HUMOUR......ENCORE QUE......
CELA RESSEMBLE A DE L'HUMOUR, MALHEUREUSEMENT.....
Quelques illusions cognitives célèbres
Faire hocher la tête pour convaincre
Une expérience célèbre a montré qu'il suffisait de demander à des étudiants de composer des phrases à partir de mots associés à l'idée de vieillesse, comme Floride, oubli, chauve, gris, ridé, pour que ces hommes ou ces femmes jeunes, inconsciemment, se mettent à marcher sensiblement plus lentement qu'à l'ordinaire ! « La série de mots amorce des pensées sur la vieillesse [...] ; ensuite, ces pensées amorcent un comportement, une démarche lente, qui est associée à la vieillesse », explique Daniel Kahneman. Ce lien idéo-moteur marche aussi dans l'autre sens : des gens écoutant un même message dans un casque auront davantage tendance à être d'accord avec ce qui est dit si on leur demande pendant l'écoute de hocher la tête de haut en bas et en désaccord si on leur demande de la hocher de droite à gauche ! Cet effet d'amorçage est un biais cognitif directement lié à la mémoire associative. Les nombreuses études qui le mettent en évidence « menacent l'image que nous avons de nous en tant qu'auteurs conscients et autonomes de nos jugements et de nos choix » et provoquent souvent « une réaction incrédule », écrit l'auteur.
Influencer le jugement avec un dé
En 2006, il a été demandé à des juges allemands, ayant en moyenne plus de quinze ans d'expérience, de lire la description d'un cas de vol à l'étalage avant de lancer deux dés pipés, dont la somme donnait toujours 3 ou 9. Dès que les dés s'arrêtaient de rouler, ils devaient dire à combien de mois de prison ils condamnaient le voleur. Résultat : ceux qui avaient obtenu 9 infligeaient en moyenne huit mois de prison, ceux qui avaient obtenu 3 en moyenne cinq !
Appelé effet d'ancrage, ce biais survient lorsqu'on donne à voir un nombre à quelqu'un avant de lui demander de déterminer une certaine quantité (par exemple, pour des juges, le nombre de mois de prison qu'ils infligeraient à un prévenu). « Ce qui se passe est un des résultats les plus fiables et les plus solides de la psychologie expérimentale : les estimations restent proches du chiffre que les gens ont considéré -d'où l'image d'une ancre », écrit Daniel Kahneman. Et ce, même si le nombre qui a servi d'ancre est parfaitement aléatoire et sans lien avec la question posée : quel rapport entre un jet de dés et la juste sanction d'un vol ?
Trouver des causes là où il n'y en a pas
Une étude sur l'importance des cancers du rein dans les 3.141 comtés des Etats-Unis a montré que les taux les plus bas (en pourcentage de la population du comté) s'observent dans les comtés ruraux, et peu peuplés, du Midwest, du Sud et de l'Ouest -donnant à penser que la vie et l'alimentation saines de la campagne devaient avoir une influence sur la probabilité de développer cette maladie. Sauf que c'est dans cette même catégorie de comtés que se trouvent aussi les taux les plus élevés. Cela laisse cette fois supposer que la plus grande pauvreté de ces régions favorise l'apparition de cancers. Deux interprétations pareillement fausses. La vraie explication est de nature statistique : « Il est plus probable de rencontrer des résultats extrêmes (aussi bien faibles qu'élevés) dans les petits échantillons que dans les grands. » Nombre de phénomènes n'ont pas d'autre explication que statistique. Et pourtant notre Système 1, piètre statisticien, ne peut s'empêcher de leur rechercher des causes. Or, écrit Daniel Kahneman, « les explications causales d'événements aléatoires sont immanquablement fausses ».
Se tromper par excès de confiance
Economistes, financiers, politologues... Daniel Kahneman ne croit guère en la validité de la parole des experts et consacre toute une partie de son livre à montrer pourquoi. L'une de ses attaques concerne la prétendue intuition que développeraient les spécialistes d'un domaine et qui leur permettrait de faire des prédictions à moyen ou long terme plus justes que celles de monsieur Tout-le-Monde. A ce sujet, le psychologue cite l'étude de son collègue, Philip Tetlock, qui a interviewé plus de 280 spécialistes de géopolitique et recueilli auprès d'eux 80.000 prédictions sur une série de questions précises. L'étude, qui s'est déroulée sur vingt ans, a fait grand bruit au moment de sa publication : les experts s'en sont moins bien tirés que s'ils avaient répondu à l'aveuglette ! Explication de Daniel Kahneman à ce résultat pour le moins étonnant : « Ceux qui en savent le plus sont souvent moins fiables. La raison en est que la personne qui acquiert davantage de connaissances développe une illusion accrue de ses capacités et affiche dès lors une confiance en soi irréaliste. [...] Plus le prévisionniste est célèbre, plus ses prévisions sont échevelées. »
INSURRECTION
VIDEO. Elle pose sans voile, Facebook censure sa photo
INTERNET - Une page Facebook invite les femmes du monde arabe à dénoncer les oppressions qu'elles subissent dans leur pays. Cette page, intitulée "Le soulèvement des femmes dans le monde arabe", réunit près de 60 000 personnes.
Les femmes à l'origine de l'initiative demandent aux femmes de se prendre en photo, brandissant un panneau sur lequel on peut lire "Je suis pour le soulèvement de la femme dans le monde arabe parce que..."
Suite à de nombreuses plaintes jugeant la photo outrageante, le cliché a été censuré, le compte bloqué pendant vingt-quatre heures. Cette décision du réseau social a provoqué la colère des internautes qui ont posté de très nombreux messages de soutien à Dana.
Les femmes à l'origine de l'initiative demandent aux femmes de se prendre en photo, brandissant un panneau sur lequel on peut lire "Je suis pour le soulèvement de la femme dans le monde arabe parce que..."
Un cliché jugé outrageant
Dana, une jeune égyptienne, a posté sur le réseau social une photo d'elle sans voile. elle brandit son passeport à bout de bras. Sur la photo du document, la jeune Syrienne est voilée. En dessous, elle a écrit "je soutiens le soulèvement des femmes du monde arabe parce que pendant vingt ans, je n'ai pas été autorisée à sentir le vent dans mes cheveux".Suite à de nombreuses plaintes jugeant la photo outrageante, le cliché a été censuré, le compte bloqué pendant vingt-quatre heures. Cette décision du réseau social a provoqué la colère des internautes qui ont posté de très nombreux messages de soutien à Dana.
POLITIQUE
Sandy: le marathon de New York annulé après une vive polémique
"Le marathon fait partie intégrante de la vie de New York depuis 40 ans. (...) Mais il est clair qu'il est devenu une source de controverses et de division", a souligné le maire dans un communiqué, moins de 48 heures avant le départ prévu de la course et quatre jours après Sandy.
"Nous ne voulons pas de nuages sur la course et ses participants et avons décidé de l'annuler", a ajouté M. Bloomberg, précisant qu'il ne "pouvait pas autoriser une controverse sur un événement sportif".
Quelque 47.000 coureurs, qui s'étaient souvent entraînés intensément depuis des mois, devaient en principe s'élancer dimanche du célèbre pont Verrazzano. Beaucoup ont été déçus, tout en comprenant les raisons de l'annulation.
"Je comprends la décision d'annuler, mais attendre aussi longtemps pour le faire est vraiment ridicule", a estimé Betty Camilo sur la page officielle du marathon.
"Pour tous les gens qui se sont déplacés, ça risque d'être une grosse déception", a expliqué à l'AFP Sophie, la trentaine, qui avait réussi à décrocher un dossard après trois tentatives d'inscription.
Mais "vis-à-vis des habitants de Staten Island, où était prévu le départ et qui sont encore en plein dans l'après-Sandy, ce n'était pas tenable. Et puis il y avait vraiment des gros points d'interrogation sur la logistique", ajoute-t-elle.
Vendredi soir, Mary Wittenberg, la présidente du comité d'organisation des New York Road Runners (NYRR) a exprimé "ses profonds regrets", se disant "désolée pour les coureurs venus du monde entier". Mais elle a souligné les circonstances particulières de cette annulation, la première de l'histoire de la course.
Ceux qui veulent courir pourront livrer de l'eau
"Il est clair aujourd'hui que la meilleure chose (à faire) pour New York et pour le marathon est malheureusement de passer à autre chose, ce n'est ni l'année ni le moment de le courir", a ajouté Mary Wittenberg.
Sandy a fait 41 morts à New York, créé des dégâts considérables dans certains secteurs côtiers, et privé d'électricité des centaines de milliers de New-Yorkais.
En début d'après-midi, M. Bloomberg avait pourtant vivement défendu sa décision initiale de maintenir le marathon, rappelant que son prédécesseur Rudy Giuliani avait fait le même choix après les attentats du 11 septembre 2001.
"Nous devons continuer (à avancer) et faire des choses, on peut pleurer et rire en même temps", avait insisté le maire, ajoutant que le marathon ne détournait pas les moyens mis en place pour aider les victimes de l'ouragan Sandy qui a frappé les Etats-Unis lundi soir.
Mais certains élus avaient dénoncé un affront aux personnes sinistrées, dont certaines luttent toujours au quotidien, privées d'électricité, de chauffage, et parfois d'eau.
La présidente du conseil municipal Christine Quinn, qui espère succéder à M. Bloomberg en 2013, avait notamment déclaré qu'elle "n'aurait pas pris une telle décision".
"Le marathon incarne l'esprit de la ville de New York, sa vitalité, sa ténacité, la détermination des New-Yorkais", avait fait valoir Mary Wittenberg.
Le marathon apporte environ 340 millions de dollars à la ville, avait souligné le NYRR, ajoutant qu'il donnerait également cette année au moins un million de dollars pour les sinistrés.
Pour beaucoup, cela n'en restait pas moins insupportable.
"Ceux qui veulent courir, nous leur demandons de venir à Coney Island et de courir livrer de l'eau et de la nourriture en haut des immeubles résidentiels", s'était emporté le démocrate Domenic Recchia, conseiller municipal local.
"Où sont les priorités ?", rageait également le républicain Michael Grimm, élu de New York à la Chambre des représentants: "Des gens sont morts, des familles n'ont plus de logement, et la ville se soucie du marathon?".
La réaction de James Oddo, conseiller municipal représentant Staten Island, l'arrondissement le plus affecté par Sandy, avait été encore plus violente: "S'ils empruntent un seul membre du personnel de secours de Staten Island pour l'envoyer sur le marathon, je vais hurler", avait-il écrit sur Twitter.
Certains hôteliers avouaient aussi leur malaise. "Comment dire à quelqu'un qui n'a ni chauffage ni électricité qu'il doit libérer sa chambre pour quelqu'un qui vient courir le marathon ?", avait notamment déclaré l'un d'eux, Richard Nicotra, sur la chaîne de télévision locale New York 1.
Côté électricité, la situation s'est toutefois nettement améliorée vendredi dans la ville. Con Edison, le distributeur local, a annoncé vendredi avoir reconnecté plus de 100.000 abonnés dans le sud de Manhattan, premier progrès réel dans ce secteur de la ville depuis le passage de Sandy lundi.
Mais des dizaines de milliers d'abonnés restaient encore sans courant vendredi soir dans la ville.
Certaines parties de l'agglomération new-yorkaise ne devraient pas retrouver la lumière avant le 11 novembre.
Trouver de l'essence, problème numéro 1
Aux automobilistes qui patientent des heures devant les rares stations-service ouvertes, M. Bloomberg a aussi promis des progrès. Un pipeline alimentant New York doit recommencer à amener du carburant aux pompes et une péniche bloquée dans le port avec 64.000 barils de pétrole a été remise en service.
Car le problème numéro un est de trouver de l'essence, surtout dans les banlieues et dans les petites villes du New Jersey où vivre sans voiture est impossible. La patience des automobilistes, qui font jusqu'à trois heures de queue pour remplir leur réservoir ou un jerrycan pour leur générateur, est à bout et des altercations tendues éclatent parfois.
Côté transports, les autobus circulent normalement et le métro et les trains de banlieue ont repris progressivement. Mais le métro, qui transporte habituellement 5,5 millions de voyageurs par jour, ne descend toujours pas en-dessous de la 34e rue.
Pour limiter les embouteillages, la police a fait respecter vendredi un covoiturage obligatoire (au moins trois personnes par véhicule) sur les ponts menant à Manhattan. La mesure devait être levée vendredi soir.
Les célèbres taxis jaunes de New York, moins nombreux que d'ordinaire par manque de carburant, étaient autorisés à prendre plusieurs passagers qui se partagent la course.
Dans le New Jersey où Sandy a frappé particulièrement durement, privant d'électricité 1,5 million de personnes et faisant 14 morts, les autorités locales ont mis en garde contre l'utilisation des générateurs: cinq personnes sont mortes depuis lundi, empoisonnées par le monoxyde de carbone.
Elections américaines : Obama en tête dans les Etats-clés, Romney peut encore tirer son épingle du jeu
Le Monde.frL'élection présidentielle américaine, qui aura lieu le 6 novembre, continue d'être extrêmement serrée, à en croire la myriade de sondages nationaux et locaux publiés ces derniers jours. Barack Obama et Mitt Romney sont quasiment à égalité en ce qui concerne les intentions de vote au niveau national, mais le système électoral étant basé sur les grands électeurs - 270 sont nécessaires pour gagner - ces derniers ne donnent qu'une estimation des rapports de forces, et non une réelle chance de victoire.
Plus précis, les sondages au niveau des Etats permettent davantage de savoir quel candidat a le plus de chances de remporter la Maison Blanche. Et selon ces études, c'est Barack Obama qui domine dans la plupart des Etats-clés encore en jeu.
Au niveau national, un "dead heat". Il "n'y a pas une feuille de cigarette" entre Barack Obama et Mitt Romney, pour reprendre l'expression de Claude Guéant. Depuis des semaines, les sondages se sont resserrés, à tel point que les deux hommes sont maintenant donnés à égalité ou séparés d'un point par la plupart des études, soit dans la marge d'erreur.
Vendredi, le sondage quotidien du Washington Post donnait M. Obama à 49 %, contre M. Romney à 48 %. Celui de l'institut Rasmussen rapportait une égalité à 48 %. Real Clear Politics, qui fait une moyenne de l'ensemble des sondages nationaux, estime que le président sortant a à peine 0,1 point d'avance sur son rival.
Au niveau local, léger avantage Obama. Ce n'est pas un hasard si les deux candidats parcourent frénétiquement une poignée d'Etats à quelques jours du scrutin(Obama était dans l'Ohio, vendredi. Mitt Romney aussi). La plupart des Etats, et donc leurs grands électeurs, ont déjà choisi leur camp et leur vote n'offre guère de surprise. Il n'y a que neuf Etats qui soient encore réellement en jeu.
Parmi ceux-ci, l'Ohio revêt une importance capitale. Considéré comme le baromètre électoral de la nation, il peut encore basculer dans un camp comme dans l'autre et faire la différence. Le dernier sondage de CNN pour l'Ohio montre qu'Obama a 3 points d'avance sur Romney (50 % à 47 %), alors que celui de l'institut Marist pour NBC estime cet écart à 6 points (51 % à 45 %). La moyenne des sondages locaux, compilée grâce au modèle du blog FiveThirtyEight, donne 2,7 points d'avance au président sortant.
Dans la plupart des autres Etats-clés, Obama bénéficie également d'une avance, parfois légère, selon les chiffres du NYT : Wisconsin (+ 4,9), Colorado (+1,4), Nevada (+3,7), Virginie (+1,1), Iowa (+2,9), New Hampshire (+3,2). Mitt Romney est devant en Floride (+0,5) et en Caroline du Nord (+2,6). Dans ces conditions, la victoire d'Obama sera assurée le 6 novembre, avec 303 grands électeurs contre 235 pour Romney.
Comme l'écrit Nate Silver, auteur du blog, dans une note intitulée "L'argument simple pour montrer qu'Obama est le favori", l'argument est, en fait, "extrêmement simple" : "Obama est devant dans les sondages de l'Ohio et dans ceux d'autres Etats qui lui donneraient 270 grands électeurs, et il est devant avec une marge qui, historiquement, s'est traduite par une victoire presque à chaque fois". Vendredi, il estimait que Barack Obama avait 82,665 % de chances de remporter cette élection.
Lire notre portrait Nate Silver, le statisticien promu gourou de la prédiction politique
Les prédictions de M. Silver, si elles se sont révélées bonnes en 2008, sont de plus en plus attaquées par le camp conservateur, qui a ses propres extrapolations. Michael Barone, un journaliste politique spécialisé dans les sondages, prend une approche beaucoup moins statistique pour expliquer que la victoire n'est pas si improbable pour Mitt Romney.
Soulignant que "tous les indicateurs montrent que les républicains sont beaucoup plus motivés pour aller voter et que les démocrates le sont moins qu'en 2008", M. Barone estime que le républicain peut remporter la Virginie, où le vote anticipé en faveur des démocrates "a beaucoup baissé" par rapport à 2008, et surtout l'Ohio.
"Beaucoup de sondages s'attendent à une participation démocrate aussi importante qu'en 2008, or le vote anticipé nous laisse penser le contraire, affirme-t-il. En 2004 [lors de la réélection de George W. Bush], la mobilisation dans les petites villes rurales et chez les évangéliques de l'Ohio, ignorée par des journalistes qui ne naviguent pas dans ces cercles, a produit une légère victoire pour Bush".
Si Romney gagne l'Ohio et la Virginie, tout en gardant la Floride et la Caroline du Nord où il est en avance, il obtiendrait 272 grands électeurs. Assez pour devenir le nouveau président des Etats-Unis.
Luc Vinogradoff
Fillon utilise l'héritage de Sarkozy pour cibler Copé et son appel à manifester
A quinze jours du vote des militants UMP pour élire leur président, François Fillon a pris ses distances avec la dernière proposition choc de son concurrent: appeler à manifester dans la rue contre certains projets du gouvernement s'il était élu.
Jean-François Copé a adressé un courriel aux 300.000 adhérents du parti pour leur demander s'ils étaient "prêts à descendre dans la rue contre la politique de François Hollande", son entourage évoquant des thèmes comme la dénonciation du "matraquage fiscal" ou le droit de vote aux étrangers aux élections locales.
Jeudi, la présidente du FN Marine Le Pen a rebondi sur cet appel en se disant prête à participer à des manifestations organisées par l'UMP contre le gouvernement.
Un appel qui avait été reçu plutôt froidement dans le camp filloniste, avant même le tweet lancé mercredi par l'ancien Premier ministre.
"Pendant cinq ans, avec Nicolas Sarkozy, nous étions très fiers de n'avoir jamais cédé à la rue", a écrit François Fillon.
Dans le camp des copéistes, la réplique est venue vendredi soir de la députée UMP Michèle Tabarot, qui a jugé qu'appeler le "peuple de droite" à manifester "n'a rien d'antinomique" avec le fait que Nicolas Sarkozy, pendant cinq ans, a "réformé la France en évitant tout blocage du pays".
Mais pour elle, le contexte a changé, l'UMP est désormais dans l'opposition, et "il y a une certaine forme de déconnexion à ne pas voir que nos militants attendent que nous rejetions de toutes nos forces la politique de la gauche".
Dans la bataille de communication qui opposent les rivaux de l'UMP, François Fillon avait déjà marqué sa différence sur "le racisme anti-blanc" dénoncé par son rival, arguant que "ce n'est pas en copiant les extrémistes" que l'UMP convaincra ses électeurs "ni même ceux du FN".
Cette fois, c'est en utilisant le thème de l'héritage sarkozyste, cher aux militants UMP et autour duquel les deux hommes ont fait dans la surenchère, que François Fillon s'est démarqué.
L'ancien président avait en effet fait de sa résistance à la rue l'une de ses marques de fabrique, citant régulièrement en campagne la détermination affichée sur l'emblématique réforme des retraites, malgré la forte mobilisation populaire de l'automne 2010.
"Une de mes plus grandes fiertés est ne n'avoir jamais cédé à la pression de la rue", expliquait notamment Nicolas Sarkozy le 16 février 2012 lors d'un déplacement à Annecy.
"La France est un pays qui a dans son histoire une tradition de violence politique. Notre pays est toujours prêt à se diviser, à s'enflammer, à se déchirer. Le courage, c'est de ne pas déchaîner la violence parce qu'on ne change pas un pays par la violence", avait-il plaidé en se disant fier "d'avoir fait autant de réformes sans violences".
"La rue ne nous fera pas plier", avait aussi répondu l'ancien président en 2007 à un cheminot de la CGT qui voulait faire céder le gouvernement sur la réforme des régimes spéciaux de retraite.
Poussant cette logique jusqu'à la provocation, M. Sarkozy avait provoqué un tollé des syndicats en lançant en juillet 2008 à la Mutualité à Paris: "Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit".
"Si le thème du +racisme anti-blanc+ ou l'anecdote du pain du chocolat s'inscrivaient dans le droit fil du discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, l'appel à manifester dans la rue est en décalage avec la tradition du peuple de droite, traditionnellement favorable à l'ordre", souligne Frédéric Dabi (Ifop).
"L'habileté de François Fillon", juge le politologue, "est de surfer sur ce décalage, en montrant du doigt la transgression opérée par Jean-François Copé (...) et en s'inscrivant ainsi dans l'héritage de Nicolas Sarkozy".
ECONOMIE
Compétitivité: après six mois au pouvoir, l'exécutif joue une partie difficile
C'est le commissaire à l'investissement Louis Gallois qui ouvrira lundi cette séquence. L'ancien président d'EADS et de la SNCF mettra en effet fin lundi à 11h30 à des semaines de rumeurs et de fuites en remettant son très attendu rapport à Jean-Marc Ayrault.
Il s'exprimera dans la foulée dans la cour de Matignon, avant de présenter l'après-midi au Conseil national de l'industrie (CNI) ses propositions, dont la publication avait été sans explication repoussée de plusieurs semaines début octobre.
Mardi, le Premier ministre prendra la main en organisant à Matignon un séminaire gouvernemental à l'issue duquel de premières mesures seront dévoilées. Fragilisé par ses sorties ratées sur les 35 heures et la censure de la loi sur le logement social, M. Ayrault tentera de se montrer pédagogue au JT de 20 heures de TF1.
Six mois après la victoire de François Hollande le 6 mai contre Nicolas Sarkozy, le rapport Gallois doit aussi permettre, selon un ministre, de "remettre du sens dans l'action du gouvernement" au moment où "il y a un doute" et où la chronique des "couacs" de l'équipe Ayrault entame sa crédibilité dans l'opinion. A peine plus d'un tiers des Français accorde sa confiance au tandem de l'exécutif, selon les sondages.
Ces derniers jours, plusieurs voix se sont élevées dans la majorité pour appeler à davantage de pédagogie et de travail d'explication, alors que le chef de l'Etat lui-même doit donner une grande conférence de presse à la mi-novembre.
"On ne répète pas assez que la crise de la zone euro est en voie de résolution et que cela aura ses effets, en particulier sur le front de l'emploi", relève un ministre.
Sur ce front, la situation est extrêmement difficile avec un nombre de chômeurs en hausse continue depuis 17 mois. Le seuil des trois millions, passé pour la dernière fois en 1999, a été franchi en métropole fin août.
Depuis son retour au pouvoir, après 10 ans d'opposition, la gauche a dû gérer l'annonce de plusieurs gros plans sociaux, le plus retentissant étant celui du constructeur automobile PSA.
Alors que le "redressement productif" de la France a été affiché comme priorité au point qu'un ministère lui a été consacré, le discours volontariste a souvent été inaudible, moqué par la droite et hérissant les syndicats.
Même la gauche de la gauche n'est pas tendre. Un "ministère de la parole!", a dit Jean-Luc Mélenchon à propos de ce portefeuille d'Arnaud Montebourg. Le dirigeant du Front de gauche a surtout eu des propos très virulents à l'égard de M. Ayrault.
Problèmes de communication, querelles avec les autres partis de gauche: on a donné le sentiment que la majorité n'était "pas prête à affronter la crise", regrette un membre du gouvernement.
Sur fond de lobbying actif des milieux patronaux pour des allégements de cotisations sociales, la seule certitude concernant la compétitivité est que François Hollande a renoncé à provoquer le "choc" pourtant promis par Jean-Marc Ayrault le 11 septembre à l'Assemblée.
Avec le niveau historique des économies et recettes nouvelles prévues par le budget 2013, l'exécutif estime avoir déjà suffisamment demandé d'efforts aux Français pour ramener le déficit à 3% du PIB en 2013. Il mise plutôt sur un "pacte de compétitivité", étalé sur plusieurs années, pour éviter de plomber le pouvoir d'achat et la consommation des ménages avec des relèvements brusques de TVA ou de CSG.
Les mesures présentées mardi devraient ainsi concerner la compétitivité "hors coût" et toucher la simplification administrative, la formation ou la qualité de la production française. Celles sur le coût du travail attendront début 2013, quand le Haut-conseil du financement de la protection sociale aura proposé des pistes de réforme.
Il y a "un problème de coût du travail en France", met en garde une ministre. Un diagnostic partagé par des parlementaires PS comme André Vallini, qui insiste sur l'importance "d'associer les entrepreneurs au redressement national" et de ne pas "enterrer" le rapport Gallois.
SOCIETE
Mariage homosexuel : le projet de loi présenté officiellement mercredi
Selon les associations, la loi ne résoudra pas des problèmes très importants comme la procréation médicalement assisté ou l'adoption pour des couples non mariés.
Première réforme sociétale du quinquennat, le projet de loi sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels, présenté officiellement le 7 novembre, suscite l'opposition de la droite et des Eglises, mais ne va pas assez loin pour les associations militantes.
Le contenu du texte, défendu par la garde des Sceaux Christiane Taubira, est déjà connu. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé qu'il reprendrait l'engagement de François Hollande d'ouvrir le mariage et l'adoption à tous, au nom de l'égalité des droits avec les hétérosexuels.
Concrètement, la loi va notamment permettre aux époux de même sexe d'adopter l'enfant de leur conjoint. Stéphanie, 41 ans, et Charlotte, 36 ans, installées depuis huit ans à Ozan (Ain), veulent ainsi se marier pour permettre à Stéphanie d'adopter « leur » fille Lilou, cinq ans, née d'une insémination artificielle en Belgique. « Il y a dix ans, je n'en avais rien à cirer du mariage », déclare-t-elle, attendant le vote avec inquiétude.
Les principales associations homosexuelles critiquent pourtant une loi « a minima », qui « ne résoudra pas le problème de nombreuses familles », en n'abordant pas des questions comme la procréation médicalement assistée (PMA), l'adoption conjointe pour couples non mariés, ou encore le droit des tiers.
Sur ces sujets, le Premier ministre a renvoyé « à une loi complémentaire qui pourrait être une loi sur la famille ». « On va créer un deuxième mariage, un mariage homosexuel qui sera en fait un sous-mariage car on n'aura pas les mêmes droits que les hétérosexuels », déplore Stéphanie Mouret, 37 ans, mère d'un bébé qu'elle élève avec sa compagne à Paris.
Cette dernière « est présente depuis la conception de notre fille, on espérait qu'elle allait pouvoir simplement devenir sa mère en la reconnaissant, sans passer par l'adoption, qui est un acte juridique lourd et long », poursuit-elle. « Nous mettions beaucoup d'espoir dans cette loi, on est très déçues ».
Une «profonde erreur»
Le texte pourrait toutefois évoluer lors son examen au Parlement, qui a été décalé de mi-décembre à janvier pour laisser plus de temps au débat.
Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, souhaite notamment voir déposé un amendement sur la PMA au moment de l'examen à l'Assemblée. « Je fais confiance à l'intelligence législative, vous verrez qu'au final nous aurons une belle loi sociétale, qui pourra résoudre le maximum de situations » familiales, a dit la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, qui comme la ministre de la Santé Marisol Touraine, souhaite que la PMA soit accessible à tous. Mais en l'état, et comme le Pacs en 1998, le texte suscite la polémique.
Les Eglises ont toutes exprimé leur opposition au projet, qualifié de « profonde erreur » par le cardinal André Vingt-Trois, président de la conférence des évêques de France, ou de « régression » par les protestants évangéliques de France. Il va changer « le modèle naturel de la famille », a aussi mis en garde le président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui.
L'effervescence religieuse avait atteint un sommet en septembre lorsque le cardinal Philippe Barbarin, évêque de Lyon, avait déclaré que le mariage homosexuel ouvrirait la voie à la polygamie et à l'inceste.
Sur la scène politique, les détracteurs du projet donnent de la voix. Plus de cent parlementaires d'opposition, l'Entente parlementaire pour la Famille, ont écrit à François Hollande pour demander l'« ajournement » du projet. Ils vont demander une commission spéciale à l'Assemblée pour examiner le texte.
François Fillon, candidat à la présidence de l'UMP, a aussi demandé au chef de l'Etat d'y renoncer, en annonçant que s'il était voté, l'opposition le remettrait en cause en cas d'alternance.
Le député-maire de Meaux, Jean-François Copé, également candidat à la présidence de l'UMP, a, lui, réclamé des « états généraux de la famille », afin d'« éviter les risques de dérapages sur un sujet qui génère beaucoup de débats, d'oppositions et de tensions ». Il a affirmé qu'il ne célébrerait pas lui-même de mariage homosexuel.
Une fronde de maires hostiles s'est aussi organisée, avec le lancement d'une consultation de grande ampleur et d'une pétition demandant l'autorisation d'un « droit de retrait » pour les élus qui ne souhaitent pas célébrer les mariages homosexuels. Des manifestations ont rassemblé fin octobre dans 75 villes de France des opposants au projet de loi à l'appel de l'association Alliance Vita, qui milite notamment contre l'avortement.
Selon un récent sondage Ifop, les Français ne seraient plus que 48% à approuver l'adoption par les couples homos, contre 53% en août.
SOURCE AFP
JUSTICE ?
Soudan du Sud: jugés sans avocat, des condamnés échouent dans le couloir de la mort
Une femme, handicapée mentale, croupit dans une cellule de la prison de Juba, au Sud-Soudan, le 23 octobre 2012 (Photo AFP)
"Qu'on ait tué ou non, on est condamné à mort, voilà la situation au Soudan du Sud", assure-t-il, entouré de co-détenus qui réclament à hauts cris de raconter eux aussi l'injustice qui les frappe.
Véritables criminels ou victimes d'erreur judiciaire, la plupart des condamnés du couloir de la mort n'ont jamais eu accès à un avocat, s'insurgent les défenseurs des droits de l'Homme.
"Le juge m'a dit que c'était moi qui avait tué cette personne; je lui ai dit +présentez moi les preuves+, mais il a refusé", affirme Kenneth Kaunda. Ni lui, ni aucun des sept autres condamnés à mort interrogés par l'AFP ne se sont jamais entretenus avec un avocat.
Dans la section des femmes, Stella Juwa Felix, accusée d'avoir assassiné son mari, dit avoir été battue 17 jours par la police, alors que trois autres suspects, défendus par des avocats, étaient libérés. Elle raconte que les juges ont délibéré cinq minutes avant de la condamner à être pendue, sans lui avoir donné la parole au procès.
Les défenseurs des droits de l'Homme dénoncent aussi les conditions répugnantes et la promiscuité dans laquelle vivent les prisonniers.
Les journalistes de l'AFP ont pu photographier des détenus fers et chaînes au pied, des malades mentaux jetés en prison sans avoir commis aucun crime et enfermés nus dans des geôles glaciales, parfois couverts de leurs propres excréments.
Responsables gouvernementaux et pénitentiaires, en quête d'aide internationale, ouvrent volontiers les grilles pour montrer les terribles conditions d'emprisonnement. Mais dans la prison, les gardiens cherchent à faire effacer les photos des journalistes montrant le plus crûment la situation.
C'est un Soudan du Sud en ruines qui a proclamé en juillet 2011 son indépendance, après plusieurs décennies de guerre civile destructrice et meurtrière contre le pouvoir nordiste et arabophone de Khartoum.
A l'image du pays, le système judiciaire est en piètre état. Différents systèmes légaux, parfois contradictoires, se chevauchent: lois héritées de la colonisation britannique, règles islamiques du Soudan pré-sécession, droit coutumier...
Juges et avocats sont rares et souvent inexpérimentés. Certains magistrats officiant depuis avant la partition et formés au droit islamique du Nord arabophone peinent parfois à lire et appliquer les nouvelles lois rédigées en anglais, plus proches du système légal occidental.
"Il est très probable que des gens aient été exécutés sans avoir bénéficié d'un procès équitable et aient été en fait innocents", estime Jehanne Henry, de Human Rights Watch (HRW).
A part les pendaisons, publiquement dénoncées par l'ONU, de deux condamnés en août à la prison de Juba, les responsables gouvernementaux interrogés par l'AFP se disent incapables de chiffrer le nombre d'exécutions auxquelles le pays a procédé.
Talar Deng, conseiller pour la justice du président Salva Kiir, ne peut non plus dire si, et quand, celui-ci a fait usage de son droit de grâce. Selon Amnesty International, le Soudan du Sud indépendant a exécuté au moins cinq personnes en 2011.
Durant la guerre civile, la rébellion sudiste fit un large usage des pelotons d'exécution. Pour David Deng, du Barreau du Soudan du Sud, les ex-chefs rebelles devenus dirigeants voient encore dans la peine de mort un outil utile.
"Pour eux, la peine capitale reste une arme de dissuasion indispensable contre le crime" dans un pays où les armes pullulent, explique l'avocat, mais "condamner à mort quelqu'un sans avocat, incapable de se défendre (...) ne devrait être permis dans aucune société".
Interrogé sur la possibilité que des innocents aient été envoyés au gibet, Andrew Monydeeng, directeur adjoint des Services pénitentiaires, répond seulement que les appels sont examinés sous 14 jours et qu'après "on échappe pas à son destin".
Kenneth Kaunda assure lui n'avoir reçu aucune réponse à l'appel qu'il a déposé en 2009. Ancien combattant de la rébellion sudiste, il n'a de toute façon pas confiance dans la justice sud-soudanaise.
"Je ne peux pas croire dans ce système", dit-il en montrant la prison, bourrée à craquer avec environ 1.250 détenus, soit trois fois la capacité prévue lors de sa construction dans les années 1950.
Enchaînée, Mary Sezerina, 45 ans, condamnée à mort pour le meurtre d'un parent, décrit la cellule où elle croupit depuis 2005 comme "l'entraille des enfers".
"Il y a eu l'indépendance (...) mais rien n'a changé ici dans la prison", explique-t-elle, affirmant n'avoir pas de nouvelles des appels qu'elle a déposés.
"Comme tous les systèmes, le nôtre peut avoir des lacunes ci et là", répond le conseiller présidentiel Talar Deng. Mais, souligne-t-il, "tout est une priorité au Soudan du Sud", où les services éducatifs et de santé les plus basiques ne sont pas assurés et où l'Etat de droit ne reste souvent qu'un concept.
Aurore Martin: Valls affirme n'avoir pris «aucune décision»
Capture d'écran d'une vidéo diffusée par la police espagnole le 2 novembre 2012 montrant la remise d'Aurore Martin à la Guardia civil (Photo AFP)
Récit Accusé d'avoir livré la militante basque aux autorités espagnoles, le ministre de l'Intérieur se défend de toute intervention dans une interview au journal Sud Ouest dimanche.
Il était la cible de toutes les critiques depuis jeudi, jour de l'arrestation de la militante basque Aurore Martin et de sa remise aux autorités espagnoles. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls était accusé de «provocation», d'avoir osé ce que Sarkozy lui-même n'avait pas osé faire en livrant la jeune femme à l'Espagne, où elle risque jusqu'à douze ans de prison pour avoir assisté à une réunion publique de Batasuna en France... en toute légalité.Même tonalité pour la ministre de la Justice Christiane Taubira. Dans un communiqué publié samedi en fin de journée, elle «rappelle que la remise de Mme Martin à la justice espagnole s’est opérée dans le strict cadre du mandat d’arrêt européen», qui est une «opération de juge à juge, les autorités gouvernementales n’intervenant plus», et souligne que l’intéressée avait épuisé toutes les voies de recours juridiques.
Protestations à gauche comme à droite
La polémique avait enflé dans la journée de samedi. Des représentants de partis politiques -de droite comme de de gauche-, syndicats, associations et membres de la société civile réunis lors d'une conférence de presse à Bayonne ont fustigé le ministre de l'Intérieur et demandé des explications à François Hollande sur les conditions de l’arrestation et la remise à l'Espagne jeudi de la militante basque Aurore Martin."En juillet 2011, François Hollande en vacances au Pays basque avait demandé la clémence à Claude Guéant concernant Aurore Martin. Que pense-t-il aujourd’hui de son ministre de l’Intérieur Manuel Valls?", a demandé Laurence Hardouin, de la Cimade.
"Nous avions dénoncé l'application de ce MAE (mandat d'arrêt européen) pour un délit d'opinion lors du précédent gouvernement. L'orchestration de la remise à l'Espagne est inadmissible", a-t-elle estimé.
"On nous dit que cette arrestation est fortuite. Je demande au gouvernement de procéder à une enquête", a de son côté déclaré le sénateur des Pyrénées-Atlantiques Jean-Jacques Lasserre (Modem).
L'écologiste Martine Bisauta, adjointe au maire de Bayonne, a demandé à "François Hollande, président normal (…) de répondre normalement à notre question".
Représentants du PCF, du NPA, du PS, du Modem, de l'UMP, et de partis indépendantistes basques, et aussi des syndicats CFDT, CGT cheminots, LAB (syndicat basque), ELA (syndicat majoritaire au Pays basque espagnol) et de la Ligue des droits de l’Homme réunis sous la bannière du collectif Bake Bidea (Le chemin de la paix), ont tous demandé qui était à l'origine de l'arrestation et pourquoi la France a fait droit à la demande de l'Espagne.
Selon la sénatrice PS des Pyrénées-Atlantiques Frédérique Espagnac, "il est nécessaire que le gouvernement réponde, pour le bon-vivre en Pays basque". "Nous allons solliciter le gouvernement, intervenir auprès des autorités espagnoles par l’intermédiaire de notre ambassadeur et saisir le Conseil constitutionnel", a-t-elle déclaré.
Alice Leicehaçagar, conseillère régionale (Verts), a résumé le sentiment général: "Nous nous attendions à ce que le gouvernement nous aide à mener à bien le processus de paix au lieu de se livrer à des provocations".
Sylviane Alaux, députée socialiste (PS) des Pyrénées-Atlantiques, a conclu: "Je suis socialiste, je tiens à rester à l’intérieur de mon parti pour porter votre message" (mais) "je veux que mon gouvernement soit l’artisan de la paix".
Les membres du collectif Bake Bidea appellent à un rassemblement le 5 novembre à 13h30 devant la sous-préfecture de Bayonne.
Face aux protestations des élus du pays basque, Manuel Valls a déclaré à Sud Ouest qu'il trouvait «étrange que des élus de la République, notamment des parlementaires qui votent les lois, demandent que l'on n'applique pas la loi», tout en affichant sa «confiance» en la justice espagnole.
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