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mercredi 17 avril 2013

17042013 QUOI DE NEUF ?

HUMOUR......ENCORE QUE......

Le dessin de Chappatte dans Le Temps 

 
Chappatte dans l'International Herald Tribune

 Patrimoine : tout un gouvernement en Clio

La principale petite folie révélée par les ministres français dans leur déclaration de patrimoine est leur amour pour les Renault, écrit le Financial Times.
                     
Dessin de Kroll, Belgique.
Dessin de Kroll, Belgique.
Le Financial Times l’avoue : il attendait des déclarations choc. Que soient, une fois pour toute, révélées "les folies cachées, les vies hypocrites de luxe" de la gauche caviar française. Et au final, on n'a pas grand-chose à se mettre sous la dent. En tous cas, rien de franchement excitant, estime le journal. Hormis Laurent Fabius et Michèle Delaunay, les ministres français en seraient presque décevants. Le quotidien britannique note sept points marquants :

1- Aucun n’est passionné de voitures de luxe. La Renault Clio semble être le véhicule de prédilection de ce gouvernement, juste devant la Twingo et la Megane.
2-Les véhicules sont principalement français : 19 Renault, 4 Citroën et 9 Peugeot.
3- Jean-Marc Ayrault décroche la palme du "véhicule le plus cool" avec sa Volkswagen Combi à 1000 euros.
4- Cécile Duflot des Verts, n’a pas une mais deux voitures. Toutes deux vieilles, pour une valeur de moins de 2000 euros. "Ne serait-il pas temps d’investir dans une Prius ?", s’interroge le journal.
5- Aucun membre du gouvernement français n’a son propre avion.
6- Le plus surprenant, selon le FT, "sept d’entre eux (Fabius, Canfin, Benguigui, Moscovici, Valls, Batho et Filippetti), déclarent ne pas posséder de voiture", ce qui, selon le quotidien, reflète la difficulté de trouver une place de parking à Paris ou simplement le fait que les membres du gouvernement disposent de voitures de fonction avec chauffeurs.
7-Les bateaux déclarés par deux ministres "n’entrent pas vraiment dans la catégorie super yacht", poursuit le FT qui cite le "bateau pêche promenade" de Michel Sapin d’une valeur de 4000 euros et le voilier Beneteau de Marylise Lebranchu estimé à quelque 2000 euros.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

INSURRECTION

 


Mariage homo : la galaxie des groupuscules extrémistes

Plusieurs organisations d'extrême droite profitent de la mobilisation contre le mariage homo menée par Frigide Barjot pour montrer leurs muscles. Qui sont-ils ? Sélection.

Alexandre Gabriac, le leader des Jeunesses nationalistes. (FAYOLLE PASCAL/SIPA)
Alexandre Gabriac, le leader des Jeunesses nationalistes. (FAYOLLE PASCAL/SIPA)

Après un vote à main levé au Sénat le 12 avril, le projet de loi sur le mariage pour les personnes de même sexe revient ce mercredi 17 avril en seconde lecture à l'Assemblée. La procédure accélérée a soulevé la colère des "anti", qui se sont radicalisés et multiplient les actions commando. Des groupuscules d'extrême droite d'abord apparus en marge des rassemblements nationaux se sont lancés dans la surenchère activiste après la création du Printemps français par Béatrice Bourges, en rupture avec l'égérie des "Manif pour tous" Frigide Barjot. Si chacune de ces organisations ne compte que quelques centaines de militants, l'opposition au projet gouvernemental leur fournit une occasion inespérée de se coaliser et de faire parler d'elles, au risque des pires dérives... Tour d'horizon de cette frange dure et fiévreuse des "anti".
  • Le Printemps français
Plus qu'un groupe réellement structuré, le Printemps français est une nébuleuse, au nom grossièrement usurpé aux mouvements de libération arabes. Né le 24 mars autour des échauffourées des Champs-Elysées, il est représenté par Béatrice Bourges, spécialiste en lobbying anti-avortement et anti-mariage homo (rebaptisé par la mouvance "mariage unisexe"). Membre de l'UMP, cette catholique conservatrice a décidé de mener des actions "plus radicales" que celles organisées jusque-là par la "Manif pour tous", dans le but d'obtenir le retrait du projet de loi. Le Printemps a ainsi revendiqué le réveil à l'aube de la sénatrice UDI Chantal Jouanno ou du député EELV François de Rugy et salué (avant d'effacer le message sur internet) la dégradation de l'espace des Blancs Manteaux à Paris où se tenait une manifestation des associations LGBT.
Refusant donc de condamner les échauffourées du 24 mars aux Champs-Elysées, Béatrice Bourges a été remerciée de ses fonctions de porte-parole de l'organisation "Manif pour tous" menée par Frigide Barjot. Si le Printemps n'appartient pas à la catégorie des groupuscules d'extrême-droite, ceux-ci ont entendu son message de "radicalité subversive" comme un signe en leur faveur et y ont trouvé un inespéré label et lieu de rendez-vous pour faire reconnaître leurs opérations et prospecter auprès d'un public de manifestants remontés contre le gouvernement.
  • Le Bloc identitaire
Présent dès les manifestations du 13 janvier, à la fois dans les cortèges de la "Manif pour tous" et des traditionalistes de Civitas, le mouvement d'extrême-droite présidé par Fabrice Robert (ex-MNR et ex-FN) compte entre 1.000 et 1.500 militants (2.000 adhérents revendiqués). Ils sont présents dans la plupart des actions coups de poing et toujours en ligne de front pour en découdre avec les CRS. L'ancien membre du club de l'Horloge et proche de la direction du BI Jean-Yves Le Gallou a accusé Frigide Barjot de faire trop de concessions à "l'idéologie médiatique" en acceptant l'idée de "lutter contre l'homophobie".
  • Les Jeunesses nationalistes
La conférence boycottée d'Erwann Binet (rapporteur de la loi sur le mariage pour tous) à Saint-Etienne le 5 avril dernier, c'est eux. Une dizaine de militants d'extrême droite en Bombers grimpe alors sur les tables, brandit des affiches frappées d'un aigle nazifiant et hurle "La France aux Français !", "Hollande démission !". Face récente du groupe pétainiste L'Œuvre française, les Jeunesses nationalistes sont fondées par Alexandre Gabriac en avril 2011 après son renvoi du FN, pour avoir fait le salut fasciste. Le mouvement qui fédère environ 600 personnes prône l'activisme violent et vient de passer en "mode Blitzkrieg" contre "la légalisation de l'accouplement sodomite et saphique", écrit sur Twitter un de ses responsables Yvan Benedetti, 48 ans et ancien bras droit de Bruno Gollnisch.


Le même samedi à Nantes, des membres des Jeunesses nationalistes ont pourchassé la journaliste pro-mariage Caroline Fourest, venue débattre de l'islam aux Journées du "Nouvel Observateur".

  
  • Le Groupe union défense
Plus connue sous le nom acronyme Gud, l'organisation étudiante est fondée en 1968 à l'université Paris 2-Panthéon Assas par d'anciens militants du parti d'extrême droite maurassien Occident. Très active dans les années 70, elle était en total perte de vitesse depuis les années 80 et l'émergence du Front national comme force électorale. Durant les années 90, le Gud devient le réceptacle des tendances extrémistes non admises au Front national. Le mouvement tente cependant son retour sur scène depuis 2010 sous l'appellation Union de défense de la jeunesse. Des étudiants distribuent alors des tracts "GUD is Back" à l'université d'Assas. Son influence grandissant dans les lycées des régions lyonnaise et parisienne, Steven Bissuel fonde l'Union des Lycéens Nationalistes (ULN). Selon lui, ils étaient une quarantaine de gudards dimanche soir à Lyon, infiltrés dans les cortèges de la "Manif pour tous". Les spécialistes de l'extrême droite les estiment à une centaine d'activistes entre Paris et Lyon. Ils sont également réapparu à Nancy. La section lorraine du rat noir (symbole des gudards) a appelé à tabasser les homosexuels, via Facebook, en postant une image d'une silhouette rose à terre frappée par une silhouette noire.
  • Le Renouveau Français
Son emblème est une fleur de lys et son but est l'instauration d'un Etat nationaliste et chrétien. Pendant la campagne de succession à Jean-Marie Le Pen, le RF avait soutenu Bruno Gollnisch face à Marine Le Pen, jugée trop républicaine et tiède sur les racines catholiques de la France. Depuis sa fondation en 2005, le groupuscule intégriste, antisémite et pétainiste dénonce le "lobby homosexualiste" dont ils ont fait une obsession. Ses troupes assurent occasionnellement la sécurité de l'église intégriste de Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris.
  • Civitas
Organisation catholique intégriste appartenant à la mouvance contre-révolutionnaire, l'Institut est très lié à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X des lefebvristes. Dès janvier, ses cortèges étaient ralliés par des dissidents du Front national, tel que le Parti de la France de Carl Lang et le Mouvement national républicain (MNR), fondé par Bruno Mégret. Tenu à distance par la "Manif pous tous", ils ne formaient plus qu'un seul cortège le 24 mars, et leurs troupes munis de drapeaux ornés du Sacré-Cœur se rejoignaient vendredi 12 avril aux abords du Sénat devant les CRS.

Marie Lemonnier - Le Nouvel Observateur
 
 
 
 
 
 
 

POLITIQUE

 

Le FBI enquêtera «jusqu’au bout du monde»

   

Deux coureuses du marathon de Boston s'étreignent au lendemain de la double explosion qui a fait trois morts près de l'arrivée de l'épreuve, le 15 avril.
Deux coureuses du marathon de Boston s'étreignent au lendemain de la double explosion qui a fait trois morts près de l'arrivée de l'épreuve, le 15 avril. (Photo Shannon Stapleton. Reuters)
                                                         

L’attentat de Boston, dont le bilan s’élevait à 3 morts et 176 blessés, n’avait pas été revendiqué hier soir.

Libération
Il est 14 h 50, lundi, dans le centre-ville de Boston, Massachusetts. Quelque 23 000 personnes disputent le marathon annuel, l’un des plus vieux du monde, organisé depuis 1897. Les trois quarts des participants ont déjà franchi la ligne d’arrivée. D’autres continuent de s’en approcher, soutenus par des milliers de spectateurs, quand une bombe explose, puis une seconde, quelques instants plus tard, à une cinquantaine de mètres de la première. Deux déflagrations quasi simultanées, à quelques mètres de la ligne, qui ensanglantent immédiatement la fin de la course, sur Boylston Street, dans un quartier commerçant et animé, à quelques pas du parc Copley Square.
«Sirènes». Depuis, les photos et vidéos de la scène n’en finissent plus de circuler sur Internet. Les médias américains insistent sur le carnage, les visions d’horreurs de gens blessés, ayant perdu un membre… Hier, la une du quotidien local, le Boston Globe, proposait un gros plan d’une femme couchée sur un trottoir particulièrement ensanglanté, entourée de secouristes, sous le titre «Marathon Terror». Hier soir, le bilan policier s’élevait à 3 morts, dont un enfant de 8 ans, et de 176 blessés dont 17 dans un état critique.
Les lieux du drame ressemblent à une zone de guerre. Douze blocks du centre-ville ont été fermés au public pour les besoins de l’enquête, tandis que la sécurité était renforcée dans toute la ville, notamment dans les transports, ainsi qu’à Washington, New York ou Los Angeles. «On continue d’entendre sans cesse les hélicoptères et les sirènes», témoigne Marta Vicarelli, professeure assistante d’économie à l’université du Massachusetts, restée travailler chez elle hier matin, traumatisée par les explosions qui ont fait trembler les vitres de son immeuble. «Ces événements sont surprenants, ils nous montrent un nouveau visage de Boston, d’ordinaire si paisible», raconte-t-elle.
Hier soir, aucun indice ne permettait encore de comprendre les raisons ni de connaître les responsables de ces attaques. Barack Obama a qualifié ces explosions d’actes terroristes et concédé que les autorités ne savaient pas encore si les responsables étaient américains ou étrangers. Rick DesLauriers, chef du bureau du FBI à Boston, a pris les rênes de l’enquête dont pas grand-chose n’a filtré. «Elle ne va certainement pas s’arrêter à la ville de Boston. Elle devrait s’étendre. Il s’agira d’une enquête mondiale. Nous irons jusqu’au bout de la terre pour identifier le ou les sujets qui sont responsables de ce crime ignoble et nous ferons tout ce que nous pourrons pour les traduire devant la justice», a-t-il déclaré hier matin. Il a en outre informé que le FBI n’avait eu connaissance d’«aucune menace antérieure au marathon».
Clous. Le chef de la police de Boston, Ed Davis, a précisé que personne n’avait revendiqué l’attaque. Le gouverneur de l’Etat du Massachusetts, Deval Patrick, a ensuite tenu à démentir les rumeurs apparues lundi soir : aucun autre engin explosif n’a été retrouvé dans la ville. Ed Davis a également expliqué que «plusieurs personnes étaient interrogées», tandis que le Boston Globe et d’autres médias relayaient une information sur un jeune homme originaire d’Arabie Saoudite entendu par la police à l’hôpital de la ville. Il était aussi question de fouilles, par des agents du FBI et des spécialistes des explosifs, dans un immeuble de Revere, dans la banlieue nord.
Les vidéos de sécurité de la ville ont également commencé à être visionnées. Elles ne montraient pas d’images d’individu suspect déposant un engin explosif. Selon des sources fiables citées hier Associated Press, l’une des bombes aurait été placée dans une cocotte-minute, cachée dans un sac de voyage contenant des clous et des billes en acier. Ce type de bombe à clous - et non d’explosifs de type militaire - rappelle l’engin artisanal notamment utilisé lors de l’attentat manqué à Times Square, à New York, en 2010. Ces informations pourraient rapidement permettre d’en savoir plus sur la provenance des explosifs et ceux qui y ont recours.








 

Etats-Unis: de la ricine détectée dans une lettre envoyée au Sénat

De la ricine, un poison qui a déjà été utilisé dans des attaques contre des élus dans le passé, a été détectée par les autorités dans une lettre envoyée au sénateur républicain Roger Wicker à Washington, a indiqué mardi un responsable du Sénat.

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Photographe : Karen Bleier :: Le Capitole, à Washington, où siège le Sénat, le 24 décembre 2008                
photo : Karen Bleier, AFP
"Le centre qui traite le courrier des bureaux des élus à Washington a reçu une lettre qui a été positivement testée à la ricine", a indiqué dans un courriel interne le responsable de l'administration et de la sécurité du Sénat, Terrance Gainer.
La lettre a été postée depuis Memphis, dans le Tennessee (sud), sans adresse d'expéditeur, et "l'aspect extérieur de l'enveloppe n'était pas suspect", a-t-il précisé.
Le FBI participe à l'enquête, a-t-il indiqué, et les autorités n'ont pas intercepté d'autres courriers suspects.
Le poison a été détecté lors d'une inspection de routine dans un bâtiment distinct du Capitole, et la lettre en question n'a pas atteint le bureau du sénateur Wicker, avait indiqué auparavant à des journalistes américains le chef des démocrates du Sénat, Harry Reid.
Les bureaux des élus se situent dans plusieurs bâtiments autour du Capitole, à Washington.
Roger Wicker est un républicain du Mississipi au profil discret et qui n'est pas particulièrement impliqué dans les débats sur les armes ou l'immigration, les deux grands sujets politiques du moment.                 
Son dernier vote important date de la semaine dernière, quand il avait voté pour ouvrir les débats au Sénat sur la réforme de la législation sur les armes, avec 15 autres élus de son parti.
Selon la sénatrice Claire McCaskill, citée par le site Politico, un suspect a été identifié par les autorités. Les sénateurs s'exprimaient à la sortie d'une réunion à huis clos avec le FBI et la secrétaire à la Sécurité intérieure consacrée à l'attentat de Boston.
Inhalée, la ricine peut provoquer des troubles respiratoires.
En février 2004, le Sénat et la Maison Blanche avaient déjà été les cibles d'une attaque à la ricine, un agent biologique envoyé sous forme de poudre, des attaques qui n'avaient pas fait de morts.
La ricine avait aussi été adressée au département des Transports en octobre puis à la Maison Blanche en novembre 2003, dans des lettres signées d'un certain "ange déchu", qui réclamait un changement dans la réglementation sur les horaires de travail des routiers américains.
Mais à l'automne 2001, des attaques non élucidées utilisant la bactérie du charbon avaient fait cinq morts.
Depuis, tout le courrier envoyé aux élus de la nation est examiné à l'extérieur du Capitole avant d'être acheminé.









L'Angleterre dit adieu à la «dame de fer»

   

Des membres des forces armées britanniques lors d'une répétition avant les obsèques de Margaret Thatcher, devant la cathédrale Saint Paul, à Londres.
Des membres des forces armées britanniques lors d'une répétition avant les obsèques de Margaret Thatcher, devant la cathédrale Saint Paul, à Londres. (Photo Toby Melville. Reuters)

Décédée la semaine dernière à 87 ans, l'ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher est inhumée ce mercredi à Londres, en présence d'Elizabeth II.

