HUMOUR......ENCORE QUE......
Habemus humour... quand la démission du pape fait sourire
AFP/AFP - "A vendre Papamobile. Bon état. Peu servie. Prix à débattre (mais vite) # Benoît XVI". Des tweets, un éditorial en latin dans le quotidien français Libération et autres caricatures en dessins... Médias
"A vendre Papamobile. Bon état. Peu servie. Prix à débattre (mais vite) # Benoît XVI". Des tweets, un éditorial en latin dans le quotidien français Libération et autres caricatures en dessins... Médias et réseaux sociaux sont en ébullition depuis l'annonce de la démission du pape.
Sans oublier les références aux multiples scandales pédophiles qui ont émaillé le pontificat du pape allemand, élu en 2005, plongeant l'Eglise catholique dans une profonde crise dont se sont délectés journaux et dessinateurs humoristiques à travers toute l'Europe.
Mais entre les piques sur les traditions et pratiques ancestrales de l'Eglise, se glissaient aussi des hommages marqués de tendresse pour le vieux chef de l'Eglise de 85 ans contraint de laisser la place, officiellement pour des raisons de santé.
Sous le titre de "Ave Benoît", le quotidien français de gauche Libération a salué l'évènement avec des dessins sur deux pleines pages. L'un montre le pape descendant péniblement les marches de Saint-Pierre, valise à la main, alors que deux cardinaux lui lancent: "Et n'hésite pas à donner des nouvelles".
Autre dessin clin d'oeil dans Libération: pour le successeur éventuel du pape une caricature de la star coréenne Psy sous le titre "Habemus Gangnam", allusion à la phrase rituelle "Habemus papam" clôturant le long processus de sélection par le conclave des cardinaux.
Ce même conclave est souvent sollicité sur twitter avec, par exemple, ce "Message au Conclave, Faites-vous plaisir les gars, élisez-nous un pape gay", @DidierPorte.
Après la première démission d'un pape depuis 600 ans, le dessin du jour du sérieux The Times britannique évoque deux cardinaux en robe discutant au Vatican. L'un souligne: "1294...1415...2013, il me semble qu'on a affaire à une tendance!".
"Merci mon Dieu"
A Berlin, le journal de gauche TAZ titrait mardi "Merci mon Dieu" sur une page blanche, réponse à son édition au lendemain de l'élection du pape allemand en avril 2005 qu'il avait commenté par "Oh mon Dieu" sur une page noire.
Le comédien britannique Ricky Gervais s'est, lui, voulu plus mordant sur son compte twitter: "Ai entendu une rumeur que le pape était viré. Complètement faux. Que faut-il avoir fait pour être viré de l'Eglise catholique?"
Quant au président français François Hollande, il a indirectement contribué à la vague d'humour en lâchant lundi une petite phrase dans une conférence de presse avec son homologue du Nigeria, Goodluck Jonathan.
Intervenant après M. Jonathan dont le pays ne présente pas de candidat pour la fonction papale, M. Hollande a souhaité qu'on laisse l'Eglise catholique organiser la succession, avant d'ajouter sourire aux lèvres: "Nous ne présentons pas de candidat!"
La petite phrase a déclenché l'ire de l'ex-ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant. "Faire une blague à propos d'une décision aussi digne, ce n'est pas bien, c'est déplacé", a-t-il estimé. Et de souligner que tout le monde sait que le président Hollande n'est "pas très favorable aux religions en général et à la religion catholique en particulier".
M. Guéant s'en est aussi pris à un tweet d'une ministre du gouvernement Hollande, chargée des Personnes âgées, Michèle Delaunay. Celle-ci avait écrit sur le réseau social: "Je dois bien reconnaître que, à tort ou à raison, Benoît XVI a omis de me consulter avant de prendre sa décision #Age #EmploidesSeniors#", avant de le retirer de la toile.
Les socialistes au pouvoir en France font l'objet d'une vive campagne de protestations de la communauté catholique pour un projet de loi autorisant le mariage et l'adoption d'enfant pour les couples homosexuels, adopté mardi par les députés.
POLITIQUE
Obama promet une action ferme face aux provocations de Pyongyang
Obama promet des décrets sur le climat en cas d'opposition du Congrès
Obama ouvre la voie à une zone de libre-échange entre Etats-Unis et Europe
Valérie Pécresse le 14 novembre 2012 © Reuters - Regis Duvignau
Faux
Les professeurs des écoles ne vont pas travailler quatre heures de plus en raison de la réforme Peillon. C'est ce que répondent conjointement le ministère de l'Education et le leader du syndicat SNUipp-FSU qui appelait à la grève hier.
27 heures d'enseignement
Le ministère assure que les 27 heures d'enseignement par semaine ne seront pas modifiées. Actuellement, ces 27 heures se découpent ainsi : 24 heures de classe devant tous les élèves (six heure par jours multiplié par quatre jours) et trois heures d'autres activités, comme l'Aide Personnalisée aux Elèves.
Avec la réforme, il est prévu le lisser ces 27 heures d'enseignement sur quatre jours et demi (avec le mercredi matin). Le temps devant les élève reste le même.
Avec la réforme, il est prévu le lisser ces 27 heures d'enseignement sur quatre jours et demi (avec le mercredi matin). Le temps devant les élève reste le même.
Cadre souple
Le cadre est assez libre avec toutefois quelques obligations. Cinq heures trente d'enseignement maximum par jour, trois heures trente maximum par demi-journée et une pause méridienne (à la mi journée) d'au moins une heure et demi. Ensuite, les conseils d'école et les collectivités locales doivent d'entendre.
Comme pour prouver la souplesse de son dispositif, le ministère de l'Education propose sur son site internet quatre exemples de semaines que les partenaires peuvent organiser, avec les 24 heures de classe, les trois heures d'APC (soutien scolaire) et les TAP, Temps d'Acticité Périscolaire.
Comme pour prouver la souplesse de son dispositif, le ministère de l'Education propose sur son site internet quatre exemples de semaines que les partenaires peuvent organiser, avec les 24 heures de classe, les trois heures d'APC (soutien scolaire) et les TAP, Temps d'Acticité Périscolaire.
Question du temps de présence
Reste que certains professeurs craignent que leur temps de présence quotidien à l'école ne soit guère réduit par la réforme.
