POLITIQUE
Israël va étendre ses colonies en Palestine après le vote de l'Onu
La décision de l'Assemblée générale de l'Onu d'octroyer le statut d'Etat observateur à la Palestine ne passe pas en Israël. Tel Aviv a annoncé vendredi son intention de construire 3.000 nouveaux logements dans ses colonies. Décision dénoncée par Wadhington et l'Autorité palestinienne.
Construction en octobre dernier d'un immeuble israélien en Cisjordanie. © Reuters Baz Ratner
La réaction israélienne après l'adoption du statut d'Etat observateur pour la Palestine à l'Onu n'a pas tardée. Un haut responsable israélien a confirmé vendredi l'intention de son gouvernement de construire 3.000 nouveaux logements dans ses colonies de Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Un projet gelé depuis des années sous la pression des Etats-Unis. La décision de Tel Aviv a d'ailleurs été vivement dénoncée par Washington :
"Laissez-moi répéter que cette administration --comme les administrations précédentes-- a dit très clairement à Israël que ces activités (d'extension des colonies) faisaient reculer la cause d'une paix négociée" (Hillary Clinton, secrétaire d'Etat américaine)
Une décision également dénoncée par l'Autorité palestinienne. La construction de nouveaux logements en Cisjordanie serait synonyme d'une division du territoire. Ce qui compliquerait d'autant plus la viabilité d'un éventuel Etat palestinien. En réponse -grâce à son nouveau statu d'"Etat non membre" de l'Onu - l'Autorité palestinienne pourrait saisir la Cour pénale internationale.
UMP: deux semaines de crise, Copé et Fillon ne lâchent rien
Une militante de l'UMP avec un poster de François Fillon sur sa voiture, le 30 novembre 2012 Neuville-en-Ferrain dans le nord de la France (Photo Philippe Huguen. AFP)
Libération
Un ancien ministre y voit la bataille du "pitbull" Copé contre "l'orgueilleux" Fillon. Depuis deux semaines, les deux rivaux montrent qu'ils sont prêts à tout pour mettre la main sur l'UMP, passage obligé sur la route de leur ambition présidentielle.
Rien n'y fait. Ni l'intervention d'Alain Juppé, éphémère médiateur, ni celles, plus discrètes, de Nicolas Sarkozy, qui a montré vendredi soir son exaspération.
L'UMP a beau se retrouver aphone face à la gauche au pouvoir, alors que le chômage a de nouveau bondi. Le Figaro peut bien suggérer, dans un éditorial jeudi, une manifestation du peuple de droite "contre la sottise de ses dirigeants". Le Front national et l'UDI de Jean-Louis Borloo se frottent les mains. Jean-François Copé et François Fillon restent inflexibles.
"Le fond du problème, c'est que lorsqu'on devient président de l'UMP, on peut devenir président de la République. Voilà ce qui leur fait perdre la tête", lâche un ancien ministre UMP à l'AFP.
Dans cette bataille, deux ambitions se révèlent, mais celle de Jean-François Copé, "une évidence", surprend moins que celle de François Fillon, "qui a longtemps avancé masqué", analyse Philippe Braud, professeur à Sciences-Po.
L'ancien Premier ministre, que Nicolas Sarkozy avait ravalé au rang de simple "collaborateur", s'était finalement révélé inusable à Matignon où il a passé cinq ans.
Taxé de "mou" par ses détracteurs, il a montré cette semaine qu'il était déterminé jusqu'au point de faire scission à l'Assemblée nationale, avec la création d'un nouveau groupe parlementaire, le Rassemblement-UMP (R-UMP). Une aventure -- provisoire s'il obtient un nouveau vote des adhérents de son parti -- dans laquelle 70 des 198 députés UMP l'ont suivi.
"L'inconvénient pour lui, c'est qu'il passait pour un homme d'Etat. Maintenant il passe pour un politicien comme les autres. L'avantage, c'est qu'il a acquis une stature de +chef de troupes+. Et en politique, il faut faire comprendre aux siens qu'on est capable d'aller jusqu'au bout", explique M. Braud.
"Fillon ne m'étonne pas (...) C'est un orgueilleux. Dès qu'il se sent menacé, il réagit de manière très vive", estime pour sa part un autre ancien ministre. "Il a été profondément humilié et vexé" par son résultat à la présidence de l'UMP, ajoute un sarkozyste: "on le donnait gagnant à 70%, il finit à 50%".
Attention à la secte
Quant à Jean-François Copé, "c'est un pitbull, il n'y a pas de surprise", poursuit l'ancien ministre. Durant sa campagne, pour séduire la base, le député-maire de Meaux avait tout misé sur "la droite décomplexée", quitte à flirter avec les idées du FN en dénonçant le "racisme anti-Blancs".
Désormais, il s'accroche à son titre de "président proclamé" de l'UMP, donnant une image de forteresse assiégée au siège du parti, rue de Vaugirard à Paris. Il répète que deux commissions internes de l'UMP, la Cocoe le 19 novembre, puis la CNR lundi, ont prononcé sa victoire.
Qu'importe si la Cocoe a reconnu avoir oublié dans son décompte trois fédérations d'outre-mer, qui auraient pu faire basculer le résultat en faveur de François Fillon. Quant à la CNR -- Commission des recours --, Alain Juppé lui-même avait souligné qu'elle posait problème, six de ses neuf membres ayant soutenu l'un ou l'autre des candidats durant la campagne (4 pro-Copé, dont son président Yanick Paternotte, 2 pro-Fillon).
"Copé a montré sa détermination, mais il ne faudrait pas que cela se transforme en secte", craint un proche de Nicolas Sarkozy.
"Il joue le pourrissement, en espérant que des soutiens de Fillon le lâchent progressivement", pense Christian Delporte, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Versailles. Quant à Fillon, "s'il lâche il perd tout: le parti, la crédibilité et l'autorité".
En fin de semaine, l'ambiance était au dialogue de sourds entre les deux rivaux, même si certains au sein même des deux camps tentent de renouer les fils. D'un côté, M. Copé, que seul le retrait du groupe parlementaire de François Fillon pourrait faire céder, se déplacera à Nancy, dimanche, pour une réunion militante.
De l'autre côté, le député de Paris promet de dissoudre son groupe s'il obtient des garanties d'impartialité quant à un nouveau scrutin. Dimanche, il sera aux Entretiens de Royaumont (Val-d'Oise) chez l'un de ses fidèles, Jérôme Chartier.
"Fillon attend que Copé fasse le premier pas. Copé attend que Fillon fasse le premier pas. Ca peut durer assez longtemps...", soupire le député UMP Damien Meslot.
Vendredi, M. Sarkozy a haussé le ton, en menaçant de déclarer que l'un et l'autre seraient "disqualifiés" pour diriger le parti.
Des partisans (militants et élus) de Jean-François Copé ont lancé de leur côté une pétition intitulée "respectons le choix des militants", "nous ne voulons pas d'un nouveau vote".
"Ca bouge un peu, ce n'est pas figé", veut croire Brice Hortefeux. Pas suffisamment pour qu'on retrouve Jean-François Copé et François Fillon bras dessus bras dessous, comme le montrait vendredi une publicité RTL intitulée "Vivre ensemble", en bonne place dans les pages du Figaro.
Le chef militaire du M23, le général Sultani Makenga, a confirmé à l'AFP que ses hommes partiraient samedi de Goma.
RDC: les rebelles du M23 quittent Goma
AFP
Quelques centaines d'hommes de la rébellion congolaise du M23 ont commencé samedi à quitter la ville de Goma, capitale de la riche province minière du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont constaté des journalistes de l'AFP. vPlusieurs camions d'un convoi d'une quinzaine de véhicules transportant quelque 300 hommes et leur matériel militaire ont passé l'aéroport de la ville, pour prendre la direction des positions que la rébellion occupait plus au nord avant la prise de Goma le 20 novembre, selon les journalistes de l'AFP. Un peu plus tôt, les rebelles avaient déjà quitté le bâtiment de la Banque centrale à Goma et le poste-frontière de la Grande barrière séparant la ville du Rwanda, qu'ils occupaient depuis leur prise de la capitale du Nord-Kivu. Des policiers de RDC, qui font partie d'un contingent arrivé vendredi pour sécuriser Goma après le départ des rebelles, ont pris le relais au poste-frontière et à la Banque centrale, selon des journalistes de l'AFP. Samedi matin, le chef militaire du M23, le général Sultani Makenga, avait confirmé à l'AFP que ses hommes partiraient le jour même de Goma, comme convenu au terme d'une médiation des pays de la région des Grands Lacs. "Nous allons accepter ce qu'on nous a demandé, il n'y a pas de problème," a-t-il affirmé. Vendredi, des centaines de soldats du M23 avaient déjà quitté la ville de Sake, située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Goma, et ses environs. La zone avait été occupée par les rebelles dans la foulée de la prise de Goma. Vendredi également, le général Makenga avait accusé la mission de l'ONU en RDC de bloquer le processus de retrait du M23 de Goma, en les empêchant de récupérer du matériel militaire à l'aéroport de la ville. Un responsable d'un mécanisme conjoint de vérification, composé de plusieurs pays de la région, avait précisé que la Monusco s'était opposée aux rebelles parce qu'ils voulaient emporter des effets militaires abandonnés par les Forces armées de la RDC à la chute de Goma. Mais ce même responsable a affirmé samedi que la situation s'était depuis débloquée. Le M23, est composé d'ex-rebelles qui avaient été intégrés à l'armée de RDC en 2009 à l'issue d'un accord de paix avec Kinshasa. Ils se sont mutinés il y a environ huit mois, estimant que le gouvernement n'avait pas pleinement respecté ses engagements. Les mutins refusent notamment toute mutation hors de leur région du Kivu afin, disent-ils, de protéger leurs familles et les membres de leur communauté qu'ils estiment en danger. Depuis leur marche sur Goma, leurs revendications se sont élargies sur le plan politique, allant jusqu'à remettre en question la légitimité du président congolais Joseph Kabila, accusé d'avoir fraudé à la dernière présidentielle. Selon Kinshasa et l'ONU, les rebelles sont soutenus par le Rwanda et l'Ouganda, ce que ces deux pays démentent. La rébellion a accepté cette semaine de se retirer des positions fraîchement conquises, Goma et ses environs, pour se replier sur ses positions initiales à au moins 20 km au nord de la capitale du Nord-Kivu. En échange, M. Kabila s'est engagé à examiner leurs revendications. Quelques centaines de policiers de RDC devraient être déployés dans Goma samedi. L'armée régulière de RDC devrait également revenir dans la ville. En attendant, les accusations de pillages se multiplient contre le M23 à Goma. Ces pillages auraient visé essentiellement des biens et des bâtiments publics, selon plusieurs sources,. Le convoi du M23 quittant Goma samedi comportait notamment trois camions donnés par l'Union européenne à l'Office des routes de RDC, chargé de l'entretien de la voirie, selon un journaliste de l'AFP. Selon le représentant de l'UE à Kinshasa, Jean-Michel Dumont, d'autres projets financés par l'UE ont également été pillés, notamment l'assemblée provinciale pour laquelle l'UE avait fourni ordinateurs et équipements de bureau, et un poste de police.
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Retour d'internet et du téléphone en Syrie, la banlieue de Damas pilonnée
Un attentat à la voiture piégée dans une rue de Damas, le 28 novembre 2012 en Syrie (Photo AFP)
Libération
L'aviation syrienne bombardait samedi la banlieue de Damas, où se joue désormais la bataille en Syrie, au moment où internet et le téléphone étaient rétablis dans le pays, coupé du monde depuis près de trois jours.
Les militants craignaient le pire, voyant l'annonce d'un possible "massacre" dans ce black-out entamé au moment où les combats gagnaient pour la première fois en 20 mois de violence les abords de l'aéroport international de Damas.
Le régime, qui a lancé jeudi une vaste offensive pour reconquérir un rayon de huit kilomètres autour de la capitale, veut à tout prix conserver Damas et sa banlieue pour être en position de négocier une issue au conflit, selon les experts.
De fait, l'aviation et les troupes pilonnaient de nouveau samedi les vergers qui bordent Damas où les rebelles ont établi leurs bases arrière. Elles bombardaient notamment les localités de la Ghouta orientale, traversée par la route de l'aéroport international.
Samedi, le ministère de l'Information a une nouvelle fois martelé que "l'aéroport fonctionne normalement et la route y menant est totalement sécurisée", selon la télévision d'Etat.
Néanmoins, l'ONU a annoncé qu'un de ses convois quittant l'aéroport de Damas avait essuyé vendredi, pour le deuxième jour consécutif, des tirs d'origine indéterminée.
"L'armée veut prendre le contrôle du côté est de l'aéroport (la Ghouta), où se trouvent des milliers de terroristes et cela va prendre plusieurs jours", a déclaré à l'AFP une source de sécurité. Le régime assimile les rebelles à des "terroristes".
L'armée reprend un champ de pétrole
Alors que les violences ont gagné en intensité et surtout atteint la capitale et sa proche banlieue, l'émissaire Lakhdar Brahimi a dit redouter que la Syrie ne devienne un "Etat en décomposition avec toutes les conséquences désastreuses pour le peuple syrien, pour la région et pour la paix et la sécurité internationales".
Dans l'est du pays, où se trouve la plus grande zone géographique échappant totalement au régime, l'armée a repris le champ pétrolier Al-Omar, après l'avoir abandonné jeudi, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les rebelles n'avaient pas investi le champ, "redoutant qu'il ne soit miné", a expliqué à l'AFP le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Cette infrastructure est stratégique car elle est l'une des dernières positions des troupes à l'est de la ville de Deir Ezzor, non loin de l'Irak.
En novembre, les rebelles ont porté un coup, surtout symbolique, au régime en prenant le plus important champ pétrolier du pays ainsi que plusieurs autres réserves de gaz et de brut.
La production pétrolière syrienne, principalement destinée à la consommation intérieure, qui s'élevait à 420.000 barils par jour, a été réduite de moitié depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire devenue conflit armé.
Dans le nord du pays, 14 rebelles ont péri dans des combats contre des membres des forces pro-gouvernementales aux abords d'une base de la défense aérienne, a rapporté l'OSDH, faisant état d'un premier bilan de 66 morts à travers la Syrie samedi.
L'ONU a estimé que 700.000 réfugiés auraient fui la Syrie d'ici janvier, une augmentation spectaculaire alors que le conflit atteint "des niveaux épouvantables de brutalité".
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a appelé les pays arabes à unir leurs efforts avec la Turquie pour mettre fin au "massacre du peuple syrien".
Les militants craignaient le pire, voyant l'annonce d'un possible "massacre" dans ce black-out entamé au moment où les combats gagnaient pour la première fois en 20 mois de violence les abords de l'aéroport international de Damas.
Le régime, qui a lancé jeudi une vaste offensive pour reconquérir un rayon de huit kilomètres autour de la capitale, veut à tout prix conserver Damas et sa banlieue pour être en position de négocier une issue au conflit, selon les experts.
De fait, l'aviation et les troupes pilonnaient de nouveau samedi les vergers qui bordent Damas où les rebelles ont établi leurs bases arrière. Elles bombardaient notamment les localités de la Ghouta orientale, traversée par la route de l'aéroport international.
Samedi, le ministère de l'Information a une nouvelle fois martelé que "l'aéroport fonctionne normalement et la route y menant est totalement sécurisée", selon la télévision d'Etat.
Néanmoins, l'ONU a annoncé qu'un de ses convois quittant l'aéroport de Damas avait essuyé vendredi, pour le deuxième jour consécutif, des tirs d'origine indéterminée.
"L'armée veut prendre le contrôle du côté est de l'aéroport (la Ghouta), où se trouvent des milliers de terroristes et cela va prendre plusieurs jours", a déclaré à l'AFP une source de sécurité. Le régime assimile les rebelles à des "terroristes".
L'armée reprend un champ de pétrole
Alors que les violences ont gagné en intensité et surtout atteint la capitale et sa proche banlieue, l'émissaire Lakhdar Brahimi a dit redouter que la Syrie ne devienne un "Etat en décomposition avec toutes les conséquences désastreuses pour le peuple syrien, pour la région et pour la paix et la sécurité internationales".
Dans l'est du pays, où se trouve la plus grande zone géographique échappant totalement au régime, l'armée a repris le champ pétrolier Al-Omar, après l'avoir abandonné jeudi, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les rebelles n'avaient pas investi le champ, "redoutant qu'il ne soit miné", a expliqué à l'AFP le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Cette infrastructure est stratégique car elle est l'une des dernières positions des troupes à l'est de la ville de Deir Ezzor, non loin de l'Irak.
En novembre, les rebelles ont porté un coup, surtout symbolique, au régime en prenant le plus important champ pétrolier du pays ainsi que plusieurs autres réserves de gaz et de brut.
La production pétrolière syrienne, principalement destinée à la consommation intérieure, qui s'élevait à 420.000 barils par jour, a été réduite de moitié depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire devenue conflit armé.
Dans le nord du pays, 14 rebelles ont péri dans des combats contre des membres des forces pro-gouvernementales aux abords d'une base de la défense aérienne, a rapporté l'OSDH, faisant état d'un premier bilan de 66 morts à travers la Syrie samedi.
L'ONU a estimé que 700.000 réfugiés auraient fui la Syrie d'ici janvier, une augmentation spectaculaire alors que le conflit atteint "des niveaux épouvantables de brutalité".
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a appelé les pays arabes à unir leurs efforts avec la Turquie pour mettre fin au "massacre du peuple syrien".
Le tir de fusée nord-coréen ravive les tensions sur le nucléaire
Le Monde.fr avec AFPL'annonce par la Corée du Nord samedi 1er décembre du lancement imminent d'une fusée emportant un "satellite d'observation terrestre" ravive les tensions avec l'Occident et le voisin sud-coréen, qui a immédiatement exprimé sa "profonde inquiétude" sept mois après un tir similaire raté considéré par la communauté internationale comme le test déguisé d'un missile à capacité nucléaire.
Le Comité coréen de technologie spatiale (DPRK) a annoncé qu'il prévoyait de mettre sur orbite entre le 10 et le 22 décembre un satellite d'observation terrestre après l'analyse par des scientifiques "des erreurs commises pendant le lancement précédent d'avril (raté)" et l'amélioration "de la fiabilité et de la précision du satellite et de la fusée porteuse", selon un communiqué rendu public par l'Agence de presse centrale de Corée (KCNA). Le communiqué de la KCNA a affirmé que la mission de décembre se déroulerait "en parfaite adéquation" avec les conventions internationales sur le lancement des satellites.UNE "PROVOCATION"
Cette annonce a ravivé les tensions avec la Corée du Sud, qui organise son élection présidentielle le 19 décembre. "Le gouvernement exprime sa profonde inquiétude", a déclaré dans un communiqué le ministère des affaires étrangères, qui dénonce "un acte profondément provocateur" défiant les résolutions des Nations unies et pouvant avoir des répercussions significatives sur une Corée du Nord déjà isolée.
L'annonce nord-coréenne intervient quelques jours seulement après celle de la Corée du Sud prévoyant le lancement de son propre satellite. La tentative a été reportée à la dernière minute à cause d'un problème technique et une nouvelle date pour la mission doit encore être déterminée.
L'annonce n'a pas tardé à faire l'objet d'autres condamnations, notamment de la part des Etats-Unis et du Japon. Qualifiant de "grande provocation" le lancement annoncé comme imminent d'un satellite nord-coréen, Washington a rappelé que "toute utilisation par la Corée du Nord de la technologie des missiles balistiques est une violation directe des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU" visant Pyongyang.
Pour sa part le Japon —qui n'entretient pas de relations diplomatiques avec Pyongyang— a décidé d'ajourner ses pourparlers avec la Corée du Nord qui devaient avoir lieu début décembre à Pékin entre hauts diplomates des deux pays. Jugeant "tout à fait regrettable" le projet de lancement, le premier ministre Yoshihido Noda, cité par l'agence Kyodo, a estimé que si celui-ci devait avoir lieu "la communauté internationale, y compris le Japon, devra y répondre avec fermeté".
SOUPÇONS SUR DES VISÉES NUCLÉAIRES
En avril, la Corée du Nord avait échoué dans le lancement très médiatisé d'une fusée Unha-3, qui servait aussi, aux dires de Pyongyang, à placer un satellite à usage civil en orbite. Mais les Nations unies et les Etats-Unis y voyaient plutôt le test d'un missile longue portée, une variante d'un Taepodong-2 d'une portée de 6 700 km et, par conséquent, selon les experts occidentaux, une nouvelle étape dans la mise au point d'un missile balistique capable d'emporter une ogive nucléaire.
Le test d'avril avait mis un coup d'arrêt aux récents efforts diplomatiques avec la Corée du Nord, au cours desquels les Etats-Unis avaient appelé à la livraison d'aide alimentaire à une population qui en a cruellement besoin. L'annonce de samedi avive des semaines de suspicion, fondée sur l'analyse d'images satellite, selon laquelle le Nord serait en pleine préparation d'un nouveau test de missile balistique depuis la station de lancement de satellite de Sohae.
La Corée du Sud avait à plusieurs reprises averti que le Nord chercherait à déstabiliser la péninsule coréenne à l'approche de l'élection présidentielle du 19 décembre. Le Conseil de sécurité de l'ONU a lancé jeudi un avertissement à la Corée du Nord au sujet d'un prochain tir de fusée. "Nous convenons tous qu'il serait extrêmement déconseillé de procéder au test", a déclaré à la presse le président du comité de sanctions pour la Corée du Nord, l'ambassadeur portugais Jose Filipe Moraes Cabral.
ECONOMIE
ArcelorMittal, compétitivité, télécoms... Les 5 actus qui ont marqué l'industrie cette semaine
Par Astrid Gouzik
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Que s'est-il passé cette semaine dans l'industrie ? D'ArcelorMittal au plan de suppressions de postes d'Alcatel-Lucent, L'Usine Nouvelle a repéré pour vous 5 événements majeurs.
Les hauts-fourneaux lorrains du sidérurgiste luxembourgeois ont encore enflammé les médias cette semaine. Et c'est le ministre du Redressement productif qui a alimenté la braise en évoquant la piste d'une éventuelle nationalisation. "Nous pouvons aujourd'hui considérer que la question (...) de l'éventualité d'un contrôle public, même temporaire, doit faire l'objet d'une étude sérieuse par le gouvernement, et c'est (...) ce à quoi nous nous sommes attelés depuis plusieurs mois", a déclaré Arnaud Montebourg.
Une déclaration qui aurait pu diviser la majorité. Mais le gouverneemnt a, au contraire, fait bloc derrière Arnaud Montebourg, les ministres de l’Économie et du Travail, Pierre Moscovici et Michel Sapin, en tête. Mais cette solution est-elle réellement envisageable et quelles conditions seraient alors à respecter pour nationaliser le site mosellan ?
Plus tard dans la semaine, la piste d'un potentiel repreneur se profilant à l'approche de l'ultimatum fixé par Lakshmi Mittal au soir du 30 novembre, Florange revient sur le devant de la scène politique et médiatique. "Nous avons un repreneur, qui est un aciériste, un industriel, qui n'est pas un financier, qui par ailleurs souhaite investir son argent personnel et, excusez du peu, est disposé à investir jusqu'à près de 400 millions d'euros dans cette installation pour la rénover", a révélé Arnaud Montebourg, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Pour Xavier le Coq, le secrétaire national en charge de l’Industrie au sein de la CFE-CGC, interrogé par L'Usine Nouvelle, ce serait un "non-sens industriel".
Mais le dossier Florange ne serait pas le seul point noir dans le panorama d'ArcelorMittal... En effet, l'ascension irrésistible du numéro un mondial de l'acier s'enraye.
2/ La montée en puissance du crédit d'impôt compétitivité
Le gouvernement n’a pas traîné. L’amendement créant le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) a été déposé le mardi 27 novembre. Il a ensuite été débattu par la commission des finances de l’Assemblée nationale, le 28 novembre. Selon le projet détaillé du gouvernement, le dispositif du CICE devrait être encore accéléré et simplifié. Afin d’avoir un effet plus rapide sur l’économie, la montée en puissance du dispositif a été raccourcie à deux ans. L’allégement fiscal devrait être de 4 % de la masse salariale brute pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC en 2013 puis de 6 % dès 2014.
De quoi réjouir les industriels, l'amendement débattu par la commission des finances irait dans un sens plus favorable pour eux. Alors que Matignon avait envisagé un crédit d’impôt dégressif entre 2 et 2,5 fois le SMIC, le dispositif retenu prévoit un allégement de 6 % de la masse salariale brute pour tous les salaires inférieurs à 2,5 SMIC. Selon les estimations de Coe-Rexecode, l’industrie capterait ainsi 4,6 milliards d’euros sur les 20,3 milliards d’euros d’allégements fiscaux consentis aux entreprises.
3/ Petroplus et l'imbroglio libyen
NetOil ouvre le bal cette semaine. Le groupe candidat à la reprise de la raffinerie de Petroplus à Petit-Couronne, en Seine-Maritime, chiffre le montant de l'investissement nécessaire. Verdict : 848 millions d'euros.
Puis revirement de situation inattendu du côté de la Libyan Investment Authority (LIA). Le fonds dément les propos du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, qui assurait début novembre que la Libye avait "exprimé un intérêt pour un éventuel investissement (...) à l'occasion de la procédure de liquidation de Petroplus".
Saupoudrez le tout d'un nouveau revirement et le flou est total : le 28 novembre, la LIA indique qu'une équipe doit se rendre la semaine prochaine en France pour étudier les données industrielles de la raffinerie. Apportant ainsi un crédit supplémentaire aux propos d'Arnaud Montebourg qui réaffirmait l'existence d'un accord entre le Libyan Investment Authority (LIA) et la firme pétrolière suisse Petroplus.
L'explication de cet imbroglio est finalement fournie par le président du LIA, Mohsen Derigia. Selon lui, le communiqué de la LIA publié lundi par l'agence libyenne Lana et qui démentait l'"intention" du fonds d'investir dans Petroplus avait été "déformé". Il a affirmé alors que la LIA démentait en réalité des informations de presse selon lesquelles le fonds avait "déjà pris la décision d'acheter la raffinerie".
4/ Le Jour J de la transition énergétique
Annoncé lors de la conférence environnementale en janvier dernier, le coup d'envoi du débat sur la transition énergétique a été donné le 29 novembre. Dirigé par la ministre de l’Environnement Delphine Batho, l’objectif de ce débat est de définir un scénario pour diminuer la dépendance de la France au nucléaire et aux énergies fossiles. A en croire la ministre, les décisions à prendre engageront le pays pour les décennies à venir.
Finalement la ministre de l’Environnement Delphine Batho et les membres du comité de pilotage du débat sur la transition énergétique ont affiché une belle unité pour lancer la discussion nationale. Du moins jusqu’à ce que les gaz de schiste entrent en scène…
5/ Les télécoms dans le flou
Semaine essentielle pour l'industrie des télécoms. Le 28 novembre, la direction de SFR a annoncé aux représentants de son personnel les éléments du plan de départs volontaires. A l’occasion d’une réunion d’à peine plus d’une heure, la direction leur a présenté rapidement les chiffres génériques du plan de départs volontaires qui touchera donc 1 123 postes. Les syndicats repartent pour le moins déçus : on leur a remis un document de plus de 700 pages sans leur exposer les détails du plan et de la réorganisation.
Le lendemain, la direction d'Alcatel-Lucent a présenté le détail de son plan de suppressions de postes aux élus du personnel. Elle décompte 230 suppressions de poste en R&D, les syndicats les estimant elles à 365 en comptant l'ensemble du personnel de R&D.
La situation paraît inquiétante dans cette filière qui semblait pourtant prospère, alertaient les représentants syndicaux et militants de la CFDT des télécoms, le 14 novembre dernier. La faute à Free, comme le soulignait Arnaud Montebourg dans les colonnes de L'Usine Nouvelle, ou celle de leur direction ?
SOCIAL
Florange : les syndicats prudents après les annonces gouvernementales
Le Monde.fr avec AFP
A l'issue d'âpres négociations, le gouvernement a obtenu d'ArcelorMittal qu'il s'engage à préserver l'emploi à Florange (Moselle) et investisse 180 millions d'euros en cinq ans dans le site, suscitant pourtant des réactions mitigées de la part des syndicats et des politiques.
"Il n'y aura pas de plan social à Florange. Le groupe Mittal s'est engagé à investir au moins 180 millions dans les cinq prochaines années", a déclaré Jean-Marc Ayrault vendredi soir. Il a en outre annoncé que la nationalisation des hauts-fourneaux était écartée. Le site de Florange emploie 2 700 personnes, dont 629 étaient concernées par une possible fermeture. Une source à Matignon a précisé qu'il y aurait cependant des suppressions de postes induites par les départs à la retraite, qui se feront "au fur et à mesure" mais a assuré qu'il n'y aura ni licenciements, ni mobilités forcées.
Le groupe, qui souhaitait fermer la filière chaude (production d'acier brut, comprenant les hauts-fourneaux), s'est finalement engagé à "maintenir les hauts-fourneaux" de Florange "en l'état" dans l'attente de la réalisation d'un projet européen de captage et de stockage de CO2, baptisé Ulcos, a expliqué le Premier ministre.
Ulcos (Ultra-Low Carbon Dioxide Steelmaking), proposé pour un des hauts-fourneaux de Florange, est un prototype de captage stockage du CO2 qui doit permettre de réduire considérablement la pollution de l'air par la fabrication de l'acier. Ce projet, dans lequel l'Etat pourrait augmenter sa participation, est en attente de financements européens prévus d'ici fin décembre.
"Le gouvernement n'a pas retenu l'hypothèse d'une nationalisation transitoire (..) au vu des engagements qu'il a obtenus d'ArcelorMittal", des engagements "inconditionnels", a souligné Jean-Marc Ayrault. "La nationalisation (...) peut certes être nécessaire dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder des intérêts supérieurs de la nation", a dit M. Ayrault. "Mais elle n'est pas efficace face à un problème de débouchés pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité", a-t-il ajouté, dans une allusion au marché de l'acier en Europe, très déprimé.
LE REPRENEUR DE MONTEBOURG PAS "CRÉDIBLE"
La menace d'une nationalisation temporaire avait été brandie par le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg et avait rallié une part importante de la classe politique, de droite comme de gauche. Ce ministre avait en outre affirmé à plusieurs reprises avoir reçu des marques d'intérêt et des offres de repreneurs potentiels pour le site dans son intégralité.
Mercredi, il avait même évoqué un repreneur prêt à investir "jusqu'à près de 400 millions d'euros". Une source à Matignon a pourtant reconnu vendredi soir qu'"il n'y avait pas (eu) de repreneur crédible et ferme". "M. Montebourg s'est beaucoup battu sur ce dossier comme il le fait sur d'autres. Il le fait avec sa fougue habituelle et avec son coeur", a-t-on ajouté de même source. Le ministre, très présent dans les médias jusqu'à vendredi matin, était injoignable vendredi peu avant minuit.
Lire aussi l'éditorial : Montebourg et l'étrange parole d'un ministre
Le gouvernement suivra avec "vigilance" le respect des engagements a déclaré à l'AFP le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, en déplacement à Abidjan, saluant un "accord solide" et "global".
LES SYNDICATS DÉÇUS OU PRUDENTS
A Florange, les syndicats ont accueilli froidement les annonces du gouvernement, la CFDT jugeant même que les salariés étaient "une nouvelle fois trahis" et exigeant une réunion tripartite entre gouvernement, syndicats et direction. "Nous avons été le cauchemar de (Nicolas) Sarkozy, on pourrait être celui de ce gouvernement", a menacé vendredi son représentant Edouard Martin. "Les rénovations et les investissements, c'est maintenant que nous les voulons, pas dans cinq ans. Nous exigeons que les travaux de rénovation démarrent tout de suite", a-t-il ajouté. Si le responsable de la fédération de la métallurgie de Force Ouvrière Frédéric Souillot s'est déclaré "satisfait" de l'accord conclu, il a toutefois redouté de la "poudre aux yeux". Le parti communiste estimait que le refus de nationaliser le site laissait Florange et les salariés "dans les griffes de Mittal".
"Les moyens de pression ne disparaissent pas avec l'annonce (de ce vendredi soir). S'il (Mittal) se comportait comme un homme qui ne respecte pas sa parole il y a des moyens de pression", a-t-on prévenu à l'Elysée. "On garde le revolver sur la table", a même déclaré un conseiller de l'Elysée. Le président des députés PS, Bruno Le Roux, s'est enfin réjoui de ces annonces du gouvernement. "Le site de Florange est sauvé", c'est "une très bonne nouvelle pour les salariés et toute la Lorraine", a-t-il déclaré.
L'UMP, par la voix de Jean-François Copé, a affirmé vendredi soir que "les multiples revirements du gouvernement" sur Florange sont "très inquiétants et donnent le sentiment d'une forme d'improvisation au sommet de l'Etat". "La situation de Florange, qui n'est pas réglée ce soir, rappelle avec gravité à François Hollande que notre industrie a besoin de réformes de structures", affirme Jean-François Copé dans un communiqué après les déclarations du premier ministre sur Florange
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