ENVIE D'INSURRECTION ET SYNDROME DE BLANCHE-NEIGE (AVOIR L'IMPRESSION D'ETRE ENTOURE DE NAINS)
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dimanche 3 février 2013
03022013 QUOI DE NEUF ?
HUMOUR......ENCORE QUE
POLITIQUE
Mariage gay : quatre jours de débat, un article voté
Le Monde.fr
L'Assemblée nationale, le 29 janvier. | Reuters/CHARLES PLATIAU
Quatre jours de débat, un article voté. Tel est le maigre bilan des travaux parlementaires sur le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux personnes de même sexe à l'aube du cinquième jour des débats, dimanche 3 février. Les amendements des écologistes visant à ouvrir l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA), auquel le gouvernement est opposé, doivent être étudiés ce dimanche.
Exceptionnellement, l'Assemblée siège tout le week-end – ce n'était pas arrivé depuis les 7 et 8 novembre 1998, pour le pacs – et l'examen du texte est prévu pour durer tous les jours, soirs et week-end compris, jusqu'au 10 février, avant un vote solennel sur l'ensemble du texte mardi 12 février.
Englués dans les quelque 5 000 amendements déposés par l'opposition – dont énormément d'identiques – et les multiples demandes de prises de parole et de rappels au règlement, les députés peinent à faireavancerles débats. Ils ont toutefois franchi la première étape concrète en adoptant, samedi vers midi, l'article premier et le plus important du texte qui ouvre le mariage aux personnes de même sexe, par 249 voix contre 97. Sans surprise, les élus de la majorité (socialistes, écologistes, radicaux de gauche et Front de gauche) ont voté pour alors que les députés UMP ont voté contre, à l'exception de Franck Riester (Seine-et-Marne). Benoist Apparu (Marne), qui s'était dit favorable au projet de loi, n'a lui pas pris part au vote.
Dans un Hémicycle relativement bien rempli pour un samedi – avec plus ou moins 200 élus en séance – les élus ont en revanche refusé que des maires puissent invoquer "une clause de conscience" pour ne pas célébrer des mariages d'homosexuels.
PMA ET GPA DOMINENT LES DÉBATS
Dans la matinée, les élus ont également bataillé sur le fait que le projet permettra à un étranger de contracter un mariage homosexuel en France, même si la loi de son pays l'interdit : risque de "tourisme matrimonial", a avancé l'opposition. "La France deviendra un 'Las Vegas du mariage'", a même lâché Philippe Gosselin (UMP, Manche). "La peur des chars russes a pour vous été remplacée par la peur des chars de la gay pride !", a rétorqué Olivier Dussopt (PS, Ardèche), sous les vivats amusés de la majorité.
Encore une fois, la PMA et la gestation pour autrui (GPA) ont nettement dominé les débats, régulièrement remis sur le tapis par l'opposition qui accuse le gouvernement d'avoir un "agenda caché" sur ces questions. "Cela fait au moins la douzième fois que je reviens sur cette circulaire", a fini par répliquer la ministre de la justice, Christiane Taubira, en redisant l'opposition du gouvernement sur la GPA.
Les élus UMP ont profité de la présence de la ministre de la santé, Marisol Touraine, pour la prendre à partie et lui demander de préciser sa position sur la PMA – elle avait dit, en octobre, qu'elle y était "personnellement favorable". Refusant de répondre, la ministre s'est trouvée dans une position délicate et a dû être "exfiltrée" à la faveur d'une suspension de séance demandée à cet effet par le président du groupe socialiste, Bruno Le Roux (Seine-Saint-Denis).
RASSEMBLEMENT A QUELQUES PAS DE L'ASSEMBLÉE
A coups de nombreux scrutins publics – la liste est disponible sur le site de l'Assemblée – en général demandé par la majorité pour graver dans le marbre les positions des uns et des autres, les députés ont un à un rejeté tous les amendements d'une opposition de moins en moins nombreuse au fil de la soirée. "Nous tenons notre rythme d'avoir une cinquantaine de députés en permanence mobilisables", a assuré le président de groupe UMP, Christian Jacob (Seine-et-Marne) dans l'après-midi. "Nous avons fait des tableaux de présence, nous savons que nous sommes toujours entre 100 et 150 présents", a de son côté avancé Bernard Roman (PS, Nord), ne laissant aucun espoir à l'opposition de faireadopter le moindre amendement.
