HUMOUR......ENCORE QUE......
INSURRECTION
Thaïlande: 4 ans de prison pour fausse rumeur sur la santé du roi
Un ancien courtier a été condamné à quatre ans de prison en Thaïlande pour avoir posté de faux messages sur la santé du roi Bhumibol qui avaient provoqué la chute de la Bourse en 2009, a-t-on appris de sources officielles.
Un ancien courtier a été condamné à quatre ans de prison en Thaïlande pour avoir posté de faux messages sur la santé du roi Bhumibol qui avaient provoqué la chute de la Bourse en 2009, a-t-on appris de sources officielles.
Katha Pajariyapong, 39 ans, de la société de courtage KT ZMICO, a été jugé coupable mardi de violation de la très controversée loi sur l'informatique dans des messages postés sur le forum Sameskybooks.org.
Ces messages des 14 et 15 octobre 2009, qui intervenaient quelques semaines après l'hospitalisation du roi, avaient entraîné un effondrement jusqu'à 8% de la Bourse de Thaïlande.
La peine initiale de six ans de détention a été réduite d'un tiers parce qu'il avait plaidé coupable lors de son arrestation, il y a trois ans, a indiqué un responsable de la cour, même si l'accusé s'est rétracté à l'audience.
La famille royale n'a officiellement aucune prérogative constitutionnelle mais elle exerce une très forte autorité morale, et certains Thaïlandais considèrent Bhumibol, 85 ans, comme un demi-dieu.
Le sujet est extrêmement sensible et le roi est protégé par une des lois de lèse-majesté les plus sévères du monde.
Des dizaines de milliers de pages internet ont été fermées ces dernières années pour atteinte présumée à l'image de la monarchie. De nombreux experts et organisations de défense des droits de l'Homme estiment que la loi est devenue un outil de répression politique.
Le plus ancien monarque en exercice dans le monde est resté hospitalisé sans discontinuer depuis septembre 2009.
Iran pays Russian women technicians at Bushehr nuclear plant to wear hijab
L'Iran paie les techniciennes russes de la centrale nucléaire de Busehr pour porter l'hijab
An Iranian lawmaker has complained that female Russian technicians working at the Bushehr nuclear power plant are not respecting the country’s dress code despite that they are being paid to wear the Islamic headscarf, known as the hijab.
Bushehr’s Russian women technicians receive a “hijab payment” but “do not properly observe” what is required by their contracts, said Seyyed Mehdi Mousavi Nejad, a member of parliament from Dashtestan in southern Bushehr Province, told Sepas News Agency.
He said despite that there is a “special gathering” for Russians in Bushehr but the female workers often appear in markets and streets without the hijab or with a “poor hijab.”
He urged Russian women to fulfill their “commitments” as written in their work contracts.
Nejad said he was unaware how much money the Iranian government pays Russian women.
Russia took over as the main contractor at Bushehr in the 1990s. But the plant is yet to be fully operational and connected to Iran's national power grid.
All women in Iran, regardless of their nationality or religion, are required to cover their hair and much of their body.
He said despite that there is a “special gathering” for Russians in Bushehr but the female workers often appear in markets and streets without the hijab or with a “poor hijab.”
He urged Russian women to fulfill their “commitments” as written in their work contracts.
Nejad said he was unaware how much money the Iranian government pays Russian women.
Russia took over as the main contractor at Bushehr in the 1990s. But the plant is yet to be fully operational and connected to Iran's national power grid.
All women in Iran, regardless of their nationality or religion, are required to cover their hair and much of their body.
Vertigineux "big data"
LE MONDEPhotos, vidéos, sons, chiffres, textes... Depuis la démocratisation de l'Internet haut débit, ce sont des milliards de données qui sont déversées par les particuliers, les entreprises et même l'Etat sur la Toile. Les spécialistes appellent ça le "big data", littéralement "grosse donnée"... Ce vocable est un peu "marketing" : depuis dix-huit mois, pas une semaine ne passe sans un séminaire ou une nouvelle offre big data sur la planète high-tech. Mais il recouvre une réalité : la quantité de données envoyées, reçues, stockées toutes les secondes est devenue tellement importante qu'il est quasiment impossible de la traiter avec les outils d'analyse habituels.
Tous les jours, ce sont 118 milliards de mails qui sont envoyés à travers le monde, 2,45 milliards de contenus différents qui sont postés sur Facebook. L'opérateur de télécommunications américain AT & T transfère chaque jour 240 000 milliards d'octets de données ! Des chiffres qui donnent le vertige et qui vont encore exploser. A l'aube de l'an 2020, il y aura 10,4 zettaoctects, soit 10 400 milliards de gigaoctets de données déversés tous les mois sur Internet. 160 000 millions de milliards la capacité du plus cher des iPhone !Les humains ne sont pas les seuls responsables de ce déluge d'informations. De plus en plus "connectées", les machines contribuent aussi à faire exploser les compteurs. Les stations pétrolières, les voitures et les compteurs électriques peuvent être dotés de capteurs ou de cartes SIM. Pour communiquer des informations sur leur environnement, la température... Certaines entreprises proposent même d'équiper les réfrigérateurs et les machines à café de cartes SIM pour les connecter aux réseaux mobiles. Histoire d'être informé à temps si le lait ou les dosettes de café venaient à manquer. Il y a aussi les données "libérées" par les pouvoirs publics : horaires de transports en commun, statistiques sur les populations...
