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jeudi 25 avril 2013

25042013 QUOI DE NEUF ?

HUMOUR......ENCORE QUE......

 
PRISE DE CONSCIENCE DES GENS DE DROITE, CEUX DE GAUCHE LES PRENNENT POUR DES CONS !!!

Le mur des cons scandalise la classe politique

Dans la salle principale du syndicat de la magistrature du 13ème arrondissement, un gigantesque panneau était destiné à recevoir les photos de toutes les personnalités politiques (majoritairement de droite, héritage des années Sarkozy) ayant dit une "connerie". Baptisé élégamment "mur des cons", cette initiative révélée par le site Atlantico, fait scandale, un peu, dans la classe politique et rigoler, beaucoup, partout ailleurs.


POLITIQUE
 
 
Hollande en Chine avec deux priorités: l'économie et la relation politique
 
 

 

François Hollande accueilli par le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi à son arrivée le 25 avril 2013 à Pékin (AFP, Mark Ralston)

PEKIN — Le président français François Hollande est arrivé jeudi en Chine pour une visite de 37 heures marquée par une double priorité: relancer les exportations françaises pour réduire un déficit commercial abyssal et nouer une relation personnelle avec la nouvelle direction chinoise.
Ces deux priorités seront clairement exprimées dès les premières heures de la visite. Avant même de retrouver le nouveau numéro un chinois, Xi Jinping, le chef de l'Etat français s'entretiendra avec la soixantaine de patrons qui l'accompagnent et visitera l'usine construite quatre ans plus tôt à Pékin par une entreprise française, Bernard Controls.
Cette ETI (entreprise de taille intermédiaire) qui fabrique des servomoteurs destinés à l'industrie nucléaire, pétrolière ou gazière, est l'exemple même des entreprises dont la France entend promouvoir la présence sur les marchés extérieurs. PME et ETI font déjà la force de l'économie allemande.
Le volet politique de la visite débutera ensuite avec l'accueil officiel du président français par Xi Jinping avec tout le faste d'une visite d'Etat, la première réservée à un dirigeant occidental à Pékin depuis l'arrivée de la nouvelle direction chinoise à la tête de l'Etat, il y a cinq semaines.
Celle-ci entend ainsi souligner une nouvelle fois l'étroitesse du lien qui unit les deux capitales --en dépit des aléas de la relation et des crispations autour de la question des droits de l'Homme-- depuis que la France du général de Gaulle a, la première parmi les grandes nations, reconnu la République populaire de Chine, le 27 janvier 1964.
Dès jeudi, les deux dirigeants se verront pendant près de cinq heures, au cours d'entretiens "restreints" et "élargis", d'une déclaration conjointe, d'interventions devant un forum économique et d'un dîner d'Etat.
Il s'agit de nouer un "lien personnel" et une "relation de confiance entre eux", explique-t-on de source française, précisant que la partie chinoise a tenu à ajouter à ce programme un déjeuner qui réunira les deux couples présidentiels vendredi. François Hollande, qui est accompagné de huit ministres, s'envolera ensuite pour Shanghai, la capitale économique de la Chine.
Mais dès jeudi aussi, l'importance de la relation économique aura été amplement soulignée par la participation sans précédent du numéro un chinois à un forum de chefs d'entreprises des deux pays.
Le déficit commercial de la France à l'égard de la Chine est abyssal. Plombant les résultats du commerce extérieur, il s'est encore élevé l'an dernier à près de 26 milliards d'euros, soit 40% environ du déficit global.
L'Elysée entend "redresser la barre". Plusieurs accords et quelques contrats pourraient être conclus lors de cette visite. De nouvelles commandes d'Airbus A320 et de long-courriers sont attendues. Dans le nucléaire civil, deux lettres d'intention seront vraisemblablement signées, portant sur la construction d'un centre de retraitement des déchets similaire à celui de La Hague (ouest de la France) ainsi qu'une nouvelle tranche de deux réacteurs EPR à Taishan (sud).
Renault pourrait également obtenir le feu vert définitif de Pékin pour construire, en alliance avec son partenaire chinois Dongfeng, une usine qui produirait 150.000 véhicules par an à Wuhan (centre).
D'autres accords ou contrats pourraient être parachevés dans des secteurs qui reflètent l'évolution du mode de vie chinois: le développement urbain durable, l'agroalimentaire, la santé ou l'économie numérique.
Au chapitre diplomatique, François Hollande compte interroger son homologue chinois sur son analyse du regain de tension dans la péninsule coréenne, Pékin restant le principal allié de Pyongyang.
Le président Hollande "abordera certainement" aussi la question des droits de l'homme, mais le fera "avec le souci de l'efficacité et sans esprit de provocation", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius à la veille de la visite.
Le chef de la diplomatie française était interrogé à l'Assemblée nationale sur le non-respect par Pékin de l'autonomie du Tibet, sur les immolations de tibétains --plus d'une centaine-- en signe de protestation, et sur l'emprisonnement du prix Nobel de la paix Liu Xiaobo.











Italie: Enrico Letta, figure modérée de la gauche, chargé de former le gouvernement
 
 
Enrico Letta, numéro deux du Parti démocrate italien à Rome, le 24 avril 2013 (AFP, Alberto Pizzoli)

ROME — Le numéro deux du Parti démocrate (PD, gauche) Enrico Letta a été chargé mercredi de former un gouvernement alliant gauche et droite pour mettre fin à la crise politique dans laquelle l'Italie est empêtrée depuis deux mois.
"Cela fait 60 jours que le pays attend un gouvernement. C'est une situation, très difficile, fragile, inédite, qui ne peut pas durer", a déclaré M. Letta, 46 ans, à la sortie de son entretien avec le président Giorgio Napolitano qui lui a confié cette tâche.
En vertu de la Constitution italienne, M. Letta doit maintenant procéder à des consultations avec les forces politiques -à partir de jeudi, a-t-il dit- avant d'être nommé officiellement chef d'un gouvernement qui pourrait être installé d'ici à la fin de la semaine.
Il a d'ores et déjà appelé "toutes les forces politiques" à lui apporter leur soutien, énumérant les réformes qu'il compte faire en priorité : réduction du nombre des parlementaires, suppression des provinces, révision de la loi électorale, "à l'origine de la crise actuelle", a-t-il relevé, ajoutant que "la politique avait perdu toute sa crédibilité".
Lundi, dans son discours d'investiture, M. Napolitano avait jugé "impardonnable" que le Parlement ne se soit pas attelé à ces réformes, dont l'absence a pour une bonne part alimenté l'hostilité viscérale aux partis traditionnels illustrée par le succès de l'ex-comique Beppe Grillo.
Le futur président du Conseil a également plaidé pour que l'Italie pèse de tout son poids "pour modifier le cap suivi par les politiques européennes". "Les politiques d'austérité ne suffisent plus", a-t-il dit.
Le chef du gouvernement sortant, Mario Monti, s'est "réjoui" de cette nomination, se disant certain que M. Letta "réussira à consolider la crédibilité de l'Italie au niveau international, de même que le rôle" de son pays dans la définition des "choix stratégiques de l'Union européenne".
M. Letta a aussi promis de s'attaquer au chômage, qui touche 11,6% de la population active et plus d'un tiers des jeunes, la troisième économie de la zone euro étant plongée dans la récession.
A sa suite, le président Napolitano, réélu samedi à la demande générale des grands partis politiques, s'est dit "confiant" dans le fait que M. Letta parviendra à former un gouvernement qui obtiendra, enfin, la majorité absolue dans les deux Chambres du Parlement.
A 46 ans, M. Letta figurera parmi les plus jeunes dirigeants de l'Union européenne.
Âgé quant à lui de bientôt 88 ans, M. Napolitano a insisté sur le fait que M. Letta incarne une nouvelle génération, au moment même où les Italiens réclament un renouveau. "Il est jeune et même très jeune au regard des normes italiennes", a-t-il ironisé, tout en insistant sur l'expérience de M. Letta, qui a déjà occupé plusieurs postes ministériels et est entré dans la vie politique dès sa prime jeunesse.
"C'est un bon compromis entre le nouveau et l'ancien", a commenté Clelia Giordani, une Italienne de 63 ans interrogée par l'AFP dans les rues de Rome. "Il fallait sortir de l'impasse avec quelqu'un qui soit prêt à faire des compromis entre les générations. Il est plus jeune" que ses prédécesseurs, "qui ont ruiné l'Italie", a estimé un autre passant, Leonardo Ninni.
Cravate bleue et fines lunettes, M. Letta, arrivé au volant de sa propre voiture -créant la stupéfaction à Rome-, devra allier droite et gauche. Son parti s'y était farouchement opposé jusqu'ici, se refusant à un accord avec son ennemi juré, Silvio Berlusconi, et préférant rechercher un accord avec le mouvement de l'ex-comédien Beppe Grillo qui lui a claqué la porte au nez à plusieurs reprises.
Enrico Letta est le neveu de Gianni Letta, l'homme de confiance de Silvio Berlusconi, ce qui pourrait mettre de l'huile dans les rouages.
"Un gouvernement de grande coalition est une pilule amère pour le PD", a rappelé Stefano Folli, du quotidien économique Sole 24 ore. Mais le temps presse. "Un conflit permanent est un luxe que l'Italie ne peut pas se permettre", a analysé Massimo Franco, éditorialiste du Corriere della sera, premier quotidien de la péninsule.
Selon l'organisation patronale Confindustria, deux mois sans gouvernement fort ont coûté à l'Italie un point de PIB.
Le Peuple de la Liberté (PDL) de Silvio Berlusconi a fait savoir, de même que les centristes de Mario Monti, qu'il soutiendrait le futur gouvernement.
La Ligue du Nord, ex-alliée de Berlusconi, y sera hostile, tandis que le Mouvement 5 Etoiles (M5S) a promis une "opposition constructive".
Selon les experts de la banque Barclays, la nomination de M. Letta "devrait être accueillie positivement par les marchés". Mercredi en fin d'après-midi, la Bourse était en hausse de 0,4%.









