geôliers ». Deux soldats français ont également trouvé la mort, alors que « 17 terroristes ont été tués ».
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, s’exprimera à 11 h 30.
ECONOMIE
Des négos emplois aux déboires du Boeing 787, les dix infos industrielles de la semaine
Par Elena Bizzotto
Des grands débats ont animé cette semaine industrielle. De la polémique du blocage des publicités en ligne par Free à la concurrence d'Amazon mise en cause par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, en passant par les difficiles négociations emploi, voici les dix infos industrielles de la semaine.
Les négociations emploi
Le bras de fer entre les syndicats et le patronat sur la sécurisation de l'emploi a repris lundi 7 janvier. Après plusieurs jours de blocage sur les négociations, le patronat a cédé sur le principe d’une taxation des CDD. Le dernier projet d'accord soumis aux syndicats par le Medef, la CGPME et l'UPA prévoit ainsi de porter les cotisations employeurs à l'assurance chômage de 4 à 7 % pour les contrats d'une durée inférieure à 1 mois, et à 5,5 % pour ceux d'une durée comprise entre 1 et 3 mois.
Moscovici en Chine
Le ministre français de l’Economie s'est rendu en Chine pour une visite de travail "brève mais intense" en début de semaine, les 7 et 8 janvier. L’objectif du ministre : tenter de défendre l’attractivité de la France auprès des investisseurs. Il a également essayé de rassurer les dirigeants chinois à propos du débat français sur les transferts de technologies nucléaires.
Le salon CES 2013
Comme chaque année, la grand-messe de l’innovation technologique en électronique grand public, le Consumer Electronics Show (CES), s'est tenu à Las Vegas, aux Etats-Unis. Environ 3 000 exposants ont dévoilé leurs 20 000 produits du 8 au 11 janvier. Quatre grandes tendances sont à retenir pour cette édition 2013 : la technologie OLED, les consoles banalisées, les objets connectés et l’ultra haute-définition.
Le groupe PSA Peugeot Citroën a enregistré une forte baisse de ses ventes mondiales en 2012. En cause, la dégradation des marchés européens, responsables d’une chute de -16,5% à 2,97 millions d'unités écoulées (véhicules montés et en kit). A titre d’exemple, les ventes ont baissé de 20,9% en Italie et de 14,9% en Espagne.
Free retire son dispositif anti-pub
Après avoir déclenché la polémique, l’opérateur télécom Free a cédé, lundi 7 janvier. La mise en place d’un blocage par défaut de la publicité en ligne de sa Freebox Revolution avait été interprétée comme une tentative de l’opérateur de faire pression sur les fournisseurs de contenus (Google) pour qu’ils financent en partie les infrastructures. La ministre de l'Economie numérique, Fleur Pellerin, s’est entretenue avec le patron de Free, Xavier Niel, qui a fini par s’engager à mettre fin à ce blocage.
Le deuxième appel d’offres pour l'éolien offshore
La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie Delphine Batho a annoncé, mardi 8 janvier, que le deuxième appel d’offres pour l’éolien offshore sera lancé de mars à septembre 2013. Les résultats sont attendus pour début 2014 pour une mise en service des machines en 2021-2023. Sa puissance totale de 1 000 MW sera implantée sur les sites de Tréport (Seine-Maritime) et entre l’Île d’Yeu celle de Noirmoutier (Vendée).
La concurrence de Virgin
Dans l’impossibilité de régler ses dettes, la chaine mondiale Virgin Megastore a déposé le bilan, mercredi 9 janvier. Selon la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, le distributeur, qui emploie 1 200 salariés se retrouve dans cette situation à cause de "la concurrence déloyale" des entreprises comme Amazon, le distributeur en ligne. Selon la ministre, ce type d'entreprises n’étant pas "soumises à la même fiscalité que les entreprises localisées en France", elles seraient à l'origine de la chute de Virgin.
EDF CGNP et l’EPR britannique
Selon une information du Dow Jones Newswires du 10 janvier, EDF négocie avec le chinois CGNPC pour que ce dernier participe à ses projets de centrales nucléaires au Royaume-Uni. Le Chinois remplacerait donc le partenaire actuel d’EDF, le groupe Centrica. Plus exactement, l'idée serait que CGNPC, avec lequel EDF construit deux EPR en Chine, reprendrait l'option dont dispose Centrica.
