Placé «perplexe» sur la participation gouvernementale d'EE-LV
Jean-Vincent Placé à Paris le 5 janvier 2012. (Photo Charles Platiau. Reuters)
Le président du groupe écologiste au Sénat se montre très sceptique quant aux mesures en faveur de la compétitivité.
Europe Ecologie-Les Verts (EELV) se pose «la question de savoir ce que nous faisons au sein du gouvernement», a déclaré vendredi sur Radio Classique Jean-Vincent Placé, le président du groupe écologiste au Sénat.«Heureusement que nos ministres (Cécile Duflot, ministre du Logement et Pascal Canfin, ministre délégué du Développement) sont bons et qu’ils font le boulot. Parce qu’il est vrai que la tournure et le virage, quelque part sinon idéologique, du moins d’une politique économique, fait depuis trois jours, nous laissent très perplexes», a-t-il expliqué.
«Heureusement qu’elle (Cécile Duflot) est dans ce gouvernement, parce que, aujourd’hui, au bout de six mois, c’est vrai que le bilan est bien maigre», a poursuivi le sénateur dans une charge sans précédent de sa part contre le gouvernement.
Interrogé sur le fait de savoir s’il s'était entretenu de ses analyses avec la ministre du Logement, Jean-Vincent Placé a répondu que Cécile Duflot était «tenue à un devoir de réserve» gouvernementale : elle est «très solidaire» du gouvernement et en même temps «loyale» vis-à-vis des écologistes, a-t-il souligné.
«Il dit qu’il se pose des questions. Je pense que les ministres écologistes n’ont pas l’air de se poser des questions. Ils ont l’air épanoui, ils sont utiles», a réagi le porte-parole du PS David Assouline. «Peut-être que Jean-Vincent Placé se poserait d’autant moins la question s’il était ministre lui-même», a ajouté l'élu parisien. Pourquoi le sénateur EELV de l’Essonne est-il si perplexe, insiste-t-on. «Peut-être parce qu’il n’est pas ministre», a répondu David Assouline.
Ce coup de semonce de la part du sénateur intervient au moment où le gouvernement est confronté également aux crispations croissantes en provenance du Front de Gauche, qui se sont traduites notamment par le rejet récent au Sénat de deux textes importants par les sénateurs communistes.
A lire aussi : «Les communistes francs-tireurs au Sénat»
Il s’agissait d’une proposition de loi socialiste sur l'énergie et de la programmation budgétaire 2012-2017. Les sénateurs communistes ont voté contre ces deux textes, entraînant leur rejet, les sénateurs UMP et centristes ayant également voté contre.(AFP)
Commission Jospin : un "parrainage citoyen" pour la présidentielle, un peu de proportionnelle pour les législatives
À la veille de la présentation officielle des conclusions de la commission Jospin, les premières pistes de modernisation de la vie politique ont commencé à filtrer. Ainsi, dans son rapport, elle recommande des réformes des élections, présidentielle et législatives, ainsi qu'un cumul des mandats très restreint.
Début octobre, Lionel Jospin avait présenté un point d'étape sur les travaux de sa commission à François Hollande © Reuters
Un cumul des mandats réduit
Dans son rapport, la commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique recommande un cumul des mandats très restreint. La commission dirigée par Lionel Jospin veut ainsi interdire le cumul d'un mandat de parlementaire avec un mandat d'exécutif local. En clair, un député ou un sénateur ne pourrait plus être maire, adjoint au maire, président ou vice-président d'un groupement de commune, d'un département ou d'une région. Il pourrait toujours être simple conseiller municipal, général ou régional.
Réforme des législatives et sénatoriales
Autre piste avancée par le rapport de la commission Jospin – qui sera officiellement remis à François Hollande vendredi, l'instauration d'une dose de proportionnelle lors des élections législatives. Elle propose que 10% des députés (58 sur 577) soient élus à la proportionnelle, sur une liste nationale.
Elle se prononce également pour une réforme du mode de scrutin des élections sénatoriales. Si cette réforme était adoptée, elle diminuerait le rôle des communes rurales dans l'élection des sénateurs.
Un parrainage citoyen pour la présidentielle
Par ailleurs, la commission Jospin préconise de remplacer le système pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle. Actuellement un candidat doit être parrainé par 500 élus au moins. Des élus dont le nom est ensuite rendu public. Lors de la dernière présidentielle, ce système avait suscité l'indignation de Marine Le Pen. La candidate FN craignait de ne pas pouvoir se présenter dénonçant des pressions sur des élus pour qu'ils ne lui apportent pas leurs signatures.
