ENVIE D'INSURRECTION ET SYNDROME DE BLANCHE-NEIGE (AVOIR L'IMPRESSION D'ETRE ENTOURE DE NAINS)
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vendredi 12 avril 2013
12042013 QUOI DE NEUF ?
HUMOUR......ENCORE QUE......
"Je te fais un dessin" dans Le Monde
Kim Jong Un qui danse le "Gangnam Style" ou qui fait un numéro d'équilibriste sur une ogive nucléaire en compagnie de Mahmoud Ahmadinedjad : les dessinateurs de Cartooning for Peace semblent voir d'un oeil amusé la menace nucléaire venue de Corée du Nord.
POLITIQUE
Venezuela: fin de campagne pour la succession de Chavez
De Philippe ZYGEL (AFP)
Un portrait d'Hugo Chavez brandi lors d'un meeting de Nicolas Maduro le 11 avril 2013 à Caracas (AFP, Luis Acosta)
CARACAS — Les candidats à la succession du président Hugo Chavez au Venezula, son dauphin Nicolas Maduro et le chef de file de l'opposition Henrique Capriles, ont bouclé jeudi une campagne éclair mais houleuse, dominée par la figure du charismatique dirigeant socialiste disparu après 14 ans de règne.
Investi par M. Chavez avant sa mort le 5 mars des suites d'un cancer, M. Maduro, l'ex-chef de la diplomatie devenu président par intérim, n'a pu retenir ses larmes devant une marée humaine de plusieurs dizaines de milliers de personnes sur la plus grande avenue de Caracas, où un écran a diffusé une vidéo du "Comandante".
"Je serai votre père, votre président, je serai le président des pauvres!", a tonné M. Maduro, portant le drapeau national en guise de cape, au milieu d'une nuée de banderoles rouges. A ses côtés se tenait l'ex-gloire du football argentin Diego Maradona, ami personnel du président défunt, dont la famille était également présente sur la scène.
Issu du monde syndical, le candidat officiel, un ancien chauffeur de bus de 50 ans, crédité par les sondages d'une avance d'environ 10 points pour la présidentielle de dimanche, a consacré une large partie de son discours à chanter les louanges de l'ancien chef d'Etat.
"Je veux mériter la confiance du +Comandante+, j'espère être à la hauteur de la responsabilité qu'il m'a confiée", a-t-il lancé d'une voix brisée.
Avant son discours, un lâcher de perroquets a enflammé l'assistance, en référence à l'un des symboles de la campagne, M. Maduro ayant confié avoir eu la vision de Chavez réincarné en oiseau, un objet de raillerie pour ses détracteurs. "On va voter pour lui car c'est l'icône de la révolution, notre Comandante bien aimé l'a dit, la victoire ne fait aucun doute", lance à l'AFP Yori Jaimes, une étudiante de 20 ans.
Pour de nombreux partisans du pouvoir, le gouvernement est seul garant des "missions", les programmes sociaux financés par la rente pétrolière, quasiment la seule ressource de ce pays doté des plus grandes réserves de brut au monde et où la pauvreté touche encore près de 30% de quelque 29 millions d'habitants.
Face à M. Capriles, 40 ans, jeune gouverneur de l'Etat de Miranda (nord), battu par Hugo Chavez à la présidentielle d'octobre dernier (55% contre 44%), M. Maduro a aussi régulièrement dénoncé les complots de la "droite fasciste" et de la "bourgeoisie" alliée à l'"empire américain".
Des accusations qui ont pris d'autant plus de relief que la journée marquait l'anniversaire de l'un des épisodes de la légende "chaviste" : le putsch orchestré le 11 avril 2002 par les milieux d'affaires qui a écarté Chavez du pouvoir durant 47 heures, avant qu'un soulèvement populaire ne le ramène au palais présidentiel.
Après s'être dit la cible d'une tentative d'assassinat, M. Maduro a annoncé jeudi l'arrestation de paramilitaires colombiens, invoquant un "plan de violence mené par la droite".
De son côté, l'opposition a tenu son dernier meeting à Barquisimeto, à 250 km au nord-ouest de Caracas, où M. Capriles, en chemise aux couleurs nationales, a conclu, visiblement ému, un marathon de dix jours durant lequel il aura exhorté les Vénézuéliens à ne pas se laisser abuser par "les mensonges" de son adversaire.
"Ne vous trompez pas dimanche prochain, c'est l'heure d'ouvrir un nouveau cycle pour que la situation change enfin", a-t-il exhorté. "Le Venezuela veut la paix, la concorde, l'unité".
Adepte de la social-démocratie, cet avocat à l'élégance naturelle, qui a attiré lui aussi les foules lors de son meeting et paru rattraper une partie de son retard sur son adversaire, a constamment reproché à son adversaire de s'abriter derrière l'ancien homme fort du Venezuela.
"Nicolas n'est pas Chavez !", a-t-il clamé à longueur de discours, en pointant les problèmes quotidiens: une insécurité record (16.000 meurtres en 2012), ainsi que des pannes de courant et des pénuries alimentaires récurrentes.
"L'heure est arrivée. Capriles est maintenant beaucoup mieux préparé et il pourra battre Maduro", veut croire Marco Galindo, 25 ans, un étudiant en ingénierie.
Corée du Nord: Séoul "doute" que Pyongyang ait un missile nucléaire
(AFP)
Chars sud-coréens déployés le 11 avril 2013 dans la région frontalière de Paju (AFP, Jung Yeon-Je)
SEOUL — Le ministère sud-coréen de la Défense a déclaré vendredi "douter" de la capacité de la Corée du Nord à lancer un missile balistique à tête nucléaire, comme l'affirmait la veille un responsable américain citant un rapport du renseignement militaire.
"La Corée du Nord a conduit trois essais nucléaires, mais il reste douteux que la Corée du Nord ait fabriqué une tête nucléaire suffisamment petite et légère pouvant être montée sur un missile", a déclaré à la presse un porte-parole du ministère, Kim Min-Seok.
Mais le Nord "se dirige vers cette étape", où il pourra miniaturiser une tête nucléaire pour la fixer sur un missile, a ajouté le porte-parole.
Jeudi, un représentant républicain du Colorado (ouest), Doug Lamborn, avait cité un rapport du renseignement militaire américain, la Defense Intelligence Agency (DIA), selon lequel la Corée du Nord disposerait de la capacité de miniaturiser une arme nucléaire et de la monter sur un missile balistique, mais avec une fiabilité qui "sera faible". Sous couvert de l'anonymat, un haut responsable américain avait ensuite indiqué à l'AFP que les Etats-Unis "ne pensent pas" que la Corée du Nord ait cette capacité.
Le Pentagone a indiqué pour sa part qu'il était "inexact de suggérer que le régime nord-coréen a complètement testé, mis au point ou démontré le type de capacités nucléaires évoquées" par un élu.
Sur fond d'extrêmes tensions sur la péninsule coréenne, les Occidentaux s'attendent à un prochain tir de missiles(s) par Pyongyang.
Ignorant les mises en garde de son voisin et allié chinois, le Nord a déployé sur sa côte orientale deux missiles Musudan, d'une portée théorique de 4.000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud, le Japon et même l'île américaine de Guam.
L'éventuel tir de missile pourrait survenir autour du 15 avril, jour anniversaire de la naissance du fondateur du pays, Kim Il-Sung, avancent les experts.
En Syrie, des "preuves solides" de l'utilisation d'armes chimiques
Le Monde.fr avec AFP
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Les pays occidentaux ont des "preuves solides" que des armes chimiques ont été utilisées au moins une fois dans le conflit syrien, ont indiqué jeudi 11 avril des diplomates à l'ONU. "Il y a plusieurs exemples dans lesquels nous sommes complètement sûrs que des obus chimiques ont été utilisés de façon sporadique", a expliqué un responsable sous couvert de l'anonymat. Un autre diplomate du Conseil de sécurité de l'ONU a également confirmé que des preuves "très convaincantes" ont été envoyées au secrétaire général Ban Ki-moon pour soutenir les accusations à l'encontre du régime de Bachar al-Assad.