 
Mali: l'ONU lance une opération de maintien de la paix
 
 
Le Conseil de sécurité des Nations unies lors d'un vote, le 7 mars 2013 à New York (AFP/Archives, Emmanuel Dunand)

NEW YORK (Nations unies) — Le Conseil de sécurité de l'ONU doit adopter jeudi matin une résolution créant une mission de maintien de la paix au Mali qui prendra le relais de la Misma (force panafricaine) et des forces françaises pour stabiliser le nord du pays.
Le projet de résolution prévoit de déployer cette mission au 1er juillet prochain si les conditions de sécurité le permettent et "pour une période initiale de 12 mois".
Dans les 60 jours à venir, le Conseil de sécurité devra déterminer si la situation sur le terrain est assez calme pour permettre ce déploiement.
La Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) comprendra au maximum 11.200 soldats et 1.440 policiers, dont des "bataillons de reserve capables de se déployer rapidement".
La résolution autorisera aussi "les troupes françaises (...) à intervenir en soutien à des éléments de la Minusma en cas de danger grave et imminent les menaçant et à la demande" du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
Paris a indiqué qu'un millier de soldats français resterait au Mali pour contrer d'éventuelles actions de guérilla de la part des groupes islamistes armés. L'armée française dispose aussi de bases arrières au Sénégal, en Côte d'Ivoire ou au Tchad.
Il reste actuellement 3.850 soldats français au Mali. Leur nombre devrait passer à 2.000 environ en juillet et à un millier à la fin de l'année. Au plus fort de l'opération Serval, lancée le 11 janvier contre les jihadistes qui occupaient le nord du Mali, le contingent français comptait près de 4.500 hommes.
La Minusma n'aura pas pour mission la lutte antiterroriste mais devra "stabiliser les centres urbains essentiels, particulièrement dans le Nord" et "empêcher un retour d'éléments armés dans ces zones". Les Casques bleus devront aussi protéger les civils et le patrimoine culturel et contrôler le respect des droits de l'homme.
"Nombreux risques"
Ils aideront les autorités maliennes de transition à instaurer "un dialogue politique national", à organiser des élections présidentielle et législatives "libres, équitables et transparentes", et à promouvoir la réconciliation avec les Touaregs du Nord. Un représentant spécial de l'ONU pour le Mali sera nommé pour diriger la Minusma.
Son déploiement effectif dépendra de certains critères, dont "la fin des principales opérations de combat par les forces armées internationales" et une "nette réduction de la capacité des forces terroristes de constituer une menace importante".
Les Casques bleus seront choisis autant que possible dans les effectifs de la Misma, la force conjointe des pays de l'ouest africain. Celle-ci compte aujourd'hui 6.300 hommes venus d'une dizaine de pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et du Tchad, déployés à Bamako et dans le nord.
"La montée en puissance de la Minusma va prendre des mois", explique un diplomate: les effectifs devraient être d'environ 6.000 hommes au 1er juillet et augmenter parallèlement à la réduction du contingent français au Mali.
Environ 150 militaires français devraient participer à la Minusma, dont des officiers intégrés au commandement. Selon un expert, la Mission devrait coûter plusieurs centaines de millions de dollars par an à effectif plein.
Cette opération au Mali représente "un certain défi" pour l'ONU, souligne un autre diplomate: "il est inhabituel de lancer une opération de maintien de la paix alors qu'il n'y a pas de paix à maintenir".
Dans un rapport où il proposait la création de la Minusma, Ban Ki-moon soulignait "les nombreux risques", dont les "attaques terroristes".
Après une visite au Mali à la mi-mars, le sous-secrétaire général Edmond Mulet concluait que l'ONU fera face au Mali à "des menaces inédites, jamais rencontrées dans un contexte de maintien de la paix".










ECONOMIE

 

Paris et Berlin veulent intensifier la lutte contre le blanchiment


Pierre Moscovici et Wolf­gang Schäuble demandent à Bruxelles de muscler la directive antiblanchiment.

Pierre Moscovici - AFP
Pierre Moscovici - AFP
 

Après le secret bancaire et la fraude fiscale, c’est au tour du blanchiment d’argent sale de se retrouver sur le devant de la scène politique internationale. C’est en tout cas le vœu de Paris et de Berlin puisque, selon nos informations, les ministres des Finances français et allemand ont envoyé mercredi une lettre commune au commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier, pour lui demander de renforcer sensiblement l’harmonisation des politiques des Vingt-Sept en matière de lutte antiblanchiment.
L’enjeu ? Récupérer les « milliards d’euros transférés, via les établissements financiers, privant les budgets nationaux de ressources particulièrement recherchées », écrivent Pierre Moscovici et Wolfgang Schäuble dans cette lettre que « Les Echos » se sont procurée. Surfant sur la vague des importantes décisions prises ces dernières semaines contre les paradis fiscaux, Pierre Moscovici et Wolfgang Schäuble ont saisi l’occasion de l’ouverture mercredi des négociations sur la quatrième directive européenne antiblanchiment pour ouvrir ce nouveau front et avancer de nouvelles propositions pour réduire sinon éradiquer les fraudes.

Trois axes de mesures

« Le marché intérieur et les participants à ce marché européen doivent être protégés contre les juridictions non coopératives qui créent un environnement favorable au blanchiment d’argent sale, refusent de coopérer et représentent au final un havre de sécurité pour ces procédés criminels », estiment-ils. Pour ce faire, Paris et Berlin mettent en avant trois axes de mesures.
Tout d’abord, la Commission européenne doit jouer « un rôle plus important dans la lutte contre le blanchiment d’argent sale et la protection de l’intégrité du marché intérieur européen ». Et de proposer, notamment, un audit des risques encourus qui pourrait servir de base à des règles mimimales communes imposées aux établissements financiers.
Ensuite, Pierre Moscovici et Wolfgang Schäuble plaident pour une « meilleure harmonisation » dans l’application des politiques nationales en la matière. Ils suggèrent en particulier de renforcer les obligations de transparence concernant les bénéficiaires finaux de comptes bancaires, véhicules « omnibus », et autres entités types trusts et fiducies en vogue dans les paradis fiscaux.
Ils proposent aussi de développer un registre des comptes bancaires dans tous les Etats membres – qui permette la récupération automatique de toutes les données pertinentes par les autorités compétentes – et un cadre réglementaire spécifique pour les nouveaux méthodes de paiement.
Enfin, Paris et Berlin estiment que l’Union européenne devrait « mener le combat contre la criminalité financière au niveau mondial ». Cela passerait notamment par une identification des juridictions non coopératives sur la base des informations disponibles (liste noire ou autre) ; un arsenal de mesures pour protéger le marché intérieur de type limitation de l’activité de certaines banques suivant le profil de risque de son pays d’origine ; et l’extension au monde entier des exigences de transparence sur les bénéficiaires finaux qui seront établies en Europe.








 

Cette nuit en Asie : Shinzo Abe rallume les tensions nationalistes




La Corée du Sud et la Chine sont offusquées par la récente visite d’élus japonais au sanctuaire de Yasukuni, élevé à la mémoire des soldats tombés pour le Japon. L’Asie redoute de nouvelles prises de position de Shinzo Abe sur ces thématiques très sensibles dans la région.


