POLITIQUE
Algérie: Hollande devant le Parlement pour "dire la vérité" sur la colonisation
ALGER — Cinquante ans après l'indépendance de l'Algérie, François Hollande sera jeudi à la tribune du Parlement algérien où il entend "dire la vérité" sur la colonisation française mais sans "repentance", avec la volonté d'ouvrir une nouvelle ère de la relation entre Paris et Alger.
Au premier jour de sa visite d'Etat en Algérie, le président français a promis mercredi "vérité sur le passé, vérité sur la colonisation, vérité sur la guerre avec ses drames, ses tragédies, vérité sur les mémoires blessées".
Mais ce passé ne doit pas "empêcher de préparer l'avenir, c'est ce que je dirai demain aux parlementaires algériens", a-t-il souligné.
Une dizaine de partis politiques algériens, dont quatre islamistes, ont dénoncé "le refus des autorités françaises de reconnaître, excuser ou indemniser, matériellement et moralement, les crimes commis par la France coloniale en Algérie".
Jeudi après-midi, François Hollande s'exprimera devant les étudiants de Tlemcen, la "Perle du Maghreb", 580 kilomètres plus à l'ouest, avant de regagner Paris dans la soirée. "Il soulignera à cette occasion que les questions d'éducation, d'échanges universitaires et de formation seront au coeur de l'agenda bilatéral", a indiqué le porte-parole diplomatique de l'Elysée, Romain Nadal.
Accueilli en grande pompe par son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika à sa descente d'avion mercredi, le président français a été acclamé peu après par des milliers d'Algérois tandis qu'il remontait à pied, aux côtés de son hôte, le boulevard du front de mer, pavoisé aux couleurs des deux pays.
Une large majorité d'Algériens souhaitent désormais une normalisation des relations avec l'ancienne puissance coloniale, 57% se disant favorables à une relation "exemplaire" avec la France.
Mais sur l'autre rive de la Méditerranée, les avis restent partagés: si 35% des Français estiment que M. Hollande ne devait pas présenter d'excuses à l'Algérie, 13% jugent qu'il devait le faire et 26% y était favorables à "condition qu'Alger présente des excuses au sujet des pieds noirs et harkis".
M. Hollande qui a invité M. Bouteflika à venir en "visite d'Etat" en France est accompagné d'une délégation particulièrement nombreuse: près de 200 personnes dont neuf ministres, une douzaine de responsables politiques, une quarantaine de patrons, des écrivains, des artistes et une centaine de journalistes.
Pour ouvrir "un nouveau chapitre", un "nouvel âge", dans la relation entre leurs deux pays, MM. Hollande et Bouteflika ont signé mercredi soir une "déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre la France et l'Algérie".
La France, a insisté M. Hollande, veut un "partenariat stratégique d'égal à égal" entre les deux capitales. Il sera précisé par un accord cadre, "programme de travail sur cinq ans dans les domaines économiques, financiers, culturels, agricoles et même de défense".
Les deux présidents ont également assisté à la signature d'une demi-douzaine d'accords dont celui, âprement négocié, sur la construction près d'Oran (Ouest) d'une usine de montage de Renault susceptible de produire à compter de 2014 au moins 25.000 véhicules par an.
M. Hollande a par ailleurs souligné une "convergence" avec l'Algérie sur le dossier du Mali, souhaitant que ce pays "recouvre son intégrité territoriale" par une négociation qui n'implique pas la mouvance terroriste.
La France et les pays africains cherchent toutefois à obtenir rapidement le feu vert de l'ONU à l'intervention d'une force africaine de 3.300 hommes dans le nord du Mali, contrôlé par des islamistes armés affiliés à Al-Qaïda.
Discours de Hollande en Algérie: «frissons» à gauche, critiques à droite
P.Th.
Le discours prononcé, ce jeudi, devant les parlementaires algériens par François Hollande a entraîné des réactions nombreuses et contrastées.
| AFP/BERTRAND LANGLOIS
| AFP/BERTRAND LANGLOIS
Avant même d'être prononcé, ce discours avait déjà beaucoup fait parler. Alors que la question éminemment sensible de la mémoire coloniale est au coeur de la visite d'Etat de François Hollande en Algérie, le discours qu'il a prononcé ce jeudi matin devant le Parlement algérien était très attendu.
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«Des frissons, des larmes»
Membre de la délégation qui accompagne le chef de l'Etat, le député PS, Razzi Hammadi, a même assuré qu'«il y a eu des frissons, des larmes» dans l'enceinte du Parlement algérien, ce jeudi matin. «Nous avons un sentiment qu'une véritable étape historique a été franchi», a-t-il ajouté sur i-télé, précisant qu'elle l'avait été «non pas dans la repentance mais dans la reconnaissance».
«L'on aime en tout cas que la France parle à nouveau ainsi!» s'est à son tour enthousiasmé, sur Twitter, le sénateur PS de la Nièvre, Gaëtan Gorce :
L'on aime en tout cas que la France parle à nouveau ainsi! Imagine-t-on ce a quoi pourrait aboutir une vraie et sincère coopération ...
...à l'instar , pour la Méditerranée , de ce qu'à été la réconciliation puis la coopération franco-allemande pour l'Europe(comme l'a dit FH)
L'ex-candidat à la primaire socialiste et patron du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet a, lui aussi, comparé les relations franco-algérienne et franco-allemande, dans un communiqué : «Ce que la France et l'Allemagne ont su faire, la France et l'Algérie doivent le faire maintenant.» Selon lui, François Hollande «a dessiné les contours d'un chemin de réconciliation et d'avenir pour la France et l'Algérie fondé sur la connaissance d'une histoire partagée en rappelant l'importance qu'il porte à la jeunesse pour lever l'espérance d'un véritable partenariat euro-méditerranéen».