Samedi après-midi, des opposants au "mariage pour tous", emmenés par Frigide Barjot et le collectif "La manif pour tous" se sont rassemblés à quelques pas de l'Assemblée nationale pour soutenir les députés de droite et "libérer" ceux de gauche qui seraient également opposés au texte, comme l'a clamé Mme Barjot au micro. "Cette mobilisation populaire est essentielle", a soutenu à ses côté Hervé Mariton (Drôme), orateur principal de l'UMP sur ce texte, espérant que le gouvernement aura "l'échec qu'il mérite".
Peu après, les élus UMP Christian Jacob, Jean-Frédéric Poisson (Yvelines), Henri Guaino (Yvelines), Philippe Gosselin, Eric Woerth (Oise), entre autres, ont rejoint le rassemblement. "Voici vos héros qui sont en train de se battre dans l'hémicycle !" a présenté Frigide Barkot, sous les acclamations de l'auditoire. "Merci de votre soutien, ce n'est pas facile de mener ce combat", a réagi M. Jacob au micro. En l'absence notable des barons de la droite en séance, tels François Fillon (Paris), Valérie Pécresse (Yvelines), Nathalie Koscuisko-Morizet (Essonne), Henri Guaino (Yvelines) ou Jean-François Copé (Seine-et-Marne) – qui a toutefois fait de courtes apparitions dans l'Hémicycle – le président du groupe UMP devait en effet se trouver bien seul.
Les députés français planchent sur le projet de loi du "mariage pour tous", un débat passionné, viscéral, qui divise bien au delà des clivages politiques. Chez nos voisins Belges, le mariage homosexuel a été adopté il y a tout juste dix ans... Sans faire de vagues.
Le texte a été adopté le 30 janvier 2003 à une très large majorité à la chambre des représentants. Pas d'empoignades parlementaires, pas de manifestations monstres, le débat est resté feutré.
Contrairement aux français, attachés au débat, les belges cultivent l'art du compromis et la question du mariage gay n'a pas fait exception. Il faut dire que le contexte politique de l'époque était favorable à ce vent de réformes. Les partis démocrates chrétiens -affaiblis par l'affaire Dutroux et le scandale de la dioxine- venaient de perdre le pouvoir au profit d'une coalition socialiste, écologiste et libérale.
Une église relativement modérée
Les évêques de Belgique ont simplement rappelé que l'Eglise était opposée au terme de "mariage", mais qu'elle comprenait la volonté des couples homos d'accéder à une forme d'union reconnue par la société. Selon le sociologue David Paternotte, L'adoption de ce texte en France aurait également une portée bien plus symbolique qu'en Belgique.
L'adoption encore difficilement accessible aux couples gays
Contrairement à la France, la Belgique a fait le choix de dissocier la loi sur le mariage de celle sur l'adoption, ouverte aux homosexuels seulement trois ans plus tard. Depuis, 300 personnes ont pu adopter l'enfant de leur conjoint(e), mais dans les faits, l'adoption reste compliquée pour les couples gays. Seuls une cinquantaine d'enfants nés en Belgique ont été confiés à des couples de même sexe. Les couples de lesbiennes privilégient toujours la PMA, légale depuis 30 ans en Belgique. Et comme en France, la Gestation Par Autrui (GPA) repose sur un vide juridique. Certaines associations réclament un véritable cadre législatif.
Un reportage de Sébastien Sabiron
56% des Français opposés au droit de vote des étrangers
Cette mesure nécessite une modification de la Constitution mais aucune majorité ne se dégage pour l'instant au Parlement.
La majorité des Français (56%) est opposée à l'octroi du droit de vote aux étrangers non européens résidant en France depuis plus de cinq ans pour les élections locales contre 44% qui y sont favorables, selon un sondage Ifop paru dimanche 3 février dans le "Journal du Dimanche".
Parmi les opposants 32% se disent "très opposés" et 24% "assez opposés". En face, 29% des personnes interrogées sont "assez favorables" et 15% "très favorables".
Forte opposition à droite
Les sympathisants de l'UMP sont à 78% hostiles à l'octroi de ce droit de vote et le pourcentage s'élève à 92% chez les sympathisants du Front national.