100 000 postes dans l’industrie
L’Usine Nouvelle a réalisé une enquête exclusive selon laquelle 100 000 emplois seront à pourvoir dans l’industrie en 2013. L’enquête a été réalisée auprès de 100 entreprises industrielles ou de services à l’industrie. Le trio de tête des entreprises qui recrutent le plus (SNCF, EDF et La Poste) affiche 21 000 prévisions d’embauches.
Les problèmes du 787
Depuis le 7 janvier, le 787 Dreamliner de Boeing enchaîne les incidents. Incendie de batterie, fuite de carburant, problèmes de freinage, fissure sur le pare-brise du cockpit… malgré ces pannes, le constructeur affirme avoir "une confiance totale" dans ses 787. L’aviation civile américaine (FAA) a décidé d'inspecter les éléments critiques de l’appareil.
Elena Bizzotto
SOCIAL
La grève à France Inter reconduite, nouvelle réunion proposée par direction
PARIS — La grève des techniciens de France Inter, qui dure depuis lundi pour protester contre quatre redéploiements de postes, a été reconduite pour samedi à l'issue de négociations qui ont achoppé vendredi, a-t-on appris de sources concordantes.
Dans un communiqué, la direction de Radio France a indiqué n'avoir pu trouver d'accord avec les organisations syndicales "pour un simple désaccord de calendrier" et en dépit de "propositions qui constituent des avancées substantielles".
Elle a proposé aux syndicats de "poursuivre le dialogue dès samedi", regrettant un conflit "qui nuit à l'image de France Inter et à sa mission de service public".
Une source syndicale a confirmé à l'AFP que la grève était reconduite suite aux "négociations menées depuis jeudi qui ont achoppé vendredi soir sur une question de date alors que d'énormes concessions avaient été faites par les syndicats pour parvenir au plus vite à une issue".
"L'intersyndicale est convoquée à nouveau samedi après-midi et la grève est reconduite", a déclaré Bernard Durand, de la CGT, sans préciser si les syndicats reprendraient les négociations.
Outre les techniciens, environ 25% des journalistes titulaires de France Inter (hors encadrement) étaient en grève. Certains producteurs et équipes de productions d'émissions de France Inter (chargés de réalisation, metteurs en ondes, reporters, attachés de production, programmateurs musicaux, collaborateurs spécialisés, chroniqueurs...) ont rejoint la grève vendredi, selon la CGT.
"La suppression de ces postes entraînera la perte de 28H30 hebdomadaires de nos moyens de production. Avec une dégradation inéluctable de la qualité de l'antenne", selon la Société des producteurs de France Inter.
Cette grève, commencée lundi à l'appel des syndicats CFDT, CFTC, CGT et SUD, a pour motif la suppression de quatre postes de techniciens d'antenne et de production sur 34, selon les organisations syndicales (et sur 44 postes selon la direction). Quatre autres postes avaient déjà été supprimés en 2011, ajoutent les syndicats.
La direction explique qu'il s'agit d'un "redéploiement" de quatre postes de France Inter, dont deux en interne et deux vers Le Mouv', dans le cadre d'une modification de la grille de programmes.
Emploi: syndicats et patronat accouchent au forceps d'un accord
PARIS — Au terme d'une journée marathon et de trois mois de négociations, syndicats et patronats ont arraché vendredi un accord sur la sécurisation de l'emploi, salué par François Hollande comme "un succès du dialogue social".
"Cet accord se traduira par de nouvelles avancées pour les salariés", a estimé le chef de l'Etat. Il a demandé au gouvernement de préparer "sans délais" un projet de loi "afin de transcrire fidèlement" le texte, qui doit encore recevoir l'approbation formelle des organisations dans les prochains jours.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a lui aussi exprimé sa "vive satisfaction".
Ce projet de loi sera présenté en Conseil des ministres le 6 ou le 13 mars, puis examiné en urgence par le Parlement en vue d'une promulgation fin mai.
"Culture du compromis"
Destiné à offrir plus de souplesse aux entreprises et davantage de protection aux salariés, cet accord "marque l'avènement d'une culture du compromis après des décennies d'une philosophie de l'antagonisme social", s'est félicitée Laurence Parisot, présidente du Medef.
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a lui aussi salué "un accord ambitieux" estimant que l'emploi était le "gagnant".
"Ce qu'on a obtenu n'est pas la perfection" mais "je donnerai un avis positif la semaine prochaine à mon bureau confédéral", a affirmé de son côté Joseph Thouvenel (CFTC).
