POLITIQUE
Les attentats de Bagdad revendiqués par Al-Qaida
Le Monde.fr avec AFP
La principale organisation irakienne affiliée à Al-Qaida, l'Etat islamique d'Irak (ISI), a revendiqué la série d'attentats à la bombe visant des quartiers à majorité chiite de Bagdad qui ont fait au moins 21 morts et plus de 120 blessés dimanche, a révélé le service SITE, qui surveille les forums extrémistes sur Internet.
Dans sa revendication concernant cette vague d'attentats, l'ISI "déclare qu'il s'agit de venger les actes criminels – selon lui – du gouvernement dirigé par des chiites dans les quartiers chiites de la capitale", indique le SITE.
Dimanche, trois voitures piégées ont explosé dans le quartier de Sadr City (nord), une quatrième à Al-Amin, une cinquième à Al-Husseiniyah et une sixième à Kamaliyah, trois secteurs de l'est de la capitale, outre l'explosion d'une bombe posée sur le bord de la route dans le quartier de Kerrada (centre), selon les autorités et les médecins irakiens. L'ISI est généralement considéré comme plus faible que pendant la période sanglante de 2006-2008, mais il est toujours capable de mener régulièrement des attaques très meurtrières.
Rafael Correa réélu haut la main en Equateur
Fraîchement réélu, Rafael Correa s'adresse à ses partisans au balcon du palais Carondelet, siège de la présidence équatorienne, le 17 février. (Photo Gary Granja. Reuters)
La présidentielle s'est conclue dès le premier tour avec la victoire du chef de l'Etat sortant. Son principal adversaire a rapidement reconnu sa défaite.
Libération
Les Equatoriens ont à nouveau offert un nouveau plébiscite dimanche au président Rafael Correa, l’un des leaders de la gauche américaine, triomphalement réélu à la tête de ce pays de 15 millions d’habitants, selon un décompte officiel partiel.
Dirigeant charismatique et populaire, cet économiste de 49 ans, qui a engagé un virage socialiste depuis son arrivée au pouvoir en 2007, a promis de renforcer sa «révolution», durant le dernier mandat de quatre ans que lui autorise la loi. «Merci pour cette confiance. Nous ne vous décevrons jamais, cette victoire est la vôtre», a lancé Correa du balcon du palais présidentiel de Quito, devant des milliers de partisans en liesse.
«Cette révolution, personne ne l’arrête. Nous sommes en train de faire l’histoire», a encore déclaré le chef de l’Etat, vainqueur dès le premier tour avec plus de 56% des voix, après le dépouillement de près de 40% des bulletins. Correa devance nettement son principal concurrent, le banquier conservateur Guillermo Lasso, crédité de 24% selon ce décompte partiel publié par le Conseil national électoral (CNE). Trois sondages, réalisés à la sortie des urnes, ont également donné Rafael Correa vainqueur, avec une marge confortable sur son concurrent direct qui a reconnu sa défaite.
Le président sortant a «obtenu la réelection et cela mérite notre respect», a admis Guillermo Lasso, au bord des larmes, devant ses militants, réunis dans le port de Guayaquil (sud-ouest). Cet éphémère ministre des Finances, balayé durant la crise qui a entraîné la dollarisation de l'économie en 2000, s’est posé en chef de l’opposition en tant que «second leader politique d’Equateur».
Favori depuis des semaines, le président vise désormais une majorité absolue au parlement, où son parti ne dispose que de 42% des sièges, après les élections générales de dimanche, durant lesquelles les Equatoriens choisissaient aussi leurs représentants. Issu d’une famille modeste, ce catholique fervent, formé grâce à une bourse dans une grande université américaine, s’est forgé une forte popularité en utilisant la rente pétrolière, principale ressource, pour financer des programmes de santé et d'éducation et améliorer le réseau routier.
Près de 30% des Equatoriens vivent encore sous le seuil de pauvreté, selon le dernier rapport de la Banque mondiale en 2011, un taux que le gouvernement se targue d’avoir réduit à 16%. Le style intransigeant de Correa, qui a imposé un moratoire sur la dette extérieure et contraint les multinationales pétrolières à verser plus de dividendes à l’Etat, lui a permis d’obtenir une longévité record dans ce pays.
Malgré le triomphe annoncé de Correa, la haine d’une partie de la population à son encontre demeure puissante. Ses détracteurs pointent ses amitiés avec Cuba et le soupçonnant de briguer la succession de son allié vénézuélien Hugo Chavez auquel il a dédié sa réélection. Même s’il affiche une attitude plus pragmatique, Rafael Correa a encore nargué récemment Washington en accordant l’asile au fondateur du site WikiLeaks Julian Assange, célèbre pour avoir révélé les secrets de la diplomatie américaine. Peu après sa réélection, le président a appelé à trouver une «solution rapide» au cas Assange, dont le sort est selon lui «dans les mains de l’Europe».
Les milieux d’affaires lui reprochent aussi de faire fuir les investisseurs étrangers et de vouloir mettre au pas les grands groupes de communication avec une loi de régulation de la presse.
Dirigeant charismatique et populaire, cet économiste de 49 ans, qui a engagé un virage socialiste depuis son arrivée au pouvoir en 2007, a promis de renforcer sa «révolution», durant le dernier mandat de quatre ans que lui autorise la loi. «Merci pour cette confiance. Nous ne vous décevrons jamais, cette victoire est la vôtre», a lancé Correa du balcon du palais présidentiel de Quito, devant des milliers de partisans en liesse.
«Cette révolution, personne ne l’arrête. Nous sommes en train de faire l’histoire», a encore déclaré le chef de l’Etat, vainqueur dès le premier tour avec plus de 56% des voix, après le dépouillement de près de 40% des bulletins. Correa devance nettement son principal concurrent, le banquier conservateur Guillermo Lasso, crédité de 24% selon ce décompte partiel publié par le Conseil national électoral (CNE). Trois sondages, réalisés à la sortie des urnes, ont également donné Rafael Correa vainqueur, avec une marge confortable sur son concurrent direct qui a reconnu sa défaite.
Le président sortant a «obtenu la réelection et cela mérite notre respect», a admis Guillermo Lasso, au bord des larmes, devant ses militants, réunis dans le port de Guayaquil (sud-ouest). Cet éphémère ministre des Finances, balayé durant la crise qui a entraîné la dollarisation de l'économie en 2000, s’est posé en chef de l’opposition en tant que «second leader politique d’Equateur».