En revanche, une forte majorité (69%) des sympathisants de gauche souhaite que les étrangers puissent participer aux élections locales contre 31% qui sont d'un avis opposé.
L'octroi du droit de vote aux étrangers nécessite une modification de la Constitution et cette procédure requiert une majorité des 3/5èmes du Parlement (Assemblée nationale et Sénat). Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a déclaré le 29 janvier qu'il allait "consulter chaque groupe de la majorité et de l'opposition" pour vérifier "s'il y a la possibilité d'une majorité des 3/5èmes au Parlement".
Ce sondage a été réalisé par téléphone les 31 janvier et 1er février auprès d'un échantillon de 1026 personnes représentatif de la population française de plus de 18 ans selon la méthode des quotas.
François Hollande à Bamako : "Je viens de vivre la journée la plus importante de ma vie politique"
Sur la place de l'Indépendance de la capitale malienne, François Hollande a prononcé un discours d'un quart d'heure où il a réaffirmé que la France allait rester "le temps qu'il faudra". Porté par la foule qui s'était réunie pour l'écouter il a estimé qu'il venait de vivre "la journée la plus importante" de sa vie politique.
Mali. Hollande a vécu la « journée la plus importante de sa vie politique » analyse
Profitant de l’enthousiasme suscité par sa réussite militaire, François Hollande, à Bamako, impose le processus démocratique comme monnaie de l’engagement de la France.
Devant les soldats français :
« Je suis devant vous pour vous dire toute notre fierté, notre admiration […]. Vous avez ici l’hommage de la République. »
On l’attendait sur le terrain social et domestique. Sa première grande réussite est militaire et internationale. En trois semaines de guerre sans image, sans bilan humain, sans beaucoup de nouvelles des 380 000 réfugiés, François Hollande gagne un pari qui pourrait rester une phase clé de son quinquennat. Au-delà des chicayas politiciennes, cette séquence, menée de main de maître, lève le doute sur la capacité décisionnaire du Président et flatte notre fierté d’appartenir au pays qui, sous le regard d’une Europe spectatrice, mène une guerre majeure contre le terrorisme.
Commentant la liesse de la rue :
« Un accueil magnifique, des cris de joie, des larmes de bonheur. Ce n’est pas adressé à ma personne, au président de la République, c’était adressé aux soldats […] et à la France […]. Je viens de vivre la journée la plus importante de ma vie politique. »
Faute d’enthousiasmer l’opinion française qui s’alarme du chômage et se divise sur les sujets sociétaux, François Hollande, comme Nicolas Sarkozy à Benghazi, trouve à Tombouctou et à Bamako une vibrante consolation. Si son autorité internationale, saluée de Berlin à Washington, en sort renforcée, l’opération malienne rejaillit aussi sur la politique intérieure. Elle embarrasse l’opposition, modifie le regard des Africains et, en montrant que l’islam n’est pas l’ennemi, celui des musulmans de France. D’autre part, l’utilité et le savoir-faire de notre armée pourraient conduire à reconsidérer les économies envisagées dans la défense.
Sur la suite des opérations militaires :
« Ce serait une erreur de penser que parce que nous avons retrouvé, avec nos amis maliens, la capacité de sécuriser les villes comme Gao, comme Tombouctou nous pouvons arrêter là. Les autorités maliennes […] veulent retrouver l’intégrité territoriale qui, un moment, leur a été ôtée et donc nous serons à leurs côtés pour, plus au Nord, finir cette opération […]. Le terrorisme a été repoussé, mais il n’a pas encore été vaincu. »
Jusqu’alors, l’unité de mesure était en jours. Elle est désormais en mois. L’opération militaire va se poursuivre, sous une forme différente. Sur le plan politique, la France va devoir jouer fin pour, d’une part, échapper à la suspicion de néocolonialisme, d’autre part, pour peser sur un processus démocratique compliqué par les fractures ethniques et politiques, par la corruption et les trafics. François Hollande doit tout à la fois défendre le peuple malien sans faire le jeu de dirigeants peu infréquentables. Il s’expose aussi à des représailles djihadistes contre des intérêts français.
