HUMOUR......ENCORE QUE......
La police d'Oslo primée pour son humour sur Twitter
Le logo du réseau social Twitter (Photo Lionel Bonaventure. AFP)
Libération
Preuve que le bras armé de l'Etat peut avoir la main légère, la police norvégienne a été primée mardi pour avoir accouché du meilleur tweet de l'année 2013 qui ne fait certes que commencer.
"Avons été informés d'un tapage nocturne avec cris de femmes. Sur place, constatons fête d'infirmières. Quittons bientôt les lieux": ces quelques caractères mêlant subtilement malentendus et sous-entendus ont valu à la police d'Oslo d'être distinguée aux Social Media Days, le rendez-vous annuel des médias sociaux en Norvège.
Le compte Twitter du centre des opérations de la police d'Oslo (@oslopolitiops) est extrêmement populaire - comptant près de 80.000 abonnés - pour ses messages utiles, informatifs mais aussi souvent légers.
Plusieurs tweets ont été abondamment retweetés et commentés l'an dernier.
"Un véhicule intercepté sur soupçon de conduite en état d'ébriété. S'est avéré être un Grec conduisant pour la première fois sur les routes hivernales norvégiennes", écrivent ainsi les policiers le 26 décembre.
Relatant les déboires et les nuisances causées par un cortège de mariage roulant au pas sur l'autoroute, ils précisent qu'un des véhicules subit une panne moteur: "Le chauffeur s'agenouille sur une couverture et commence à prier. Pas sûr que ça aide".
Le 5 septembre, la police rapporte aussi des plaintes visant un musicien de rue "qui ne joue qu'une seule chanson" depuis plusieurs mois à Majorstua, un quartier central d'Oslo. "La police sur place lui intime d'élargir son répertoire".
Rebelote trois jours plus tard: "Très calme aujourd'hui. Mais le musicien de Majorstua a remis le couvert. Une patrouille qui s'y connaît entre autres en accordéon dépêchée pour vérifier la qualité".
"Avons été informés d'un tapage nocturne avec cris de femmes. Sur place, constatons fête d'infirmières. Quittons bientôt les lieux": ces quelques caractères mêlant subtilement malentendus et sous-entendus ont valu à la police d'Oslo d'être distinguée aux Social Media Days, le rendez-vous annuel des médias sociaux en Norvège.
Le compte Twitter du centre des opérations de la police d'Oslo (@oslopolitiops) est extrêmement populaire - comptant près de 80.000 abonnés - pour ses messages utiles, informatifs mais aussi souvent légers.
Plusieurs tweets ont été abondamment retweetés et commentés l'an dernier.
"Un véhicule intercepté sur soupçon de conduite en état d'ébriété. S'est avéré être un Grec conduisant pour la première fois sur les routes hivernales norvégiennes", écrivent ainsi les policiers le 26 décembre.
Relatant les déboires et les nuisances causées par un cortège de mariage roulant au pas sur l'autoroute, ils précisent qu'un des véhicules subit une panne moteur: "Le chauffeur s'agenouille sur une couverture et commence à prier. Pas sûr que ça aide".
Le 5 septembre, la police rapporte aussi des plaintes visant un musicien de rue "qui ne joue qu'une seule chanson" depuis plusieurs mois à Majorstua, un quartier central d'Oslo. "La police sur place lui intime d'élargir son répertoire".
Rebelote trois jours plus tard: "Très calme aujourd'hui. Mais le musicien de Majorstua a remis le couvert. Une patrouille qui s'y connaît entre autres en accordéon dépêchée pour vérifier la qualité".
POLITIQUE
Mali: les Français partiront dès mars, des centaines d'islamistes tués
Soldats tchadiens le 24 janvier 2013 près de Niamey (AFP/Archives, Boureima Hama)
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"Je pense qu'à partir de mars, si tout se passe comme prévu, le nombre de troupes françaises devrait diminuer", a déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, dans un entretien avec le quotidien Metro à paraître mercredi.
"La France n'a pas vocation à rester durablement au Mali. Ce sont les Africains et les Maliens eux-mêmes qui doivent être les garants de la sécurité, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de ce pays", a répété le ministre, évoquant un "passage de relais" à la Misma, la force ouest-africaine pour le Mali.
Cette force doit à terme comprendre environ 6.000 soldats, dont 2.000 seulement sont déjà au Mali. Un contingent distinct de 2.000 Tchadiens est, quant à lui, déjà presque entièrement déployé. Quelque 4.000 soldats français sont aujourd'hui au Mali, plus de trois semaines après le début de l'intervention française.
Et pour la première fois, les autorités françaises ont donné mardi soir un bilan des frappes aériennes et des combats "frontaux" qui opposent soldats français et maliens aux islamistes au Mali: "plusieurs centaines" de combattants islamistes ont été tués en plus de trois semaines d'intervention militaire.
Ils ont péri dans les "frappes aériennes" françaises sur des pick-up transportant des hommes ou du matériel de guerre et pendant "des combats directs, frontaux à Konna (centre) et Gao (nord)", a précisé le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian.
Côté français, un officier français, pilote d'hélicoptère, a été tué le 11 janvier, premier jour de l'opération française. Bamako avait fait état à la mi-janvier de onze militaires maliens morts à Konna, mais n'a pas donné d'autre bilan depuis.
Sur le terrain, les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ont affirmé mardi qu'ils "coordonnaient" leurs actions dans le nord du Mali avec les forces françaises contre les "terroristes" islamistes en fuite. Un porte-parole, qui a défendu le "réel engagement" du MNLA "dans la lutte contre le terrorisme", n'a pas donné de détails sur la façon dont le groupe coopérait avec les soldats français à Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, près de la frontière algérienne.
Le ministre français de la Défense a reconnu que les soldats français avaient à Kidal "des relations fonctionnelles avec le MNLA".
"A partir du moment où le MNLA déclarera - il semble qu'il le fasse - qu'il n'est ni terroriste, ni scissionniste, et qu'il veut rentrer dans le dialogue interne au Mali qu'il faut engager, il sera à la table" des discussions, a-t-il ajouté.
Les soldats français contrôlent l'aéroport et la ville de Kidal elle-même est "sécurisée" par quelque 1.800 Tchadiens, selon Paris.
Kidal était un bastion du groupe islamiste armé Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), mais elle est passée sous le contrôle du Mouvement islamique de l'Azawad (MIA, dissidence d'Ansar Dine s'affirmant "modérée") et des rebelles touareg du MNLA juste avant l'arrivée de soldats français dans la nuit du 29 au 30 janvier.
"Gagner la paix"
Ces deux groupes ont apporté leur soutien à l'entrée dans la ville de soldats français, mais ont refusé la présence de militaires de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dont ne fait pas partie le Tchad, de crainte d'exactions contre les Arabes et les Touareg, souvent assimilés aux groupes islamistes.
Les soldats français poursuivent dans le même temps leur traque des chefs et combattants islamistes qui se seraient réfugiés dans le massif des Ifoghas, au nord de Kidal, près de la frontière algérienne. Des frappes aériennes massives ont été effectuées ces derniers jours dans la région de Tessalit et d'Aguelhok, au nord de Kidal, visant "principalement des dépôts logistiques et des centres d'entraînement", et elles se poursuivront mardi soir, selon le ministre français de la Défense.
C'est aussi dans cette région de grottes et de montagnes que se trouveraient les sept otages français enlevés au Niger et au Mali en 2011 et 2012 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et un autre groupe islamiste armé, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Selon des sources de sécurité et un député malien touareg, une délégation des Touareg des Ifoghas a récemment rencontré leurs ravisseurs, assurant que certains se sont montrés dans "de bonnes dispositions".
Parmi les chefs islamistes probablement réfugiés dans les Ifoghas figurent l'Algérien Abou Zeïd, un des émirs les plus radicaux d'Aqmi, et Iyad Ag Ghaly, chef d'Ansar Dine, ex-rebelle touareg malien des années 1990, originaire de Kidal, qui connaît parfaitement la région.
A Gao, la plus grande ville du Nord du Mali, reprise le 26 janvier par les soldats français et maliens, le Mujao a affirmé mardi avoir attaqué les positions des soldats français et africains, une information démentie par la force ouest-africaine, alors que des témoins ont fait état d'explosions lointaines.
Près d'un tiers des Français adhèrent aux idées du FN, pas à ses solutions
Marine Le Pen à La Baule, le 23 septembre 2012. (Photo Stephane Mahe. Reuters)
Selon un sondage TNS Sofres, 32% des personnes interrogées se disent en accord avec les idées du parti. A titre d'exemple, l'adhésion était de 28% en mai 2002.
Libération
L’adhésion aux idées du FN se stabilise à son plus haut niveau (32%) et son image s’améliore, notamment auprès des sympathisants UMP, mais une nette majorité de Français (67%) n’envisage pas de voter «à l’avenir» pour le parti d’extrême droite et rejette ses solutions, selon le baromètre annuel de TNS-Sofres.
Selon ce sondage pour France Info/Le Monde/Canal+, 32% de Français se disent «tout à fait» (6%) ou «assez» (26%) d’accord avec les idées du Front national, un chiffre en hausse d’un point sur un an, tandis que 63% sont en désaccord (26% «plutôt», 37% «tout à fait»).
Dans l’historique des enquêtes similaires de l’institut, une adhésion à 32% n’avait été atteinte qu’en octobre 1991. Elle se situait à 28% en mai 2002 et a connu un bond de 14 points depuis 2010. «Ce qui est frappant, c’est qu’il n’y a pas de décrue post-électorale» comme cela pouvait être le cas après les présidentielles de 1995 ou de 2002, souligne à l’AFP Emmanuel Rivière, directeur du département Opinion chez TNS-Sofres.
L’analyste pointe une conjonction nouvelle entre «un niveau d’adhésion élevé aux idées frontistes, un étiage électoral haut (17,9% à la présidentielle) et un niveau bas de ceux qui considèrent le FN comme un danger».
«Danger pour la démocratie» pour 47% des sondés
Le parti d’extrême droite ne «représente un danger pour la démocratie» qu’aux yeux de 47% de sondés (-6), passant pour la première fois sous la barre des 50%. Chez les sympathisants UMP, le chiffre passe à 39%. De même, 35% des sondés - 40% à l’UMP - jugent désormais que le FN «est un parti qui a la capacité de participer à un gouvernement», en hausse de 10 points sur deux ans.
Si l’image du parti s’améliore, notamment sous l’impulsion de Marine Le Pen, «on n’est pas dans un phénomène de banalisation», note Emmanuel Rivière. Ainsi, une très nette majorité de Français, 81%, n’adhèrent pas aux «solutions» que propose Marine Le Pen, même si 35% d’entre eux adhèrent à ses «constats». Seuls 12% adhèrent «aux constats» et «aux solutions».
63% des sondés n’ont «jamais voté» et «n’envisagent pas de voter FN à l’avenir» et 4%, s’ils disent avoir déjà glissé un bulletin FN dans l’urne, n’ont plus l’intention de le faire. Pour 27%, c’est une hypothèse envisageable. Les niveaux d’adhésion à des opinions rattachables au FN sont stables ou en légère hausse, à l’exception de l’idée selon laquelle «on ne défend pas assez les valeurs traditionnelles en France», qui culmine à 72% (+9).
Si 54% (+3) trouvent qu'«on accorde trop de droits à l’islam et aux musulmans en France» - 71% chez les sympathisants UMP - et si 54% (+3) jugent qu'«il y a trop d’immigrés en France» - 74% chez les sympathisants UMP -, le rétablissement de la peine de mort perd encore un point, à 32%, tout comme l’idée de supprimer l’euro et de revenir au franc, à 29%.
Seuls 24% (+2) trouvent qu'«en matière d’emploi», «on doit donner la priorité à un Français sur un immigré en situation régulière», quand 73% s’y opposent.
«Quand les mots d’ordre sont exclusifs au FN comme la sortie de l’euro ou la peine de mort, on note plutôt un repli», selon Emmanuel Rivière. «Cela montre bien que c’est plutôt ce qui se passe au sein de l’UMP qui compte. Ses leaders aident à ce que les thématiques de l’immigration et de l’islam soient plus présentes, plus débattues et sans doute vécues comme plus problématiques», explique-t-il.
