Le Conseil de sécurité des Nations unies va se réunir lundi 14 janvier sur le Mali à la demande de la France, a annoncé Brieuc Pont, le porte-parole de la mission française auprès des Nations unies.
C'est une démarche de la France pour informer le Conseil et procéder à des échanges de vues entre membres du Conseil et avec le secrétariat général de l'ONU", a-t-il précisé.
D'après le diplomate, cette réunion fait suite à une lettre de vendredi soir dans laquelle la France informait le Conseil de son intervention au Mali effectuée à la demande de Bamako, et indiquait qu'elle continuerait à tenir le conseil informé.
Pour justifier cette intervention, Paris met en avant l'article 51 de la charte de l'ONU qui mentionne "le droit de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée". La France a toutefois demandé vendredi soir dans une lettre au Conseil de sécurité qu'on "accélère la mise en oeuvre de la résolution 2085" qui autorise notamment le déploiement de la Force internationale de soutien au Mali (Misma), approuvée le 20 décembre par le Conseil. Ce déploiement était prévu par étapes.
Raids aériens dans le nord
Sur le terrain, l'armée française, "en guerre contre le terrorisme", a bombardé pour la première fois dimanche des positions islamistes dans le nord du pays, à Gao et Kidal, au cœur des territoires jihadistes.
"Bloquer les terroristes, c'est fait. Ce qui a commencé à être fait aujourd'hui, c'est s'occuper des bases arrière des terroristes" dans le nord, a déclaré dimanche le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Interrogé sur la durée de l'intervention française en première ligne, le ministre a estimé que "c'est une question de semaines".
Quatre avions de combat Rafale ont notamment détruit des camps d'entraînement et des dépôts logistiques près de Gao (environ 1.200 km au nord de Bamako), selon le ministère français de la Défense. "La France est en guerre contre le terrorisme, où qu'il se trouve, pour préserver sa sécurité, et celui du Mali, pays ami", avait déclaré dans la matinée de dimanche le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.
"Il y a eu une dizaine de frappes, dans Gao et près de Gao", selon un habitant sur place.
Toutes les bases des islamistes ont été détruites."
"Les Français ont fait du bon travail. Presque tous les islamistes ont fui Gao. Ceux qui sont encore là sont cachés dans les maisons et attendent la tombée de la nuit pour fuir", a par ailleurs assuré un élu de la ville.
Les avions français ont aussi frappé à Aghabo, à 50 km de Kidal, dans l'extrême nord-est du pays, selon une source de sécurité régionale. Aghabo est une base importante du groupe islamiste Ansar Dine (Défenseurs de l'islam). Un camp de combattants jihadistes a également été visé à Léré, près de la Mauritanie, et des cibles ont été atteintes près de Douentza (800 km au nord de Bamako).
A Tombouctou, où les jihadistes ont mené ces derniers mois lapidations et amputations, un enseignant a fait état d'un "début de panique" parmi les familles des islamistes partis au combat, assurant que "beaucoup essayent de partir dans le désert".
Il y a des raids en permanence. Il y en a en ce moment, il y en a eu cette nuit, il y en aura demain", a assuré dimanche Jean-Yves Le Drian.
Gao, Kidal, et la ville historique de Tombouctou sont les trois principales villes du nord malien, en majorité désertique.
Sous la coupe des islamistes depuis près de neuf mois, elles sont devenues des points névralgiques pour les groupes armés opérant dans ces zones : Ansar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Déploiement d'une force africaine
Présentés comme des "soudards à bord de Toyota avec quelques armes", les islamistes sont en réalité "bien entraînés" et dotés "d'un matériel moderne, sophistiqué, beaucoup plus robuste et efficace que ce qu'on pouvait imaginer", déclare-t-on cependant dimanche dans l'entourage présidentiel français.
Alors que la France a estimé que son intervention avait permis de donner un "coup d'arrêt" aux islamistes qui venaient de s'emparer de Konna et menaçaient de progresser vers le Sud, l'armée française a franchi un cap dans son engagement en frappant au coeur des territoires jihadistes. L'intervention française doit permettre aux forces maliennes de "reprendre leur marche en avant pour l'intégrité" du territoire, a assuré Jean-Yves Le Drian.
La perspective d'une avancée des troupes maliennes vers le nord, région traditionnelle des Touaregs, est d'ores et déjà dénoncée par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg malienne). Partisan de l'autodétermination, le MNLA avait lancé en janvier 2012 une offensive dans le nord avant d'en être évincé peu après par Aqmi, le Mujao et Ansar Dine.
Les discussions entre gouvernement malien, MNLA et Ansar Dine, qui devaient avoir lieu à Ouagadougou le 21 janvier, "ne sont plus d'actualité", a indiqué par ailleurs dimanche une source proche de la présidence burkinabaise. A Bamako, l'influent capitaine Amadou Sanogo, chef des putschistes de mars 2012, jusqu'ici réticent à toute intervention étrangère, a estimé samedi que la France avait joué "un rôle capital" aux côtés de l'armée malienne.
Acteur clé et plutôt hostile à une intervention militaire étrangère, l'Algérie a "autorisé sans limite le survol de son territoire" par les avions français en route vers le Mali, selon Laurent Fabius, qui s'est aussi prévalu du soutien du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. "Ce que nous avons à l'esprit, c'est que si les troupes africaines doivent remonter au nord, il faudra que les Algériens ferment leurs frontières", a précisé le ministre français. Le Premier ministre malien Diango Cissoko est d'ailleurs arrivé dimanche à Alger pour une visite de deux jours.
Les préparatifs s'accélèrent pour le déploiement d'une force ouest-africaine chargée, avec l'aval de l'ONU, de déloger les groupes liés à Al-Qaïda. Les premiers éléments de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) se mettent en place, sous la direction d'un général nigérian, Shehu Abdulkadir, déjà arrivé au Mali selon Lagos, qui fournira "environ 600 hommes". Le Niger, le Burkina Faso, le Togo, et le Sénégal ont également annoncé l'envoi chacun d'environ 500 hommes au Mali. Le Bénin va envoyer 300 soldats
Mali : la France a envoyé des Rafale contre les bases arrières des islamistes
L'intervention militaire de la France lancée vendredi pour stopper l'avancée des rebelles vers Bamako est entrée ce dimanche dans une nouvelle phase avec le bombardement des "bases arrières des terroristes" comme l'a expliqué dimanche soir Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères.