Pour Marie-Françoise Leflon (CFE-CGC), "l'accord est équilibré".
Pour être ratifié, un accord national interprofessionnel ne doit pas rencontrer l'opposition de plus de deux des cinq syndicats.
La CGT et FO se sont quant à elle clairement opposées au texte: "l'accord est inacceptable de notre point de vue", a déclaré Agnès Le Bot (CGT), qui a prévenu que "la partie n'était pas finie".
"C'est un jour sombre pour les droits des salariés", a estimé Stéphane Lardy (FO) dénonçant un texte qui "renforce la précarité" et une négociation qui a "loupé sa cible".
Alors que les discussions piétinaient depuis le 4 octobre, le patronat (Medef, CGPME, UPA) a ouvert la voie au compromis vendredi matin en lâchant du lest sur la taxation de certains CDD, casus belli des syndicats.
Cette mesure figurait parmi les engagements du candidat Hollande, et dans la feuille de route du gouvernement pour lutter contre la précarité, alors que le recours aux CDD de moins d'un mois a explosé (+88% entre 2000 et 2010).
François Hollande conforté
Côté flexibilité, figurent notamment l'encadrement des accords permettant de baisser salaires et/ou temps de travail en cas de difficulté, des mesures pour faciliter et "déjudiciariser" les licenciements et la possibilité de restructurer sans plan social via une mobilité obligatoire.
En contrepartie, de nouveaux droits sont octroyés aux salariés et aux chômeurs: généralisation d'une complémentaire santé, limitation des temps partiels ou encore droits rechargeables à l'assurance-chômage.
A défaut de compromis "historique" réclamé par François Hollande avant fin 2012, l'exécutif attendait un "accord ambitieux", considérant cette réforme comme primordiale pour lutter contre le chômage, qui touche 3,13 millions de Français.
La France, scrutée par les agences de notation et Bruxelles, est l'un des derniers pays en Europe à engager une telle réforme.
Ce compromis conforte également le chef de l'Etat, qui a érigé le dialogue social en moteur de réformes.
Cet accord intervient cinq ans jour pour jour après celui sur la modernisation du marché du travail, à l'origine de la rupture conventionnelle, qui a mis fin depuis à plus d'un million de CDI.
Depuis l'échec de 1984, il n'y avait pas eu de nouvelle tentative de réformer en profondeur le marché du travail.
SOCIETE
Mariage homosexuel: les opposants espèrent une mobilisation massive dimanche
PARIS — Les opposants au projet de mariage homosexuel espèrent mobiliser dimanche à Paris des centaines de milliers de personnes pour dire non à cette promesse de François Hollande, contestée par les églises, l'UMP et le FN, dont certains cadres défileront.
Mené par l'humoriste catholique Frigide Barjot, le collectif "La Manif pour tous" a prévu trois cortèges, qui partiront à 13H00 de Porte Maillot (XVIIe), place d'Italie (XIIIe) et Denfert-Rochereau (XIVe), pour rallier le Champ-de-Mars (VIIe).
Sans avancer de chiffre, les organisateurs espèrent "faire au moins aussi bien" que les 100.000 personnes réunies contre le projet le 17 novembre.
La plus grande manifestation en France sur un sujet de société avait rassemblé en 1984 au moins 850.000 personnes pour la défense de l'école privée.
"A partir de 200-300.000 personnes, on sera déjà crédibles pour que le président de la République nous entende", a dit vendredi Frigide Barjot sur LCI. "On lui demande de suspendre la loi, d'ouvrir des états généraux et d'informer les Français sur le fond de cette loi", a-t-elle poursuivi.
Dans une lettre parue vendredi dans Le Figaro, l'ancien Premier ministre François Fillon a appelé François Hollande à "ne pas passer en force" sur un projet qui "divise" le pays.
Le maire UMP de Bordeaux Alain Juppé s'est, lui, déclaré sur son blog favorable à "l'organisation d'un référendum".
Mais la ministre de la Justice Christiane Taubira a affirmé vendredi que le gouvernement maintiendrait le projet de loi, dont l'examen parlementaire commencera le 29 janvier, quelle que soit l'ampleur de la manifestation, excluant également l'organisation d'un référendum.
"Des surprises"
Les manifestants sont appelés à venir dimanche en "bleu, blanc, rose", "Code civil en main", avec un slogan: "Tous nés d'un homme et d'une femme". Selon les organisateurs, "des surprises" sont prévues au Champ-de-Mars.
