Nombre total de pages vues

567,574

vendredi 7 décembre 2012

07122012 QUOI DE NEUF ?

POLITIQUE

 

Syrie: la guerre fait rage aux abords de Damas

La guerre faisait rage jeudi aux abords de la capitale syrienne, défendue avec acharnement par l'armée, au moment où la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a rencontré à Dublin son homologue russe Sergueï Lavrov et l'émissaire international Lakhdar Brahimi.

Photographe : Javier Manzano :: Un membre de la brigade Salahadin, une unité paramilitaire kurde combattant aux côtés des rebelles syriens, le 6 décembre 2012 à Alep 
photo : Javier Manzano, AFP
Alors que la communauté internationale redoute l'utilisation par le régime syrien d'armes chimiques contre la rébellion, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé que Bachar al-Assad devrait être "traduit en justice" s'il utilisait un tel arsenal, mais Damas a affirmé qu'il s'agissait d'un "grossier complot occidental" pour justifier une éventuelle intervention militaire.
De son côté, le Royaume-Uni, qui a reconnu l'opposition comme "seul représentant" des Syriens, a annoncé qu'il ferait pression sur ses partenaires européens pour modifier l'embargo sur les armes imposé par l'Union européenne à la Syrie, afin de permettre de livrer des armes aux rebelles.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins civils et militaire, l'artillerie a bombardé jeudi la banlieue de Damas, où des combats opposaient soldats et rebelles.
En début de soirée à Damas, une voiture piégée a fait un mort et plusieurs blessés dans un quartier alaouite, communauté dont est issu le président, selon la télévision d'Etat.
Des renforts militaires ont été envoyés pour reconquérir Daraya, à l'ouest de la capitale: "les troupes avancent petit à petit à Daraya mais l'Armée syrienne libre (ASL) se bat (...) pour les empêcher de progresser", a expliqué un militant anti-régime de la ville contacté par l'AFP via Internet, disant que les troupes gouvernementales avaient pu s'emparer de "30% de la localité".
L'agence officielle Sana a affirmé que la ville serait "bientôt totalement nettoyée des terroristes", terme par lequel les autorités désignent les rebelles.
"Complot occidental"
A al-Safira, près d'Alep (nord), le Front islamiste al-Nosra s'est emparé d'une centrale électrique, selon l'OSDH. La télévision officielle a pour sa part annoncé que les rebelles avaient fait sauter une station de gaz alimentant la centrale, entraînant une coupure de courant à Alep.
Selon un bilan provisoire de l'OSDH, les violences ont fait jeudi au moins 57 morts. Depuis plus de 20 mois, 42.000 personnes, en majorité des civils, ont perdu la vie.
La diplomatie américaine a dénoncé jeudi les groupes de jihadistes combattant en Syrie, notamment le Front Al-Nosra, estimant que ces organisations affiliées à Al-Qaïda ne représentaient aucunement la volonté du peuple syrien opposé au régime de Damas et "essaient justement de tirer avantage de la situation qu'Assad a créée".
Inconnu avant le début de la révolte en Syrie en mars 2011, et accusé un temps d'être une émanation des renseignements syriens, ce Front a revendiqué la plupart des attentats-suicides qui ont ensanglanté le pays, notamment à Alep, Damas et Deir Ezzor.
Ban Ki-moon a indiqué avoir envoyé mardi une lettre à M. Assad: "J'ai prévenu que, quoi qu'il arrive, quiconque utilisera des armes chimiques devra être traduit en justice", a-t-il expliqué.
Ces derniers jours, des responsables américains ont affirmé que Damas mélangeait les précurseurs chimiques du gaz sarin, un puissant neurotoxique, dans des bombes destinées à être larguées par avion.
Les Etats-Unis sont "très inquiets" que Damas ne recoure à l'emploi d'armes chimiques à mesure de l'avancée des rebelles, a déclaré jeudi le secrétaire à la Défense Leon Panetta.
Le président américain Barack Obama a été "très clair sur le fait qu'il y aurait des conséquences" si le président Bachar al-Assad "commettait l'erreur terrible d'employer ces armes chimiques contre son propre peuple", a-t-il ajouté.
"S'il y a des armes chimiques, elle ne seront pas utilisées contre notre peuple (...). Je crains qu'il s'agisse d'un complot occidental, mené de manière grossière à partir de Washington, afin de justifier une intervention militaire", a affirmé pour sa part le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad.
A Dublin, Mme Clinton a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov, un allié du régime syrien, et Lakhdar Brahimi selon lequel "aucune décision sensationnelle" n'a été prise sur la Syrie lors de cette rencontre.
Un responsable du département d'Etat à Washington a fait état d'une "discussion constructive" entre Mme Clinton et MM. Lavrov et Brahimi, "centrée sur un soutien pratique à la transition politique" en Syrie.
Au Liban voisin, très divisé sur le conflit qui déchire l'ancienne puissance tutélaire, onze personnes ont péri depuis mardi à Tripoli (nord) dans des accrochages entre habitants alaouites, partisans de M. Assad, et sunnites hostiles à son régime, selon une source de la sécurité.







Egypte: le président Morsi invite au dialogue, Obama exprime son inquiétude

Le président égyptien Mohamed Morsi s'est montré ferme sur ses prérogatives et le projet de Constitution qui divise le pays, tout en invitant l'opposition au dialogue, dans un discours à la nation jeudi soir, après des affrontements meurtriers entre ses partisans et ses détracteurs.

Photographe :  :: Des manifestants devant le siège des Frères Musulmans attaqué et incendié dans la soirée, le 6 décembre 2012 au Caire 
photo : AFP
Barack Obama a téléphoné au président Morsi pour lui faire part de sa "profonde inquiétude" à propos des morts et des blessés lors des manifestations.
Le président américain a aussi encouragé l'appel au dialogue lancé par Mohamed Morsi, mais a ajouté que la réunion prévue samedi "devait se tenir sans conditions préalables" et que les dirigeants des partis d'opposition devaient y participer.
Peu après l'intervention du président islamiste, de violents combats ont éclaté près du siège des Frères musulmans au Caire entre des manifestants et les forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Auparavant, certains manifestants avaient pu pénétrer par l'arrière du bâtiment et y mettre le feu, selon un porte-parole de la confrérie dont M. Morsi est issu, mais un responsable de la sécurité a assuré que l'incendie était limité et que la police avait repoussé les manifestants. 
Dans la journée, l'armée a déployé des chars et établi un périmètre de sécurité autour du siège de la présidence, où l'opposition dénonçait le renforcement des pouvoirs de M. Morsi et un projet de Constitution n'apportant selon elle pas assez de garanties en matière de respect des droits.
Les partisans du président sont partis mais plusieurs milliers de militants de l'opposition se sont rassemblés à environ 300 mètres du palais, scandant "le peuple veut la chute du régime", le slogan de la révolte contre Hosni Moubarak l'an dernier.
Sept morts dans les affrontements
Dans la nuit de mercredi à jeudi, les affrontements près du palais présidentiel avaient fait sept morts et des centaines de blessés, selon les autorités.
Des opposants au président ont également incendié jeudi des locaux des Frères musulmans à Ismaïliya et à Suez (nord-est).
"J'appelle tous les partis politiques à un dialogue le samedi 8 décembre au palais présidentiel", a déclaré M. Morsi dans un discours en direct, précisant que les discussions devraient porter sur l'élaboration d'une loi électorale et sur une feuille de route à suivre après le référendum.
Dans un discours au ton offensif, M. Morsi a cependant assuré que ce référendum sur le projet de Loi fondamentale se tiendrait comme prévu le 15 décembre et qu'après le scrutin, le peuple devrait "suivre sa volonté".
"Nous respectons la liberté d'expression pacifique, mais nous ne laisserons jamais personne participer à des meurtres et à des actes de sabotage", a-t-il ajouté, alors que le pays traverse la crise politique la plus profonde depuis son élection en juin.
Dénonçant une dérive dictatoriale, l'opposition réclame le retrait d'un décret du 22 novembre dans lequel le président a considérablement élargi ses pouvoirs, ainsi que l'abandon du référendum sur un projet de Constitution accusé d'offrir peu de garanties pour les libertés d'expression et de religion.
Jeudi soir, M. Morsi s'est dit prêt à renoncer à l'article 6 du décret, qui permet au président de "prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger le pays et les objectifs de la révolution". Il n'a cependant rien dit sur l'article mettant ses décisions à l'abri de tout recours en justice.
Pour sortir de la crise, l'institution égyptienne d'Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite, a demandé au président de suspendre le décret du 22 novembre. A l'étranger, l'Europe et les Etats-Unis ont appelé à la retenue et au dialogue.
Mohamed ElBaradei, chef de la coalition de l'opposition, a fait porter mercredi à M. Morsi "l'entière responsabilité" des violences, assurant que le régime perdait "de sa légitimité jour après jour".
M. Morsi a annoncé que plus de 80 "saboteurs", dont certains liés à des partis politiques ou à l'ère Moubarak, avaient été arrêtés dans le cadre des violences dans la nuit de mercredi à jeudi.
Jeudi, les manifestants anti-Morsi sont restés mobilisés. "Nous voulons un Etat civil, ni militaire, ni religieux", proclamait une banderole près du palais présidentiel. "Nous ne laisserons pas faire, nous ne voulons pas devenir l'Iran", affirmait une manifestante, Sahar Ali, 39 ans.
Dans ce contexte, la Bourse du Caire a encore perdu du terrain, son indice de référence EGX-30 cédant 4,6% jeudi à la clôture.