"Bloquer les terroristes : c'est fait. Ce qui a commencé d'être fait aujourd'hui, c'est s'occuper des bases arrières des terroristes" dans le nord du pays, a affirmé Laurent Fabius dans les médias.
"Conformément à la mission confiée à nos forces armées par le président de la République, l'aviation de chasse française a visé et détruit ce dimanche plusieurs cibles" dans le nord du Mali "à proximité de Gao", a précisé dans un communiqué le ministre de la Défense : "Des camps d'entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques constituant les bases arrière des groupes terroristes" ont notamment été détruits.
"Les Français ont fait du bon travail. Presque tous les islamistes ont fui Gao. Ceux qui sont encore là sont cachés dans les maisons et attendent la tombée de la nuit pour fuir", a affirmé un élu de Gao.
Pour appuyer le dispositif français, quatre Rafale ont été envoyés de France. Ils ont frappé près de Gao, de Tombouctou et de Kidal. Sur cette dernière position, à 1.500 km de Bamako, se trouverait une importante base islamiste. Kidal est aussi la première ville conquise par les rebelles touareg et les groupes islamistes en mars 2012
Venezuela : Hugo Chavez "lutte pour sa vie"
Le Monde.fr avec AFP
Selon Adan Chavez, l'aîné des frères du président et le plus engagé en politique, les informations sur la santé du président Chavez "font partie de la sale guerre livrée par une opposition nécrophile" et par les médias "qui se chargent de diffuser de fausses rumeurs afin de propager le chaos et l'angoisse". | AFP/YAMIL LAGE
La santé du président vénézuélien Hugo Chavez, hospitalisé depuis plus d'un mois à Cuba, a évolué d'une manière "favorable" au cours des derniers jours, a assuré, dimanche 14 janvier, le ministre vénézuélien de la Communication, Ernesto Villegas. Peu de temps auparavant, l'ex-vice-président du pays Elias Jaua avait révélé que le président Chavez "luttait pour sa vie" et que "la situation en général (était) complexe et délicate".
Ces déclarations alarmistes tranchaient sur les informations plus rassurantes données un peu plus tôt, dimanche, par Adan Chavez, le frère aîné du président, assurant que Hugo Chavez n'était pas dans le coma contrairement à des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux. Le président vénézuélien "continue à bien réagir au traitement et il progresse chaque jour dans sa récupération", avait affirmé son frère.
D'après le communiqué lu par le ministre de la Communication lors d'une émission retransmise par toutes les chaînes de radio-télévision du pays, "l'infection respiratoire est contrôlée même si l'état du président requiert des moyens spécifiques".
Hugo Chavez, 58 ans, au pouvoir depuis 14 ans et réélu en octobre 2012, n'a pu, en raison de son état de santé, se rendre à Caracas pour prêter serment devant l'Assemblée nationale à la date prévue par la Constitution, le 10 janvier. M. Chavez, n'a pas été vu ni entendu publiquement depuis la quatrième intervention chirurgicale qu'il a subie le 11 décembre à La Havane pour traiter son cancer.
Les autorités de Caracas, qui ne divulguent qu'au compte-gouttes les informations sur la santé du président, avaient auparavant indiqué que M. Chavez était dans un état stationnaire après avoir été victime d'une "grave infection pulmonaire" après son opération. La nature et la localisation exactes du cancer dont il souffre sont toujours tenues secrètes
Tunisie: le pays fête les deux ans de sa révolution dans un climat de tensions
Zine El-Abidine Ben Ali et sa femme Leila le 21 mars 2006 à Tunis (Photo AFP)
Libération
La Tunisie célèbre lundi les deux ans de la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali, marquant le début du Printemps arabe, mais l'euphorie du 14 janvier 2011 a laissé place aux tensions sociales et politiques, une menace jihadiste accrue et à une impasse sur la Constitution.
Le président Moncef Marzouki donnera le coup d'envoi des cérémonies du 14 janvier vers 07H00 GMT en hissant le drapeau de son pays place de la Kasbah à Tunis, non loin du siège du gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda.
Peu après, les partenaires sociaux signeront un "pacte social" à l'Assemblée nationale constituante (ANC)alors que le pays voit depuis l'été se multiplier les conflits sociaux dégénérant en violences face au chômage et la misère, causes majeurs de la révolution.
Dernier exemple en date, l'armée a été déployée dimanche à Ben Guerdane (sud) après une semaine d'affrontements entre manifestants et policiers.
A Tunis l'ambiance était plus festive: des concerts et des expositions de rue ont animé tout le week-end l'avenue Habib Bourguiba, haut lieu du soulèvement de l'hiver 2010-2011.
Détracteurs et partisans du pouvoir, islamistes et laïcs, ont prévu de défiler lundi sur cette artère, alors que des heurts les opposent régulièrement.
"Les modernistes, les laïques, les religieux (...) vont donc se retrouver côte à côte le temps d'une commémoration", relève dimanche le journal Le Quotidien.
"Dans quelques heures ont saura si les Tunisiens dans leur diversité plurielle pourront cohabiter (...) c'est un véritable test de la pratique démocratique qui aura lieu demain au coeur de la capitale", poursuit-il.
Le ministère de l'Intérieur a indiqué avoir pris "toutes les précautions et mesures nécessaires" et a appelé toutes les parties à ne pas "nuire à la sécurité et à l'ordre".
Selon un responsable sécuritaire interrogé par l'AFP, les forces de l'ordre craignent aussi des actions d'un groupuscule islamiste armé, alors que la mouvance jihadiste a mené plusieurs attaques, certaines sanglantes, depuis la révolution.
Enfin, une séance extraordinaire de l'ANC est prévue lundi en fin de matinée. Celle-ci est très critiquée en raison de son incapacité, 15 mois après son élection, à achever la rédaction de la Constitution.
Les Cubains peuvent voyager à l'étranger depuis minuit
Les Cubains ont désormais le droit de voyager à l'étranger depuis ce lundi 00H00 (05H00 GMT) en vertu d'une réforme de la loi migratoire mise en place par le président Raul Castro.
