HUMOUR......ENCORE QUE......
POLITIQUE
Corée du Nord : le Japon déploie des missiles au coeur de Tokyo
Deux lanceurs de missiles Patriot ont été installés au ministère de la Défense au coeur de la capitale nippone avant l'aube, afin d'intercepter un éventuel missile nord-coréen.
AFP
Le Japon a déployé des missiles Patriot dans le centre de Tokyo pour faire face à tout tir de la Corée du Nord qui menacerait l'archipel, a-t-on appris mardi auprès du ministère de la Défense. Deux lanceurs de missiles Patriot ont été installés au ministère de la Défense au coeur de la capitale nippone avant l'aube, afin d'intercepter un éventuel missile nord-coréen, a expliqué ce responsable à l'AFP. Selon la presse japonaise, des Patriot vont être déployés sur deux autres sites dans la région de Tokyo.
Des batteries d'intercepteurs seront aussi installées sur l'île d'Okinawa (sud du Japon), a annoncé lundi le ministre de la Défense, Itsunori Onodera. Il a précisé à la télévision qu'Okinawa était « l'endroit le plus approprié pour répondre à toute urgence », ajoutant que des Patriot pourraient désormais être déployés sur cette île « de façon permanente ». Les forces d'auto-défense (l'armée japonaise) ont été autorisées à détruire tout missile nord-coréen qui menacerait le territoire nippon, avait indiqué lundi un porte-parole du ministère de la Défense.
Regain de tension
Outre les batteries de Patriot, Tokyo a déployé des destroyers équipés du système d'interception Aegis en mer du Japon (appelée mer de l'Est par les Coréens). « Le gouvernement n'épargnera aucun effort pour protéger la vie de notre peuple et assurer sa sécurité », a dit mardi à la presse le Premier ministre japonais, Shinzo Abe. « Puisque la Corée du Nord continue de faire des déclarations provocatrices, le Japon fera ce qu'il doit faire, en coopération avec les autres pays concernés ». « Pour le moment, la chose la plus importante est de mettre en oeuvre des sanctions en vertu des résolutions du Conseil de sécurité, » a insisté M. Abe.
La péninsule coréenne connaît un regain de tension depuis le lancement réussi d'une fusée nord-coréenne en décembre dernier, considéré par les Occidentaux et le Japon comme un test de missile balistique. La situation s'est encore aggravée après un troisième essai nucléaire en février. La Corée du Nord a transporté en train, en début de semaine dernière, deux missiles Musudan et les a installés sur des véhicules équipés d'un dispositif de tir, selon Séoul, qui redoute que Pyongyang ne procède à un essai dans les jours à venir. Le Musudan aurait une portée théorique de 3.000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon. L'engin pourrait même toucher des cibles à 4.000 kilomètres en n'emportant qu'une charge légère, et donc théoriquement frapper Guam, île du Pacifique située à 3.380 kilomètres de la Corée du Nord et où se trouvent 6.000 soldats américains.
Selon Kim Jang-Soo, conseiller pour la sécurité nationale de la présidente sur-coréenne Park Geun-Hye, Pyongyang pourrait effectuer son essai autour du 10 avril, date à laquelle le régime communiste a indiqué ne plus pouvoir garantir la sécurité des missions diplomatiques étrangères.
Lire aussi :
Pyongyang : les étrangers doivent quitter le Sud avant une guerre nucléaire
La Corée du Nord a renouvelé mardi la menace d’une guerre thermo-nucléaire dans la péninsule coréenne et appelé les étrangers présents sur le territoire sud-coréen à envisager leur départ du pays.
« La péninsule coréenne se dirige vers une guerre thermo-nucléaire », a estimé le Comité nord-coréen pour la paix en Asie-Pacifique dans un communiqué diffusé par l’agence officielle KCNA.
« En cas de guerre, nous ne voulons pas que les étrangers vivant en Corée du Sud soient exposés », ajoute ce comité, rouage de la propagande du régime communiste, en exhortant « toutes les organisations étrangères, les entreprises et les touristes à mettre au point des mesures d’évacuation ».
Aucun des pays ayant une mission diplomatique à Pyongyang n’a cependant estimé nécessaire pour l’heure d’évacuer son personnel.
HARTFORD (Etats-Unis) — Barack Obama a solennellement promis lundi de continuer à oeuvrer en faveur d'un renforcement de la législation sur les armes à feu, non loin des lieux de la tuerie de Newtown dans le Connecticut, où il a rencontré des familles de victimes.
"Nous ne tournerons pas le dos à nos promesses", a affirmé le président des Etats-Unis à Hartford, dans la capitale de cet Etat du nord-est, à moins de 100 km de Newtown où 26 personnes, dont 20 enfants de six et sept ans, ont été tuées dans une école par un tireur isolé le 14 décembre.
M. Obama a relevé lundi que le Connecticut venait de durcir ses lois sur les armes: les antécédents (notamment judiciaires) de tous les acheteurs d'armes à feu devront être vérifiés. Plus de 160 armes d'assaut y sont désormais interdites, contre 66 précédemment. L'achat et la revente de chargeurs de grande capacité --plus de 10 balles-- sont également interdits. Ceux qui en possèdent n'ont pas à s'en débarrasser, mais devront être enregistrés.
"Vous, les familles de Newtown, les gens du Connecticut, vous avez aidé à ce que cela se produise", a noté M. Obama, en rappelant que d'autres Etats, comme le Colorado (ouest) et New York (nord-est) avaient également légiféré ces dernières semaines en la matière.
Le président, précédé sur scène par les parents de l'un des enfants victimes de Newtown, a appelé tous les Américains à emboîter le pas aux habitants du Connecticut en faisant pression sur leurs élus au niveau fédéral. "Le temps est venu pour le Congrès de faire la même chose, maintenant", a-t-il dit.
Mais les textes législatifs souhaités par M. Obama après Newtown peinent à progresser à Washington, et ont été peu à peu vidés de leur substance: le volet sur les armes d'assaut, que le président a explicitement mentionné lundi, a ainsi déjà été retiré en commission par ses propres alliés démocrates au Sénat.
Toutes ces mesures "ont le soutien d'une majorité des Américains. Toutes méritent un vote" au Congrès, a-t-il insisté. "Ce n'est pas une question de politique, c'est pour ces familles", a ajouté le président.
Certains élus soucieux de leur siège renâclent à l'idée de sembler empiéter sur le deuxième amendement de la Constitution, qui garantit le droit à posséder des armes.
M. Obama, qui a rencontré des familles de victimes de Newtown avant son discours, avait prévu de ramener les membres de 11 d'entre elles dans son avion Air Force One en direction de Washington, où ils vont plaider la cause d'une réforme auprès des élus du Congrès, censés examiner ce texte d'ici à la fin du mois.
Malgré son nouveau plaidoyer lundi, M. Obama avait concédé la semaine dernière être plus optimiste sur les chances d'une réforme de l'immigration que sur celles d'une remise à plat de la législation sur les armes, les deux dossiers phares du début de son second mandat au Congrès.
"Cela sera plus difficile d'arriver à légiférer sur les armes (...) au Sénat et à la Chambre, comme tant parmi nous le souhaitent, en particulier après la tragédie de Newtown. Mais je continue de penser que nous pouvons toujours y parvenir si nous restons actifs et engagés", avait-il assuré face à des donateurs démocrates.
Obama promet de faire pression pour renforcer la législation sur les armes à feu
Barack Obama prononce un discours sur le contrôle des armes à feu, le 8 avril 2013 à l'université de Hartford, dans le Connecticut (Getty Images/AFP, Spencer Platt)
|
HARTFORD (Etats-Unis) — Barack Obama a solennellement promis lundi de continuer à oeuvrer en faveur d'un renforcement de la législation sur les armes à feu, non loin des lieux de la tuerie de Newtown dans le Connecticut, où il a rencontré des familles de victimes.
"Nous ne tournerons pas le dos à nos promesses", a affirmé le président des Etats-Unis à Hartford, dans la capitale de cet Etat du nord-est, à moins de 100 km de Newtown où 26 personnes, dont 20 enfants de six et sept ans, ont été tuées dans une école par un tireur isolé le 14 décembre.
M. Obama a relevé lundi que le Connecticut venait de durcir ses lois sur les armes: les antécédents (notamment judiciaires) de tous les acheteurs d'armes à feu devront être vérifiés. Plus de 160 armes d'assaut y sont désormais interdites, contre 66 précédemment. L'achat et la revente de chargeurs de grande capacité --plus de 10 balles-- sont également interdits. Ceux qui en possèdent n'ont pas à s'en débarrasser, mais devront être enregistrés.
"Vous, les familles de Newtown, les gens du Connecticut, vous avez aidé à ce que cela se produise", a noté M. Obama, en rappelant que d'autres Etats, comme le Colorado (ouest) et New York (nord-est) avaient également légiféré ces dernières semaines en la matière.
Le président, précédé sur scène par les parents de l'un des enfants victimes de Newtown, a appelé tous les Américains à emboîter le pas aux habitants du Connecticut en faisant pression sur leurs élus au niveau fédéral. "Le temps est venu pour le Congrès de faire la même chose, maintenant", a-t-il dit.
Mais les textes législatifs souhaités par M. Obama après Newtown peinent à progresser à Washington, et ont été peu à peu vidés de leur substance: le volet sur les armes d'assaut, que le président a explicitement mentionné lundi, a ainsi déjà été retiré en commission par ses propres alliés démocrates au Sénat.
Toutes ces mesures "ont le soutien d'une majorité des Américains. Toutes méritent un vote" au Congrès, a-t-il insisté. "Ce n'est pas une question de politique, c'est pour ces familles", a ajouté le président.
Certains élus soucieux de leur siège renâclent à l'idée de sembler empiéter sur le deuxième amendement de la Constitution, qui garantit le droit à posséder des armes.
M. Obama, qui a rencontré des familles de victimes de Newtown avant son discours, avait prévu de ramener les membres de 11 d'entre elles dans son avion Air Force One en direction de Washington, où ils vont plaider la cause d'une réforme auprès des élus du Congrès, censés examiner ce texte d'ici à la fin du mois.
Malgré son nouveau plaidoyer lundi, M. Obama avait concédé la semaine dernière être plus optimiste sur les chances d'une réforme de l'immigration que sur celles d'une remise à plat de la législation sur les armes, les deux dossiers phares du début de son second mandat au Congrès.
"Cela sera plus difficile d'arriver à légiférer sur les armes (...) au Sénat et à la Chambre, comme tant parmi nous le souhaitent, en particulier après la tragédie de Newtown. Mais je continue de penser que nous pouvons toujours y parvenir si nous restons actifs et engagés", avait-il assuré face à des donateurs démocrates.
Mali : au coeur de l'action coup de poing menée par les soldats français
Depuis lundi, l'armée française a lancé l'opération Gustav dans le nord du Mali. Un millier d'hommes traquent les jihadistes dans leur dernier retranchement.
Ds hommes du 92e régiment d'Infanterie engagés dans l'opération Gustav au nord du Mali. - AFP
Sous les grands acacias, le campement jihadiste dans cet oued asséché au nord de Gao était invisible du ciel. Et ce n'est sans doute que quelques heures avant l'arrivée des soldats français qu'il a été déserté. Progressant à pied, en formation de combat quelques mètres devant les blindés dans le fond de la vallée, les hommes du 92e régiment d'Infanterie ont, au deuxième jour de l'opération « Gustav », découvert des stocks de munitions, des restes de bivouacs, des équipements de camping et des fûts de carburant attestant d'une forte présence ennemie.
Un millier de soldats français appuyés par de nombreux blindés et protégés par une importante couverture aérienne ont dimanche à l'aube encerclé puis investi cette vallée, considérée par l'état-major de l'opération Serval comme l'une des bases principales du groupe islamiste Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest).
Le capitaine Arnaud (il ne révèle que son prénom) note les points GPS de toutes les découvertes de ses hommes. Les instructions sont de ne rien toucher, au cas où ce serait piégé, et d'attendre les spécialistes du Génie. « Ils ont quitté les lieux précipitamment, sans doute informés de nos mouvements dès que nous avons quitté Gao », dit-il. « Ils ont laissé derrière eux des tas de choses qu'ils emportent quand ils bougent de façon ordonnée. Ils étaient pressés ».
Des soldats français brûlant les restes d'un campement jihadiste. - AFP
Il montre, sous le couvert de branchages touffus, des lits pliants, des ustensiles de cuisine, des vêtements, des fûts de 500 litres de carburant, des morceaux d'armement. Une grande cantine contient le début de ce qu'il faut mélanger pour fabriquer de l'explosif artisanal: semoule, gasoil et engrais. Les sapeurs répandent la matière grumeleuse sur le sol, crèvent la cantine à grands coups de pioche. Ils brûlent le reste.
Deux hélicoptères d'attaque Tigre tournoient dans le ciel et surveillent le terrain à l'avant des fantassins. Des chars et des canons de gros calibre veillent sur les crêtes. Plus loin, dans une caisse en bois portant des inscriptions en français, une radio HF d'un modèle ancien, sans doute volée à l'armée malienne.
« On sait qu'ils sont dans le coin »
« Ca c'est rare et c'est une aubaine », explique un autre capitaine, Jean-Baptiste, lui aussi du 92e régiment d'Infanterie. « Cela va permettre à nos spécialistes de voir quelles fréquences ils utilisent ou celles qu'ils écoutent. Nous, ils ne peuvent pas, c'est crypté ». « On sait qu'ils sont dans le coin. Dix pick-up blancs ont été repérés dans la vallée il y a moins de vingt heures », ajoute-t-il. « Ils nous observent peut-être. Ils s'adaptent. Ils nous évitent quand ils voient que nous sommes en force, qu'ils n'ont aucune chance, mais dès qu'ils repèrent une vulnérabilité, ils peuvent attaquer en nombre et se montrer redoutables. Il faut être super vigilant ».
Sous la rotonde parfaite formée par les branches d'un acacia géant, non loin du campement, les soldats découvrent six roquettes de 122 mm, longues de quatre mètres, à côté d'une batterie de camion. « Il suffit de brancher le cul de la roquette pour la faire partir », dit l'un des sapeurs, Eric. « Ils fabriquent des rampes de lancement improvisées avec des planches, des pierres. La précision est bien sûr approximative, mais on a vu en Afghanistan qu'avec un peu de pratique ils pouvaient s'améliorer ».