Hollande «a cédé à la repentance», selon la droite
Mais si, selon Gaëtan Gorce, le président de la République «préfère la reconnaissance à la repentance», la droite n'est pas du tout de cet avis. Pour Eric Ciotti, François Hollande «a cédé une fois encore à la repentance, oubliant de prendre l'histoire dans sa globalité». Ce qui a donné, selon le député UMP, «un discours hémiplégique sur l'histoire des relations franco-algériennes». Même son de cloche du côté d'un autre député UMP, Thierry Mariani, qui se demande «pourquoi le chef de l'Etat s'obstine à n'analyser qu'un seul versant de l'Histoire».
Pour être sûr de bien se faire comprendre, un autre député UMP, Lionnel Luca - qui juge que «la reconnaissance c'est la version light de la repentance pour mieux tromper l'opinion» - a donné, sur Twitter, la définition des deux termes :
Hollande «a cédé à la repentance», selon la droite
Mais si, selon Gaëtan Gorce, le président de la République «préfère la reconnaissance à la repentance», la droite n'est pas du tout de cet avis. Pour Eric Ciotti, François Hollande «a cédé une fois encore à la repentance, oubliant de prendre l'histoire dans sa globalité». Ce qui a donné, selon le député UMP, «un discours hémiplégique sur l'histoire des relations franco-algériennes». Même son de cloche du côté d'un autre député UMP, Thierry Mariani, qui se demande «pourquoi le chef de l'Etat s'obstine à n'analyser qu'un seul versant de l'Histoire».
Pour être sûr de bien se faire comprendre, un autre député UMP, Lionnel Luca - qui juge que «la reconnaissance c'est la version light de la repentance pour mieux tromper l'opinion» - a donné, sur Twitter, la définition des deux termes :
Reconnaissance: avouer ses torts. Repentance:regrets de ses erreurs. Larousse
La "reconnaissance" c'est la version "light" de la repentance pour mieux tromper l'opinion .
Pire encore, pour le FN, «la France est triplement condamnée» par ce discours. «Rien sur les aspects positifs de la colonisation, rien non plus sur les crimes algériens contre les Harkis, mais une nouvelle dépréciation systématique de notre pays, de notre histoire et de notre peuple», a tempêté Marine Le Pen, la présidente du Front national, dans un communiqué. Une «attitude indigne qui est une insulte à la mémoire nationale et à l’honneur du peuple français», a renchéri le vice-président du parti, Louis Aliot.
Aux antipodes de ce point de vue, le Parti communiste a, au contraire, déploré les «termes mesurés» du chef de l'Etat. Si ce dernier a franchi «un pas en avant dans la reconnaissance de la vérité sur le colonialisme français en Algérie», il «n'est pas allé au bout de ce qu'il fallait faire: reconnaître la responsabilité de la France dans les crimes d'Etat et les pratiques inhumaines qui ont caractérisé ce qui fut la politique de l'Etat français». Il n'a donc, selon les communistes, que «fait la moitié du chemin nécessaire».
VIDEO. Le discours de François Hollande
Aux antipodes de ce point de vue, le Parti communiste a, au contraire, déploré les «termes mesurés» du chef de l'Etat. Si ce dernier a franchi «un pas en avant dans la reconnaissance de la vérité sur le colonialisme français en Algérie», il «n'est pas allé au bout de ce qu'il fallait faire: reconnaître la responsabilité de la France dans les crimes d'Etat et les pratiques inhumaines qui ont caractérisé ce qui fut la politique de l'Etat français». Il n'a donc, selon les communistes, que «fait la moitié du chemin nécessaire».
VIDEO. Le discours de François Hollande
Rencontre inter-afghane dans l'Oise, en présence de talibans
Des discussions à huit clos entre les frères ennemis afghans, dont des talibans, se tiennent à Chantilly dans l'Oise de mercredi à vendredi. Pour la première fois, les extrémistes afghans discutent avec d'autres groupes qui composent l'Afghanistan. Ces deux jours de rencontre sont organisés sous l'égide de la Fondation pour la recherche stratégique.
Reflet d'un jeune Afghan dans le monument en mémoire du commandant Massoud qui a combattu les talibans © Reuters - Mohammad Ismail
Un parfum de mystère plane sur cette réunion. Fermée à la presse, son lieu précis, à Chantilly dans l'Oise, est tenu secret. Rien ne filtrera de ces deux jours de conversations. C'est la troisième réunion du genre, une initiative soutenue par le quai d'Orsay mais organisée officiellement par un centre de réflexion, la Fondation pour la recherche stratégique, et intitulée "Les Afghans parlent aux Afghans".
Le principe, explique l'organisateur de la réunion, consiste à offrir 48 heures de totale liberté de parole, sans témoin, dans un cadre neutre et sans danger. En effet, la vingtaine d'Afghans présents se connaissent tous, ils vivent pour la plupart à Kaboul. Mais là-bas, impossible de se parler, la situation est trop compliquée.
Intégrer les talibans à la feuille de route pour la paix
Il devrait y avoir presque toutes les sensibilités politiques, les pro-Karzaï, l'opposition au président afghan, des proches de la famille Massoud, mais aussi pour la première fois des talibans. Pour autant, insiste le Quai d'Orsay, pas question de faire de ces discussions un lieu de négociation. Rien n'empêche en revanche de prendre quelques contacts en vue de futurs pourparlers.