La commission propose la mise en place d'un "parrainage citoyen" avec au moins 150.000 signatures.
La commission propose la mise en place d'un "parrainage citoyen" avec au moins 150.000 signatures.
Des propositions qui ne font pas l'unanimité chez les élus, précisions Germain Treille
Cette commission est composée de 14 membres. Elle avait été installée le 25 juillet. Après la remise officielle du rapport – accompagné de projets de loi pré-rédigés – il y aura "des consultations politiques pour pouvoir permettre l'élaboration définitive des réformes proposées", selon la lettre de mission écrite par François Hollande.
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Les préparatifs pour une intervention armée dans le nord du Mali s'accélèrent
Parallèlement à ces préparatifs, la médiation burkinabé dans la crise malienne, mandatée par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), poursuit ses discussions avec Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) un des trois groupes armés islamistes qui occupent le nord du Mali depuis sept mois.
La Cédéao a annoncé qu'un sommet des chefs d'Etat de ses quinze pays membres se tiendrait dimanche à Abuja, précédé vendredi d'une réunion de ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense.
Le sommet doit adopter un plan d'intervention militaire au Mali avec une force composée de 3.000 à 4.000 soldats, essentiellement ouest-africains.
Ce plan précise la composition de la force, soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux, le niveau de participation des pays de la Cédéao, le financement et les moyens militaires dont elle devra disposer.
Une fois adopté, il sera transmis "avant le 15 novembre" au Conseil de sécurité de l'ONU, selon un communiqué de la Cédéao. Le 12 octobre, le Conseil avait donné à la Cédéao 45 jours pour préciser ses plans de reconquête du nord du Mali.
Quand il aura en pris connaissance, le Conseil de sécurité devra, s'il l'accepte, voter une résolution donnant son accord définitif au déploiement de la force, dont le financement pourrait être arrêté lors d'une conférence des donateurs proposée par la Cédéao.
Trois groupes islamistes armés occupent totalement le nord du Mali depuis fin juin: Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Ils y imposent la charia (loi islamique) avec rigueur: lapidations de couples non mariés, amputations de présumés voleurs, coups de fouets au buveurs d'alcool et aux fumeurs. Ils y commettent aussi de nombreuses exactions.
500.000 personnes en situation "tragique"
Cette occupation, combinée aux pénuries alimentaires et à l'effondrement des structures de l'Etat dans cette région, a placé dans une situation "tragique" quelque 500.000 personnes, a estimé Peter Maurer, président du Comité international de la Croix Rouge.
A Ouagadougou, le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao, a obtenu d'Ansar Dine qu'il se distance de ses alliés d'Aqmi et du Mujao, puisqu'il a publié une déclaration rejetant "le terrorisme" et se disant prêt au "dialogue" avec Bamako.
Les discussions entre la médiation burkinabé et des représentants d'Ansar Dine, entamées il y a près d'une semaine, se sont poursuivies jeudi avec un nouvel interlocuteur du groupe armé, Hamada Ag Bibi, arrivé à Ouagadougou en provenance d'Alger où il a eu des entretiens avec les autorités algériennes.
L'Algérie, puissance militaire régionale incontournable, privilégie également le dialogue pour tenter de résoudre la crise malienne, sans exclure la force contre les "groupes terroristes" et contre ceux qui prônent la partition du Mali.
En visite à Alger, l'envoyé spécial de l'ONU au Sahel, Romano Prodi, a déclaré qu'une intervention militaire n'interviendrait qu'en "dernier ressort".
Le dialogue avec Ansar Dine, composée essentiellement de Touareg, ainsi qu'avec la rébellion laïque touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui revendique l'autodétermination pour le nord du Mali, n'exclut pas l'usage de la force armée.
Cette "double approche" devait être évoquée à Ouagadougou par Blaise Compaoré qui a rencontré le général guinéen Sékouba Konaté, chargé par l'Union africaine de préparer une intervention militaire au Mali.
Les groupes islamistes reçoivent pendant ce temps des renforts venus de l'étranger, dont l'Europe.
Un jihadiste "franco-africain" et deux complices "arabes" récemment arrêtés dans le centre du Mali et qui souhaitaient rejoindre le Nord, ont été transférés à Bamako, a appris l'AFP jeudi de source proche de l'enquête.