AFP - Les Cubains ont désormais le droit de voyager à l'étranger depuis ce lundi 00H00 (05H00 GMT) en vertu d'une réforme de la loi migratoire mise en place par le président Raul Castro.
Cette réforme, très attendue par la population, autorise tout Cubain de plus de 18 ans à se rendre à l'étranger s'il est muni d'un passeport en règle.
"A partir du 14 janvier, toutes les personnes de plus de 18 ans seront en mesure de voyager" hors de l'île, avait déclaré à la télévision cubaine le colonel Lamberto Fraga, un des responsables ses services d'immigration.
Les mineurs peuvent également sortir du pays à condition de disposer d'autorisations notariées de leurs parents ou tuteurs.
La loi devrait bénéficier particulièrement aux quelque deux millions de Cubains qui vivent à l'étranger - dont 80% aux Etats-Unis, essentiellement en Floride - ainsi qu'aux sportifs et professionnels qui ont fait défection lors de leur tournées ou missions à l'étranger.
Depuis les années 60, les Cubains désirant quitter l'île devaient solliciter une "carte blanche" et présenter une lettre d'invitation de l'étranger, où ils ne pouvaient rester plus de 11 mois, sous peine de voir leurs biens confisqués et être considérés comme des expatriés définitifs, généralement sans possibilité de retour
Mariage homo : le gouvernement reste "totalement déterminé"
Le projet vise à "protéger toutes les familles", a assuré Najat Vallaud-Belkacem, au lendemain de la manifestation des opposants.
Evoquant un des slogans de la manifestation, "un papa une maman un enfant", Najat Vallaud-Belkacem a commenté : "Comme si c'était le seul modèle de famille existant possible..." (WITT/SIPA)
Comme on demandait à la ministre des Droits des femmes, sur Europe 1, lundi 14 janvier, s'il y aurait des concessions aux anti-mariage gayau lendemain de leur manifestation massive lui, elle a assuré : "Le gouvernement est totalement déterminé à réaliser cette réforme, ce progrès historique qui n'est pas la victoire d'un camp contre un autre mais un progrès pour toute la société."
Interrogée sur l'ampleur des cortèges de la veille, Najat Vallaud-Belkacem a répondu :
C'est une manifestation dont nous prenons acte, moi je suis très respectueuse à égard du droit de manifester, fondamental dans notre pays et en même temps, je suis très respectueuse du droit du Parlement et cette réforme, c'est devant le Parlement qu'elle se discutera et pas dans la rue."
"Contrevérités" et "instrumentalisation"
S'il y a "des inquiétudes, des interrogations à lever parmi une partie des manifestants nous les lèverons", a promis la ministre. Mais le gouvernement entend aussi faire pièce à certaines "contrevérités", comme supprimer les termes "père" et "mère" du code civil "dont il n'a jamais été question". Mais "à côté des interrogations parfois légitimes, il y a aussi de l'instrumentalisation politique au sein de cette manifestation", a-t-elle accusé, "avec notamment une droite qui a décidé de se mobiliser autour de ce sujet-là pour se renforcer, renouer avec ses troupes".
La porte-parole du gouvernement a objecté aux autorités religieuses :
Ce que nous cherchons à réformer nous c'est le droit commun, pas la spiritualité."
Le projet vise à "protéger toutes les familles", à favoriser "une égalité réelle c'est une question de valeurs". Evoquant un des slogans de la manifestation, "un papa une maman un enfant", elle a commenté : "Comme si c'était le seul modèle de famille existant possible..."
Dimanche, l'Elysée avait parlé de manifestation "consistante" exprimant "une sensibilité qui doit être respectée", mais qui "ne modifie pas pour autant la volonté du gouvernement d'avoir un débat au Parlement pour permettre le vote de la loi".
ECONOMIE
Volkswagen bat son record de ventes, mais reste prudent qui pour 2013
Le groupe allemand a vendu 9,07 millions d'unités en 2012, un chiffre en hausse de 11,2%. Sa croissance dans les pays émergents lui permet de compenser la faiblesse des marchés européens. Il table sur une croissance des ventes en 2013, laquelle pourrait toutefois être limitée.
Reuters
Reuters
Volkswagen est bel et bien insatiable... Le constructeur allemand a annoncé hier avoir atteint un nouveau record de ventes de voitures en 2012, à 9,07 millions d'unités, soit une hausse de 11,2% sur un an. Il y a tout juste dix ans, en 2002, le groupe était encore à un niveau de 5 millions d'unités... « Le groupe s'est développé de manière extrêmement satisfaisante dans des conditions difficiles » a sobrement commenté Martin Winterkorn, président du Directoire de Volkswagen venu lui-même au salon de l'automobile à Detroit avec l'ensemble de son état major pour marquer l'événement. De fait, le groupe est dans les clous par rapport à son objectif, qui est de devenir numéro 1 mondial du secteur d'ici 2018. Pour l'heure, Volkswagen doit déjà dépasser General Motors -qui va bientôt publier ses chiffres de ventes pour 2012-, et devra mettre les bouchées doubles pour rattraper Toyota. Le Japonais devrait écouler cette année quelques 9,7 millions de véhicules, en hausse de 22%.
Dans cette course, Volkswagen peut s'appuyer sur des atouts maîtres, une nouvelle fois mis en valeur dans les résultats commerciaux 2012. D'une part la pleine santé et la complémentarité de ses marques, qui lui permettent en outre de mutualiser largement ses coûts. Qu'il s'agisse de Volkswagen (+12,7%, à 5,74 millions d'unités), d'Audi (+11,7% à 1,45 millions), de Skoda (+6,8%, à 939.200 unités), de Porsche (dont les ventes ne sont intégrées que depuis le 1er août au groupe), de Bentley et Lamborghini, toutes affichent une solide croissance. Reste toutefois le problème Seat, qui, durement touché par la crise des Pays du Sud de l'Europe, voit ses ventes baisser de 8,3%, à 321.000 unités.
Autre pilier commercial, la croissance hors d'Europe. Là encore, les chiffres sont impressionnants. Le groupe parvient à dégager une croissance de 23,3% en Asie-Pacifique, de 8,2% en Amérique du Sud, et 38,8% en Russie, et 34,2% aux Etats-Unis, où il revient en force , après avoir quasiement disparu du marché dans les années 1990. Ces débouchés sont indispensables, pour compenser la faiblesse des ventes en Europe, même si le constructeur y résiste mieux que beaucoup de ses concurrents, avec des ventes quasi-stables. Sur 2012, l'Europe ne pèse plus que 40% des ventes de Volkswagen. A contrario, la Chine en représente déjà 31%, avec des volumes en progression de 24,5%...