Cette nuit en Asie : Shinzo Abe rallume les tensions nationalistes

 
Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a convoqué, ce matin, l’ambassadeur du Japon à Séoul pour protester contre la récente visite de membres du gouvernement et d’élus japonais au sanctuaire de Yasukuni, dans le centre de Tokyo. Et des déplacements d’officiels sud-coréens au Japon ont aussi été annulées suite à cette visite très médiatisée. Ce temple, où sont « célébrées » les âmes de 2,5 millions de soldats tombés pour le Japon et notamment l’esprit de 14 criminels de guerre, est perçu à Séoul et Pékin comme le symbole de l’incapacité du Japon à mener à terme un travail de mémoire sur les atrocités perpétuées par ses militaires, en Asie, dans les années 1930 et 1940.
Un haut responsable du ministère a ainsi expliqué ce matin, à l’agence Yonhap, que le Japon “cherchait à changer cette histoire avec une agitation virulente et que cela n’était pas le comportement d’un pays responsable du camp de la démocratie”. Séoul semble particulièrement remonté contre les propos prononcés par le premier ministre nippon Shinzo Abe qui après sa viste, le week-end dernier, à Yasukuni avait indiqué, en début de semaine, que son gouvernement ne “céderait à aucune menace” et qu’il continuerait “d’entretenir la fierté du Japon, qui repose sur l’histoire et la tradition”. Les autorités sud-coréennes et chinoises semblent redouter de nouvelles prises de position de Shinzo Abe sur ces thématiques très sensibles dans la région. L’incident intervient au moment où des nationalistes japonais naviguent aux abords des îles Senkaku administrées par le Japon mais dont la Chine revendique aussi la souveraineté.

François Hollande à Pékin pour dynamiser la relation économique avec la Chine

Le chef de l’Etat est arrivé, ce matin, dans la capitale chinoise, pour une visite de deux jours au cours de laquelle il doit tenter de poser les bases d’une relation apaisée et forte avec la deuxième économie mondiale. Au cours de la journée d’aujourd’hui, il doit rencontrer son homologue, Xi Jinping, à trois reprises, au cours d’entretiens mais aussi lors du déjeuner et du dîner. C’est aussi l’occasion d’emmener une très importante délégation politique et économique. Pas moins de huit ministres accompagnent le Président, mais aussi une soixantaine de chefs d’entreprises. Comme toujours dans ces circonstances, les piliers du CAC 40 ont répondu présents, mais l’Elysée a également insisté sur la présence de groupes de taille plus modeste (ETI ou entreprises de taille intermédiaire). Le but étant, précisément, d’ouvrir la voie aux grosses PME. A titre d’illustration, François Hollande devait visiter, en tout début d’après midi (vers 8 heures du matin, heure française), les locaux de l’entreprise tricolore Bernard Controls, spécialisée dans les systèmes d’ouverture et de fermeture des vannes industrielles. Un groupe qui doit servir d’illustration des vertus de l’implantation industrielle en Chine, puisqu’il affirme avoir créé de l’emploi en France par ce biais tout en ayant atteint récemment la rentabilité de ses opérations chinoises. Un forum économique réunissant 500 chefs d’entreprises des deux pays doit, par ailleurs, se tenir aujourd’hui à Pékin. Enfin, une cérémonie de signatures de contrats est prévue dans l’après-midi, qui doit normalement bénéficier à des groupes comme Airbus ou Areva. Les interrogations portent enfin sur Renault, qui pourrait à cette occasion annoncer le feu vert des autorités concernant la création de sa première usine en Chine, en partenariat avec le groupe Dongfeng, déjà lié à PSA.

Pékin tente de faire le ménage dans son marché obligataire

Les autorités de régulation chinoises ont entamé une enquête au sujet du marché obligataire, si l’on en croit le « Wall Street Journal ». Une preuve de plus que Pékin prend au sérieux le risque de détérioration de la qualité du système financier chinois, alors que l’agence Fitch a récemment dégradé la note de la dette du pays en monnaie locale, du fait de la hausse rapide du crédit en Chine. Alors que Pékin tente de calmer le crédit bancaire, ce sont effectivement d’autres types de financements qui explosent, en particulier les trusts, mais également les obligations. L’enquête qu’a lancée Pékin porterait sur un type de transactions qui pourraient augmenter le risque porté par les banques et les courtiers, puisque celles-ci permettraient de retirer du bilan des banques les obligations en question, à titre temporaire. Ce qui réduirait artificiellement le niveau de dettes affiché par ces institutions et leur permettrait d’octroyer de nouveaux crédits.

Pékin pose des conditions à l’acquisition de Gavilon par le japonais Marubeni

Après avoir retardé, pendant plusieurs mois, le rachat par la maison de commerce japonaise Marubeni du négociant en céréales américain Gavilon, les autorités chinoises viennent finalement de donner leur aval à l’opération de 3,6 milliards de dollars mais elles ont posé des conditions drastiques à leur approbation. Elles veulent notamment que Marubeni n’intègre pas à ses activités les branches de Gavilon gérant le commerce de soja avec la Chine. Sur ce marché, les deux sociétés devront ainsi maintenir la séparation entre ces opérations. Pékin exige aussi que les deux sociétés n’échangent pas d’information sur leurs ventes de soja. Marubeni a pour l’instant refusé de commenter publiquement cette décision chinoise qui remet partiellement en cause la pertinence de son rachat de Gavilon. Le groupe avait expliqué, dès mai dernier, lorsqu’il avait annoncé la transaction que ce rapprochement devait justement permettre de renforcer la présence de Marubeni sur le marché des céréales dans les pays émergents, comme la Chine. Les analystes estiment toutefois que l’acquisition devrait être maintenue.
Yann Rousseau (à Tokyo) et Gabriel Grésillon (à Pékin)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 L’austérité, une stratégie perdante

 

Kazanevsky

“La politique d’austérité a atteint ses limites”, assure José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne. C’est la première fois que Bruxelles remet en cause cette politique. Il était temps de s’apercevoir qu’une seule voie pour des pays si différents ne fonctionne pas, commente la Süddeutsche Zeitung.  
Les responsables politiques se gargarisent régulièrement de la diversité européenne. Ils se réfèrent dans ces cas-là aux traditions culturelles – pour la plupart jugées intéressantes et enrichissantes – qui se sont développées au-delà de leurs frontières nationales. Ils se réjouissent de ces différences et ne demandent qu'à les préserver. Il est toutefois intéressant de noter que toute forme de ravissement, et même de tolérance, disparaît de leur esprit dès lors qu'il s'agit de diversité économique.
En matière de politique budgétaire, les responsables européens sont pour l'unité monolithique. Tous les pays membres, et notamment ceux de la zone euro, doivent remplir exactement les mêmes conditions, et les performances économiques de chaque pays doivent être mesurées selon les mêmes critères. Et qu'importe si les traditions économiques européennes sont très différentes entre pays.

Barroso enfin sorti du coma

Dans le contexte de crise actuelle, l'idée selon laquelle il faudrait tous fonctionner selon le même modèle est arrivée à ses limites. Le Portugal, l'Espagne, la Grèce et l'Irlande ont adopté de vastes programmes d'économies et de réformes afin d'assainir leurs finances et de satisfaire aux critères européens imposés à tous. Mais ils n'arrivent pas à atteindre ces objectifs. Et les dettes s'accumulent.
D'un point de vue purement économique, il est parfaitement censé de vouloir d'abord réduire son endettement et de lancer des réformes pour renouer avec une croissance solide. Le problème est que, dans les faits, cette stratégie ne marche pas. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, n'a pas tort quand il admet qu'une idée politique ne doit pas seulement être valable mais que les citoyens doivent l'accepter, sans quoi elle restera inapplicable.
Les sociaux-démocrates européens ont immédiatement réagi en félicitant Barroso d'être enfin sorti de son coma de cinq ans. Cela paraît peut-être démagogue mais ça n'en est pas moins vrai.

Des aménagements nécessaires

Cela fait déjà longtemps que l’on sait que les pays les plus aux prises avec la crise ne voient pas leur situation s'arranger: ils réduisent leurs dépenses et votent des réformes pendant que les faillites d'entreprises se multiplient et que le chômage augmente. L'appareil d'Etat est à l'arrêt, les décisions des tribunaux ne sont plus notifiées parce que les photocopieuses sont en panne, les employés doivent apporter leurs propres stylos et rouleaux de papier toilette au travail, les hôpitaux n'ont plus de réserve de médicaments.
En Espagne, un habitant sur huit vit dans la pauvreté aujourd'hui. On parle ici de situations que les habitants d'autres pays peuvent à peine imaginer.
De ce constat, on peut tirer deux conclusions. Il est évident que les pays de la zone euro ne peuvent pas faire une croix sur leurs programmes d'économies et de réformes du jour au lendemain. Cela ébranlerait trop la confiance dans la monnaie européenne. Certains aménagements sont toutefois nécessaires: la commission européenne peut assouplir les règles du pacte de croissance et de stabilité pour donner beaucoup plus de temps aux pays en crise pour atteindre leurs objectifs.
A terme, il faudra également s'interroger sur la pertinence de ce pacte (hier porté aux nues) et de ses règles strictes et indifférenciées. La crise le montre bien: malgré la monnaie unique, c'est la diversité économique qui domine en Europe.
Traduction : Caroline Lee












Airbus, Areva, EDF : en Chine, François Hollande promeut l’industrie française

Par   
HOLLANDE
© DR

En visite à Pékin ces jeudi 25 et vendredi 26 avril, François Hollande a amené quelques contrats dans ses valises, avec la ferme intention de faire avancer certains dossiers. Un accord d’intention pour l’achat de 60 Airbus par la Chine a d’ores et déjà été signé.
Le rééquilibrage de la balance commerciale. François Hollande est parti en Chine avec cette idée en tête. Et cela passe forcément par la signature de quelques juteux contrats. A commencer par la vente de soixante Airbus à la Chine.
Un accord d’intention a été signé, ce jeudi 25 avril, par François Hollande et le président Xi Jinping. Il porte sur l’achat par la Chine de soixante appareils à l’avionneur français Airbus.  Une première partie porte sur 18 A330 dont la commande est gelée depuis l’année dernière, en réponse à la taxe carbone que veut imposer Bruxelles aux compagnies aériennes. Le reste de la commande porte sur une commande ferme pour une quarantaine d’A320.
Selon une source industrielle citée par l’AFP, une part importante de cette commande devrait être fabriquée en Chine, dans l’usine de Tianjin, située à 150 km de Pékin.
Des accords dans le nucléaire
François Hollande et Xi Jinping ont également signé un accord pour une usine de retraitement de déchets nucléaires. Une lettre d'intention entre le français Areva et la China National Nuclear Corporation (CNNC) "acte la volonté" de "négocier et d'arriver à un accord en vue de la construction en Chine d'une usine de traitement-recyclage des combustibles usés utilisant la technologie française".
Sujet plus délicat pour les spécialistes du nucléaire : le réacteur de moyenne puissance qui pourrait être développé avec les chinois. La France et la Chine ont signé une déclaration de coopération entre Areva, le China Guangdong Nuclear Power Group (CGNPC) et EDF sur la poursuite d'"études communes en vue du développement d'un nouveau réacteur de troisième génération franco-chinois".
En France, le premier accord tripartite signé entre les trois industriels avait fait grand bruit. Début janvier, l’Inspection générale des finances (IGF) et la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) lançaient une enquête sur les relations franco-chinoises dans le nucléaire. Les enquêteurs cherchent à savoir si EDF a monnayé des intérêts stratégiques de l’industrie nucléaire tricolore.
Les deux présidents ont également signé un accord sur la préparation de la "phase 2" de la centrale nucléaire de Taishan, où deux réacteurs EPR sont actuellement en construction. Cette "phase 2" comprend la construction deux réacteurs EPR supplémentaires, Taishan 3 et 4.
L'investissement chinois en France
Par ailleurs, le président français a voulu montrer patte blanche et a assuré que "tous les obstacles, tous les freins" aux investissements chinois en France "seront levés". En guise de préambule au discours de François Hollande lors d'un forum économique, Xi Jinping avait fait part de ses attentes en ce sens.
"Nous sommes prêts à accueillir davantage d'investissements chinois en France", a assuré François Hollande, avant de répondre "clairement non" aux solutions protectionnistes pour résorber l'énorme déficit commercial français avec la Chine.
Astrid Gouzik












JUSTICE ?

 

Bettencourt : Sarkozy va tenter d'attaquer la procédure

   

Nicolas Sarkozy, le 2 avril 2013, au Parc des Princes
Nicolas Sarkozy, le 2 avril 2013, au Parc des Princes (Photo Franck Fife. AFP)
                                                         

Un mois après sa mise en examen pour abus de faiblesse dans le dossier Bettencourt, Nicolas Sarkozy va tenter ce matin à Bordeaux de contester la procédure aux cotés de plusieurs autres mis en examen.

Libération
Nicolas Sarkozy ne va pas contester sa mise en examen pour abus de faiblesse. Mais c’est l’ensemble de la procédure Bettencourt menée par le juge d’instruction Jean-Michel Gentil que l’ancien chef de l’Etat devrait attaquer jeudi matin lors d’une audience devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux. Lors d'une telle audience, à laquelle participeront également plusieurs des douze autres personnes mises en examen dans ce volet du dossier Bettencourt, les avocats peuvent contester soit le fond (comme le manque d'indices) soit la forme (comme certains actes) de la procédure. Avec tous un objectif : faire voler en éclat les poursuites qui pèsent sur eux.
C'est la deuxième possibilité qu'a choisi Me Thierry Herzog, l'avocat de l'ancien chef de l'Etat qui a déposé mercredi après-midi un mémoire de 41 pages pour préparer l'audience. «Trois moyens d'annulation vont être soulevés et pourraient permettre de faire tomber toute la procédure», assure une source proche du dossier. D'après une source judiciaire, les conseils de Nicolas Sarkozy ainsi que ceux d'autres personnes mises en examen dans le dossier, pourraient remettre en cause une expertise réalisée le 7 juin 2011 chez Liliane Bettencourt à son domicile de Neuilly-sur-Seine (Hauts de Seine) par le juge Jean-Michel Gentil. Celle-ci avait conclu que les décisions prises par l'héritière de l'Oréal depuis septembre 2006 en faveur de son entourage étaient suspectes de lui avoir été extorquées. Si cette expertise était annulée, tout le volet abus de faiblesse s’effondrerait. D'après une source proche du dossier citée par l'AFP, et confirmant des informations du Point, l’expertise a été réalisée «dans des conditions scandaleuses», «et aurait peut-être donné des résultats différents si Mme Bettencourt avait été examinée à 14 heures, levée, coiffée, maquillée et habillée, au lieu d’être expertisée à 8h00 au fond de son lit, après une arrivée massive à son domicile de gens qu’elle ne connaissait pas». «Des méthodes brutales dont le juge Gentil est coutumier», assure cette source.
Un autre moyen de nullité, soulevé par l'avocat de Carlos Vejarano (le gestionnaire de l'île d'Arros aux Seychelles) mis en examen pour abus de faiblesse et escroquerie devrait être examiné par la cour. Il concerne la définition du délit d'abus de faiblesse et pourrait donc également servir (ou être utilisé ?) par les avocats de Nicolas Sarkozy pour faire tomber sa mise en examen. «Pour qu'il y ait abus de faiblesse, jusqu'au 12 mai 2009, il fallait que l'état de la victime soit apparent et connu, explique Me Olivier Pardo, conseil de Carlos Vejarano. Puis en 2009 la définition a changé pour devenir "apparent ou connu". Elle est donc devenue plus sévère...» Or, ce serait cette deuxième définition qui a été appliquée par le juge, alors que les faits repprochés tant à Carlos Vejarano qu'à Nicolas Sarkozy datent d'avant 2009. «Il y a des vrais éléments de fragilité dans ce dossier, poursuit Me Pardo, qui va également contester l'expertise de Liliane Bettencourt de 2011. Ils montrent la volonté du juge Gentil d'arriver à prouver ce qu'il voulait...» Les juges bordelais, qui doivent examiner ces requêtes ce matin, peuvent également demander le renvoi de l'audience à une date ultérieure.










Premier procès d'un opposant au mariage gay

   

Des opposants au mariage homosexuel manifestent à Paris, le 23 avril.
Des opposants au mariage homosexuel manifestent à Paris, le 23 avril. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
                                                                                                          

Le prévenu comparaît jeudi en correctionnelle pour «violences sur fonctionnaire de police» et «non dispersion après sommation» lors de la manifestation de mardi près de l'Assemblée nationale.

Libération
Un opposant au mariage homosexuel interpellé mardi soir près de l’Assemblée nationale comparaîtra jeudi après-midi en correctionnelle pour violences contre la police, ce qui donnera lieu au premier procès à Paris des incidents qui ont émaillé les manifestations contre cette réforme, a indiqué une source judiciaire.
Agé de 26 ans, le prévenu a été renvoyé en comparution immédiate pour «violences sur fonctionnaire de police» et «non dispersion après sommation». Il avait été arrêté mardi soir, quelques heures après l’adoption définitive par le Parlement du projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels.
Après que l’ordre de dispersion de la manifestation de 3 500 personnes, selon la police, eut été donné, 500 manifestants sont restés sur place, aux abords de l’Assemblée nationale. Certains masqués ou encagoulés ont provoqué CRS et gendarmes mobiles, retranchés derrière des grilles fixées à des camions anti-émeutes.
Pétards, bouteilles, pavés et autres projectiles ont été lancés en grand nombre sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par de longs jets de gaz lacrymogène. Vers 23h30, les échauffourées s’étaient déplacées sur le quai d’Orsay, où des manifestants se sont servis d’objets divers volés sur un chantier (pavés, barrières de chantier, barres de fer, gaines électriques) pour les lancer sur les forces de l’ordre. Un commissaire de police a été blessé par un pavé à la tête.
Au total, dix personnes ont été arrêtées lors de cette manifestation. Huit sont toujours en garde à vue, tandis qu’un mineur a déjà été convoqué pour être jugé à une date ultérieure.
Par ailleurs, l’un des opposants au projet de loi qui a provoqué une bousculade mardi dans les tribunes de l’Assemblée en tentant d’y déployer une banderole devait jeudi se faire notifier une convocation pour être ultérieurement jugé pour «rébellion sur personne chargée d’une mission de service public», selon une source judiciaire. Dans la bousculade, un huissier avait été «blessé» selon le président de l’Assemblée Claude Bartolone.











SOCIAL

 

Premières sanctions contre les inégalités salariales

   

Najat Vallaud-Belkacem à l'Elysée le 9 janvier.
Najat Vallaud-Belkacem à l'Elysée le 9 janvier. (Photo Bertrand Langlois. AFP)
                                                         

Deux entreprises accusées de ne pas faire d’effort sur la parité homme/femme vont devoir payer de lourdes amendes. Une grande première.

Libération
La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a annoncé que les deux premières sanctions sont tombées sur deux entreprises qui n’ont pas respecté l’égalité salariale hommes/femmes.
«On a prononcé 135 mises en demeure en quatre mois. Et surtout les deux premières sanctions sont tombées. Ces entreprises ont été averties mais sont passées outre la mise en demeure», déclare la ministre interrogée dans l’édition de jeudi du Parisien/Aujourd’hui en France à l’occasion de la Journée internationale pour l’égalité des salaires.
«Depuis le début de l’année, 1 500 plans ou accords d’entreprise nous ont été déposés. Ils dressent un diagnostic, fixent des objectifs. Dans certaines régions, plus de la moitié des entreprises se sont déjà conformées à leurs obligations. Mais certaines traînent des pieds», indique-t-elle.
«Pour la première entreprise épinglée, située en Ile-de-France, c’est une pénalité de 5 000 euros par mois jusqu’à ce qu’elle se mette en conformité avec la loi. Cette somme représente 1% de sa masse salariale. Il s’agit d’une structure de 150 salariés qui affiche 500 euros d’écart de salaire moyen entre hommes et femmes et nous a présenté un plan qui ne prévoit rien pour y remédier. L’autre entreprise se situe en Aquitaine, compte 180 salariés et n’a jamais remis de document, malgré les avertissements. Elle devra payer 8 500 euros d’amende en une fois, parce qu’elle vient juste de revendre son activité. Charge au nouveau propriétaire de corriger le tir», explique Najat Vallaud-Belkacem.
Pour la ministre des Droits des femmes : «La sanction, c’est le dernier recours, mais pour être efficace elle doit être dissuasive. Et surtout plausible! Jusque-là, les entreprises se disaient "c’est trop énorme, on ne risque rien". Eh bien, ce n’est pas que de l’incantation. On sanctionne. Une fois qu’on a expliqué, accompagné, alerté, il est normal de demander des comptes», assure-t-elle avant de conclure :«Et la peur du gendarme ça fonctionne.»
La loi du 2 novembre 2010 - votée sous le précédent gouvernement- oblige les structures de plus de 50 salariés à se doter d’un plan ou d’un accord d’entreprise visant à empêcher la différenciation entre hommes et femmes en matière de rémunération et de carrière. Elle prévoit des sanction civiles et pénales envers les contrevenants, rappelle le journal.











Chômage: le triste record de 1997 pourrait être battu avec les chiffres de mars
 
 
Formulaire d'inscription à Pôle Emploi (AFP/Archives, Fred Tanneau)

PARIS — Le record du nombre de demandeurs d'emploi sans activité qui avait atteint 3,195 millions en janvier 1997, pourrait bien être battu jeudi avec la publication des chiffres de mars et face à ce défi, François Hollande a appelé au "rassemblement du pays" autour de ce dossier "essentiel".
Fin février, après une série noire de 22 mois, Pôle emploi recensait 3,187 millions de demandeurs d'emploi n'ayant pas travaillé au cours du mois (catégorie A) en métropole, soit seulement 8.000 de moins que le record absolu.
Depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, en moyenne, plus de 28.000 nouveaux chômeurs sans activité ont poussé chaque mois la porte de Pôle emploi.
"Aujourd'hui plus que jamais le rassemblement du pays doit se faire sur ce qui est attendu par beaucoup de nos compatriotes: l'emploi, le redressement, la confiance", a déclaré le président de la République mercredi à l'Elysée.
Très pessimiste, le numéro un de la CFDT Laurent Berger a indiqué s'attendre à des chiffres "catastrophiques" pour le mois de mars, car "il n'y a aucune raison de penser qu'ils seront autres que catastrophiques".
Mais au-delà du chiffre symbolique des "catégorie A" (sans aucune activité), Pôle emploi a déjà enregistré de nouveaux records depuis le printemps 2011: en février, en incluant ceux qui ont exercé une petite activité, ses listes recensaient près 5 millions de noms (Outre-mer compris), du jamais vu.
Parmi eux, deux millions de chômeurs de longue durée, un autre pic historique.
Face à cet afflux, un nouveau renfort de 2.000 CDI à Pôle emploi d'ici à septembre a été décidé par le gouvernement, comme en 2012.
En 1997, le chiffre des inscrits en catégorie A traduisait toutefois une situation encore plus dégradée, puisque la population en âge de travailler était moins nombreuse (25,6 millions, contre 28,3 millions en 2011, selon les plus récentes données de l'Insee).
Le taux de chômage, qui rapporte le nombre de chômeurs à la population active, tourne ainsi autour de 10,2%, alors que le record enregistré à deux reprises, en 1994 et 1997, est de 10,8% en métropole.
Mais les perspectives sont très pessimistes: le Fonds monétaire international (FMI) table sur une poursuite de la flambée, pour atteindre 11,6% en 2014 (Dom compris).
20.000 emplois d'avenir fin avril
Pour autant, le président de la République maintient son "objectif" d'inverser "à la fin d'année" la courbe du chômage, en hausse quasi-ininterrompue depuis cinq ans.
Dans son "programme de stabilité", présenté le 17 avril, le gouvernement prévoit - malgré une estimation de croissance quasi-nulle de 0,1% en 2013 - une légère reprise des créations d'emplois au second semestre et un recul du taux de chômage au dernier trimestre 2013. Les économistes estiment que, pour renverser la courbe, une croissance d'au moins 1,5% est nécessaire.
L'engagement du président sera tenu "grâce notamment à la reprise progressive de l'activité et aux premiers effets des nombreux dispositifs de soutien à l'emploi mis en place depuis dix mois", affirme Bercy.
Fin mars, François Hollande affirmait que "tous les outils", des outils "exceptionnels", étaient sur les rails pour mener la "bataille" contre le chômage: les emplois d'avenir, le contrat de génération, le crédit d'impôt compétitivité et emploi (CICE) et la loi sur la sécurisation de l'emploi.
Six mois après leur lancement, les emplois d'avenir peinent à décoller: fin avril, 20.000 environ devraient avoir été signés sur un objectif de 100.000 fin 2013. Malgré des subventions élevées (75% du Smic dans le secteur non marchand), les employeurs restent frileux face au profil des candidats, pas ou peu diplômés.
Le CICE devrait quant à lui permettre de sauver 15.000 emplois au premier semestre 2013, selon l'Insee.
Le contrat de génération, qui vise à favoriser l'embauche des jeunes et le maintien des seniors dans l'emploi, via des incitations financières, est lui opérationnel depuis début mars. Le gouvernement en espère 500.000 embauches de jeunes en CDI en cinq ans et autant de seniors maintenus dans l'emploi.
Quant à la loi sur la sécurisation de l'emploi, qui vise à fluidifier le marché du travail, elle devrait être adoptée définitivement le 14 mai.










SOCIETE
 
Pas de sortie de crise avant fin 2015 pour 66% des Français, selon un sondage
 
 
Distribution de nourriture par les Restos du coeur, le 28 novembre 2011 à Villeurbanne (AFP/Archives, Jean-Philippe Ksiazek)

PARIS — Deux tiers des Français (66%) estiment que le pays ne sortira pas de la crise économique avant fin 2015, une proportion en forte hausse par rapport à novembre 2012 (49%), selon un sondage CSA pour BFMTV rendu public jeudi.
A la question "à votre avis, quand la France sortira-t-elle de la crise économique?", 1% des personnes interrogées répondent d'"ici la fin de l'année", 7% "en 2014", 16% "en 2015" et 66% "plus tard". Dix pour cent ne se prononcent pas.
"Ce fort pessimisme se vérifie largement auprès de l'ensemble des catégories de population interrogées", a commenté CSA dans un communiqué.
Si les 18-24 ans sont en effet un peu plus pessimistes que leurs aînés (78% estiment que la France ne sortira pas de la crise avant fin 2015, pour 62% des 50-64 ans), cadres et ouvriers sont aussi nombreux à ne pas voir d'issue avant fin 2015.
Les sympathisants de gauche sont en revanche plus optimistes: 44% croient possible une sortie de crise avant fin 2015, contre seulement 18% des sympathisants de droite et 9% de ceux du Front national.
Sondage réalisé par internet les 23 et 24 avril sur un échantillon représentatif de 997 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d'après la méthode des quotas.










Le mur que Georges Brassens aurait adoré

 
Grinçant. Des dizaines de personnalités sont épinglées sur un « mur des cons » au Syndicat de la magistrature.
 

C'est un trombinoscope maison. Nicolas Sarkozy, Jacques Attali, Nadine Morano y retrouvent l'ex garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie, le magistrat Philippe Courroye, le criminologue Alain Bauer, Alain Minc ou encore le journaliste David Pujadas. Des dizaines de portraits de personnalités politiques, surtout de droite, mais aussi d'intellectuels et de journalistes sont épinglés sur un « mur des cons » au sein du Syndicat de la magistrature (SM), classé à gauche, selon une vidéo diffusée par le site Atlantico.

« Un défouloir »
Des clichés ont même été retravaillés. Celui de Brice Hortefeux (UMP), ex-ministre de l'Intérieur, est affublé d'un autocollant du Front national sur le front, et surnommé « l'Homme de Vichy ».
Le monde politique, largement épinglé, a vivement condamné cette initiative. Dénonçant une « liste noire » qui « peut faire craindre la mise en place d'une justice politique », Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP chargé de l'emploi des forces de sécurité, estime que « ce pilori judiciaire pourrait faire sourire s'il n'était pas organisé par des magistrats ayant prêté serment, qui mettent en examen, jugent et condamnent ».
Dans le monde judiciaire, Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats (majoritaire), philosophe : « On est toujours le con de quelqu'un, dit la maxime ». Et d'ajouter : « La magistrature n'a pas besoin de ça ». L'Institut pour la justice, association classée à droite demande « la dissolution » du SM. Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat Synergie-Officiers, et Robert Ménard, ex-président de Reporters sans frontière, indiquent qu'ils se réservent le droit de porter plainte.
« Ce mur a été fait à une ancienne époque, sous l'ère Sarkozy, où les magistrats étaient attaqués de toutes parts », tente de relativiser la présidente du SM, Françoise Martres. « Ce sont des images prises à notre insu dans un lieu privé, notre local syndical n'est pas public », ajoute-t-elle, en qualifiant ce mur de « défouloir » et d'action de « potache ».
Le SM, deuxième syndicat de magistrats, s'était déjà attiré des critiques à droite pendant la campagne présidentielle de 2012 pour avoir appelé à voter contre Nicolas Sarkozy.













« Mur des cons » : la polémique continue


Le « mur des cons » du Syndicat de la magistrature continue de susciter de vives réactions.


Le « mur des cons » du Syndicat de la magistrature a déclenché une vague d’indignation - DR
Le « mur des cons » du Syndicat de la magistrature a déclenché une vague d’indignation - DR

Le « mur des cons » du Syndicat de la magistrature (SM) a déclenché une vague d’indignation et de condamnation mercredi 24 avril. L’opposition dénonçait hier un « scandale absolu » et demandait au gouvernement de réagir après la découverte de ce trombinoscope maison orné de photos de dizaines de personnalités politiques, surtout de droite, mais aussi d’intellectuels et de journalistes dans les locaux du Syndicat de la magistrature, classé à gauche. Jean-François Copé a réclamé hier à la ministre de la Justice l’ouverture d’une enquête. Plusieurs personnalités scandalisées entendent porter plainte.
Jeudi, les réactions se poursuivaient à droite comme à gauche. Sur Radio Classique et Public Sénat, le vice-président de l’UMP et député de la Haute-Loire, Laurent Wauquiez a jugé que le « mur des cons » filmé dans un local du Syndicat de la magistrature ressemblait à « un mur des condamnés », l’épisode jetant selon lui une ombre sur l’ensemble de la profession de magistrat. Le député-maire du Puy-en-Velay a qualifié d’ « absolument consternant » ce mur d’affichage où figurent nombre de personnalités de droite. « Ca révèle un niveau de déliquescence des institutions de la République extrêmement inquiétant », a-t-il estimé. « C’est un grave manquement à l’obligation de neutralité et à la dignité républicaine qui doit s’attacher aux magistrats ». Le rappel par la garde des Sceaux de la possibilité de porter plainte ? « C’est plein d’humour ! », s’est exclamé Laurent Wauquiez. « Si je comprends bien, elle nous dit : portez plainte, ce sera jugé par des magistrats qui jugeront une plainte portant sur un syndicat de la magistrature ! ». Pour le vice-président de l’UMP, ce serait à Mme Taubira d’agir, puisqu’elle « est garante de ce que doit être le fonctionnement de la justice ». « Je ne peux qu’être frappé de l’indignation variable de Mme Taubira », a encore dit Laurent Wauquiez.


Sur LCI, un autre ex-ministre UMP, Bruno Le Maire, a jugé « absolument scandaleux que dans le local d’un syndicat, quel qu’il soit - de la magistrature ou de n’importe quel syndicat, ça m’aurait tout autant choqué - on puisse prendre comme cibles des personnalités publiques et même des personnes victimes d’agression. Ce n’est pas ma conception de la République ».
Nadine Morano a réclamé quant à elle la démission de la garde des Seaux Christiane Taubira, après avoir déclaré mercredi sur France 5 "C'est une affaire d'État".
Claude Bartolone (PS), président de l’Assemblée nationale, a quant à lui dénoncé l’existence de ce mur, qualifié de « pas supportable ». Interrogé par RTL, Claude Bartolone a commenté : « c’est pas supportable, parce que vous avez une certaine idée à donner aux citoyens lorsque vous êtes investi d’une mission, surtout d’une mission de justice ». « Il y a des choses qui ne se font pas », a poursuivi Claude Bartolone. « Il y a des codes qui doivent être respectés ». Pour lui, « la République a besoin de rites. La démocratie, c’est une véritable religion, elle a besoin de rites pour être reconnue et acceptée ». « Christiane Taubira a dit ce qu’il fallait dire », a jugé le responsable socialiste, rappelant que chacun peut porter plainte.


Claude Bartolone : "Le 'mur des cons', une faute" par rtl-fr

A gauche, tout en dénonçant ce « mur des cons », certains tentent de relativiser l’affaire. La ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine a estimé que le « mur des cons » était une démarche « inappropriée ». « C’est vrai qu’on attend de la part de magistrats une forme de retenue et de décence aussi vis-à-vis des responsables, qu’ils soient journalistes, politiques ou autre », a déclaré Mme Touraine sur la chaîne parlementaire (LCP). « Et en même temps, je crois qu’il ne faut pas donner plus d’importance à cela que cela mérite. C’est un local syndical qui en théorie est un local privé », a-t-elle ajouté. « Encore une fois, c’est une démarche qui est inappropriée », a insisté la ministre avant de conclure : « les juges doivent être impartiaux quels que soient leurs engagements politiques et rien ne permet de dire qu’ils ne le sont pas ».
Alain Vidalies, le ministre des Relations avec le Parlement, interrogé sur le « mur des cons » du Syndicat de la magistrature, a estimé qu’il y avait eu « une forme de banalisation » de cette injure par « des gens très importants, » allusion au « Casse-toi pauv’con » de Nicolas Sarkozy. Interrogé par i>TELE, sur cette polémique, le responsable socialiste - avocat de formation - a vu « une maladresse » dans ce mur d’affichage d’un local syndical du SM, où figurent nombre de responsables de droite. « Je trouve ça très maladroit », a insisté Alain Vidalies, « même s’il y a eu une forme de banalisation du mot +con+ par des gens très importants ». « Ca ne justifie pas, mais franchement ça a banalisé un peu », a ajouté le responsable socialiste. « Je ne voudrais pas que cette affaire soit instrumentalisée, on a un vrai rendez-vous avec de vrais débats sur les questions de la justice », a-t-il dit, en relevant que deux textes « importants viennent dans les prochaines semaines, » portant notamment sur les liens chancellerie-parquet.
L’existence de ce « mur des cons » où figurent de nombreuses personnalités a été révélée par le site Atlantico, qui a diffusé mardi une vidéo tournée en caméra cachée montrant le panneau dans le local du Syndicat de la magistrature.















Mur des cons: que risquent les magistrats?

Après la publication du "Mur des cons" du syndicat de la magistrature, plusieurs personnalités dont la photo y figure ont annoncé leur volonté de porter plainte. Ils réclament des sanctions de la part du Conseil supérieur des magistrats. Que risquent-ils? L'éclairage de Me Eolas. 

Mur des cons: que risquent les magistrats?
La découverte d'un mur des cons dans le syndicat de la magistrature a provoqué une vague d'indignation à droite. Les "victimes" veulent porter plainte.
Capture d'écran

Le point commun entre Brice Hortefeux, Jacques Attali, Alain Bauer et David Pujadas? Ils figurent tous sur le "mur des cons" du syndicat de la magistrature. Révélé par le site de droite Atlantico, la polémique ne cesse de prendre de l'ampleur depuis 24 heures. Plusieurs personnalités, dont le visage a été punaisé sur ledit mur ont déjà fait savoir qu'elles allaient porter plainte.
Que risquent les magistrats? "A part de devoir y figurer, pas grand-chose!", plaisante Me Eolas. Le mur des cons était en effet affiché dans un local syndical - donc privé - réservé aux adhérents et à leurs invités. "Ils peuvent être attaqués pour injure non publique, explique l'avocat. Il s'agit d'une contravention de première classe pour laquelle ils encourent 38 euros par personne qui porte plainte. Dans ce type d'affaire, le parquet ne peut pas s'auto-saisir et c'est même l'un des rares cas où les poursuites s'arrêtent si la personne retire sa plainte." Pour que le ministère public se saisisse de l'affaire, il faudrait une autre qualification des faits.

Un délit prescrit

Mais les magistrats pourraient même échapper à cette sanction, aussi minime soit-elle. En effet, ce type de délit est prescrit au bout de trois mois, à compter du jour où la photo a été punaisée, et non pas au moment de leur diffusion dans les médias. "La médiatisation de ce mur des cons n'est pas le fait du syndicat de la magistrature, mais celui d'une personne tiers", explique Me Eolas.
Or, selon sa présidente, Françoise Martres, ce "défouloir" a été "fait à une ancienne époque, sous l'ère Sarkozy, où les magistrats étaient attaqués de toutes parts". "Nous avons toujours pris soin de respecter publiquement nos pourfendeurs, même quand ceux-ci se livraient à l'outrance, et nous n'avons pas l'intention de renoncer à cette règle", précise le syndicat dans un communiqué.

"Je ne pense pas que cela irait au-delà d'un blâme"

Conscient de la difficulté d'attaquer sur le plan pénal, l'UMP - dont nombre de ses membres figurent sur le tableau - a demandé à la garde des Sceaux, Christiane Taubira, de saisir le conseil supérieur de la magistrature (CSM). Ce qu'elle a refusé de faire.
Mais depuis la réforme constitutionnelle, chaque justiciable peut saisir l'organisme. Si les victimes le font, "le CSM serait confronté à deux principes contradictoires: d'un côté l'obligation de réserve et de dignité des magistrats et, de l'autre, la liberté syndicale. Or, la cour européenne des droits de l'homme accorde énormément d'importance cette dernière", explique Me Eolas.
Les sanctions prévues par le CSM vont du simple avertissement à la révocation en passant par le blâme, le changement de poste d'office et la mise à retraite. "Même s'il y avait condamnation dans cette affaire, je ne pense pas que cela irait au-delà d'un blâme. Peut-être un changement de poste pour l'instigateur de ce mur des cons s'il était identifié, et encore...", assure le pénaliste.  










MASOCHISTES ?

Par

En France, on aime ce qui fait mal. En politique, cela va jusqu’au masochisme…
 
 
 
Salut, les barjots !
 
Bon, ça y est, après 136 ou 1377 heures de débat parlementaire, on en est sortis. Sauf, évidemment, pour ceux qui considèrent qu’un débat dans lequel on ne leur donne pas raison, ce n’est pas vraiment un débat. Figurez-vous que ça existe : cela s’appelle, dans la vie courante, des cons (j’ai eu un beau frère comme ça), et en politique, la Droite. La Droite crie au scandale quand elle est minoritaire, et ça, dans une démocratie, c’est vraiment du masochisme. En l’occurrence, à force de vouloir faire mal dans ce putain de débat, la Droite s’est mutilée elle-même
 
 
Elle s’est foutue à la remorque d’une Frigide Barjot qui finira en décalcomanie sur le frigo (cette dame ressemble de plus en plus à un personnage des Simpson), elle a prétendu haut et fort que le gouvernement devait obéir à la rue (ça, c’est hyper-dangereux, au cas où elle reviendrait au pouvoir), elle s’est vautrée dans la fange des nazillons et des exaspérés de la sainte-épine, tu parles d’une image de parti moderne ? C’est la « droite forte », cette bande de colle-au-cul d’une passionaria pour amateurs de contrepèteries approximatives ? C’est une vision pour la France, ce Mariton auquel ne manquait qu’une blouse grise et un crayon sur l’oreille pour tenir l’épicerie désuète des pinailleries invraisemblables et fielleuses (il serait parfait dans Tartuffe, même le grand Robert Hirsch n’a pas fait mieux) ? C’est le respect de l’intérêt du pays, cette obstination à carboniser des journées entières de débat parlementaire tout en réclamant, au dehors, qu’on passe d’urgence aux priorités économiques ? 
 
Je sais qu’on a meilleur air en affectant de prendre de la hauteur, en concédant aux opposants que, va, dans le fond, y a pas que des mauvais dans le lot, en restant pudiquement chez soi (ce qu’ont fait, notez-le bien, les si ardents partisans du mariage pour tous…), en prêchant l’œcuménisme et la tolérance. Mais moi, j’aime faire mal, comme tout le monde, et je dis haut et fort que tous ces cul-bénis, tous ces homophobes, tous ces fox-terriers qui aboient sous la queue des agitateurs de famille normale, tous ces cons sont des cons. Ils ont ridiculisé la France, empêtrée dans ce Barnum pendant que le Royaume-Uni et la Nouvelle Zélande, qui sont pas des rigolos, adoptaient le marrida pour tous en deux coups de cuillère à pot. Ils ont montré à tous, surtout, notre misère politique véritable, qui consiste à dénoncer l’insuffisance au nom de l’imperfection et à jauger de notre détresse en regardant notre nombril, au lieu de respecter nos propres élections, nos lois, nos forces et nos principes.
 
 
Salut, les gauchos!
 
Remarquez, à Gauche, ce n’est pas vraiment mieux. Au cas où vous ne le sauriez pas, la Gauche a gagné, il y a un an, les élections. Je le précise, parce que justement, la Droite n’est pas la seule à en douter, il y a aussi à gauche pas mal de voix pour clamer que tout reste à faire. Et pas n’importe qui. Tenez, Marie-Noëlle Lienemann, ça ne vous dit rien ? Je vous comprends, c’est un sujet compliqué.  Dans la famille « chat noir », je demande la grand-mère. Elle connaît la Gauche à fond, elle y circule depuis les années 70, avec des embardées de cabri. Elle est partie du CERES, tout à gauche, pour sauter d’un coup d’un seul chez Rocard, tout à droite. Après avoir refusé la candidature Mitterrand en 1981, elle s’est recentrée tontoniste pour gauler quelques mandats, qu’elle a ensuite perdus avec une régularité sidérante (y compris dans des villes d’une banlieue, à l’époque, rouge cramoisie). On la retrouve « autogestionnaire » au congrès de Rennes en 1990 – sa motion fait 0,6% des voix – puis ministre de Bérégovoy en 1992. Ensuite ? Quelques échecs, retour au parlement européen. Ellepeper a glissé d’Athis-Mons, où elle a été réélue maire  en 2001, à Béthune, où elle brigue (sans succès) un siège de député en 2002, c’est ce qui s’appelle respecter l’électeur. Elle se rattrape en descendant en flammes Jospin.  Elue adjointe au maire de Hénin-Beaumont, elle se fâche avec le maire et se casse à nouveau. Au congrès de Dijon (2004), elle est avec Hollande. Résultat, après avoir défendu le « non » à la Constitution européenne, elle réussit à se glisser en 2e place de la liste socialiste aux élections européennes en 2004. Elle soutient ensuite Fabius à la primaire pour la présidentielle de 2007, joue perdant et se venge en tapant sur Ségolène, comme tout le monde. Pour finir sénatrice de Paris en 2011, après avoir failli être tête de liste des municipales à Amiens... 
 
 
Présentement, elle mène la fronde contre Pépère en attendant, sans doute, que Mélenchon devienne premier ministre. Il est d’accord, ça tombe bien – au PC, Laurent se tord de rire… Avec d’autres révoltés, elle présente un projet ravissant de « nouveau pacte majoritaire » (comme s’il n’y avait pas, sauf erreur, une majorité) avec le Parti de Gauche et les Ecologistes (comme s’ils n’étaient pas au gouvernement). Rose, rouge, vert (comme si on n’avait pas eu la « gauche plurielle » avec la réussite que l’on sait). Avec pour programme, par exemple,  une politique de « grands travaux ». Comme s’il n’y avait pas un aéroport à construire depuis 40 ans près de Nantes, demandez aux écolos, c’est le Larzac de Mélenchon (1). Avec plein d’emplois  dans les énergies nouvelles, tiens, tant que vous avez les Verts en ligne, demandez leur où on va placer les éoliennes qui vont créer un tas d’emplois – dans la mer, ça fait chier les poissons, dans les prés, ça tourne le lait des vaches, en montagne, ça flingue l’horizon, en Alsace, ça fait peur aux cigognes, en tout cas, pas dans mon jardin. Et ainsi de suite. 
 
Pour les détails, on trouve aisément 43 milliards que l’on fourgue dans une relance tous azimuts, on augmente les indemnités chômage et les salaires, et on finance ça par un emprunt national comme Mitterrand et Sarkozy. Et hop ! Pour dire si on a affaire à des pros, rappelons que le concept de « nouveau pacte majoritaire » a été inventé par Jean-François Copé en 2010. Avec un contenu vachement réac, esquisse d’une décomplexion jusqu'à FN inclus. Au moins vérifier que le slogan n’a pas déjà servi ! Je sais, c’est très méchant ce que je dis : allez, les trolls de la cellule de riposte, vous pouvez tirer, c’est la fin du paragraphe.
 
 
Salut, les falots !
 
Mais loin de moi l’idée de tirer à l’aveuglette sur ces trublions. Il faut bien reconnaître que l’ on ne sent pas, dans le gouvernement, voire à l’Elysée, cette grosse paire de couilles qui est un si précieux instrument moral quand tout va malrien de macho : c’est une image, ça va aussi très bien aux dames politiques. Quand François dit : « je garde le cap », c’est un peu comme s’il disait « je garde mon chapeau », on sent le courant d’air. Il y aurait bien d’autres arguments pour expliquer cette politique d’attente. Qui, du reste, commence à trouver un peu de réconfort dans la manière dont Merkel se fait mordre les mollets par toute la cohorte de ses adorateurs d’hier, du FMI à Barroso. De toute évidence, on va plus nous faire chier avec les 3% dans les deux ou trois ans qui viennent, faut reconnaître que Hollande avait fait le bon pari sur ce point. Encore un chouïa, et la BCE lâche du blé pour la croissance. De plus, si la chancelière commence à faire des tyroliennes sur la nocivité du SMIC, c’est sûr qu’elle va pas se faire que des amis, autant dire qu’elle traite de blaireaux les deux-tiers de son Europe. 
 
Il y aurait encore plus costaud à dire, mais alors là, faudrait être vachement burné. Notez bien,  ça peut venir : déjà, même dans le Monde (mais dans un blog - en une, bashing oblige, c’est « l’insolente santé de l’Allemagne », comme d’hab), on peut lire que, dans le fond, la France n’a pas encore subi d’austérité, et que finalement, ce qui pèse le plus pour le moment, ce sont les hausses d’impôts décidées… par Sarkozy. Bon sang, c’est vrai, les impôts qu’on a payés, pour le moment, c’était ceux de l’ancien régime ! Et si le nain était resté au pouvoir, on aurait aujourd’hui la TVA à 21,5% ! Et le déficit actuel, il émane du budget 2012– qui prévoyait dans les 90% de déficit, pile-poil ce qu’on a… Y a personne pour le dire ? On fait dans la pudeur et la contrition ? 
 
Bref, secouer un peu une opinion formatée par le bashing et la désinformation, rappeler que Cameron va s’exploser aux élections avec son AA+ comme tout le monde, dénoncer les 150 000 emplois d’étrangers low-cost non déclarés dans les entreprises de BTP, ça rafraîchirait le concept de fraude fiscale, et signaler que l’ancien ministre de la culture et secrétaire national de l’UMP Donnedieu de Vabres se fait ramasser  (lui aussi) pour recel d’abus de bien sociaux sans que ça fasse bouger une couille de ses potes de Neuilly, ça nous changerait de la crucifixion de Cahuzac
 
Eh bien, les poteaux, avec tout ce mou, on est mal barrés. Je ne dis pas ça pour vous scier le moral, il paraît, selon les sondages, qu’il coule façon Titanic. A en croire les micros-trottoir, tout le monde se serre la ceinture. On regarde les étiquettes (c’est pas con), on compare les prix (putain la bonne idée !), on s’apprête à chipoter pour les vacances (mais enfin, on n’y est pas encore). Et pourtant il paraît que si on libère l’épargne salariale, elle va filer tout droit sur le livret de l’Ecureuil ! Mais c’est un truc de rentiers, ça ! de rentiers friqués ! Vous en voulez encore une dose ? Regardez le JT, lisez votre canard. Faites vous mal.
 
Ce sera pas sympa, tout de même, pour ceux qui, depuis dix ans, sont vraiment dans la merde. Ils aimeraient, j’en suis sûr, une bonne nouvelle de temps en temps. Moins de barjots, moins de gauchos, moins de falots, et du boulot.
 
 
 
(1) Je ne peux pas m’empêcher d’évoquer (je suis méchant, aujourd’hui) un reportage télévisuel qui m’a sidéré : on y voyait, sur les landes en question, des jeunes gens vertueux, en haillons ou peu s’en faut,  courbés vers la glèbe, en train d’enfouir des patates dans de la boue noirâtre, à l’ancienne, pour ne pas dire à l’antique, mais un peu au petit bonheur. On se serait cru dans une des ces parodies de fictions médiévales, genre les Nuls ou Monty Python, juste avant que surgisse « la Noiraude », une vieillasse un peu bossue, ensachée dans un châle noir et mité, lançant des imprécations maléfiques sous le ciel turbide. Là, un jeune homme déguisé en pâtre du Larzac revisited proclamait évangéliquement que cette plantation de patates, c’était « pour nourrir les populations ». Pas moins. Je crois qu’ils se sont fait recadrer même par Bové. Le Larzac, c’était mené par des pros de la brebis, pas par des croisés de la patate. Vu l’humidité glaciale de ce jour de repiquage, m’étonnerait que vos bintjes prennent force et vigueur, relisez Vilmorin. Il se peut que l’aéroport soit condamnable – mais pas comme ça, les gars… Toujours, fuir le caricatural!
 
 
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DIVERS

 

Bangladesh. Effondrement d’un immeuble : le bilan monte

 
L’effondrement mercredi au Bangladesh d’un immeuble abritant des ateliers de confection a fait au moins 159 morts et un millier de blessés, selon un nouveau bilan de cet accident.
L’immeuble de huit étages Rana Plaza s’est effondré comme un château de cartes à 09 h 00 (03 h 00 GMT) mercredi, à Savar, une ville à la périphérie de Dacca. Seul le rez-de-chaussée est resté intact et la scène évoquait les conséquences d’un puissant séisme.
Des ouvriers du textile travaillant au sein du bâtiment s’étaient publiquement inquiétés la veille de fissures mais leurs responsables ont ignoré les mises en garde, leur enjoignant d’embaucher normalement le jour suivant.
« Le bilan est désormais de 159 morts », a déclaré jeudi Wali Asraf, un responsable des secours, ajoutant que de nombreuses personnes coincées sous les gravats continuaient d’appeler à l’aide. « Les secouristes progressent prudemment pour les extraire ».
Le précédent bilan faisait état de 152 morts, en majorité des femmes.









Uruguay: naissance de moutons transgéniques phosphorescents
 
 
Un mouton phosphorescent, sous une lampe à ultraviolet, dans un laboratoire à Montevideo, le 23 avril 2013 (IRAUy/AFP, Javier Calvelo)

MONTEVIDEO — Un groupe de scientifiques uruguayens, en partenariat avec l'Institut Pasteur de Montevideo, a annoncé mercredi la naissance de moutons génétiquement modifiés phosphorescents, premiers du genre en Amérique latine.
"La transgenèse sur cette espèce n'était pas disponible en Amérique latine et cette réussite positionne l'Uruguay au plus haut niveau scientifique mondial", se sont félicités l'Institut de reproduction animale Uruguay (IRAUy) et l'Institut Pasteur dans un communiqué.
Les précédents dans la région sont une vache transgénique produisant des protéines humaines dans son lait, créée en Argentine en 2011, et des chèvres génétiquement modifiées au Brésil, qui produisent également des protéines à usage humain.
Les moutons uruguayens sont nés en octobre 2012 à l'IRAUy, où ils se sont développés normalement, sans présenter de différences avec leurs homologues non-transgéniques, a indiqué à l'AFP Alejo Menchaca, président de l'Institut.
Leur seule spécificité visible est d'être phosphorescents lorsqu'ils sont placés sous une lumière ultra-violette, en raison de l'introduction dans leur ADN du gène d'une méduse.
L'opération n'a pas de but en soi, si ce n'est de vérifier l'efficacité de la méthode d'introduction d'un gène étranger dans l'ADN de ces animaux.
"C'est une technique très efficace, car tous ceux qui sont nés sont positifs. Maintenant, nous pouvons travailler avec un autre gène, qui sera d'un plus grand intérêt, pour produire une protéine spécifique", a poursuivi M. Menchaca.
Les recherches étudient par exemple la possibilité de prendre un gène responsable de la production d'une protéine manquante dans certaines pathologies humaines (comme l'insuline dans le cas des diabétiques), de l'incorporer dans le génome d'une brebis, qui à sa naissance le produira dans son lait. Il serait ensuite possible d'isoler cette protéine pour fabriquer des médicaments plus facilement qu'avec les méthodes actuelles, d'après les chercheurs.

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