La décision des députés PS de ne pas déposer d'amendement ouvrant la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes ne démobilisera pas les troupes, a assuré Frigide Barjot.
Cinq rames TGV et 900 cars ont été spécialement affrétés, selon le collectif, soit environ 47.000 personnes. Pour battre le rappel, 4,5 millions de tracts ont été réalisés.
Refusant toute "récupération" politique, la "Manif pour tous" accueillera pourtant dans ses rangs plusieurs cadres de l'UMP ou du Front national.
A l'UMP, l'appel du président Jean-François Copé à manifester est loin de faire l'unanimité. Il sera présent dimanche, de même que le patron des députés UMP Christian Jacob, les ex-ministres Xavier Bertrand ou Brice Hortefeux mais d'autres figures, comme Rachida Dati ou Luc Chatel, ne défileront pas.
Mêmes hésitations au Front national, qui enverra une délégation porte Maillot mais sans la présidente Marine Le Pen.
En revanche, pas question pour l'organisation catholique intégriste Civitas et "La Manif pour tous" de s'afficher ensemble. Estimant que les organisateurs "banalisent" l'homosexualité, Civitas se rassemblera place Pinel, à quelques encablures de la place d'Italie.
Parmi les responsables des principales religions, toutes opposées au projet, seul l'archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, a indiqué qu'il participerait dimanche à la manifestation. Le cardinal André Vingt-Trois pourrait venir saluer les marcheurs.
Selon les derniers sondages, les Français sont favorables au mariage pour les couples de même sexe mais opposés à l'adoption et la PMA.
Les pro-mariage gay appellent de leur côté à descendre dans la rue le 27 janvier. Le Front de gauche a appelé à "manifester massivement" ce jour-là.
Cache-sexe
Libération
Un sacré gachis. Et quelle bêtise d’en arriver là alors que, si l’on avait su anticiper, il n’y aurait plus matière à discuter et, a fortiori, à défiler. Le courage en politique, comme en toutes choses, est toujours récompensé. Si en 1999 les initiateurs du Pacs avaient osé l'élargir à un contrat civil équivalent au mariage républicain, on se serait épargné une nouvelle bataille pitoyable. Celle où l’on voit revenir les arguments les plus réactionnaires, et sans aucun doute homophobes, d’une droite vraiment décomplexée et fière de l’être. Une droite cynique, convaincue au fond que le mariage gay n’est pas un problème, mais qui fait feu de tout bois pour défier une gauche maladroite et timorée.
La formule «mariage pour tous» soudain apparue comme un cache-sexe pour éviter l’expression de mariage gay n’est-elle pas le meilleur révélateur de ce malaise sensible jusque dans les rangs socialistes ? Que s’est-il passé dans les pays ou les Etats américains qui ont adopté le mariage gay ? Rien. Des manifestations monstres ont pourtant été là aussi organisées, des épouvantails agités prévoyant une décadence quasi prouvée scientifiquement : la fin de la famille et autres fadaises allaient ruiner la civilisation si chèrement acquise.
De la Belgique à l’Afrique du Sud en passant par la Norvège, plusieurs Etats américains et quelques pays sud-américains, les homosexuels se marient et adoptent des enfants. Ces pays se sont-ils vautrés dans la luxure, la pédophilie et autres perversités ? Pas que l’on sache. Que de temps perdu, que d’énergie déployée stupidement.
La formule «mariage pour tous» soudain apparue comme un cache-sexe pour éviter l’expression de mariage gay n’est-elle pas le meilleur révélateur de ce malaise sensible jusque dans les rangs socialistes ? Que s’est-il passé dans les pays ou les Etats américains qui ont adopté le mariage gay ? Rien. Des manifestations monstres ont pourtant été là aussi organisées, des épouvantails agités prévoyant une décadence quasi prouvée scientifiquement : la fin de la famille et autres fadaises allaient ruiner la civilisation si chèrement acquise.
De la Belgique à l’Afrique du Sud en passant par la Norvège, plusieurs Etats américains et quelques pays sud-américains, les homosexuels se marient et adoptent des enfants. Ces pays se sont-ils vautrés dans la luxure, la pédophilie et autres perversités ? Pas que l’on sache. Que de temps perdu, que d’énergie déployée stupidement.
Sondage : les Français disent niet à Depardieu
Six personnes sur dix désapprouvent l’acteur et jugent son image ternie, selon un sondage dévoilé ce soir par Thierry Ardisson sur Canal+.