Drapeaux verts
Après l’annonce des résultats, les rues ont été envahies par une forêt de drapeaux verts, la couleur du parti présidentiel Alianza Pais. «Rafael, on t’aime», a crié la foule, au milieu des pétards et concerts de klaxons. «J’espère que Correa va continuer à mettre la pauvreté au tapis et à donner encore plus de travail aux Equatoriens», a affirmé à l’AFP Rodrigo Felicitas, un père de famille de 43 ans.Favori depuis des semaines, le président vise désormais une majorité absolue au parlement, où son parti ne dispose que de 42% des sièges, après les élections générales de dimanche, durant lesquelles les Equatoriens choisissaient aussi leurs représentants. Issu d’une famille modeste, ce catholique fervent, formé grâce à une bourse dans une grande université américaine, s’est forgé une forte popularité en utilisant la rente pétrolière, principale ressource, pour financer des programmes de santé et d'éducation et améliorer le réseau routier.
Près de 30% des Equatoriens vivent encore sous le seuil de pauvreté, selon le dernier rapport de la Banque mondiale en 2011, un taux que le gouvernement se targue d’avoir réduit à 16%. Le style intransigeant de Correa, qui a imposé un moratoire sur la dette extérieure et contraint les multinationales pétrolières à verser plus de dividendes à l’Etat, lui a permis d’obtenir une longévité record dans ce pays.
Malgré le triomphe annoncé de Correa, la haine d’une partie de la population à son encontre demeure puissante. Ses détracteurs pointent ses amitiés avec Cuba et le soupçonnant de briguer la succession de son allié vénézuélien Hugo Chavez auquel il a dédié sa réélection. Même s’il affiche une attitude plus pragmatique, Rafael Correa a encore nargué récemment Washington en accordant l’asile au fondateur du site WikiLeaks Julian Assange, célèbre pour avoir révélé les secrets de la diplomatie américaine. Peu après sa réélection, le président a appelé à trouver une «solution rapide» au cas Assange, dont le sort est selon lui «dans les mains de l’Europe».
Les milieux d’affaires lui reprochent aussi de faire fuir les investisseurs étrangers et de vouloir mettre au pas les grands groupes de communication avec une loi de régulation de la presse.
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : les Chinois se font moins confiance
Seulement 30 % des Chinois disent faire confiance spontanément à un inconnu. Un phénomène nouveau pour le pays.
AFP
Le « China Daily » a publié, ce matin, les résultats d'une enquête menée par l'Académie chinoise des Sciences sociales. Celle-ci établit que le niveau de confiance en l'autre a tendance à baisser dans la société chinoise. Ainsi, l'indice de confiance s'est établi à 59,7 points (sur un total de 100) contre 62,9 points en 2010. A la question « faîtes-vous spontanément confiance à un inconnu », ils sont 30% à répondre positivement. Un phénomène bien connu des pays développés, mais relativement nouveau en Chine. L'un des deux responsables de cette étude effectuée auprès de 1.900 personnes dans 7 grandes villes chinoises estime que pour renverser le cours des choses, il est urgent que les autorités mettent en place des systèmes de surveillance de toutes les administrations, et sanctionnent les auteurs d'escroqueries. Une fois encore, c'est l'exemplarité du pouvoir chinois qui est ciblée.
La Bourse de Tokyo soulagée par la réunion du G20
Le Japon redoutait d'être stigmatisé, mais il a été épargné. Les ministres des Finances du G20 réunis ce week-end à Moscou ont adopté un communiqué final qui appelait à ne pas manipuler les monnaies dans le but de doper sa compétitivité, mais se gardait de mentionner explicitement le Japon. Un soulagement pour l'archipel, dont la monnaie a dégringolé depuis l'arrivée au pouvoir de la droite, qui a opté pour la relance budgétaire tout en obtenant de la Banque centrale qu'elle mette en place une politique monétaire très accommodante. Du coup, la Bourse de Tokyo a bondi ce matin, gagnant 2,3% en milieu de matinée. Conformément à ce qu'avaient anticipé les économistes de Morgan Stanley et UBS AG, le yen, en revanche, a continué de se déprécier face au dollar. L'inquiétude est devenue palpable, dans la région, concernant les conséquences de cette glissade. En particulier, le gouverneur de la Banque centrale sud-coréenne a déclaré ce weekend qu'il suivait de très près l'impact de la politique économique japonaise sur son pays. Des propos qui ont été interprétés comme une façon de dire que Séoul était prêt à intervenir pour déprécier sa propre devise. Du coup, le won sud-coréen était lui aussi à la baisse face au dollar ce matin.
En Chine, un nouvel an un peu plus frugal ?
Le nouveau numéro un du PC chinois, Xi Jinping , en a fait un des leitmotivs de sa communication : il est temps que les fonctionnaires de tous niveaux optent pour un style de vie exemplaire, et cessent de mener grand train. Cet appel à la frugalité aurait-il été partiellement entendu ? Ce matin, il semble que la hausse de la consommation pendant la semaine du nouvel an qui vient de s'écouler ait été plus modérée que les années précédentes. Malgré la Saint-Valentin, elle aurait augmenté de « seulement » 14,7% sur un an, contre une hausse de 16,2% en 2012. Il semble en particulier que les hôtels et les restaurants les plus luxueux aient connu une semaine plus difficile que l'an dernier, si l'on en juge par certaines statistiques publiées localement. Un autre phénomène pourrait expliquer cette érosion de la croissance : le fait que de plus en plus de Chinois aisés voyagent à l'étranger.
Les Saoudiens croient au e-commerce chinois
Le prince saoudien Alwaleed bin Talal a investi dans le groupe chinois de distribution en ligne 360buy.com, d'après un communiqué rendu public ce matin. Le groupe Kingdom, dont il possède 95% du capital, a en effet emmené un groupe d'investisseurs pour placer l'équivalent de 400 millions de dollars dans 360buy. Kingdom investit à lui seul 125 millions de dollars. Alwalled, qui est numéro 14 au classement mondial des personnalités les plus riches, avec une fortune estimée à 29 milliards de dollars par Bloomberg, a déjà pris des parts dans plusieurs grands noms de la hi-tech mondiale, notamment Twitter (300 millions de dollars) et Apple. De son côté, le groupe 360buy est l'un des leaders du commerce en ligne chinois, qui a commencé par vendre des appareils électroménagers avant de se diversifier pour devenir un véritable supermarché en ligne.
Spanghero, la rémunération des grands patrons, le Rafale, Facebook : la Matinale de l'industrie
© Virtual Ern - Flickr - C.C.
La Matinale de l'industrie
Le sort des salariés de l'usine Spanghero de Castelnaudary fixé aujourd'hui, les débats provoqués par la rémunération des grands patrons, l'avancement des pourparlers sur la vente du Rafale aux Emirats arabes unis, les cyberattaques subies par Facebook... Autant de sujets qui font l'actualité de l'industrie en ce lundi 18 février 2013.
Renault et PSA, la rémunération du PDG de Novartis, le nucléaire en Chine : la revue de presse de l'industrie
L'avenir de Renault, PSA et du secteur automobile français évoqué par l'ancien patron de Renault, la rémunération des grands patrons fait débat, Pour l'ancien [...]
Scandale de la viande : le sort de Spanghero fixé aujourd'hui
Les syndicats de l'entreprise Spanghero seront reçus le 18 février par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. Dans le scandale de la viande chevaline [...]
La France "confiante" pour vendre le Rafale aux Emirats arabes unis
Après une visite à Abou Dhabi du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, les pourparlers autour de l'achat par les Emirats arabes unis de l'avion de [...]
Novartis, Renault : la rémunération des grands patrons suscite la polémique
La décision du géant suisse de la pharmacie Novartis de verser l'équivalent de 58,5 millions d'euros à son président, Daniel Vasella, après son prochain départ du [...]
SOCIAL
Retraites, allocations famille et chômage dans le viseur
Les letres de cadrage budgétaire partiront dès cette semaine de Matignon vers les ministères. Avec 50 milliards d'économies à trouver en cinq ans, les discussions s'annoncent plus dures que jamais.
C'est une petite victoire de Jérôme Cahuzac, qui démontre la détermination du gouvernement à pratiquer une gestion rigoureuse de l'État. Le ministre délégué au Budget a obtenu de Jean-Marc Ayrault qu'il envoie les lettres de cadrage budgétaire dès le milieu de cette semaine, soit six semaines plus tôt que les autres années.
Ces lettres de cadrage fixent les principales orientations en matière de dépenses de fonctionnement et de personnel de chaque ministère et servent ensuite de base aux discussions entre ces ministères et Bercy. Discussions souvent houleuses qui aboutissent, après arbitrage final de Matignon, à l'envoi des lettres plafonds indiquant noir sur blanc les limites autorisées pour les dépenses de l'année suivante.
Dans l'entourage de Jérôme Cahuzac, on n'en fait pas mystère: si les lettres de cadrage sont envoyées si tôt cette année, c'est parce que la Direction du budget sait que les discussions avec les ministères vont être plus dures que jamais. À l'origine, le budget pluriannuel 2013-2015 tablait sur un gel des dépenses (hors charge de la dette et pensions), une réduction de 2,5 % des effectifs dans la fonction publique hors ministères prioritaires (justice, éducation, sécurité) et des économies de fonctionnement de 7 % la première année puis 4 % les deux suivantes. Pour tenir l'objectif d'un déficit «zéro» à la fin du quinquennat, ce sont près de 50 milliards d'économies en cinq ans qu'il faut trouver.
Le gouvernement laisse entendre que tout le monde sera mis à contribution. Chaque ministère doit donc auditer quelques-unes de ses politiques d'intervention, à l'image de l'Éducation nationale, chargée d'évaluer la scolarisation des enfants handicapés, ou de Bercy, qui doit trouver comment réduire de 2 milliards, en deux ans, l'aide aux entreprises. Les décisions seront prises d'ici à la mi-2013, en fonction du résultat de ces audits. Mais le gouvernement ne compte pas s'en tenir là et mettra d'autres dépenses au régime sec.
Autre idée sur la table: la fiscalisation des majorations de retraite pour les parents de trois enfants, «qui pourrait rapporter 800 millions d'euros», selon les calculs de Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes.
Avant de prendre toute décision, Jean-Marc Ayrault serait bien inspiré de se rappeler la mésaventure arrivée à son prédécesseur socialiste à Matignon en 1997. Sitôt nommé premier ministre, Lionel Jospin avait imposé la mise sous condition de ressources des allocations familiales, mesure sur laquelle il avait été obligé de revenir six mois plus tard. La raison? Les mouvements familiaux, les partenaires sociaux et le Parti communiste, son allié d'alors, s'étaient violemment insurgés contre cette disposition qui avait privé du jour au lendemain 310 000 familles de leurs allocations.
Un comité d'une dizaine de sages va être constitué d'ici à la fin du mois pour faire des préconisations qui seront discutées au second semestre avec les partenaires sociaux. Syndicats et patronat devraient montrer la voie en actant le 7 mars, en raison de la banqueroute annoncée des régimes complémentaires, une désindexation des pensions par rapport à l'inflation. Une révolution, car les pensions évoluaient jusqu'en 1993 par rapport aux salaires, et un traitement de choc que le gouvernement pourrait appliquer aux pensions du régime général
soient fiscalisées ou pas, c'est un sujet qui peut être mis sur la table" a expliqué Didier Migaud invité du Grand Rendez-vous Europe 1/iTélé/Le Parisien.
Mais des associations ont comencé à se faire entendre.
Thierry Vidor, le directeur de l'association Familles de France, dénonce une mesure injuste et "désastreuse à long terme".
Aminata Koné, secrétaire générale de la Confédération syndicale des familles, est elle aussi opposée à cette proposition : "Nous comprenons bien que l'Etat a besoin de ressources mais je ne pense pas que porter atteinte aux allocations familiale soit la meilleure façon."
Le rapport du Haut conseil de la Famille devrait être rendu en mars prochain.
Ces lettres de cadrage fixent les principales orientations en matière de dépenses de fonctionnement et de personnel de chaque ministère et servent ensuite de base aux discussions entre ces ministères et Bercy. Discussions souvent houleuses qui aboutissent, après arbitrage final de Matignon, à l'envoi des lettres plafonds indiquant noir sur blanc les limites autorisées pour les dépenses de l'année suivante.
