POLITIQUE
Israël évacue les Palestiniens installés sur un projet de colonie
Les activistes palestiniens avaient dressé un camp de tentes dans le cadre d'une stratégie "créative" de résistance non violente.
La communauté internationale considère illégales toutes les colonies israéliennes et ne reconnaît pas l'annexion en 1967 de Jérusalem-Est. (Levine - Sipa)
Des centaines de policiers israéliens ont évacué tôt dans la matinée de dimanche 13 janvier un campement de militants palestiniens installés depuis deux jours sur le site d'un projet de colonisation juive controversé en Cisjordanie occupée.
"Les forces israéliennes sont entrées dans le camp", dressé vendredi matin sur le site du projet E1, entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées, a confirmé une des organisatrices de cette manifestation, Abir Copty.
Environ 500 policiers et gardes-frontière, accompagnés de bulldozers, ont participé à l'opération qui a débuté vers 2h30, a précisé la police.
Selon Moustafa Barghouti, membre du Conseil législatif palestinien, présent sur place, "des centaines de policiers israéliens sont arrivés de toutes les directions, encerclant tous ceux qui étaient dans les tentes, et les arrêtant un par un".
"Escortés" hors du site
Le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld, a toutefois affirmé que les protestataires palestiniens avait été "escortés" hors du site mais pas mis aux arrêts. L'évacuation n'a fait aucun blessé, a dit Micky Rosenfeld.
Plus de 200 Palestiniens assiégés refusaient d'obtempérer à un ordre israélien de quitter leur campement en dépit des menaces d'expulsion.
Samedi soir, à la fin du repos hebdomadaire juif, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en pleine campagne électorale, avait ordonné aux forces de sécurité d'expulser immédiatement les Palestiniens qui sont rassemblés entre (la colonie de) Maalé Adoumim et Jérusalem".
Benjamin Netanyahu avait requis la fermeture de toutes les routes d'accès au site du campement composé d'une vingtaine de tentes et installé dans la zone ultra-sensible E1, où le gouvernement israélien a récemment relancé un important projet de colonie. La région avait été décrétée "zone militaire interdite".
Résistance non violente
Les activistes palestiniens avaient dressé ce camp de tentes, baptisé "Bab al-Chams" (La porte du soleil), dans le cadre d'une stratégie "créative" de résistance non violente aux implantations et à l'occupation israéliennes. Il se voulait une réplique palestinienne des colonies sauvages israéliennes.
Vendredi, la police israélienne avait distribué des ordres d'expulsion aux militants, déclarant le secteur "zone militaire interdite". Mais les Palestiniens ont obtenu, par l'intermédiaire de leur avocat, une injonction de la Cour suprême israélienne gelant l'ordre.
Tout au long de la journée de samedi, dans une atmosphère bon enfant, les militants tentaient de se réchauffer en buvant du thé et du café. Ils brandissaient des drapeaux palestiniens et scandaient des slogans comme "La Palestine est libre" ou "A bas l'occupation".
"Bâtir et vivre sur notre terre"
"Israël défie le droit international depuis des décennies en érigeant des colonies illégales sur des terres volées et en rasant des maisons palestiniennes. Nous avons le droit de bâtir et de vivre sur notre terre", a commenté Abdallah Abou Rahmah, responsable du comité de coordination de lutte populaire, à l'origine de l'initiative.
"Nous, les Palestiniens, sommes toujours pessimistes mais cette initiative nous donne des raisons d'être optimistes", a déclaré Omar Jhassan, 27 ans, venu de Ramallah passer la journée dans le camp. "C'est un nouveau type de résistance différent de la résistance armée ou des jets de pierres".
Le projet dans la zone E1 relierait l'implantation israélienne de Maalé Adoumim à des quartiers de colonisation juive à Jérusalem-Est et couperait en deux la Cisjordanie, compromettant la viabilité d'un Etat palestinien.
La communauté internationale considère illégales toutes les colonies israéliennes et ne reconnaît pas l'annexion en 1967 de Jérusalem-Est, où les Palestiniens veulent établir la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
Des civils victimes des combats au Mali
Le Monde.fr avec AFP
Des militaires français sont arrivés samedi à Bamako en provenance de Côte d'Ivoire et du Tchad. Samedi soir, la télévision publique ORTM a montré les images de l'arrivée des militaires français, qui ont été accueillis à l'aéroport militaire de Bamako-Sénou par plusieurs autorités militaires maliennes dont le chef d'état-major adjoint des armées, le colonel-major Adama Dembélé, et l'ambassadeur de France au Mali, Christian Rouyer. Interrogé par la télévision, le commandant du détachement français au Mali, le colonel Paul Gèze, a déclaré : "Mes souhaits, quant à la mission" assignée, "c'est de la réussir le plus rapidement possible, dans les meilleures conditions possibles, avec toujours le souci de la sécurité des personnes - que ce soit de la population malienne, de mes hommes ou de l'armée malienne".
Des affrontements, notamment à l'arme lourde, ont opposé ces derniers jours à Konna les forces gouvernementales maliennes et des djihadistes alliés à Al-Qaida, qui ont affirmé vouloir progresser du nord du pays, qu'ils occupent, vers le Sud, sous contrôle de Bamako. L'armée malienne a enregistré dans ses rangs 11 morts, une soixantaine de blessés, et un officier français a été tué lors de ces combats, selon une déclaration du président malien Dioncounda Traoré lue samedi à la télévision publique. Aucun bilan n'est communiqué pour le camp des djihadistes. Plus tôt samedi, l'armée malienne avait parlé d'une centaine d'islamistes tués, des témoins ont parlé de dizaines de corps d'islamistes vus à Konna.
