HUMOUR......ENCORE QUE......
Aux États-Unis, le financement des campagnes électorales, que ce soit pour entrer à la Maison Blanche ou au Congrès, ne souffrent de quasiment aucune restriction, ni véritable obligation de transparence. Depuis deux ans, les dirigeants de sociétés cotées en bourse peuvent ainsi financer les campagnes, sans limites, via des comités d’action politique, appelés « Super PACs » (Lire notre article). De grandes entreprises françaises participent à cet afflux massif de dollars. Leur objectif premier : empêcher toute mesure significative de lutte contre le changement climatique, et toute régulation environnementale en général. Leurs financements favorisent également la frange des républicains la plus réactionnaire.
Avec des donations déclarées de 728 000 dollars, au 1er octobre 2012, auprès de candidats au Sénat et au Congrès, les entreprises françaises se placent au quatrième rang des firmes étrangères qui interviennent financièrement dans les élections. Elles sont certes moins généreuses que leurs homologues britanniques, suisses (2,3 millions par pays) et allemandes (près de 2 millions). Mais les sommes en jeu demeurent conséquentes, selon le relevé établi par le site états-unien opensecrets.org, animé par un centre de recherche indépendant qui scrute les financements des partis politiques états-uniens. Ces versements profitent d’abord au camp républicain : le groupe pharmaceutique Sanofi, EADS (aéronautique et défense), Areva (nucléaire), Lafarge (BTP), GDF-Suez (énergie) et le groupe Louis-Dreyfus (négoce de matières premières) ont chacun versé entre 55 000 et 192 500 dollars à des candidats, en majorité républicains, via les « Super PACs » que ces entreprises ont créés [1].
GDF-Suez et Lafarge misent sur les climato-sceptiques
A regarder dans le détail, on s’aperçoit que nos champions du CAC 40 portent une attention toute particulière aux candidats climato-sceptiques, qui nient la réalité du changement climatique, et aux membres ultraconservateurs du Tea party, aussi bien hostiles à toute régulation qu’aux minorités (homosexuels, migrants, noirs…). Sur les 33 candidats que GDF-Suez a soutenu, le groupe français a ainsi versé des milliers de dollars à seize républicains clairement climato-sceptiques, ainsi qu’à six autres s’opposant à toute forme de régulation des gaz à effet de serre. Près des trois quarts des contributions directes de l’entreprise – environ 40 000 dollars – leur sont destinées. Le groupe de BTP Lafarge finance de son côté douze candidats climato-sceptiques et cinq opposés à toute régulation sur le climat. Soit 17 candidats sur les 23, auprès desquels l’entreprise a distribué 48 500 dollars de subsides.
Parmi les politiciens les plus prisés des entreprises françaises, on trouve par exemple John Shimkus, membre du Congrès pour l’Illinois. Il avait défrayé la chronique en 2009 en déclarant ne pas craindre la montée du niveau des océans parce que Dieu a promis à Noé que l’humanité ne serait plus jamais menacée par un déluge, selon la Bible... Autre chouchou de cette french connection, Ed Whitfield (Kentucky) : on le retrouve derrière toute une série de tentatives d’abrogation de mesures environnementales adoptées par les démocrates, depuis la classification des gaz à effet de serre comme polluants jusqu’aux normes de pollution de l’air par les centrales électriques. Ou encore John Barrasso, sénateur du Wyoming – financé par Sanofi et GDF-Suez – et déterminé à empêcher l’Agence de protection environnementale de faire quoi que ce soit en matière de changement climatique. Cette liste est loin d’être exhaustive.
Le Tea party, prisé par Vivendi et Sanofi
Parmi les élus républicains, figurent deux groupes de membres du Congrès spécialement mis à l’index par des associations citoyennes et écologistes à cause de leur acharnement à entraver toute forme de limitation de la pollution. Le premier est baptisé le « Five Flat Earth » (« les cinq de la Terre plate »), en référence à leur négation de toute considération scientifique environnementale. Le second est appelé le « Toxic Six » (les « six toxiques »), opposés à toute forme de lutte contre la pollution. Parmi leurs bienfaiteurs, on retrouve encore des entreprises françaises. Le républicain Dan Lungren (Californie), qui a le privilège douteux de faire partie des deux groupes, a reçu 2 000 dollars du groupe de services et restauration Sodexo.
L’assureur Axa a versé 6 000 dollars à la candidate Ann Marie Buerkle (New York), l’une des « five flat earth ». Lafarge soutient Chris Gibson (New York) des « Toxic Six », ainsi que Dan Benishek (Michigan) pour 7 500 dollars. La plus importante contribution directe de l’entreprise, qui clame pourtant son attachement à la « protection environnementale » et au « respect des communautés locales »… Membre des « five flat earth », Dan Benishek a qualifié le changement climatique de « foutaise », de « truc scientifique non prouvé », ou encore de « pure et simple machination ».
Financer le créationnisme
Et s’il n’y avait que les climato-sceptiques. Défendre le créationnisme, s’opposer à toute restriction des armes à feu, entraver les droits des homosexuels, des immigrés ou des Noirs, ne semble pas spécialement déranger les entreprises françaises. David Vitter, sénateur de Louisiane, financé par Lafarge et Louis Dreyfus, avait ainsi tenté de faire voter une subvention de 100 000 dollars à un groupe créationniste pour prêcher la « science chrétienne » dans les écoles de Louisiane. Le « Tea party », la frange la plus extrémiste des parlementaires républicains, bénéficie également de l’attention pécuniaire de Vivendi, Areva, Sanofi, GDF-Suez et du groupe Louis Dreyfus [2].
Des dizaines de milliers de dollars sont donc distribués ici et là, parmi les ultra-conservateurs. Et encore ne s’agit-il là que des sommes directement données à un candidat par des entreprises françaises. Si l’on considère les budgets d’ensemble des comités d’action politique (PACs), spécialement créés pour faire transiter les financements privés à but politique, les dépenses totales de ces entreprises hexagonales se portent à 700 000 dollars pour Axa, 644 000 pour Sanofi, 196 000 pour Vivendi ou 163 000 pour Areva.
La Société générale, fan de Mitt Romney
La Société générale et BNP-Paribas contribuent à travers les associations professionnelles et par des donations directes. Les deux banques ont par exemple déclaré à la Commission électorale fédérale (FEC) avoir distribué respectivement 218 000 et 32 000 dollars à la campagne de Mitt Romney. Le candidat républicain est, cette fois, le favori des banquiers : ceux de Goldman Sachs lui ont versé près d’un million de dollars, ceux du Crédit suisse un demi-million...
Les contributions de campagne des groupes français s’ajoutent à leurs dépenses de lobbying à Washington. Air Liquide, Alstom, ArcelorMittal, Areva, GDF-Suez, Lafarge ou Michelin ont chacune dépensé annuellement entre 600 000 et 1,5 million de dollars ces dernières années pour peser sur des projets de loi relatifs au secteur de l’énergie et du climat. Dans le secteur pharmaceutique, Sanofi bat tous les records hexagonaux, avec 6 à 8 millions de dollars dépensés chaque année. Vivendi, en raison de ses intérêts dans Universal, figure parmi les plus gros contributeurs historiques en terme de lobbying, avec pour objectif quasi exclusif la protection et le durcissement de ses droits de propriété intellectuelle. Le groupe a ainsi dépensé plusieurs millions de dollars en 2011 et 2012 à l’occasion du projet de loi avorté Stop Online Piracy Act (connu sous l’acronyme SOPA).
Areva, le nucléaire à tout prix
Une entreprise comme Areva illustre à merveille la continuité entre lobbying et dépenses électorales. Sans surprise, l’équipementier nucléaire concentre la majeure partie de ses dépenses de lobbying – plus d’un million de dollars déclaré par an depuis 2005 – sur les projets de loi relatifs à l’énergie et aux normes de sécurité et de pollution qui pourraient affecter la viabilité des centrales nucléaires. Les dons aux candidats effectués par Areva dans le cadre de la campagne 2012 suivent la même logique. Ils sont versés à des politiciens influents et connus pour leur soutien au nucléaire, qu’ils soient républicains (Fred Upton et Mike Simpson) ou démocrates (Steny Hoyer et James Clyburn). L’entreprise a également organisé des séminaires dans le cadre des conventions républicaines et démocrates pour assurer la promotion du nucléaire [3]. Cette stratégie d’influence, déjà contestable en elle-même, semble désormais justifier toutes les dérives et toutes les compromissions. Comment expliquer qu’une entreprise publique française finance ainsi six congressistes républicains se réclamant du Tea party ?
Les contributions déclarées par les entreprises ne sont que la pointe émergée de l’iceberg. Il existe bien des moyens de contourner les faibles règles de transparence qui régissent encore leurs dépenses politiques et électorales. C’est le cas notamment des groupes dits « c4s », acteur émergent de la campagne 2012, et dont l’immense majorité est favorable à la cause républicaine. Contrairement aux « superPACs », ils ne sont pas tenus de révéler l’identité de leurs donateurs et sponsors. C’est le cas d’un puissant réseau néoconservateur et néolibéral : l’American Legislative Exchange Council (Alec), dans lequel Sanofi et Louis Dreyfus ont joué un rôle actif aux côtés de célèbres entreprises états-uniennes.
Louis Dreyfus et les « bienfaits du dioxyde de carbone »
L’Alec s’implique activement dans toutes les causes chères à la droite extrême américaine, depuis la répression de l’immigration [4] jusqu’à la dénégation du changement climatique, en passant par la liberté de porter des armes à feu et d’en faire usage à titre préventif. Sur tous ces sujets, l’organisation élabore et promeut des « législations modèles ». L’Alec a ainsi, parmi ses multiples activités, tenté de promouvoir une « législation modèle » sur les gaz de schiste, dont le but à peine caché est d’affaiblir tout moyen de protection de la qualité de l’eau et de maintenir le secret commercial sur la nature des substances chimiques utilisées pour la fracturation hydraulique. Lors de son congrès en 2011, le programme de l’Alec proposait aussi une session sur les « bienfaits du dioxyde de carbone ».
Les grands groupes finançant l’Alec ont été ciblés par une campagne citoyenne de grande envergure, Alec Exposed [5], après que les informations fragmentaires existant sur leurs financements aient été recoupées. Pointées du doigt, des dizaines de multinationales nord-américaines, dont Coca-Cola, PepsiCo, Wal-Mart, McDonald’s, ou Kraft Foods, ont annoncé publiquement qu’elles se dissociaient de l’Alec. Côté français, Sanofi, particulièrement actif dans l’Alec, a fini par officialiser son retrait début octobre 2012. Louis Dreyfus affirme également s’être désengagé du lobby.
Tout sauf Obama
Les associations professionnelles permettent aussi aux entreprises de soutenir, indirectement, des candidats peu recommandables tout en préservant une apparence vertueuse de neutralité, évitant ainsi de se retrouver la cible de campagnes citoyennes. C’est ainsi que l’association PhRMA, représentant l’industrie pharmaceutique (présidée jusqu’il y a quelques mois par Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi), a dépensé 10 millions de dollars lors de la campagne 2010 [6], contre seulement 200 000 dollars deux ans auparavant. En 2012, le secteur de l’énergie, emmené par des groupes comme l’American Petroleum Institute (dont sont membres ArcelorMittal, Technip, Total, Schlumberger et Schneider Electric), montre sa détermination à faire battre Obama en ayant déjà dépensé plus de 150 millions de dollars début septembre, avant même que la campagne officielle ne commence [7] !
La principale association professionnelle, l’US Chamber of Commerce, est systématiquement montée au créneau pour s’opposer à toutes les réformes de l’administration Obama, depuis la loi Dodd-Frank sur la finance jusqu’à la réforme du système de santé. Elle s’affiche comme la représentante de l’ensemble des entreprises américaines, mais est surtout déterminée à imposer sa vision néolibérale du monde. En 2012, elle a annoncé qu’elle comptait dépenser au moins 100 millions de dollars, principalement en spots télévisés ciblant indirectement Obama et les candidats démocrates vulnérables au Congrès et au Sénat [8]. La liste des membres et des donateurs de l’US Chamber of Commerce n’est pas publique, mais, là encore, Sanofi occupe un siège dans son conseil de direction. En 2010, une enquête avait révélé que près de 900 000 dollars collectés par la Chambre provenaient d’entreprises étrangères, parmi lesquelles Axa et Sanofi.
Des intérêts économiques qui s’accommodent du racisme et de l’homophobie
Déjà, à l’occasion des élections de mi-mandat de 2010, les financements accordés par les huit plus important émetteurs de gaz à effet de serre européens – dont ArcelorMittal, Lafarge, GDF-Suez et Solvay – s’orientaient principalement vers les candidats climato-sceptiques. 35% des contributions cumulées de ces huit entreprises étaient allées à des candidats niant purement et simplement le changement climatique, et 43% supplémentaires à des candidats opposés à toute forme de régulation des gaz à effet de serre, révélait le Réseau action climat Europe. L’ONG y voyait une illustration du double jeu des entreprises concernées, qui s’affichent comme écologiquement responsables, mais ne cessent de miner tout effort de législation ambitieuse sur le climat, que ce soit en Europe ou aux États-Unis.
En 2012, au-delà même du sujet central du climat et de l’énergie, l’engagement des entreprises françaises dans la vie politique américaine semble illustrer une complicité plus profonde avec la vision de la société et du monde véhiculée par la droite extrême américaine. L’opposition farouche et quasi religieuse à toute forme de régulation publique des entreprises et à toute forme de redistribution fiscale (exprimée de manière exacerbée aux États-Unis, et plus sourde en France) semble bien valoir quelques compromissions avec l’obscurantisme, le racisme et l’homophobie.
Olivier Petitjean
POLITIQUE
INSURRECTION
Ces groupes français qui aimeraient se débarrasser d’Obama et financent l’ultra-droite américaine
Par (5 novembre 2012)
Pendant la campagne électorale états-unienne, l’argent coule à flot. Et les grandes entreprises françaises, y compris publiques, ne sont pas les dernières à distribuer des milliers de dollars aux candidats. Avec un certain penchant pour les républicains les moins fréquentables : néoconservateurs et fondamentalistes chrétiens du tea party, dénégateurs du changement climatique, fanatiques des énergies fossiles et des armes à feu, jusqu’aux xénophobes avérés. Quand les intérêts économiques français se font complices de l’obscurantisme.
Aux États-Unis, le financement des campagnes électorales, que ce soit pour entrer à la Maison Blanche ou au Congrès, ne souffrent de quasiment aucune restriction, ni véritable obligation de transparence. Depuis deux ans, les dirigeants de sociétés cotées en bourse peuvent ainsi financer les campagnes, sans limites, via des comités d’action politique, appelés « Super PACs » (Lire notre article). De grandes entreprises françaises participent à cet afflux massif de dollars. Leur objectif premier : empêcher toute mesure significative de lutte contre le changement climatique, et toute régulation environnementale en général. Leurs financements favorisent également la frange des républicains la plus réactionnaire.
Avec des donations déclarées de 728 000 dollars, au 1er octobre 2012, auprès de candidats au Sénat et au Congrès, les entreprises françaises se placent au quatrième rang des firmes étrangères qui interviennent financièrement dans les élections. Elles sont certes moins généreuses que leurs homologues britanniques, suisses (2,3 millions par pays) et allemandes (près de 2 millions). Mais les sommes en jeu demeurent conséquentes, selon le relevé établi par le site états-unien opensecrets.org, animé par un centre de recherche indépendant qui scrute les financements des partis politiques états-uniens. Ces versements profitent d’abord au camp républicain : le groupe pharmaceutique Sanofi, EADS (aéronautique et défense), Areva (nucléaire), Lafarge (BTP), GDF-Suez (énergie) et le groupe Louis-Dreyfus (négoce de matières premières) ont chacun versé entre 55 000 et 192 500 dollars à des candidats, en majorité républicains, via les « Super PACs » que ces entreprises ont créés [1].
GDF-Suez et Lafarge misent sur les climato-sceptiques
A regarder dans le détail, on s’aperçoit que nos champions du CAC 40 portent une attention toute particulière aux candidats climato-sceptiques, qui nient la réalité du changement climatique, et aux membres ultraconservateurs du Tea party, aussi bien hostiles à toute régulation qu’aux minorités (homosexuels, migrants, noirs…). Sur les 33 candidats que GDF-Suez a soutenu, le groupe français a ainsi versé des milliers de dollars à seize républicains clairement climato-sceptiques, ainsi qu’à six autres s’opposant à toute forme de régulation des gaz à effet de serre. Près des trois quarts des contributions directes de l’entreprise – environ 40 000 dollars – leur sont destinées. Le groupe de BTP Lafarge finance de son côté douze candidats climato-sceptiques et cinq opposés à toute régulation sur le climat. Soit 17 candidats sur les 23, auprès desquels l’entreprise a distribué 48 500 dollars de subsides.
Parmi les politiciens les plus prisés des entreprises françaises, on trouve par exemple John Shimkus, membre du Congrès pour l’Illinois. Il avait défrayé la chronique en 2009 en déclarant ne pas craindre la montée du niveau des océans parce que Dieu a promis à Noé que l’humanité ne serait plus jamais menacée par un déluge, selon la Bible... Autre chouchou de cette french connection, Ed Whitfield (Kentucky) : on le retrouve derrière toute une série de tentatives d’abrogation de mesures environnementales adoptées par les démocrates, depuis la classification des gaz à effet de serre comme polluants jusqu’aux normes de pollution de l’air par les centrales électriques. Ou encore John Barrasso, sénateur du Wyoming – financé par Sanofi et GDF-Suez – et déterminé à empêcher l’Agence de protection environnementale de faire quoi que ce soit en matière de changement climatique. Cette liste est loin d’être exhaustive.
Le Tea party, prisé par Vivendi et Sanofi
Parmi les élus républicains, figurent deux groupes de membres du Congrès spécialement mis à l’index par des associations citoyennes et écologistes à cause de leur acharnement à entraver toute forme de limitation de la pollution. Le premier est baptisé le « Five Flat Earth » (« les cinq de la Terre plate »), en référence à leur négation de toute considération scientifique environnementale. Le second est appelé le « Toxic Six » (les « six toxiques »), opposés à toute forme de lutte contre la pollution. Parmi leurs bienfaiteurs, on retrouve encore des entreprises françaises. Le républicain Dan Lungren (Californie), qui a le privilège douteux de faire partie des deux groupes, a reçu 2 000 dollars du groupe de services et restauration Sodexo.
L’assureur Axa a versé 6 000 dollars à la candidate Ann Marie Buerkle (New York), l’une des « five flat earth ». Lafarge soutient Chris Gibson (New York) des « Toxic Six », ainsi que Dan Benishek (Michigan) pour 7 500 dollars. La plus importante contribution directe de l’entreprise, qui clame pourtant son attachement à la « protection environnementale » et au « respect des communautés locales »… Membre des « five flat earth », Dan Benishek a qualifié le changement climatique de « foutaise », de « truc scientifique non prouvé », ou encore de « pure et simple machination ».
Financer le créationnisme
Et s’il n’y avait que les climato-sceptiques. Défendre le créationnisme, s’opposer à toute restriction des armes à feu, entraver les droits des homosexuels, des immigrés ou des Noirs, ne semble pas spécialement déranger les entreprises françaises. David Vitter, sénateur de Louisiane, financé par Lafarge et Louis Dreyfus, avait ainsi tenté de faire voter une subvention de 100 000 dollars à un groupe créationniste pour prêcher la « science chrétienne » dans les écoles de Louisiane. Le « Tea party », la frange la plus extrémiste des parlementaires républicains, bénéficie également de l’attention pécuniaire de Vivendi, Areva, Sanofi, GDF-Suez et du groupe Louis Dreyfus [2].
Des dizaines de milliers de dollars sont donc distribués ici et là, parmi les ultra-conservateurs. Et encore ne s’agit-il là que des sommes directement données à un candidat par des entreprises françaises. Si l’on considère les budgets d’ensemble des comités d’action politique (PACs), spécialement créés pour faire transiter les financements privés à but politique, les dépenses totales de ces entreprises hexagonales se portent à 700 000 dollars pour Axa, 644 000 pour Sanofi, 196 000 pour Vivendi ou 163 000 pour Areva.
La Société générale, fan de Mitt Romney
La Société générale et BNP-Paribas contribuent à travers les associations professionnelles et par des donations directes. Les deux banques ont par exemple déclaré à la Commission électorale fédérale (FEC) avoir distribué respectivement 218 000 et 32 000 dollars à la campagne de Mitt Romney. Le candidat républicain est, cette fois, le favori des banquiers : ceux de Goldman Sachs lui ont versé près d’un million de dollars, ceux du Crédit suisse un demi-million...
Les contributions de campagne des groupes français s’ajoutent à leurs dépenses de lobbying à Washington. Air Liquide, Alstom, ArcelorMittal, Areva, GDF-Suez, Lafarge ou Michelin ont chacune dépensé annuellement entre 600 000 et 1,5 million de dollars ces dernières années pour peser sur des projets de loi relatifs au secteur de l’énergie et du climat. Dans le secteur pharmaceutique, Sanofi bat tous les records hexagonaux, avec 6 à 8 millions de dollars dépensés chaque année. Vivendi, en raison de ses intérêts dans Universal, figure parmi les plus gros contributeurs historiques en terme de lobbying, avec pour objectif quasi exclusif la protection et le durcissement de ses droits de propriété intellectuelle. Le groupe a ainsi dépensé plusieurs millions de dollars en 2011 et 2012 à l’occasion du projet de loi avorté Stop Online Piracy Act (connu sous l’acronyme SOPA).
Areva, le nucléaire à tout prix
Une entreprise comme Areva illustre à merveille la continuité entre lobbying et dépenses électorales. Sans surprise, l’équipementier nucléaire concentre la majeure partie de ses dépenses de lobbying – plus d’un million de dollars déclaré par an depuis 2005 – sur les projets de loi relatifs à l’énergie et aux normes de sécurité et de pollution qui pourraient affecter la viabilité des centrales nucléaires. Les dons aux candidats effectués par Areva dans le cadre de la campagne 2012 suivent la même logique. Ils sont versés à des politiciens influents et connus pour leur soutien au nucléaire, qu’ils soient républicains (Fred Upton et Mike Simpson) ou démocrates (Steny Hoyer et James Clyburn). L’entreprise a également organisé des séminaires dans le cadre des conventions républicaines et démocrates pour assurer la promotion du nucléaire [3]. Cette stratégie d’influence, déjà contestable en elle-même, semble désormais justifier toutes les dérives et toutes les compromissions. Comment expliquer qu’une entreprise publique française finance ainsi six congressistes républicains se réclamant du Tea party ?
Les contributions déclarées par les entreprises ne sont que la pointe émergée de l’iceberg. Il existe bien des moyens de contourner les faibles règles de transparence qui régissent encore leurs dépenses politiques et électorales. C’est le cas notamment des groupes dits « c4s », acteur émergent de la campagne 2012, et dont l’immense majorité est favorable à la cause républicaine. Contrairement aux « superPACs », ils ne sont pas tenus de révéler l’identité de leurs donateurs et sponsors. C’est le cas d’un puissant réseau néoconservateur et néolibéral : l’American Legislative Exchange Council (Alec), dans lequel Sanofi et Louis Dreyfus ont joué un rôle actif aux côtés de célèbres entreprises états-uniennes.
Louis Dreyfus et les « bienfaits du dioxyde de carbone »
L’Alec s’implique activement dans toutes les causes chères à la droite extrême américaine, depuis la répression de l’immigration [4] jusqu’à la dénégation du changement climatique, en passant par la liberté de porter des armes à feu et d’en faire usage à titre préventif. Sur tous ces sujets, l’organisation élabore et promeut des « législations modèles ». L’Alec a ainsi, parmi ses multiples activités, tenté de promouvoir une « législation modèle » sur les gaz de schiste, dont le but à peine caché est d’affaiblir tout moyen de protection de la qualité de l’eau et de maintenir le secret commercial sur la nature des substances chimiques utilisées pour la fracturation hydraulique. Lors de son congrès en 2011, le programme de l’Alec proposait aussi une session sur les « bienfaits du dioxyde de carbone ».
Les grands groupes finançant l’Alec ont été ciblés par une campagne citoyenne de grande envergure, Alec Exposed [5], après que les informations fragmentaires existant sur leurs financements aient été recoupées. Pointées du doigt, des dizaines de multinationales nord-américaines, dont Coca-Cola, PepsiCo, Wal-Mart, McDonald’s, ou Kraft Foods, ont annoncé publiquement qu’elles se dissociaient de l’Alec. Côté français, Sanofi, particulièrement actif dans l’Alec, a fini par officialiser son retrait début octobre 2012. Louis Dreyfus affirme également s’être désengagé du lobby.
Tout sauf Obama
Les associations professionnelles permettent aussi aux entreprises de soutenir, indirectement, des candidats peu recommandables tout en préservant une apparence vertueuse de neutralité, évitant ainsi de se retrouver la cible de campagnes citoyennes. C’est ainsi que l’association PhRMA, représentant l’industrie pharmaceutique (présidée jusqu’il y a quelques mois par Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi), a dépensé 10 millions de dollars lors de la campagne 2010 [6], contre seulement 200 000 dollars deux ans auparavant. En 2012, le secteur de l’énergie, emmené par des groupes comme l’American Petroleum Institute (dont sont membres ArcelorMittal, Technip, Total, Schlumberger et Schneider Electric), montre sa détermination à faire battre Obama en ayant déjà dépensé plus de 150 millions de dollars début septembre, avant même que la campagne officielle ne commence [7] !
La principale association professionnelle, l’US Chamber of Commerce, est systématiquement montée au créneau pour s’opposer à toutes les réformes de l’administration Obama, depuis la loi Dodd-Frank sur la finance jusqu’à la réforme du système de santé. Elle s’affiche comme la représentante de l’ensemble des entreprises américaines, mais est surtout déterminée à imposer sa vision néolibérale du monde. En 2012, elle a annoncé qu’elle comptait dépenser au moins 100 millions de dollars, principalement en spots télévisés ciblant indirectement Obama et les candidats démocrates vulnérables au Congrès et au Sénat [8]. La liste des membres et des donateurs de l’US Chamber of Commerce n’est pas publique, mais, là encore, Sanofi occupe un siège dans son conseil de direction. En 2010, une enquête avait révélé que près de 900 000 dollars collectés par la Chambre provenaient d’entreprises étrangères, parmi lesquelles Axa et Sanofi.
Des intérêts économiques qui s’accommodent du racisme et de l’homophobie
Déjà, à l’occasion des élections de mi-mandat de 2010, les financements accordés par les huit plus important émetteurs de gaz à effet de serre européens – dont ArcelorMittal, Lafarge, GDF-Suez et Solvay – s’orientaient principalement vers les candidats climato-sceptiques. 35% des contributions cumulées de ces huit entreprises étaient allées à des candidats niant purement et simplement le changement climatique, et 43% supplémentaires à des candidats opposés à toute forme de régulation des gaz à effet de serre, révélait le Réseau action climat Europe. L’ONG y voyait une illustration du double jeu des entreprises concernées, qui s’affichent comme écologiquement responsables, mais ne cessent de miner tout effort de législation ambitieuse sur le climat, que ce soit en Europe ou aux États-Unis.
En 2012, au-delà même du sujet central du climat et de l’énergie, l’engagement des entreprises françaises dans la vie politique américaine semble illustrer une complicité plus profonde avec la vision de la société et du monde véhiculée par la droite extrême américaine. L’opposition farouche et quasi religieuse à toute forme de régulation publique des entreprises et à toute forme de redistribution fiscale (exprimée de manière exacerbée aux États-Unis, et plus sourde en France) semble bien valoir quelques compromissions avec l’obscurantisme, le racisme et l’homophobie.
Olivier Petitjean
POLITIQUE
Obama et Romney au coude à coude dans deux sondages
Une enquête publiée par le Wall Street Journal et NBC News donne 48% des intentions de vote pour Barack Obama et 47% pour Mitt Romney, soit une quasi égalité si on tient compte de la marge d'erreur de plus ou moins 2,55%.
"Ce sondage reflète une campagne très, très serrée dans tout le pays", a déclaré le sondeur républicain Bill McInturff qui a mené l'enquête avec son collègue démocrate Peter Hart.
Ce sondage a été réalisé entre le 1er et le 3 novembre auprès de 1.475 électeurs.
Un autre sondage réalisé pour USA Today par l'institut Gallup dans les Etats clé situe les deux candidats à égalité, avec 48% chacun.
Selon une enquête de l'institut de recherches Pew, qui a interrogé des électeurs assurant avoir déjà fait leur choix, le président sortant recueillerait 48% des votes, contre 45% pour son rival.
Hollande au Laos pour le sommet Asie-Europe
François Hollande à son arrivée à Vientiane le 5 novembre 2012 pou rle sommet de l'Asem. (Photo Sukree Sukplang. Reuters)
Le chef de l'Etat a profité de son déplacement pour inviter les pays asiatiques à faire confiance à l'économie de la zone euro.
Le président français François Hollande, en visite au Laos lundi pour un sommet Asie-Europe (Asem), a invité les pays asiatiques à faire confiance à l'économie européenne et à participer aux efforts de relance dans le reste du monde. «Je suis là pour rassurer les pays asiatiques» mais aussi «pour leur dire qu’ils ont leur rôle à jouer dans la croissance européenne et mondiale», a-t-il dit lors d’une rencontre improvisée avec la presse à l’ambassade de France à Vientiane.«Le message essentiel» à adresser à l’Asie, «c’est que nous avons engagé le règlement de nos problèmes, nous avons fait des choix pour la stabilité et la croissance et enfin nous allons mettre en place l’Union bancaire. Ca peut rassurer les investisseurs asiatiques, les faire revenir sur les marchés européens». «Les conditions sont réunies pour un retour de la croissance en 2013» en Europe, a-t-il estimé.
Retraçant le début de son mandat à l’Elysée six mois après son élection, le président a souligné qu’après son travail en faveur de «la réorientation de l’Europe», puis «du redressement budgétaire» du pays, venait aujourd’hui «le temps de la compétitivité».
Le rapport Gallois, proposant un ensemble de mesures pour relancer celle-ci, est remis ce lundi au gouvernement. François Hollande, a indiqué qu’il en tirerait «toutes les conclusions» alors que le texte est d’ores et déjà sujet à polémique.
En marge du sommet, Hollande aura des entretiens bilatéraux, en particulier avec le Premier ministre chinois Wen Jiabao, alors que Pékin doit dans les jours qui viennent renouveler la hiérarchie du pouvoir. Il rencontrera aussi son homologue laotien Choummaly Sayasone. Le président doit visiter par ailleurs l’institut Pasteur de Vientiane, réalisation de la coopération franco-laotienne, qui mène notamment des recherches sur le Sras et la grippe aviaire.
Il s’entretiendra également avec des responsables d’ONG, notamment Handicap International, alors que le Laos demeure un des pays les plus pollués par les mines antipersonnel et bombes à sous-munitions. Une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernements participent au sommet de Vientiane, dont pour l’Europe le président de l’UE Herman van Rompuy, le chef de la Commission européenne Jose Manuel Barroso et le Premier ministre italien Mario Monti.
(AFP)
Combats à Damas et Alep sous l'artillerie et les bombardements
A Deraa, peu après une frappe de l'armée de l'air syrienne le 4 novembre 2012. (REUTERS)
Un entrepôt du Croissant Rouge a brûlé dans la deuxième ville du pays et plusieurs quartiers de la capitale sont touchés.
De violents combats opposaient lundi rebelles et troupes du régime de Bachar al-Assad, appuyées par l’artillerie, dans les deux principales villes de Syrie, Damas et Alep, où un entrepôt du Croissant Rouge a brûlé, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).Dans le nord du pays, l’OSDH fait état de violents combats à Alep, ainsi que de bombardements qui ont tué un civil et provoqué un incendie près d’un bâtiment des renseignements aériens à l’entrée nord-ouest de la ville. Le principal entrepôt du Croissant Rouge à Alep, situé à proximité, a entièrement brûlé, a affirmé à l’AFP une source au sein de l’organisation, sous le couvert de l’anonymat. Le bâtiment de 1 000 mètres carrés contenait des stocks de médicaments, de nourriture, de couvertures et de produits pour bébé. «Nous n’avons aucune idée précise des pertes. Nous ne pouvons plus accéder à l’entrepôt depuis plus d’une semaine à cause des violents combats, mais les gardiens nous ont affirmé que tout avait brûlé», a ajouté cette source.
Des affrontements ont également éclaté à proximité de l’aéroport international d’Alep, selon l’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de militants et de médecins dans les hôpitaux civils et militaires à travers le pays. A Damas, l’armée a bombardé le quartier de Hajar al-Aswad, a rapporté l’OSDH, faisant état de combats entre rebelles et soldats dans ce quartier, ainsi qu'à Tadamone. Selon l’OSDH, de nombreux habitants fuyaient ces deux quartiers situés dans le sud de la capitale pour se mettre à l’abri dans le camp palestinien voisin de Yarmouk.
Dimanche soir, huit civils dont une femme avaient été tués par un obus de mortier à Yarmouk, où s’affrontaient rebelles et combattants palestiniens du Front Populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) d’Ahmad Jibril, un allié du régime de Bachar al-Assad. Plus d’un demi-million de réfugiés palestiniens vivent en Syrie, et selon l’OSDH, des combattants palestiniens prennent part aux combats, certains du côté du régime et d’autres avec la rébellion.
Toujours à Damas, les rebelles ont lancé des attaques coordonnées contre plusieurs barrages de l’armée à travers la ville, selon l’OSDH. A Homs, où la Croix-Rouge internationale a pu accéder pour la première fois depuis plusieurs mois à deux quartiers assiégés, l’OSDH faisait état de combats et de bombardements sur plusieurs quartiers.
L’OSDH a aussi signalé des bombardements aériens sur la province d’Idlib, où l’armée de l’air a récemment intensifié ses raids, et une campagne d’arrestations dans la ville côtière de Lattaquié. Dimanche, les violences ont fait au moins 203 morts - 112 civils, 62 soldats et 29 rebelles - à travers le pays, selon le bilan quotidien de l’OSDH.
(AFP)
Syrie : au moins 50 morts à Hama dans un attentat contre les forces pro-régime
Le Monde.fr avec AFP et ReutersAu moins cinquante membres des forces pro-régime ont péri lundi 5 novembre dans un attentat-suicide à la voiture piégée dans la province de Hama, dans le centre de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), alors qu'au moins vingt rebelles ont été tués dans un raid de l'armée de l'air sur la province d'Idleb, dans le nord-ouest du pays.
"Un combattant du Front Al-Nousra [soupçonné de lien avec Al-Qaida] s'est fait exploser (...) dans la province de Hama. Au moins cinquante personnes ont été tuées", a déclaré Rami Abdelrahman, directeur de l'OSDH, une organisation proche de l'opposition syrienne et basée à Londres.
L'agence d'information officielle SANA, citant une source officielle, a fait état de son côté d'un attentat-suicide avec une voiture piégée bourrée d'une tonne d'explosifs. Selon elle, l'explosion n'a tué que deux civils et en a blessé dix autres. L'agence a précisé que l'attentat s'était produit "à côté" d'un centre de développement rural, sans toutefois préciser si l'armée s'y trouve. Plus de neuf mille soldats ont été tués en près de vingt mois de violences dans le pays, selon l'OSDH, mais ses bilans ne comprennent pas la plupart des morts parmi les "chabbihas", les miliciens civils du régime.
ATTENTAT DANS UN QUARTIER RÉSIDENTIEL
En outre, un attentat a été perpétré lundi sur une place du quartier de Mazzé, dans l'ouest de Damas, a rapporté la télévision officielle syrienne, qui impute l'attaque à des "terroristes". "L'explosion dans le secteur de Mazzé Jabal est due à une charge qui a été posée par des terroristes sur la place Arous Al-Jabal, bondée de gens", a précisé la chaîne officielle, qui fait état état de blessés graves.
Mazzé est un important quartier résidentiel qui abrite des ambassades et des sièges de la sécurité. L'attentat s'est produit dans un secteur parallèle à "l'autoroute Mazzé", une route de quatre kilomètres qui conduit à la célèbre place des Omeyyades.
UN ENTREPÔT DU CROISSANT-ROUGE BRÛLÉ À ALEP
A Alep, un entrepôt de 1 000 mètres carrés où le Croissant-Rouge syrien avait stocké des médicaments, de la nourriture, des produits pour bébés ainsi que des couvertures en prévision de l'hiver a entièrement brûlé. "Nous ne pouvons plus accéder à l'entrepôt depuis plus d'une semaine à cause des violents combats, mais les gardiens nous ont affirmé que tout avait brûlé", a déclaré la source. Selon Samir, un pharmacien de 37 ans dans le nord-ouest d'Alep, les combats n'avaient jamais atteint un tel niveau de violence.
"Cela fait presque une semaine que nous passons nos nuits terrorisés. Nous entendons des tirs à l'arme automatique, les chars qui tirent, des explosions", a-t-il dit. "Cette nuit, les combats ont été les pires depuis une semaine", avec seulement une heure ou deux d'interruption. Plus de trente personnes ont été tuées en vingt-quatre heures dans le camp de Yarmouk, où vivent 150 000 Palestiniens, à la suite d'accrochages entre l'armée et les rebelles dans le sud de Damas, ont annoncé lundi des sources palestiniennes.
Jean-François Copé à « tous politiques » sur Inter : nos vérifications
Jean-François Copé était l'invité de l'émission "Tous politiques" sur France Inter. Candidat à la tête de l'UMP, l'actuel secrétaire général, qui veut incarner une opposition "tonique" et critique la "droite complexée" du camp Fillon, a chargé tous azimuts le gouvernement. Quitte à tomber dans l'exagération. Décryptages.
1/ Confusions sur les dépenses publiques
Ce qu’il a dit : "dans les faits, le budget le montre, les dépenses publiques vont augmenter de 5,5 milliards. Et il ne faudrait surtout pas matraquer fiscalement les Français comme il le fait, il augmente de 33 milliards les impôts. Pour mettre l'économie de notre pays à genoux, malheureusement, c'est la pire des manières".
Pourquoi c’est faux ? Jean-François Copé estime que les dépenses publiques vont augmenter de 5,5 milliards d’euros en 2013. Or c’est erroné. D'une part, le gouvernement ne "matraque" pas fiscalement les français avec 33 milliards de hausses d'impôts. Ce chiffre correspond en réalité à la totalité de la somme à récupérer pour maintenir la trajectoire de réduction du déficit. Le projet de loi de finances prévoit en fait 20 milliards de hausses d'impôts, dont 10 seront payés par les ménages.
Quant à la hausse de la dépense publique, M. Copé en exagère très fortement le montant. La dépense totale de l’Etat passera, selon les documents de présentation du budget, de 369,8 milliards d’euros à 370,9 milliards, soit une hausse de 1,1 milliard d'euros, inférieure à l’inflation prévue.
M. Copé semble aller chercher la hausse de dépenses qu’il évoque dans les dépenses prévues pour financer le budget de la sécurité sociale et dans celles des collectivités territoriales. De fait, l’objectif national de dépenses de santé (Ondam) est prévu en hausse, de 2,7 % pour 2013 après 2,5 % pour 2012, soit 4,6 milliards supplémentaires. Mais cette dépense est structurelle, liée au vieillissement de la population notamment, et augmente chaque année.
Surtout, le patron de l’UMP néglige le fait que le gouvernement Hollande est grosso modo sur la même trajectoire de réduction de déficits que François Fillon. C’est ce que rappelle une note de l'organisme de recherche en économie Natixis : "L’objectif de déficit public pour l’an prochain reste le même que celui inscrit dans le programme de stabilité français et confirmé par la nouvelle majorité en LFR 2012 (3 % du PIB). La trajectoire pluriannuelle de finances publiques est aussi quasi-inchangée par rapport à la LFR 2012, l’objectif de retour à l’équilibre budgétaire étant confirmé pour la fin de la législature (2017), l’équilibre structurel pour 2016".
En clair, le PS poursuit ici la politique entamée par la majorité précédente. C 'est d'ailleurs ce que lui reprochent son aile gauche et certains économistes, qui jugent l'austérité trop forte voire contre-productive.
2/ Inversion de courbes sur la dette française
Ce qu'il a dit : "Par exemple, les 600 milliards d'augmentations de la dette, je voudrais quand même rappeler que durant la période 2007-2012 tous les pays européens ont connu malheureusement une augmentation de leur dette, et la nôtre en pourcentage du PIB est un peu inférieure à la moyenne de l'Union Européenne".
Pourquoi c'est faux ? Pas besoin de long discours. Voici la courbe de la dette publique, en pourcentage du PIB, selon les données de l'institut Eurostat. On le voit, la progression de la dette publique française est en réalité supérieure, et non inférieure, à celle de la moyenne de l'Union européenne.
3/ Oubli des suppressions de postes de fonctionnaires
Ce qu'il a dit : [parlant de François Hollande] "Ça fait dix ans qu'on n'avait pas augmenté le nombre de fonctionnaires, il augmente le nombre de fonctionnaires".
Pourquoi c'est faux ? M. Copé tient à son argument de non-diminution des dépenses publiques. Quitte à tomber dans la désinformation. D'une part, la diminution du nombre de fonctionnaires depuis dix ans n'est vraie que pour la fonction publique d'Etat, qui a diminué en moyenne de 0,2 % par an. La fonction publique hospitalière et la fonction publique territoriale, elles, ont progressé respectivement de 1,8 % et 3,4 % chaque année, comme le montre le graphique ci-dessous, extrait du rapport officiel 2011 du ministère de la fonction publique.
Ensuite, sur le nombre de fonctionnaires qui augmenterait, M. Copé oublie une partie des informations : s'il est exact que le gouvernement a créé des postes dans l'éducation et la police, il en a aussi supprimé dans le même temps ailleurs. Le solde est en fait négatif, avec 11 011 emplois créés contre 12 298 détruits, soit 1 287 postes de fonctionnaires en moins.
4/Manip sur les heures sup
Ce qu'il a dit : "La première décision de monsieur Hollande, à peine élu, a été de supprimer immédiatement la fiscalité antidélocalisation, c'est-à-dire de remonter les charges patronales. Et il a rajouté à cela une deuxième mesure, c'est qu'il a taxé les heures supplémentaires alors que nous les avions détaxées de sorte qu'il n'y a plus un français qui peut travailler plus pour gagner plus"'.
Pourquoi c'est faux ? Jean-François Copé pousse les feux de ses critiques sur l'économie. Et à vouloir faire trop simple, finir par dire le faux. D'une part, la mesure supprimée par François Hollande, à savoir la TVA sociale qu'avait prévue le gouvernement Sarkozy, devait s'appliquer à la rentrée 2012. Si elle a été supprimée avant son entrée en vigueur, il est difficile de dire que les socialistes ont "remonté les charges" : ils ont annulé une baisse prévue, ce qui est différent.
C'est surtout la seconde partie de l'approximation qui est fausse. En effet, dire qu'il "n'y a plus un Français qui peut travailler plus pour gagner plus" revient à mentir. La majorité PS a effectivement rétabli les taxes sur les heures supplémentaires, tant au niveau salarial que patronal (à l'exception de la part patronale dans les entreprises de moins de 20 salariés). Mais elle n'a pas interdit l'usage d'heures supplémentaires.
Il est donc tout à fait possible d'en faire, et de "travailler plus pour gagner plus", pour reprendre la formule consacrée. C'est ce que faisaient les salariés avant 2007. Ce graphique, extrait d'un rapport parlementaire de 2011, montre le nombre d'heures supplémentaires effectuées par trimestre depuis 2003. On voit l'effet de la réforme de 2007, mais aussi le fait que des heures supplémentaires étaient effectuées auparavant, surtout dans les secteurs travaillant plus de 35 heures :
En 2006, selon la Dares, 38% des salariés du privé à temps complet avaient effectué des heures supplémentaires, soit environ 630 millions d'heures au total.
5/ Amnésies et approximations sur le mariage homosexuel
Ce qu'il a dit : [Sur le mariage homosexuel] Vous vous rendez compte qu'il n'y a eu aucune concertation, le gouvernement travaille en chambre, sans rencontrer personne, aucune association... Aucune autorité civile ou religieuse préalable.
Pourquoi c'est faux ? M. Copé appuie cette thématique "clivante", quitte à désinformer. En réalité, il y a bien eu une série de consultations et de recontres entre les deux ministres chargées de ce projet (Dominique Bertinotti pour la famille et Christiane Taubira pour la justice), il suffit de retrouver les agendas ministériels pour le constater :
Par exemple, les 25 et 26 septembre, les deux ministres ont reçu l'Agence française pour l'adoption, le président de l'association Familles de France, le président du conseil national des Associations Françaises Familiales Laïques (CNAFAL), celui de l’Union des Familles Laïques(UFAL), de la Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques (CNAFC)...
Quant aux autorités religieuses, elles ont également été reçues par les deux ministres, même si elles ont dénonçé le refus du débat, comme l'a relaté sur son blog la journaliste du Monde chargée des religions, Stéphanie Le Bars.
Ce qu'il a dit : "Je viens de vous dire à l'instant qu'il s'agissait brutalement d'un trait de plume, de rayer la référence au père et à la mère pour y substituer la formule de parent A et de parent B".
Pourquoi c'est faux ? Cette formule de "parent 1 parent 2" ou "parent A parent B" qui viendrait remplacer les termes "père et mère" dans la loi est souvent réutilisée par les opposants au mariage homosexuel pour la force de l'image qu'elle véhicule. Elle n'a pourtant aucune réalité concrète.
L'avant-projet de loi sur le mariage des couples de même sexe a été divulgué par le journal La Vie. Et on cherche en vain l'un de ces deux termes. En réalité, il propose de remplacer les mots de "père et mère" par le mot "parents", avec quelques variantes : "au père ou à la mère" devient "au parent survivant", "paternelle ou maternelle" devient "parentale". Mais nulle part n'existe cette dimension de "parent A et parent B" ou "1 ou 2". Pour les anti-mariage, il faudrait trouver une formulation de ce type pour le livret de famille. Mais elle reste à trouver, si elle est nécessaire.
Samuel Laurent
ECONOMIE
Le rapport Gallois préconiserait de réduire de 30 milliards d'euros les charges sociales des entreprises
Le Monde.fr avec AFP
Très attendu, et un peu redouté, le rapport de Louis Gallois sur la compétitivité est remis officiellement lundi 5 novembre à Jean-Marc Ayrault, proposant entre autres baisse du coût du travail et coup de pouce à l'innovation. Les premières mesures sont attendues mardi.
L'ancien patron d'EADS et de la SNCF, aujourd'hui commissaire général à l'investissement, qui avait parlé d'un nécessaire "choc de compétitivité" quelques jours avant d'être missionné, remettra au premier ministre ce rapport commandé en juillet, attendu mi-octobre et repoussé à novembre. Il détaillera ses propositions lundi soir à 20 heures sur France 2.Mais ce n'est que mardi, à l'issue d'un séminaire, que le gouvernement annoncera les premières mesures retenues et les celles mises à l'étude. A son tour, Jean-Marc Ayrault s'en expliquera mardi au 20 heures de TF1.
La phase de prise de décisions pourrait courir jusqu'à début 2013 après la remise d'un autre rapport, celui du Haut Conseil du financement de la protection sociale. Mais une fois prises, les mesures seront appliquées sur toute la durée du quinquennat, a assuré François Hollande.
Maintes fois menacé d'être enterré, objet de fuites, et abondamment commenté depuis des semaines, le rapport est connu dans ses grandes lignes, sauf surprise. Selon le site internet des Echos, confirmant des informations du Figaro du 19 octobre, Louis Gallois préconise de réduire de 30 milliards d'euros les charges sociales des entreprises.
Cette baisse du coût du travail pourrait être l'un des leviers du gouvernement pour enrayer la dégringolade du déficit commercial de la France. Le second levier, appelé "hors-coût" et privilégié par plusieurs ténors du gouvernement, consiste en une palette d'initiatives soutenant l'exportation, l'innovation, la recherche et la qualité des produits, mais aussi des simplifications administratives.
PRINCIPE D'UNE BAISSE DU COÛT DU TRAVAIL ACQUIS
Selon Les Echos, M. Gallois proposerait une vingtaine de ces mesures, comme le "renforcement des filières industrielles", l'aide à l'export ou la pérennisation sur la durée du quinquennat de certains dispositifs comme le crédit d'impôt recherche ou ceux sur la détention et la transmission d'entreprise.
Sujet beaucoup plus controversé, il suggère aussi de "mener la recherche sur les techniques d'exploitation" du gaz de schiste. D'autres pistes, comme un meilleur aiguillage de l'épargne des ménages ou l'intégration de représentants des salariés dans les conseils d'administration des grandes entreprises, seraient également retenues.
Le Medef a réclamé une baisse massive et immédiate des cotisations salariales et patronales, financée par une augmentation de la TVA et de la CSG. Les patrons du CAC 40 ont également demandé à François Hollande une baisse de 30 milliards d'euros sur deux ans ans financée par une augmentation de la TVA et des économies budgétaires.
Si, au sein du gouvernement, le principe d'une baisse des cotisations sociales semble acquis, la durée et le montant n'en sont pas encore déterminés. L'exécutif a multiplié les prises de position sur la question. Certains comme Arnaud Montebourg penchent pour des baisses de cotisations conditionnées à un réinvestissement, d'autres comme Pierre Moscovici pensent que la baisse du coût du travail devrait cibler de préférence les bas salaires.
Le seul point d'accord semble être que le gouvernement ne mettra en œuvre aucune mesure d'augmentation de la CSG ou de la TVA en 2013, pour ne pas ajouter à l'effort fiscal déjà demandé aux Français. Et éviter un "choc de pouvoir d'achat", évoqué dimanche par Benoît Hamon.
"Je pense que nous allons d'abord agir sur ce qui n'est pas le coût du travail", a prévenu M. Moscovici. La baisse des cotisations n'est pas "l'alpha et l'omega" de l'amélioration de la compétitivité, insiste-t-on à Matignon.
Compétitivité : les principales mesures du rapport Gallois
LE MONDE
"Un choc de confiance" : c'est ce à quoi appelle le rapport sur la compétitivité de 65 pages que Louis Gallois devait remettre lundi 5 novembre au premier ministre. Parmi les mesures défendues par le commissaire général à l'investissement, figurent une réduction de 30 milliards d'euros des charges sociales et une vingtaine de mesures relatives à la compétitivité hors coût. Ces dernières devraient faire l'objet d'annonces gouvernementales mardi. M. Gallois souhaite aller vite et défend l'idée que les organisations patronales et syndicales soient associées au redressement.
Le rapport dresse un état des lieux de la situation de l'industrie et de l'économie française qu'une source gouvernementale juge "extrêmement préoccupant". Trois chiffres illustrent "le décrochage" français : "le recul de la part de l'industrie dans la valeur ajoutée, de 18% en 2000 à 12,5% en 2011; les parts de marché des exportations françaises, passées de 12,7 % en 2000 à 9,3 % en 2011 et le solde de la balance commerciale hors énergie, de +25 milliards en 2002 à - 25 milliards en 2012".
Comme le défend le Medef depuis plusieurs mois, les 30 milliards d'allégements de cotisations concerneraient à la fois les charges salariales (à hauteur de 10 milliards) et les charges patronales (à hauteur de 20 milliards). Tous les salaires jusqu'à 3,5 fois le smic bénéficieraient de la réduction des cotisations, qui serait compensée par une augmentation de la CSG, de la TVA et de la fiscalité écologique.
Sensibles à la demande de stabilité des entreprises, le rapport propose, comme Les Echos l'ont révélé lundi, que l'Etat s'engage "à ne pas modifier cinq dispositifs" au cours du quinquennat: le crédit d'impôt recherche, les dispositifs Dutreil sur la détention et la transmission d'entreprises, la contribution économique territoriale, les incitations fiscales aux jeunes entreprises innovantes et les dispositifs en faveur de l'investissement dans les PME.
"SMALL BUSINESS ACT"
Côté industrie, M. Gallois propose de "conditionner les soutiens de l'Etat aux actions des grandes entreprises à leur capacité à y associer leurs fournisseurs et sous-traitants". Il préconise de reprendre les recherches sur les gaz de schiste et retient trois priorités pour le commissariat général à l'investissement: les technologies génériques, la santé et l'économie du vivant, et la transition énergétique. Le rapport propose d'aligner les conditions des crédits et garanties export "sur le meilleur niveau" constaté chez nos concurrents. Il reprend l'idée d'un Small Business Act à la française pour les PME. Il souhaite que la fiscalité sur l'assurance-vie favorise les contrats investis en actions.
L'industriel recommande que les représentants des salariés participent, "avec voix délibérative", aux conseils d'administration des entreprises de plus de 5 000 personnes. Il propose de doubler le nombre de formations en alternance et de mettre en place un compte individuel de formation "attaché à la personne" et non à l'entreprise.
Dominique Gallois et Claire Guélaud
Sanofi aurait envisagé un déménagement de son siège hors de France
Le groupe pharmaceutique Sanofi a étudié une délocalisation de son siège parisien à Londres ou aux Etats-Unis, un projet qu'aurait bloqué le président du conseil d'administration Serge Weinberg, écrit Le Journal du Dimanche dans son édition du 4 novembre.
Le journal dominical, qui cite "plusieurs sources proches de la direction et du conseil d'administration", cite également Serge Weinberg, qui répond que "le directeur général (Christopher Viehbacher) ne m'en a pas parlé et ne m'a pas présenté de tel projet".Personne n'était disponible chez Sanofi pour commenter ces informations.
Selon le JDD, cette délocalisation a été évoquée en juillet "en pleine tourmente politique sur la rémunération des dirigeants et la taxe à 75% sur les hauts revenus".
Cité par le JDD, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, espère "qu'il ne s'agit que de rumeurs".
Le gouvernement conteste le projet de Sanofi de supprimer 914 postes en France d'ici 2015 alors que le groupe dégage d'importants bénéfices.
Avec Reuters, par Jean-Baptiste Vey
Du rapport Gallois à l'ouragan Sandy, un week-end d’industrie
Par Astrid Gouzik
En fin de semaine en France, les discussions ont largement tourné autour du rapport Gallois qui doit être remis ce lundi 5 novembre. Au même moment outre-Atlantique, alors que les candidats à l’élection présidentielle se préparent pour le dernier round, les industriels s’organisent après le passage de Sandy.
Choc de compétitivité ou "choc de pouvoir d’achat"
Le rapport de l’ex-président d’EADS aura décidément fait parler de lui ces dernières semaines. Alors que la presse fourmille de rumeurs sur ses conclusions, les politiques commentent déjà. En tête, Benoît Hamon, ministre chargé de l’Economie sociale.
Selon lui, la diminution de 30 milliards des cotisations demandée par les patrons du CAC 40 et que pourrait préconiser le rapport Gallois remis ce jour, créerait un "choc de pouvoir d'achat" pour les Français.
Selon lui, la diminution de 30 milliards des cotisations demandée par les patrons du CAC 40 et que pourrait préconiser le rapport Gallois remis ce jour, créerait un "choc de pouvoir d'achat" pour les Français.
"Si on concevait que l'on puisse transférer 30 milliards de cotisations salariales et patronales vers les ménages, il y aurait un choc qui serait un choc de pouvoir d'achat immédiat", a commenté Benoît Hamon, dimanche, lors du Grand Rendez-vous Europe1, Aujourd'hui en France et iTélé. Et de préciser que le rapport Gallois "est une contribution, c'est le gouvernement qui gouverne".
"Cette contribution ignore une équation importante, c'est que pour que l'on puisse acheter à nos entreprises des biens, il faut que les hommes et femmes de ce pays aient de quoi acheter, que leurs revenus ne soient pas orientés à la baisse qu'on ne s'engage pas à une course européenne de moins-disant salarial", a-t-il souligné.
"Si on fait 30 milliards de baisse des cotisations, ce sont 30 milliards en moins pour la sécurité sociale, sauf si c'est compensé par une augmentation de la TVA et de la CSG. Est-ce que l'on considère que pour rétablir notre compétitivité, nous faisons le sacrifice de notre protection sociale, la prise en charge de la maladie et des personnes âgées?", s'est-il interrogé.
"Ce qui est inconcevable, c'est de considérer que le problème des entreprises françaises soit juste un problème de coût du travail. Ce n'est pas vrai, il y a un problème d'innovation, d'investissement, d'épargne", a rappelé le ministre.
Arnaud Montebourg en visite à Alger
Le ministre français du Redressement productif a rencontré, dimanche 4 novembre, Cherif Rahmani, le ministre algérien de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'Investissement. Lors d’un point presse, Aranud Montebourg a plaidé pour l’établissement d’un "pacte de production" entre les deux pays.
"Nous travaillons avec mon collègue à faire surgir une sorte de pacte de co-production où ce que nous pourrions produire en partie en France et en partie en Algérie offrent de nombreux avantages qui pourraient être gagnant-gagnant", a-t-il détaillé. Les deux ministres ont insisté sur les similitudes des deux pays dans la situation économique actuelle en préconisant "une alliance industrielle" notamment pour assurer l'emploi de la jeunesse des deux pays.
Parmi les similitudes, "une trop forte dépendance envers les hydrocarbures, l'Algérie en tant que producteur et la France en tant que consommateur", a souligné Aranud Montebourg. De quoi justifier une véritable "alliance industrielle" entre les deux pays comme évoqué par le ministre français.
Puis interrogé sur le projet d'installation d'une usine Renault en Algérie en discussion depuis des années, Arnaud Montebourg a affirmé qu'il "avançait très bien". "Elles sont l'objet de négociations au plus haut niveau et nous sommes parfaitement confiant sur l'aboutissement de ces négociations", a-t-il ajouté.
Difficile retour à la normale à New-York
En début de week-end, les opérateurs téléphoniques rencontraient toujours des difficultés pour rétablir une couverture normale dans les zones les plus touchées par le passage de l'ouragan Sandy, même s'ils affirment faire des progrès.
Le numéro deux du marché, Verizon, a alors prévenu que la réparation des dégâts "pourrait prendre un certain temps" et a été le premier à reconnaître que Sandy pourrait avoir un impact "important" sur ses résultats du quatrième trimestre, dans un avis communiqué au gendarme boursier américain.
Par ailleurs, samedi matin, les pétroliers bloqués dans le port de New York ont enfin pu lever l'ancre pour aller ravitailler le pipeline qui dessert la métropole. Au total près de 113 millions de litres de carburant devraient affluer dans les stations-services, a promis Andrew Cuomo, le gouverneur de New York.
Dimanche, le célèbre marathon de New York a finalement été annulé. De nombreux coureurs sont venus en aide aux victimes de l'ouragan.
C'est officiel : Renault relance l'Alpine à Dieppe
Comme l'annonçait Sandrine Hurel vendredi dernier sur France 3 Haute-Normandie, Renault relance à Dieppe la fabrication d'une voiture de sport sous la marque Alpine
Par Richard Plumet avec AF
Les constructeurs automobiles français Renault et britannique Caterham ont annoncé ce matin qu'ils allaient collaborer pour concevoir et produire des véhicules sportifs qui seront fabriqués à Dieppe (Seine-Maritime).
Caterham prendra 50% de la société des Automobiles Alpine Renault, aujourd'hui détenue à 100% par Renault, selon un communiqué. La nouvelle co- entreprise qui en sera issue verra le jour en janvier 2013 et le premier véhicule pourrait sortir de l'usine Renault de Dieppe d'ici trois ou quatre ans.
«Travailleurs sérieux»
Juan Miguel Villar Mir, président du groupe espagnol éponyme, va plus loin : «Je travaille avec 38 pays et c’est la France qui accorde le plus d’attention à son industrie». «Chez AeroScout, nous avons pensé à plusieurs pays pour notre siège européen. La France est l’un des meilleurs choix que nous pouvions faire car elle possède plus de 2.000 hôpitaux et une industrie très développée», note Amit Har Esh, directeur commercial de cette société israélienne. Les patrons louent même la qualité des salariés français : «Ils sont des travailleurs sérieux et volontaires, toujours très positifs», estime Timo Luukkainen. Pour Philippe Delahaye, si ouvrir une usine en France était a priori un challenge, «les techniciens et les opérateurs français ont été capables d’atteindre les mêmes standards en faisant preuve de plus d’initiative et de flexibilité qu’au Japon». En 2011, les étrangers ont décidé 700 nouveaux projets en France, selon l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII). L’Hexagone est même le pays d’Europe qui attire le plus d’implantations industrielles. Et la France ne déçoit pas : 70 % des dirigeants d’entreprises étrangères installées dans le pays se félicitent de cet investissement, selon le baromètre 2012 Ernst & Young.
Caterham prendra 50% de la société des Automobiles Alpine Renault, aujourd'hui détenue à 100% par Renault, selon un communiqué. La nouvelle co- entreprise qui en sera issue verra le jour en janvier 2013 et le premier véhicule pourrait sortir de l'usine Renault de Dieppe d'ici trois ou quatre ans.
Compétitivité: Ces entreprises étrangères qui choisissent la France
ATTRACTIVITÉ - La France attire les investisseurs internationaux...
Si certains entrepreneurs français partent ou menacent de quitter le pays, des étrangers choisissent d’y implanter leurs activités. Car la France les séduit, d’abord par la taille de son marché intérieur mais aussi par la qualité de sa recherche. Les ingénieurs français, dont la réputation n’est plus à faire ont ainsi décidé Google a renforcé en 2010 son bureau parisien. «La recherche publique française répond aux meilleurs critères internationaux», note Pierre-Louis Xech, de chez Microsoft. Pour Philippe Delahaye, président de Toshiba France, l’Hexagone compte «beaucoup de petites entreprises innovantes et avec les pôles de compétitivité, il est facile pour un grand groupe de se connecter à ce réseau ». Sans compter les «incitations fiscales très intéressantes pour les investissements en innovation», affirme Timo Luukkainen, PDG de la société finlandaise Ensto.«Travailleurs sérieux»
Juan Miguel Villar Mir, président du groupe espagnol éponyme, va plus loin : «Je travaille avec 38 pays et c’est la France qui accorde le plus d’attention à son industrie». «Chez AeroScout, nous avons pensé à plusieurs pays pour notre siège européen. La France est l’un des meilleurs choix que nous pouvions faire car elle possède plus de 2.000 hôpitaux et une industrie très développée», note Amit Har Esh, directeur commercial de cette société israélienne. Les patrons louent même la qualité des salariés français : «Ils sont des travailleurs sérieux et volontaires, toujours très positifs», estime Timo Luukkainen. Pour Philippe Delahaye, si ouvrir une usine en France était a priori un challenge, «les techniciens et les opérateurs français ont été capables d’atteindre les mêmes standards en faisant preuve de plus d’initiative et de flexibilité qu’au Japon». En 2011, les étrangers ont décidé 700 nouveaux projets en France, selon l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII). L’Hexagone est même le pays d’Europe qui attire le plus d’implantations industrielles. Et la France ne déçoit pas : 70 % des dirigeants d’entreprises étrangères installées dans le pays se félicitent de cet investissement, selon le baromètre 2012 Ernst & Young.
Céline Boff
JUSTICE ?
Bettencourt : Sarkozy bientôt entendu
Lefigaro.fr
Selon Europe 1.fr, Nicolas Sarkozy doit être entendu cette semaine dans le cadre de l’affaire Bettencourt. L’ex-chef de l’Etat est convoqué à Bordeaux pour répondre, en qualité de témoin, aux questions du juge Jean-Michel Gentil, en charge du dossier. Une première audition était prévue vendredi, mais, selon Europe 1, Nicolas Sarkozy était alors indisponible.
Les enquêteurs cherchent à savoir si Liliane Bettencourt a contribué au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Plusieurs retraits réalisés en 2007 sur les comptes suisses de la milliardaire intriguent le juge. Ils coïncident avec une rencontre entre Patrice De Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt et Eric Woerth, et avec une possible visite de Sarkozy chez les Bettencourt à Neuilly.
Plusieurs proches de Nicolas Sarkozy ont déjà été entendus dans ce volet de l’affaire : son avocat Thierry Herzog, l’ex-secrétaire général de l’Elysée Xavier Musca et son ex-conseiller pour la justice Patrick Ouart.
Les enquêteurs cherchent à savoir si Liliane Bettencourt a contribué au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Plusieurs retraits réalisés en 2007 sur les comptes suisses de la milliardaire intriguent le juge. Ils coïncident avec une rencontre entre Patrice De Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt et Eric Woerth, et avec une possible visite de Sarkozy chez les Bettencourt à Neuilly.
Plusieurs proches de Nicolas Sarkozy ont déjà été entendus dans ce volet de l’affaire : son avocat Thierry Herzog, l’ex-secrétaire général de l’Elysée Xavier Musca et son ex-conseiller pour la justice Patrick Ouart.
Sarkozy convoqué dans l'affaire Bettencourt
© Reuters
INFO E1 - L'ex-président de la République doit être entendu cette semaine par le juge Gentil.Son audition était initialement programmée vendredi dernier. Mais selon les informations recueillies par Europe 1, Nicolas Sarkozy était alors indisponible. C’est donc cette semaine que l’ex-président est convoqué à Bordeaux pour répondre aux nombreuses questions du juge Gentil, en charge du dossier Bettencourt.
Le financement de la campagne 2007 dans le viseur
Le juge d'instruction cherche à savoir si Liliane Bettencourt a pu contribuer au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, comme l'affirment certains protagonistes. Il devrait donc notamment interroger l'ancien président sur une visite qu'il aurait rendue au domicile des Bettencourt pendant la campagne présidentielle d'entre-deux-tours, en 2007.>> A lire aussi : Bettencourt : l'enquête se rapproche de Sarkozy
Des perquisitions déjà menées
Début juillet, le juge Gentil avait mené une perquisition au domicile de Nicolas Sarkozy et dans ses nouveaux bureaux, rue de Miromesnil. L'avocat de l'ex-président, Me Thierry Herzog, avait par ailleurs fait parvenir dès la mi-juin des copies des agendas de Nicolas Sarkozy. Des documents démontrent selon lui "l'impossibilité absolue de prétendus 'rendez-vous secrets' avec Mme Liliane Bettencourt".>> A lire aussi : Ces dossiers où apparaît le nom de Sarkozy
L'entourage de Sarkozy également interrogé
De proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy ont par ailleurs déjà été entendus récemment dans cette affaire. Xavier Musca, l'ex-secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Picca, l'ancien conseiller justice, et son prédécesseur Patrick Ouart, ainsi que Thierry Herzog, l’avocat de l’ancien chef de l’Etat, ont déjà été interrogés par les enquêteurs de la brigade financière.Deux protagonistes de l'affaire, Eric Woerth, le trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 et Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, ont été mis en examen dans cette affaire. L’ex-procureur de Nanterre, Philippe Courroye, a quant à lui été entendu directement par le magistrat bordelais, comme le sera Nicolas Sarkozy dans les tous prochains jours.
S&P condamnée pour notation "trompeuse" de titres toxiques en Australie
Le Monde.fr avec AFPLa justice australienne a condamné lundi 5 novembre l'agence Standard & Poor's (S&P) à dédommager des collectivités locales ayant englouti des millions de dollars dans des produits toxiques qui avaient été très bien notés par l'agence américaine.
Le tribunal fédéral australien a jugé "trompeuse" la note AAA attribuée aux titres CPDO ("constant proportion debt obligation") émis par la banque néerlandaise ABN AMRO et vendus fin 2006 à 13 municipalités par une société de services financiers, LGFS.
Ces titres à fort rendement, largement promus par les grandes agences de notation qui leur attribuaient systématiquement la plus haute note, se sont révélés ruineux avec la crise financière de 2008.
PERTE DE 90 % DU CAPITAL INVESTI
Quelques mois après leur acquisition par ces communes de Nouvelle-Galles-du-Sud (sud-est), ces titres dits "Rembrandt" faisaient défaut, entraînant une perte nette de 16 millions de dollars australiens (12,9 millions d'euros), soit plus de 90 % du capital investi.
"La note AAA attribuée par S&P aux titres CPDO Rembrandt 2006-2 et 2006-3 CPDO était trompeuse" et étayée par des informations en partie "inexactes", a estimé la juge Jayne Jagot. La magistrate a par ailleurs rejeté les affirmations de S&P selon lesquelles l'évaluation des CPDO incriminées se fondait sur "des bases suffisantes" assorties d'une "prudence certaine". Ces affirmations "étaient mensongères et S&P le savait", a-t-elle dit.
"La notation est un art, pas une science" s'était défendue Standard & Poor's dans des documents écrits. Selon l'agence américaine, les notations ne sont pas "un exposé des faits" et l'attribution d'un triple A ne signifie pas l'absence d'un risque de défaut. La juge a condamné S&P, ABN AMRO et LGFS à payer solidairement les dommages et intérêts réclamés par les plaignants.
IL FAUT OSER, NON ?
SOCIAL
La raffinerie Pétroplus de Petit Couronne sera-t-elle reprise ?
Ce lundi est la date butoir pour déposer les dossiers de reprise de la raffinerie Pétroplus de Petit Couronne devant le tribunal de commerce de Rouen. Pour l'instant, il y a deux candidats officiels : NetOil et APG. Pour soutenir les salariés dans l'attente, la mairie a demandé aux commerçants d'organiser une journée "ville morte".
Les tours de la raffinerie Pétroplus de Petit Couronne © Reuters Philippe Wojazer
Le délai expire à 17h ce lundi. D'ici cette heure, les repreneurs potentiels de la raffinerie Pétroplus de Petit Couronne (Seine-Maritime) devront déposer leurs offres au tribunal de commerce de Rouen. Il y en a deux : Alafandi Petroleum Group (APG), basé à Hong Kong et NetOil, dont le siège est à Doubaï. Leurs premières offres déposées au tribunal le 16 octobre dernier avaient été rejetées faute de garanties suffisantes.
"Nous refusons la fermeture de cette raffinerie qui aurait des conséquences non seulement pour les 470 salariés et leurs familles mais aussi pour les sous-traitants, le commerce local et les ports du Havre et de Rouen" (Yves Scornet, porte-parole de l'intersyndical)
Pour les syndicats, il faut "sauver" à tous prix la raffinerie. Yves Scornet, le porte-parole de l'intersyndical, estime que si les dossiers des repreneurs ne sont pas satisfaisants, c'est à l'Etat de "réquisitionner la raffinerie dans l'intérêt de la France".
De son côté, le gouvernement a fait savoir, depuis l'annonce de la liquidation, qu'il poursuivait ses efforts pour "faire aboutir une solution de reprise" tout en travaillant avec les acteurs de la filière au "repositionnement industriel" de cette raffinerie ouverte en 1929.
En attendant 17h, les salariés de Pétroplus organisent un barbecue géant ce lundi midi devant la raffinerie. A Petit Couronnes, ils ont demandé à la mairie d'organiser une journée ville morte. La commune a distribué la semaine dernière des affiches à tous les commerçants pour les inciter à fermer entre midi et 14h. La plupart des commerçants ont décidé de jouer le jeu.
Distribution de tracts ce matin avant l'opération ville morte à Petit-Couronne
Ce lundi 5 novembre est la date limite fixée par le tribunal de commerce pour le dépôt des offres de reprises de la raffinerie. C’est aussi une journée d’actions de l’intersyndicale des salariés de Pétroplus
© France 3 Haute-Normandie / Magali Nicolin 7H00 ce lundi matin 5 novembre : mise en place des barrages sur le boulevard industriel
Au début de cette journée où l’avenir de leur raffinerie va se jouer, les salariés de Pétroplus sont dans la rue pour distribuer des tracts et lancer un appel à la population.
Objectif : faire venir le maximum de monde ("toutes les personnes qui se sentent concernées") devant la raffinerie où un grand rassemblement de soutien est organisé de midi à 14h00.
Des milliers de personnes sont attendues par l’intersyndicale qui annonce sur son blog qu’une "opération ville morte" est prévue dans le même temps à Petit et Grand-Couronne (avec fermeture des commerces).
Une "mobilisation générale" à suivre toute cette journée sur ce site avec les reportages des équipes de France 3 Haute-Normandie.
Objectif : faire venir le maximum de monde ("toutes les personnes qui se sentent concernées") devant la raffinerie où un grand rassemblement de soutien est organisé de midi à 14h00.
Des milliers de personnes sont attendues par l’intersyndicale qui annonce sur son blog qu’une "opération ville morte" est prévue dans le même temps à Petit et Grand-Couronne (avec fermeture des commerces).
Une "mobilisation générale" à suivre toute cette journée sur ce site avec les reportages des équipes de France 3 Haute-Normandie.
© France 3 Haute-Normandie / Sylvie Callier
Petroplus: la Libye pourrait investir
Avec AFP
Le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg a indiqué ce matin sur RTL que le fonds souverain libyen étudiait une reprise de la raffinerie Petroplus. "La France n'est pas étrangère à la libération de la Libye", a ajouté le ministre. "Je vais demander au tribunal de commerce de surseoir à statuer pour prendre le temps qu'il faut pour permettre à nos amis libyens d'éventuellement investir dans cette raffinerie", alors que le délai pour déposer des offres expire lundi à 17H00, a poursuivi Arnaud Montebourg, comme le montrent ces images capturées par FTVi.
Le tribunal de commerce a déjà rejeté le 16 octobre les deux seules offres de reprise en lice, déposées respectivement par Alafandi Petroleum Group (APG), basé à Hong-Kong, et NetOil, dont le siège est à Dubaï. Ces candidats prévoyaient tous deux de conserver les 470 salariés du site et d'y investir lourdement mais le tribunal a estimé qu'ils ne présentaient pas de garanties suffisantes. NetOil, qui a l'appui de l'intersyndicale, a annoncé qu'il déposait une nouvelle offre.
Pour appuyer la reprise de l'entreprise, la Fédération nationale des industries chimiques (FNIC-CGT) a appelé à une journée de grève nationale dans toutes les raffineries et les dépôts pétroliers. "Cet appel (...) est un premier avertissement lancé en direction du gouvernement et des pétroliers", a prévenu Charles Foulard, secrétaire général de la FNIC. Selon l'intersyndicale, le tribunal ne prendra pas de décision lundi mais devrait enregistrer les offres éventuelles et fixer la date d'une nouvelle audience pour débattre de leur contenu. Le tribunal dispose encore d'un peu de temps, la période d'observation ouverte le 24 janvier, après le dépôt de bilan de l'entreprise, ayant été prolongée jusqu'au 15 décembre.
Photos/Vidéo. Petroplus : audience au tribunal de commerce demain
Yvon Scornet , porte parole de l'intersyndicale de la raffinerie Petroplus de Petit Couronne s'adresse aux salariés devant le site menacé de liquidation, le 5 novembre 2012
Une nouvelle date limite ?
Dans un communiqué publié ce lundi après-midi, la direction de PRPC rappelle que les administrateurs judiciaires, qui ont été saisis, depuis le 16 octobre de plusieurs nouvelles manifestations d’intérêt, "avaient expressément demandé au tribunal de convoquer cette audience pour le 6 novembre, afin qu’un point puisse être fait sur l’état du dossier de reprise de la raffinerie". Les dirigeants de Petroplus Raffinage Petit-Couronne précisent qu'au cours de cette audience, qui sera limitée aux seuls organes de la procédure (contrôleurs, mandataires et administrateurs judiciaires, Direction de PRPC, juges-commissaires, représentants des salariés et Ministère public), "une date d’examen des offres pourrait donc être précisée et, le cas échéant, une nouvelle date limite de dépôt des offres pourrait être fixée".
SOCIETE
L'Eglise catholique enflamme le débat sur le mariage homosexuel
Le cardinal André Vingt-Trois, le 3 novembre 2012 à Lourdes (Photo Remy Gabalda. AFP)
Le président de la Conférence des Evêques de France, Mgr André Vingt-Trois, a brandi dimanche à Lourdes l'argument de la protection des enfants qui doivent "se construire en référence" à un père et une mère, après avoir fustigé la veille la "supercherie" que constitue, selon lui, le mariage homosexuel.
Il s'est attiré les foudres de la gauche, d'associations et d'internautes qui ont déversé des tombereaux d'insultes sur les réseaux sociaux.
Le rapporteur PS du projet de loi Erwann Binet a demandé que les évêques "ouvrent les yeux sur les familles d'aujourd'hui qui font cette société, des familles monoparentales, homoparentales, recomposées".
Le député PS de Paris Jean-Marie Le Guen a dénoncé le "retour en arrière choquant de l'Eglise catholique", "une espèce de retour vers un fondamentalisme qui me pose problème".
Alors que le cardinal André Vingt-Trois a évoqué la "crise économique", le ministre délégué à l'économie sociale et solidaire Benoît Hamon a plaidé pour la mise en oeuvre des réformes "sociétales" promises par François Hollande, repoussant les arguments de ceux, notamment à droite, qui affirment que "ça n'est pas le moment".
"Ce n'est pas parce que c'est la crise que ce n'est pas le moment de légiférer dans le domaine individuel", a insisté le ministre, demandant qu'on n'oppose pas "gauche sociale" et "gauche sociétale".
Le cardinal-archevêque n'a pas trouvé grâce aux yeux de ses détracteurs pour avoir mis en avant l'argument de la protection des enfants.
Tombereaux d'insultes
Ainsi, le comité Idaho (International day against homophobia and transphobia) France a estimé que les prêtres de l'Eglise catholique n'étaient pas légitimes à s'exprimer sur le mariage homosexuel, car ils "ne connaissent pas la famille puisqu'ils n'en ont pas".
Des psychanalystes ont aussi estimé dans une pétition lancée sur internet que "rien dans le corpus théorique (...) ne nous autorise à prédire le devenir des enfants quel que soit le couple qui les élève".
"De plus, la (pratique) clinique de nombre d'entre nous avec des enfants de couples +homosexuels+ atteste que ce milieu parental n'est ni plus ni moins pathogène qu'un autre environnement", plaident encore certains de ces professionnels.
Sur les réseaux sociaux, les évêques de France, réunis en assemblée plénière à Lourdes jusqu'à jeudi, ont essuyé des tombereaux d'insultes. "Cathos fachos", "à combattre jusqu'à la mort du dernier", "pédophiles en soutane, on va s'occuper de vous", "les curés à l'échafaud", peut-on notamment lire, selon le bureau de presse de la Conférence des Evêques de France.
Face à ces échanges, le président du MoDem, François Bayrou, a souligné que le "rôle de l'Eglise est aussi d'exercer et de montrer la charité" en prenant en compte la réalité de l'homoparentalité aujourd'hui.
A droite, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a appelé le président de la République à reporter l'examen du texte pour que puissent être organisés des "états généraux de la famille".
Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, estime que si le texte est adopté par le Parlement, la droite devrait "l'abroger" à son retour au pouvoir.
La présidente du Front National Marine Le Pen a réclamé un "référendum".
Le nombre de Français favorables au mariage des homosexuels a baissé à 58% en 2012 contre 63% en 2011, selon un sondage BVA publié samedi.
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