Le gouvernement syrien et l'opposition armée s'accusent mutuellement d'avoir employé des armes chimiques dans la guerre civile qui fait rage dans le pays depuis mars 2011. Damas a déposé le 20 mars une requête officielle pour une enquête de l'ONU, qui avait été annoncée par le secrétaire général Ban Ki-moon dès le lendemain. Mais les autorités syriennes ont refusé cette semaine l'accès à leur territoire aux membres de la mission des Nations unies, Ban Ki-moon ayant souligné que "toutes les allégations" feraient l'objet d'enquêtes.
"Il est regrettable que le gouvernement syrien ait rejeté mon offre de mener une enquête" sur place, a déclaré Ban Ki-moon jeudi après sa rencontre à Washington avec le président américain Barack Obama. M. Ban a demandé un accès "sans entraves" à toute la Syrie avant d'envoyer la mission sur place. Les membres de l'équipe "sont maintenant prêts. Ils peuvent être déployés à tout moment très vite; il s'agit d'un appel urgent" à Damas, a-t-il ajouté.
La Grande-Bretagne et la France ont soumis des informations aux Nations unies concernant les allégations selon lesquelles les forces gouvernementales ont utilisé des armes chimiques face aux rebelles, notamment dans la ville de Homs le 23 décembre.
Mariage homo: le Sénat s'achemine vers le vote du projet de loi
(AFP)
Deux personnes échangent un anneau, à Paris le 18 septembre 2012 (AFP/Archives, Kenzo Tribouillard)
PARIS — Le Sénat s'est acheminé doucement jeudi soir vers le vote final du projet de loi controversé sur le mariage homosexuel, qui devrait avoir lieu vendredi matin au terme d'un débat où la droite très mobilisée a multiplié les interventions.
A l'extérieur du Sénat, des opposants hostiles au projet de loi s'étaient rassemblés sous la banière de la Manif pour tous dont l'égérie est Frigide Barjot et d'autres, à 200 mètres de là, sous celle de l'Institut Civitas, proche des catholiques intégristes. Non loin, face à l'église Saint-Sulpice manifestaient en revanche des partisans du mariage homosexuel.
Sous la houlette de leur président Jean-Pierre Bel (PS), les sénateurs ont achevé l'examen de l'ensemble des articles notamment par des amendements additionnels sur la procréation médicalement assistée (PMA) ou la gestation pour autrui (GPA). Ils ont tous été rejetés par le gouvernement et par le rapporteur Jean-Pierre Michel (PS) jugeant qu'ils n'entrent pas dans le périmètre du projet de loi.
Il leur restera vendredi matin à présenter leurs explications de vote, avant de se prononcer sur l'ensemble du texte.
Le Sénat avait fait un grand pas mercredi vers le mariage et l'adoption par des couples homosexuels avec le vote des deux premiers articles du projet de loi du gouvernement. Jeudi matin, ils ont voté les dispositions relatives au nom de famille.
La ministre de la Justice Christiane Taubira a pu à cette occasion annoncer aux sénateurs qu'il n'y aurait toujours qu'un seul livret de famille.
"Avec l'Association des maires de France, nous sommes convenus de maintenir un livret unique", a-t-elle dit, alors que "plusieurs options s'ouvraient à nous: prévoir trois livrets ou un livret unique". "Quand on en arrivera à l'enfant, on écrira +l'enfant est né de...+ et les rubriques seront complétées différemment selon les familles", a-t-elle précisé.
Le sénateur UMP Bruno Retailleau a de son côté provoqué un incident en s'en prenant à "la couleur" de la sénatrice écologiste Esther Benbassa. "Nous n'avons pas la même couleur politique. D'ailleurs d'autres couleurs non plus", a lancé le sénateur de Vendée, ancien villiériste, à la sénatrice.
Le président PS de la commission des Lois, Jean-Pierre Sueur, s'est aussitôt indigné de ces propos "graves", tandis que le président du groupe écologiste Jean-Vincent Placé, dans un rappel au règlement, réclamait des excuses.
Après une suspension de séance, M. Retailleau a fait une mise au point pour clôre l'incident: "Je voudrai dire solennellement, en m'adressant à ma collègue qui n'arrêtait pas de m'interrompre, que j'ai visé la différence de couleur politique et vestimentaire". Mme Benbassa portait une veste jaune franc, tandis que le sénateur de Vendée est toujours de sombre vêtu.
L'examen du projet de loi s'est déroulé dans un climat généralement tendu, la droite, fortement mobilisée, ralentissant les débats en multipliant les prises de paroles face à une gauche qui avait choisi le silence pour ne pas rallonger la discussion.
Le texte a été adopté en première lecture par l'Assemblée le 12 février.
Le Sénat dit «oui» au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels
Après l’Assemblée nationale, le Sénat a adopté vendredi le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux personnes de même sexe par un vote à mains levées. A l’annonce du résultat, les sénateurs de gauche se sont levés pour applaudir. Si l’essentiel du texte n’a pas changé, le Sénat n’a pas voté conforme. Le projet de loi devra donc être examiné en seconde lecture à l’Assemblée.
On attendait un débat serein et sans obstruction. On a eu un débat sur le fond, mais non dénué de tensions régulières, et marqué par la volonté de l’UMP de faire durer les discussions. Les sénateurs UMP ont usé à plein du règlement du Sénat, qui ne limite pas les explications de vote. La gauche, souvent minoritaire dans l’hémicycle, a elle régulièrement utilisé le vote bloqué. Il permet de faire voter les absents, mais il rallonge aussi les débats. Au final, avec près de neuf jours d’examen, le texte est voté ce vendredi. C’était l’hypothèse la plus probable. Explication : les sénateurs ont accéléré l’examen du texte sur les derniers articles et amendements.
Comme à l’Assemblée nationale, les discussions ont davantage ressemblé à un dialogue de sourd. La gauche a défendu l’égalité entre tous les citoyens, la sécurisation des enfants de couples homosexuels et la prise en compte de l’évolution de la société. La droite a elle défendu sa conception du mariage : elle ne le conçoit pas autrement que par l’altérité, soit un homme et une femme. Elle a exprimé son opposition à l’adoption plénière pour les couples de même sexe, que permet le projet de loi. L’UMP a aussi répété en boucle que l’exécutif avance masqué sur la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA). La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a expliqué que la PMA se retrouverait éventuellement dans le futur texte sur la famille, attendu à l’automne, après avis du Conseil national d’éthique. Quant à la GPA, François Hollande a assuré qu’elle ne se ferait pas durant le quinquennat. Le chef de l’Etat, en pleine tourmente sur le plan politique et économique, pourra au moins mettre à son actif cette réforme de société qui laissera sa trace.
Affaire Cahuzac. Moscovici dément avoir été au courant dès décembre
Affaire Cahuzac. Moscovici dément avoir été au courant dès décembre.
Photo : EPA
Accusé par le magazine Valeurs actuelles d’avoir eu connaissance, dès le mois de décembre, de l’existence du compte caché de Jérôme Cahuzac, le ministre de l’Economie et des Finances dément formellement. Pierre Moscovici va porter plainte pour diffamation.
Selon Valeurs actuelles, Pierre Moscovici a su « avant le 31 décembre » que Jérôme Cahuzac, alors son ministre délégué, avait détenu un compte en Suisse, grâce à une enquête diligentée par l’administration fiscale dès les premiers jours de l’affaire, révélée par Mediapart le 4 décembre.
Dans ces conditions, « la démarche de Pierre Moscovici, qui consiste, le 24 janvier, à demander aux autorités helvétiques si Jérôme Cahuzac disposait d’un compte à l’UBS entre 2006 et 2012 avait quelque chose de surréaliste », écrit l’hebdomadaire.
« Démenti formel »
Pierre Moscovici a opposé jeudi « un démenti formel » aux informations de Valeurs Actuelles. « Cet article que j’ai lu ne mérite pas grand commentaire. C’est une reconstruction à partir d’une réalité qui n’existe pas », a-t-il affirmé en marge d’une conférence de presse, avant de répéter ses dénégations au Sénat.
« Prenons garde à essayer de transformer la faute d’un homme en attaque contre un gouvernement, contre un ministre intègre », a déclaré Pierre Moscovici dans l’hémicycle, affirmant n’avoir « rien à se reprocher ».
Le ministre de l’Economie et des Finances va porter plainte pour diffamation.
Pas de « mission secrète »
Le patron de l’administration fiscale, Bruno Bézard, accusé par Valeurs actuelles d’avoir fait travailler sur le dossier « une quinzaine de fonctionnaires » pour enquêter sur la véracité des affirmations de Mediapart, a lui aussi démenti « formellement » les affirmations de l’hebdomadaire.
Selon Bruno Bézard, qui nie avoir lancé une « mission secrète en Suisse » qui lui aurait permis de savoir dès fin décembre que Jérôme Cahuzac avait bien eu un compte caché, une telle démarche n’aurait pas été « conforme au droit ni à la pratique ».
Deux parlementaires UMP à Bercy
Gilles Carrez et Philippe Marini, présidents UMP de la commission des Finances de l’Assemblée nationale et au Sénat, se sont rendus jeudi à Bercy pour vérifier les informations de Valeurs actuelles.
Comme les rapporteurs du budget du Parlement, ils peuvent avoir accès aux documents de l’administration fiscale, même ceux qui sont couverts par le secret. À leur sortie, les parlementaires ont jugé « peu probable » que Bercy ait diligenté une enquête secrète en Suisse.
Unis à gauche et à droite contre la transparence
Patrimoines : la réserve des parlementaires
Président de l’Assemblée en tête, la résistance s’organise à droite et à gauche contre l’obligation de publier les patrimoines des élus. Ce volet de la loi sur la transparence a du plomb dans l’aile.
Le Premier ministre a consulté hier tous les responsables des groupes parlementaires. Photo AFP
Ce n’est pas unanime mais presque : les parlementaires ne veulent pas se déshabiller et dévoiler leur patrimoine comme y seront contraints les membres du gouvernement lundi.
Même Claude Bartolone, le président socialiste de l’Assemblée nationale émet les plus vives réserves. Il les a énoncées à Jean-Marc Ayrault qui a reçu hier les uns après les autres, tous les responsables de groupes parlementaires.
« Le signal que l’on donne avec la publication des patrimoines est qu’il faut se méfier des élus », argumente Claude Bartolone.
Ce dernier plaide pour des déclarations, des contrôles plus stricts, des vérifications, des sanctions, mais pas de publication pour éviter la vindicte populaire. Christian Jacob, le patron des députés de droite, a tenu le même discours au Premier ministre. Même le Front de Gauche et les radicaux de gauche y sont opposés. À part Jean-Pierre Bel, le président du Sénat qui fait figure de bon élève, les réticences contre ce que les parlementaires socialistes appellent « la publication sauvage » des patrimoines sont réelles.
Des amendements à prévoir
Du coup, si le projet de loi comporte ce volet de publication des patrimoines des élus, il sera fortement amendé par la droite… et par la gauche ! « Ce qui est important c’est de savoir si un élu s’enrichit pendant son mandat et pas de le stigmatiser sur son patrimoine », a déclaré André Chassaigne, député Front de Gauche. Que restera-t-il de la transparence pour les parlementaires à la sortie ?
Certains élus avancent aussi le problème de la famille. « Je considère qu’elle n’a pas à être concernée par la publicité du patrimoine. Ni mes enfants, ni mes petits-enfants ni mon épouse », explique Jean-Louis Borloo, président du groupe UDI à l’Assemblée. Yamina Benguigui, qui en tant que ministre déléguée à la francophonie verra son patrimoine publié lundi prochain, a témoigné de sa difficulté : « C’est ce que m’a légué ma grand-mère, mon père, ce que j’avais de plus intime qu’il va falloir mettre sur la table ».
La prime au plus pauvre ?
Les premières réactions hostiles de certains électeurs de gauche quand Marisol Touraine a annoncé qu’elle était assujettie à l’impôt sur la fortune ne rassurent pas. « Il va bientôt falloir dire que l’on n’a rien pour montrer que l’on est honnête », ironise Thierry Mariani (UMP).
L’argument est provocateur mais la peur du « tous pourris » largement partagée par les élus inquiète à moins d’un an des municipales. « Je suis sûr que les parlementaires sauront trouver la bonne réponse », a dit, confiant le Premier ministre, avant de conclure : « Il y a eu un avant il y aura un après ». Là-dessus, il n’y a aucun doute.
Au fur et à mesure de leur publication, « Les Echos » diffusent les déclarations de patrimoine des membres du gouvernement et des élus de l'Assemblée ou du Sénat.
Pour redorer l'image du gouvernement, écornée par l'affaire Cahuzac, les ministres ont dans l'obligation de publier leur patrimoine d'ici le 15 avril . « Les Echos » s'engagent à publier les déclarations des membres du gouvernement dès qu'elles seront rendues publiques. Nous mettrons également en ligne les informations fournies par les hommes politiques d'autres courants.
Meubles, objets d'art: collection de photos de ses parents, John et Claude Batho, estimée à 30.000 euros. Mobilier assuré pour 50.000 euros à Paris, pour 13.700 euros à Melle (Deux-Sèvres).
Pascal Canfin (ministre délégué chargé du Développement)
Environ 575.000 euros
Un appartement à Paris acquis en juillet 2012 pour 540.000 euros
Valeurs mobilières pour 5.820 euros. Assurances vie pour 2.760 euros ; comptes courants ou épargne pour 25.200 euros.
Photographie, tableau, sculpture pour 1.400 euros
Marie-Arlette Carlotti (ministre déléguée aux Personnes handicapées et à l'Exclusion)
Environ 630.000 euros
-Un appartement environ 130 m2, Marseille 5ème, estimé à 270.000 euros en 2012). -Une maison individuelle environ 120m2 dans l'Hérault d'une valeur d'achat de 220.000 euros (emprunt de 140.000 euros, reste à payer 70.000 euros). -Un appartement environ 60 m2, en Haute-Corse, d'une valeur d'achat de 75.000 euros
Des actions pour 2.500 euros ; une assurance vie pour 39.900 euros ; cinq comptes courants ou d'épargne pour près de 23.000 euros
Deux voitures (une Smart fortoo et une Toyota 8cv) .
Cécile Duflot (ministre de l'Egalité des Territoires et du Logement)
Environ 235.000 euros
Une maison environ 150m2, dans les Landes. (70 % d'une valeur d'achat de 168.000 euros, soit environ 117.000 euros)
Comptes courants ou épargne pour 106.161 euros
Meubles et bijoux pour 12.000 euros ; une voiture (Renault Twingo)
Aurélie Filipetti (ministre de la Culture)
Un appartement de 70 m2 à Paris
Arnaud Montebourg (ministre du Redressement productif)
Environ 600.000 euros
-50% d'une place de parking à Dijon, d'une valeur inconnue ; -50% d'un appartement de 55 m2 à Paris occupé par sa mère ; -40% d'un appartement situé à Paris 2e, estimée à 890.000 euros ; -Une maison à Montret (Saône-et-Loire) d'une valeur de 235.000 euros.
Deux comptes bancaires à la Caisse d'épargne de Gevrey-Chambertin (Côte-d'Or), pour moins de 1.000 euros chacun, et un compte bancaire au Crédit du Nord.
Un fauteuil Charles Eames acheté 28.000 francs ; une 407 Peugeot.
Pierre Moscovici (ministre de l'Economie et des Finances)
Duplex à Montbeliard, évalué autour de 200.000 euros
Marisol Touraine (Ministre de la Santé)
Environ 1,4 million d'euros
-Un appartement dans le 13e arrondissement -Autres biens immobiliers avec emprunts en cours
Le patrimoine déclaré des parlementaires
Noms
Total du patrimoine (*)
Immobilier
Placements
Autres
Denis Baupin (vice-président de l'Assemblée nationale)
Environ 33.500 euros
Néant
Compte courant et épargne pour 29.000 euros
Mobilier d'usage courant pour 4.500 euros
Christophe Castaner (député PS des Alpes-de-Haute-Provence)
Environ 480.000 euros
Une maison acquise en 2001, d'une valeur de 350.000 euros.
Assurance-vie pour 119.000 euros ; valeurs mobilières pour 76.350 euros ; epargne et comptes courants pour 24.500 euros
Meubles d'une valeur d'assurance de 30.000 euros ; deux voitures (Peugeot 3008 et Renault Laguna).