Ces bonnes performances ne mettent pourtant pas le constructeur à l'abri de mauvaises surprises. « Les incertitudes actuelles vont s'intensifier en 2013. Les marchés deviennent difficiles, la compétition se fait encore plus dure » note Christian Klingler, directeur des ventes du groupe. Le constructeur prévoit toutefois de la croissance de ses ventes, mais se refuse à communiquer un chiffre. « Je suis d'un optimisme prudent » sourit Martin Winterkorn. De son côté, IHS Automotive, cité par Bloomberg, s'attend à une croissance limitée à 0,7%, soit 9,15 millions de véhicules livrés. Ce serait un vrai coup d'arrêt...
Cette nuit en Asie : de la fiabilité des statistiques chinoises
La hausse de 14,1% sur un an des exportations au mois de décembre a surpris tous les observateurs Plusieurs économistes pointent des distorsions dans ce chiffre.
AFP
AFP
Nouvelles interrogations sur la fiabilité des statistiques chinoises
Les chiffres publiés par Pékin n'ont jamais eu la réputation d'être particulièrement crédibles parmi les économistes. Actuellement, plusieurs voix s'élèvent pour questionner la solidité de ceux publiés récemment. En particulier, la hausse de 14,1% sur un an des exportations au mois de décembre, annoncée jeudi dernier, a surpris tous les observateurs, dont les plus optimistes envisageaient un bond de seulement 9%. Plusieurs économistes pointent des distorsions, des exportations anticipées en fin d'année pour gonfler les statistiques annuelles, et même des interférences politiques pour augmenter artificiellement les chiffres. Wang Tao, chez UBS, constate notamment que les statistiques de commerce extérieur vis-à-vis de Taiwan et de la Corée du Sud ne sont pas en ligne avec les données publiées par ces mêmes pays. Déjà, en octobre dernier, à la suite de la publication d'une croissance du PIB de 7,4% au troisième trimestre, les économistes de Standard Chartered avaient jugé ce chiffre « trop beau pour être vrai », en le comparant à la baisse de la demande d'électricité en Chine et à l'évolution décevante de la production industrielle. La semaine dernière, ce sont les économistes d'ANZ qui ont émis les doutes les plus sérieux, en se fondant sur une méthode statistique. Ceux-ci ont constaté que les récentes données chinoises concernant le PIB, la production industrielle, la formation brute de capital fixe et l'inflation ne se conformaient pas à la « Loi de Benford », qui établit que certaines valeurs ou « motifs » doivent se manifester dans toute série statistique générée naturellement. D'après un câble diplomatique révélé par Wikileaks, Li Keqiang, l'homme qui doit devenir Premier ministre d'ici mars, aurait lui-même avoué en 2007 ne pas se fier aux chiffres du PIB, pour leur préférer la production d'électricité, le trafic de fret ferroviaire et l'activité de crédit.
Pékin tente des mesures d'urgence face à une pollution historique
Les autorités de la capitale chinoise ont interdit aux véhicules officiels de prendre la route, de même qu'elles ont fortement incité les entreprises industrielles de la région de Pékin à réduire leur activité, afin de lutter contre le pic de pollution historique dont souffrent actuellement tous les pékinois. Le groupe sud-coréen Hyundai a annoncé la fermeture pour un jour de son usine située dans la région. Dans les écoles, les activités de plein air sont interdites. Et la ville a conseillé à ses habitants de ne sortir à l'extérieur qu'en cas de nécessité. La densité de microparticules dans l'air a atteint, ce weekend, un niveau jamais vu, l'indice de référence -celui de l'ambassade des Etats-Unis-atteignant le chiffre de 728. Sachant que les particules les plus fines, baptisées PM2,5 et considérées comme les plus nocives, touchaient même la valeur 993. A Pékin, on avait pris l'habitude de croire que l'indice ne pouvait pas dépasser la valeur 500, déjà associée à l'idée d'un air irrespirable. Ce chiffre est donc pulvérisé. A titre de comparaison, l'Organisation mondiale de la santé préconise de ne pas dépasser... 25. Samedi, la pollution de l'air était physiquement perceptible : sensation d'étouffement, odeur âcre, visibilité réduite à une cinquantaine de mètres. Aujourd'hui, les buildings situés à quelques centaines de mètres sont de nouveau visibles. Mais le site internet sur lequel la ville de Pékin publie désormais son propre indice a fermé, saturé par une demande excessive.
Toutes les études prouvent qu'une exposition prolongée aux microparticules augmente les risques de maladies cardiovasculaires et pulmonaires, en particulier de cancer du poumon. Les hôpitaux sont actuellement envahis de patients se plaignant de problèmes respiratoires ou cardiaques. D'après un médecin cité par l'agence Bloomberg, le nombre de personnes se présentant aux urgences pour des attaques cardiaques aurait doublé depuis vendredi, date à laquelle le niveau de pollution est réellement devenu exceptionnel. Les causes de ce pic de pollution, qui concerne également toutes les provinces environnantes, sont principalement la combustion du charbon (pour le chauffage et la production d'électricité), la production industrielle et le trafic routier. Des facteurs relativement constants en cette période de froid dans le nord de la Chine, mais aux conséquences décuplées par l'absence de vent. A la Bourse de Shanghai, les sociétés proposant à la vente des purificateurs d'air ont connu un début de journée radieux. Selon des vendeurs dans les magasins de la capitale, le rythme des ventes aurait été multiplié par trois ces derniers jours.
