HUMOUR...... ENCORE QUE......
POLITIQUE
Palestiniens/Israéliens: Hollande appelle à la reprise des négociations
François Hollande à l'Hôtel des Invalides à Paris, le 29 novembre 2012 (Photo Fred Dufour. AFP)
Libération
Le président français François Hollande a appelé jeudi à Paris à la reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens "sans conditions et le plus rapidement possible", après le vote à l'Assemblée générale de l'ONU accordant à la Palestine le statut d'Etat non membre observateur.Paris a voté en faveur de cette reconnaissance. "La France a fait un choix cohérent avec l'objectif de deux Etats vivant en paix et en sécurité, affirmé dès 1947", a déclaré le président Hollande dans un communiqué.
"Pour atteindre cet objectif, les négociations doivent reprendre, sans conditions et le plus rapidement possible", a affirmé le chef de l'Etat.
"Le dialogue direct est en effet la seule voie pour trouver une issue définitive à ce conflit. La France est prête à y contribuer, en amie à la fois d'Israël et de la Palestine", a-t-il dit, rappelant que le choix français était conforme à son "engagement de soutenir la reconnaissance internationale de l'Etat palestinien".
La France avait annoncé mardi son intention de voter pour ce nouveau statut accordé à la Palestine.
Le vote de la résolution a été acquis à une majorité confortable mais pas écrasante de 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions.
La Palestine nouvel État observateur de l'ONU : joie et réactions
Palestine à l'ONU : Les États-Unis dénoncent une résolution "contre-productive", le Hamas se félicite de la "victoire"
Le Monde.fr avec AFP
Les Etats-Unis ont dénoncé jeudi soir la résolution "contre-productive" votée à l'ONU sur le statut d'Etat observateur de la Palestine alors que France et Grande-Bretagne appelaient à une reprise des négociations de paix avec Israël.
"La résolution malheureuse et contre-productive d'aujourd'hui met encore plus d'obstacles sur le chemin vers la paix, et c'est pour cela que les Etats-Unis ont voté contre", a déclaré l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU Susan Rice peu après le vote. "Cette résolution ne fait pas de la Palestine un Etat", a-t-elle affirmé faisant écho à une déclaration préalable de l'ambassadeur israélien. "Ce vote d'aujourd'hui ne constitue en aucun cas un droit à devenir un membre des Nations unies". La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a également dénoncé ce vote dans des termes identiques.
"LA DÉCISION DE L'ONU NE CHANGERA RIEN SUR LE TERRAIN"
Israël s'est montré aussi très critique envers ce nouveau statut accordé aux Palestiniens. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dénoncé le discours prononcé avant le vote par le président Mahmoud Abbas, le qualifiant de "diffamatoire et venimeux, rempli de propagande fallacieuse contre l'armée israélienne et les citoyens d'Israël". "La décision de l'ONU ne changera rien sur le terrain. Il n'y aura pas d'Etat palestinien sans arrangements garantissant la sécurité des citoyens d'Israël", a encore déclaré M. Netanyahu.
Le Canada, un des neuf Etats ayant voté contre la résolution, était également négatif : la résolution va "saper les fondations d'un processus, quoique incomplet, mais qui demeure la seule chance réaliste d'arriver à voir deux Etats prospère vivre en paix l'un à côté de l'autre", a ainsi regretté John Baird, le ministre des Affaires étrangères. La Grande-Bretagne a elle aussi voté contre. Elle a appelé à rouvrir les négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens. "Nous respectons la démarche du président Abbas et le résultat du vote", a déclaré le ministre des Affaires étrangères William Hague. "Nous allons redoubler d'efforts pour redémarrer un processus de paix et allons continuer à soutenir le Président Abbas, l'autorité palestinienne, et une solution avec deux Etats", a-t-il ajouté. Il a également demandé à Israël de ne pas réagir de manière à contrecarrer de nouvelles négociations.
ENTHOUSIASME DES PALESTINIENS
La France a de son côté voté en faveur de la résolution, "un choix cohérent avec l'objectif de deux Etats vivant en paix et en sécurité, affirmé dès 1947", selon le président François Hollande. Lui aussi a appelé à une reprise des négociations de paix "sans conditions et le plus rapidement possible. Le dialogue direct est en effet la seule voie pour trouver une issue définitive à ce conflit. La France est prête à y contribuer, en amie à la fois d'Israël et de la Palestine", a-t-il ajouté. Le Vatican a quant à lui "salué" le vote de l'ONU mais a jugé que ce n'était "pas une solution suffisante aux problèmes de la région".
Ces réactions mitigées contrastent avec l'enthousiasme des Palestiniens, qui sont descendus dans les rues pour fêter ce moment historique. Le président Mahmoud Abbas avait estimé avant le vote qu'il s'agissait de la "dernière chance de sauver la solution à deux Etats" (Israël et un Etat palestinien). Il a promis de "tenter de ranimer les négociations" de paix avec Israël, au point mort depuis plus de deux ans, sans toutefois prendre d'engagements précis. L'ONU a voté cette résolution faisant de "l'entité" palestinienne un "Etat observateur non membre" par 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, s'est de son côté félicité de "la victoire" de la Palestine. "Il s'agit d'une nouvelle victoire sur le chemin de la libération de la Palestine et nous nous en réjouissons. Le Hamas la considère comme un succès unitaire qui suscite la joie au sein de notre peuple", a déclaré à l'AFP Ahmed Youssef, un dirigeant du mouvement dans la bande de Gaza.
Le Hamas a officiellement cautionné l'initiative du président palestinien Mahmoud Abbas pour obtenir un Etat observateur à l'ONU, faisant provisoirement taire les divergences entre son chef en exil, Khaled Mechaal, et ses dirigeants à Gaza. M. Mechaal, chef du bureau politique en exil, a exprimé dans une conversation téléphonique avec le président Abbas "l'agrément du Hamas à la démarche à l'ONU pour obtenir le statut d'Etat observateur", selon un communiqué.
Egypte: adoption du projet de Constitution soumis à reférendum
La commission constituante égyptienne a adopté vendredi matin un projet de Constitution pour remplacer celle abrogée après la chute de Hosni Moubarak début 2011, qui sera soumis à référendum, a annoncé le président de cette commission, Hossam El-Ghiriani.
AFP - La commission constituante égyptienne a adopté vendredi matin un projet de Constitution pour remplacer celle abrogée après la chute de Hosni Moubarak début 2011, qui sera soumis à référendum, a annoncé le président de cette commission, Hossam El-Ghiriani.
Les membres de cette commission, dominée par les islamistes, ont voté les 234 articles qui leur étaient soumis au cours d'une séance-marathon entamée jeudi en début d'après-midi et qui s'est poursuivie toute la nuit.
Le texte, adopté à l'unanimité selon le président de la commission, doit être transmis au président Mohamed Morsi, et un référendum doit être organisé dans deux semaines.
L'adoption en toute hâte de ce projet qui était enlisé depuis des mois survient en pleine crise politique sur les pouvoirs présidentiels renforcés que M. Morsi s'est octroyés la semaine dernière.
Le projet de loi fondamentale vise à donner à l'Egypte un cadre institutionnel reflétant les aspirations démocratiques et les changements issus de la révolte populaire qui poussa Hosni Moubarak au départ en février 2011.
L'opposition libérale et laïque, de même que l'église chrétienne copte, ont en revanche boycotté les travaux de la commission, accusée de préparer un texte faisant la part belle aux vues des islamistes dont est issu le président Morsi et offrant peu de garanties en matière de protection des droits.
Comme dans l'ancienne Constitution, le projet fait des "principes de la charia" la "source principale de la législation", une formulation assez consensuelle en Egypte, qui ne fait pas des préceptes au sens strict de la loi islamique la source unique du droit.
Mais d'autres articles faisant référence à la charia sont toutefois très décriés par l'église copte et l'opposition laïque, qui y voient un possibilité de renforcer la place de la charia.
Le projet prévoit aussi de limiter la présidence à un mandat de quatre ans renouvelable une fois, alors que Hosni Moubarak avait dirigé le pays pendant trente ans.
Syrie: offensive de l'armée près de l'aéroport de Damas, les vols interrompus
DAMAS — L'armée syrienne a lancé jeudi une vaste offensive à l'est de Damas notamment le long de la route de l'aéroport, qu'elle a affirmé avoir "sécurisée" en soirée, les compagnies qui desservaient encore la capitale syrienne ayant toutefois annoncé l'interruption de leurs vols.
Au même moment, une grande partie du pays était coupée du monde, sans téléphone ni internet, les militants accusant le régime de préparer un "massacre" tandis que selon les autorités, des "travaux de maintenance" expliquent cette panne.
Les Etats-Unis ont accusé le gouvernement syrien d'avoir, en désespoir de cause, coupé les réseaux de communication, et l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty a estimé que cela "pourrait annoncer l'intention des autorités syriennes de dissimuler aux yeux du monde la vérité de ce qui se passe dans le pays".
Washington envisage également de venir davantage en aide aux rebelles syriens, a annoncé la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton. Les Etats-Unis s'en tiennent depuis des mois à une assistance humanitaire et à une aide "non létale" pour l'opposition syrienne, refusant officiellement toute livraison d'armes à la rébellion.
Les opérations miliaires et les coupures du téléphone et d'internet interviennent au moment où l'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi affirmait au Conseil de sécurité de l'ONU qu'une "nouvelle Syrie" devrait émerger du conflit qui fait rage dans le pays depuis 20 mois.
Alors que les combats se sont récemment concentrés aux abords de Damas, ceux lancés dans la matinée ont été les plus violents enregistrés dans la région depuis mi-mars 2011, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'armée a mobilisé d'importants renforts pour tenter de maintenir son contrôle de la capitale et de reprendre totalement ses alentours sur un rayon de huit kilomètres, selon une source de sécurité.
Les médias officiels ont affirmé que l'armée avait tué de nombreux "terroristes", terme par lequel Damas désigne les rebelles.
Deux soldats autrichiens, membres de la mission de maintien de la paix de l'ONU sur le plateau du Golan, ont été blessé par balle alors qu'ils se dirigeaient avec un convoi vers l'aéroport de Damas, a indiqué Vienne.
Les autorités ont fermé la route reliant Damas à l'aéroport en raison des violences, selon l'OSDH, tandis que l'aviation bombardait les vergers bordant Damas, où la rébellion a ses bases-arrière.
La compagnie Emirates de Dubaï a annoncé la suspension "jusqu'à nouvel ordre" de ses lignes vers Damas, et EgyptAir a suspendu un vol vendredi à destination de Damas.
Brahimi devant l'ONU
Dans le nord-ouest du pays, où les rebelles ont attaqué l'une des dernières bases encore aux mains de l'armée, l'aviation menait des raids meurtriers, après avoir perdu deux appareils en moins de 24 heures, abattus pour la première fois par des missiles.
Les insurgés disposeraient de 40 missiles sol-air, selon le quotidien américain Washington Post, qui cite des responsables du renseignement occidentaux et proche-orientaux affirmant que ces armes, qui pourraient changer la donne en Syrie, ont été récemment livrées par le Qatar. Les rebelles disent avoir saisi des missiles dans des bases de l'armée qu'ils ont conquises.
Jeudi, 69 personnes dont 34 civils ont péri en Syrie selon l'OSDH qui a recensé plus de 40.000 morts depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire qui s'est militarisée face à la répression brutale du régime.
Alors que les violences ne faiblissent pas, M. Brahimi a laissé entendre que le président syrien devra renoncer en fin de compte au pouvoir.
Evoquant "l'urgence absolue" d'un cessez-le-feu dans le pays, il a souligné qu'il devrait alors être surveillé par une mission d'observation très importante. "Un cessez-le-feu ne pourra pas tenir s'il n'est pas surveillé de manière intensive, ce qui, je crois, nécessitera une mission de maintien de la paix", a-t-il déclaré.
Au Caire, la nouvelle Coalition de l'opposition syrienne tente mettre en place ses structures internes et de se doter d'un statut, un peu plus de deux semaines après sa création à Doha.
Madrid a reconnu mercredi cette coalition comme "le représentant légitime du peuple syrien", rejoignant Londres, Paris, Ankara et les Etats du Golfe.
L'ONG Campagne internationale pour l'interdiction des mines (ICBL) a accusé Damas d'être le seul gouvernement au monde à avoir posé des mines antipersonnel en 2012, tandis que Human Rights Watch (HRW) dénonçait l'utilisation par les rebelles d'enfants pour transporter des armes, faire le guet où même combattre.
Par ailleurs, dans une nouvelle vidéo, la journaliste ukrainienne Ankhar Kochneva, enlevée début octobre par des rebelles, a affirmé avoir été envoyée en Syrie par les renseignements russes, des propos vraisemblablement tenus sous la contrainte.
En outre, un médecin britannique, Abbas Khan, qui opérait dans les hôpitaux de campagne des rebelles dans le nord, a été arrêté par les forces du régime, selon l'OSDH qui insiste sur le fait qu'il n'était "ni un combattant rebelle, ni un jihadiste".
UMP : la pression s'accroît sur Copé
Mais, dehors, la pression monte. Celle de François Fillon d'abord, qui plaide toujours pour un nouveau vote et propose la mise en place d'un groupe de travail pour en établir les modalités. Et celle de tous ceux qui, tout en critiquant les deux hommes, ne voient pas d'autre solution que d'organiser une nouvelle consultation. Les 71 députés « non alignés », emmenés par Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet, en font partie. Xavier Bertrand et ses proches aussi, ainsi que l'essentiel des sénateurs UMP. Nicolas Sarkozy continue de peser fortement. L'ancien président a invité à déjeuner Jean-François Copé hier en réitérant sa demande d'un référendum des militants. Et autour du président proclamé de l'UMP, l'unanimisme guerrier se fendille. Luc Chatel, le vice-président, incite Jean-François Copé à accepter, sous conditions, une nouvelle consultation. Jean-Pierre Raffarin appelle à la conciliation mais ne fait pas d'un vote un tabou. Christian Jacob, le président du groupe à l'Assemblée nationale, cherche à reprendre son autonomie et à sortir du jeu. Quant à l'opinion de droite, elle ne tergiverse pas : 80 % des sympathisants de l'UMP sont favorables à un nouveau vote, selon un sondage OpinionWay - « Le Figaro ». Et Copé l'assiégé ? Il ne désarme pas, mais il écoute. Ceux qui l'ont contacté hier l'ont trouvé « plus serein ». Plusieurs jugent désormais possible une rencontre Copé-Fillon (élargie) avant que ne débute, mardi, une semaine parlementaire installant le groupe de François Fillon.
Dans la partie qui s'ouvre, il y a une difficulté : comment faire en sorte que le nouveau vote n'apparaisse pas comme une solution Fillon, ce qui a jusqu'ici renforcé les autodéfenses de Copé ? Mais il y a aussi un espoir : les tractations se font désormais loin des plateaux de télévision, cachées. C'est dans ce silence seulement que les positions peuvent espérer bouger.
Cécile, Les Echos
Cornudet, Les Echos
La présence encore très intermittente du chef de l'Etat sur le terrain
Le terrain, c'est la base de tout. » La formule émane d'un de ses conseillers à l'Elysée. Pourtant, depuis son élection, les Français ont peu vu François Hollande à leurs côtés, dans leur ville ou leur quartier. Ils l'ont entendu parler à la télévision, l'ont vu négocier à Bruxelles avec Angela Merkel, ont su qu'il se battait pour sauver Florange. Mais les déplacements du locataire de l'Elysée en France restent encore peu nombreux et pour la plupart limités, comme hier, à la région parisienne. Ses passages en province se comptent sur les doigts d'une main. Ces trois derniers mois, il n'est allé qu'à Châlons-en-Champagne pour la Foire régionale, à Rennes pour le Salon international de l'élevage et à Nice pour le Congrès de la Mutualité. Et il ira mardi prochain à Lens inaugurer la nouvelle antenne du musée du Louvre. C'est peu. Trop peu aux yeux de beaucoup d'élus dans la majorité. Très loin, en tout cas, des deux déplacements par semaine promis par son entourage à la rentrée.
« Ni hystérie ni marketing »
« Les gens se disent "d'accord, François Hollande a mangé avec Giorgio Napolitano" (le président italien) mais ça change quoi pour moi ? », concède l'un de ses proches. La vérité, c'est que le chef de l'Etat tâtonne encore. « Il cherche encore son chemin », dit un poids lourd du gouvernement. C'est-à-dire le bon équilibre entre l'accessibilité et la distance inhérente à son nouveau statut. François Hollande sait qu'il faut « illustrer l'action » et mettre davantage en scène l'image du président à la barre dans la tempête. Il s'y applique un peu plus depuis le pacte pour la compétitivité. Le socialiste a compris que le quinquennat, la crise et l'exercice du pouvoir par Nicolas Sarkozy ont changé la donne et que, aujourd'hui, les Français veulent voir celui qu'ils ont élu se battre. « Il a la crainte d'être enfermé. Il répète souvent : "il faut me faire sortir, me faire rencontrer du monde" », affirme un ministre. Mais pas question de faire comme son prédécesseur, qui allait « partout se faire tirer le portrait », tacle-t-on à l'Elysée.
Bien placer le curseur n'est pas aisé. « Il ne faut ni hystérie ni marketing mais il ne faut pas non plus que cela apparaisse comme de l'inaction ou de la mollesse », confie un très proche. L'actualité européenne est aussi, pour lui, une contrainte forte. Aujourd'hui, son entourage promet une présence de François Hollande sur le terrain « au fil de l'eau », « régulière sans être obsessionnelle », qui ait à chaque fois « un sens » pour « ne jamais parler dans le vide ». Au rythme, assure-t-on désormais, d' « un déplacement par semaine » en moyenne en France.
Pierre-Alain Furbury, Les Echos
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : L'étrange schizophrénie des investisseurs face à la Chine
Situation inédite : au moment même où de nombreux signaux concordants prouvent un regain d'optimisme concernant l'économie chinoise, la Bourse de Shanghai continue de voir rouge.
Hier, celle-ci a connu sa quatrième journée consécutive de baisse. Le nombre d'actions ayant subi une dépréciation a été près de quatre fois supérieur à celui de titres à la hausse. Les valorisations moyennes des sociétés sont à 10,8 fois les bénéfices, soit le ratio le plus faible observé depuis 1997. Et l'indice composite est repassé sous la barre symbolique des 2.000 le 27 novembre, ce qui rappelle la situation de début 2009, période particulièrement noire pour l'économie chinoise. Pourtant, au même moment, un sondage établi par l'agence Bloomberg vient établir que l'optimisme est en nette hausse.
Les premiers signaux envoyés par le nouveau pouvoir chinois, ainsi que les dernières statistiques encourageants concernant la conjoncture dans la deuxième économie mondiale, poussent aujourd'hui 72% des sondés à envisager une amélioration ou une stabilisation de la croissance, un record en un an. Ce chiffre s'établissait à 38% en septembre. D'ailleurs, la confiance dans la monnaie chinoise est très nettement repartie à la hausse. Le yuan s'échange actuellement au plus haut depuis 19 ans, poussé par les autorités mais aussi par l'espoir des milieux d'affaires devant les propos du futur Premier ministre, Li Keqiang, au sujet de la nécessaire libéralisation du taux de change. Du coup, les émissions obligataires libellées en yuans sur la place de Hong Kong (« dim sum bonds ») retrouvent des couleurs. Faisant à nouveau le pari que la devise chinoise va s'apprécier, les épargnants s'intéressent à nouveau à ces produits financiers. Les émissions de « dim sum bonds » se sont établies à 4,5 milliards de yuans depuis le début du mois, un record en quatre mois.
La Bourse de Hong Kong va lever des fonds pour acquérir le London Metal Exchange
La Bourse de Hong Kong, deuxième au classement mondial par la capitalisation, a annoncé ce matin qu'elle allait émettre sur le marché pour 1 milliard de dollars américains de nouvelles actions. Le but de cette opération est de financer l'ambitieuse acquisition que le régulateur financier britannique vient de valider : le Hong Kong Exchanges & Clearing va absorber le London Metal Exchange (LME), où se concluent plus des trois quarts des transactions mondiales portant sur les métaux. Pour Hong Kong, c'est une opportunité de diversifier ses activités à l'heure où, malgré la récente annonce de la grosse levée de fonds de l'assureur chinois PICC, les lucratives introductions en Bourse émanant de sociétés chinoises sont à la baisse.
Le LME espère, de son côté, gagner un meilleur accès au marché chinois, devenu central pour les matières premières. Mais pour racheter le LME, la place de Hong Kong va devoir débourser 2,2 milliards de dollars, ce qui valorise le LME à 181 fois son bénéfice net pour l'exercice 2011, un record pour une transaction supérieure à 1 milliard de dollars. L'émission de nouvelles actions n'est donc qu'un volet du plan de financement élaboré par Hong Kong, qui avait déjà émis pour 500 millions de dollars d'obligations convertibles en septembre dernier. En mélangeant dette et actions, le Hong Kong Exchanges & Clearing vise à mettre en place un dispositif financier diversifié et donc rassurant pour les investisseurs.
Rebond surprise de la production industrielle au Japon
Les analystes semblent avoir été surpris ce matin par la publication de statistiques montrant une légère progression de la production industrielle en octobre au Japon. Après avoir reculé pendant trois mois, la production industrielle a progressé de 1,8% le mois dernier, portée notamment par une hausse de la fabrication de composants électroniques essentiellement destinés aux usines chinoises assemblant les smartphones des grandes marques mondiales. Cette production de composants (écrans tactiles ou encore puces mémoire) et d'appareils électroniques a bondi de 14,7% par rapport au mois de septembre. Malgré cette heureuse performance, les analystes se refusaient, ce matin, à décréter la fin de la contraction de l'activité dans l'archipel. Nombre d'entre eux estiment que ce rebond est probablement lié à des effets de commandes saisonniers. Ils notent d'ailleurs que l'indice des directeurs d'achat (PMI) a, lui, reculé en novembre pour tomber à 46,5, soit bien en dessous du chiffre de 50 qui marque la frontière entre contraction et expansion.
Hyundai pousse ses utilitaires en Europe
Cherchant à pénétrer de nouveaux segments du marché européen, le constructeur Hyundai Motor a annoncé, hier, qu'il avait signé un accord avec le fabricant automobile turc Karsan afin de produire dans ses usines des véhicules commerciaux légers de la marque sud-coréenne. A partir de 2014, des fourgons, des camions et des minibus seront assemblés dans une usine de l'entreprise turque située à Bursa, à environ 100 kilomètres au sud d'Istanbul. Un total de 200.000 unités pourrait être fabriqué d'ici 2021, à partir de pièces livrées de Corée du Sud, avant d'être distribuées en Europe mais aussi au Moyen Orient et en Afrique du Nord. «Nous lancerons une gamme complète de véhicules utilitaires en Europe pour devenir la marque leader dans cette catégorie.», a justifié Hyundai lors de la célébration de son accord avec le constructeur turc. De son côté, Karsan fabrique déjà des véhicules utilitaires légers en partenariat avec PSA Peugeot Citroën.
Légère détérioration du marché du travail en novembre
Le marché du travail en Allemagne s'est légèrement dégradé au mois de novembre. En données brutes, le taux de chômage s'est certes maintenu à 6,5 % pour le troisième mois d'affilée tandis que le nombre des sans-emploi a diminué de 2.000, passant à 2,75 millions de personnes en novembre. Mais en données corrigées des variations saisonnières (CVS), plus suivies par les analystes, le nombre des chômeurs a encore crû de 5.000 en novembre par rapport au mois précédent, après des augmentations de 19.000 en octobre et 12.000 en septembre. Les analystes interrogés par « Dow Jones » s'attendaient cependant à une hausse de 15.000 chômeurs.
Hollande veut réformer l'épargne salariale
Le chef de l'Etat veut « remettre à plat » la participation et l'actionnariat salarié.
Il a promis hier une nouvelle législation « dans quelques mois » .
« Il y a de la destruction (d’entreprises). Il y a aussi de la création », a lancé François Hollande qui visitait hier Lucibel, à Rueil-Malmaison, une PME spécialisée dans les ampoules de dernière génération. - Photo Philippe Wojazer/AFP
Cela fait tout juste trois semaines qu'on ne l'avait pas vu sur le terrain. Presque trois mois qu'il ne s'était pas rendu dans une entreprise. François Hollande s'est offert hier une double session de rattrapage. Le chef de l'Etat s'est rendu l'après-midi chez Lucibel, une PME située à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) et spécialisée dans les ampoules de dernière génération. Un déplacement mis sur pied en toute discrétion pour lui permettre de s'afficher en première ligne sur le front du chômage et de faire la promotion du pacte pour la compétitivité. « La France doit se préparer à la nouvelle croissance. Et la nouvelle croissance, elle se fabrique ici », a-t-il insisté. Ici... et surtout grâce à l'action du gouvernement, a sous-entendu le président, accompagné pour l'occasion par son ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
Lors d'une table-ronde avec les salariés de l'entreprise, François Hollande a lancé un nouveau chantier. Prenant de court jusque dans son entourage, il a promis de « remettre à plat » et d' « actualiser » les dispositifs d'intéressement, de participation et d'actionnariat salarié. « J'ai demandé au gouvernement une réflexion approfondie sur tous ces mécanismes de façon à les pérenniser, à les conforter, à les élargir sous certaines conditions et à les rendre stables sur le plan fiscal et social », a-t-il expliqué, annonçant une nouvelle législation « dans quelques mois ». Le socialiste n'a pas été plus précis mais ses propos devraient relancer le débat sur l'instauration d'une participation obligatoire dans les PME de moins de 50 salariés. Ainsi que le serpent de mer de la refonte de la formule de calcul de la participation, un dossier dont s'était saisi Nicolas Sarkozy avant de renoncer face à sa complexité.
Message de « confiance »
François Hollande a souhaité que les salariés actionnaires de leur entreprise « puissent avoir des protections fiscales » liées à des conditions de détention - « cinq ans, dix ans, nous verrons bien ». Il s'est toutefois dit attentif à ce que les salariés ne soient pas « davantage payés sous cette forme que sous celle du salariat », mettant en garde contre les « abus » observés dans le passé et régulièrement dénoncés par les syndicats, qui craignent que des rémunérations variables ne remplacent du salaire fixe.
Deux jours après l'annonce d'une nouvelle flambée du chômage, François Hollande s'est appliqué à envoyer un message de « confiance ». « La France n'est pas condamnée à un chômage qui augmenterait sans cesse », a-t-il martelé, expliquant « tout faire » pour « stimuler » la « création ». Manière de tenter de repousser le spectre de la sinistrose . De toutes manières, confie un ministre important, « François Hollande est persuadé qu'une bonne étoile l'a toujours accompagné et que la chance va lui sourire ».
Pierre-Alain Furbury
Derek Perrotte
ArcelorMittal : pourquoi Florange pourrait être nationalisé
Chronique d'un bras de fer entre le géant indien de l'acier et l'Etat français qui pourrait aboutir, le 1er décembre, à l'annonce d'une nationalisation du site.
Le site ArcelorMittal de Florange (AFP)
Plus que quelques heures avant la fermeture des hauts-fourneaux de Florange, et toujours pas d'annonce. Le ministre du Redressement productif a eu 60 jours pour trouver un repreneur pour l'usine d'ArcelorMittal, qui emploie 630 salariés sur 2.500 au total sur le site sidérurgique. Son sort doit être réglé avant le 1er décembre. Cette semaine, la tension a atteint des sommets. Arnaud Montebourg a multiplié les déclarations tonitruantes à l'encontre du 1er groupe de sidérurgie mondial, qui emploie 20.000 personnes en France, n'hésitant pas à dire qu'il ne voulait "plus de Mittal en France".
Son style a de nouveau suscité les critiques, mais le ministre a reçu de nombreux soutiens sur le fond. Notamment sur sa proposition joker : la nationalisation de Florange. Le dossier est désormais entre les mains de l'Elysée. La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a indiqué mercredi 28 novembre que le président François Hollande avait eu la veille "une discussion franche et ferme" avec le PDG du groupe à l'Elysée. Reste à voir s'il prendra cette décision, qui suscite la colère du Medef et l'espoir des salariés mosellans.
Mais la conjoncture n'est pas la seule responsable. La production d'acier a en fait crû de 4,6% en Europe en 2011, selon l'Association mondiale de l'acier. Fort endetté, le groupe se concentre sur ses activités les plus rentables. En l'occurrence, les mines. Elles ont généré 2,57 milliards de dollars en 2011, soit plus que l'acier. Les baisses d'activité d'ArcelorMittal sur le vieux continent, de 2,6% en 2011, résulterait donc plutôt de ses pertes de parts de marché, conséquences des choix stratégiques de ses dirigeants.
Pour l'activité acier en France, ArcelorMittal se concentre sur le site de Dunkerque, et sur les activités froides de Florange. "Aujourd’hui, nous avons assez de capacités dans le groupe […] sans utiliser Florange", disait en mai Lakshmi Mittal, PDG de la firme. Les hauts-fourneaux qu'ArcelorMittal souhaite arrêter à Florange interviennent dans la phase liquide de l'acier. Cette activité s'avère plus compétitive lorsqu'elle se situe à proximité d'un port, pour des raisons logistiques. Depuis la dégradation de la conjoncture, le groupe n'utilise donc ses fourneaux loin des côtes qu'en complément quand la demande augmente. Les perspectives économiques n'étant pas très bonnes, les hauts-fourneaux sont condamnés à la fermeture. A moins qu'un autre industriel ne les rachète.
Difficile d'obtenir gain de cause. La situation géographique de Florange n'est pas qu'un handicap : le site est implanté tout près des usines de l'industrie automobile allemande, consommatrice d'acier. C'est la raison pour laquelle la partie "froide", qui fournit cette industrie, est très rentable, et est conservée par le groupe. ArcelorMittal n'a pas intérêt à vendre à un concurrent. Face à ce refus, Arnaud Montebourg a un dernier recours : la nationalisation de Florange.
Cette proposition a suscité les foudres de la présidente du Medef, qui la juge "tout simplement et purement scandaleuse". "S'il s'agit par de tels propos, tout simplement d'exercer une pression, de faire du chantage, dans le cadre d'une négociation, c'est inadmissible", a dit Laurence Parisot, avant d'ajouter : "Toute notre société est construite sur un principe essentiel, celui du droit de propriété (...) Ebranler ce principe, comme ça, à la va-vite, c'est très grave, et en plus, ne l'oublions pas, c'est très coûteux".
La nationalisation de Florange a pourtant reçu tant au niveau local que national l'approbation d'hommes politiques de tous bords, du FN au Parti communiste, en passant par des personnalités comme Henri Guaino, Jean-Louis Borloo, ou encore des dizaines de députés socialistes. "La nationalisation temporaire est une question que nous nous étions posée avec Nicolas Sarkozy. (...) L'Etat doit aussi étudier s'il est économiquement plus viable de prendre le contrôle du seul site de Florange ou de l'ensemble des actifs sidérurgiques de Mittal en France", a ainsi plaidé Henri Guaino.
Les exemples de nationalisations réussies existent. En 2004 : le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a injecté 300 millions dans Alstom, devenant le premier actionnaire du groupe d'énergie et de transports. Il a vendu sa part à Bouygues en 2006, pour 1,16 milliard d'euros. Quant au coût d'une éventuelle nationalisation de Florange : contrairement à ce qu'affirme Laurence Parisot, elle n'aggraverait pas le déficit de la France, assure le ministre du Budget Jérôme Cahuzac. Rien, donc, ne semble empêcher une telle nationalisation. En attendant que la décision soit prise, "les dernières heures sont les plus longues", disent les techniciens de Florange. "On a tellement eu de revirements de situation que tant que ce n'est pas signé, on n'y croira pas."
Son style a de nouveau suscité les critiques, mais le ministre a reçu de nombreux soutiens sur le fond. Notamment sur sa proposition joker : la nationalisation de Florange. Le dossier est désormais entre les mains de l'Elysée. La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a indiqué mercredi 28 novembre que le président François Hollande avait eu la veille "une discussion franche et ferme" avec le PDG du groupe à l'Elysée. Reste à voir s'il prendra cette décision, qui suscite la colère du Medef et l'espoir des salariés mosellans.
1. Pourquoi ArcelorMittal veut fermer Florange ?
Le numéro un mondial de l'acier, né du rachat d'Arcelor par Mittal Steel en 2006, réduit la voilure en Europe. Avec 270.000 employés dans le monde, il a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 90 milliards de dollars en 2011, et un bénéfice net de 1,72 milliards d'euros. Ses résultats pâtissent cependant de la dégradation de l'économie européenne. C'est du moins l'argument invoqué par la direction du groupe pour justifier les fermetures de hauts-fourneaux en Belgique, en Pologne, en République tchèque, et à Florange en France.Mais la conjoncture n'est pas la seule responsable. La production d'acier a en fait crû de 4,6% en Europe en 2011, selon l'Association mondiale de l'acier. Fort endetté, le groupe se concentre sur ses activités les plus rentables. En l'occurrence, les mines. Elles ont généré 2,57 milliards de dollars en 2011, soit plus que l'acier. Les baisses d'activité d'ArcelorMittal sur le vieux continent, de 2,6% en 2011, résulterait donc plutôt de ses pertes de parts de marché, conséquences des choix stratégiques de ses dirigeants.
Pour l'activité acier en France, ArcelorMittal se concentre sur le site de Dunkerque, et sur les activités froides de Florange. "Aujourd’hui, nous avons assez de capacités dans le groupe […] sans utiliser Florange", disait en mai Lakshmi Mittal, PDG de la firme. Les hauts-fourneaux qu'ArcelorMittal souhaite arrêter à Florange interviennent dans la phase liquide de l'acier. Cette activité s'avère plus compétitive lorsqu'elle se situe à proximité d'un port, pour des raisons logistiques. Depuis la dégradation de la conjoncture, le groupe n'utilise donc ses fourneaux loin des côtes qu'en complément quand la demande augmente. Les perspectives économiques n'étant pas très bonnes, les hauts-fourneaux sont condamnés à la fermeture. A moins qu'un autre industriel ne les rachète.
2. Pourquoi les hauts-fourneaux ne se vendent pas ?
ArcelorMittal a laissé 60 jours à l'Etat pour trouver un repreneur. Le ministère affirme en avoir trouvé deux, dont l'un prêt à injecter 400 millions d'euros, mais pas pour les hauts-fourneaux seuls. Arnaud Montebourg demande donc qu'ArcelorMittal mette en vente d'autres activités du site plus rentables.Difficile d'obtenir gain de cause. La situation géographique de Florange n'est pas qu'un handicap : le site est implanté tout près des usines de l'industrie automobile allemande, consommatrice d'acier. C'est la raison pour laquelle la partie "froide", qui fournit cette industrie, est très rentable, et est conservée par le groupe. ArcelorMittal n'a pas intérêt à vendre à un concurrent. Face à ce refus, Arnaud Montebourg a un dernier recours : la nationalisation de Florange.
3. Nationaliser, une proposition sérieuse ?
Il suffit au gouvernement d'exproprier l'industriel en lui assurant une compensation, au prix du marché. Arnaud Montebourg a précisé que cette nationalisation serait temporaire. L'Etat serait actionnaire majoritaire et céderait ensuite ses parts à un industriel. Reste à trouver l'industriel, sachant qu'ArcelorMittal assure qu'il ne se fournirait pas à partir des hauts-fourneaux de Florange s'ils étaient repris.Cette proposition a suscité les foudres de la présidente du Medef, qui la juge "tout simplement et purement scandaleuse". "S'il s'agit par de tels propos, tout simplement d'exercer une pression, de faire du chantage, dans le cadre d'une négociation, c'est inadmissible", a dit Laurence Parisot, avant d'ajouter : "Toute notre société est construite sur un principe essentiel, celui du droit de propriété (...) Ebranler ce principe, comme ça, à la va-vite, c'est très grave, et en plus, ne l'oublions pas, c'est très coûteux".
La nationalisation de Florange a pourtant reçu tant au niveau local que national l'approbation d'hommes politiques de tous bords, du FN au Parti communiste, en passant par des personnalités comme Henri Guaino, Jean-Louis Borloo, ou encore des dizaines de députés socialistes. "La nationalisation temporaire est une question que nous nous étions posée avec Nicolas Sarkozy. (...) L'Etat doit aussi étudier s'il est économiquement plus viable de prendre le contrôle du seul site de Florange ou de l'ensemble des actifs sidérurgiques de Mittal en France", a ainsi plaidé Henri Guaino.
Les exemples de nationalisations réussies existent. En 2004 : le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a injecté 300 millions dans Alstom, devenant le premier actionnaire du groupe d'énergie et de transports. Il a vendu sa part à Bouygues en 2006, pour 1,16 milliard d'euros. Quant au coût d'une éventuelle nationalisation de Florange : contrairement à ce qu'affirme Laurence Parisot, elle n'aggraverait pas le déficit de la France, assure le ministre du Budget Jérôme Cahuzac. Rien, donc, ne semble empêcher une telle nationalisation. En attendant que la décision soit prise, "les dernières heures sont les plus longues", disent les techniciens de Florange. "On a tellement eu de revirements de situation que tant que ce n'est pas signé, on n'y croira pas."
Florange : nationalisation écartée, ArcelorMittal investit 180 millions sur 5 ans
Le gouvernement a obtenu d'ArcelorMittal qu'il s'engage à préserver l'emploi à Florange (Moselle) et investisse 180 millions d'euros sur cinq ans sur le site, ce qui lui permet d'écarter une nationalisation des hauts-fourneaux.
Dans une déclaration depuis Matignon, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé que le groupe s'était finalement engagé à "maintenir les hauts-fourneaux" de Florange en l'état dans l'attente de la réalisation du projet de captage et de stockage de CO2, baptisé Ulcos.
Ce projet, dans lequel l'Etat pourrait augmenter sa participation, est en attente de financements européens qui pourraient intervenir dans les prochaines semaines.
ArcelorMittal n'était pas joignable dans l'immédiat pour une réaction à cette annonce.
Jean-Marc Ayrault a précisé que les engagements pris par ArcelorMittal étaient "inconditionnels" et que l'Etat veillerait à ce qu'ils soient "respectés scrupuleusement". Le gouvernement "utilisera tous les moyens nécessaires en cas de non-respect" de ces engagements, a-t-il déclaré.
Matignon souhaitait "aboutir rapidement" sur ce dossier Florange après des semaines de discussions plus ou moins mouvementées.
Cet accord intervient après presque dix jours de joutes verbales entre ArcelorMittal et le gouvernement, à commencer par le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg, qui, le premier, avait évoqué une nationalisation.
Mardi, le président de la République François Hollande avait lui-même déclaré que la nationalisation temporaire faisait "partie du sujet de la discussion" avant de rencontrer l'homme d'affaires indien Lakshmi Mittal.
Cette "prise de contrôle public temporaire" était brandie par Arnaud Montebourg pour tenter de faire plier Mittal afin qu'il élargisse le périmètre de la cession.
En annonçant le 1er octobre, la fermeture de la filière liquide (production d'acier brut) du site, ArcelorMittal avait souligné sa volonté de garder les autres installations et accordé 60 jours au gouvernement pour trouver un repreneur pour les hauts fourneaux.
Mais, il s'est révélé impossible de trouver un candidat pour la seule partie du site mise en vente, selon le ministre du Redressement productif, qui assurait avoir deux offres pour le site en entier.
"Nous avons un repreneur, qui est un aciériste, un industriel, (...) qui est disposé à investir jusqu'à près de 400 millions d'euros" sur le site, affirmait-il même mercredi.
Arnaud Montebourg avait même réussi à rassembler une large part de la classe politique derrière cette stratégie avant de rencontrer une opposition franche du patronat jeudi. La présidente du Medef Laurence Parisot avait qualifié de "scandaleuse" la menace d'une nationalisation.
De leur côté, les syndicats, longtemps sceptiques, avaient indiqué avoir eu l'assurance que la nationalisation se ferait si ArcelorMittal ne cédait pas.
"C'est trop beau pour y croire", avait même réagi Edouard Martin, de la CFDT Florange. "Tout est prêt, le montage financier est ficelé, ils sont prêts!" avait-il assuré.
La CFE-CGC, le plus sceptique des syndicats, avait lui jugé "le projet crédible", mais s'interroge sur la viabilité économique du site, même pris dans sa totalité.
Des salariés d'ArcelorMittal à Dunkerque (nord), qui alimente en grande partie les installations de Florange encore en activité, s'étaient toutefois montrés également inquiets face à une situation qui pourrait priver leur site d'un tiers de ses débouchés.
"Si c'était nationalisé au niveau de la Lorraine, on perdrait des marchés sur Dunkerque, parce qu'on y envoie 30% de ce qu'on fabrique ici", avait expliqué mercredi Benoît, un métallo de Dunkerque, relayant ainsi l'argument du groupe.
La vente de la totalité de Florange "mettrait en péril la viabilité du reste des activités d'ArcelorMittal en France où le groupe emploie 20.000 salariés", affirmait le groupe la semaine dernière.
Le Qatar va investir 300 millions d'euros dans les PME françaises
L'ambassadeur du Qatar en France Mohamed Jaham Al-Kuwari, le 6 novembre à Paris. (Photo Pierre Verdy. AFP)
Un fonds conjoint va être créé avec la Caisse des dépôts. Initialement, il avait été question d'injecter des fonds dans les banlieues françaises.
Libération
La Caisse des dépôts et Qatar Holding LLC, émanation du fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA), vont créer un fonds de 300 millions d’euros qui investira dans des PME françaises et ne sera pas destiné aux banlieues, comme il en avait été question initialement.
Dans un autre communiqué séparé, l’ambassadeur du Qatar en France, Mohamed Jaham Al Kuwari, souligne que ces investissements «ont vocation à bénéficier aux régions françaises dans leur ensemble. Ce n’est pas un territoire qui détermine la compétence du fonds mais la qualité innovante des entreprises où qu’elles soient».
Le partenariat n’en est pour l’instant qu’au stade du protocole d’accord, signé par les deux investisseurs institutionnels, qui prévoit la création de ce fonds.
Une polémique était née, à l’automne, au sujet de ce partenariat en gestation, certains membres de la classe politique s’inquiétant publiquement de la stratégie d’investissement du Qatar en France et d'éventuelles visées communautaristes. «Hormis le territoire français, aucun critère géographique précis n’est fixé a priori pour investir», a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
(AFP)
A lire aussi : Banlieues : un Doha de polémique
Ce fonds, qui sera abondé à parité par chacun des partenaires, «devrait» prendre des participations dans des PME françaises «dans des secteurs d’activité présentant un fort potentiel de croissance et qui intéressent à la fois Qatar Holding LLC et la Caisse des dépôts», indique le communique conjoint publié vendredi.Dans un autre communiqué séparé, l’ambassadeur du Qatar en France, Mohamed Jaham Al Kuwari, souligne que ces investissements «ont vocation à bénéficier aux régions françaises dans leur ensemble. Ce n’est pas un territoire qui détermine la compétence du fonds mais la qualité innovante des entreprises où qu’elles soient».
Le partenariat n’en est pour l’instant qu’au stade du protocole d’accord, signé par les deux investisseurs institutionnels, qui prévoit la création de ce fonds.
Une polémique était née, à l’automne, au sujet de ce partenariat en gestation, certains membres de la classe politique s’inquiétant publiquement de la stratégie d’investissement du Qatar en France et d'éventuelles visées communautaristes. «Hormis le territoire français, aucun critère géographique précis n’est fixé a priori pour investir», a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
(AFP)
JUSTICE ?
DSK et Nafissatou Diallo seraient parvenus à un accord amiable
Dominique Strauss-Kahn et son avocat Benjamin Brafman le 23 août 2011 à New York (Photo Richard Drew. AFP)
Libération
Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui l'accusait d'agression sexuelle à New York, seraient parvenus à un accord financier, qui s'il est signé, mettra fin à 18 mois d'une formidable saga judiciaire aux Etats-Unis.
Selon le New York Times, citant une source non identifiée connaissant le dossier, l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) et Nafissatou Diallo, sont "tranquillement parvenus à un accord" qui doit cependant encore être signé.
Le juge Douglas McKeon, en charge de la procédure civile au tribunal du Bronx à New York, s'est refusé à tout commentaire sur cette annonce, tout comme les avocats de Mme Diallo et de M. Strauss-Kahn.
Mais le juge McKeon a confirmé à l'AFP qu'une rencontre pourrait avoir lieu "dès la semaine prochaine" au tribunal du Bronx.
"Il pourrait y avoir une session au tribunal dès la semaine prochaine", a-t-il déclaré.
Aucun détail n'a filtré sur le montant de cet accord négocié ou ses modalités.
Les règlements financiers à l'amiable, qui évitent d'aller en procès, sont extrêmement fréquents dans les procédures civiles aux Etats-Unis. Leurs montants peuvent se chiffrer en millions de dollars.
Nafissatou Diallo, 33 ans, avait porté plainte au civil contre DSK le 8 août 2011, pour obtenir des dommages et intérêts. Elle l'accusait de l'avoir contrainte à une fellation dans sa suite du Sofitel le 14 mai précédent.
Dominique Strauss-Kahn, 63 ans, a reconnu une brève relation sexuelle "inappropriée" avec la femme de chambre guinéenne qu'il ne connaissait pas, mais a démenti toute violence ou contrainte.
En mai, le juge McKeon avait refusé de classer l'affaire, comme le demandaient les avocats de DSK qui faisaient valoir une immunité diplomatique.
Depuis, la procédure semblait au point mort.
Le juge McKeon, qui préside un tribunal qui croule sous les dossiers - 27.000 pour 27 ou 28 juges - est un grand adepte des accords négociés. Et il n'avait pas caché qu'il traiterait ce dossier comme tous les autres. "Cette affaire ne fait pas exception. Nous ferons la même chose que pour n'importe quel autre dossier civil", avait-il dit au printemps à l'AFP.
Dans son tribunal, 90% des plaintes au civil se soldent par un accord amiable.
La plainte au civil de la femme de chambre était indépendante de la procédure pénale engagée après son agression présumée. Cette procédure pénale avait été abandonnée le 23 août 2011, le procureur ayant des doutes sur la crédibilité de Mme Diallo en raison de mensonges répétés sur certains aspects de sa vie.
Mais les deux procédures étant indépendantes, la plainte au civil s'était poursuivie.
Si l'accord est confirmé, l'ancien patron du FMI en aura fini avec ses ennuis avec la justice américaine, qui l'avaient contraint à démissionner du FMI le 18 mai 2011, et avaient mis fin à ses ambitions présidentielles en France.
Il s'est depuis également séparé de sa femme, Anne Sinclair, au printemps dernier.
Mme Diallo, qui élève seule une adolescente, n'a jamais retravaillé depuis sa rencontre avec DSK. Elle avait dénoncé dans sa plainte au civil une agression "violente et sadique", qu'elle avait racontée dans une interview télévisée.
S'il réussit à fermer son dossier judiciaire américain, DSK reste mis en examen en France, de l'affaire dite du Carlton qui porte sur l'organisation de soirées libertines avec des prostituées. Ses défenseurs ont demandé la nullité de la totalité de la procédure, et notamment l'annulation de la mise en examen de leur client pour proxénétisme aggravé en bande organisée. La justice doit se prononcer le 19 décembre.
Selon le New York Times, citant une source non identifiée connaissant le dossier, l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) et Nafissatou Diallo, sont "tranquillement parvenus à un accord" qui doit cependant encore être signé.
Le juge Douglas McKeon, en charge de la procédure civile au tribunal du Bronx à New York, s'est refusé à tout commentaire sur cette annonce, tout comme les avocats de Mme Diallo et de M. Strauss-Kahn.
Mais le juge McKeon a confirmé à l'AFP qu'une rencontre pourrait avoir lieu "dès la semaine prochaine" au tribunal du Bronx.
"Il pourrait y avoir une session au tribunal dès la semaine prochaine", a-t-il déclaré.
Aucun détail n'a filtré sur le montant de cet accord négocié ou ses modalités.
Les règlements financiers à l'amiable, qui évitent d'aller en procès, sont extrêmement fréquents dans les procédures civiles aux Etats-Unis. Leurs montants peuvent se chiffrer en millions de dollars.
Nafissatou Diallo, 33 ans, avait porté plainte au civil contre DSK le 8 août 2011, pour obtenir des dommages et intérêts. Elle l'accusait de l'avoir contrainte à une fellation dans sa suite du Sofitel le 14 mai précédent.
Dominique Strauss-Kahn, 63 ans, a reconnu une brève relation sexuelle "inappropriée" avec la femme de chambre guinéenne qu'il ne connaissait pas, mais a démenti toute violence ou contrainte.
En mai, le juge McKeon avait refusé de classer l'affaire, comme le demandaient les avocats de DSK qui faisaient valoir une immunité diplomatique.
Depuis, la procédure semblait au point mort.
Le juge McKeon, qui préside un tribunal qui croule sous les dossiers - 27.000 pour 27 ou 28 juges - est un grand adepte des accords négociés. Et il n'avait pas caché qu'il traiterait ce dossier comme tous les autres. "Cette affaire ne fait pas exception. Nous ferons la même chose que pour n'importe quel autre dossier civil", avait-il dit au printemps à l'AFP.
Dans son tribunal, 90% des plaintes au civil se soldent par un accord amiable.
La plainte au civil de la femme de chambre était indépendante de la procédure pénale engagée après son agression présumée. Cette procédure pénale avait été abandonnée le 23 août 2011, le procureur ayant des doutes sur la crédibilité de Mme Diallo en raison de mensonges répétés sur certains aspects de sa vie.
Mais les deux procédures étant indépendantes, la plainte au civil s'était poursuivie.
Si l'accord est confirmé, l'ancien patron du FMI en aura fini avec ses ennuis avec la justice américaine, qui l'avaient contraint à démissionner du FMI le 18 mai 2011, et avaient mis fin à ses ambitions présidentielles en France.
Il s'est depuis également séparé de sa femme, Anne Sinclair, au printemps dernier.
Mme Diallo, qui élève seule une adolescente, n'a jamais retravaillé depuis sa rencontre avec DSK. Elle avait dénoncé dans sa plainte au civil une agression "violente et sadique", qu'elle avait racontée dans une interview télévisée.
S'il réussit à fermer son dossier judiciaire américain, DSK reste mis en examen en France, de l'affaire dite du Carlton qui porte sur l'organisation de soirées libertines avec des prostituées. Ses défenseurs ont demandé la nullité de la totalité de la procédure, et notamment l'annulation de la mise en examen de leur client pour proxénétisme aggravé en bande organisée. La justice doit se prononcer le 19 décembre.
SOCIAL
Osram va supprimer 4 700 emplois suite à sa scission avec Siemens
La société allemande d'éclairage va supprimer 12% de ses effectifs, tout en cédant des usines, après sa scission avec sa maison mère Siemens.
La société allemande d'éclairage Osram va supprimer 4 700 emplois supplémentaires, soit 12% de ses effectifs, tout en cédant des usines, après sa scission avec sa maison mère Siemens, pour faire face à la concurrence asiatique.La société, dont la marque existe depuis 106 ans, a annoncé vendredi 30 novembre qu'elle avait pour objectif de réduire ses coûts d'un milliard d'euros sur trois ans.
Osram, dont la scission est prévue au printemps, a tardé à s'adapter à l'évolution du marché des ampoules électriques vers les lampes à diodes électroluminescentes (LED), alors que les entreprises asiatiques ont augmenté leurs capacités de production, entraînant les prix à la baisse.
Avec Reuters (Jens Hack et Maria Sheahan, Juliette Rouillon pour le service français)
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