Dans ce contexte, 27% des personnes interrogées souhaitent des alliances locales, «au cas par cas», entre l’UMP et le FN, aux municipales de mars 2014 (37% chez les sympathisants UMP) et 25% sont favorables à un «accord national» entre les deux partis (37% des sympathisants UMP) à ces élections.
Sondage réalisé du 24 au 28 janvier auprès d’un échantillon de 1 012 personnes représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
(AFP)
PARIS — François Hollande et Angela Merkel se retrouvent mercredi soir à Paris pour un match amical France-Allemagne, mais ne parleront pas que football: à la veille du sommet de Bruxelles, ils vont tenter d'accorder leurs violons pour éviter un nouvel échec sur le budget pluriannuel de l'UE.
A l'Elysée, on assure que le président français et la chancelière allemande, tous deux passionnés de ballon rond, ne devraient pas passer plus d'un quart d'heure-vingt minutes à évoquer les dossiers européens avant le match.
"Ils n'ont pas besoin de parler beaucoup de leurs positions respectives pour savoir s'ils sont d'accord", dit un conseiller de la présidence française, soulignant que Mme Merkel et M. Hollande ont déjà eu "une discussion assez approfondie à Berlin" à l'occasion des célébrations du 50ème anniversaire du traité de l'Elysée il y a deux semaines.
"On voit bien où sont les marges, les points d'atterrissage, il n'y a pas de désaccord profond entre eux", affirme-t-il.
Compte-tenu de la partie qui se profile jeudi et vendredi à Bruxelles, il ne serait toutefois pas étonnant que les deux dirigeants jouent les prolongations. A Strasbourg mardi devant le Parlement européen, M. Hollande a en effet pu constater le profond fossé qui demeure entre les tenants d'une politique de croissance et de solidarité, et les adeptes de coupes franches dans les dépenses.
La dernière proposition du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, après l'échec du sommet de novembre, - un budget de 973 milliards d'euros (1,01% du PIB européen) en réduction de 77,4 milliards par rapport aux demandes de la Commission européenne -, est contesté de toutes parts.
A la recherche d'un "compromis raisonnable", le président français a lui même admis à Strasbourg que "ce qui est aujourd'hui sur la table ne peut pas satisfaire une majorité du Parlement européen". "Voilà ce que j'ai entendu à Strasbourg, il faut quand même faire attention", devrait dire en substance M. Hollande à sa partenaire d'outre-Rhin, selon un conseiller diplomatique français.
La question, selon lui, n'est pas de préparer "un compromis global franco-allemand jeudi", à l'ouverture du sommet, mais "de parler de la politique, de la méthode", pour permettre de sortir du bras de fer entre les 27.
Le président de la République a clairement fixé sa position devant les députés européens, "faire des économies oui, affaiblir l'économie, non". Et il a tout aussi nettement fixé sa cible: "raisonner ceux qui veulent amputer le budget européen au-delà de ce qui peut être accepté", visant particulièrement le jusqu'au boutisme des eurosceptiques britanniques.
Une chose est sûre, assure l'Elysée, "s'il y a un échec ce ne sera pas du fait de la France et de l'Allemagne".
Quant à la rencontre des deux pays sur la pelouse du Stade de France: "Pour un match amical à mon avis le match nul est probable", a prédit M. Hollande, alors que les Français gardent quelques mauvais souvenirs de ces confrontations, notamment celui la dramatique demi-finale de la Coupe du monde 1982.
Les Bleus de Platini en étaient sortis battus au tirs au but, et meurtris par une violente agression non sanctionnée du gardien allemand Harald Schumacher. "Vous vous rappelez, en 1982 il y avait eu à Séville une rencontre en demi-finale entre la France et l'Allemagne avec quelques incidents qui doivent être maintenant dépassés au nom de l'amitié franco-allemande", a relevé le chef de l'Etat.
Le président Shimon Peres a mis en garde contre le "danger" d'un Iran nucléaire qui "menace notre existence et la paix du monde entier", lors d'un discours largement consacré aux "menaces" régionales.
"Le danger iranien a grandi. Il menace notre existence, l'indépendance des nations arabes et la paix du monde entier", a déclaré M. Peres devant les 120 députés élus le 22 janvier, qui arboraient un ruban bleu et blanc aux couleurs du drapeau israélien pour l'inauguration de la 19e Knesset (Parlement).
"A la tête de l'Iran se trouve un groupe d'ayatollahs dans leurs robes religieuses, une dictature terrifiante, souillant l'histoire perse et constituant un cauchemar pour son peuple", a-t-il ajouté.
Les grandes puissances soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément avec véhémence. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, chargé de former le prochain gouvernement, a menacé ces derniers mois de recourir à une opération militaire contre les sites nucléaires iraniens.
Dans son discours, M. Peres a exprimé sa confiance dans la détermination des Etats-Unis face à l'Iran.
"Le président (Barack) Obama a constitué une large coalition pour empêcher un Iran nucléaire. La coalition a commencé avec la pression diplomatique et les sanctions économiques et a indiqué clairement qu'aucune option n'était exclue. Les Etats-Unis ont la capacité de mettre fin à la menace iranienne et je pense que le président des Etats-Unis est déterminé à la faire", a-t-il déclaré.
Dans son discours, M. Peres a aussi appelé les Nations unies et la Ligue arabe à agir d'urgence pour mettre fin à la crise syrienne.
Pour sa part, M. Netanyahu a appelé les députés israéliens à "tenter de parvenir à une paix sûre et réaliste avec nos voisins", une référence implicite aux Palestiniens, tout en faisant face "aux nouvelles menaces qui s'accumulent autour de nous".
Peu après, la Maison Blanche a annoncé que le président Obama se rendrait pour la première fois en Israël et en Cisjordanie au printemps, sans préciser de date.
La séance inaugurale de la Knesset s'est déroulée au moment où la Bulgarie désignait le Hezbollah libanais comme étant derrière l'attentat anti-israélien meurtrier du 18 juillet 2012 à Bourgas (est).
Israël a revendiqué à demi-mot un raid aérien la semaine dernière en Syrie, en réaffirmant qu'il ne permettrait pas que des armes soient transférées au Hezbollah.
Ce raid, qui a valu à Israël des menaces de l'Iran, a visé près de Damas des missiles sol-air SA-17 de fabrication russe, ainsi qu'un ensemble de bâtiments adjacents, soupçonnés d'abriter des armes chimiques, selon des sources militaires américaines.
"Je recommande à nos ennemis de ne pas se méprendre sur nos capacités, à la fois ouvertes et secrètes", a insisté M. Peres.
Evoquant les affaires intérieures, qui ont dominé la campagne électorale, il a par ailleurs souligné que le nouveau Parlement devrait prendre en compte les attentes des Israéliens en vue de davantage de justice sociale.
Il a aussi assuré que le racisme "n'avait pas de place en Israël", une allusion notamment aux débordements anti-arabes récents de certains supporters du club de foot Beitar Jérusalem.
"La démocratie n'est pas seulement le droit d'être égal mais aussi le droit d'être différent. Il n'y a pas de place pour la discrimination", a-t-il déclaré
Selon ce sondage pour France Info/Le Monde/Canal+, 32% de Français se disent «tout à fait» (6%) ou «assez» (26%) d’accord avec les idées du Front national, un chiffre en hausse d’un point sur un an, tandis que 63% sont en désaccord (26% «plutôt», 37% «tout à fait»).
Dans l’historique des enquêtes similaires de l’institut, une adhésion à 32% n’avait été atteinte qu’en octobre 1991. Elle se situait à 28% en mai 2002 et a connu un bond de 14 points depuis 2010. «Ce qui est frappant, c’est qu’il n’y a pas de décrue post-électorale» comme cela pouvait être le cas après les présidentielles de 1995 ou de 2002, souligne à l’AFP Emmanuel Rivière, directeur du département Opinion chez TNS-Sofres.
L’analyste pointe une conjonction nouvelle entre «un niveau d’adhésion élevé aux idées frontistes, un étiage électoral haut (17,9% à la présidentielle) et un niveau bas de ceux qui considèrent le FN comme un danger».
«Danger pour la démocratie» pour 47% des sondés
Le parti d’extrême droite ne «représente un danger pour la démocratie» qu’aux yeux de 47% de sondés (-6), passant pour la première fois sous la barre des 50%. Chez les sympathisants UMP, le chiffre passe à 39%. De même, 35% des sondés - 40% à l’UMP - jugent désormais que le FN «est un parti qui a la capacité de participer à un gouvernement», en hausse de 10 points sur deux ans.Si l’image du parti s’améliore, notamment sous l’impulsion de Marine Le Pen, «on n’est pas dans un phénomène de banalisation», note Emmanuel Rivière. Ainsi, une très nette majorité de Français, 81%, n’adhèrent pas aux «solutions» que propose Marine Le Pen, même si 35% d’entre eux adhèrent à ses «constats». Seuls 12% adhèrent «aux constats» et «aux solutions».
63% des sondés n’ont «jamais voté» et «n’envisagent pas de voter FN à l’avenir» et 4%, s’ils disent avoir déjà glissé un bulletin FN dans l’urne, n’ont plus l’intention de le faire. Pour 27%, c’est une hypothèse envisageable. Les niveaux d’adhésion à des opinions rattachables au FN sont stables ou en légère hausse, à l’exception de l’idée selon laquelle «on ne défend pas assez les valeurs traditionnelles en France», qui culmine à 72% (+9).
Si 54% (+3) trouvent qu'«on accorde trop de droits à l’islam et aux musulmans en France» - 71% chez les sympathisants UMP - et si 54% (+3) jugent qu'«il y a trop d’immigrés en France» - 74% chez les sympathisants UMP -, le rétablissement de la peine de mort perd encore un point, à 32%, tout comme l’idée de supprimer l’euro et de revenir au franc, à 29%.
Seuls 24% (+2) trouvent qu'«en matière d’emploi», «on doit donner la priorité à un Français sur un immigré en situation régulière», quand 73% s’y opposent.
«Quand les mots d’ordre sont exclusifs au FN comme la sortie de l’euro ou la peine de mort, on note plutôt un repli», selon Emmanuel Rivière. «Cela montre bien que c’est plutôt ce qui se passe au sein de l’UMP qui compte. Ses leaders aident à ce que les thématiques de l’immigration et de l’islam soient plus présentes, plus débattues et sans doute vécues comme plus problématiques», explique-t-il.
Dans ce contexte, 27% des personnes interrogées souhaitent des alliances locales, «au cas par cas», entre l’UMP et le FN, aux municipales de mars 2014 (37% chez les sympathisants UMP) et 25% sont favorables à un «accord national» entre les deux partis (37% des sympathisants UMP) à ces élections.
Sondage réalisé du 24 au 28 janvier auprès d’un échantillon de 1 012 personnes représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
(AFP)
Rencontre Hollande-Merkel au stade de France avant le match du budget européen
Angela Mekel et François Hollande le 22 janvier 2013 au Bundestag à Berlin (AFP/Archives, Odd Andersen)
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A l'Elysée, on assure que le président français et la chancelière allemande, tous deux passionnés de ballon rond, ne devraient pas passer plus d'un quart d'heure-vingt minutes à évoquer les dossiers européens avant le match.
"Ils n'ont pas besoin de parler beaucoup de leurs positions respectives pour savoir s'ils sont d'accord", dit un conseiller de la présidence française, soulignant que Mme Merkel et M. Hollande ont déjà eu "une discussion assez approfondie à Berlin" à l'occasion des célébrations du 50ème anniversaire du traité de l'Elysée il y a deux semaines.
"On voit bien où sont les marges, les points d'atterrissage, il n'y a pas de désaccord profond entre eux", affirme-t-il.
Compte-tenu de la partie qui se profile jeudi et vendredi à Bruxelles, il ne serait toutefois pas étonnant que les deux dirigeants jouent les prolongations. A Strasbourg mardi devant le Parlement européen, M. Hollande a en effet pu constater le profond fossé qui demeure entre les tenants d'une politique de croissance et de solidarité, et les adeptes de coupes franches dans les dépenses.
La dernière proposition du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, après l'échec du sommet de novembre, - un budget de 973 milliards d'euros (1,01% du PIB européen) en réduction de 77,4 milliards par rapport aux demandes de la Commission européenne -, est contesté de toutes parts.
A la recherche d'un "compromis raisonnable", le président français a lui même admis à Strasbourg que "ce qui est aujourd'hui sur la table ne peut pas satisfaire une majorité du Parlement européen". "Voilà ce que j'ai entendu à Strasbourg, il faut quand même faire attention", devrait dire en substance M. Hollande à sa partenaire d'outre-Rhin, selon un conseiller diplomatique français.
La question, selon lui, n'est pas de préparer "un compromis global franco-allemand jeudi", à l'ouverture du sommet, mais "de parler de la politique, de la méthode", pour permettre de sortir du bras de fer entre les 27.
Le président de la République a clairement fixé sa position devant les députés européens, "faire des économies oui, affaiblir l'économie, non". Et il a tout aussi nettement fixé sa cible: "raisonner ceux qui veulent amputer le budget européen au-delà de ce qui peut être accepté", visant particulièrement le jusqu'au boutisme des eurosceptiques britanniques.
Une chose est sûre, assure l'Elysée, "s'il y a un échec ce ne sera pas du fait de la France et de l'Allemagne".
Quant à la rencontre des deux pays sur la pelouse du Stade de France: "Pour un match amical à mon avis le match nul est probable", a prédit M. Hollande, alors que les Français gardent quelques mauvais souvenirs de ces confrontations, notamment celui la dramatique demi-finale de la Coupe du monde 1982.
Les Bleus de Platini en étaient sortis battus au tirs au but, et meurtris par une violente agression non sanctionnée du gardien allemand Harald Schumacher. "Vous vous rappelez, en 1982 il y avait eu à Séville une rencontre en demi-finale entre la France et l'Allemagne avec quelques incidents qui doivent être maintenant dépassés au nom de l'amitié franco-allemande", a relevé le chef de l'Etat.
Mariage pour tous : l'opposition joue l'usure sur les mots «père» et «mère»
L'UMP a poursuivi son opposition à l'article 4 du projet de loi sur le mariage pour tous qui, à l'origine, dressait une longue liste des dispositions du Code civil où «père» et «mère» disparaissaient au profit de «parents».
A l'Assemblée nationale - DR
Les députés, qui sont entrés mardi dans leur deuxième semaine d'examen du projet du mariage homosexuel, se sont enfoncés dans une guerre de tranchées, l'opposition faisant durer les débats sur les termes de « père » et « mère », et la majorité donnant des signes d'impatience. A la reprise de la séance, l'UMP a recommencé à batailler contre l'article 4 qui, à l'origine, dressait une longue liste des dispositions du Code civil où les termes de « père » et de « mère » disparaissaient au profit du terme de « parents » - « 150 occurences », avait compté Hervé Mariton (UMP).
Pour pallier cet inconvénient, la commission des Lois a réécrit l'article en se contentant de préciser que, généralement, les termes de « père et mère » devaient être compris comme celui de « parents », sans qu'il y ait besoin de modifier le Code civil.
Hervé Mariton (UMP) a cependant tenu à prendre cette réécriture en défaut, prenant en exemple un article du code civil que l'officier d'état civil devra lire aux futurs mariés de même sexe et dans lequel il est dit que l'autorité parentale appartient au père et à la mère jusqu'à la majorité de l'enfant. « Nous ne voulons pas que les officiers d'Etat civil se ridiculisent », a lancé le député de la Drôme.
La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a souligné que le choix avait été fait par la commission des Lois de l'Assemblée de retenir une « disposition interprétative » sur différents mots. « Et ne faisons pas semblant de croire que l'officier d'état civil par exemple ne serait pas capable d'interpréter dans un cas précis éventuellement », a-t-elle lancé.
Devant les 187 amendements déposés par l'UMP sur l'occurrence des termes « père » et « mère », Olivier Dussopt (PS) a suggéré, en vain, de ne faire qu'un seul débat pour raccourcir les débats.
Lassitude
De nombreux députés de gauche ont du reste marqué leur lassitude, voire leur impatience, face aux milliers d'amendements et aux multiples rappels aux règlements et suspensions de séance émanant de l'UMP. « Au bout d'un moment cela devient physiquement insupportable », expliquait dans les couloirs Jérôme Guedj (PS), à la faveur d'une suspension de séance. Par ailleurs, les députés PS ne se sont pas privés de faire référence au vote des députés britanniques favorable au mariage homosexuel survenu en fin de journée, provoquant l'agacement de l'UMP.
« Vous évoquez en permanence l'Angleterre conservatrice! Vous en êtes réduits à faire appel à ceux que vous dénoncez par ailleurs, les libéraux, super libéraux, ultralibéraux, qui sont peut-être dans leur logique mais ce n'est pas la nôtre. Vous vous inspirez de monarchies ultralibérales », a critiqué Marc Le Fur (UMP).
Dans la séance du soir, des députés UMP ont demandé de « stopper les débats » au vu d' informations de presse selon lesquelles le futur projet de loi sur la famille ne comprendrait pas la PMA . Le patron des députés PS Bruno Le Roux leur immédiatement a rétorqué de « faire la loi à partir du texte » examiné et « pas du journal de Monsieur Dassault » en allusion au Figaro.
Pas de date-limite pour l'UMP
Ils ont aussi réclamé sans relâche la publication de l'avis du Conseil d'Etat sur le projet de loi. Cet avis est confidentiel et ne peut être rendu public que par décision du Premier ministre, a expliqué Christiane Taubira. Une publicité qui est toujours exceptionnelle, a rappelé Alain Vidalies, ministre chargé des Relations avec le Parlement.
« Tout a été dit, il n'y a pas un argument nouveau. Nous appelons donc les députés de l'opposition à faire preuve de bon sens, d'esprit raisonnable pour qu'on puisse passer à d'autres sujets », a déclaré pour sa part à la presse François de Rugy, co-président du groupe écologiste.
Devant l'impatience et la lassitude de la majorité, Christian Jacob a affirmé que son groupe ne s'était « nullement fixé de date » et avait bien l'intention de présenter ses amendements jusqu'au bout. L'ancienne députée Christine Boutin, qui fut à l'Assemblée la pasionaria de la lutte contre le Pacs il y a quinze ans, a assisté à cette séance.
Fait notable mardi, le président de l'Assemblée, Claude Bartolone (PS), au perchoir pratiquement sans discontinuer depuis le début, s'est absenté pour fêter le Nouvel An chinois, comme prévu à son agenda et a laissé la place à Christophe Sirugue (PS) pour la soirée.
Fou rire de Christiane Taubira
Le réseau social Twitter s'est de nouveau invité dans l'hémicycle, par l'intermédiaire d'une photo mal légendée d'un député socialiste jouant au scrabble dans l'hémicycle en plein débat et re-diffusé via le compte d'un député UMP.
Plus tôt dans les débats, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, a été prise d'un fou rire pendant le débat sur le mariage homosexuel à l'Assemblée nationale, puis a récité un poème lors de son intervention suivante.
« Monsieur (Philippe) Gosselin, puisque c'est par petits bouts que vous êtes amené... » a-t-elle commencé en pouffant de rire, sans parvenir à terminer sa phrase. « Je vais essayer de vous répondre par pe... par petits bouts », a-t-elle poursuivi difficilement. Nouveau fou rire. « J'ai un élan à votre égard, j'ai un élan... » est-elle parvenue à ajouter en s'adressant au député UMP avant de se rasseoir sans pouvoir terminer son intervention. Ce fou rire irrépressible de la ministre a suscité les applaudissements des députés de la majorité, l'hilarité de ceux de l'opposition et des éclats de rire du président PS de l'Assemblée, Claude Bartolone.
Quelque temps après, elle s'est permis une envolée lyrique, en réponse à Hervé Mariton (UMP), en récitant un poème du Guyanais Léon-Gontran Damas, issu du recueil « Black Label » - « je connais par coeur », a-t-elle assuré -qu'elle avait déjà cité lors de son discours d'ouverture des débats.
« Nous les gueux, nous les rien, les chiens, les maigres, les nègres... » a-t-elle déclamé dans un hémicycle tout ouïe. Alliance « de la justice et de la poésie », a commenté M. Bartolone. Par la suite, le député UMP Marc Le Fur a suggéré ironiquement que le poète soit auditionné à l'Assemblée. La ministre de la Justice lui a répondu que Léon-Gontran Damas était mort en 1978.
Le fou rire et la récitation de Mme Taubira ont, eux aussi, suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. La mention « Christiane Taubira » était l'une des plus mentionnées en France sur Twitter en fin d'après-midi mardi et une vidéo de son fou rire publiée sur Dailymotion avait déjà été vue par plus de 5.000 internautes une heure après cette péripétie.
La séance a été levée à une heure du matin mercredi.
SOURCE AFP
Ouverture du nouveau Parlement israélien sur fond de tension avec l'Iran
Le nouveau Parlement israélien à Jérusalem, le 5 février 2013 (Pool/AFP, Ronen Zvulun)
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"Le danger iranien a grandi. Il menace notre existence, l'indépendance des nations arabes et la paix du monde entier", a déclaré M. Peres devant les 120 députés élus le 22 janvier, qui arboraient un ruban bleu et blanc aux couleurs du drapeau israélien pour l'inauguration de la 19e Knesset (Parlement).
"A la tête de l'Iran se trouve un groupe d'ayatollahs dans leurs robes religieuses, une dictature terrifiante, souillant l'histoire perse et constituant un cauchemar pour son peuple", a-t-il ajouté.
Les grandes puissances soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément avec véhémence. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, chargé de former le prochain gouvernement, a menacé ces derniers mois de recourir à une opération militaire contre les sites nucléaires iraniens.
Dans son discours, M. Peres a exprimé sa confiance dans la détermination des Etats-Unis face à l'Iran.
"Le président (Barack) Obama a constitué une large coalition pour empêcher un Iran nucléaire. La coalition a commencé avec la pression diplomatique et les sanctions économiques et a indiqué clairement qu'aucune option n'était exclue. Les Etats-Unis ont la capacité de mettre fin à la menace iranienne et je pense que le président des Etats-Unis est déterminé à la faire", a-t-il déclaré.
Dans son discours, M. Peres a aussi appelé les Nations unies et la Ligue arabe à agir d'urgence pour mettre fin à la crise syrienne.
Pour sa part, M. Netanyahu a appelé les députés israéliens à "tenter de parvenir à une paix sûre et réaliste avec nos voisins", une référence implicite aux Palestiniens, tout en faisant face "aux nouvelles menaces qui s'accumulent autour de nous".
Peu après, la Maison Blanche a annoncé que le président Obama se rendrait pour la première fois en Israël et en Cisjordanie au printemps, sans préciser de date.
La séance inaugurale de la Knesset s'est déroulée au moment où la Bulgarie désignait le Hezbollah libanais comme étant derrière l'attentat anti-israélien meurtrier du 18 juillet 2012 à Bourgas (est).
Israël a revendiqué à demi-mot un raid aérien la semaine dernière en Syrie, en réaffirmant qu'il ne permettrait pas que des armes soient transférées au Hezbollah.
Ce raid, qui a valu à Israël des menaces de l'Iran, a visé près de Damas des missiles sol-air SA-17 de fabrication russe, ainsi qu'un ensemble de bâtiments adjacents, soupçonnés d'abriter des armes chimiques, selon des sources militaires américaines.
"Je recommande à nos ennemis de ne pas se méprendre sur nos capacités, à la fois ouvertes et secrètes", a insisté M. Peres.
Evoquant les affaires intérieures, qui ont dominé la campagne électorale, il a par ailleurs souligné que le nouveau Parlement devrait prendre en compte les attentes des Israéliens en vue de davantage de justice sociale.
Il a aussi assuré que le racisme "n'avait pas de place en Israël", une allusion notamment aux débordements anti-arabes récents de certains supporters du club de foot Beitar Jérusalem.
"La démocratie n'est pas seulement le droit d'être égal mais aussi le droit d'être différent. Il n'y a pas de place pour la discrimination", a-t-il déclaré
Un navire chinois vise un navire japonais, Tokyo proteste
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Un navire chinois a pointé un radar généralement utilisé pour aider au guidage de missile en direction d'un bâtiment de la marine japonaise, ce qui a amené le Japon à émettre une protestation officielle. L'incident a eu lieu le 30 janvier en mer de Chine orientale, mais il a fallu du temps pour le confirmer, a expliqué Itsunori Onodera, le ministre de la défense japonais. "Pointer un radar de guidage de projectile est une initiative très inhabituelle", a déclaré le ministre de la défense. "Une erreur, et la situation deviendrait très dangereuse."
L'utilisation de ce type de radar est une procédure inhabituelle et peut éventuellement signifier la préparation d'un tir imminent contre une cible. Itsunori Onodera avait ajouté qu'un hélicoptère militaire japonais avait été "verrouillé" de la même façon quelques jours auparavant.
"Des actions de ce type font monter la tension et accroissent le risque d'un incident, et elles pourraient saper la paix, la stabilité et la prospérité dans cette région vitale. C'est pourquoi nous sommes préoccupés", avait réagi mardi la porte-parole du département d'Etat américain, Victoria Nuland.
Selon un spécialiste japonais des questions de défense, les autorités nippones "n'ont pas la possibilité de savoir s'il s'agissait d'un simple essai ou d'un test qui pourrait précéder un tir". "C'est à la partie chinoise d'expliquer pourquoi une action d'une telle dangerosité a été menée", a estimé Hisao Iwashima, qui a également travaillé dans le passé pour l'Institut national des études de défense.
Cet "incident" se produit dans un contexte très tendu entre les deux pays depuis septembre dernier, en raison d'un conflit territorial en mer de Chine orientale concernant un petit archipel inhabité. Mardi, l'ambassadeur chinois à Tokyo a une nouvelle fois été convoqué au ministère des affaires étrangères au lendemain d'une incursion de navires gouvernementaux chinois dans les eaux territoriales des îles Senkaku, sous administration nippone et que Pékin revendique sous le nom de Diaoyu.
Tunisie : le président rentre en urgence après le meurtre d'un opposant
Chokri Belaïd, qui dirigeait le parti des Patriotes démocrates, a été tué de plusieurs balles en sortant de chez lui mercredi matin. Le président tunisien a écourté une visite en France et annulé sa présence au sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) jeudi dans la capitale égyptienne.
AFP
Le président tunisien Moncef Marzouki a annulé sa participation au sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) au Caire pour rentrer d'urgence à Tunis après le meurtre mercredi d'une figure d'opposition de gauche, Chokri Belaïd.
Moncef Marzouki était à Strasbourg où il a participé mercredi à une séance du Parlement européen et y a rencontré le président français François Hollande. Il devait se rendre jeudi au Caire depuis la France pour le sommet de l'OCI. La présidence a dénoncé dans un communiqué le meurtre de Belaïd comme un crime « odieux » visant « à mener le peuple tunisien à la violence ». Elle a aussi appelé « à la retenue et à la sagesse ». Le président François Hollande a de son côté condamné « avec la plus grande fermeté » cet assassinat et fait part de la « préoccupation » de Paris face à « la montée des violences politiques » dans ce pays.
Chokri Belaïd, qui dirigeait le parti des Patriotes démocrates et était une des figures de l'alliance de mouvements de gauche appelée le Front populaire, a été tué de plusieurs balles en sortant de chez lui mercredi matin. Ses proches ont accusé les islamistes au pouvoir du parti Ennahda d'être responsables de ce meurtre, alors que les violences politiques et sociales se multiplient en Tunisie depuis la révolution il y a deux ans.
« Assassinat de la révolution tunisienne »
Le Premier ministre Hamadi Jebali a condamné cet « assassinat politique » et ce coup porté à la révolution tunisienne. « Le meurtre de Belaïd est un assassinat politique et l'assassinat de la révolution tunisienne. En le tuant, ils ont voulu le faire taire », a-t-il dit.
Un millier de personnes se sont rassemblées dans la matinée devant le ministère de l'Intérieur à Tunis pour crier leur colère. « Honte, honte à vous, Chokri est mort! », « Où est le gouvernement? », « Le gouvernement doit partir! », scandaient les manifestants. Les forces de sécurité ont bouclé le secteur.
C'est la Tunisie qui avait donné durant l'hiver 2010-2011 le signal des soulèvements dans le monde arabe. Ennahda a remporté 42% des sièges au Parlement lors des élections d'octobre 2011 et a formé un gouvernement de coalition avec deux formations laïques, le Congrès pour la République de Moncef Marzouki et le parti Ettakatol. Le Front populaire est l'un des principaux adversaires politiques du gouvernement. Il est constitué de douze partis politiques et associations de gauche, nationalistes et écologistes, ainsi que de nombreux intellectuels indépendants. Chokri Bekaïd était le secrétaire général d'une de ses composantes, le Mouvement des patriotes démocrates.
Les difficultés économiques ont provoqué ces derniers mois des manifestations parfois violentes et le gouvernement a accusé des militants liés à Al Qaïda de stocker des armes dans le pays en vue d'y instaurer par la force un Etat islamiste. Les policiers, qui ont manifesté le mois dernier devant les bureaux du Premier ministre, se plaignent de manquer de moyens face à la menace que représente dans la région Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
SOURCE AFP, REUTERS
Tunisie : violents affrontements entre policiers et manifestants
Tunis (Tunisie), mercredi. Les policiers ont utilisé des lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants qui se sont rassemblés après la mort de l'opposant Chokri Belaïd.
| AFP / Fethi Belaid
| AFP / Fethi Belaid
La Tunisie est en ébullition après l'assassinat ce mercredi matin de Chokri Belaïd, figure de l'opposition au régime. Une foule de jeunes manifestants en colère a attaqué cet après-midi par des jets de pierres la police avenue Bourguiba à Tunis.
Après une vingtaine de minutes d'affrontements, des renforts d'une centaine de policiers casqués et armés de matraque ont chargé les quelque 150 manifestants qui ont pris la fuite dans les rues alentours. Les heurts se poursuivaient dans le quartier, des nuées de gaz lacrymogènes étant visibles à plusieurs endroits.
Des dizaines de policiers patrouillaient en fin d'après-midi à moto et en camionnette l'avenue, haut lieu de la révolution de 2011, où la circulation automobile était arrêtée.
Lacrymogènes et coups de matraque
Les heurts ont éclaté un peu plus tôt devant le ministère de l'Intérieur, alors qu'une foule compacte y accompagnait l'ambulance transportant le corps de la victime. Les manifestants ont jeté des pierres sur les policiers qui ont répliqué avec des lacrymogènes et de violents coups de matraque. La police avait déjà tenté de disperser la foule une première fois après avoir été visée par des jets de bouteilles. Mais l'arrivée de l'ambulance, bardée de drapeaux tunisiens a permis aux gens descendus dans la rue de se regrouper.
Les forces de l'ordre sont cependant rapidement revenues à la charge malgré ce cortège hautement symbolique remontant cette avenue, en plein centre de la capitale, qui était un haut lieu de la révolution de 2011. «C'est un fils du peuple, c'est normal qu'il passe sur l'avenue Habib Bourguiba», a déclaré Moufida Abbassi, journaliste et amie de la victime.
Des locaux du parti islamiste au pouvoir saccagés
Les affrontements se sont poursuivis dans les rues alentours, les policiers pourchassant les protestataires. Les opposants accusent les islamistes au pouvoir d'être responsables du meurtre, ce que le parti Ennahda a démenti avec véhémence.
Des locaux d'Ennahda, au pouvoir, ont été attaqués dans plusieurs villes et les manifestations se sont multipliés à travers la Tunisie. Plusieurs dizaines de manifestants ont pris d'assaut les bâtiments du parti à Mezzouna, à 75 km au sud-est de Sidi-Bouzid, avant de l'incendier.
A Gafsa, dans le bassin minier tunisien, des dizaines de personnes ont pénétré dans les bâtiments du parti au pouvoir, y brisant les meubles et arrachant les banderoles du mouvement. Quelque 700 personnes manifestaient pacifiquement dans cette même ville.
A Sfax également, les locaux d'Ennahda ont été saccagés. A Kasserine, Béja et Bizerte, des foules crient «vengeance, vengeance».
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : Pékin s'attaque aux inégalités
Le Conseil d'Etat chinois a annoncé les grandes lignes de son plan pour réduire les inégalités. Un texte qui présente 35 axes, dont l'augmentation du revenu minimum.
Pékin présente enfin son plan de réduction des inégalités
A Hefei, dans l'est de la Chine - AFP
Comme souvent pour les textes importants, c'est sur le site Internet du Conseil d'Etat, par un communiqué publié en soirée, que Pékin a annoncé, hier, les grandes lignes de son plan très attendu pour réduire les inégalités dans le pays . Initialement, ce texte aurait dû être arrêté fin 2012 mais, selon le très bien informé magazine Caijin , les différents protagonistes n'étaient pas parvenus à tomber d'accord à cette date. Preuve qu'un projet de loi qui vise à réduire les inégalités s'attaque forcément à des intérêts catégoriels sensibles.
Au final, le texte présente 35 axes. Les principaux points concernent l'augmentation du revenu minimum à un niveau équivalent à au moins 40% du salaire moyen, une baisse du contrôle sur les taux de rémunération des dépôts bancaires (ce qui doit permettre de mieux rémunérer l'épargne des ménages), et une hausse des dépenses publiques pour l'éducation et la santé. Les sociétés d'Etat sont également appelées à la rescousse : elles devront, d'ici à 2015, augmenter de 5 points de pourcentage leurs versements de dividendes à l'Etat. Le texte évoque enfin une extension des taxes foncières, actuellement testées dans quelques villes seulement.
L'enjeu de cette réforme est majeur. Si les estimations du degré d'inégalité de la société chinoise divergent, toutes décrivent un pays dans lequel le fossé entre riches et pauvres s'est dangereusement creusé, au point de représenter un risque pour la stabilité sociale et politique. Ce matin, les commentaires au sujet de ce projet étaient généralement mitigés. Le texte s'attaque à plusieurs points importants (taxe foncière, contribution des entreprises publiques notamment) mais reste relativement flou sur les objectifs. Tout dépendra donc de la façon dont seront mises en oeuvre ces déclarations de bonnes intentions.
Nouvelle provocation chinoise près des îles revendiquées par Tokyo et Pékin
Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a déclaré ce matin que la Chine avait commis un acte «dangereux» en verrouillant un radar de ciblage sur une cible militaire japonaise. Un radar servant à identifier une cible afin de pouvoir, ensuite, la détruire, a en effet été braqué sur un navire militaire nippon le 30 janvier dernier, tandis qu'un hélicoptère japonais avait subi la même menace quelques jours plus tôt. Pour Shinzo Abe, «c'était dangereux (...) et extrêmement regrettable. Nous souhaitons qu'ils fassent preuve de retenue afin d'éviter une escalade inutile».
Washington, qui est lié à Tokyo par un traité militaire, n'a pas caché son inquiétude ces derniers jours. La porte-parole du Département d'Etat a jugé que «des actions de ce type font monter la tension» et s'est dite «préoccupée». Les deux géants d'Asie sont engagés dans un bras de fer de plus en plus tendu au sujet d'un archipel d'îles sous administration nippone mais que Pékin revendique. Hier, l'ambassadeur de Chine à Tokyo a été convoqué au ministère des Affaires étrangères, au lendemain d'une incursion de navires gouvernementaux chinois dans les eaux environnant cet archipel baptisé Senkaku en japonais et Diaoyu en chinois.
La Chine envisage la rupture avec la Corée du Nord
Le grand allié chinois du petit pays stalinien a décidément perdu patience. Ce matin, le «Global Times», journal chinois réputé pour son nationalisme et relayant généralement les positions des cercles conservateurs au sein du PC chinois, a publié un édito dans lequel il menace Pyongyang d'une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays si la Corée du Nord procède à un nouvel essai nucléaire. Les deux pays «devraient partager les mêmes inquiétudes quant à la possibilité d'une rupture des relations, ce dont Pyongyang ne tirerait aucun avantage», écrit le «Global Times». Qui poursuit : «Si la Corée du Nord s'obstine à procéder à un troisième essai nucléaire en dépit des efforts pour l'en dissuader, elle devra en payer le prix fort. L'aide qu'elle reçoit de la Chine devra être réduite.»
Ce texte est extrêmement significatif : jamais Pékin n'était allé aussi loin . C'est donc potentiellement un virage déterminant dans la crise nord-coréenne. Car Pékin a toujours porté à bout de bras le régime de Pyongyang, redoutant par-dessus tout un effondrement de ce pays qui se traduirait très certainement par une forme de réunification, et mettrait par conséquent la Corée du Sud, pays sous protection militaire américaine, aux portes de la Chine.
Les étrangers quittent la Bourse de Séoul
En janvier, les investisseurs étrangers ont fait sortir en valeur nette 1.900 milliards de wons, soit 1,75 milliard de dollars, de la Bourse de Séoul. Cela marque un brutal revirement par rapport au 3.870 milliards de wons d'achats nets de titres locaux enregistrés le mois précédent par ces mêmes gérants de portefeuilles étrangers. Selon l'Agence de supervision financière (FSS), ces ventes d'actions feraient suite à la détérioration des résultats des entreprises qui souffrent de la récente envolée du won coréen.
La monnaie locale continue de s'apprécier à très vive allure face au dollar et au yen depuis que les gouvernements américain et japonais ont considérablement assoupli leur politique monétaire et incité leurs banques centrales à doper leurs programmes d'assouplissement quantitatif. La poussée du won est particulièrement forte face à la devise nippone et pèse sur les géants sud-coréens de l'électronique et de l'automobile qui se retrouvent en concurrence directe sur de nombreux produits avec des groupes japonais. A Séoul, les autorités ont commencé à se plaindre publiquement de la surprenante baisse du yen, qui serait, selon elles, délibérément orchestrée par le gouvernement pour favoriser ses exportateurs sur les marchés étrangers.
Petroplus Petit-Couronne, Pinterest, Facebook et le Nasdaq : la revue de presse de l'industrie
Par Elena Bizzotto
La journée industrielle commence fort dans la presse. Le tribunal de commerce de Rouen a enregistré cinq offres de reprise pour la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, le 5 février. Sur le front numérique, le fondateur de Dell a racheté sa propre entreprise pour 24 milliards de dollars avec l'aide de Microsoft et Silver Lake. Ces sujets font partie des titres développés dans la revue de presse de L'Usine Nouvelle.
Les offres de reprise de PetroplusCinq offres ont été déposées par des candidats à la reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne au tribunal de commerce de Rouen, le 5 février. Le quotidien l'Humanité y consacre sa une ce mercredi matin, intitulée "Des idées pour le pétrole" :
D'après le site du quotidien Les Echos, les sociétés Net Oil et Murzuq Oil ont également déposé un dossier au tribunal.
Invité sur RTL mardi 5 février, quelques heures avant le dépôt des offres, Arnaud Montebourg avait rappelé que "pour reprendre une raffinerie de cette envergure, il faut deux choses : beaucoup d'argent et du pétrole". L'Etat serait prêt à participer à cette reprise en tant qu'actionnaire minoritaire.
La CGT et Goodyear
Le quotidien Courrier Picard se penche sur le dossier Goodyear : "La CGT, un clou dans le pneu de Goodyear". La veille, Arnaud Montebourg avait pourtant remercier publiquement le patron de la CGT pour son ouverture. Bernard Thibault avait affirmé que la confédération était ouverte à un plan convenable.
Dell quitte la Bourse pour mieux rebondir
Le quotidien Les Echos et le site du Financial Times commentent la sortie de Bourse du fabricant de PC, Dell. Racheté par son fondateur, Michael Dell, le géant Microsoft et le fond d'investissement Silver Lake pour 24 milliards de dollars, l'entreprise se libère des obligations de Wall Street pour se lancer dans les services aux entreprises.
Une levée de fonds pour Pinterest
Selon le Wall Street Journal, Pinterest est en discussions en vue d'une nouvelle levée de fonds, basée sur une valorisation de 2 à 2,5 milliards de dollars.
Le lancement raté de Facebook
Dans un autre article, le Wall Street Journal affirme que la plateforme boursière américaine Nasdaq OMX Group serait en discussions avec les autorités américaines. L'objectif : un possible accord à l'amiable à propos de l'introduction boursière ratée de Facebook en 2012.
Le quotidien La Nouvelle République met l'industrie à l'honneur, ce mercredi 6 février :
L'Allemagne adopte un projet de loi sur la séparation des activités bancaires
Le projet de loi adopté en conseil des ministres prévoit la séparation des activités de banque de dépôt des activités exercées pour compte propre, quand ces dernières dépassent 20% du total du bilan de la banque ou représentent plus de 100 milliards d'euros.
Deutsche Bank devra séparer activités de dépôts et activités pour compte propre. - Reuters
C'est fait ! Le gouvernement allemand a adopté mercredi en conseil des ministres un projet de loi sur la séparation des activités bancaires, imitant ainsi la France . Ce texte prévoit la séparation des activités de banque de dépôt de celles des banques pour leur propre compte quand ces dernières, considérées comme risquées, dépassent 20% du total du bilan ou équivalent à plus de 100 milliards d'euros, selon le texte qui avait déjà fuité la semaine dernière.
La loi doit entrer en vigueur en janvier 2014 mais les banques auront jusqu'à juillet 2015 pour procéder à la séparation effective de leurs activités de banque de détails de celles de marché à risque. Cela devrait surtout affecter les deux principales banques du pays, Deutsche Bank et Commerzbank, ainsi que la première banque publique régionale LBBW.
Parmi les autres mesures adoptées figure l'obligation pour les grandes banques allemandes de remettre au régulateur allemand, le BaFin, leurs 'testaments', c'est-à-dire des plans détaillant la façon dont elles souhaiteraient être réorganisées ou démantelées en cas de crise menaçant leur survie. La loi prévoit aussi de renforcer la responsabilité pénale des dirigeants de banques ou des groupes d'assurances qui auraient pris délibérément des risques inconsidérés ayant entraîné des pertes. Ils risqueront désormais jusqu'à cinq ans de prison et des amendes.
Réduire les risques
La séparation des activités bancaires pour réduire les risques dans le secteur a été proposée en Europe par le gouverneur de la Banque de Finlande Erkki Liikanen, qui a remis un rapport en ce sens à la Commission européenne en octobre. La France et l'Allemagne entendent jouer un rôle pionnier en la matière en Europe, et la Grande-Bretagne, sous la pression du Parlement et de l'opinion publique échaudés par les scandales financiers comme celui de la manipulation du Libor , prévoit elle aussi de muscler sa réforme bancaire.
JUSTICE ?
Les Etats-Unis déclenchent les hostilités contre Standard and Poor's
Le secrétaire américain à la Justice Eric Holder (Getty Images/AFP, Chip Somodevilla)
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C'est la première fois que le gouvernement américain porte plainte contre une agence de notation alors qu'il s'en est jusqu'alors surtout pris aux banques qui avaient conçu les "subprime", produits adossés à des prêts hypothécaires à risque, à l'origine de la crise financière la plus grave depuis la Grande Dépression.
"De septembre 2004 à octobre 2007 au moins", le groupe de médias McGraw-Hill et sa filiale S&P ont "conçu et exécuté un système pour tromper les investisseurs" avec leurs notations de produits "subprime", explique la plainte déposée tard lundi auprès d'un tribunal fédéral de Los Angeles.
S&P a "affirmé que ses notations étaient indépendantes et objectives", alors qu'elles étaient entachées de "conflits d'intérêts" car S&P touchait de juteux émoluments pour ses notations de produits dérivés, a souligné au cours d'une conférence de presse le secrétaire américain à la Justice Eric Holder.
Il a souligné que ces pratiques avaient coûté 5 milliards de dollars de pertes aux investisseurs et que c'était le montant des pénalités que le ministère de la Justice (DoJ) voulait obtenir devant les tribunaux.
La plainte cite notamment des courriels internes d'employés de S&P mentionnant dès 2006 l'existence d'une "bulle immobilière" et prévoyant "20% de défauts cette année" sur des prêts subprime. Elle mentionne également des analystes de S&P souhaitant abaisser les notes de nombreux titres en 2007, demandes rejetées par leurs supérieurs.
Dans un de ces courriels, un analyste ironise même sur la détérioration du marché immobilier avec une parodie de la chanson des Talking Heads "Burning down the house" ("en brûlant la maison").
S&P accuse le DoJ d'avoir sorti des courriels de leur contexte.
L'agence de notation, qui avait déclenché sa contre-attaque dès lundi sans attendre le dépôt officiel de la plainte, a répété mardi que la procédure judiciaire du gouvernement était "sans fondement" et qu'elle allait se "défendre vigoureusement".
Son principal avocat, Floyd Abrams, a laissé entendre sur la chaîne CNBC mardi que l'agence était punie pour avoir fait perdre en août 2011 son précieux AAA aux Etats-Unis. L'"intensité" de l'enquête gouvernementale s'est "accélérée" après cette date, a-t-il affirmé.
Ce qu'a démenti M. Holder en affirmant que la plainte contre S&P et l'abaissement de la note des Etats-Unis "n'étaient pas liés".
Interrogée par l'AFP, l'agence Moody's, qui a maintenu le triple A des Etats-Unis, n'a pas fait de commentaire. Sa concurrente Fitch, qui a elle aussi maintenu la note maximale de la dette américaine, a dit n'avoir "aucune raison de penser être la cible d'une procédure similaire".
Pour Peter Morici, professeur d'économie à l'université du Maryland, "le ministre de la Justice et le président" américain Barack Obama, "en s'attaquant à S&P uniquement plutôt qu'à toutes les agences de notations, semblent s'engager dans une vengeance politique".
Pour l'avocat spécialiste des litiges boursiers Jacob Frenzel, interrogé par l'AFP, le fait que le DoJ ait attaqué en priorité S&P ne veut pas dire qu'il ne va pas porter plainte contre Moody's ou Fitch. Le DoJ n'a pas voulu s'exprimer à ce sujet.
Selon le New York Times, le DoJ aurait tenté de négocier un accord amiable dans lequel McGraw-Hill aurait payé une pénalité d'un milliard de dollars et reconnu sa culpabilité. S&P aurait refusé.
Les investisseurs semblent tabler sur une issue coûteuse pour S&P: l'action a plongé de 24% en deux séances, et celle de Moody's de 18,5%.
Verdict imminent dans le procès d’espionnage qui oppose EDF à Greenpeace
Par Camille Chandès
EDF devrait être fixé sur son sort le 6 février. La cour d’appel de Versailles (Yvelines) doit rendre ce mercredi sa décision dans l’affaire d’espionnage informatique de Greenpeace impliquant l’électricien.
Le 10 novembre 2011, EDF avait été condamné par le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) à verser 1,5 million d’euros d’amende à l’ONG. Selon la justice, EDF a espionné, en 2006, les ordinateurs de Greenpeace afin d’y trouver des informations sur les campagnes anti-nucléaires de l’association écologiste.L’électricien, poursuivi en tant que personne morale, est accusé d’avoir mandaté Kargus Consultants, une société d’intelligence économique, afin de s’introduire dans l’ordinateur de Yannick Jadot, alors dirigeant de Greenpeace et actuel député européen (EELV).
Deux hauts responsables de la sécurité d’EDF avaient également été condamnés : l’ex-amiral de marine Pascal Durieux à trois ans de prison, dont deux avec sursis, et son adjoint, l’ancien policier Pierre-Paul François, à trois ans de prison, dont trente mois avec sursis.
Greenpeace avait de son côté réclamé plus de 8 millions d’euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral et d’image. EDF a toujours appuyé sa défense en se disant la victime de Kargus, lui reprochant d’avoir enfreint le cadre d’un contrat signé stipulant seulement une "veille stratégique" des actions menées par l’ONG. L’électricien avait ainsi fait appel.
Camille Chandès
Espionnage de Greenpeace: EDF relaxé, 6 mois de prison contre un ex-cadre du groupe
Une officine d'intelligence économique avait piraté l'ordinateur de Yannick Jadot, l'ancien directeur des campagnes de Greenpeace, pour surveiller les activités des écologistes autour de la construction du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche).
| LP / Marc Menou
| LP / Marc Menou
Dans l'affaire d'espionnage d'un ancien responsable de Greenpeace, EDF a été relaxé ce mercredi en appel. L'ex-dirigeant du groupe chargé de la sécurité a été condamné, lui, à 6 mois de prison pour avoir espionné le système informatique de Greenpeace en 2006.
«La cour d'appel a innocenté totalement EDF», condamné en première instance à une amende de 1,5 M€, s'est félicité l'avocat du groupe énergétique, Me Alexis Gublin.
«La cour d'appel a innocenté totalement EDF», condamné en première instance à une amende de 1,5 M€, s'est félicité l'avocat du groupe énergétique, Me Alexis Gublin.
«Il fallait un fusible». Me Marie-Alix Canu-Bernard, l'avocate de l'ancien responsable d'EDF condamné à six mois d'emprisonnement, Pierre-Paul François, a annoncé son intention de former un pourvoi en cassation. «Il fallait un fusible», a-t-elle déclaré, dénonçant la «désolidarisation» du groupe qui a «rejeté l'intégralité de la faute» sur son client.
Piratage de l'ordinateur de Yannick Jadot. Le groupe énergétique a toujours soutenu avoir commandé en 2006 à une société d'intelligence économique, Kargus Consultants, une «veille» des actions menées par les écologistes, notamment à proximité de la construction du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche). Kargus s'était alors introduit dans l'ordinateur du directeur des campagnes de Greenpeace de l'époque Yannick Jadot, aujourd'hui député européen (EELV).
Un second cadre relaxé. En première instance, en 2011, Pierre-Paul François avait été condamné à Nanterre (Hauts-de-Seine) à 3 ans de prison, dont 30 mois avec sursis. Un second cadre d'EDF, condamné en première instance à 3 ans de prison, dont 2 ans avec sursis et à une amende de 10 000 euros, a bénéficié d'une relaxe.
SOCIAL
Petroplus respire pour sa reprise
Devant la raffinerie Petroplus, à Petit Couronne (Seine-Maritime), hier. (Photo AFP)
Récit Hier soir, deux investisseurs, un suisse et un égyptien surprise, ont fait des offres «sérieuses et financées» pour la raffinerie de Petit-Couronne.
Libération
C’était la journée de la toute dernière ligne droite. Celle où les candidats à la reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen (Seine-Maritime), pouvaient encore faire état de leurs propositions concernant ce site menacé de fermeture depuis la faillite, en 2011, de la maison mère basée en Suisse. Hier, les 470 salariés de Petroplus ont patienté jusqu’à la dernière seconde. A 18 heures précise, ils connaissaient enfin les noms des candidats. Certes, ces derniers étaient finalement cinq, et non trois comme le voulait la rumeur. Mais les employés devront encore vivre dans le stress de l’incertitude.
C’est désormais le début d’un nouvel épisode. Les offres existent. Encore faudrait-il qu’elles soient viables. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, considérait hier soir que «deux d’entre elles paraissent sérieuses et financées. Il s’agit de l’investisseur suisse Terrae et de l’énergéticien égyptien Arabiyya Lel Istithmaraat».
Coup de théâtre. Deux noms que viennent de découvrir les salariés de Petroplus. Jusqu’à lundi soir, entre espoir et résignation, ces derniers évoquaient ceux de trois autres repreneurs : l’hypothèse la plus crédible demeurait celle de NetOil, basé à Dubaï et contrôlé par l’homme d’affaires libano-américain Roger Tamraz, même si, vendredi, des sources concordantes à Paris avaient estimé que celle-ci était loin du compte sur le plan financier… La piste libyenne, qui avait les faveurs du ministre du Redressement productif, avec une société baptisée Murzuk et installée dans la ville du même nom, semble elle aussi mal en point. Un temps évoquée, l’éventualité d’une reprise de Petroplus par l’iranien Energy Development Group ne semble pas compter parmi ce que les responsables du gouvernement qualifient depuis hier comme une offre «sérieuse et financée». Il est vrai que la piste iranienne est compliquée par les sanctions pétrolières en vigueur contre le régime islamique.
Dans un coup de théâtre au soir d’une journée d’anxiété pour les salariés, le représentant du groupe égyptien en France, Michel Billard de la Motte, a donc assuré avoir déposé «un plan de reprise complet de la raffinerie de Petit-Couronne», qui prévoit «le maintien de la totalité du personnel», sauf une soixantaine de salariés qui veulent prendre leur retraite. «C’est un plan en plusieurs points : création d’une société de droit français et d’un conseil d’administration avec des personnalités françaises, financement des investissements en 2013 et 2014, ainsi qu’un plan de recrutement et de formation», a-t-il détaillé.
Hier soir, à la veille d’un comité d’entreprise, le porte-parole de l’intersyndicale, Yvon Scornet (CGT), précisait que ces offres prévoyaient «en gros» la reprise de l’ensemble du personnel. «Hier, on voulait nous mettre à mort. Aujourd’hui nous sommes contents, on va pouvoir travailler sur des dossiers qui vont permettre une cession et ne pas être ce domino qui va entraîner d’autres dominos», s’est-il réjoui.
Différents. Mais il reste encore quantité de zones d’ombres. Certes, le gouvernement juge crédible les deux offres. Le sont-elles au point d’envisager un partenariat capitalistique entre l’un des deux prétendants et l’Etat ? Rien n’est encore joué. Hier, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a affirmé, lors d’une conférence de presse à Bangkok, où il achève une visite en Thaïlande, que le «gouvernement français était prêt à prendre une participation minoritaire au capital de Petroplus, s’il y a une offre crédible de faite». Et d’ajouter aussitôt, avec une pointe d’insistance, «mais je dis bien s’il y a une offre crédible qui est faite». Fallait-il y voir un message à l’adresse de son ministre du Redressement productif avec lequel il s’était fortement affronté sur le dossier Florange ? Peu avant, Arnaud Montebourg avait souligné que le gouvernement attendait «plusieurs offres» et que l’Etat serait prêt à prendre une participation «minoritaire». A mesure que s’accumulent les dossiers de fermetures de sites industriels, les deux hommes ne cachent plus leurs différents sur la nationalisation, fut-elle temporaire, de sites industriels en difficulté.
Hier soir, les proches de Montebourg se refusaient à toute autre précision, estimant qu’il était maintenant de la responsabilité de l’administrateur judiciaire de Petroplus de juger du sérieux des offres de reprises. Ce dernier pourrait alors transmettre un (ou plusieurs) dossier(s) au tribunal de commerce de Rouen qui jugera à son tour. Les salariés de Petroplus devront encore patienter. Une toute dernière ligne droite devrait se profiler d’ici une quinzaine de jours. D’ici là, il faudra analyser l’ensemble des propositions de reprises jugées crédibles. Sur le plan financier d’abord. «Pas question, rappelle-t-on dans l’entourage de Montebourg, de s’attarder sur des offres dont les financements de départs sont trop faibles.» En clair, pour réactiver Petroplus, le ticket d’entrée se monte à environ 400 millions d’euros. Il faudra aussi beaucoup de pétrole à raffiner. C’est sans doute pour cette raison que le ministre avait souhaité que le repreneur provienne d’un pays producteur.
CLIMAT. Emblématique de la désindustrialisation et des difficultés du raffinage en France, Petroplus l’est tout autant des effets du durcissement de la crise, de la flambée du chômage et des fermetures d’usines en cascades. Goodyear (lire ci-dessus), Renault, ArcelorMittal, PSA Peugeot Citroën… Après la phase d’attentisme qui a suivi l’arrivée des socialistes au pouvoir, la contestation gronde depuis plusieurs semaines. Au point que les ex-renseignements généraux scrutent «au plus près» les entreprises en difficultés pour anticiper toute éventuelle «radicalisation». A n’en pas douter, le climat social se mesure aussi en observant les Petroplus…
Crédits photo : CHARLY TRIBALLEAU/AFP
Les cinq candidats à une reprise du site de Petit-Couronne ont jusqu'au 16 avril pour «finaliser» leurs offres. Parallèlement, une procédure de consultation a été ouverte en vue d'un plan social.
C'est aux alentours de midi que les premiers bus, transportant quelques centaines de salariés d'ArcelorMittal venus de France, de Belgique et du Luxembourg, commencent à arriver aux abords du Parlement. Très vite, vers 15 heures, le cortège s'échauffe et les sidérurgistes tentent de contourner le tracé du cortège. Certains s'emparent de pierres et de bouteilles et les lancent en direction des CRS, et se mettent à construire des barricades pour empêcher les forces de l'ordre de charger.
Des échauffourées aux affrontements
Très remontés, des manifestants s'attaquent alors au tram, relate le site de l'école de journalisme de Strasbourg (Cuej), détruisent un abribus et arrachent même des panneaux de signalisation pour les lancer contre les policiers. Un manifestant a également été blessé et un autre a été interpellé par les forces de l'ordre.
Face au «prédateur Mittal», «l'Europe ne bronche pas»
Casques sur la tête, les salariés de Florange arboraient une banderole intersyndicale portant l'inscription: «L'acier lorrain vivra» et des autocollants «Touche-pas à mon usine». En marge des rencontres prévues avec des eurodéputés et avec le président du Parlement européen, Martin Schulz, les manifestants ont crié leur colère envers l'Europe qui ne «bronche pas», souligne Edouard Martin, de la CFDT de Florange.
«L'industrie sidérurgique est en train d'être massacrée par un prédateur, Mittal. La question que nous voulons poser aux députés européens, c'est: «combien de dizaines de milliers d'emplois supprimés faudra-t-il encore avant que l'Europe bouge?»», s'est-il emporté, ajoutant qu'«il nous faudrait un plan Marshall européen pour sauver l'emploi sidérurgique. Il y aura toujours besoin d'acier en Europe». Pour son collègue belge Jean-Luc Rader, secrétaire régional du syndicat belge FGTB Métal, les parlementaires doivent comprendre «qu'il y a un problème avec l'industrie en Europe».
C’est désormais le début d’un nouvel épisode. Les offres existent. Encore faudrait-il qu’elles soient viables. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, considérait hier soir que «deux d’entre elles paraissent sérieuses et financées. Il s’agit de l’investisseur suisse Terrae et de l’énergéticien égyptien Arabiyya Lel Istithmaraat».
Coup de théâtre. Deux noms que viennent de découvrir les salariés de Petroplus. Jusqu’à lundi soir, entre espoir et résignation, ces derniers évoquaient ceux de trois autres repreneurs : l’hypothèse la plus crédible demeurait celle de NetOil, basé à Dubaï et contrôlé par l’homme d’affaires libano-américain Roger Tamraz, même si, vendredi, des sources concordantes à Paris avaient estimé que celle-ci était loin du compte sur le plan financier… La piste libyenne, qui avait les faveurs du ministre du Redressement productif, avec une société baptisée Murzuk et installée dans la ville du même nom, semble elle aussi mal en point. Un temps évoquée, l’éventualité d’une reprise de Petroplus par l’iranien Energy Development Group ne semble pas compter parmi ce que les responsables du gouvernement qualifient depuis hier comme une offre «sérieuse et financée». Il est vrai que la piste iranienne est compliquée par les sanctions pétrolières en vigueur contre le régime islamique.
Dans un coup de théâtre au soir d’une journée d’anxiété pour les salariés, le représentant du groupe égyptien en France, Michel Billard de la Motte, a donc assuré avoir déposé «un plan de reprise complet de la raffinerie de Petit-Couronne», qui prévoit «le maintien de la totalité du personnel», sauf une soixantaine de salariés qui veulent prendre leur retraite. «C’est un plan en plusieurs points : création d’une société de droit français et d’un conseil d’administration avec des personnalités françaises, financement des investissements en 2013 et 2014, ainsi qu’un plan de recrutement et de formation», a-t-il détaillé.
Hier soir, à la veille d’un comité d’entreprise, le porte-parole de l’intersyndicale, Yvon Scornet (CGT), précisait que ces offres prévoyaient «en gros» la reprise de l’ensemble du personnel. «Hier, on voulait nous mettre à mort. Aujourd’hui nous sommes contents, on va pouvoir travailler sur des dossiers qui vont permettre une cession et ne pas être ce domino qui va entraîner d’autres dominos», s’est-il réjoui.
Différents. Mais il reste encore quantité de zones d’ombres. Certes, le gouvernement juge crédible les deux offres. Le sont-elles au point d’envisager un partenariat capitalistique entre l’un des deux prétendants et l’Etat ? Rien n’est encore joué. Hier, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a affirmé, lors d’une conférence de presse à Bangkok, où il achève une visite en Thaïlande, que le «gouvernement français était prêt à prendre une participation minoritaire au capital de Petroplus, s’il y a une offre crédible de faite». Et d’ajouter aussitôt, avec une pointe d’insistance, «mais je dis bien s’il y a une offre crédible qui est faite». Fallait-il y voir un message à l’adresse de son ministre du Redressement productif avec lequel il s’était fortement affronté sur le dossier Florange ? Peu avant, Arnaud Montebourg avait souligné que le gouvernement attendait «plusieurs offres» et que l’Etat serait prêt à prendre une participation «minoritaire». A mesure que s’accumulent les dossiers de fermetures de sites industriels, les deux hommes ne cachent plus leurs différents sur la nationalisation, fut-elle temporaire, de sites industriels en difficulté.
Hier soir, les proches de Montebourg se refusaient à toute autre précision, estimant qu’il était maintenant de la responsabilité de l’administrateur judiciaire de Petroplus de juger du sérieux des offres de reprises. Ce dernier pourrait alors transmettre un (ou plusieurs) dossier(s) au tribunal de commerce de Rouen qui jugera à son tour. Les salariés de Petroplus devront encore patienter. Une toute dernière ligne droite devrait se profiler d’ici une quinzaine de jours. D’ici là, il faudra analyser l’ensemble des propositions de reprises jugées crédibles. Sur le plan financier d’abord. «Pas question, rappelle-t-on dans l’entourage de Montebourg, de s’attarder sur des offres dont les financements de départs sont trop faibles.» En clair, pour réactiver Petroplus, le ticket d’entrée se monte à environ 400 millions d’euros. Il faudra aussi beaucoup de pétrole à raffiner. C’est sans doute pour cette raison que le ministre avait souhaité que le repreneur provienne d’un pays producteur.
CLIMAT. Emblématique de la désindustrialisation et des difficultés du raffinage en France, Petroplus l’est tout autant des effets du durcissement de la crise, de la flambée du chômage et des fermetures d’usines en cascades. Goodyear (lire ci-dessus), Renault, ArcelorMittal, PSA Peugeot Citroën… Après la phase d’attentisme qui a suivi l’arrivée des socialistes au pouvoir, la contestation gronde depuis plusieurs semaines. Au point que les ex-renseignements généraux scrutent «au plus près» les entreprises en difficultés pour anticiper toute éventuelle «radicalisation». A n’en pas douter, le climat social se mesure aussi en observant les Petroplus…
Petroplus : aucune offre de reprise acceptable en l'état
Crédits photo : CHARLY TRIBALLEAU/AFP
L'étau se resserre. Cinq candidats se sont manifestés mardi 5 février, date limite de dépôt des offres pour la raffinerie, mais aucune de leur offre n'est recevable en l'état. Les cinq propositions de rachat du site de Petit-Couronne soumises hier ne sont pas rejetées par les administrateurs judiciaires mais sont jugées «incomplètes». Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg a précisé que les offres de reprise avaient besoin d' «être finalisées».
Néanmoins, les employés peuvent encore espérer un repreneur de la dernière chance. Il est encore possible pour un candidat d'étoffer son dossier jusqu'au 16 avril, date à laquelle la raffinerie en liquidation va juridiquement disparaître. Mais simultanément, une procédure de consultation en vue d'un «plan de sauvegarde de l'emploi» (PSE) a toutefois été ouverte en parallèle.
Cinq candidats doivent revoir leur copie
Pourtant, les deux offres du groupe énergétique égyptien Istithmaraat et de l'investisseur suisse Terrae, jugées «sérieuses et financées», avaient retenu l'attention de Bercy. Le premier, selon son représentant en France, propose un plan de reprise complet de l'installation, qui concerne également une société de dépôts pétroliers en région parisienne. Le libyen Murzuk et la société NetOil, basée à Dubaï, ont également déposé une offre. Mais elles sont jugées moins crédibles par Bercy. Pour NetOil, c'est la deuxième fois qu'il se manifeste auprès du tribunal de commerce mais son projet de reprise n'a pas été jugé assez solide.
Strasbourg : les manifestations contre Mittal dégénèrent
Une manifestation de salariés d'ArcelorMittal venus de France, de Belgique et du Luxembourg a commencé mercredi dans une atmosphère tendue aux abords du Parlement européen de Strasbourg, où la police a fait usage de gaz lacrymogènes.
| Twitter/@marieliseperrin
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Tirs de bombes lacrymogènes contre jets de pierres, drapeaux CGT contre boucliers : mercredi après-midi, aux alentours du Parlement européen de Strasbourg (Bas-Rhin), où des rencontres avec les eurodéputés étaient prévues, les salariés d'Arcelor Mittal ont joué, dans une atmosphère des plus tendues, au chat et à la souris avec les CRS.
C'est aux alentours de midi que les premiers bus, transportant quelques centaines de salariés d'ArcelorMittal venus de France, de Belgique et du Luxembourg, commencent à arriver aux abords du Parlement. Très vite, vers 15 heures, le cortège s'échauffe et les sidérurgistes tentent de contourner le tracé du cortège. Certains s'emparent de pierres et de bouteilles et les lancent en direction des CRS, et se mettent à construire des barricades pour empêcher les forces de l'ordre de charger.
Très remontés, des manifestants s'attaquent alors au tram, relate le site de l'école de journalisme de Strasbourg (Cuej), détruisent un abribus et arrachent même des panneaux de signalisation pour les lancer contre les policiers. Un manifestant a également été blessé et un autre a été interpellé par les forces de l'ordre.
En Belgique , le patron d'Arcelor, Lakshmi Mittal, n'est pas très populaire non plus : lundi, une statue à l'effigie de l'homme d'affaire indien, transpercée par un peu, a fait son apparition devant l'usine Arcelor de Marchin, dans la province de Liège, note la RTBF.
Face au «prédateur Mittal», «l'Europe ne bronche pas»
Casques sur la tête, les salariés de Florange arboraient une banderole intersyndicale portant l'inscription: «L'acier lorrain vivra» et des autocollants «Touche-pas à mon usine». En marge des rencontres prévues avec des eurodéputés et avec le président du Parlement européen, Martin Schulz, les manifestants ont crié leur colère envers l'Europe qui ne «bronche pas», souligne Edouard Martin, de la CFDT de Florange.
«L'industrie sidérurgique est en train d'être massacrée par un prédateur, Mittal. La question que nous voulons poser aux députés européens, c'est: «combien de dizaines de milliers d'emplois supprimés faudra-t-il encore avant que l'Europe bouge?»», s'est-il emporté, ajoutant qu'«il nous faudrait un plan Marshall européen pour sauver l'emploi sidérurgique. Il y aura toujours besoin d'acier en Europe». Pour son collègue belge Jean-Luc Rader, secrétaire régional du syndicat belge FGTB Métal, les parlementaires doivent comprendre «qu'il y a un problème avec l'industrie en Europe».
Arcelor dans le rouge
La manifestation coïncide avec la publication mercredi par le géant mondial de l'acier d'une perte nette de 3,73 milliards de dollars pour 2012, du fait notamment de la mauvaise santé de ses activités en Europe et du coût des restructurations.
ArcelorMittal a notamment annoncé une perte opérationnelle de 2,2 milliards d'euros au quatrième trimestre pour sa division d'aciers plats carbone Europe, qui inclut les sites de Florange et de Liège.
Après avoir annoncé toutes les mauvaises nouvelles, ArcelorMittal espère dorénavant repartir du bon pied. Un espoir partagé par les marchés : à 10h05, le titre réalisait l'une des meilleures performances du marché en prenant 2,57% à 12,75 euros dans un marché en hausse de 0,29%.
La manifestation coïncide avec la publication mercredi par le géant mondial de l'acier d'une perte nette de 3,73 milliards de dollars pour 2012, du fait notamment de la mauvaise santé de ses activités en Europe et du coût des restructurations.
ArcelorMittal a notamment annoncé une perte opérationnelle de 2,2 milliards d'euros au quatrième trimestre pour sa division d'aciers plats carbone Europe, qui inclut les sites de Florange et de Liège.
Après avoir annoncé toutes les mauvaises nouvelles, ArcelorMittal espère dorénavant repartir du bon pied. Un espoir partagé par les marchés : à 10h05, le titre réalisait l'une des meilleures performances du marché en prenant 2,57% à 12,75 euros dans un marché en hausse de 0,29%.
LeParisien.fr
SOCIETE
Mariage gay, le royaume quasi uni
Manifestation, le 15 avril 2011, devant un pub londonien où un couple gay avait été expulsé. (Photo AFP)
Récit La Chambre des communes a adopté à une large majorité une loi qui divise les conservateurs.
Libération
Ils étaient trois à manifester leur opposition dans le vent, devant le Palais de Westminster. A l’intérieur, dans la Chambre des communes, les rangs des députés britanniques sont restés très clairsemés toute l’après-midi, durant les débats. Le vote de la loi sur le mariage pour tous en Angleterre et au Pays de Galles (la loi ne concerne ni l’Ecosse ni l’Irlande du Nord, qui légifèrent séparément), adoptée hier soir par 400 voix contre 175 (plus de la moitié des conservateurs s’y sont opposés), n’a pas vraiment passionné les foules.
D’abord parce que le principe d’un mariage entre deux personnes du même sexe est approuvé par au moins 55% de l’opinion publique, selon un sondage YouGov paru dimanche dans le Sunday Times. Mais aussi parce que le sujet est loin d’être une préoccupation importante pour les Anglais. Toujours selon ce même sondage, le mariage entre personnes du même sexe arrive en douzièmeposition : loin, bien loin derrière l’économie, l’immigration ou la santé, le trio de tête.
Stratégie. Après le «Civil Partnership», l’union civile, adoptée en 2004, le mariage est désormais accessible à tous. Et il pourra même être célébré par des religions, si tant est qu’elles l’acceptent. Pour le moment, aucun des principaux cultes représentés au Royaume-Uni - anglican, catholique, musulmane, juif ou sikh - ne s’est pourtant dit prêt à sauter le pas. Mais la porte est ouverte.
L’absence de passion autour des débats, qui n’auront duré qu’une après-midi, pose la question de la stratégie politique adoptée par le Premier ministre. Pourquoi a-t-il donc décidé de pousser à l’adoption de cette loi sur le mariage pour tous, qui n’était même pas inscrite dans son programme électoral de 2010 ? Pour Benedict Brogan, éditorialiste au très conservateur Daily Telegraph, ce texte est «une erreur politique, on choisit de faire quelque chose de bien au mauvais moment».
Car si David Cameron s’est fortement impliqué sur cette loi, il l’a fait voter au prix d’une profonde division dans son parti - outre les 120 députés conservateurs qui ont voté contre, une cinquantaine se sont abstenus - et le texte a été adopté grâce aux voix des libéraux-démocrates, partenaires dans la coalition au pouvoir, et à celles de l’opposition travailliste. La loi doit désormais être votée par la Chambre haute du Parlement, celle des Lords, dominée par les travaillistes, ce qui ne devrait être qu’une formalité.
Il y a deux semaines, David Cameron calmait les ardeurs droitières de son parti en promettant un référendum sur le maintien, ou non, du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne. Or, à peine les eurosceptiques apaisés, il a relancé un débat qui déchire une nouvelle fois son camp, et la lettre signée par les trois poids lourds du gouvernement - les ministres des Finances, George Osborne, des Affaires étrangères, William Hague, et de l’Intérieur, Theresa May - dans laquelle ils affirment qu’autoriser le mariage homosexuel est «la bonne chose à faire» -, n’aura pas apaisé les tensions.
«Moderniste». «Je crois fermement au mariage, il aide à s’engager l’un envers l’autre et je pense qu’il est juste que les homosexuels puissent également se marier», a déclaré David Cameron, quelques minutes avant de voter et alors qu’il n’avait pas assisté aux débats. «Il s’agit d’égalité. [Cette loi] rend notre société plus solide […] c’est un pas en avant important pour notre pays», a-t-il ajouté.
En choisissant de soutenir ce texte, David Cameron cherche surtout à conforter son image de «moderniste», grâce à laquelle il avait été élu à la tête du parti tory en 2005 et sur laquelle il s’était appuyé pour son accession au poste de Premier ministre en 2010. Et il espère également rallier de nouveaux électeurs pour le parti tory avant les législatives de 2015. Sauf que cette stratégie avait justement montré ses limites lors du scrutin de 2010, où il avait raté la majorité absolue pour former une coalition avec les libéraux-démocrates.
Une partie des conservateurs ne lui ont pas pardonné ce demi-échec. Et avec une reprise économique qui se fait toujours attendre et des sondages d’opinions toujours plus négatifs, la patience de certains semble à bout. Depuis quelques jours, des rumeurs de rébellion et de scénarios pour renverser le Premier ministre bruissent dans les couloirs de Westminster. Si l’hypothèse semble, pour le moment, peu crédible, elle pourrait devenir plus tangible l’année prochaine, après les élections européennes et locales prévues au printemps.
Stratégie. Après le «Civil Partnership», l’union civile, adoptée en 2004, le mariage est désormais accessible à tous. Et il pourra même être célébré par des religions, si tant est qu’elles l’acceptent. Pour le moment, aucun des principaux cultes représentés au Royaume-Uni - anglican, catholique, musulmane, juif ou sikh - ne s’est pourtant dit prêt à sauter le pas. Mais la porte est ouverte.
L’absence de passion autour des débats, qui n’auront duré qu’une après-midi, pose la question de la stratégie politique adoptée par le Premier ministre. Pourquoi a-t-il donc décidé de pousser à l’adoption de cette loi sur le mariage pour tous, qui n’était même pas inscrite dans son programme électoral de 2010 ? Pour Benedict Brogan, éditorialiste au très conservateur Daily Telegraph, ce texte est «une erreur politique, on choisit de faire quelque chose de bien au mauvais moment».
Car si David Cameron s’est fortement impliqué sur cette loi, il l’a fait voter au prix d’une profonde division dans son parti - outre les 120 députés conservateurs qui ont voté contre, une cinquantaine se sont abstenus - et le texte a été adopté grâce aux voix des libéraux-démocrates, partenaires dans la coalition au pouvoir, et à celles de l’opposition travailliste. La loi doit désormais être votée par la Chambre haute du Parlement, celle des Lords, dominée par les travaillistes, ce qui ne devrait être qu’une formalité.
Il y a deux semaines, David Cameron calmait les ardeurs droitières de son parti en promettant un référendum sur le maintien, ou non, du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne. Or, à peine les eurosceptiques apaisés, il a relancé un débat qui déchire une nouvelle fois son camp, et la lettre signée par les trois poids lourds du gouvernement - les ministres des Finances, George Osborne, des Affaires étrangères, William Hague, et de l’Intérieur, Theresa May - dans laquelle ils affirment qu’autoriser le mariage homosexuel est «la bonne chose à faire» -, n’aura pas apaisé les tensions.
«Moderniste». «Je crois fermement au mariage, il aide à s’engager l’un envers l’autre et je pense qu’il est juste que les homosexuels puissent également se marier», a déclaré David Cameron, quelques minutes avant de voter et alors qu’il n’avait pas assisté aux débats. «Il s’agit d’égalité. [Cette loi] rend notre société plus solide […] c’est un pas en avant important pour notre pays», a-t-il ajouté.
En choisissant de soutenir ce texte, David Cameron cherche surtout à conforter son image de «moderniste», grâce à laquelle il avait été élu à la tête du parti tory en 2005 et sur laquelle il s’était appuyé pour son accession au poste de Premier ministre en 2010. Et il espère également rallier de nouveaux électeurs pour le parti tory avant les législatives de 2015. Sauf que cette stratégie avait justement montré ses limites lors du scrutin de 2010, où il avait raté la majorité absolue pour former une coalition avec les libéraux-démocrates.
Une partie des conservateurs ne lui ont pas pardonné ce demi-échec. Et avec une reprise économique qui se fait toujours attendre et des sondages d’opinions toujours plus négatifs, la patience de certains semble à bout. Depuis quelques jours, des rumeurs de rébellion et de scénarios pour renverser le Premier ministre bruissent dans les couloirs de Westminster. Si l’hypothèse semble, pour le moment, peu crédible, elle pourrait devenir plus tangible l’année prochaine, après les élections européennes et locales prévues au printemps.
DIVERS
Un violent séisme frappe les îles Salomon
Le séisme a généré un tsunami mettant en alerte pendant quelques heures une grande partie du Pacifique, dont la Nouvelle-Calédonie.Cinq personnes sont mortes et trois blessées.
Les îles Salomon. AP
Le tremblement de terre s’est produit à 01H12 GMT entre les îles Salomon et le Vanuatu, au nord-est de l’Australie, près des îles Santa Cruz frappées par une série de fortes secousses ces derniers jours, a indiqué le Centre américain de géophysique (USGS).
Aux Fidji, les sirènes ont retenti, jetant des milliers d’habitants dans les rues. « C’est le chaos à Suva, tout le monde tente d’échapper au tsunami !! », témoignait sur Twitter Ratu Nemani Tebana, depuis la capitale de l’archipel.
L’alerte déclenchée par le Centre d’alerte aux tsunamis du Pacifique pour une grande partie des territoires situés entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Hawaii a été levée à 03H45 GMT.
Trois villages auraient été détruits
Aux Salomon, des informations encore parcellaires et non officiellement confirmées faisaient état de dégâts matériels importants sur le littoral.
« L’information dont nous disposons est que des villages à l’ouest et au sud de Lata le long de la côte ont été détruits, même si nous ne pouvons pas encore le confirmer », a déclaré à l’AFP Augustine Bilve, un responsable de l’hôpital de Lata, sur l’île principale des Santa Cruz, Ndende.
« Ca a tremblé plusieurs fois à Lata mais aucun immeuble n’a été endommagé », a-t-il ajouté.
Des patients de l’hôpital étaient en cours d’évacuation afin de préparer des lits pour les blessés éventuels en provenance des villages côtiers. « On nous a dit qu’après le séisme, des vagues avaient touché ces villages. Pour l’instant, nous attendons à Lata et évacuons les patients en cas de besoin », a précisé le médecin.
La télévision publique australienne a fait état de trois villages détruits, citant les autorités locales aux Salomon.
Des témoins ont indiqué ne pas avoir ressenti le séisme dans la capitale des Salomon, Honiara, à environ 580 km de l’épicentre.
Une alerte au tsunami
L’alerte au tsunami concernait les Salomon, le Vanuatu, Nauru, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tuvalu, la Nouvelle-Calédonie, Kosrae, les Fidji, Kiribati, ainsi que Wallis et Futuna.
En Nouvelle-Calédonie, le Haut-commissariat de la République a activé le plan d’urgence ORSEC et prévenu que le séisme « pourrait générer une vague qui atteindrait les côtes de la grande terre, les îles Loyauté et l’île des Pins à partir de 14H00 (3H00 GMT) ce jour ».
Selon le centre d’alerte aux tsunamis, une vague de 55 centimètres d’amplitude a été enregistrée dans la province Nord, à Hienghène, et de 48 cm sur l’île de Lifou.
Une vague plus petite de 18 cm a été observée au Vanuatu. Elle a atteint 91 cm à Lata, selon le centre américain et l’agence de sismologie australienne.
L’hypocentre du séisme a été localisé à une profondeur de 5,8 km, à une soixantaine de km de l’île de Lata, selon l’USGS. Une réplique de 6,4 a été enregistrée.
Selon un responsable de l’Agence de gestion des catastrophes naturelles des Salomon, les inquiétudes portaient sur Temotu, une province orientale des Salomon.
« C’est la province qui sera la plus durement touchée si (le séisme) s’avère destructeur », a dit ce responsable sous couvert de l’anonymat. « Ils ont ressenti le séisme », a-t-il souligné, confirmant à son tour la survenue d’un tsunami rapporté par les habitants de la région, sans plus de détails.
Les îles Salomon au coeur d’une activité sismique intense
Les Salomon sont situées sur la Ceinture de feu du Pacifique, où se heurtent des plaques tectoniques provoquant une intense activité sismique et volcanique.
Constitué de 992 îles et îlots, cet archipel du Commonwealth compte un peu moins de 600.000 habitants vivant essentiellement de la pêche, de l’extraction minière et de l’exploitation forestière.
En 2007, un tsunami consécutif à un séisme de magnitude 8,1 y avait fait au moins 52 morts et des milliers de sans-abri.
Le 29 septembre 2009, la région avait été frappée par un puissant séisme suivi d’un tsunami dévastateur, qui avait fait 186 morts aux Samoa et à Tonga.
AFP
Boeing 787 cloués au sol: ANA annule 368 nouveaux vols fin février
Des avions de la compagnie ANA sur le tarmac de l'aéroport Tokyo-Haneda, le 31 janvier 2013 (AFP/Archives, Yoshikazu Tsuno)
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Les Boeing 787 n'ont plus le droit de décoller en attendant que la sûreté de leur batterie et système électrique soit garantie, en raison de deux graves incidents au Japon et aux Etats-unis, ce qui pénalise fortement ANA, compagnie qui possède 17 Dreamliner.
Les nouvelles annulations d'ANA concernent 308 vols intérieurs, pour la période allant du 13 au 28 février, et 60 vols vers l'étranger entre les 19 et 28 février.
Outre plusieurs liaisons au Japon, ANA dessert avec des Boeing 787 une dizaine de routes internationales dont Tokyo-San Jose, Tokyo-Pékin, Tokyo-Seattle, Tokyo-Séoul et Tokyo-Francfort.
Ces nouvelles suppressions de liaisons affecteront au total 18.100 passagers fin février, en plus des 82.800 déjà touchés en janvier et début février.
Ce nouveau lot d'annulations porte à 1.206 le nombre de vols supprimés par ANA depuis le 16 janvier, jour où l'un de ses appareils a dû effectuer un atterrissage d'urgence au Japon à cause d'une batterie qui avait surchauffé et menaçait de prendre feu.
Pour le moment, ANA n'a pas demandé de dédommagements à Boeing mais pourrait y songer une fois la situation clarifiée, a précisé à l'AFP une porte-parole.
ANA, qui fut la compagnie de lancement du 787, avait reçu fin 2011 le premier exemplaire des 66 commandés. Avec 17 unités à ses couleurs, c'est, à l'heure actuelle, la compagnie qui en possède le plus au monde. Elle est contrainte à des annulations, faute de disposer de suffisamment d'appareils de remplacement.
ANA a déjà accusé un manque à gagner de 1,4 milliard de yens (12 millions d'euros) en janvier à cause de ces suppressions de vols.
Sa rivale Japan Airlines (JAL), qui possède 7 Boeing 787, est aussi contrainte de revoir ses plans. Ses ventes ont été amputées de 1,1 milliard de yens (10 millions d'euros) en janvier à cause de cet imprévu.
Les enquêtes sur les batteries incriminées se poursuivent, sans encore donner des résultats suffisants pour envisager une reprise rapide des vols.
Mardi, les autorités nippones ont précisé que la batterie de l'avion d'ANA contraint d'atterrir avait subi un "emballement thermique", mais l'origine de cette grave anomalie de montée incontrôlable de température demeure inconnue.
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