HUMOUR......ENCORE QUE......
POLITIQUE
Les sept Français enlevés au Cameroun seraient au Nigeria
Par Tanguy Berthemet
Une route du parc naturel de Waza, au nord du pays, où les trois adultes et les quatre enfants kidnappés étaient en vacances. Crédits photo : MARC PREEL/AFP
Les enlèvements s'enchaînent en Afrique de l'Ouest. Mardi matin, sept Français ont été kidnappés au nord du Cameroun. Selon les premières informations, cette famille, un homme et sa femme, leurs quatre fils, âgés de 12, 10, 8 et 5 ans, ainsi que leur oncle, était parti faire du tourisme dans le parc naturel de Waza. Après avoir passé la nuit dans un campement situé à Dadanga, à l'entrée du site, ils auraient été capturés par plusieurs hommes sur trois motos. «Ils ont visité le parc la veille. Ils ont dormi dans l'hôtel puis ils sont partis», a affirmé un employé de l'établissement. Le père, qui travaille pour GDF Suez, une grande entreprise française, était installé depuis plusieurs années au Cameroun.
Le Quai d'Orsay garde, comme toujours dans ces cas-là, le silence. François Hollande a, pour sa part, confirmé l'enlèvement de «sept Français d'une même famille» et a immédiatement imputé la responsabilité aux djihadistes nigérians. «Je vois surtout l'implantation d'un groupe terroriste, Boko Haram en l'occurrence, dans cette partie-là du Cameroun, et c'est suffisamment inquiétant pour nous mobiliser.» Que les soupçons se portent vers Boko Haram est sans surprise. Une dissidence du groupe, Ansaru, a en effet déjà revendiqué le rapt d'un autre Français, Francis Collomp, capturé le 19 décembre dernier au nord du Nigeria.
Des frontières poreuses entre le Cameroun et le Nigeria
Le ministère camerounais des Affaires étrangères a annoncé dans la soirée que «les ravisseurs (avaient) traversé la frontière du Nigeria avec leurs otages».
Le nord du Cameroun, région déshéritée et abandonnée du pouvoir central, s'il est ravagé par le banditisme reste épargné par les enlèvements. Mais, ces derniers mois, il a été a contaminé par les violences qui secouent le pays voisin. «Ce qui s'est passé n'est pas surprenant. Entre le Cameroun et le Nigeria, les frontières sont poreuses. Ce sont les mêmes tribus et l'islam est très présent. Beaucoup de gens ont les deux passeports. Quand Boko Haram s'est trouvé sous la pression de l'armée nigériane, certains de ses membres sont naturellement venus se mettre au vert dans les villages camerounais. Tout le monde le savait mais le gouvernement n'a pas réagi», souligne un expatrié qui assure désormais éviter la région.
Boko Haram est de fait né, en 2002, aux portes du Cameroun, dans l'État frontalier de Borno dont il a fait son fief. Le groupe, mi-milice terroriste, mi-secte, entend s'opposer à toute influence de la culture occidentale dans le nord du Nigeria. Le combat est tombé au fil des années dans l'extrême violence face au pouvoir central nigérian. Les attentats, visant des bâtiments administratifs ou des commissariats, mais aussi des lieux de culte chrétien, ont fait plusieurs milliers de victimes. Cependant Boko Haram n'a jusqu'à présent jamais revendiqué d'enlèvement. «Ce n'est pas dans ses méthodes», souligne le chercheur Marc-Antoine Pérouse-de-Monclos.
La capture des Français pourrait alors être l'œuvre d'un des nombreux autres groupuscules qui opèrent dans le nord du Nigeria, et notamment Ansaru. Cette milice très mystérieuse est présentée comme une scission de Boko Haram. Son chef, Abu al-Ansari s'opposerait aux actions de Boko Haram trop destructrice à ses yeux pour les musulmans. Ansaru aurait calqué son modus operandi sur celui d'al-Qaida, organisant des opérations spectaculaires et des rapts. Ansaru s'est ainsi illustré avec un raid contre le QG la police antiémeute à Abuja ou par l'attaque de convois militaires. En septembre 2012, le groupe avait revendiqué la capture de deux ingénieurs, un Italien et un Britannique. Ils devaient être tués quelques semaines plus tard lors d'une tentative de libération. L'irruption de la guerre au Mali, et l'engagement français, a fait de Paris la nouvelle cible des miliciens. «Ansaru peut bien sûr être à l'origine de ce nouveau raid. Mais cela montrerait qu'il monte en puissance car cette partie du pays est le domaine presque exclusif de Boko Haram. Il faut rester prudent», insiste un spécialiste de la sécurité basé à Lagos.
Un soldat du 2e REP tué au Mali
Un soldat français, un légionnaire du deuxième régiment étranger parachutiste (2e REP), a été tué dans un accrochage avec des djihadistes dans le nord du Mali, a annoncé mardi François Hollande en marge d'une visite en Grèce. «Il y a eu un accrochage sérieux, avec plusieurs morts du côté des terroristes, mais un mort aussi du côté français», a dit le chef de l'État. Le président de la République a expliqué que ces combats meurtriers étaient intervenus lors d'une opération des forces spéciales, encore en cours, dans le massif montagneux des Ifoghas, où se sont retranchés des «groupes terroristes». «Nous sommes maintenant dans la dernière phase de l'opération», a-t-il ajouté. C'est le deuxième soldat français tué dans l'opération française contre les djihadistes au Mali. Le premier, un pilote d'hélicoptère, avait péri dès le premier jour de l'intervention.
Martine Aubry déplore le report du non-cumul des mandats
Le Monde.fr avec AFP
Alors que le débat fait rage dans le camp socialiste sur la nécessité d'appliquer l'interdiction du cumul des mandats dès l'an prochain, ou seulement d'ici à la fin du quinquennat, l'ancienne première secrétaire du PS rappelle aux parlementaires socialistes leurs engagements, dans un entretien à RTL diffusé mardi soir sur le site de la radio.
"Tous mes camarades qui se sont représentés à la députation ou aux sénatoriales ont signé une lettre pour dire qu'ils ne cumuleraient pas à partir de l'automne dernier" avec un mandat dans un exécutif local, rappelle-t-elle. "La politique c'est aussi faire ce qu'on a dit et le faire correctement (...) Là aussi, Harlem Désir [son successeur à la tête du PS, ndlr] a raison de dire qu'il ne faut pas reculer une fois de plus. J'en appelle chacun, tout simplement à la vérité."
"HAUTEUR ET GRANDEUR"
"C'est comme ça que la politique prend de la hauteur et de la grandeur", ajoute la maire de Lille. Donc une application en 2014 ? l'interroge-t-on. "Vous connaissez ma position. Je ne suis pas sûr qu'on en soit là aujourd'hui malheureusement", répond-elle, alors que le ministre de l'intérieur Manuel Valls a annoncé vendredi que le non-cumul des mandats serait repoussé à 2016-2017 par crainte d'une "mini-dissolution". Selon lui, cette interdiction dès l'an prochain "provoquerait plusieurs dizaines de démissions de députés qui choisiraient de garder leur mandat local".
Dans l'entretien à RTL, Martine Aubry estime aussi qu'"il est grand temps" de permettre aux étrangers non ressortissants de l'Union européenne de voter aux élections locales. Il s'agit de "reconnaître les étrangers comme des citoyens à part entière dans les villes et les départements où ils vivent. Pour moi c'est une évidence. Je souhaiterais vivement que cette loi passe, on n'a que trop tardé !", lance-t-elle.
La France entre dans la phase difficile de l'opération au Mali
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
L'armée française effectue "la phase la plus difficile" de l'opération Serval lancée mi-janvier au Mali pour repousser les groupes islamistes armés, a déclaré, mercredi, sur France 2, le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian au lendemain de la mort du deuxième soldat français.
Le sergent-chef Harold Vormezeele a été tué mardi dans le massif des Ifoghas, dans le nord du Mali, au cours d'un accrochage qui a permis de neutraliser plus de 20 djihadistes, selon les autorités françaises. Près de 150 soldats français et maliens ont lancé lundi une opération dans le massif montagneux de l'Adrar des Ifoghas qui a permis selon Paris de détruire deux dépôts de munitions.
"Il faut poursuivre parce qu'il y a là la fin de l'opération", a déclaré Jean-Yves Le Drian. "C'est la phase finale de la libération du Mali en attendant que les forces françaises soient relayées par les forces africaines." "Nous sommes dans la phase finale mais c'est la phase la plus difficile parce que c'est le réduit des djihadistes et de toutes les bandes qui trafiquent dans ce secteur", a-t-il ajouté.
Les rebelles qui se trouvent dans le massif de l'Adrar des Ifoghas sont parmi les plus "fondamentalistes, les plus durs, les plus organisés, donc c'est une phase assez complexe". "On s'attendait à de la résistance, il y en a eu, il y a des combats très violents, hier et peut-être encore aujourd'hui", a dit Jean-Yves Le Drian.
Interrogé sur la durée de la phase finale de la mission française au Mali, il a répondu : "Ca va durer un certain temps, c'est un territoire qui est grand comme la moitié de la France, on ne le reprend pas en trois jours", a-t-il indiqué. Des semaines, des mois ?
Il a conditionné ce début de retour à un déploiement effectif des forces africaines de la Misma (mission internationale de soutien au Mali), mais celles-ci "ne sont pas en situation" pour l'instant de prendre le relais des forces françaises, a-t-il relevé. Le ministre a tenu à répondre enfin, sans le citer, au quotidien Libération qui se demandait lundi "où est passée la guerre" au Mali : "C'est une guerre certes discrète, mais une vraie guerre, avec de vrais ennemis". Des djihadistes se trouvent encore "dans la partie reconquise" du Mali et les forces maliennes, françaises et africaines s'emploient à sécuriser les zones autour des villes libérées, a-t-il dit.
Quelques 4 000 soldats français participent à la sécurisation du territoire malien en attendant qu'une force africaine, la Misma, prenne le relais.
Six étrangers enlevés dans le sud du Nigeria
Les hommes armés à l'origine de la prise d'otages réclament une rançon d'environ un million d'euros. Les otages sont ukrainiens, indiens et russe.
Libération
Des hommes armés ont enlevé six étrangers à bord d’un pétrolier dans l’Etat de Bayelsa, dans le sud du Nigeria, et réclamé une rançon d’environ un million d’euros, a déclaré mercredi la police.
«Trois des personnes enlevées sont des Ukrainiens, deux des Indiens et une vient de Russie», a déclaré Fidelis Odunna, porte-parole de la police locale, à l’AFP, précisant que l’attaque a eu lieu dimanche. «Un des ravisseurs a appelé pour demander la somme de 200 millions de nairas (1 million d’euros)» a-t-il ajouté.
La Grèce au ralenti contre l'austérité
Une manifestation anti-austérité devant le Parlement grec dans le centre d'Athènes, le 6 novembre 2012. (Photo Louisa Gouliamaki. AFP)
Une grève générale de grande ampleur ainsi que des manifestations sont prévues dans le pays ce mercredi, alors que les créanciers d'Athènes y sont attendus.
Libération
La Grèce va de nouveau tourner au ralenti mercredi sous l’effet d’une grève générale contre la poursuite de l’austérité exigée par ses créditeurs de l’UE et du FMI, dont les représentants, la troïka, sont attendus à Athènes pour en vérifier la mise en oeuvre.
Succédant à une grève générale en novembre, et à plus d’une dizaine depuis le début de la crise grecque en 2010, le débrayage doit culminer avec une manifestation dans le centre d’Athènes à la mi-journée.
Il doit aussi perturber le fonctionnement des administrations, écoles et hôpitaux, tandis que les syndicats d’avocats et de commerçants s’y sont ralliés.
Arqués contre le nouveau train d’austérité que le pays surendetté a dû adopter cet automne pour rester sous perfusion financière internationale, la GSEE et l’Adedy avaient appelé à cette mobilisation en riposte à la décision du gouvernement de briser deux récentes grèves, du métro d’Athènes et des marins, en recourant à la réquisition.
L’Adedy entend aussi faire barrage à des licenciements dans la fonction publique, dont les créanciers veulent réduire la taille.
Alors que le pays traverse sa sixième année de récession, le principal parti d’opposition, le Syriza, de gauche radicale, a appelé à une mobilisation massive pour «faire tomber le plus vite possible» le gouvernement de coalition droite-gauche modére emmené par le conservateur Antonis Samaras.
La police a prévu un important dispositif pour prévenir les débordements, fréquents lors des manifestations anti-austérité en Grèce.
La grève constitue un avertissement social avant l’arrivée attendue d’ici début mars à Athènes de la troïka des créanciers (UE-BCE-FMI), qui doit juger du respect par Athènes de ses engagements de rigueur et réformes, conditionnant la poursuite du versement des prêts UE-FMI, censés atteindre d’ici 2014 un total de 240 milliards d’euros.
A lire aussi La Grèce happée par la spirale de l'austérité
La journée d’action, la première de l’année, à l’appel des centrales syndicales du public, Adedy, et du privé, GSEE, doit perturber les transports, notamment aériens du fait d’arrêts de travail en cours de journée des aiguilleurs du ciel. Les trains et dessertes urbaines seront affectées, tandis que les bateaux desservant les îles doivent rester à quai.Succédant à une grève générale en novembre, et à plus d’une dizaine depuis le début de la crise grecque en 2010, le débrayage doit culminer avec une manifestation dans le centre d’Athènes à la mi-journée.
Il doit aussi perturber le fonctionnement des administrations, écoles et hôpitaux, tandis que les syndicats d’avocats et de commerçants s’y sont ralliés.
Arqués contre le nouveau train d’austérité que le pays surendetté a dû adopter cet automne pour rester sous perfusion financière internationale, la GSEE et l’Adedy avaient appelé à cette mobilisation en riposte à la décision du gouvernement de briser deux récentes grèves, du métro d’Athènes et des marins, en recourant à la réquisition.
A lire aussi Notre reportage à Thessalonique
La GSEE a assuré dans un communiqué lutter «pour les conventions collectives, des mesures contre le chômage», dont le taux a explosé à 27%, «et pour la sauvegarde des droits démocratiques».L’Adedy entend aussi faire barrage à des licenciements dans la fonction publique, dont les créanciers veulent réduire la taille.
Alors que le pays traverse sa sixième année de récession, le principal parti d’opposition, le Syriza, de gauche radicale, a appelé à une mobilisation massive pour «faire tomber le plus vite possible» le gouvernement de coalition droite-gauche modére emmené par le conservateur Antonis Samaras.
La police a prévu un important dispositif pour prévenir les débordements, fréquents lors des manifestations anti-austérité en Grèce.
La grève constitue un avertissement social avant l’arrivée attendue d’ici début mars à Athènes de la troïka des créanciers (UE-BCE-FMI), qui doit juger du respect par Athènes de ses engagements de rigueur et réformes, conditionnant la poursuite du versement des prêts UE-FMI, censés atteindre d’ici 2014 un total de 240 milliards d’euros.
Le gouvernement bulgare démissionne face aux manifestations
Boïko Borisov au parlement bulgare, à Sofia, le 20 février. (Photo Julia Lazarova. Reuters)
La lourde crise économique qui frappe les Bulgares entraînait de vives manifestations depuis dix jours. Des élections devraient avoir lieu au printemps.
Libération
Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a déposé sa démission mercredi au parlement après dix jours de manifestations contre la pauvreté dans tout le pays, ouvrant la voie à des élections législatives au printemps. «Nous avons de la dignité et de l’honneur. C’est le peuple qui nous a confié le pouvoir, aujourd’hui nous le lui rendons», a déclaré Boïko Borissov.
Les élections législatives étaient normalement prévues en juillet, mais avec la démission du gouvernement, qui doit être votée jeudi par le parlement, elles devraient se tenir au printemps. Selon la constitution, le président Rossen Plevneliev doit successivement proposer à trois partis parlementaires - l’actuel parti gouvernemental de centre-droit GERB, la principale force d’opposition, les socialistes, et un troisième de son choix - de former un gouvernement.
Comme les partis parlementaires se déclarent tous pour des élections anticipées, cette procédure ne devrait pas aboutir et le chef de l’Etat devra nommer un gouvernement d’experts chargé d’organiser les élections. Selon les socialistes, les législatives pourraient ainsi se tenir fin avril.
Boïko Borissov, 53 ans, a réagi avec retard aux manifestations quotidiennes contre l’austérité et la pauvreté dans tout le pays. Les factures d'électricité de janvier, qui avait doublé par rapport au mois précédent, avaient mis le feu aux poudres. Mardi, il a promis une baisse de 8% des prix de l'électricité en mars, au risque de mener à la faillite la seule centrale nucléaire de Kozlodoui, et a lancé une procédure de retrait de la licence d’une des sociétés étrangères de distribution d'énergie, la tchèque CEZ.
«Les élections anticipées sont dans l’intérêt de GERB», qui risquait une grave perte de popularité d’ici juillet, commente mercredi un politologue Dimitar Avramov à Sofia. Selon un sondage récent de Gallup, Borissov recueillait autant d’avis favorables que le chef de l’opposition socialiste, Serguei Stanichev (29%). Et la proportion des personnes sondées soutenant le parti gouvernemental GERB était identique à celle en faveur des socialistes (22%).
Le politologue de Gallup, Andrey Raytchev juge de son côté que «le prochain gouvernement risque de ne pas tenir plus de deux ans», car il devra mettre en place des réformes indispensables mais hautement impopulaires que GERB a selon lui évité d’aborder. Parmi ces mesures figurent une réduction du nombre d’hôpitaux et d’universités et une nouvelle augmentation de l'âge de la retraite.
L’analyste Tsvetozar Tomov, de l’institut de sociologie Scala, souligne quant à lui que malgré sa stabilité macro-économique, la Bulgarie a épuisé toutes ses réserves financières. «Le trésor est vide, il n’est plus possible d'éviter un emprunt», a-t-il dit. La Bulgarie qui applique depuis une grave crise en 1997 un régime d’austérité, le directoire financier, a un faible déficit (1,4% en 2012) et une faible dette publique (17%).
Cependant la dette des entreprises, qui a atteint 227% du Produit intérieur brut (PIB) en 2011, constitue un frein à l'économie du pays. Le taux de chômage a atteint 11,9% en janvier, les jeunes étant particulièrement touchés. Par ailleurs «le problème de la pauvreté de ceux qui travaillent est un des principaux facteurs de mécontentement», le salaire moyen mensuel n’atteignant que 350 euros, a déclaré le politologue de Gallup Jivko Gueorguiev. La Bulgarie est le pays le plus pauvre de l’Union européenne (UE), qu’elle a rejoint en 2007.
Les élections législatives étaient normalement prévues en juillet, mais avec la démission du gouvernement, qui doit être votée jeudi par le parlement, elles devraient se tenir au printemps. Selon la constitution, le président Rossen Plevneliev doit successivement proposer à trois partis parlementaires - l’actuel parti gouvernemental de centre-droit GERB, la principale force d’opposition, les socialistes, et un troisième de son choix - de former un gouvernement.
Comme les partis parlementaires se déclarent tous pour des élections anticipées, cette procédure ne devrait pas aboutir et le chef de l’Etat devra nommer un gouvernement d’experts chargé d’organiser les élections. Selon les socialistes, les législatives pourraient ainsi se tenir fin avril.
Boïko Borissov, 53 ans, a réagi avec retard aux manifestations quotidiennes contre l’austérité et la pauvreté dans tout le pays. Les factures d'électricité de janvier, qui avait doublé par rapport au mois précédent, avaient mis le feu aux poudres. Mardi, il a promis une baisse de 8% des prix de l'électricité en mars, au risque de mener à la faillite la seule centrale nucléaire de Kozlodoui, et a lancé une procédure de retrait de la licence d’une des sociétés étrangères de distribution d'énergie, la tchèque CEZ.
Un manifestant blessé à la tête s’adresse à la police anti-émeutes lors d’un mouvement contre les prix de l'électricité, à Sofia le 19 février. (Photo Stoyan Nenov. Reuters)
«Le Pont aux Aigles ensanglanté»
«Nous avons fait le maximum pour répondre aux protestations. Je ne peux pas regarder le Pont aux Aigles ensanglanté», a-t-il déclaré mercredi, se référant au carrefour de Sofia où les heurts les plus violents se sont produits. Les manifestations ont fait à Sofia 28 blessés dont cinq policiers mardi et mercredi. Deux hommes, dont l’un est décédé et l’autre dans un état grave, se sont immolés par le feu en province mardi et mercredi.«Les élections anticipées sont dans l’intérêt de GERB», qui risquait une grave perte de popularité d’ici juillet, commente mercredi un politologue Dimitar Avramov à Sofia. Selon un sondage récent de Gallup, Borissov recueillait autant d’avis favorables que le chef de l’opposition socialiste, Serguei Stanichev (29%). Et la proportion des personnes sondées soutenant le parti gouvernemental GERB était identique à celle en faveur des socialistes (22%).
Le politologue de Gallup, Andrey Raytchev juge de son côté que «le prochain gouvernement risque de ne pas tenir plus de deux ans», car il devra mettre en place des réformes indispensables mais hautement impopulaires que GERB a selon lui évité d’aborder. Parmi ces mesures figurent une réduction du nombre d’hôpitaux et d’universités et une nouvelle augmentation de l'âge de la retraite.
L’analyste Tsvetozar Tomov, de l’institut de sociologie Scala, souligne quant à lui que malgré sa stabilité macro-économique, la Bulgarie a épuisé toutes ses réserves financières. «Le trésor est vide, il n’est plus possible d'éviter un emprunt», a-t-il dit. La Bulgarie qui applique depuis une grave crise en 1997 un régime d’austérité, le directoire financier, a un faible déficit (1,4% en 2012) et une faible dette publique (17%).
Cependant la dette des entreprises, qui a atteint 227% du Produit intérieur brut (PIB) en 2011, constitue un frein à l'économie du pays. Le taux de chômage a atteint 11,9% en janvier, les jeunes étant particulièrement touchés. Par ailleurs «le problème de la pauvreté de ceux qui travaillent est un des principaux facteurs de mécontentement», le salaire moyen mensuel n’atteignant que 350 euros, a déclaré le politologue de Gallup Jivko Gueorguiev. La Bulgarie est le pays le plus pauvre de l’Union européenne (UE), qu’elle a rejoint en 2007.
ECONOMIE
Goodyear : la lettre de Titan à Montebourg
« Les Echos » ont obtenu la copie du courrier où le président du groupe américain Titan explique au ministre du Redressement productif pourquoi il jette l'éponge sur la reprise de l'usine Goodyear d'Amiens Nord.
Le groupe Crédit Agricole enregistre des pertes historiques en 2012
Crédit Agricole SA, le véhicule coté de la banque verte, a enregistré l'an dernier une perte de 6,47 milliards d'euros et fait basculer l'ensemble du groupe mutualiste dans le rouge, avec un résultat net de -3,8 milliards d'euros.
AFP
Les résultats présentés par le Crédit Agricole mercredi matin ne constituent donc qu'une demi-surprise, mais les chiffres n'en restent pas moins impressionnants : Crédit Agricole SA (CASA), le véhicule coté du groupe mutualiste -qui consolide 25% des caisses régionales, LCL, les métiers de crédit spécialisé et de banque de financement et d'investissement-a enregistré l'an dernier une perte de 6,47 milliards d'euros. Et l'ensemble du groupe Crédit Agricole, en dépit des performances des Caisses régionales, affiche un résultat net de -3,8 milliards d'euros. Des pertes totalement inédites dans l'histoire de la banque verte.
Le Crédit Agricole avait prévenu le 1er février dernier que ses comptes 2012 seraient lourdement pénalisés au quatrième trimestre par une dépréciation d'écarts d'acquisition à hauteur de 2,7 milliards d'euros et par la réévaluation de la dette. Les éléments exceptionnels se sont encore alourdis, dans la dernière ligne droite de la clôture des comptes, par une correction sur la fiscalité des moins values de la cession de la banque grecque Emporiki: L'estimation de la déductibilité des pertes réalisées a été revue suite à une réponse apportée par le gouvernement français ce mardi. Ce qui s'est traduit par une charge supplémentaire de quelque 830 millions d'euros.
Les 39 Caisses régionales ont bien résisté dans une conjoncture économique difficile, en dégageant un bénéfice en hausse de 3,4% à 3,5 milliards d'euros. Mais leur activité, toujours solide, ne suffit plus à compenser les pertes de CASA.
« Une année de transformation et de recentrage »
Si l'exercice 2012 restera pour le Crédit Agricole une annus horribilis, il recèle toutefois quelques nouvelles encourageantes. La banque verte a soldé le 1er février dernier son aventure grecque, avec la cession d'Emporiki, qui lui aura coûté au total 8,3 milliards d'euros. Par ailleurs, la dépréciation de survaleurs n'ayant pas d'impact sur la solvabilité d'une banque, le ratio de fonds propres dur au standard Bâle 3 du groupe atteignait 9,3% à fin 2012, et le Crédit Agricole confirme un objectif ambitieux de ratio de plus de 10% à fin décembre 2013.
Le groupe fait valoir que le résultat publié « traduit les impacts comptables d'opérations exceptionnelles », et en premier lieu la dépréciation des écarts d'acquisition (différence entre le montant payé pour acquérir un actif et la valeur comptable de cet actif) dans la banque de financement et d'investissement, le courtage, le crédit à la consommation et la banque de proximité en Italie. Hors les éléments exceptionnels , qui comprennent également le réévaluation de la dette, Emporiki, Cheuvreux, des dépréciations de titres, ou le plan d'adaptation, le résultat net « normalisé »de Crédit Agricole SA aurait atteint quelque 3 milliards d'euros en 2012.
« 2012 a été une année de transformation et de recentrage. Nous tournons une page », a souligné le directeur général de Crédit Agricole SA, Jean-Paul Chifflet, qui a tracé pour 2013 deux axes prioritaires : le renforcement de la solvabilité de CASA sans augmentation de capital et le lancement à l'automne d'un plan stratégique à moyen terme. Côté solvabilité, la banque, qui ne versera pas de dividende en 2012, a décidé d'un versement du dividende en actions au titre de 2013. Elle travaille par ailleurs avec les Caisses régionales, qui ont donné leur feu vert, à l'extension de la solution «switch» existante, qui permettra de leur transférer des risques pondérés de Crédit Agricole SA.
Le groupe a enfin lancé un plan de réduction des coûts pour CASA, baptisé « MUST », qui va cibler les achats, l'informatique et les immeubles, avec la clé un objectif annuel de 650 millions d'euros d'économies à compter de 2016.
Après vingt et un passés dans le couloir de la mort, Warren Hill, un Noir américain de 52 ans souffrant de troubles mentaux, a vu son exécution suspendue pour la deuxième fois à la toute dernière minute, mardi 19 février au soir, à Jackson, en Géorgie, sur la base d'un diagnostic médical unanime sur son retard intellectuel.
Cette nuit en Asie : le savoyard Lisa Airplanes en passe d’être racheté par des chinois
La société fondée en 2004 et spécialisée dans les petits avions de tourisme va passer dans le giron du groupe minier Leshan Heima, selon la presse chinoise de ce matin. Lisa Airplanes est en redressement judiciaire depuis l’été dernier.
Des petits avions savoyards sous pavillon chinois
Avion Lisa Airplanes - DR
Lisa Airplanes, une société fondée en 2004 en Savoie et spécialisée dans les petits avions de tourisme , va passer sous pavillon chinois, si l’on en croit le «China Daily» d’aujourd’hui. Le quotidien chinois affirme en effet que le groupe minier chinois Leshan Heima a dépensé 15 millions d’euros pour racheter 75% du capital de cette PME qui s’est illustrée en présentant un petit hydravion biplace au design novateur. Mais, malgré un carnet de commandes correctement rempli pour cet aéroplane baptisé «Akoya», elle était en redressement judiciaire depuis l’été dernier, suite au retrait de son capital d’un fonds d’investissement. C’est donc de Chine que viendrait son salut, où des chaînes de production pourraient être établies d’ici deux à trois ans, selon le repreneur chinois, qui précise qu’il souhaite également investir dans la capacité de production sur le sol français.
Des sites de Savoie mais aussi de la région de Toulouse participent actuellement à la fabrication de l’Akoya. Le marché chinois semble particulièrement alléchant. Longtemps verrouillé par l’armée, l’espace aérien chinois entame actuellement un début de libéralisation. Tous les grands noms de l’aviation d’affaires, mais aussi de tourisme, s’y intéressent donc de près, et anticipent une ouverture graduelle de l’espace de faible altitude entre 2015 et 2020.
Toujours moins d’investissements étrangers en Chine
Pour les investisseurs internationaux, le lustre de la Chine n’est décidément plus ce qu’il était. D’après des chiffres publiés ce matin par le ministère du Commerce, les investissements directs étrangers accueillis sur le sol chinois en janvier ont accusé une baisse de 7,3% sur un an, pour s’établir tout de même à 9,27 milliards de dollars. Cela représente le huitième mois consécutif de baisse, et le 14e au cours des 15 derniers mois.
En janvier, HSBC avait publié un rapport dans lequel elle pointait du doigt le fait que les autres pays émergents d’Asie représentaient une alternative de plus en plus tentante à la Chine, qui fait face à une hausse de ses coûts de production. Quant au marché intérieur, il reste attractif, mais le ralentissement de la conjoncture chinoise semble également avoir refroidi l’enthousiasme des investisseurs internationaux.
Le Japon affiche sa plus mauvaise performance commerciale mensuelle
La balance commerciale japonaise s’est soldée, en janvier, par un déficit équivalant à 13 milliards d’euros, selon des chiffres publiés ce matin par le ministère nippon des Finances. Cette contre-performance est la pire jamais enregistrée par l’archipel. Les exportations, pourtant, étaient à la hausse (de 6,4%), à la faveur d’un rebond de la demande émanant de plusieurs grands marchés, notamment les Etats-Unis, et peut-être aussi de la baisse du yen qui aurait dopé la compétitivité de certains produits «made in Japan».
Mais les importations ont progressé plus fortement encore (de 7,3%), ce qui résulte principalement de deux phénomènes. D’une part, Tokyo continue à devoir importer de plus en plus d’hydrocarbures, pour compenser la mise à l’arrêt de la quasi-totalité de ses centrales nucléaires depuis la catastrophe de Fukushima, en mars 2011. Et, d’autre part, la très nette dépréciation du yen s’est traduite par un renchérissement de la plupart des importations, souvent libellées en dollars ou en euros. Longtemps abonné aux excédents commerciaux, le Japon affiche régulièrement, depuis Fukushima, une balance commerciale déficitaire.
Le géant de l’internet chinois Sina dopé par la publicité en ligne
Sina, le portail internet chinois qui propose notamment le service de microblogging le plus populaire en Chine, a surpris positivement les analystes ce matin en présentant un bénéfice pour l’exercice du dernier trimestre 2012. Beaucoup s’attendaient à des pertes. Le chiffre d’affaires a progressé de 4,3%, dopé notamment par une hausse des ventes d’espace publicitaire (qui s’est établie à 7% sur un an). A l’heure où plusieurs grands de l’internet traversent une passe délicate en Chine (le moteur de recherche Baidu voit la croissance de son résultat baisser sensiblement , de même que le portail Sohu) la bonne performance de Sina se distingue. La société a beaucoup investi pour doper ses applications mobiles, et mettre en place un système de publicité plus ciblé et moins intrusif. Son service de microblogging («sina weibo») compte plus de 400 millions d’utilisateurs.
La semaine de l'international du 14 au 20 février
Agroalimentaire
Le scandale de la viande de cheval gagne toute l'Europe
Avec les révélations de Nestlé, une quinzaine de pays est désormais concernée par le scandale de la viande de cheval, de la Finlande au Portugal. Tout a commencé outre-Manche : trois semaines après avoir découvert de la viande chevaline dans des hamburgers en Grande-Bretagne et en Irlande, les autorités sanitaires révèlent le 7 février 2013 que des lasagnes de boeuf de la marque suédoise Findus contiennent plus de 60% de viande de cheval.
Numérique
La sécurité informatique du FBI assurée par une société basque
Le FBI, le ministère saoudien de l'Intérieur et, demain, la Chine : une minuscule société basque assure la sécurité informatique d'un nombre croissant d'institutions stratégiques et d'entreprises sensibles dans le monde entier.
Transports
Veolia Transdev, un pied dans la baie de Sydney
Six mois après la privatisation des ferries assurant la traversée de la baie de Sydney, Veolia Trandev, la filiale transport public de Veolia, dresse un premier bilan. Passagers satisfaits, salariés apaisés, ministre réjouie, l’industriel français assoit sa réputation en Australie.
Veolia Transdev s'applique à faire de l'Australie "une vitrine pour l’Asie"
La perte du contrat pour l’exploitation du tramway de Melbourne en 2009 a beau avoir été un véritable "traumatisme" pour l’opérateur, Veolia Transdev n’est pas dégoûté de l’Australie. L’industriel compte bien s’appuyer sur un pays - où il a de nombreux atouts dans sa manche - pour mieux se projeter en Asie. Décryptage de la stratégie de l’entreprise avec Francis Angotti, directeur général de la zone Asie-Pacifique pour Veolia Transdev.
Commerce
Des "contrats de croissance à l’export" pour l’industrie marocaine
Le plan destiné à doper la présence des entreprises marocaines à l’international et juguler le déficit commercial a été officiellement lancé ce 12 février au siège de la Confédération patronale (CGEM) à Casablanca.
Le scandale de la viande de cheval gagne toute l'Europe
Avec les révélations de Nestlé, une quinzaine de pays est désormais concernée par le scandale de la viande de cheval, de la Finlande au Portugal. Tout a commencé outre-Manche : trois semaines après avoir découvert de la viande chevaline dans des hamburgers en Grande-Bretagne et en Irlande, les autorités sanitaires révèlent le 7 février 2013 que des lasagnes de boeuf de la marque suédoise Findus contiennent plus de 60% de viande de cheval.
Numérique
La sécurité informatique du FBI assurée par une société basque
Le FBI, le ministère saoudien de l'Intérieur et, demain, la Chine : une minuscule société basque assure la sécurité informatique d'un nombre croissant d'institutions stratégiques et d'entreprises sensibles dans le monde entier.
Transports
Veolia Transdev, un pied dans la baie de Sydney
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Veolia Transdev s'applique à faire de l'Australie "une vitrine pour l’Asie"
La perte du contrat pour l’exploitation du tramway de Melbourne en 2009 a beau avoir été un véritable "traumatisme" pour l’opérateur, Veolia Transdev n’est pas dégoûté de l’Australie. L’industriel compte bien s’appuyer sur un pays - où il a de nombreux atouts dans sa manche - pour mieux se projeter en Asie. Décryptage de la stratégie de l’entreprise avec Francis Angotti, directeur général de la zone Asie-Pacifique pour Veolia Transdev.
Commerce
Des "contrats de croissance à l’export" pour l’industrie marocaine
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JUSTICE ?
Etats-Unis : l'exécution d'un attardé mental à nouveau suspendue in extremis
Le Monde.fr avec AFPAprès vingt et un passés dans le couloir de la mort, Warren Hill, un Noir américain de 52 ans souffrant de troubles mentaux, a vu son exécution suspendue pour la deuxième fois à la toute dernière minute, mardi 19 février au soir, à Jackson, en Géorgie, sur la base d'un diagnostic médical unanime sur son retard intellectuel.
Sept mois après un premier sursis in extremis, une cour d'appel du sud-est des Etats-Unis a accordé un "sursis conditionnel de l'exécution" et a ordonné aux parties de montrer en quoi le retard mental de M. Hill pouvait lui épargner la peine capitale.
"Nous sommes extrêmement soulagés que la cour d'appel du 11e circuit ait arrêté l'exécution de Warren Hill, une personne souffrant d'un retard mental", s'est réjoui son défenseur, Brian Kammer. "Tous les médecins qui l'ont examiné sont unanimes dans leur diagnostic du retard mental, il n'y a donc pas de doute que son exécution aurait été une violation de la décision de 2002 de la Cour suprême des Etats-Unis", a-t-il précisé.
"REBONDISSEMENT EXTRAORDINAIRE"
La plus haute juridiction du pays avait pourtant auparavant rejeté l'ultime appel du condamné, ainsi que plus tôt dans l'après-midi, la cour suprême de Géorgie. En 2002, la Cour suprême américaine a interdit l'exécution d'attardés mentaux, car leur handicap "ferait courir le risque d'une exécution arbitraire". Mais elle a laissé chaque Etat fixer les conditions requises pour déterminer ce type de handicap. Or, la Géorgie est le seul Etat américain qui requiert que le retard mental soit prouvé "au-delà d'un doute raisonnable". Les autres Etats se contentent d'"éléments prépondérants" pour conclure qu'un condamné souffre de troubles mentaux.
Mais l'affaire a connu un "rebondissement extraordinaire", selon Me Kammer, quand trois médecins qui avaient plaidé pour la Géorgie se sont rangés du côté de tous les experts médicaux en concluant que Warren Hill souffrait bien de troubles mentaux. La défense espère désormais que le handicap du condamné, dont le quotient intellectuel QI est inférieur à la moyenne, sera alors suffisamment établi au regard de la loi géorgienne, particulièrement sévère. Plusieurs organisations et personnalités, mais aussi des jurés du procès et la famille de la victime elle-même, ont appelé à commuer la condamnation à mort de M. Hill en réclusion à perpétuité.
L'ancien président américain Jimmy Carter avait réitéré mardi son appel pour que le bureau des grâces de Géorgie accorde sa clémence, comme il l'avait fait déjà en juillet dernier peu avant la première date d'exécution. "Il n'y aucun sens ni aucun honneur à exécuter des enfants, des fous ou ceux qui souffrent de troubles intellectuels", avait aussi estimé, à propos de ce cas, Christofer Heyns, rapporteur spécial de l'Organisation des Nations unies.
Après une journée calme, mardi, où seul un petit barrage filtrant avait été installé à la Rivière des Galets, à la périphérie du Port, par des jeunes réclamant deux cents contrats aidés, la mairie annexe du quartier a été partiellement détruite par un incendie en début de nuit. L'intervention rapide des pompiers, sous la protection des forces de l'ordre, a permis de sauver la moitié du bâtiment en bois sous tôle.
"Nous sommes extrêmement soulagés que la cour d'appel du 11e circuit ait arrêté l'exécution de Warren Hill, une personne souffrant d'un retard mental", s'est réjoui son défenseur, Brian Kammer. "Tous les médecins qui l'ont examiné sont unanimes dans leur diagnostic du retard mental, il n'y a donc pas de doute que son exécution aurait été une violation de la décision de 2002 de la Cour suprême des Etats-Unis", a-t-il précisé.
"REBONDISSEMENT EXTRAORDINAIRE"
La plus haute juridiction du pays avait pourtant auparavant rejeté l'ultime appel du condamné, ainsi que plus tôt dans l'après-midi, la cour suprême de Géorgie. En 2002, la Cour suprême américaine a interdit l'exécution d'attardés mentaux, car leur handicap "ferait courir le risque d'une exécution arbitraire". Mais elle a laissé chaque Etat fixer les conditions requises pour déterminer ce type de handicap. Or, la Géorgie est le seul Etat américain qui requiert que le retard mental soit prouvé "au-delà d'un doute raisonnable". Les autres Etats se contentent d'"éléments prépondérants" pour conclure qu'un condamné souffre de troubles mentaux.
Mais l'affaire a connu un "rebondissement extraordinaire", selon Me Kammer, quand trois médecins qui avaient plaidé pour la Géorgie se sont rangés du côté de tous les experts médicaux en concluant que Warren Hill souffrait bien de troubles mentaux. La défense espère désormais que le handicap du condamné, dont le quotient intellectuel QI est inférieur à la moyenne, sera alors suffisamment établi au regard de la loi géorgienne, particulièrement sévère. Plusieurs organisations et personnalités, mais aussi des jurés du procès et la famille de la victime elle-même, ont appelé à commuer la condamnation à mort de M. Hill en réclusion à perpétuité.
L'ancien président américain Jimmy Carter avait réitéré mardi son appel pour que le bureau des grâces de Géorgie accorde sa clémence, comme il l'avait fait déjà en juillet dernier peu avant la première date d'exécution. "Il n'y aucun sens ni aucun honneur à exécuter des enfants, des fous ou ceux qui souffrent de troubles intellectuels", avait aussi estimé, à propos de ce cas, Christofer Heyns, rapporteur spécial de l'Organisation des Nations unies.
SOCIAL
Nouvelle nuit de violences à La Réunion
Le Monde.fr avec AFPAprès une journée calme, mardi, où seul un petit barrage filtrant avait été installé à la Rivière des Galets, à la périphérie du Port, par des jeunes réclamant deux cents contrats aidés, la mairie annexe du quartier a été partiellement détruite par un incendie en début de nuit. L'intervention rapide des pompiers, sous la protection des forces de l'ordre, a permis de sauver la moitié du bâtiment en bois sous tôle.
Des affrontements ont ensuite opposé pendant une bonne partie de la nuit policiers et gendarmes à des groupes de jeunes qui ont répliqué aux tirs de grenades lacrymogènes par des jets de pierre, de fumigène et de cocktail Molotov dans plusieurs rues de la ville. Un automobiliste qui tentait de forcer un barrage a été sorti de son véhicule et sa voiture incendiée, une station-service a été vandalisée et en partie pillée.
9 000 CONTRATS AIDÉS ET 7 000 CONTRATS D'AVENIR
Plusieurs barrages constitués de branchages et de poubelles enflammées ont été installés à plusieurs carrefours de la ville. Des voitures, dont celle d'une chaîne de télévision, ont été la cible de jets de pierre. Au moins trois jeunes ont été interpellés. En milieu de nuit un imposant dispositif de policiers de la compagnie départementale d'intervention (CDI) et de gendarmes mobiles était déployé sur les lieux avec une douzaine de fourgons, installé à un rond-point.
Les violences du Port ont fait suite à une série de petits barrages routiers installés dans plusieurs communes de l'île par des jeunes réclamant des contrats aidés. Le ministre de l'outre-mer, Victorin Lurel, a annoncé que l'Etat avait débloqué neuf mille contrats aidés et sept mille contrats d'avenir en faveur de La Réunion. Interrogé de Paris par la chaîne de télévision Réunion première, M. Lurel a invité les collectivités à "se mobiliser pour apporter leur concours au dispositif", tout en appelant la population à être "raisonnable". "L'Etat a fait son travail", a-t-il dit.
Le député et maire de Saint-Leu, Thierry Robert (Modem) a reproché l'allongement de la durée des nouveaux contrats de six à dix mois, ce qui a réduit de "six mille le nombre de bénéficiaires", a-t-il dit.
Des habitants de l'île n'ont pas manqué de faire le rapprochement entre ces violences et le début des émeutes de février 2013, qui avaient également commencé par un barrage routier au Port contre la vie chère. Les violences avaient ensuite gagné toute l'île et duré une semaine.
9 000 CONTRATS AIDÉS ET 7 000 CONTRATS D'AVENIR
Plusieurs barrages constitués de branchages et de poubelles enflammées ont été installés à plusieurs carrefours de la ville. Des voitures, dont celle d'une chaîne de télévision, ont été la cible de jets de pierre. Au moins trois jeunes ont été interpellés. En milieu de nuit un imposant dispositif de policiers de la compagnie départementale d'intervention (CDI) et de gendarmes mobiles était déployé sur les lieux avec une douzaine de fourgons, installé à un rond-point.
Les violences du Port ont fait suite à une série de petits barrages routiers installés dans plusieurs communes de l'île par des jeunes réclamant des contrats aidés. Le ministre de l'outre-mer, Victorin Lurel, a annoncé que l'Etat avait débloqué neuf mille contrats aidés et sept mille contrats d'avenir en faveur de La Réunion. Interrogé de Paris par la chaîne de télévision Réunion première, M. Lurel a invité les collectivités à "se mobiliser pour apporter leur concours au dispositif", tout en appelant la population à être "raisonnable". "L'Etat a fait son travail", a-t-il dit.
Le député et maire de Saint-Leu, Thierry Robert (Modem) a reproché l'allongement de la durée des nouveaux contrats de six à dix mois, ce qui a réduit de "six mille le nombre de bénéficiaires", a-t-il dit.
Des habitants de l'île n'ont pas manqué de faire le rapprochement entre ces violences et le début des émeutes de février 2013, qui avaient également commencé par un barrage routier au Port contre la vie chère. Les violences avaient ensuite gagné toute l'île et duré une semaine.
Accord de compétitivité en vue chez Renault
Par Cécile Maillard
Syndicats et direction de Renault ont tenu mardi 19 février leur dernière journée de négociation sur un accord de compétitivité. La CGT s’est prononcée contre, la CFDT se dit favorable, mais doit consulter ses équipes, tout comme FO et CFE-CGC.
Toute la journée de mardi 19 février, syndicats et direction de Renault ont discuté ligne par ligne un projet d’accord projeté au mur. Le texte d’une quarantaine de pages sera remis mercredi en fin d’après-midi aux organisations syndicales. Qui ont toutes prévu de le soumettre à des juristes et à leur confédération avant de le faire valider ou invalider par leurs équipes.A l’issue de cette onzième journée de négociation et de presque quatre mois de rencontres, la CFDT s’est montrée favorable au texte, "malgré les points négatifs", mais doit consulter ses équipes, tout comme FO et la CFE-CGC, qui ont toutes deux souligné des avancées. La CGT n’a jamais caché son hostilité à un texte qualifié dans un communiqué de "régression sociale".
Restera à réunir un comité central d’entreprise, en mars, pour ensuite, convoquer les caméras pour une signature officielle de l’accord, en présence de Carlos Ghosn en personne.
En dehors du travail de relecture du texte, la dernière journée de négociations a permis d’avancer sur quelques points. La direction du groupe a accepté de renforcer l’actionnariat salarié, qui représente actuellement 3%. Un point réclamé par la CFDT. On ne sait pas encore à quelle hauteur, les décisions seront un peu longues à prendre, et des procédures officielles devront se tenir.
De la même manière, l’intéressement sera légèrement augmenté et le principe d’un complément d’intéressement a été accepté par la direction. Il sera chiffré à l’occasion des prochaines négociations prévues sur le sujet. Un thème défendu par FO. "Si l’entreprise redémarre, ce sera un bon moyen de rattraper les efforts salariaux des salariés", commente le délégué central FO, Laurent Smolnik. Il reste inquiet de l’absence d’une clause de nullité de l’accord si les engagements de volumes de la direction ne sont pas respectés.
A l’issue de la négociation, Gérard Leclercq, directeur des opérations France de Renault, a qualifié le projet de texte d’accord "unique et innovant, qui illustre ce que l’on peut bâtir via un dialogue constructif". Il espère que sa signature par les organisations syndicales permettra au groupe de retrouver en France "une attractivité de (l’) outil industriel, seul moyen pour progresser plus vite que le marché européen".
Cécile Maillard
Fermeture de PSA Aulnay : 4000 suppressions d'emplois au total
Par Julien Bonnet
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Selon une étude d'impact présentée mardi 19 février par la direction de PSA, la fermeture de l'usine d'Aulnay entraînerait 4 000 suppressions d'emplois. Un total qui prend en compte les intérimaires et fournisseurs du site ainsi que les emplois induits.
Alors que l'usine PSA d'Aulnay est toujours paralysée par le conflit social qui est entré dans sa sixième semaine, les salariés grèvistes du site de Seine-Saint Denis se sont rendus ce mercredi 20 février chez un sous-traitant.Les grévistes, venus en autocars du site d'Aulnay-sous-Bois, sont entrés peu après 9h dans l'enceinte de l'usine Lear, basée à St-Ouen L'Aumone (Val-d'Oise), qui produit des sièges pour PSA, a constaté un journaliste de l'AFP. Les grévistes d'Aulnay entendent ainsi "faire cause commune avec les collègues de Lear" qui seront eux aussi concernés par la fermeture du site PSA, selon Jean-Pierre Mercier, délégué CGT.
Selon une étude d'impact présentée mardi 19 février par la direction de PSA, la fermeture d'Aulnay devrait en effet se traduire par la suppression de 4 000 postes. Au-delà des 2 700 emplois directs concernés, ce sont 400 postes d'intérimaires et 315 postes d'intérimaires qui disaparaîtront. "En termes d'emplois induits, ce qu'on appelle l'économie résidentielle, un peu moins de 600" emplois seront perdus, a ajouté un représentant de la direction cité par l'AFP.
Solutions de reclassements
Mais PSA a rappelé que "3 500 emplois matures" seront proposés aux salariés du groupe touchés par la restructuration, qui prévoit 8 000 suppressions de postes au total, plus de 11 000 en intégrant un précédent plan annoncé en 2011 et les départs naturels non remplacés. Le groupe s'était notamment engagé à créer 1 500 emplois sur place en revitalisant le site, lorsque la fermeture en 2014 de l'usine avait été annoncée en juillet 2012.
Le mairie d'Aulnay-sous-Bois s'apprête d'ailleurs à autoriser, par une délibération soumise jeudi soir au conseil municipal, l'implantation d'ID Logistics sur le terrain industriel de 175 hectares. ID Logistics propose 750 emplois, dont plus 690 sont "compatibles" avec les compétences des salariés de l'usine PSA.
A Rennes, où PSA prévoit de supprimer 1 400 postes, les entreprises qui s'installeraient sur place permettraient de fournir des solutions de reclassement à entre 600 et 900 ouvriers, ont fait savoir les syndicats à l'issue d'une réunion avec la direction qui s'est tenue la semaine dernière.
Julien Bonnet
ArcelorMittal accepte de suspendre les restructurations en Europe... jusqu'à l'été
Par Elodie Vallerey
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La direction du groupe sidérurgique mondial accède ainsi à la demande d'Antonio Tajani, commissaire européen à l'Industrie, qui souhaitait du temps pour préparer son "plan d'action pour l'acier", prévu pour l'été.
Robrecht Himpe, le représentant d'ArcelorMittal dépêché le 12 février à Bruxelles lors d'une importante réunion autour de l'acier européen, s'était exprimé avec fermeté : ArcelorMittal indique que ce n'est "pas de l'ordre de la Commission européenne, ni des Etats membres d'intervenir ou d'interférer dans la libre entreprise", avait-il averti les technocrates et ministres de l'industrie des différents Etats concernés par la crise de la sidérurgie.Le géant de l'acier vient pourtant de céder, temporairement, face aux instances européennes. "ArcelorMittal attend d'examiner le plan européen pour l'acier qui sera lancé en juin 2013 et confirme qu'il ne procédera pas à d'autres restructurations que celles annoncées jusqu'ici", a indiqué le groupe le 19 février dans un communiqué rapporté par l'AFP.
"L'Europe a besoin d'un plan ambitieux en faveur de l'acier avec des mesures et des actions concrètes, qui place l'industrie sidérurgique dans la meilleure position pour s'adapter à la nouvelle réalité en Europe, avec une demande qui est 30 % en-deçà de ses niveaux en 2007", a plaidé le groupe, exigeant des gouvernements et des syndicats "de contribuer de manière constructive à l'amélioration de la situation actuelle et de contribuer à l'élaboration du plan d'action pour l'acier".
Lakshmi Mittal, patron charismatique du groupe basé au Luxembourg, a également procédé à quelques concessions lors d'une rencontre hier avec Antonio Tajani. "ArcelorMittal a pris 3 engagements (...) Les sites de Florange (en Moselle) et Liège (en Belgique) ne seront pas fermés, il y aura une réduction de capacité qui sera toutefois accompagné d'un plan d'investissement de 180 millions d'euros pour Florange et environ 140 millions d'euros pour Liège, les sites deviendront hautement spécialisés dans des produits haut de gamme pour des secteurs comme l'automobile ou l'emballage", a-t-il assuré.
SOCIETE
Débat sur les armes à feu aux Etats-Unis : le choix de Joe Biden
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, a livré mardi une contribution impromptue dans le débat sur les armes à feu. M. Biden, en première ligne dans la tentative visant à imposer des mesures de contrôle des armes à feu, s'exprimait lors d'une séance de questions-réponses sur Facebook.
Il a dit posséder deux fusils de chasse gardés sous clef dans sa maison du Delaware, et expliqué avoir donné à sa femme Jill des consignes très claires en cas d'intrusion. "Nous vivons dans un lieu boisé et retiré. J'ai dit, Jill, si jamais il y a un problème, va simplement sur le balcon, prends ce fusil à canon double et tire deux fois", a-t-il dit.
"On n'a pas besoin d'un AR-15 [version civile du fusil d'assaut de l'armée américaine dont s'est servi le tueur de l'école de Newtown, dans le Connecticut]. C'est plus difficile pour viser, pour s'en servir et puis on n'a pas besoin de tirer 30 balles pour se protéger", a-t-il poursuivi.
L'interdiction des armes d'assaut, l'une des grandes mesures proposée par Barack Obama, se heurte à la froideur, voire la fin de non-recevoir de nombreux élus du Congrès. De nombreux élus, républicains et démocrates, originaires d'Etats conservateurs, hésitent à suivre les directives de la Maison blanche, craignant de ne pas retrouver leur siège lors de la prochaine élection.
Interdire les armes d'assaut, les chargeurs de grande capacité (plus de 10 balles) et les balles transperçant les blindages nécessite le vote de lois par le Congrès, où les républicains contrôlent la Chambre des représentants et ont une minorité de blocage au Sénat.
Joe Biden a appelé ses partenaires du parti démocrate à la Chambre des représentants à faire preuve de courage dans le débat sur le contrôle des armes à feu aux Etats-Unis. Le vice-président américain a fait, à la demande de Barack Obama, une série de propositions en vue de limiter les violences commises par l'emploi d'armes à feu.
Mais la volonté de limiter l'accès aux armes à feu se heurte à la résistance de la National Rifle Association qui estime que les propositions présentées par le vice-président sont contraires aux droits constitutionnels et notamment au deuxième amendement qui accorde le port d'arme à chaque citoyen. Le vice-président américain a reconnu que les élus qui avaient soutenu en 1994 une loi interdisant les armes d'assaut avaient payé dans les urnes leur engagement cette année-là.
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