"ON EXPLOITE DÉSORMAIS TOUTES LES DONNÉES SUR UN CLIENT"
"Cela fait quelque temps déjà que le nombre de données produites et stockées est important, note Patrice Poiraud, directeur business et analyse chez IBM. Le phénomène a pris une ampleur sans précédent ces deux dernières années." Cette accélération est principalement due à un changement dans nos habitudes. L'apparition des réseaux sociaux mais aussi la démocratisation des smartphones avec toutes les perspectives de création et de partage de contenu qu'ils offrent ont changé la donne.
Ces données, de plus en plus d'entreprises cherchent à les exploiter. Car "elles représentent une mine d'informations potentiellement incroyable, à condition de pouvoir les analyser", souligne Gilbert Grenié, analyste au cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers (PWC). Or "les outils classiques ne suffisent plus", explique son collègue de PWC, Zouheir Guedri. Habitués aux données dites "structurées" - textes, chiffres -, nos ordinateurs n'étaient, jusqu'à il y a peu de temps, pas aptes à analyser les vidéos, enregistrements de voix, sons, bruits et autres images que nous nous sommes mis à stocker de façon effrénée.
Du coup, des éditeurs de logiciels informatiques ont mis au point des techniques empruntées au calcul scientifique pour "mouliner toutes ces données" de manière exhaustive. C'est notamment le cas en marketing : "On exploite désormais toutes les données dont on dispose sur un client, en les mettant toutes au même niveau, sans les hiérarchiser : leur âge, leur profession, les boutiques autour de chez eux, cela nous permet d'établir des profils de clients totalement nouveaux", explique Marc Atallah, directeur chez Deloitte France. Le but : "Savoir quel client viser, quel client garder, quel client est le plus rentable."
RESPECT DE LA VIE PRIVÉE
Yann Chevalier, PDG de la société Intersec, travaille pour les opérateurs de téléphonie mobile, dont SFR. "Il dispose d'une base de données clients de 20 millions d'abonnés. Toutes les données de localisation sont collectées et stockées. Elles ne sont exploitées que si le client le souhaite", explique-t-il. On peut, grâce au big data, lui envoyer des offres de "couponing" sur son smartphone quand il passe à côté d'une galerie commerciale. Le fait que le prix de la capacité de calcul ait beaucoup baissé compte énormément : "Certaines de ces techniques d'exploitation des données, on les possède depuis un certain temps. Mais jusqu'à présent, les opérateurs télécom ne voyaient pas l'intérêt de dépenser des millions d'euros pour envoyer des publicités ciblées", précise Yann Chevalier.
De fait, le "cloud computing", l'informatique dans les nuages, a fait beaucoup pour le big data. Aujourd'hui, il est possible de louer d'énormes capacités de calcul, parfois pendant quelques heures seulement. A moindre coût : ces serveurs en batterie sont fournis par des prestataires comme IBM ou Amazon. Le big data "permet presque de prédire l'avenir", affirme Gilbert Grenié. En moulinant les milliards de données disponibles sur le climat, la géologie, la géothermie d'un lieu, on peut, par exemple, savoir dans quelle direction ira le vent et orienter son éolienne en fonction. D'autres exemples existent dans l'urbanisation : grâce au croisement des données de cartographie et de géolocalisation des individus, on peut prévoir où seront les embouteillages.
Mais la manipulation à grande échelle de ces données pose aussi le problème de la vie privée. Trouver l'équilibre entre le respect de son intimité et les bénéfices tirés du big data n'est pas simple. "Le problème s'est présenté aux Etats-Unis, raconte Roxane Edjlali du cabinet Gartner, grâce aux sites Internet visités et aux achats effectués par des jeunes femmes, une entreprise américaine a su qu'elles attendaient un bébé. Elle a donc envoyé un coupon aux domiciles des concernées et a appris à un père que sa fille adolescente était enceinte..."
Sarah Belouezzane et Cécile Ducourtieux
POLITIQUE
Quand le Front national fait les yeux doux aux syndicalistes
Adossé à un fort électorat ouvrier, le parti de Marine Le Pen veut désormais recruter au sein même des organisations syndicales. En ligne de mire : les municipales de 2014.
Valérie Hacot
Paris, le 1er mai 2011.Thierry Gourlot (à gauche), membre du bureau du Front national et adhérent à la CFTC, défile avec Fabien Engelmann (à droite) qui a été exclu de la CGT en 2011 pour avoir été candidat aux élections cantonales sous l’étiquette FN.
Le Front national s’intéresse de très près aux syndicats. Dernière illustration en date : les futurs candidats FN pour les municipales de 2014 auront à remplir une fiche biographique sur laquelle ils devront préciser leur appartenance à une organisation syndicale. Une simple case à cocher… qui en dit long sur l’intérêt grandissant du parti de Marine Le Pen à l’égard des défenseurs des salariés.