Panasonic ferme son usine de télés plasma à Shanghaï
Accélérant la restructuration de ses activités les plus en difficulté pour tenter de réduire ses pertes colossales, Panasonic vient d'indiquer qu'il allait fermer son usine de Shanghaï qui était dédiée à la production de téléviseurs à écrans plasma. Les employés de la structure organisée en co-entreprise avec un partenaire chinois devraient, selon l'agence Dow Jones, être licenciés. Si le groupe semble prendre en considération le difficile développement d'un marché grand-public du plasma face aux écrans LCD qui domine le secteur des télés, il assure qu'il continuera de fabriquer dans l'une de ses usines chinoises, mais également au Japon, des écrans utilisant cette technologie de pointe. Des écrans plasma de grande taille à usage professionnel sont notamment toujours proposés. Sur l'année fiscale 2010-2011, Panasonic avait écoulé 7,5 millions de téléviseurs plasma mais ses ventes ont depuis fortement reculé pour n'atteindre probablement que 2,5 millions d'unités sur l'exercice fiscal qui s'achèvera en mars prochain. Comme ses grands concurrents asiatiques, le groupe travaille désormais au développement d'écrans à diodes électroluminescentes organiques (OLED), réputés pour la grande qualité de leurs images et leur faible consommation d'énergie. Une étude NPD DisplaySearch, diffusée ce week-end, assure que le marché mondial des écrans de téléviseurs OLED devrait être multiplié par 200 au cours des cinq prochaines années. Les ventes globales des téléviseurs à écran OLED devraient ainsi atteindre les 26,96 millions d'unités d'ici à 2018, par rapport aux 130.000 unités prévues pour 2013.
Les ventes décevantes de l'iPhone5 pèsent sur les groupes japonais
Le « Nikkei » indique, ce matin, que les groupes d'électronique nippons qui fournissent plusieurs composants clés de l'iPhone 5 ont du commencer à réduire leurs productions de pièces pour tenir compte des performances de vente plus faibles que prévues du smartphone d'Apple. Japan Display et Sharp ont ainsi réduit la fabrication des écrans LCD destinés à l'appareil mis en en vente en septembre dernier. Le sud-coréen LG, un autre fournisseur du groupe californien, aurait aussi revu à la baisse ses cadences de production d'écrans LCD. L'impact des mauvaises performances de l'iPhone5 se ferait déjà ressentir dans plusieurs usines nippones. A Nomi, dans la préfecture d'Ishikawa, une usine de Japan Display, dans laquelle Apple aurait énormément investi, anticiperait, pour les prochains mois, une réduction de production d'au moins 70% par rapport aux pics de fabrication d'écrans d'iPhone5 constatés sur le dernier trimestre de 2012.
Le Golden Globe de la meilleure actrice dramatique, plus conforme aux attentes, a été attribué à Jessica Chastain pour son rôle remarquable d'agent de la CIA traquant Oussama Ben Laden dans "Zero Dark Thirty".
"Argo" a terrassé le favori "Lincoln" aux Golden Globes, ne laissant au film de Steven Spielberg que le trophée de l'acteur dramatique pour Daniel Day-Lewis, alors que la comédie musicale "Les Misérables" s'arroge trois récompenses et que les Français font chou blanc. Du haut de ses 40 ans, l'Américain Ben Affleck a mis K.O. Steven Spielberg, l'un des hommes les plus puissants d'Hollywood, en remportant à la suprise générale le Golden Globe du meilleur réalisateur et celui du meilleur film dramatique. Produit par George Clooney, "Argo" raconte la rocambolesque et véridique histoire de l'exfiltration de diplomates américains pendant la révolution iranienne de 1979. Ben Affleck, barbe soignée, a rendu hommage à Tony Mendez, personnage central de son film, qu'il interprète lui-même. "C'est un héros américain. Il représente les services de renseignement qui font des sacrifices tous les jours pour les Américains. Nos troupes à l'étranger. Je veux les remercier du fond du coeur". "Lincoln" qui concourt également dans 12 catégories aux Oscars, semblait pourtant marcher sur du velours. Seul rescapé du naufrage, le Britannique Daniel Day-Lewis s'est emparé comme prévu du Golden Globe du meilleur acteur dramatique -- deuxième de sa carrière -- pour son incarnation saisissante du 16e président des Etats-Unis luttant pur l'abolition de l'esclavage. "Etes-vous sûrs qu'il y a de la place pour un autre ex-président sur cette scène?" a-t-il ironisé. De fait, un peu plus tôt dans la soirée, l'ancien président Bill Clinton s'était fait l'avocat du film. Lincoln "nous rappelle que le progrès durable est forgé dans un chaudron fait à la fois de principes et de compromis", a déclaré M. Clinton, saluant "la détermination d'acier et le sens du compromis que Lincoln a parfaitement réussi à combiner pour préserver notre pays et mettre fin à l'esclavage". Autre bénéficiaire des malheurs de "Lincoln", "Django Unchained", de Quentin Tarantino, reparti avec deux trophées: second rôle masculin pour l'Autrichien Christoph Waltz et scénario pour Tarantino, premier surpris. "Je ne m'y attendais pas, c'est une sacrée surprise, et j'adore être surpris!", a-t-il déclaré. Marion Cotillard n'a pas résisté à Jessica Chastain Le Golden Globe de la meilleure actrice dramatique, plus conforme aux attentes, a été attribué à Jessica Chastain pour son rôle remarquable d'agent de la CIA traquant Oussama Ben Laden dans "Zero Dark Thirty". L'actrice, dans une ravissante robe bleu clair qui contrastait avec sa longue chevelure rousse, a rendu un vibrant hommage à la réalisatrice Kathryn Bigelow. "Quand vous faites un film qui permet à votre personnage (féminin) de désobéir à toutes les conventions d'Hollywood, vous faites plus pour les femmes au cinéma que vous ne voulez bien le croire", a-t-elle lancée, très émue. Moins de suprises, également , du côté des comédies et comédies musicales. Le succès de Broadway "Les Misérables", porté à l'écran par le Britannique Tom Hooper, est reparti avec trois récompenses: meilleur film, acteur (l'Australien Hugh Jackman) et second rôle féminin pour la Fantine d'Anne Hathaway. Quant au trophée de la meilleure actrice de comédie, il est allé à Jennifer Lawrence, meilleure actrice de comédie pour "Happiness Therapy", très fière d'avoir "battu Meryl (Streep)". Un an après le triomphe de "The Artist", la France n'a pas réitéré l'exploit et tous les Français sont repartis bredouille. Marion Cotillard n'a pas résisté à Jessica Chastain, le compositeur Alexandre Desplat -- pourtant nommé pour "Argo" -- a perdu face à la musique de "L'odyssée de Pi" et les films "Intouchables" et "De rouille et d'os" se sont inclinés devant "Amour" pour le "globe" du film étranger. Le réalisateur autrichien, dont le film est également candidat à cinq Oscars, a reçu son trophée des mains d'Arnold Schwarzenegger. "Jamais je n'aurais pensé recevoir un prix hollywoodien des mains d'un autre Autrichien", a-t-il ironisé en référence aux origines de "Schwarzie". La soirée a également été marquée par Jodie Foster, qui a profité de son trophée, remis pour l'ensemble de sa carrière, pour aborder publiquement son homosexualité, tout en réclamant immédiatement le respect de la vie privée bénissant l'époque où l'intimité était respectée. "Un jour, les gens regarderont en arrière et se rendront compte à quel point c'était beau", a-t-elle dit. La soirée, qui se tient autour d'un dîner à Beverly Hills, avait débuté par un traditionnel feu d'artifice de blagues des présentatrices de la soirée, les comédiennes de télévision Tina Fey et Amy Poehler, adorées aux Etats-Unis. Les Golden Globes sont organisés par l'Association de la presse étrangère à Hollywood (HFPA). La représentativité de sa centaine de membres est souvent raillée à Hollywood, mais l'événement reste prisé des stars.