S’adressant aux Maliens :
« Votre pays va connaître une nouvelle indépendance […]. Nous payons notre dette à votre égard […]. On ne combat pas une injustice par une autre injustice […]. Faites de belles élections, montrez que le Mali est un exemple ! »
Mieux que le discours de François Mitterrand à La Baule, c’est à Bamako que François Hollande donne, non pas une leçon, mais impose l’exigence démocratique, confirmée par le président Traoré, comme monnaie du sacrifice de la France. En vingt-quatre heures, le président français s’est condamné à réussir sur le plan militaire – y compris jusqu’à libérer les otages – et maintenant politique.
Michel URVOY.
Mali : l'aviation française frappe les islamistes au nord de Kidal
Kidal (Mali), jeudi. Kidal et sa région sont, selon Paris, le lieu de détention «probable» de sept otages français. | Sia Kambou
L'armée de l'air française a mené d'«importantes frappes aériennes» dans la nuit de samedi à dimanche au nord de la ville malienne de Kidal, selon l'état-major basé à Paris. Le colonel Thierry Burkhard a précisé que ces bombardements visaient «des dépôts logistiques et des centres d'entraînement» des groupes islamistes armés, dans ces zones proches de la frontière avec l'Algérie.
Après les prises successives de Gao puis Tombouctou, les Français avaient pris le contrôle de l'aéroport de Kidal il y a cinq jours. Kidal et sa région comprenant le massif des Ifoghas, près de la frontière algérienne, sont le berceau des indépendantistes touareg et, selon Paris, le lieu de détention «probable» de sept otages français.
Ces nouveaux bombardements interviennent au lendemain de la visite au Mali de François Hollande, accueilli en libérateur à Tombouctou trois semaines après le début de l'intervention française. Arrivé samedi matin, le chef de l'Etat a été accueilli en chef de guerre et acclamé par des centaines d'habitants enthousiastes dans les différentes villes où il a fait halte.
«Oui le terrorisme a été repoussé, oui il a été chassé, mais il n'a pas encore été vaincu», a déclaré le président français lors d'un discours prononcé à Bamako, sur la place de l'Indépendance. Pour François Hollande, c'est «tout le Mali» qui doit être reconquis. Les troupes françaises resteront «le temps qu'il faudra, c'est-à-dire le temps que les Africains eux mêmes prendront (...) pour nous remplacer», a-t-il insisté, assurant que d'ici là la France se battra «jusqu'au bout, jusqu'au Nord Mali» aux côtés des troupes maliennes.
Au moins 30 personnes ont été tuées et 70 autres blessées dimanche matin dans un attentat à la voiture piégée suivi d'un assaut d'hommes armés contre le quartier général de la police à Kirkouk, dans le nord de l'Irak.
Au moins 30 personnes ont été tuées et 70 autres blessées dimanche matin dans un attentat à la voiture piégée suivi d'un assaut d'hommes armés contre le quartier général de la police à Kirkouk, dans le nord de l'Irak, a indiqué un général de police. Les assaillants ont d'abord tenté de s'emparer, sans succès, du complexe, a précisé à l'AFP le général Natah Mohammed Sabr, chef des services d'urgence de Kirkouk. Cette nouvelle attaque rompt avec le calme relatif qui régnait ces derniers jours en Irak, embourbé dans une crise politique qui met aux prises le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki avec un mouvement de protestation de la minorité sunnite. L'attaque du quartier général de la police de Kirkouk n'a pas été revendiquée mais les insurgés sunnites, dont Al-Qaïda en Irak, visent régulièrement les forces de sécurité dans l'espoir de déstabiliser le gouvernement. Kirkouk fait partie d'une bande de territoire du nord de l'Irak, riche en hydrocarbures, que revendiquent Bagdad et la région autonome du Kurdistan irakien.
INSURRECTION
À Bagdad, le consul de France rend visite au journaliste français emprisonné
Le consul de France a rencontré, samedi à Bagdad, le journaliste français Nadir Dendoune détenu depuis 11 jours par les autorités irakiennes. L'homme est apparu "en bonne santé et plutôt bien traité", selon une porte-parole du Quai d'Orsay.
Le consul de France a pu rencontrer pour la première fois samedi à Bagdad le journaliste français détenu depuis onze jours par les autorités irakiennes, a-t-on appris de sources concordantes auprès du ministère des Affaires étrangères et du comité de soutien.