« De plus en plus de syndiqués, même des élus et des mandatés, prennent leur carte chez nous. Nous n’avions pas ces profils il y a deux ou trois ans », affirme Steeve Briois, le secrétaire général du FN implanté à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).Emergence de candidats frontistes syndiqués en 2011
Certes, le Front n’en est pas à sa première tentative . Déjà dans les années 1990, des syndicats FN (police, pénitentiaire, RATP…) avaient vu le jour, avant d’être interdits par la justice. Aujourd’hui, la stratégie a changé : le Front n’infiltre plus en plaçant des sympathisants du parti au sein des syndicats mais il recrute directement des syndiqués encartés et acquis aux principes frontistes. « Ils prennent contact avec les syndicalistes, essaient de les rencontrer. Et leurs thèses trouvent un écho, décrypte Sylvain Crépon, un sociologue spécialiste du Front. Cela permet au FN de se légitimer auprès du monde du travail, tout en déstabilisant les syndicats. »
En 2011, déjà, l’émergence de candidats frontistes syndiqués lors des élections cantonales avait donné des sueurs froides aux syndicats. « Il y a fort à parier que le Front présentera à nouveau des candidats syndiqués pour les municipales de 2014, anticipe Jean-Paul Ravaux, le président de Visa, un collectif intersyndical de lutte contre l’extrême droite. Car, avec la crise, nous constatons une poussée du Front national dans les syndicats. »
Et en privé, certains syndicalistes sont alarmistes. « Dans le Nord ou l’Est, certains gars sont devenus ouvertement pro-Front national, du jamais-vu! » s’alarme ainsi ce haut cadre de la CGT. Les syndicats, quant à eux, cherchent déjà à contrer cette offensive.
RETROUVEZ L'INTÉGRALITÉ DE NOTRE ENQUÊTE DANS «LE PARISIEN» - «AUJOURD'HUI EN FRANCE»
Le Parisien
Shinzo Abe élu premier ministre du Japon par les députés
Le Monde.fr avec AFP
Shinzo Abe a été élu, mercredi 26 décembre, premier ministre du Japon par la majorité des députés – dix jours après l'écrasante victoire du Parti libéral-démocrate (PLD, droite) à un scrutin législatif anticipé. M. Abe a obtenu 328 voix sur un total de 478 votants, ce qui le hisse pour la deuxième fois de sa carrière à la tête du Japon, affaibli, cette fois, par la crise économique et la détérioration de ses relations avec la Chine.
A 58 ans, celui qui avait déjà été chef du gouvernement de septembre 2006 à septembre 2007 reprend les rênes du pays après des années d'opposition avec un nouveau credo : "Construire un Japon fort, prospère, où les gens pourront se sentir heureux d'être japonais." "Reconstruction + relance économique + réforme de l'éducation + redressement de la diplomatie + retour de la sécurité = nouveau Japon", promet-il.DÉMISSION DU GOUVERNEMENT DE CENTRE GAUCHE
Mercredi, le gouvernement japonais de centre gauche de Yoshihiko Noda a démissionné en bloc, quelques heures avant l'élection prévue du conservateur Shinzo Abe au poste de premier ministre et la nomination de son équipe. M. Noda, 55 ans, a quitté les fonctions de chef du gouvernement qu'il occupait depuis seize mois, à cause de la lourde défaite subie par son Parti démocrate du Japon (PDJ) lors des élections législatives du 16 décembre.
Après un peu plus de trois ans de pouvoir, le PDJ a subi les foudres des électeurs déçus par son incapacité à tenir la plupart de ses promesses économiques et sociales. Il a été sévèrement battu par le Parti libéral-démocrate, présidé par M. Abe, le principal mouvement conservateur du Japon, qui avait régné sur le pays quasiment sans interruption depuis la fin des années 1950, jusqu'en 2009.
RELANCER LA CROISSANCE D'UNE PUISSANCE EN RÉCESSION
M. Abe accéde au rang de premier ministre – le septième du Japon en sept ans – pour la seconde fois, après un premier passage court et difficile. Le chef des conservateurs a comme première priorité de relancer la croissance de la troisième puissance économique mondiale actuellement en récession. Il entend pour cela faire voter rapidement un plan de relance équivalent à quelque 100 milliards d'euros et engager de grands travaux d'amélioration des infrastructures vieillissantes du pays, malgré une dette publique colossale.
Il entend aussi mettre au pas la Banque centrale du Japon pour qu'elle ouvre plus grand les vannes monétaires afin d'en finir avec la déflation et d'affaiblir un yen jugé trop vigoureux. Ses envolées en matière de politique monétaire et sur les devises ont déjà suffi à convaincre le gouverneur de la banque de faire un geste et les investisseurs de relâcher la pression sur le yen. D'après les médias nippons, M. Abe va nommer un autre ancien chef du gouvernement réputé prompt à la dépense, Taro Aso (2008-2009), comme premier ministre adjoint et ministre des finances.
AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE
L'une des obsessions de ce politicien est aussi de réviser la Constitution pacifiste, rédigée et imposée en 1947 par les Etats-Unis, qu'il estime inadaptée à la situation mondiale actuelle. Après avoir rebaptisé "l'agence" de défense en véritable "ministère" lors de son premier passage aux commandes du pays, il a promis cette fois de renommer les "forces d'auto-défense" de l'archipel en "armée de défense nationale".
Vis-à-vis des milieux d'affaires, M. Abe se pose en chef qui défendra l'autonomie énergétique du Japon, quitte à devoir assumer des choix impopulaires, comme la remise en exploitation de réacteurs nucléaires ou la construction de nouvelles tranches si besoin.
FAUCON
Réputé comme un "faucon" en politique internationale, M. Abe pourrait désigner un proche, Fumio Kishida, aux affaires étrangères. Le nouveau chef de la diplomatie devrait notamment travailler au renforcement voulu de l'alliance avec les Etats-Unis. Il aura aussi pour tâche de gérer la délicate relation avec la Chine, en plein conflit territorial sino-nippon autour d'un archipel de mer de Chine orientale.