L'arrivée d'un camion avec des groupes électrogènes, samedi devant le 90, rue Jaurès à Levallois-Perret.
Une coupure de courant survenue samedi matin à Levallois-Perret a privé d'électricité plus de 70.000 foyers. Commerces et habitants ont été contraints de vivre au ralenti.
Les plus malchanceux n'ont récupéré l'électricité chez eux que dimanche en fin de journée. Pendant près de 48 heures, les Hauts-de-Seine, et plus particulièrement les villes de Levallois-Perret et de Neuilly-sur-Seine, ont fait l'objet d'une coupure d'électricité géante, touchant plus de 70.000 foyers au plus fort de la panne. En cause, un incendie survenu samedi matin à 7 h 50 dans un poste de transformation ERDF basé à Levallois-Perret. Plus de cinquante pompiers ont été dépêchés sur place et ont mis près de quatre heures pour maîtriser le feu. Les villes de Courbevoie, Puteaux et Clichy ont elles aussi été touchées mais de manière très provisoire. «Ce type d'accident est tout à fait rare et exceptionnel et est sans doute lié à un court-circuit. Nous verrons ce que dira l'enquête», a tenu à préciser la direction d'ERDF qui s'est empressée d'affréter en 24 heures pas moins de 70 groupes électrogènes à Levallois-Perret et Neuilly-sur- Seine.
Mais pour certains tout de même, la nuit de samedi à dimanche a été froide puisqu'à 5 heures du matin, 800 foyers n'avaient toujours pas d'électricité. Cyrille et Clémence, eux, ont eu chaud. Ce jeune couple vivant en plein centre de Levallois-Perret a récupéré l'électricité samedi vers 18 heures. Une ambiance de «fin du monde». Voilà ce qu'ils ont ressenti en découvrant le matin même leur quartier privé de courant.
«En observant l'immeuble d'en face je me suis vite rendu compte qu'on n'était pas les seuls», relate Cyrille. Et lorsqu'il sort de chez lui vers 10 h 30, c'est une scène pour le moins atypique qui s'offre à lui: «Tout le monde était sur le pas de sa porte se demandant ce qu'il se passait. Certaines personnes étaient affolées et les boulangeries ont vite été dévalisées!» Dépôts de pain, boucheries ou encore primeurs fonctionnant à la lampe de poche, portes d'immeubles laissées entrouvertes faute de digicodes en état de fonctionnement, habitants s'interpellant de balcon en balcon… la vie s'est peu à peu atrophiée dans les deux villes.
Et pour certains commerces, ce premier jour des soldes a été un véritable désastre. Le centre commercial So Ouest a par exemple été contraint de fermer ses portes jusqu'à 16 heures. Mais Unibail-Rodamco, le groupe propriétaire, préfère relativiser: «Toute l'équipe a été mobilisée dimanche pour tenter de pallier cette fermeture et nous avons très bien travaillé sur le court temps d'ouverture samedi.» Reste que le parking est, lui, resté fermé, faute d'électricité. Sur ce point, Patrick Balkany, maire UMP de Levallois-Perret, est déterminé à «recueillir toutes les demandes de commerçants qui réclament une indemnisation à ERDF». D'après le député maire, cette histoire est tout simplement «invraisemblable». «Il est inadmissible qu'un poste alimentant des milliers de personnes en électricité soit laissé sans surveillance ni humaine ni matérielle!» Patrick Balkany ne cache donc pas son désir de demander avec Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly, l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire en vue d'apporter davantage de surveillance autour de ces postes de transformation ERDF.
95.000 foyers déjà touchés à Paris en décembre
Environ 95.000 foyers dans plusieurs arrondissements de Paris (Ier, IIe, IIIe, IVe, IXe, Xe, XVIIIe et XIXe) ont été privés d'électricité le 11 décembre en fin d'après-midi et ce pendant une vingtaine de minutes. En cause, un incident matériel qui a «entraîné la coupure de l'alimentation électrique de la ligne à très haute tension 225.000 volts du réseau de transport d'électricité, reliant les postes de Romainville (93), Crimée (XIXe arrondis-sement), Magenta (Xe arrondissement de Paris) et Halles (Ier arrondis-sement)», d'après Réseau de transport d'électricité (RTE). Après intervention des équipes d'ERDF et de RTE, l'électricité a été totalement rétablie au nord-est de Paris.
La direction de la région Ile-de-France chez RTE a précisé qu'il s'agissait de «pannes très très rares du fait de l'architecture de réseau particulière à Paris qui permet de limiter la durée de la coupure». Le 18 avril 2011, dans le sud parisien, 8000 foyers dans quatre arrondissements avaient également été touchés par une panne d'électricité
SOCIAL
Accord sur l’emploi : ce qui va changer pour la formation professionnelle
Sans avoir fait l’objet de débats retentissants comme d’autres sujets, la formation professionnelle apparaît comme la pièce maîtresse de la flexi-sécurité à la française consacrée par l’accord du 11 janvier 2013. Voici les principales dispositions.
