La Corée du Nord a confirmé avoir procédé mardi à un troisième essai nucléaire, « avec succès », une confirmation également apportée par le ministère de la Défense de son voisin et ennemi, la Corée du Sud. « Un troisième essai nucléaire a été mené avec succès », a ainsi annoncé l’agence officielle KCNA, précisant que cette opération avait pour but de « protéger la sécurité nationale et (la) souveraineté » du pays « contre l’hostilité continue des Etats-Unis ».
Plus tôt, plusieurs agences de surveillance dans la région avaient rapporté qu’un séisme « artificiel » s’était déroulé dans le nord-est du pays. La bombe utilisée pour le test nucléaire souterrain en Corée du Nord mardi était un engin « miniaturisé », a annoncé l’agence officielle du pays KCNA. «  Ce test nucléaire de haut niveau, avait, contrairement à ceux du passé, plus de puissance explosive et a utilisé un engin miniaturisé et plus léger », selon KCNA.
La secousse, dont la magnitude a été estimée entre 4,9 et 5,1, s’est produite à 11H57 heure locale (02H57 GMT) et son épicentre était dans la région de Kilju (nord-est), où se trouve le site de Punggye-ri utilisé pour les tests nucléaires. Séoul a estimé à entre six et sept kilotonnes la puissance de l’explosion dégagée.
La Corée du Nord avait prévenu fin de janvier qu’elle entendait procéder à un nouvel essai nucléaire en réponse aux sanctions élargies de l’ONU après le lancement d’une fusée au mois de décembre, qui avait été considérée par les Etats-Unis comme un missile balistique.

Un essai nucléaire qui s’apparente à un défi lancé à la Chine

À Washington, la Maison Blanche, le Pentagone et la CIA n’ont d’abord pas réagi. La première réaction est venue du bureau du directeur du renseignement national américain, qui chapeaute les 16 agences de renseignement du pays. Il a affirmé dans un communiqué évaluer « l’événement sismique » en Corée du Nord. « La communauté du renseignement est au courant d’un événement sismique avec des caractéristiques explosives en Corée du Nord et nous évaluons les informations pertinentes ».
Surtout, la Corée du Nord a procédé à cet essai nucléaire contre l’avis de la Chine, son seul allié de poids. « Les Chinois ont lancé aux Nord-Coréens un ferme avertissement leur demandant de ne pas procéder à cet essai quand il est devenu évident qu’il était imminent », a expliqué un diplomate sous couvert de l’anonymat au Monde. « Ce que les Nord-Coréens ont fait représente un vrai défi pour les Chinois », a-t-il souligné. Pékin, Moscou et Washington se sont concertés depuis quelques jours et «  ils vont rapidement s’entendre sur le fait qu’une action ferme s’impose  ». Le Conseil de sécurité se réunira en urgence mardi matin à 9 heures (15 heures en Belgique) pour examiner la manière de réagir à cet essai, qui contrevient aux résolutions de l’ONU.
Les résolutions 1718 et 1874 du Conseil de sécurité des Nations unies, votées respectivement en 2006 et en 2009, ont interdit à la Corée du Nord de développer une technologie nucléaire et balistique. Malgré ces interdictions, les autorités nord-coréennes avaient procédé le 12 décembre à un tir de fusée, le deuxième d’un engin à longue portée au cours de l’année 2012.










Mali : Washington débloque 50 millions de dollars d'aide militaire

Le Monde.fr avec AFP

M. Obama invoque une clause prévue par la loi américaine qui dispose qu'une rallonge du budget de la défense est possible pour aider un pays étranger en cas de situation d'urgence. 
M. Obama invoque une clause prévue par la loi américaine qui dispose qu'une rallonge du budget de la défense est possible pour aider un pays étranger en cas de situation d'urgence. | DAVID LEWIS/DAVID LEWIS