A Paris, une enquête a été ouverte mercredi après l'arrestation dans le centre du Mali d'un Français. Il n'est cependant pas encore formellement établi qu'il s'agit du "franco-africain" évoqué au Mali.
En revanche, le seul Noir d'Afrique subsaharienne qui dirigeait une katiba (brigade combattante) d'un groupe islamiste armé dans le nord du Mali, a fait défection et est rentré dans son pays d'origine, le Niger.
LES DANGERS DU BLOG (3 EXEMPLES)
Iran: Paris demande de faire la lumière sur la mort en détention d'un blogueur
"Nous sommes profondément choqués d'apprendre la mort en détention du blogueur Sattar Behechti. Nous appelons les autorités iraniennes à faire toute la lumière sur les circonstances de son décès", a déclaré Vincent Floréani, porte-parole adjoint du Quai d'Orsay.
Sattar Behechti, dont la mort a été annoncée par plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme, était emprisonné dans le centre de détention de Kahrizak, au sud de Téhéran, selon le Quai d'Orsay.
"La France exprime sa plus vive inquiétude quant à la dégradation constante de la situation des droits de l'Homme en Iran", a affirmé M. Floréani.
Les Moudjahidine du peuple iranien (OMPI), principal groupe de l'opposition iranienne à l'étranger, ont également annoncé la mort de l'activiste des droits de l'Homme. "Le prisonnier politique Sattar Behechti, 35 ans, a été tué sous la torture par les bourreaux du régime, huit jours après son arrestation", ont-ils indiqué dans un communiqué.
Amnesty international a appelé dans un communiqué l'Iran à ouvrir "immédiatement" une enquête sur la mort du blogueur, notamment afin d'établir s'il est mort des suites de tortures.
"Il y a des craintes que Sattar Beheshti soit mort des suites de tortures infligées dans un centre de détention iranien, après avoir apparemment déposé plainte au sujet de ces tortures, ce qui est tout à fait plausible étant donné le passé de l'Iran concernant les morts en détention", a déclaré Ann Harrison, vice-directrice de l'ONG pour le Moyen Orient.
Pour le Quai d'Orsay, "la détérioration croissante des conditions de détention, récemment dénoncée par 33 prisonnières de la prison d'Evin, constitue une source de préoccupation majeure pour la France". "La répression des voix dissidentes qui s'expriment pacifiquement en Iran est inacceptable", a souligné le porte-parole adjoint du ministère.
Amnesty International a appelé récemment l'Iran à enquêter sur des accusations de mauvais traitements infligés à des détenues de la prison d'Evin à Téhéran par leurs gardiennes, indiquant que neuf prisonnières avaient entamé une grève de la faim pour protester contre ces pratiques.
La blogueuse dissidente cubaine Yoani Sanchez interpellée à La Havane
Selon un autre opposant, Elizardo Sanchez, porte-parole de la Commission cubaine des droits de l'Homme, le dissident Guillermo Fariñas, prix Sakharov 2010 du Parlement européen, a également été arrêté au même endroit une demi-heure après Yoani Sanchez.
Les opposants, a indiqué Yohandry dans une série de tweets, ont été interpellés pour "désordre public et indiscipline sociale", lors d'une "provocation montée à l'initiative des autorités américaines".
Avant son arrestation vers 14H00 (19H00 GMT), Yoani Sanchez avait indiqué sur twitter qu'elle se rendait avec d'autres activistes dans ce commissariat pour obtenir des nouvelles d'opposants arrêtés mercredi, dont l'avocate Yaremis Flores.
Yoani Sanchez, une philologue de 37 ans qui a gagné de nombreux prix pour son blog www.desdecuba.com/generaciony où elle dénonce la situation à Cuba, avait été arrêtée début octobre dans le sud-est de l'île où elle s'était rendue pour couvrir un procès pour le quotidien espagnol El Pais pour lequel elle collabore.
Elle avait été raccompagnée à La Havane par la police et libérée après trente heures de détention.
Malala, la jeune pakistanaise, remercie pour le soutien reçu du monde entier
La jeune Pakistanaise Malala entourée de son père et ses deux frères, le 26 octobre 2012 au Queen Elizabeth Hospital de Birmingham (Photo AFP)
"Elle veut que je dise à tout le monde combien elle est reconnaissante et impressionnée que des hommes, des femmes et des enfants du monde entier s'intéressent à son rétablissement", a déclaré son père, Ziauddin Yousafzai, au nom de Malala.