• Compte personnel de formation :Mesure emblématique, la création dans les six mois à venir d’un compte personnel de formation « intégralement transférable » va nécessiter un réaménagement des dispositifs de formation créés antérieurement par les partenaires sociaux : le DIF, le DIF portable, mais également le CIF(lire aussi Compte personnel de formation, mode d'emploi).
●CIF-CDD assoupli pour les salariés de moins de 30 ans : Pour bénéficier du CIF-CDD, ces salariés doivent avoir travaillé, en CDD, 4 mois (consécutifs ou non) au cours des 28 derniers mois. Les autres bénéficiaires de CDD doivent justifier des deux conditions cumulatives actuelles : 24 mois, consécutifs ou non, en qualité de salarié, quelle qu'ait été la nature des contrats successifs, au cours des 5 dernières années ; dont 4 mois, consécutifs ou non, en CDD, au cours des 12 derniers mois (article R6322-20 du Code du travail).
●Accès privilégié au CIF en cas de refus par l’employeur d’une « période de mobilité » : L’accord national interprofessionnel (ANI )du 11 janvier 2013 instaure une « période de mobilité volontaire sécurisée » pour les salariés justifiant d’une ancienneté minimale de 2 ans dans une entreprise de plus de 300 salariés qui souhaitent découvrir un emploi dans une autre entreprise. Durant cette période de découverte, le contrat de travail est suspendu. En cas deux refus successifs par l’employeur de la demande de mobilité du salarié, celui-ci bénéficie d’un accès privilégié au CIF.
●Prime de 1 000 € pour les bénéficiaires du CSP expérimental en formation : Pour inciter les bénéficiaire potentiels du CSP (contrat de sécurisation professionnelle) expérimental –demandeurs d'emploi en fin de CDD, de mission d'intérim ou de contrat de chantier situés sur certains bassins d’emploi – à accepter ce dispositif, une prime de 1 000 €, financée par l’Unédic, sera versée au 7ème mois d’accompagnement pour ceux d’entre eux engagés dans une formation certifiante ou qualifiante et dont les droits à l’assurance chômage s’éteignent avant la fin de la formation engagée.
●Mise en œuvre plus souple de la POE (préparation opérationnelle à l’emploi) : Les Opca ayant connaissance d’offres d’emploi de leurs adhérents et ayant signé une convention sur la POE avec Pôle emploi pourront proposer cette formule, en coordination avec les entreprise intéressées, à des demandeurs d’emploi sélectionnés par Pôle emploi.
●Articulation de la négociation sur la GPEC et du plan de formation : L’ANI ne va pas jusqu’à instaurer une négociation spécifique sur le plan de formation. En revanche, il « dope » la négociation sur la GPEC d’une « mise en perspective des parcours professionnels » via la formation. Cette négociation doit inclure les grandes orientations du plan de formation. De plus, la consultation annuelle du comité d’entreprise sur les orientations de la formation dans l’entreprise sera l’occasion de s’assurer de leur cohérence avec le dispositif de GPEC mis en place.
●Mobilité interne et formation : La nouvelle négociation triennale sur la mobilité interne (changements de poste ou de lieux de travail au sein de la même entreprise) doit comporter des mesures d’accompagnement en termes de formation et d’aides à la mobilité géographique notamment. Si le salarié refuse cette mobilité et qu’il est licencié pour motif personnel, il pourra bénéficier de mesures de reclassement telles qu’un bilan de compétences ou un abondement de son compte personnel de formation.
●Encouragement à se former en cas de recours à l’activité partielle : Le niveau d’indemnisation des salariés ayant choisi de se former en cas de recours au dispositif d’activité partielle par l’entreprise sera plus incitatif que celui des autres salariés (une négociation sur l’activité partielle doit s’ouvrir dans les 2 semaines suivant la signature de l’ANI du 11 janvier). Pendant les heures d’activité partielle, les salariés pourront réaliser toute action de formation, notamment au titre du plan de formation.
●Alignement de la durée maximale du congé de reclassement sur celle du CSP : Les signataires proposent que la durée maximale de congé de reclassement proposé aux salariés dont le licenciement économique est envisagé soit porté de 9 à 12 mois pour être harmonisé avec celle des CSP. Le congé de reclassement ouvre droit aux prestations d’une cellule d’accompagnement (formations, validation des acquis de l’expérience…).
●Ordre des licenciements et compétences : L’ANI du 11 janvier prévoit une disposition qui pourrait dissuader les salariés de se former et de se qualifier… : en cas de licenciement économique, un employeur est fondé pour fixer l’ordre des licenciements, à privilégier la compétence professionnelle !
Valérie Grasset-Morel
Négociation emploi : les droits et devoirs du nouveau pacte social
La négociation emploi aura finalement abouti à un accord modifiant de manière importante les relations entre salariés et employeurs. Les deux y ont gagné des nouveaux droits mais le texte, signé par les organisations patronales et trois organisations de salariés, leur impose aussi certains devoirs. Le moins important n'étant pas celui d'instaurer un dialogue social à tous les niveaux dans l'entreprise.
C’est un peu un accord à l’Allemande que viennent de signer les syndicats et les organisations patronales. Un accord qui accorde à chacun des droits et des devoirs. Les salariés y ont gagné une place dans les vrais organes de décision de l’entreprise et les dirigeants le droit de modifier temps de travail et salaires pour passer les coups durs. Les salariés ont renforcé leurs droits à la formation et à la protection sociale quand les patrons ont réussi à un peu mieux sécuriser les mesures sociales qu’ils sont amenés à prendre parfois. Les contrats à temps partiel, les contrats courts sont encore plus encadrés mais les entreprises bénéficieront d'allègement de charges pour embaucher des salariés de moins de 26 ans.
Bref, cet accord semble équilibré mais les droits des uns donnent des obligations aux autres. Les représentants de salariés par exemple auront le devoir de comprendre la situation dans laquelle se trouve une entreprise. Le devoir de ne pas s’opposer de manière stérile à des mesures nécessaires à sa survie. Le devoir de ne plus être dans une attitude de demande à l’égard de leurs dirigeants mais aussi d’offres. Dans le sens où eux aussi peuvent proposer des solutions de sortie de crise ou de réduction des coûts pertinentes puisqu’ils auront les données en main pour juger de la santé de leur organisation.