Libération
Monstre sacré du XXe siècle vénérée par les uns mais honnie par les «victimes» de sa révolution conservatrice, Margaret Thatcher décédée à 87 ans aura mercredi des funérailles à son image : imposantes et controversées au point de nécessiter un imposant dispositif de sécurité.
Environ 700 militaires des trois armes seront déployés sur les 1,9 km de la procession funéraire, entre le Palais de Westminster et la cathédrale Saint Paul de Londres.
C’est là, dans l’imposant édifice mi-classique mi-baroque où sont célébrées les plus grandes heures du royaume, festives ou funèbres, que sera rendu un ultime hommage à la première et seule femme Premier ministre du pays, par ailleurs détentrice d’un record de longévité au 10, Downing Street, de 1979 à 1990.
L’événement se déroulera au coeur du quartier des affaires, la City dont la politique thatchérienne de dérégulation financière a assuré la prospérité. «Personne ne se souviendrait du Bon Samaritain s’il n’avait eu que de bonnes intentions. Il avait aussi de l’argent», aimait-elle objecter à ses détracteurs.

Le gotha des années 80

Près de 2 300 invités représentant 170 pays sont attendus à la cérémonie religieuse ponctuée des hymnes méthodistes de son enfance, et d’extraits de compositeurs anglais choisis par la défunte, patriote jusque dans ses goûts musicaux. Pour l’office solennel, comme de son vivant, elle a tout régenté dans le moindre détail.
La reine Elizabeth II, qui entretenait des relations compliquées avec elle, a tenu à être présente. Une première depuis l’enterrement de Winston Churchill, triomphateur du nazisme porté en terre par une nation unie dans le deuil en 1965.
L’ensemble du gouvernement a été convié autour du conservateur David Cameron, ainsi que tous les anciens Premiers ministres britanniques dont le travailliste Tony Blair, qui revendique paradoxalement une partie de l’héritage de «Maggie».
Dans l’assistance prendront place une cinquantaine de personnes, dont des vétérans, associées au principal fait d’armes de «Mrs T», en 1982: la reconquête de l’archipel des Malouines à l’Argentine... qui n’a dépêché aucun représentant. Deux chefs d’Etat, 11 Premiers ministres et 17 chefs de la diplomatie en exercice, seront présents, selon le décompte officiel.
En revanche, aucun des anciens locataires de la Maison Blanche ne sera là pour commémorer «la relation privilégiée» transatlantique chère à Margaret Thatcher. Et deux des fossoyeurs de la guerre froide (le dernier président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev et le réunificateur de l’Allemagne, Helmut Kohl) se sont excusés, pour raison de santé.
Sous le dôme se presseront en revanche des célébrités des années 80, dont l’héroïne du feuilleton Dynasty, Joan Collins, non loin d’Anya Hindmarch, la créatrice des redoutés sacs à main, centrale dans la panoplie de «la dame de fer».

Un héritage politique assuré

Le cercueil de la baronne de Kesteven née Margaret Hilda Roberts d’un père épicier, drapé dans l’Union Jack, entamera sa procession à 9 heures, dans un corbillard puis sur un affût de canon tiré par huit chevaux noirs. Il remontera les rues de la capitale au son des marches funèbres de Chopin, Beethoven et Mendelssohn, accompagné de soldats progressant à la cadence de 70 pas, la minute.
Le carillon de Big Ben sera réduit au silence, en signe de respect. Mais 19 coups de canon et une cloche unique, à St Paul, rythmeront l’approche. Pour parer à toute menace, de la part de terroristes ou de simples contestataires, Scotland Yard a mobilisé 4 000 policiers.
C’est que 23 ans après la révolution de palais conservatrice qui a provoqué sa chute, Margaret Thatcher continue de déchaîner les passions. Y compris chez les jeunes qui rejettent son modèle de société. Dans le Yorkshire (nord), les mineurs dont elle a brisé la grève d’un an ont prévu diverses festivités.
A Belfast (ouest), les murs se sont couverts de graffitis vengeurs. «Rouille en enfer», proclame l’un d’entre eux, en mémoire de 10 grévistes de la faim de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) morts dans le bloc H de la prison de Maze, en 1981.
A quelques heures des obsèques, les invitations à manifester se multipliaient sur les réseaux sociaux, avec pour cris de ralliement «la sorcière est morte», ou «bon débarras». Les moins virulents appelaient sur Facebook à «tourner le dos» au passage du cercueil.
Les détracteurs dénoncent en vrac l’ampleur des obsèques sur le modèle de la princesse Diana et de la reine-mère, leur coût pour les contribuables soumis à l’austérité, et même leur nom de code jugé partisan: «Operation True Blue», la couleur du conservatisme pur et dur incarné par Margaret Thatcher. L’ex-Premier ministre devait être incinérée lors d’une cérémonie privée en présence de Carol et Mark, ses jumeaux.










La contestation gagne les rues de Caracas

   

Manifestation de partisans d'Henrique Capriles le 15 avril à Caracas.
Manifestation de partisans d'Henrique Capriles le 15 avril à Caracas. (Photo Geraldo Caso. AFP)
                                                         

Venezuela . Plusieurs personnes ont été tuées lors de manifestations contre l’élection de Nicolás Maduro.

Libération
Hier midi, le président socialiste, Nicolás Maduro, élu dimanche avec 50,6% des voix, a dénoncé sept assassinats politiques attribués à l’opposition. Il a évoqué des attaques contre plusieurs QG locaux du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), le parti au pouvoir, contre des centres de soins cubains et contre la maison de Tibisay Lucena, la présidente du Conseil national électoral (CNE).
L’opposant Henrique Capriles (Coalition pour l’unité démocratique), qui réclame toujours un recomptage des bulletins - requête qui lui a été refusée par le CNE -, juge «illégitime» le nouveau président. Il aurait recensé «3 200 incidents électoraux» lors de l’élection de dimanche, sans apporter de preuves. Capriles a appelé ses troupes à manifester hier devant les sièges locaux du CNE et aujourd’hui dans le centre de la capitale, Caracas. Un rassemblement que le Président a interdit lors d’une intervention retransmise obligatoirement par toutes les radios et télévisions du pays.
Pour Nicolás Maduro, la position de son concurrent n’est rien de moins qu’une «crise de delirium tremens», une incitation à la guerre civile. De son côté, le président socialiste de l’assemblée nationale, Diosdado Cabello, a annoncé hier une «enquête pénale» contre Henrique Capriles pour les faits de violence de la veille : «Fasciste, je vais me charger personnellement de te faire payer pour tout le mal que tu es en train de faire à notre patrie et à notre peuple.»
Les premières violences postélectorales ont éclaté lundi après-midi. Des milliers d’opposants ont bloqué pendant plusieurs heures le périphérique de la capitale avant de se faire expulser par la Garde nationale à coup de gaz lacrimogène. En province, ils ont brûlé plusieurs QG locaux du PSUV. Le soir, les sympathisants d’Henrique Capriles ont répondu à l’appel de leur leader, en faisant résonner leurs casseroles dans tout le pays pendant presque une heure.
«Nous savons que des moments difficiles approchent, mais le peuple est prêt à défendre la révolution», assurait hier matin le maçon Rainando Rodriguez. Nicolás Maduro a lui-aussi réclamé à ses troupes de «défendre la démocratie» dans la rue et a déclaré Henrique Capriles «responsable de ce qui peut arriver». Le nouveau président doit se présenter vendredi devant le Parlement pour être officiellement investi.










Corée du Nord: Pyongyang empêche le ravitaillement des Sud-Coréens à Kaesong

   

Des hommes d'affaires sud-Coréens le 17 avril 2013  à la frontière à Paju
Des hommes d'affaires sud-Coréens le 17 avril 2013 à la frontière à Paju (Photo Jung Yeon-Je. AFP)
                                                                 

Libération
La Corée du Nord a empêché mercredi une délégation d’hommes d’affaires sud-coréens d’apporter des vivres à leurs 200 employés restés sur le site industriel inter-coréen, après sa fermeture unilatérale par Pyongyang.
Dix représentants des 123 entreprises sud-coréennes présentes à Kaesong avaient demandé l’autorisation de se rendre dans la zone industrielle afin d’approvisionner les salariés sud-coréens qui ont choisi de demeurer sur place malgré les tensions croissantes entre les deux pays.
Ils espéraient pouvoir leur apporter du riz, des médicaments et le plat de base en Corée, le «kimchi».
«La Corée du Nord nous a informés que la demande de visite de 10 représentants des entreprises de Kaesong a été rejetée», a annoncé le ministre sud-coréen de l’Unification, chargé des relations inter-coréennes, Kim Hyung-Seok.
«Il est très regrettable que le Nord ait refusé cette demande et empêché un acte humanitaire» alors que «les problèmes humanitaires vont s’aggraver au fil des jours», a-t-il prévenu. «Personne ne meurt de faim, mais les réserves de nourriture s’épuisent», a précisé à l’AFP un porte-parole du ministère.
Le Nord interdit aux Sud-Coréens l’accès au complexe, situé sur son territoire à une dizaine de kilomètres de la frontière, depuis le 3 avril et en a retiré ses 53.000 employés.
Sur les 900 Sud-Coréens travaillant ordinairement à Kaesong, 700 sont revenus en Corée du Sud. Trois véhicules venant de Kaesong ont regagné la Corée du Sud mercredi, chargés de biens de toute nature, produits et effets personnels. Selon Oh Heung-Gi, 50 ans, employé dans une usine de confection, la situation est de moins en moins tenable à Kaesong. «C’est difficile, mais nous nous entraidons pour parer au manque de nourriture», a-t-il confié à l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Pyongyang a rejeté l’offre de dialogue du Sud à propos de l’avenir du site qui fonctionne au ralenti faute d’approvisionnement et de main d’oeuvre.
«Le régime fantoche (sud-coréen) ne peut pas s’exonérer de la responsabilité criminelle d’avoir mis Kaesong dans cette situation désastreuse», a déclaré mardi l’organisme nord-coréen chargé des zones économiques spéciales.
Kaesong est l’unique reliquat des efforts de rapprochement inter-coréen, après le gel des relations bilatérales en 2010. Il a généré en 2012 un chiffre d’affaires de 469,5 millions de dollars US (366 millions d’euros), une manne en termes d’emploi, d’impôts et d’apport en devises étrangères. Précieuse source de devises étrangères dont la Corée du Nord a grand besoin, le site est toujours resté ouvert à de rares et brèves exceptions près.
Il est né dans le sillage de «la diplomatie du rayon de soleil», menée par la Corée du Sud de 1998 à 2008 aux fins d’encourager les contacts entre les deux frères ennemis qui restent techniquement en guerre puisque la Guerre de Corée (1950-53) s’est terminée par un armistice et non par un traité de paix.









ECONOMIE

 

Les prévisions de croissance de Bercy mises en doute



Le Haut Conseil des finances publiques n'exclut pas une croissance « sensiblement » inférieure à 1,2 % en 2014.
Un coup dur pour l'exécutif qui présente ce matin son programme de stabilité et qui maintient ses chiffres.


Les prévisions de croissance de Bercy mises en doute

 
Ceux qui pouvaient douter de l'indépendance du Haut Conseil des finances publiques seront rassurés. Chargée d'examiner le scénario macroéconomique associé au programme de stabilité présenté ce matin en Conseil des ministres, cette nouvelle instance prend clairement ses distances avec les prévisions de croissance de Bercy dans son premier avis publié hier.
Alors que Paris mise sur une croissance quasi nulle cette année (+ 0,1 %) suivie d'une petite reprise en 2014 (+1,2 %), le Haut Conseil souligne qu'un « un léger recul du PIB en 2013 et une croissance sensiblement inférieure à 1,2 % en 2014 ne peuvent pas être exclus ». Un scénario que partage le FMI, ce dernier tablant désormais sur un recul du PIB cette année (- 0,1 %) avant une croissance limitée à 0,9 % l'an prochain (lire page 7). Quant à la prévision d'une hausse du PIB de 2 % par an à partir de 2015, celle-ci est « incertaine », poursuit le Haut Conseil, soulignant « un certain nombre de fragilités » dans le scénario de l'exécutif.

De nombreux « aléas »

Réagissant dans un communiqué, Pierre Moscovici « prend acte » de cet avis tout en confirmant les prévisions de croissance du gouvernement. « Compte tenu de l'ampleur des réformes engagées, se fixer un objectif de croissance plus prudent en 2014 ne serait pas justifié », argumente le ministre de l'Economie. Cet avis a beau n'être que consultatif, c'est un coup dur pour le gouvernement qui pensait pouvoir échapper aux critiques en s'alignant sur les prévisions de Bruxelles. C'est aussi une aubaine pour l'opposition qui ne manquera pas de s'appuyer sur les huit pages de l'avis pour attaquer le programme de stabilité lors du débat au Parlement la semaine prochaine.
Le texte du Haut Conseil décrit dans le menu les nombreux « aléas » susceptibles de « différer la reprise » et donc « d'avoir un impact négatif » sur les prévisions de court terme. Sur le front de la demande internationale, « les tensions au sein de la zone euro ne peuvent être considérées comme résorbées » et les ajustements budgétaires « sont loin d'être achevés ».
Par ailleurs, la reprise des exportations pourrait être affectée par « les efforts amorcés par les pays du sud de l'Europe pour restaurer leur compétivité-prix ». Car rien ne dit que, de leur côté, les exportateurs hexagonaux utilisent le crédit d'impot compétitivité emploi (Cice) pour baisser leurs prix de vente. « Ses effets gagneraient à être davantage documentés », jugent les sages.

Les ménages plus enclins à épargner qu'à consommer

Sur le front de la demande interne, la reprise de l'investissement des entreprises «  reste conditionnée à l'amélioration des perspectives d'activité ». Quant à la consommation des ménages, les « craintes liées à l'augmentation du chômage et la persistance de la crise », « un éventuel retournement du marché de l'immobilier » ou encore « la perspective de nouvelles hausses de prélèvements obligatoires prévues en 2014 » sont autant d'éléments risquant de venir contrarier l'hypothèse d'une baisse de l'épargne venant compenser les pertes de pouvoir d'achat.
Les sages réfutent même l'idée que Paris se serait aligné sur le scénario de Bruxelles : la similitude des prévisions de croissance « masque en fait des scénarios très différents », puisque la Commission table sur un déficit à 3,9 % de PIB l'an prochain, quand Paris veut le ramener à 2,9 %. Un ajustement budgétaire qui aura un impact sur l'activité.
Au-delà, le Haut Conseil souligne les « fragilités » des perspectives de moyen terme, notamment en ce qui concerne le retour de la croissance potentielle à un rythme proche de celui d'avant crise, et la capacité de l'économie à dépasser dès 2015 son potentiel. Critique sur le fond, le Haut Conseil l'est aussi sur la forme : il se plaint des délais dans lesquels il a dû travailler. Bercy souligne au contraire des échanges « intenses et fructueux ».
Frédéric Schaeffer


Ce que disent les sages du pacte de compétitivité
« Le gouvernement anticipe une reprise des exportations, favorisée par les premiers effets des mesures adoptées dans le cadre du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi, notamment le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (Cice). L'allégement des prélèvements qui pèsent sur les entreprises est a priori favorable à leur compétitivité-prix, à travers la baisse du coût salarial unitaire, et à leur compétitivité hors prix, à travers le renforcement de leur capacité d'investissement et d'innovation. Ces effets gagneraient cependant à être davantage documentés. Ils dépendront en tout état de cause du comportement réel des entreprises en matière d'investissement. »











Cette nuit en Asie : Pékin accentue son contrôle des réseaux sociaux




Pékin renforce sa mainmise sur internet. Le régulateur des médias a publié une directive qui renforce la surveillance des « tweets ». La retransmission de contenus issus de médias étrangers est interdite.


Cette nuit en Asie : Pékin accentue son contrôle des réseaux sociaux

A défaut de pouvoir contrôler l'intégralité de ce qui s'écrit sur les réseaux sociaux chinois, Pékin a décidé de renforcer sa mainmise sur les contributions des médias sur internet. Le régulateur des médias a ainsi publié, ce matin, une directive qui renforce sensiblement la surveillance des « tweets » publiés par les employés des journaux, télévisions et radios du pays. Plusieurs règles sont édictées. La retransmission de contenus issus de médias étrangers est interdite, sauf autorisation préalable. Les éditorialistes, de leur côté, devront également obtenir l'aval de leur hiérarchie pour ouvrir des comptes de microblogging dans le cadre de leur métier, et pour y diffuser des informations recueillies dans l'exercice de leurs fonctions. La publication de rumeurs est interdite, tandis que les journalistes sont invités à mettre l'accent sur les informations « positives ». A moins d'une autorisation particulière, ils se voient également interdire la promotion de textes ou de contenus audiovisuels mis en ligne par des personnes issues de la société civile. L'internet est devenu, en Chine, le principal moyen d'expression des frustrations populaires. Mais Pékin exerce une surveillance de tous les instants sur ce qui s'y dit, et exige des sociétés internet chinoises qu'elles effectuent une censure très fine des avis publiés en ligne.

Pyongyang ne ferme pas totalement la porte au dialogue

Les autorités nord-coréennes ont tenu ce matin des propos difficiles à interpréter. Le régime stalinien a en effet estimé qu'un dialogue sincère avec Washington est « possible, mais seulement à partir du moment où [nous aurons] acquis la capacité nucléaire suffisante pour dissuader les Etats-Unis d'une guerre nucléaire, à moins que les Etats-Unis ne reviennent sur leur politique hostile ». Pyongyang se pose donc, à nouveau, en victime assiégée par la première puissance mondiale et contrainte par cette dernière à l'escalade militaire. Cette déclaration intervient alors que la tension reste palpable dans la péninsule. Le ministère sud-coréen de la Réunification a annoncé ce matin que le Nord avait rejeté la requête d'industriels du Sud qui souhaitaient se rendre dans le complexe industriel de Kaesong, situé au nord mais exploité par des groupes sud-coréens. Les activités de ce complexe ont été stoppées sur ordre de Pyongyang le 9 avril dernier, et les sociétés qui y opèrent souhaitent vérifier l'état de leurs installations. Elles prévoyaient surtout de livrer de la nourriture à leurs équipes restées sur place -environ 200 personnes.

En Chine, les remèdes de grand-mères à la rescousse contre la grippe aviaire

Difficile de trouver du « ban lan gen » dans les pharmacies chinoises. Ce remède traditionnel, issu d'une racine et censé protéger l'organisme contre les attaques virales, est bien souvent en rupture de stock. Les Chinois, en particulier les plus âgés, continuent d'accorder un grand crédit à la médecine traditionnelle, et associent en particulier ce produit à la protection contre la grippe. A ce stade, aucune étude scientifique n'est venue en prouver l'efficacité sur l'organisme, bien que certaines expériences de laboratoire aient établi qu'il aurait effectivement des propriétés antivirales -sans lien avec la grippe. Les ventes de masques sont également en plein boom dans le pays. Des masques qui avaient déjà été très demandés en janvier, lors du pic de pollution historique qu'a connu le nord du pays. La nouvelle grippe aviaire H7N9 a fait, à ce stade, 16 morts en Chine, et a contaminé 77 personnes. Bien que la maladie ne semble pas se propager à un rythme exponentiel, elle est apparue, ces derniers jours, dans de nouvelles provinces.

Nucléaire : un convoi français pour le Japon sous haute surveillance

Un convoi fortement protégé par les forces de sécurité françaises est arrivé, dans la nuit, au port de Cherbourg. Il contient une dizaine de tonnes de mox, un combustible radioactif contenant du plutonium, et doit être embarqué pour le Japon dans la matinée. Il s'agit du cinquième convoi de mox à destination du Japon, le premier ayant eu lieu en 1999. Mais celui-ci est sous étroite surveillance des militants nucléaires, car il revêt une importance symbolique, puisque c'est la première fois depuis la catastrophe de Fukushima que le Japon va ainsi recevoir du combustible pour ses centrales. La quasi-totalité des réacteurs nucléaires japonais sont à l'arrêt depuis mars 2011, ce qui complique singulièrement l'équation énergétique -et donc économique-de l'archipel. Tokyo est obligé d'acheter des quantités record d'hydrocarbures, et notamment de gaz naturel, ce qui a contribué à faire passer dans le rouge sa balance commerciale au cours des derniers trimestres.










Le procès PIP, la croissance, les fraudes alimentaires, Skylander, Gattaz : la revue de presse de l'industrie

Par     
L'actualité du jour est marquée par l'ouverture du procès du fabricant des prothèses mammaires PIP à Marseille. Dans le reste de l'actualité, on parle de croissance avec le rapport accablant de la Haut conseil des finances publiques rendu hier, de fraude alimentaire avec les annonces du ministre de la Consommation sur les sanctions plus lourdes qu'il s'apprête à mettre en place, et de rêve déchu avec la liquidation judiciaire de la société d'aéronautique lorraine Sky Aircraft.
Le procès des prothèses PIP s'ouvre à Marseille
Pour la presse régionale du sud-est de la France, l'actualité du jour, c'est l'ouverture du procès du fabricant de prothèses mammaires PIP. Jean-Claude Mas, fondateur de la société varoise Poly Implant Prothèse, et quatre anciens cadres, jugés pour "tromperie aggravée" et "escroquerie" en correctionnelle. Un "gigantesque procès", titre Nice-Matin et Var-Matin, quand La Provence évoque "l'heure de vérité pour 5000 victimes". La Marseillaise parle du "procès d'un scandale".
La presse nationale aussi revient sur l'ouverture de ce procès, comme Libération, qui explique en une qu'"en un an et demi, plus de 15000 femmes se sont fait retirer leurs implants".

Benoît Hamon hausse le ton face aux fraudeurs de l'agroalimentaire
Dans une interview aux Echos du 17 avril, le ministre de la Consommation réagit au rapport d'étape publié par l'Union européenne suite au scandale de la viande de cheval débuté en février. Son message est clair : "Je veux décupler les amendes pour les délits graves pénalisant des filières entières", prévient-il.
Prévisions en berne pour la croissance française
Le Figaro revient en une sur le rapport du Haut conseil des finances publiques publié le 16 avril. Pour le quotidien, il désavoue le gouvernement en critiquant les prévisions économiques de l'exécutif.

Croissance, la fin du scénario rose par Europe1fr
Fin de partie pour Skylander
L'Est républicain ne pouvait pas ne pas évoquer en une le triste sort de la société Sky Aircraft, la filiale de Geci Aviation qui souhaitait développer un projet d'avion liquidée le 16 avril par le tribunal de commerce de Briey. "La fin de l'histoire", titre le journal régional, qui revient sur les espoirs perdus de la centaine de salariés engagés dans ce projet trop ambitieux.
Pierre Gattaz veut un Medef "d'enthousiasme et d'audace"
Le candidat à la présidence du Medef poursuit sa campagne dans les médias. Cette fois, il donne une interview à L'Entreprise, dans  laquelle il dit vouloir "un Medef bottom-up". Avec ces mots, il explique qu'il veut un "Medef d'enthousiasme et d'audace pour attirer nos jeunes et nos talents vers l'entreprise et changer l'image des entrepreneurs". L'opération séduction continue pour le président de Radiall.
Elodie Vallerey










La Matinale de l'industrie

Justice
© D.R.

Le procès des prothèses PIP, Amazon, la fraude alimentaire, l'automobile en berne : la Matinale de l'industrie

L'actualité du jour est marquée par l'ouverture du procès du fabricant des prothèses mammaires PIP à Marseille. Parmi les autres titres, on retrouve l'étonnante percée d'Amazon face à Apple dans le secteur de la musique en ligne, et les mesures drastiques que le ministre de la Consommation souhaite faire adopter afin de sanctionner plus lourdement les fraudeurs dans l'agroalimentaire, ou encore la nouvelle baisse du marché automobile européen, qui affecte PSA Peugeot Citroën et Renault.


Le procès PIP, la croissance, les fraudes alimentaires, Skylander, Gattaz : la revue de presse de l'industrie





Pourquoi le procès des prothèses PIP pourrait faire pschitt





Affaire PIP : les fabricants de prothèses ont retenu la leçon





Congrès de la CFE-CGC : deux lignes, l’industrie et les services





Benoît Hamon hausse le ton envers les fraudeurs de l'agroalimentaire


Abattoirs



Le marché automobile européen baisse encore, PSA accuse le coup





Amazon égratigne Apple sur le marché de la musique en ligne




 











JUSTICE ?

 

Prothèses PIP: premier face-à-face attendu entre les plaignantes et le fondateur

Le très attendu procès des prothèses mammaires frauduleuses PIP doit s'ouvrir mercredi pour un mois à Marseille, premier jour de face-à-face entre des plaignantes nombreuses et Jean-Claude Mas, le fondateur de la société varoise au coeur d'un      

Photographe : Gerard Julien :: Une prothèse mammaire PIP                 
 photo : Gerard Julien, AFP
 
Avant l'ouverture de l'audience, la Cour de cassation examinera à 8h30 le recours de deux ex-cadres de PIP, également prévenus, qui mettent en cause l'impartialité du tribunal et réclament le dépaysement du procès. Leur défense estime notamment que le TGI a apporté "un soutien logistique aux victimes" en facilitant la procédure de constitution de partie civile.
La Cour devrait se prononcer dans la foulée. Selon un des avocats des requérants, l'avocat général devrait s'opposer au dépaysement.
A 11h00, si le procès s'engage comme prévu, Jean-Claude Mas, 73 ans, se retrouvera pour la première fois face aux victimes de la fraude, des femmes qu'il avait accusées, lors de son audition par les gendarmes, de porter plainte "pour le fric".
Dans ce procès pour "tromperie aggravée" et "escroquerie", elles sont quelque 5.250 plaignantes, françaises pour l'essentiel -- sur environ 30.000 porteuses de la marque Poly Implant Prothèse en France et bien plus encore à l'étranger.
 Un nombre tel qu'il a généré un déploiement inédit à Marseille, où un centre de congrès a été mobilisé pour installer, sur 4.800 m2 et pour 800.000 euros, le prétoire et ses salles attenantes.                 
Jusqu'au 17 mai, le tribunal correctionnel étudiera comment PIP a pu remplir pendant dix ans ses prothèses d'un gel de silicone industriel non autorisé, déjouant les contrôles de TUV, son certificateur, et ce jusqu'à sa liquidation judiciaire en mars 2010 après une alerte de l'Agence des produits médicaux (ANSM).
Il se penchera sur les responsabilités de chacun de cinq prévenus: M. Mas, qui pendant l'enquête a assumé voire revendiqué la manipulation, mais aussi son ancien bras droit Claude Couty, la directrice de la qualité Hannelore Font, le directeur technique Loïc Gossart et le directeur produits Thierry Brinon.
Tous encourent cinq ans de prison. Pas d'indemnisations majeures en vue en revanche pour les victimes, sur fond d'insolvabilité des prévenus - M. Mas et son ex-DG sont mis en examen dans une enquête en cours sur le sort des fonds générés par la fraude.
En garde à vue, Mas, qui exerça divers métiers avant d'en venir aux prothèses en 1991, a de suite reconnu avoir fraudé sur le gel pour des raisons financières (un million d'euros de gain annuel, selon l'enquête), tout en niant nuire à la santé.
M. Couty plaidera coupable, relevant l'influence de Mas, indique son avocat Christophe Bass. Mme Font, "très éprouvée" selon son conseil Jean Boudot, reconnaît aussi les faits, mais sa défense devrait disputer la notion de dangerosité.
Selon l'ANSM, sur l'ensemble des prothèses retirées depuis le début du scandale, un quart étaient défectueuses (enveloppe rompue, écoulement de gel), provoquant notamment des réactions inflammatoires - sans que les autorités relèvent un risque accru de cancer.
Les cinq co-prévenus sont mis en examen pour "blessures involontaires" dans un autre volet judiciaire toujours à l'instruction à Marseille.
Parmi les victimes, beaucoup racontent la douleur, les conséquences financières. Ainsi Joelle Manighetti, arrivée de région parisienne mardi à Marseille.
"De Mas je n'attends rien, il a été si méprisant," dit cette femme, opérée cinq fois depuis la rupture de la prothèse qui lui avait été implantée après un cancer du sein. "Mais j'ai l'intention de lui dire ce que j'ai sur le coeur, que nous sommes prisonnières jusqu'à la fin de notre vie de notre souffrance, et j'aimerais qu'il le porte sur sa conscience".
Ces femmes pour autant devront attendre encore un peu.
Mercredi en effet, le tribunal devrait commencer par examiner plusieurs requêtes en nullité de procédure et questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) présentées par les avocats de la défense.
Parmi les griefs invoqués, le fait que les différents volets judiciaires aient été disjoints, impliquant trois procès pour de mêmes faits. Ou encore le fait que ce volet pour "tromperie" n'ait pas fait l'objet d'une information judiciaire, impliquant des droits moindres pour la défense.
Il n'est pas à exclure non plus que des parties civiles puissent faire valoir des nullités, tant certaines ont critiqué aussi la procédure, regrettant également de ne pas voir parmi les prévenus d'autres protagonistes (chirurgiens, pouvoirs publics, TUV...).
L'examen de tous ces recours pourrait bien prendre deux jours, selon une source au TGI, avant que le tribunal, s'il décide de maintenir le procès, n'entre finalement dans le vif des débats.









 

Cahuzac et le «scoop» BFM TV

   

Jérôme Cahuzac sur BFMTV, le 16 avril 2013
Jérôme Cahuzac sur BFMTV, le 16 avril 2013 (Photo AFP)
                                                                                                          
Libération
Il y avait eu «Les explications», inscrit au bas de l’écran de TF1, pour accueillir la contrition de DSK en septembre 2011. Hier, BFM TV a choisi un placard tout juste informatif: «Cahuzac parle». Ou alors est-ce un discret hommage à «Garbo Talks», le slogan marquant son passage du muet au parlant.
A 9h30 hier, c’est le PDG Alain Weill en personne qui lance la séquence et commence le strip-tease: «Très gros scoop sur RMC/BFMTV à 18 heures ce soir.» Une heure plus tard, Weill enlève le bas et le haut («Interview exclu de JCahuzac») et adresse «un grand bravo à JF Achilli, Directeur de la redac de Rmc qui a obtenu ce scoop». Plus exactement, la demande d’interview avait été faite de longue date au nom de BFMTV et RMC et c’est Jérôme Cahuzac qui a obtenu Jean-François Achili, qui l’a expressément exigé, indique à Libération Hervé Béroud directeur de la rédaction de la chaîne d’info. L’entretien a été enregistré hier matin mais pas dans les locaux de BFM TV par souci de discrétion: «un studio dans Paris», se contente de dire Hervé Béroud. Trente minutes enregistrées pour vingt-huit diffusées: des coupes à la marge, «des répétitions mais pas de questions coupées».
Le décor est d’un bleu pastel anonyme, se dégradant vers le rose pâle. A peine un bout de poutrelle métallique dans le dos de Cahuzac. Lui est à droite, Achilli à gauche, les deux séparés par une table bizarroïde. Plusieurs feuillets devant l’intervieweur en cravate, rien devant l’ex-ministre venu cou nu. Après la «relation inappropriée» de Clinton, après «la faute morale» de DSK, voici donc «la folle erreur» de Cahuzac, «la part d’ombre», mais aussi, ah tiens, une identique «faute morale». Il faut dire que la même Anne Hommel, qui conseilla DSK, était de la partie hier au côté de Cahuzac.
Achilli la joue Oprah Winfrey au mieux, Jacques Pradel au pire, Mireille Dumas tout le temps. Se penche, confident: «Avez-vous peur de la prison ?» Marque des pauses, accouchant: «Piégé par un coup de fil, c’est moche, hein?» En face, Cahuzac peut dérouler son Freud pour les nuls, noyant son délit dans un charabia de l’intime.










Attentats de Boston : le FBI diffuse les photos des premières preuves



Alors que les enquêteurs analysent chaque indice collecté, le FBI a publié les photos des restes des engins explosifs.


Les restes d\'un couvercle de cocotte-minute ayant servi à constituer l\'une des bombes de Boston. - AFP/FBI
Les restes d'un couvercle de cocotte-minute ayant servi à constituer l'une des bombes de Boston. - AFP/FBI

Le FBI n'avait encore mardi soir ni revendication, ni motif, ni suspect après le double attentat qui a endeuillé lundi le marathon de Boston et l'Amérique toute entière, un acte terroriste qualifié d'« odieux et lâche » par le président Obama. Dans un pays traumatisé, dont les télévisions ont consacré une grande partie de la journée à repasser les images des victimes ensanglantées, Barack Obama a annoncé qu'il se rendrait jeudi dans la capitale du Massachusetts pour une cérémonie religieuse oécuménique en souvenir des victimes. « A ce stade, il n'y a pas de revendication », a déclaré lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi le responsable du FBI Rick DesLauriers. « L'éventail des suspects et des motivations possibles reste largement ouvert », a-t-il ajouté.
Sur les lieux du carnage, les enquêteurs ont retrouvé « des morceaux de nylon noir qui pourraient avoir été un sac à dos et des fragments de plomb et clous, peut-être contenus dans une cocotte minute », a-t-il précisé. Et il a appelé une nouvelle fois les Bostoniens à communiquer aux enquêteurs toute information, même apparemment anodine, mais qui pourrait aider une enquête qui mobilise désormais selon lui plus de 1.000 personnes. « Quelqu'un sait qui a fait ça », a-t-il insisté.
L'enquête est menée « méthodiquement, soigneusement », mais elle n'en est « qu'à ses débuts », a-t-il souligné. Trois personnes ont été tuées lundi, un petit garçon de 8 ans, un étudiant et une femme de 29 ans. Au moins 176 ont été blessées, certaines très grièvement, lorsque deux bombes ont explosé à 12 secondes d'intervalle, près de la ligne d'arrivée du célèbre marathon de Boston, couru par 23.000 personnes.
 

Les restes de l\'un des sacs ayant contenu l\'une des bombes de Boston. - AFP/FBI
Les restes de l'un des sacs ayant contenu l'une des bombes de Boston. - AFP/FBI

Les explosions ont provoqué panique et chaos en centre-ville, où étaient rassemblés des centaines de milliers de personnes pour ce qui est traditionnellement une grande fête populaire annuelle. Les médecins ont fait état de profondes blessures, en raison des clous et fragments ajoutés aux bombes pour multiplier leur impact. Une dizaine de blessés ont du être amputés.
Les attentats de Boston sont les plus graves commis aux Etats-Unis depuis ceux du 11-Septembre en 2001, et s'exprimant depuis la Maison Blanche pour la deuxième fois en moins de 24 heures, le président Barack Obama a dénoncé un « acte terroriste (...) odieux et lâche », tout en précisant que les autorités ne savaient pas encore s'il s'agissait de terrorisme international ou intérieur. « Nous ne savons pas encore (...) qui a commis cet attentat ou pourquoi, s'il a été planifié et exécuté par une organisation terroriste, étrangère ou américaine, ou si c'était l'acte d'un individu ».

Journée des « patriotes »

Les attentats ont-ils été commis par des militants hostiles au gouvernement fédéral, pour lesquels le mois d'avril est un mois lourd de symboles ? Par des jihadistes islamistes ? « Nous devons évidemment envisager que ce soit le jihad islamiste », a commenté Peter King, Représentant de New York spécialiste des affaires de sécurité intérieure. « Mais cela peut aussi être des suprémacistes blancs. Cela peut être des gens opposés au gouvernement » fédéral, a-t-il ajouté. Lundi était la journée des « patriotes », qui marque la première bataille de la guerre d'indépendance, un jour férié dans le Massachusetts, l'Etat dont Boston est la capitale. Le 15 avril est la date limite pour déclarer ses impôts, obligation haïe de ceux qui détestent le gouvernement fédéral.
Le 19 est la date anniversaire de la fin du siège de Waco (Texas, 76 morts en 1993), après intervention des forces de l'ordre. Et c'est aussi le 19 avril qu'avait eu lieu l'attentat d'Oklahoma City (168 morts) en 1995, perpétré par Timothy McVeigh, un sympathisant d'extrême-droite depuis exécuté, qui était hostile au gouvernement fédéral et qui voulait ainsi venger Waco. Le travail qui attend les enquêteurs est colossal. Ils ont commencé à étudier le contenu de toutes les caméras de surveillance, de tous les débris laissés par les bombes. Et ils ont demandé aux Bostoniens de leur transmettre « toute photo ou vidéo » qui pourrait aider l'enquête. « Il s'agira d'une enquête mondiale. Nous irons jusqu'au bout du monde pour identifier l'auteur ou les auteurs de ce crime ignoble » a déclaré mardi matin M. DesLauriers. Il a précisé en fin d'après-midi que les enquêteurs avaient déjà reçu plus de 2.000 informations à la mi-journée.

De la ricine dans une lettre

De la ricine, un poison, a par ailleurs été détectée par les autorités dans une lettre envoyée au sénateur républicain Roger Wicker à Washington, a indiqué mardi un collaborateur du chef des démocrates du Sénat. Le poison a été détecté lors d'une inspection de routine du courrier dans un bâtiment distinct du Capitole, et la lettre en question n'a pas atteint le bureau du sénateur Wicker.
Boston traumatisée, mais confortée par la générosité de multiples gestes d'entraide, s'apprêtait mardi soir à rendre hommage aux victimes, à l'occasion d'une dizaine de veillées. L'une d'elle rendra hommage à la plus jeune des victimes, un petit Bostonien de 8 ans, Martin Richard, tué peu après être allé embrasser son père Bill sur la ligne d'arrivée du marathon. Sa petite soeur et sa mère ont également été blessées.
SOURCE AFP

 











SOCIAL

 

Petroplus : chronique d’une mort annoncée

   

Des employés de Petroplus, hier, devant le tribunal de commerce de Rouen.
Des employés de Petroplus, hier, devant le tribunal de commerce de Rouen. (AFP)               

Récit En rejetant hier les deux dernières offres de reprise, le tribunal de commerce de Rouen a condamné les 470 salariés du site de Petit-Couronne. Retour sur quinze mois d’impuissance de l’Etat.

Libération
C’est la fin de quinze mois d’un feuilleton à rebondissements. Et comme souvent en matière de plans sociaux, l’histoire finit mal. Le tribunal de commerce de Rouen, a mis fin, hier, à l’agonie de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), en rejetant les deux dernières offres de reprise (celles de NetOil et de Murzuq Oil), jugées pas assez solides. Les 470 salariés du site recevront leurs lettres de licenciement dans les prochains jours. Environ 300 d’entre d’eux étaient rassemblés devant le tribunal. Ils ont accueilli la nouvelle dans un silence de mort, entre abattement et colère. Et ont crié, sans y croire, quelques appels à la «nationalisation».
«La responsabilité aujourd’hui est du côté du gouvernement», a lancé Jean-Luc Broutet, de la CGT, tandis qu’un salarié confiait sa «déception phénoménale» envers François Hollande, venu à deux reprises à Petit-Couronne. Les ministres Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Michel Sapin (Travail) ont assuré que l’exécutif a «mobilisé tous les moyens possibles» et qu’«aucune poursuite de l’activité n’était envisageable sans un repreneur crédible». C’est vrai. Mais cela n’exonère pas les gouvernements successifs de leurs responsabilités. Car Petroplus, comme Florange, est un nouveau symbole de l’impuissance économique de l’Etat. Et des faux espoirs que les politiques ne peuvent s’empêcher de faire miroiter (lire ci-contre).

Patate chaude. Lorsque le raffineur Petroplus s’effondre en décembre 2011, tous les experts expliquent que le sauvetage relève de la mission impossible, vu la crise du raffinage et les surcapacités de production en Europe, où neuf sites ont déjà fermé en trois ans. Tous les géants du pétrole cherchent d’ailleurs à se désengager du secteur. Dans ce contexte, la raffinerie de Petit-Couronne, créée en 1926, cumule les handicaps : elle perd 50 millions d’euros par an, sa taille est modeste, et il faut investir au moins 400 millions d’euros pour la moderniser.
Mais en pleine campagne présidentielle, pas question d’affronter cette réalité économique. A Petit-Couronne, c’est le défilé des politiques. Le 5 janvier 2012, le candidat Hollande s’y indigne du manque d’engagement de Nicolas Sarkozy. Tandis que le ministre de l’Industrie du gouvernement Fillon, Eric Besson, assure qu’il est possible de trouver un repreneur. Le problème, c’est qu’aucun pétrolier n’en veut. Le site n’attire que des candidats de seconde zone, comme l’américain Gary Klesch (celui qui a déposé le bilan du groupe chimique Kem One en mars), qui se retirera vite. Le 24 février, Nicolas Sarkozy annonce à Petit-Couronne la reprise temporaire de l’activité, grâce à un contrat avec Shell. «Je ne dis pas que ça sauve la raffinerie, mais […] ça donne du boulot pour six mois», se félicite-t-il, tout en admettant que trouver un repreneur sera «difficile».
Le sursis négocié par Nicolas Sarkozy lui permet surtout de repousser le problème après l’élection présidentielle. Lorsqu’il récupère la patate chaude en mai, François Hollande se rend compte qu’il est plus dur d’agir que de parler. Et la liquidation est prononcée le 16 octobre. Un mois plus tard, Arnaud Montebourg s’envole pour Tripoli afin de tenter de négocier un plan de reprise par les fonds souverains français et libyen. Il tombe à l’eau peu après.
Lorsqu’il s’adresse aux salariés le 5 janvier, un an jour pour jour après sa première visite, François Hollande a perdu de sa superbe. Il explique que l’Etat est «mobilisé», mais qu’il «ne peut pas être le repreneur», ajoutant qu’il ne faut «pas promettre ce qu’on ne peut pas tenir». Et pour cause. Car le ballet des candidats exotiques se poursuit : outre les sociétés parfaitement inconnues, il y a le sulfureux homme d’affaires américano-libanais Roger Tamraz (NetOil), ex-roi de l’or noir et intermédiaire en armement, un groupe iranien, faux nez de la Fondation imam Khomeiny, retoqué pour cause d’embargo pétrolier sur le pays, ou plus récemment Murzuq Oil, monté par un jeune dissident politique libyen réfugié à Paris, sans argent ni expérience pétrolière.

Pessimisme. A Bercy, on s’arrache les cheveux. Et on redoute qu’un «chasseur de primes» ne s’empare de Petroplus. «Certains candidats ne cherchent qu’à toucher des fonds publics pour fermer le site ensuite», confiait récemment une source informée, ajoutant qu’un des repreneurs potentiels n’a pas hésité à fournir un faux certificat bancaire. D’où l’emballement d’Arnaud Montebourg lorsqu’il pense enfin tomber sur un candidat «de bonne qualité» : le 5 février, quelques heures seulement après le dépôt d’une nouvelle fournée d’offres, il apporte son soutien à l’égyptien Arabiyya Lel Istithmaraat. Mais ce fonds d’investissement jette l’éponge le 6 mars. Parmi les candidats restés en lice, aucun n’a réussi à prouver qu’il avait suffisamment d’argent et un accès au pétrole brut. Malgré la grande compréhension du tribunal de commerce, qui a repoussé à huit reprises la date limite de dépôt des offres.
Même si le dossier a été suivi jusqu’au bout, cela fait un mois que le pessimisme dominait à Bercy. «Rien n’aurait été pire qu’une solution précaire», avec un repreneur incapable d’«assurer la pérennité industrielle du site et des emplois», ont insisté hier Arnaud Montebourg et Michel Sapin. Le seul point positif de l’affaire est sans doute la loi dite «Petroplus», votée sous Sarkozy en mars 2012, qui permet à un tribunal de commerce de saisir les actifs d’une entreprise défaillante. Grâce à ce texte, une partie des stocks de pétrole de la raffinerie a été transférée dans une fiducie. Elle permettra de financer un plan social de bon niveau. Mais pas de redonner des emplois et de l’espoir aux salariés, «usés» par plus d’un an de lutte.











SOCIETE

 

Mariage homo : dernière ligne droite à l'Assemblée


L'examen du texte en séance en deuxième lecture débute ce mercredi, sur fond de protestation accrue des anti.

L'Assemblée nationale. (Sipa)
L'Assemblée nationale. (Sipa)

Le projet de loi sur le mariage homosexuel entre mercredi 17 avril dans sa dernière ligne droite avec l'examen, en séance à l'Assemblée, de sa seconde lecture, sur fond de nouvelles manifestations des opposants au texte.
Si les anti-mariage homosexuel ne désarment pas dans la rue, le scénario à l'Assemblée semble écrit d'avance : la majorité va tout faire pour que le texte qu'elle votera mardi prochain soit conforme à la version adoptée vendredi dernier par le Sénat. Le projet de loi qui continue à diviser une partie de l'opinion publique sera alors définitivement adopté.
Même la demi-douzaine de députés UMP qui se battent pied à pied contre le texte semblent résignés : "sur le plan strictement parlementaire, la messe est dite", déclarait mardi dans les couloirs de l'Assemblée Philippe Gosselin, l'un des principaux orateurs de l'UMP. "On aura beau se démener comme de beaux diables, la majorité a consigne de ne rien laisser passer", a-t-il ajouté.
Le projet de loi a déjà été examiné lundi en commission des lois et adopté après quelques petites heures de débat par 27 voix contre 6 dans une ambiance des plus feutrées qui contrastait avec les débats de la première lecture.
Pour l'examen du texte, à partir de mercredi dans l'hémicycle, les choses sont bien cadrées. Le gouvernement, pour couper court à toute tentative d'obstruction de l'opposition, a décidé d'appliquer "le temps programmé" autorisé par le règlement depuis la précédente législature.

"On ne peut être protégé qu'en faisant son coming out !"

En clair, cela signifiera 25 heures de débat, comprenant les déclarations générales et le temps imparti à chaque groupe. Pour l'opposition, UMP et UDI, ce sera environ 13 heures - dont 11 heures environ pour la seule UMP -. Les députés UMP avec à leur tête Christian Jacob en revendiquaient 50.
Mais Hervé Mariton (UMP) a soulevé un lièvre, l'article 16 bis, et compte bien prendre en défaut le texte adopté par les sénateurs afin d'empêcher un vote conforme. Cette disposition souligne qu'"aucun salarié ne pourra être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire pour avoir refusé, en raison de son orientation sexuelle, une mutation géographique dans un Etat incriminant l'homosexualité". "Cela veut dire que l'on ne peut être protégé qu'en faisant son coming out !", s'indigne le député de la Drôme qui avait proposé, lors de la première lecture, que la disposition s'applique à une personne "quelle qu'elle soit". "C'est extravagant, c'est une boulette absolue", dit-il.

Rassemblements quotidien devant l'Assemblée

Autre cheval de bataille des députés UMP : l'article 4 bis qui habilite le gouvernement à légiférer par ordonnances pour toutes les modifications législatives qu'entraînera l'application du texte en dehors du Code civil. Cet article est l'oeuvre du Sénat qui a complètement réécrit le fameux article "balai" voté en première lecture par les députés et vivement décrié par l'opposition. "Une martingale pour impacter rien moins que 14 codes", a commenté Jean-Frédéric Poisson (UMP). "Un dessaisissement du Parlement", a estimé Hervé Mariton (UMP). "Une négation des droits du Parlement", a renchéri Philippe Gosselin. Les députés concentreront l'essentiel de leurs amendements sur ce point. Le rapporteur PS du texte, Erwann Binet, a rétorqué que cet article ne concernait que des "coordinations" et a accusé l'opposition de "faire semblant".
Reste une autre arme aux députés UMP, le recours au Conseil constitutionnel après le vote du projet. Autant Hervé Mariton que Philippe Gosselin affirment qu'ils s'y emploient d'ores et déjà. Côté rue, quelques milliers d'opposants au mariage homosexuel ont manifesté mardi soir à Paris et à Versailles.
Le mouvement la "Manif pour tous", avec à sa tête Frigide Barjot, compte bien organiser des rassemblements de protestation chaque soir, devant l'Assemblée, à partir de 19 heures. Avant une "grande" manifestation le 21 avril et peut-être une autre le 23, jour du vote solennel.










 
 
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DIVERS

 

Nucléaire : un convoi de plutonium en attente à Cherbourg


 

Cherbourg-Octeville (Manche), mardi. Des gendarmes en faction devant l'accès à l'usine Areva, où doit transiter le convoi de Mox parti de la Hague et destiné au Japon. 
Cherbourg-Octeville (Manche), mardi. Des gendarmes en faction devant l'accès à l'usine Areva, où doit transiter le convoi de Mox parti de la Hague et destiné au Japon.  | AFP PHOTO/CHARLY TRIBALLEAU

Du MOX, combustible très radioactif et controversé contenant du plutonium, est depuis mercredi 2h35 environ à Cherbourg (Manche), en attente d'un départ dans la journée pour le Japon. Arborant des pancartes "Stop plutonium", une trentaine de militants de Greenpeace ont déclenché une sirène le long d'une route au passage du convoi, peu avant son arrivée sur le port.                                        

 
Une trentaine de CRS s'étaient peu avant positionnés entre les militants et la route. Selon une source proche des forces de l'ordre, plus d'un millier d'hommes étaient mobilisés le parcours terrestre.

Les trois camions de MOX étaient escortés par des dizaines de fourgonnettes de force de l'ordre. Ils se sont positionnés non loin des bateaux spécialisés, à quai, qui doivent assurer le transport maritime, le Pacific Heron et Pacific Egret, de la compagnie britannique PNTL. Le chargement devrait démarrer dans la matinée, selon qui n'a pas voulu préciser les quantités de MOX. Greenpeace parle d'un peu plus de 10 tonnes de MOX, soit 650 à 800 kg de plutonium, «le plus grand radiotoxique du monde», qui peut servir à fabriquer des bombes.

Un voyage par mer de 65 jours jusqu'au Japon
Les bateaux sont équipés chacun de deux canons 30 mm, selon Greenpeace, et une trentaine d'hommes en tout d'une force spéciale britannique assurent leur sécurité. Les Etats-Unis suivent également discrètement le transport puisque les matières fissiles japonaises sont sous leur contrôle. Le convoi maritime doit durer environ 65 jours, selon Greenpeace.

Areva souligne que le combustible voyage dans des emballages «d'une grande robustesse (chaque emballage pèse 98 tonnes à vide pour 10 tonnes de matière transportée)». Selon Greenpeace, le MOX est un combustible qui permet de «recycler» le plutonium produit lors de l'irradiation de combustibles classiques (composées uniquement d'uranium) dans les centrales nucléaires.

Un convoi reporté à cause de la catastrophe de Fukushima
Ce premier convoi de MOX vers le Japon depuis la catastrophe de Fukushima en mars 2011 est vivement critiqué par Greenpeace, Sortir du et Europe Ecologie , qui en ont demandé l'annulation. Il était initialement programmé en 2011 mais avait été "reporté" en raison de la catastrophe de Fukushima. Il s'agit du 5e convoi de MOX vers le Japon, le premier ayant eu lieu en 1999. Selon Greenpeace, les quantités sont nettement moindre que par le passé.

La cargaison est destinée à la centrale de Takahama, selon Kansai Electric client de cette cargaison. Greenpeace affirme que la centrale ne va pas redémarrer avant mars 2015. Seuls deux des 50 réacteurs japonais sont actuellement exploités mais le gouvernement libéral démocrate (droite), au pouvoir depuis décembre, est revenu sur la promesse de son prédécesseur de centre gauche de sortir du nucléaire.                            
 
LeParisien.fr

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