"Nous sommes profondément touchés par les voeux de bon rétablissement reçus du monde entier, venant de personnes appartenant à toutes les castes, de personnes de toutes les couleurs", a-t-il ajouté dans un communiqué publié par le Queen Elizabeth Hospital de Birmingham, établissement du centre de l'Angleterre où est soignée Malala.
Le père de l'adolescente s'est aussi dit "infiniment reconnaissant vis-à-vis des sympathisants pacifistes qui ont fermement condamné la tentative d'assassinat de Malala", sa fille, "qui prie pour sa santé et soutient la grande cause de la paix, de l'éducation, de la liberté de pensée et de la liberté d'expression".
L'hôpital a aussi publié vendredi des photos de Malala assise et lisant un livre, et d'autres la montrant en train de regarder des cartes qui lui avaient été envoyées.
Malala a été blessée par balle le 9 octobre à Mingora, principale ville de la vallée de Swat (nord-ouest du Pakistan), par des hommes armés qui ont stoppé le bus scolaire dans lequel elle circulait.
L'attaque a été revendiquée par les insurgés du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), allié au réseau Al-Qaïda. Ils ont affirmé l'avoir prise pour cible en raison de "son rôle de pionnière" dans la défense de l'éducation des jeunes filles et du fait de ses critiques contre eux.
L'adolescente, touchée à l'épaule et à la tête, a été transférée le 15 octobre au Queen Elizabeth Hospital de Birmingham, un établissement spécialisé dans le traitement des soldats britanniques blessés en Afghanistan.
ECONOMIE
Faudra-t-il dire adieu à la brosse à dents made in France ?
Le tribunal de commerce de Beauvais doit statuer vendredi sur l'avenir de DuoPole, dernier brossier français.
La brosse à dents DuoPole, c'était encore près de 400 personnes en 2005. (PhotoPQR - MaxPPP)
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Si d'aventure il souhaite renouveler son exercice de promotion du made in France en une d'un magazine, Arnaud Montebourg risque d'avoir fort à faire pour trouver une brosse à dents à brandir en lieu et place de son robot ménager. Le sort de la Bioseptyl, dernière brosse à dents fabriquée en France par DuoPole, se joue en effet vendredi 9 novembre au tribunal de commerce de Beauvais.
Cela fait maintenant un an que la brosserie est en redressement judiciaire. Avant même le rendez-vous au tribunal, Olivier Remoissonnet, actuel directeur de l'usine et unique repreneur déclaré, a dû annoncer à 44 de ses salariés qu'ils ne seraient pas repris. Régine Andrieux, déléguée CFDT en fait partie : "Comme il n'y a plus de travail, on a été mis en congé et maintenant, on attend les lettres de licenciement pour la semaine prochaine", raconte cette femme de 53 ans qui va quitter l'usine pour laquelle elle a travaillé 35 ans.
A travers le destin de DuoPole se lit aussi l'histoire de cette fameuse compétitivité française. Dans les années 70, il restait encore une quarantaine de brosseries dans la vallée du Terrain. DuoPole est la dernière. "Aujourd'hui, les brosses à dents sont fabriquées en Asie, en Chine. Alors nous, depuis des années, on travaille à perte. Ça devenait impossible de faire de la marge dans la grande distribution. Petit à petit, on a perdu les marchés", se souvient Régine Andrieux. En juin 2012, lors d'une journée porte ouverte de l'usine, Patrick Joly, responsable commercial, confirmait : "Les grands groupes se battent sur le dentifrice. La brosse n’est qu'un support pour eux. Alors que nous, nous avons un véritable savoir-faire".
Après le rachat par André Zimmer, le groupe renoue un temps avec les bénéfices. La production remonte alors à 20 millions de brosses à dents par an, un quart du marché français. En 2006, le chiffre d'affaires grimpe à 8 millions d'euros avec un bénéfice net de 80.000 euros. Samap lance donc la modernisation de l'usine et investit 500.000 euros dans de nouvelles machines d'empoilage et de conditionnement.
Mais la perte de marchés rattrape DuoPole. La production pour la grande distribution cesse en 2011, lorsque les trois dernières enseignes se tournent vers des fabricants chinois. En octobre 2011, au moment du redressement judiciaire, 61 personnes sont licenciées.