"Le consul a pu le voir ce matin. Il apparaissait en bonne santé et plutôt bien traité", a déclaré à l'AFP une porte-parole du quai d'Orsay.
"L'entretien a duré une heure et demie, en français", a ajouté une membre du comité de soutien, Emilie Raffoul.
Un juge aurait été saisi du dossier il y a 48 heures, a-t-elle ajouté, ce que n'a pas confirmé le quai d'Orsay. "Je reste très inquiète. Je ne vois pas ce que l'on peut reprocher à un journaliste dans l'exercice de ses fonctions", a commenté Emilie Raffoul.
La famille du journaliste français sera reçue lundi après-midi au ministère des Affaires étrangères.
Nadir Dendoune, 40 ans, a été arrêté le 23 janvier à Bagdad où il s'est rendu pour des reportages dix ans après l'invasion de l'Irak.
Il disposait d'un visa de journaliste et d'une lettre de mission du mensuel Le Monde diplomatique, selon son comité de soutien.
Il a été arrêté alors qu'il se rendait vers une usine de traitement d'eau à Bagdad où il avait été bouclier humain en 2003 pour protester contre les frappes alliées.
Un responsable des forces de sécurité irakiennes a affirmé mardi à l'AFP que M. Dendoune avait photographié des "sites sensibles appartenant au dispositif sécuritaire", sans préciser lesquels.
Egalement auteur et réalisateur d'un documentaire sur la Palestine, M. Dendoune est également citoyen algérien et australien. AFP
Le hashtag #UnGayMort enflamme Twitter
Jusqu'à ce dimanche matin, les tweets reprenant le hashtag #UnGayMort était parmi les populaires en France. Indignation sur le réseau social.
Il n’y a pas qu’un point « G » dans la vie… publique. Il en existe au moins trois, le Godwin, bien connu, mais aussi le « Godemichet » et le « Goodyear » ! Tous les trois, lorsqu’on les atteint dans une discussion, signent la dégradation de celle-ci et le ridicule de ceux qui les touchent en prétendant disqualifier leurs contradicteurs. Ce qui est loin de les tuer à croire leur prolifération dans le débat national. Celui sur le mariage pour tous en particulier a fait se multiplier les « Godwinners » pour commencer.
Les « Godwinners » sont, selon la loi énoncée par Mike Godwin, ces débatteurs qui invoquent le nazisme, Hitler, la Shoah pour mieux délégitimer leurs interlocuteurs, ce qui revient à se discréditer soi-même. Cela peut arriver aux meilleurs esprits, tel le dramaturge Jean-Michel Ribes, qui cette fois s’est laissé aller à déclarer pour moquer les sanctificateurs de la cellule familiale classique : « papa et maman, ça a quand même donné Hitler ». On l’a connu mieux inspiré, de même que le créateur Pierre Bergé, homme de tant de risques audacieux, qui a cru bon d’avoir recours à un amalgame déplacé entre homophobie et antisémitisme, soupçonnant les anti-mariages gays « d’avoir chacun son bon PD, comme chacun avait son bon juif »… Et en triste écho on pouvait entendre à la tribune de l’Assemblée nationale le député socialiste de l’Hérault Christian Assaf déclarer que « le temps du triangle rose était terminé » ! Ainsi en vient-on à traiter ses contradicteurs de nazis, ce qui est arrivé aussi de l’autre côté, puisque Xavier Bongibault, porte-parole de la « manif pour tous » se permit un parallèle accablant (pour lui) entre la politique de Hollande et celle d’Hitler ! Au secours…
On mesurera là à nouveau notre incapacité à poursuivre une confrontation sur l’essentiel sans chercher à détruire immédiatement son adversaire, ce que font d’ailleurs très souvent les politiques qui accusent la presse de « méthodes fascistes » quand celle-ci se livre à des investigations dérangeantes. Mais il est une autre façon de tenter de disqualifier le contradicteur c’est de lui prêter les pires intentions sexuelles cachées, ce qu’on appellera le point « Godemichet » particulièrement… touché par les opposants au mariage homosexuel. Il est vrai que les plus hautes autorités morales, à commencer par Monseigneur Barbarin, ont donné l’exemple, enfin le mauvais ! L’archevêque de Lyon primat des Gaules, lointain, très lointain successeur de Albert Decourtray, a ouvert grandes les portes de tous les phantasmes en accusant la nouvelle loi de dégager la