Par exemple, si une mairie décide de coller trois quart d'heure d'activité périscolaire à une pause déjeuner des élèves qui se termine à 13h30, l'instituteur devra attendre 14h15 pour reprendre sa classe et terminer aux alentours de 16h15 ou 16h30. Dans ce cas, le temps de présence dans l'école certains jours serait donc comparable à celui d'aujourd'hui. A cela, le ministère de l'Education répond qu'une partie du travail de préparation et de correction que les enseignants effectuent actuellement après 16h30 pourrait être fait pendant que les enfants seront en activité extrascolaire à la mi-journée.
Par exemple, si une mairie décide de coller trois quart d'heure d'activité périscolaire à une pause déjeuner des élèves qui se termine à 13h30, l'instituteur devra attendre 14h15 pour reprendre sa classe et terminer aux alentours de 16h15 ou 16h30. Dans ce cas, le temps de présence dans l'école certains jours serait donc comparable à celui d'aujourd'hui. A cela, le ministère de l'Education répond qu'une partie du travail de préparation et de correction que les enseignants effectuent actuellement après 16h30 pourrait être fait pendant que les enfants seront en activité extrascolaire à la mi-journée.
Syrie: près de 70.000 morts en deux ans, selon l'ONU
"Des rebelles de plusieurs bataillons islamistes" ont pris le contrôle de l'aéroport militaire d'Al-Jarrah, sur la route entre Raqa et Alep, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les rebelles ont tué, blessé ou capturé une quarantaine de soldats.
"Le reste des troupes s'est retiré de l'aéroport, abandonnant plusieurs avions de combat et de grandes quantités de munitions", a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, soulignant que "les rebelles effectuent des avancées très rapides dans cette zone".
Peu après, l'armée de l'air a bombardé l'aéroport pour tenter d'en déloger les rebelles, a indiqué l'OSDH. Selon l'ONG, qui a recensé mardi 185 morts dans les violences à travers le pays, des raids ont également été menés près de l'aéroport international d'Alep, qui a également subi une attaque rebelle.
Des militants ont fait état d'offensives rebelles sur ce dernier aéroport ainsi que sur la base aérienne militaire d'al-Nairab, proche.
Le chef du conseil militaire rebelle dans la province d'Alep, le colonel Abdel Jabbar al Oqaidi, a parlé d'une "avancée majeure dans Alep" rendue possible selon lui grâce à "une large coordination des groupes combattants dans la région".
Une source militaire à Alep a confirmé à l'AFP la prise par les rebelles de l'aéroport d'al-Jarrah, affirmant cependant qu'il avait été "vidé des avions militaires et des munitions.
Elle a par ailleurs démenti que des attaques aient été lancées sur d'autres aéroports.
Dans une vidéo diffusée sur YouTube, les combattants islamistes d'Ahrar al-Cham ont affirmé avoir participé à la prise de l'aéroport d'al-Jarrah. La vidéo montre plusieurs caisses de munitions et des avions militaires stationnés sur le tarmac, dont deux MiG.
C'est la première fois que des avions militaires de ce type tombent entre les mains des rebelles depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011.
"Permettre aux Syriens de se défendre"
L'OSDH a en outre rapporté la prise par les rebelles de la principale route reliant la province d'Alep à celle voisine de Raqa, plus à l'est, ainsi qu'une partie d'une base militaire chargée de sécuriser les aéroports de la région.
Plusieurs bataillons islamistes avaient annoncé "le début à l'aube d'une vaste attaque contre les aéroports civil d'Alep et militaire d'al-Nairab".
Depuis Alep, le journaliste militant Abou Hicham a confirmé des "attaques sur les aéroports et postes militaires" dans le nord. "Leur capture empêche l'utilisation des avions de combats pour nous bombarder", a-t-il indiqué à l'AFP.
Sur le plan politique, le chef de l'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib, attend toujours de la part de Damas une réponse claire à sa proposition de dialogue.
Le président Assad a pour sa part indiqué mardi que les institutions et les citoyens devaient s'engager dans un "effort collectif" pour atténuer les conséquences de la guerre, a rapporté l'agence officielle Sana.
Alors que ce conflit entre le mois prochain dans sa troisième année, la Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Navi Pillay a indiqué que le bilan des morts était "désormais sans doute proche des 70.000".
Elle a une nouvelle fois fustigé le Conseil de sécurité de l'ONU pour son incapacité à agir.
Le Conseil reste divisé sur la crise, la Russie et la Chine, alliées de Damas, ayant bloqué toutes les tentatives occidentales pour faire pression sur le président Assad.
Au moment où les rebelles réclament aux Occidentaux des armes pour pouvoir l'emporter, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud Al-Fayçal, a estimé à ce sujet que la communauté internationale devrait "permettre aux Syriens de se défendre" face au régime si elle ne veut pas intervenir en leur faveur.
MALI. Mais qui contrôle Kidal ?
Dans la ville épicentre des différents soulèvements touareg qui ont secoué le Mali depuis l’indépendance, la situation reste très confuse. De notre envoyé spécial.
La ville de Kidal dans le nord du Mali. (Jerome Delay/AP/SIPA)
Une semaine après, et ce malgré la volonté affichée à Paris de restaurer au plus vite la "souveraineté malienne" sur l’ensemble du territoire, aucune autorité légale n’est retournée sur place. Les militaires français ont pris soin de n’associer aucun Malien à leur opération. C’est avec l’aide de l’armée tchadienne qu’ils tentent de sécuriser les lieux. "Il y a une haine anti-touareg farouche au Sud. C’est la raison pour laquelle on ne souhaitait pas que les soldats maliens se jettent sur Kidal pour commettre encore plus d’exactions", confie un diplomate.
Les Français essayent depuis plusieurs jours de faire revenir le gouverneur, mais se heurte à l’opposition des groupes armés toujours présents dans la ville. "Ils me demandent de l’accompagner afin de faciliter son retour, je réclame en échange un avion chargé de vivre et de médicaments. Je ne vais pas après neuf mois d’absence revenir chez-moi les mains vides", déclare Haminy Belco Maïga, le président de la région de Kidal, replié, comme de nombreux élus du Nord, sur Bamako.
Des risques de pénuries
Ce dirigeant local redoute une crise humanitaire. "Il devient urgent d’approvisionner les habitants. Depuis des semaines, la frontière algérienne est fermée, les routes sont coupées. Résultat : rien ne passe, explique-t-il. Les produits de base, lait, légume, bois, gaz, commencent à manquer. Il y a même une pénurie de viande car, les éleveurs, à cause des bombardements, s’éloignent des villes avec leurs troupeaux".Dans Kidal même, la situation reste confuse. Les rebelles touareg du MNLA, le Mouvement national de libération de l’Azawad, qui réclament l’indépendance et proclament leur laïcité, pour mieux se démarquer des djihadistes, affirment tenir la bourgade. "Ils demeurent plutôt à la périphérie", corrige un responsable français. Les vrais maîtres des lieux seraient en réalité les combattants du MIA, le Mouvement islamique de l’Azawad, issus d’une scission d’Ansar Dine. "Ce sont eux qui contrôlent Kidal", affirme l’imam Mahmoud Dicko, le très influent président du Haut conseil islamique.
Les Horaces et les Curiaces
Epicentre des différents soulèvements touareg qui ont secoué le Mali depuis l’indépendance, la ville se divise en deux camps ennemis. D’un côté, la puissante tribu des Ifoghas et ses alliés, arabes, notamment, de l’autre la tribu des Imrades. Toute l’histoire de la région peut être lue à travers la lutte qui les oppose. "C’est un peu comme les Horaces et les Curiaces", explique un diplomate qui a vécu longtemps dans cette partie du pays longtemps délaissée par le pouvoir central. "Déjà sous la colonisation, les Ifoghas étaient privilégiés par les Français qui divisaient pour mieux régner. Ils ont toujours eu le pouvoir et ont peur de le perdre. Tout le problème est là", résume Akory ag Iknam, grand professeur de santé publique qui préside le collectif des résidents de Kidal.Ils jouissent des mêmes avantages que sous le règne de l’ancien président malien, Amadou Toumani Touré, dit ATT. "Ils détiennent 90% des postes. Avec l’aide de l’administration, ils remportent tous les scrutins, poursuit Akory ag Iknan. Le maire est l’un des leurs, tout comme le député". Mais la reprise de la rébellion en janvier 2012 bouleverse ces subtils équilibres. De jeunes guerriers qui ont combattu sous les ordres de Kadhafi reviennent avec des monceaux d’armes prélevées dans les arsenaux libyens, ils s’allient aux Imrades, créent le MNLA, et foncent vers le sud, bousculant tout sur leur passage.
Dans un premier temps, le chef de la tribu des Ifoghas, Iyad ag Ghali, qui a lui-même combattu l’armée malienne dans les années 90, avant de rallier ATT, cherche à prendre la tête de ce nouveau soulèvement. En vain. Devant le refus des jeunes leaders du MNLA, il crée son propre mouvement, Ansar Dine, en arabe, les "Partisans de la religion", et décide de s’appuyer sur l’autre force montante dans ce territoire désertique, Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).
Une réunion sur les otages français
Sous les coups de butoir de l’opération Serval, Ansar Dine éclate. L’aile politique emmenée par un autre chef des Ifoghas, Algabass ag Intallah, le propre fils de l’"amenokal", le vieux guide spirituel des touareg, Intallah ag Attaher, forme le MIA, se replie sur Kidal et tend la main aux soldats français. "Nous ne sommes pas dupes, s’écrie un diplomate. Ils sont aux abois et tentent de sauver ce qui peut l’être et si possible d’être à la table des négociations". Il convient d’être prudent. Depuis le début de cette guerre, les combattants n’ont cessé d’aller et venir d’un groupe à l’autre, en fonction des circonstances.Dupes ou pas, les militaires français ont rencontré à plusieurs reprises des responsables du MIA et du MNLA à Kidal. "Dès le premier jour, ils se sont retrouvés au domicile du député de Tin Essako, Mohamed Intallah, qui n’est autre que le fils aîné d’Intallah ag Attaher, raconte Haminy Belco Maïga. La réunion était à huis clos mais chez les touareg, tout se sait". Le sujet ? "ça discutait collaboration pour la libération des otages français".
Christophe Boltanski - Le Nouvel Observateur
INSURRECTION
Vietnam : 32 blogueurs victimes de procès staliniens
Nguyen Van Hay, 60 ans, avait choisi un pseudo plutôt bon enfant : Dieu Cay, "la pipe à eau du paysan". Son blog, l'un des plus connus au Vietnam, exposait la corruption du gouvernement, et appelait à plus de liberté d'expression.
Incarcéré depuis 2008, Dieu Cay a été condamné, fin 2012, à 12 ans de prison, suivis de 5 années d’assignation à résidence, à l'issue d'une procédure digne d'un procès stalinien (accusations bidons, preuves fabriquées, droits de la défense bafoués, etc.).
Son crime : avoir osé dénoncer la main-mise de la République populaire de Chine sur la République socialiste du Viêt Nam, et la répression dont faisaient l'objet les défenseurs des droits de l'homme et de la liberté d'expression dans son pays.
En décembre 2007, Nguyen Van Hay écrivait un billet qui, vu d'ici, pourrait passer pour quelque peu "fleur bleu" :
Quatre mois plus tard, accusé de "fraude fiscale", il était incarcéré. Son avocat a depuis démontré que la police lui avait en fait tendu un piège, en ordonnant au service des impôts de refuser tout encaissement de sa part. Dieu Cay n'en a pas moins été condamné à 30 mois de prison.
A l'issue de cette première peine, et plutôt que de le relâcher, les autorités lui reprochèrent d'avoir violé l'article 88 du Code pénal vietnamien, qui punit de 20 ans de prison tout « crime de propagande contre l’Etat de la République socialiste du Vietnam », afin de le maintenir en détention, dans des conditions particulièrement difficiles : à son avocat, Dieu Cay expliqua ainsi avoir entendu l'un des responsables de la prison, le lieutenant-colonel Hoang Van Dung, lui expliquer sa mission : "détruire ta santé, et faire de sorte que tu meurres en prison".
Incarcéré dans... le couloir de la mort, privé de communications avec l'extérieur, Dieu Cay s'est également vu interdire de recevoir suffisamment d'argent pour pouvoir se nourrir correctement (au Vietnam, les prisonniers doivent payer pour manger, et les autorités lui ont interdit de recevoir de quoi survivre décemment).
« J'étais juste frustré par l'injustice »
En septembre 2012, le premier ministre de la République socialiste du Viêt Nam annonça qu'il punirait sévèrement toute critique du parti communiste -le seul parti autorisé dans ce pays-, citant nommément trois blogs, dont le sien. Dans la foulée, les 3 blogueurs, membres fondateurs d'un "Club of Free Journalists", étaient condamnés à des peine de 4 à 12 ans de prison.
D'après l'Agence France-Presse, Dieu Cay a expliqué aux juges qu'il n'avait "jamais été contre l'Etat, j'étais juste frustré par l'injustice, la corruption, la dictature, qui ne représentent pas l'Etat mais seulement quelques individus".
Le son de la retransmission, mise en place pour les journalistes et les diplomates dans une salle voisine, fut coupé après qu'il eut déclaré : "Les citoyens ont le droit à la liberté d'expression"... et la cour refusa de montrer aux avocats de Dieu Cay les 26 articles qui lui étaient reprochés.
Le juge Nguyen Phi Long estima de son côté que les accusés avaient « abusé de leur popularité sur Internet pour poster des articles qui sapaient, noircissaient les dirigeants, critiquaient le parti (...), détruisant la confiance du peuple en l’Etat ».
« Leur crime est particulièrement grave, avec une claire intention contre l’Etat. Ils doivent être sérieusement punis ».
Leur procès avait été reporté plusieurs fois : une fois parce que Barack Obama avait évoqué le cas de Dieu Cay dans un discours tenu pour la Journée de la liberté de la presse, une autre parce que la maman de Tan Phong Tan, blogueuse et membre elle aussi du "Club of Free Journalists", venait de s'immoler par le feu après avoir refusé, malgré les pressions policières, de dénoncer les "crimes" de sa fille.
Dieu Cay a été condamné à 12 ans de prison pour "propagande contre l’Etat" en septembre dernier, condamnation confirmée en appel le 28 décembre 2010.
Tan Phong Tan, 44 ans, ex-officière de police et membre du parti communiste vietnamien, créatrice d'un blog intitulé “La justice et la vérité”, et dont la mère s'était donc immolée par le feu, a de son côté été condamnée à 10 ans de prison -confirmés en appel.
Phan Than Hai, 43 ans, avocat et journaliste internet indépendant, a quant à lui écopé de 4, puis de 3 ans de prison en appel : contrairement à ses 2 co-accusés, il avait en effet accepté de plaider coupable, de reconnaître et "confesser" ses "crimes"...
Violée par des policières
Leur procès, interdit au public ainsi qu'aux observateurs étrangers, le fut également à leurs familles. Des centaines de policiers frappèrent d'ailleurs ceux qui avaient décidé de manifester leur soutien aux 3 blogueurs, et 12 d'entre-eux furent arrêtés, dont l'ex-femme et le fils de Dieu Cay.
Au Vietnam, les opposants sont habitués à être interrogés, harcelés, menacés, frappés ou victimes de "faux accidents" de voiture (comme de nombreux autres dissidents vietnamiens). Mais ce jour-là, Nguyen Hoang Vi, une blogueuse de 26 ans, eut droit à un traitement particulier : venue assister au procès, elle fut en effet arrêtée par des policiers "comme l’on arrête des animaux
"Un groupe de policiers m’a pris par les pieds et les bras. Ils m’ont balancée dans la voiture. Un autre groupe a couru après le blogueur Hanh Nhan. Ils l’ont fait tomber et l’ont tabassé alors qu’il était à terre. Ensuite, ils l’ont pris par les pieds et par les bras, comme on embarque un cochon."
Frappée dans la voiture, puis au commissariat, elle y fut dévêtue, de force.
"Une policière m’a dit qu’on me soupçonnait de cacher quelque chose d’illégal et qu’elle devait me fouiller. Quatre femmes me tenaient les bras et les jambes, comme on écartelait les gens autrefois. Ils m’ont retiré mes sous-vêtements, écarté les jambes et introduit leurs doigts dans mon intimité, sous les yeux des policiers masculins présents dans la salle. Toute la scène a été filmée.
J’ai alors réalisé que tout ceci n’était destiné qu’à m’humilier. Après avoir remis mes cheveux en ordre, je me suis tournée vers la caméra en disant haut et fort : « Vous qui filmez, n’oubliez pas de poster la vidéo sur le net pour que tout le monde puisse constater combien vous êtes ignobles ! »"
« La deuxième prison du monde après la Chine »
Deux musiciens, accusés d'avoir dénoncé les persécutions contre Dieu Cay & ceux qui osent critiquer la République socialiste du Viêt Nam, ont par ailleurs été condamnés, en octobre dernier, à 4 & 6 ans d'emprisonnement.
14 autres dissidents et blogueurs vietnamiens d'un vingtaine d'années viennent de leur côté d'être condamnés à un total de 113 années d'emprisonnement, en janvier dernier, condamnations mensongères & biaisées illustrant, pour l'ONG Reporters Sans Frontières (RSF), "la paranoïa des autorités qui, non seulement surveillent les moindres déplacements de ses citoyens mais sont aussi mal informées par leurs services de renseignement"...
Un autre blogueur, connu pour ses dénonciations de la corruption et des abus de pouvoir des plus hauts cadres du Parti Communiste et du gouvernement, vient pour sa part d'être interné en institution psychiatrique...
Classé au 172e rang sur 179 en terme de liberté de la presse par Reporters sans frontière, qui le considère comme un 12 pays classés "ennemis de l'internet", le Vietnam est "la deuxième prison du monde pour les net-citoyens après la Chine", selon RSF. 32 blogueurs y croupissent en ce moment en prison, condamnés ou en attente de jugement, pour avoir osé appeler à des réformes démocratiques, à la défense des droits de l'homme et de la liberté d'expression, sur leurs blogs...
Les informations qui m'ont permis de rédiger ce billet viennent en bonne partie d'un rapport sur les blogueurs et cyberdissidents vietnamiens publié conjointement ce 13 février par la Fédération Internationale des droits de l'homme, et le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme, à l'occasion d'une campagne intitulée Nous sommes tous des blogueurs vietnamiens ! (voir aussi l'article du Monde.fr, Le Vietnam applique le modèle chinois pour réprimer blogueurs et internautes).
Le 19, ils demanderont la libération de tous les blogueurs emprisonnés, et ont donc besoin de votre soutien :
Rejoignez la campagne proposée sur Thunderclap en cliquant ici (nouveau, pratique et facile d’utilisation)
Postez l’image du texte de Dieu Cay sur votre Facebook et renvoyer vers cette page (image téléchargeable ici)
Twittez, mardi 19 février, le message suivant : #Vietnam : 32 bloggers behind bars : they need your support to get released ! #freeVNbloggers http://bit.ly/14HgYEG
ECONOMIE
La Cour des Comptes s’alarme de la récession programmée par l’Europe
Laurence Dequay - Marianne
Quelques semaines après le mea culpa du FMI, Didier Migaud, le Président de la Cour des Comptes tricolore somme les autorités européennes de préciser leurs objectifs en terme de déficits.
Quelques semaines après le mea culpa du FMI, Didier Migaud, le Président de la Cour des Comptes tricolore somme les autorités européennes de préciser leurs objectifs en terme de déficits. Car pour la première fois, cette institution gardienne de nos finances publiques redoute que les multiples efforts de redressement engagés par la France – 38 milliards d’euros en 2013- comme par ses voisins, ne tuent la croissance du Vieux Continent.
En conséquence de quoi, ce expert de nos dépenses publiques appelle, indirectement, à relativiser cet impératif des 3%. « Il doit y avoir une place, dans l’analyse, pour un raisonnement complémentaire, insiste-t-il. Raisonnement que privilégient d’ailleurs le nouveau traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance et la nouvelle loi organique du 17 décembre 2012. » .
Concrètement, la Cour des Comptes exhorte donc les autorités européennes à préciser le poids respectif qu’il importe de donner aux déficits effectifs (constatés) et aux déficits structurels des différents états membres (corrigés de tout impact conjoncturel). Un enjeu crucial pour tous les Français puisque le FMI ne prévoit plus qu’une croissance de 0,3% en 2013 dans l’Hexagone, alors que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a bâti tout son budget sur une hypothèse de 0,8%. Ce qui sous-entend que pour atteindre l’objectif de 3%, le Premier ministre devrait encore prendre de nouvelles et importantes mesures d’ajustement. Au risque de provoquer une crise sociale.
Bref, Didier Migaud et c’est bienvenu, invite donc fort poliment nos partenaires et la chancelière allemande Angela Merkel au premier chef, à ne pas nous entraîner dans le mur pour des raisons purement idéologiques ou électorales…
Plus d'un an après le discours du Bourget, où le candidat Hollande avait présenté la finance comme un "adversaire" et promis une loi obligeant les banques à séparer totalement activités de crédit et opérations spéculatives, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici vante un texte "précurseur en Europe".
Loin d'être convaincue, une partie de la gauche n'a cessé de chercher à "muscler" un projet initial jugé trop faible. Désormais, tous les députés PS sont convaincus de voter pour le texte lors du scrutin solennel mardi prochain, a affirmé le porte-parole du groupe Thierry Mandon.
Même des membres de l'aile gauche du PS comme Henri Emmanuelli soulignaient dans les couloirs que "seule la France avance sur la régulation bancaire et que le chemin parcouru est loin d'être négligeable".
Pierre Moscovici, qui s'était déjà défendu d'être l'ami des banques, a réfuté devant les députés être leur "avocat" et s'est défendu de toute "compromission". Celles-ci trouvent la réforme "trop dure" mais elles "peuvent vivre avec", a-t-il dit.
Il a par ailleurs assuré que s'il avait été convaincu du bien fondé de "couper les banques en deux", il l'"aurait fait", disant avoir "entendu" et "écouté" les critiques.
Il s'agit de "dessiner la frontière entre le nécessaire et l'excessif", a jugé pour sa part la rapporteure du texte Karine Berger (PS), avec l'objectif de "protéger" les banques "d'elles mêmes".
L'essentiel des activités de marché sera cependant épargné par la séparation, le gouvernement martelant sa volonté de préserver "le modèle français de banque universelle" et sa large gamme de services.
D'autres activités seront totalement proscrites, comme le trading à haute fréquence (ordres boursiers passés en rafale par des machines) ou les transactions menées par les banques pour leur propre compte sur le marché des produits dérivés de matières premières agricoles.
Résultat: une "sorte de loi antidopage du monde de la finance", a dit M. Mandon.
Si le président de la commission des Finances, Gilles Carrez (UMP), a qualifié le texte de "plutôt équilibré" et "allant dans la bonne direction", il a mis en garde contre "la pénalisation d'un secteur industriel qui représente 400.000 emplois".
Le chef de file des députés UMP Christian Jacob avait critiqué peu avant "un choc de compétitivité négatif" pour les banques françaises. Le porte-parole des députés UDI, Jean-Christophe Lagarde, a épinglé "une loi d'apparence, pour faire semblant de respecter un engagement électoral qui n'a pas de sens".
Autre volet de la réforme, le renforcement de la lutte contre les paradis fiscaux est salué fortement à gauche, les écologistes parlant d'"une avancée historique vers la transparence".
La France sera "le premier Etat au monde à obliger ses banques à publier, pour tous les pays, y compris les paradis fiscaux, chiffres d'affaires et effectifs. C'est la mesure que réclamaient les ONG", a argué M. Moscovici.
Le troisième volet touche aux frais bancaires des Français, avec un plafonnement des frais liés aux incidents de paiement.
Le ministre de l'Economie s'est de nouveau déclaré "ouvert" mardi soir à des changements, à condition de trouver "le bon équilibre". Les députés PS proposent d'élargir le plafonnement des frais à tous les clients, et pas seulement aux plus fragiles et aux plus endettés.
PARIS — PSA Peugeot Citroën a essuyé l'an dernier la plus lourde perte de son histoire, payant le prix de sa dépendance à un marché automobile européen morose qui l'a conduit à passer de lourdes dépréciations d'actifs, mais il a maintenu mercredi ses prévisions pour 2013 et la suite.
La perte nette du premier constructeur français atteint 5,01 milliards d'euros, contre un bénéfice de 588 millions en 2011. Elle inclut des dépréciations d'actifs massives dans sa branche automobile, déjà annoncées la semaine dernière à hauteur de 4,7 milliards.
Mais le groupe a aussi vu son résultat opérationnel plonger dans le rouge de 576 millions (contre un bénéfice de 1,09 milliard en 2011).
Ceci s'explique par "la division automobile qui affiche une perte de 1,5 milliard", plus la suspension des activités du groupe en Iran et la déconsolidation de sa filiale Gefco dont il a vendu 75% aux chemins de fer russes. Le chiffre d'affaires a reculé de 5,2% à 55,4 milliards.