Christophe Cavard (député Vert du Gard)
2 hectares à Cavi pour une valeur vénale de 6.000 euros
Epargne et comptes courants pour 33.764 euros
Une voiture (Renault Mégane)
Eric Ciotti (député UMP et président du conseil général des Alpes-Maritimes)
Environ 670.000 euros
Une maison à la Colle-sur-Loup acquise en 2009 pour 580.000 euros (trois prêts d'un montant global de 480.000 euros) dont la dernière échéance de remboursement est en 2024.
-Un étang à Saint-Amand-les-Eaux acquis pour 30.000 euros
Livret A de 13.000 euros et compte courant pour 30.000 euros
René Dosière (député PS de l'Aisne)
Environ 450.000 euros
-Une maison à Laon, estimée à 400.000 euros. -Deux parcelles non bâties en bois et taillis.
Epargne et comptes courants pour un montant d'environ 14.000 euros.
Mobilier évalué à la valeur d'assurance limitée à un plafond de 40 259 euros.
Christian Estrosi (député maire UMP de Nice)
Environ 1.000.000 euros
-Un appartement à Auron acquis en 2007 au prix de 450.000 euros. (emprunt restant dû en mai 2012 : 363.779 euros). -Des terrains situés à Valdeblore, reçus par succession en décembre 2010, pour 125.000 euros. -40 % dans une société immobilière propriétaire d'une maison à Nice. Valeur de la participation : 471.400 euros (emprunt restant dû en mai 2012 : 412.936 euros).
Comptes courants et épargne pour 17.046 euros en mai 2012.
Meubles pour 6.000 euros. Des bijoux et livres d'une valeur de 6.000 euros. Une voiture (DS4)
Yannick Favennec (député UDI Mayenne)
Environ 70.000 euros
70.000 euros d'épargne. Un compte courant d'un montant d'environ 3.900 euros.
Deux véhicules (une Fiat 850 et une Mini Cooper)
Vincent Feltesse (député PS de Gironde)
Environ 710.000 euros
-Une maison achetée en 2003 pour 350.000 euros et dans laquelle plus de 100.000 euros de travaux ont été effectués. Elle est aujourd'hui mise en vente pour environ 700.000 euros (emprunt restant dû : 240.000 euros).
Un livret d'épargne pour 11.000 euros.
Deux voitures (une Fiat Panda et une Citroën C4.
François Fillon (député UMP de Paris)
Environ 722.000 euros
Une maison dans la Sarthe, achetée 440.000 euros il y a vingt ans, estimée par lui-même à 650.000 euros
Valeurs mobilières, comptes épargne logement, assurance vie : 72.536 euros
Deux voitures de plus de dix ans (une Toyota Land cruiser et une Peugeot 306)
Paul Giacobbi (député PRG de Haute Corse)
Environ 727.000 euros.
Une maison de 140 m2 à Asnières d'une valeur de 442.000 euros ; un appartement de 70 me à Venaco d'une valeur de 22.867 euros ; un appartement de 500 m2 à Venaco d'une valeur de 225.838 euros ; un terrain non constructible à Venace de 100 hectares d'une valeur de 30.490 euros.
Valeurs mobilières d'une valeur de 274,41 euros ;
Comptes courants et épargne pour 6.870 euros
Anne Hidalgo (candidate socialiste à la mairie de Paris)
Environ 1 million d'euros
Propriétaire avec son mari d'un logement acheté 861.459 euros en septembre 2006, aujourd'hui évalué 1.044.299 euros.
-Un appartement de 55 mètres carrés à Paris, d'une valeur de 600.000 euros (emprunt restant dû : 400.000 euros) -Une maison d'environ 150 mètres carrés sur l'île de Groix, en Bretagne, qui vaudrait entre 350.000 et 400.000 euros.
Un kayak en carbone, deux vélos, une Renault Espace d'occasion et des meubles Ikéa.
Alain Juppé (Maire de Bordeaux)
Environ 2.800.000 euros
-Une maison à Hossegor reçue par succession, évaluée à 1.200.000 euros. -copropriétaire d'une maison à Bordeaux de 135 m2 pour 550.000 euros. -co-propriétaire d'un appartement de 90 m2 à Paris pour 750.000 euros. -emprunt restant dû en juin 2012 : 19.051 euros
-Actions à la BRED pour 1.852 euros ; -Assurance vie pour 160.453 euros ; -Comptes courants et Livret A pour 41.830,90 euros
-Meubles pour 129.000 euros -Toyota Prius
Bruno Le Maire (député UMP de l'Eure)
Environ 260.000 euros
Une part de SCI (Société civile immobilière) sur une ferme basque pour un montant de 100.000 euros
Des valeurs mobilières pour 82.000 euros ; compte courant, Livret A et Plan de développement durable pour 42.000 euros
Du mobilier et des oeuvres d'art pour 35.000 euros ; une voiture (Peugeot 508)
Jean-Pierre Maggi (député PS des Bouches-du-Rhône)
Environ 1.200.000 euros
Une maison de 160m² à Velaux, acquise en 1971 évaluée à 320.000 euros ; une maison de 120m² à Velaux, acquise en 2005 évaluée à 360.000 euros ; un appartement de 47m² à Velaux, acquis en 2003, évalué à 200.000 euros ; un appartement de 30m² dans le 11e arrondissement de Paris, acquis en 2006 pour 200.000 euros.
Deux assurances vie d'un montant total de 143.506 euros
10.000 euros de meubles ; une voiture (C4 Picasso).
Véronique Massonneau (députée Vert de la Vienne)
Une maison de 250 m² acquise en 1995. Valeur vénale : 200.000 euros.
Comptes bancaires courants ou d'épargne pour 13.000 euros environ. Une Assurance vie pour 2.500 euros.
Jean-Luc Mélenchon (député européen du Sud-Ouest et coprésident du PG)
Un appartement de de 76m2 à Paris acquis en 2006 pour 346.750 euros ; une maison dans le Loiret achetée 92.000 euros en 1996.
Epargne pour 150.000 euros
Patrick Mennucci (député PS des Bouches-du-Rhône)
Environ 516.000 euros
-Une maison à Marseille acquise en 2010 pour 450.000 euros (emprunt restant dû : 198.000 euros). -Un appartement de 80 m2 à Marseille acheté en 2000 pour 30.489 euros (emprunt restant dû) : 6.500 euros.
Epargne et compte courant pour 5.879 euros.
Meubles et tableaux d'une valeur d'environ 30.000 euros
Jean-Vincent Placé (président du groupe EELV au Sénat)
Environ 505.000 euros
Un appartement aux Ulis (91) acquis en 2006 pour 120.000 euros + 20.000 euros de travaux (Emprunt restant dû : 90.000 euros). 50 % d'un appartement de 74 m2 à Paris acquis en octobre 2012 d'une valeur de 650.000 euros (Emprunt restant dû : 290.000 euros)
Des actions pour 10.000 euros ; une assurance-vie pour 31.000 euros ; comptes courants ou d'épargne pour 40.100 euros
Une voiture (407 Peugeot)
Barbara Pompili (co-présidente du groupe EELV à l'Assemblée)
Environ 74.000 euros
Néant
Des valeurs mobilières pour 12.500 euros ; comptes courants ou d'épargne pour 31.420 euros
Des meubles pour 30.000 euros, une voiture (Renault Clio) et un scooter
Thierry Robert (député Radical de gauche à la Réunion)
Plus de 15 millions d'euros
Biens immobiliers évalués à 9 millions d'euros, dont cinq immeubles et un trois-pièces dans les Yvelines, en région parisienne, acheté en 2011.
Avoirs et placements dont 6,3 millions d'assurance décès, 100.000 euros d'épargne retraite et salariale.
François de Rugy (coprésident du groupe EELV à l'Assemblée)
Environ 770.000 euros
Une maison de 150 m2 à Orvault estimée à 350.000 euros ; une maison de 100 m2 à Ouessant estimée à 250.000 euros ; un appartement à Toulouse estimé à 100.000 euros.
Des valeurs mobilières pour 13.072 euros ; une assurance-vie pour 15.000 euros ; comptes courants ou d'épargne pour 45.305 euros.
Une voiture (Peugeot Partner) et un scooter
Rudy Salles (député UDI des Alpes-Maritime)
Environ 595.000 euros
. Un appartement à Nice acquis en 1990 au prix de 1.750.000 francs (266.785.78€). -Un appartement à Paris 15eme acquis en 2008 au prix de 220.000€. (Prêt sur 15 ans)
Des valeurs mobilières: pour 19.782 euros ; comptes courants pour 20.000 euros.
Meubles pour 70.000 euros.
Fabrice Verdier (député PS du Gard)
Environ 290.000 euros
Une maison acquise en novembre 2012 pour 253.000 euros. (emprunt restant dû : 170.000 euros) 1/3 des parts d'un terrain agricole d'un hectare à Fons-sur-Lussan où sont plantés des oliviers.
Epargne et compte courant pour environ 33.500 euros ; 2.500 euros de pièces de collection ; une assurance-vie
Trois tableaux offerts par le peintre Joseph Szabo ; deux voitures ( une Citroën C4 et une Citroën Visa)
Laurent Wauquiez (député UMP de Haute-Loire)
Environ 680.000 euros
Un appartement de 90 m2 dans le 15e à Paris, acquis pour 411.600 euros en 2002. Une maison de 200 m2 au Puy-en-Velay, acquise pour 275.000 euros en 2008. (Emprunt restant dû : 546.810 euros)
Un PEA de 120 euros ; 500 euros d'assurance-vie ; et 577 euros sur un CEL
Deux voitures (une Peugeot 3008 et une 307)
(*) y compris les emprunts en cours et en prenant en compte la valeur estimée du bien immobilier en 2012
ECONOMIE
La FNSEA met la pression pour "sauver l'élevage français"
Le syndicat agricole appelle à la mobilisation ce vendredi un peu partout en France pour réclamer des mesures d'urgence face à la hausse des charges liées à la flambée des matières premières.
"Nous sommes là pour crier que l'élevage est en crise !" Quelque 200 agriculteurs se sont réunis cette nuit dans les rues de Besançon, prélude à la journée d'action nationale lancée par la FNSEA avec "reconstitution de ferme", "empaillage" ou encore "lâchage de chariots de grande surface".
Au cœur de cette journée pour "sauver l'élevage français" : l'augmentation des charges pour les éleveurs. Sur le lait par exemple, elles ont grimpé de 30 euros pour 1.000 litres l'an dernier, soit près de 10% de leur prix de vente. Une hausse des coûts de production liée en particulier à la flambée des prix de l'alimentation animale en raison de la hausse des prix des céréales.
Les agriculteurs réclament donc des mesures d'urgence, dont une hausse de deux à trois centimes par litre de lait. Mais les négociations avec la distribution sont au point mort. Elles bloquent sur la proposition de certaines enseignes (Auchan, Carrefour, Casino, Cora et Monoprix).
"Mais au-delà de l'urgence", pour Xavier Beulin, le président de la FNSEA, "cette journée d'action vise aussi à interpeller les pouvoirs publics sur le respect de la loi sur la modernisation de l'économie". Un texte qui régit les relations commerciales et doit être modifiée par le gouvernement dans l'année pour mieux prendre en compte les variations de coûts de production.
Paradis fiscaux : pourquoi les entreprises s'y implantent
Les grandes entreprises s'implantent dans des paradis fiscaux pour des raisons multiples, pas seulement fiscales.
Les grandes entreprises vont-elles dans les paradis fiscaux seulement pour payer moins d'impôt? « Le sujet est très différent pour les entreprises et les personnes physiques, affirme le directeur fiscal d'une grande entreprise américaine. Les particuliers ouvrent en général un compte dans un paradis fiscal pour y cacher de l'argent.Dans les grandes entreprises, surtout cotées, c'est tout l'inverse. Le "pas-vu-pas-pris" n'existe pas. »
La fiscalité accommodante joue, bien sûr, un rôle central. Mais pas seulement. Les raisons qui poussent les entreprises à baser certaines activités ou à faire transiter certaines opérations par des paradis fiscaux sont en réalité multiples. « Les paradis fiscaux aujourd'hui sont utilisés pour un type d'activité ou de revenu, spécifique, pour lesquels l'entreprise va chercher le régime le plus favorable, poursuit un expert. La fiscalité est alors prise en compte comme tous les autres paramètresentrant dans la composition des coûts ». Souvent, une réglementation plus accommodante dans le pays choisi entre aussi en ligne de compte, de même que des coûts de financements moins élevés. « Ce peut être parce que dans tel pays, on finance des opérations en demandant moins d'autorisations de créditqu'en France », poursuit cet expert. Ou parce que les entreprises peuvent exercer des activités de crédit bail sans licence bancaire par exemple. Ou encore y trouver des procédures moins lourdes, pour l'enregistrement des avions, ou des bateaux.
Aux îles Caïmans, sixième place financière mondiale, les grandes banques spécialisées dans le financement aéronautique sont présentes. « Les institutions gouvernementales comme les agences de crédit export européennes (Coface, EGCD, Hermes et Sace) reconnaissent et facilitent l'utilisation des îles Caïmans, par exemple dans la restructuration de financements aéronautiques», explique une banque française. A Guernesey et Jersey, autres îles britanniques, la législation est particulièrement favorable à la gestion de fonds. Depuis vingt ans, l'ensemble des professionnels spécialisés dans ce secteur (juristes, dépositaires, administrateurs, comptables) y sont ainsi implantés.
Des pays européens aussi
Dernier exemple, celui des îles Vierges britanniques. Les fortunes de Hongkong ont historiquement privilégié ces îles, car elles sont un territoire d'outre-mer du Royaume-Uni qui, à la veille du rattachement de HongKong à la Chine, présentait une législation proche de celle de HongKong. « Si l'on veut être un acteur de premier plan en banque privée en Asie, il faut savoir répondre aux us et coutumes de ces clients », plaide une banque.
Pour autant, les « paradis fiscaux » ne sont pas toujours ceux que l'on croit. A côté de quelques archipels exotiques, on trouve bien souvent des pays européens. Nombre de montages passent par exemple par la Belgique, notamment pour des opérations de financement. Parfois, les entreprises cherchent un régime juridique qui n'existe pas dans le pays de leur siège. Ainsi, pendant longtemps, la France n'avait pas de fiducie, et les entreprises créaient des trusts au Liechtenstein. « Dans un monde ouvert, la fiscalité est un enjeu, mais ce n'est pas le seul, poursuit le directeur fiscal. La logique est toujours celle de rester compétitif. Toutes les grandes entreprises d'un même secteur finissent par afficher des taux effectifs d'imposition globale à peu près comparables. » A cet égard, la France n'est d'ailleurs pas forcément toujours la moins disante. « Il est par exemple plus facile de liquider une société en France qu'ailleurs », constate un expert.
Elsa Conesa et Laura Berny
L'Autriche sous pression européenne pour lever le secret bancaire
Le Monde.fr avec Reuters
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Les Européens s'apprêtent à renouveler leurs pressions sur l'Autriche vendredi 12 avril lors de la réunion des ministres des finances de l'UE, afin que le pays accepte de lever le secret bancaire, à l'instar du Luxembourg. Ce dernier a accepté de supprimer le secret bancaire pour les particuliers ressortissants de l'Union européenne titulaires de comptes sur son territoire à partir du 1er janvier 2015. Cette décision emblématique, qui aligne le Grand Duché sur les autres pays de l'Union, contribue à isoler un peu plus l'Autriche, dernier Etat des Vingt-Sept à observer cette pratique.
L'Irlande, qui assure la présidence tournante, a décidé d'inclure au dernier moment dans l'agenda de la réunion un projet par lequel les cinq principales économies de l'UE renforceront leur coopération contre l'évasion fiscale. Les débats s'annoncent animés notamment entre le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, qui fait campagne contre le secret bancaire et son homologue autrichienne, Maria Fekter, qui a promis de se battre"comme une lionne" pour le conserver. A l'appui de sa position, Fekter a rappelé que la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ne faisaient rien pour supprimer leurs propres paradis fiscaux dans les îles anglo-normandes et dans le Delaware.
CHYPRE ÉGALEMENT AU MENU
Le commissaire européen en charge de la régulation, Michel Barnier, a dit espérer que les ministres "redoubleront" d'efforts sur la question de la coopération bancaire et de la lutte contre les paradis fiscaux.
Les ministres doivent également se pencher sur le plan de sauvetage de Chypre qui prend une allure chaotique. Dans un premier temps, Chypre devait lever sept milliards d'euros pour obtenir dix milliards d'aide de ses créanciers internationaux, l'UE et le FMI. Selon des documents que s'est procurés Reuters, le coût du sauvetage de l'île s'élèverait maintenant à 23 milliards et Chypre devrait contribuer à hauteur de 13 milliards. Nicosie pourrait vendre pour 400 millions d'euros une partie de ses réserves d'or et relever le taux de l'impôt sur les sociétés et le taux de la taxation des plus-values au moment où son économie pourrait se contracter de 12% sur les deux prochaines années.
Florange, AppGratis, Google Glass, le bonus-malus énergie : la revue de presse de l'industrie
Le glas a sonné pour les hauts-fourneaux de Florange, Fleur Pellerin avocate d'AppGratis, la loi Brottes censurée par le Conseil constitutionnel, les Google Glass interdites dans les casinos de Las Vegas, la baisse des ventes de PC... L'Usine Nouvelle a compilé l'essentiel de l'actualité industrielle de ce vendredi 12 avril dans sa revue de presse.
Clap de fin à Florange
Les médias reviennent nombreux, ce vendredi 12 avril, sur le comité central d'entreprise d'ArcelorMittal qui s'est tenu la veille. Au cours de celui-ci, la fermeture définitive des installations de la filière liquide sur le site de Florange a été entérinée. Pour la direction d’ArcelorMittal, le projet industriel et commercial déjà engagé va rendre Florange plus compétitif. Mais les syndicats l’ont rejeté à l’unanimité, explique le Républicain Lorrain.Le Monde revient sur le projet européen Ulcos pour lequel ArcelorMittal s'était engagé. Il ne verra finalement jamais le jour, affirme le quotidien national.
Fleur Pellerin défend la cause d'AppGratis
Un coup dur qui s'avère finalement être une campagne de pub. Ce vendredi 12 avril, la presse et la toile reviennent sur l'affaire qui oppose la start-up française iMediapp au géant Apple qui a décidé de retirer l'application AppGratis de son magasin d'applications. Une décision qui réveille les inquiétudes de Fleur Pellerin quant à l'emprise d'Apple sur le marché des applications, analyse Les Echos.
La loi Brottes censurée par le Conseil constitutionnel
Cela aura décidément été un parcours semé d'embûches pour la loi instaurant un bonus-malus sur l'énergie. La sentence est tombée, jeudi 11 avril. Le Conseil constitutionnel a retoqué la loi Brottes estimant que l’article 2 du texte présenté par le sénateur PS était contraire au "principe d’égalité devant les charges publiques", indique Libération.
Les ventes de PC en chute libre
Les ventes de PC sont au plus bas depuis 20 ans, selon des chiffres révélés le 11 avril. Miscrosoft est-il responsable de ce plongeon, s'interroge BFM sur son site internet. "Microsoft est au banc des accusés après l'annonce d'une baisse spectaculaire des ventes de PC dans le monde. Ils sont la fois victimes de la concurrence des tablettes et aussi des résultats médiocres de Window 8, son dernier système d'exploitation", expliquent nos confrères. Le Wall Street Journal, de son côté, affirme que les espoirs placés en Windows 8 pour relancer les ventes de PC sont déçus. Microsoft s'attelle désormais à son Windows Blue. Astrid Gouzik
SOCIAL
Les Sages ne veulent pas du bonus-malus sur l'énergie
Le Conseil constitutionnel a censuré la création d'un bonus-malus sur la consommation d'énergie, mesure phare de la première loi du gouvernement sur la politique énergétique, estimant que son champ d'application était une source d'inégalité.
Le Conseil avait été saisi en mars par des députés de l'opposition, qui dénonçaient plusieurs dispositions du texte comme ce "bonus-malus" énergétique, mais aussi la procédure d'effacement de consommations et celle relative aux éoliennes.
Les Sages ont estimé que l'article 2 de la loi, portant sur l'instauration d'un "bonus-malus" destiné à inciter les consommateurs à réduire leur consommation d'énergie, créait une inégalité devant les charges publiques dans la mesure où la consommation professionnelle n'était pas touchée.
Dans un communiqué, le Conseil Constitutionnel déclare:
En outre, cette exclusion des consommationsprofessionnelles conduisait à ce que des locaux dotés des mêmes dispositifs de chauffage, soumis aux mêmes tarifs et, pour certains utilisant un dispositif de chauffage commun soient inclus ou exclus du seul fait qu'ils étaient ou non utilisés à des fins domestiques.
Les Sages ont en revanche jugé que les deux autres articles soumis étaient conformes à la Constitution. Ce texte, emblématique du projet de la politique énergétique en France, avait été rejeté une première fois à l'automne par le Sénat avec les voix des élus communistes, après l'adoption d'une motion d'irrecevabilité. Ses opposants qualifiaient d'"usine à gaz" ce texte inspiré de l'un des 60 engagements de la campagne présidentielle de François Hollande, qui proposait d'instaurer une tarification progressive sur l'eau, le gaz et l'électricité. Repoussée au 1er janvier 2015, l'instauration d'un système de bonus-malus sur les factures d'électricité, dont l'objectif sera d'inciter les consommateurs à réduire leur consommation d'énergie, est l'une des mesures phare de ce texte symbolique des ambitions du gouvernement socialiste en matière d'énergie.
Une solution à l'automne? La ministre de l'Energie Delphine Batho a déclaré dans un communiqué prendre acte de cette décision et indiqué que le gouvernement allait chercher une nouvelle solution dans le cadre du débat sur la transition énergétique. Delphine Batho a ajouté:
La censure du dispositif du bonus-malus est une déception. Il faut toutefois souligner qu'elle n'est pas fondée sur le principe même du bonus-malus mais son périmètre d'application considéré comme partiellement contraire au principe d'égalité.
Bien que vidée de sa principale mesure, cette loi permettra d'étendre les tarifs sociaux de l'électricité et du gaz à huit millions de bénéficiaires, contre quatre millions auparavant, et d'instaurer une trêve hivernale sur les coupures d'énergie, rappelle la ministre.
François de Rugy, co-président des écologistes à l'Assemblée, regrette le rejet de cette mesure.
Une loi de programmation sur la transition énergétique est attendue à l'automne, au terme d'un débat qui vise à déterminer comment la France va refonder sa politique énergétique, en portant notamment le poids du nucléaire de 75 à 50% dans la production d'électricité.
Daniel Fasquelle, porte-parole du groupe UMP lors de l'examen de ce texte, a "salué, dans un communiqué, la décision du Conseil constitutionnel sur un texte "coûteux, complexe, peu efficace mais surtout injuste et inégalitaire".
Et Daniel Fasquelle d'ajouter:
Il est plus que temps que le gouvernement et la majorité mettent en place des mesures efficaces pour l'emploi et le pouvoir d'achat et non pas des usines à gaz inefficaces et coûteuses.
Le groupe UDI (centriste) du Sénat s'est lui aussi félicité, dans un communiqué, de la censure de l'article clé de cette loi.
Les sénateurs centristes affirment ainsi:
Le bonus/malus énergétique, véritable usine à gaz inventée par la majorité gouvernementale est profondément inégalitaire, incompréhensible et inapplicable.
Par France Inter avec agences
Florange s’éteint, la fermeture des haut-fourneaux d'ArcelorMittal a été entérinée hier lors d'un CE/Dossier
Les syndicats en appellent à l’Etat
François Pagano, de la CFE/CGC, estime « que techniquement, les hauts-fourneaux lorrains sont déjà condamnés ». Photo Pierre HECKLER
Metz. « Non, nous ne renonçons pas. On ne peut pas entériner la mise sous cocon des hauts-fourneaux, car ce serait les condamner. Imaginons demain un rebond de la demande d’acier, on serait incapable d’y répondre. » Dans les propos de Jean-Marc Vécrin, de la CFDT, se concentrent toute l’amertume et la colère des syndicats du site d’ArcelorMittal de Florange.
Le comité central d’entreprise d’ArcelorMittal Atlantique Lorraine (Amal) a examiné, hier à Paris, l’ultime étape du processus d’information-consultation sur le projet industriel et commercial, avant l’ouverture de la négociation sociale qui définira les mesures d’accompagnement des 629 suppressions d’emploi avec arrêt de la filière liquide.
« La fin de la sidérurgie en Lorraine »
Cet arrêt qui passe par la mise sous cocon des deux hauts-fourneaux mosellans, programmée pour la fin avril, « signe », selon Norbert Cima de FO, « n i plus ni moins que la fin de la sidérurgie en Lorraine. On ne fait plus que de la métallurgie chez nous. Nous allons être encore plus tributaires des livraisons de brames de Dunkerque ». L’ensemble des syndicats a voté contre ce projet. Un rejet qui traduit une grosse inquiétude, notamment en cas de rebond de la demande d’acier en Europe. « Cela présente un risque pour l’approvisionnement de Florange », constate François Pagano, de la CFE/CGC, lequel estime « que techniquement, les hauts fourneaux lorrains sont déjà condamnés ». Il émet aussi des doutes sur la filière intégrée du packaging, « un projet entre Basse-Indre et Florange qui n’est pas mûr ». La CGT, plus que jamais, campe sur « l’incohérence de ce projet qui fera, pour le packaging, travailler Florange et Basse-Indre en flux tendu au détriment de la qualité de nos aciers ». CGT, CFDT et FO, pour faire reculer la stratégie de Mittal, appellent comme souvent, à la rescousse le gouvernement, voire Bruxelles.
« Nous sommes sur la bonne voie. En mars, le coût du coil sorti de Florange est très bon, il est meilleur que celui du site allemand de Brême. Notre projet industriel et commercial est fait pour remettre Florange à flot économiquement. Même l’expert du cabinet Secafi le reconnaît. Florange sera encore plus compétitif. »
Henri-Pierre Orsoni, directeur général d’Amal et président du CCE, garde l’œil rivé sur les résultats économiques. « Certes, on ne produira plus d’acier, mais ici on le transforme. C’est en aval que l’on dégage de la valeur ajoutée. Je suis confiant. Ma priorité, c’est de reconstruire à Florange une entreprise compétitive qui assure son avenir. » Il ne voit pas rebondir la demande d’acier en Europe, qui est toujours en surcapacité de brames, mais croit plus que jamais aux mix-produits que Florange vend à ses clients. Sur le packaging, il entend l’inquiétude des syndicats. « Nous devons effectivement veiller à la qualité. Ce projet avance bien et doit nous permettre d’optimiser notre production de 400.000t à 650. 000 t. Il se met en place progressivement à effectif égal à Florange et à Basse-Indre d’ici début 2014 », précise le directeur. Reste la fin de la filière liquide.
« Sur les 629 personnes concernées, 206 sont déjà parties à la retraite. 301 ont été détachées sur des activités hors phase liquide, 122 restent affectées aux hauts fourneaux », souligne le directeur.
Bernard KRATZ
SOCIETE
Attaqué par la droite, Larousse défend sa définition du mot «mariage»
Deux élus UMP, Hervé Mariton et Laurent Wauquiez, ont critiqué la définition que le dictionnaire donne du mariage.
Par VINCENT DI GRANDE
Libération
Dans sa dernière édition, le dictionnaire Larousse indique, dans sa définition du mariage, que celui-ci peut être contracté par des personnes de même sexe «dans certains pays». Une précision qui a ému les députés UMP Hervé Mariton et Laurent Wauquiez. «Ce n’est pas normal, parce que le travail de la loi n’est pas fini, s'est insurgé Wauquiez mercredi sur Canal +. Je suis parlementaire, j’ai un minimum de croyance dans le job que je fais, je ne trouve pas normal que le Larousse s’assoie dessus.» «Nous nous devons d’être réactifs», justifie Mme Girac-Marinier, directrice des Dictionnaires et Encyclopédies chez Larousse. Les éditions Larousse qui précisent également, dans un communiqué, que cette nouvelle définition «correspond uniquement à l’enregistrement factuel de l’élargissement de la notion juridique du mariage dans un certain nombre de pays qui ont reconnu le mariage entre individus du même sexe».
Hervé Mariton a été le premier à s'insurger, via son blog, où il propose rien moins que le boycott des éditions Larousse. Lui et Wauquiez semblent oublier que le Larousse n’est pas le code civil, mais... un dictionnaire. Ses définitions n’ont pas de portée juridique. Surtout, comme le rappelle Pascale Bernard, ingénieur d’étude au laboratoire d'Analyse et de traitement informatique de la langue française (Atilf) : «La langue appartenant à tout le monde, ce n’est pas au législateur, ni même aux dictionnaires, d'imposer un sens aux mots. C’est l’usage qui impose ce sens. Les dictionnaires doivent s'adapter à cet usage, en proposant les définitions qui y correspondent».
Le Larousse n'a donc pas à se soucier de savoir s'il «s'assied» ou pas, sur le travail des parlementaires, ce qui n'exclut pas une certaine prudence selon Pascale Bernard : «Un dictionnaire a aussi un devoir de recul, voire de frein, par rapport aux évolutions de la langue.»
On pourrait repprocher à Larousse d'avoir donné au mot mariage un sens qui ne serait pas encore ancré dans la société. Ce serait oublier que les Français sont majoritairement favorables au mariage homosexuel. Ce serait aussi oublier qu'au Canada et en Belgique, deux pays francophones, cela fait plus de dix ans que les couples de même sexe peuvent se marier. Et que c'est également une réalité dans plus d'une dizaine d'autres pays.
DIVERS
Suspense autour d'une vente aux enchères de masques hopis à Paris
De Sandra LACUT (AFP)
Un masque hopi exposé à Paris le 5 avril 2013 (AFP, Miguel Medina)
PARIS — Une vente aux enchères de 70 masques hopis prévue vendredi à Paris pourrait être suspendue au dernier moment par la justice à la demande de la tribu amérindienne qui en réclame la restitution, soutenue par Robert Redford et une association de défense des peuples indigènes.
Un juge des référés décidera vendredi midi de la suspension ou non de la vente, prévue le jour même à 12H30 GMT à l'Hôtel Drouot à Paris par la maison Néret-Minet Tessier & Sarrou, fondée en 1691 sous Louis XIV.
Les avocats de l'association Survival International ont engagé en urgence une procédure de référé pour la stopper. Deux musées de l'Arizona, dans le sud-ouest des Etats-Unis, et la tribu amérindienne Hopi qui vit dans cet Etat, réclament l'annulation de cette vente de masques "Katsinam", considérés comme sacrés car ils représentent les esprits des ancêtres des Hopis.
Ils ont reçu le soutien de l'acteur et réalisateur américain Robert Redford qui, dans une lettre communiquée par l'avocat des Hopis, juge la vente "sacrilège" et demande la restitution des masques à la tribu, sous peine de commettre un "geste criminel".
Et l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris, qui se dit "très préoccupé" par le sujet, a demandé jeudi soir à la maison d'enchères de "différer la vente", dans un communiqué. "Différer la vente permettrait au peuple créateur de ces objets sacrés d'avoir la possibilité d'étudier leurs différents recours", estime Charles Rivkin, qui souligne que "la maison d'enchères n'a communiqué aucune information au peuple Hopi concernant la provenance et le statut légal" de ces objets.
Le représentant français des Hopis, l'avocat Pierre Servan-Schreiber, a défendu jeudi leur demande devant le juge des référés.
Selon lui, "bien que contrairement aux Etats-Unis, le droit français n'interdise pas la vente, le transport et l'exportation d'objets sacrés, il existe en France une jurisprudence qui interdit le commerce de certains types de biens comme les sépultures et les tombeaux, par le principe de fidélité et de stricte observance du respect dû aux morts".
"L'irréparable"
Pour les Hopis, a fait valoir Me Servan-Schreiber, "les masques Katsinam, ne sont pas des oeuvres d'art, folkloriques, ce sont des vecteurs par lesquels les esprits des anciens communiquent avec les vivants (...), leur usage est présent et le fait de les voir vendus est absolument bouleversant".
"Si ces objets sont là, ça ne peut être que dans des conditions qui violent les lois. La loi américaine en interdit le commerce depuis 1970. En France, ces masques, qui appartiennent depuis des siècles à la tribu, sont l'exact équivalent d'une sépulture", a-t-il ajouté, disant avoir reçu "d'innombrables courriels de familles hopis, alertées par les réseaux sociaux".
"La France", a-t-il rappelé, "a signé la convention de l'Unesco s'engageant à empêcher la commercialisation de tels biens. Il est impossible de dire qu'il y a un vide juridique. Si on laisse cet ensemble être dispersé, il sera impossible de le récupérer, ce qui serait l'irréparable".
Défendant la maison Néret-Minet Tessier & Sarrou, Me Philippe Stucker a fait valoir que beaucoup d'autres objets de ce type circulaient sur le marché de l'art et dans les grands musées européens et que le principe de la convention de l'Unesco n'avait jamais été transformé en dispositions réglementaires en France.
"Dans les sociétés occidentales, ces objets perdent leur statut d'origine et acquièrent une valeur esthétique et culturelle", a-t-il souligné, en citant plusieurs ventes aux enchères d'objets hopis à Paris dont ceux de la collection André Breton en 2003.
"La question des objets ethniques n'est pas nouvelle, leur origine est souvent inconnue et la plupart ont été collectés au XIXe ou au début du XXe siècles. Cette collection a circulé aux Etats-Unis dans les collections, le collectionneur a lui-même acquis ces objets aux Etats-Unis et n'a pas pour objectif de porter atteinte aux tribus", a-t-il ajouté.
"Ces objets sont sortis de la tribu il y a un siècle, or, dans ces conditions, où est le dommage imminent ?", s'est-il interrogé.
Le mois dernier, le directeur du bureau de préservation de la culture Hopi, Leigh Kuwanwisiwma, avait demandé à la maison d'enchères d'annuler la vente et d'entamer "des discussions respectueuses pour leur retour dans la tribu" Hopi.
Etats-Unis: après 27 années de vie dans les bois, un ermite arrêté pour vols
(AFP)
Un bois (DPA/AFP/Archives, Marc Tirl)
NEW YORK — Assurant vivre seul dans une forêt du Maine, dans le nord-est des Etats-Unis, depuis 1986, un ermite américain a été arrêté par la police qui l'accuse d'être responsable de centaines de cambriolages réalisés dans les campings voisins pour subvenir à ses besoins.
Christopher Knight, 47 ans, a été arrêté il y a une semaine par la police à Rome, après un énième cambriolage réalisé dans le Pine Tree Camp, un camp de vacances voisin, rapporte la presse locale.
Après son arrestation, l'homme --recherché depuis des années dans le secteur pour des cambriolages réalisés notamment dans ce camp-- a conduit les policiers jusqu'à son propre camp de fortune, au fond
des bois, où, a-t-il affirmé, il vit depuis le début des années 1990 après être "entré dans les bois en 1986".
Lors d'une conférence de presse, Terry Hugues, l'un des policiers qui l'a arrêté, a confié avoir d'abord douté des déclarations de Christopher Knight, qui dit n'avoir parlé à personne depuis qu'il a croisé un randonneur dans les années 1990, rapporte le Portland Press Herald.
Le policier a toutefois changé d'avis en voyant le camp de fortune de l'ermite: "Vous pouviez passer à 30 m et n'avoir aucune idée que le suspect vivait là. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'il a vécu là tout ce temps".
Terry Hugues a également rapporté que l'ermite lui a expliqué qu'il passait ses journées à lire des livres qu'il avait volés, ou à méditer en observant le ciel et les oiseaux.
Pour subvenir à ses besoins en nourriture, piles ou bouteilles de gaz, il avait pris l'habitude de cambrioler de nuit des camps de vacances ou des campings voisins, quand ils étaient vides, selon la police, qui estime qu'il a pu réaliser un millier de cambriolages au fil des ans.
Cambriolé une cinquantaine de fois au cours des dernières années, le Pine Tree Camp était l'une de ses cibles favorites. "Il s'en servait comme si c'était son Walmart local", a soufflé la directrice du camp Dawn Willard-Robinson lors de la même conférence de presse, faisant référence à une célèbre chaîne d'hypermarchés américains.
Selon le Portland Press Herald, Chritsopher Knight est emprisonné et poursuivi pour cambriolage et vol au Pine Tree Camp.
La dictée et le questionnaire des Timbrés de l’orthographe !
Tatiana De Rosnay.
Photo: DR
Samedi dernier, les Finales régionales de la 3e édition des Timbrés de l’orthographe, le grand concours national d’orthographe, se sont déroulées simultanément dans 23 villes de France. 10 000 candidats y ont participé, sélectionnés parmi 25 000 personnes.
Mais ils ne seront en effet plus que 500 à s’affronter à Paris le 15 juin lors de la grande finale nationale.
Au programme de cette première finale, un questionnaire de français et une dictée, composée par l’écrivain Tatiana de Rosnay, lue par trois fois.
Les adultes doivent rédiger la totalité de la dictée, tandis que les juniors, une partie seulement.
Et pour ce week-end, si vous voulez vous prêter au jeu des questions et vous mesurer à l’épreuve "reine" de la dictée, voici l’émission réalisée pour l’occasion.
À vos stylos ! Mais pas de panique, on ne ramasse aucune copie !
Viol d'une Canadienne : les Anonymous identifient les coupables
ILLUSTRATION. ( LP/FREDERIC DUGIT
Les pirates informatiques se réclamant du groupe Anonymous sont intervenus jeudi dans l'affaire du suicide d'une adolescente canadienne. Ils affirment avoir identifié déjà deux des quatre garçons qui l'auraient violée deux ans plus tôt.
Cependant, le collectif Anonymous ne donne pas de noms dans ses déclarations, dont l'une a été publiée sur Twitter, et l'autre lue sur YouTube.
Le groupe y affirme être opposé à la justice populaire et demande à la police et à la justice du Canada de faire son travail, avant que d'autres groupes ne rendent publiques l'identité des agresseurs supposés.
L'enquête était classée sans suite Rehtaeh Parsons s'est pendue dimanche dernier à Halifax, en Nouvelle-Ecosse, après une agonie de trois jours. D'après ses accusations, elle s'est suicidée en raison des suites d'un viol, et notamment de la circulation sur internet d'une photo, lors d'une soirée arrosée deux ans plus tôt.
Avant de commettre l'irréparable, Rehtaeh Parsons avait été victime d'intimidation pendant des mois, après avoir été agressée sexuellement et avoir vu des photos de l'événement circuler sur Internet, selon sa famille.
Sa mort a causé une grande émotion au Canada et une pétition en ligne demandant en substance la réouverture de l'enquête - à l'origine classée sans suite par la police «faute de preuves suffisantes» - a recueilli plus de 70.000 signatures en quelques jours.
«Ce que nous avons appris est affligeant, mais ce n'est pas l'acte même du viol qui nous a choqués. C'est le comportement des adultes», affirme Anonymous sur Twitter, qui s'en prend tant aux enseignants qu'aux policiers et aux magistrats concernés et dit chercher à établir leur identité.
«Cela nous a pris seulement quelques heures pour identifier les garçons ayant attaqué Rehtaeh et ce n'était pas une opération de haute technologie», déclarent les pirates informatiques, dénonçant «l'incompétence» des enquêteurs concernés qui «devraient passer le reste de leur carrière comme gardiens dans un zoo». Selon eux, les violeurs présumés auraient évoqué leur forfait en public.
La mère de Rehtaeh a demandé mercredi que les gens qui lui avaient adressé des messages annonçant des représailles contre les quatre garçons s'abstiennent de toute violence, laissant la justice suivre son cours. Le gouvernement sous le feu des critiques
Face à la colère populaire, le premier ministre, Darrell Dexter, à confier à l'un de ses ministres la tâche de revoir la gestion du dossier. La ministre responsable de la Condition féminine, Marilyn More, aura donc pour mandat de travailler de concert avec ses homologues de la Justice, de l'Éducation, de la Santé et des Services communautaires afin de s'assurer que du soutien soit en tout temps offert aux victimes de violence sexuelle, a indiqué M.Dexter.
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