voie à la polygamie et à l’inceste, bref au bordel généralisé, certaines de ses ouailles allant jusqu’à évoquer le risque de la zoophilie puisque nous étions dans la bestialité ! Il est vrai qu’à chaque grand débat, sur la contraception, sur l’avortement, sur le divorce par consentement mutuel – et qui marquaient tous une étape dans l’émancipation de la femme — ces messieurs les parlementaires, jamais les dames, ont rivalisé de prophéties apocalyptiques sur la déviance, l’enchainement du vice et la décadence des mœurs qui ne pouvait que mener à Sodome et Gomorrhe ! La mort de la civilisation par la fornication sans interdits…
Quels frissons d’effroi, quelles sensations intenses leur procure le point Godemichet pour qu’ils s’y adonnent ainsi en public sans retenue et en toute déraison ? Évitons toute psychanalyse sauvage qui pourrait laisser penser que ces adultes promariages hétéros qui défilent en couleurs layettes sont des obsédés sexuels et que leurs phantasmes sont sacrément plus délirants que les promariages homos à qui ils prêtent volontiers une vie de bâton de chaise. On serait pourtant tentés de leur tendre ce miroir du diable, mais on résiste, afin de ne pas participer à cet échange d’arguments au-dessous de la ceinture. Et pour tenter de rehausser, un peu, le niveau du débat en général, relevons enfin le point « Goodyear » à propos de la fermeture d’une usine de ce groupe à Amiens Nord. Suivez le guide…
D’un côté une CGT qui se refuse à toute autocritique et s’arc-boute depuis des mois sur une radicalité sans concession, de l’autre un patronat, et ses agents d’influence, qui mettent tout sur le dos de la centrale ouvrière. Les mêmes qui par ailleurs ne cessent de vanter le modèle allemand et la nécessaire force des syndicats, vouent celui-ci aux gémonies. Ils n’aiment en fait les syndicats forts que lorsqu’ils sont outre-Rhin ! En France, ils les préfèrent morts…
Il ne fait certes pas de doute que dans certaines entreprises où elle est hégémonique, il arrive à la CGT de pratiquer une politique mortifère. Et dans la distribution par exemple, les coups qu’elle porte à la presse et aux kiosquiers par des grèves à répétition sont dramatiques. Mais son boulot n’en demeure pas moins de défendre ses mandants, et plutôt que de l’accabler dans son ensemble, on ferait mieux de soutenir le courant qui en son sein prône le dialogue et l’ouverture. Quand on appuie sur le point G. qu’il soit Godwin, Godemichet ou Goodyear, on produit le même effet de gravité, à savoir qu’on tire l’esprit public vers le bas, force G…
La télé identitaire, la drôle d’agence de presse et le « soft power » russe
Plaquette de présentation de "Notre antenne"/DR
"A vot' bon coeur msieu' dames"... Depuis septembre 2012, une petite équipe s'agite à coup de lettres et de mails, pour trouver les financements qui permettront de lancer une télévision d'extrême droite sur le Net, à savoir 1,5 million d'euros.
"Notre antenne", car c'est le nom du projet, se présente comme une "télévision française, libre, défendant nos valeurs et notre identité". Leur ambition: "entrer en résistance"; "entreprendre la reconquête avant qu'il ne soit trop tard"; lutter contre "le multiculturalisme douteux". Elle s'inscrit en faux contre "l'idéologie subversive et antinationale diffusée par les médias".
On peut aussi lire sur une lettre adressée à des"donateurs fondateurs potentiels" triés sur le volet, du 19 septembre 2012: "La télévision s'est transformée en une énorme machine à décérébrer les Français, et à en faire(...) les futures proies consentantes des lobbies les plus hostiles à la France que nous aimons". Bref, tout un programme...
Grille de Notre Antenne/DR
A l'origine de ce projet, deux hommes: Philippe Milliau et Gilles Arnaud. Le premier, nous en avons déjà parlé plusieurs fois, est un ancien cadre du GRECE (Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne), et ex-dirigeant du Bloc identitaire jusqu'à récemment. Le second, Gilles Arnaud, quant à lui, est un ancien conseiller régional du FN de Haute-Normandie, aujourd'hui au Parti de la France (PdF) de Carl Lang, dans la même région.