Des civils sont morts lors des combats à Konna, a affirmé samedi Human Rights Watch (HRW), citant des habitants de la zone. "Des habitants de Konna m'ont rapporté que dix civils sont morts pendant les combats, y compris trois enfants qui se sont noyés en essayant de franchir le fleuve Niger en quête de sécurité", a déclaré Corinne Dufka, une responsable à HRW. "D'autres enfants, recrutés par les groupes islamistes (...), ont été blessés, et certains sont sans doute décédés au cours des combats", a ajouté Mme Dufka. Selon elle, ces enfants soldats ont été recrutés à Gao, une des régions du Nord malien contrôlées depuis fin mars-début avril 2012 par des jihadistes dont Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). "Au cours des derniers mois", les islamistes ont enrôlé "des enfants maliens et nigériens", ils "doivent immédiatement les relâcher", a dit Mme Dufka. "La reprise active des combats pose de graves risques pour les civils. (...) En outre, les menaces de représailles contre des civils français, y compris des otages, sont totalement condamnables et [de telles représailles] constitueraient des crimes de guerre", a déclaré Corinne Dufka. AQMI détient plusieurs otages français au Sahel et menace régulièrement leur vie ainsi que les intérêts français.
"Nous nous félicitons d'avoir l'assistance française à nos côtés aujourd'hui, qui a d'ailleurs bien joué un rôle, un rôle prépondérant, un rôle capital dans le soutien aérien" pour les opérations de l'armée malienne, a déclaré à la télévision publique malienne ORTM le capitaine Amadou Sanogo, chef des putschistes de mars 2012 et d'un comité militaire officiel. "Merci à tous nos partenaires qui sont à notre chevet aujourd'hui", a ajouté le capitaine Sanogo, meneur des militaires ayant renversé le 22 mars 2012 le président Amadou Toumani Touré en l'accusant d'incurie face aux groupes armés qui attaquaient depuis mi-janvier 2012 l'armée dans le Nord, dont ils ont fini par prendre le contrôle quelques jours après le putsch. Cet officier s'est dans le passé opposé à une intervention armée étrangère dans le nord du Mali pour en chasser les islamistes, estimant que l'armée malienne avait les moyens et la volonté de reconquérir seule les zones occupées. Selon l'ORTM, le capitaine Sanogo et le chef d'état-major de l'armée malienne, Ibrahim Dahirou Dembélé, "ont passé la journée de samedi à Sévaré" (environ 60 km au sud de Konna), abritant un poste de commandement opérationnel militaire et le plus important aéroport de la région.
Somalie: échec d'un commando français, le sort de l'otage incertain
MOGADISCIO — Une opération commando française a échoué samedi à libérer un otage détenu en Somalie, a priori abattu par ses geôliers islamistes selon Paris, à la suite de combats ayant fait de nombreux morts dont un soldat français.
"Tout donne à penser que (l'otage) Denis Allex a été abattu par ses geôliers", lors de cette opération menée tôt samedi matin, et qui a donné lieu à des combats d'"une grande violence", a déclaré samedi à Paris le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian à la presse.
Le ministre a reconnu que la résistance avait été "plus forte que prévue".
Les islamistes somaliens shebab ont assuré au contraire que l'agent des services spéciaux français, qu'ils détiennent depuis plus de trois ans, était "toujours en sécurité, loin du lieu de bataille", et qu'il serait jugé "dans les deux jours".
Il apparaît en tout cas que l'opération menée par les équipes de la DGSE (services spéciaux et de renseignement) dans la localité de Bulomarer, dans le sud de la Somalie, pour libérer leur camarade a été un échec.
Dix-sept "terroristes" tués
Un soldat français a été tué dans les combats et un autre est "porté disparu", a indiqué le ministre français de la Défense. Dix-sept "terroristes" ont été tués dans les combats, toujours selon le ministère français de la Défense.
Le président François Hollande a reconnu que l'opération en Somalie pour tenter de libérer un otage français n'avait "pas pu aboutir", mais a souligné qu'elle "confirme la détermination de la France à ne pas céder au chantage des terroristes".
"Cette opération n'a pas pu aboutir malgré le sacrifice de deux de nos soldats et sans doute l'assassinat de notre otage", a-t-il déclaré.
Les shebab ont affirmé détenir un membre du commando français. "Le soldat français blessé est maintenant sous la garde des Moudjahidine", affirme le mouvement islamiste, rallié à Al-Qaïda, dans son communiqué parvenu à l'AFP.
Un habitant de Bulomarer a indiqué samedi à l'AFP avoir vu le corps sans vie d'un homme blanc.
"Ce matin nous avons vu plusieurs cadavres y compris celui d'un homme blanc. Trois civils ont également été tués dans l'échange de coups de feu", a rapporté au téléphone à l'AFP Idris Youssouf.
Ces trois civils sont une femme et son enfant tués par des balles perdues, à leur domicile, et le gardien du marché local, selon la radio locale indépendante Al Furqan.
L'attaque a été menée par une cinquantaine de commandos du service action (SA) de la DGSE à bord d'au moins cinq hélicoptères du GAM 56 "Vaucluse" (unité d'hélicoptères et d'avions de l'armée de l'air dédiée à la DGSE) et du Commandement des opérations spéciales (COS), selon une source dans les milieux du renseignement français.
L'opération a commencé à 02H00 locales samedi (23H00 GMT vendredi), et les affrontements ont duré 45 minutes, selon les shebab. "Le commando de la DGSE a fait face d'emblée à une forte résistance", a souligné le ministère français de la Défense.
Menaces de représailles islamistes
L'opération visait à libérer un agent de la DGSE détenu en Somalie depuis le 14 juillet 2009 par les shebab. Cet agent, présenté par les autorités françaises comme Denis Allex - a priori un pseudonyme - avait été enlevé à Mogadiscio avec un autre agent qui a, lui, recouvré la liberté en août 2009.
Le raid est survenu alors que la France a annoncé au même moment avoir apporté un soutien militaire au gouvernement du Mali contre un autre mouvement jihadiste lié à Al-Qaïda, qui occupe le nord de ce pays depuis neuf mois.
L'environnement était a priori difficile pour cette opération de libération: Bulomarer, au sud de la capitale Mogadiscio, est une localité située dans une zone très arborée et habitée, selon des témoins sur place.