Certains membres du 92e régiment d'Infanterie sont rentrés en novembre d'Afghanistan, pour repartir quelques mois plus tard au Mali. Pour détruire les engins, ils les posent côte à côte dans une clairière, les relient entre eux par trois longs pains de plastic reliés à une mèche lente. L'explosion fait trembler l'air brûlant sur des centaines de mètres.
Au soir du deuxième jour de son offensive, l'une des plus importantes menées par l'armée française au Mali, le colonel Bruno Bert, qui commande les opérations sur le terrain, reconnaît qu'aucune cible humaine n'a été repérée mais s'assure satisfait. « Nous donnons un grand coup dans la logistique du Mujao », dit-il à l'AFP. « Ils prennent un grand coup en terme de capacité de nuisance. L'opération va encore durer le temps nécessaire, nous allons fouiller toute cette vallée. Et s'ils reviennent après notre départ ils ne retrouveront plus rien ».
SOURCE AFP
Lutte contre les conflits d'intérêt et l'évasion fiscale: les actes, c'est maintenant !
Le groupe écologiste à l'Assemblée nationale va déposer aujourd'hui deux propositions de loi visant à moraliser la vie publique.
Libération
Les Français sont en colère. Et leur colère est légitime.
L’affront dont l’ancien ministre du Budget s’est rendu coupable envers la République a été révélé librement par la presse, et fait l’objet d’une instruction libre par une justice enfin indépendante : ce sont bien là les deux seuls motifs de satisfaction qu’on puisse trouver à cette affaire.
Car l’essentiel est que les dispositifs législatifs aujourd’hui en vigueur n’ont pas permis d’éviter que cette situation se produise.
C’est pourquoi les écologistes font aujourd’hui des propositions concrètes, en déposant deux propositions de lois sur le bureau de l’Assemblée nationale. Ces propositions, nous demandons au gouvernement de les prendre en compte, et de les intégrer aux textes législatifs sur lesquels il travaille.
Nous proposons de régler une bonne fois pour toute la question des contrôles des conflits d’intérêts des parlementaires, des ministres et des membres de cabinets ministériels, notamment les plus sensibles (Budget, Santé, …), nous proposons d’encadrer le « pantouflage » des collaborateurs ministériels, comme c’est le cas pour les hauts fonctionnaires.
Nous proposons de mettre fin sans plus tarder au cumul des mandats, car cette pratique est un multiplicateur évident des situations de conflits d’intérêts.
Pour assurer la transparence, nous proposons de rendre les déclarations de patrimoine des élus accessibles à tous, d’imposer la déclaration annuelle de l’ensemble des rémunérations perçues par les membres du gouvernement, de publier et contrôler les déclarations d’intérêts, d’imposer la transparence de la réserve parlementaire, de faire du compte-rendu de l’utilisation des frais de mandats des élus une obligation, d’élargir le contrôle aux députés européens et aux élus locaux.
Pour que la justice agisse sans entrave, pour que la justice soit réellement dissuasive, concrétisons sans plus attendre l’indépendance du parquet, la neutralité politique des nominations des juges et, plutôt que d’agiter une hypothétique inéligibilité à vie, à la constitutionnalité douteuse, nous proposons de porter à dix ans la durée de la peine d’inéligibilité, en faisant en sorte qu’elle soit enfin réellement appliquée. Et si, sur cette réforme de la justice, qui nécessite une modification de la Constitution, l’opposition UMP-UDI persiste dans son obstruction, nous proposons aux Français la possibilité de l’imposer, par la voie du référendum !
Pour moraliser et clarifier les financements de la vie politique, nous proposons d’encadrer les dons et les cotisations des personnes physiques aux partis politiques, d’interdire le rattachement d’un parlementaire à un micro-parti, de rendre obligatoire, pour les partis politiques, la publication de la liste de leurs donateurs pour les dons supérieurs à 3 000 euros.
Et, pour lutter contre l’évasion fiscale, qui est au cœur de cette détestable affaire Cahuzac, et qui constitue un crime contre le pacte républicain, nous proposons d’augmenter les effectifs de ce service au sein de l’administration fiscale : saisissons-nous des avancées de la récente loi bancaire qui oblige nos banques à faire la transparence sur leurs activités à l’étranger et allons plus loin, notamment en revoyant les critères de transparence et anti-blanchiment dans les règles d’adhésion à la zone euro et à l’Union européenne.
Faisons de la lutte contre les paradis fiscaux une priorité de l’Union Européenne, sans quoi tous les plans de sauvetage conçus depuis le début de la crise financière auront été autant de coups d’épée dans l’eau.
Notre proposition de loi s’inspire de l’exemple de la loi FATCA votée aux Etats-Unis : contraignons toute institution financière dans le monde qui ouvre un compte à un citoyen français ou à une entreprise à capitaux majoritairement français à le déclarer au fisc.
Après les aveux de Jérôme Cahuzac, la France est en état de choc. Faisons en sorte que ce choc soit salutaire : c’est de la responsabilité des élus que d’engager un sursaut républicain.
C’est ce sens des responsabilités qui nous a amenés à publier, hier, collectivement avec notre homologue du Sénat et nos ministres notre déclaration de patrimoine.
C’est ce sens des responsabilités qui nous amène à déposer, dès aujourd’hui, ces deux propositions de lois concrètes : que chacun s’en saisisse. Il n’y a là-dessus ni revendication partisane ni copyright !
Que célèbre-t-on ? L’arrivée d’Airbus aux Etats-Unis. Dans la foule qui a pris place sous une grande tente blanche, les élus et les hommes d’affaires locaux, ont le sourire. Et pour cause : Airbus et ses partenaires ont promis la création de 1 000 emplois directs et le démarrage de l’assemblage du premier appareil d’ici deux ans. Et au moins autant d’emplois indirects pourraient être créés selon des sources locales. Alors quand le maire de Mobile prend la parole pour se féliciter de cette arrivée et des 7 années d’efforts et d’obstination pour y parvenir, le public se lève et les applaudissements fusent. Pour l’occasion, l’état-major du groupe européen qui a fait le déplacement - Fabrice Brégier PDG d’Airbus, Tom Enders directeur exécutif d’EADS, mais aussi le directeur commercial, le directeur des programmes et des ressources humaines - est tout sourire. C’est au président d’Airbus que revient l’honneur de conclure la longue succession des discours d’inauguration des travaux… à l’américaine avec le pouce levé : "Avec cette ligne d’assemblage aux Etat-Unis, qui complète celles en Chine et en Europe, le soleil ne se couchera plus pour Airbus". Et pourtant le rêve américain ne fait que démarrer.
"Le retour sur investissements devrait se faire assez rapidement"
En s’affichant comme un industriel local créant des emplois aux Etats-Unis, Airbus espère bien faire une percée commerciale. "Nous ne pouvions pas prétendre être un acteur global sans une présence industrielle dans le premier marché mondial de l’aéronautique", justifie Fabrice Brégier. Il a moins de 20% de part de marché au pays de Boeing. D’ailleurs, le patron de la compagnie américaine JetBlue Airways qui opère déjà une flotte de 127 Airbus confirme qu’il recevra le premier appareil assemblé à Mobile. Airbus mise sur le renouvellement nécessaire de la flotte américaine dont l’âge moyen dépasse 11 ans. "Après l’Afrique, c’est aux Etats-Unis que la flotte est la plus âgée" précise le dirigeant d’Airbus. "Il y a de la place pour gagner des parts de marché. Le retour sur investissements devrait se faire assez rapidement", explique Fabrice Brégier. Pour un avionneur, l’investissement est relativement modeste, de l’ordre de 600 millions de dollars quand le coût d’un nouveau programme se chiffre à une dizaine de milliards de dollars.
Une base industrielle locale fortement symbolique
En installant une ligne d’assemblage aux Etats-Unis, Airbus soigne surtout son image. En s'affichant au grand jour comme un créateur d’emplois aux Etats-Unis et une entreprise citoyenne américaine, l’avionneur estime qu’il sera en meilleure position pour saisir les nouvelles opportunités et même celles liées aux avions militaires. Le dirigeant se souvient de son échec cuisant sur le méga contrat des ravitailleurs qui lui avait échappé au profit de Boeing même si l’avionneur promettait des avions "made in USA". A l’époque Mobile était déjà le site retenu pour la production des A330 militarisés.
Airbus en a tiré les leçons et préfère anticiper en développant une base industrielle locale fortement symbolique. "L'impact visuel d'une ligne d'assemblage est énorme aux yeux du public et des acteurs locaux. Une ligne d'assemblage marque plus les esprits que les 13 milliards de dollars que nous dépensons chaque année auprès de l'industrie aéronautique américaine!", explique Tom Williams, directeur des programmes Airbus. L’avionneur pense évidemment à la seconde tranche des contrats des ravitailleurs pour l’US Air Force ou trouver un débouché américain à son avion de transport militaires A400M. Il sait qu’il pourra compter sur des soutiens politiques comme ceux du gouverneur de l’Alabama, et des congressmen présents pour l’occasion. Sans le moindre doute, les Etats-Unis valent bien une ligne d’assemblage.
Hassan Meddah
Lundi 8 avril, l'ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher est décédée à l'âge de 87 ans. The Times, le quotidien britannique, lui réserve sa une, ce mardi 9 avril. "La Première Dame est décédée mais son héritage vivra", titre le journal sur son site internet. En France aussi, les éditorialistes se sont attelés au sujet. Dans La Croix, Guillaume Goubert met l'accent sur l'ultralibéralisme de la Dame de Fer et ses conséquences : "C'est bien la Dame de fer qui, la première dans un des grands pays occidentaux, aura mis en oeuvre des politiques telles que les privatisations, la déréglementation sociale ou la libéralisation financière". Alors que Pierre Rousselin, dans Le Figaro, écrit : "elle laisse un héritage valable bien au-delà des îles Britanniques et des frontières idéologiques : conduite par des idées claires et une détermination sans faille, une démocratie occidentale peut réussir son redressement". Selon lui, "la France et l'Europe d'aujourd'hui auraient bien besoin de dirigeants de sa trempe." Quant au Parisien, il fait explique pourquoi "on aimait la détester".
La tempête Heuliez
L’équipementier automobile Heuliez a déposé le bilan, lundi 8 avril. Le groupe BGI, qui a repris Heuliez en 2010, est à court de trésorerie, alors qu’un contrat avec Volkswagen tarde à se concrétiser. Le quotidien régional Sud-Ouest revient sur les conséquences politiques de ce dépôt de bilan. Nos confrères rappellent que c'est un coup dur pour les salariés mais aussi pour "la présidente de Région, la collectivité territoriale ayant décidé, pas plus tard que le 15 février, de faire son entrée au capital de la société, transformant la bagatelle de 2,5 millions d’euros d’avances remboursables en prise de participation."
Les élus locaux se mobilisent pour STX
Autre source de préoccupation pour les élus locaux : le chantier naval nazairien. Ouest-France revient, ce mardi 9 avril, sur la situation de crise chez STX Corée. "Depuis l’annonce des difficultés financières du groupe coréen STX avec des dettes qui atteindraient 8,5 milliards d’euros et le cours de l’action qui a chuté de 15 % en une journée le 3 avril, les inquiétudes sont vives sur le site de STX France. Et les réactions sont nombreuses", explique le quotidien.
CGT et FO, à nouveau dans la rue pour dénoncer l'accord emploi
Alors que les députés ne devraient pas tarder à adopter le texte de l'accord emploi, les quatre syndicats, la CGT, FO, la FSU et Solidaires, appellent à la mobilisation ce mardi 9 avril. Ils invitent les salariés à descendre dans la rue pour manifester leur opposition à ce projet de loi qu'ils jugent "néfaste", rappelle le Point.
C'est mal parti pour le Cice
Le crédit d'impôt compétitivité ne rencontrerait pas le succès escompté par le gouvernement. Selon Europe 1, "seules 50 entreprises auraient demandé le préfinancement de ce dispositif phare".
Astrid Gouzik
Selon les calculs de Reuters, le placement a été réalisé à un prix moyen proche de 37,43 euros, dans le haut de la fourchette de 37,35 à 37,45 euros annoncée dans le cadre du placement.
Dans un communiqué, EADS annonce avoir racheté 1,61 % de ses propres actions pour un montant de 500 millions d’euros, dans la part que détenait Lagardère dans son capital, conformément à l’annonce du 8 avril 2013.
Vers 9h45, l'action Lagardère perdait 0,95% à 28,25 euros pendant qu'EADS, plus forte baisse du CAC 40, se repliait de 1,78% à 38,02 euros.
(Reuters, par Benjamin Mallet)
Plafonner les allocations familiales perçues par les plus aisés. Cette idée, qui faisait jadis bondir les associations familiales, est pourtant en passe d'être mise en œuvre dans un relatif consensus. Quel montant pourrait être économisé ? Qui sera concerné ? De quelles prestations parle-t-on ? Quelques éléments permettent d'y voir plus clair.
1/ QU'Y A-T-IL PRÉCISÉMENT DERRIÈRE LE TERME FOURRE-TOUT D'"ALLOCATIONS FAMILIALES" ?
Les prestations familiales sont l'un des deux piliers de ce qu'on nomme la politique familiale. Héritée de la seconde guerre mondiale, cette politique vise à encourager et à soutenir la natalité en aidant les familles. Fiscalement, avec le quotient familial, qui réduit le montant des impôts en fonction du nombre d'enfants, mais aussi plus directement avec des aides directes, ou "prestations familiales". Ce qu'on appelle parfois familièrement "les allocs", et qui comportent en fait plusieurs types de prestations, qu'on peut ranger en trois catégories :
- l'allocation de soutien familial, versée aux personnes élevant seules leurs enfants lorsque l'autre conjoint s'est soustrait à ses obligations, mais aussi aux orphelins (90,40 euros par enfant à charge, 120,54 pour un enfant privé de ses parents) ;
- une partie de la Prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE, voir ci-dessous) : complément de libre choix du mode de garde ou complément de libre choix d'activité.
- le complément familial, versé aux familles de trois enfants (de plus de trois ans) et plus, en fonction des revenus de la famille.
- Une partie de la PAJE (voir ci-dessous) : Prime de naissance, allocation de base
2/ 61 MILLIARDS D'EUROS VERSÉS À 11,4 MILLIONS DE FOYERS
Et la même chose pour les allocations sous condition de ressources. C'est cette fois l'allocation de base de la PAJE qui coûte le plus cher à la collectivité.
