Le président Hugo Chavez a surmonté son infection respiratoire
Le président vénézuelien Hugo Chavez a surmonté l'infection respiratoire dont il souffrait après sa quatrième opération du cancer, a déclaré samedi le ministre de la communication du Venezuela, Ernesto Villegas.
AFP - Le président vénézuelien Hugo Chavez a surmonté l'infection respiratoire dont il souffrait après sa quatrième opération du cancer, a déclaré samedi le ministre de la communication du Venezuela, Ernesto Villegas.
"L'infection respiratoire a été surmontée, bien qu'il persiste encore un certain niveau d'insuffisance respiratoire qui est traitée de manière adéquate" à l'hôpital de la Havane à Cuba, où Hugo Chavez a été opéré, a déclaré le ministre à la presse en marge du Sommet UE-Celac à Santiago du Chili.
"L'infection respiratoire a été surmontée, bien qu'il persiste encore un certain niveau d'insuffisance respiratoire qui est traitée de manière adéquate" à l'hôpital de la Havane à Cuba, où Hugo Chavez a été opéré, a déclaré le ministre à la presse en marge du Sommet UE-Celac à Santiago du Chili.
Feu vert des Etats-Unis pour ravitailler les avions français au Mali
L'aide des Etats-Unis aux troupes françaises en cours d'intervention au Mali va s'intensifier : le secrétaire à la Défense Leon Panetta a accepté de conduire des missions de ravitaillement en vol des avions français. Le soutien américain pourrait aussi concerner les troupes africaines.
Les Etats-Unis et le Canada ont déjà fourni des gros porteurs C-17 pour le transport des troupes © Reuters - Eric Gaillard
Deux semaines après la demande de Paris, les Etats-Unis ont accepté de mettre à la disposition de la France une flotte d'avions-ravitailleurs. Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a donné son feu vert à cette requête, selon le Pentagone. Il a appelé samedi le ministre français de la Défense Jean-Yves le Drian pour convenir avec lui des modalités de ce soutien.
Objectif de l'aide américaine : "priver les terroristes d'un refuge au Mali". En clair, des avions américains, de modèle KC-135, viendront ravitailler en carburant les appareils français mobilisés pour l'intervention. La France dispose elle-même de 14 avions-ravitailleurs pour les missions au Mali.
Une aide possible aux troupes tchadiennes et togolaises
Les Etats-Unis ont d'ores et déjà mis à disposition de la France des avions gros porteurs, pour aider au transport des troupes. Ils doivent également fournir un soutien en matière de renseignement, grâce aux satellites américains, mais aussi avec la présence de drones sur place. Leon Panetta et Jean-Yves Le Drian ont par ailleurs discuté de projets d'aide américaine au transport de troupes africaines, notamment tchadiennes et togolaises.
Au 16e jour de l'intervention militaire de la France au Mali, les troupes françaises et maliennes ont progressé dans les bastions islamistes du nord du pays. Elles ont notamment annoncé samedi avoir repris le contrôle de la ville de Gao, opération qui pourrait être un tournant dans le conflit.
Gao, une première victoire
Dans la première phase de l’opération militaire engagée au nord du Mali, c’est la première grande victoire. Gao a été prise samedi par les forces françaises, maliennes et tchadiennes.
Gao tombée, c’est en réalité une double première : première grande ville du nord du Mali reprise dans le cadre de l’opération en cours contre les rebelles islamistes, tout particulièrement ceux du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), dont Gao était la "capitale". Mais aussi première entrée dans le conflit de troupes africaines. Celles du Tchad, d’abord, qui avaient été déployées au Niger voisin pour cette mission précise, et ne sont du reste pas intégrées dans la Misma (Mission de soutien au Mali), composée de forces de la Cédéao (Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest), à laquelle le Tchad n’appartient pas, conservant l’autorité sur son commandement.
D’autres éléments africains, à commencer par ceux du Niger, sont progressivement intégrés dans l’offensive. D’autres devraient suivre, afin de montrer l’étendue de "l’africanisation" du dispositif, mené essentiellement, à l’avant, par des forces françaises, qui ont fait monter de Bamako, vendredi, de gros renforts dans la direction de Gao, et des éléments maliens.
Gao est aussi un haut lieu symbolique de la vie sous contrôle des rebelles du Mujao et de leurs alliés, inspirés par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Ce mouvement avait été conçu comme un creuset commode : offrant une image de branche d’AQMI "pour les Noirs" dans une région où ces distinctions comptent tant, et où les chefs d’AQMI, souvent d’origine algérienne, ou les responsables touareg, peinaient parfois à étendre leur implantation locale en vue de multiplier les recrutements, tout en s'efforçant de montrer qu'ils accueillaient volontiers l'Afrique subsaharienne. Mais le Mujao a aussi été renforcé par des responsables de réseaux de trafics divers. La drogue, pour commencer. Mais aussi les otages.
Sous le contrôle du Mujao, la police islamique s’est distinguée à Gao par la dureté des châtiments infligés à la population : lapidations, amputations, séances de fouet publiques. Mais samedi, en cours de journée, c'est un Mujao très affaibli qui perdait le contrôle de la ville. "Il y a encore de la résistance dans le quartier de l’hôpital, mais cela ne devrait pas durer très longtemps", témoigne en milieu d’après-midi une source humanitaire, tout en disant redouter, comme tous les observateurs, que la phase militaire actuelle ne soit qu'un prélude à des actions de guérillas lorsque certains des combattants éparpillés, en tout cas les plus déterminés, parviendront à se regrouper et se réorganiser.
C’est dans l’hôpital même de la ville que le Mujao avait installé son quartier général, une curieuse situation pour les organisations internationales qui y opéraient discrètement, mais une façon de se protéger des frappes aériennes. Certains éléments du Mujao avaient pris part à la coalition des mouvements pro-AQMI qui avaient tenté de percer vers Sévaré, et le sud du pays, début janvier. Après avoir été stoppés dans leur élan à Konna, le 11 janvier, par l’intervention militaire française, les combattants islamistes ont rebroussé chemin, perdant hommes et véhicules. A présent, une partie de leurs recrues, souvent attirées par les rémunérations (on proposait sur le port de Mopti des salaires mensuels de 100 à 150 000 CFA pour les volontaires, soit entre 150 et 200 euros), a déserté, selon des sources concordantes, fuyant notamment les frappes françaises. Le nombre de combattants des fractions les plus dures qui souhaitent continuer le combat est inconnu.
La même situation est-elle sur le point de se produire à Tombouctou ? Dans la seconde grande ville du Nord, où se montraient à la fois des combattants et responsables d'Ansar Eddine, mais aussi d'AQMI (notamment Abou Zeid, très présent à une époque encore récente), les groupes rebelles ont pratiquement disparu , selon un habitant joint sur un téléphone satellitaire dans les environs. Certains combattants d’Ansar Eddine, le groupe de rebelles qui a été le principal vecteur de l’offensive vers le sud de début janvier, seraient en train de se déplacer vers les zones accidentées de l’Adrar des Ifoghas, dans l’extrême Nord du pays, où s’est opéré une scission du mouvement. Une branche, dirigée par Alghabass ag Intallah, a créé le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), et annoncé son souhait d’entrer dans des négociations depuis Kidal.
Nul doute que l’exemple de Gao risque d'inspirer une partie des combattants des différents groupes armés. Les jours derniers, des frappes ont visé des objectifs du Mujao dans la région de Gao, et celle d’Ansongo, plus au Sud. Détectant les pick-ups en mouvements malgré leur camouflage de branchages, notamment grâce à la chaleur des moteurs, les tirs ont ouvert la voie de la ville sur plusieurs axes à la fois, tandis que des forces spéciales françaises avançaient jusqu’à la ville dès vendredi, et peut-être plus tôt.
Samedi, des troupes françaises, atteignaient Gao par la route de l’ouest, celle menant aux villes prises les unes après les autres au départ de Sévaré au cours des derniers jours : Douentza, Boni, puis Hombori (où deux Français avaient été enlevés en septembre 2010), Gossi où des éléments avancés étaient annoncés depuis quelques jours. Et enfin Gao. L’ensemble de la presse internationale est cantonnée à 600 kilomètres de là, dans la ville de Sévaré et ses abords.
Sur un second axe, au sud, les troupes tchadiennes, et peut-être nigériennes, ont avancé depuis le Niger voisin et atteint elles aussi Gao samedi. Dans tous les petites villes et villages des environs, les forces des rébellions islamistes semblent vider les lieux et prendre la fuite en évitant les agglomérations.
Depuis plusieurs jours, des responsables du Mujao se trouvent à Ouagadoudou, la capitale du Burkina Faso, pour tenter d’ouvrir un canal de négociation semblable à celui des dissidents d'Ansar Eddine. Acte désespéré ? Le conseiller d’un président de la région tranche : "Ansar Eddine, on est ouvert à des discussions avec une branche qui marque sa distance avec AQMI. Le Mujao, pas question."
Mali. Les forces franco-maliennes aux portes de Tombouctou
L’aviation française a bombardé le fief de Kidal et les forces franco-maliennes seraient aux portes de Tombouctou.
Photo : AFP.
L’aviation française a bombardé des positions djihadistes dans leur fief de Kidal, à 1 500 km au nord-est de Bamako, tout en poursuivant dimanche la prise de contrôle de Gao. Les forces françaises et maliennes progressant vers le nord du Mali seraient même arrivées aux portes de Tombouctou.