M. Abe, qui avait bâti un pan de sa réputation sur sa fermeté à l'égard de la Corée du Nord, jure cette fois qu'il ne pliera pas face aux Chinois à propos de ces îles administrées par le Japon sous le nom de "Senkaku", mais revendiquées par les Chinois sous la dénomination "Diaoyu".
L'ambassade de France en Centrafrique prise à partie par des manifestants
Face à l'approche de la rébellion, une foule s'est attroupée autour des représentations américaine et française pour reprocher à Paris et Washington de ne pas intervenir.
Libération
Plusieurs centaines de manifestants proches du pouvoir ont lancé mercredi des projectiles sur l’ambassade de France à Bangui, après avoir observé un sit-in devant l’ambassade des Etats-Unis, pour dénoncer la passivité de l’ancienne puissance coloniale devant l’avancée d’une coalition rebelle qui s’est emparée d’une partie du pays.
«Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que c’est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher. On n’a plus besoin de la France, la France n’a qu'à prendre son ambassade et partir», a affirmé une manifestante. «La France n’a pas respecté la convention de défense entre elle et la République Centrafricaine. Nous dénonçons cette attitude», a pour sa part déclaré un étudiant qui a requis l’anonymat. Durant la manifestation, plusieurs jeunes ont jeté des projectiles sur les locaux de l’ambassade dont certains ont cassé des vitres, ainsi que sur la représentation d’Air France. Auparavant, les manifestants, membres d’associations proches du Kwa Na Kwa (le parti du président François Bozizé), ont observé un sit-in devant l’ambassade des Etats-unis. Munis de sifflets et de branches de palmiers, ils ont scandé en sango, la langue nationale : «i yé gui siriri» (nous voulons la paix, non à la guerre).
Depuis le 10 décembre, la coalition rebelle du Séléka a pris plusieurs villes importantes du pays, revendiquant «le respect» d’accords de paix signés entre 2007 et 2011. Malgré l’appel des autorités et des pays voisins à la négociation, le Séléka a avancé rapidement sans rencontrer de résistance, et se trouve désormais non loin de la capitale centrafricaine. Les rebelles ont demandé mercredi dans un communiqué que le pouvoir de Bangui «rende les armes».
(AFP
«Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que c’est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher. On n’a plus besoin de la France, la France n’a qu'à prendre son ambassade et partir», a affirmé une manifestante. «La France n’a pas respecté la convention de défense entre elle et la République Centrafricaine. Nous dénonçons cette attitude», a pour sa part déclaré un étudiant qui a requis l’anonymat. Durant la manifestation, plusieurs jeunes ont jeté des projectiles sur les locaux de l’ambassade dont certains ont cassé des vitres, ainsi que sur la représentation d’Air France. Auparavant, les manifestants, membres d’associations proches du Kwa Na Kwa (le parti du président François Bozizé), ont observé un sit-in devant l’ambassade des Etats-unis. Munis de sifflets et de branches de palmiers, ils ont scandé en sango, la langue nationale : «i yé gui siriri» (nous voulons la paix, non à la guerre).
Drapeau enlevé et emporté
L’ambassadeur de France a protesté contre la manifestation qu’il a qualifiée de «particulièrement violente». «Ce matin, une manifestation violente s’est déroulée devant l’ambassade des Etats-unis d’Amérique, et s’est prolongée par une manifestation particulièrement violente devant la chancellerie de France, avec des jets de projectiles, avec des bris de vitres. Le drapeau français a été descendu de son mât et emporté par des manifestants», a déclarté l’ambassadeur Serge Mucetti. «Cette situation est totalement inadmissible. Je demande au gouvernement de la République centrafricaine de faire respecter les accords internationaux en cette matière. Ceux qui ont agi de la sorte sont des ennemis de la République centrafricaine», a-t-il ajouté.Depuis le 10 décembre, la coalition rebelle du Séléka a pris plusieurs villes importantes du pays, revendiquant «le respect» d’accords de paix signés entre 2007 et 2011. Malgré l’appel des autorités et des pays voisins à la négociation, le Séléka a avancé rapidement sans rencontrer de résistance, et se trouve désormais non loin de la capitale centrafricaine. Les rebelles ont demandé mercredi dans un communiqué que le pouvoir de Bangui «rende les armes».
ECONOMIE
EDF sous le coup d'une enquête sur son partenariat nucléaire avec la Chine
INFOS REUTERS
Selon le Canard enchaîné de ce mercredi 26 décembre, le gouvernement cherche à élucider les conditions dans lesquelles Henri Proglio a signé en novembre 2011 un partenariat nucléaire entre l'électricien français et son homologue chinois, China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC). Cet accord aurai notamment pu entrainer des transferts de technologies trop poussés, allant à l'encontre des intérêts d'Areva.
Une enquête a été ouverte par l'Inspection générale des Finances sur les conditions dans lesquelles le PDG d'EDF, Henri Proglio, a signé en novembre 2011 un partenariat entre EDF et son homologue chinois CGNPC, écrit Le Canard enchaîné de ce mercredi 26 décembre.
Selon l'hebdomadaire satirique, le gouvernement cherche à élucider les conditions dans lesquelles Henri Proglio a signé en novembre 2011 un partenariat nucléaire entre l'électricien français et son homologue chinois, China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC).
Cet accord, qui prévoyait la construction de centrales nucléaires équipées d'un nouveau réacteur, concurrent de l'EPR, aurait été bloqué le 19 avril 2012, à trois jours du premier tour de la présidentielle, par le ministre de l'Economie de l'époque, François Baroin.
Le Nouvel Observateur avait alors dévoilé des extraits du projet d'accord, laissant entendre qu'Henri Proglio était prêt à livrer contrats et secrets du parc nucléaire français aux Chinois, dans l'espoir de s'allier les seuls électriciens du monde qui continuent à construire des réacteurs.
Il aurait pu ainsi léser les intérêts du constructeur nucléaire hexagonal, Areva.
A la demande du gouvernement, l'électricien français aurait finalement signé en octobre, après une réunion du conseil de politique nucléaire, un accord confidentiel tripartite avec Areva et CGNPC.
Le mois dernier, le Comité de groupe européen (CGE) d'Areva, instance représentative des salariés du groupe, a demandé au spécialiste public du nucléaire de lui transmettre une copie du protocole d'accord franco-chinois. Les syndicats redoutent en particulier que les transferts de technologies prévus dans l'accord avec la Chine n'aillent trop loin.
Par ailleurs, une enquête est menée par les gendarmes de la section de recherches de Versailles (Yvelines) à la suite de l'agression d'une syndicaliste du groupe nucléaire européen, lundi dernier, à son domicile.
Le quotidien Libération a lié cette agression à l'accord de coopération tripartite auquel l'ex-présidente du directoire, Anne Lauvergeon, s'opposait.
Anne Lauvergeon a été entendue jeudi dernier par les enquêteurs pour donner son témoignage, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
Avec Reuters, (Gérard Bon)
Avec Pékin-Canton, la Chine inaugure la ligne TGV la plus longue au monde
Ce train reliera les deux métropoles éloignées de plus de 2.000 kilomètres en huit heures, pour 30 milliards d'euros.Le pays vise 18.000 kilomètres de lignes à grande vitesse d'ici à 2015.
Pékin-Canton en TGV. C'est ce mercredi que ce projet pharaonique sera officiellement concrétisé. Le premier train à grande vitesse va parcourir aujourd'hui les 2.298 kilomètres qui séparent les deux villes chinoises, ce qui constitue le plus long trajet à grande vitesse au monde. Huit heures sur rail, en traversant une vingtaine de grandes cités du pays. L'investissement global est estimé autour de 250 milliards de yuans (30 milliards d'euros). Et il n'est pas terminé, puisque les autorités chinoises ont promis de prolonger la ligne jusqu'à à Hong Kong d'ici à 2015.
Cette mise en service d'une ligne à grande vitesse traduit le redémarrage des ambitions de Pékin en la matière. En effet, après la dramatique collision entre deux TGV survenue en juillet 2011, qui avait coûté la vie à une quarantaine de personnes, l'ensemble des chantiers ferroviaires du pays avaient subi un violent coup de frein. En quelques années seulement, plus de 7.000 kilomètres de voies ferrées à grande vitesse avaient été construits, ce qui a suscité, après la catastrophe, des doutes en termes de sécurité et a poussé Pékin à mener un audit de ses infrastructures. Par ailleurs, le degré d'endettement du ministère des Chemins de fer apparaissait préoccupant. D'après une étude menée en octobre dernier, cette dette s'élevait, fin septembre, à 2.120 milliards de yuans, soit 257 milliards d'euros. Un chiffre si élevé que tous les économistes tentant d'appréhender le degré d'endettement de l'Etat chinois incluent désormais, dans leurs estimations, la dette du ministère des Chemins de fer, qui pèse environ 5% du PIB.
Mais les choses ont changé. Confrontées à un ralentissement économique plus prononcé qu'elles ne l'avaient anticipé, les autorités chinoises ont actionné, à partir de la mi-2012, le levier de l'investissement et des grands travaux, afin de soutenir l'activité. Les projets ferroviaires ont été les grands bénéficiaires de ce plan de relance qui ne dit pas son nom. Le gouvernement central prévoirait d'investir entre 64 à 73 milliards d'euros, l'année prochaine, dans la construction de voies ferrées, dont 60% seraient dévolus au programme à grande vitesse. Il envisagerait même d'acheter, selon le « 21st Century Business Herald », 350 à 400 TGV en 2013, contre 50 en 2010 et 40 en 2011. Un coup d'accélérateur qui confirme que l'objectif d'atteindre 18.000 kilomètres de voies ferrées à grande vitesse d'ici à 2015 reste plus que jamais d'actualité. Dans ce contexte, les inquiétudes sur la dette du ministère ont reflué, car Pékin en apparaît comme le garant en dernier recours. En témoigne le net rebond à la Bourse, depuis septembre, des cours des deux principaux groupes ferroviaires chinois, CNR et CSR.
GABRIEL GRÉSILLON
EDF, le TGV chinois et les médicaments : la revue de presse de l'industrie
Par Julien Bonnet
Henri Proglio, aurait signé un accord controversé sur le nucléaire avec l'électricien chinois CGNPC. Bercy mène l'enquête sur les conditions de signature de cet accord, révèle le Canard enchaîné de ce 26 décembre. L'inauguration d'une nouvelle ligne de TGV par Pékin est à la une des Echos. De son côté, le Dépêche du Midi revient sur la polémique entourant la vente en ligne des médicaments.
Selon le Canard enchaîné de ce mercredi 26 décembre, le gouvernement cherche à élucider les conditions dans lesquelles Henri Proglio a signé en novembre 2011 un partenariat nucléaire entre l'électricien français et son homologue chinois, China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC). Cet accord aurait notamment pu entrainer des transferts de technologies trop poussés, allant à l'encontre des intérêts d'Areva.
La plus grande ligne de TGV inaugurée en Chine
Tout un symbole de la montée en puissance de l'ex-Empire du milieu : la Chine inaugure ce mercredi 26 décembre la plus longue ligne de train à grande vitesse du monde. Un événement que l'on retrouve à la une des Echos. Illustration en trois chiffres : 2 298 kilomètres entre Pékin et Canton, un temps de trajet de 8 heures et un investissement total de 30 milliards d'euros.
Polémique sur les ventes de médicaments en ligne
De son côté, la Dépêche du Midi revient sur la polémique entourant l'autorisation donnée aux pharmacies de vendre des médicaments en ligne sur internet. Interrogée par le journal, la députée de Haute-Garonne Catherine Lemorton, pharmacienne de profession et spécialiste des questions de Santé à l'Assemblée nationale, évoque notamment une mesure potentiellement "dangereuse" pour les petites officines.
Julien Bonnet
SOCIAL
Le grand malaise des 1100 salariés de Virgin Store
Annoncé à quelques jours de Noël, le projet de fermeture du Megastore des Champs-Elysées a mis le feu aux poudres. Les syndicats ont lancé un appel à la grève pour samedi prochain.
Manifestation de précaires devant le Virgin Megastore des Champs-Elysées © Maxppp
Contrôlée par Butler Capital Partners, Virgin a déjà fermé trois magasins, à Bordeaux Mérignac, au Carrousel du Louvre à Paris et à Saint Denis. Le projet de fermer aussi le "vaisseau amirale de l'enseigne" pour reprendre le terme des syndicats, le Megastore des Champs-Elysées démontre bien les difficultés du groupe.
Le grand malaise des 1100 salariés de Virgin Store, le reportage de Marion L'Hour
Réunis en assemblée générale le 22 décembre, les salariés de ce magasin ont donc décidé de se mettre en grève ce samedi. Ils jugent "inacceptable" la cession du bail "annoncée pour la première fois au Comité d'Entreprise à six jours de Noël" mais aussi l'absence de "volet social à la mise en œuvre de ce projet".
Selon les syndicats, les nouveaux propriétaires du magasin des Champs-Elysées, des investisseurs du fonds souverain Qatar Investment Authority qui ont racheté l'immeuble en juin dernier ont proposé à l'enseigne la résiliation du bail "à l'amiable". Car ils auraient déjà un client : le constructeur automobile Volkswagen.
Des familles de mal-logés manifestent, pour Noël, près du ministère du logement
Le Monde.fr avec AFP
"Petit Papa Noël, quand tu descendras du ciel, n'oublie pas de nous reloger" : à l'appel de l'association Droit au logement (DAL), plusieurs dizaines de familles de mal-logés ont fêté Noël, mardi 25 décembre, à deux pas du ministère du logement. Ces familles, reconnues prioritaires du Droit au logement opposable (DALO), instauré en 2008, sont en attente de relogement depuis plusieurs années et survivent "dans des hôtels précaires, à la rue, dans des taudis, dans des squats ou chez des amis", a expliqué Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL.
Derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire "Ni miette ni bla-bla : respectez nos droits", un sapin décoré de guirlandes avait été installé et des cadeaux ont été distribués aux enfants. Comme chaque année, le scientifique Albert Jacquart et Mgr Jacques Gaillot participaient à la manifestation.
Dans la manifestation, Fanta Soumahoro et ses trois enfants s'époumonent : "Un toit c'est la loi, un toit c'est un droit". "On vit dans un squat à Aubervilliers", explique Fanta, dont la famille a déjà connu "douze logements différents" mais jamais de vrai chez-soi. "Pourtant, je travaille à temps plein, et mon mari aussi", explique-t-elle. Aliana, 31 ans, loge de son côté à l'hôtel avec ses 5 enfants. Régulièrement déplacés au gré des places libres, ils ont déjà connu "18 hôtels", explique-t-elle, inquiète pour la scolarité de ses enfants. Elle est censée quitter au 31 décembre la dernière chambre d'hôtel qu'elle occupe, à La Plaine-Saint-Denis, pour cause de rupture de contrat entre l'hôtelier et le Samu social.
"UN PIED-DE-BICHE DORÉ"
La loi DALO permet aux familles démunies de faire un recours auprès d'une commission de médiation, qui détermine si elles peuvent être reconnues "prioritaires DALO", c'est-à-dire si l'Etat a l'obligation de les reloger. "Toutes les familles qui sont ici sont des prioritaires DALO en attente de relogement", a expliqué M. Eyraud, rappelant que François Hollande s'était engagé en avril 2012 à faire respecter cette loi, inégalement appliquée.
L'Ile-de-France comptait, en juin 2012, 27 534 ménages "prioritaires" attendant depuis au moins six mois un relogement. Une délégation devait être reçue en fin d'après-midi au ministère, où elle entendait offrir à la ministre du logement, Cécile Duflot, "un pied-de-biche doré" pour "accélérer les réquisitions de logements vides", a expliqué M. Eyraud.
"Le choc des solidarités, on ne l'a pas encore vu", a-t-il ajouté, demandant "la réquisition de logements appartenant aux grands propriétaires, aux grandes sociétés", mais aussi "la mobilisation des biens de l'Etat", comme les casernes vides, pour loger toutes ces familles. Selon l'Insee, a-t-il rappelé, la France compte 2,4 millions de logements vacants, dont 330 000 en Ile-de-France.
Le préfet de la région, Daniel Canepa, a récemment indiqué que cent vingt-quatre bâtiments vacants susceptibles d'être réquisitionnés avaient été identifiées en Ile-de-France, dont 44 dans Paris. Mais les "premiers résultats" ne sont attendus qu'en février, voire avril, a-t-il dit.
Jemini, le fabricant des peluches Hello Kitty, dépose le bilan
Le groupe français Jemini, spécialiste des jouets pour enfants, s'apprête à déposer le bilan ce jeudi devant le tribunal de commerce de Paris.
| DR / Jemini
| DR / Jemini
Tous les enfants connaissent Jemini sans le savoir. Les peluches «Hello Kitty», «Maya l'Abeille», «Marsupilami» ou encore «Winnie l'ourson», c'est elle. Installée à Ecommoy, près du Mans (Sarthe) depuis vingt-six ans, cette société française, qui vend ses produits dans le monde entier est en cessation de paiement et s'apprête à déposer le bilan jeudi devant le tribunal de commerce de Paris.
Un coup dur pour les 60 salariés du site du Pays de la Loire, qui devraient être fixés sur leur sort le 8 janvier, selon une information de Radio France Bleu Maine. Cela faisait plusieurs mois que l'ancien roi du jouet pour enfants s'inquiétait pour son avenir. En octobre, le groupe annonçait la démission de son PDG Patrick Abessira et un sévère ralentissement de son activité du premier semestre 2012, «impactée par le contexte économique de plus en plus difficile sur ses marchés, en France et en Europe» et par «la crise qui n'épargne plus le secteur des produits pour enfants». «En France, le segment peluches s'est replié de 24 % au premier semestre 2012 et le segment figurines de 27 %», justifiait le groupe.
Moins 34% de chiffre d'affaires
Son chiffre d'affaires (33,6 millions d'euros en 2011) a subi une baisse de 34% au premier semestre 2012 par rapport au premier semestre 2011. La chute était telle que sa cotation en Bourse avait été suspendue, un an seulement après son entrée.
Jusqu'ici, Jemini comptait sur son modèle «fabless» (sans usine) pour tenir. Tous ses produits sont confectionnés en Chine. Ecommoy est son unique site français, chargé de la conception des modèles et du marketting. C'est là que sont dessinés les peluches, les figurines et autres accessoires en forme de «Schtroumpf» ou de «Panthère rose». C'est là aussi que sont signées toutes les licences permettant à Jemini d'exploiter des personnages créés par l'Américain Disney, le Japonais Sanrio et autres créateurs de héros pour enfants.
Le monde de «Dora l'exploratrice» et des «Barbapapa» s'écroulera-t-il pour autant ? Pas sûr. Selon Radio France Bleu Maine, plusieurs concurrents sont déjà prêts à racheter les licences de Jemini.
LeParisien.fr
DIVERS
La vie sexuelle des prêtres
in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti le 2/11/2012, par Djinnzz
Été 2011. Autriche. Le curé Helmut Schüller lance une pétition suivie par plus de 300 hommes d’Église autrichien. Le but? Obtenir du pape Benoît XVI l’abolition de leur célibat. L’occasion rêvée pour nous d’analyser les évolutions dans ce domaine à travers les siècles!
Commençons par le commencement… Jésus Christ n’a jamais eu de contacts charnels avec une femme. Ceux qui affirment le contraire, en lui prêtant par exemple des relations sexuelles avec Marie-Madeleine, oublient un peu vite que Jésus est le premier à louer « ceux qui se sont rendus eunuques à cause du Royaume des Cieux » (Mathieu, 19,12). Le principe de célibat des prêtres viendrait-il donc de là? Pas si vite! Car si Jésus était célibataire, ce n’était pas le cas de ses apôtres, qui étaient pour la plupart mariés et avaient une vie sexuelle épanouie!
– Alors mon beau, tu montes?
– Marie-Madeleine, je t’ai déjà dit mille fois que ça ne m’intéressait pas!
– Pfff… Qu’est-ce que tu peux être chiant, mon p’tit Christounet. Matthieu, tu viens?
Avançons un peu la pellicule. Le christianisme commence à se développer dans l’Empire romain. Saint Paul de Tarse (8 – 67 après Jésus-Christ) joue un grand rôle dans l’expansion de la religion. Et, même s’il est lui-même célibataire, il écrit dans le Nouveau Testament (I Corinthiens 7,1) : « Il est bon pour l’homme de ne pas prendre de femme. Toutefois, pour éviter toute immoralité sexuelle, que chaque homme ait sa femme et que chaque femme ait son mari. (…) Je dis cela comme une concession, et non comme un ordre. » La seule contrainte qu’il pose aux épiscopes (responsables des premières communautés chrétiennes), c’est l’interdiction d’avoir plusieurs femmes! On a vu moins permissif, vous l’admettrez.
– Mes amis! L’heure est grave! Dieu est venu et m’a parlé. Finalement, vous avez le droit d’avoir une femme. Alors, heureux?
– Une femme?! Une seule femme?! Nan mais tu peux pas nous faire ça, Polo. Je fais comment, moi, pour annoncer ça à mes 27 autres épouses?
Saint Paul de Tarse: La Conversion de saint Paul sur le chemin de Damas (Hans Speckaert, XVIè siècle)
Nous voilà rendus au IIIè siècle. Certains « sages » commencent à prendre les Saintes Écritures à la lettre et le discours se radicalise quelque peu. Ainsi Origène se coupe-t-il lui même les parties génitales… devenant ainsi l’un des eunuques dont Jésus Christ vantait les mérites.
– Euh… Tu veux dire que je pouvais juste couper mes couilles?
– Ben oui.
– Oups… Boulette. Je vais devoir pisser assis, maintenant…
S’ensuit une série de mesures prises par les autorités religieuses au cours de différents conciles:
- 306: concile d’Elvire. Interdiction aux prêtres d’avoir des relations sexuelles avec leur épouse la veille d’une messe.
- 325: concile de Nicée. Interdiction aux prêtres de se marier.
- 567: concile de Tours. Les prêtres pris en flagrant délit de rapports charnels seront excommuniés.
Mais, disons-le, ces règles ont bien du mal à être respectées… Les hommes d’Église ne cachent même pas leurs compagnes de la vue des paroissiens. Jusqu’au plus haut degré de la hiérarchie d’ailleurs, certains papes ayant eux aussi des enfants!
Quelques centaines d’années auront ainsi été nécessaires pour bannir totalement (du moins officiellement) toute activité sexuelle chez les prêtres. La seule vraie question qui se pose est… pourquoi?
Bien sûr, la première réponse qui vient à l’esprit est d’ordre symbolique et spirituelle: les prêtres consacrent leur vie à Dieu. Pas de temps pour une épouse! CQFD.
La « vraie » raison, si je puis dire, est beaucoup moins philosophique: les prêtres, s’ils se marient et ont des rapports sexuels, auront fatalement des enfants. Qui dit enfants dit héritage… Qui dit héritage dit perte pour l’Église des biens dont ils ont la propriété! Pourquoi, sinon, le pape Pélage II aurait-il décidé en 580 d’assouplir la règle du concile de Tours en autorisant le mariage des prêtres, à la condition expresse que ceux-ci s’engagent par écrit à léguer leurs biens à l’Église et non à leur progéniture…
Il faut attendre le XIè siècle et les papes Grégoire VII et Urbain II (dont nous avons déjà eu l’occasion de parler: le grand schisme d’Occident) pour appliquer rigoureusement les règles des conciles de Nicée et de Tours: c’est la fameuse réforme grégorienne. Prêtres, curés, évêques, et les autres n’ont plus le choix: ils doivent abandonner femmes et enfants, parfois dans des conditions tragiques.
– Ah!!!! Gérard! Tu me manqueras tant! Je n’ai jamais aimé que toi. Adieu, mon amour!
– Mais, attends un peu… Si tu t’en vas, qui va me faire à bouffer maintenant?
Le pape Grégoire VII
Au XVIè siècle, c’est la révolution: l’avènement du Protestantisme, outre qu’il mettra bientôt l’Europe à feu et à sang, change la donne. La vision de Luther concernant les relations conjugales des prêtres est bien plus permissive. Bingo! De nombreux prêtres catholiques, las de ne pouvoir assumer pleinement leur sexualité, changent de camp! On aurait pu imaginer que l’Église catholique assouplisse ses règles en la matière pour enrayer le phénomène. Mais… en réalité, c’est l’exact opposé qui se produit: les prêtres pris en flagrant délit de concubinage sont pourchassés encore plus sévèrement. Les débats sur la question n’en finissent pas, sans que l’Église ne fléchisse pour autant.
– Les relations sexuelles sont interdites, un point c’est tout!
– Allez, patron, soyez sympa, quoi. Accordez-nous au moins le droit à une petite turlute de temps en temps!
1790. Une bonne grosse Révolution est passée par là et change radicalement la donne. Les hommes d’Église français ont maintenant le statut de fonctionnaire et sont autorisés (voire encouragés!) à fonder une famille. Cette parenthèse ne durera pas bien longtemps… Car c’est au tour de Napoléon d’entrer en scène et de signer en 1801 le Concordat avec l’Église catholique. La situation revient « à la normale », c’est de nouveau le célibat qui est imposé aux prêtres. Et cette situation n’a guère évolué jusqu’à aujourd’hui…
Helmut Schüller, qui a lancé en 2011 un « appel à la désobéissance »
Alors, la pétition engagée l’année dernière par Helmut Schüller sera-t-elle suffisante pour faire évoluer les règles en la matière? Après les nombreux scandales de pédophilie, l’Église catholique n’aurait-elle pas tout intérêt à « moderniser » son image? D’autant que, on l’a vu, le célibat des prêtres n’est en rien un principe inscrit dans les Saintes Ecritures, Saint Paul en personne étant tolérant à ce sujet…
Autoriser la vie en concubinage, n’est-ce pas tout simplement mettre un terme à une certaine hypocrisie, à l’heure où on estime à près d’un prêtre sur deux vivant avec une compagne? En tout cas, les débats sont ouverts…
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