Hubert Lizé
(Reuters/Stringer/Russia.)
Bientôt loin des yeux, déjà loin du cœur… En brandissant son passeport russe généreusement alloué par Vladimir Poutine, en plastronnant en costume traditionnel local depuis la Mordovie, confetti de République de sinistre réputation en raison de ses camps de prisonniers, Gérard Depardieu a, semble-t-il, écorné sa cote d’amour avec les Français.
Les sondeurs ont interrogé 1151 personnes de 18 ans et plus les 8 et 9 janvier, soit juste après le week-end fou où le monolithe du cinéma français s’est jeté dans les bras de son « ami » Poutine et a clamé son amour pour la Russie, « une grande démocratie ». Le retour de bâton de l’opinion publique ne s’est pas fait attendre : 63% des sondés, soit plus de 6 Français sur 10, estiment que Depardieu a eu tort de prendre la nationalité russe. Et ils sont 57% à avoir une « mauvaise » ou « très mauvaise » image de l’acteur depuis cet épisode granguignolesque au bord de la Volga.
Plus compréhensifs sur l’aspect fiscal
Par comparaison, 43% des personnes interrogées avaient approuvé sa volonté de déménager en Belgique au moment de l’affaire de la maison de Néchin, pour échapper au fameux taux d’imposition à 75% pour les très riches contribuables.
Autrement dit, l’exil fiscal en Belgique de notre star emblématique était compréhensible de la part des Français, son départ vers la Russie l’est beaucoup moins. Politiquement, les sympathisants de gauche sont les plus sévères : 83% ont une mauvaise image de lui, alors qu’à droite, 34% seulement désapprouvent son image. Mais 50% des sympathisants de droite considèrent qu’il a eu raison de prendre la nationalité russe.
C’est chez les jeunes que Gérard Depardieu déçoit le plus : 76% des 18-24 ans estiment qu’il a eu tort de prendre un passeport russe, alors qu’ils ne sont que 56% parmi les plus de 65 ans.
Cette baisse de sa popularité aura-t-elle des conséquences fâcheuses sur la carrière de l’immense comédien? C’est l’objet d’un autre volet de l’étude. A la question « seriez-vous dissuadé d’aller voir un film du fait de la présence de Gérard Depardieu? », un tiers des sondés (32%) répondent oui. Mais ils sont une majorité (56%) pour qui cela n’a aucune incidence.
Globalement, 85% des personnes interrogées considèrent que les médias en ont trop fait sur « l’affaire Depardieu ». Même si le feuilleton perpétuel auquel nous astreint le truculent exilé fiscal a boosté les ventes des journaux et le trafic des sites Internet… Et ce n’est sans doute pas terminé. Hier, un responsable du PC russe lui a proposé d’adhérer au Parti communiste de la Fédération de Russie. Et, interrogé mercredi par un journaliste d’un quotidien de São Paulo, Gérard Depardieu déclarait : « Je suis un citoyen du monde et si le Brésil désire un jour me donner un passeport, j’accepterais bien sûr. »
Le Parisien
DIVERS
Les demi-vérités de Lance Armstrong
Le Monde.fr avec AFPLance Armstrong prévoit bien de faire des aveux de dopage lors de son entretien télévisé avec l'animatrice Oprah Winfrey, qui sera enregistré lundi à Austin, mais il ne devrait pas entrer dans les détails de son système, indiquait vendredi USA Today sur son site internet.
Selon USA Today, qui utilise une source anonyme, l'ancien cycliste américain va concéder pour la première fois, lors de cette émission qui sera diffusée jeudi à la télévision et sur internet, qu'il s'est dopé durant sa carrière, ce qu'il a jusqu'ici toujours fermement nié sans pour autant décrire les méthodes auxquelles il a eu recours ou les personnes qui ont pu l'aider.Le Texan de 41 ans est acculé depuis qu'il a été déchu de ses sept titres au Tour de France et radié à vie, cet automne, après la publication d'un dossier de l'Agence américaine antidopage (Usada) qui l'a accusé d'avoir contribué à la mise en place du "programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport" dans les années 2000 au sein de l'équipe l'US Postal.
Depuis les sanctions de la justice sportive, Armstrong a perdu la plupart de ses sponsors et a dû couper les ponts avec Livestrong, la Fondation de lutte contre le cancer qu'il avait créée en 1997 après avoir vaincu la maladie.
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