INSURRECTION
Incident de séance ce 18 avril à l'Assemblée nationale en plein débat sur le mariage pour tous. Claude Bartolone a suspendu la séance après des mots "pas supportables" du député UMP Philippe Cochet. Ce dernier a accusé la majorité de vouloir "assassiner des enfants".
POLITIQUE
Un cameraman a été pris à partie par des opposants au #mariagepourtous le 17 avril près de l'AN
Mariage gay : Philippe Cochet (UMP) accuse la majorité d'être "en train d'assassiner des enfants"
Incident de séance ce 18 avril à l'Assemblée nationale en plein débat sur le mariage pour tous. Claude Bartolone a suspendu la séance après des mots "pas supportables" du député UMP Philippe Cochet. Ce dernier a accusé la majorité de vouloir "assassiner des enfants".
Voici son intervention :
Ce matin comme des millions de Français j’ai la nausée.
J’ai la nausée parce que tout simplement vous ne vous rendez pas compte de ce que vous êtes en train de faire. Ca vous fait rire, c’est atterrant. (…)
Voyez-vous, il y a un être qui ne peut pas s’exprimer dans cet hémicycle, un être qui s’appelle un enfant. Ce que vous êtes en train de faire est proprement ignominieux. Vous ne savez pas que nous sommes là pour défendre le plus faible. Ce que vous faites ici est une brèche qui ne se refermera pas si ce texte passe.
Nous devons toujours avoir en tête la défense du plus faible. Moi je vous accuse mesdames et messieurs de la gauche : Vous êtes en train de créer un précédent, vous êtes en train d’assassiner des enfants, c’est scandaleux !
Je n’ai pas peur de ce terme ! C’est inacceptable !
Un propos regretté par certains de ses voisins de bancs à l'UMP, à l'image de Sébastien Huyghe qui, interrogé par LCP, a estimé que Philippe Cochet était "allé trop loin".
Après la reprise de la séance, Philippe Cochet a "convenu" que "le terme n'était pas approprié" :
Le mot n’était pas approprié mais le mal reste le même : la fragilisation de l’enfant.
J’ai la nausée parce que tout simplement vous ne vous rendez pas compte de ce que vous êtes en train de faire. Ca vous fait rire, c’est atterrant. (…)
Voyez-vous, il y a un être qui ne peut pas s’exprimer dans cet hémicycle, un être qui s’appelle un enfant. Ce que vous êtes en train de faire est proprement ignominieux. Vous ne savez pas que nous sommes là pour défendre le plus faible. Ce que vous faites ici est une brèche qui ne se refermera pas si ce texte passe.
Nous devons toujours avoir en tête la défense du plus faible. Moi je vous accuse mesdames et messieurs de la gauche : Vous êtes en train de créer un précédent, vous êtes en train d’assassiner des enfants, c’est scandaleux !
Je n’ai pas peur de ce terme ! C’est inacceptable !
POLITIQUE
Syrie: Assad prévient que l'Occident "paiera cher" son soutien à Al-Qaïda
Le président syrien Bachar al-Assad lors d'une interview à la chaîne officielle Al-Ikhbariya, le 17 avril 2013 à Damas (Sana/AFP)
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DAMAS — Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé mercredi que les Occidentaux jouaient avec le feu en finançant selon lui Al-Qaïda et a laissé entendre qu'il comptait rester au pouvoir jusqu'en 2014, voire au-delà.
Dans une interview d'une heure à la chaîne officielle Al-Ikhbariya, où il est apparu tranquille, M. Assad a prévenu que la guerre dans son pays pourrait gagner la Jordanie voisine, qu'il accuse d'entraîner les combattants rebelles et de faciliter l'entrée de "milliers" d'entre eux en Syrie.
"L'incendie ne s'arrêtera pas à nos frontières, tout le monde sait que la Jordanie est aussi exposée (à la crise) que la Syrie", a-t-il dit, tandis qu'à Washington, le secrétaire à la Défense Chuck Hagel annonçait un renforcement du dispositif militaire américain en Jordanie, qui dépassera les 200 hommes.
"L'Occident a déjà payé très cher le fait d'avoir financé à ses débuts Al-Qaïda en Afghanistan. Aujourd'hui il fait la même chose en Syrie, en Libye et dans d'autres endroits et il paiera cher au coeur de l'Europe et des Etats-Unis", a prévenu M. Assad.
Il faisait allusion à l'aide accordée par Washington dans les années 1980 en Afghanistan aux moujahidines luttant contre l'occupation soviétique, dont ceux d'Al-Qaïda, qui se sont ensuite retournés de manière spectaculaire contre les Etats-Unis en 2001.
"L'Occident ne sait pas que ce terrorisme se retournera contre lui", a-t-il précisé. Ils "combattent Al-Qaëda au Mali et le soutiennent en Syrie. C'est la politique de deux poids deux mesures", a-t-il ajouté en référence à l'intervention française dans le pays africain.
Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, refusent de fournir des armes aux rebelles, arguant qu'elles pourraient tomber entre les mains d'extrémistes.
Mais M. Assad a souligné dans son interview qu'"il n'y a pas de terroriste modéré", rejetant toute distinction entre les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) et les groupuscules jihadistes, dont le Front jihadiste Al-Nosra, qui a récemment fait allégeance à Al-Qaïda.
"Al-Qaïda domine (la rébellion) en Syrie", a-t-il souligné.
Soit le régime, soit "la fin de la Syrie"
Le président syrien a affirmé qu'une défaite de son régime face aux rebelles, qu'il a comme toujours qualifiés de "terroristes" financés par l'étranger, signifierait "la fin de la Syrie".
"Nous n'avons pas d'autres options que la victoire, car si nous ne sommes pas victorieux, ce sera la fin de la Syrie", a déclaré M. Assad.
Il a lié son départ à une "décision du peuple", laissant entendre qu'il pourrait se représenter à la présidentielle à l'issue de son mandat en 2014.
M. Assad s'en est pris à l'opposition, essentiellement basée à l'étranger, doutant de son patriotisme, minimisant son appui populaire et estimant qu'elle n'était pas à la hauteur pour s'engager dans un dialogue avec Damas.
"Comment êtes-vous patriote si vous avez fui à l'étranger ? (...) Dans tous les pays du monde, l'opposition est une opposition élue et bénéficie d'une base populaire. Où sont les élections sur lesquelles se base cette opposition-là?", a-t-il demandé.
Sur un éventuel dialogue avec l'opposition, M. Assad a affirmé qu'il ne négocierait pas pas ceux qui ont "encaissé de l'argent pour vendre la patrie" et "ceux qui n'ont pas de base populaire".
Evoquant une éventuelle intervention humanitaire internationale, dans un pays qui compte désormais selon l'ONU 2,5 millions de déplacés et d'importantes pénuries alimentaires, M. Assad a estimé qu'elle "viserait uniquement à détruire les Syriens" en rendant le pays dépendant de l'étranger.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), le bilan provisoire pour mercredi s'élevait à au moins 124 morts.
A Washington, les responsables de la Défense ont refusé de répondre à des question au Sénat sur l'utilisation ou non d'armes chimiques en Syrie, semant le doute sur leur éventuel emploi.
Parallèlement, l'Union européenne envisage de lever partiellement son embargo pétrolier afin d'aider financièrement les rebelles, qui contrôlent désormais une partie des champs pétrolifères dans l'est et le nord du pays.
Et à New York, le patron de l'ONU Ban Ki-moon s'est montré évasif sur l'avenir du médiateur international Lakhdar Brahimi, dont la mission est au point mort.
Reprise du dialogue inter-coréen: Séoul rejette les conditions de Pyongyang
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un le 13 avril 2012 à Pyongyang (AFP/Archives, Ed Jones)
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"Les demandes de la Corée du Nord sont totalement incompréhensibles. C'est absurde", a réagi le morte-parole du ministère des Affaires étrangères, commentant notamment la demande du Nord d'un retrait des sanctions de l'ONU.
Venezuela: recours déposé par l'opposition pour un nouveau comptage des votes
Le chef de file de l'opposition vénézuélienne Henrique Capriles, le 16 avril 2013 à Caracas (AFP, Ronaldo Schemidt)
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CARACAS — L'opposition a déposé un recours officiel auprès du Conseil national électoral (CNE) afin d'obtenir un nouveau comptage des votes de la présidentielle de dimanche, a annoncé son chef de file Henrique Capriles dans un message publié mercredi sur Twitter.
"Un nouveau comptage a été sollicité, avec la vérification des bulletins, des actes de vote et des registres électoraux", a indiqué M. Capriles, précisant que son équipe de campagne s'est rendue au CNE.
Gouverneur de l'Etat de Miranda (nord), le candidat de l'opposition a été battu d'une courte tête à la présidentielle de dimanche, remportée par Nicolas Maduro, l'héritier du défunt dirigeant socialiste Hugo Chavez.
Invoquant des irrégularités commises lors du scrutin, M. Capriles, un avocat de 40 ans, réclame un nouveau comptage des bulletins émis par les machines de vote électronique. Toutefois, le Tribunal suprême de justice (TSJ), la plus haute instance judiciaire, a averti mercredi qu'un comptage manuel ne pouvait être réalisé, n'étant pas prévu dans la Constitution.
Italie: gauche et droite soutiendront la candidature de Franco Marini à la présidentielle
Franco Marini, le 4 février 2008 à Rome (AFP/Archives, Andreas Solaro)
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ROME — Gauche et droite sont tombées d'accord mercredi pour soutenir la candidature de l'ex-président du Sénat Franco Marini à l'élection présidentielle organisée partir de jeudi au Parlement, une étape clé pour sortir de la crise politique dans laquelle l'Italie est empêtrée depuis 50 jours.
Le Parti démocrate (PD, gauche) et le Peuple de la Liberté (PDL, droite) ont annoncé dans la soirée leur soutien à ce politicien de 80 ans, président du Sénat de 2006 à 2008 et qui fait partie de l'aile démocrate-chrétienne du Parti démocrate.
"La candidature de Franco Marini est celle qui est la plus en mesure de réaliser les plus grandes convergences", a déclaré le leader du PD Pier Luigi Bersani, à l'issue de négociations avec la droite de Silvio Berlusconi. "C'est une personne limpide et généreuse, l'un des constructeurs du centre gauche lié au travail et au social", a-t-il ajouté.
"Marini sera en mesure d'assurer une convergence des forces de centre droit et de centre gauche", a-t-il assuré, alors que les élections législatives des 24 et 25 n'ont pas abouti à une majorité claire au Parlement, où la gauche est majoritaire à la Chambre des députés alors que le Sénat est divisé en trois blocs.
Peu après, Silvio Berlusconi a confirmé lui aussi le soutien de son parti, le Peuple de la Liberté (PDL, droite), à la candidature de M. Marini.
"Nous croyons que c'est la meilleure solution possible en ce moment (...) Franco Marini est une personne positive et sérieuse, et pour nous il ne s'agit pas d'une défaite", a-t-il affirmé lors d'une réunion de son parti. "Marini n'est pas du centre droit, mais il a toujours démontré être au-dessus des partis", a-t-il ajouté.
Cette annonce d'un candidat de consensus entre PD et PDL a aussitôt suscité des remous au sein de la gauche. Matteo Renzi, maire de Florence et rival malheureux de M. Bersani aux primaires du PD, a ainsi exprimé immédiatement son désaccord: "Je crois que de nombreuses personnes ne voudront pas voter pour lui", a-t-il dit.
Jeudi doit avoir lieu le premier tour du scrutin présidentiel, où voteront à bulletin secret 1.007 députés, sénateurs et délégués régionaux.
Le président de la République, un rôle habituellement honorifique, est très important dans la phase délicate que traverse l'Italie, et cela fait déjà plusieurs jours que les partis sont engagés dans des pourparlers tous azimuts pour trouver un successeur à Giorgio Napolitano, 87 ans, dont le mandat expire à la mi-mai.
Le but des négociations entre PD et PDL était d'identifier une figure proche de la gauche, forte du plus gros bataillon d'électeurs (495 voix), qui ne soit pas hostile au Cavaliere, angoissé par la menace de condamnations judiciaires dont un chef de l'Etat "ami" pourrait le gracier.
M. Bersani, en tant que vainqueur "relatif" des législatives, avait le choix entre s'allier avec M. Berlusconi ou avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S) de l'ex-humoriste Beppe Grillo.
Beppe Grillo a affirmé mercredi sur son blog que le chef de la gauche avait déjà opté "pour la combine" avec le Cavaliere, alors que le M5S a choisi officellement comme candidat le constitutionnaliste Stefano Rodota, issu de la gauche.
Mais un compromis sur le président pourrait résoudre l'équation pour le gouvernement: M. Bersani, après une tentative avortée fin mars, espère se voir confier par le nouveau président les rênes d'un gouvernement qui serait minoritaire mais nouerait une sorte de pacte de non agression avec la droite.
Une ligne qui provoque de fortes tensions au sein du PD de M. Bersani, dont une bonne part perçoit toute entente avec M. Berlusconi comme un pacte avec le diable.
Lors des trois premiers scrutins, la majorité des deux tiers est nécessaire, mais à compter du quatrième vote, la majorité absolue suffit pour être élu.
Parmi les autres noms évoqués des derniers jours figurent aussi l'ex-commissaire européenne Emma Bonino, et l'ex-président de la Commission européenne Romano Prodi, le seul à avoir battu deux fois le Cavaliere.
Peillon annonce 1 000 postes de professeurs remplaçants pour la rentrée
Le Monde.fr avec AFPVincent Peillon annonce jeudi 18 avril dans un entretien au Parisien la création de 1 000 postes d'enseignants remplaçants à la rentrée 2013, pour remédier à une situation qui n'est "pas acceptable" avec des élèves qui peuvent se retrouver plusieurs semaines sans professeur.
"Sur les 6 770 créations prévues pour la rentrée 2013, nous créerons 1 000 postes de remplaçant : 720 pour le primaire et un peu plus de 280 pour le secondaire. Même si le problème est national et que nous agirons partout, l'effort sera ciblé sur les académies les plus en difficulté : Lyon, Versailles, Bordeaux et Créteil évidemment, qui bénéficiera de 119 remplaçants en plus en primaire et 115 pour le secondaire", a détaillé le ministre de l'éducation nationale."DETTE ÉDUCATIVELÉGUÉE PAR LA DROITE"
"Il y a aujourd'hui, dans certains territoires, rupture du service public d'éducation. Ce n'est pas acceptable", a-t-il déclaré. "Quand un enseignant absent n'est pas remplacé au collège ou au lycée, c'est déjà assez préjudiciable, mais l'élève peut au moins continuer à aller en cours dans les autres matières", a poursuivi le ministre . A l'école primaire, "c'est très vite intolérable. Je comprends parfaitement l'impatience et l'indignation des familles dont l'enfant n'a pas de professeurs pendant plusieurs semaines malgré le dévouement des personnels".
Sous la droite entre 2007 et 2012, 80 000 postes ont été supprimés dans l'éducation nationale, dont une partie parmi les remplaçants, a souligné M. Peillon, évoquant "la dette éducative qui nous a été léguée par la droite". Entre juin 2006 et juin 2012, il y a eu "une diminution de 40 % des effectifs disponibles pour le remplacement, et une augmentation de 63 % du recours aux contractuels. Avec des conséquences dramatiques dans certains départements, comme la Seine-Saint-Denis", a-t-il fait valoir. En Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre et le plus jeune de France, un collectif de parents a calculé qu'entre 3 et 16 ans, un élève perd l'équivalent d'une année scolaire du fait du manque de remplaçants.
"Nous devons également préparer l'avenir en relançant les recrutements et en organisant notamment des pré-recrutements dans les disciplines et les territoires les plus déficitaires", a ajouté M. Peillon, faisant référence aux "emplois d'avenir professeurs" (EAP), qui doivent permettre en trois ans à 18 000 étudiants modestes se destinant au métier de professeur de faire ces longues études, et à la remise sur pied d'une formation initiale des enseignants.