Sous la houlette d'Olivier Remoissonnet, la direction tente désormais un changement de stratégie : plutôt que de se battre à armes inégales avec l'Asie, elle mise sur le haut de gamme et met en avant son savoir-faire : "Le respect de la qualité est un gage indéniable, surtout lorsqu'on parle d'hygiène bucco-dentaire".
DuoPole a lancé une nouvelle gamme vendue en pharmacie ou en réseaux spécialisés, pour le laboratoire Pierre Fabre notamment, mais aussi sous sa propre marque Bioseptyl. Actuellement, la production tourne autour de 10 millions de brosses par an. Avec son équipe réduite, Olivier Remoissonnet espère pouvoir reprendre les investissements : "Il faut redonner de l'élan. La compétitivité passe d'abord par la possibilité d'innover et d'avoir à disposition les outils de production du moment", explique-t-il.
Que pense-t-il du crédit d'impôt pour les entreprises annoncé par Jean-Marc Ayrault ? "Encore faut-il qu'il soit concret et appréhendable par les PME". Reste maintenant à savoir si le tribunal de commerce laissera à Olivier Remoissonnet la possibilité de poursuivre le sauvetage de la dernière brosse à dents française.
Cela fait maintenant un an que la brosserie est en redressement judiciaire. Avant même le rendez-vous au tribunal, Olivier Remoissonnet, actuel directeur de l'usine et unique repreneur déclaré, a dû annoncer à 44 de ses salariés qu'ils ne seraient pas repris. Régine Andrieux, déléguée CFDT en fait partie : "Comme il n'y a plus de travail, on a été mis en congé et maintenant, on attend les lettres de licenciement pour la semaine prochaine", raconte cette femme de 53 ans qui va quitter l'usine pour laquelle elle a travaillé 35 ans.
Plus que 26 personnes
La brosse à dents DuoPole, c'était encore près de 400 personnes en 2005. Elles ne sont plus que 150 aujourd'hui à travailler sur le site de Beauvais. Et encore, en comptant aussi les salariés de DuoPro, la section conditionnement intégrée en 2007. A la brosserie proprement dite, après la dernière vague de licenciements, il ne restera plus que 26 personnes.A travers le destin de DuoPole se lit aussi l'histoire de cette fameuse compétitivité française. Dans les années 70, il restait encore une quarantaine de brosseries dans la vallée du Terrain. DuoPole est la dernière. "Aujourd'hui, les brosses à dents sont fabriquées en Asie, en Chine. Alors nous, depuis des années, on travaille à perte. Ça devenait impossible de faire de la marge dans la grande distribution. Petit à petit, on a perdu les marchés", se souvient Régine Andrieux. En juin 2012, lors d'une journée porte ouverte de l'usine, Patrick Joly, responsable commercial, confirmait : "Les grands groupes se battent sur le dentifrice. La brosse n’est qu'un support pour eux. Alors que nous, nous avons un véritable savoir-faire".
Maison fondée en 1846
Ancien fleuron de La Brosse et Dupont, alors filiale de LVMH, la brosserie beauvaisienne créée en 1846 a été rachetée en 2005 par le groupe alsacien Samap de Bertrand Zimmer. A l'époque, le secteur est déjà en perte de vitesse : en quelques années, la production est passée de 50 millions à 17 millions de brosses par an. LVMH souhaite se désengager sans faire de vague. Bertrand Zimmer parvient alors à garder 72 des 93 salariés de la brosserie. "C'est LVMH qui a financé les départs mais ils ont laissé le soin à monsieur Zimmer de les annoncer", rappelle Régine Andrieux.Après le rachat par André Zimmer, le groupe renoue un temps avec les bénéfices. La production remonte alors à 20 millions de brosses à dents par an, un quart du marché français. En 2006, le chiffre d'affaires grimpe à 8 millions d'euros avec un bénéfice net de 80.000 euros. Samap lance donc la modernisation de l'usine et investit 500.000 euros dans de nouvelles machines d'empoilage et de conditionnement.
Mais la perte de marchés rattrape DuoPole. La production pour la grande distribution cesse en 2011, lorsque les trois dernières enseignes se tournent vers des fabricants chinois. En octobre 2011, au moment du redressement judiciaire, 61 personnes sont licenciées.
Sous la houlette d'Olivier Remoissonnet, la direction tente désormais un changement de stratégie : plutôt que de se battre à armes inégales avec l'Asie, elle mise sur le haut de gamme et met en avant son savoir-faire : "Le respect de la qualité est un gage indéniable, surtout lorsqu'on parle d'hygiène bucco-dentaire".
DuoPole a lancé une nouvelle gamme vendue en pharmacie ou en réseaux spécialisés, pour le laboratoire Pierre Fabre notamment, mais aussi sous sa propre marque Bioseptyl. Actuellement, la production tourne autour de 10 millions de brosses par an. Avec son équipe réduite, Olivier Remoissonnet espère pouvoir reprendre les investissements : "Il faut redonner de l'élan. La compétitivité passe d'abord par la possibilité d'innover et d'avoir à disposition les outils de production du moment", explique-t-il.
Que pense-t-il du crédit d'impôt pour les entreprises annoncé par Jean-Marc Ayrault ? "Encore faut-il qu'il soit concret et appréhendable par les PME". Reste maintenant à savoir si le tribunal de commerce laissera à Olivier Remoissonnet la possibilité de poursuivre le sauvetage de la dernière brosse à dents française.
Statistiques du commerce extérieur du mois de septembre 2012
Panorama de l'économie sociale et solidaire en France, édition 2012. Conseil national des chambres de l'ES
Bilan du dispositif auto-entrepreneurs à fin août 2012. Acoss, novembre 2012
Chine: en plein congrès du Parti, une pluie de bons chiffres économiques
A store employee dresses a mannequin in a cloth shop on July 9, 2012. China's inflation slowed in June to its lowest level in 29 months, official data showed on July 9, giving the government more flexibility in its efforts to reboot the world's second-biggest economy. AFP PHOTO / LIU JIN - Liu Jin/AFP
Les dirigeants chinois réunis en congrès à Pékin vont pouvoir s'appuyer sur une série de bons indicateurs économiques pour le mois d'octobre, publiés vendredi, laissant espérer un rebond de la croissance dans la deuxième économie mondiale.
Les hausses de l'activité industrielle, des ventes de détail et des investissements en capital fixe se sont toutes accélérées le mois dernier, tandis que l'inflation a atteint son niveau le plus bas en près de trois ans, selon le Bureau national des Statistiques.
Ces chiffres arrivent à point nommé pour le président Hu Jintao qui a promis, lors de l'ouverture du 18e congrès du Parti communiste jeudi, la poursuite de la politique de "réforme et d'ouverture" entamée il y a 30 ans.
Il a aussi appelé à un "nouveau modèle de croissance" donnant plus de place à la demande intérieure, et arrêté l'objectif de doubler le revenu par Chinois en dix ans.
Alors que la capitale chinoise et les régions tibétaines ont été placées sous haute surveillance policière et la censure de l'internet renforcée, signalant la nervosité du régime avant l'arrivée de nouveaux dirigeants au pouvoir la semaine prochaine, les bonnes nouvelles économiques sont de nature à rassurer les investisseurs sur les perspectives de la deuxième économie mondiale.
Vendredi toutefois, la Bourse de Shanghai a terminé en recul de 0,12% après un regain d'inquiétude sur les économies européenne et américaine, principaux partenaires commerciaux de la Chine.
Le rebond de l'activité en octobre permet aux analystes d'espérer une accélération de la croissance, qui est tombée à 7,4% au troisième trimestre, en baisse pour le septième trimestre consécutif et à son niveau le plus bas depuis la crise financière mondiale.
L'augmentation de la production industrielle a atteint 9,6% sur un an, contre 9,2% au mois de septembre. Sur les dix premiers mois de l'année, elle s'élève désormais à 10%, par rapport à la même période de 2011.
Les ventes de détail, jauge de la consommation des ménages, ont elles progressé de 14,5% sur un an en octobre, contre 14,2% en septembre.
Enfin, la hausse des investissements en capital fixe s'est légèrement accélérée à 20,7% pour les dix premiers mois de l'année, contre 20,5% pour les neuf premiers.
Ces investissements se sont élevés à plus de la moitié du Produit intérieur brut (PIB) chinois l'an passé et bénéficient des récentes mesures de soutien à l'activité du gouvernement pour juguler le ralentissement de la croissance.
Parallèlement à ces hausses, l'indice des prix a continué de fléchir, tombant avec 1,7% de hausse sur un an à son plus faible niveau depuis janvier 2010, une situation qui donne de la marge au gouvernement pour soutenir l'activité en assouplissant sa politique monétaire.
"Voilà un ensemble de chiffres bien sympathiques pour souhaiter la bienvenue à un nouvel ensemble de dirigeants en Chine !", ont commenté Alistair Thornton et Ren Xianfang, économiste chez IHS Global Insight basé à Pékin.
Ils relèvent que le directeur du BNS avait déclaré avant la publication de ces chiffres qu'ils rendraient les observateurs "plus confiants" dans l'état de la deuxième économie mondiale.
"Le gouvernement ne pouvait pas se permettre de mettre en péril l'économie en novembre, et sa stratégie de soutenir la croissance paraît avoir porté ses fruits au cours des derniers mois", ont ajouté les deux économistes.
Selon Lu Ting, de Bank of America-Merrill Lynch, il est maintenant possible d'affirmer que la croissance va repartir à la hausse au quatrième trimestre.
"Nous maintenons notre prévision de 7,8% pour le quatrième trimestre et de 8,3% pour la première moitié de 2013, et nous nous attendons à ce que nos concurrents révisent bientôt à la hausse leurs prévisions", a déclaré M. Lu.
Selon cet économiste, il faut s'attendre à "plus de mesures d'assouplissement (monétaire), mais pas à un grand plan de relance".
Pour répondre la crise financière de 2008, Pékin avait adopté un plan de relance de 400 milliards d'euros et ouvert en grand les vannes de crédit. Stimulant la demande intérieure, ces mesures avaient eu pour corollaire une accélération de la hausse des prix, qui avait culminé en juillet à 6,5% en rythme annuel en juillet 2011.
L'inflation a ensuite reculé, sous le triple effet d'une politique monétaire plus restrictive, de restrictions imposées pour éviter la formation d'une bulle spéculative dans le secteur immobilier et de prix moins élevés des matières premières sur le marché mondial.
Mais face à la possibilité d'un ralentissement brutal et alors que la crise de la dette en Europe provoque des difficultés pour ses exportateurs, la Chine a depuis décembre dernier assoupli sa politique monétaire.
La banque centrale a ainsi baissé à trois reprises les réserves obligatoires des banques pour leur permettre de prêter davantage, et réduit par deux fois les taux d'intérêt directeurs.
Pékin a également relancé cet été l'investissement dans certaines infrastructures comme les transports ferroviaires.
Les hausses de l'activité industrielle, des ventes de détail et des investissements en capital fixe se sont toutes accélérées le mois dernier, tandis que l'inflation a atteint son niveau le plus bas en près de trois ans, selon le Bureau national des Statistiques.
Ces chiffres arrivent à point nommé pour le président Hu Jintao qui a promis, lors de l'ouverture du 18e congrès du Parti communiste jeudi, la poursuite de la politique de "réforme et d'ouverture" entamée il y a 30 ans.
Il a aussi appelé à un "nouveau modèle de croissance" donnant plus de place à la demande intérieure, et arrêté l'objectif de doubler le revenu par Chinois en dix ans.
Alors que la capitale chinoise et les régions tibétaines ont été placées sous haute surveillance policière et la censure de l'internet renforcée, signalant la nervosité du régime avant l'arrivée de nouveaux dirigeants au pouvoir la semaine prochaine, les bonnes nouvelles économiques sont de nature à rassurer les investisseurs sur les perspectives de la deuxième économie mondiale.
Vendredi toutefois, la Bourse de Shanghai a terminé en recul de 0,12% après un regain d'inquiétude sur les économies européenne et américaine, principaux partenaires commerciaux de la Chine.
Le rebond de l'activité en octobre permet aux analystes d'espérer une accélération de la croissance, qui est tombée à 7,4% au troisième trimestre, en baisse pour le septième trimestre consécutif et à son niveau le plus bas depuis la crise financière mondiale.
L'augmentation de la production industrielle a atteint 9,6% sur un an, contre 9,2% au mois de septembre. Sur les dix premiers mois de l'année, elle s'élève désormais à 10%, par rapport à la même période de 2011.
Les ventes de détail, jauge de la consommation des ménages, ont elles progressé de 14,5% sur un an en octobre, contre 14,2% en septembre.
Enfin, la hausse des investissements en capital fixe s'est légèrement accélérée à 20,7% pour les dix premiers mois de l'année, contre 20,5% pour les neuf premiers.
Ces investissements se sont élevés à plus de la moitié du Produit intérieur brut (PIB) chinois l'an passé et bénéficient des récentes mesures de soutien à l'activité du gouvernement pour juguler le ralentissement de la croissance.