Ces résultats "reflètent la détérioration de l'environnement dans le secteur automobile en Europe", a commenté le président du directoire de PSA, Philippe Varin, cité dans un communiqué.
Confronté à la baisse des ventes sur son principal marché, PSA a prévu de supprimer 11.000 postes entre 2011 et 2014 en France (sur un total de 91.000) et de fermer son usine d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, en 2014.
Il a aussi cédé plusieurs actifs pour plus de 2 milliards d'euros, réduit ses coûts de 1,2 milliard et ses stocks.
"Nous avons atteint ou dépassé les objectifs que nous nous étions fixés pour 2012", a souligné son directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon lors d'une conférence téléphonique. Cette année, PSA prévoit encore de vendre des actifs immobiliers mais en revanche sa filiale Faurecia "n'est pas à vendre".
Chine, Russie, Brésil
Ces mesures, combinées à l'alliance stratégique conclue en février 2012 avec le géant américain General Motors, doivent lui permettre de rebondir, assure-t-il.
"Aujourd'hui, les fondations de notre rebond sont posées", assure M. Varin.
PSA va aussi repositionner ses deux marques pour mieux les différencier, a-t-il annoncé mercredi. "Chaque marque aura un positionnement clarifié dès les prochains lancements de véhicules", a fait savoir M. de Chatillon. Peugeot "monte en gamme", tandis que la gamme Citroën va se diviser en deux lignes, DS et C.
Le constructeur va aussi "cibler davantage nos investissements, restaurer activement la profitabilité en Europe et bénéficier des investissements réalisés dans les marchés en croissance", selon le communiqué.
Il compte doubler les volumes par silhouette et par plateforme à l'horizon 2018, a fait savoir M. de Chatillon.
PSA mise aussi beaucoup sur la Chine, la Russie et le Brésil.
Le constructeur, qui avait dit en juillet brûler 200 millions de liquidités par mois dans sa branche auto, a enregistré un flux de trésorerie (free cash flow) de -1,39 milliard et un free cash flow opérationnel de -3 milliards.
Pour autant, il compte toujours diviser par deux cette année le rythme de consommation du free cash flow opérationnel et vise un retour à l'équilibre à fin 2014.
Sa dette nette ressort comme prévu à -3 milliards d'euros.
Ses activités autres que l'automobile ont connu des fortunes diverses. L'équipementier automobile Faurecia, dont il contrôle 57,4% du capital, a aussi souffert de la crise en Europe. Sa banque PSA Finance a vu son produit net bancaire rester stable à 1 milliard. Elle a bénéficié d'une garantie publique de 3 milliards d'euros que la Commission européenne a approuvé provisoirement, pour une durée de 6 mois.
Les activités spéculatives des banques au crible de l'Assemblée nationale
Loin d'être convaincue, une partie de la gauche n'a cessé de chercher à "muscler" un projet initial jugé trop faible. Désormais, tous les députés PS sont convaincus de voter pour le texte lors du scrutin solennel mardi prochain, a affirmé le porte-parole du groupe Thierry Mandon.
Même des membres de l'aile gauche du PS comme Henri Emmanuelli soulignaient dans les couloirs que "seule la France avance sur la régulation bancaire et que le chemin parcouru est loin d'être négligeable".
Pierre Moscovici, qui s'était déjà défendu d'être l'ami des banques, a réfuté devant les députés être leur "avocat" et s'est défendu de toute "compromission". Celles-ci trouvent la réforme "trop dure" mais elles "peuvent vivre avec", a-t-il dit.
Il a par ailleurs assuré que s'il avait été convaincu du bien fondé de "couper les banques en deux", il l'"aurait fait", disant avoir "entendu" et "écouté" les critiques.
Il s'agit de "dessiner la frontière entre le nécessaire et l'excessif", a jugé pour sa part la rapporteure du texte Karine Berger (PS), avec l'objectif de "protéger" les banques "d'elles mêmes".
L'essentiel des activités de marché sera cependant épargné par la séparation, le gouvernement martelant sa volonté de préserver "le modèle français de banque universelle" et sa large gamme de services.
D'autres activités seront totalement proscrites, comme le trading à haute fréquence (ordres boursiers passés en rafale par des machines) ou les transactions menées par les banques pour leur propre compte sur le marché des produits dérivés de matières premières agricoles.
Résultat: une "sorte de loi antidopage du monde de la finance", a dit M. Mandon.
Si le président de la commission des Finances, Gilles Carrez (UMP), a qualifié le texte de "plutôt équilibré" et "allant dans la bonne direction", il a mis en garde contre "la pénalisation d'un secteur industriel qui représente 400.000 emplois".
Le chef de file des députés UMP Christian Jacob avait critiqué peu avant "un choc de compétitivité négatif" pour les banques françaises. Le porte-parole des députés UDI, Jean-Christophe Lagarde, a épinglé "une loi d'apparence, pour faire semblant de respecter un engagement électoral qui n'a pas de sens".
Autre volet de la réforme, le renforcement de la lutte contre les paradis fiscaux est salué fortement à gauche, les écologistes parlant d'"une avancée historique vers la transparence".
La France sera "le premier Etat au monde à obliger ses banques à publier, pour tous les pays, y compris les paradis fiscaux, chiffres d'affaires et effectifs. C'est la mesure que réclamaient les ONG", a argué M. Moscovici.
Le troisième volet touche aux frais bancaires des Français, avec un plafonnement des frais liés aux incidents de paiement.
Le ministre de l'Economie s'est de nouveau déclaré "ouvert" mardi soir à des changements, à condition de trouver "le bon équilibre". Les députés PS proposent d'élargir le plafonnement des frais à tous les clients, et pas seulement aux plus fragiles et aux plus endettés.
PSA dévoile une perte historique après une année 2012 noire
PARIS — PSA Peugeot Citroën a essuyé l'an dernier la plus lourde perte de son histoire, payant le prix de sa dépendance à un marché automobile européen morose qui l'a conduit à passer de lourdes dépréciations d'actifs, mais il a maintenu mercredi ses prévisions pour 2013 et la suite.
La perte nette du premier constructeur français atteint 5,01 milliards d'euros, contre un bénéfice de 588 millions en 2011. Elle inclut des dépréciations d'actifs massives dans sa branche automobile, déjà annoncées la semaine dernière à hauteur de 4,7 milliards.
Mais le groupe a aussi vu son résultat opérationnel plonger dans le rouge de 576 millions (contre un bénéfice de 1,09 milliard en 2011).
Ceci s'explique par "la division automobile qui affiche une perte de 1,5 milliard", plus la suspension des activités du groupe en Iran et la déconsolidation de sa filiale Gefco dont il a vendu 75% aux chemins de fer russes. Le chiffre d'affaires a reculé de 5,2% à 55,4 milliards.
Ces résultats "reflètent la détérioration de l'environnement dans le secteur automobile en Europe", a commenté le président du directoire de PSA, Philippe Varin, cité dans un communiqué.
Confronté à la baisse des ventes sur son principal marché, PSA a prévu de supprimer 11.000 postes entre 2011 et 2014 en France (sur un total de 91.000) et de fermer son usine d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, en 2014.
Il a aussi cédé plusieurs actifs pour plus de 2 milliards d'euros, réduit ses coûts de 1,2 milliard et ses stocks.
"Nous avons atteint ou dépassé les objectifs que nous nous étions fixés pour 2012", a souligné son directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon lors d'une conférence téléphonique. Cette année, PSA prévoit encore de vendre des actifs immobiliers mais en revanche sa filiale Faurecia "n'est pas à vendre".
Chine, Russie, Brésil
Ces mesures, combinées à l'alliance stratégique conclue en février 2012 avec le géant américain General Motors, doivent lui permettre de rebondir, assure-t-il.
"Aujourd'hui, les fondations de notre rebond sont posées", assure M. Varin.
PSA va aussi repositionner ses deux marques pour mieux les différencier, a-t-il annoncé mercredi. "Chaque marque aura un positionnement clarifié dès les prochains lancements de véhicules", a fait savoir M. de Chatillon. Peugeot "monte en gamme", tandis que la gamme Citroën va se diviser en deux lignes, DS et C.
Le constructeur va aussi "cibler davantage nos investissements, restaurer activement la profitabilité en Europe et bénéficier des investissements réalisés dans les marchés en croissance", selon le communiqué.
Il compte doubler les volumes par silhouette et par plateforme à l'horizon 2018, a fait savoir M. de Chatillon.
PSA mise aussi beaucoup sur la Chine, la Russie et le Brésil.
Le constructeur, qui avait dit en juillet brûler 200 millions de liquidités par mois dans sa branche auto, a enregistré un flux de trésorerie (free cash flow) de -1,39 milliard et un free cash flow opérationnel de -3 milliards.
Pour autant, il compte toujours diviser par deux cette année le rythme de consommation du free cash flow opérationnel et vise un retour à l'équilibre à fin 2014.
Sa dette nette ressort comme prévu à -3 milliards d'euros.
Ses activités autres que l'automobile ont connu des fortunes diverses. L'équipementier automobile Faurecia, dont il contrôle 57,4% du capital, a aussi souffert de la crise en Europe. Sa banque PSA Finance a vu son produit net bancaire rester stable à 1 milliard. Elle a bénéficié d'une garantie publique de 3 milliards d'euros que la Commission européenne a approuvé provisoirement, pour une durée de 6 mois.
DIVERS
Les éthylotests retrouvent des couleurs au Conseil de sécurité routière
Avec un accident mortel sur trois, l'alcool est la première cause de mortalité sur les routes, selon la Sécurité routière. Et en 2011, plus de 1.000 personnes (sur 3.963 tués), ont perdu la vie dans des accidents générés par une vitesse inadaptée.
Selon des participants au CNSR contactés par l'AFP, la commission consacrée à la vitesse, la drogue et l'alcool au volant, devrait recommander que la mesure sur les éthylotests obligatoires, sur la selette depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir, entre en vigueur.
Selon ces sources, cette commission préconise même dans ses conclusions que l'obligation soit élargie aux cyclomoteurs (deux-roues de moins de 50 cm3) jusque-là pas concernés.
Mercredi, les 52 membres de l'assemblée plénière du Conseil, composée d'élus, d'associations, d'entreprises et d'administrations, devront se prononcer sur ces recommandations qui seront ensuite soumises d'ici quelques mois au Comité interministériel de la Sécurité routière (CISR).
Interrogé par l'AFP, le président du CNSR, le député PS du Bas-Rhin Armand Jung n'a pas souhaité dévoiler les conclusions du groupe de travail, mais a confirmé que la question des éthylotests et les panneaux indicateurs de radars seraient soumis mercredi à l'approbation du CNSR.
Avant de les imposer, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui entend passer sous la barre des 2.000 morts par an d'ici 2020, a dit en novembre vouloir "être certain que l'utilité des éthylotests soit vraiment avérée". Il avait reporté fin janvier la décision "sine die", expliquant attendre les conclusions du CNSR.
En octobre, la verbalisation avait déjà été reportée, officiellement pour répondre aux difficultés d'approvisionnement.
Difficultés à estimer son alcoolémie
"Ce qui plaide en faveur du maintien de la mesure sur les éthylotests, c'est que beaucoup de gens ne savent pas estimer leur alcoolémie et surtout les hommes", a expliqué à l'AFP Jean-Pascal Assailly, chercheur à l'IFSTTAR (Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux) et expert auprès du CNSR.
L'annonce du report par le ministre de l'Intérieur avait suscité la colère des salariés de Contralco, numéro un mondial des éthylotests basée à Gignac dans l'Hérault.
L'entreprise a annoncé fin janvier une baisse drastique de ses effectifs, de 310 à 84 salariés, après l'annulation de nombreuses commandes. Mardi après-midi, les salariés ont une nouvelle fois interpellé Manuel Valls en postant sur internet, sur l'air de "La valse a mille temps", un clip intitulé "Eh Manu, tu descends!" demandant au ministre de ne plus tergiverser.
Autre mesure qui devrait être recommandée par la commission du CNSR, le retour des panneaux avertissant de la présence de radars automatiques. Depuis le deuxième semestre 2011, une partie de ces panneaux ont été retirés pour être parfois remplacés par des radars pédagogiques qui indiquent la vitesse sans sanctionner.
Le retrait de ces panneaux avait été décidé par l'ancien gouvernement. Leur retour poserait toutefois des questions sur l'interdiction des avertisseurs de radars automatiques embarqués.
Le CNSR avait été créé en 2001 pour être un lieu de débats et une instance de conseil pour le gouvernement. En sommeil depuis 2008, il a été relancé fin novembre par Manuel Valls.
Scandale de la viande de cheval : végétariens et magasins bio se frottent les mains
Conséquence du scandale de la fraude à la viande de cheval : après les différentes affaires agroalimentaires de ces dernières années, de plus en plus de Français semblent se tourner vers le végétarisme. Une aubaine pour les défenseurs de ce mode de vie, mais aussi pour les vendeurs de produits bio.
Les plats végétariens pourraient apporter autant de protéines que la viande © Maxppp
Le bio et le végétarisme vont-ils bénéficier du scandale des plats préparés à la viande de cheval en lieu et place de viande de bœuf ? Ce serait bien possible, car la consommation de bio continue d'augmenter régulièrement, de même que le nombre de Français qui se tournent vers l'alimentation végératienne : 1 à 2% des Français, en fonction des études, seraient végétariens.
Les défenseurs du végétarisme prônent les bienfaits de ce mode de nutrition pour la santé et pour l'environnement... et désormais, certaines études scientifiques leur donnent raison : selon l'Institut de l'eau de Stockholm, d'ici cinquante ans, nous gagnerions tous à être végétariens : l'élevage est trop gourmand en terres et en eau, alors que la viande n'est pas si bénéfique que cela. Les protéines contenues dans la viande pourraient être remplacées par certains mélanges de végétaux.
Scandales de la viande et végétarisme : le reportage d'Isabelle Dor
Des hackers diffusent une alerte aux zombies à la télévision américaine
Le Monde.fr
Des pirates informatiques ont lancé une alerte à l'attaque de morts-vivants sur au moins quatre chaînes de télévision de l'Etat américain du Montana.
"Les autorités de votre région vous informent que les corps des morts sont en train de sortir de leurs tombes pour attaquer les vivants", a clamé une voix à l'écran, après un bourdonnement.
Ce type d'alerte est normalement utilisé en cas d'intempéries majeures ou pour diffuser un message important en cas de situation critique.
Cynthia Thompson, de la chaîne ABC10-CW5, a expliqué qu'il s'agissait "d'une attaque informatique qui a permis aux hackers d'accéder aux données de sécurité du système d'alerte".
"Les autorités de votre région vous informent que les corps des morts sont en train de sortir de leurs tombes pour attaquer les vivants", a clamé une voix à l'écran, après un bourdonnement.
Ce type d'alerte est normalement utilisé en cas d'intempéries majeures ou pour diffuser un message important en cas de situation critique.
Cynthia Thompson, de la chaîne ABC10-CW5, a expliqué qu'il s'agissait "d'une attaque informatique qui a permis aux hackers d'accéder aux données de sécurité du système d'alerte".
"Incident" sur le site de Tchernobyl : Vinci et Bouygues évacuent leurs personnels
L'accumulation de neige a provoqué l'effondrement d'une dizaine de mètres de toiture d'un bâtiment qui abrite des turbines de l'ancien réacteur numéro 4. Les autorités russes affirment qu'il n'y a pas de danger. Mais "par précaution", Vinci et Bouygues, qui travaillent sur la nouvelle enceinte de confinement, ont évacué leurs personnels.
"Nous allons lancer des discussions sur un accord transatlantique global sur le commerce et l'investissement avec l'Union européenne parce qu'un commerce libre et équitable de part et d'autre de l'Atlantique soutiendra des millions d'emplois américains bien payés", a déclaré M. Obama dans son discours sur l'état de l'Union, à Washington.
Evoqué depuis plusieurs années, un accord de libre-échange américano-européen a retrouvé un nouvel élan depuis fin 2011 face à l'échec des négociations internationales menées sous l'égide de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC).
Le processus s'appuyait jusqu'à présent sur un groupe de travail très technique et devait encore être formellement lancé au niveau politique pour que les discussions entrent dans le vif du sujet.
"Même si nous protégeons notre population, nous devons nous souvenir que le monde d'aujourd'hui présente certes des dangers mais aussi des opportunités", a souligné le président américain.
Récemment, la chancelière allemande Angela Merkel avait appelé à accélérer le processus et relevé l'existence de "signaux positifs" aux Etats-Unis.
Dans son discours, le président américain n'a donné aucun détail sur cet espace économique qui regroupe sur le papier plus de 800 millions de consommateurs et deux géants économiques.
Les droits de douane entre les deux blocs sont à l'heure actuelle relativement bas mais il reste, notamment côté américain, des secteurs protégés (habillement, transport maritime...) où les barrières commerciales sont encore élevées.
Côté européen, la libéralisation des échanges devrait faire débat notamment sur l'agriculture et la question des organismes génétiquement modifiés (OGM), courants aux Etats-Unis et proscrits dans l'Union européenne.
Les négociations s'annoncent également politiquement complexes, à Bruxelles où la Commission pilotera le dossier mais également à Washington où le président américain devra composer avec les Républicains, majoritaires à la Chambre des représentants.
"Il y a désormais un consensus sur le fait que cette (union) dopera les économies des deux côtés de l'Atlantique si elle se fait et si nous arrivons à conclure (les discussions) dans un délai relativement court", assure toutefois à l'AFP Andràs Simonyi, expert au Centre pour les relations transatlantiques, un centre de réflexion de Washington.
En nouant un partenariat privilégié, les deux poids lourds de l'économie mondiale cherchent également à contourner l'impasse à l'OMC où le cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial, lancé en 2001, se heurte à de nombreux désaccords.
"Ce serait une manière de relancer les négociations sur la libéralisation des échanges qui sont à l'arrêt à l'OMC", expose à l'AFP une source diplomatique européenne, qui ajoute également que ce partenariat pourrait avoir une autre vertu.
"En lançant un accord ambitieux entre deux zones qui dominent le commerce mondial, on poussera les pays émergents à s'ouvrir davantage qu'ils ne sont prêts à le faire dans le cadre de la négociation à l'OMC", précise cette source sous couvert de l'anonymat.
Dans son discours, le président américain ne s'est d'ailleurs pas tourné que vers l'Europe. Il a également fait part de son souhait "d'achever" les négociations ouvertes en 2004 sur une autre zone de libre-échange, l'Accord de partenariat économique stratégique transpacifique (TPP), qui comprend notamment les Etats-Unis, l'Australie, le Chili et le Pérou
Valérie Pécresse dit-elle vrai sur le temps de travail dans les écoles ?