Pour les patrons, le plus dur est devant eux. Ils devront accepter de partager des informations stratégiques avec les représentants salariés. Ils devront écouter ce qu’ils proposent et étudier sérieusement leurs solutions pour peut-être les mettre en œuvre. Il est évidemment trop tôt pour dire si toutes les promesses de ce texte auront un effet au quotidien dans la vie des entreprises ou si elles amélioreront durablement la compétitivité des usines françaises. Mais ce qui est sûr, c’est que cet accord est un grand pas en avant. Il peut vraiment changer la manière de travailler en France, en imposant un dialogue permanent entre dirigeants et salariés sur les "vrais" sujets de préoccupation. C’est pourquoi les capitaines d’industrie doivent se saisir sans arrière-pensée de ce nouveau pacte social pour ne pas rater leur rendez-vous avec l’histoire. Thibaut De Jaegher
Les magasins Virgin vont déposer le bilan
Le Monde.fr avec AFP
Des employés du Virgin Megastore des Champs-Elysées manifestent contre les suppressions d'emplois, le 29 décembre. | AP/Thibault Camus
La chaîne de magasins de produits culturels et multimédia Virgin Megastore, qui emploie 1 000 salariés en France, va déposer le bilan, après des années de difficultés financières dans un secteur bouleversé par la concurrence sur Internet et le numérique.
La direction de Virgin a convoqué lundi 7 janvier un comité d'entreprise extraordinaire "dont l'objet va porter sur le projet de déclaration de cessation de paiements de l'entreprise", a annoncé une porte-parole de cette société, contrôlée depuis 2008 par Butler Capital Partners.
Quinze ans après l'installation de l'emblématique Megastore des Champs-Elysées, présenté comme "le plus grand magasin de musique du monde", Virgin n'est plus en mesure de payer ses créanciers. La procédure de cessation de paiements engagée peut éventuellement déboucher sur une procédure de redressement, ou sur une liquidation judiciaire, c'est-à-dire la disparition de l'entreprise.
FERMETURE DE MAGASINS
Elle fait suite à des années de difficultés pour la chaîne de magasins, issue de l'empire Virgin du milliardaire britannique Richard Branson mais cédée en 2001 à Lagardère, qui en détient toujours aujourd'hui 20 %, contre 74 % contrôlés par Butler Capital.
Le groupe a déjà enchaîné les fermetures de magasins et les effectifs ont fondu de 200 salariés ces deux dernières années. Une nouvelle direction, nommée mi-2012, se donnait encore deux ans "pour restructurer la chaîne en réduisant la surface des points de vente".
Mais fin décembre, Virgin a franchi une étape symbolique en entreprenant de résilier le bail des Champs-Elysées à Paris, qui génère 20 % du chiffre d'affaires de l'entreprise. Des sources syndicales indiquaient que Virgin souffrait notamment des loyers commerciaux très importants en centre-ville.
LES SYNDICATS APPELLENT À LA MOBILISATION
Les syndicats de Virgin ont appelé vendredi à "un grand élan de tous les salariés", désignant l'actionnaire majoritaire Butler comme "le principal responsable de la situation". L'intersyndicale (CFTC, CFE-CGC, CGT, FO et SUD) annonce un rassemblement le 9 janvier devant le magasin des Champs-Elysées.
Les syndicats ont "de fortes présomptions", car "quand une entreprise dit que ça va mal et ne présente pas de PSE [plan de sauvegarde de l'emploi], ça veut dire qu'ils veulent nous enfumer", a déclaré Jean Damien (SUD). "Vu l'état des comptes, on s'y attendait à moitié", a renchéri Loïc Delacourt, élu CFE-CGC au comité d'entreprise, relevant que la situation de l'entreprise était notamment liée à la conjoncture économique, qui nuit à l'achat de produits culturels, mais également à un manque de moyens alloués par les actionnaires à une "stratégie offensive pour trouver de nouveaux marchés".
Sur France Inter, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, y a vu la démonstration "que tous les secteurs sont confrontés à un moment donné à des difficultés économiques". Mais il a aussi pointé le fait que "Virgin n'a pas fait les virages qu'il fallait à un moment donné en terme de stratégie économique". "Qu'il s'agisse du magasin des Champs-Elysées, de celui des Grands Boulevards, de celui de Saint-Lazare ou de celui de Barbès [...], une fermeture serait une catastrophe sociale pour l'emploi parisien, alors que le chômage atteint des sommets", a dénoncé de son coté Ian Brossat, président du groupe PCF-PG au conseil de Paris, dans un communiqué. Trois cents emplois sont menacés à Paris, selon l'élu communiste. "Ces mutations ne sauraient masquer les propres responsabilités de [l'actionnaire principal de Virgin] Butler Capital Partners [...] dans la situation que rencontre actuellement l'entreprise", a jugé M. Brossat.
"UN NOUVEAU MODÈLE EST EN TRAIN DE NAÎTRE" "C'est tout à fait terrible comme nouvelle", a réagi quant à elle la présidente du Medef, Laurence Parisot, sur BFM. "La crise que nous traversons n'est pas seulement une crise économique [...] c'est bien un nouveau modèle qui est en train de naître et beaucoup de secteurs sont effectivement touchés", a-t-elle ajouté.
En effet, Virgin, qui a tenté de se diversifier dans les contenus numériques avec un site de téléchargement de musique, vidéos et livres, n'est pas la seule victime de l'effondrement des marchés "physiques" du disque et du DVD, et de la concurrence des grands acteurs du Web, comme Amazon ou Apple.
Sa grande concurrente, la Fnac, est également dans la tourmente. L'entreprise, qui emploie 11 000 salariés en France, cumule les pertes et a annoncé début 2012 un plan d'économies de 80 millions d'euros et 500 suppressions de poste dans le monde dont 310 en France. Propriétaire de la Fnac, PPR cherche à la vendre depuis trois ans, mais faute d'acheteur, il s'est résolu à annoncer une mise en Bourse pour 2013.
Sur un créneau voisin, celui de la distribution de produits high-tech, Surcouf a été mis en liquidation judiciaire à l'automne. Et au Royaume-Uni, patrie de M. Branson, l'enseigne Virgin Megastore a été cédée fin 2007, avant de mettre définitivement la clé sous la porte un an plus tard. Aux Etats-Unis, l'ancien numéro deux de la librairie, Borders, a disparu en 2011
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