De 2003 à 2011, les bénéficiaires de prestations familiales n'ont pas beaucoup augmenté, compte tenu de la hausse générale de la population.
La France dépense donc des sommes relativement considérables pour cette politique familiale : 61 milliards d'euros, dont 11 pour les seules allocations familiales versées sans condition de ressources, notamment. Un coût justifié par le maintien d'une natalité qui continue d'être parmi les plus fortes en Europe.
3/ L'UNIVERSALITÉ DES PRESTATIONS EN QUESTION
La plupart des prestations familiales sont, on l'a vu, soumises à des conditions de ressources. Les plafonds sont quasi tous identiques, à l'exception de l'allocation de rentrée scolaire : pour un couple avec deux revenus, 46 014 euros pour un enfant, 52 978 pour deux, 61 335 pour trois.
Ramené au mois, on parle donc de salaires-plafonds compris entre :
- pour un enfant, 2 901,58 euros pour un couple avec un seul revenu, 3 834 euros pour un couple à deux revenus ;
- pour deux enfants, 3 481,9 euros à 4 414,83 euros mensuels ;
- pour trois enfants, 4 178 à 5 111 euros mensuels.
Et 696 euros de plus par mois par enfant supplémentaire.
En 2010, une nette majorité de Français se situaient en-deçà de ces plafonds, comme le montre ce graphe, extrait de données Insee :
Car l’essentiel est que les dispositifs législatifs aujourd’hui en vigueur n’ont pas permis d’éviter que cette situation se produise.
C’est pourquoi les écologistes font aujourd’hui des propositions concrètes, en déposant deux propositions de lois sur le bureau de l’Assemblée nationale. Ces propositions, nous demandons au gouvernement de les prendre en compte, et de les intégrer aux textes législatifs sur lesquels il travaille.
Nous proposons de régler une bonne fois pour toute la question des contrôles des conflits d’intérêts des parlementaires, des ministres et des membres de cabinets ministériels, notamment les plus sensibles (Budget, Santé, …), nous proposons d’encadrer le « pantouflage » des collaborateurs ministériels, comme c’est le cas pour les hauts fonctionnaires.
Nous proposons de mettre fin sans plus tarder au cumul des mandats, car cette pratique est un multiplicateur évident des situations de conflits d’intérêts.
Pour assurer la transparence, nous proposons de rendre les déclarations de patrimoine des élus accessibles à tous, d’imposer la déclaration annuelle de l’ensemble des rémunérations perçues par les membres du gouvernement, de publier et contrôler les déclarations d’intérêts, d’imposer la transparence de la réserve parlementaire, de faire du compte-rendu de l’utilisation des frais de mandats des élus une obligation, d’élargir le contrôle aux députés européens et aux élus locaux.
Pour que la justice agisse sans entrave, pour que la justice soit réellement dissuasive, concrétisons sans plus attendre l’indépendance du parquet, la neutralité politique des nominations des juges et, plutôt que d’agiter une hypothétique inéligibilité à vie, à la constitutionnalité douteuse, nous proposons de porter à dix ans la durée de la peine d’inéligibilité, en faisant en sorte qu’elle soit enfin réellement appliquée. Et si, sur cette réforme de la justice, qui nécessite une modification de la Constitution, l’opposition UMP-UDI persiste dans son obstruction, nous proposons aux Français la possibilité de l’imposer, par la voie du référendum !
Pour moraliser et clarifier les financements de la vie politique, nous proposons d’encadrer les dons et les cotisations des personnes physiques aux partis politiques, d’interdire le rattachement d’un parlementaire à un micro-parti, de rendre obligatoire, pour les partis politiques, la publication de la liste de leurs donateurs pour les dons supérieurs à 3 000 euros.
Et, pour lutter contre l’évasion fiscale, qui est au cœur de cette détestable affaire Cahuzac, et qui constitue un crime contre le pacte républicain, nous proposons d’augmenter les effectifs de ce service au sein de l’administration fiscale : saisissons-nous des avancées de la récente loi bancaire qui oblige nos banques à faire la transparence sur leurs activités à l’étranger et allons plus loin, notamment en revoyant les critères de transparence et anti-blanchiment dans les règles d’adhésion à la zone euro et à l’Union européenne.
Faisons de la lutte contre les paradis fiscaux une priorité de l’Union Européenne, sans quoi tous les plans de sauvetage conçus depuis le début de la crise financière auront été autant de coups d’épée dans l’eau.
Notre proposition de loi s’inspire de l’exemple de la loi FATCA votée aux Etats-Unis : contraignons toute institution financière dans le monde qui ouvre un compte à un citoyen français ou à une entreprise à capitaux majoritairement français à le déclarer au fisc.
Après les aveux de Jérôme Cahuzac, la France est en état de choc. Faisons en sorte que ce choc soit salutaire : c’est de la responsabilité des élus que d’engager un sursaut républicain.
C’est ce sens des responsabilités qui nous a amenés à publier, hier, collectivement avec notre homologue du Sénat et nos ministres notre déclaration de patrimoine.
C’est ce sens des responsabilités qui nous amène à déposer, dès aujourd’hui, ces deux propositions de lois concrètes : que chacun s’en saisisse. Il n’y a là-dessus ni revendication partisane ni copyright !
Mariage pour tous : le débat se prolonge au Sénat
La coupole du sénat à Paris. (Photo Miguel Medina. AFP)
Récit Au terme de longs débats qui se sont poursuivis ce lundi dans la nuit, le Sénat n'a toujours pas voté le premier article du texte.
Libération
Le vote de l’article 1 du projet de loi Taubira ouvrant le mariage aux personnes de même sexe n’a finalement pas eu lieu lundi au Sénat. Sept amendements déposés par des parlementaires de l’opposition ont longuement été discutés. La séance a été suspendue après le début de l’examen de l’article 1 et doit reprendre mardi, dans l’après-midi, au palais du Luxembourg.
«Nous sommes tous contre les pressions !» Voilà comment le sénateur UMP Dominique de Legge a répondu au socialiste David Assouline qui évoquait le climat de tensions dans lequel se déroule l’examen du texte, dès l’ouverture de la séance, en tout début d’après-midi. «Une manifestation s’est déroulée devant le domicile de Mme Jouanno, un local du PS a été saccagé, le siège du "printemps des assoces" l’inter-LGBT (Lesbiennes, Gay, Bi,Trans) a été saccagé.»
La grogne provoquée par le projet de loi a d’ailleurs fait l’objet de nombreux échanges tout au long de la journée. «Je respecte tout à fait que vous soyez contre le mariage de deux personnes de même sexe, mais ce n’est pas par la violence que l’on fait valoir ses opinions» a ainsi déclaré Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la Famille. La réponse ne s’est pas fait attendre. «Et les manifestants attaqués par les CRS ?» a-t-on entendu du côté de l’opposition, alors que des exclamations s’élevaient des bancs de la gauche.
Alors que l’hémicycle était clairsemé, les sénateurs se sont longuement penchés sur quatre amendements qui avaient pour objet de substituer au texte la formule d’«union civile». Tous ont été rejetés. «Ces amendements visent à mettre en place un autre régime juridique» a argumenté la garde des Sceaux, Christiane Taubira. «Ce qui fait le mariage c’est l’altérité. Or, ce que vous nous proposez est dépourvu d’altérité» a argué l'UMP Patrice Gélard, dépositaire du premier amendement, applaudi par ses pairs. «Dire que c’est un mariage n’est donc pas vrai. Je regrette l’abandon de l’union civile.»
La sénatrice Nicole Bonnefoy s’est étonnée de la modification que le parlementaire UMP souhaitait apporter au texte. «Il y a un manque de cohérence de votre message politique. Il y a dix ans, vous vous opposiez fortement contre le pacs et aujourd’hui vous proposez une union civile dont les garanties vont au-delà de celles du pacs.» Applaudissements sur les bancs du PS. «Le parti socialiste s’oppose fermement à cette union civile.»
Au-delà du mariage, le débat a été largement occupé par le thème de la filiation. Les opposants à l’article 1 ont fait part de leurs questionnements autour de la procréation médicalement assistée (PMA) et de la gestation pour autrui (GPA). Quant à l’adoption, elle a vivement été critiquée. Jean-Pierre Raffarin a même fait allusion à un «marché de l’adoption», provoquant l’agacement de David Assouline, lequel n'a cessé d'en appeler à Jean-Pierre Bel, président du Sénat, sur le temps de parole imparti à l'opposition. «Vous ne pouvez pas laisser chaque orateur dépasser son temps de 20% monsieur le président !»
Le rapporteur du projet de loi, Jean-Pierre Michel, a joué des inquiétudes évoquées par ses contradicteurs. «Dans des pays très différents, la Belgique, l’Espagne et le Portugal, où des couples homosexuels peuvent adopter, n’y a pas eu de tsunami familial. Lorsque l’on en viendra à discuter de la PMA...» Colère sur les bancs de l’opposition. «Vous reconnaissez donc qu’on y viendra !»
Remerciée par Dominique Bertinotti et applaudie par la gauche, la sénatrice UMP Fabienne Keller a elle déclaré qu’elle voterait en faveur de l’article 1. «Il est temps de donner aux homosexuels la même sécurité juridique qu’aux hétérosexuels.» Reste à attendre la fin de l'examen de l'article et son vote pour savoir combien de parlementaires d'opposition la suivront.
Les députés votent le texte aujourd'hui.
À noter
«Le débat fut long, une semaine, mais ça le valait. Il n'y a pas eu de photocopiage mais un vrai travail parlementaire», s'est félicité Michel Sapin, le ministre du travail à l'issue des travaux vers minuit.
Dans ses grandes lignes, ce texte bouleverse la législation sur les plans de suppressions d'emplois, rebaptisés depuis 2002 Plans de sauvegarde de l'emploi (PSE). Désormais pour être valide, un PSE devra avoir été validé par un accord conclu avec des syndicats, les représentants du personnel ou à défaut, avoir été homologué par l'administration du Travail. En outre, le juge administratif pourra se prononcer sur le respect des règles, mais pas sur l'existence d'un motif économique. Un point qui a été fortement critiqué par les élus du Front de gauche. Par rapport au projet initial, l'Assemblée a allongé de huit à quinze jours ce délai laissé à l'administration.
Une autre mesure phare adoptée à l'unanimité oblige une entreprise de plus de 1.000 salariés qui envisage la fermeture d'un de ses établissements de rechercher un repreneur. Sinon un salarié licencié pour motif économique pourra toujours continuer de contester cette décision devant le juge civil.
Le Front de gauche contre la réforme des recours judiciairesEn revanche, d'autres points ont été sujets ont fait débat: le remboursement des aides publiques lorsque le licenciement pour motif économique aura été jugé sans cause réelle et sérieuse a aussi été repoussé par le gouvernement, malgré le soutien des écologistes, des radicaux et de l'UDI à cette demande du Front de gauche. Les élus du Front de gauche sont aussi montés au créneau pour critiquer la réforme des recours judiciaires, qui comprend notamment des délais réduits pour réclamer des dommages et intérêts à son employeur. Un article «scandaleux», selon le Front de Gauche, qui limite et «abréger l'action prud'homale». «Les salariés vont concrètement mesurer les effets de ce texte, s'il est voté, une fois qu'il sera en application et le réveil risque d'être douloureux», a prévenu de son côté Jean-Claude Mailly, le numéro un de FO.
Quatre syndicats, la CGT, FO, la FSU et Solidaires, opposés à ce texte qu'ils jugent «néfaste», ont appellé une nouvelle fois les salariés à descendre dans la rue, ce mardi, après la mobilisation du 5 mars qui avait rassemblée près de 200 000 personnes selon les syndicats. «Nous avons décidé de relever à nouveau le défi de la mobilisation pour faire entendre la voix des salariés», a affirmé Thierry Lepaon, nouveau numéro un de la CGT. Au total, 153 rassemblements doivent avoir lieu à travers la France. A Paris le défilé partira à 14 heures de Montparnasse en direction de l'Assemblée nationale.
Une fois voté à l'Assemblée, le texte sera arrivera au Sénat où il sera examiné en procédure accélérée. Cela devrait permettre au PS qui n'a pas la majorité absolue d'essuyer un nouveau revers infligé par le Haute Assemblée.
La grogne provoquée par le projet de loi a d’ailleurs fait l’objet de nombreux échanges tout au long de la journée. «Je respecte tout à fait que vous soyez contre le mariage de deux personnes de même sexe, mais ce n’est pas par la violence que l’on fait valoir ses opinions» a ainsi déclaré Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la Famille. La réponse ne s’est pas fait attendre. «Et les manifestants attaqués par les CRS ?» a-t-on entendu du côté de l’opposition, alors que des exclamations s’élevaient des bancs de la gauche.
Alors que l’hémicycle était clairsemé, les sénateurs se sont longuement penchés sur quatre amendements qui avaient pour objet de substituer au texte la formule d’«union civile». Tous ont été rejetés. «Ces amendements visent à mettre en place un autre régime juridique» a argumenté la garde des Sceaux, Christiane Taubira. «Ce qui fait le mariage c’est l’altérité. Or, ce que vous nous proposez est dépourvu d’altérité» a argué l'UMP Patrice Gélard, dépositaire du premier amendement, applaudi par ses pairs. «Dire que c’est un mariage n’est donc pas vrai. Je regrette l’abandon de l’union civile.»
La sénatrice Nicole Bonnefoy s’est étonnée de la modification que le parlementaire UMP souhaitait apporter au texte. «Il y a un manque de cohérence de votre message politique. Il y a dix ans, vous vous opposiez fortement contre le pacs et aujourd’hui vous proposez une union civile dont les garanties vont au-delà de celles du pacs.» Applaudissements sur les bancs du PS. «Le parti socialiste s’oppose fermement à cette union civile.»
«On nous a traité de délinquants»
L'examen de l’article 1 a été marqué par de vifs échanges entre l’ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et Pierre Laurent, secrétaire général du PCF, juste avant la suspension de séance, aux alentours de 19h30. «Certains des arguments que j’ai entendus témoignent d’une conception non seulement homophobe mais profondément sexiste» a déclaré le sénateur communiste, s’attirant les foudres de l’opposition et du parlementaire UMP, véhément à la reprise des débats. «Je suis révolté des propos entendus tout à l’heure. On nous a traités d’homophobes ! On nous a traités de délinquants.»Au-delà du mariage, le débat a été largement occupé par le thème de la filiation. Les opposants à l’article 1 ont fait part de leurs questionnements autour de la procréation médicalement assistée (PMA) et de la gestation pour autrui (GPA). Quant à l’adoption, elle a vivement été critiquée. Jean-Pierre Raffarin a même fait allusion à un «marché de l’adoption», provoquant l’agacement de David Assouline, lequel n'a cessé d'en appeler à Jean-Pierre Bel, président du Sénat, sur le temps de parole imparti à l'opposition. «Vous ne pouvez pas laisser chaque orateur dépasser son temps de 20% monsieur le président !»