Une agence de presse au profil particulier
Les personnalités d'extrême droite qui se sont associées depuis à ce projet sont, entre autres, Jean Yves Le Gallou (Club de l'Horloge, président de Polémia), les écrivains Jean Raspail et Renaud Camus, Robert Ménard (qui dirige aujourd'hui Boulevard Voltaire), Gérard Marin (ancien rédacteur en chef du Figaro), Roger Holeindre (ancien du FN), Paul-Marie Couteaux (1), Pierre Descaves (ex-OAS, ex FN), Michel Marmin (GRECE), Yvan BLOT (cofondateur du Club de l'Horloge).
"Notre antenne" se targue d'avoir déjà une grille de programmes. Et un organigramme. Philippe Milliau jouera le directeur financier, Gilles Arnaud, le directeur d'antenne.
Ce dernier est déjà un peu dans le métier puisqu'il dirige une petite boîte de production audiovisuelle, baptisée l'Agence2presse, au profil un peu particulier. Les équipes d'Agence2presse étaient par exemple sur le pont lors de la "Manif pour tous" du 13 janvier à Paris, avec aux manettes l'ancien directeur du FNJ, Alexandre Ayroulet.
Surtout, l'Agence2presse a un partenariat très étroit avec La Voix de la Russie (programmes officiels du Kremlin à l'étranger), au sein de la web télé ProRussia.tv. Gilles Arnaud- qui dirige ce site- y anime un magazine contre "la désinformation". Par ailleurs, ProRussia.tv diffuse le flash d'actualités hebdomadaire en langue française de la Voix de la Russie, dont la présentatrice n'est autre que son épouse, Sylvie Collet (ex-FN aujourd'hui au PdF).
Le site ProrussiaTV
La Russie s'intéresse décidément de près à ce petit milieu (et réciproquement) puisqu'Yvan Blot est l'invité, le 30 janvier, de l'Institut de la Démocratie et de la coopération pour une conférence sur "Les droits de l'Homme en Occident". A Paris, ce think-tank dont la création a été voulue par Vladimir Poutine est dirigé par Natalia Narotchnitskaïa, historienne, diplomate, ancienne députée nationaliste et très proche du Kremlin. Une forme de "soft power" russe.
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(1) Le président du SIEL, petit parti associé au FN dans le cadre du Rassemblement bleu Marine, élargit en ce moment ses contacts, comme l'a montré l'organisation par le SIEL et Jacques Bompard (député du Vaucluse) d'un colloque le 28 janvier, où les invités allaient de l'homme d'affaires UMP Charles Beigbeder au très radical militant de la mouvance identitaire Pierre-Louis Mériguet en passant par Xavier Dor, extrémiste anti-IVG
CAN : les Maliens fêtent leur qualification en demi-finales, malgré le couvre-feu
Le Monde.fr avec AFP
Le gardien de l'équipe du Mali, Soumbeyla Diakite, aura été décisif durant les tirs au but. | AFP/BEN STANSALL
Dans la capitale Bamako comme à Gao, grande ville du Nord toute juste libérée des islamistes, les Maliens ont fêté,samedi 3 février, dans une ambiance de liesse populaire, la qualification du Mali pour les demi-finales de la Coupe d'Afrique des Nations 2013, après la victoire contre l'Afrique du Sud.
"Vive les Aigles, vive les Aigles" : des groupes de jeunes se sont rassemblés dans les rues de Bamako pour célébrer l'événement et entonner des slogans à la gloire du Mali et de son gardien de but, Soumbeyla Diakité, héroïque lors de la séance victorieuse des tirs aux buts.
Quelques heures plus tôt, les "Vive la France" résonnaient dans la capitale à l'occasion de la visite de François Hollande, qui avait lancé le 11 janvier l'opération militaire, en appui à l'armée malienne, contre les groupes jihadistes occupant le nord du Mali depuis 2012.
Dans le quartier de Samé (nord-ouest de Bamako), la famille Traoré a mis le son de son magnétophone à fond pour célébrer en musique la qualification, pour la seconde fois d'affilée, aux demi-finales de la CAN, aux dépens du pays organisateur.
AU MÉPRIS DE L'ÉTAT D'URGENCE
"J'ai commandé de la viande grillée pour fêter cette victoire. Tu vois, les enfants sont aux anges. Cette victoire, principalement due au gardien de but, va aider le Mali à retrouver la paix", a confié Mamadou Traoré, un ouvrier. Soumbeyla Diakité, qui remplaçait le gardien titulaire, suspendu, a arrêté deux tirs aux buts sud-africains, assurant la victoire de son équipe à Durban (1-1 a.p., 3 t.a.b. à 1).
Des groupes de jeunes manifestaient bruyamment leur joie samedi soir dans les principales artères de la capitale, pendant que d'autres faisaient pétarader leurs motos, en dépit de l'état d'urgence officiellement en vigueur.
Le président Dioncounda Traoré a félicité son équipe, dans un communiqué lu à la télévision publique : "Vous avez joué avec le cœur. En mon nom et en celui du peuple malien, je vous félicite pour cette victoire qui remplit de joie le pays, de Kidal à Sikasso et de Kayes à Gao".
Gao, la plus grande ville du nord du Mali, a été reprise le 26 janvier par les soldats français et maliens aux jihadistes qui y ont multiplié les exactions.
La victoire des Aigles a aussi provoqué sur place une clameur de joie, ainsi qu'un concert de casseroles. Des jeunes de Gao ont même bravé le couvre-feu, valable de 20 heures 6 heures, pour parader à motos en ville. "Vive le Mali!", s'époumonaient des garçons assis devant un petit téléviseur installé près d'une échoppe. Quelques soldats maliens qui montaient la garde devant un hôtel ont même sauté de joie à l'instant de la délivrance.
Kidal, dans l'extrême Nord-Est, est la dernière ville encore sous le contrôle de groupes armés, des dissidents islamistes et des rebelles touareg. Mais les Français y tiennent l'aéroport et des soldats tchadiens ont patrouillé ces derniers jours en ville.
Le sélectionneur des Aigles, le Français Patrice Carteron, avait expliqué vendredi que ses joueurs souhaitaient contribuer à leur manière à la renaissance de leur pays, qui commence à peine à redresser la tête. "Cette victoire signifie beaucoup. Vous voyez le drapeau malien qui ne flotte pas qu'au nord et au sud du Mali, mais aussi à l'extérieur du Mali. Il n'y a que le football qui peut apporter ça. Le Mali a la tête haute aujourd'hui et on est fier d'être malien. Tout le Mali doit être fier et nous, on l'est", a estimé à Durban après la victoire le capitaine de l'équipe, Seydou Keita.
Dans le vaste Nord du pays qu'ils contrôlaient, les islamistes avaient notamment banni le football. Le Mali affrontera mercredi le vainqueur du match entre la Côte d'Ivoire et le Nigeria, disputé dimanche.
DIVERS
Des jeunes forcent un TGV à s'arrêter à Marseille, sans pouvoir monter à bord
Le Monde.fr
Une vingtaine de jeunes a contraint un Train grande vitesse à s'arrêter sur les voies, samedi 2 février à Marseille, en disposant des torches d'alerte au sol. Ils ont tenté de monter à bord avant de s'enfuir à l'arrivée de la police. Dix d'entre eux ont été interpellés et placés en garde à vue.
La scène, filmée par un assaillant et des passagers, s'est déroulée peu après 14 heures, alors que le train, parti de Paris, venait de quitter la gare Marseille vers Nice, avec environ 150 personnes à son bord. Des torches allumées sur les voies forcent alors le conducteur à stopper le TGV. La police est alertée immédiatement et les forces de l'ordre essuient des jets de pierre à leur arrivée sur les lieux, avant que les assaillants ne s'enfuient.
Dix suspects, âgés de 15 à 20 ans pour la plupart, ont été placés en garde à vue pour "entrave à la circulation des trains, dégradations volontaires et vol". Reparti vers 16 heures en direction de Toulon, le train est arrivé à Nice avec deux heures de retard vers 18h30. "On est revenu à l'époque de l'attaque des diligences, on est en plein Far West", a estimé David-Olivier Reverdy, du syndicat de policiers Alliance.
En 2011, une vingtaine de personnes avait déjà contraint un TER à s'arrêter dans le nord de Marseille en plaçant un barrage de charriots, de poutres et de parpaings sur les voies.
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