Aucune résistance à Tombouctou
Les forces françaises et maliennes progressant vers le nord du Mali sont arrivées aux portes de Tombouctou, prise en 2012 par les rebelles islamistes, a-t-on appris dimanche de source militaire malienne. « Ils ont passé Niafounké et depuis hier soir, ils sont aux portes de Tombouctou », a dit cette source à Bamako ayant requis l’anonymat.
Kidal bombardée
Les militaires français et maliens se sont arrêtés aux abords de la ville et n’ont jusqu’à présent rencontré aucune résistance de la part des rebelles islamistes présents à Tombouctou, a-t-on ajouté de même source.
Par ailleurs des positions djihadistes dans la ville de Kidal, au nord-est de Bamaka et sa région ont été bombardées samedi par des avions français, selon des sources maliennes. La maison du chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly à Kidal et un camp militaire auraient été touchés.
Gao reprise par les forces française et malienne
Kidal avait été la première ville conquise par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), alors alliés aux groupes islamistes en mars 2012. Ils avaient ensuite été évincés de la région par leurs anciens alliés.
Samedi, la plus grande ville du nord du Mali, Gao, à 1,200 km au nord-est de Bamako, est tombée samedi au cours d’une opération spectaculaire de l’armée français. Des membres des forces spéciales bénéficiant d’un appui aérien se sont d’abord emparés de l’aéroport et d’un pont stratégique. Puis, des soldats africains sont venus par avion du Niger voisin jusqu’à Gao où ils étaient chargés dimanche de patrouiller dans la ville.
Pas de chantage pour les otages
Cette conquête est le signe d’un tournant dans le conflit, car Gao était un bastion des islamistes du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Ce groupe avait affirmé samedi à l’AFP vouloir « négocier la libération » d’un otage français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali.
Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répondu en refusant « les logiques de chantage ». « La France fera tout pour leur liberté », a-t-il ajouté, en évoquant les sept otages français au Sahel.
Egypte : les affrontements continuent au Caire après 21 condamnations à mort
Le Monde.fr
Durée : 00:43 | Images : Reuters
Des manifestants continuent d'échanger pierres et gaz lacrymogènes avec la police au Caire (Egypte), dimanche, dans ce qui est à présent la quatrième journée de violences ayant fait au moins 42 morts dans le pays. Ces affrontements opposent les forces de l'ordre aux proches de 21 personnes condamnées à mort pour leur implication dans le drame survenu dans le stade de la ville, en février 2012. Lors d'un match de football, des heurts entre supporters ainsi qu'une gigantesque bousculade avatent causé la mort de 74 personnes.
Mariage pour tous. Les partisans attendus dans les rues de Paris
Après Lyon hier, les pro-mariage gay seront dans la rue ce dimanche à Paris.
AFP.
Après Lyon et Montpellier samedi, les partisans du mariage homosexuel battent à leur tour le pavé à Paris ce dimanche. Ils espèrent faire jeu égal avec le défilé massif des opposants il y a deux semaines, et appuyer ainsi François Hollande qui n’entend pas céder sur ce projet, soumis au Parlement mardi.
Pour leur première manifestation nationale, sous le mot d’ordre fédérateur de « l’égalité des droits », les défenseurs du mariage pour tous partiront à 14 h 00 de Denfert-Rochereau vers la place de la Bastille, avant une prise de parole des responsables associatifs.
Le défi est de mobiliser davantage que le précédent défilé parisien pro-mariage gay du 16 décembre (150 000) et de riposter aux « anti », qui avaient rassemblé le 13 janvier entre 340 000 personnes (selon la police) et un million (selon les organisateurs).
Le défi est de mobiliser davantage que le précédent défilé parisien pro-mariage gay du 16 décembre (150 000) et de riposter aux « anti », qui avaient rassemblé le 13 janvier entre 340 000 personnes (selon la police) et un million (selon les organisateurs).
« Une loi sera votée » réitère Ayrault
Depuis Santiago du Chili où il se trouve en déplacement, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a espéré une «forte mobilisation». «Ceux qui sont + pour + doivent le dire». Que l’Assemblée nationale «soit appuyée par des mouvements d’opinion, tant mieux», a-t-il lancé.
Quelle que soit l’ampleur de la mobilisation les dés sont jetés et le calendrier fixé. Il n’y a «aucun doute sur l’issue» de ce texte, «une loi sera votée et même à une large majorité», a prédit M. Ayrault.
En recevant vendredi à l’Elysée la porte-voix très médiatisée des opposants, Frigide Barjot, le président Hollande avait réitéré sa détermination de voir adopter par le parlement ce projet.
L’opinion de plus en plus favorable
Le chef de l’Etat a écarté une nouvelle fois tout recours au référendum sur ce sujet sociétal, comme le réclament des associations et 200 parlementaires. L’opinion, selon un dernier sondage Ifop, est de plus en plus favorable au mariage homosexuel : 63 % des Français l’approuvent (contre 60 % début janvier) et 49 % (+3 points) sont aussi favorables à l’adoption par des couples du même sexe.
L’appel à la manifestation est relayée par une large palette de syndicats (CFDT, UNSA, CGT, FSU, Solidaires), d’associations de défense des droits de l’Homme (Ligue des droits de l’Homme, SOS Racisme…) ou des droits des femmes (Planning familial, Osez le féminisme), des partis politiques de gauche.
Soirée de soutien au théâtre du Rond-Point
Peu de représentants politiques devraient être présents, si ce n’est le maire PS de Paris Bertrand Delanoë, la ministre du Logement Cécile Duflot, le premier secrétaire du PS Harlem Désir, Pierre Laurent (PCF), Jean-Luc Mélenchon (PG) qui bâteront le pavé parisien.
À l’appui du mariage homo, des artistes et des « people » vont se retrouver, après les défilés, au théâtre du Rond-Point, pour une soirée à laquelle participeront aussi Valérie Trierweiler, la compagne du président de la République et Manuel Valls, ministre de l’Intérieur.
Le projet de loi devant les députés mardi
À partir de mardi la polémique sera reportée à l’Assemblée où l’examen du texte débute : plus de 5 300 amendements, un nombre inhabituellement élevé, ont été déposés, dont l’essentiel émane de l’opposition.
Un sujet plus épineux sur la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes, réclamée par des associations, est reporté à un texte sur la famille, prévu en mars ou même plus tard puisque le président a demandé l’avis du Comité consultatif national d’éthique sur ce sujet.
Quant aux associations anti-mariage gay, elles comptent faire entendre une nouvelle fois leurs voix en appelant à des défilés le 2 février.
Paris: les pro-mariage homosexuel dans la rue pour riposter aux opposants
Deux femmes s'embrassent devant une boutique de robes de mariées lors d'une manifestation en faveur du mariage homosexuel, le 26 janvier 2013 à Lyon (Photo Jeff Pachoud. AFP)
Libération
Les partisans du mariage homosexuel battent à leur tour le pavé parisien dimanche, espérant faire contrepoids au défilé massif des opposants il y a deux semaines, et appuyer ainsi François Hollande qui n'entend pas céder sur ce projet, soumis au Parlement mardi.
Pour leur première manifestation nationale, sous le mot d'ordre fédérateur de "l'égalité des droits", les défenseurs du mariage pour tous partiront à 14h00 de Denfert-Rochereau vers la place de la Bastille, où des responsables associatifs prendront la parole.
Des marches ont déjà eu lieu samedi en province, notamment à Lyon.
"L'objectif est de montrer que cette réforme est soutenue très largement dans la société afin d'envoyer un signal fort au gouvernement", explique Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT (Lesbiennes, Gay, Bi et Trans), à l'origine de la mobilisation avec le collectif Agissons pour l'égalité.
Le défi est de mobiliser davantage que le précédent défilé parisien pro-mariage gay du 16 décembre (150.000) et de riposter aux "anti", qui avaient rassemblé le 13 janvier entre 340.000 personnes (selon la police) et un million (selon les organisateurs).
Depuis Santiago du Chili où il se trouve en déplacement, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a espéré une "forte mobilisation". "Ceux qui sont +pour+ doivent le dire". Que l'Assemblée nationale "soit appuyée par des mouvements d'opinion, tant mieux", a-t-il lancé.
Il n'y a "aucun doute sur l'issue" de ce texte, "une loi sera votée et même à une large majorité", a prédit M. Ayrault.
Dans une interview au Journal du Dimanche, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, souligne que "le projet de loi donne simplement les mêmes droits et confère les mêmes devoirs aux couples homosexuels : les conditions du mariage sont inchangées".
Pour la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, la loi sur le mariage pour tous ne "touche pas à la famille" mais la "renforce", relève-t-elle dans une interview au Parisien Dimanche.
En recevant vendredi à l'Elysée la porte-voix très médiatisée des opposants, Frigide Barjot, le président Hollande avait réitéré sa détermination de voir le parlement adopter ce projet.
L'opinion de plus en plus favorable
Le chef de l'Etat a écarté une nouvelle fois tout recours au référendum sur ce sujet sociétal, comme le réclament des associations et 200 parlementaires.
L'opinion, selon un dernier sondage Ifop, est de plus en plus favorable au mariage homosexuel: 63% des Français l'approuvent (contre 60% début janvier) et 49% (+3 points) sont aussi favorables à l'adoption par des couples du même sexe.
L'appel à la manifestation est relayée par une large palette de syndicats (CFDT, UNSA, CGT, FSU, Solidaires), d'associations de défense des droits de l'Homme (Ligue des droits de l'Homme, SOS Racisme...) ou des droits des femmes (Planning familial, Osez le féminisme), des partis politiques de gauche.
Deux carrés de tête mèneront la manifestation: l'un regroupant les représentants de la société civile, l'autre les représentants politiques.
Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë, la ministre du Logement Cécile Duflot, le premier secrétaire du PS Harlem Désir, Pierre Laurent (PCF), Jean-Luc Mélenchon (PG) seront dans la rue.
A l'appui du mariage homo, des artistes et des "people" vont se retrouver, après les défilés, au théâtre du Rond-Point, pour une soirée à laquelle participeront aussi Valérie Trierweiler, la compagne du président de la République et Manuel Valls, ministre de l'Intérieur.
A partir de mardi la polémique sera reportée à l'Assemblée où l'examen du texte débute: plus de 5.300 amendements, un nombre inhabituellement élevé, ont été déposés, dont l'essentiel émane de l'opposition.
Des milliers de participants à la manif pro mariage gay
À deux jours de l’examen du projet de loi par l’Assemblée, les pro mariage gay se sont réunis en masse à Paris ce dimanche. De nombreuses personnalités sont également présentes. « Après la pluie, l’arc-en-ciel » !
AFP
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Des milliers de partisans du mariage homosexuel manifestaient ce dimanche à Paris. Ils espèrent faire contrepoids au défilé massif des opposants il y a deux semaines. Le mot d’ordre du rassemblement ? « L’égalité des droits ».
Les défenseurs du mariage homosexuel sont partis peu après 14H00 de Denfert-Rochereau (XIVe arrondissement) pour leur première manifestation nationale.
« Qu’est ce que vous voulez ? L’égalité ! Et vous la voulez quand ? Maintenant ! » scandaient les manifestants, dont de nombreux jeunes, agitant des drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel. Des marches ont déjà eu lieu samedi en province, notamment à Lyon.
Beaucoup de manifestants étaient venus en couple à Paris, à l’instar d’Alexis et Stéphane, 33 et 37 ans, originaires de banlieue parisienne pour « montrer (leur) détermination à obtenir les mêmes droits pour tous ». « On est tous égaux, les enfants n’ont pas à subir cette inégalité », estiment les deux hommes, venus avec leurs deux enfants.
« Il y a six mois, on ne comptait pas venir manifester, mais devant l’augmentation manifeste de l’homophobie, on n’a pas le choix », a expliqué Didier, venu du Pays basque.
L’appel à la manifestation a été relayé par une large palette de syndicats et d’associations de défense des droits de l’Homme.
Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë, la ministre du Logement Cécile Duflot, le premier secrétaire du PS Harlem Désir, Pierre Laurent (PCF), Jean-Luc Mélenchon (PG), l’ex-ministre socialiste Jack Lang, étaient en tête du cortège.
Pour Harlem Désir, « la droite s’est battue pour imposer sa vision de la famille, nous nous battons aujourd’hui pour imposer ou pour proposer l’égalité de toutes les familles, la reconnaissance de toutes les familles ».
Egalement présents, le footballeur Lilian Thuram, l’animatrice Karine Lemarchand, l’ex-ministre UMP Roselyne Bachelot, Eva Joly ou encore l’homme d’affaires Pierre Bergé, à l’origine d’une soirée people dimanche soir au Théâtre du Rond-Point pour soutenir le projet de loi.
« On voit très clairement aujourd’hui que la mobilisation dépasse très largement les homosexuels ou les associations LGBT », a observé Nicolas Gougain porte-parole de l’Inter-LGBT (Lesbiennes, Gay, Bi et Trans), à l’origine de la mobilisation avec le collectif Agissons pour l’égalité.
Même si les organisateurs ont récusé toute guerre des chiffres, le défi est de mobiliser davantage que le précédent défilé parisien pro-mariage gay du 16 décembre (150.000) et de riposter aux « anti », qui avaient rassemblé le 13 janvier entre 340.000 personnes (selon la police) et un million (selon les organisateurs).
L’opinion, selon un dernier sondage Ifop, est de plus en plus favorable au mariage homosexuel : 63 % des Français l’approuvent (contre 60 % début janvier) et 49 % (+3 points) sont aussi favorables à l’adoption par des couples du même sexe.
L’examen du texte débute mardi à l’Assemblée : plus de 5.300 amendements, un nombre inhabituellement élevé, ont été déposés, dont l’essentiel émane de l’opposition
Les défenseurs du mariage homosexuel sont partis peu après 14H00 de Denfert-Rochereau (XIVe arrondissement) pour leur première manifestation nationale.
« On est tous égaux »
« Qu’est ce que vous voulez ? L’égalité ! Et vous la voulez quand ? Maintenant ! » scandaient les manifestants, dont de nombreux jeunes, agitant des drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel. Des marches ont déjà eu lieu samedi en province, notamment à Lyon.
Beaucoup de manifestants étaient venus en couple à Paris, à l’instar d’Alexis et Stéphane, 33 et 37 ans, originaires de banlieue parisienne pour « montrer (leur) détermination à obtenir les mêmes droits pour tous ». « On est tous égaux, les enfants n’ont pas à subir cette inégalité », estiment les deux hommes, venus avec leurs deux enfants.
« Il y a six mois, on ne comptait pas venir manifester, mais devant l’augmentation manifeste de l’homophobie, on n’a pas le choix », a expliqué Didier, venu du Pays basque.
De nombreuses personnalités présentes
L’appel à la manifestation a été relayé par une large palette de syndicats et d’associations de défense des droits de l’Homme.
Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë, la ministre du Logement Cécile Duflot, le premier secrétaire du PS Harlem Désir, Pierre Laurent (PCF), Jean-Luc Mélenchon (PG), l’ex-ministre socialiste Jack Lang, étaient en tête du cortège.
Pour Harlem Désir, « la droite s’est battue pour imposer sa vision de la famille, nous nous battons aujourd’hui pour imposer ou pour proposer l’égalité de toutes les familles, la reconnaissance de toutes les familles ».
Egalement présents, le footballeur Lilian Thuram, l’animatrice Karine Lemarchand, l’ex-ministre UMP Roselyne Bachelot, Eva Joly ou encore l’homme d’affaires Pierre Bergé, à l’origine d’une soirée people dimanche soir au Théâtre du Rond-Point pour soutenir le projet de loi.
« La mobilisation dépasse les homosexuels »
« On voit très clairement aujourd’hui que la mobilisation dépasse très largement les homosexuels ou les associations LGBT », a observé Nicolas Gougain porte-parole de l’Inter-LGBT (Lesbiennes, Gay, Bi et Trans), à l’origine de la mobilisation avec le collectif Agissons pour l’égalité.
L’opinion de plus en plus favorable
Même si les organisateurs ont récusé toute guerre des chiffres, le défi est de mobiliser davantage que le précédent défilé parisien pro-mariage gay du 16 décembre (150.000) et de riposter aux « anti », qui avaient rassemblé le 13 janvier entre 340.000 personnes (selon la police) et un million (selon les organisateurs).
L’opinion, selon un dernier sondage Ifop, est de plus en plus favorable au mariage homosexuel : 63 % des Français l’approuvent (contre 60 % début janvier) et 49 % (+3 points) sont aussi favorables à l’adoption par des couples du même sexe.
L’examen du texte débute mardi à l’Assemblée : plus de 5.300 amendements, un nombre inhabituellement élevé, ont été déposés, dont l’essentiel émane de l’opposition
JUSTICE ?
Quatre décès liés à la pilule «Diane 35» confirmés par l'agence du médicament
Diane 35 n'est pas réellement une pilule contraceptive bien qu'elle en ait les effets. | AFP / Mychele Daniau
L'agence du médicament a confirmé ce dimanche quatre décès «imputables à une thrombose veineuse liée à Diane® 35». Le «Figaro» a fait état samedi de sept morts liés à la prise de ce traitement contre l'acné du laboratoire Bayer généralement utilisé comme pilule contraceptive.
Diane 35 n'est pas réellement une pilule contraceptive bien qu'elle en ait les effets. Le médicament a d'ailleurs été autorisé à être mis sur le marché français pour son traitement contre l'acné. Or les prescripteurs y ont vu un moyen de faire coup double en traitant à la fois les peaux difficiles des adolescentes et leur permettre une contraception. En effet, le risque de thrombose veineuse serait même deux fois supérieur à celui que font encourir les pilules de deuxième génération. Diane 35 serait ainsi plus dangereuse que les 3e et 4e génération qui inquiètent tant ces dernières semaines.
LeParisien.fr
SOCIETE
Réflexions et mise en perspective sur le mariage homosexuel
Philippe Petit - Marianne
Le parlement doit examiner mardi 29 janvier le texte de la loi Taubira permettant aux homosexuels de se marier et d’adopter un enfant. Cette réforme est le fruit d’une longue histoire qui a commencé dans les années 1970. Qu’est-ce qui l’a rendue possible ? Pourquoi suscite-t-elle des craintes chez certains ? Récit et mise en perspective.
Ce n’est qu’un début. Nul ne peut prévoir aujourd’hui les conséquences du projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe qui sera discuté au parlement le 29 janvier prochain. Ce projet est une révolution anthropologique, un bouleversement juridique, et surtout une grande réforme laïque imposant l’égalité de tous devant la loi.
Il signe « la reconnaissance de l’égale dignité des parents, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels », selon Eric Garnier, qui a écrit le meilleur livre sur « L’homoparentalité en France » (1). Il a déjà fait couler beaucoup d’encre, au point de laisser croire qu’il se réduisait à un affrontement entre les partisans du mariage pour tous et ses opposants. On ne compte plus les articles parus dans la presse, les débats à la télévision ou sur les ondes, et le nombre d’auditions devant la commission des lois à l’Assemblée Nationale ; ce projet est une aubaine pour les amateurs de polémiques qui sont partie prenantes, mais il est décevant quant à la forme qu’il a pris. Il fait souvent fi des doutes et interrogations de ceux qui n’ont pas d’avis préétabli, et il efface parfois les points litigieux concernant la filiation et les problèmes de bioéthique qui en découle. Le débat sur le mariage pour tous se présente alors comme l’arbre qui cache la forêt. Il déchaîne les passions, mais pour les faire taire.
Il accélère le pas, mais il brouille le sens de la marche. Les associations favorables ou pas au projet donnent le « la » et tentent d’imposer une hégémonie culturelle – la leur – qui reflète de manière imparfaite le besoin de comprendre de la majorité de la population. Il fallait réagir à cette rhétorique antifasciste ou religieuse, et c’est ce que nous avons tenté de faire. Il fallait étayer ce qui se dit aujourd’hui de la famille, de l’homosexualité, du mariage, de la filiation, et des nouvelles techniques de procréation qui s’émancipent dorénavant de la sexualité.
Ce n’est pas rien ! D’autant que lorsque « l’opinion publique a pris une pente, il est bien difficile de la lui faire remonter », disait déjà Balzac dans « Le contrat de mariage » (1835). Quelle pente ? Certainement pas celle que dénonçait l’auteur de la Comédie Humaine, la prison du mariage qui soumettait les femmes à la loi du mari ; le Code Civil qui a mis la femme en tutelle ; la tyrannie paternelle ; plutôt celle d’une réhabilitation du mariage dans un contexte inédit. On pourrait l’appeler la pente de l’inéluctable, si on considère à juste titre que le droit des homosexuels prend la suite du droit des femmes, et qu’il permet enfin aux homosexuels d’entrer dans le droit « par la grande porte du Code Civil » (Robert Badinter).
Ce projet de loi se présenterait alors comme l’aboutissement d’une lutte qui aurait commencé sous la Révolution française. C’est la thèse de José Luis Zapatero : grâce au mariage pour tous, la République Française sera plus républicaine. Qu’il y ait des homosexuels qui ne veulent pas se marier ne change rien à l’affaire. Pas plus que de savoir qu’aujourd’hui en France 56% des enfants naissent hors mariage. Seul importe un droit légitime, dès lors que le droit au mariage – et le droit d’héritage – s’inscrit dans une longue marche, dont l’horizon ne peut être que l’égalité de tous devant la loi. Cette révolution inéluctable, que la France prend avec un train de retard, au regard de l’Espagne, par exemple, qui a enregistré 3380 mariages entre personnes du même sexe sur 163 085 mariages en 2011, ce qui est somme toute minime, repose cependant sur certains présupposés qui ne sont pas toujours explicites.
Pourquoi parler de « mariage pour tous » ? Le mariage, par définition, ne peut pas être « pour tous ». L’accès au mariage est assorti de conditions – âge, consentement, notamment – et d’interdits, on ne peut épouser son père ou sa mère, il ne peut donc être accessible à qui veut. Etait-il nécessaire de légiférer pour tous à l’occasion d’une faculté de se marier et d’adopter pour quelques uns ? Fallait-il au nom de l’homoparentalité – qui nécessite évidemment un cadre juridique – faire la chasse au nom de père et de mère et tordre les mots de la loi existante afin de pouvoir écrire d’un enfant qu’il est « fils de » et non « né de » ? Ces questions ont évidemment surgi dans les nombreuses tribunes qui sont parus dans la presse. Mais elles sont vite apparues comme le révélateur d’une guerre de tranchées entre les partisans de l’ordre familial – la Manifestation pour tous du 13 janvier – et les bataillons des nouvelles familles. Il aurait fallu qu’elles soient moins massives et moins intimidantes pour éviter les amalgames.
Car le débat sur le mariage pour tous est un débat à plusieurs étages, il faut d’abord monter au premier, celui de la famille, avant d’atteindre le palier du mariage, et celui de la filiation.
Ce projet surgit dans une époque où le nombre de mariages ne cesse de baisser depuis le pic de l’an 2000, où 305 000 couples s’étaient alors mariés. On en compte 249 000 en 2010. Il est aussi la conséquence du lent déclin de la présomption de paternité – le fait de déduire du mariage (fait connu), le fait que le mari de la mère est le père de l’enfant (fait inconnu) – qui fut pendant des siècles le pilier de l’ordre familial. Et il aura fallu deux guerres mondiales et la montée en puissance du féminisme pour que le droit de la famille rattrape son retard sur les mœurs. Il aura fallu passer par ce que la sociologue Irène Théry aujourd’hui acquise à la cause du mariage pour tous a appelé dans un livre fondateur « Le démariage » (1993). La famille fut longtemps en effet un sujet de littérateurs, elle est depuis Durkheim, le fondateur de la sociologie, devenue un vivier pour toutes les sciences humaines. Elle mêle l’archaïque (la prohibition de l’inceste) et le moderne (le désir d’autonomie), et est en proie aux interprétations les plus diverses, laissant croire aux uns à sa désinstitutionalisation, aux autres à son regain de vitalité. Mais ce qu’on a commencé à appeler la crise de la famille est finalement assez récent.
La sociologue Evelyne Sullerot a raconté également en 1997 dans un livre désormais classique le grand remue-ménage qui s’est produit après le familialisme consensuel des années 1945-1955. Il devait déboucher à ses yeux sur un démaillage systématique de la cellule familiale (2). Dans la maison du père assiégée les murs se fissuraient de partout. La reconnaissance de l’égalité des époux ne pouvait être différée plus longtemps et les lois régissant mariage, divorce, filiation, autorité parentale devaient être profondément modifiées de 1965 à 1975. C’est ainsi que dans la foulée en 1966 la loi portant réforme de l’adoption – la fameuse adoption plénière – par imitation forcée de la nature, permit aux enfants adoptés d’avoir les mêmes droits et les mêmes obligations que les enfants dits légitimes et permit également l’adoption par une seule personne. Un an plus tard, et en attenant la loi Veil sur l’IGV en 1975, les femmes eurent la possibilité d’avoir recours à la contraception, les naissances non désirées se firent plus rares, les enfants adoptables aussi. Ce fut néanmoins le véritable acte de naissance de la parenté sociale ; une brèche en tout cas dans la sacro sainte parenté biologique qui permit plus tard, lorsque se développèrent les études sur l’homoparentalité en France (3), de distinguer trois dimensions de la parenté et de leur donner un statut distinct : être né de (lien biologique), être enfant de (lien légal de filiation), être élevé par (lien social).
Une deuxième brèche fut tout autant essentielle. Le cœur du mariage qui fut représenté pendant des siècles par la présomption de paternité, s’est déplacé au cours de ces années décisives du côté du lien que constitue le couple. « Ce qui importait auparavant n’était pas que la paternité repose sur la vérité biologique, mais qu’elle s’inscrive dans le mariage, seul lieu légitime de la procréation. La loi du 3 janvier 1972 a entamé cette idée en prônant l’idée que l’intérêt de l’enfant serait que sa filiation soit conforme à sa réalité biologique. Cette idée a été confortée ensuite car les progrès de la science ont permis de savoir par une expertise biologique qui est le père », écrit Anne-Marie Leroyer, professeur de droit à la Sorbonne (4). La présomption, ravalée au rang de simple règle de preuve, fut ainsi progressivement écartée, et donc plus facilement contestée, par le père, la mère, voire plus tard par l’enfant, ouvrant ainsi la voix aux actions en contestation de paternité.
Comme le souligne Irène Théry qui défendit un temps l’union civile pour les couples de même sexe, « le mariage n’est pas une institution éternelle » ; et le déclin de la présomption de paternité en apporte la preuve. On dira, quel drôle d’institution, que celle qui repose sur une présomption ! Mais c’est que le mot mariage aujourd’hui n’a plus le même sens que celui qui fut le sien du XIII siècle, où émergea le droit canon, au terrible XX siècle ! Il était censé organiser la société, il n’organise plus qu’un rapport de couple. C’est pourquoi on se trompe de bataille en en faisant le nerf de la guerre sociale entre gardiens d’un ordre disparu et prophètes d’un monde nouveau. Le mariage civil homosexuel ne rétablit pas une « aura » du mariage laquelle ne perdure plus que dans les lieux de culte, il fait partie intégrante de cette mutation, et ce en dépit de l’enjeu éminemment symbolique de la revendication du « mariage », et non d’une union spécifique pour les couples homosexuels, laquelle est cependant revendiquée par certains d’entre eux. Car ce « mariage pour tous » ne plaît pas à tous, pour un certain nombre de couples homosexuels il est perçu plutôt qu’un progrès comme une régression à un modèle religieux du passé qui ne concevait de filiation légitime que dans le mariage. Ainsi certaines femmes ayant eu ou adopté seules des enfants se voient-elles dans l’obligation d’épouser leur compagne pour ensuite divorcer officiellement – alors qu’elles en sont déjà séparées en bons termes – afin que ces dernières puissent bénéficier d’un droit de garde.
Le mariage redevenant ainsi la voie royale permettant d’atteindre la félicité domestique. Ce paradoxe n’efface pas cependant l’essentiel. Puisqu’il ne repose plus sur une complémentarité hiérarchique des sexes, puisque la loi de 1972 a établi l’égalité des droits des enfants nés dans le mariage et hors mariage, la fiction du mariage, c’est était une, a perdu de sa consistance, hors les religions qui ont le devoir de la maintenir. Précisons toutefois que ce n’était pas pour des raisons de mœurs que la loi de 1972 fut votée, la part des enfants naturels étaient à l’époque finalement très faibles, mais pour des raisons de légitimité. Mais en élargissant le cadre de cette légitimité – au père, à la mère, aux enfants mêmes – une brèche s’est ouverte dans le droit de filiation qui ne s’est jamais refermée.
Ces années charnières – 1966 et 1972 – elles impriment encore de nos jours leurs marques. Et si Robert de Saint Loup, père de famille, homosexuel, militaire, qui perdit sa croix de guerre au bordel, déchiré entre sa sexualité et sa paternité, comme Colette, mais sur un mode mineur, entre la sienne et son amour pour sa mère, font figure de personnages d’un autre temps, il n’est pas sûr que le droit puisse répondre à toutes les questions que posent l’homoparentalité ou plus simplement les parents homosexuels. Et c’est heureux. Car si le droit avait réponse à tout, ce n’est pas simplement la fiction du mariage qu’il faudrait anéantir, mais la fiction propre aux rencontres. Il n’en demeure pas moins que le droit est ce qui porte à conséquence concernant le concept de filiation.
Ce n’est donc pas un hasard si le débat s’est focalisé sur celle-ci. Le fait que l’acte procréatif ait été dissocié de la sexualité ouvre naturellement – si on peut dire – la porte à toutes les formes de fécondation. Pour l’heure, le gouvernement socialiste n’a pas fourni toutes les clés. Il s’en tient à l’adoption plénière pour les couples du même sexe. Mais cela n’empêche pas de faire un inventaire de l’état des lieux avant le débat parlementaire. Tout n’est pas limpide dans l’univers impitoyable de la filiation, même si on se rassure en insistant outre mesure sur la capacité narrative des parents à raconter la véritable histoire de leur enfant, né d’une PMA, ou d’une mère porteuse. Ils ne feront ni mieux, ni plus mal, avec les moyens du bord, en fonction de leur trajectoire de vie, comme tous les parents du monde, uniques en leur genre, et tout aussi aventureux. Sans doute. Cette quiétude a néanmoins des limites. La filiation n’est pas qu’un roman familial, elle est un lien de droit qui unit un enfant au père ou/et à la mère que le droit désigne. Elle est un lien que le droit institue et non un fait que la nature désigne. Ce lien donne une place à l’enfant dans la parenté et une identité dans la société. Et comme le mariage, il a connu des ruptures récentes, qui nous obligent à le reconsidérer. Jusqu’où ? Ce sera l’enjeu de ce siècle. La filiation en effet a d’abord désigné à partir du XIII siècle le lien charnel du père avec le fils. Elle était une notion juridique fondée sur la mimétique avec la nature. Une acception qui a perduré jusqu’à nous. « La première rupture est le détachement progressif de la notion juridique de filiation de l’engendrement. Ce détachement est très net avec la loi du 11 juillet 1966, introduisant la possibilité pour une personne seule d’adopter » souligne Anne-Marie Leroyer. Il s’est poursuivi ensuite avec les lois portant réforme de la filiation : l’ordonnance du 4 juillet 2005 qui stipule que le père ou la mère que le droit désigne peut ne pas être le géniteur.
« Ce détachement est aussi net avec le droit de la procréation médicalement assistée, encadré par les lois des 29 juillet 1994 et 6 août 2004, les père et mère étant ceux légalement désignés et non les tiers donneurs », souligne Anne-Marie Leroyer. Mais la seconde rupture, la plus importante, pour l’heure non consacrée par le droit français, et c’est l’enjeu du débat, réside dans le détachement du concept de filiation de l’idée de reproduction bisexuée. Le père et la mère s’effacent devant les parents. Et cela se traduit par un changement de vocabulaire dans les textes, comme on le vérifie dans les pays qui ont admis l’adoption conjointe par deux personnes du même sexe. Le terme parent introduit alors un vocabulaire de la filiation qui ne distingue plus les sexes.
Et la notion de filiation se retrouve sans lien avec l’altérité sexuelle. Faut-il s’en plaindre ? La question est presque dépassée. Elle concerne pourtant tous les citoyens. Car si la filiation « est sans rapport avec l’engendrement ni avec la reproduction bisexuée, elle devient un concept juridique détaché de la nature des choses et qui n’a plus guère de raison d’en suivre ni le modèle, ni les limites », précise la professeure de droit qui sur ce point a horreur du vide.
On en est là. Exit la nature, exit la généalogie, la filiation n’est plus qu’un concept nominaliste, un nom qui s’est affranchi de ses attaches générationnelles pour vivre sa vie de concept sans avoir de comptes à rendre à quiconque. La science a pris le dessus, et le droit s’incline ? Car dans cette perspective, pourquoi poser des conditions d’âge pour l’établissement de ce lien de filiation ? Pourquoi limiter le nombre de parents à deux ? Interdire un lien qui modifierait les structures généalogiques de la parenté ? Ces questions sont sous-jacentes au débat concernant l’assistance médicale à la procréation aux couples du même sexe. Elles ne sont pas sans rapport avec la prudence du gouvernement qui s’en tient pour l’heure à l’adoption plénière qui a le grand avantage de rompre in abrupto le lien avec la biologie. Mais elles étaient déjà en germe dès lors que furent dissociées la filiation et l’engendrement.
Une chose est sûre, ces ruptures dont certains craignent qu’elles aillent trop loin sont trop récentes pour les appréhender à leur juste valeur. Nous manquons de recul pour en mesurer les effets. N’était la confiance dans l’humanité qui anime l’anthropologue Françoise Héritier, peu encline cependant à satisfaire la gestation pour autrui, il est trop tôt pour savoir ce que produira à l’échelle du monde ce grand chambardement juridique. Reste qu’aujourd’hui des enfants naissent encore sans passeport juridique à cause de leur origine procréative. Ils ne peuvent être tenus responsables de leur mode de conception. Le chantier éthique risque donc de se prolonger. Et le combat, continuer.
Comme le clamait une manifestante lors de la manifestation pro mariage pour tous du 16 décembre 2012 : « mes parents sont hétéros, pourtant je suis névrosée ». Et comme l’affirme la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval, « le brevet de bon parent n’existe pas ». Mais le droit, lui, s’il n’est pas une simple règle malléable à merci, a le pouvoir de limiter la casse. Il institue la vie ; il énonce une limite. C’est la seule chose que l’on puisse attendre d’un débat parlementaire qui accouchera d’un nouvel état civil : instituer l’enfant, l’aider à trouver sa place, pour qu’il puisse dire un jour : « mes parents sont homosexuels, pourtant je suis névrosé » !
(1) Editions Thierry Marchaisse, 19 euros.
(2) Le grand remue-ménage, Fayard.
(3) Homoparentalité une chance pour la famille ? de Stéphane Nadaud, 2002. Et : Qu’est-ce que l’homoparentalité de Martine Gross, Payot.
(4) Droit de la famille, PUF, 15 euros.
Il signe « la reconnaissance de l’égale dignité des parents, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels », selon Eric Garnier, qui a écrit le meilleur livre sur « L’homoparentalité en France » (1). Il a déjà fait couler beaucoup d’encre, au point de laisser croire qu’il se réduisait à un affrontement entre les partisans du mariage pour tous et ses opposants. On ne compte plus les articles parus dans la presse, les débats à la télévision ou sur les ondes, et le nombre d’auditions devant la commission des lois à l’Assemblée Nationale ; ce projet est une aubaine pour les amateurs de polémiques qui sont partie prenantes, mais il est décevant quant à la forme qu’il a pris. Il fait souvent fi des doutes et interrogations de ceux qui n’ont pas d’avis préétabli, et il efface parfois les points litigieux concernant la filiation et les problèmes de bioéthique qui en découle. Le débat sur le mariage pour tous se présente alors comme l’arbre qui cache la forêt. Il déchaîne les passions, mais pour les faire taire.
Il accélère le pas, mais il brouille le sens de la marche. Les associations favorables ou pas au projet donnent le « la » et tentent d’imposer une hégémonie culturelle – la leur – qui reflète de manière imparfaite le besoin de comprendre de la majorité de la population. Il fallait réagir à cette rhétorique antifasciste ou religieuse, et c’est ce que nous avons tenté de faire. Il fallait étayer ce qui se dit aujourd’hui de la famille, de l’homosexualité, du mariage, de la filiation, et des nouvelles techniques de procréation qui s’émancipent dorénavant de la sexualité.
Ce n’est pas rien ! D’autant que lorsque « l’opinion publique a pris une pente, il est bien difficile de la lui faire remonter », disait déjà Balzac dans « Le contrat de mariage » (1835). Quelle pente ? Certainement pas celle que dénonçait l’auteur de la Comédie Humaine, la prison du mariage qui soumettait les femmes à la loi du mari ; le Code Civil qui a mis la femme en tutelle ; la tyrannie paternelle ; plutôt celle d’une réhabilitation du mariage dans un contexte inédit. On pourrait l’appeler la pente de l’inéluctable, si on considère à juste titre que le droit des homosexuels prend la suite du droit des femmes, et qu’il permet enfin aux homosexuels d’entrer dans le droit « par la grande porte du Code Civil » (Robert Badinter).
Ce projet de loi se présenterait alors comme l’aboutissement d’une lutte qui aurait commencé sous la Révolution française. C’est la thèse de José Luis Zapatero : grâce au mariage pour tous, la République Française sera plus républicaine. Qu’il y ait des homosexuels qui ne veulent pas se marier ne change rien à l’affaire. Pas plus que de savoir qu’aujourd’hui en France 56% des enfants naissent hors mariage. Seul importe un droit légitime, dès lors que le droit au mariage – et le droit d’héritage – s’inscrit dans une longue marche, dont l’horizon ne peut être que l’égalité de tous devant la loi. Cette révolution inéluctable, que la France prend avec un train de retard, au regard de l’Espagne, par exemple, qui a enregistré 3380 mariages entre personnes du même sexe sur 163 085 mariages en 2011, ce qui est somme toute minime, repose cependant sur certains présupposés qui ne sont pas toujours explicites.
Pourquoi parler de « mariage pour tous » ? Le mariage, par définition, ne peut pas être « pour tous ». L’accès au mariage est assorti de conditions – âge, consentement, notamment – et d’interdits, on ne peut épouser son père ou sa mère, il ne peut donc être accessible à qui veut. Etait-il nécessaire de légiférer pour tous à l’occasion d’une faculté de se marier et d’adopter pour quelques uns ? Fallait-il au nom de l’homoparentalité – qui nécessite évidemment un cadre juridique – faire la chasse au nom de père et de mère et tordre les mots de la loi existante afin de pouvoir écrire d’un enfant qu’il est « fils de » et non « né de » ? Ces questions ont évidemment surgi dans les nombreuses tribunes qui sont parus dans la presse. Mais elles sont vite apparues comme le révélateur d’une guerre de tranchées entre les partisans de l’ordre familial – la Manifestation pour tous du 13 janvier – et les bataillons des nouvelles familles. Il aurait fallu qu’elles soient moins massives et moins intimidantes pour éviter les amalgames.
Car le débat sur le mariage pour tous est un débat à plusieurs étages, il faut d’abord monter au premier, celui de la famille, avant d’atteindre le palier du mariage, et celui de la filiation.
Ce projet surgit dans une époque où le nombre de mariages ne cesse de baisser depuis le pic de l’an 2000, où 305 000 couples s’étaient alors mariés. On en compte 249 000 en 2010. Il est aussi la conséquence du lent déclin de la présomption de paternité – le fait de déduire du mariage (fait connu), le fait que le mari de la mère est le père de l’enfant (fait inconnu) – qui fut pendant des siècles le pilier de l’ordre familial. Et il aura fallu deux guerres mondiales et la montée en puissance du féminisme pour que le droit de la famille rattrape son retard sur les mœurs. Il aura fallu passer par ce que la sociologue Irène Théry aujourd’hui acquise à la cause du mariage pour tous a appelé dans un livre fondateur « Le démariage » (1993). La famille fut longtemps en effet un sujet de littérateurs, elle est depuis Durkheim, le fondateur de la sociologie, devenue un vivier pour toutes les sciences humaines. Elle mêle l’archaïque (la prohibition de l’inceste) et le moderne (le désir d’autonomie), et est en proie aux interprétations les plus diverses, laissant croire aux uns à sa désinstitutionalisation, aux autres à son regain de vitalité. Mais ce qu’on a commencé à appeler la crise de la famille est finalement assez récent.
La sociologue Evelyne Sullerot a raconté également en 1997 dans un livre désormais classique le grand remue-ménage qui s’est produit après le familialisme consensuel des années 1945-1955. Il devait déboucher à ses yeux sur un démaillage systématique de la cellule familiale (2). Dans la maison du père assiégée les murs se fissuraient de partout. La reconnaissance de l’égalité des époux ne pouvait être différée plus longtemps et les lois régissant mariage, divorce, filiation, autorité parentale devaient être profondément modifiées de 1965 à 1975. C’est ainsi que dans la foulée en 1966 la loi portant réforme de l’adoption – la fameuse adoption plénière – par imitation forcée de la nature, permit aux enfants adoptés d’avoir les mêmes droits et les mêmes obligations que les enfants dits légitimes et permit également l’adoption par une seule personne. Un an plus tard, et en attenant la loi Veil sur l’IGV en 1975, les femmes eurent la possibilité d’avoir recours à la contraception, les naissances non désirées se firent plus rares, les enfants adoptables aussi. Ce fut néanmoins le véritable acte de naissance de la parenté sociale ; une brèche en tout cas dans la sacro sainte parenté biologique qui permit plus tard, lorsque se développèrent les études sur l’homoparentalité en France (3), de distinguer trois dimensions de la parenté et de leur donner un statut distinct : être né de (lien biologique), être enfant de (lien légal de filiation), être élevé par (lien social).
Une deuxième brèche fut tout autant essentielle. Le cœur du mariage qui fut représenté pendant des siècles par la présomption de paternité, s’est déplacé au cours de ces années décisives du côté du lien que constitue le couple. « Ce qui importait auparavant n’était pas que la paternité repose sur la vérité biologique, mais qu’elle s’inscrive dans le mariage, seul lieu légitime de la procréation. La loi du 3 janvier 1972 a entamé cette idée en prônant l’idée que l’intérêt de l’enfant serait que sa filiation soit conforme à sa réalité biologique. Cette idée a été confortée ensuite car les progrès de la science ont permis de savoir par une expertise biologique qui est le père », écrit Anne-Marie Leroyer, professeur de droit à la Sorbonne (4). La présomption, ravalée au rang de simple règle de preuve, fut ainsi progressivement écartée, et donc plus facilement contestée, par le père, la mère, voire plus tard par l’enfant, ouvrant ainsi la voix aux actions en contestation de paternité.
Comme le souligne Irène Théry qui défendit un temps l’union civile pour les couples de même sexe, « le mariage n’est pas une institution éternelle » ; et le déclin de la présomption de paternité en apporte la preuve. On dira, quel drôle d’institution, que celle qui repose sur une présomption ! Mais c’est que le mot mariage aujourd’hui n’a plus le même sens que celui qui fut le sien du XIII siècle, où émergea le droit canon, au terrible XX siècle ! Il était censé organiser la société, il n’organise plus qu’un rapport de couple. C’est pourquoi on se trompe de bataille en en faisant le nerf de la guerre sociale entre gardiens d’un ordre disparu et prophètes d’un monde nouveau. Le mariage civil homosexuel ne rétablit pas une « aura » du mariage laquelle ne perdure plus que dans les lieux de culte, il fait partie intégrante de cette mutation, et ce en dépit de l’enjeu éminemment symbolique de la revendication du « mariage », et non d’une union spécifique pour les couples homosexuels, laquelle est cependant revendiquée par certains d’entre eux. Car ce « mariage pour tous » ne plaît pas à tous, pour un certain nombre de couples homosexuels il est perçu plutôt qu’un progrès comme une régression à un modèle religieux du passé qui ne concevait de filiation légitime que dans le mariage. Ainsi certaines femmes ayant eu ou adopté seules des enfants se voient-elles dans l’obligation d’épouser leur compagne pour ensuite divorcer officiellement – alors qu’elles en sont déjà séparées en bons termes – afin que ces dernières puissent bénéficier d’un droit de garde.
Le mariage redevenant ainsi la voie royale permettant d’atteindre la félicité domestique. Ce paradoxe n’efface pas cependant l’essentiel. Puisqu’il ne repose plus sur une complémentarité hiérarchique des sexes, puisque la loi de 1972 a établi l’égalité des droits des enfants nés dans le mariage et hors mariage, la fiction du mariage, c’est était une, a perdu de sa consistance, hors les religions qui ont le devoir de la maintenir. Précisons toutefois que ce n’était pas pour des raisons de mœurs que la loi de 1972 fut votée, la part des enfants naturels étaient à l’époque finalement très faibles, mais pour des raisons de légitimité. Mais en élargissant le cadre de cette légitimité – au père, à la mère, aux enfants mêmes – une brèche s’est ouverte dans le droit de filiation qui ne s’est jamais refermée.
Ces années charnières – 1966 et 1972 – elles impriment encore de nos jours leurs marques. Et si Robert de Saint Loup, père de famille, homosexuel, militaire, qui perdit sa croix de guerre au bordel, déchiré entre sa sexualité et sa paternité, comme Colette, mais sur un mode mineur, entre la sienne et son amour pour sa mère, font figure de personnages d’un autre temps, il n’est pas sûr que le droit puisse répondre à toutes les questions que posent l’homoparentalité ou plus simplement les parents homosexuels. Et c’est heureux. Car si le droit avait réponse à tout, ce n’est pas simplement la fiction du mariage qu’il faudrait anéantir, mais la fiction propre aux rencontres. Il n’en demeure pas moins que le droit est ce qui porte à conséquence concernant le concept de filiation.
Ce n’est donc pas un hasard si le débat s’est focalisé sur celle-ci. Le fait que l’acte procréatif ait été dissocié de la sexualité ouvre naturellement – si on peut dire – la porte à toutes les formes de fécondation. Pour l’heure, le gouvernement socialiste n’a pas fourni toutes les clés. Il s’en tient à l’adoption plénière pour les couples du même sexe. Mais cela n’empêche pas de faire un inventaire de l’état des lieux avant le débat parlementaire. Tout n’est pas limpide dans l’univers impitoyable de la filiation, même si on se rassure en insistant outre mesure sur la capacité narrative des parents à raconter la véritable histoire de leur enfant, né d’une PMA, ou d’une mère porteuse. Ils ne feront ni mieux, ni plus mal, avec les moyens du bord, en fonction de leur trajectoire de vie, comme tous les parents du monde, uniques en leur genre, et tout aussi aventureux. Sans doute. Cette quiétude a néanmoins des limites. La filiation n’est pas qu’un roman familial, elle est un lien de droit qui unit un enfant au père ou/et à la mère que le droit désigne. Elle est un lien que le droit institue et non un fait que la nature désigne. Ce lien donne une place à l’enfant dans la parenté et une identité dans la société. Et comme le mariage, il a connu des ruptures récentes, qui nous obligent à le reconsidérer. Jusqu’où ? Ce sera l’enjeu de ce siècle. La filiation en effet a d’abord désigné à partir du XIII siècle le lien charnel du père avec le fils. Elle était une notion juridique fondée sur la mimétique avec la nature. Une acception qui a perduré jusqu’à nous. « La première rupture est le détachement progressif de la notion juridique de filiation de l’engendrement. Ce détachement est très net avec la loi du 11 juillet 1966, introduisant la possibilité pour une personne seule d’adopter » souligne Anne-Marie Leroyer. Il s’est poursuivi ensuite avec les lois portant réforme de la filiation : l’ordonnance du 4 juillet 2005 qui stipule que le père ou la mère que le droit désigne peut ne pas être le géniteur.
« Ce détachement est aussi net avec le droit de la procréation médicalement assistée, encadré par les lois des 29 juillet 1994 et 6 août 2004, les père et mère étant ceux légalement désignés et non les tiers donneurs », souligne Anne-Marie Leroyer. Mais la seconde rupture, la plus importante, pour l’heure non consacrée par le droit français, et c’est l’enjeu du débat, réside dans le détachement du concept de filiation de l’idée de reproduction bisexuée. Le père et la mère s’effacent devant les parents. Et cela se traduit par un changement de vocabulaire dans les textes, comme on le vérifie dans les pays qui ont admis l’adoption conjointe par deux personnes du même sexe. Le terme parent introduit alors un vocabulaire de la filiation qui ne distingue plus les sexes.
Et la notion de filiation se retrouve sans lien avec l’altérité sexuelle. Faut-il s’en plaindre ? La question est presque dépassée. Elle concerne pourtant tous les citoyens. Car si la filiation « est sans rapport avec l’engendrement ni avec la reproduction bisexuée, elle devient un concept juridique détaché de la nature des choses et qui n’a plus guère de raison d’en suivre ni le modèle, ni les limites », précise la professeure de droit qui sur ce point a horreur du vide.
On en est là. Exit la nature, exit la généalogie, la filiation n’est plus qu’un concept nominaliste, un nom qui s’est affranchi de ses attaches générationnelles pour vivre sa vie de concept sans avoir de comptes à rendre à quiconque. La science a pris le dessus, et le droit s’incline ? Car dans cette perspective, pourquoi poser des conditions d’âge pour l’établissement de ce lien de filiation ? Pourquoi limiter le nombre de parents à deux ? Interdire un lien qui modifierait les structures généalogiques de la parenté ? Ces questions sont sous-jacentes au débat concernant l’assistance médicale à la procréation aux couples du même sexe. Elles ne sont pas sans rapport avec la prudence du gouvernement qui s’en tient pour l’heure à l’adoption plénière qui a le grand avantage de rompre in abrupto le lien avec la biologie. Mais elles étaient déjà en germe dès lors que furent dissociées la filiation et l’engendrement.
Une chose est sûre, ces ruptures dont certains craignent qu’elles aillent trop loin sont trop récentes pour les appréhender à leur juste valeur. Nous manquons de recul pour en mesurer les effets. N’était la confiance dans l’humanité qui anime l’anthropologue Françoise Héritier, peu encline cependant à satisfaire la gestation pour autrui, il est trop tôt pour savoir ce que produira à l’échelle du monde ce grand chambardement juridique. Reste qu’aujourd’hui des enfants naissent encore sans passeport juridique à cause de leur origine procréative. Ils ne peuvent être tenus responsables de leur mode de conception. Le chantier éthique risque donc de se prolonger. Et le combat, continuer.
Comme le clamait une manifestante lors de la manifestation pro mariage pour tous du 16 décembre 2012 : « mes parents sont hétéros, pourtant je suis névrosée ». Et comme l’affirme la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval, « le brevet de bon parent n’existe pas ». Mais le droit, lui, s’il n’est pas une simple règle malléable à merci, a le pouvoir de limiter la casse. Il institue la vie ; il énonce une limite. C’est la seule chose que l’on puisse attendre d’un débat parlementaire qui accouchera d’un nouvel état civil : instituer l’enfant, l’aider à trouver sa place, pour qu’il puisse dire un jour : « mes parents sont homosexuels, pourtant je suis névrosé » !
(1) Editions Thierry Marchaisse, 19 euros.
(2) Le grand remue-ménage, Fayard.
(3) Homoparentalité une chance pour la famille ? de Stéphane Nadaud, 2002. Et : Qu’est-ce que l’homoparentalité de Martine Gross, Payot.
(4) Droit de la famille, PUF, 15 euros.
Polémique. Homophobie. Une plainte contre les jeunes UMP ?
"Tu ne seras pas une pédale, mon fils" : le blog des Jeunes pop 31 enflamme Twitter
La Dépêche du Midi
Des milliers de manifestants pour une loi sur les armes à Washington
Des milliers de personnes ont défilé samedi à Washington, soutenus par le ministre de l'Education et des élus, pour exiger un renforcement de la législation sur les armes à feu, six semaines après le massacre d'écoliers à Newtown, qui a eu l'effet d'un électrochoc. | Brendan Hoffman
Des milliers de personnes, soutenues par le ministre de l'Education et des élus, ont défilé, samedi, à Washington pour exiger un renforcement de la législation sur les armes à feu, six semaines après le massacre d'écoliers à Newtown ou encore l'attaque, le 22 janvier, durant laquelle trois personnes, dont le tireur, ont été blessées par balle lors d'une fusillade sur un campus universitaire du Texas.
Ces effroyables attaques ont eu l'effet d'un électrochoc. Rassemblés au coeur de la capitale fédérale américaine, à quelques encablures du Capitole et de la Maison Blanche, les manifestants ont exhorté le Congrès et le gouvernement du président Barack Obama à agir «maintenant pour le contrôle des armes» et à «stopper la NRA», la National Rifle Association, le tout puissant lobby des marchands d'armes.
«Nous devons agir, agir et agir et non plus parler. Au nom du président Obama et du vice-président (Joe Biden), nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour faire passer une législation qui renforce la sécurité de nos enfants, de nos familles et de nos communautés», a proclamé le ministre de l'Education, Arne Duncan. Il a raconté à la foule que lorsqu'il était à la tête du réseau des écoles publiques de Chicago, dans les années 1990 et 2000, «nous enterrions toutes les deux semaines un enfant victime d'une arme à feu».
270 millions d'armes sont détenues aux Etats-Unis
«Cela doit changer (...), notre pays mérite mieux que cela», a lancé le ministre, très applaudi par des milliers de personnes qui avaient défilé en silence pendant une demi-heure. Ils brandissaient de simples pancartes blanches portant le nom d'un proche tué par une arme à feu. Quelque 270 millions d'armes sont détenues aux Etats-Unis, soit 88,8 armes pour 100 habitants et 32.163 personnes sont mortes par balle en 2011, soit 10,3 décès pour 100.000 habitants.
Après la tuerie dans une école de Newtown (Connecticut, nord-est) qui a coûté la vie à 20 enfants et six membres de l'encadrement le 14 décembre dernier, le président Obama a signé à la mi-janvier 23 décrets et proposé au Congrès des mesures législatives pour lutter contre la violence par armes à feu aux Etats-Unis. Il a spécialement chargé son vice-président de ce dossier ultrasensible politiquement. Jeudi, les démocrates ont lancé leur campagne au Congrès pour renforcer la législation sur les armes à feu et notamment les fusils semi-automatiques.
«Nous devons agir, agir et agir et non plus parler. Au nom du président Obama et du vice-président (Joe Biden), nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour faire passer une législation qui renforce la sécurité de nos enfants, de nos familles et de nos communautés», a proclamé le ministre de l'Education, Arne Duncan. Il a raconté à la foule que lorsqu'il était à la tête du réseau des écoles publiques de Chicago, dans les années 1990 et 2000, «nous enterrions toutes les deux semaines un enfant victime d'une arme à feu».
270 millions d'armes sont détenues aux Etats-Unis
«Cela doit changer (...), notre pays mérite mieux que cela», a lancé le ministre, très applaudi par des milliers de personnes qui avaient défilé en silence pendant une demi-heure. Ils brandissaient de simples pancartes blanches portant le nom d'un proche tué par une arme à feu. Quelque 270 millions d'armes sont détenues aux Etats-Unis, soit 88,8 armes pour 100 habitants et 32.163 personnes sont mortes par balle en 2011, soit 10,3 décès pour 100.000 habitants.
Après la tuerie dans une école de Newtown (Connecticut, nord-est) qui a coûté la vie à 20 enfants et six membres de l'encadrement le 14 décembre dernier, le président Obama a signé à la mi-janvier 23 décrets et proposé au Congrès des mesures législatives pour lutter contre la violence par armes à feu aux Etats-Unis. Il a spécialement chargé son vice-président de ce dossier ultrasensible politiquement. Jeudi, les démocrates ont lancé leur campagne au Congrès pour renforcer la législation sur les armes à feu et notamment les fusils semi-automatiques.
LeParisien.fr
SOCIAL
Logement: une garantie contre les loyers impayés à l'étude
Pour encourager les propriétaires à louer leurs biens vacants, le ministère du Logement prépare la création d'une "garantie universelle des revenus locatifs", un système d'assurance contre le risque de loyers impayés qui pourrait être obligatoire, selon le Journal du dimanche.
AFP - Pour encourager les propriétaires à louer leurs biens vacants, le ministère du Logement prépare la création d'une "garantie universelle des revenus locatifs", un système d'assurance contre le risque de loyers impayés qui pourrait être obligatoire, selon le Journal du dimanche.
D'après le JDD, l'idée a déjà reçu le soutien de Matignon et de l'Elysée et une telle mesure pourrait être incluse dans la nouvelle loi sur le logement que la ministre du Logement, Cécile Duflot, doit présenter en juin.
Selon l'hebdomadaire, plusieurs pistes sont encore à l'étude mais le but serait qu'une telle garantie (déjà proposée par certains assureurs) couvre un maximum de bailleurs, et qu'elle soit payée par ces derniers, et non par les locataires.
Une première option consisterait à l'imposer à "tous les propriétaires" sous la forme d'une assurance obligatoire, mais cela pourrait poser des problèmes juridiques.
Une deuxième solution serait d'instaurer un prélèvement de 2% sur les loyers (ce qui correspond au taux global d'impayés), qui alimenterait un fonds national d'assurance.
Enfin la dernière option serait d'obliger tous les assureurs à proposer une telle garantie, et d'inciter ensuite les propriétaires à en souscrire une, en les frappant dans le cas contraire d'une taxe d'un montant dissuasif.
D'après le JDD, l'idée a déjà reçu le soutien de Matignon et de l'Elysée et une telle mesure pourrait être incluse dans la nouvelle loi sur le logement que la ministre du Logement, Cécile Duflot, doit présenter en juin.
Selon l'hebdomadaire, plusieurs pistes sont encore à l'étude mais le but serait qu'une telle garantie (déjà proposée par certains assureurs) couvre un maximum de bailleurs, et qu'elle soit payée par ces derniers, et non par les locataires.
Une première option consisterait à l'imposer à "tous les propriétaires" sous la forme d'une assurance obligatoire, mais cela pourrait poser des problèmes juridiques.
Une deuxième solution serait d'instaurer un prélèvement de 2% sur les loyers (ce qui correspond au taux global d'impayés), qui alimenterait un fonds national d'assurance.
Enfin la dernière option serait d'obliger tous les assureurs à proposer une telle garantie, et d'inciter ensuite les propriétaires à en souscrire une, en les frappant dans le cas contraire d'une taxe d'un montant dissuasif.
DIVERS
Insolite. Il paie ses impôts en pièces de 1, 2 et 5 centimes
Un Périgourdin a déposé 429 € aux impôts en pièces de 1, 2 et 5 centimes d’euros.
Photo : Fotolia
Un Périgourdin, agacé par une majoration d’impôts qu’il estimait injuste, s’est vengé à sa façon en réglant cette semaine son tiers provisionnel en pièces de 1, 2 et 5 centimes d’euros. Les Impôts vont mettre plusieurs jours à compter ce monceau de 50 kg.
Patrick Fénelon, un chef de chantier quinquagénaire de Sourzac (Dordogne), avait mal digéré une majoration infligée il y a quatre ans, selon lui pour une question de forme dans le règlement de plusieurs impôts via un même chèque. L’idée lui est alors venue.
Aidé par les habitants de son village
Dans son village d’un millier d’habitants, « beaucoup de gens m’ont aidé […] car quand j’en ai parlé cela faisait rire beaucoup de monde, beaucoup de gens ont commencé à se débarrasser de leurs pièces, à me les apporter », a-t-il expliqué sur France Bleu Périgord.
Sa buraliste faisait même office de « trésorière », collectant les pièces amenées par les clients. La collecte a tout de même pris trois ans, au bout desquels il pensait avoir le compte.
429 € en « pièces jaunes »
Jeudi, il s’est donc rendu à la perception à Mussidan, où il a déposé 429 € en petites pièces, soit 49,700 kg. L’accueil a été « plus que mitigé », reconnaît-il, même si les agents des Impôts ont bien sûr dû accepter le versement, et surtout le recompter.
Cela a pris toute l’après-midi à deux personnes, et encore ils n’ont pu recompter qu’environ 350 €, a expliqué M. Fenelon confirmant une information initiale de Sud Ouest. Il devra donc y retourner lundi pour finir le règlement de son premier tiers. Au centime près.
Au moins 150 morts dans l'incendie d'une discothèque au Brésil
Le sinistre a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche à Santa Maria, dans le sud du pays.
Libération
Au moins 150 personnes sont mortes et 200 ont été blessées dans l’incendie d’une discothèque à Santa Maria, une ville du sud du Brésil, dans la nuit de samedi à dimanche, selon la police et les pompiers.
La plupart des victimes sont mortes asphyxiées dans l’incendie de cette discothèque du centre de Santa Maria, une ville universitaire de l’Etat du Rio Grande do sul (extrême sud).
«Il y a plus de 150 morts confirmés» a déclaré à la télévision Globo le commissaire de police, Sandro Meirnerz.
«Il y a déjà 120 corps dénombrés et il devrait en arriver encore», avait déclaré auparavant à la presse la commissaire Elizabeth Shimoura de Santa Maria, à 290 km de Porto Alegre, la capitale de l’Etat.
«Les pompiers ont encerclé les lieux. La principale cause des décès est l’asphyxie car les jeunes pris de panique se sont piétinés», a dit le commandant des pompiers, Mme Silvia Fucks, citée par le site d’informations G1
Selon le commissaire de Santa Maria, Marcelo Arigoni, les corps ont été transportés au centre sportif municipal qui sert de chapelle ardente.
Selon des témoins, l’incendie a commencé vers 02h00 du matin (04H00 GMT) dans la discothèque Kiss qui a une capacité de plus de mille places et sert souvent pour des fêtes d'étudiants, selon la presse. L’incendie a été contrôlé vers 07h00 locales.
«Cela a été une horreur. J’ai perdu un ami très proche. Les sorties de secours étaient insuffisantes; c'était la panique, j’ai perdu de vue mon ami dans la confusion», a déclaré à la TV Band news un jeune dentiste survivant.
Selon un étudiant, Janio Vieira, «le feu a commencé sur l’estrade et s’est propagé très rapidement».
«J'étais près de la sortie de secours et j’ai réussi à sortir», a dit le jeune, qui avait des difficultés à parler, encore sous le choc.
Le feu aurait commencé quand le chanteur d’un groupe a fait une sorte de petit show pyrotechnique avec un feu de bengale. Des étincelles ont atteint la mousse d’isolement du plafond acoustique et les flammes se sont rapidement propagées à l'établissement, selon des témoignages.
Les familles des victimes arrivaient désespérées, en quête d’informations, sur les lieux de la tragédie déjà décrite comme la «pire de l’Etat du Rio Grande do Sul».
Les trois hôpitaux de la ville et d’autres de la région reçoivent les blessés, selon le secrétaire à la santé de l’Etat, Ciro Simoni.
La présidente Dilma Rousseff qui a vécu une grande partie de sa vie politique dans cet Etat a déploré la catastrophe et a annoncé qu’elle se rendrait sur les lieux.
(AFP)
La plupart des victimes sont mortes asphyxiées dans l’incendie de cette discothèque du centre de Santa Maria, une ville universitaire de l’Etat du Rio Grande do sul (extrême sud).
«Il y a plus de 150 morts confirmés» a déclaré à la télévision Globo le commissaire de police, Sandro Meirnerz.
«Il y a déjà 120 corps dénombrés et il devrait en arriver encore», avait déclaré auparavant à la presse la commissaire Elizabeth Shimoura de Santa Maria, à 290 km de Porto Alegre, la capitale de l’Etat.
«Les pompiers ont encerclé les lieux. La principale cause des décès est l’asphyxie car les jeunes pris de panique se sont piétinés», a dit le commandant des pompiers, Mme Silvia Fucks, citée par le site d’informations G1
Selon le commissaire de Santa Maria, Marcelo Arigoni, les corps ont été transportés au centre sportif municipal qui sert de chapelle ardente.
Selon des témoins, l’incendie a commencé vers 02h00 du matin (04H00 GMT) dans la discothèque Kiss qui a une capacité de plus de mille places et sert souvent pour des fêtes d'étudiants, selon la presse. L’incendie a été contrôlé vers 07h00 locales.
«Cela a été une horreur. J’ai perdu un ami très proche. Les sorties de secours étaient insuffisantes; c'était la panique, j’ai perdu de vue mon ami dans la confusion», a déclaré à la TV Band news un jeune dentiste survivant.
Selon un étudiant, Janio Vieira, «le feu a commencé sur l’estrade et s’est propagé très rapidement».
«J'étais près de la sortie de secours et j’ai réussi à sortir», a dit le jeune, qui avait des difficultés à parler, encore sous le choc.
Le feu aurait commencé quand le chanteur d’un groupe a fait une sorte de petit show pyrotechnique avec un feu de bengale. Des étincelles ont atteint la mousse d’isolement du plafond acoustique et les flammes se sont rapidement propagées à l'établissement, selon des témoignages.
Les familles des victimes arrivaient désespérées, en quête d’informations, sur les lieux de la tragédie déjà décrite comme la «pire de l’Etat du Rio Grande do Sul».
Les trois hôpitaux de la ville et d’autres de la région reçoivent les blessés, selon le secrétaire à la santé de l’Etat, Ciro Simoni.
La présidente Dilma Rousseff qui a vécu une grande partie de sa vie politique dans cet Etat a déploré la catastrophe et a annoncé qu’elle se rendrait sur les lieux.
(AFP)
Les voies sur berge ferment demain
Automobilistes attention, après minuit ce soir, vous serez comme Cendrillon : privés de voiture, bannis définitivement des berges de Seine Rive gauche, entre le musée d’Orsay et le quai Branly (VIIe). D’ici le printemps, tout au long de ces 2,3 km, entre le pont de Solferino et celui de l’Alma, auront poussé des îles, des restaurants et péniches discothèques, un écran géant flottant, des terrains de sport et un jardin botanique.
Pour les quarante mille automobilistes délogés, la « promenade » aura un goût de bouchons.
Le Parisien
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