Les responsables shebab affirment qu'ils ont de plus pu mobiliser rapidement leurs combattants basés dans un camp d'entraînement voisin.
Plusieurs heures après l'opération, "de nombreux combattants shebab patrouillaient" dans la ville à bord de véhicules armés, a rapporté au téléphone Mohamed Shueyb.
Les islamistes ont menacé la France de représailles. "En fin de compte, ce seront les citoyens français qui goûteront inévitablement aux conséquences amères de l'attitude inconséquente de leur gouvernement à l'égard des otages", ont-ils assuré dans leur communiqué.
Les shebab ont perdu tous leurs principaux bastions dans le sud et le centre de la Somalie, à la suite d'une offensive menée depuis un an et demi par une force de l'Union africaine (Amisom) renforcée par un contingent kényan ainsi que par un corps expéditionnaire éthiopien et par l'embryon d'armée nationale somalienne.
Les islamistes contrôlent cependant encore certaines parties rurales du sud et du centre du pays.
L'agent de la DGSE faisait partie de neuf Français, au total, retenus en otage à l'étranger, tous sur le sol africain, dont au moins six sont détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Sahel.
Le 4 octobre dernier, Denis Allex était apparu, pâle et les yeux cernés, dans une vidéo où il avait lancé un "message de secours" au président Hollande, qu'il pressait d'oeuvrer à sa libération.
Par quel miracle cette égérie des nuits parisiennes tendance grenouille de bénitier déjantée est-elle parvenue à fédérer tous les opposants au mariage homo et à faire descendre dans la rue une foule plutôt catho, droitière et conservatrice ?
Frigide Barjot, la fofolle de Dieu
Jacqueline Remy - Marianne
Par quel miracle cette égérie des nuits parisiennes tendance grenouille de bénitier déjantée est-elle parvenue à fédérer tous les opposants au mariage homo et à faire descendre dans la rue une foule plutôt catho, droitière et conservatrice ?
BALTEL/SIPA
Elle déboule en minijupe, hilare, après une séance photo pour le Figaro Magazine sur le Champ-de-Mars : « Il m’a prise avec la tour Eiffel entre les jambes ! » Puis elle s’esclaffe : « C’est mieux qu’avec deux doigts ! » Allusion au tube qu’elle chante avec les Dead Pompidou’s, le groupe rock du groupe Jalons, présidé par son mari, Basile de Koch, auteur des paroles ineffables : « Fais-moi l’amour avec deux doigts ! » A cet instant, on se demande par quel miracle Virginie Merle, alias Frigide Barjot, qui publie ces jours-ci Touche pas à mon sexe ! (éd. Mordicus), sa nouvelle profession de foi, est parvenue à prendre la tête de la foule plutôt catho, plutôt droitière, plutôt conservatrice, des militants anti-mariage pour tous.
C’est elle qui, flanquée de deux potes, a programmé et assuré le succès de la manifestation des « anti » le 17 novembre dernier. C’est elle qui a de nouveau rameuté pour le 13 janvier le peuple hostile à la loi Taubira. Elle a beau jouer avec entrain les allumées hystériques, juchée sur ses Louboutin, sapée de fringues d’occase chinées à la braderie de la paroisse Saint-Léon, elle sait parfaitement où elle va, pourquoi et comment. Avec un sens aigu de la mise en scène et de la stratégie, cette ex-professionnelle de la communication politique – pour le RPR, essentiellement – s’est débrouillée pour servir ses ambitions de meneuse de revue militante, en usant tour à tour des deux définitions qu’elle donne d’elle-même : « fille à pédés » et « attachée de presse de Jésus ». Parce qu’elle est drôle, émotive, et qu’elle sait, d’une dégoulinade de gentillesse, forcer la sympathie, elle n’est pas détestée. Au pis, dans le milieu des « anti », elle est considérée comme un mal nécessaire.
C’est elle qui, flanquée de deux potes, a programmé et assuré le succès de la manifestation des « anti » le 17 novembre dernier. C’est elle qui a de nouveau rameuté pour le 13 janvier le peuple hostile à la loi Taubira. Elle a beau jouer avec entrain les allumées hystériques, juchée sur ses Louboutin, sapée de fringues d’occase chinées à la braderie de la paroisse Saint-Léon, elle sait parfaitement où elle va, pourquoi et comment. Avec un sens aigu de la mise en scène et de la stratégie, cette ex-professionnelle de la communication politique – pour le RPR, essentiellement – s’est débrouillée pour servir ses ambitions de meneuse de revue militante, en usant tour à tour des deux définitions qu’elle donne d’elle-même : « fille à pédés » et « attachée de presse de Jésus ». Parce qu’elle est drôle, émotive, et qu’elle sait, d’une dégoulinade de gentillesse, forcer la sympathie, elle n’est pas détestée. Au pis, dans le milieu des « anti », elle est considérée comme un mal nécessaire.
Pourtant, au départ, le trio constitué pour lancer son mouvement tenait de la supercherie politique. Quand, en septembre, les intégristes de Civitas appellent à une manifestation nationale le 18 novembre, les « anti » qui réclament juste un référendum et des états généraux sont pris de court. Laisser la rue à « ces gens-là, avec leurs discours homophobes et leurs postures identitaires catho », c’est aller à l’échec, pense Frigide. Convaincue que, pour gagner, il faut « décléricaliser » et « dépolitiser » la cause, elle réquisitionne une copine et un jeune gay de 21 ans qu’elle payait il y a peu comme « assistant personnel ».
La première crée un collectif qui, trois mois plus tard, n’a même pas un site pour exister, La Gauche pour le mariage républicain. De gauche, Laurence Tcheng ? « Je suis enseignante en Zep », argue-t-elle. En réalité, cette mère de famille, surtout engagée dans le catholicisme social, n’enseigne plus depuis trois ans. Le second, Xavier Bongibault, n’est plus l’employé de Frigide, et il a rendu sa carte de l’UMP où il militait depuis ses 15 ans, pour défendre un mouvement « plus gay sans mariage ». Frigide, elle, arbore les couleurs de Pour l’humanité durable, une chapelle antiavortement qu’elle a créée au lendemain de l’élection de François Hollande.
La première crée un collectif qui, trois mois plus tard, n’a même pas un site pour exister, La Gauche pour le mariage républicain. De gauche, Laurence Tcheng ? « Je suis enseignante en Zep », argue-t-elle. En réalité, cette mère de famille, surtout engagée dans le catholicisme social, n’enseigne plus depuis trois ans. Le second, Xavier Bongibault, n’est plus l’employé de Frigide, et il a rendu sa carte de l’UMP où il militait depuis ses 15 ans, pour défendre un mouvement « plus gay sans mariage ». Frigide, elle, arbore les couleurs de Pour l’humanité durable, une chapelle antiavortement qu’elle a créée au lendemain de l’élection de François Hollande.
En s’appuyant sur les réseaux catho de Frigide Barjot, qui depuis des mois sillonne les paroisses de province pour signer ses Confessions d’une catho branchée (Plon), le trio mobilise. L’un des premiers à la rallier in extremis, convaincu par « le succès et le ton de Frigide », Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita, gros mouvement pro-life, et chroniqueur à France catholique, joue pour le 13 janvier le rôle du « laïc ». « L’ouverture d’esprit de Frigide a permis de déjouer l’accusation d’homophobie, sa naïveté de réunir des gens qui ne se parlaient pas. » Une à une, les associations « anti » se rangent derrière Barjot, qui leur impose de renoncer à leurs logos respectifs. Préférant peaufiner l’affiche attrape-tout de sa « manif pour tous », elle continue d’aligner les porte-parole ad hoc : au gay, au « laïc », à la « socialiste », elle ajoute un juif, qui ne représente que lui-même, un musulman tendance Alain Soral et un élu prié de masquer son appartenance au Centre national des indépendants et paysans (Cnip). « Nos amis de Civitas », comme dit Frigide, sont invités à s’exprimer à distance. Quant à Jean-François Copé, prêt à récupérer la manifestation, il a reçu la visite de son ancienne condisciple de Sciences-Po, qui lui a expliqué sa règle du jeu.
Car c’est aussi un jeu, dans le théâtre intime de Frigide Barjot, qui s’est enfin trouvé un emploi à la taille de sa soif de reconnaissance. « J’ai énormément souffert du divorce de mes parents, dit-elle. Je crois que c’est l’un des ressorts de mon combat pour la famille. » L’un des ressorts surtout de son besoin d’être regardée. Sa mère, qui avait abandonné sa carrière de cantatrice pour suivre l’homme qu’elle aimait et devenir professeur au conservatoire de Lyon, était, semble-t-il, trop malheureuse pour cajoler sa fille. Quant à son père, directeur administratif de la clinique qu’il possédait, « il roulait en Maserati rouge, dit-elle, chassait les femmes et les animaux, et dépensait l’argent amassé par son propre père dans les textiles synthétiques ».
A la fac de droit de Lyon-III, Virginie Merle devient secrétaire générale d’une corpo de droit musclée, son premier podium. Après avoir mené la grève contre les réformes Savary, elle monte à Paris. A Sciences-Po, elle se fait remarquer en arborant un T-shirt imprimé « Vivement demain », le slogan RPR pour les législatives de 1986, devant ses profs d’économie socialistes Pierre Moscovici et François Hollande. Car sa première idole, c’est Chirac. Dans cette promo Sciences-Po 1986, elle côtoie Frédéric Beigbeder, Arnaud Montebourg, Jean-François Copé, David Pujadas, Isabelle Giordano, Anne Roumanoff, Alexandre Jardin, et détonne, au cours de gym, par son art du saut périlleux et du grand écart, exercice qu’elle continue à pratiquer, au propre comme au figuré.
Déjà fêtarde, elle trouve le tremplin de sa vie avec le groupe Jalons, ce groupe hétéroclite de ricaneurs intelligents, dits « anars de droite » pour aller vite, qui pastichent avec talent les journaux cultes et organisent des happenings contre le froid au métro Glacière quand les agents EDF se mettent en grève. Y règnent trois frères Tellenne sous leurs pseudonymes Karl Zéro, Raoul Rabut et Basile de Koch. Virginie Merle tombe sur le Monstre (un détournement du Monde) et son futur mari, le « président à vie » de Jalons, en 1985. « Elle dit qu’elle m’a connu en 1985 ; moi, je ne l’ai vue qu’en 1988, précise Basile de Koch. J’ai compris qu’elle était fêlée mais sympa. » Virginie a mis trois ans à se faire adouber.
« L’idée du groupe, dit-elle, c’était de dégonfler les baudruches autour de nous, à commencer par soi-même et les gens qu’on aime. » Basile lui demande qui elle admire. « Bruce Willis », dit-elle. Non, il faut une femme. Elle propose Brigitte Bardot, dont elle a depuis longtemps emprunté le look choucroute-talons hauts. Barjot sonne comme l’évidence. Elle coince sur Frigide. Pas longtemps. « Ça énervait les féministes, ça me plaisait », rigole-t-elle, tout en clamant qu’il n’y a que « des hommes maladroits ». Sa mission : chanter avec les Dead Pompidou’s sur les scènes du Palace ou du Banana Café et animer le courant « rat pourri », dit « le rassemblement pour rien », c’est-à-dire Chirac. « C’était rien, Chirac », répète Basile de Koch. Un jour, elle aussi le pensera.