Pour la première fois, les talibans, extrémistes afghans, font partie des discussions pour établir une feuille de route pour la paix en Afghanistan. Les autorités aghanes souhaitent en effet les intégrer, dans l'espoir d'assurer la stabilité du pays après la mission de combat de l'Otan fin 2014, et afin d'éviter que l'Afghanistan ne sombre dans la guerre civile.
Lundi dernier, le conseil de sécurirté de l'Onu a d'ores et déjà adapté des sanctions contre les talibans afghans afin de permettre à certains d'entre eux de voyager pour participer au processus de paix. Tandis que le week-end dernier, les dernières troupes combattantes françaises ont quitté le pays.
ECONOMIE
Bernard Tapie rafle les derniers titres du groupe Hersant
Bernard Tapie à Paris le 9 décembre 2010 (Photo Bertrand Langlois. AFP)
Libération
L'homme d'affaires Bernard Tapie, allié à la famille Hersant, va mettre la main sur les titres restants du Groupe Hersant Médias (GHM), dont La Provence et Nice Matin, son offre ayant été retenue par les banques créancières du groupe, selon une source proche du dossier.
La proposition Hersant/Tapie, s'élevant à une cinquantaine de millions d'euros, est "en cours de signature" et "va être signée par l'ensemble des banques", a indiqué cette source mercredi soir à l'AFP.
C'est un nouveau rebondissement dans le feuilleton agité de la reprise des derniers lambeaux de l'empire de presse régionale Hersant.
Il va permettre à Bernard Tapie et la famille Hersant de reprendre les titres de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur --les quotidiens La Provence, Nice-Matin, Var-Matin et Corse Matin-- et ceux des Antilles et de Guyane -- France-Antilles Guadeloupe, France-Antilles Martinique et France-Guyane.
Avec ce rachat, Bernard Tapie, grand spécialiste de la reprise des affaires en difficultés, signe un retour aux affaires qui n'est pas vu par tous d'un bon oeil, d'autant qu'il est perçu par certains comme un premier pas dans la course à la mairie de Marseille.
"Il y a de grandes interrogations et beaucoup d'inquiétudes chez les journalistes. Quels sont les réels projets pour notre groupe de MM. Tapie et Hersant? Quelles sont les intentions politiques de M. Tapie?", a souligné mercredi soir Serge Mercier, élu au comité d'entreprise de la Provence.
Offre du Belge Rossel rejetée
A l'issue d'une réunion mercredi après-midi avec les banques créancières du groupe Hersant sous l'égide du Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle), "les banques se sont décidées à valider la proposition Hersant/Tapie sans attendre", et l'offre faite par le groupe belge Rossel a été rejetée, a expliqué la source proche du dossier.
Deux offres étaient sur la table. Celle faite fin novembre à 50/50 par Bernard Tapie et la famille Hersant --Philippe Hersant, président de GHM, ainsi que sa soeur et son frère-- pour racheter les créances des banques et reprendre les activités restantes de GHM.
Le but: éviter une vente à la découpe des activités restantes de GHM, alors que le groupe négociait avec ses 17 banques créancières pour trouver un accord sur sa dette, évaluée à 215 millions d'euros, et que des repreneurs potentiels étaient sur les rangs pour racheter certains titres.
En face, l'offre du groupe de presse belge Rossel --déjà repreneur des titres du pôle Champagne-Ardenne-Picardie de GHM (L'Union, L'Ardennais...)--, avait été faite le 7 décembre, quelques minutes avant que Tapie ne signe avec les banques et la famille Hersant la reprise du groupe. Elle avait retenu l'attention de BNP Paribas, chef de file du pool de banques créancières de GHM.
Bernard Tapie avait alors annoncé qu'il se retirait de la course, dénonçant une ingérence de l'Etat dans ce dossier, avant de finalement affirmer mardi soir qu'il réactivait son offre.
Un rachat des titres du Sud et d'outre-mer de GHM était soumis à un accord entre le groupe, les repreneurs, mais surtout les 17 banques créancières.
L'offre de Rossel "n'était pas acceptée" parce que le groupe belge "reprenait la totalité des titres, mais pas la holding, laissant la question de sa liquidation", et parce que cette proposition était financièrement "moins disante de quelques millions" selon la source proche du dossier.
Une fois signé, cet accord devra maintenant être présenté au président du tribunal de commerce lors d'une audience fixée le 24 décembre, et définitivement homologué par le tribunal.
© Studio Pons
La proposition Hersant/Tapie, s'élevant à une cinquantaine de millions d'euros, est "en cours de signature" et "va être signée par l'ensemble des banques", a indiqué cette source mercredi soir à l'AFP.
C'est un nouveau rebondissement dans le feuilleton agité de la reprise des derniers lambeaux de l'empire de presse régionale Hersant.
Il va permettre à Bernard Tapie et la famille Hersant de reprendre les titres de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur --les quotidiens La Provence, Nice-Matin, Var-Matin et Corse Matin-- et ceux des Antilles et de Guyane -- France-Antilles Guadeloupe, France-Antilles Martinique et France-Guyane.
Avec ce rachat, Bernard Tapie, grand spécialiste de la reprise des affaires en difficultés, signe un retour aux affaires qui n'est pas vu par tous d'un bon oeil, d'autant qu'il est perçu par certains comme un premier pas dans la course à la mairie de Marseille.
"Il y a de grandes interrogations et beaucoup d'inquiétudes chez les journalistes. Quels sont les réels projets pour notre groupe de MM. Tapie et Hersant? Quelles sont les intentions politiques de M. Tapie?", a souligné mercredi soir Serge Mercier, élu au comité d'entreprise de la Provence.
Offre du Belge Rossel rejetée
A l'issue d'une réunion mercredi après-midi avec les banques créancières du groupe Hersant sous l'égide du Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle), "les banques se sont décidées à valider la proposition Hersant/Tapie sans attendre", et l'offre faite par le groupe belge Rossel a été rejetée, a expliqué la source proche du dossier.
Deux offres étaient sur la table. Celle faite fin novembre à 50/50 par Bernard Tapie et la famille Hersant --Philippe Hersant, président de GHM, ainsi que sa soeur et son frère-- pour racheter les créances des banques et reprendre les activités restantes de GHM.
Le but: éviter une vente à la découpe des activités restantes de GHM, alors que le groupe négociait avec ses 17 banques créancières pour trouver un accord sur sa dette, évaluée à 215 millions d'euros, et que des repreneurs potentiels étaient sur les rangs pour racheter certains titres.
En face, l'offre du groupe de presse belge Rossel --déjà repreneur des titres du pôle Champagne-Ardenne-Picardie de GHM (L'Union, L'Ardennais...)--, avait été faite le 7 décembre, quelques minutes avant que Tapie ne signe avec les banques et la famille Hersant la reprise du groupe. Elle avait retenu l'attention de BNP Paribas, chef de file du pool de banques créancières de GHM.
Bernard Tapie avait alors annoncé qu'il se retirait de la course, dénonçant une ingérence de l'Etat dans ce dossier, avant de finalement affirmer mardi soir qu'il réactivait son offre.
Un rachat des titres du Sud et d'outre-mer de GHM était soumis à un accord entre le groupe, les repreneurs, mais surtout les 17 banques créancières.
L'offre de Rossel "n'était pas acceptée" parce que le groupe belge "reprenait la totalité des titres, mais pas la holding, laissant la question de sa liquidation", et parce que cette proposition était financièrement "moins disante de quelques millions" selon la source proche du dossier.
Une fois signé, cet accord devra maintenant être présenté au président du tribunal de commerce lors d'une audience fixée le 24 décembre, et définitivement homologué par le tribunal.
Pourquoi Renault et PSA s'installent en Algérie
Par Pauline Ducamp
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ANALYSE Renault et Peugeot ont annoncé cette semaine l’implantation de capacités de production en Algérie. Si le marché reste encore confidentiel dans ce pays, ce choix demeure stratégique.
Renault débute et achève 2012 en Afrique du Nord. Après avoir inauguré, début février, une nouvelle usine à Tanger (Maroc), le constructeur français a confirmé, le 18 décembre, la construction prochaine d’une usine en Algérie. Les dimensions du site installé près d’Oran sont cependant sans commune mesure avec celles de Tanger.Dans un premier temps, l’usine algérienne de Renault devrait produire 25000 véhicules par an (essentiellement des Symbol, une Clio II à coffre), avant de passer à 75000 d’ici 3 ans. On est loin des 300000 unités qui sortiront en 2013 des chaines de Tanger. Mais contrairement à l’usine marocaine, le site algérien n’exportera aucun véhicule, tous seront destinés au marché local. "75000 unités, c’est très peu. Le marché algérien reste très marginal par rapport au Maroc et encore plus par rapport à d’autres pays, bien plus stratégiques pour Renault, comme la Russie par exemple", précise Georges Dieng, analyste chez Natixis.
Un quart du marché automobile français
Avec 390410 véhicules particuliers vendus en 2011, les enjeux commerciaux restent pour le moment limités. "Certes, ce n’est pas négligeable, l’Espagne cette année n’écoulera que 700000 véhicules, relativise Gaëtan Toulemonde, analyste à la Deustche Bank. Mais l’Algérie, c’est pour l’instant de la marge par rapport à des gros marchés comme le Brésil ou la Russie". Et sur ce marché en devenir, les marques françaises dominent, Renault en tête, devant le Coréen Hyundai et Peugeot.
Pour la première fois cette année, la Régie a même dépassé les 100000 véhicules vendus. Peugeot a lui augmenté ses ventes de 57% avec 42668 véhicules écoulés sur les neuf premiers mois de l’année. "Installer des capacités de production dans le pays est un élément défensif, analyse Georges Dieng. Il sera plus facile pour Renault ou Peugeot de défendre ses positions commerciales, historiquement dominantes. La marque sera aussi mieux perçue par les consommateurs comme par les autorités". D’autres constructeurs, notamment Volkswagen ou Hyundai, envisageraient également de s’implanter en Afrique du Nord.
PSA a donc tenu à renforcer lui aussi sa position dans la région. Le groupe a annoncé le 19 décembre l’implantation d’un atelier de conversion de véhicules utilitaires avec le spécialiste Gruau. "Une équipe est déjà partie en aval chez Gruau pour être formée pendant une dizaine de jours et apprendre cette nouvelle activité de transformation (activité de carrosserie)", expliquait dans la presse algérienne Pierre Foret. Le directeur général de Peugeot Algérie insiste également sur "un réel transfert de compétences".
Développement d’un tissu industriel
L’Algérie ne dispose en effet d’aucun tissu de sous-traitants automobiles. L’enjeu de l’installation de Renault est donc aussi politique. "Installer une usine, cela signifie l’arrivée d’ingénieurs, une capacité d’exportation ou encore la formation en interne par le constructeur des salariés. C’est un enjeu d’enrichissement économique et de montée en compétences", souligne Gaëtan Toulemonde. L’exemple marocain a fait des émules dans la région. Le modèle économique proposé au constructeur français n’est pas tout à fait identique. Si Renault s’engage à faire venir des sous-traitants, il sera minoritaire au capital du joint-venture qui exploitera l’usine d’Oran.
Pauline Ducamp
Scandale du Libor : UBS visé par une nouvelle enquête à Hong Kong
La banque centrâle de Hong Kong a lancé une enquête sur d'éventuelles infractions d'UBS surle marché interbancaire.
Reuters
Alors qu'elle pouvait imaginer en avoir terminé avec ses démêlés liés au scandales du Libor, la banque zurichoise UBS est de nouveau dans le collimateur. Cette fois-ci c'est la banque centrale de Hong Kong qui a annoncé ce jeudi l'ouverture d'une enquête visant la banque suisse dans le scandale de la manipulation du taux interbancaire Libor, suite à des informations reçues de la part d'autres autorités financières.
L'Autorité monétaire de Hong Kong (HKMA), qui fait de facto office de banque centrale sur le territoire autonome chinois, a indiqué dans un communiqué avoir reçu également des informations au sujet de possibles infractions d'UBS impliquant le taux interbancaire de Hong Kong, le Hibor, et d'autres références en Asie.
UBS dit coopérer « étroitement »
Pour l'heure, la HKMA a lancé une enquête aux fins de vérifier toute infraction commise par la banque liées aux opérations du Hibor.
Dans un courriel envoyé à l'AFP, un porte-parole d'UBS à Hong Kong s'est refusé à évoquer la substance des investigations. « Nous continuons à coopérer étroitement avec plusieurs autorités de régulation pour résoudre les problèmes liés à certains taux d'intérêt de référence à l'international », a-t-il simplement indiqué.
Amende record
Cette nouvelle enquête intervient au lendemain de l'annonce par UBS qu'elle acceptait de payer Al'annonce par UBS qu'elle acceptait de payer une amende record de 1,5 milliard dollars (environ 1,15 milliard d'euros en Grande Bretagne, en Suisse et aux Etats-Unis pour avoir manipulé le Libor.
Epilogue d'un scandale qui a éclaté fin juin, lorsque la banque britannique Barclays a révélé qu'elle allait payer 290 millions de livres pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britannique et américain sur des manipulations du Libor et de son équivalent européen Euribor entre 2005 et 2009. Aux Etats-Unis, une quinzaine d'établissements ont été assignés à comparaître, dont Société Générale, JPMorgan, Citigroup, Barclays, UBS ou Deutsche Bank.
Des enquêtes ont été ouvertes dans plusieurs pays, dont la France, , où le parquet de Paris saisi par une plainte d'une actionnaire de la Société générale.
UBS et Crédit Suisse classés « groupes financiers d'importance systémique »
Parallèlement et dans la foulée de l'amende record officialisée la veille, la Banque nationale suisse (BNS) a annoncé ce jeudi avoir décidé qu'UBS tout comme Credit Suisse seraient désormais classés comme « groupes financiers d'importance systémique » plus couramment connus sous l'appellation de « too big too fail » (« trop grandes pour faire faillite »). La décision avait de fait été prise le 16 novembre dernier explique la BNS dans son communiqué.
Cette décision conduit à appliquer à ces deux grandes banques systémiques des règles encore plus strictes que celles décidées à l'échelle internationale sous Bâle III et exigeant un relèvement des fonds propres.
SOURCE : AFP, REUTERS
France Télécom serait intéressé par le rachat d'actifs d'Alcatel-Lucent
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INFOS REUTERS Selon Les Echos du 20 décembre, le gouvernement français chercherait à monter une opération visant à sécuriser une partie de l'activité "câbles sous-marins" d'Alcatel-Lucent via une acquisition par France Télécom.
Une activité jugée stratégique par l'Etat et notamment le ministère des Finances, qui craint qu'Alcatel-Lucent ne perde la propriété de ses brevets suite au récent accord de facilité de crédit de 1,6 milliard d'euros conclu par l'équipementier télécoms avec Crédit suisse et Goldman Sachs.Le journal, qui ne cite pas de sources, ajoute que des représentants de France Télécom et d'Alcatel-Lucent ont rendez-vous ce 20 décembre au matin à Bercy pour discuter de ce projet.
France Télécom, qui exploite déjà une flotte de navires câbliers, pourrait racheter ceux d'Alcatel qui posent des câbles sous-marins. Une telle opération rapporterait entre 100 et 150 millions d'euros mais ne résoudrait pas les problèmes de l'équipementier qui "brûle 700 millions d'euros de cash par an", écrit le quotidien économique.
L'Etat français et le Fonds souverain d'investissement détiennent 27,11% du capital de l'opérateur télécom.
(avec Reuters, Raoul Sachs, édité par Pascale Denis)
PSA-GM, Négo emploi, Alcatel, Jean-Bernard Lévy... : la revue de presse de l'industrie
Par Elodie Vallerey
L'automobile est au coeur de l'actualité industrielle de ce jeudi 20 décembre avec les nouveaux accords stratégiques signés entre PSA et General Motors. L'emploi également, avec la poursuite de la négociation entre patronat et syndicats. Découvrez les sujets industriels du jour avec la revue de presse de L'Usine Nouvelle.
PSA Peugeot Citroën et General Motors consomment leur mariageLes Echos du 20 décembre reviennent sur les accords stratégiques signés entre les deux partenaires automobiles. Ils lancent de nouveaux projets hors d'Europe et dans les moteurs, mais ils renoncent à une plate-forme et restreignent leurs achats communs.
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La négociation sur le travail dans sa phase décisive
A l'aune d'un accord potentiel entre le patronat et les syndicats sur l'emploi, Michel Sapin, ministre du Travail et de l'Emploi, lance un avertissement au Medef et aux organisations patronales. "Les textes patronaux n'étaient jusqu'ici clairement pas à la hauteur des enjeux", défend le ministre, interrogé par Le Monde.
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Le Figaro du 20 décembre revient sur le premier vol officiel du démonstrateur de combat européen nEUROn, conçu par Dassault Aviation. Selon le journal, après le succès du vol de nEUROn, les discussions vont s'ouvrir entre États pour lui donner une suite.
SOCIETE
Obama s'engage pour le contrôle des armes à feu
Par Laure Mandeville
Associations et simples citoyens ont manifesté contre la vente libre de fusils d'assaut, lundi à Washington. Crédits photo : PAUL J. RICHARDS/AFP
Scellée par la tragédie de Newtown, et grandissant à mesure que les douloureuses images des enfants morts à l'école Sandy Hook défilent en boucle sur les télévisions américaines, une coalition «anti-guns» semble en passe d'émerger en Amérique. Mais durera-t-elle assez pour inscrire dans une loi l'interdiction des fusils d'assaut et la limitation de l'accès aux armes à feu? La National Rifle Association (NRA), puissant lobby pro-armes, qui dicte sa loi à la classe politique depuis longtemps, pliera-t-elle face au mouvement en train de monter à travers les villes, les États et même, timidement, au Congrès?
Après avoir promis dimanche d'utiliser «tout le pouvoir» que lui confère sa fonction pour empêcher d'autres tragédies, Barack Obama a annoncé mercredi que son Administration soumettrait «dans les prochaines semaines» des propositions de réforme au Congrès. Il a chargé son vice-président, Joe Biden, de coordonner l'action des agences gouvernementales afin de concevoir une réponse multiforme aux fusillades répétées qui endeuillent les États-Unis à intervalles de plus en plus rapprochés. Un geste politique fort, car Biden, numéro deux de l'exécutif, est aussi le président du Sénat et l'homme souvent chargé des missions de conciliation auprès du Congrès. L'effort devrait porter essentiellement sur la question des armes, mais également sur une évaluation du système d'encadrement des maladies mentales et même sur l'impact psychologique des jeux vidéo violents sur les jeunes.
La locomotive Bloomberg
Le porte-parole présidentiel Jay Carney a déjà affirmé mardi que le président soutiendrait la proposition de loi de la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, qui mettra à l'ordre du jour une interdiction des armes de guerre et des fusils d'assaut à gros magasin dès début janvier. Des efforts devraient aussi être faits pour encadrer les «foires aux armes» (gun shows). Mais le succès dépendra en dernier ressort de la capacité du camp anti-armes à s'organiser. Les sceptiques craignent qu'une fois l'émotion retombée, les bonnes volontés ne s'enlisent.
Pourtant, un mouvement de fond semble naître. Plus de 150.000 personnes ont pétitionné sur le site de la Maison-Blanche pour que la restriction de l'accès aux armes devienne «une priorité». À la tête du mouvement, le maire de New York, Michael Bloomberg, qui appelle le président «à l'action immédiate». Décidé à croiser le fer avec la NRA, il fait figure de locomotive. «Leur objectif numéro un (du lobby pro-gun) était d'empêcher Obama d'obtenir un second mandat. Que je sache, il a gagné», a-t-il lancé, dénonçant le «mythe» selon lequel «on ne peut pas lutter» contre la NRA. En novembre, ce milliardaire avait investi plusieurs millions de dollars pour soutenir des candidats en lice contre des champions de la NRA, remportant la mise dans quatre cas sur cinq.
Derrière Bloomberg se profile une Association des maires contre les armes illégales qui compte déjà plus de 700 membres. Les États aussi semblent bouger, timidement. En Californie, les démocrates ont proposé un projet de loi qui rendrait obligatoire une vérification du passé des acheteurs et l'octroi de permis d'un an pour la détention de munitions. Le gouverneur républicain du Michigan vient d'apposer son veto à une loi qui aurait autorisé le port d'armes caché dans les écoles.
Désinvestissement
Le fonds d'investissement Cerberus a annoncé mardi qu'il allait céder ses parts dans le fabricant d'armes Freedom Group, qui détient notamment Bushmaster (le fusil utilisé par le tueur fou de Newtown) et Remington.
Même au Congrès, un mouvement s'ébauche. Mardi, le président a rencontré le sénateur Joe Manchin, démocrate «pro-gun», qui veut faire bouger les lignes, en dialoguant avec les républicains. «La plupart des républicains souhaitent avoir une conversation très sérieuse», a dit l'élu de l'Ohio Steve Latourette, après une réunion du groupe conservateur de la Chambre basse. Sentant des vents contraires se lever, la NRA est sortie de son mutisme pour se dire «prête à contribuer aux efforts».
Cette posture pourrait toutefois être une manière de courber l'échine avant une contre-attaque. De ce point de vue, la posture d'Obama reste «cruciale», note le New York Times. «Devrait-il investir son énergie et la stature qu'il a gagnée lors de sa réélection dans un combat en lequel il croit mais qu'il n'est pas sûr de gagner?», s'interroge le journaliste Peter Baker. Le simple fait de poser la question quatre jours après la tragédie en dit long sur l'incertitude du combat contre les armes à feu aux États-Unis.
"Les Mayas n'ont jamais prédit la fin du monde" - Jesus Galindo, astrophysicien
L'apocalypse aurait été prophétisée par le calendrier Maya pour le 21 décembre 2012, si l'on en croit certaines interprétations. Pourtant, les scientifiques spécialistes de la civilisation Maya réfutent cette théorie. Parmi eux, Jesus Galindo, astrophysicien de l'Université autonome du Mexique. Ce dernier est catégorique : jamais les Mayas n'ont prédit la fin du monde.
SOCIAL
Les anciens salariés de la CAMIF vont recevoir des dommages et intérêts
Une victoire pour plus de 550 anciens salariés de la CAMIF. Ils demandaient depuis 4 ans le versement d'une prime annuelle qu'ils n'ont jamais reçu de leur employeur. La cour d'appel de Poitiers leur a donné raison mercredi. Ils vont toucher des dommages et intérêts.
Les anciens salariés de la CAMIF vont pouvoir toucher jusqu'à 30.000 euros d'indemnités © Maxppp
Un joli cadeau de Noël, une belle victoire pour les anciens salariés de la CAMIF. Depuis 2008, ils défendaient leurs droits depuis la mise en liquidation judiciaire du groupe de vente par correspondance.
Les anciens salariés réclamaient une prime annuelle de deux mois et demi de salaire ainsi que des dommages et intérêts pour faute de reclassements.
Jusqu'à 30.000 euros d'indemnités
La cour d'appel de Poitiers leur a donné raison mercredi. Ils recevront bien la prime annuelle et entre six et dix mois de salaires selon l'ancienneté dans l'entreprise.
Avec 20 ans d'ancienneté, un salarié va pouvoir toucher près de 30.000 euros. La somme globale qui va être versée atteint des millions d'euros.
C'est l'AGS, le régime de garantie des salaires, une organisation patronale, qui va payer l'assurance garantie des salaires.
"C'est une reconnaissance pour eux mais c'est aussi une vraie bouffée d'air frais pour leurs revenus." (Me Françoise Artur)
Satisfaction des salariés même si cela n'efface pas leurs galères passées et présentes. "Les gens de la CAMIF ne roulaient pas sur l'or", assure Me Françoise Artur, l'avocate des ex-CAMIF.
Soulagement chez plus de 550 salariés de la Camif - Les explications de Thomas Benech pour France Info
Négociation emploi : seul le Medef croit encore à un accord ce soir
Par Cécile Maillard
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La délégation patronale doit mettre sur la table, ce jeudi 20 décembre au matin, un nouveau texte sur la sécurisation du travail, après avoir écouté les organisations syndicales rappeler leurs fondamentaux le 19 dans l'après-midi.
Le nouveau projet d'accord devrait être là, tout chaud, à 9 heures ce jeudi 20 décembre, a promis le négociateur du Medef. La délégation patronale affirme qu'elle l'aura écrit dans la nuit. Mais les organisations syndicales, vieilles routières des négociations, savent bien que le texte est prêt depuis longtemps !
Chaque syndicat pourra s'isoler pour lire le projet d'accord, consulter son siège, définir sa stratégie pour la journée. Ensuite, démarrera ce qui, théoriquement, pourrait être la dernière journée de la négociation sur la sécurisation de l'emploi, entamée le 4 octobre, et que le gouvernement souhaite voir aboutir avant la fin de l'année.
En réalité, mercredi 19 décembre en fin de journée, seul le négociateur patronal, Patrick Bernasconi, jugeait encore possible une signature ce jeudi soir.
Le représentant de la CFDT, Patrick Pierron, n'y croyait pas, mais restait optimiste sur la journée de travail à venir : "le patronat dit que ses propositions tiendront compte de nos demandes, il a réaffirmé qu'il voulait vraiment un accord. On n'est pas dans la configuration d'un clash".
Le représentant du Medef reconnaît que le texte présenté mercredi aux syndicats ne pouvait pas répondre à leurs attentes. En fait, le patronat ne souhaitait pas avancer tant qu'il ne savait pas ce que les syndicats étaient "prêts à donner sur la flexibilité". Ne pas se dévoiler trop tôt, laisser venir l'autre, un classique de l'art de la négociation.
"Il manque deux mots, sécurisation et emploi"
Les cinq heures de discussions tendues de mercredi après-midi ont été consacrées à écouter les positions syndicales sur les chapitres primordiaux pour le patronat.
Comme les cinq organisations de salariés, le Medef y est allé de son "pas question de signer si ce point là n'est pas dans l'accord". Pour le patronat, il faut rendre les licenciements moins contraignants et moins risqués juridiquement. Pour la CFDT, "pas question de signer si" la complémentaire santé pour tous, les droits rechargeables à l'assurance chômage et la taxation des contrats courts ne sont pas dans l'accord.
La CFTC a carrément demandé le retrait d'un chapitre entier, celui auquel est tellement attaché le Medef, sur les contentieux judiciaires... La CFE-CGC exige une voix délibérative pour les représentants des salariés présents dans les conseils d'administration. Quant à Force ouvrière et à la CGT, elles se montrent radicalement opposées à un texte qui "généralise la flexibilité" selon Agnès Le Bot (CGT), dans lequel "il manque deux mots, sécurisation et emploi", ironise le toujours piquant Stéphane Lardy (FO).
Si aucun accord n'est trouvé jeudi soir, pas question de négocier pendant les fêtes. Rendez-vous sera pris début janvier. Le gouvernement est prêt à accorder ce délai aux partenaires sociaux, si l'accord semble en bonne voie et ne demande qu'à être enrichi.
Un temps de réflexion, pour digérer, entre bûche et dinde aux marrons, avancées et renoncements.
Cécile Maillard
Le rapport montre également que les déficits se stabiliseraient, voire se réduiraient dans certains cas, au-delà de 2020. Cette évolution positive est notamment liée au dynamisme démographique de notre pays, la France ayant l’un des taux de fécondité les plus élevés d’Europe. C’est la preuve que l’équilibre à long terme, quand les jeunes d’aujourd’hui prendront leur retraite, peut être atteint si les mesures adaptées sont prises.
Un deuxième rapport du COR, qui sera adopté le 22 janvier prochain, présentera un état des lieux plus général de notre système de retraites, et permettra de souligner les enjeux d’équité qui sont, avec l’objectif d’équilibre financier, au coeur des préoccupations du gouvernement.
Ces documents s’inscrivent dans le cadre de la feuille de route adoptée à l’issue de la Conférence sociale des 9 et 10 juillet 2012. Les prochaines étapes sont les suivantes :
Perspectives de notre système de retraite
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a adopté ce mercredi 19 décembre 2012 son rapport intitulé « Retraites : perspectives 2020, 2040 et 2060 ». Il s’agit des premières projections du COR depuis la réforme de 2010, intégrant diverses données récentes, notamment les évolutions démographiques et économiques.
Ce rapport montre que le système de retraites ne sera pas à l’équilibre à moyen terme, contrairement à ce qu’avait annoncé le gouvernement précédent. En effet, alors que la réforme de 2010 avait pour objectif un retour à l’équilibre en 2018, le déficit prévu par le COR atteindrait 1 point de PIB, soit environ 22 milliards d’euros en 2020.Le rapport montre également que les déficits se stabiliseraient, voire se réduiraient dans certains cas, au-delà de 2020. Cette évolution positive est notamment liée au dynamisme démographique de notre pays, la France ayant l’un des taux de fécondité les plus élevés d’Europe. C’est la preuve que l’équilibre à long terme, quand les jeunes d’aujourd’hui prendront leur retraite, peut être atteint si les mesures adaptées sont prises.
Un deuxième rapport du COR, qui sera adopté le 22 janvier prochain, présentera un état des lieux plus général de notre système de retraites, et permettra de souligner les enjeux d’équité qui sont, avec l’objectif d’équilibre financier, au coeur des préoccupations du gouvernement.
Ces documents s’inscrivent dans le cadre de la feuille de route adoptée à l’issue de la Conférence sociale des 9 et 10 juillet 2012. Les prochaines étapes sont les suivantes :
- une « commission pour l’avenir des retraites » formulera différentes pistes de réforme à moyen et long termes,
- une phase de concertation entre le Gouvernement et les partenaires sociaux aura lieu sur les évolutions souhaitables de notre système de retraite à partir du printemps 2013.
DIVERS
Bernard Arnault ne peut pas devenir Belge
L’homme d’affaires français Bernard Arnault ne satisfait pas aux critères requis pour obtenir la nationalité belge, a indiqué l’Office des Etrangers.
Bernard Arnault. AP
Le chemin vers la nationalité belge semble très difficile pour l’homme le plus riche d’Europe, souligne le journal De Morgen.
L’Office des Etrangers a envoyé un avis négatif au parlement dans le cadre du dossier de naturalisation du Français Bernard Arnault.
Le patron du groupe LVMH a lancé en juillet dernier une demande de naturalisation auprès du parlement belge. Il tombe dès lors sous le coup de l’ancienne procédure de naturalisation, qui sera totalement revue en janvier prochain.
Afin de rendre leur décision, les parlementaires de la Commission des naturalisations ont besoin de trois avis : celui de l’Office des Etrangers, celui du parquet et celui de la Sûreté de l’État. Le parquet et la Sûreté n’ont pas encore communiqué leur position.
L’Office des Etranger, qui doit remettre son avis en premier, a remis un carton rouge il y a trois semaines. Les fonctionnaires du service naturalisation de l’Office des Etrangers ont examiné si Bernard Arnault vivait en Belgique depuis le nombre d’années requises pour demander sa naturalisation.
Le candidat à la naturalisation doit en effet prouver qu’il a depuis trois ans au moins sa résidence principale en Belgique, ce qui n’est pas le cas pour M. Arnault.
Mercredi, L’Echo et De Tijd révélaient que le parquet de Bruxelles mène une enquête depuis deux mois sur les sociétés établies en Belgique par l’homme d’affaires français.
L’Office des Etrangers a envoyé un avis négatif au parlement dans le cadre du dossier de naturalisation du Français Bernard Arnault.
Le patron du groupe LVMH a lancé en juillet dernier une demande de naturalisation auprès du parlement belge. Il tombe dès lors sous le coup de l’ancienne procédure de naturalisation, qui sera totalement revue en janvier prochain.
Le parquet et la Sûreté de l’État doivent encore remettre leur avis
Afin de rendre leur décision, les parlementaires de la Commission des naturalisations ont besoin de trois avis : celui de l’Office des Etrangers, celui du parquet et celui de la Sûreté de l’État. Le parquet et la Sûreté n’ont pas encore communiqué leur position.
L’Office des Etranger, qui doit remettre son avis en premier, a remis un carton rouge il y a trois semaines. Les fonctionnaires du service naturalisation de l’Office des Etrangers ont examiné si Bernard Arnault vivait en Belgique depuis le nombre d’années requises pour demander sa naturalisation.
Le candidat à la naturalisation doit en effet prouver qu’il a depuis trois ans au moins sa résidence principale en Belgique, ce qui n’est pas le cas pour M. Arnault.
La Belgique enquête sur les sociétés de Bernard Arnault
Mercredi, L’Echo et De Tijd révélaient que le parquet de Bruxelles mène une enquête depuis deux mois sur les sociétés établies en Belgique par l’homme d’affaires français.
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