POLITIQUE
Algérie : des dizaines d'otages au coeur du Sahel en réaction à la guerre au Mali
Depuis mercredi matin, une quarantaine de ressortissants étrangers et environ 150 Algériens sont retenus par un groupe islamiste armé disant venir du Mali sur un site gazier exploité par BP, l'entreprise nationale Sonatrach et la compagnie norvégienne Statoil à Tigantourine,à 40 km d'In Aménas en plein désert, non loin de la frontière lybienne.
Depuis mercredi matin, une quarantaine de ressortissants étrangers et environ 150 Algériens sont retenus sur un site gazier algérien par un groupe islamiste armé disant venir du Mali. Ce site est exploité par BP, l'entreprise nationale Sonatrach et la compagnie norvégienne Statoil à Tigantourine, à 40 km d'In Aménas en plein désert, non loin de la frontière lybienne.
Un Français parmi les otages ? Le Quai d'Orsay ne le confirme pas, mais au moins un Français figurerait parmi les personnes retenues à In Amenas, selon divers médias. France 24 affirme avoir parlé au téléphone avec un otage français. La chaîne n'a diffusé qu'un court extrait de la conversation, sans savoir s'il parlait sous la contrainte. Il a expliqué qu'ils étaient détenus dans un immeuble piégé sur le site d'In Amenas et qu'ils portaient sur eux des ceintures d'explosifs pour dissuader une éventuelle intervention des forces de sécurité.
Le patron d'une entreprise française «très inquiet». Régis Arnoux est président de CIS Catering. Avec sa filiale Cieptal, il assure l'hébergement et la restauration des employés du site. Contacté mercredi après-midi par Leparisien.fr, il affirme «formellement» qu'aucun de ses salariés français n'est retenu, contrairement à ce qu'on lui avait laissé entendre le matin. Il se dit néanmoins «très inquiet. On ne sait pas du tout comment cela va se terminer.» Ses quelque 150 salariés algériens sont aussi détenus mais, contrairement aux occidentaux, ils ne sont pas ligotés et «sont laissés en liberté sur la base», assure-t-il à l'AFP.
Une réponse à l'opération au Mali. Le nom du chef du groupe de ravisseurs est connu. Il s'agit de Mokhtar Belmoktar, un des chefs historiques d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), récemment destitué, à la tête désormais du groupe de la brigade nommée «Ceux qui signent par le sang». Selon un communiqué publié par l'agence Nouakchott d'information (ANI), le groupe jihadiste s'en prend tout à la fois à l'Algérie, à la France et au régime syrien de Bachar Al-Assad. Il met clairement en garde le gouvernement algérien contre son implication dans le conflit au Mali. «Nous avons choisi l’Algérie pour exécuter cette opération pour que Bouteflika (NDLR : le président algérien) sache que nous n’accepterons en aucun cas l’atteinte à l’honneur du peuple algérien. Nous n’accepterons également pas sa conspiration avec les Français pour frapper les musulmans dans le Mali.»
La revendication est claire : le groupe demande l'arrêt immédiat de l'opération militaire au Mali pour libérer les otages. Il réclame par ailleurs la libération de 100 terroristes détenus en Algérie. Le ministre algérien de l'Intérieur Dahou Ould Kablia a affirmé que les autorités «ne répondront pas aux revendications des terroristes et refusent toute négociation».
VIDEO. La déclaration du ministre de l'Intérieur algérien
LeParisien.fr
In Amenas : "600 employés algériens libérés", incertitude sur le nombre de victimes
Le Monde.fr avec AFP et ReutersPlus d'une centaine d'otages, algériens et étrangers, étaient détenus par un groupe islamiste armé, jeudi 17 janvier, sur le site gazier d'In Amenas, dans le centre-est de l'Algérie, près de la frontière libyenne. Le site est exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l'algérien Sonatrach. La brigade Al-Mouthalimin, qui a revendiqué l'attaque, exige la fin de "la croisade" de l'armée française au Mali.
L'attaque des islamistes a débuté la veille à l'aube. Cité par deux sites d'informations mauritaniens, un porte-parole des ravisseurs a assuré que 41 étrangers "dont 7 Américains, des Français, des Britanniques et des Japonais" avaient été pris en otages. Au moins 150 employés algériens étaient également retenus, selon leur employeur, CIS Catering.17 h 07 : Selon la radio américaine CBS, un drone américain a survolé pour la première fois In Aminas, en mission d'observation.
.@CBSNews Correspondent David Martin: a US drone has arrived over the Algerian gas plant giving the US its first look at what is happening.
17 h 03 : Thomas Wieder suit l'Elysée pour Le Monde :
Question posée à son entourage sur l'impact de la guerre sur l'agenda de François Hollande : depuis le début, il reste dormir à l'Elysée
16 h 53 : L'assaut est terminé depuis une demie-heure, selon le correspondant du quotidien algérien El Watan sur place, joint par Le Monde.fr.
16 h 50 : L'armée algérienne a bombardé une colonne de ravisseurs qui tentaient de s'enfuir avec des otages, selon Radio France international. Il s'agissait de leur quatrième tentative de fuite. "La seule chose dont nous sommes sûrs, c'est que les Algériens ont rompu les négociations avec les ravisseurs, a expliqué à l'antenne la correspondante en Algérie de RFI, Leila Beratto. En début d'après-midi, "c'était la quatrième tentative de fuite des preneurs d'otages. Ils tentaient d'emmener avec eux cinq otages mais ont été repoussés. L'Algérie était d'accord pour négocier avec les ravisseurs à condition que ceux-ci ne touchent pas aux otages, qu'ils les laissent dans la base. Ils pouvaient à cette condition quitter le pays. Mais comme ils ne l'ont pas respectée, les négociations ont été rompues".
16 h 37 : un otage irlandais libéré. Un porte-parole du ministère des affaires étrangères irlandais affirme à l'agence Reuters qu'un citoyen irlandais a été libéré et est en bonne santé : "Il a pu contacter sa famille. Nous comprenons qu'il va bien et qu'il est en sécurité. Il n'est plus retenu en otage."
16 h 18 : selon l'agence d'Etat algérienne APS, 600 employés algériens ont été libérés à In Amenas. L'agence cite des sources locales et dit ne pas connaître les conditions de cette libération.
15 h 46 : un Français et trois autres otages étrangers ont été libérés dans une opération de l'armée algérienne, selon l'agence de presse d'Etat APS, qui cite des sources locales. Les étrangers sont un Kenyan et deux Britanniques.
15 h 35 : les gouvernements français et britannique ont confirmé qu'une "opération" algérienne était "en cours", une formulation extrèmement vague.
15 h 20 : déluge de bilans invérifiables. Des bilans contradictoires et invérifiables circulent sur l'assaut en cours de l'armée algérienne : l'agence mauritanienne ANI, Reuters et Al-Jazira évoquent entre 35 et 6 morts parmi les otages, entre 35 et 8 morts parmi les djihadistes. L'agence Reuters, citant une source algérienne dans un village proche, affirme par ailleurs que 180 otages algériens et 25 étrangers se seraient enfuis.
14 h 57 : le Guardian publie une carte interactive de la prise d'otages.
14 h 25 : assaut de l'armée algérienne. Selon plusieurs sources contactées par Le Monde, le site où sont retenus les otages a été bombardé jeudi par voie aérienne. Selon les islamistes cités par l'agence de presse mauritanienne ANI, l'attaque aurait fait plusieurs victimes.
14 heures : 25 des étrangers retenus en otages sont parvenus à s'enfuir, a-t-on appris de source proche des services de sécurité algériens. Parmi eux figurent deux Japonais, a-t-on précisé.
13 h 50 : Des citoyens roumains parmi les otages. Un ou plusieurs citoyens roumains figurent parmi les otages retenus en Algérie, a indiqué jeudi le ministère des affaires étrangères roumain. "Selon les informations fournies par les autorités algériennes et par les missions diplomatiques accréditées à Alger, un nombre non précisé de citoyens de plusieurs pays dont la Roumanie sont pris en otage par les auteurs d'une attaque armée", a déclaré à la presse le secrétaire général du ministère, Robert Cazanciuc.
13 h 30 : Selon Associated Press, qui cite une source gouvernementale algérienne, une vingtaine d'otages seraient parvenus à s'échapper du site gazier jeudi où ils étaient retenus, et parmi eux se trouveraient des Américains.
MORE: At least 20 hostages, including some Americans, held in Sahara plant escape, Algerian official says: apne.ws/USsvL7 -JM
13 h 25 : François Hollande confirme la présence de Français sur le site d'In Amenas, sans donner plus de précisions. "Il y a des ressortissants français sur le site, il y en avait, il y en a", a-t-il déclaré.
13 h 20 : "Minutieusement préparée". La prise d'otages algériens et occidentaux, dont des Britanniques, a été préparée minutieusement et de longue date, a estimé jeudi le gouvernement de Londres. Le Royaume-Uni estime que la meilleure stratégie est de continuer à travailler par l'intermédiaire des autorités algériennes plutôt que d'agir unilatéralement, a précisé le porte-parole du premier ministre, David Cameron.
13 h 10 : "Passage sécurisé vers la Libye". Les ravisseurs exigent que les autorités algériennes leur laissent un passage sécurisé vers la Libye, selon CNN.
13 h 05 : "La situation est confuse." La France est en contact avec l'Algérie pour que "l'issue la meilleure" puisse être trouvée dans la prise d'otages en cours, a déclaré François Hollande. Le chef de l'Etat a refusé de confirmer si des ressortissants français étaient au nombre des personnes retenues par un groupe islamiste sur le site. "La situation y est confuse et je suis en contact avec les autorités algériennes pour que l'issue la meilleure puisse être trouvée", a-t-il dit lors d'une conférence de presse commune avec le premier ministre portugais, Pedro Coelho, à Paris.
12 h 50 : Selon la correspondante du Monde au Maghreb, Isabelle Mandraud, le site est tellement vaste que les preneurs d'otages ne le maîtrisent pas totalement. La stratégie de l'armée algérienne pourrait être de profiter de cet état de fait afin de mener des incursions en différents points du site, avançant ainsi progressivement vers les lieux de détention des otages. Des snipers sont d'ores et déjà positionnés autour du site. L'Etat algérien devrait rester ferme sur le fait de mener les opérations seul, précise Mme Mandraud, tout en veillant à éviter tout carnage, sous les pressions occidentales.
12 h 40 : "Une force de frappe intacte". Dans un éditorial, le quotidien national algérien El Watan estime que "le lien est vite établi avec le conflit qui se déroule à notre frontière sud", et que, en ciblant l'un des "symboles de la souveraineté nationale", l'un des objectifs des ravisseurs est de "montrer que leur force de frappe est intacte en dépit de [...] l'intervention militaire française" au Mali.
12 h 15 : "C'est confus." Selon le quotidien économique Tout sur l'Algérie (TSA), les autorités algériennes gèrent seules la situation. Des sources diplomatiques occidentales à Alger précisent qu'elles ne fournissent que très peu d'informations sur la prise d'otages en cours. "C'est confus", expliquent ces sources à TSA.
12 h 05 : Quinze étrangers, dont un couple de Français, seraient parvenus à s'échapper. "Quinze étrangers dont un couple de Français ont échappé à leurs ravisseurs", a rapporté jeudi la chaîne privée algérienne Ennahar. Le patron de la chaîne, Anis Rahmani, a indiqué à l'AFP qu'elle citait une "source officielle". De source gouvernementale algérienne, on a cependant indiqué à l'AFP qu'il était impossible dans l'état actuel des choses de pouvoir confirmer une telle information. L'ambassade de France s'est refusée également à confirmer.
11 h 56 : "Il y a parmi nous de nombreux blessés graves." Les correspondants de la Tribune de Genève sont parvenus à joindre un otage français par téléphone, bien que la France ne confirme toujours pas la présence de ressortissants parmi les otages. "Il y a parmi nous de nombreux blessés graves. Certains otages ont des explosifs à la ceinture", raconte l'homme, âgé de 52 ans. Selon le quotidien Sud-Ouest, cet homme originaire d'Anglet (Pyrénées-Atlantiques), est responsable logistique et approvisionnements du groupe français CIS Catering, qui assure l'hôtellerie et la restauration sur le site. Il assure qu'ils sont "bien traités".
11 h 40 : Alger a la "confiance totale" de Paris. Les autorités françaises ont "une confiance totale" en la capacité des autorités algériennes à résoudre la prise d'otages en cours, a déclaré jeudi le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian.
11 h 23 : "Un avertissement à l'Algérie." "Cette attaque n'est pas seulement un avertissement aux pays Occidentaux mais aussi à l'Algérie qui a ouvert son espace aérien à l'aviation militaire française", a commenté Chafik Mesbah, ex-officier de l'armée algérienne, dans une interview au quotidien Echorouk jeudi. "C'est un coup dur pour l'Algérie. L'objectif pourrait être celui d'entraîner l'Algérie dans la guerre engagée par la France au Mali", écrit le quotidien francophone Liberté.
11 h 15 : Ansar Eddine condamne cette attaque. Interrogé par le site d'information TSA Algérie, le groupe islamiste Ansar Dine affirme que "la France doit assumer la responsabilité de ce qui s'est passé et de tout ce qui va se passer à l'avenir". "Ansar Dine n'a jamais pris d'otages ou fait des actions pareilles. On n'était pas au courant de cette opération", précise son porte-parole. "Ansar Eddine condamne avec la plus grande énergie cette attaque."
11 h 10 : L'assaut aurait été lancé. Selon le correspondant de la Tribune de Genève, l'armée algérienne aurait lancé l'assaut contre le groupe djihadiste de Mokhtar Belmokhtar qui détient des otages sur le site gazier BP-Statoil-Sonatrach.
11 h 08 : Trente travailleurs algériens parviennent à s'échapper. Trente travailleurs algériens sont parvenus à s'échapper jeudi du site gazier, où ils étaient retenus en otage depuis mercredi par un groupe terroriste armé, rapporte l'agence nationale Algérie Presse Service (APS) qui cite la wilaya (préfecture) d'Illizi. L'agence ne donne aucun détail sur les circonstances de leur fuite.
17 Jan 13
@LeilaBeratto ils se sont echappes pas liberer par les ravisseurs?
@Softayas "Attentat de Tiguentourine : 30 travailleurs algériens parviennent à s'échapper " dit l'APS, dont la source est la région d'Illizi
11 heures : "Aucun lien entre Mali et Algérie." L'ancien ministre de la défense UMP Gérard Longuet a jugé jeudi sur LCI qu'il n'y avait pas de lien entre la prise d'otages en Algérie et l'offensive lancée par la France au Mali. "Cette prise d'otages demande une préparation. Très clairement, il a fallu plusieurs semaines pour acheminer des moyens, des hommes", il a fallu "des repérages". "On ne peut pas imaginer qu'en moins d'une semaine, une telle prise d'otages ait pu être conçue par une filiale d'Al-Qaida ou AQMI".
10 h 50 : Statoil renforce la sécurité de ses sites. Le groupe pétrolier norvégien, dont 12 employés sont "concernés" par la prise d'otages en Algérie, a augmenté la sécurité autour de certains de ses sites, a annoncé jeudi son directeur général Helge Lund. Statoil avait dix-sept salariés sur ou près du complexe au moment de l'assaut. Sur ce total, cinq sont aujourd'hui en sécurité mais les douze autres, neuf Norvégiens et trois Algériens, sont "concernés" ou "affectés" par la prise d'otages, indique Statoil et les autorités norvégiennes, sans donner plus d'explications sur leur situation.
10 h 08 : "Otages d'une autre catégorie" Le PDG du groupe français CIS Catering, dont 150 employés algériens sont retenus avec 41 otages étrangers sur le site gazier, a indiqué que la "situation était stable" jeudi sur la base attaquée la veille. Régis Arnoux, interrogé sur Europe 1, a confirmé que ses employés algériens retenus "sont libres d'évoluer sur la base sans avoir l'autorisation d'en sortir". Interrogé, il a admis qu'ils étaient bien otages. "Ce sont des otages mais d'une autre catégorie", a dit M. Arnoux selon lequel ce statut particulier était à interpréter en raison de "leur nationalité algérienne".
Le PDG de la société assurant des services d'hôtellerie et de restauration et qui emploie 4 500 personnes réparties sur une centaine de sites pétroliers et gaziers en Algérie, a assuré que "dans cette équipe, il n'y a que des Algériens" et pas de Franco-Algérien.
9 h 50 : "J'ai vu un otage se faire tuer". La Tribune de Genève affirme avoir eu un otage Français âgé de 52 ans au téléphone. "Il y a parmi nous de nombreux blessés graves. Certains otages ont des explosifs à la ceinture", a-il témoigné selon le site d'information suisse. "J'ai vu un otage se faire tuer. Ils ont tiré à bout portant", a indiqué un autre otage, toujours selon la Tribune de Genève.
9 h 40 : Demande de retrait des militaires algériens. Un Britannique, un Irlandais et un Japonais, présentés comme des otages en Algérie, se sont relayés jeudi sur la chaîne de télévision Al-Jazeera pour réclamer le retrait des militaires algériens qui encerclent le site gazier où ils sont détenus. Les trois hommes, qui se sont exprimés au téléphone et dont aucune image n'a été montrée, ont tour à tour insisté pour que les militaires cessent les tirs contre leur lieu de détention pour préserver leur vie et favoriser la négociation.
Les otages, dont les propos étaient traduits simultanément en arabe par la télévision satellitaire du Qatar, relayaient la demande d'un des ravisseurs, présenté sous le pseudonyme d'Abou Al-Baraa, qui était intervenu auparavant sur Al-Jazira. "Nous demandons le retrait de l'armée algérienne pour permettre de lancer des négociations" sur les otages, a dit Abou al-Baraa. Les forces de l'ordre encerclaient jeudi le site gazier.
L'"otage irlandais", selon la télévision, a affirmé que la situation se détériore.
9 heures : Incertitudes sur des otages français. Selon des informations recueillies par Europe 1 jeudi, quatre Français seraient potentiellement retenus en Algérie parmi les otages
ECONOMIE
Les Boeing 787 cloués au sol, le système des batteries examiné
Le Monde.fr avec AFP
Les Etats-Unis, le Japon, l'Inde et le Chili ont interdit jusqu'à nouvel ordre aux Boeing 787 de décoller, après une série exceptionnelle d'incidents, les investigations officielles au Japon se concentrant sur les batteries et le système dans lequel elles sont intégrées. Plus de la moitié de la flotte des 50 Boeing 787 livrés (dont 24 aux japonaises) est ainsi immobilisée sine die.
L'autorité fédérale de l'aviation (FAA) américaine a la première ordonné mercredi aux six Boeing d'United Airlines de rester au sol, une annonce qui a conduit le ministère japonais des transports à faire de même pour les 17 appareils d'All Nippon Airways (ANA) et les 7 de Japan Airlines (JAL), déjà rivés sur le tarmac depuis la veille. "Suivant la décision de la FAA, les Boeing 787 ne seront pas autorisés à décoller jusqu'à ce que la sécurité des batteries soit garantie", a déclaré le vice-ministre des transports japonais, Hiroshi Kajiyama, évoquant également d'autres pièces connexes.
Un Dreamliner d'ANA a dû atterrir d'urgence mercredi matin à Takamastu (sud du Japon) à cause d'une alarme signalant la présence de fumée et d'une odeur forte à bord en provenance de la batterie. Il s'agit du deuxième incident ce mois-ci impliquant une batterie au lithium-ion. "La batterie a changé de couleur", a expliqué ANA.
L'autre problème ressemblant, constaté la semaine passée à Boston sur un appareil de JAL, a aussi entraîné des fuites d'électrolytes inflammables, des émanations de chaleur et de la fumée, selon la FAA, laquelle n'autorisera pas les Dreamliner enregistrés aux Etats-Unis à redécoller tant que les batteries ne seront pas jugées sûres.
Au Japon, les enquêteurs dépêchés par le Bureau de l'aviation civile et la Commission de sûreté à Takamatsu se concentrent également sur l'examen de la batterie, fabriquée par la société japonaise GS Yuasa, et intégrée dans un ensemble électrique conçu par le groupe français Thales. "La batterie montre des anomalies visibles à l'œil nu, mais le système électrique est complexe et exige d'autres investigations", a-t-il déclaré.
ANA a par ailleurs précisé que la batterie en question était neuve, un remplacement ayant été effectué récemment, le 17 octobre, après un souci sur celle d'origine. "Le cycle normal de remplacement de ce type de batterie est une fois tous les deux ans", a reconnu une porte-parole d'ANA, mais la batterie initialement en place sur l'avion concerné avait été victime d'une avarie en fin d'année dernière. Tous les Boeing 787 d'ANA ont moins de deux ans, le premier ayant été livré fin 2011. "La batterie a été remplacée le 17 octobre 2012 par une neuve en raison d'un défaut qui empêchait le démarrage de l'avion à l'aéroport de Haneda", a-t-elle précisé.
"NOUS AVONS CONFIANCE DANS NOS BATTERIES LITHIUM-ION"
A la demande des autorités, la société qui fabrique la batterie lithium-ion, GS Yuasa, a dépêché jeudi matin trois ingénieurs à Takamatsu. "Nous avons confiance dans nos batteries lithium-ion, mais nous voulons coopérer pleinement avec les enquêteurs", a indiqué une porte-parole de GS Yuasa. "A ce stade, nous ne savons pas si le problème provient de la batterie elle-même ou du système électrique dans lequel elle est intégrée", a-t-elle ajouté. Et de préciser : "GS Yuasa ne fournit pas directement les batteries à Boeing, mais les livre à Thales qui les assemble dans un ensemble de conversion électrique." Des techniciens de GS Yuasa s'étaient déjà rendus aux Etats-Unis la semaine dernière après un départ de feu dû à une batterie sur un autre Boeing 787 de Japan Airlines (JAL) qui venait d'atterrir à Boston.
Outre les deux incidents de batterie, cinq autres avaries se sont produites sur des exemplaires japonais du dernier-né de Boeing en deux semaines : deux fuites de carburant, un écoulement d'huile, un pare-brise ébréché en vol et un souci sur le système de frein. Vendredi la FAA avait annoncé le lancement d'une enquête "approfondie" sur le 787. Le Bureau américain de la sécurité des transports (NTSB) a par ailleurs annoncé mercredi l'envoi d'une enquêtrice au Japon.
Suite à la recommandation de la FAA, les autorités indiennes ont demandé à Air India de suspendre les vols de ses six Dreamliner. La compagnie chilienne LAN a de son côté annoncé qu'elle clouait au sol ses trois Boeing 787. Face à cette succession de revers, le PDG de Boeing, Jim McNerney, s'est voulu rassurant. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires dans les jours à venir pour rassurer nos clients et les voyageurs sur la sûreté du 787 et pour que ces avions reprennent leur service", a réagi M. McNerney dans un communiqué publié après la décision des autorités américaines "Nous avons confiance dans le fait que le 787 est sûr", a-t-il martelé.
© D.R.
Un Dreamliner d'ANA a dû atterrir d'urgence mercredi matin à Takamastu (sud du Japon) à cause d'une alarme signalant la présence de fumée et d'une odeur forte à bord en provenance de la batterie. Il s'agit du deuxième incident ce mois-ci impliquant une batterie au lithium-ion. "La batterie a changé de couleur", a expliqué ANA.
L'autre problème ressemblant, constaté la semaine passée à Boston sur un appareil de JAL, a aussi entraîné des fuites d'électrolytes inflammables, des émanations de chaleur et de la fumée, selon la FAA, laquelle n'autorisera pas les Dreamliner enregistrés aux Etats-Unis à redécoller tant que les batteries ne seront pas jugées sûres.
Au Japon, les enquêteurs dépêchés par le Bureau de l'aviation civile et la Commission de sûreté à Takamatsu se concentrent également sur l'examen de la batterie, fabriquée par la société japonaise GS Yuasa, et intégrée dans un ensemble électrique conçu par le groupe français Thales. "La batterie montre des anomalies visibles à l'œil nu, mais le système électrique est complexe et exige d'autres investigations", a-t-il déclaré.
ANA a par ailleurs précisé que la batterie en question était neuve, un remplacement ayant été effectué récemment, le 17 octobre, après un souci sur celle d'origine. "Le cycle normal de remplacement de ce type de batterie est une fois tous les deux ans", a reconnu une porte-parole d'ANA, mais la batterie initialement en place sur l'avion concerné avait été victime d'une avarie en fin d'année dernière. Tous les Boeing 787 d'ANA ont moins de deux ans, le premier ayant été livré fin 2011. "La batterie a été remplacée le 17 octobre 2012 par une neuve en raison d'un défaut qui empêchait le démarrage de l'avion à l'aéroport de Haneda", a-t-elle précisé.
"NOUS AVONS CONFIANCE DANS NOS BATTERIES LITHIUM-ION"
A la demande des autorités, la société qui fabrique la batterie lithium-ion, GS Yuasa, a dépêché jeudi matin trois ingénieurs à Takamatsu. "Nous avons confiance dans nos batteries lithium-ion, mais nous voulons coopérer pleinement avec les enquêteurs", a indiqué une porte-parole de GS Yuasa. "A ce stade, nous ne savons pas si le problème provient de la batterie elle-même ou du système électrique dans lequel elle est intégrée", a-t-elle ajouté. Et de préciser : "GS Yuasa ne fournit pas directement les batteries à Boeing, mais les livre à Thales qui les assemble dans un ensemble de conversion électrique." Des techniciens de GS Yuasa s'étaient déjà rendus aux Etats-Unis la semaine dernière après un départ de feu dû à une batterie sur un autre Boeing 787 de Japan Airlines (JAL) qui venait d'atterrir à Boston.
Outre les deux incidents de batterie, cinq autres avaries se sont produites sur des exemplaires japonais du dernier-né de Boeing en deux semaines : deux fuites de carburant, un écoulement d'huile, un pare-brise ébréché en vol et un souci sur le système de frein. Vendredi la FAA avait annoncé le lancement d'une enquête "approfondie" sur le 787. Le Bureau américain de la sécurité des transports (NTSB) a par ailleurs annoncé mercredi l'envoi d'une enquêtrice au Japon.
Suite à la recommandation de la FAA, les autorités indiennes ont demandé à Air India de suspendre les vols de ses six Dreamliner. La compagnie chilienne LAN a de son côté annoncé qu'elle clouait au sol ses trois Boeing 787. Face à cette succession de revers, le PDG de Boeing, Jim McNerney, s'est voulu rassurant. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires dans les jours à venir pour rassurer nos clients et les voyageurs sur la sûreté du 787 et pour que ces avions reprennent leur service", a réagi M. McNerney dans un communiqué publié après la décision des autorités américaines "Nous avons confiance dans le fait que le 787 est sûr", a-t-il martelé.
Cette nuit en Asie : Lenovo et Sharp, Alibaba, Apple, suicides...
Le géant du commerce en ligne chinois Alibaba aurait sollicité les services de Credit Suisse et de Goldman Sachs pour mener à bien son introduction en Bourse à Hong Kong...
Lenovo à la rescousse de Sharp dans les téléviseurs
AFP
L'action de Sharp progressait ce matin de 4,8% sur la place de Tokyo après la publication par Nikkei d'un article annonçant que le groupe japonais, qui fait face à de grandes difficultés financières, négociait avec le géant de l'informatique chinois Lenovo un partenariat dans le secteur des téléviseurs. Selon les termes de l'accord, qui n'est toujours pas finalisé, Sharp pourrait céder à Lenovo les parts qu'il détient dans une usine d'assemblage de téléviseurs LCD située à Nanjing. Une autre filiale chinoise du groupe nippon, en charge du développement et des ventes d'écrans, serait transformée, elle, en une coentreprise détenue à parts égales par les deux nouveaux partenaires. Selon le Nikkei, Sharp, qui continuera d'alimenter l'usine chinoise de dalles LCD produites sur ses sites nippons, espère voir les ventes de télévisions de sa marque Aquos progresser fortement en Chine grâce à une distribution par le biais des gigantesques réseaux Lenovo. Les deux partenaires pourraient ensuite essayer de se développer ensemble sur d'autres marchés émergents. Avec cette opération, le groupe chinois confirmerait lui ses ambitions dans les écrans plats.
L'introduction en Bourse d'Alibaba se précise
Le géant du commerce en ligne chinois Alibaba aurait sollicité les services de Credit Suisse et de Goldman Sachs pour mener à bien son introduction en Bourse à Hong Kong, selon des informations de l'agence Bloomberg. Mardi soir, déjà, le patron fondateur du groupe, Jack Ma, avait annoncé qu'il allait cesser de piloter au quotidien le groupe, une décision qui avait été interprétée comme annonciatrice de l'introduction en Bourse. Celle-ci avait été justifiée il y a quelques mois par la nécessité de lever des fonds afin de financer la réorientation stratégique du groupe. Alibaba s'est en effet construit en partie, à l'origine, sur la mise en relation de producteurs en Chine et d'acheteurs professionnels en Occident, une activité dont la pertinence diminue à mesure que les coûts de production chinois augmentent. L'introduction en Bourse pourrait donc déboucher sur la levée de l'équivalent de 3 à 4 milliards de dollars américains, ce qui en ferait une opération majeure à l'échelle mondiale. Après des mois d'atonie, la Bourse de Hong Kong a repris 22% depuis six mois, traduisant un regain d'optimisme qui pourrait constituer une bonne fenêtre de tir pour Alibaba.
Menacé d'être distancé en Chine, Apple opte pour le crédit à la consommation
Le groupe californien vient d'annoncer sur son site internet chinois qu'il allait désormais proposer, pour ses produits coûtant plus de 300 yuans (36 euros), des solutions de paiement s'étalant sur une période pouvant aller jusqu'à deux ans. Le but de cette opération est de reprendre pied dans un pays où, malgré son prestige, la marque à la pomme perd du terrain sur le marché des « smartphones » face à la concurrence de plus en plus rude des producteurs chinois, qui proposent des produits nettement moins chers. ZTE et Lenovo, en particulier, sont passés devant Apple, qui est désormais sixième en parts de marché, très loin derrière Samsung également. Habitué à viser la clientèle la plus fortunée, Apple a donc décidé de cibler plus efficacement les classes moyennes, qu'il avait quelque peu délaissées jusqu'à présent. Tim Cook, le numéro un du groupe, vient d'ailleurs d'effectuer sa deuxième visite en dix mois dans le pays, au cours de laquelle il a mené des négociations avec China Mobile, le géant du secteur. Il n'a pas caché qu'il voyait la Chine devenir rapidement le premier marché du groupe.
L'Europe étend des mesures commerciales contre la Chine à Taiwan et la Thaïlande
L'Union européenne a décidé d'appliquer également à Taiwan et la Thaïlande des droits de douane qu'elle pratiquait jusqu'à présent sur des mailles ouvertes de fibre de verre fabriquées en Chine et qu'elle avait déjà étendus à la Malaisie. Selon Bruxelles en effet, les producteurs chinois auraient tout simplement cherché à contrer le droit de douane allant de 48,4% à 62,9% appliqué par l'Union européenne en faisant transiter leurs productions par ces deux territoires, de même qu'ils l'avaient fait auparavant via la Malaisie. Cette taxe, mise en place en août 2011 du fait de la très rapide augmentation des parts de marché chinoises sur le marché européen, sera rétroactive concernant les importations ayant transité par Taiwan et la Thaïlande.
Le nombre de suicides au plus bas depuis quinze ans au Japon
Souvent montré du doigt en Occident pour son très fort taux de suicide, le Japon semble enregistrer ses premiers « succès » dans son combat national contre ce fléau social. Ce matin, l'Agence de la police nationale a indiqué que le nombre de suicides avait reculé de 9,4% en 2012 pour tomber à son plus bas niveau des 15 dernières années. L'an dernier 27.766 personnes ont mis fin à leurs jours dans l'archipel. Depuis 1998, ce nombre de cas était, chaque année, resté supérieur à 30.000. Le gouvernement s'est félicité de ce recul, qui témoignerait d'une meilleure prise en charge des populations et d'une promotion des structures d'écoute et de hotlines dans les régions les plus touchées par ce phénomène, mais il a noté que le taux de suicides restait encore extrêmement fort dans le pays.
Yann Rousseau (à Tokyo) et Gabriel Grésillon (à Pékin)
SOCIAL
Accord emploi : Mailly fait de la résistance
Par Julien Bonnet
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Le leader du syndicat Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a demandé à être entendu par le gouvernement l'accord sur la sécurisation de l'emploi que sa centrale a refusé de signer et entend aussi rencontrer les groupes parlementaires sur ce sujet. Une réponse à Pierre Moscovici, qui avait appelé la CGT et FO a ne "pas lutter contre l'accord".
"Le gouvernement ne pourra pas se contenter de discuter avec les seules organisations signataires de l'accord. Nous voulons aussi lui faire connaître notre analyse", a déclaré mercredi 16 janvier le numéro un du syndicat Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, lors d'un conférence de presse. Il entend ainsi mener campagne avant que l'accord - signé par le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CGE-CGC) - soit retranscrit en projet de loi. L'accord doit être présenté en mars au Conseil des ministres et en avril au ParlementSi le gouvernement tente de passer par l'article 49/3, dispositif qui permet une adoption sans passer par un vote des parlementaires, pour faire passer ce texte sans discussion, "ça s'appelle la démocratie sociale façon Bismarck!", a-t-il lancé.
Il est ensuite revenu sur les propos du ministre de l'Economie, Pierre Moscovici qui avait appelé la CGT et FO a ne "pas lutter contre l'accord", ce que le leader de FO qualifie de "drôle de conception du dialogue social".
"Nous allons faire connaître nos positions sur le contenu de cet accord à tous les groupes parlementaires" et pas seulement au PS. "Les parlementaires prendront leurs responsabilités, mais il est logique qu'avant de se prononcer ils aient connaissance de nos analyses", a-t-il ajouté.
Un accord "profondément déséquilibré"
Jean-Claude Mailly est ensuite revenu sur les principaux points d'un accord, présenté par le secrétaire général de FO comme "profondément déséquilibré" au profit du patronat et au détriment des salariés. "Je félicite le patronat qui a obtenu beaucoup de choses", a-t-il commenté.
"Qui peut garantir que tous les points de l'accord pourront être retranscrits ?" Pour le leader syndical, certains points n'obtiendront pas en effet le feu vert du Conseil d'Etat, comme l'homologation par l'administration d'un plan social avant l'ouverture de consultations avec les représentants syndicaux. "Personne ne peut garantir que ça passera comme une lettre à la Poste", a-t-il affirmé.
Il a également indiqué que son syndicat va également sensibiliser les salariés en diffusant un document argumenté, à l'image de la CGT, qui mène une campagne similaire.
Julien Bonnet
La négociation avec Renault va commencer
Par Patrick Déniel© D.R.
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Le patron de la branche métallurgie de la CFE-CGC l'affirme: il faudra que Renault offre des contreparties pour que son syndicat signe l'accord de compétitivité.
Alors que la direction de Renault et les syndicats enchaînent les réunions depuis le mois de novembre, Gabriel Artero, président de la métallurgie CFE-CGC, l'affirme : les négociations n'ont pas encore commencé.
"Jusqu'ici, nous avons écouté, entendu et noté. Mardi prochain, nous devrions parler des salaires et je crains que le groupe ne nous présente un blocage – j'allais dire "classique" - des salaires pendant deux ans. Mais nous allons également aborder les contreparties, notamment en termes de volumes pour les sites. C'est là que la négociation va commencer".
Le président de la branche métallurgie, également conseiller du Conseil économique, Social et Environnemental (CESE), veut sécuriser la production des cinq usines françaises d'assemblage du constructeur en France. "Renault nous a donné une épure autour de 630 000 véhicules produits sur l'ensemble des sites à l'horizon 2016. Selon nos modèles, il en faut plus de 800 000 pour faire tourner les sites à des niveaux d'utilisation corrects. Il faut des réaffectations de volumes. On nous laisse entendre que c'est possible, mais nous, nous voulons savoir où, quand et comment. Quid de la production de Zoé à Flins ? Que faire à Douai après le Scénic et à Maubeuge après le Kangoo ? Il faut que la direction de Renault soit en mesure de garantir des choses et de les écrire noir sur blanc".
Le syndicaliste confirme que l'accord signé par PSA à Sevelnord a servi de déclic. "La direction de Renault est venue nous voir tout de suite après, mais à Sevelnord, nous avons eu des contreparties avec des véhicules et la garantie de n'avoir aucun départ", explique Gabriel Artero qui estime que les positions des organisations syndicales sur l'accord Renault sont tranchées et que leurs signatures au bas d'un accord, y compris celle de son syndicat, sont très loin d'être acquises.
Propos recueillis par Patrick Déniel
JUSTICE ?
Etats-Unis: débat sur la loi sur le crime informatique après la mort d'Aaron Swartz
par AFP
Le suicide du cofondateur du réseau social Reddit, Aaron Swartz, alimente des critiques aux Etats-Unis contre une législation sur les crimes informatiques "draconiens" et les procureurs jugés trop zélés qui l'utilisent.
"Aaron Swartz risquait une peine de prison plus sévère que des tueurs, des trafiquants d'esclaves et des braqueurs de banque", dénonce Ian Millhiser du Center for American Progress Action Fund.
Aaron Swartz, un génie informatique qui avait participé à l'élaboration du format RSS à l'âge de 14 ans, s'est pendu dimanche à 26 ans.
Il devait répondre en avril devant la justice du vol en 2011 de millions d'articles scientifiques et littéraires à un service d'archivage en ligne accessible uniquement sur abonnement (JSTOR), téléchargés avec un ordinateur caché dans un placard du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il risquait jusqu'à 35 ans de prison et 1 million de dollars d'amende.
Une pétition en ligne demandant la récusation des procureurs en charge de l'affaire avait déjà réuni 31.000 signatures mardi, et une autre réclamant son pardon posthume 21.000 signatures.
Une pétition séparée adressée à la Maison blanche et réclamant une modification de la loi de 1986 sur les crimes informatiques en a rassemblé pour sa part 23.000.
"Intimidation"
Cette loi est "draconienne", et la changer rendrait hommage à Aaron Swartz, estime Marcia Hofman de l'Electronic Frontier Foundation.
"Le gouvernement n'aurait jamais dû s'en prendre à Aaron pour avoir accédé au réseau du MIT et téléchargé des recherches universitaires. Mais des éléments problématiques de la loi l'ont rendu possible", souligne-t-elle.
"Le langage vague, la dimension large et les peines dures se combinent pour créer une arme puissante pour des procureurs trop pressés de s'en servir contre des gens qu'ils n'aiment pas", dénonce-t-elle.
Alors que les funérailles d'Aaron Swartz se tenaient mardi à Chicago, sa famille a écrit sur un site commémoratif que sa mort n'était "pas seulement une tragédie personnelle", mais "le produit d'un système de justice criminelle truffé d'intimidation et de procureurs allant trop loin".
"Quand le gouvernement fédéral s'en est pris à lui, (...) ils ne l'ont pas traité comme une personne qui avait peut-être fait quelque chose de stupide. Il était un exemple", juge aussi Danah Boyd, une chercheuse de Microsoft qui donne également des cours à l'université de Harvard.
"Ces dernières années, nous avons vu les pirates informatiques diabolisés et qualifiés d'antidémocratiques, quand bien même beaucoup d'entre eux se considèrent comme des combattants contemporains pour la liberté", relève-t-elle.
Robin Corey, spécialiste en sciences politiques au Brooklyn College, a aussi souligné que Aaron Swartz n'était "malheureusement qu'une des victimes" du "zèle procédural" de l'Etat.
Certains experts en droit estiment toutefois que les autorités se sont contentées d'appliquer la loi. Les charges retenues contre Aaron Swartz "étaient basées sur une lecture juste de la loi" et sur "une jurisprudence établie", a estimé dans un blog Orin Kerr, un spécialiste du droit des crimes informatiques à l'université George Washington.
Cette analyse ignore toutefois "la culture du piratage du MIT, qui encourage le genre d'activité informatique rebelle dans laquelle Swartz était engagé", rétorque Ted Frank, un chercheur de l'Institute for Legal Policy de New York.
Source : AFP - Par Rob LEVER
Aaron Swartz, un génie informatique qui avait participé à l'élaboration du format RSS à l'âge de 14 ans, s'est pendu dimanche à 26 ans.
Il devait répondre en avril devant la justice du vol en 2011 de millions d'articles scientifiques et littéraires à un service d'archivage en ligne accessible uniquement sur abonnement (JSTOR), téléchargés avec un ordinateur caché dans un placard du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il risquait jusqu'à 35 ans de prison et 1 million de dollars d'amende.
Une pétition en ligne demandant la récusation des procureurs en charge de l'affaire avait déjà réuni 31.000 signatures mardi, et une autre réclamant son pardon posthume 21.000 signatures.
Une pétition séparée adressée à la Maison blanche et réclamant une modification de la loi de 1986 sur les crimes informatiques en a rassemblé pour sa part 23.000.
"Intimidation"
Cette loi est "draconienne", et la changer rendrait hommage à Aaron Swartz, estime Marcia Hofman de l'Electronic Frontier Foundation.
"Le gouvernement n'aurait jamais dû s'en prendre à Aaron pour avoir accédé au réseau du MIT et téléchargé des recherches universitaires. Mais des éléments problématiques de la loi l'ont rendu possible", souligne-t-elle.
"Le langage vague, la dimension large et les peines dures se combinent pour créer une arme puissante pour des procureurs trop pressés de s'en servir contre des gens qu'ils n'aiment pas", dénonce-t-elle.
Alors que les funérailles d'Aaron Swartz se tenaient mardi à Chicago, sa famille a écrit sur un site commémoratif que sa mort n'était "pas seulement une tragédie personnelle", mais "le produit d'un système de justice criminelle truffé d'intimidation et de procureurs allant trop loin".
"Quand le gouvernement fédéral s'en est pris à lui, (...) ils ne l'ont pas traité comme une personne qui avait peut-être fait quelque chose de stupide. Il était un exemple", juge aussi Danah Boyd, une chercheuse de Microsoft qui donne également des cours à l'université de Harvard.
"Ces dernières années, nous avons vu les pirates informatiques diabolisés et qualifiés d'antidémocratiques, quand bien même beaucoup d'entre eux se considèrent comme des combattants contemporains pour la liberté", relève-t-elle.
Robin Corey, spécialiste en sciences politiques au Brooklyn College, a aussi souligné que Aaron Swartz n'était "malheureusement qu'une des victimes" du "zèle procédural" de l'Etat.
Certains experts en droit estiment toutefois que les autorités se sont contentées d'appliquer la loi. Les charges retenues contre Aaron Swartz "étaient basées sur une lecture juste de la loi" et sur "une jurisprudence établie", a estimé dans un blog Orin Kerr, un spécialiste du droit des crimes informatiques à l'université George Washington.