« L’idée du groupe, dit-elle, c’était de dégonfler les baudruches autour de nous, à commencer par soi-même et les gens qu’on aime. » Basile lui demande qui elle admire. « Bruce Willis », dit-elle. Non, il faut une femme. Elle propose Brigitte Bardot, dont elle a depuis longtemps emprunté le look choucroute-talons hauts. Barjot sonne comme l’évidence. Elle coince sur Frigide. Pas longtemps. « Ça énervait les féministes, ça me plaisait », rigole-t-elle, tout en clamant qu’il n’y a que « des hommes maladroits ». Sa mission : chanter avec les Dead Pompidou’s sur les scènes du Palace ou du Banana Café et animer le courant « rat pourri », dit « le rassemblement pour rien », c’est-à-dire Chirac. « C’était rien, Chirac », répète Basile de Koch. Un jour, elle aussi le pensera.
Mais, à l’époque, elle travaille pour le RPR, à Principes, une petite agence de communication politique. « Excellente commerciale, Virginie était à la fois rigolote, exubérante, généreuse, toujours de bonne humeur, et passionnée par les idées, sans être butée », raconte Jean-Marie Milou, son ex-patron qui sera son témoin de mariage. Héritière de son père, Frigide Barjot renfloue largement Jalons. Et elle fait la fête avec la bande qui multiplie les parodies. Pendant qu’elle aide les élus RPR à se vendre, Basile de Koch, lui, poursuit sa carrière de nègre, commencée dans la mouvance UDF : « J’ai été embauché, par un piston familial, dans l’Association pour la démocratie, créée par Michel Bassi ; j’ai écrit les argumentaires des futurs députés, des discours de Raymond Barre, Simone Veil, Michel Poniatowski, Jacques Blanc. »
Il a aussi été employé par le Club de l’Horloge qui milite pour l’union des droites, théorise la préférence nationale, et dont nombre de fondateurs fileront vers le FN ou le MPF – l’ex-parti de Philippe de Villiers. Basile de Koch devient ensuite l’assistant de Charles Pasqua, dont il suit la rupture avec Chirac et l’évolution vers le souverainisme. Le mari de Frigide, qui veut porter plainte contre des assertions de Mediapart et d’un blog anonyme, réfute avoir jamais appartenu aux mouvements d’extrême droite. Pas même au GUD à la fac d’Assas, dit-il : « J’ai eu des ennuis avec eux quand j’ai présenté mes listes du Mouvement nul. » Il collabore aujourd’hui au site Causeur, à Valeurs actuelles et tient la chronique mondaine de Voici, ce qui le situe politiquement et nuitamment.
Il a aussi été employé par le Club de l’Horloge qui milite pour l’union des droites, théorise la préférence nationale, et dont nombre de fondateurs fileront vers le FN ou le MPF – l’ex-parti de Philippe de Villiers. Basile de Koch devient ensuite l’assistant de Charles Pasqua, dont il suit la rupture avec Chirac et l’évolution vers le souverainisme. Le mari de Frigide, qui veut porter plainte contre des assertions de Mediapart et d’un blog anonyme, réfute avoir jamais appartenu aux mouvements d’extrême droite. Pas même au GUD à la fac d’Assas, dit-il : « J’ai eu des ennuis avec eux quand j’ai présenté mes listes du Mouvement nul. » Il collabore aujourd’hui au site Causeur, à Valeurs actuelles et tient la chronique mondaine de Voici, ce qui le situe politiquement et nuitamment.
Face à la statue grandeur nature de la Vierge qui domine son canapé, Basile de Koch explique ce qui le différencie de son épouse : « Le second degré, ce n’est pas sa langue maternelle. Elle le comprend mais ne le pratique pas. » En 1995, il se réfugie à Port-Grimaud, dans la maison de Frigide, pour échapper, dit-il, à ses hurlements : « Chi-rac ! Chi-rac ! » Mais, le soir de l’élection, il retombe sur elle à la télé : « Poitrine à l’air, elle agitait son drapeau au balcon du RPR. » Elle se lassera de Chirac, mais pas de la droite, même si elle se vante d’avoir voté Ségo contre Sarko en 2007. Aux législatives de 2008, elle se présente en 10e position sur une liste dissidente de l’UMP menée par Gérard d’Aboville. « Un peu trop agitée mais sympa, elle essayait de nous ramener l’électorat catholique, se souvient Cécile Renson, ex-deuxième de la liste. Très antisarkozyste, elle m’a paru franchement d’extrême droite. » Moins loin de Le Pen – qui se vante de l’avoir fait sauter sur ses genoux petite – qu’à son arrivée à Paris. Son père avait mis à sa disposition un studio rue de Lourmel à condition qu’elle vote pour son ami Le Pen. Elle avait refusé, et campé ailleurs. « Tu n’as qu’à dire que tu voteras Le Pen et choisir Chirac », suggère une copine. C’est ce qu’elle a fait.
Quelques années plus tard, elle rejoint Basile rue de la Fédération, près du Champ-de-Mars. Il occupe un appartement ILM de la Ville de Paris depuis 1984. « On avait dû le lui procurer », confirme un ex-lieutenant de Pasqua. Un deuxième se libère à l’étage au-dessus. « Je me suis battue pour l’avoir, raconte Virginie, et on a fait un escalier. » Ensemble, mais chacun son étage. Abusif ? « Quatre mille euros par mois, ce n’est pas vraiment un logement social », réplique Basile de Koch, précisant que la Ville de Paris a renoncé à les augmenter, au vu de leurs revenus. Le couple Tellenne mange des pâtes, aime dire l’entourage. Avec, jusqu’à il y a peu, chacun son assistant personnel. Un pour deux, désormais.
Avant de mettre au monde deux « nains » – leurs enfants –, Virginie Merle et Bruno Tellenne se sont mariés l’année précédente, en 1994, à Rillieux-la-Pape. Le curé est tradi ; la messe en latin, Basile y tient. Au lieu de revoir la pastorale et de conserver les rites et le dogme, déplore-t-il, le concile a fait le contraire, raidissant sa morale sexuelle et imitant le protestantisme. « Frigide, elle, est plus conciliaire. » Car la « catho branchée » qui a emphatisé sa « conversion » dans ses Confessions, en 2011, a en réalité toujours été catholique pratiquante, nonobstant ses shows dans les boîtes tropéziennes et parisiennes. « Dame Kté » en sa paroisse de Saint-Léon, adepte des « pélés », elle est allée voir Jean Paul II à Lyon en 1986, à Reims en 1996, à Lourdes en 2004 et l’a revu sur son lit de mort en 2005. « Après dix-huit heures de queue ! » souligne Arnaud B., son compagnon de voyage. « Le voir mort, ça lui a tapé sur la calebasse », résume son mari, soulagé de constater que le « besoin d’enthousiasme » de Frigide est passé de Chirac à Benoît XVI, ce pape à ses yeux incompris dont elle est devenue fanatique.
Plus qu’une « conversion », c’est un tournant dans sa vie. « J’étais en pleine midlife crisis », dit-elle. Sa carrière de chroniqueuse chez Ruquier, Ardisson ou Evelyne Thomas a avorté. Son couple godaille. Barjot a besoin de nourrir sa ferveur. Elle vole au secours de Benoît XVI – « Touche pas à mon pape » – et décide de répondre à son appel : évangéliser, telle est désormais sa mission. Contre l’élargissement de l’IVG, contre l’euthanasie, contre le mariage gay et contre l’assistance médicale à la procréation (AMP), y compris pour les couples hétéro. Elle évoque complaisamment son inclination pour les homos, tant d’amis, d’amours même. Mais, sur le fond, c’est à l’ombre du clergé qu’elle se range. « Elle est dans le mouvement ecclésial, murmure le bras droit d’un évêque, et quand la plus haute autorité lui demande de ne pas faire ceci ou cela, elle s’incline, même si elle donne l’impression de n’en faire qu’à sa tête. » Une tête très politique.
OUTRANCES
Xavier Bongibault fait un parallèle Hollande-Hitler
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Xavier Bongibault, un des porte-parole de la "Manif pour tous", donne une conférence de presse à Paris, le 10 janvier 2013
[Jacques Demarthon / AFP]
Xavier Bongibault, un des porte-parole de la "Manif pour tous", a dressé un parallèle dimanche entre le président François Hollande et Adolf Hitler, provoquant manifestement la confusion de Frigide Barjot, l'égérie du collectif, à ses côtés.
"On nous explique en permanence que tous les homosexuels sont pour ce projet de loi parce qu'ils sont homosexuels. C'est une logique choquante et homophobe de la part de ce gouvernement", a déclaré dimanche matin le responsable à BFMTV.
"Dire que tous les homos ont pour seul instinct sexuel leur orientation sexuelle, c'est la ligne qui était défendue par un homme que l'Allemagne a bien connu à partir de 1933 et c'est la ligne que François Hollande défend aujourd'hui", a poursuivi le jeune homme dans une explication embarrassée.
A ses côtés Frigide Barjot s'est aussitôt désolidarisée, s'exclamant dans un rire gêné "Oui enfin je ne suis pas...", avant d'être interrompue par le journaliste de BFMTV qui n'a pas souhaité poursuivre plus avant le dérapage et "rester dans ce genre de discours".
Interrogé un peu plus tard par l'AFP, Xavier Bongibault, revêtu de son gilet à capuche rose arborant le slogan de la "Manif pour Tous", "Tous nés d'un homme et d'une femme", a déclaré "maintenir (ses) propos".
"Ils étaient emportés, mais je les maintiens parce qu'il y a une grande souffrance des homosexuels qui s'opposent à ce projet de loi, que le gouvernement et François Hollande ne veulent pas entendre, comme s'il n'y avait qu'une catégorie d'homos, celle qui s'inscrit dans l'idéologie inscrite dans les propositions du PS en 2005", a-t-il expliqué.
Affublé par les nazis d'un triangle rose, les homosexuels ont fait partie des catégories de populations persécutées par le pouvoir d'Adolf Hitler, porté à la chancellerie en 1933.
"On nous explique en permanence que tous les homosexuels sont pour ce projet de loi parce qu'ils sont homosexuels. C'est une logique choquante et homophobe de la part de ce gouvernement", a déclaré dimanche matin le responsable à BFMTV.
"Dire que tous les homos ont pour seul instinct sexuel leur orientation sexuelle, c'est la ligne qui était défendue par un homme que l'Allemagne a bien connu à partir de 1933 et c'est la ligne que François Hollande défend aujourd'hui", a poursuivi le jeune homme dans une explication embarrassée.
A ses côtés Frigide Barjot s'est aussitôt désolidarisée, s'exclamant dans un rire gêné "Oui enfin je ne suis pas...", avant d'être interrompue par le journaliste de BFMTV qui n'a pas souhaité poursuivre plus avant le dérapage et "rester dans ce genre de discours".
Interrogé un peu plus tard par l'AFP, Xavier Bongibault, revêtu de son gilet à capuche rose arborant le slogan de la "Manif pour Tous", "Tous nés d'un homme et d'une femme", a déclaré "maintenir (ses) propos".
"Ils étaient emportés, mais je les maintiens parce qu'il y a une grande souffrance des homosexuels qui s'opposent à ce projet de loi, que le gouvernement et François Hollande ne veulent pas entendre, comme s'il n'y avait qu'une catégorie d'homos, celle qui s'inscrit dans l'idéologie inscrite dans les propositions du PS en 2005", a-t-il expliqué.
Affublé par les nazis d'un triangle rose, les homosexuels ont fait partie des catégories de populations persécutées par le pouvoir d'Adolf Hitler, porté à la chancellerie en 1933.
AFP
SOCIAL
Grève lundi des cadres du permis de conduire, avant une semaine d'action
Préparation à l'examen du permis de conduire dans une auto-école.
Marc Ollivier
Le syndicat majoritaire des inspecteurs du permis de conduire a déposé un préavis de grève des cadres de la profession pour lundi, afin de dénoncer «le désordre» engendré par la réforme «bâclée» du permis, avant une semaine entière de grève des inspecteurs annoncée à partir du 21 janvier.
Une journée de grève
Dans un communiqué, le Syndicat national des inspecteurs cadres et administratifs (Snica-FO, majoritaire à 70% des 1 350 inspecteurs) appelle «les délégués au permis de conduire et à la Sécurité routière (DPCSR, cadres) à une journée de grève» lundi.
Réforme européenne du permis
L'organisation proteste contre les «errements de l'administration» concernant la réforme européenne du permis de conduire, qui sera «lourde de conséquence» selon le syndicat.
Outre le passage de la fameuse feuille rose à un format carte de crédit avec puce électronique, la réforme introduit six nouvelles catégories pour le permis poids-lourds, de nouveaux examens pour le permis moto, et un changement des procédures d'évaluation dans les permis moto et poids-lourds.
Problèmes informatiques
Mais des problèmes informatiques ont conduit à reporter la réforme, prévue pour entrer en vigueur le 19 janvier, à septembre prochain. Or, entretemps, «l'ancien logiciel de saisie des résultats du permis ne fonctionne plus, et le nouveau ne fonctionne pas encore», s'étrangle M. Chopin.
«On va commencer les nouveaux examens du permis sans logiciel, les inspecteurs n'ont pas été formés, on ne sait pas comment ça doit se passer, avec quel matériel, etc.», résume-t-il.
Le Snica-FO demande «une indemnité spécifique pour les cadres du permis et la compensation du dépassement de leur temps de travail de ces dernières années».
Jusqu'à 6 mois d'attente pour passer le permis
Chaque année, 1,35 million de personnes tentent de passer le permis, avec un taux de réussite de 57%. Les délais d'attente pour passer l'examen peuvent atteindre 6 mois.
SOCIETE
Les opposants au mariage pour tous prêts à défiler à Paris
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Des centaines de milliers d'opposants au mariage homosexuel sont attendus dimanche à Paris, à l'appel d'un collectif soutenu par l'Eglise catholique et de l'opposition de droite, pour tenter de faire reculer le président socialiste français François Hollande sur ce projet.
Cette manifestation intervient quelques semaines avant l'examen au Parlement, le 29 janvier, d'un projet de loi sur l'ouverture du mariage et de l'adoption au couple homosexuel, une promesse de campagne du chef de l'Etat.
A demain pour notre première ManifParty autogérée !!!! Je vous aime, même ceux qui me détestent ce soir !
L'Eglise catholique et une partie de la droite espèrent rééditer la mobilisation-monstre de 1984 en faveur de l'enseignement privé, qui avait réuni de 850 000 à 1,5 million de personnes à Paris. Le président socialiste de l'époque, François Mitterrand, avait dû renoncer à sa réforme.
Des responsables catholiques et musulmans prendront part à ce cortège, de même que le responsable de l'UMP, premier parti de droite, Jean-François Copé. En revanche, l'ex-premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon, ne marchera pas dans les rues de Paris, pas plus que la présidente du Front national, Marine Le Pen. L'appel à cette "Manif pour tous" a divisé ces deux partis politiques.
Les porte-parole de la "Manif pour tous", dont l'humoriste catholique Frigide Barjot, égérie du mouvement ont accusé samedi les pouvoirs publics de chercher l'amalgame entre leur manifestation "pacifique" contre le mariage homosexuel dimanche et celle qu'ils jugent "homophobe" de Civitas qui devrait défiler en fin de son cortège.
Christiane Taubira, la ministre de la justice, a affirmé que le gouvernement maintiendrait son projet, quelle que soit l'ampleur de la manifestation, excluant également un référendum réclamé par une partie des opposants.
Selon les organisateurs, plusieurs trains spéciaux et 900 cars doivent convoyer des manifestants de toute la France vers Paris. Trois cortèges sont prévus dans le sud-est, dans le sud et dans le nord-ouest de la capitale. Une organisation catholique intégriste, Civitas, défilera à l'écart.
Une précédente manifestation anti-mariage pour tous avait mobilisé en France le 17 novembre plus de 100 000 personnes, dont 70 000 à Paris. Le projet de mariage pour tous, qui divise en profondeur la société française, a aussi donné lieu le 16 décembre dans la capitale à une "manifestation pour l'égalité" qui a réuni entre 60 000, selon la police, et 150 000 partisans du projet, selon les organisateurs. La veille, des rassemblements similaires avaient eu lieu en province. Une nouvelle mobilisation en faveur de l'extension du mariage et de l'adoption au couple du même sexe est prévue le 27 janvier.
SOUTIEN STABLE AU MARIAGE POUR TOUS
Le soutien des Français au mariage pour les couples de même sexe reste quasi-stable avec 56 % d'opinions favorables contre 58 % en octobre, selon un sondage LH2 publié samedi par le Nouvel Observateur. La part des Français favorables au droit à l'adoption pour les couples homosexuels diminue en revanche, cédant quatre points en trois mois à 45 %, tout comme celle concernant le recours à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes en chute de cinq points sur la même période (46 %). Seules 39 % des personnes interrogées se déclarent favorables à l'ensemble du projet de loi ouvrant la voie au mariage et à l'adoption aux couples de même sexe qui sera examiné à l'Assemblée nationale à partir du 29 janvier. Cinquante-deux pour cent des Français estiment par ailleurs que l'Eglise n'est pas dans son rôle en prenant position contre le projet de loi.
Pour 59% des Français, la manifestation de dimanche est motivée par la défense des valeurs familiales, 46 % estiment qu'elle vise à sanctionner la politique du gouvernement et 45 % considèrent qu'elle reflète l'opposition dans la société française entre les laïcs et les religieux, selon un sondage Ifop publié par le Journal du Dimanche. Le JDD publie également un appel signé par 115 parlementaires en faveur de l'organisation d'un référendum sur le projet de loi.
Inde: nouvelle affaire de viol collectif dans un bus
Six hommes ont été arrêtés dans une nouvelle affaire de viol collectif à bord d'un autobus dans le nord de l'Inde, a révélé la police de ce pays dimanche. Ceci moins d'un mois après un fait divers semblable qui avait révolté le pays.
«Six hommes ont été arrêtés car ils sont suspectés d'avoir violé une femme de 29 ans (...) après l'avoir amenée de force dans un endroit inconnu dans la nuit du 11 janvier», a précisant la police qui recherche un septième suspect.
Chine: la langue de bois n’est plus en odeur de sainteté
C'est une novlangue forgée par des générations de dirigeants chinois. L'ancien secrétaire général du parti communiste, Hu Jintao, qui quittera la présidence de la République en mars, la maîtrise parfaitement. Mais, depuis l'entrée en fonction de Xi Jinping, son successeur, en novembre, la langue de bois est officiellement honnie. Place à la simplicité et à l'efficacité, tonne la propagande, pourtant une place forte de ces formules creuses et à l'emporte-pièce.
Les cadres sont désormais tenus d'éviter les "konghua, taohua" (空话套话, paroles vides et stéréotypes) et encouragés à parler vrai pour être proches des gens. Le 8 janvier, l'organe du parti, le Quotidien du Peuple, a appelé les internautes, sur son compte de microblog, à leur soumettre les mots et les expressions de la langue de bois qu'ils détestaient le plus. Des contributions qui ont nourri un article dans le journal papier: 4357 personnes ont répondu, comme @datingting Sara: "Discours d'un meeting: Il ne faut pas... Il ne faut pas... Il ne faut pas...! Il faut... Il faut... Il faut... ! Avec énergie... Avec énergie... Avec énergie...! Profondément... Profondément... Profondément...! Il faut encore... Il faut encore... Il faut encore...! Porter haut... Accélérer... Approfondir... Explorer... Persister... Assurer... Encore plus fermement... Porter une attention particulière... Ne pas épargner ses efforts...!"
En voici une liste non exhaustive:
"Attacher une grande importance" (高度重视, Gāodù zhòngshì)
"Discours important" (重要讲话, Zhòngyào jiǎnghuà)
"Dirigeant estimé XX" (尊敬的xx领导, Zūnjìng de xx lǐngdǎo)
"Camarades, vous vous êtes donné beaucoup de mal" (同志们辛苦了, Tóngzhìmen xīnkǔle)
"Les forces extérieures" (境外势力, Jìngwài shìlì), qui généralement sont qualifiées d'"hostiles".
"Les masses" (群众, Qúnzhòng)
"Ne pas emprunter la voie occidentale néfaste" (不走西方邪路,Bù zǒu xīfāng xié lù)
"XXXX a assisté XXXX à une réunion importante" (XXXX出席了XXX重要会议, Chūxíle XXX zhòngyào huìyì)
"Nous avons décidé de tout mettre en oeuvre" (我们坚决贯彻落实, Wǒmen jiānjué guànchè luòshí)
"Servir le peuple" (为人民服务, Wéi rénmín fúwù)
"J'ai confiance dans le marché boursier chinois" (我对中国股市很有信心, Wǒ duì zhōngguó gǔshì hěn yǒu xìnxīn)
"Se rendre personnellement sur place" (亲临现场, Qīnlín xiànchǎng)
"Il n'y a pas de système de censure en Chine" (中国没有新闻审查制度, Zhōngguó méiyǒu xīnwén shěnchá zhìdù)
"Départements concernés" (有关部门, Yǒuguān bùmén)
"Les dirigeants des départements concernés prendront les mesures appropriées pour résoudre le problème conformément aux lois et règlements pertinents" (有关部门的相关领导会按照有关法律法规采取相关措施解决有关问题, Yǒuguān bùmén de xiāngguān lǐngdǎo huì ànzhào yǒuguān fǎlǜ fǎguī cǎiqǔ xiāngguān cuòshī jiějué yǒuguān wèntí
Dans son édition de jeudi, le Quotidien du Peuple s'est permis, à la surprise de beaucoup et sur la base des contributions des internautes, de se moquer du jargon des dirigeants. "Un discours sera toujours un 'important discours', des applaudissements seront toujours des 'applaudissements chaleureux'", a écrit le journal, ajoutant: "Un dirigeant sera toujours un 'dirigeant très apprécié', une visite sera toujours une 'visite amicale', une avancée sera toujours 'satisfaisante' et une percée sera toujours 'remarquable'".
Les clichés et le jargon utilisés à tous les niveaux, lors des réunions officielles, provoquent l'indifférence de l'assistance, où il est courant de voir des responsables en profiter pour dormir. Leurs photos sont un des "hits" du Net chinois.
L'initiative du Quotidien du Peuple a été saluée par de nombreux internautes, mais ce souci de simplicité touchera-t-il également les porte-voix de la propagande eux-mêmes, en premier lieu le journal télévisé de 19h00, le célèbre Xinwen Lianbo (新闻联播, Xīnwén liánbò), dont les premiers reportages sont toujours consacrés aux activités des plus hauts dirigeants, dans leur ordre hiérarchique au sein du comité permanent du bureau politique, avec les mêmes formules depuis des années...
François Bougon
DIVERS
A la découverte de Pont de l'Arche, capitale de la chaussure
Christiane Lablancherie et Jean Letellier nous proposent une escapade à Pont de l'Arche dans l'Eure, ville de patrimoine architectural et industriel.
- Par Carole Belingard
© France 3 Haute-Normandie La ville de Pont de l'Arche est réputé pour son savoir-faire dans la chaussure.
Episode 1/2
- Armand Launay: auteur de "Pont de l'arche cité de la chaussure"
Episode 2/2
- Armand Launay: auteur de "Pont de l'arche, cité de la chaussure"
- Mauricette Le Bras: directrice chaussures Marco
- Patrice Faucampré: ancien cordonnier de pont de l'Arche
Entre l'Israël et la Palestine... c'est une histoire de longue date =__=
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