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : Apple accusé de pornographie en Chine, déficit commercial japonais...
En Chine, Apple est maintenant accusé de pornographie
La marque Apple a de nouveau ennuis en Chine - Reuters
Le groupe californien a été accusé, hier soir, par le Bureau chinois de lutte contre la pornographie et les publications illégales, de donner accès, via son Apple Store, à des contenus obscènes. Aucune précision n'a été donnée sur la nature de ces contenus. Certes, Apple fait partie d'une liste de 198 sites internet mis en cause. Mais vu le contexte, il est difficile de ne pas s'interroger sur les arrière-pensées de Pékin dans cette affaire. En mars, la marque à la pomme a fait l'objet d'une intense campagne médiatique à son encontre, avec plus d'une douzaine d'articles dans le « China Daily » notamment. Elle se voyait reprocher un service client déplorable et un comportement « arrogant ». Mais certains « tweets » échappés sur la blogosphère avaient prouvé que les journalistes influents relayant cette campagne sur leur compte de microblogging ne faisaient qu'appliquer en cela les consignes très claires de leur hiérarchie. Certains internautes avaient alors participé à un sondage pour désigner les entreprises qui, selon eux, étaient les plus arrogantes, ce qui avait été l'occasion d'un grand déballage à l'encontre des mastodontes du secteur public chinois. Après avoir opté pour la stratégie du silence, Apple a finalement fait intervenir son numéro un, Tim Cook, obligé de présenter des excuses officielles et de promettre notamment que tous les iPhones présentant des problèmes techniques seraient intégralement remplacés. A l'heure où le groupe chute en Bourse, ses déboires sur le marché chinois, deuxième en volume mais premier par son importance stratégique, risquent de peser lourd sur le moral des investisseurs.
JAL et ANA espèrent refaire voler leurs Boeing 787 en juin
Des officiels américains de l'Administration fédérale de l'aviation (FAA) auraient, selon le Nikkei, déjà annoncé à leurs homologues japonais qu'ils allaient valider, le mois prochain, un retour des Boeing 787 dans le ciel des Etats-Unis. Anticipant un feu vert de leur propre autorité de sureté, les deux grandes compagnies nippones ANA et JAL, qui exploitent près de la moitié des « Dreamliner » livrés dans le monde, envisageraient dès lors de relancer l'exploitation de leurs appareils en juin. ANA qui utilise 17 Boeing 787 évoquerait même selon le Nikkei un vol domestique le 1er juin. La société avait particulièrement souffert du maintien au sol de ses avions depuis la mi-janvier et la découverte de dysfonctionnements dans les batteries de plusieurs 787. Au total, ces incidents auront contraint, d'ici la fin mai, JAL et ANA à annuler plus de 4.300 vols.
Pékin prêt à donner un peu plus de souplesse à son taux de change
Le vice-gouverneur de la Banque centrale chinoise, Yi Gang, a fait passer le message, hier soir à Washington, que la bande de fluctuation quotidienne du yuan allait être élargie. Depuis avril 2012, le taux de change de la devise chinoise peut augmenter de 1%, ou diminuer d'autant, chaque jour, par rapport à un cours pivot défini librement tous les matins par la Banque centrale. Autrement dit, Pékin reste totalement maître du jeu, mais peut utiliser ces fluctuations quotidiennes pour tester le marché et voir si celui-ci table sur une hausse ou une baisse de sa monnaie. Yi Gang, hier, a déclaré qu'il pensait que « dans un futur proche », ces possibilités de fluctuations quotidiennes allaient être élargies. Reste à savoir dans quelles proportions. Ces propos viennent en tout cas rassurer quant à la volonté des autorités chinoises de continuer à réformer et à ouvrir peu à peu leur système financier, à un moment où les inquiétudes refont surface concernant la vigueur de la croissance chinoise. Le yuan, qui est régulièrement accusé par Washington d'être très fortement sous-évalué, continue en réalité de s'apprécier face au billet vert. Hier, il a, une fois de plus, atteint un record historique. Un mouvement que certains analysent comme le signe que Pékin veut éviter de s'attirer les foudres de ses partenaires juste avant des réunions du FMI et du G20. Au cours de ces réunions, la thématique de la guerre des monnaies devrait être évoquée. Mais cette fois, ce n'est pas la Chine qui devrait figurer en première place sur le banc des accusés.
Le déficit commercial japonais explose
Pour la première fois depuis 1980, le Japon aura vu pendant deux années successives sa balance commerciale restée bloquée dans le rouge. L'ancien géant mondial de l'export a indiqué, ce matin, que l'exercice fiscal, qui s'est achevé fin mars, s'était conclu par un déficit commercial record de 8.170 milliards de yens, soit près de 65 milliards d'euros. En valeur, les exportations nippones ont reculé de 2,1% par rapport à l'année fiscale précédente. Souffrant, suite à un différend territorial, d'un mouvement nationaliste de rejet des marques nippones sur la fin de l'année 2012, les entreprises japonaises ont notamment baissé leurs envois de véhicules et de moteurs vers la Chine. L'Europe, engluée dans la crise, a aussi été moins gourmande en produits électroniques et en semi-conducteurs japonais. Dans le même temps, l'archipel a du augmenter ses importations et notamment ses achats de gaz naturel et de pétrole, pour alimenter ses centrales électriques conventionnelles, où la production d'électricité est en forte hausse depuis l'arrêt de la quasi-totalité des centrales nucléaires du pays. Au total, les importations du pays ont progressé de 3,4% sur la période de douze mois, pour atteindre 72.110 milliards de yens. Dans les prochains mois, ces importations de ressources énergétiques devraient encore bondir en valeur au fur et à mesure de l'affaiblissement du yen, orchestré par le gouvernement central. Sur le seul mois de mars, lorsque la devise nippone évoluait à l'un des ses plus bas niveaux des quatre dernières années, les importations ont bondi de 5,5%. Le déficit commercial a atteint le mois dernier 362,4 milliards de yens (2,7 milliards d'euros), soit quatre fois le montant enregistré en mars 2012.
Yann Rousseau (à Tokyo) et Gabriel Grésillon (à Pékin)
Combustible nucléaire: Areva signe un contrat "majeur" aux Etats-Unis
Le logo d'Areva sur le site d'enrichissement du combustible nucléaire du Tricastin, en France, en 2011 (AFP/Archives, Philippe Desmazes)
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PARIS — Le groupe français Areva a annoncé jeudi la signature d'un contrat avec l'exploitant américain de centrales électriques Exelon, prévoyant la livraison de combustible nucléaire pour ses centrales de Dresden et Quad Cities (Illinois) et de Three Mile Island (Pennsylvanie).
Le montant de cette commande n'est pas précisé, mais le contrat est qualifié de "majeur" par Areva dans son communiqué.
L'explosion au Texas, Ayrault et les entreprises, Mittal, PSA Rennes : la revue de presse de l'industrie
Par Elodie Vallerey
A la une de ce jeudi 18 avril, on retrouve la terrible explosion qui a soufflé une usine d'engrais près de Waco, au Texas. Dans le reste de l'actualité, Jean-Marc Ayrault prend la parole pour tenter de redonner confiance aux entreprises françaises, et Lakshmi Mittal dispense une "leçon d'économie" aux députés français.
Une puissante explosion souffle une usine d'engrais au Texas
L'accident s'est produit le 17 avril vers 20 heures (heure locale). Peu d'informations sont disponibles, et le bilan n'est pas encore confirmé. Certains médias américains parlent de deux morts, quand d'autres sources évoquent de 60 à 70 décès et des centaines de blessés.
Le message du Premier ministre aux entreprises
Dans une interview accordée aux Echos du 18 avril, le Premier ministre fait le bilan des six mois du pacte de compétitivité. Pour les petites entreprises, dans le cadre du "choc de simplification" administratif il annonce la suppression de l'obligation de publier leurs comptes.
Les six mois du pacte de compétitivité par Europe1fr
La "leçon d'économie" de Lakshmi Mittal aux députés français
Les Echos reviennent sur l'audition de Lakshmi Mittal, le PDG d'ArcelorMittal, devant l'Assemblée nationale le 17 avril. Si les députés de la commission d'enquête parlementaire sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie attendaient du businessman indien des chiffres précis et des garanties sur ses investissements en France après la fermeture des hauts-fourneaux de Florange, Mittal a délivré une "leçon d'économie", rapporte le journal.
L'avenir en jeu des ouvriers de l'usine PSA de Rennes - La Janais
Le 12 juillet dernier, le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën annonce 1400 suppressions d'emplois sur 5500 à la Janais, la plus grosse usine de Bretagne située près de Rennes. France Inter consacre un reportage aux salariés de ce site et aux possibilités de reconversion envisagées par PSA mais sur lesquelles les syndicats et le maire de Chartres-de-Bretagne émettent des doutes.
Elodie Vallerey
Les deux entreprises les plus puissantes du monde sont chinoises, selon Forbes
Une agence de la banque ICBC à Pékin (Photo Mark Ralston. AFP)
Libération
Deux banques chinoises se sont hissées en tête du classement des entreprises les plus puissantes du monde publié mercredi par le magazine américain Forbes, détrônant le groupe pétrolier américain ExxonMobil.
Le groupe américain, qui occupait l’an dernier la première place du classement, s’en est fait évincer par la première banque chinoise, Industrial and Commercial Bank of China (ICBC).
Une autre banque chinoise, China Construction Bank, s’est hissée à la deuxième position du classement, gagnant ainsi 11 places comparé à l’édition précédente, précise Forbes.
ExxonMobil est lui-même tombé à la cinquième place, derrière deux autres groupes américains, la banque JPMorgan Chase (3e) et le conglomérat industriel General Electric (GE, 4e).
Le groupe informatique américain Apple, au coude-à-coude avec ExxonMobil pour la place de première capitalisation boursière mondiale, arrive seulement en 15e position, à égalité avec les supermarchés américains Wal-Mart.
La première entreprise française, la banque BNP Paribas, est 22e, suivie par le groupe pétrolier Total (23e).
Le classement de Forbes se base sur plusieurs paramètres: le chiffre d’affaires, les bénéfices, les actifs et la capitalisation boursière.
Dans le cas des banques chinoises, leur progression au classement vient surtout «d’une croissance à deux chiffres à la fois de (leurs) chiffres d’affaires et des bénéfices», explique le magazine.
Par pays, les Etats-Unis continuent de dominer la liste: 543 des 2.000 entreprises recensées y sont basées (+19). Le Japon a perdu 7 membres mais reste au deuxième rang avec 251 entreprises. La Chine est troisième avec 136 entreprises, comme l’an dernier.
Le groupe américain, qui occupait l’an dernier la première place du classement, s’en est fait évincer par la première banque chinoise, Industrial and Commercial Bank of China (ICBC).
Une autre banque chinoise, China Construction Bank, s’est hissée à la deuxième position du classement, gagnant ainsi 11 places comparé à l’édition précédente, précise Forbes.
ExxonMobil est lui-même tombé à la cinquième place, derrière deux autres groupes américains, la banque JPMorgan Chase (3e) et le conglomérat industriel General Electric (GE, 4e).
Le groupe informatique américain Apple, au coude-à-coude avec ExxonMobil pour la place de première capitalisation boursière mondiale, arrive seulement en 15e position, à égalité avec les supermarchés américains Wal-Mart.
La première entreprise française, la banque BNP Paribas, est 22e, suivie par le groupe pétrolier Total (23e).
Le classement de Forbes se base sur plusieurs paramètres: le chiffre d’affaires, les bénéfices, les actifs et la capitalisation boursière.
Dans le cas des banques chinoises, leur progression au classement vient surtout «d’une croissance à deux chiffres à la fois de (leurs) chiffres d’affaires et des bénéfices», explique le magazine.
Par pays, les Etats-Unis continuent de dominer la liste: 543 des 2.000 entreprises recensées y sont basées (+19). Le Japon a perdu 7 membres mais reste au deuxième rang avec 251 entreprises. La Chine est troisième avec 136 entreprises, comme l’an dernier.
Dette élevée synonyme de récession ? Les plus grands économistes s'entredéchirent
Une étude publiée en 2010 par Reinhart et Rogoff, établissant un lien direct pour les pays riches entre dette élevée et récession, serait en fait truffée d'erreurs sur Excel. De quoi nourrir le débat sur l'austérité.
The Roosevelt Institute
Une étude influente signée en 2010 par deux économistes de renom et qui concluait qu'une dette élevée dans les pays riches s'accompagnait nécessairement d'une récession était truffée « de graves erreurs », selon les travaux récents de trois universitaires américains. « Cette étude a été abondamment citée pour appuyer l'idée que la dette publique était la question du jour. Mais leurs auteurs ont commis de graves erreurs », a affirmé jeudi l'un de ces universitaires, Michael Ash, professeur d'économie à l'Université Amherst du Massachusetts.
L'étude controversée est l'oeuvre de deux économistes de Harvard, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, ancien chef économiste du Fonds monétaire international entre 2001 et 2003. Dans leurs travaux publiés en 2010 , ils avaient conclu que les périodes où la dette publique des pays riches avait dépassé 90% de leur produit intérieur brut correspondaient, en moyenne, à des récessions de l'ordre de -0,1%. Publiée en plein coeur de la crise de la zone euro, cette étude a été abondamment commentée et a notamment servi de référence explicite à l'élu américain Paul Ryan, ancien vice-candidat républicain à la présidence.
Erreurs de calcul
Les travaux publiés cette semaine par les trois économistes du Massachusetts aboutissent à une conclusion radicalement différente: en étudiant la même période, ils estiment que la croissance économique des pays avec ce ratio de dette a en réalité été de +2,2% . « Tout cela est parti du travail d'un de nos étudiants qui n'arrivait pas aux mêmes résultats que Rogoff et Reinhart. Nous avons travaillé dur sur la question pour finir par découvrir qu'ils avaient commis une série d'erreurs », a ajouté M. Ash.
Dans leur étude, les trois universitaires accusent même leurs collègues d'Harvad d'avoir procédé « à un tri des données » et assurent que leurs nouvelles conclusions doivent conduire à revoir « les objectifs d'austérité » défendus en Europe ou aux Etats-Unis. « Ce serait vraiment une très mauvaise décision pour un gouvernement d'utiliser ce seuil de 90% », estime M. Ash.
Mis en cause, Mme Reinhart et M. Rogoff ont assuré dans le Wall Street Journal que les résultats de cette nouvelle étude étaient du « même ordre » que leurs propres conclusions s'agissant des données pays par pays, mais ont admis avoir été victimes d'erreurs de calcul sur Excel. Sur son blog , le Prix Nobel d'économie Paul Krugman a renoncé à prendre leur défense en jugeant leur réponse « vraiment très mauvaise ».
SOURCE AFP
JUSTICE ?
Affaire Tapie : Lagarde convoquée devant la CJR
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, le 10 avril à New York. (Photo Emmanuel Dunand. AFP)
Selon «Mediapart», l'ex-ministre de l'Economie devrait être entendue en mai par la Cour de justice de la république, qui enquête sur le recours à un arbitrage dans le cadre du contentieux entre Tapie et le Crédit lyonnais.
Libération
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde est convoquée devant la Cour de justice de la République (CJR) dans le cadre de l’enquête sur le règlement, par un arbitrage controversé, de l’affaire Tapie-Crédit Lyonnais, affirme mercredi soir Mediapart.
L’ancienne ministre de l’Economie et des Finances devrait être entendue dans la deuxième quinzaine de mai, précise le site d’informations en ligne. Mediapart avance au conditionnel la date du 23 mai et souligne que «la patronne du FMI pourrait être mise en examen» à cette occasion.
Locataire de Bercy de 2007 à 2011 jusqu’à sa nomination au FMI, Christine Lagarde est la cible d’une enquête pour «complicité de faux et de détournement de fonds publics», visant son choix de recourir à un arbitrage pour solder un contentieux entre le Crédit lyonnais et Bernard Tapie sur le rachat d’Adidas.
Le tribunal arbitral, une juridiction privée, avait condamné en juillet 2008 le Consortium de réalisation (CDR), structure publique qui gérait le passif du Crédit lyonnais, à verser à Bernard Tapie 285 millions d’euros d’indemnités (400 millions avec les intérêts).
Jugeant «contestable» le recours à l’arbitrage, la CJR estime que Christine Lagarde s’est impliquée «personnellement» dans un processus comportant «de nombreuses anomalies et irrégularités». Christine Lagarde a elle toujours justifié ce recours pour mettre fin à une procédure, selon elle longue et coûteuse.
Sollicité mercredi par l’AFP, le FMI n’a pas souhaité faire de commentaires. Fin mars, l’institution basée à Washington avait indiqué continuer d’apporter sa «confiance» à Christine Lagarde, quelques jours après une perquisition policière menée le 20 mars à son domicile parisien dans le cadre de la même affaire.
Le Fonds monétaire international avait également souligné que son conseil d’administration avait été informé de cette affaire avant la nomination de Christine Lagarde à sa tête en juillet 2011 en remplacement de Dominique Strauss-Kahn, contraint à la démission.
L’ancienne ministre de l’Economie et des Finances devrait être entendue dans la deuxième quinzaine de mai, précise le site d’informations en ligne. Mediapart avance au conditionnel la date du 23 mai et souligne que «la patronne du FMI pourrait être mise en examen» à cette occasion.
Locataire de Bercy de 2007 à 2011 jusqu’à sa nomination au FMI, Christine Lagarde est la cible d’une enquête pour «complicité de faux et de détournement de fonds publics», visant son choix de recourir à un arbitrage pour solder un contentieux entre le Crédit lyonnais et Bernard Tapie sur le rachat d’Adidas.
Le tribunal arbitral, une juridiction privée, avait condamné en juillet 2008 le Consortium de réalisation (CDR), structure publique qui gérait le passif du Crédit lyonnais, à verser à Bernard Tapie 285 millions d’euros d’indemnités (400 millions avec les intérêts).
Jugeant «contestable» le recours à l’arbitrage, la CJR estime que Christine Lagarde s’est impliquée «personnellement» dans un processus comportant «de nombreuses anomalies et irrégularités». Christine Lagarde a elle toujours justifié ce recours pour mettre fin à une procédure, selon elle longue et coûteuse.
Sollicité mercredi par l’AFP, le FMI n’a pas souhaité faire de commentaires. Fin mars, l’institution basée à Washington avait indiqué continuer d’apporter sa «confiance» à Christine Lagarde, quelques jours après une perquisition policière menée le 20 mars à son domicile parisien dans le cadre de la même affaire.
Le Fonds monétaire international avait également souligné que son conseil d’administration avait été informé de cette affaire avant la nomination de Christine Lagarde à sa tête en juillet 2011 en remplacement de Dominique Strauss-Kahn, contraint à la démission.
Attentats de Boston : un suspect ciblé par le FBI
Des enquêteurs du FBI sur les lieux de l'attentat à Boston, le 17 avril. (Photo Spencer Platt. AFP)
Récit Les images d’une caméra de surveillance d’un grand magasin auraient permis aux autorités d’identifier un homme. Peu d’informations avaient filtré hier soir.
Libération
Il s’approche, se baisse pour déposer son paquet puis s’éloigne : des images vidéo, provenant des caméras de surveillance d’un grand magasin de la rue Boylston, ont permis d’identifier un suspect des attentats de lundi, qui ont fait trois morts et plus de 170 blessés à Boston. Selon la chaîne CNN, qui a révélé l’information la première en interrogeant ses «sources» au sein des services de sécurité, ce serait un «homme à la peau sombre». En parallèle, la collecte et l’analyse des débris retrouvés sur place ont permis de préciser la nature des deux bombes qui ont explosé lundi à douze secondes d’intervalle. Le couvercle ratatiné d’une cocotte a été retrouvé sur le toit d’un immeuble de la rue. Selon les premiers éléments de l’enquête, c’est donc bien dans un autocuiseur que l’explosif, à base de poudre noire, avait été placé : un explosif en vente libre dans les magasins d’armes et de sport, ou même certains hypermarchés Walmart.
«Clous». «Le mode d’emploi pour construire le type d’engins explosifs utilisés à Boston est accessible à n’importe qui sur Internet, d’où les difficultés des enquêteurs», explique Richard Bloom, ancien agent du renseignement, professeur à l’université d’aéronautique Embry-Riddle, qui souligne : «Le mode d’emploi a été mis en ligne par des disciples d’Al-Qaeda, mais d’autres organisations l’ont repris et diffusé. C’est aussi une caractéristique du terrorisme à notre époque : tout le monde peut avoir accès à ces techniques, des gens vivant aux Etats-Unis peuvent s’inspirer de méthodes ou d’idéologies étrangères, et vice-versa.»
Une des rares certitudes pour l’instant est que le ou les auteurs des attentats de Boston ont cherché à faire un maximum de victimes, avec des moyens plutôt rudimentaires : des clous et des roulements à bille ont été mêlés à l’explosif, pour tuer, blesser et mutiler. «Certains patients en ont 10, 20, 30, 40 ou plus dans le corps», a rapporté le docteur George Velmahos, chargé des blessés à l’hôpital central du Massachusetts. Même les clous et autres débris métalliques retirés des patients sont collectés pour être analysés par le FBI, toujours en quête du moindre indice.
La cocotte-minute est un ustensile bien connu des terroristes, déjà utilisé dans de nombreux attentats meurtriers au Moyen-Orient ou en Asie. En juillet 2006, sept bombes placées dans des autocuiseurs avaient explosé dans des trains de la banlieue de Bombay, en Inde, faisant 209 morts. Le 1er mai 2010 à New York, un Américain d’origine pakistanaise avait également utilisé une cocotte-minute, placée dans une voiture près de Times Square, mais son bricolage n’avait pas fonctionné : le véhicule avait été repéré alors que de la fumée s’en échappait.
La marche à suivre pour «construire une bombe dans la cuisine de votre maman», avait été publiée par Inspire, un site en anglais affilié à Al-Qaeda dans la péninsule arabique. Mais des extrémistes de droite américains s’y sont aussi intéressés par le passé. Sur le forum ultranationaliste et néonazi Stormfront, des visiteurs se sont ainsi échangé et recommandé cette méthode en septembre 2011. Les bombes de Boston «portent le cachet du terrorisme international, mais aussi du terrorisme intérieur», soulignait hier l’ancien directeur adjoint du FBI Tom Fuentes, rappelant avoir vu des engins similaires en Irak, mais aussi aux Etats-Unis.
Lettres. Comme après le 11 septembre 2001, mais beaucoup plus rapidement encore, les attentats de Boston ont été suivis de lettres suspectes découvertes à Washington. Un pli destiné à Barack Obama contenait «une substance suspecte», a révélé hier le Secret Service. La veille, une autre enveloppe suspecte, adressée à un sénateur républicain du Mississippi, Roger Wicker, avait été découverte. Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux lettres contiendraient des traces de ricine. Une semaine après les attentats de 2001, des lettres empoisonnées à l’anthrax avaient été envoyées à des médias et des sénateurs, faisant cinq morts. Le principal suspect était un scientifique, travaillant pour un laboratoire de défense nationale, qui s’est tué par overdose de poison en 2008. Aucun lien pour l’instant n’a été établi entre les lettres de cette semaine et les attentats de Boston, si ce n’est la vigilance accrue des autorités, plus promptes ces jours-ci que d’ordinaire à traquer le moindre objet suspect.
Depuis lundi, les alertes de sécurité se multiplient un peu partout dans le pays. La mairie d’Oklahoma City, ville particulièrement sensibilisée au terrorisme depuis l’attentat de 1995 qui avait fait 168 morts, a dû être évacuée hier, après la découverte d’un camion de location volé garé devant l’immeuble municipal. A Washington, des paquets suspects ont aussi été signalés au Sénat, comme c’est souvent le cas, mais élevés cette fois-ci au rang de «breaking news» sur CNN. Dans les aéroports, plusieurs incidents témoignent des risques de psychose. A l’aéroport de Boston, mardi, un vol en partance pour Chicago a dû retourner à la porte d’embarquement après que des passagers se sont inquiétés du comportement de deux voisins de siège qui parlaient une langue étrangère…
L’émotion sera encore entretenue aujourd’hui avec la visite de Barack Obama à Boston, où le Président compte assister à une cérémonie œcuménique à la cathédrale de la Sainte-Croix, en mémoire des victimes. «Les Américains refusent de se laisser terroriser», a assuré Barack Obama mardi dans une déclaration solennelle.
La couverture médiatique non-stop de ces attentats fait pourtant bien le jeu des terroristes, redoute le professeur Richard Bloom : «Plus les médias en parlent, plus ils remplissent les objectifs des terroristes.»
PARIS — Des échauffourées se sont déroulées mercredi soir à Paris en marge d'une manifestation d'opposants au mariage homosexuel près de l'Assemblée nationale où se poursuivait l'examen en seconde lecture du projet de loi, ont constaté des journalistes de l'AFP, avant une dispersion complète vers minuit et demi.
Onze personnes ont été interpellées après ces échauffourées, a-t-on précisé de source policière. Plus tôt dans la soirée, 24 autres personnes qui tentaient de mener une contre-manifestation aux cris de "pas de fachos dans nos quartiers" avec une banderole "L'homophobie tue", avaient déjà été interpellées, selon la police.
Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a condamné dans la nuit ces "violences" survenues "malgré les engagements pris par les organisateurs" mardi lors d'une réunion avec lui.
"Plusieurs interpellations ont eu lieu suite à des dégradations de mobilier urbain et de véhicules sur l'avenue des Champs-Elysées", a précisé le ministre qui appelle "à rejeter ces groupes liés à l'extrême droite, qui ne doivent bénéficier d'aucune tolérance". Entre 2.400 personnes selon la police et 8.000 selon le collectif La manif pour tous ont défilé pour la deuxième soirée consécutive contre le projet de loi ouvrant le mariage aux homosexuels.
Alors que la manifestation était autorisée jusqu'à 22H00, quelques centaines de personnes ont persisté à vouloir rester sur les lieux. Certains d'entre eux ont tenté d'en découdre avec les forces de l'ordre et de forcer les barrages installés devant la rue menant à l'Assemblée. Des manifestants ont lancé des fusées, des bouteilles et des pierres sur les CRS, et ont brisé les vitres d'une voiture, a constaté l'AFP. Les forces de l'ordre ont fait usage de quelques gaz lacrymogènes, selon la même source.
Des journalistes ont été pris à partie par des militants d'extrême-droite, qui ont cassé une caméra et molesté certains d'entre eux.
Le député UMP Hervé Mariton, venu soutenir les manifestants, a été accueilli aux cris de "Mariton président". D'autres réclamaient la démission du président Hollande.
En fin de soirée, seule une centaine de personnes assises en rangs serrés sur la pelouse écoutaient encore un manifestant lire des textes philosophiques, sous des banderoles prônant la paix et à la lueur de bougies.
Les CRS et gendarmes mobiles ont dispersé la foule peu après minuit trente. Les militants encore présents ont quitté les Invalides en chantant "L'Espérance", dans le calme, a constaté l'AFP. Ils étaient escortés en groupe vers le métro Invalides.
Partis comme la veille de Sèvres-Babylone, dans le centre de Paris, le cortège avait commencé à défiler pacifiquement vers 20H00, agitant des drapeaux roses et bleus et scandant des slogans comme "Hollande ta loi on n'en veut pas" ou "un père, une mère c'est élémentaire".
Philippe, avocat de 40 ans, expliquait sa mobilisation par le vote à main levée au Sénat, "comme un vulgaire amendement". "Ce n'est pas porter l'attention nécessaire à une loi aussi fondamentale", dit-il.
"Regardez-les, ce sont des familles" qui défilent, a déclaré la porte-parole de la Manif pour tous, Frigide Barjot, soulignant le caractère non violent de la manifestation. Interrogée sur le refus de l'association d'aide aux jeunes homosexuels, Le Refuge, d'accepter le don qu'elle voulait leur faire, elle a dit son incompréhension. "A force de traiter des non-homophobes d'homophobes, cela génère une violence qui était jusque-là inexistante", affirme-t-elle.
A Nanterre, environ 200 opposants au mariage homosexuel ont manifesté en scandant: "les gens bien élevés en ont assez. Ça va péter".
Mardi soir, plusieurs milliers de personnes avaient déjà manifesté à Versailles et Paris. De légers incidents avaient perturbé le rassemblement versaillais et 40 personnes étaient interpellées dans la capitale.
PARIS — Le projet de loi sur le mariage gay est revenu mercredi à l'Assemblée, au son du "temps des cerises" fredonné par la ministre de la Justice, Christian Taubira, mais aussi des cris de l'UMP criant aux "provocs" policières contre les manifestations des opposants au texte.
Plusieurs milliers d'entre eux ont défilé dans la soirée à proximité d'un Palais Bourbon protégé par de nombreuses forces de l'ordre, des échauffourées marquant la fin du rassemblement. Dans l'hémicycle, les députés, nettement moins nombreux qu'en février, lors du premier examen du projet de loi, ont entamé la seconde et très vraisemblablement dernière lecture de la réforme ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe.
Sous l'oeil du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, qui, comme lors de la première lecture, entend présider la plupart des débats, Christiane Taubira a dit qu'il "n'y a pas qu'une seule façon de vivre en couple et en famille", prédisant qu'"avec le temps", beaucoup de ceux qui manifestent "consentiront que ce texte ne les prive de rien".
Fredonnant "le temps des cerises" pour décrire des bonheurs futurs, elle s'en est en revanche pris de façon assez vive aux "cracheurs de haine, qui font acte de violence".
Lors de la séance des questions au gouvernement, et dans les couloirs, l'UMP avait fustigé les "provocs" des forces de l'ordre face aux opposants au mariage homosexuel. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a répondu qu'elles continueraient d'assurer "l'ordre républicain".
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait appelé le matin sur France Inter l'opposition "républicaine" de droite à prendre sa "part de responsabilité" pour préserver la "cohésion nationale".
Comme la veille, des députés UMP sont allé saluer les manifestants, en particulier Hervé Mariton, qui a été acclamé aux cris de "Mariton président! ". "Hollande démission !", "dictature socialiste !", "Taubira à Cayenne !", criaient aussi ceux des opposants au texte qui vers 22H00, heure prévue de la dispersion, refusaient de quitter les lieux.
Des manifestants ont lancé des fusées, des bouteilles et des pierres sur les CRS, et ont brisé les vitres d'une voiture, a constaté l'AFP. De leur côté, les forces de l'ordre ont fait usage de quelques gaz lacrymogènes. Des journalistes ont été pris à partie par des militants d'extrême-droite, qui ont notamment cassé une caméra et molesté certains d'entre eux. Onze manifestants ont été interpellés.
Interpellé sur ce point, ainsi que sur l'agression d'un bar gay à Lille, par les socialistes, le député UMP Jean-Frédéric Poisson a déclaré condamner les violences, tout en rejetant la responsabilité de la tension sur le gouvernement. "La violence, elle est de votre fait", a lancé l'ancien ministre Laurent Wauquiez.
Ce dernier s'était d'ailleurs déclaré "insulté", peu de temps auparavant, par le ministre des relations avec le Parlement, Alain Vidalies, ce qui a entraîné une poussée de fièvre dans l'hémicycle. Au député qui lançait un "honte à vous !" au gouvernement, M. Vidalies avait lâché "médiocre", a-t-il précisé à l'AFP.
Le mouvement "La Manif pour tous", avec à sa tête Frigide Barjot, compte organiser des rassemblements de protestation chaque soir, devant l'Assemblée. Une "grande" manifestation est prévue le 21 avril, et peut-être une autre, le 23, jour du vote solennel.
Des manifestations, rassemblant quelques centaines de personnes, se sont aussi déroulées à Toulouse, Bordeaux ou Nanterre.
Sur le fond du débat, Christian Jacob, chef de file des députés UMP, a lancé à Christiane Taubira: "vous avez décidé d'instaurer un droit à l'enfant, nous continuerons à combattre sans relâche votre projet", et "votre véritable objectif, c'est d'autoriser la PMA et la marchandisation des corps".
"La majorité de demain remettra l'ouvrage sur le métier", a-t-il annoncé. Hervé Mariton a dit qu'il y aurait un référendum si la droite revenait au pouvoir en 2017.
A l'inverse, Franck Riester, l'un des rares députés UMP à soutenir le projet de loi, a affirmé mercredi que "la question de revenir sur ce texte n'avait pas été tranchée" par son parti.
Dans l'immédiat, la majorité va tout faire pour que la réforme qu'elle votera mardi prochain soit conforme à la version adoptée vendredi dernier par le Sénat, ce qui signifiera son adoption définitive.
Le gouvernement a décidé d'appliquer "le temps programmé" autorisé par le règlement depuis la précédente législature, malgré les protestations de l'UMP qui entend bien saisir le Conseil constitutionnel de ce point, comme du fond du texte.
En clair, cela signifie 25 heures de débat, en incluant la discussion générale, qui doit s'achever jeudi matin, puis celle des amendements.
Bruno, l'ancien patron du bar qui était présent lors de l'agression a également donné son point de vue sur France Info : "Ils ne sont pas venus là par hasard, ils sont venus pour casser la baraque. Cette violence, c'est nouveau. Ça n'existait pas il y a encore 1 an ou 6 mois. Il y a un discours en France qui fait qu'on veut casser du pédé."
Le propriétaire a décidé de maintenir son établissement ouvert et l'activité semblait être revenue à la normale en fin de soirée.
Jointes par l'AFP, ni la préfecture du Nord, ni la Direction départementale de la sûreté publique (DDSP) n'ont pu confirmer l'agression et les interpellations.
Au cri de "Casse-toi Taubira" et "La France aux Français bleu-blanc-rouge", les militants d'extrême droite se sont présentés derrière une banderole indiquant "Mariage, adoption, pas question" en tentant de forcer l'entrée du siège du PS.
Après une demi-heure de heurts avec les forces de l'ordre, huit manifestants, dont le leader du groupe, ont été interpellés et placés en garde à vue pour trouble à l'ordre public.
Par
WASHINGTON — La réforme des lois sur les armes promue par le président Barack Obama a subi mercredi un échec sévère, quatre mois après l'électrochoc du massacre de Newtown, avec le rejet par le Sénat américain d'une mesure activement combattue par le lobby des armes.
Quatre élus du parti démocrate du président ont fait défection et rejoint les républicains pour voter contre un amendement qui aurait imposé des vérifications d'antécédents judiciaires et psychiatriques avant les achats d'armes sur internet et dans les foires spécialisées.
Le rejet du texte --lui-même édulcoré par rapport aux premières versions-- marque une défaite politique pour Barack Obama, qui a investi un capital politique considérable sur ce thème.
Il a immédiatement convoqué la presse pour une longue intervention à la Maison Blanche, ostensiblement en colère.
"C'est un jour de honte pour Washington", a-t-il déclaré, en pointant du doigt une "minorité".
"Au lieu de soutenir ce compromis, le lobby des armes et ses alliés ont volontairement menti à propos de cette loi", a-t-il accusé, en enjoignant les Américains à se mobiliser aux prochaines élections. "Pour moi, c'est seulement le premier round".
Depuis janvier, il a consacré trois déplacements et deux interventions formelles à la Maison Blanche aux armes à feu, souvent aux côtés de parents d'écoliers abattus à bout portant par Adam Lanza, le 14 décembre, dans deux salles de classe de l'école Sandy Hook à Newtown (Connecticut, nord-est). Plusieurs d'entre eux étaient aux côtés du président mercredi.
Feu sur la NRA
Les vérifications d'antécédents sont aujourd'hui requises seulement dans les magasins, sauf dans quelques Etats qui ont voté des lois plus strictes. Or les armureries ne représentent que 60% des ventes.
Environ 90% des Américains, selon plusieurs sondages, soutiennent la suppression de cette faille légale, mais le puissant lobby des armes, par la voix de la National Rifle Association (NRA), s'est montré intraitable.
La NRA, forte de millions de membres, peut se révéler une redoutable ennemie politique au moment des élections, en finançant des publicités télévisées contre les candidats qui l'auraient froissée en votant pour un affaiblissement perçu du deuxième amendement de la Constitution, qui garantit le droit de détenir une arme pour se défendre. Seuls quatre républicains sur 45 ont osé la défier mercredi.
Le maire de New York, Michael Bloomberg, a dénoncé dans un communiqué virulent la "mainmise" de la NRA sur le système politique et promis de consacrer ses larges ressources financières à faire battre ceux qui ont voté "non" mercredi.
"En 2014, notre coalition de soutiens travaillera pour faire en sorte que les électeurs n'oublient pas", a-t-il menacé.
Un foyer américain sur trois possède au moins une arme.
Les démocrates qui ont voté contre, mercredi, représentent des Etat ruraux comme l'Arkansas et le Dakota du Nord, où de nombreuses familles adhèrent à la NRA et possèdent des armes pour l'autodéfense, la chasse, le tir sportif ou comme simples collectionneurs.
Le républicain Charles Grassley a accusé mercredi l'administration Obama "de politiser une terrible tragédie pour promouvoir son programme anti-armes" et proposé sa propre mesure qui, de fait, assouplirait certaines réglementations.
Les sénateurs ont aussi largement rejeté (60-40) un texte qui aurait interdit la fabrication, la vente et l'importation de centaines de modèles d'armes semi-automatiques, du type de celle utilisée par Adam Lanza.
D'autres mesures plus modestes ont également échoué. Il n'était pas clair si une quelconque réforme émergerait au final du Sénat. D'autres votes étaient prévus jeudi.
Mais le coeur de la réforme, visant à empêcher délinquants et déséquilibrés de se procurer des armes d'occasion sur les marchés secondaires, a bel et bien été abattu en plein vol.
Selon CNN, l'hôpital de la ville a reçu la consigne de se préparer à "une centaine de blessés", tandis que deux autres hôpitaux de la région sont également mobilisés. La chaîne de télévision locale, KWTX news, qui cite le responsable des urgences, évoque pour sa part 60 à 70 morts. Le maire de la ville de West, qui a donné une brève conférence de presse, s'est refusé à confirmer cette information, affirmant cependant que "beaucoup d'entre nous ne seront pas là demain".
UNE BOULE DE FEU
L'explosion s'est produite peu avant 20 heures, heure locale (3 heures jeudi, heure française) dans l'usine West Fertilizer, a indiqué par téléphone à l'AFP le porte-parole des pompiers précisant que son origine n'avait pas encore été déterminée mais qu'elle pourrait être due à de l'ammoniac. "L'explosion était si puissante qu'elle a provoqué des incendies dans les bâtiments adjacents", a-t-il ajouté. Des pompiers ont été blessés par une seconde explosion alors qu'ils intervenaient sur les lieux, selon la chaîne de télévision CBS.
L'explosion a envoyé une boule de feu d'une trentaine de mètres de large dans l'air, ont indiqué des témoins aux médias locaux. Des dizaines d'habitations, "60 à 80" selon le maire de West, ont été dévastées par les flammes.
Des photos, diffusées sur Twitter par la journaliste du Waco Tribune présente sur place, montrent que le stade de la ville a été réquisitionné pour trier les blessés et déterminer le degré de gravité de leurs blessures.
Très rapidement après l'explosion, des photos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré l'importance et la vivacité des flammes qui ont ravagées l'usine.
Une première vidéo filmée par un témoin montre la puissance de l'explosion, qui a été ressentie à plus de 20 kilomètres.
Selon le journal Waco Tribune, plusieurs bâtiments voisins ont également été touchés, dont une maison de retraite qui s'est effondrée sous l'effet de la chaleur, prenant au piège des personnes dans les décombres. Plusieurs habitations ont également été détruites, ce qui fait craindre de nombreuses victimes.
L'explosion fait par ailleurs craindre une pollution de l'air, alors que de nombreux produits chimiques étaient stockés au sein du bâtiment. Tout survol de la zone a été interdit.
Avocat au Barreau de Montpellier
Spécialiste en Droit du Travail, Droit de la Sécurité Sociale et de la Protection Sociale
http://www.rocheblave.com
Blog de l’Actualité du Droit du travail
http://www.droit-du-travail.org
«Clous». «Le mode d’emploi pour construire le type d’engins explosifs utilisés à Boston est accessible à n’importe qui sur Internet, d’où les difficultés des enquêteurs», explique Richard Bloom, ancien agent du renseignement, professeur à l’université d’aéronautique Embry-Riddle, qui souligne : «Le mode d’emploi a été mis en ligne par des disciples d’Al-Qaeda, mais d’autres organisations l’ont repris et diffusé. C’est aussi une caractéristique du terrorisme à notre époque : tout le monde peut avoir accès à ces techniques, des gens vivant aux Etats-Unis peuvent s’inspirer de méthodes ou d’idéologies étrangères, et vice-versa.»
Une des rares certitudes pour l’instant est que le ou les auteurs des attentats de Boston ont cherché à faire un maximum de victimes, avec des moyens plutôt rudimentaires : des clous et des roulements à bille ont été mêlés à l’explosif, pour tuer, blesser et mutiler. «Certains patients en ont 10, 20, 30, 40 ou plus dans le corps», a rapporté le docteur George Velmahos, chargé des blessés à l’hôpital central du Massachusetts. Même les clous et autres débris métalliques retirés des patients sont collectés pour être analysés par le FBI, toujours en quête du moindre indice.
La cocotte-minute est un ustensile bien connu des terroristes, déjà utilisé dans de nombreux attentats meurtriers au Moyen-Orient ou en Asie. En juillet 2006, sept bombes placées dans des autocuiseurs avaient explosé dans des trains de la banlieue de Bombay, en Inde, faisant 209 morts. Le 1er mai 2010 à New York, un Américain d’origine pakistanaise avait également utilisé une cocotte-minute, placée dans une voiture près de Times Square, mais son bricolage n’avait pas fonctionné : le véhicule avait été repéré alors que de la fumée s’en échappait.
La marche à suivre pour «construire une bombe dans la cuisine de votre maman», avait été publiée par Inspire, un site en anglais affilié à Al-Qaeda dans la péninsule arabique. Mais des extrémistes de droite américains s’y sont aussi intéressés par le passé. Sur le forum ultranationaliste et néonazi Stormfront, des visiteurs se sont ainsi échangé et recommandé cette méthode en septembre 2011. Les bombes de Boston «portent le cachet du terrorisme international, mais aussi du terrorisme intérieur», soulignait hier l’ancien directeur adjoint du FBI Tom Fuentes, rappelant avoir vu des engins similaires en Irak, mais aussi aux Etats-Unis.
Lettres. Comme après le 11 septembre 2001, mais beaucoup plus rapidement encore, les attentats de Boston ont été suivis de lettres suspectes découvertes à Washington. Un pli destiné à Barack Obama contenait «une substance suspecte», a révélé hier le Secret Service. La veille, une autre enveloppe suspecte, adressée à un sénateur républicain du Mississippi, Roger Wicker, avait été découverte. Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux lettres contiendraient des traces de ricine. Une semaine après les attentats de 2001, des lettres empoisonnées à l’anthrax avaient été envoyées à des médias et des sénateurs, faisant cinq morts. Le principal suspect était un scientifique, travaillant pour un laboratoire de défense nationale, qui s’est tué par overdose de poison en 2008. Aucun lien pour l’instant n’a été établi entre les lettres de cette semaine et les attentats de Boston, si ce n’est la vigilance accrue des autorités, plus promptes ces jours-ci que d’ordinaire à traquer le moindre objet suspect.
Depuis lundi, les alertes de sécurité se multiplient un peu partout dans le pays. La mairie d’Oklahoma City, ville particulièrement sensibilisée au terrorisme depuis l’attentat de 1995 qui avait fait 168 morts, a dû être évacuée hier, après la découverte d’un camion de location volé garé devant l’immeuble municipal. A Washington, des paquets suspects ont aussi été signalés au Sénat, comme c’est souvent le cas, mais élevés cette fois-ci au rang de «breaking news» sur CNN. Dans les aéroports, plusieurs incidents témoignent des risques de psychose. A l’aéroport de Boston, mardi, un vol en partance pour Chicago a dû retourner à la porte d’embarquement après que des passagers se sont inquiétés du comportement de deux voisins de siège qui parlaient une langue étrangère…
L’émotion sera encore entretenue aujourd’hui avec la visite de Barack Obama à Boston, où le Président compte assister à une cérémonie œcuménique à la cathédrale de la Sainte-Croix, en mémoire des victimes. «Les Américains refusent de se laisser terroriser», a assuré Barack Obama mardi dans une déclaration solennelle.
La couverture médiatique non-stop de ces attentats fait pourtant bien le jeu des terroristes, redoute le professeur Richard Bloom : «Plus les médias en parlent, plus ils remplissent les objectifs des terroristes.»
Lettre empoisonnée à Obama : un suspect interpellé
Une lettre adressée au président américain contenant un violent poison avait été interceptée avant d'atteindre la Maison Blanche.
La Maison Blanche (SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA)
Les autorités américaines ont annoncé dans la soirée du mercredi 17 avril l'interpellation d'un homme soupçonné d'avoir adressé une lettre empoisonnée à Barack Obama. Le pli avait été intercepté avant d'avoir atteint la Maison Blanche, en pleine alerte au terrorisme après l'attentat de Boston.
Arrêté mercredi par les agents du FBI, un individu est suspecté d'être à l'origine de l'envoi de "trois lettres contenant une substance granuleuse testée positive à la ricine, un violent poison", a indiqué le département américain de la Justice dans un communiqué mercredi soir.
La police fédérale avait identifié mardi l'envoi d'un courrier similaire à Washington, à Roger Wicker, un sénateur républicain du Mississippi. Une troisième lettre était adressée à un représentant de la justice du Mississippi.
C'est dans le nord-est de cet Etat, à Corinth, tout près de la frontière du Tennessee, que le suspect a été interpellé.
La lettre destinée à Barack Obama a été reçue mardi au centre de tri postal de la Maison Blanche, en dehors du complexe présidentiel, et placée en quarantaine par les agents du Secret Service, la police d'élite protégeant le président.
Ces développements interviennent dans la foulée du double attentat à la bombe de Boston (Massachusetts, nord-est) qui a fait trois morts et plus de 170 blessés lundi et dont le ou les auteurs n'ont pas été identifiés, même si les autorités ont indiqué disposer d'une image d'un suspect.
Cet attentat a réveillé les souvenirs du 11-Septembre, 11 ans et demi après les pires attaques sur le continent américain, qui avaient également été suivies par l'envoi de lettres contenant des agents pathogènes, en l'occurrence le bacille du charbon. Le ou les auteurs de ces envois n'ont jamais été identifiés.
En février 2004, le Sénat et la Maison Blanche avaient déjà été les cibles d'une attaque à la ricine, un agent biologique envoyé sous forme de poudre, des attaques qui n'avaient pas fait de mort.
De la ricine avait aussi été adressée au département des Transports en octobre puis à la Maison Blanche en novembre 2003, dans des lettres signées d'un certain "ange déchu", qui réclamait un changement dans la réglementation sur les horaires de travail des routiers américains.
Depuis, tout le courrier envoyé aux élus de la nation est examiné à l'extérieur du Capitole avant d'être acheminé, une procédure également appliquée aux lettres et paquets envoyés à la Maison Blanche.
C'est dans ces circonstances de vigilance accrue que des alertes aux colis ou lettres suspects se sont produites mercredi matin dans deux bâtiments annexes du Capitole, où des équipes de démineurs sont intervenues. Les alertes ont été levées en début d'après-midi et aucune substance suspecte n'a été mise en évidence.
Arrêté mercredi par les agents du FBI, un individu est suspecté d'être à l'origine de l'envoi de "trois lettres contenant une substance granuleuse testée positive à la ricine, un violent poison", a indiqué le département américain de la Justice dans un communiqué mercredi soir.
La police fédérale avait identifié mardi l'envoi d'un courrier similaire à Washington, à Roger Wicker, un sénateur républicain du Mississippi. Une troisième lettre était adressée à un représentant de la justice du Mississippi.
C'est dans le nord-est de cet Etat, à Corinth, tout près de la frontière du Tennessee, que le suspect a été interpellé.
La lettre destinée à Barack Obama a été reçue mardi au centre de tri postal de la Maison Blanche, en dehors du complexe présidentiel, et placée en quarantaine par les agents du Secret Service, la police d'élite protégeant le président.
"Pas d'indication de lien avec les attentats de Boston"
"Il n'y a pas d'indication de lien avec les attentats de Boston", a ajouté la police fédérale dans un communiqué. L'enquête se poursuit et des analyses complémentaires sont en cours pour confirmer la présence de poison qui peut entraîner des troubles respiratoires et la mort, selon la même source.Ces développements interviennent dans la foulée du double attentat à la bombe de Boston (Massachusetts, nord-est) qui a fait trois morts et plus de 170 blessés lundi et dont le ou les auteurs n'ont pas été identifiés, même si les autorités ont indiqué disposer d'une image d'un suspect.
Cet attentat a réveillé les souvenirs du 11-Septembre, 11 ans et demi après les pires attaques sur le continent américain, qui avaient également été suivies par l'envoi de lettres contenant des agents pathogènes, en l'occurrence le bacille du charbon. Le ou les auteurs de ces envois n'ont jamais été identifiés.
En février 2004, le Sénat et la Maison Blanche avaient déjà été les cibles d'une attaque à la ricine, un agent biologique envoyé sous forme de poudre, des attaques qui n'avaient pas fait de mort.
De la ricine avait aussi été adressée au département des Transports en octobre puis à la Maison Blanche en novembre 2003, dans des lettres signées d'un certain "ange déchu", qui réclamait un changement dans la réglementation sur les horaires de travail des routiers américains.
Depuis, tout le courrier envoyé aux élus de la nation est examiné à l'extérieur du Capitole avant d'être acheminé, une procédure également appliquée aux lettres et paquets envoyés à la Maison Blanche.
C'est dans ces circonstances de vigilance accrue que des alertes aux colis ou lettres suspects se sont produites mercredi matin dans deux bâtiments annexes du Capitole, où des équipes de démineurs sont intervenues. Les alertes ont été levées en début d'après-midi et aucune substance suspecte n'a été mise en évidence.
La justice ordonne l'arrestation de l'ex-président pakistanais Musharraf
Un tribunal pakistanais a ordonné jeudi l'arrestation de l'ancien président Pervez Musharraf, revenu d'exil dans l'espoir de participer aux élections générales.
Reuters
Un tribunal pakistanais a ordonné jeudi l'arrestation de l'ancien président Pervez Musharraf, rentré récemment d'exil dans l'espoir de participer aux élections générales, à propos du renvoi de juges à l'époque où il était au pouvoir, a indiqué un porte-parole du All Pakistan Muslim League, sa formation politique.
Le général à la retraite, qui assistait à l'audience, a immédiatement quitté le tribunal d'Islamabad sous la protection de ses gardes du corps. Après quatre ans et demi d'exil, Pervez Musharraf, était rentré fin mars au Pakistan afin de participer aux élections législatives du 11 mai. La candidature de l'ancien général avait été rejetée dans trois circonscriptions pour ces élections, mais acceptée à Chitral, petite ville du nord du pays.
Des opposants avaient toutefois contesté sa candidature à Chitral et porté l'affaire devant la Cour supérieure de Peshawar, grande ville du nord-ouest du pays à la porte de l'Afghanistan voisin. « Sa candidature a été rejetée par la Cour supérieure. Nous allons interjeter appel », avait déclaré mardi à l'AFP Ahmed Raza Kasuri, avocat de l'ancien président pakistanais confronté à la justice et aux menaces des talibans depuis son retour au pays.
Soupçonné d'assassinats
Le général Musharraf est mis en cause pour son implication présumée dans les meurtres du chef indépendantiste de la province du Baloutchistan (sud-ouest) Akbar Bugti, en 2006 et de l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto en 2007, ainsi que dans le renvoi illégal de juges la même année.
Pervez Musharraf, 69 ans, a été au pouvoir depuis son coup d'Etat en 1999 jusqu'à sa démission en 2008. Il est le chef de l'APML, un petit parti politique créé en exil, qui ne compte aucun député dans le dernier gouvernement et prône le redressement de l'économie pakistanaise et le renforcement de l'armée.
LES ECHOS
SOCIETE
Manifestation anti-mariage homosexuel: échauffourées près de l'Assemblée
(AFP)
Echauffourée le 17 avril 2013 lors de la manifestation anti-mariage homosexuel près de l'Assemblée nationale à Paris (AFP, Kenzo Tribouillard)
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Onze personnes ont été interpellées après ces échauffourées, a-t-on précisé de source policière. Plus tôt dans la soirée, 24 autres personnes qui tentaient de mener une contre-manifestation aux cris de "pas de fachos dans nos quartiers" avec une banderole "L'homophobie tue", avaient déjà été interpellées, selon la police.
Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a condamné dans la nuit ces "violences" survenues "malgré les engagements pris par les organisateurs" mardi lors d'une réunion avec lui.
"Plusieurs interpellations ont eu lieu suite à des dégradations de mobilier urbain et de véhicules sur l'avenue des Champs-Elysées", a précisé le ministre qui appelle "à rejeter ces groupes liés à l'extrême droite, qui ne doivent bénéficier d'aucune tolérance". Entre 2.400 personnes selon la police et 8.000 selon le collectif La manif pour tous ont défilé pour la deuxième soirée consécutive contre le projet de loi ouvrant le mariage aux homosexuels.
Alors que la manifestation était autorisée jusqu'à 22H00, quelques centaines de personnes ont persisté à vouloir rester sur les lieux. Certains d'entre eux ont tenté d'en découdre avec les forces de l'ordre et de forcer les barrages installés devant la rue menant à l'Assemblée. Des manifestants ont lancé des fusées, des bouteilles et des pierres sur les CRS, et ont brisé les vitres d'une voiture, a constaté l'AFP. Les forces de l'ordre ont fait usage de quelques gaz lacrymogènes, selon la même source.
Des journalistes ont été pris à partie par des militants d'extrême-droite, qui ont cassé une caméra et molesté certains d'entre eux.
Le député UMP Hervé Mariton, venu soutenir les manifestants, a été accueilli aux cris de "Mariton président". D'autres réclamaient la démission du président Hollande.
En fin de soirée, seule une centaine de personnes assises en rangs serrés sur la pelouse écoutaient encore un manifestant lire des textes philosophiques, sous des banderoles prônant la paix et à la lueur de bougies.
Les CRS et gendarmes mobiles ont dispersé la foule peu après minuit trente. Les militants encore présents ont quitté les Invalides en chantant "L'Espérance", dans le calme, a constaté l'AFP. Ils étaient escortés en groupe vers le métro Invalides.
Partis comme la veille de Sèvres-Babylone, dans le centre de Paris, le cortège avait commencé à défiler pacifiquement vers 20H00, agitant des drapeaux roses et bleus et scandant des slogans comme "Hollande ta loi on n'en veut pas" ou "un père, une mère c'est élémentaire".
Philippe, avocat de 40 ans, expliquait sa mobilisation par le vote à main levée au Sénat, "comme un vulgaire amendement". "Ce n'est pas porter l'attention nécessaire à une loi aussi fondamentale", dit-il.
"Regardez-les, ce sont des familles" qui défilent, a déclaré la porte-parole de la Manif pour tous, Frigide Barjot, soulignant le caractère non violent de la manifestation. Interrogée sur le refus de l'association d'aide aux jeunes homosexuels, Le Refuge, d'accepter le don qu'elle voulait leur faire, elle a dit son incompréhension. "A force de traiter des non-homophobes d'homophobes, cela génère une violence qui était jusque-là inexistante", affirme-t-elle.
A Nanterre, environ 200 opposants au mariage homosexuel ont manifesté en scandant: "les gens bien élevés en ont assez. Ça va péter".
Mardi soir, plusieurs milliers de personnes avaient déjà manifesté à Versailles et Paris. De légers incidents avaient perturbé le rassemblement versaillais et 40 personnes étaient interpellées dans la capitale.
Mariage gay: "temps des cerises", "provocs" et "ordre républicain"
La ministre de la Justice, Christian Taubira, le 17 avril 2013 à l'Assemblée nationale à Paris (AFP, Kenzo Tribouillard)
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PARIS — Le projet de loi sur le mariage gay est revenu mercredi à l'Assemblée, au son du "temps des cerises" fredonné par la ministre de la Justice, Christian Taubira, mais aussi des cris de l'UMP criant aux "provocs" policières contre les manifestations des opposants au texte.
Plusieurs milliers d'entre eux ont défilé dans la soirée à proximité d'un Palais Bourbon protégé par de nombreuses forces de l'ordre, des échauffourées marquant la fin du rassemblement. Dans l'hémicycle, les députés, nettement moins nombreux qu'en février, lors du premier examen du projet de loi, ont entamé la seconde et très vraisemblablement dernière lecture de la réforme ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe.
Sous l'oeil du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, qui, comme lors de la première lecture, entend présider la plupart des débats, Christiane Taubira a dit qu'il "n'y a pas qu'une seule façon de vivre en couple et en famille", prédisant qu'"avec le temps", beaucoup de ceux qui manifestent "consentiront que ce texte ne les prive de rien".
Fredonnant "le temps des cerises" pour décrire des bonheurs futurs, elle s'en est en revanche pris de façon assez vive aux "cracheurs de haine, qui font acte de violence".
Lors de la séance des questions au gouvernement, et dans les couloirs, l'UMP avait fustigé les "provocs" des forces de l'ordre face aux opposants au mariage homosexuel. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a répondu qu'elles continueraient d'assurer "l'ordre républicain".
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait appelé le matin sur France Inter l'opposition "républicaine" de droite à prendre sa "part de responsabilité" pour préserver la "cohésion nationale".
Comme la veille, des députés UMP sont allé saluer les manifestants, en particulier Hervé Mariton, qui a été acclamé aux cris de "Mariton président! ". "Hollande démission !", "dictature socialiste !", "Taubira à Cayenne !", criaient aussi ceux des opposants au texte qui vers 22H00, heure prévue de la dispersion, refusaient de quitter les lieux.
Des manifestants ont lancé des fusées, des bouteilles et des pierres sur les CRS, et ont brisé les vitres d'une voiture, a constaté l'AFP. De leur côté, les forces de l'ordre ont fait usage de quelques gaz lacrymogènes. Des journalistes ont été pris à partie par des militants d'extrême-droite, qui ont notamment cassé une caméra et molesté certains d'entre eux. Onze manifestants ont été interpellés.
Interpellé sur ce point, ainsi que sur l'agression d'un bar gay à Lille, par les socialistes, le député UMP Jean-Frédéric Poisson a déclaré condamner les violences, tout en rejetant la responsabilité de la tension sur le gouvernement. "La violence, elle est de votre fait", a lancé l'ancien ministre Laurent Wauquiez.
Ce dernier s'était d'ailleurs déclaré "insulté", peu de temps auparavant, par le ministre des relations avec le Parlement, Alain Vidalies, ce qui a entraîné une poussée de fièvre dans l'hémicycle. Au député qui lançait un "honte à vous !" au gouvernement, M. Vidalies avait lâché "médiocre", a-t-il précisé à l'AFP.
Le mouvement "La Manif pour tous", avec à sa tête Frigide Barjot, compte organiser des rassemblements de protestation chaque soir, devant l'Assemblée. Une "grande" manifestation est prévue le 21 avril, et peut-être une autre, le 23, jour du vote solennel.
Des manifestations, rassemblant quelques centaines de personnes, se sont aussi déroulées à Toulouse, Bordeaux ou Nanterre.
Sur le fond du débat, Christian Jacob, chef de file des députés UMP, a lancé à Christiane Taubira: "vous avez décidé d'instaurer un droit à l'enfant, nous continuerons à combattre sans relâche votre projet", et "votre véritable objectif, c'est d'autoriser la PMA et la marchandisation des corps".
"La majorité de demain remettra l'ouvrage sur le métier", a-t-il annoncé. Hervé Mariton a dit qu'il y aurait un référendum si la droite revenait au pouvoir en 2017.
A l'inverse, Franck Riester, l'un des rares députés UMP à soutenir le projet de loi, a affirmé mercredi que "la question de revenir sur ce texte n'avait pas été tranchée" par son parti.
Dans l'immédiat, la majorité va tout faire pour que la réforme qu'elle votera mardi prochain soit conforme à la version adoptée vendredi dernier par le Sénat, ce qui signifiera son adoption définitive.
Le gouvernement a décidé d'appliquer "le temps programmé" autorisé par le règlement depuis la précédente législature, malgré les protestations de l'UMP qui entend bien saisir le Conseil constitutionnel de ce point, comme du fond du texte.
En clair, cela signifie 25 heures de débat, en incluant la discussion générale, qui doit s'achever jeudi matin, puis celle des amendements.
3 blessés légers dans une agression contre un bar gay à Lille
Quatre hommes "crâne rasé, tatoués" ont pris le mobilier installé en terrasse et l'ont jeté dans la vitrine, selon le gérant du bar. Ils ont été interpellés.
Quatre hommes ont saccagé le Vice Versa, bar gay de Lille, le 17 avril 2013 (Google Street View).
Trois employés d'un bar gay du centre de Lille ont été légèrement blessés mercredi 17 avril dans la soirée lors d'une agression par quatre hommes qui ont ensuite été interpellés, a-t-on appris auprès du propriétaire de l'établissement.
L'agression a eu lieu vers 22 heures, lorsque "quatre individus (...) de 25 à 35 ans, crâne rasé, tatoués" sont arrivés devant le bar, a expliqué Yohan J., le propriétaire, qui dit avoir été insulté en raison de son homosexualité.
Devant le refus du gérant de "baisser les yeux", les quatre hommes "ont pris le mobilier" installé en terrasse et "l'ont jeté dans la vitrine, selon Yohan J.
"J'ai pris une chaise en pleine tête", a expliqué Yohan J., dont le visage portait des hématomes en fin de soirée, tandis que des éclats étaient visibles sur les vitres du bar.
Arrivée sur place après une dizaine de minutes, la police a rapidement repéré les quatre agresseurs présumés dans les rues voisines, le propriétaire du bar les ayant reconnus.
Les quatre hommes ont été interpellés, selon Yohan J., qui s'est dit convaincu que l'agression était liée à la "tension" entourant le débat sur le mariage homosexuel.
"C'est clairement de l'homophobie", a affirmé le propriétaire du bar interrogé sur France Info mercredi. "Ils étaient vraiment venus pour casser du pédé, a-t-il ajouté. Il y a actuellement un contexte dans lequel où tout le milieu gay est en danger."
L'agression a eu lieu vers 22 heures, lorsque "quatre individus (...) de 25 à 35 ans, crâne rasé, tatoués" sont arrivés devant le bar, a expliqué Yohan J., le propriétaire, qui dit avoir été insulté en raison de son homosexualité.
Devant le refus du gérant de "baisser les yeux", les quatre hommes "ont pris le mobilier" installé en terrasse et "l'ont jeté dans la vitrine, selon Yohan J.
"J'ai pris une chaise en pleine tête", a expliqué Yohan J., dont le visage portait des hématomes en fin de soirée, tandis que des éclats étaient visibles sur les vitres du bar.
Quatre hommes interpellés
Selon le gérant, son associé et un serveur ont également été blessés, notamment au nez.Arrivée sur place après une dizaine de minutes, la police a rapidement repéré les quatre agresseurs présumés dans les rues voisines, le propriétaire du bar les ayant reconnus.
Les quatre hommes ont été interpellés, selon Yohan J., qui s'est dit convaincu que l'agression était liée à la "tension" entourant le débat sur le mariage homosexuel.
"C'est clairement de l'homophobie", a affirmé le propriétaire du bar interrogé sur France Info mercredi. "Ils étaient vraiment venus pour casser du pédé, a-t-il ajouté. Il y a actuellement un contexte dans lequel où tout le milieu gay est en danger."
Bruno, l'ancien patron du bar qui était présent lors de l'agression a également donné son point de vue sur France Info : "Ils ne sont pas venus là par hasard, ils sont venus pour casser la baraque. Cette violence, c'est nouveau. Ça n'existait pas il y a encore 1 an ou 6 mois. Il y a un discours en France qui fait qu'on veut casser du pédé."
Le propriétaire a décidé de maintenir son établissement ouvert et l'activité semblait être revenue à la normale en fin de soirée.
Jointes par l'AFP, ni la préfecture du Nord, ni la Direction départementale de la sûreté publique (DDSP) n'ont pu confirmer l'agression et les interpellations.
Heurts à Lyon
Le même soir, une quinzaine de militants des Jeunesses nationalistes ont tenté d'occuper la permanence lyonnaise du Parti socialiste, provoquant des échauffourées avec la police.Au cri de "Casse-toi Taubira" et "La France aux Français bleu-blanc-rouge", les militants d'extrême droite se sont présentés derrière une banderole indiquant "Mariage, adoption, pas question" en tentant de forcer l'entrée du siège du PS.
Après une demi-heure de heurts avec les forces de l'ordre, huit manifestants, dont le leader du groupe, ont été interpellés et placés en garde à vue pour trouble à l'ordre public.
CHIENLIT
Bientôt en mai ? Ne mélangeons pas les chienlits !
C’est le bonhomme Raffarin (il joue admirablement sur sa rondeur physique et rhétorique) qui a lâché le mot : gloire soit rendue au père fondateur de la Ve république, il existe, nous dit-il, une « menace de chienlit » dans notre beau pays. Il suffit d’additionner les outrances des anti-mariage pour tous, la rhétorique populiste du « grand coup de balai », la litanie du matraquage fiscal écrasant les « ménages » et, pourquoi pas, l’allergie proclamée de Jacob & Copé à la « transparence », il y a largement là de quoi composer une armée de chieurs. Et on pourrait même aller plus loin : les producteurs de lait déposent des bouses devant les préfectures, les clubs de football menacent de s’engager dans la désobéissance fiscale pour protéger leurs stars et quelques avant-gardistes du Medef sont prêts à faire prout devant le ministère des Finances parce qu’ils s’estiment trop taxés.
Dans un Etat démocratique bien régulé, il y a des constantes et des incertitudes. La constante, c’est qu’une minorité doit apprendre à être minoritaire, et à l’accepter dès lors que les procédures démocratiques ont été respectées. C’est ce que la Droite n’a jamais su faire, c’est ce que les fous de Dieu n’ont pas encore compris. Les incertitudes, ce sont celles de l’intérêt général, qui est le seul vrai ciment d’une société : par quels efforts, par quels sacrifices, par quels changements doit-il passer, quels privilèges doit-il abolir ? Il y a là un vrai problème, qui divise légitimement forces politiques et syndicats. Voilà un vrai débat – le reste n’est qu’une occasion pour des réactionnaires de glapir leur haine de l’égalité ou leur envie d’étriper Hollande, ce « tyran » élu contre leur vote…
Pâté d’alouette
Vous connaissez la recette du pâté d’alouette ? Un cochon, une alouette. On en retiendra l’alouette. C’est ce qui se passe dans la médiasphère : le premier plan efface le fond. Voilà ce qui autorise tous les amalgames, tous les oublis, toutes les fraudes de l’opinion. En temps de crise, ça marche cinq sur cinq. De plus, comme elle sont « médiatiques », la Barjot et la Boutin campent sur les écrans, l’une pour appeler à verser le sang (ah ! vive le boudin!) l’autre pour tomber dans les pommes (ah ! vive la ménopause!), sans que les commentateurs mettent un minimum de zèle à dénoncer ces excès de pitrerie : d’un côté, un vote du Parlement, de l’autre côté, une contestation qui mêle les Le Quesnoy avec leurs petits poings crispés et les néo-nazis torse nus avec leurs tatoos de backrooms tout cuir, il n’y a pourtant pas photo dans le ridicule ou le paradoxe...
Toutefois, n’en déplaise à M. Raffarin, on ne voit pas ce qui permet d’associer, ne fût-ce que le temps d’une exhibition médiatique, la violence des potes à Frigide et le blues des futurs chômeurs de Pétroplus ou d’ailleurs. D’abord, parce qu’il existe encore, dans ce qui reste de la classe ouvrière, une tradition de décence, une culture de la responsabilité, diraient les analystes de Science-Po. Ensuite, parce que les enjeux sont infiniment plus graves : les uns sont privés de leur boulot, les autres, de leur morale castratrice. D’un côté des victimes, de l’autre, des tarfuffes. Certes, les syndicats eux-mêmes sont capables de monter en régime jusqu’à flirter avec la violence, verbale ou physique, ou à y céder. Mais il ne viendrait à personne de sensé l’idée de considérer ces excès comme l’ordinaire de la revendication sociale. C’est l’alouette du pâté. Tandis que la violence est inhérente à la contestation menée depuis des mois par les opposant au mariage gay. C’est le cochon.
Au viol !
La violence, elle est inhérente à la religiosité qui anime ce mouvement, car toute religion est, par nature, une violence faite non seulement à la liberté de pensée, mais à la liberté tout court. Toute ingérence de la religion, fût-ce sous la forme pateline d’une morale « basique », dans l’élaboration de la loi est une négation de la démocratie. Enlevez la religion, dans les pantalonnades des « manifs pour tous », que reste-t-il ? L’homophobie pure et simple. Car l’interdit religieux (toutes religions confondues, du reste, pour s’en tenir à nos monothéismes) porte d’abord sur l’homosexualité, condamnée aussi bien au Vatican que par les autorités religieuses musulmanes ou juives. Entre les prières de rue, pas question de faire un tri. Avant la question du mariage, il y a celle du péché, bien en amont, demandez aux Du Quesnoy, à Wauquiez le gendre idéal et à monsieur l’archevêque qui a un nom de pape. En aval, il y a tout le reste, y compris les glapissements de Mariton, Copé et compagnie, trop contents de touiller la merde pour faire oublier leur odeur suspecte de « décomplexés ».
Inutile, par conséquent, de faire des distinguos subtils entre les fanatiques et ceux qui ne le sont pas : ceux qui ne le sont pas ne sont pas non plus dans la manif. De toute façon, cinq minutes de réflexion suffisent à mettre en évidence que ces putains de défenseurs des droits de l’enfant sont ceux-là mêmes qui lui refusent le droit de choisir d’avoir une religion ou pas, en le balançant dans les fonds baptismaux ou sous le bistouri sacré avant même qu’il sache dire papa ou maman. De la même manière, on lui interdit dès le berceau de choisir sa sexualité. S’il y a un viol des consciences, il est là.
Famille normale ?
« Tu seras, mon fils, ma fille, ce que je veux que tu sois ». Tel est l’unique fondement d’une résistance à l’évolution des mœurs dont, finalement, ce « mariage pour tous » n’est qu’une étape communément admise dans un nombre de plus en plus grand de pays démocratiques. Toujours et partout, c’est la République (à tout le moins, la démocratie) qui a extirpé les libertés individuelles de la tyrannie religieuse. De là sont venus la notion de mariage librement consenti (qui est violée même dans notre pays par des communautés restées tribales), le droit au divorce, la réglementation de l’adoption, l’égalité de droits des femmes, et le droit, pour chacun, de disposer de son corps, que ce soit pour accepter ou refuser une maternité, ou pour pratiquer une sexualité librement choisie.
Souvenons-nous que les citoyens de l’Italie ou l’Espagne n’ont eu accès au divorce qu’en se libérant de la Démocratie Chrétienne ou du monarchisme franquiste hypercatho (reste à balancer la monarchie à safaris), et cherchez sur la carte du monde les pays où ce droit n’existe pas (la répudiation de la femme par l’époux, ce n’est pas un divorce !). Tout autant que la dépénalisation de l’homosexualité, l’abrogation de l’obligation d’une « faute » pour le divorce ou le droit à l’IVG, cet espace de liberté à été conquis sur la loi religieuse. La démocratie permet de trouver de la liberté là où la religion ne voit que du péché. Et il faut continuer dans cette voix, en refoulant le « fanatisme doux » des moralisateurs au même titre que la violence de Civitas and co.
D’autant plus qu’en France, si l’on s’en tient aux statistiques, la famille « normale » tend de plus en plus à être une « famille reconstituée », avec deux ou trois papas et mamans recollés en tribu pour cumuler autant de fratries – il suffit, pour s’en convaincre, de voir le nombre de films et de fictions télévisées qui font leurs choux gras de ce « sujet de société ». Ou de jeter un œil sur la biographie des fervents de la « droite décomplexée » qui soutiennent ce mot d’ordre. Les « religieux » ont parfaitement le droit de ne pas divorcer ou de ne baiser comme des bêtes, c’est-à-dire uniquement pour se reproduire. Mais ils infectent notre société en prétendant imposer « leur » normalité - qui est de plus en plus anormale.
Société normale ?
C’est, dans le fond, cette notion de normalité qui était au cœur de la « chienlit » de 1968, mais de façon tout à fait opposée. Il est de bon ton, maintenant, de clouer au pilori cette kermesse printanière, de la même façon qu’on stigmatise volontiers la Révolution française (sur laquelle le très avisé Calvi a émis des réserves, c’est vous dire…). Encore faudrait-il se rappeler qu’elle démarra sur le droit des garçons adultes de fréquenter la cité U des filles adultes. Et tout le reste a suivi. N’oublions pas que mai 68 fut une révolte contre la morale sociale du gaullisme, cet immobilisme social d’un parti gaulliste plus congelé que De Gaulle lui-même, fondé sur la toute-puissance du patron, la naturalité des pires inégalités sociales, l’éloge de la femme-ménagère et de la soumission ouvrière, et le maintien d’un fossé radical entre les élites et la « base », entre l’intellectuel et l’ouvrier de la chaîne, entre les « bien-pensants » et les canailles marxistes ou libertaires.
Presque tout ce qui alors était revendiqué est devenu réalité. On jouit sans entraves, comme le réclamaient les affiches sur les murs de Mai. On va populairement à la plage, comme on en rêvait depuis les premiers congés payés, sans avoir besoin d’arracher les pavés (pour un ouvrier de 68, le film Camping décrirait le paradis….). La femme égale l’homme sauf pour les salaires (encore un effort, camarade !). Le monopole de l’ORTF a volé en éclats. On ne porte de cravate que quand on est ministre ou président (après sa démission, Cahuzac a jeté la sienne !). On fait du vélo en ville, comme en rêvait La Gueule ouverte. Et Libération a encore quelques lecteurs - qui ne savent plus ce qu’étaient les « notes de la claviste »… Le grand déficit, c’est l’aggravation des inégalités. Mais Grenelle, le vrai, avait tout de même fait du bien aux mal-payés et permis à beaucoup d’ouvriers d’accéder à l’auto et à la télé…
On dira que toutes ces évolutions étaient écrites dans le cours de l’Histoire. Certes, mais la « chienlit » de Mai les avait flairées, débusquées, revendiquées. Un des rares moments où il s’est avéré, par la suite, que les contestataires étaient en avance. Tandis que la chienlit actuelle est en retard, elle ne voit même pas l’heure, et se bat pour ses dogmes. Encore à prévoir un bon mois de bordel pour rien. Puis la Frigide retrouvera son inexistence notoire, et la Boutin son patrimoine, que la générosité de Sarkozy a gentiment renfloué à hauteur de 800 000 euros lorsqu’elle s’est retirée de la présidentielle à son profit. Comme quoi, la morale n’a pas toujours le dernier mot…
Etats-Unis: défait sur la réforme des lois sur les armes, Obama promet un second round
Barack Obama, le 16 avril 2013 à la Maison Blanche à Washington (AFP, Mandel Ngan)
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WASHINGTON — La réforme des lois sur les armes promue par le président Barack Obama a subi mercredi un échec sévère, quatre mois après l'électrochoc du massacre de Newtown, avec le rejet par le Sénat américain d'une mesure activement combattue par le lobby des armes.
Quatre élus du parti démocrate du président ont fait défection et rejoint les républicains pour voter contre un amendement qui aurait imposé des vérifications d'antécédents judiciaires et psychiatriques avant les achats d'armes sur internet et dans les foires spécialisées.
Le rejet du texte --lui-même édulcoré par rapport aux premières versions-- marque une défaite politique pour Barack Obama, qui a investi un capital politique considérable sur ce thème.
Il a immédiatement convoqué la presse pour une longue intervention à la Maison Blanche, ostensiblement en colère.
"C'est un jour de honte pour Washington", a-t-il déclaré, en pointant du doigt une "minorité".
"Au lieu de soutenir ce compromis, le lobby des armes et ses alliés ont volontairement menti à propos de cette loi", a-t-il accusé, en enjoignant les Américains à se mobiliser aux prochaines élections. "Pour moi, c'est seulement le premier round".
Depuis janvier, il a consacré trois déplacements et deux interventions formelles à la Maison Blanche aux armes à feu, souvent aux côtés de parents d'écoliers abattus à bout portant par Adam Lanza, le 14 décembre, dans deux salles de classe de l'école Sandy Hook à Newtown (Connecticut, nord-est). Plusieurs d'entre eux étaient aux côtés du président mercredi.
Feu sur la NRA
Les vérifications d'antécédents sont aujourd'hui requises seulement dans les magasins, sauf dans quelques Etats qui ont voté des lois plus strictes. Or les armureries ne représentent que 60% des ventes.
Environ 90% des Américains, selon plusieurs sondages, soutiennent la suppression de cette faille légale, mais le puissant lobby des armes, par la voix de la National Rifle Association (NRA), s'est montré intraitable.
La NRA, forte de millions de membres, peut se révéler une redoutable ennemie politique au moment des élections, en finançant des publicités télévisées contre les candidats qui l'auraient froissée en votant pour un affaiblissement perçu du deuxième amendement de la Constitution, qui garantit le droit de détenir une arme pour se défendre. Seuls quatre républicains sur 45 ont osé la défier mercredi.
Le maire de New York, Michael Bloomberg, a dénoncé dans un communiqué virulent la "mainmise" de la NRA sur le système politique et promis de consacrer ses larges ressources financières à faire battre ceux qui ont voté "non" mercredi.
"En 2014, notre coalition de soutiens travaillera pour faire en sorte que les électeurs n'oublient pas", a-t-il menacé.
Un foyer américain sur trois possède au moins une arme.
Les démocrates qui ont voté contre, mercredi, représentent des Etat ruraux comme l'Arkansas et le Dakota du Nord, où de nombreuses familles adhèrent à la NRA et possèdent des armes pour l'autodéfense, la chasse, le tir sportif ou comme simples collectionneurs.
Le républicain Charles Grassley a accusé mercredi l'administration Obama "de politiser une terrible tragédie pour promouvoir son programme anti-armes" et proposé sa propre mesure qui, de fait, assouplirait certaines réglementations.
Les sénateurs ont aussi largement rejeté (60-40) un texte qui aurait interdit la fabrication, la vente et l'importation de centaines de modèles d'armes semi-automatiques, du type de celle utilisée par Adam Lanza.
D'autres mesures plus modestes ont également échoué. Il n'était pas clair si une quelconque réforme émergerait au final du Sénat. D'autres votes étaient prévus jeudi.
Mais le coeur de la réforme, visant à empêcher délinquants et déséquilibrés de se procurer des armes d'occasion sur les marchés secondaires, a bel et bien été abattu en plein vol.
DIVERS
Très violente explosion d'une usine d'engrais dans le Texas
Le Monde.fr avec AFP et ReutersUne explosion de très forte puissance a eu lieu, mercredi 17 avril, dans une usine d'engrais à West – une localité de 2 700 habitants près de Waco, au Texas –, qui a endommagé voire détruit de nombreux bâtiments, dont une école, selon les autorités.
Les secours affirment que le drame a fait des dizaines de blessés. Les autorités n'ont pour le moment donner aucun bilan précis et craignaient l'explosion d'un autre silo dans l'usine. Des pompiers ont été blessés par une seconde explosion alors qu'ils intervenaient sur les lieux, selon la chaîne de télévision CBS.Selon CNN, l'hôpital de la ville a reçu la consigne de se préparer à "une centaine de blessés", tandis que deux autres hôpitaux de la région sont également mobilisés. La chaîne de télévision locale, KWTX news, qui cite le responsable des urgences, évoque pour sa part 60 à 70 morts. Le maire de la ville de West, qui a donné une brève conférence de presse, s'est refusé à confirmer cette information, affirmant cependant que "beaucoup d'entre nous ne seront pas là demain".
UNE BOULE DE FEU
L'explosion s'est produite peu avant 20 heures, heure locale (3 heures jeudi, heure française) dans l'usine West Fertilizer, a indiqué par téléphone à l'AFP le porte-parole des pompiers précisant que son origine n'avait pas encore été déterminée mais qu'elle pourrait être due à de l'ammoniac. "L'explosion était si puissante qu'elle a provoqué des incendies dans les bâtiments adjacents", a-t-il ajouté. Des pompiers ont été blessés par une seconde explosion alors qu'ils intervenaient sur les lieux, selon la chaîne de télévision CBS.
L'explosion a envoyé une boule de feu d'une trentaine de mètres de large dans l'air, ont indiqué des témoins aux médias locaux. Des dizaines d'habitations, "60 à 80" selon le maire de West, ont été dévastées par les flammes.
Des photos, diffusées sur Twitter par la journaliste du Waco Tribune présente sur place, montrent que le stade de la ville a été réquisitionné pour trier les blessés et déterminer le degré de gravité de leurs blessures.
Très rapidement après l'explosion, des photos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré l'importance et la vivacité des flammes qui ont ravagées l'usine.
Une première vidéo filmée par un témoin montre la puissance de l'explosion, qui a été ressentie à plus de 20 kilomètres.
Selon le journal Waco Tribune, plusieurs bâtiments voisins ont également été touchés, dont une maison de retraite qui s'est effondrée sous l'effet de la chaleur, prenant au piège des personnes dans les décombres. Plusieurs habitations ont également été détruites, ce qui fait craindre de nombreuses victimes.
L'explosion fait par ailleurs craindre une pollution de l'air, alors que de nombreux produits chimiques étaient stockés au sein du bâtiment. Tout survol de la zone a été interdit.
MANAGEMENT
Petit guide des grossièretés au travail
PETIT GUIDE DES GROSSIÈRETÉS AU
TRAVAIL
Comment injurier son patron sans se faire
virer ?
Comment insulter son salarié sans être inquiété ?
Comment insulter son salarié sans être inquiété ?
Par
Éric ROCHEBLAVE
Avocat au Barreau de Montpellier
Spécialiste en Droit du Travail, Droit de la Sécurité Sociale et de la Protection Sociale
http://www.rocheblave.com
Avocat au Barreau de Montpellier
Spécialiste en Droit du Travail, Droit de la Sécurité Sociale et de la Protection Sociale
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Blog de l’Actualité du Droit du
travail
http://www.droit-du-travail.org
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Dans le cadre d’une relation de travail, la
maitrise du langage doit être de règle (CA Dijon, 12 Octobre 2006
Numéro JurisData : 2006-321468).
Les propos injurieux ne correspondent pas à
l’exécution normale du contrat de travail (CA Douai 31 Mai 2007
Numéro JurisData : 2007-344628).
Si le salarié jouit dans l’entreprise et en
dehors de celle-ci d’une liberté d’expression à laquelle il ne peut être apporté
que des restrictions justifiées par la tâche à accomplir et proportionnées au
but recherché, il ne peut abuser de cette liberté en tenant des propos
injurieux, diffamatoires ou excessifs à l’égard de l’employeur sous peine de
remettre en cause son pouvoir de direction et de créer des tensions sociales au
sein de l’entreprise (CA Nancy, 27 Mars 2009 Numéro JurisData :
2009-375927).
Ainsi, insulter son patron n’est pas sans
risque : la sanction peut aller jusqu’au licenciement pour faute grave !
Seulement jusqu’au licenciement pour faute
grave ?
Oui. Le fait de proférer des injures à l’égard de
son employeur ne caractérise pas en soi l’intention de nuire à celui-ci et en
conséquence la faute lourde (Cass. Soc. 19 novembre 2008 N°
07-43.361)
L’insulte est aussi un art subtil : les
expressions les plus déplacées ne sont pas forcément celles les plus graves.
Mais, l’essentiel n’est pas de choisir les bons
mots, mais les bonnes circonstances et les lieux les plus favorables.
En effet, d’une part, certains contextes peuvent
« justifier » voire « excuser » les injures.
Des propos tenus dans des circonstances
particulières leur ôtent tout caractère injurieux (Cass. Soc. 6 mai 1998 N°
96-41163)
Les insultes d’un salarié peuvent être mises au
compte de l’état d’exaspération et de fragilité psychologique dans lequel il se
trouvait, lié aux vicissitudes des relations professionnelles qu’il entretenait
avec son employeur (Cass. Soc. 17 Juin 2009 N° 08-41.663)
Cependant, la répétition des injures,
grossièretés et dénigrements à l’égard des autres salariés rend impossible le
maintien du salarié dans l’entreprise pendant la durée du préavis (Cass.
Soc. 25 octobre 2007 N° 06-41.064)
D’autre part, l’ancienneté n’ « excuse » pas
toujours les injures.
Malgré l’ancienneté de la salariée, proférer des
injures virulentes à l’encontre de sa collègue, épouse du gérant de la société,
en présence d’autres membres du personnel et de clients, rend impossible son
maintien dans l’entreprise pendant la durée du préavis et constitue une faute
grave (Cass. Soc. 27 juin 2007 N° 05-45.587)
D’autre part, une incorrection occasionnelle, des
paroles déplacées d’un salarié, après une discussion orageuse ou sous le coup
d’une violente émotion ou colère ne constituent pas une violation suffisante des
obligations tirées du contrat de travail pour en justifier la rupture. En outre,
des propos familiers ou même des insultes ne caractérisent pas nécessairement
une faute grave dans la mesure où ils sont coutumiers dans le milieu
professionnel concerné (CA Metz, 24 juin 2009 Numéro JurisData :
2009-379017).
D’autre part, la gravité de la même insulte sera
jugée différemment à Angers, Lyon, Caen, Aix en Provence, Toulouse, Nîmes,
Montpellier…
Enfin, employeurs et salariés n’ont pas les mêmes
droits aux propos injurieux.
Si les prérogatives de l’employeur et l’usage
normal de ses pouvoirs de direction et de contrôle ne peuvent l’autoriser à
proférer des insultes à l’égard de ses salariés (CA Amiens 31 Mars
2009 Numéro JurisData : 2009-377786), la demande de résiliation du
contrat de travail par le salarié insulté par son employeur n’est pas toujours
appréciée également par les juridictions prud’homales.
Toutefois, le salarié qui subit des injures
répétées sur le lieu de travail en lien avec son emploi, sans réaction de
l’employeur, et entraînant une dégradation de son état de santé, peut
caractériser l’existence d’un harcèlement moral (CA Douai, 28
Septembre 2007 Numéro JurisData : 2007-353955)
Petit guide des grossièretés au travail :
« CON » (VIEUX, PETIT OU
GROS…)
Que risque le salarié qui traite son patron de
« vieux con », de « petit con » ou de « gros
con » ?
D’être licencié ? Certainement ou pas…
S’agit-il d’une faute grave ? Ça dépend…
Ça dépend de quoi ? Du lieu où le salarié sera
jugé !
En effet, il est plus « grave » de
traiter son patron de « con » à Angers qu’à Lyon, Caen, Aix en Provence
ou Dijon…
- Dépourvu de cause réelle et sérieuse le licenciement
Pour la Cour d’Appel de
Dijon, est dépourvu de cause réelle et sérieuse le licenciement d’un salarié
affirmant qu’il travaillait dans une « boîte de cons ».
CA Dijon, 28 Septembre
1999 Numéro JurisData : 1999-044235
- Licenciement justifié pour faute grave
Pour la Cour d’Appel
d’Angers, injurier son employeur de « connard, petit con, bon à rien,
incapable » constitue une faute d’une gravité telle qu’elle ne permet pas
le maintien du salarié dans l’entreprise, même pendant la durée limitée du
préavis.
CA Angers, 15 Octobre
2002 Numéro JurisData : 2002-210357
- Seulement une cause réelle et sérieuse de licenciement
Pour la Cour d’Appel de Lyon,
les propos injurieux tenus par un salarié vis-à-vis de son employeur et du père
de celui-ci, qu’il a traités respectivement de « petit con » et de « gros con »,
ne sont pas admissibles dans le cadre d’une relation de travail où la maîtrise
du langage doit être de règle.
Le licenciement repose sur
une cause réelle et sérieuse. Toutefois, eu égard à leur banalité, les mots
employés dans un contexte d’hostilité ne peuvent caractériser une faute
grave.
CA Lyon, 12
Octobre 2006 Numéro JurisData : 2006-321468
Pour la Cour d’Appel de
Caen, le fait pour un salarié de dire à son employeur que « ça ne
l’intéressait pas de bosser avec un vieux con » revêt une
cause réelle et sérieuse de licenciement mais pas une faute grave.
CA Caen, 23 Septembre
2005 Numéro JurisData : 2005-287080
Pour la Cour d’Appel d’Aix en
Provence, le fait pour un salarié d’affubler son employeur du qualificatif de
« petit con » « termes incompatibles avec la solennité des rapports feutrés
existant dans la hiérarchie bancaire » justifie une cause réelle et
sérieuse de licenciement, « mais le caractère isolé d’un tel comportement
dans le cadre d’un entretien difficile relatif à la réalisation des objectifs,
tenu dans un bureau fermé et non en présence des autres salariés de l’entreprise
voire des clients, n’est pas de nature à rendre impossible le maintien du
contrat de travail pendant la durée limitée du préavis et à priver le salarié
bénéficiant d’une ancienneté de plus de six années des indemnités de
rupture. »
CA Aix en Provence, 4
Janvier 2000 Numéro JurisData : 2000-107465
♦
Que risque l’employeur qui traite son salarié de
« con » ?
Ça dépend…
Pour la Cour d’Appel d’Orléans, l’employeur peut
traiter son salarié de « con » mais pas « trop »…
Les propos de l’employeur qui traite son salarié
de « con » et lui dit « qu’il le faisait chier » ne
justifient pas une résiliation du contrat de travail aux torts de
l’employeur.
CA Orléans, 4 Octobre 2001 Numéro
JurisData : 2001-162003
Mais lorsque l’employeur fait connaitre à son
salarié qu’il était « trop con » et « trop fainéant », il
convient de prononcer la résolution judiciaire du contrat de travail aux torts
de l’employeur.
CA Orléans, 8 Mars 2001 Numéro JurisData :
2001-153751
« MERDE », « CHIER »,
« EMMERDER »
Le mot de Cambronne et ses dérivés sont
également différemment appréciés d’une Cour d’Appel à l’autre.
En effet, il est plus « grave »
d’affubler de « merde » son patron à Agen ou Orléans qu’à Rouen ou
Douai…
- Dépourvu de cause réelle et sérieuse le licenciement
Pour la Cour d’Appel de
Rouen, qualifier son supérieur hiérarchique de « gros tas de merde » ne
saurait constituer ni une faute lourde ni même une faute grave ou encore une
cause réelle et sérieuse le licenciement d’un salarié. Il y a lieu de prendre en
compte le comportement de mépris du supérieur à l’égard de la salariée, et
l’usure des nerfs dont elle a été victime, d’autant plus fragile qu’elle était
handicapée, alors qu’elle avait en vain alerté l’employeur sur les graves
difficultés relationnelles qu’elle rencontrait avec lui.
CA Rouen, 25
Juin 2002 Numéro JurisData : 2002-191660
Pour la Cour d’Appel de
Douai, si la salariée a déclaré à son supérieur hiérarchique « tu me fais
chier », de tels propos, certes déplacés et peu révérencieux, ne
constituent pas pour autant des injures au sens propre du terme, et le
licenciement est sans cause réelle et sérieuse
CA Douai, 21 décembre
2007 RG 07 / 00137
- Licenciement justifié pour faute grave
Pour la Cour d’Appel d’Agen,
affubler son employeur d’un « je t’emmerde », « merde
connasse » constitue une faute d’une gravité telle qu’elle ne permet pas le
maintien du salarié dans l’entreprise, même pendant la durée limitée du
préavis.
CA Agen, 11 Octobre 2005
Numéro JurisData : 2005-295452
Pour la Cour d’Appel de
Nancy, la nature et la violence des propos réitérés du salarié : « bande
d’enculés », « vous êtes un rigolo, vous êtes un charlot de première » « je vous
emmerde [à six reprises] », « aller vous faire tailler une pipe »
ont par leur caractère outrageant, insultant et excessif visant directement
la personne du directeur, et ce en présence d’autres salariés, dépassé les
limites octroyées à la liberté d’expression d’un salarié revêtu de mandats
sociaux divers et ne peuvent plus être considérés comme s’intégrant dans le
cadre normal des fonctions d’un représentant du personnel et ce, quand bien même
le salarié a par le passé dûment et constamment défendu les intérêts de ses
collègues salariés. La teneur de telles insultes, mettant en péril le pouvoir
légitime de direction de l’employeur ainsi que le dialogue social dans
l’entreprise, doit dès lors être considérée comme constitutive d’une faute grave
rendant impossible le maintien du salarié dans l’entreprise, privative des
indemnités de rupture.
CA Nancy, 27
Mars 2009 Numéro JurisData : 2009-375927
- Rupture non abusive de la période d’essai
Pour la Cour d’Appel
d’Orléans, la rupture de la période d’essai par l’employeur ne saurait être
déclarée abusive, en l’absence de volonté de nuire ou de légèreté blâmable de
celui-ci, ladite rupture ayant été prononcée après que le salarié se soit énervé
du fait que la machine sur laquelle le salarié travaillait ne fonctionnait pas
bien et ait déclaré à son chef d’équipe : « ta machine c’est de la
merde, connard »
CA Orléans, 8 Mars 2001
Numéro JurisData : 2001-153750
« VOUS FAIRE
FOUTRE »
- Dépourvu de cause réelle et sérieuse le licenciement
Pour la Cour de cassation,
les propos « allez vous faire foutre » tenus dans des circonstances
particulières leur ôte tout caractère injurieux. Dans l’exercice du pouvoir
d’appréciation qu’elle tient, la cour d’appel de Versailles a décidé que le
licenciement ne procédait pas d’une cause réelle et sérieuse
Cass. Soc. 6 mai 1998 N°
96-41163
- Seulement une cause réelle et sérieuse de licenciement
Pour la Cour de cassation,
l’expression « j’en ai rien à cirer vous n’avez qu’à vous faire
foutre » adressée à son employeur mais demeurée exceptionnelle, ne
rend pas impossible le maintien du salarié dans l’entreprise et ne constituait
pas une faute grave. Ce comportement violent du salarié devait être mis au
compte de l’état d’exaspération et de fragilité psychologique dans lequel il se
trouvait, lié aux vicissitudes des relations professionnelles qu’il entretenait
avec son employeur et relevé qu’en douze ans de carrière il n’avait jamais fait
l’objet d’observations
Cass. Soc. 17
Juin 2009 N° 08-41.663
- Licenciement justifié pour faute grave
Pour la Cour d’Appel de
Douai, les propos injurieux « connard vas te faire foutre
» caractérisent une faute grave rendant impossible la poursuite de la
relation de travail même pendant la durée limitée du préavis sans risque de
compromettre les intérêts légitimes de l’employeur, ce comportement fautif ne
correspondant pas à l’exécution normale du contrat de travail.
CA Douai, 31 Mai
2007 Numéro JurisData : 2007-344628
Pour la Cour d’Appel de
Nîmes, la tenue de propos outrageants « allez vous faire
foutre » constitue une violation essentielle du contrat
de travail et en l’absence d’excuses immédiates formulées à l’égard de
l’employeur, la rupture du contrat de travail est justifiée par la faute grave
commise par le salarié.
CA Nîmes, 8 Novembre 2006
Numéro JurisData : 2006-332438
«SALAUD », «SALOPE »
- Seulement une cause réelle et sérieuse de licenciement
Pour la Cour d’Appel de Lyon,
le fait pour la salariée d’avoir tenu des propos injurieux à son supérieur
hiérarchique, celle-ci l’ayant traité de « salaud »
et, au sujet d’une demande d’exécution d’heures supplémentaires par
l’employeur un samedi matin, lui ayant dit qu’il « pouvait se les mettre au
cul », qui ne peuvent être justifiés par le bien ou mal fondé de la demande
d’exécution d’heures supplémentaires, constitue une cause sérieuse justifiant
son licenciement.
CA Lyon, 26 Avril 1999
Numéro JurisData : 1999-103183
- Licenciement justifié pour faute grave
Pour la Cour d’Appel de
Bordeaux, doit être considéré comme légitime, le licenciement pour faute grave
d’un salarié qui avait insulté et menacé de mort son employeur en le traitant
entre autres de « sale juif », de voleur et de «
salaud ». Ces menaces et insultes tenues en présence de témoins
dans une entreprise réunissant plusieurs salariés étaient de nature à porter une
atteinte grave à l’autorité du chef d’entreprise. Ni l’ancienneté du salarié, ni
les circonstances invoquées par lui ne pouvaient servir d’excuse à ses
agissements.
CA Bordeaux, 2 Juillet
1996 Numéro JurisData : 1996-043227
Pour la Cour d’Appel de
Nancy, les propos grossiers « alors grosse salope tu ne dis plus bonjour »
tenus par le salarié à l’égard d’une collègue au cours d’un repas
d’entreprise devant d’autres employés qui en attestent ne constituent pas des
faits ressortant de la vie privé. Il avait déjà été rappelé à l’ordre pour des
faits similaires « entonnoir à sperme » envers la même personne devant
un client un an plus tôt et une autre employée atteste avoir elle-même dû subir
des injures similaires et avoir été touchée sur la poitrine devant un collègue.
Ces propos et gestes vis à vis de collègues de travail sont indéniablement
injurieux et déplacés et ne peuvent être considérés comme un langage admis ou
une attitude normale au sein d’un bureau. Le salarié qui a persisté dans son
comportement a donc commis une faute grave, son maintien dans l’entreprise étant
impossible.
CA Nancy, 9 Mai 2008
Numéro JurisData : 2008-367814
LES PROPOS
HOMOPHOBES
- Seulement une cause réelle et sérieuse de licenciement
Pour la Cour d’Appel de
Bordeaux, doit être considéré comme légitime le licenciement d’un salarié qui
avait tenu des propos injurieux à l’encontre d’un salarié d’un client de
l’employeur en le traitant d’homosexuel et de pédé.
CA Bordeaux 18 Juin 1996
Numéro JurisData : 1996-043460
Pour la Cour d’Appel de
Montpellier, les propos homophobes tenus par le salarié à l’égard d’un collègue
de travail constituent une cause réelle et sérieuse de licenciement mais
n’apparaissent pas, d’une d’importance telle qu’ils rendent impossible son
maintien dans l’entreprise pendant la durée du préavis.
CA Montpellier 17
Septembre 2008 Numéro JurisData : 2008-376289
- Caractérise un harcèlement moral
Pour la Cour d’Appel de
Grenoble, les propos homophobes et les insultes répétées proférées par un
employeur à l’encontre d’une salariée caractérisent un harcèlement moral.
CA Grenoble, 20 Septembre
2006 Numéro JurisData : 2006-313521
LES PROPOS
RACISTES
- Dépourvu de cause réelle et sérieuse le licenciement
Pour la Cour d’Appel de
Besançon, des propos racistes retenus contre une salariée, certes répandus et
provocants, n’étaient pas dirigés spécialement contre celui qui s’en estime
victime mais résultent d’une conversation entre collègues sur le racisme. Si
l’employeur pouvait à juste raison rappeler à plus de mesure son personnel lors
de discussions pendant le temps de travail, afin que chacun ne se sente pas mis
en cause dans sa vie personnelle ou sa religion, les paroles de la salariée ne
pouvaient cependant pas décemment être sanctionnées par un licenciement alors
qu’elle comptait plus de vingt-cinq ans d’ancienneté et qu’elle avait toujours
servi loyalement l’employeur, sans problèmes relationnels avec les collègues et
sans passer pour une personne raciste.
CA Besançon, 22 Juin 2007
Numéro JurisData : 2007-342074
- Licenciement justifié pour faute grave
Pour la Cour d’Appel de
Besançon, des insultes réitérées à caractère raciste d’un chef d’équipe d’une
entreprise à l’égard d’une employée, sur laquelle il avait de surcroît autorité,
ne sont pas tolérables et justifient pleinement la cessation immédiate du
contrat de travail sans préavis ni indemnités.
CA Besançon, 8 Juillet
2008 Numéro JurisData : 2008-374306
Pour la Cour d’Appel de
Nancy, en raison de leur nature raciste et de leur violence, les propos tenus
par la salariée exerçant des fonctions de vendeuse à l’égard d’un collègue sur
une surface de vente, soit dans un lieu audible de la clientèle, présentent du
fait du préjudice causé à ce collègue mais aussi à l’employeur, un caractère de
gravité rendant impossible la poursuite du contrat de travail pendant la période
de préavis et légitime le licenciement pour faute grave dont elle a fait
l’objet. En refusant de faire des excuses en dépit des demandes qui lui ont été
faites, l’intéressée qui tente de banaliser son comportement adopte une attitude
encore plus méprisante envers son collègue de travail.
CA Nancy, 8 Juin 2007
Numéro JurisData : 2007-342955
LES PROPOS STIGMATISANT LE
HANDICAP
- Licenciement justifié pour faute grave
Justifient un licenciement
pour faute grave, les fautes reprochées au salarié démontrant son mépris à
l’égard de ses collègues de travail handicapés, traités de « clone »,
« trisomique 21 », « taré », « bon à rien », propos insultants, dégradants
et contraires à la dignité humaine
Cass. Soc. 8 Avril 2009
N° 07-45.527
LES PROPOS SEXISTES, DE NATURE
SEXUELLE
- Mise à pied de deux jours
Pour la Cour d’Appel de
Colmar, les propos déplacés et sexistes tenus par le salarié à l’égard d’une
stagiaire, même s’ils sont proférés sur le ton de la plaisanterie, sont
inacceptables sur le lieu de travail, perturbent les conditions de travail et
portent atteinte au respect dont doivent être empreintes les relations de
travail, outre l’embarras qu’a pu éprouver la jeune stagiaire. En l’espèce, il
l’avait traitée de « tigresse perverse qui vient me fouetter derrière mon
poste de travail » et il avait fait mine de vouloir lui couper les lacets
de chaussures. La stagiaire était alors partie sans rien dire, estimant ne plus
pouvoir effectuer son travail dans de bonnes conditions. De tels agissements
appelaient nécessairement une sanction alors qu’il appartient à l’employeur de
prendre toutes dispositions pour prévenir toute forme de harcèlement sur le lieu
de travail. La mise à pied disciplinaire de deux jours est justifiée et il n’y a
eu aucune disproportion au regard de la faute commise et de l’ancienneté de 24
ans du salarié.
CA Colmar, 15 Décembre
2005 Numéro JurisData : 2005-291955
- Licenciement justifié pour faute grave
Pour la Cour d’Appel de Basse
Terre, justifient un licenciement pour faute grave les attitudes et propos
méprisants du salarié à caractère sexuel et sexiste « pute », « salope »,
« en ké fann tchou ay » [injure de nature sexuelle en créole] à l’encontre
de ses collègues de travail et en présence de la clientèle ainsi que leur
continuité et répétitivité après la dernière sanction disciplinaire. Cette
vulgarité permanente du salarié a rendu impossible le maintien de la relation
contractuelle y compris pendant le préavis.
CA Basse Terre, 7 Mars
2005 Numéro JurisData : 2005-289627
Pour la Cour d’Appel de Metz,
caractérise une faute grave justifiant un licenciement le comportement
attentatoire à la dignité des collègues féminines caractérisant une violation
des obligations contractuelles du salarié telle qu’elle rend impossible son
maintien dans l’entreprise pendant la durée du préavis. Le salarié avait un
comportement et tenait des propos tout à fait déplacés à l’égard des employées,
faisant des propositions tant verbales que par mails de nature sexuelle.
CA Metz, 2 Septembre 2008
Numéro JurisData : 2008-369244
Pour la Cour d’Appel de
Grenoble, les propositions de nature sexuelle « j’ai envie de t’embrasser et
de te violer derrière la machine » faites par un chef d’atelier
caractérisent le harcèlement sexuel. Ces faits revêtent une gravité qui justifie
la qualification de faute grave du licenciement et la rupture immédiate du
contrat de travail.
CA Grenoble, 14
Juin 2006 Numéro JurisData : 2006-312365
LES FEUX D’ARTIFICES DE GROSSIERETES
Un salarié qui affuble son patron d’un feu
d’artifice de grossièretés a-t-il plus de « chances » d’être viré avec
pertes et fracas ?
Et bien non, tout dépend où il est jugé et s’il a
« une bonne raison » d’injurier son patron !
- Dépourvu de cause réelle et sérieuse le licenciement
Pour la Cour d’Appel de
Douai, est dépourvu de cause réelle et sérieuse le licenciement pour faute d’une
salariée, engagée en qualité de secrétaire et promue responsable d’unité de
travail, qui a insulté l’employeur en le traitant de « salopard » et de
« connard », ajoutant diverses insanités : « merde,
merde… » dès lors que ces faits étaient inhabituels et se
situaient dans un contexte particulier.
CA Douai, 22
Septembre 2000 Numéro JurisData : 2000-143818
- Licenciement justifié pour faute grave
Pour la Cour d’Appel de
Limoges, qualifier le style d’un courrier de son patron de « mou, froid,
hypocrite, pervers, bavard comme une vielle femme et radoteur », le traiter
lui-même de « sot, personne privée de tact aux méthodes surannées et qui
utilise un vocabulaire pitoyable », de « morceau de merde,
hypocrite, menteur, faux cul impuissant » et lui souhaiter « une longue
vie dans le monde des hypocrites » et ajouter qu’ « il n’avait pas de
couilles et était pédéraste » constituent à tout le moins une cause réelle
et sérieuse de licenciement…
Mais proférer à l’encontre de
son patron lors de l’entretien préalable de licenciement les injures suivantes :
« tu fais n’importe quoi, tu vas tuer l’entreprise, si tu ne baises pas ta
femme tous les soirs je vais te montrer, je vais au lit avec toi pour te montrer
que je suis un homme, allemand fils de pute, allemands frustrés et incapables
sexuels, tu me les gonfles, tu es un merdeux, tu es une merde, tu n’as pas de
couilles, va baiser ta femme, baise toi-même, con, vieux con,
pédé… » justifient à elles seuls un licenciement pour faute grave.
CA Limoges, 7
Février 2006 Numéro JurisData : 2006-294825
- Caractérise un harcèlement moral
Pour la Cour d’Appel de
Besançon, caractérisent un manquement de l’employeur à son obligation d’exécuter
de bonne foi le contrat de travail et un exercice abusif de son pouvoir de
direction découlant du lien de subordination juridique inhérent audit contrat de
travail, des propos vulgaires et orduriers proférés par le président-directeur
général de la société à l’égard de la salariée, la traitant régulièrement de
« conne, connasse, saucisse, pute, nulle », se
permettant de la siffler pour la faire venir auprès de lui, dénigrant
constamment et ouvertement son travail qu’il qualifiait de « merde » ou
de « bouillie de chat », l’humiliant devant ses collègues ainsi que
devant la clientèle. Le comportement de l’employeur mettait régulièrement la
salariée en situation de panique ou de détresse, provoquant des crises de larmes
à répétition et un état dépressif latent.
CA Besançon, 10 Février
2006 Numéro JurisData : 2006-298147
Les grossièretés proférées entre salariés et
employeurs suscitent un abondant contentieux, et la présente liste est loin
d’être exhaustive.
Cependant, une tendance se dégage de la
jurisprudence : il existe une hiérarchie des grossièretés et de ceux qui les
profèrent.
Une injure est une parole offensante adressée à
une personne dans le but de la blesser délibérément, en cherchant à l’atteindre
dans son honneur et sa dignité.
Une insulte, quasi-synonyme d’injure, est
cependant considérée comme une injure moins grave.
Pour envisager l’insulte comme transgression
première, il faut se référer à la notion connexe d’injure : où juris
renvoie au droit et à sa violation dans l’injure.
C’est donc une atteinte à la loi. Quelle loi ?
Celle du langage juste, celui que toute mère apprend à son enfant. En lui
interdisant les « gros mots ».
Dans l’entreprise, les mêmes mots prononcés sont
une injure lorsqu’ils le sont de la bouche du salarié et seulement une insulte
lorsqu’ils le sont de la bouche de l’employeur…
Ainsi, à titre d’exemple, le mot « con »
semble moins grave aux yeux de la Justice lorsqu’il est prononcé par
l’employeur que par le salarié !
La Cour d’Appel d’Orléans illustre ce
déséquilibre dans la relation de travail.
Le fait pour l’employeur de traiter le salarié de
« con » et de lui dire « qu’il le faisait chier », ne
justifie pas une résiliation du contrat de travail aux torts de l’employeur
(CA Orléans, 4 Octobre 2001 Numéro JurisData :
2001-162003)
Mais les propos d’un salarié cadre qui injurie de
« con » par deux fois et devant témoins le directeur de l’entreprise
constituent une cause réelle et sérieuse de licenciement (CA Orléans,
6 Novembre 1997 Numéro JurisData : 1997-047551)
Pire, constitue une attitude intolérable
justifiant la rupture immédiate de la relation de travail, le fait pour un
chauffeur de tractopelle d’avoir insulté de « con, salop » un
supérieur, au prétexte du changement au dernier moment de son lieu de travail.
Le licenciement pour faute grave est justifié (CA Orléans, 25 Avril 1991
Numéro JurisData : 1991-043636)
En conclusion, selon votre position dans la
hiérarchie de l’entreprise, votre ancienneté, le lieu où vous serez jugé, les
circonstances dans lesquelles vous les avez proférées… vos grossièretés
n’auront pas la même saveur : la sanction sera plus ou moins amère !
Éric ROCHEBLAVEAvocat au Barreau de Montpellier
Spécialiste en Droit du Travail, Droit de la Sécurité Sociale et de la Protection Sociale
http://www.rocheblave.com
Blog de l’Actualité du Droit du travail
http://www.droit-du-travail.org
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