Le rapporteur du projet de loi, Jean-Pierre Michel, a joué des inquiétudes évoquées par ses contradicteurs. «Dans des pays très différents, la Belgique, l’Espagne et le Portugal, où des couples homosexuels peuvent adopter, n’y a pas eu de tsunami familial. Lorsque l’on en viendra à discuter de la PMA...» Colère sur les bancs de l’opposition. «Vous reconnaissez donc qu’on y viendra !»
Remerciée par Dominique Bertinotti et applaudie par la gauche, la sénatrice UMP Fabienne Keller a elle déclaré qu’elle voterait en faveur de l’article 1. «Il est temps de donner aux homosexuels la même sécurité juridique qu’aux hétérosexuels.» Reste à attendre la fin de l'examen de l'article et son vote pour savoir combien de parlementaires d'opposition la suivront.
Loi sur l'emploi : ce qui a changé à l'Assemblée
Les députés votent le texte aujourd'hui.
Inventaire des principales modifications intervenues.
Jean-Marc Germain, le rapporteur du projet de loi. - Denis Allard / REA
La discussion du projet de loi transposant l'accord du 11 janvier sur l'emploi s'est prolongée hier au Palais-Bourbon, bien que les députés aient siégé samedi. Elle devrait s'achever au plus tard ce matin. Cela n'a surpris personne, tant ce texte revêt une dimension politique majeure, à la fois sur le droit du travail et sur le rapport entre la loi et les accords entre partenaires sociaux.
Les députés du groupe Gauche démocrate et républicaine - en quasi totalité communistes ou anciens communistes - se seront largement chargés d'animer la discussion. Et de la faire durer, en multipliant les amendements. Mais ils n'ont pas importé dans l'hémicycle les déclarations à l'emporte-pièce du leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, épinglé hier sur France Inter par le président du groupe GDR, André Chassaigne, pour son appel non concerté à manifester le 5 mai.
Le ministre du Travail, Michel Sapin, comme le rapporteur socialiste du texte, Jean-Marc Germain, ne se sont pas non plus départis de leur calme, même s'ils se sont montrés soucieux de ne pas trop rallonger les débats et de se tenir sur la « ligne de crête » pour ne pas trahir l'accord. Hier soir, aucune voix patronale n'était venue contester les modifications du projet de loi déjà votées par les députés. Inventaire.
Complémentaire santé pour tous
Renforcement des « conditions de transparence, d'impartialité et d'égalité de traitement des candidats » dans les appels d'offres des branches.
Compte personnel de formation
Comptabilisé en heures, « intégralement transférable », outre les heures de DIF, il peut être abondé aussi « notamment par l'Etat ou la région ».
Consultation du comité d'entreprise sur les orientations stratégiques
Le fait que le CE « peut proposer des orientations alternatives » est écrit et il est précisé que la « possibilité de recours à l'expert-comptable ne se substitue pas aux autres expertises ». Il est fixé par accord entre l'employeur et le CE un délai « raisonnable » pour la présentation de son rapport par l'expert comptable ou technique auprès du CE ou, à défaut, par décret en conseil d'Etat. L'instance de coordination des CHSCT créée par l'accord voit son rôle limité.
Représentants des salariés dans les conseils d'administration
Le projet de loi fixe désormais non pas un nombre précis de représentants mais un minimum « au moins égal à 2 » dans les sociétés ayant plus de 12 administrateurs. L'intégration dans les statuts doit se faire après avis du CE ou du comité de groupe. La désignation ou l'élection des administrateurs doit intervenir « au plus tard dans le délai de six mois » suivant cette intégration. Il est créé pour les représentants un droit à une « formation à la gestion des entreprises ».
Temps partiel
Une obligation de prévoir par accord de branche des « contreparties spécifiques » en cas de dérogation aux limitations des amplitudes horaires est ajoutée. Au-delà de 4 avenants par an et par salarié augmentant la durée du travail à temps partiel temporairement, les heures ajoutées doivent être majorées de 25 %.
Accords de mobilité interne
Il est introduit une obligation de respecter « la vie personnelle et familiale du salarié » et de prendre des mesures qui la protègent. Parmi les mesures d'accompagnement, il est prévu la « participation de l'employeur à la compensation d'une éventuelle perte de pouvoir d'achat et aux frais de transport ». En cas de refus de salariés, « leur licenciement repose sur un motif économique » : il y a une obligation de mesures d'accompagnement et de reclassement mais il n'y a pas de déclenchement de plan social.
Accords de maintien dans l'emploi
Les graves difficultés économiques qui peuvent y conduire doivent être appréciées au niveau de « l'entreprise » ; l'accord doit prévoir les efforts « proportionnés » des dirigeants salariés et des mandataires sociaux et actionnaires.
Réforme des licenciements économiques
Le délai de l'administration pour valider un accord majoritaire passe de huit à quinze jours.
À noter
Le Sénat a programmé pour l'instant l'examen du projet de loi emploi le 17 avril.
Leïla de Comarmond
Loi sur l'emploi : quatre syndicats dans la rue
Quatre syndicats ont appellé à des manifestations et des rassemblements contre l'accord sur la sécurisation de l'emploi alors que ce projet de loi devrait être adopté en séance publique à l'Assemblée nationale.
| (LP/Floriane Louison.)
| (LP/Floriane Louison.)
Après avoir terminé, dans la nuit de lundi à mardi, l'examen de l'ensemble des articles et amendements sur le projet de loi sur l'emploi, l'Assemblée nationale devrait adopter ce texte en cours d'après-midi. Il transcrit l'accord entre le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) accordant plus de flexibilité aux entreprises tout en créant de nouveaux droits pour les salariés.
Dans ses grandes lignes, ce texte bouleverse la législation sur les plans de suppressions d'emplois, rebaptisés depuis 2002 Plans de sauvegarde de l'emploi (PSE). Désormais pour être valide, un PSE devra avoir été validé par un accord conclu avec des syndicats, les représentants du personnel ou à défaut, avoir été homologué par l'administration du Travail. En outre, le juge administratif pourra se prononcer sur le respect des règles, mais pas sur l'existence d'un motif économique. Un point qui a été fortement critiqué par les élus du Front de gauche. Par rapport au projet initial, l'Assemblée a allongé de huit à quinze jours ce délai laissé à l'administration.
Le Front de gauche contre la réforme des recours judiciairesEn revanche, d'autres points ont été sujets ont fait débat: le remboursement des aides publiques lorsque le licenciement pour motif économique aura été jugé sans cause réelle et sérieuse a aussi été repoussé par le gouvernement, malgré le soutien des écologistes, des radicaux et de l'UDI à cette demande du Front de gauche. Les élus du Front de gauche sont aussi montés au créneau pour critiquer la réforme des recours judiciaires, qui comprend notamment des délais réduits pour réclamer des dommages et intérêts à son employeur. Un article «scandaleux», selon le Front de Gauche, qui limite et «abréger l'action prud'homale». «Les salariés vont concrètement mesurer les effets de ce texte, s'il est voté, une fois qu'il sera en application et le réveil risque d'être douloureux», a prévenu de son côté Jean-Claude Mailly, le numéro un de FO.
Quatre syndicats, la CGT, FO, la FSU et Solidaires, opposés à ce texte qu'ils jugent «néfaste», ont appellé une nouvelle fois les salariés à descendre dans la rue, ce mardi, après la mobilisation du 5 mars qui avait rassemblée près de 200 000 personnes selon les syndicats. «Nous avons décidé de relever à nouveau le défi de la mobilisation pour faire entendre la voix des salariés», a affirmé Thierry Lepaon, nouveau numéro un de la CGT. Au total, 153 rassemblements doivent avoir lieu à travers la France. A Paris le défilé partira à 14 heures de Montparnasse en direction de l'Assemblée nationale.
Une fois voté à l'Assemblée, le texte sera arrivera au Sénat où il sera examiné en procédure accélérée. Cela devrait permettre au PS qui n'a pas la majorité absolue d'essuyer un nouveau revers infligé par le Haute Assemblée.
Les français pragmatiques face à l'emploi
Alors que de nouvelles manifestations sont prévues contre le projet de loi dit de « sécurisation de l’emploi », un sondage réalisé auprès de 1001 personnes du 19 au 21 mars par l'institut CSA pour l’IST (Institut Supérieur du Travail) met sévèrement en cause le dialogue social et ses acteurs.
Si les syndicats patronaux ne recueillent que 19% d’avis positifs, l'Etat ne fait pas beaucoup mieux : seulement 22% des Français estiment qu’il joue un rôle positif pour l’emploi. Plus inquiétant pour le gouvernement, près de 6 Français sur 10 jugent son rôle négatif. En outre, dans l'immense majorité (85%), les personnes interrogées estiment que « dialogue social » fonctionne mal.
Avec la crise, les français pour trouver ou conserver leur emploi, 54% sont prêts à déménager. Par ailleurs, lors d'un plan social, ils sont 39% à vouloir voir privilégiée la prise en charge de la reconversion professionnelle (c’est à dire la formation), 32% l’aide à la recherche d’emploi dans le même bassin d’emploi. Seul 9% d’entre eux font de la question du montant des indemnités de départ un point prioritaire.
Alors que de nouvelles manifestations sont prévues contre le projet de loi dit de « sécurisation de l’emploi », un sondage réalisé auprès de 1001 personnes du 19 au 21 mars par l'institut CSA pour l’IST (Institut Supérieur du Travail) met sévèrement en cause le dialogue social et ses acteurs.
Si les syndicats patronaux ne recueillent que 19% d’avis positifs, l'Etat ne fait pas beaucoup mieux : seulement 22% des Français estiment qu’il joue un rôle positif pour l’emploi. Plus inquiétant pour le gouvernement, près de 6 Français sur 10 jugent son rôle négatif. En outre, dans l'immense majorité (85%), les personnes interrogées estiment que « dialogue social » fonctionne mal.
Avec la crise, les français pour trouver ou conserver leur emploi, 54% sont prêts à déménager. Par ailleurs, lors d'un plan social, ils sont 39% à vouloir voir privilégiée la prise en charge de la reconversion professionnelle (c’est à dire la formation), 32% l’aide à la recherche d’emploi dans le même bassin d’emploi. Seul 9% d’entre eux font de la question du montant des indemnités de départ un point prioritaire.
LeParisien.fr
Notre-Dame-des-Landes : la commission de dialogue rend son rapport
Des huttes dans le terrain occupé par des opposants à l'aéroport Notre-Dame-des-Landes sur les lieux du projet, près de Nantes, le 5 mars 2013. (Photo Jean-Sebastien Evrard. AFP)
Le document devait être remis à Jean-Marc Ayrault : c'est son ministre des Transports, Frédéric Cuvilier, qui en héritera. Le texte ne devrait toutefois guère changer la donne autour du projet d'aéroport.
Libération
L’épineux dossier du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes revient sur le devant de la scène mardi avec la remise au gouvernement du rapport de la commission de dialogue qu’avait mise en place le Premier ministre Jean-Marc Ayrault fin novembre pour tenter de sortir de l’impasse.
Alors que le projet devait initialement être remis en mains propres à Jean-Marc Ayrault, particulièrement visé, en tant qu’ancien député maire de Nantes, par les opposants à l’aéroport, les services de Matignon ont annoncé lundi en fin de journée que le texte serait finalement remis mardi à 16h30 au ministre délégué chargé des Transports Frédéric Cuvillier.
Un changement de dernière minute motivé par un agenda du Premier ministre «bousculé» par l’affaire Cahuzac à la suite de laquelle Jean-Marc Ayrault doit désormais faire, mercredi en Conseil des ministres, une importante communication sur «le renforcement de la lutte contre la corruption, les conflits d’intérêts, la fraude fiscale et les paradis fiscaux». Quel qu’en soit le récipiendaire, la publication du rapport de cette commission de dialogue remettra le dossier Notre-Dame-des-Landes sur la table, après quatre mois de relative «trêve», le temps de mener une centaine d’entretiens, mais ne devrait pas en modifier fondamentalement les termes.
Créée fin novembre par Jean-Marc Ayrault, fervent partisan du projet d’aéroport lorsqu’il était maire de Nantes, pour tenter d’apaiser les esprits après de violents affrontements entre opposants et forces de l’ordre qui les expulsaient à l’automne, cette commission n’a jamais eu pour mandat de remettre en cause le futur aéroport. Dans un entretien publié vendredi dans le quotidien Presse-Océan, le président de la commission, Claude Chéreau, a réaffirmé qu’il n’avait «aucun doute sur la pertinence du projet», consistant à transférer l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, situé au sud de l’agglomération, vers le site de Notre-Dame-des-Landes, une trentaine de kilomètres plus au nord, à l’horizon 2017.
La première conséquence tangible de la fin de cette commission sera donc de lever la trêve des expulsions qui courait depuis sa création. Les repérages sur le terrain des hélicoptères de gendarmerie ont repris depuis fin mars. Mais une éventuelle intervention relancera la mobilisation contre le projet et les critiques des opposants contre le gouvernement, déjà très affaibli par l’intensité de la crise économique et le scandale Cahuzac.
Une solution médiane consisterait pour la commission à réaffirmer la nécessité du nouvel aéroport tout en reconnaissant la nécessité de certaines études préalables au début des travaux.
Un changement de dernière minute motivé par un agenda du Premier ministre «bousculé» par l’affaire Cahuzac à la suite de laquelle Jean-Marc Ayrault doit désormais faire, mercredi en Conseil des ministres, une importante communication sur «le renforcement de la lutte contre la corruption, les conflits d’intérêts, la fraude fiscale et les paradis fiscaux». Quel qu’en soit le récipiendaire, la publication du rapport de cette commission de dialogue remettra le dossier Notre-Dame-des-Landes sur la table, après quatre mois de relative «trêve», le temps de mener une centaine d’entretiens, mais ne devrait pas en modifier fondamentalement les termes.
Créée fin novembre par Jean-Marc Ayrault, fervent partisan du projet d’aéroport lorsqu’il était maire de Nantes, pour tenter d’apaiser les esprits après de violents affrontements entre opposants et forces de l’ordre qui les expulsaient à l’automne, cette commission n’a jamais eu pour mandat de remettre en cause le futur aéroport. Dans un entretien publié vendredi dans le quotidien Presse-Océan, le président de la commission, Claude Chéreau, a réaffirmé qu’il n’avait «aucun doute sur la pertinence du projet», consistant à transférer l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, situé au sud de l’agglomération, vers le site de Notre-Dame-des-Landes, une trentaine de kilomètres plus au nord, à l’horizon 2017.
La première conséquence tangible de la fin de cette commission sera donc de lever la trêve des expulsions qui courait depuis sa création. Les repérages sur le terrain des hélicoptères de gendarmerie ont repris depuis fin mars. Mais une éventuelle intervention relancera la mobilisation contre le projet et les critiques des opposants contre le gouvernement, déjà très affaibli par l’intensité de la crise économique et le scandale Cahuzac.
Une solution médiane consisterait pour la commission à réaffirmer la nécessité du nouvel aéroport tout en reconnaissant la nécessité de certaines études préalables au début des travaux.
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : le won sud-coréen malmené par les provocations de Pyongyang
Un emblématique projet d'acquisition chinoise avorté, une croissance de 6,6% pour l'Asie émergente cette année, un renforcement des liens entre l'Australie et la Chine... Toute l'actualité asiatique avec nos correspondants à Pékin et Tokyo.
Le won sud-coréen malmené par les provocations de Pyongyang
DR
Pour la cinquième journée consécutive, la devise sud-coréenne a reculé, ce matin, face au dollar. A la mi-journée, à Séoul, un dollar achetait 1.141,9 wons. Il ne valait fin décembre dernier que 1.070 wons. Avec ce plongeon de plus de 6% depuis janvier, le won a enregistré face au dollar la seconde plus forte chute de valeur parmi les grandes monnaies internationales de référence. Seul le recul du yen, qui a été enclenché par une politique monétaire particulièrement aggressive, a été plus spectaculaire avec une dépréciation de près de 13% depuis janvier face au billet vert. Pour expliquer le recul de la devise coréenne qui tranche avec son bond de 7,6% enregistré sur l'ensemble de 2012, les analystes pointent l'escalade des tensions avec la Corée du Nord. Les discours agressifs, les déploiements de missiles, puis la relance des activités nucléaires et enfin la suspension, à partir de ce matin, du travail dans le complexe industriel intercoréen de Kaesong pèsent sur la confiance des investisseurs qui apparaissent moins enclins à investir dans des actifs sud-coréens. Les fonds étrangers ont notamment vendu en masse, ces dernières semaines, leurs actions sur la bourse de Séoul. L'indice Kospi de la place est d'ailleurs retombé à son plus bas niveau des quatre derniers mois.
Un emblématique projet d'acquisition chinoise avorté
L'entreprise minière australienne Sundance Resources a annoncé hier soir que le groupe chinois Sichuan Hanlong avait finalement échoué à la racheter intégralement, n'ayant pas pu débloquer les 1,18 milliards de dollars américains requis pour cette transaction. Cette affaire était suivie de près par les milieux d'affaires car elle apparaît emblématique des incertitudes qui peuvent entourer certaines sociétés chinoises. Le patron et fondateur du groupe Sichuan Hanlong, Liu Han, a en effet disparu depuis plusieurs semaines. D'après les médias chinois, il serait détenu par la police pour avoir caché son frère, lequel était recherché par les autorités dans une affaire de meurtre. Ce fait divers se retourne, par ricochet, sur Sundance, qui comptait sur cette injection de capitaux frais pour accélérer son développement, et qui a donc subi un effondrement en Bourse, ce matin, perdant jusqu'à 55% de sa valeur après l'ouverture. Pour certains analystes, ce fiasco démontre également le fait qu'après une période d'acquisitions tous azimuts, effectuées parfois en dépit de tout réalisme économique, les groupes chinois vont devoir désormais opter pour une plus grande prudence en la matière. L'agence Bloomberg a calculé qu'au cours des cinq dernières années, les groupes miniers chinois ont tenté des acquisitions d'un montant total de 107 milliards de dollars, mais qu'ils ont dû renoncer, sur cette somme, à 45 milliards de dollars. Depuis quelques mois, diverses agences gouvernementales chinoises multiplient les déclarations pour prévenir qu'elles vont effectuer un contrôle plus strict des projets d'acquisitions étrangères avant d'y donner leur aval.
L'Asie émergente va enregistrer une croissance de 6,6% cette année
La Banque asiatique de développement (BAD) prédit un solide rebond de la croissance dans les grands pays émergents de la région. Selon les calculs de l'institution, qui présentait ce matin son dernier rapport, la hausse du PIB pourrait atteindre dans la région 6,6% en 2013 et probablement 6,7% l'an prochain. "Le rebond en Chine et la dynamique solide en Asie du Sud-Est vont soutenir l'allure de la région après une performance plus molle en 2012", a expliqué Changyong Rhee, l'économiste en chef de la banque, qui estime que la hausse des PIB de la zone sera en grande partie alimentée par une progression forte des consommations intérieures. Il voit ainsi la croissance atteindre 8,2% en Chine sur 2013. Elle pourrait rebondir à 6% en Inde et atteindre 5,4% en Asie du Sud-Est, où la performance a déjà été très solide en 2012, notamment grâce à la Thaïlande et aux Philippines. La BAD note toutefois que plusieurs ombres pourraient troubler ces projections très optimistes. Elle pointe ainsi les différents conflits territoriaux qui opposent plusieurs pays de l'Asie émergente mais aussi le risque d'apparition de bulles spéculatives sur certains marchés de la zone, où les flux financiers étrangers arrivent en masse.
L'Australie renforce ses liens monétaires avec la Chine
La Premier ministre australienne, Julia Gillard, a annoncé que le dollar australien allait pouvoir être échangé directement contre le yuan chinois à compter de demain, mercredi. Pas plus que les autres devises, le dollar australien ne pourra flotter librement par rapport au yuan : le taux de change restera fonction d'un taux pivot défini chaque matin par les autorités. Mais concrètement, cela signifie que les opérateurs ayant besoin d'échanger des devises entre ces deux pays n'auront plus besoin de passer par l'intermédiaire du dollar américain, ce qui simplifiera la procédure. Parmi les grandes monnaies mondiales, seuls le dollar américain et le yen japonais s'échangent de cette manière avec le yuan chinois actuellement. Cet accord apparaît, par ailleurs, comme l'illustration du fait que la stratégie d'internationalisation de la devise chinoise, amorcée ces dernières années par Pékin, a toutes les chances d'être poursuivie. De fait, le gouverneur de la Banque centrale Zhou Xiaochuan, artisan de cette internationalisation, a été reconduit dans ses fonctions lors de la grande réorganisation politique intervenue début mars, alors qu'il était largement donné partant en raison de son âge.
Evasion fiscale : les banques suisses s'adaptent en ordre dispersé
Si Credit Suisse et Julius Baer évoluent, UBS résiste encore.
UBS refuse pour le moment, contrairement à Credit Suisse et Julius Baer, d'imposer un ultimatum à ses clients étrangers. - Photo Coffrini/AFP
Certains déposants allemands peuvent s'inquiéter. Le courrier envoyé par Credit Suisse et Julius Baer à leurs clients allemands, leur demandant de prouver que leurs avoirs ont bien été déclarés au fisc de leur pays d'origine, ne concerne pas uniquement les comptes récents mais aussi ceux ouverts il y a plusieurs décennies. Les déposants qui ne présenteront pas les documents requis avant fin 2013 devraient voir leurs comptes fermés sans possibilité de recours.
Cette annonce n'est pas une surprise en soi. Les pressions exercées par la Commission européenne et les autorités américaines commencent en effet à devenir insoutenables pour les banques suisses. L'absence de politique concertée de la place financière helvétique met toutefois en lumière les divergences entre établissements sur les mesures à prendre pour s'adapter à la nouvelle donne internationale.
Les Allemands dans le viseur
UBS, qui refuse toujours d'imposer un ultimatum à ses clients étrangers, se contente en effet de les encourager à « régulariser leur situation financière si nécessaire ». Les Allemands semblent être particulièrement dans le viseur des banquiers zurichois, tandis que les Français sont, pour l'heure, toujours laissés tranquilles.
Les mesures annoncées par Credit Suisse et Julius Baer risquent surtout de pénaliser les « petits » épargnants, qui ont placé de l'argent dans la Confédération en prévision des jours mauvais. Les plus riches, qui ont déjà transféré leurs fonds vers Singapour ou d'autres paradis fiscaux, ne devraient pas devoir présenter de documents fiscaux à leurs banques. Et quid des grandes fortunes « prudentes » qui ont placé leurs avoirs dans des comptes « omnibus », ces véhicules réunissant les actifs de plusieurs clients sans que leurs noms n'apparaissent ?
Berne pourrait facilement simplifier la situation en exigeant que les banques demandent à leurs clients une déclaration de conformité avec le fisc mais le Conseil fédéral continue de privilégier une solution d'autorégulation des établissements financiers. La pagaille actuelle n'est donc pas prête de s'estomper…
Frédéric Thérin
Correspondant à Munich
Le rêve américain d’Airbus en marche
Par Hassan Meddah
Les travaux de construction de la ligne d’assemblage des A320 à Mobile en Alabama vont démarrer sous peu. Une étape symbolique dans l’internationalisation du groupe sur les terres même de son grand rival Boeing.
C’était jour de fête à l’aéroport de Brookley de Mobile dans l’état Alabama, ce 8 avril 2008. La météo était de la partie : un grand soleil et un ciel dégagé sont là pour accueillir plus de 1 000 invités, appareil photos en mains pour immortaliser le moment. Un petit groupe de musiciens met l’ambiance.Que célèbre-t-on ? L’arrivée d’Airbus aux Etats-Unis. Dans la foule qui a pris place sous une grande tente blanche, les élus et les hommes d’affaires locaux, ont le sourire. Et pour cause : Airbus et ses partenaires ont promis la création de 1 000 emplois directs et le démarrage de l’assemblage du premier appareil d’ici deux ans. Et au moins autant d’emplois indirects pourraient être créés selon des sources locales. Alors quand le maire de Mobile prend la parole pour se féliciter de cette arrivée et des 7 années d’efforts et d’obstination pour y parvenir, le public se lève et les applaudissements fusent. Pour l’occasion, l’état-major du groupe européen qui a fait le déplacement - Fabrice Brégier PDG d’Airbus, Tom Enders directeur exécutif d’EADS, mais aussi le directeur commercial, le directeur des programmes et des ressources humaines - est tout sourire. C’est au président d’Airbus que revient l’honneur de conclure la longue succession des discours d’inauguration des travaux… à l’américaine avec le pouce levé : "Avec cette ligne d’assemblage aux Etat-Unis, qui complète celles en Chine et en Europe, le soleil ne se couchera plus pour Airbus". Et pourtant le rêve américain ne fait que démarrer.
"Le retour sur investissements devrait se faire assez rapidement"
En s’affichant comme un industriel local créant des emplois aux Etats-Unis, Airbus espère bien faire une percée commerciale. "Nous ne pouvions pas prétendre être un acteur global sans une présence industrielle dans le premier marché mondial de l’aéronautique", justifie Fabrice Brégier. Il a moins de 20% de part de marché au pays de Boeing. D’ailleurs, le patron de la compagnie américaine JetBlue Airways qui opère déjà une flotte de 127 Airbus confirme qu’il recevra le premier appareil assemblé à Mobile. Airbus mise sur le renouvellement nécessaire de la flotte américaine dont l’âge moyen dépasse 11 ans. "Après l’Afrique, c’est aux Etats-Unis que la flotte est la plus âgée" précise le dirigeant d’Airbus. "Il y a de la place pour gagner des parts de marché. Le retour sur investissements devrait se faire assez rapidement", explique Fabrice Brégier. Pour un avionneur, l’investissement est relativement modeste, de l’ordre de 600 millions de dollars quand le coût d’un nouveau programme se chiffre à une dizaine de milliards de dollars.
Une base industrielle locale fortement symbolique
En installant une ligne d’assemblage aux Etats-Unis, Airbus soigne surtout son image. En s'affichant au grand jour comme un créateur d’emplois aux Etats-Unis et une entreprise citoyenne américaine, l’avionneur estime qu’il sera en meilleure position pour saisir les nouvelles opportunités et même celles liées aux avions militaires. Le dirigeant se souvient de son échec cuisant sur le méga contrat des ravitailleurs qui lui avait échappé au profit de Boeing même si l’avionneur promettait des avions "made in USA". A l’époque Mobile était déjà le site retenu pour la production des A330 militarisés.
Airbus en a tiré les leçons et préfère anticiper en développant une base industrielle locale fortement symbolique. "L'impact visuel d'une ligne d'assemblage est énorme aux yeux du public et des acteurs locaux. Une ligne d'assemblage marque plus les esprits que les 13 milliards de dollars que nous dépensons chaque année auprès de l'industrie aéronautique américaine!", explique Tom Williams, directeur des programmes Airbus. L’avionneur pense évidemment à la seconde tranche des contrats des ravitailleurs pour l’US Air Force ou trouver un débouché américain à son avion de transport militaires A400M. Il sait qu’il pourra compter sur des soutiens politiques comme ceux du gouverneur de l’Alabama, et des congressmen présents pour l’occasion. Sans le moindre doute, les Etats-Unis valent bien une ligne d’assemblage.
Hassan Meddah
Margaret Thatcher, Heuliez, l'accord emploi, STX : la revue de presse de l'industrie
Par Astrid Gouzik
Après la mort de l'ex-Premier ministre britannique, nombreux sont les journaux à revenir sur les conséquences de sa politique sur l'économie... Certains pointent également du doigt un ultralibéralisme qui aurait mené à la crise actuelle. Dans le reste de l'actualité, l'équipementier automobile Heuliez a déposé le bilan, une nouvelle journée de manifestation contre l'accord emploi et un premier bilan mitigé pour le crédit d'impôt compétitivité.
L'héritage de la Dame de FerLundi 8 avril, l'ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher est décédée à l'âge de 87 ans. The Times, le quotidien britannique, lui réserve sa une, ce mardi 9 avril. "La Première Dame est décédée mais son héritage vivra", titre le journal sur son site internet. En France aussi, les éditorialistes se sont attelés au sujet. Dans La Croix, Guillaume Goubert met l'accent sur l'ultralibéralisme de la Dame de Fer et ses conséquences : "C'est bien la Dame de fer qui, la première dans un des grands pays occidentaux, aura mis en oeuvre des politiques telles que les privatisations, la déréglementation sociale ou la libéralisation financière". Alors que Pierre Rousselin, dans Le Figaro, écrit : "elle laisse un héritage valable bien au-delà des îles Britanniques et des frontières idéologiques : conduite par des idées claires et une détermination sans faille, une démocratie occidentale peut réussir son redressement". Selon lui, "la France et l'Europe d'aujourd'hui auraient bien besoin de dirigeants de sa trempe." Quant au Parisien, il fait explique pourquoi "on aimait la détester".
L’équipementier automobile Heuliez a déposé le bilan, lundi 8 avril. Le groupe BGI, qui a repris Heuliez en 2010, est à court de trésorerie, alors qu’un contrat avec Volkswagen tarde à se concrétiser. Le quotidien régional Sud-Ouest revient sur les conséquences politiques de ce dépôt de bilan. Nos confrères rappellent que c'est un coup dur pour les salariés mais aussi pour "la présidente de Région, la collectivité territoriale ayant décidé, pas plus tard que le 15 février, de faire son entrée au capital de la société, transformant la bagatelle de 2,5 millions d’euros d’avances remboursables en prise de participation."
Autre source de préoccupation pour les élus locaux : le chantier naval nazairien. Ouest-France revient, ce mardi 9 avril, sur la situation de crise chez STX Corée. "Depuis l’annonce des difficultés financières du groupe coréen STX avec des dettes qui atteindraient 8,5 milliards d’euros et le cours de l’action qui a chuté de 15 % en une journée le 3 avril, les inquiétudes sont vives sur le site de STX France. Et les réactions sont nombreuses", explique le quotidien.
Alors que les députés ne devraient pas tarder à adopter le texte de l'accord emploi, les quatre syndicats, la CGT, FO, la FSU et Solidaires, appellent à la mobilisation ce mardi 9 avril. Ils invitent les salariés à descendre dans la rue pour manifester leur opposition à ce projet de loi qu'ils jugent "néfaste", rappelle le Point.
C'est mal parti pour le Cice
Le crédit d'impôt compétitivité ne rencontrerait pas le succès escompté par le gouvernement. Selon Europe 1, "seules 50 entreprises auraient demandé le préfinancement de ce dispositif phare".
Astrid Gouzik
Lagardère a cédé la totalité de sa participation dans EADS pour 2,3 milliards d'euros
BOURSE Lagardère a annoncé, mardi 9 avril, avoir cédé la totalité de sa participation de 7,4% au capital d'EADS pour un montant total de 2,283 milliards d'euros.
L'opération, qui portait sur près de 61 millions d'actions EADS, s'est faite dans le cadre d'un placement privé auprès d'investisseurs avec constitution accélérée d'un carnet d'ordres.Selon les calculs de Reuters, le placement a été réalisé à un prix moyen proche de 37,43 euros, dans le haut de la fourchette de 37,35 à 37,45 euros annoncée dans le cadre du placement.
Dans un communiqué, EADS annonce avoir racheté 1,61 % de ses propres actions pour un montant de 500 millions d’euros, dans la part que détenait Lagardère dans son capital, conformément à l’annonce du 8 avril 2013.
Vers 9h45, l'action Lagardère perdait 0,95% à 28,25 euros pendant qu'EADS, plus forte baisse du CAC 40, se repliait de 1,78% à 38,02 euros.
(Reuters, par Benjamin Mallet)
SOCIAL
Prestations familiales : de quoi parle-t-on ?
Le Monde.frPlafonner les allocations familiales perçues par les plus aisés. Cette idée, qui faisait jadis bondir les associations familiales, est pourtant en passe d'être mise en œuvre dans un relatif consensus. Quel montant pourrait être économisé ? Qui sera concerné ? De quelles prestations parle-t-on ? Quelques éléments permettent d'y voir plus clair.
1/ QU'Y A-T-IL PRÉCISÉMENT DERRIÈRE LE TERME FOURRE-TOUT D'"ALLOCATIONS FAMILIALES" ?
Les prestations familiales sont l'un des deux piliers de ce qu'on nomme la politique familiale. Héritée de la seconde guerre mondiale, cette politique vise à encourager et à soutenir la natalité en aidant les familles. Fiscalement, avec le quotient familial, qui réduit le montant des impôts en fonction du nombre d'enfants, mais aussi plus directement avec des aides directes, ou "prestations familiales". Ce qu'on appelle parfois familièrement "les allocs", et qui comportent en fait plusieurs types de prestations, qu'on peut ranger en trois catégories :
- Les prestations dites "universelles", qui sont distribuées sans conditions de ressources :
- l'allocation de soutien familial, versée aux personnes élevant seules leurs enfants lorsque l'autre conjoint s'est soustrait à ses obligations, mais aussi aux orphelins (90,40 euros par enfant à charge, 120,54 pour un enfant privé de ses parents) ;
- une partie de la Prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE, voir ci-dessous) : complément de libre choix du mode de garde ou complément de libre choix d'activité.
- Les prestations soumises à conditions de ressources :
- le complément familial, versé aux familles de trois enfants (de plus de trois ans) et plus, en fonction des revenus de la famille.
- Une partie de la PAJE (voir ci-dessous) : Prime de naissance, allocation de base
- Les allocations "hybrides", pour partie sous condition :
2/ 61 MILLIARDS D'EUROS VERSÉS À 11,4 MILLIONS DE FOYERS
Les prestations familiales représentaient en 2011 61,927 milliards d'euros au total, versées à 11,41 million de foyers français, selon l'Insee. Mais avec des situations très différentes selon les cas.
Ce graphique présente le nombre de foyers bénéficiaires de chaque type d'allocation et leur coût. Voici tout d'abord ces données pour les prestations dites "universelles", sans conditions de ressources. On le voit, c'est l'allocation familiale qui est de loin la mesure la plus coûteuse, mais aussi celle qui bénéficie au plus grand nombre de personnes.Et la même chose pour les allocations sous condition de ressources. C'est cette fois l'allocation de base de la PAJE qui coûte le plus cher à la collectivité.
De 2003 à 2011, les bénéficiaires de prestations familiales n'ont pas beaucoup augmenté, compte tenu de la hausse générale de la population.
La France dépense donc des sommes relativement considérables pour cette politique familiale : 61 milliards d'euros, dont 11 pour les seules allocations familiales versées sans condition de ressources, notamment. Un coût justifié par le maintien d'une natalité qui continue d'être parmi les plus fortes en Europe.
3/ L'UNIVERSALITÉ DES PRESTATIONS EN QUESTION
La plupart des prestations familiales sont, on l'a vu, soumises à des conditions de ressources. Les plafonds sont quasi tous identiques, à l'exception de l'allocation de rentrée scolaire : pour un couple avec deux revenus, 46 014 euros pour un enfant, 52 978 pour deux, 61 335 pour trois.
Ramené au mois, on parle donc de salaires-plafonds compris entre :
- pour un enfant, 2 901,58 euros pour un couple avec un seul revenu, 3 834 euros pour un couple à deux revenus ;
- pour deux enfants, 3 481,9 euros à 4 414,83 euros mensuels ;
- pour trois enfants, 4 178 à 5 111 euros mensuels.
Et 696 euros de plus par mois par enfant supplémentaire.
En 2010, une nette majorité de Français se situaient en-deçà de ces plafonds, comme le montre ce graphe, extrait de données Insee :
SOUCI D'AFFICHAGE
Mais ce qui est remis en cause, c'est avant tout les allocations non soumises au plafonnement, et en premier lieu les "allocs", ces fameuses allocations familiales que perçoit tout foyer ayant deux enfants ou plus. En 2011, elles ont bénéficié à 4,6 millions de foyers, qui se sont partagé 12,27 milliards d'euros, soit une moyenne de 222 euros par foyer bénéficiaire et par mois.
Jusqu'à une époque récente, on estimait que le caractère universel de ces prestations devait être maintenu, car elles constituaient une forme de solidarité "horizontale" : sans tenir compte des revenus, il était normal que des personnes ayant des enfants soient aidées pour compenser le surcoût lié à leur(s) progéniture(s). C'est au nom de la sauvegarde de "la politique familiale" que les associations avaient, en 1998, torpillé le bref plafonnement des allocations familiales mis en place par le gouvernement Jospin.
4/ LES SCÉNARIOS DU RAPPORT FRAGONARD
Les esprits ont changé. Et les propositions du rapport Fragonard ont été accueillies dans un consensus relatif. Bertrand Fragonard, président du Haut Conseil de la famille, propose en effet un système modulable, qui rendrait dégressives les allocations familiales au-delà d'un certain niveau de revenu. Il propose en fait de créer deux paliers. Au premier, les allocations deviennent dégressives. Au second, pour les personnes les plus aisées, elles sont divisées par quatre.
Prudent, M. Fragonard a élaboré quatre "scénarios" avec différents seuils de déclenchement, qui permettent de réaliser des économies plus ou moins importantes – en diminuant plus ou moins vite les allocations, évidemment.
- Le scénario le plus faible permettrait de réaliser 450 millions d'euros d'économie. Il rendrait dégressives les allocations familiales à partir de 7 296 euros mensuels de revenu pour un couple avec deux enfants, et à 8 072 euros pour trois enfants. Le seul où les allocations seraient divisées par quatre serait à 10 215 euros pour un couple avec deux enfants.
- Dans le scénario le plus dur, la réduction commencerait à 3 885 euros (couple avec deux enfants) et 4 682 euros (trois enfants), et la division par quatre de l'allocation interviendrait à 5 866 euros pour deux enfants. L'économie réalisée serait alors de 1,55 milliard d'euros par an.
Entre les deux, trois scénarios moyens, où la réduction progressive interviendrait entre 5 000 et 6 000 euros par mois, et la division par quatre entre 7 000 et 10 000 euros mensuels. L'économie générée irait de 650 millions d'euros à un milliard d'euros.
Samuel Laurent
Liquidation judiciaire pour deux usines de Cauval industrie
Par Timothée L'Angevin
L'usine de Confort et Systèmes à Sévérac-le-Château (Aveyron) emploie 220 salariés, celle d'Atmosphères Interiors à Bar-sur-Aube (Aube) compte 191 postes.
Deux unités de production du fabricant de meubles Cauval Industries, qui a son siège à Lognes (Seine-et-Marne), ont été placées en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Meaux. Il s'agit de l'usine de Confort et Systèmes à Sévérac-le-Château (Aveyron), qui emploie 220 salariés et celle d'Atmosphères Interiors à Bar-sur-Aube (Aube), qui compte 191 postes.Faute de repreneur, le site aveyronnais est fermé. "On nous impose une liquidation immédiate, ce qui coupe l'herbe sous le pied de deux cadres qui se proposaient de reprendre l'activité de mousses moulées pour canapés ou dossiers de fauteuils", a indiqué Mickaël Lanier, délégué CGT.
De son côté, l'usine auboise a obtenu deux mois de poursuite d'activité.
Le groupe Cauval Industries, qui emploie 4 600 salariés au total, fait face à une importante concurrence pour ses filiales canapés et fauteuils. Depuis juillet, ses commandes ont baissé de 60 à 90 %.
JUSTICE ?
L'ex-député PS Jean-Pierre Kucheida jugé pour abus de biens sociaux
Le député-maire de Liévin Jean-Pierre Kucheida, le 9 décembre 2011 à Lievin. (Photo AFP)
Récit L'ancien député-maire de Liévin (Pas-de-Calais) est jugé ce mardi après-midi devant le tribunal correctionnel de Douai, notamment pour avoir utilisé la carte bancaire d'un bailleur social.
Libération
L’ancien député-maire socialiste de Liévin (Pas-de-Calais), Jean-Pierre Kucheida, doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Douai (Nord) mardi après-midi à 14 heures, notamment pour abus de biens sociaux auprès d’un bailleur social. Sa fille, Marie, est jugée à ses côtés pour recel d’abus de biens sociaux, après avoir touché de l’argent provenant du bailleur social présidé par son père. Ces délits sont passibles de cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende.
L’ex-homme fort du Pas-de-Calais, éliminé dès le premier tour des législatives en juin 2012 après avoir été exclu du PS et qui a ensuite cédé son fauteuil de maire de Liévin en janvier, est soupçonné d’avoir utilisé à des fins personnelles la carte bancaire de la Soginorpa, bailleur social qui gère environ 62 000 anciens logements situés dans le bassin minier.
Les dépenses litigieuses, quelque 47 000 euros, ont donné lieu à remboursement, mais «l’infraction d’abus de biens sociaux demeure», selon le procureur de la République de Douai, Eric Vaillant. Il est également reproché à l’ancien baron socialiste d’avoir utilisé une carte d’essence d’un véhicule de fonction de la Soginorpa pour des activités sans lien avec cette société. Il est enfin soupçonné d’avoir favorisé sa fille, qui a effectué une exposition et un livre de photos sur les enfants du bassin minier financé par la Soginorpa. Montant versé par le bailleur social présidé par «papa» : 12 000 euros.
L’audience qui doit se dérouler aujourd’hui est l’aboutissement d’une enquête ouverte au parquet de Douai en mars 2012 suite à la dénonciation des commissaires aux comptes de la Soginorpa. Placés en garde à vue le 17 octobre 2012, Jean-Pierre Kucheida et sa fille avaient fait valoir leur droit au silence, ne répondant à aucune question des policiers. Mais le parquet avait estimé que l’enquête était «suffisamment complète» pour les poursuivre. «Toutes les dépenses effectuées avec la Carte bleue professionnelle l’ont été dans l’intérêt de l’entreprise», s’était défendu Jean-Pierre Kucheida auprès de Libération à la veille de sa garde à vue. «Ma fille n’a bénéficié d’aucun favoritisme», avait t-il ajouté. Ce sont «des faits mineurs qui ne posent aucun problème à mon honneur. Je n’ai strictement rien à me reprocher», avait-il déclaré à la presse à l’issue de celle-ci, dénonçant des «cochonneries» qui l’ont «déshonoré, sali» après «quarante et un ans de vie politique au service du bassin minier».
Les dépenses litigieuses, quelque 47 000 euros, ont donné lieu à remboursement, mais «l’infraction d’abus de biens sociaux demeure», selon le procureur de la République de Douai, Eric Vaillant. Il est également reproché à l’ancien baron socialiste d’avoir utilisé une carte d’essence d’un véhicule de fonction de la Soginorpa pour des activités sans lien avec cette société. Il est enfin soupçonné d’avoir favorisé sa fille, qui a effectué une exposition et un livre de photos sur les enfants du bassin minier financé par la Soginorpa. Montant versé par le bailleur social présidé par «papa» : 12 000 euros.
L’audience qui doit se dérouler aujourd’hui est l’aboutissement d’une enquête ouverte au parquet de Douai en mars 2012 suite à la dénonciation des commissaires aux comptes de la Soginorpa. Placés en garde à vue le 17 octobre 2012, Jean-Pierre Kucheida et sa fille avaient fait valoir leur droit au silence, ne répondant à aucune question des policiers. Mais le parquet avait estimé que l’enquête était «suffisamment complète» pour les poursuivre. «Toutes les dépenses effectuées avec la Carte bleue professionnelle l’ont été dans l’intérêt de l’entreprise», s’était défendu Jean-Pierre Kucheida auprès de Libération à la veille de sa garde à vue. «Ma fille n’a bénéficié d’aucun favoritisme», avait t-il ajouté. Ce sont «des faits mineurs qui ne posent aucun problème à mon honneur. Je n’ai strictement rien à me reprocher», avait-il déclaré à la presse à l’issue de celle-ci, dénonçant des «cochonneries» qui l’ont «déshonoré, sali» après «quarante et un ans de vie politique au service du bassin minier».
A relire notre interview de Kucheida, en octobre 2012 «J’ai appris par la presse que j’allais être mis en garde à vue»
Ce procès ne sera pas la dernière case justice pour l’ex-édile. Actuellement, deux informations judiciaires sont ouvertes au parquet de Lille à la suite de rapports de la chambre régionale des comptes, concernant notamment des irrégularités dans l’attribution de marchés publics dans le Pas-de-Calais. L’ancien député-maire de Liévin est également visé par une enquête préliminaire, ouverte à la suite de dénonciations de l’ancien maire (PS) d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) Gérard Dalongeville - lui-même poursuivi dans une affaire de fausses factures présumées - à la juge d’instruction de Béthune qui instruisait son dossier. L’enquête, menée par la police judiciaire de Lille, examine notamment le financement de la section PS de Liévin (Pas-de-Calais). Des perquisitions ont d’ailleurs été menées début décembre au siège de la fédé socialiste à Lens dans le cadre de ces enquêtes financières.
DIVERS
Crise de confiance à Libération après sa une très critiquée
Des personnes au siège du quotidien Libération à Paris, le 11 novembre 2006 (AFP/Archives, Mehdi Fedouach)
|
PARIS — La direction de Libération a essuyé lundi de sévères critiques au sein de sa rédaction pour avoir placé en une de simples rumeurs sur l'existence d'un compte suisse de Laurent Fabius, démentie par le ministre des Affaires étrangères.
Le quotidien a publié trois pages sur les conséquences d'une "possible affaire Fabius (qui) tétanise l'Elysée", écrivant qu'un "scénario noir circule dans tous les ministères: Mediapart aurait les preuves que Laurent Fabius détient un ou plusieurs comptes en Suisse".
La réunion quotidienne de la rédaction lundi matin a été houleuse et son affluence inhabituelle. "Seule la direction et ceux qui ont participé à ces trois pages défendaient leur travail, il y avait une quasi-unanimité contre ce qui a été fait", a dit un participant évoquant "une réelle crise de confiance".
"Ce qui a été publié, tant sur la méthode, que sur la forme et sur le fond, est aux antipodes de l'idée que se fait la rédaction de Libé de son travail de journaliste", rapporte un autre.
Dans un communiqué, particulièrement ciselé, titré "La Faute", la Société civile des personnels de Libération (SCPL), "déplore que Libération ait relayé ce matin une rumeur sans fondement sur un prétendu compte en Suisse de Laurent Fabius, avec pour effet de l'accréditer".
"Notre travail de journaliste ne consiste pas à rendre publique une rumeur, mais à enquêter pour savoir si elle correspond à des faits. Ce travail élémentaire n'a pas été fait. Il s'agit là d'une faute déontologique grave", souligne la SCPL, désormais en "conflit ouvert" avec la direction du journal, selon un de ses responsables.
"Il était impensable de ne pas donner ces informations à nos lecteurs", s'est défendu Sylvain Bourmeau, directeur adjoint de la rédaction de Libération, répondant à l'AFP.
Pour Nicolas Demorand, directeur du journal, "il s'agissait d'une décision éditoriale collégiale". "Quand la rumeur est devenue un fait politique, fallait-il réserver cette information aux seuls initiés, non, on a tenu à la partager avec nos lecteurs", a-t-il dit à l'AFP. Le choix éditorial de Libération fera l'objet d'une explication aux lecteurs dans le journal de mardi.
Interrogé sur la position ferme de la SCPL, M. Demorand répond que "cette affaire intervient alors que la SCPL souhaite ouvrir un débat statutaire sur la gouvernance de Libération, ce débat aura lieu lors du conseil de surveillance qui se réunit la semaine prochaine".
Edwy Plenel s'insurge
En février, la direction avait subi les foudres de la SCPL pour avoir consacré sa Une au livre choc de Marcela Iacub sur sa liaison avec DSK. En avril 2012, la Société avait critiqué la politique "de Unes racoleuses qui, tantôt défigurent Libération, tantôt vont à l'encontre des valeurs qui toujours été les siennes".
Mediapart étant cité par Libération, son patron Edwy Plenel s'était insurgé via twitter dès dimanche.
"Libération perd la tête: demain, il transforme en information une rumeur sur Fabius en prétendant démentir une non-information de Mediapart", a-t-il écrit sur son compte qui affiche près de 150.000 "followers".
"Si l'avocat de M. Fabius ne nous avait pas appelés, sans doute n'aurions-nous pas cité son nom", a dit M. Bourmeau.
"Certains médias perdraient-ils tout repère? Après ne pas avoir accordé suffisamment de crédit aux informations documentées et recoupées de Mediapart sur le compte suisse de Jérôme Cahuzac, voici qu'ils officialisent et relayent une rumeur concernant Laurent Fabius, pour les mêmes faits", ironisait Edwy Plenel sur son blog.
Il dénonce la "une sidérante mettant en scène comme s'il s'agissait d'une information, une rumeur qui agite Paris depuis trois jours".
Il avait pourtant attisé les curiosités en annonçant en fin de semaine dernière un "scandale républicain à venir" et de nouvelles révélations sur son site.
Sans toutefois démentir que Mediapart enquêterait actuellement sur M. Fabius, Edwy Plenel défend le secret qui doit couvrir le travail des journalistes: "Ce que nous faisons en amont ne regarde personne d'autre que nous".
Greenpeace réclame l'interdiction de 7 pesticides pour protéger les abeilles
Le Monde.fr avec AFPGreenpeace demande l'interdiction de sept pesticides accusés de contribuer au déclin des abeilles, dont trois sont déjà dans le collimateur de la Commission européenne, dans un rapport scientifique rendu public mardi 9 avril.
"Les données scientifiques sont claires et montrent que la nocivité potentielle de ces pesticides est largement supérieure à tous les avantages qu'ils pourraient apporter en termes de lutte contre les parasites et d'augmentation des rendements agricoles", estime l'ONG, à l'initiative de ce rapport conduit par des scientifiques d'Exeter (Grande-Bretagne) et d'Europe centrale.Pour Greenpeace, sept pesticides présentent "les dangers potentiels les plus immédiats pour la santé des pollinisateurs" et doivent être interdits. Y figurent notamment trois néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame), utilisés pour le maïs, le colza, le tournesol et le coton, que la Commission européenne souhaite suspendre pendant deux ans. Bruxelles se fonde sur un avis très négatif rendu par l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments.
LES FACULTÉS D'ORIENTATION ET D'APPRENTISSAGE PERTURBÉES
La proposition de la Commission a pu être adoptée à la mi-mars, faute de majorité qualifiée, mais Bruxelles a annoncé un nouveau vote au printemps en espérant une entrée en vigueur au 1er juillet. Les quatre autres pesticides dans le collimateur de Greenpeace sont le fipronil, le chlorpyriphos, la cyperméthrine et la deltaméthrine. S'appuyant sur plusieurs études récentes, le rapport souligne que le déclin des abeilles s'explique par des causes multiples, "agissant séparément ou en combinaison".
Les maladies et les parasites, comme le Varroa destructor, représentent les principales menaces. Les pesticides, eux, agiraient notamment en affaiblissant les abeilles domestiques ou en perturbant leurs facultés d'apprentissage et d'orientation. Le changement climatique et l'agriculture intensive, à travers les monocultures, semblent aussi jouer un rôle. Le déclin des abeilles a un impact économique, souligne Greenpeace, les insectes pollinisant "environ un tiers des cultures destinées à notre alimentation".
Lire : Comment Bruxelles veut protéger les abeilles sans bannir les pesticides
LYON — Un journaliste de 7 à 8 a été condamné à trois mois d'interdiction d'exercer et 1.500 euros d'amende pour complicité de détention illégale d'animaux, après un reportage sur TF1 dans lequel il filmait un collectionneur importateur de serpents dangereux, a-t-on appris lundi auprès de son avocate qui a fait appel.
"Cette peine est complètement disproportionnée. C'est comme si on lui collait trois mois ferme de prison", a déclaré à l'AFP Me Fanny Colin, du barreau de Paris, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Mais pour l'avocate, qui avait plaidé la relaxe de son client "c'est pas la peine qui conduit à l'appel, c'est la déclaration de culpabilité".
Dans son jugement le 5 avril, le tribunal correctionnel de Valence avait condamné le collectionneur de 43 ans, originaire de Pierrelatte (Drôme), à six mois de prison avec sursis et 3.000 euros d'amende, dont 2.000 avec sursis pour importation de serpents dangereux, contrevenant à la législation française.
Mais, fait inédit, il avait également infligé trois mois d'interdiction d'exercer au journaliste, pour s'être rendu complice de l'importation des deux espèces interdites trouvées au domicile du collectionneur: une vipère du Gabon et un Black Mamba, deux serpents parmi les plus venimeux.
"Cette peine est d'autant plus exceptionnelle que cette disposition qui permet de substituer une peine d'interdiction d'exercer à une peine d'emprisonnement, s'exclut en matière de délit de presse", a dit Me Colin.
"Là, on n'est pas stricto sensu en matière de délit de presse, puisqu'on est en complicité de détention illégale d'animaux commise par le collectionneur, mais ce que je conteste c'est que l'esprit de la loi est de protéger les journalistes à l'occasion de leur travail", a-t-elle affirmé estimant que le tribunal de Valence "violait l'esprit de la loi".
Dans le reportage, diffusé sur TF1 fin janvier, le journaliste avait "filmé en caméra cachée les acquisitions du collectionneur de serpents" dans une foire en Allemagne "parce que les caméras n'y sont pas autorisées". Il n'avait pas usé du même procédé pour le reste du reportage "notamment toutes les images du collectionneur de serpent qui était floutées et où il expliquait sa passion et pourquoi il achetait des serpents".
"Le collectionneur était absolument d'accord pour être filmé et suivi, il s'est fait interpeller après la diffusion de ce reportage et il a cru pouvoir atténuer sa responsabilité en disant +c'est la faute du journaliste, je n'y serais jamais allé si le journaliste ne m'avait pas aidé+", a-t-elle dit.
"Mon client ne l'a aidé en rien, il est venu par ses propres moyens au salon allemand, il a payé son entrée, il a payé ses serpents avec son argent", a-t-elle déclaré espérant obtenir gain de cause auprès de la cour d'appel de Grenoble.
Chaque jour ou presque apporte son lots d'incidents à la centrale atomique de Fukushima, gravement endommagée en mars 2011 à la suite du tsunami qi a dévasté les côtes nord-est du Japon.
Reportage sur des serpents: 3 mois d'interdiction d'exercer pour un journaliste de 7 à 8
Le logo de la chaîne TF1 (AFP/Archives, Lionel Bonaventure)
|
LYON — Un journaliste de 7 à 8 a été condamné à trois mois d'interdiction d'exercer et 1.500 euros d'amende pour complicité de détention illégale d'animaux, après un reportage sur TF1 dans lequel il filmait un collectionneur importateur de serpents dangereux, a-t-on appris lundi auprès de son avocate qui a fait appel.
"Cette peine est complètement disproportionnée. C'est comme si on lui collait trois mois ferme de prison", a déclaré à l'AFP Me Fanny Colin, du barreau de Paris, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Mais pour l'avocate, qui avait plaidé la relaxe de son client "c'est pas la peine qui conduit à l'appel, c'est la déclaration de culpabilité".
Dans son jugement le 5 avril, le tribunal correctionnel de Valence avait condamné le collectionneur de 43 ans, originaire de Pierrelatte (Drôme), à six mois de prison avec sursis et 3.000 euros d'amende, dont 2.000 avec sursis pour importation de serpents dangereux, contrevenant à la législation française.
Mais, fait inédit, il avait également infligé trois mois d'interdiction d'exercer au journaliste, pour s'être rendu complice de l'importation des deux espèces interdites trouvées au domicile du collectionneur: une vipère du Gabon et un Black Mamba, deux serpents parmi les plus venimeux.
"Cette peine est d'autant plus exceptionnelle que cette disposition qui permet de substituer une peine d'interdiction d'exercer à une peine d'emprisonnement, s'exclut en matière de délit de presse", a dit Me Colin.
"Là, on n'est pas stricto sensu en matière de délit de presse, puisqu'on est en complicité de détention illégale d'animaux commise par le collectionneur, mais ce que je conteste c'est que l'esprit de la loi est de protéger les journalistes à l'occasion de leur travail", a-t-elle affirmé estimant que le tribunal de Valence "violait l'esprit de la loi".
Dans le reportage, diffusé sur TF1 fin janvier, le journaliste avait "filmé en caméra cachée les acquisitions du collectionneur de serpents" dans une foire en Allemagne "parce que les caméras n'y sont pas autorisées". Il n'avait pas usé du même procédé pour le reste du reportage "notamment toutes les images du collectionneur de serpent qui était floutées et où il expliquait sa passion et pourquoi il achetait des serpents".
"Le collectionneur était absolument d'accord pour être filmé et suivi, il s'est fait interpeller après la diffusion de ce reportage et il a cru pouvoir atténuer sa responsabilité en disant +c'est la faute du journaliste, je n'y serais jamais allé si le journaliste ne m'avait pas aidé+", a-t-elle dit.
"Mon client ne l'a aidé en rien, il est venu par ses propres moyens au salon allemand, il a payé son entrée, il a payé ses serpents avec son argent", a-t-elle déclaré espérant obtenir gain de cause auprès de la cour d'appel de Grenoble.
Nouvelle fuite d'eau hautement contaminée à Fukushima
Une fuite d'eau radioactive a été décelée dans la piscine souterraine numéro 1, celle-là même qui devait recevoir les eaux contaminée de la piscine numéro 2, sur laquelle une fuite a été décelée le week-end dernier.
Avaries à répétition dans la centrale accidentée de Fukushima. Les autorités craignent une contamination du Pacifique © AP/SIPA
De mal en pis.
Chaque jour ou presque apporte son lots d'incidents à la centrale atomique de Fukushima, gravement endommagée en mars 2011 à la suite du tsunami qi a dévasté les côtes nord-est du Japon.
Dernier incident, sérieux, en date : une fuite d'eau hautement radioactive dans la piscine souterraine numéro 1. Cette piscine servait à stocker les eaux contaminées de la piscine numéro 2, sur laquelle une fuite avait déjà été signalée. Tepco, l'exploitant privé de la centrale, vient de stopper le transfert d'eau contaminée qui avait débuté lundi.
Pannes à répétition
Avec ces avaries à répétition, l'eau contaminée pourrait finir dans l'océan Pacifique.
Mi-mars déjà, les systèmes de refroidissement de plusieurs piscines de désactivation du combustible usagé ont été stoppés pendant une trentaine d'heures par une coupure de courant due à un court-circuit provoqué par un rat. La semaine dernière, nouvelle coupure de courant et nouvel arrêt des systèmes de refroidissement, avant la découverte d'une série de fuites dans les piscines souterraines le week-end dernier.
Mi-mars déjà, les systèmes de refroidissement de plusieurs piscines de désactivation du combustible usagé ont été stoppés pendant une trentaine d'heures par une coupure de courant due à un court-circuit provoqué par un rat. La semaine dernière, nouvelle coupure de courant et nouvel arrêt des systèmes de refroidissement, avant la découverte d'une série de fuites dans les piscines souterraines le week-end dernier.
Dimanche, Tepco a annoncé la création d'une cellule spéciale présidée par le PDG de l'exploitant pour améliorer la gestion du complexe atomique accidenté.
>>>>> DOSSIER : Fukushima, deux ans après
Nouvelle mise en garde contre le bisphénol A
Un flacon contenant du bisphénol A à l'Institut national français de la recherche agronomique (Inra) à Toulouse en octobre 2012. (Photo Remy Gabalda. AFP)
Dans un rapport dévoilé mardi, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (ANSES) confirme les dangers de ce perturbateur endocrinien pour les femmes enceintes et leur futurs bébés.
Libération
L’Agence de l’alimentation et de l’environnement a lancé mardi une mise en garde sur les effets pour la santé du bisphénol A, produit chimique couramment utilisé, en particulier chez les femmes enceintes et les caissières, appelant aussi à la prudence pour les produits de substitution.
Dans une «
évaluation des risques sanitaires associés au bisphénol A», l’Anses «confirme» les effets potentiellement néfastes du BPA - produit classé comme «perturbateur endocrinien» - déjà pointés en septembre 2011 par cette même Agence nationale de sécurité sanitaire de l' alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Cet avis tient compte «pour la première fois» des expositions réelles de la population au bisphénol A par l’alimentation, l’air respiré ou par contact cutané et montre «un risque potentiel pour l’enfant à naître des femmes enceintes exposées».
«Les effets identifiés portent sur une modification de la structure de la glande mammaire chez l’enfant à naître qui pourrait favoriser un développement tumoral ultérieur», indique l’Anses dans un communiqué. L’Agence a passé en revue les articles scientifiques publiés sur le sujet pour rendre cet avis et précise que le niveau de fiabilité attaché par une majorité d’experts à ce risque sanitaire demeure «modéré» en raison «d’incertitudes» et du niveau limité des connaissances dans le domaine.
Certaines professions sont plus exposées que d’autres : c’est le cas en particulier des personnes qui manient du papier thermique comportant du BPA utilisé pour les tickets de caisse, comme les caissières des magasins.
Pour ces deux cas précis, la préoccupation va essentiellement aux femmes enceintes, en raison des risques pour les futurs bébés. L’Agence parle pour celles-ci de «situations à risque spécifiques associées à la manipulation de papiers thermiques et à la consommation d’eaux conditionnées dans des bonbonnes en polycarbonate». Chez l’enfant à naître, outre un éventuel risque accru de cancer du sein, le bisphénol A pourrait avoir des effets sur «le cerveau et le comportement, le métabolisme et l’obésité ou encore l’appareil reproducteur féminin», indique l’Anses dans son avis.
A la suite du premier avis de l’Anses, la France avait décidé de bannir le BPA des contenants alimentaires, à commencer par ceux utilisés pour les nourrissons en 2013, puis ceux destinés à l’ensemble de la population en 2015. «Cette nouvelle législation devrait conduire à une baisse très significative du niveau d’exposition au bisphénol A, dont il conviendra d’évaluer l’impact dans le temps» souligne l’Agence.
Cette fois, les "emprunts" du grand rabbin concernent l'essai qu'il est paru à l'automne contre le mariage pour tous, intitulé Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : ce que l'on oublie souvent de dire.
Un essai salué comme celui d'un "sage" par de nombreux catholiques et même cité publiquement par le pape Benoît XVI, le 21 décembre 2012.
Sur son site Archéologie du "copier-coller", Jean-Noël Darde met en évidence le rapprochement entre certains passages de l'essai et l'ouvrage "L'Idéologie du gender. Identité reçue ou choisie", du prêtre Joseph-Marie Verlinde, fondateur de la Fraternité monastique de la famille de saint Joseph.
Un autre plagiat concerne la reprise, mot pour mot, d'une interview de Béatrice Bourges, présidente du Collectif pour l'enfance, catholique ultraconservatrice en première ligne contre le mariage et l'adoption par les personnes de même sexe.
"Certains parmi ses proches commencent à le lâcher, se désespère de son côté Jonathan Hayoun, président de l'Union des étudiants juifs de France. Ils en ont vraiment assez du silence insupportable de celui qui a toujours incarné un judaïsme ouvert."
Déjà très partagée sur l'avenir du grand rabbin, la communauté juive a fort mal perçu la divulgation de deux nouveaux plagiats lundi soir sur le site Archeologie-copier-coller.com.
Depuis une semaine, les nuages s'amoncellent au-dessus du grand rabbin, malgré le soutien inconditionnel de certains, comme Yves Kamami, membre du bureau exécutif du Consistoire israélite de Paris.
"Les attaques qu'il subit sont lâches et démesurées par rapport à ce qu'on lui reproche, écrit-il dans un communiqué, rappelant que Gilles Bernheim, qui n'a pas démérité dans sa charge, a ouvert le débat sur la place de la femme juive dans le judaïsme et, plus largement, la place de la famille dans notre société."
Ce dernier avait reconnu mercredi dernier un plagiat et un mensonge, admettant avoir réagi "avec maladresse" quand les premières accusations de plagiat étaient apparues à l'encontre de son ouvrage Quarante méditations juives.
Vendredi dernier, on découvrait par ailleurs que le grand rabbin ne figurait pas dans les listes des agrégés de philosophie de l'université, comme il s'en prévalait dans différentes notices biographiques, y compris celle du Who's Who, où il était entré il y a six mois.
La révélation de ses nouveaux plagiats a exacerbé les réactions au sein de la communauté juive, les uns plaidant pour un soutien inconditionnel à Gilles Bernheim, les autres appelant à sa démission.
Six féministes du mouvement des Femen ont manifesté jeudi matin devant une mosquée à Berlin, seins nus, pour dénoncer l'extrémisme religieux et soutenir une militante tunisienne, menacée
«Les effets identifiés portent sur une modification de la structure de la glande mammaire chez l’enfant à naître qui pourrait favoriser un développement tumoral ultérieur», indique l’Anses dans un communiqué. L’Agence a passé en revue les articles scientifiques publiés sur le sujet pour rendre cet avis et précise que le niveau de fiabilité attaché par une majorité d’experts à ce risque sanitaire demeure «modéré» en raison «d’incertitudes» et du niveau limité des connaissances dans le domaine.
Gare aux fontaines à eau et aux tickets de caisse
La population est principalement exposée au BPA par le biais de son alimentation (80% de la contamination) avec principalement les boîtes de conserve qui contiennent souvent un vernis intérieur avec du BPA. L’Anses attire aussi l’attention sur les bonbonnes en plastique de type «polycarbonate» des fontaines à eau comme on en trouve dans les entreprises. Celles-ci constituent «une source conséquente d’exposition au bisphénol A».Certaines professions sont plus exposées que d’autres : c’est le cas en particulier des personnes qui manient du papier thermique comportant du BPA utilisé pour les tickets de caisse, comme les caissières des magasins.
Pour ces deux cas précis, la préoccupation va essentiellement aux femmes enceintes, en raison des risques pour les futurs bébés. L’Agence parle pour celles-ci de «situations à risque spécifiques associées à la manipulation de papiers thermiques et à la consommation d’eaux conditionnées dans des bonbonnes en polycarbonate». Chez l’enfant à naître, outre un éventuel risque accru de cancer du sein, le bisphénol A pourrait avoir des effets sur «le cerveau et le comportement, le métabolisme et l’obésité ou encore l’appareil reproducteur féminin», indique l’Anses dans son avis.
A la suite du premier avis de l’Anses, la France avait décidé de bannir le BPA des contenants alimentaires, à commencer par ceux utilisés pour les nourrissons en 2013, puis ceux destinés à l’ensemble de la population en 2015. «Cette nouvelle législation devrait conduire à une baisse très significative du niveau d’exposition au bisphénol A, dont il conviendra d’évaluer l’impact dans le temps» souligne l’Agence.
Inquiétude sur les produits de substitution
Mais cette dernière s’inquiète des produits de substitution utilisés par l’industrie pour remplacer le BPA. «En particulier, en l’absence de données scientifiques complémentaires, l’Agence n’encourage pas à utiliser d’autres bisphénols comme solution de substitution au bisphénol A», indique-t-elle Les données toxicologiques concernant les bisphénols M, S, B, AP, AF, F et BADGE sont insuffisantes et il n’est pas possible d’évaluer les risques sanitaires de ces produits relativement proches du BPA et qui sont de potentiels «perturbateurs endocriniens». «Toutes ces substances partagent une structure chimique commune aux composés de la famille des bisphénols qui leur confère des propriétés œstrogéniques, c’est-à-dire similaire aux œstrogènes» rappelle l’Agence.Bernheim : nouveaux plagiats, premiers lâchages
Le Monde.fr avec AFPConfronté à une nouvelle affaire de plagiat, le grand rabbin de France Gilles Bernheim commence à être lâché par son entourage, qui attendait de lui des explications sur ces accusations.
"Bouleversé par les révélations successives", le président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives), Richard Prasquier, qui le soutient, "imagine la tourmente dans laquelle il vit". Mais il écrit dans sa newsletter qu'"il doit une explication à la communauté juive et, plus largement, à la communauté nationale, dans laquelle sa place est importante".Cette fois, les "emprunts" du grand rabbin concernent l'essai qu'il est paru à l'automne contre le mariage pour tous, intitulé Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : ce que l'on oublie souvent de dire.
Un essai salué comme celui d'un "sage" par de nombreux catholiques et même cité publiquement par le pape Benoît XVI, le 21 décembre 2012.
Sur son site Archéologie du "copier-coller", Jean-Noël Darde met en évidence le rapprochement entre certains passages de l'essai et l'ouvrage "L'Idéologie du gender. Identité reçue ou choisie", du prêtre Joseph-Marie Verlinde, fondateur de la Fraternité monastique de la famille de saint Joseph.
Un autre plagiat concerne la reprise, mot pour mot, d'une interview de Béatrice Bourges, présidente du Collectif pour l'enfance, catholique ultraconservatrice en première ligne contre le mariage et l'adoption par les personnes de même sexe.
"Certains parmi ses proches commencent à le lâcher, se désespère de son côté Jonathan Hayoun, président de l'Union des étudiants juifs de France. Ils en ont vraiment assez du silence insupportable de celui qui a toujours incarné un judaïsme ouvert."
Déjà très partagée sur l'avenir du grand rabbin, la communauté juive a fort mal perçu la divulgation de deux nouveaux plagiats lundi soir sur le site Archeologie-copier-coller.com.
Depuis une semaine, les nuages s'amoncellent au-dessus du grand rabbin, malgré le soutien inconditionnel de certains, comme Yves Kamami, membre du bureau exécutif du Consistoire israélite de Paris.
"Les attaques qu'il subit sont lâches et démesurées par rapport à ce qu'on lui reproche, écrit-il dans un communiqué, rappelant que Gilles Bernheim, qui n'a pas démérité dans sa charge, a ouvert le débat sur la place de la femme juive dans le judaïsme et, plus largement, la place de la famille dans notre société."
Ce dernier avait reconnu mercredi dernier un plagiat et un mensonge, admettant avoir réagi "avec maladresse" quand les premières accusations de plagiat étaient apparues à l'encontre de son ouvrage Quarante méditations juives.
Vendredi dernier, on découvrait par ailleurs que le grand rabbin ne figurait pas dans les listes des agrégés de philosophie de l'université, comme il s'en prévalait dans différentes notices biographiques, y compris celle du Who's Who, où il était entré il y a six mois.
La révélation de ses nouveaux plagiats a exacerbé les réactions au sein de la communauté juive, les uns plaidant pour un soutien inconditionnel à Gilles Bernheim, les autres appelant à sa démission.
Berlin- les Femen devant une mosquée
Six féministes du mouvement des Femen ont manifesté jeudi matin devant une mosquée à Berlin, seins nus, pour dénoncer l'extrémisme religieux et soutenir une militante tunisienne, menacée
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire