POLITIQUE
Egypte : les Frères musulmans annoncent la victoire du oui
Opérations de dépouillement à Beni Suef, à une centaine de kilomètres au sud du Caire, samedi. (Reuters)
Le projet de Constitution serait adopté à 64% selon des résultats non officiels. L'opposition dénonce des fraudes.
Libération
Les islamistes au pouvoir en Egypte ont affirmé tôt dimanche que leur projet de Constitution, dénoncé par l’opposition, avait recueilli l’approbation de 64% des votants lors du référendum qui s’est tenu en deux phases, le 15 décembre et ce samedi.
Comme samedi dernier, le principal groupe d’opposition, le Front du salut national (FSN), a lui dénoncé des fraudes affirmant dans un communiqué que certaines personnes s'étaient fait passer pour des juges pour superviser le vote.
Les Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi, et le journal officiel Al-Ahram disent faire ces déclarations sur la base des procès-verbaux de presque tous les bureaux de vote ouverts samedi ainsi que des résultats de la première phase du scrutin. Le taux de participation global avoisine les 32% d’après les chiffres que la confrérie a posté sur son compte Twitter. Le comité électoral doit annoncer les résultats définitifs d’ici deux jours.
Alors que le projet controversé de Constitution a plongé le pays dans une grave crise politique, le vice-président de la République Mahmoud Mekki a annoncé samedi sa démission et des informations contradictoires circulaient sur celle du gouverneur de la Banque centrale, Farouk al-Oqda.
250 000 policiers et soldats avaient été déployés pour assurer la sécurité durant le vote tandis que l’armée avait positionné des tanks autour du palais présidentiel depuis le début du mois.
Les groupes de défense des libertés affirment que la constitution menace les droits des minorités religieuses et des femmes tout en autorisant les militaires, qui conservent une influence considérable sur la politique, à juger les civils qu’ils estiment «nuisibles» à l’armée.
Le référendum a été précédé par plusieurs semaines de manifestations qui ont parfois dégénéré en heurts entre adversaires et partisans de Morsi et du puissant mouvement dont il est issu, les Frères musulmans. Des affrontements vendredi à Alexandrie, la deuxième ville du pays, ont fait plusieurs dizaines de blessés, et début décembre, huit personnes ont été tuées dans des affrontements au Caire.
Si la victoire du oui se confirme, la nouvelle constitution, rédigée par un conseil dominé par les islamistes et boycotté par les chrétiens et les libéraux, doit entrer en vigueur cette semaine. Elle accordera le pouvoir législatif au Sénat jusqu'à ce qu’un nouveau parlement soit élu pour remplacer l’assemblée qui avait été dissoute en juin.
(AFP)
Comme samedi dernier, le principal groupe d’opposition, le Front du salut national (FSN), a lui dénoncé des fraudes affirmant dans un communiqué que certaines personnes s'étaient fait passer pour des juges pour superviser le vote.
Les Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi, et le journal officiel Al-Ahram disent faire ces déclarations sur la base des procès-verbaux de presque tous les bureaux de vote ouverts samedi ainsi que des résultats de la première phase du scrutin. Le taux de participation global avoisine les 32% d’après les chiffres que la confrérie a posté sur son compte Twitter. Le comité électoral doit annoncer les résultats définitifs d’ici deux jours.
Alors que le projet controversé de Constitution a plongé le pays dans une grave crise politique, le vice-président de la République Mahmoud Mekki a annoncé samedi sa démission et des informations contradictoires circulaient sur celle du gouverneur de la Banque centrale, Farouk al-Oqda.
250 000 policiers et soldats avaient été déployés pour assurer la sécurité durant le vote tandis que l’armée avait positionné des tanks autour du palais présidentiel depuis le début du mois.
Les groupes de défense des libertés affirment que la constitution menace les droits des minorités religieuses et des femmes tout en autorisant les militaires, qui conservent une influence considérable sur la politique, à juger les civils qu’ils estiment «nuisibles» à l’armée.
A lire aussi notre reportage «La Constitution, menace voilée pour les coptes d’Egypte»
Pour le camp présidentiel, l’adoption d’une nouvelle Constitution doterait enfin le pays d’un cadre institutionnel stable, qui viendrait clore la transition tumultueuse que vit l’Egypte depuis la chute de Moubarak.Le référendum a été précédé par plusieurs semaines de manifestations qui ont parfois dégénéré en heurts entre adversaires et partisans de Morsi et du puissant mouvement dont il est issu, les Frères musulmans. Des affrontements vendredi à Alexandrie, la deuxième ville du pays, ont fait plusieurs dizaines de blessés, et début décembre, huit personnes ont été tuées dans des affrontements au Caire.
Si la victoire du oui se confirme, la nouvelle constitution, rédigée par un conseil dominé par les islamistes et boycotté par les chrétiens et les libéraux, doit entrer en vigueur cette semaine. Elle accordera le pouvoir législatif au Sénat jusqu'à ce qu’un nouveau parlement soit élu pour remplacer l’assemblée qui avait été dissoute en juin.
(AFP)
Tunisie: des opposants attaqués et assiégés par des islamistes à Djerba
Les responsables du principal parti d'opposition tunisien ont été attaqués et assiégés samedi par des centaines de manifestants soutenant les islamistes au pouvoir qui ont envahi l'hôtel de Djerba (sud) où devait se dérouler une réunion de la formation.
photo : Fethi Belaid, AFP
Les manifestants brandissant des banderoles hostiles au parti Nidaa Tounès s'étaient d'abord rassemblés devant un hôtel de Midoune, sur l'île de Djerba, puis ils ont franchi le cordon policier, pénétrant dans l'hôtel et envahissant les lieux, selon un journaliste de l'AFP.
La salle où se tenait la réunion a été aussi envahie par les manifestants, forçant le parti à annuler la rencontre.
La réunion devait marquer la fin d'un deuil de 40 jours, à la suite de la mort de Lotfi Naguedh, coordinateur de ce parti à Tataouine (Sud) battu à mort en octobre par des manifestants soutenant les islamistes du parti Ennahda, qui dirigent le gouvernement.
Plus tôt samedi, les opposants avaient été visés par des jets de pierres et certaines vitres de l'hôtel ont été partiellement brisées.
Les cadres et les militants d'opposition ainsi que des journalistes ont été bloqués dans l'hôtel en milieu d'après-midi, encerclé par les manifestants qui scandaient "Dehors pourritures".
La police est restée en retrait. En début de soirée, un semblant de calme était revenu même si les manifestants étaient toujours rassemblés aux abords de l'hôtel.
Le chef du parti, l'ex-Premier ministre Beji Caïd Essebsi, à l'antenne des radios Mosaïque et Shems, a accusé la Ligue de protection de la révolution d'être derrière ces évènements.
Cette organisation, sorte de milice pro-Ennahda aux méthodes brutales, est à l'origine de plusieurs coups d'éclats. L'opposition et une partie de la société civile réclament la dissolution de cette Ligue, ce à quoi le gouvernement se refuse.
Des représentants de Nidaa Tounès en France ont condamné ces violences "visant à empêcher purement et simplement toute manifestation démocratique du parti", dans un communiqué publié à Paris.
Le parti dénonce "le mutisme et l'inaction des autorités compétentes et des pouvoirs publics en charge de la protection des populations, du maintien de l'ordre et du bon déroulement des manifestations démocratiques républicaines", selon les termes du communiqué.
"C'est un véritable scandale. Nous avons contacté le ministre de l'Intérieur (Ali Larayedh) et le ministre des Droits de l'Homme Samir Dilou mais ils refusent d'intervenir", a déclaré à l'AFP l'avocate Bochra Belhaj Hmida, qui participait à la réunion de Nidaa Tounès.
Contacté par l'AFP, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouche, n'était pas en mesure d'apporter des précisions sur la situation.
Nidaa Tounès est accusé par le gouvernement de chercher à réintégrer dans la vie politique des membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali.
Fondé en juillet, le parti est, selon les sondages d'opinion, au coude à coude avec Ennahda. Les affrontements entre partisans des deux camps interviennent régulièrement.
Depuis l'été, les manifestations violentes et les attaques de groupuscules islamistes radicaux se multiplient alors que la Tunisie peine à se stabiliser depuis la révolution de l'hiver 2010-2011.
Bientôt un débat sur l'instauration du "zéro gramme d'alcool dans le sang au volant"
Le Monde.frLe délégué interministériel à la Sécurité routière Frédéric Péchenard affirme que l'hypothèse d'une interdiction de l'alcool au volant sera "discutée" au sein du Conseil national de la sécurité routière (CNSR), dans un entretien accordé dimanche au Journal du Dimanche.
Interrogé sur l'instauration du "zéro gramme d'alcool dans le sang au volant", il répond: "Ce sera discuté au sein du Conseil national de sécurité routière, qui est un peu le parlement de la sécurité routière, notamment pour les 18-24 ans".Il rappelle que "cette tranche d'âge (9 % de la population) représente 25 % des tués, 1 000 morts" et que "l'alcool intervient dans 40 % des accidents mortels" qui les touchent.
Relancé par le ministre de l'intérieur Manuel Valls, le Conseil national de la sécurité routière (CNSR), en sommeil depuis 2008, est un organisme composé d'élus, d'associations, d'entreprises et d'administrations. Il a été créé en 2001 pour être un lieu de débats et une instance de conseil pour le gouvernement. Actuellement, le taux d'alcoolémie autorisé doit être inférieur à 0,5 g/l de sang.
Par ailleurs, Frédéric Péchenard a annoncé l'installation de 200 radars en 2013 ce qui portera le total à 4 200 radars (fixes, feux rouges, mobiles). "Mon objectif n'est pas qu'il y ait toujours plus de contraventions, c'est au contraire qu'il y en ait moins, que les Français conduisent mieux mais aussi les étrangers", insiste-t-il. "En novembre 2013, nous devrions être capable d'envoyer des contraventions à tous les Européens, à l'exception des Britanniques, des Irlandais et des Danois", ajoute M. Péchenard.
Le délégué interministériel à la Sécurité routière rappelle la nécessité de modérer sa vitesse: "Il faut que les automobilistes français roulent moins vite, ce qu'ils ont fait au cours des dix dernières années: la vitesse moyenne a baissé de 10 km/h depuis 2002. Mais ces résultats sont fragiles".
L'assouplissement du permis à points "a été une mauvaise décision", estime-t-il. S'appuyant sur des sondages, M. Péchenard affirme que les Français déclarent aujourd'hui conduire un peu plus vite qu'avant, "une des inquiétudes pour 2013".
Pakistan: un ministre tué dans un attentat sanglant contre un parti politique
Le numéro deux de la province instable pakistanaise du Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest) a été tué samedi soir dans un attentat suicide des talibans ayant fait au moins neuf morts lors d'un meeting de sa formation politique, ont indiqué des responsables.
photo : A Majeed, AFP
Un kamikaze a pénétré samedi en fin de journée dans une résidence de Peshawar, grande ville du nord-ouest pakistanais, où se déroulait un meeting du parti national Awami (ANP) auquel participaient une centaine de personnes dont des ministres, d'après ces sources policières.
Bashir Bilour, 69 ans, un opposant farouche aux insurgés talibans, qui avait le titre de "ministre senior" de la province, ce qui lui conférait le rôle de numéro 2 du gouvernement provincial, a été grièvement blessé dans cet attentat puis transféré à l'hôpital Lady Reading où son décès a été constaté.
"Nous avons tout fait pour lui sauver la vie, mais il est mort de ses blessures sur la table d'opération", a dit à l'AFP Arshad Javed, médecin en chef de cet hôpital. Des membres du gouvernement provincial ont aussi annoncé son décès.
L'attentat contre l'ANP a fait neuf morts, dont M. Bilour, et 17 blessés, a indiqué Arshad Javed, revoyant en hausse le bilan de cet attentat après la mort d'un des blessés.
Le Premier ministre Raja Pervez Ashraf a déclaré une journée de deuil national et indiqué que les drapeaux seraient en berne dimanche. Le gouvernement de la province de Khyber Pakhtunkhwa a proclamé trois jours de deuil dans cette région.
Bashir Bilour est le frère de Ghulam Ahmed Bilour qui avait défrayé la chronique cet automne en promettant une récompense de 100.000 dollars à quiconque tuerait le réalisateur du film anti-islam "Innocence des musulmans", dont la diffusion sur internet avait mené à des manifestations violentes dans certains pays musulmans, notamment au Pakistan.
"Nous revendiquons cette attaque contre Bashir Bilour. Nous voulions tuer Bashir et non Ghulam Ahmed Bilour car nous lui avons donné le pardon", après son appel au meurtre du réalisateur du film dénigrant le prophète Mahomet, a dit à l'AFP Ehsannulah Ehsan, porte-parole du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP, mouvement des talibans du Pakistan).
Cet attentat est un "acte de revanche" contre le meurtre de cheikh Naseeb Khan, un enseignant à la Darul Uloom Haqqania, une des madrassas (école coranique) les plus influentes chez les insurgés, a ajouté le porte-parole du TTP.
Le parti national Awami (ANP) est une formation laïque dotée d'appuis historiques au sein de l'ethnie pachtoune, majoritaire dans le nord-ouest du Pakistan et au sein même des talibans.
L'ANP est membre de la coalition au pouvoir à Islamabad et dirige le gouvernement de la province du Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest) située à la porte de l'Afghanistan et de zones tribales considérées comme un sanctuaire des insurgés talibans et de groupes liés à Al-Qaïda.
Le TTP multiplie depuis sa création en 2007 les attentats contre les forces pakistanaises et la minorité chiite. Les talibans pakistanais avaient procédé le week-end dernier à une attaque sans précédent contre l'aéroport de Peshawar qui compte aussi une base de l'armée de l'air pakistanaise.
L'attentat contre l'ANP intervient par ailleurs à l'approche d'élections nationales prévues au printemps.
Ces élections pourraient être les premières depuis la création du Pakistan en 1947 à avoir lieu après qu'un gouvernement civil eut achevé son mandat de cinq ans, d'où leur importance pour la consolidation de la démocratie dans ce pays qui a vu trois gouvernements civils être renversés par des coups d'Etat.
Des observateurs craignent toutefois que l'insécurité dans certaines régions du pays ne conduise à un report de cette échéance électorale.
JUSTICE ?
Aucun membre du gouvernement n'est visé par une enquête fiscale
Le Monde.fr
"Aucun contrôle ou enquête n'est en cours à l'encontre d'un membre du gouvernement" a indiqué samedi soir dans un communiqué la direction générale des finances publiques (DGFIP) démentant ainsi une information du site Mediapart.
Mediapart a affirmé cette semaine qu'une enquête était actuellement menée par la direction régionale des finances publiques de Paris-Sud pour vérifier les déclarations fiscales récentes du ministre du budget Jérôme Cahuzac. Il est, avançait le site d'informations, soupçonné notamment d'avoir sous-évalué le montant de son appartement parisien et déclaré un prêt parental déjà remboursé.
"Comme c'est l'usage pour chaque nouveau gouvernement, le ministre délégué chargé du budget a demandé à la DGFIP de procéder à un examen de la situation fiscale des membres du gouvernement", explique la DGFIP. "C'est cette procédure qui est en cours et qui vise notamment à assurer que la situation de chacun des membres du gouvernement est irréprochable et exemplaire", ajoute-t-elle enfin.
Mediapart accuse par ailleurs Jérôme Cahuzac d'avoir détenu un compte secret en Suisse. Le 6 décembre, il a diffusé une bande sonore dans laquelle on entend un homme parler de son compte en banque en Suisse. Mediapart assure qu'il s'agit du ministre du budget.
L'entourage de M. Cahuzac a toujours démenti qu'il s'agissait de lui. Le ministre lui-même a plusieurs fois nié avoir jamais possédé un compte bancaire en Suisse. Le parquet de Paris a ouvert le 7 décembre une enquête préliminaire après la plainte en diffamation déposée par le ministre délégué au budget.
La militante basque Aurore Martin a regagné la France
Le Monde.fr avec AFP
La militante basque française Aurore Martin, remise en liberté samedi près de Madrid après 52 jours dans une prison espagnole, a regagné dans la nuit de samedi à dimanche les Pyrénées-Atlantiques, a constaté un photographe de l'AFP.
Martin, qui avait quitté après 17 heures la prison de Soto del Real, au nord de Madrid, est arrivée peu après minuit dans le village de Saint-Jean-Pied-de-Port, à 50 km de Bayonne, où elle a rendu une brève visite à des sympathisants réunis dans un bar.Elle y a été reçue par un "aurresku" impromptu, une danse basque de bienvenue, par une cinquantaine de sympathisants qui lui ont remis un bouquet de fleurs. Puis elle est repartie en voiture, accompagné de sa soeur Emilie et de quelques proches, sans faire de déclaration.
Une source du mouvement nationaliste Batasuna, auquel Aurore Martin appartient, a confirmé par la suite à l'AFP qu'elle était "bien arrivée" parmi ses proches. Cette source n'a pas précisé où Aurore Martin séjournerait, dans son village ou auprès de parents à Mauléon ou Bayonne. Elle ne fera pas de déclaration avant plusieurs jours, au moins avant Noël, a assuré cette source.
CONTRÔLE JUDICIAIRE
La justice espagnole avait annoncé vendredi la remise en liberté contre caution de 15 000 euros de la militante nationaliste de 33 ans, qui avait été arrêtée le 1er novembre lors d'un contrôle routier de gendarmerie à Mauléon puis remise à Madrid, en vertu d'un mandat d'arrêt européen. Aurore Martin est libérée sous contrôle judiciaire. Elle peut résider en France mais devra disposer d'une domiciliation en Espagne et pointer entre le 1er et le 5 chaque mois au tribunal de cette domiciliation espagnole.
L'arrestation de cette militante de profil mineur, pour des faits répréhensibles en Espagne mais pas en France (participation à des réunions de Batasuna, considéré par Madrid comme bras politique de l'ETA), avait causé un émoi considérable au Pays basque français, mobilisant les élus de diverses tendances politiques pour sa libération.
SOCIETE
Le viol d'une étudiante en Inde provoque une polémique nationale
Le Monde.fr avec AFPLa police a interdit dimanche les manifestations dans le centre de New Delhi après des échauffourées lors de rassemblements de milliers de personnes protestant contre le viol collectif d'une étudiante il y a une semaine, un fait divers qui révolte le pays.
Les zones proches du parlement et du palais présidentiel ont été déclarées interdites aux manifestants, a indiqué un communiqué de la police, au lendemain de rassemblements marqués par des heurts avec les forces de l'ordre.Des milliers de manifestants, dont beaucoup d'étudiants, s'étaient rassemblés devant le monument emblématique de la ville, la Porte de l'Inde, réclamant plus de sécurité pour les femmes et la peine de mort pour ceux qui ont attaqué la jeune femme dans un bus, il y a sept jours. "Nous sommes ici pour protester contre un crime atroce. Nous avons le droit de manifester", a déclaré un des manifestants, cité par l'agence Press Trust of India.
LA MISOGYNIE RÈGNE EN MAÎTRE
La jeune femme de 23 ans, une étudiante kinésithérapeute, a été violée à bord d'un autobus par six hommes, avant d'être battue à coups de barre de fer, lui causant de graves blessures intestinales. Elle avait ensuite été jetée du bus, avec le jeune homme qui l'accompagnait. Hospitalisée en soins intensifs, la victime commençait samedi à aller mieux, selon les autorités de l'hôpital Cette affaire a provoqué une vague d'indignation dans le pays, où les victimes de viols et d'agressions sexuelles peinent souvent à obtenir justice.
Les associations de défense des droits des femmes estiment que la misogynie continue de régner en maître dans une société dominée par les hommes et que l'Inde tarde à prendre la mesure de l'ampleur des agressions et viols, dont le nombre a plus que doublé entre 1990 et 2008.
Un livre provocateur dénonce l'antisémitisme latent des Allemands
Tuvia Tenenbom s'exprime lors d'une conférence de presse à Berlin le 14 décembre 2012 (Photo Johannes Eisele. AFP)
Libération
Tuvia Tenenbom, directeur du Théâtre juif de New York, aime provoquer et le prouve avec sa dernière bombe: un livre, publié par l'un des éditeurs les plus en vue d'Allemagne, dans lequel il soutient que le pays est encore secrètement antisémite.
La maison Suhrkamp a publié ce mois-ci ce carnet de route intitulé "Seul parmi les Allemands" ("Allein unter Deutschen"), un livre défendant l'idée que la plupart des Allemands méprisent profondément les Juifs malgré - ou à cause de - 70 ans d'expiation de l'Holocauste.
L'ouvrage a suscité l'intérêt fiévreux des médias allemands.
Certains, pour parler de l'auteur, évoquent Woody Allen, Michael Moore et surtout Sacha Baron Cohen avec son personnage satirique Borat, pour sa capacité à susciter des réactions étonnamment violentes chez des personnes apparemment civilisées.
M. Tenenbom, né à Tel-Aviv en 1957, a voyagé plusieurs semaines à travers l'Allemagne pendant l'été 2010 et a rencontré célébrités, gérants de magasin, professeurs et étudiants, militants d'extrême gauche ou néo-nazis.
"Huit sur dix", voilà la proportion d'Allemands qui expriment "de manière latente ou inconsciente" des convictions antisémites, a-t-il expliqué à des journalistes à Berlin. Une étude parrainée par le Parlement et publiée cette année évoque une proportion de deux sur dix.
Pour M. Tenenbom, l'antisémitisme se définit comme le fait de croire que les Juifs détiennent un pouvoir disproportionné, qu'ils sont obsédés par l'argent et qu'Israël est seul ou en tout cas principalement responsable du conflit avec les Palestiniens.
Et il n'a pas fallu longtemps pour faire "tomber le masque" aux Allemands, affirme-t-il. "Si je vous appelle et dis: +madame, que pensez-vous des Juifs ?+, vous allez dire: +oh ils sont sympas, ce sont de bonnes personnes", dit-il.
"Mais si vous parlez à des gens, avec une bière, du vin, un petit peu de schnaps, une autre bière, ou quoi que ce soit d'autre qu'ils apprécient, alors il y a autre chose qui sort: ces horribles Juifs qui contrôlent ce pays", ajoute-t-il.
Pour ce fils de survivants de l'Holocauste qui écrit également dans des journaux allemands, italiens et israéliens, l'Allemagne n'est certes pas le seul pays d'Europe à avoir un problème avec les Juifs mais, selon lui, son histoire en fait une exception.
"Il y a 70 ans, l'Allemagne est le pays qui est allé le plus loin dans l'antisémitisme", affirme-t-il.
"En 1945, le pays a été réduit en cendres, n'était plus rien, l'Allemagne s'est reconstruite, jusqu'au sommet. Aujourd'hui, c'est le pays le plus puissant, le plus riche d'Europe, explique Tenenbom. "Et mon espoir, c'est que l'Allemagne se reconstruise aussi sur cette question de l'antisémitisme et que de ce pays vienne la lumière pour les nations", a-t-il ajouté.
"Il sera bien plus facile de faire la paix entre Israéliens et Palestiniens ou entre Arabes et Juifs que d'éradiquer la haine du Juif des Allemands", écrit-il.
Dans le pays, le livre a reçu un accueil critique... mitigé.
L'hebdomadaire Der Spiegel, qui lui a consacré un long article, y voit "une galerie étrangement divertissante de portraits de bêtes curieuses allemandes" et constate que "Tenenbom veut que son livre soit vu comme un avertissement très sérieux et un acte d'accusation".
Le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung reproche aussi à Tenenbom d'avoir réalisé des portraits "de tout ce que l'Allemagne peut offrir en termes de bizarre".
Pour le quotidien Abendblatt d'Hambourg, il est "saisissant d'entendre un étranger vous dire ce que vous savez déjà" et les exagérations de Tenenbom sont "un moyen d'aller au fond des choses" tandis que pour le journal juif Jüdische Allgemeine, ce carnet de route contient "le nectar amer de la vérité nue, sans filtre".
La maison Suhrkamp a publié ce mois-ci ce carnet de route intitulé "Seul parmi les Allemands" ("Allein unter Deutschen"), un livre défendant l'idée que la plupart des Allemands méprisent profondément les Juifs malgré - ou à cause de - 70 ans d'expiation de l'Holocauste.
L'ouvrage a suscité l'intérêt fiévreux des médias allemands.
Certains, pour parler de l'auteur, évoquent Woody Allen, Michael Moore et surtout Sacha Baron Cohen avec son personnage satirique Borat, pour sa capacité à susciter des réactions étonnamment violentes chez des personnes apparemment civilisées.
M. Tenenbom, né à Tel-Aviv en 1957, a voyagé plusieurs semaines à travers l'Allemagne pendant l'été 2010 et a rencontré célébrités, gérants de magasin, professeurs et étudiants, militants d'extrême gauche ou néo-nazis.
"Huit sur dix", voilà la proportion d'Allemands qui expriment "de manière latente ou inconsciente" des convictions antisémites, a-t-il expliqué à des journalistes à Berlin. Une étude parrainée par le Parlement et publiée cette année évoque une proportion de deux sur dix.
Pour M. Tenenbom, l'antisémitisme se définit comme le fait de croire que les Juifs détiennent un pouvoir disproportionné, qu'ils sont obsédés par l'argent et qu'Israël est seul ou en tout cas principalement responsable du conflit avec les Palestiniens.
Et il n'a pas fallu longtemps pour faire "tomber le masque" aux Allemands, affirme-t-il. "Si je vous appelle et dis: +madame, que pensez-vous des Juifs ?+, vous allez dire: +oh ils sont sympas, ce sont de bonnes personnes", dit-il.
"Mais si vous parlez à des gens, avec une bière, du vin, un petit peu de schnaps, une autre bière, ou quoi que ce soit d'autre qu'ils apprécient, alors il y a autre chose qui sort: ces horribles Juifs qui contrôlent ce pays", ajoute-t-il.
Pour ce fils de survivants de l'Holocauste qui écrit également dans des journaux allemands, italiens et israéliens, l'Allemagne n'est certes pas le seul pays d'Europe à avoir un problème avec les Juifs mais, selon lui, son histoire en fait une exception.
"Il y a 70 ans, l'Allemagne est le pays qui est allé le plus loin dans l'antisémitisme", affirme-t-il.
"En 1945, le pays a été réduit en cendres, n'était plus rien, l'Allemagne s'est reconstruite, jusqu'au sommet. Aujourd'hui, c'est le pays le plus puissant, le plus riche d'Europe, explique Tenenbom. "Et mon espoir, c'est que l'Allemagne se reconstruise aussi sur cette question de l'antisémitisme et que de ce pays vienne la lumière pour les nations", a-t-il ajouté.
"Il sera bien plus facile de faire la paix entre Israéliens et Palestiniens ou entre Arabes et Juifs que d'éradiquer la haine du Juif des Allemands", écrit-il.
Dans le pays, le livre a reçu un accueil critique... mitigé.
L'hebdomadaire Der Spiegel, qui lui a consacré un long article, y voit "une galerie étrangement divertissante de portraits de bêtes curieuses allemandes" et constate que "Tenenbom veut que son livre soit vu comme un avertissement très sérieux et un acte d'accusation".
Le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung reproche aussi à Tenenbom d'avoir réalisé des portraits "de tout ce que l'Allemagne peut offrir en termes de bizarre".
Pour le quotidien Abendblatt d'Hambourg, il est "saisissant d'entendre un étranger vous dire ce que vous savez déjà" et les exagérations de Tenenbom sont "un moyen d'aller au fond des choses" tandis que pour le journal juif Jüdische Allgemeine, ce carnet de route contient "le nectar amer de la vérité nue, sans filtre".
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