Dans l'entourage de Jérôme Cahuzac, on n'en fait pas mystère: si les lettres de cadrage sont envoyées si tôt cette année, c'est parce que la Direction du budget sait que les discussions avec les ministères vont être plus dures que jamais. À l'origine, le budget pluriannuel 2013-2015 tablait sur un gel des dépenses (hors charge de la dette et pensions), une réduction de 2,5 % des effectifs dans la fonction publique hors ministères prioritaires (justice, éducation, sécurité) et des économies de fonctionnement de 7 % la première année puis 4 % les deux suivantes. Pour tenir l'objectif d'un déficit «zéro» à la fin du quinquennat, ce sont près de 50 milliards d'économies en cinq ans qu'il faut trouver.
Le gouvernement laisse entendre que tout le monde sera mis à contribution. Chaque ministère doit donc auditer quelques-unes de ses politiques d'intervention, à l'image de l'Éducation nationale, chargée d'évaluer la scolarisation des enfants handicapés, ou de Bercy, qui doit trouver comment réduire de 2 milliards, en deux ans, l'aide aux entreprises. Les décisions seront prises d'ici à la mi-2013, en fonction du résultat de ces audits. Mais le gouvernement ne compte pas s'en tenir là et mettra d'autres dépenses au régime sec.
• Collectivités locales à la diète
Premières touchées, ces dernières ont appris, la semaine dernière, que les dotations dont elles bénéficient de la part de l'État seront réduites de 3 milliards en deux ans, soit deux fois plus que prévu.• Allocations familiales: plafonnement ou fiscalisation?
Matignon a chargé, en début d'année, le président du Haut Conseil de la famille, Bertrand Fragonard, de lui faire des propositions pour supprimer d'ici à fin 2016 le déficit de la Caisse nationale d'assurance familiale (2,6 milliards). La principale piste évoquée pour l'heure consiste en un plafonnement des prestations, en fonction des revenus. Ces prestations pourraient également être fiscalisées, c'est-à-dire intégrées dans les calculs de l'impôt sur les revenus.Autre idée sur la table: la fiscalisation des majorations de retraite pour les parents de trois enfants, «qui pourrait rapporter 800 millions d'euros», selon les calculs de Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes.
Avant de prendre toute décision, Jean-Marc Ayrault serait bien inspiré de se rappeler la mésaventure arrivée à son prédécesseur socialiste à Matignon en 1997. Sitôt nommé premier ministre, Lionel Jospin avait imposé la mise sous condition de ressources des allocations familiales, mesure sur laquelle il avait été obligé de revenir six mois plus tard. La raison? Les mouvements familiaux, les partenaires sociaux et le Parti communiste, son allié d'alors, s'étaient violemment insurgés contre cette disposition qui avait privé du jour au lendemain 310 000 familles de leurs allocations.
• Retraites: vers le gel des pensions
D'après le rapport du Conseil d'orientation des retraites rendu en décembre, la réforme Woerth de 2010 n'aura résolu que la moitié du besoin de financement nécessaire et quelque 25 milliards d'euros manquent toujours à l'appel à l'horizon 2020. Plusieurs options (toujours les mêmes) se présentent à l'exécutif: augmenter les recettes (hausse des cotisations), diminuer les dépenses (baisse des pensions) ou un mix des deux via un nouvel allongement de la durée d'activité (report de l'âge de départ et/ou hausse de la durée de cotisation). «Tout est ouvert», reconnaît-on à Matignon.Un comité d'une dizaine de sages va être constitué d'ici à la fin du mois pour faire des préconisations qui seront discutées au second semestre avec les partenaires sociaux. Syndicats et patronat devraient montrer la voie en actant le 7 mars, en raison de la banqueroute annoncée des régimes complémentaires, une désindexation des pensions par rapport à l'inflation. Une révolution, car les pensions évoluaient jusqu'en 1993 par rapport aux salaires, et un traitement de choc que le gouvernement pourrait appliquer aux pensions du régime général
• Allocations chômage à évaluer
Même s'il n'a pas directement la main sur le dossier, le gouvernement espère réaliser quelques économies sur les 60 milliards d'euros dépensés chaque année en formation professionnelle et en indemnisation des chômeurs. Avec des résultats très mitigés.Budget : levée de boucliers contre l'éventuelle fiscalisation des allocations familiales
Le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a affirmé ce dimanche que cette fiscalisation était l'un des scénarios sur lequel travaille le gouvernement. La ministre de la Famille Dominique Bertinotti parle elle d'une réflexion sur "l'architecture des prestations familiales". Mais les associations réagissent déjà avec force.
Les prestations familiales dans le collimateur © Fotolia.com - © TAlex
"Les prestations familiales, les allocations familiales, le fait qu'elles soient fiscalisées ou pas, c'est un sujet qui peut être mis sur la table" a expliqué Didier Migaud invité du Grand Rendez-vous Europe 1/iTélé/Le Parisien.
"Que l'on s'interroge, c'est tout à fait normal"
Sur France Info, la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti a replacé cette question en perspective en rappelant qu'une mission de réflexion avait été confiée au Haut conseil de la famille sur "l'architecture des prestations familiales" : "Derrière ça, c'est s'interroger sur l'efficacité de la polititique redistributive de notre politique familiale. Aujourd'hui une politique familiale équilibrée, ce sont des prestations mais aussi de nouveaux services comme les crèches. Que l'on s'interroge sur l'efficacité de la politique redistributive vers les classes moyennes ou moins aisées, c'est tout à fait normal. Attendons le rapport du président du Haut conseil à la famille."
La ministre de la Famille Dominique Bertinotti juge cette réflexion "normale"
Mais des associations ont comencé à se faire entendre.
Thierry Vidor, le directeur de l'association Familles de France dénonce une "mesure injuste"
<Aminata Koné, secrétaire générale de la Confédération syndicale des familles, est elle aussi opposée à cette proposition : "Nous comprenons bien que l'Etat a besoin de ressources mais je ne pense pas que porter atteinte aux allocations familiale soit la meilleure façon."
Pour Aminata Koné, secrétaire générale de la Confédération syndicale des familles, cela va faire baisser le pouvoir d'achat
Le rapport du Haut conseil de la Famille devrait être rendu en mars prochain.
JUSTICE ?
ETA: l'ancien chef de l'appareil militaire jugé à Paris
Dix militants présumés de l'ETA, dont l'ancien chef de l'appareil militaire, Garikoïtz Aspiaru Rubina alias "Txeroki", sont jugés à partir de lundi à Paris, alors que l'organisation séparatiste basque se dit prête à négocier avec la France et l'Espagne en vue de sa dissolution.
Le procès doit durer jusqu'au 15 mars devant la cour d'assises spéciale.
Ils sont poursuivis devant la cour d'assises spéciale de Paris pour l'enlèvement d'un couple d'Espagnols et de leur fils en août 2007 à Messanges (Landes). Les victimes s'étaient fait dérober leur camping-car et avaient été séquestrées dans une maison avant d'être relâchées trois jours plus tard.
Deux jours après le vol, leur véhicule chargé d'une demi-tonne d'explosifs avait sauté en Espagne, sur la côte méditerranéenne, au nord de Valence.
L'explosion avait créé un cratère de 3,5 mètres de diamètre, projeté des débris du véhicule à plusieurs centaines de mètres et endommagé un pylône à haute-tension, perturbant la distribution électrique de la communauté de Valence.
Arrêté en France en novembre 2008, "Txeroki", 39 ans, a été condamné en 2011 en Espagne à 377 ans de prison pour 21 tentatives d'assassinats et actes terroristes. Il est soupçonné d'avoir participé à la préparation de l'attentat qui avait tué deux personnes à l'aéroport de Madrid en 2006, mais n'a pas encore été jugé pour ces faits.
Classée organisation terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis, l'ETA, dont le dernier attentat meurtrier en Espagne remonte au 30 juillet 2009, a annoncé le 20 octobre 2011 qu'elle renonçait à la violence, après plus de 40 ans d'une lutte armée pour l'indépendance du Pays basque et de la Navarre. L'ETA est tenue responsable de la mort de 829 personnes durant ces années.
Depuis cette annonce, plusieurs pas ont été franchis. Le 3 janvier, le parti nationaliste basque Batasuna, considéré comme proche d'ETA, interdit en Espagne, a annoncé sa dissolution en France, tout comme avant lui le mouvement de défense des prisonniers basques Askatasuna (Liberté), interdit en Espagne depuis 2002. Le mouvement de jeunesse radicale basque Segi, considéré comme la pépinière de l'ETA, a annoncé qu'il s'était dissous en juin.
L'Espagne comme la France exigent le démantèlement complet de son arsenal et sa dissolution sans conditions, tandis que l'ETA réclame régulièrement un dialogue avec les gouvernements espagnol et français et entend faire de ses prisonniers, au nombre d'environ 700 dispersés dans des prisons des deux pays, le levier d'une éventuelle.
JUSTICE ?
Etats-Unis : un retardé mental sur le point d'être exécuté
Sept mois après un sursis, Warren Hill, 52 ans, pourrait être exécuté mardi en Géorgie, dans le sud des Etats-Unis
Warren Hill a passé 21 ans dans le couloir de la mort (AFP HO)
Sept mois après sa suspension in extremis, l'exécution d'un condamné à mort souffrant de troubles mentaux doit avoir lieu mardi en fin de journée, sur fond de nouvelles protestations et de recours jusque devant la plus haute juridiction du pays. "Il n'y a aucun doute sur le fait que Warren Hill soit retardé mental", écrit son avocat, dans un appel devant la justice américaine : "Son exécution doit être arrêtée et sa peine de mort annulée", exhorte Brian Kammer.
En juillet 2012, Warren Hill avait bénéficié d'un sursis en raison d'un changement de protocole dans l'exécution par injection létale. Il doit être le premier condamné à mort de Gérogie exécuté avec l'injection d'un seul produit, le pentobarbital, au lieu de trois produits auparavant.
Condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un codétenu alors qu'il purgeait la réclusion à perpétuité pour avoir tué sa petite amie, Warren Hill, Noir américain de 52 ans, a passé 21 années dans le couloir de la mort. Doté d'un QI inférieur à la normale, le détenu a été diagnostiqué comme souffrant d'un retard mental par plusieurs experts et tribunaux. Mais son handicap n'était pas suffisamment établi au regard de la loi de Géorgie.
En 2002, la Cour suprême américaine a interdit l'exécution d'attardés mentaux car leur handicap "ferait courir le risque d'une exécution arbitraire". Mais elle a laissé chaque Etat fixer les conditions requises pour déterminer ce type de handicap.
Or la Géorgie est le seul Etat américain qui requiert que le retard mental soit prouvé "au-delà d'un doute raisonnable". Les autres Etats sont moins sévères et se contentent d'"éléments prépondérants" pour conclure qu'un condamné souffre de troubles mentaux et doit se voir épargner la peine capitale, conformément à la loi.
Mais dans "un rebondissement extraordinaire", "tous les experts médicaux ont adopté une position uniforme et concluent que Warren Hill est bien retardé mental", écrit l'avocat du condamné, en implorant la clémence du bureau des grâces de Géorgie.
Trois médecins, qui avaient précédemment témoigné en faveur de l'Etat, affirment s'être trompés et écrivent, dans une déclaration sous serment, que leur évaluation avait été "précipitée" et "ne contribue pas à un diagnostic exact de l'état de Warren Hill". Ils se rangent désormais du côté de tous les autres experts qui estiment que le détenu tombe dans la catégorie des condamnés qui doivent être protégés par la décision de la Cour suprême.
Forte de ce coup de théâtre, la défense de Warren Hill a introduit un nouveau recours devant un tribunal local mais aussi devant la plus haute juridiction du pays, évoquant le risque de commettre une "grave erreur judiciaire".
Plusieurs organisations et personnalités, dont l'ex-président américain Jimmy Carter, mais aussi la famille de la victime elle-même, ont appelé à commuer la condamnation à mort de Warren Hill en réclusion à perpétuité.
"Le monde regarde encore la Géorgie avec grande inquiétude alors qu'elle s'apprête à conduire une autre exécution grotesque et injuste", a écrit le rapporteur de l'ONU Christof Heyns, mercredi dans un éditorial du Guardian. "Il n'y aucun sens ni aucun honneur à exécuter des enfants, des fous ou ceux qui souffrent de troubles intellectuels".
Si l'exécution est menée à terme, ce sera la deuxième de l'année aux Etats-Unis et la première dans la chambre de la mort de Géorgie depuis Troy Davis, exécuté il y a un an et demi, malgré de nombreux doutes sur sa culpabilité.
En juillet 2012, Warren Hill avait bénéficié d'un sursis en raison d'un changement de protocole dans l'exécution par injection létale. Il doit être le premier condamné à mort de Gérogie exécuté avec l'injection d'un seul produit, le pentobarbital, au lieu de trois produits auparavant.
Condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un codétenu alors qu'il purgeait la réclusion à perpétuité pour avoir tué sa petite amie, Warren Hill, Noir américain de 52 ans, a passé 21 années dans le couloir de la mort. Doté d'un QI inférieur à la normale, le détenu a été diagnostiqué comme souffrant d'un retard mental par plusieurs experts et tribunaux. Mais son handicap n'était pas suffisamment établi au regard de la loi de Géorgie.
En 2002, la Cour suprême américaine a interdit l'exécution d'attardés mentaux car leur handicap "ferait courir le risque d'une exécution arbitraire". Mais elle a laissé chaque Etat fixer les conditions requises pour déterminer ce type de handicap.
Or la Géorgie est le seul Etat américain qui requiert que le retard mental soit prouvé "au-delà d'un doute raisonnable". Les autres Etats sont moins sévères et se contentent d'"éléments prépondérants" pour conclure qu'un condamné souffre de troubles mentaux et doit se voir épargner la peine capitale, conformément à la loi.
Mais dans "un rebondissement extraordinaire", "tous les experts médicaux ont adopté une position uniforme et concluent que Warren Hill est bien retardé mental", écrit l'avocat du condamné, en implorant la clémence du bureau des grâces de Géorgie.
Trois médecins, qui avaient précédemment témoigné en faveur de l'Etat, affirment s'être trompés et écrivent, dans une déclaration sous serment, que leur évaluation avait été "précipitée" et "ne contribue pas à un diagnostic exact de l'état de Warren Hill". Ils se rangent désormais du côté de tous les autres experts qui estiment que le détenu tombe dans la catégorie des condamnés qui doivent être protégés par la décision de la Cour suprême.
Forte de ce coup de théâtre, la défense de Warren Hill a introduit un nouveau recours devant un tribunal local mais aussi devant la plus haute juridiction du pays, évoquant le risque de commettre une "grave erreur judiciaire".
Plusieurs organisations et personnalités, dont l'ex-président américain Jimmy Carter, mais aussi la famille de la victime elle-même, ont appelé à commuer la condamnation à mort de Warren Hill en réclusion à perpétuité.
"Le monde regarde encore la Géorgie avec grande inquiétude alors qu'elle s'apprête à conduire une autre exécution grotesque et injuste", a écrit le rapporteur de l'ONU Christof Heyns, mercredi dans un éditorial du Guardian. "Il n'y aucun sens ni aucun honneur à exécuter des enfants, des fous ou ceux qui souffrent de troubles intellectuels".
Si l'exécution est menée à terme, ce sera la deuxième de l'année aux Etats-Unis et la première dans la chambre de la mort de Géorgie depuis Troy Davis, exécuté il y a un an et demi, malgré de nombreux doutes sur sa culpabilité.
Marc Dutroux : sa demande de libération rejetée
La justice belge a rejeté ce lundi la demande de libération conditionnelle formulée par le pédophile meurtrier, en raison du haut risque de récidive.
Marc Dutroux comparaît devant le TAP de Bruxelles pour sa libération conditionnelle, le 4 février 2013 (BAUWERAERTS/ISOPIX/SIPA).
La justice belge vient de trancher ce lundi 18 février : la demande de remise en liberté sous surveillance d'un bracelet électronique introduite par le meurtrier pédophile belge Marc Dutroux a été rejetée, en raison notamment du risque de récidive de l'homme "le plus détesté" de Belgique.
"Il n'y a pas lieu d'octroyer une mesure de surveillance par un bracelet électronique", a déclaré la présidente du tribunal d'application des peines (TAP) de Bruxelles dans un arrêt rendu devant une cinquantaine de journalistes belges et étrangers. Le tribunal a souligné "l'absence de perspective de réinsertion" de Dutroux.
Le TAP a suivi les avis négatifs rendus par les psychiatres, l'administration pénitentiaire et le parquet. Le groupe d’informations belge SudPresse avait en effet souligné que cette requête avait peu de chances d'aboutir. SudPresse citait le rapport psychosocial remis par la direction de la prison de Nivelles aux juge, qui indique quatre raisons de ne pas libérer Marc Dutroux. On y évoquait le fait qu'il n'ait aucune assurance de réinsertion professionnelle ni d'hébergement, mais aussi un important risque de récidive.
La mère de Marc Dutroux s'est quant à elle opposé fermement à ce que son fils sorte de prison. "Marc n’est pas prêt pour être libéré parce qu’il veut toujours attribuer aux autres la responsabilité de ses actes", déclarait-elle dans une interview au "Soir magazine". "Je suis certaine qu’il va recommencer", ajoutait-elle.
L'ancien électricien a été condamné en juin 2004 à la réclusion à perpétuité pour l'enlèvement, la séquestration et le viol, entre juin 1995 et août 1996, de six fillettes et adolescentes belges, ainsi que de la mort de quatre d'entre elles.
Actuellement écroué à Nivelles, au sud de Bruxelles, la loi lui permet d'introduire une demande de libération conditionnelle à partir du 30 avril, au moment où il aura purgé effectivement un tiers de sa peine (assimilée à 45 ans), détention préventive comprise.
Des manifestations de colère se sont déjà produites en août 2012 lorsque l'ex-femme de Dutroux, Michelle Martin, a bénéficié d'une libération conditionnelle. Elle est depuis hébergée dans un monastère, à l'abri des regards.
A la suite de cette libération, le gouvernement belge a décidé de durcir le régime des libérations conditionnelles. La nouvelle loi en discussion prévoit qu'un condamné à 30 ans ou à perpétuité ne puisse plus introduire sa demande de libération au tiers de sa peine mais à la moitié.
Laetitia Delhez, séquestrée durant six jours par Dutroux en 1996 quand elle avait 14 ans, sa mère, et Jean-Denis Lejeune, le père de la petite Julie, retrouvée morte dans une propriété du pédophile, veulent faire condamner l'Etat belge afin que les victimes soient réellement consultées lorsqu'un condamné introduit une demande devant le TAP.
"Il n'y a pas lieu d'octroyer une mesure de surveillance par un bracelet électronique", a déclaré la présidente du tribunal d'application des peines (TAP) de Bruxelles dans un arrêt rendu devant une cinquantaine de journalistes belges et étrangers. Le tribunal a souligné "l'absence de perspective de réinsertion" de Dutroux.
Le TAP a suivi les avis négatifs rendus par les psychiatres, l'administration pénitentiaire et le parquet. Le groupe d’informations belge SudPresse avait en effet souligné que cette requête avait peu de chances d'aboutir. SudPresse citait le rapport psychosocial remis par la direction de la prison de Nivelles aux juge, qui indique quatre raisons de ne pas libérer Marc Dutroux. On y évoquait le fait qu'il n'ait aucune assurance de réinsertion professionnelle ni d'hébergement, mais aussi un important risque de récidive.
La mère de Marc Dutroux s'est quant à elle opposé fermement à ce que son fils sorte de prison. "Marc n’est pas prêt pour être libéré parce qu’il veut toujours attribuer aux autres la responsabilité de ses actes", déclarait-elle dans une interview au "Soir magazine". "Je suis certaine qu’il va recommencer", ajoutait-elle.
Condamné à la perpétuité
Marc Dutroux, 56 ans, a comparu à huis clos durant deux heures le 4 février devant le TAP qui siégeait au palais de justice de Bruxelles placé sous très haute surveillance policière.L'ancien électricien a été condamné en juin 2004 à la réclusion à perpétuité pour l'enlèvement, la séquestration et le viol, entre juin 1995 et août 1996, de six fillettes et adolescentes belges, ainsi que de la mort de quatre d'entre elles.
Actuellement écroué à Nivelles, au sud de Bruxelles, la loi lui permet d'introduire une demande de libération conditionnelle à partir du 30 avril, au moment où il aura purgé effectivement un tiers de sa peine (assimilée à 45 ans), détention préventive comprise.
Manifestations de colère
La perspective de sa remise en liberté aurait provoqué un choc énorme en Belgique, où l'opinion reste traumatisée par cette affaire criminelle, la pire de l'histoire du royaume.Des manifestations de colère se sont déjà produites en août 2012 lorsque l'ex-femme de Dutroux, Michelle Martin, a bénéficié d'une libération conditionnelle. Elle est depuis hébergée dans un monastère, à l'abri des regards.
A la suite de cette libération, le gouvernement belge a décidé de durcir le régime des libérations conditionnelles. La nouvelle loi en discussion prévoit qu'un condamné à 30 ans ou à perpétuité ne puisse plus introduire sa demande de libération au tiers de sa peine mais à la moitié.
La Cour européenne des droits de l'homme
Trois victimes de Marc Dutroux ont saisi la semaine dernière la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à Strasbourg pour protester contre l'actuelle procédure de libération conditionnelle.Laetitia Delhez, séquestrée durant six jours par Dutroux en 1996 quand elle avait 14 ans, sa mère, et Jean-Denis Lejeune, le père de la petite Julie, retrouvée morte dans une propriété du pédophile, veulent faire condamner l'Etat belge afin que les victimes soient réellement consultées lorsqu'un condamné introduit une demande devant le TAP.
DIVERS
L'or sale de Ben Ali est-il passé impunément par Nice?
Près de 1.800 lingots d'or sont sortis illégalement de Tunisie. Ils ont transité par quatre aéroports (Nice, Marseille, Orly et Roissy) sans que les douaniers ne reçoivent l'ordre d'intervenir. Enquête.
"Pour nous, c'est soit l'or de Kadhafi, soit celui de Ben Ali!" Pas question pour ce douanier marseillais de témoigner à visage découvert. La règle absolue dans l'histoire secrète des1.800 lingots d'or (72 millions d'euros) exfiltrés illégalement de Tunisie par la France au lendemain de la chute de Ben Ali, c'est l'omerta.
Officiellement, d'ailleurs, ce dossier n'existe pas. Pire que s'il était couvert par un secret d'Etat. La direction des douanes ne répond pas. Le ministère du Budget cherche des "éclaircissements".
Fatal: pendant plus d'un an et demi et jusqu'en avril 2012, des "passeurs" tunisiens ont bel et bien fait transiter par plusieurs aéroports français -Nice, Marseille, Orly, Roissy Charles-de-Gaulle- des quantités d'or extravagantes sans que nul ne s'y oppose.
Un butin trouble qui, in fine, a disparu dans la nature... au Proche-Orient. Et, mercredi dernier, surprise: alors qu'on pensait le trafic terminé, une nouvelle "mule" tunisienne, sur le vol Djerba-Nice, a passé douze kilos en lingots d'or à l'aéroport.
"De l'or, on n'en voit jamais, mais alors jamais, passer! confirme un douanier, niçois cette fois. Du coup, la troisième fois qu'un Tunisien est venu spontanément nous dire qu'il était porteur de 10, 20 voire 40 kilos en lingots, on s'est dit qu'il devait y avoir un... petit problème. Quand on a su que c'était pareil à Marseille et Paris, on a fait remonter l'info. Il ne nous a jamais été demandé d'intervenir."
Frustration? Le mot est faible. Elle est, il est vrai, à replacer dans le contexte. En janvier 2011, la Révolution de jasmin triomphe à Tunis. Ben Ali fuit avec son clan.
Le 17 janvier, une fuite de l'Elysée révèle que Leila Trabelsi, la "reine de Carthage" et épouse du dictateur, aurait soustrait 1,5 tonne d'or des réserves de la banque centrale tunisienne. Par ailleurs, reconnaissant la Révolution de jasmin, la plupart des démocraties occidentales -dont la France- gèle les avoirs de Ben Ali et de ses proches.
Et c'est à ce moment-là que les premiers passeurs font leur apparition. Coïncidence? Ces lingots font-ils partie de ces "biens mal acquis des dictateurs africains et arabes" qui font l'objet d'une enquête judiciaire, instruite par le juge Le Loire à Paris?
"Mini Fort Knox"
La question pourrait rester sans réponse. La combine permettant l'exfiltration totalement illégale de Tunisie de ce "mini Fort Knox" de 1,8 tonne d'or était techniquement parfaite.
L'or est, en effet, considéré dans l'UE comme "une marchandise comme une autre". Simplement soumise à une obligation déclarative.
Les ordonnateurs de ce trafic sans précédent maîtrisaient parfaitement ce paramètre. A chacun des quelque cent cinquante passages qui eurent lieu sur des vols directs entre Tunis et Marseille, Nice ou les deux aéroports de Paris, les "mules tunisiennes" s'empressaient donc d'aller spontanément, dès la descente d'avion, déclarer leur butin aux douaniers et expliquer, billets d'avion à l'appui, qu'ils n'étaient de toute façon qu'en transit. Leur destination finale était systématiquement la même: soit Istanbul, soit Dubaï.
Deux à cinq passages par semaine
Une simple déclaration pour solde de tout compte, et hop l'or si trouble pouvait passer. Sauf que la fréquence des "passages", les quantités et surtout l'origine très mystérieuse de ces lingots incitèrent très vite les douaniers de terrain à Nice, Marseille et Paris à saisir le Golt, Groupe opérationnel de lutte contre le terrorisme de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED).
En vain? Le trafic continua, sans obstruction aucune, au rythme de deux à cinq passages par semaine jusqu'en avril 2012!
Le comble dans ce dossier, c'est que, pendant ce temps, en Tunisie, on vit à une ou deux reprises (le 21 mars 2011 notamment) M. Jalloul Ayed, ministre des Finances tunisien, féliciter à grand renfort de publicité ses fonctionnaires de l'aéroport de Tunis-Carthage... pour avoir effectué une saisie qu'il croyait record de lingots d'or: 13,4 kilos! Tel était le butin dissimulé dans ses bagages par un Tunisien qui s'apprêtait à pendre un vol pour Istanbul... . Celui-ci, au moins, ne passa jamais par Nice, Marseille ou Paris!
Viande de cheval : des lots suspects retirés en Suède, Finlande et Suisse
Le distributeur Lidl a retiré pendant le week-end des plats présentés comme cuisinés au boeuf de ses magasins en Suède et en Finlande, craignant qu'ils puissent contenir de la viande de cheval, a annoncé la société lundi. | Bosse Nilsson
Le scandale de la viande de cheval faussement estampillée boeuf continue de s'étendre en Europe et au delà. Le distributeur Lidl a ainsi retiré pendant le week-end des plats présentés comme cuisinés au boeuf de ses magasins en Suède et en Finlande, craignant qu'ils puissent contenir de la viande de cheval.
Lidl Suède a retiré de ses rayons du goulasch et des raviolis de la marque Coquette, fabriqués par la conserverie allemande Dreistern. «Nous les avons retirés, le temps que nous nous penchions là-dessus, a déclaré une porte-parole de la chaîne, Caroline Forsshell. Lidl Finlande a décidé de retirer du goulasch Coquette après avoir été averti par sa maison mère de soupçons pesant sur la viande de Dreistern, le fournisseur allemand du plat retiré. «Nous avons eu un avertissement vendredi sur ces produits et nous avons décidé de les retirer de nos rayons par mesure de précaution», a déclaré le porte-parole de Lidl Finlande, Pilvi-Sisko Riikonen
Le groupe Suisse Coop veut désormais fabriquer ses produits locaux
Le groupe de distribution suisse Coop a quant à lui annoncé lundi sur son site internet le retrait de ses rayons de 4 plats cuisinés : «Les analyses effectuées en laboratoire ont confirmé la présence de viande de cheval dans quatre produits Hilcona vendus chez Coop, ceux-ci ont immédiatement été retirés de la vente», indique Coop.
Il s'agit de «Hot Chili plan b», «Spaghetti alla bolognese» de sauces tomates cuisinées «Sugo» et de «Cornettes à la viande hachée». Ces produits seront désormais fabriqués avec de la viande suisse et devraient réintégrer les rayons de Coop dès le 20 février.
Le scandale de la viande de cheval faussement estampillée boeuf s'est étendu à toute l'Europe. Après la découverte de cette affaire au Royaume-Uni et en Irlande, de la viande ou des plats suspects ont été découverts en France, en Suède, en Allemagne, en Suisse et à Chypre.
Spanghero: Le Foll rétablit en partie l'agrément sanitaire
L'Expansion.com avec AFP
Le ministre de l'Agriculture annonce que l'entreprise Spanghero va retrouver son agrément sanitaire pour ses activités de production de viande hachée, de saucisserie et d'élaboration de plats cuisinés. Un rapport d'enquête définitif est attendu vendredi.
L'usine Spanghero à Castelnaudary.
REUTERS/Jean-Philippe Arles
Le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé lundi à l'AFP que l'entreprise Spanghero allait retrouver son agrément sanitaire pour ses activités de production de viande hachée, de saucisserie et d'élaboration de plats cuisinés.
L'entreprise, au coeur du scandale de la viande de cheval faussement estampillée "boeuf", ne pourra pas en revanche reprendre son activité d'entreposage de matières premières congelées, a-t-il expliqué.
Le rapport d'enquête attendu vendredi Le rapport d'enquête sanitaire "complet et définitif" demandé par le gouvernement sur le fonctionnement de l'entreprise Spanghero, au coeur du scandale de la viande de cheval, sera rendu vendredi, a également indiqué à l'AFP Stéphane Le Foll.
"A ce stade, 80% du stockage de toutes les viandes a été vérifié, le travail continue sur les 20% restants. Le rapport d'enquête complet et définitif sera rendu vendredi", a indiqué M. Le Foll, en assurant disposer à ce stade de "suffisamment d'éléments" pour rétablir en partie l'agrément de l'entreprise. "Pouvez-vous imaginer que j'autoriserai une telle reprise si j'avais le moindre doute?" a-t-il insisté.
L'entreprise, au coeur du scandale de la viande de cheval faussement estampillée "boeuf", ne pourra pas en revanche reprendre son activité d'entreposage de matières premières congelées, a-t-il expliqué.
Le rapport d'enquête attendu vendredi Le rapport d'enquête sanitaire "complet et définitif" demandé par le gouvernement sur le fonctionnement de l'entreprise Spanghero, au coeur du scandale de la viande de cheval, sera rendu vendredi, a également indiqué à l'AFP Stéphane Le Foll.
"A ce stade, 80% du stockage de toutes les viandes a été vérifié, le travail continue sur les 20% restants. Le rapport d'enquête complet et définitif sera rendu vendredi", a indiqué M. Le Foll, en assurant disposer à ce stade de "suffisamment d'éléments" pour rétablir en partie l'agrément de l'entreprise. "Pouvez-vous imaginer que j'autoriserai une telle reprise si j'avais le moindre doute?" a-t-il insisté.
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