"Voilà un ensemble de chiffres bien sympathiques pour souhaiter la bienvenue à un nouvel ensemble de dirigeants en Chine !", ont commenté Alistair Thornton et Ren Xianfang, économiste chez IHS Global Insight basé à Pékin.
Ils relèvent que le directeur du BNS avait déclaré avant la publication de ces chiffres qu'ils rendraient les observateurs "plus confiants" dans l'état de la deuxième économie mondiale.
"Le gouvernement ne pouvait pas se permettre de mettre en péril l'économie en novembre, et sa stratégie de soutenir la croissance paraît avoir porté ses fruits au cours des derniers mois", ont ajouté les deux économistes.
Selon Lu Ting, de Bank of America-Merrill Lynch, il est maintenant possible d'affirmer que la croissance va repartir à la hausse au quatrième trimestre.
"Nous maintenons notre prévision de 7,8% pour le quatrième trimestre et de 8,3% pour la première moitié de 2013, et nous nous attendons à ce que nos concurrents révisent bientôt à la hausse leurs prévisions", a déclaré M. Lu.
Selon cet économiste, il faut s'attendre à "plus de mesures d'assouplissement (monétaire), mais pas à un grand plan de relance".
Pour répondre la crise financière de 2008, Pékin avait adopté un plan de relance de 400 milliards d'euros et ouvert en grand les vannes de crédit. Stimulant la demande intérieure, ces mesures avaient eu pour corollaire une accélération de la hausse des prix, qui avait culminé en juillet à 6,5% en rythme annuel en juillet 2011.
L'inflation a ensuite reculé, sous le triple effet d'une politique monétaire plus restrictive, de restrictions imposées pour éviter la formation d'une bulle spéculative dans le secteur immobilier et de prix moins élevés des matières premières sur le marché mondial.
Mais face à la possibilité d'un ralentissement brutal et alors que la crise de la dette en Europe provoque des difficultés pour ses exportateurs, la Chine a depuis décembre dernier assoupli sa politique monétaire.
La banque centrale a ainsi baissé à trois reprises les réserves obligatoires des banques pour leur permettre de prêter davantage, et réduit par deux fois les taux d'intérêt directeurs.
Pékin a également relancé cet été l'investissement dans certaines infrastructures comme les transports ferroviaires.
AFP
France: le déficit de l'Etat recule de 7,7 milliards d'euros
Le déficit de l'Etat français a reculé de 7,7 milliards d'euros au 30 septembre par rapport à un an plus tôt, s'établissant à 85 milliards d'euros, "en cohérence avec la réduction attendue", a annoncé vendredi le ministère du Budget dans un communiqué.
AFP/Archives
En 2011, à la même date, il s'établissait à 92,7 milliards d'euros.
Le déficit budgétaire reste légèrement au-dessus du niveau qu'il est censé atteindre à la fin de l'année, fixé à 83,6 milliards par le projet de budget 2013 actuellement en discussion au Parlement.
Le gouvernement s'est engagé à ramener le déficit public (Etat, Sécurité sociale et collectivités locales) à 4,5% du Produit intérieur brut (PIB) cette année, puis à 3% en 2013.
Dans le détail, les dépenses du budget général et les prélèvements sur recettes atteignent 273,3 milliards d'euros, contre 270 milliards au 30 septembre 2011, une évolution "conforme à la prévision".
La charge de la dette est en baisse par rapport à la même date en 2011, grâce à "l'impact positif du niveau historiquement bas des taux d'intérêt", a précisé le ministère.
Parallèlement, les recettes du budget général, nettes des remboursements et dégrèvements, s'établissent à 211,6 milliards d'euros, contre 207,3 milliards au 30 septembre 2011.
"Les encaissements de recettes fiscales à fin septembre sont en progression de 6 milliards d'euros par rapport à 2011", affirme Bercy. Dans ce cas également, le ministère juge le résultat "en ligne avec la prévision".
Le produit des recettes non fiscales s'élève à 9,5 milliards d'euros contre 11,1 milliards un an plus tôt, l'écart résultant selon Bercy "du moindre niveau des bénéfices des entreprises financières (Caisse des dépôts et consignations, Banque de France)".
Enfin, le solde des comptes spéciaux est déficitaire de 23,3 milliards à fin septembre, contre 30 milliards un an plus tôt.
"L'évolution, à fin septembre, du solde des comptes spéciaux reste encore peu significative compte tenu de mouvements conséquents attendus d'ici la fin de l'année sur nombre d'entre eux", précise Bercy.
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