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jeudi 13 décembre 2012
13122012 QUOI DE NEUF ?
ECONOMIE
L'Union européenne s'accorde sur la supervision unique des banques
Des drapeaux européens. (Photo Philippe Huguen. AFP)
Seuls trois pays de l'UE ne participeront pas au mécanisme : la Suède, la République tchèque et le Royaume-Uni.
Libération
Les 27 Etats de l’Union européenne sont parvenus dans la nuit de mercredi à jeudi à un accord unanime sur la supervision unique des banques de la zone euro, ont annoncé plusieurs responsables européens sur leur compte Twitter. «Accord historique superviseur!», a twitté le commissaire européen chargé des Services financiers, Michel Barnier, après 14 heures de discussions, tandis que le porte-parole de la présidence chypriote de l’UE indiquait que les discussions avec le Parlement européen allaient maintenant pouvoir débuter.
Cette supervision intégrée des banques de la zone euro sera opérationnelle le 1er mars 2014, a indiqué Michel Barnier. Lors du sommet d’octobre, les dirigeants européens avaient décidé d’une mise en place dans le courant de l’année 2013. La mise en place d’une supervision commune des banques de la zone euro, confiée à la Banque centrale européenne (BCE), est «un élément clé dans nos plans pour établir une union bancaire», a souligné le ministre chypriote des Finances, Vassos Shiarly, qui assure la présidence semestrielle de l’UE.
Rappelant que le but de ce mécanisme était de «restaurer la confiance dans le secteur bancaire», il a évoqué un «cadeau de Noël pour l’ensemble de l’Europe». «Pierre par pierre, nous sommes en train de résoudre la crise de la zone euro», s’est félicité le ministre français Pierre Moscovici. «C’est un signal adressé au reste du monde : on peut faire confiance à l’Europe, on peut faire confiance à la zone euro», a-t-il ajouté.
Cet accord est intervenu quelques heures avant le début du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, qui doit être consacré à l’approfondissement de l’union monétaire. Pour le ministre allemand, Wolfgang Schäuble, c’est «une bonne contribution» pour ce sommet.
Le mécanisme de supervision unique est une condition pour permettre la recapitalisation directe des banques en difficulté par le fonds de sauvetage de la zone euro, afin de couper le lien entre les banques et les dettes souveraines qui a plombé plusieurs pays européens. Même si la supervision unique sera opérationnelle le 1er mars 2014, la recapitalisation directe d’une banque pourra intervenir «aussitôt que nous le déciderons», a souligné Moscovici.
Les 27 ont trouvé un compromis sur les points qui bloquaient depuis plusieurs mois : le champ d’application de la supervision directe par la BCE, l’articulation entre l’Autorité bancaire européenne (qui concerne l’ensemble de l’UE) et la BCE (qui ne concerne que les 17 membres de la zone euro), enfin le moyen de séparer les deux fonctions de la BCE (politique monétaire de la zone euro et supervision, qui touchera des pays non membres).
«Cela a été laborieux, compliqué, mais nous avons trouvé un équilibre», a estimé le ministre français. Il a évoqué le chiffre de 150 à 200 banques supervisées directement par la BCE. Le compromis permet aux Etats de partir sur une base unie pour les discussions qui vont maintenant s’ouvrir avec le Parlement, et qui devraient débuter dès la semaine prochaine.
Les points de blocage ont progressivement été levés au cours de la réunion. L’un d’eux, concernant le champ d’application de la supervision directe de la BCE, opposait depuis des semaines l’Allemagne et la France. Berlin ne voulait pas que ses petites banques régionales et ses caisses d'épargne tombent sous la supervision directe de la BCE, tandis que Paris insistait pour que l’institution de Francfort ait un droit de regard sur toutes les banques, sans exception.
Les deux ont obtenu gain de cause : seules environ 200 banques seront supervisées directement par la BCE, notamment celles dépassant 30 milliards d’euros d’actifs. Les autres resteront du ressort des superviseurs nationaux, mais la BCE pourra traiter, au cas par cas, tout établissement si elle le juge nécessaire. Des solutions techniques ont par ailleurs été trouvées pour que l’articulation fonctionne entre l’Autorité bancaire européenne (qui concerne l’ensemble de l’UE) et la BCE (qui ne concerne que les 17 membres de la zone euro), et pour séparer les deux fonctions de la BCE : politique monétaire de la zone euro et supervision, qui touchera des pays non membres.
Au final, seuls trois pays de l’UE ont fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas rejoindre ce mécanisme : le Royaume-Uni, la Suède et la République Tchèque. Le ministre britannique, George Osborne, n’en a pas moins salué «une issue positive pour l’ensemble de l’Union européenne», en estimant que les intérêts de son pays étaient «protégés».
Les ministres des pays de la zone euro, après s'être séparés à l’aube, devaient se retrouver moins de cinq heures plus tard pour un Eurogroupe consacré à la Grèce, qui devrait déboucher sur le versement au pays d’une tranche d’aide très attendue de plus de 34 milliards d’euros.
(AFP)
Danone, sévèrement touché par la crise, prépare un plan d'économies
Le Monde.fr avec AFP
Ce plan "visera à diminuer les frais de fonctionnement du groupe et de ses filiales européennes mais aussi à adapter les organisations managériales en Europe", a ajouté le groupe Danone dans un communiqué. | AFP/GILLES BOUQUILLON
Le groupe alimentaire français Danone a annoncé jeudi 13 décembre qu'il préparait d'ici à mars 2013 un plan d'économies visant à réduire ses coûts de 200 millions d'euros sur deux ans en Europe, où la crise pèse sur ses ventes.
"Il est trop tôt aujourd'hui pour évaluer les impacts sur l'emploi" de ce plan, qui concernera l'encadrement en Europe (Danone emploie 9 000 cadres en Europe) et les fonctions "support" (ressources humaines, finances...), et sera mené "sur la base du volontariat en privilégiant la mobilité interne", a précisé le directeur délégué à la présidence de Danone, Laurent Sacchi.
Ce plan "visera à diminuer les frais de fonctionnement du groupe et de ses filiales européennes mais aussi à adapter les organisations managériales en Europe", a ajouté le groupe dans un communiqué. Il doit permettre de "renforcer la compétitivité des produits et des marques du groupe Danone", a-t-il poursuivi. "BAISSE FORTE DE LA CONSOMMATION ET UN PROBLÈME DE POUVOIR D'ACHAT"
Danone veut simplifier"certains processus de travail et de décision", rendre certains projets moins prioritaires ou encore optimiser ses achats et frais généraux, a détaillé M. Sacchi. "En Europe, on n'a pas de problème de positionnement stratégique mais il y a une baisse forte de la consommation et un problème de pouvoir d'achat" qui renforce la concurrence entre les grands groupes agroalimentaires, a-t-il commenté.
Si les ventes du groupe Danone continuent de bien se porter dans le monde, avec une croissance en données comparables de 5,6 % à 15,7 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année, elles sont tirées par les marchés émergents et n'augmentent plus en Europe.
Sur ces neuf mois, elles ont même reculé légèrement, de 0,6 % à 8,2 milliards d'euros en Europe, alors qu'elles bondissaient de 18,2 % à 2,7 milliards d'euros en Asie et grimpaient de 11,3 % à 4,8 milliards d'euros dans le reste du monde. Le groupe "n'a pas noté d'inflexion" dans ses tendances de vente depuis la publication de ces chiffres mi-octobre, a précisé M. Sacchi.
L'enveloppe, gelée depuis des mois, a été accordée à l'issue d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro. Les fonds seront versés "dès la semaine prochaine".
La zone euro a décidé jeudi de débloquer 34,3 milliards d'euros d'aide à la Grèce, gelée depuis des mois, à l'issue d'une réunion de ses ministres des Finances réunis à Bruxelles. "L'Eurogroupe a formellement approuvé le déblocage" de l'aide financière pour la Grèce après (...) avoir évalué les résultats de l'opération de rachat de dette menée par Athènes", indique l'Eurogroupe dans un communiqué.
"La zone euro salue le résultat de cette opération, qui permettra de nettement réduire la dette publique grecque. En prenant en compte les mesures annoncées le 27 novembre (lors d'un précédent Eurogroupe) et l'application du programme d'ajustement budgétaire, la dette grecque devrait être ramenée à 124 % du PIB en 2020", poursuit-il.
"Mesures supplémentaires"
Au terme de leur réunion, les ministres des Finances de la zone euro n'ont pas exclu de "prendre des mesures supplémentaires, si nécessaire, pour atteindre avec certitude cet objectif" qui avait été décidé fin novembre, en concertation avec le Fonds monétaire international (FMI), un des créanciers publics de la Grèce. L'aide financière à Athènes sera versée "dès la semaine prochaine", a indiqué le chef de file de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. Cette somme comprend 16 milliards d'euros pour recapitaliser les banques grecques, 7 milliards pour les dépenses d'État et 11,3 milliards pour couvrir l'opération de rachat de dette.
POLITIQUE
Silvio Berlusconi : la volte-face incompréhensible
Silvio Berlusconi, mercredi, a dit qu'il considérait Mario Monti comme «un bien pour le pays».Crédits photo : Gregorio Borgia/AP
Après avoir annoncé sa candidature à la présidence du Conseil italien, le Cavaliere se dit prêt à s'effacer au profit de Mario Monti.
Rome
Quelques jours seulement après avoir annoncé sa candidature à la présidence du Conseil, Silvio Berlusconi s'est dit prêt mercredi soir à la retirer si le président du Conseil Mario Monti«acceptait de prendre la tête d'un vaste rassemblement de centre droit réunissant tous les modérés, Ligue du Nord comprise» lors des élections législatives de février. Énième volte-face du Cavaliere, à l'occasion de la présentation d'un livre, à Rome. L'effet de surprise a fonctionné: tous les journaux télévisés ont ouvert sur les propos apparemment conciliants de celui qui se dit «toujours candidat au palais Chigi (le Matignon italien)».
Faut-il la considérer comme un effet de communication pour démarrer une campagne électorale qui s'annonce rude et sans concession? Le ton ferme, le débit rapide, le visage reposé: tout montrait un Silvio Berlusconi en forme, malgré ses 76 ans, et désireux d'en découdre. Applaudi à tout rompre par ses supporters qui avaient envahi la salle, le Cavaliere a répondu aux questions de deux journalistes et de Bruno Vespa, l'animateur vedette de la RAI.
«Obscurs personnages»
Silvio Berlusconi considère Mario Monti comme «un bien pour le pays». Il ne lui conseille pas de devenir «un homme de parti»: «Cela ne lui convient pas. Si toutefois il le faisait, il pourrait devenir le candidat de l'ensemble du centre droit.» En ce cas, Berlusconi, qui, dit-il, «ne pense qu'au bien de (son) pays et n'(a) aucune ambition personnelle, ferai(t) un pas en arrière pour ne pas briguer la présidence du Conseil et (s')occuper exclusivement de (son) parti».
L'ancien chef de gouvernement en a profité pour se proclamer «partisan convaincu de l'Europe»: «Certaines attaques contre moi (émanant en particulier d'Allemagne ou du PPE, NDLR) sont de mauvaise foi. Ce que je n'admets pas, en revanche, c'est l'hégémonie qu'exercent certains pays.» Celui qui sera jeudi à Bruxelles n'hésite pas à égratigner au passage le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et la responsable de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, les qualifiant d'«obscurs personnages».
Pour le reste, Silvio Berlusconi s'est montré fidèle à lui-même. Se livrant à une nouvelle et violente attaque contre la magistrature ou encore s'en prenant à la Bundesbank, qui aurait, selon lui, ordonné aux instituts de crédit allemands de vendre leurs titres d'État italiens et grecs au cours de l'été 2011, semant la panique sur les marchés de change.
Hugo Chavez dans un état stable après son opération
L'état de santé d'Hugo Chavez est stable mais fragile après l'opération que le président vénézuélien a subie mardi à Cuba pour traiter une récidive de son cancer. Pour la première fois, il avait publiquement désigné son successeur préféré s'il venait à n'être plus en mesure d'assumer ses fonctions : le vice président Nicolas Maduro.
Hugo Chavez, 58 ans, s'est une nouvelle fois fait opérer à Cuba pour traiter une récidive de son cancer. Son état est stable mais fragile. "Ayant subi une opération complexe et délicate, il estmaintenant dans un processus post-opératoire également complexe", a déclaré le ministre de l'Information Ernesto Villegas à la télévision nationale.
Des partisans d'Hugo Chavez participent à des veillées de prières à travers le pays tandis que l'opposition au dirigeant socialiste lui a adressé des vœux de bon rétablissement.
L'intervention subie mardi par le président vénézuélien est la quatrième en dix-huit mois pour un cancer récurrent dans la région pelvienne. Elle pose à nouveau la question de la capacité du chef de l'Etat socialiste, tout juste réélu en octobre pour un mandat de six ans, à assumer un pouvoir qu'il occupe depuis 14 ans.
Hugo Chavez espère être revenu dans son pays pour le début officiel de son nouveau mandat le 10 janvier mais les autorités n'ont avancé aucune date pour son éventuel retour à Caracas.
Damas utiliserait des Scud contre la rébellion
Le Monde.fr avec Reuters
A Bruxelles, un responsable de l'OTAN a également déclaré qu'un certain nombre de missiles balistiques de courte portée, de type Scud, avaient été tirés cette semaine à l'intérieur du territoire syrien. | REUTERS/HANDOUT
Un haut responsable américain a accusé mercredi 12 décembre les forces syriennes d'avoir récemment tiré des missiles Scud contre la rébellion, ce qui marquerait une escalade dans le conflit.
A Bruxelles, un responsable de l'OTAN a également déclaré qu'un certain nombre de missiles balistiques de courte portée, de type Scud, avaient été tirés cette semaine à l'intérieur du territoire syrien. "Les renseignements alliés, les équipements de surveillance et de reconnaissance ont détecté le tir d'un certain nombre de missiles balistiques sans guidage et de courte portée cette semaine à l'intérieur de la Syrie", a-t-il dit.
"Les trajectoires et les distances parcourues indiquent qu'il s'agissait de missiles Scud", a ajouté ce responsable. Ce dernier a dit ignorer la nature des charges transportées par ces engins. "RÉGIME DE PLUS EN PLUS DÉSESPÉRÉ"
Barack Obama a mis en garde la semaine dernière son homologue syrien, Bachar Al-Assad, contre le recours à des armes chimiques contre les rebelles, qui exposeraient Damas à des "conséquences" que le président américain n'a pas précisées.
Au département d'Etat, la porte-parole Victoria Nuland n'a pas confirmé le recours à des missiles Scud. Elle a revanche déclaré que les Etats-Unis avaient détecté l'usage de bombes incendiaires ces derniers jours. "Nous voyons ce régime de plus en plus désespéré recourir à des moyens létaux et des armes plus brutales", a-t-elle dit.
L'opposition au régime Assad a reçu mercredi le soutien de poids des Arabes et des Occidentaux qui l'ont reconnue comme le "représentant légitime" du peuple syrien, son chef recevant une invitation officielle à se rendre à Washington. Cette décision du groupe des "Amis du peuple syrien" réuni à Marrakech, au Maroc, renforce davantage la légitimité de l'opposition, vingt et un mois après le début d'une révolte contre le régime devenue guerre civile, faisant plus de 42 000 morts selon une ONG syrienne.
Présidence de l'UMP, le grand concours d'échecs
(Dessins Willem)
Récit Recompter ? Revoter ? Revoter sur le vote ? Petit catalogue des propositions de sortie de crise dans la guerre Copé-Fillon... qui ont toutes échoué.
Par LAURE EQUY
Libération
Plus de trois semaines que les casques bleus de l’UMP se creusent les méninges. Quelles solutions pour stopper le massacre entre copéistes et fillonistes ? Recompter, puis revoter ? Quand, comment, sous l’égide de qui ? Voter pour savoir s’il faut revoter ? La dernière piste est celle avancée par l’ancien président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, qui veut consulter les parlementaires, mardi prochain, sur l’opportunité d’une nouvelle élection. Tour des diverses propositions de sortie de crise... qui ont pour l'instant toutes échoué.
Le recomptage, par la Cocoe
Dès la nuit du 18 novembre, celle du calamiteux scrutin, la commission de contrôle des opérations électorales (Cocoe) s’attelle au recomptage des voix. Plus d’une dizaine d’heures, au siège de l’UMP, ses membres épluchent les PV des bureaux de vote et comparent, avec les équipes Copé et Fillon, les différences de résultats transmis du terrain par les deux camps. Le lundi soir, le président de la Cocoe, le sénateur Patrice Gélard annonce la victoire de Jean-François Copé de 98 voix (50,03%). François Fillon prend acte du résultat tout en dénonçant la «fracture politique et morale» qui traverse son parti. Pourquoi ça rate.Deux jours plus tard, les lieutenants de Fillon pointent la bourde de la Cocoe: l’oubli des scores de trois fédérations d’outre-mer (Mayotte, Wallis-et-Futuna et Nouvelle-Calédonie), ce qui renverse la donne: l’ex-Premier ministre l’emporterait de 26 voix.
La médiation-éclair, par Alain Juppé
Appelé au secours par de nombreux parlementaires, Juppé propose, le 22 novembre, ses services de médiateur. Fillon est enthousiaste, Copé accepte bon gré mal gré. Le maire de Bordeaux prévoit de réunir les deux belligérants, le 25 au soir, pour leur soumettre ses conditions. Pourquoi ça rate. Entre-temps, Copé déclenche la phase «recours» en déposant ses réclamations, comme le veut le règlement du parti. Fillon est obligé de faire de même. Lors du rendez-vous du trio, à l’Assemblée, le président contesté de l’UMP s’accroche aux statuts du parti et estime que puisque cette commission des recours est en train de plancher, Juppé ne pourra intervenir qu’en aval. Le plan du médiateur qui proposait deprésider une instance collégiale chargée de réexaminer sous quinze jours les résultats, est caduc. Juppé abandonne.
Le re-recomptage, par la CNR
Dès le 25 novembre, les membres de la commission nationale des recours (CNR) commencent à examiner les litiges électoraux adressés par les deux camps. Elle proclame encore Copé vainqueur, avec 98 voix d’avance. De fait, la CNR a accédé à davantage de ses demandes, notamment en annulant les score de deux bureaux de vote - à Nice et en Nouvelle-Calédonie - favorables à Fillon. Pourquoi ça rate. Les fillonistes ne reconnaissent pas la décision, jugeant la commission présidée par Yanick Paternotte noyauté par leur rival, qui fut plus de deux ans à la tête de l’appareil. La scission du groupe UMP à l’Assemblée semble désormais inévitable.
La pétition en ligne, par NKM
Nathalie Kosciusko-Morizet, députée de l'Essonne, figure des non-alignés, lance une pétition en ligne pour demander la tenue d’un nouveau scrutin, sur jeveuxrevoter.fr, qui recueille 42 000 signataires. «L’élection était ratée. Elle était très, très serrée et ne permet pas de trancher», estime-t-elle. C’est la première initiative en faveur d’un revote, suivie de multiples autres. Les fillonistes, mais aussi Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, Bernard Accoyer et même le copéiste Luc Chatel vont dans ce sens. Pourquoi ça rate. Copé refuse alors d’en entendre parler. Il invoque les statuts, l’impossibilité technique, la nécessité de tourner la page.
Le référendum sur le vote, par Nicolas Sarkozy
L’ex-Président déjeune avec l’un et l’autre et s’active, en coulisses, pour dénouer la crise. Le 27 novembre, Copé et Fillon discutent en tête-à-tête d’une idée poussée par Nicolas Sarkozy: un référendum auprès des militants pour savoir s’ils sont prêts à rejouer l’élection. Sur le principe, ils semblent d’accord… Pourquoi ça rate. Les conditions posées par les deux ennemis pour organiser une telle consultation sont inconciliables. Fillon souhaite que le scrutin soit organisé par un prestataire extérieur, sous l’égide d’une commission indépendante et dans de brefs délais. L’inverse des modalités voulues par Copé. Le président contesté refuse, par ailleurs, cette piste tant que le groupe dissident de fillonistes n’est pas dissous.
L’ultimatum, par les députés non-alignés
Le 28 novembre, une cinquantaine de députés lancent un appel pour réclamer la dissolution du groupe Rassemblement-UMP avant 15 heures et un nouveau vote. Rebondissant sur l’initiative, Copé demande à son tour le retour des 68 dissidents au groupe UMP. Pourquoi ça rate. Le groupe alternatif, c’est précisément le levier des fillonistes pour maintenir la pression sur Copé. Eux font de la convocation d’une élection, rapidement et en toute indépendance, un préalable au retrait de leur groupe. Du coup, 43 députés autour de NKM et Le Maire tenteront, une semaine après, un autre appel pour que nouveau scrutin et reformation du groupe UMP aient lieu simultanément.
La menace d’une fessée publique, par Nicolas Sarkozy
L’ex-chef de l’Etat est exaspéré. Il a demandé aux rivaux de «faire un pas vers l’autre» d’ici au 4 décembre. Faute de quoi, Sarkozy dira «publiquement» qu’ils «sont disqualifiés pour diriger un grand parti». Pourquoi ça rate. Après ce nouvel ultimatum, Copé et Fillon se voient. Beaucoup. Cinq tête-à-tête en une semaine, surtout destinés à gagner du temps et à ne pas fâcher Sarkozy. Car sur l’essentiel, rien ne bouge.
Le vote de dans deux ans, par Jean-François Copé
Pour lui, c’est «un geste» et même «un grand esprit d’ouverture». Copé propose d’organiser, en janvier, un référendum auprès des adhérents sur deux questions: sur une réforme des statuts de l’UMP et sur la possibilité de remettre son titre en jeu juste lors d’une nouvelle élection après les municipales et européennes de 2014. Ce qui implique de raccourcir son mandat d’un an. Pourquoi ça rate. Les fillonistes continuent de réclamer un vote «dans les plus brefs délais».
Le vote des parlementaires, par Bernard Accoyer
Convaincu que l’idée d’un revote s’impose largement, Accoyer compte organiser, mardi prochain à l’Assemblée, une consultation à bulletins secrets des députés, sénateurs et eurodéputés UMP, pour savoir si les militants doivent à nouveau se prononcer. L’initiative est soutenue par l’ex-président du Sénat, Gérard Larcher. Pourquoi ça ratera... Sachant le rapport de force favorable à Fillon, Copé est outré qu’on «instrumentalise» ainsi les parlementaires. Lassé, il raille «l’idée nouvelle de la journée d’hier» et «le concours Lépine des bonnes idées». Copé a annoncé ce mercredi matin qu'il fomulera une proposition pour sortir de la crise début janvier. Ce sera donc (au moins) la dixième.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, dévoile jeudi 13 décembre, depuis une petite commune de la Vienne Scorbé-Clairvaux, un plan de lutte contre les déserts médicaux, espérant réussir là où ses prédécesseurs ont échoué.
La "désertification médicale" s'explique par le fait que de plus en plus de médecins qui exerçaient auparavant en libéral dans des communes excentrées ou dans des quartiers défavorisées, souvent seuls dans leurs cabinets, mettent la clé sous la porte et ne trouvent pas de successeurs.
2 à 3 millions de François concernés
Les pouvoirs publics n'ont pas encore réussi à bien quantifier le phénomène. On estime que de 2 à 3 millions de Français sont concernés dans quelque 4.200 communes. Le départ à la retraite dans les cinq ans à venir d'environ 25% des médecins généralistes libéraux va accentuer le problème car la relève n'est plus là.
Les jeunes médecins, dont un nombre croissant de femmes (56% des nouveaux praticiens), ne veulent plus travailler comme leurs aînés. De plus en plus urbains, ils veulent exercer en groupe, tiennent à leur vie de famille, refusent les longues journées et semaines de travail qu'acceptaient les anciens.
Au moins la moitié des jeunes médecins aspirent à travailler dans des structures de groupes en tant que salariés, que ce soit à l'hôpital, dans des centres de santé ou dans des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP).
François Hollande choisit la voie de l'incitation
Pour assurer les soins de proximité sans remettre en cause la liberté d'installation chère aux médecins libéraux, François Hollande a choisi la voie de l'incitation plutôt que la coercition. Une ligne qui ne fait pas l'unanimité à gauche, ni à droite d'ailleurs, comme le prouvent régulièrement des amendements parlementaires des deux côtés de l'Hémicycle pour davantage de dirigisme.
Mais dans un passé récent (loi Bachelot de 2009) la politique du bâton n'a pas fonctionné et des mesures contraignantes ont été abandonnées. Les aides financières incitatives, pas toujours bien ciblées, ont échoué également.
Début décembre à l'Assemblée nationale, Marisol Touraine a indiqué que son plan serait "global et cohérent". Elle n'en a révélé que quelques bribes, dont une garantie de salaire annuel de 55.000 euros (4.600 euros par mois) pour 200 "praticiens territoriaux de médecine générale" qui iront en 2013 s'installer dans ces "déserts".
Mercredi l'Association des maires de France (AMF) a réclamé la "mise en oeuvre urgente de mesures assurant une couverture médicale de l'ensemble des territoires à des tarifs accessibles".
Mittal dénonce les propos "irrationnels" de Montebourg
Le Monde.fr avec AFP
La direction d'ArcelorMittal doit s'expliquer, jeudi 13 décembre, devant les représentants des salariés "trahis" et "désabusés", et leur présenter les engagements pris auprès du gouvernement, notamment pour le site de Florange, en Lorraine.
Dans Le Figaro, Lakshmi Mittal, le PDG du groupe ArcelorMittal, revient sur trois mois de négociations, et de polémiques, avec le gouvernement français sur l'avenir de Florange, qualifiant l'accord passé de "juste". Lakshmi Mittal souligne que "si aujourd'hui, un pays comme la France, la cinquième économie du monde, parle de nationalisation, quel bond en arrière !"
Interrogé sur la déclaration d'Arnaud Montebourg qui avait affirmé ne "plus vouloir de Mittal en France", l'entrepreneur se dit "choqué" et ajoute : "Jamais je n'aurais attendu de propos aussi irrationnels d'un ministre ! (...) Je n'ai d'ailleurs jamais eu le sentiment de ne pas 'être bienvenu' lors de mes rencontres avec François Hollande. "
Le comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire, convoqué à 14 h 30 à Paris, sera le premier rendez-vous entre direction et syndicats depuis le compromis entre le géant de l'acier et le gouvernement, que les salariés avaient découvert par un discours télévisé de Jean-Marc Ayrault le 30 novembre et qu'ArcelorMittal devrait détailler jeudi.
Les salariés avaient également appris par la presse le retrait par Mittal du projet expérimental Ulcos de captage-stockage de CO2 à Bruxelles, au lendemain d'une réunion de deux heures à Matignon de leurs représentants syndicaux. "Nous voulons des explications claires (...). Nous allons questionner [la direction] en insistant sur le packaging à Basse-Indre, Florange et toute la zone AMAL", a expliqué Jean-Marc Vécrin, délégué CFDT de Florange.
La société ArcelorMittal Atlantique Lorraine (AMAL) regroupe notamment Dunkerque et Mardyck (Nord), Florange (Moselle), Mouzon (Champagne-Ardenne) et Basse-Indre (Loire-Atlantique). Les salariés de Basse-Indre, dont certains, "désabusés", sont en grève depuis lundi, restent dans l'expectative, très méfiants à l'égard du projet de transfert des activités de laminage (amincissement des tôles) et décapage (suppression de la couche d'oxyde de surface) vers Florange.
"On a eu ce qu'on voulait avec la commission de suivi [de l'accord], mais sur le fond, si on nous vend encore de la fumée, il nous faut contrôler les réelles intentions", poursuit Jean-Marc Vécrin, soulignant "les différentes interprétations possibles" de l'accord passé entre Mittal et le gouvernement. "Le vrai accord, avec les signatures, je ne l'ai pas encore vu. J'espère que la direction nous le donnera. Peut-être qu'on aura encore des surprises !", dit-il.
"DIALOGUE SOCIAL EXEMPLAIRE"
Pour la CFE-CGC, "le 'projet ULCOS new look', qui pourrait voir le jour à l'horizon 2018, n'est pas explicité de manière assez claire".
Le groupe s'est voulu rassurant la semaine dernière, affirmant qu'il tiendrait ses engagements : un programme de 180 millions d'euros d'investissements, dont il devrait préciser le calendrier prévisionnel jeudi, et 13 millions d'euros consacrés à la recherche-développement pour une nouvelle version d'Ulcos.
Selon des documents de la direction, les investissements sur Florange représentaient 14 millions en 2009 et 31 millions en 2010. Le plan social prévu à Florange, où les 630 postes dédiés à la filière liquide et aux hauts-fourneaux vont disparaître, sera aussi au menu, ArcelorMittal promettant un "dialogue social exemplaire".
Or, à la veille de ce comité d'entreprise, Edouard Martin, délégué CFDT de Florange, a fait état d'un document de la direction selon lequel le site mosellan est l'un "des plus rentables" du groupe ArcelorMittal dans le nord de l'Europe, si l'on compare les coûts de production de l'acier produit à Florange, Gand, Dunkerque, Liège et Brême. Le groupe, interrogé par l'AFP, a affirmé qu'il ne s'agissait pas d'"un document officiel", sans commenter son contenu.
Jean-Marc Ayrault s'est porté "garant" des promesses d'ArcelorMittal et du fait qu'"aucun salarié ne sera licencié". Il a pour cela confié au sous-préfet de Thionville (Moselle), François Marzorati, le comité de suivi des engagements, créé non pour "renégocier" l'accord mais pour veiller à sa bonne application. La CGT et FO, qui dénoncent l'accord, boudent d'ores et déjà ses travaux, la CFDT et CFE-CGC s'inscrivent, eux, en partenaires.
Pratiques anticoncurrentielles: Orange et SFR lourdement condamnés
AFP - L'Autorité de la concurrence a sanctionné jeudi les opérateurs Orange et SFR pour pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la téléphonie mobile, les condamnant respectivement à 117,5 et 65,7 millions d'euros d'amende, a-t-elle annoncé à la presse.
Cette sanction intervient à la suite d'une plainte de Bouygues Telecom en 2006. "Orange et SFR ont commercialisé, essentiellement entre 2005 et 2008, des offres donnant la possibilité d'appeler en illimité uniquement au sein de leurs réseaux", a indiqué l'autorité.
Le maire et ex-député UMP Yanick Paternotte condamné pour abus de faiblesse
AFP
Le maire (UMP) de Sannois (Val-d'Oise) Yanick Paternotte, soutien de Jean-François Copé et président de la contestée Commission nationale des recours de l'UMP, a été condamné à quinze mois de prison avec sursis et deux ans d'inéligibilité par le tribunal correctionnel de Nanterre. La justice reprochait à M. Paternotte d'avoir accepté le 1er octobre 2004 un bien immobilier d'une valeur de 210.000 euros. Cette somme correspond aux 3/10e de la propriété en indivision de la victime présumée - alors âgée de 91 ans, une vieille dame décédée en 2008 après avoir été placée sous tutelle.
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