Cette analyse ignore toutefois "la culture du piratage du MIT, qui encourage le genre d'activité informatique rebelle dans laquelle Swartz était engagé", rétorque Ted Frank, un chercheur de l'Institute for Legal Policy de New York.
Source : AFP - Par Rob LEVER
SOCIETE
Mariage pour tous : l'examen du projet de loi est achevé
La ministre de la Justice Christiane Taubira lors des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, le 15 janvier. (Photo Patrick Kovarik. AFP)
Les débats ont largement porté sur l'emploi des mots «père» et «mère», que l'UMP accuse le gouvernement de vouloir chasser du code civil.
Libération
La persistance et la fréquence des mots «père» et «mère» dans le code civil ont polarisé les interventions des députés qui ont achevé en commission, dans la nuit de mercredi à jeudi, l’examen du projet de loi sur le mariage pour tous. Les députés UMP ont enfourché là un de leurs principaux chevaux de bataille dans le combat qu’ils mènent contre le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe.
A lire aussi : Mariage pour tous: les députés s'échauffent en commission
«Nous sommes au cœur du texte», a lancé Hervé Mariton, un des principaux ténors de l’UMP qui accuse le gouvernement de vouloir supprimer les mots de «père» et de «mère» dans le code civil et de vouloir nier ainsi l’altérité sexuelle. Mariton a fait le compte : il y aurait, selon lui, «150 occurences» où ces deux termes disparaîtraient. Philippe Gosselin (UMP) a renchéri : «dans les formulaires de la SNCF pour les familles nombreuses, les termes de père et de mère sont déjà remplacés par ceux de parents 1 et 2. Nous voulons stopper cela !», a-t-il lancé.
«Cela fait des semaines que vous voulez faire croire aux Français que les mots de père et de mère vont disparaitre du Code civil mais ces mots demeurent dans le titre 7 du code civil relatif à la filiation et dans le chapitre 8», a rétorqué la ministre de la Justice Christiane Taubira. «Mais il serait bien misérable de notre part d’ouvrir le mariage sans en tirer les conséquences dans le code civil. Nous ne toucherons pas à ces mots quand cela ne sera pas nécessaire», a-t-elle ajouté.
Le rapporteur du texte, Erwann Binet (PS) a coupé l’herbe sous les pieds des députés UMP en faisant voter un amendement-balai modifiant l’article 4 du projet constitué d’une longue série de coordinations visant à remplacer les termes de père et de mère par parents. Il a ainsi proposé de remplacer ces dispositions par une réécriture de l’article 4 qui indique que les dispositions du code civil s’appliquent «aux parents de même sexe lorsqu’elles font référence aux père et mère», «aux aïeuls de même sexe lorsqu’elles font référence aux aïeul et aïeule» etc....
L’adoption de cet article-balai a fait tomber de très nombreux amendements et permis de raccourcir considérablement l’examen du texte. La commission des Lois avait entamé l’examen du projet mardi après-midi. Le texte sera présenté dans l’hémicycle à partir du 29 janvier.
(AFP)
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«Nous sommes au cœur du texte», a lancé Hervé Mariton, un des principaux ténors de l’UMP qui accuse le gouvernement de vouloir supprimer les mots de «père» et de «mère» dans le code civil et de vouloir nier ainsi l’altérité sexuelle. Mariton a fait le compte : il y aurait, selon lui, «150 occurences» où ces deux termes disparaîtraient. Philippe Gosselin (UMP) a renchéri : «dans les formulaires de la SNCF pour les familles nombreuses, les termes de père et de mère sont déjà remplacés par ceux de parents 1 et 2. Nous voulons stopper cela !», a-t-il lancé.
«Cela fait des semaines que vous voulez faire croire aux Français que les mots de père et de mère vont disparaitre du Code civil mais ces mots demeurent dans le titre 7 du code civil relatif à la filiation et dans le chapitre 8», a rétorqué la ministre de la Justice Christiane Taubira. «Mais il serait bien misérable de notre part d’ouvrir le mariage sans en tirer les conséquences dans le code civil. Nous ne toucherons pas à ces mots quand cela ne sera pas nécessaire», a-t-elle ajouté.
Le rapporteur du texte, Erwann Binet (PS) a coupé l’herbe sous les pieds des députés UMP en faisant voter un amendement-balai modifiant l’article 4 du projet constitué d’une longue série de coordinations visant à remplacer les termes de père et de mère par parents. Il a ainsi proposé de remplacer ces dispositions par une réécriture de l’article 4 qui indique que les dispositions du code civil s’appliquent «aux parents de même sexe lorsqu’elles font référence aux père et mère», «aux aïeuls de même sexe lorsqu’elles font référence aux aïeul et aïeule» etc....
L’adoption de cet article-balai a fait tomber de très nombreux amendements et permis de raccourcir considérablement l’examen du texte. La commission des Lois avait entamé l’examen du projet mardi après-midi. Le texte sera présenté dans l’hémicycle à partir du 29 janvier.
(AFP)
PAPETERIE
UPM s’apprête à céder la papeterie de Docelles
Par Pascale Braun (Lorraine)
Le groupe finlandais a annoncé jeudi 17 janvier son projet de cession. Les 170 salariés du site vosgien témoignent de leur incompréhension.
Convoqués jeudi matin 17 janvier à 7h45 en comité central d’entreprise extraordinaire, les représentants des salariés de l’usine UPM de Docelles (Vosges) ont appris avec stupeur l’intention de leur maison mère de vendre le site dans un délai de six mois."Alors même que la direction nous incitait depuis quatre ans à nous positionner sur les marchés de niche, elle nous annonce aujourd’hui qu’elle préfère se recentrer sur les gros volumes", explique Emmanuel Kohler, secrétaire du comité d’entreprise de l’usine de 170 personnes.
Choqués, les salariés restent néanmoins confiants en la valeur de leur site, spécialisé dans le papier pour impression numérique, les sacs en papiers destinés aux commerces d’habillement, les faibles grammages pour notices ou encore, les ramettes de papier recyclé.
L’usine avait bénéficié en 2006 d’un investissement de 26 millions d’euros et d’investissements récurrents. Fondée en 1478, la papeterie de Docelles constitue la plus ancienne et la plus petite unité d’UPM, acquise par le groupe Kymmene - devenu UPM - en 1978.
Pascale Braun
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