Cohn-Bendit claque la porte d'Europe-Ecologie

M.V.
Le député européen EELV, Daniel Cohn-Bendit quitte officiellement Europe Ecologie-Les Verts.
Le député européen EELV, Daniel Cohn-Bendit quitte officiellement Europe Ecologie-Les Verts.
| Alain Jocard
C'est fini ! L'eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit quitte officiellement Europe Ecologie-. Co-fondateur du mouvement, il estime désormais «ne plus faire partie de l'espace» d'EELV. Cette annonce brutale est survenue ce vendredi matin sur le plateau de l'émission «La Matinale» de Canal Plus. Toutefois, elle ne surprendra personne.



Depuis des mois, Daniel Cohn-Bendit avait pris ses distances Europe Ecologie-Les Verts. Sur de nombreux sujets, il n'avait pas hésité à exprimer ses désaccords avec les autres responsables du mouvement. Opposé notamment à la candidature d'Eva Joly à la présidentielle, il avait rechigné à faire campagne, soutenant du bout des lèvres (et encore) l'ancienne magistrate.

En septembre dernier, lors de l'examen du traité budgétaire européen, il «mettait sa participation» au mouvement écologiste «entre parenthèses provisoirement», en raison de son «incohérence totale», avait-il expliqué. Partisan de ce traité, il dénonçait la position paradoxale de son parti, qui s'était prononcé contre le texte, au grand dam de la majorité . «On donne le torticolis à nos électeurs. Si le conseil fédéral de EELV dit qu'il faut voter contre le texte, il faut aussi demander de sortir du et ne plus faire partie de la majorité présidentielle.», avait-il déploré.

Daniel Cohn-Bendit va désormais se consacrer à «Europe et Ecologie», un laboratoire d'idées, qui, prévient-il, ne sera pas un lieu de débat parallèle à EELV. «C'est un lieu de débat qui se veut en dehors de EELV. Ce n'est pas une organisation alternative, ce n'est pas un projet électoral, c'est simplement qu'il faut mettre des débats en France», a-t-il expliqué.

VIDEO. Cohn-Bendit: «Politiquement, je ne fais plus partie de l'espace d'Europe-Ecologie-Les Verts»

Le contrôleur à l’origine de l’affaire Cahuzac «n’exclut pas» son innocence

Jérôme Cahuzac le 5 décembre 2012 à l'Assemblée nationale, à Paris.
Jérôme Cahuzac le 5 décembre 2012 à l'Assemblée nationale, à Paris. (Photo Charles Platiau. Reuters)


L'ex-agent du fisc affirme néanmoins que le dossier fiscal du ministre du Budget présentait des anomalies.

Libération
Rémy Garnier, l’ex-agent du fisc dont un rapport est à l’origine d’informations sur la détention présumée d’un compte en Suisse par Jérôme Cahuzac, «n’exclut pas» que le ministre du Budget soit innocent sur ce point mais affirme avoir relevé des «anomalies» dans son dossier fiscal.
Le site d’informations Mediapart a affirmé que l'élu socialiste du Lot-et-Garonne avait «détenu pendant de longues années un compte bancaire non déclaré à l’Union des banques suisses (UBS) de Genève», clôturé en 2010 et transféré à Singapour. Il s’est notamment appuyé sur un rapport rédigé par M. Garnier en 2008.
Mercredi soir, le site a rendu public un enregistrement datant selon lui de fin 2000, dans lequel un homme - qu’il affirme être Jérôme Cahuzac - avoue détenir un compte dans une banque suisse.
«Ce n’est pas moi qui suis à l’origine des informations de Mediapart», s’est défendu Rémy Garnier dans un entretien au quotidien Le Parisien. «Quant au compte en Suisse, d’ailleurs, je conserve une part de doute». «Je n’exclus pas à 100% l’hypothèse de l’innocence de Jérôme Cahuzac. Si ce compte existe, le ministre aurait alors beaucoup à perdre», a poursuivi Jérôme Garnier. «Je ressens un peu de compassion car cela m’attriste de voir un personnage aussi brillant malmené comme il l’est actuellement».
Mais l’ancien agent du fisc a néanmoins précisé qu’en 2008, il avait «noté des anomalies apparentes et chiffrées» dans le dossier fiscal de Jérôme Cahuzac, notamment «des revenus omis». «Une déduction fiscale d’un montant important puisque, même si cela ne représentait pas grand-chose pour quelqu’un comme Cahuzac, elle représentait le salaire annuel d’un ouvrier», a-t-il expliqué. «Il manquait aussi des justificatifs. Je ne comprends pas que le fisc ne demande rien à un tel contribuable sous prétexte qu’il est député».
Il a reconnu s'être «trompé en attribuant à Cahuzac des biens à La Baule et à Marrakech. Mais j'étais dans un placard et je manquais de moyens. Mais je maintiens tout le reste».
Quand à sa rencontre en octobre avec le ministre du Budget à Bercy, Rémy Garnier a précisé qu’il s’agissait juste de «régler (sa) situation personnelle. Mais Cahuzac m’a indiqué qu’il n’interviendrait pas en ma faveur». «Je redoutais ce rendez-vous car j’avais enquêté sur lui, mais je pense qu’il n'était pas au courant de ce travail. Moi, je n’ai pas voulu lui en parler de peur d’avoir l’air de faire du chantage», a souligné Rémy Garnier.
Il avait indiqué mercredi à un correspondant de l’AFP qu’il avait actuellement quatre procès en cours visant l’administration fiscale, à laquelle il réclame notamment des dommages et intérêts pour ses dix ans de mise à l'écart.
(AFP)










Législatives : le Conseil constitutionnel rejette les recours de Marine Le Pen et Nadine Morano

Les défaites de la présidente du Front national et de l'ancienne ministre, lors du scrutin législatif de juin dernier, sont jugées conformes ce vendredi par le Conseil constitutionnel.


Les "Sages" confirment la défaite de Marine Le Pen aux législatives d'Hénin-Beaumont. © Maxppp Thomas Padilla
Si les "Sages" affirment avoir dû "déduire des suffrages exprimés" certaines voix, "dans aucun cas cela n'a conduit à l'annulation de l'élection". Le cas de figure se pose notamment dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais.

"Une décision exclusivement poltique"

Alors que Marine Le Pen s'était inclinée de 118 voix face à son opposant socialiste, les Sages ont ramené la différence à 106 votes. La présidente du Front national avait émis son recours car elle mettait notamment en cause des différences sur les signatures d'une cinquantaine d'électeurs entre les listes d'émargement du premier et du deuxième tour. D'après Marine Le Pen : "C'est une décision politique. Le militant UMP qui préside le Conseil constitutionnel devrait démissionner pour redonner de la crédibilité". Référence au président du Conseil, Jean-Louis Debré.

Nadine Morano ne retrouve pas son siège

Marine Le Pen n'est pas la seule à avoir saisi le Conseil constitutionnel après les élections législatives. Au total, les "Sages" ont été saisis de 24 contestations dans 15 circonscriptions. Et pour l'instant, aucun des sept recours étudiés n'a été accepté. Outre Marine Le Pen, une autre "tête d'affiche" a ainsi vu sa défaite définitivement actée. Nadine Morano ne retrouvera pas son siège de député de Meurthe-et-Moselle. L'ancienne ministre avait été sèchement battue par son opposant socialiste dans une circonscription qu'elle avait remportée en 2002.









ECONOMIE

 

L'avenir de l'industrie ne se joue pas à Florange

Par  

Ce n'est pas à l'ombre des hauts-founreaux que s'écrit l'avenir de nos usines.
Ce n'est pas à l'ombre des hauts-founreaux que s'écrit l'avenir de nos usines.
© gregoire_m - Flickr - C.C

A lire sur le même sujet


Florange serait le symbole de la désindustrialisation du pays ? Ce dossier montre plutôt que nous nous faisons une fausse image de ce qu'est l'industrie aujourd'hui. Une fausse image qui conduit à mener de faux combats.
L'industrie est une cause qui ne tolère aucune approximation, aucun amateurisme. En parler oblige à maitriser ses dossiers, impose la précision. Le sujet est trop important pour être balloté par une politique politicienne ou par des stratégies avant tout médiatiques. Les petites phrases, si elles font la Une de la presse, ne font pas avancer cette cause que L'Usine Nouvelle défend depuis 120 ans.
À ce titre, le dossier Florange est emblématique de la manière dont on pense l'industrie en France encore aujourd'hui. Tout a été dit ou écrit sur l'aciérie lorraine d'ArcelorMittal et ses deux hauts fourneaux. On a voulu faire de la fermeture d'une partie de ses installations un symbole de la désindustrialisation du pays. On a voulu ériger cette usine en porte étendard d'une grande cause nationale, celle du redressement productif. Comme si l'avenir de l'industrie française dans son ensemble dépendait de la survie de ces deux totems gigantesques.  Le gouvernement, le premier, s'est complu dans cette illusion. Le ministre de l'industrie a même juge bon de faire planer la menace de la nationalisation pour forcer ArcelorMittal à vendre son site rentable. Ce qu'il omît de préciser c'est que ce qui était viable et prometteur pour l'avenir, ce n'était qu'une partie du site, l'aval où se trouve le laminoir, et non les hauts fourneaux dont on parle tant. Le summum a été atteint avec l'accord dévoilé par le premier ministre vendredi dernier. A Matignon, on a affirmé avoir obtenu à l'arraché des concessions importantes de la part de l'industriel. On ne peut que sourire amèrement a posteriori. ArcelorMittal n'avait pris que de faibles engagements (aucun plan social et 180 millions d'euros investis sur 5 ans), depuis le 5 décembre, i, ne se sent visiblement liés par aucun d'eux : il vient d'annoncer qu'il abandonnait le projet Ulcos de captation du CO2, une technologie miracle qui devait faire revivre deux hauts fourneaux sans débouchés.
Depuis longtemps, notre magazine affirme que ce projet ne sauvera pas le site de Florange. Depuis longtemps, nous disons que ses deux hauts fourneaux sont voués à disparaître. Depuis longtemps, nous pensons que le combat pour la ré-industrialisation de notre pays ne passe pas par Florange. Depuis longtemps, nous pensons que l'avenir de l'industrie ne se construira pas à l'ombre d'une forêt de hauts fourneaux. Mais cela nos dirigeants politiques et nos concitoyens peinent à le comprendre. Dans l'inconscient collectif, on se représente encore l'industrie comme celle du XIXème siècle : des usines avec des milliers d'ouvrier et des cheminées qui fument. C'est pour cela que Florange est devenu un symbole. Il est urgent de rompre avec cette vision. Elle conduit à mener de faux combats, à ne voir que des usines qui ferment alors que tant de pépites émergent sans bruit. C'est pour elles qu'il faut se battre, c'est pour elles qu'il faut mobiliser les énergies, pour elles qu'il faut continuer à travailler notre compétitivité. L'avenir de l'industrie ne se joue pas à Florange.
Thibaut DE JAEGHER







Jean-Marc Ayrault dit-il vrai sur le coût de la nationalisation de Florange ?

 

Le Premier ministre affirme que la nationalisation du site d'ArcelorMittal aurait coûté un milliard d'euros. Vrai ou faux ? Réponse ici.


Jean-Marc Ayrault le 5 décembre à l'Assemblée nationale © Reuters Charles Platiau / Reuters

Vrai

Plusieurs économistes confirment ce chiffrage et permettent de le détailler. Il y a trois principaux postes à prendre en compte.

D'abord, l'indemnisation d'ArcelorMittal par l'Etat qui lui rachète ses actifs. Cela coûte entre 300 et 500 millions d'euros selon qu'on base l'estimation sur les résultats ou qu'on la base sur la valeur des actifs et l'expertise du site de Florange.
Ensuite, il y a 400 millions d'euros de frais de remise en état et de redémarrage des hauts-fourneaux dans de bonnes conditions.

Enfin, il y a la valeur du fond de roulement. Noël Amenc, professeur de finance à l'Edhec, explique que "si on coupe tous les ponts avec le groupe Mittal, il faut faire vivre cette entreprise, il faut à la fois gérer ses approvisionnements, payer ses approvisionnements, et aussi chercher des clients, financer des créances clients. L'argent ne va pas rentrer immédiatement en cash. Il faut aussi trouver de nouveaux marchés. Donc il faut un fond de sécurité, un fond de roulement qui est estimé [...] entre 100 et 300 millions d'euros".

Total...

Noel Amenc conclut que si l'on retient l'hypothèse basse, le coût aurait été de 800 millions d'euros, en hypothèse haute, 1,2 milliard. Pour lui, "Un milliard, le chiffre du Premier ministre, est un chiffre [...] réaliste".









JUSTICE ?

 

Affaire Firmin Mahé: le temps du verdict pour les quatre militaires


Derniers mots des accusés ce vendredi matin, puis le jury se retirera pour délibérer. C'est le dernier jour du procès de quatre militaires de la Force Licorne, poursuivis pour avoir participé au meurtre d'un Ivoirien en 2005. L'avocate générale a requis des peines allant de 6 mois de prison avec sursis à 5 ans ferme.


Des soldats de la Force Licorne en 2003 © Maxppp
"Le devoir du militaire est de désobéir à un ordre illégal.  Il y a des fois où il faut réfléchir, et désobéir" : un principe rappelé avec force ce jeudi par l'avocate général Annie Grenier dans cette affaire qu'elle a qualifié d'"extraordinaire" tant il est rare que des militaires soientjugés pour des affaires criminelles. Elle a requis des peines de prison de 6 sursis à 5 ans ferme, des sanctions moins lourde pour les exécutants que pour leursupérieur, le colonel Eric Burgaud, qui a reconnu leur avoir transmis l'ordre illégal de tuer Mahé, qu'ils considéraient comme un dangereux criminel.
Le colonel affirme avoir lui-même tenu cet ordre de manière implicite du général Henri Poncet, qui a démenti et a bénéficié d'un non-lieu durant l'enquête. La défense a demandé que le "doute" sur ce point bénéficie au colonel.
"On peut faire le mal sans être un salaud."
 Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont pourfendu "l'hypocrisie" des hauts gradés venus témoigner au procès et qui ont, pour laplupart, tenu des "discours de salon" déconnectés des réalités du terrain. "Je vous demande d'être humain" a dit M° Alexis Gublin, l'avocat du colonel Burgaud, au jury, "on peut faire le mal sans être un salaud."





Procès Mahé : un acquittement et trois condamnations avec sursis pour les militaires

Le Monde.fr avec AFP
Le soldat Guy Raugel, le 7 décembre à Paris. 
Le soldat Guy Raugel, le 7 décembre à Paris. | AFP/FRANCOIS GUILLOT

La cour d'assises de Paris a prononcé vendredi 7 décembre un acquittement et trois peines de prison avec sursis au procès des quatre militaires français jugés pour le meurtre, en 2005, d'un criminel ivoirien présumé, Firmin Mahé.

Le colonel Eric Burgaud, qui avait transmis l'ordre de tuer Mahé, est condamné à cinq ans avec sursis, l'adjudant-chef Guy Raugel, qui l'a étouffé avec un sac plastique, à quatre ans avec sursis, le brigadier-chef Johannes Schnier, qui le maintenait, à un an avec sursis. Le brigadier Lianrifou Ben Youssouf, qui conduisait le véhicule blindé où se sont déroulés les faits, a été acquitté.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire