POLITIQUE
HOLLANDE: Fièvre orange pour l'intronisation du plus jeune souverain d'Europe
Plus de 800.000 visiteurs tout d'orange vêtus, une couleur inspirée par le patronyme de la famille royale, les Orange-Nassau, envahiront les rues d'Amsterdam pour une journée marquée par le faste. Le jeune roi sera le premier homme à monter sur le trône depuis 1890, après trois reines et une régente.
Il sera en outre le premier d'une nouvelle génération de monarques européens, dont la moyenne d'âge est actuellement de 71 ans, à régner dès la signature par la reine Beatrix de l'acte d'abdication qui fera à nouveau d'elle une princesse, vers 10H15 (08H15 GMT).
La famille royale apparaîtra ensuite sur le balcon du palais, afin de saluer les quelque 20.000 personnes présentes sur le Dam, la place du centre-ville bordée d'un côté par le palais et de l'autre par la "Nieuwe Kerk", une ancienne église, où se tiendra la cérémonie d'investiture.
Le rôle du monarque a évolué depuis la création en 1815 du Royaume des Pays-Bas, qui étaient avant cela une république.
Le nouveau roi, qui ne participera plus à la formation du gouvernement, prêtera serment devant les deux chambres du parlement, réunies en session extraordinaire dans la "Nieuwe Kerk". Il sera alors intronisé et non couronné, une nuance marquant la séparation entre l'Église et la monarchie aux Pays-Bas.
Une multitude de concerts, de soirées et de fêtes de rue ont été prévus à travers le pays, dont une performance en plein-air du célèbre DJ néerlandais Armin van Buuren.
La journée de célébration, historique pour les Néerlandais généralement attachés à la famille royale, sera marquée par deux absences: le père de la future reine Maxima, Jorge Zorreguieta, en raison de son rôle controversé durant la dictature argentine, et le frère de Willem-Alexander, le prince Friso, dans le coma depuis un accident de ski en février 2012.
Les princes et princesses héritiers du gotha européen, ainsi que l'ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et du président du Comité international olympique Jacques Rogge, assisteront à la cérémonie ainsi qu'aux festivités.
Lundi soir, un dîner de gala a réuni autour de la reine et du futur couple royal toutes les délégations au Rijksmuseum, l'un des plus célèbres musées au monde récemment rouvert après 10 ans de travaux de rénovation.
Peu auparavant, la reine Beatrix, visiblement émue, avait prononcé un bref discours d'adieu, retransmis à la télévision.
Mali. Un soldat français tué par un engin explosif
Illustration de soldats français, au Mali.
Crédit photo : Reuters
Un soldat français du 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine de Bayonne a été tué lundi après-midi dans l’extrême nord du Mali. Il appartenait aux forces spéciales.
6e soldat tué depuis l’opération Serval
Un soldat Français est mort ce lundi après-midi dans l’extrême nord du Mali, a annoncé la présidence de la République. Il s’agit du caporal-chef Stéphane Duval, 32 ans. Il est le 6e militaire tué au Mali depuis le début de l’intervention française dans ce pays le 11 janvier. Deux autres soldats ont été « grièvement blessés » dans la même explosion mais « leurs pronostics vitaux ne sont pas engagés », selon la Défense.
Les faits sont survenus « dans le cadre des nombreuses opérations de sécurisation pilotées par l’armée française et qui ont pour objectif d’affaiblir les groupes terroristes en les poursuivant sans relâche et en détruisant toute leur logistique », indique le ministère de la Défense dans un communiqué.
Engin explosif
Le soldat a trouvé la mort entre Tin Zaouaten et Boughessa, deux localités très proches de la frontière avec l’Algérie, lorsque le véhicule léger dans lequel il circulait a sauté sur un engin explosif. Les deux soldats blessés à ses côtés ont été évacués immédiatement par hélicoptère vers Tessalit.
« Aucun terroriste n’a été détecté sur la zone » après l’explosion, a précisé à l’AFP le porte-parole de l’état-major des armées, le colonel Thierry Burkhard.
L’« émotion » de François Hollande
François Hollande adresse à la famille et aux proches du soldat tué « ses plus sincères condoléances et leur témoigne le respect de toute la Nation », indique le service de presse de l’Elysée.
Il « salue avec émotion la détermination et le courage des forces françaises engagées au Mali aux côtés des forces maliennes et africaines. Il leur exprime sa totale confiance pour mener à bien l’ultime phase de leur mission », ajoute le service de presse.
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui adresse également ses condoléances à la famille, aux proches et aux compagnons d’armes de la victime, rappelle en outre « toute la détermination de la France à poursuivre sa mission pour éradiquer les groupes terroristes du Mali et assurer la sécurité des populations ».
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : Tokyo et Moscou prêts à signer la fin de la Seconde Guerre mondiale
Le conflit territorial à propos des îles Kouriles du Sud oppose depuis des décennies les deux nations et empêche de signer un traité de paix marquant la fin formelle de la Seconde Guerre mondiale.
Le conflit territorial à propos des îles Kouriles du Sud oppose depuis des décennies les deux nations et empêche de signer un traité de paix marquant la fin formelle de la Seconde Guerre mondiale. - AFP
A l’occasion du rare déplacement d’un Premier ministre japonais à Moscou, Shinzo Abe, le chef du gouvernement nippon, et le président russe Vladimir Poutine se sont déclarés “déterminés”, hier soir, à enfin négocier une issue au conflit territorial portant sur les îles Kouriles du Sud qui oppose depuis des décennies les deux nations et les a, jusqu’ici, empêché de signer un traité de paix marquant la fin formelle de la Seconde Guerre mondiale entre leurs deux Etats. Le fait que « 67 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale aucun traité de paix n’ait été conclu entre la Russie et le Japon » est une « situation anormale », ont noté les deux dirigeants dans un communiqué commun. Malgré ces déclarations résolument optimistes, de longues années de tractations devraient encore être nécessaires pour rapprocher les points de vue des deux pays qui se disputent la souveraineté de quatre îles, contrôlées depuis 1946 par Moscou, mais situées tout près des côtes du Japon, qui les a d’ailleurs baptisées “Territoire du Nord”.
Alibaba achète 18% de Weibo, le Twitter chinois
Le leader chinois du commerce en ligne, Alibaba, a confirmé, hier soir, qu’il allait dépenser 586 millions de dollars pour prendre le contrôle de 18% du site de microblogging chinois Weibo, opéré par le portail Sina. Alibaba pourra, s’il le souhaite, acquérir, dans le futur, jusqu’à 30% du service, souvent présenté comme le Twitter chinois. Les deux géants de l’internet se proposent aussi de pousser leur coopération afin de renforcer les liens entre microblogging et e-commerce. Ensemble, ils espèrent faire bondir les volumes de ventes en ligne dans le pays. Selon les projections de Forrester Research, ces ventes pourraient atteindre un montant total de 356 milliards de dollars dans le pays à l’horizon 2016 contre 169,4 milliards l’an dernier. Elles seraient alors plus importantes que les ventes réalisées en ligne aux Etats-Unis. Pour les analystes, cette nouvelle acquisition pourrait signifier qu’Alibaba met la dernière main à sa restructuration avant de lancer une introduction en bourse historique. Cette levée de fonds pourrait intervenir dès cette année pour le groupe qui est actuellement valorisé à 55 milliards de dollars par les experts.
Fujitsu va céder ses microcontrôleurs à Spansion
Selon les médias japonais, le groupe nippon Fujitsu serait sur le point de conclure la cession de ses activités de microcontrôleurs au fabricant américain de semi-conducteurs, Spansion, qui fut à l’origine une coentreprise de Fujitsu et d’AMD. Le groupe, qui est spécialisé dans la production de mémoires flash, cherche depuis longtemps à diversifier son portefeuille d’activités. Si un accord était conclu, il pourrait récupérer les activités de recherche sur ce segment de Fujitsu ainsi qu’une usine située au Japon. Ces microcontrôleurs sont des puces microscopiques servant de cerveaux à une grande partie des produits électroniques (téléviseurs, jouets, électroménager...) mais sont également très présents dans les automobiles. En cédant cette activité, Fujitsu continuerait de réduire son exposition au marché des semi-conducteurs, sur lequel il a été débordé par la concurrence sud-coréenne. Il y a quelques mois, le groupe avait déjà annoncé qu’il allait fusionner ses activités de développement de circuits intégrés à grande échelle (LSI) avec Panasonic.
La Chine investit presque autant que les Etats-Unis en Afrique
Le Monde.fr avec AFP
La Chine a investi plus de 75 milliards de dollars en Afrique au cours de la période 2000-2011, s'approchant des montants dépensés par les Etats-Unis, selon une étude publiée lundi 29 avril.
Le groupe de réflexion Center for Global Development a publié des chiffres dans le but de rendre plus clairs les investissements à l'étranger de Pékin. Selon ce rapport, la Chine représente un cinquième du total des investissements sur le continent africain. Par comparaison, les Etats-Unis y ont investi 90 milliards de dollars.
"LA COMPOSITION DES AIDES EST TRÈS DIFFÉRENTE"
Mais selon les auteurs de l'étude, seul 1,1 milliard de dollars déboursé par la Chine en Afrique chaque année était officiellement considéré comme une aide au développement, comme définie par le club des principaux donateurs. "Quand vous comparez les Etats-Unis et la Chine, le total officiel est à peu près comparable. Cependant, les gens ne parlent pas toujours des mêmes choses quand ils font référence à l'aide chinoise", a déclaré Bradley Parks, à l'origine de l'étude. "La composition des aides est très différente", a-t-il ajouté.
La Chine a ainsi participé à des initiatives très diverses. La plupart de ses dépenses ont permis à différents pays de réduire leur dette. Viennent ensuite des dépenses pour le secteur du transport, pour le stockage de denrées, et enfin pour le secteur agricole. Pékin a financé des projets aussi divers qu'une académie militaire au Zimbabwe, dont le leader Robert Mugabe a été mis au ban par les puissances occidentales, ou un opéra en Algérie.
Le Ghana a été le principal bénéficiaire de l'argent chinois même si Pékin a soutenu de nombreux pays à travers le continent, à l'exception de ceux ayant accordé leur reconnaissance à Taïwan, que la Chine considère comme faisant partie de son territoire.
L’austérité sans solidarité conduit droit au mur.
La cacophonie qui a déjà été à l’origine de nombreuses incompréhensions face à la politique économique de l’Europe vient d’atteindre un paroxysme qui mérite qu’on prenne le temps de se demander si cette guerre de mots dépasse la démagogie politique et risque d’atteindre la substance même de l’économie européenne.
Trois positions contradictoires.
Prenons les trois dimensions de ces derniers jours :
· L’attaque française contre l’Allemagne : La fronde des socialistes français renforce l'hostilité des Européens du Sud au "diktat de l'austérité" imposé par Berlin, comme la décrit le courrier international.
· L’Allemagne face à la France : la France n'est pas au niveau de son partenaire allemand. Et comme dans tout couple tentant de se retrouver, le partenaire le plus sûr de lui ne peut pas toujours porter son partenaire, écrit Le Monde.
· L’Italie entre dans la danse avec la déclaration du nouveau Premier Ministre : L'Italie se meurt à cause de la seule austérité. Les politiques en faveur de la relance ne peuvent plus attendre".
Le cas français est-il désespéré ?
La France a augmenté sa dette plus vite que l’Allemagne. En termes relatifs, Paris et Berlin avaient en 2007 un ratio de 67% Dette/PIB. L' Allemagne est à 82% alors que la France est à 90%. Les salaires français et les charges sociales sont supérieurs à ceux des Allemands. Cela veut-il dire que c’est sur le seul terrain salarial et des charges sociales que doit se développer l’austérité ? Ce serait inéquitable.
Il ne peut y avoir de responsabilité acceptable que si la solidarité est présente. Malheureusement, les syndicats voudraient bien que les sacrifices ne touchent pas les travailleurs : dans ce cas, la compétitivité et la croissance ne seront pas aux rendez-vous. Les entreprises voudraient voir leurs charges diminuer, sans pour autant proposer des mesures concrètes au sommet de leur échelle salariale.
Cette contradiction crée le statu quo. Et c’est cet immobilisme de la France qui inquiète. Une guerre de mots ne rendra pas facile une concertation indispensable.
L’Allemagne présente-t-elle un diktat ?
Que le miroir germanique puisse blesser n’étonne pas. Il est presque aveuglant. Seulement, il y a un problème. Otez l’Allemagne de l’Europe et l’édifice s’effondre. Avec une part de 27% dans les garanties de l’Eurozone, L’Allemagne porte la plus grosse charge dans les sauvetages, suivie par la France à 20%.
Que la Chancelière Merkel ait des difficultés à vendre des contributions à Chypre, la Slovénie et autres Espagne peut se comprendre. Mais elle sait combien son pays a besoin d’une croissance européenne plus large pour survivre : le commerce allemand se fait d’abord et avant tout avec ses partenaires européens.
Si elle tente de minimiser le risque d’intervention dans les sauvetages voisins, elle cherche cependant la croissance, et en constitue la locomotive.
L’Italie parviendra-t-elle à résoudre la quadrature du cercle?
On comprend le discours désespéré du nouveau Premier Ministre Italien, Enrico Letta. Mais sa dette continue à croitre, et il annonce une croissance des dépenses…sans augmentation de l’endettement. Il faudra suivre de près cette arithmétique.
Si l’Italie avait été vertueuse, elle pourrait faire face à une augmentation de son endettement au-delà de 130% à la fin 2013. C’est difficilement gérable, d’autant plus que cette dette a été raccourcie d’un an et que le seul refinancement des dettes venant à échéance atteint 400 milliards d’euros par an.
Osera-t-il ce que ni Mario Monti, ni Vittorio Grilli n’ont osé ? Une consolidation volontaire des échéances les plus courtes ? Il ne l’a pas évoquée. Mais Fabrizio Saccomani, le Ministre de l’économie et des finances est un sage qui a passé 40 ans à la Banca d’Italia. Il connaît le défi et en a parlé sans concession dimanche dernier à Washington alors qu’il était encore Directeur Général de la Banca d’Italia.
La croissance responsable est la seule issue : il faut lâcher du lest.
Jouer à la fois sur le frein et sur l’accélérateur est une manière de conduire que tous les grands pilotes automobiles connaissent bien. Dans les virages, l’accélérateur tue. Dans les lignes droites, les freins retardent.
L’Europe est maintenant arrivée à un point où elle doit apprendre à renouer avec la croissance responsable. Il ne s’agit ni de jeter l’argent par les fenêtres, ni de suffoquer le consommateur, ni de saigner à blanc les pensionnés, ni de priver les travailleurs de leur travail. Ce serait suicidaire.
La croissance responsable n’est pas une chose impossible, pour autant qu’il y ait un vrai consensus sur le fait que tous et chacun participent a l’effort. Il faut lâcher du lest sur les déficits budgétaires. Le chiffre de 3% a toujours été absurde. Mais il faut le faire avec modération : c’est là que le sens des responsabilités est crucial.
Il ne s’agit pas de dépenser pour ajouter des avantages à l’une ou l’autre catégorie. Une latitude de 2% par an au-delà des 3% actuels permettrait, au cours des deux prochaines années, permettrait de remettre en selle une économie en récession. Elle devrait être utilisée exclusivement pour des mesures d’investissement à long terme, approuvées par la Commission européenne, et créatrice de croissance.C'est le principe même des déficits anticycliques.
Le cheval est fou. Il ne faut pas lui lâcher la bride, mais elle est trop serrée pour lui permettre de reprendre son trot et d’éviter une ruade mortelle. C’est à la fois un sport et un art. En serons-nous capables?
Patron mais pas pigeon
François Hollande annonce des mesures pour la création d'entreprises © reuters - 2013
François Hollande a annoncé lundi un ensemble de mesures visant à promouvoir la création d'entreprises et à clore l'épisode dit "des pigeons", ces patrons de start-up qui s'étaient révoltés en octobre contre les projets fiscaux du gouvernement.
Organisée à l'Elysée, un symbole fort selon l'entourage du chef de l'Etat, la clôture des assises de l'entrepreneuriat a donné l'occasion au président de dévoiler un nouveau régime fiscal allégé sur les plus-values de cession d'entreprise.
Le chef de l'Etat a déclaré:
Notre premier devoir, c'est de stimuler l'esprit d'entreprise dans notre pays. C'est d'abord le rôle de l'école. Il sera donc prévu, de la sixième à la terminale, un programme sur l'entrepreneuriat
Il a vanté dans son discours les valeurs de réussite et d'initiative et s'est employé à dissiper tout "malentendu" avec un milieu traditionnellement hostile au Parti socialiste.
François Hollande a de même annoncé la suppression d'un indicateur de la Banque de France qui vise les entrepreneurs ayant connu une liquidation judiciaire.
Pour l'entourage du chef de l'Etat, l'objectif était bien de faire comprendre aux chefs d'entreprise, échaudés par l'alourdissement de la fiscalité et des prises de position de certains ministres, que le gouvernement est désormais dans leur camp, à charge pour eux de participer à la lutte contre le chômage, élevée au range de "cause nationale".
"Ce qui me semble nouveau, c'est quand même que la gauche adopte un discours sur l'entrepreneuriat, sur la figure de l'entrepreneur, qui est un discours très positif dans lequel on reconnaît le rôle de l'entrepreneur dans la société", a déclaré" une source gouvernementale.
Le message du président a semble-t-il été entendu, au moins en partie.
"Les assises de l'entrepreneuriat ont permis de rétablir le dialogue entre le gouvernement et le monde de l'entrepreneuriat, dont le capital investissement", a jugé l'Association française des investisseurs pour la croissance (AFIC), qui regroupe les professionnels du capital-investissement.
De son côté, l'Union professionnelle artisanale a jugé que "beaucoup de mesures vont dans le bon sens", pour ajouter toutefois que "les conclusions de ces assises ne suffiront pas à rétablir la confiance des chefs d'entreprise de l'artisanat et du commerce de proximité", confrontés à 1,1 milliard d'euros de prélèvements supplémentaires en 2013.
JUSTICE ?
Guantanamo : grève de la faim sous surveillance medicale
Le Monde.fr avec AFP
Les autorités militaires américaines ont annoncé lundi l'arrivée de renforts médicaux à la prison de Guantanamo, touchée depuis bientôt trois mois par une grève de la faim qui affecte désormais 60 % des détenus. Une quarantaine de personnels médicaux de la US Navy, parmi lesquels des infirmières et des spécialistes, sont arrivés pendant le week-end sur la base américaine érigée à Cuba. "Maintenant que nous avons évalué tous les détenus et avons commencé à les soigner, ces renforts nous aideront à alléger le fardeau que la grève de la faim fait peser sur la mission régulière de notre personnel", a indiqué le lieutenant-colonel Samuel House, porte-parole de la prison.
Le nombre de détenus en grève de la faim est resté stable dimanche et lundi, après avoir passé la barre des 100 samedi, sur une population carcérale de 166, a ajouté le porte-parole de la prison. Mais 21 d'entre eux sont désormais alimentés par des tubes reliés directement à l'estomac par la cloison nasale, selon le lieutenant-colonel House. Et parmi eux, cinq étaient toujours hospitalisés, a-t-il ajouté. Il a précisé "qu'aucun détenu n'était près de mourir", démentant formellement les allégations d'un historien de Guantanamo.
Le spécialiste britannique de la prison Andy Worthington a estimé sur son blog que "quatre prisonniers étaient proches de la mort" en raison de la grève de la faim, citant une "source crédible à l'intérieur de Guantanamo". Il précise que parmi ces quatre détenus, figure Khiali Gul, un Afghan qui fait partie des 86 détenus que l'administration Obama a jugés "libérables faute de preuves". "C'est le droit des détenus de protester. Cependant, c'est notre mission de leur fournir un environnement sain, humain et sûr et nous ne laisserons pas nos prisonniers mourir de faim", avait déclaré récemment le lieutenant-colonel House.
La grève de la faim était lundi à son 83e jour et entrait dans sa 12e semaine. Selon les avocats, le mouvement a été déclenché le 6 février quand des corans avaient été examinés d'une manière que les prisonniers ont jugée blasphématoire. Mais la plupart des protestataires dénoncent maintenant plus largement leur détention illimitée depuis 11 ans, sans inculpation ni procès. Vendredi, la Maison Blanche avait indiqué qu'elle continuait à "suivre de près" la grève de la faim, réaffirmant "l'engagement du président Barack Obama à fermer la prison".
Loi Florange : de fortes pénalités pour refus de vendre un site
Les députés PS qui présentent leur texte mardi ont préféré soumettre les groupes récalcitrants à de fortes pénalités : jusqu’à 20 Smic par emploi supprimé.
François Hollande à Florange, le 24 février 2012. - Reuters
Le calendrier ne doit rien au hasard. C’est mardi, à la veille du 1er mai et à quelques jours de la manifestation du 5 mai convoqué par Jean-Luc Mélenchon, que le groupe PS de l’Assemblée va finalement dévoiler sa proposition de loi sur la reprise des sites rentables, surnommée « loi Florange ». Ce texte hautement symbolique avait été promis par François Hollande lors de sa visite sur le site ArcelorMittal de Florange pendant la campagne présidentielle. « Quand une firme ne veut plus d’une unité de production, mais ne veut pas la céder, nous lui en ferions l’obligation pour qu’un repreneur puisse reprendre l’activité », avait déclaré le candidat socialiste le 24 février 2012.
Quatorze mois plus tard, il est trop tard pour sauver les hauts fourneaux de Florange, et le texte que les députés PS espèrent faire voter avant l’été, opte pour la dissuasion plutôt que la coercition. Préparé par le président de la commission des Affaires économiques François Brottes, le numéro deux du PS Guillaume Bachelay et le député des Hauts-de-Seine Jean-Marc Germain, en liaison étroite avec les cabinets de Michel Sapin, Arnaud Montebourg, Christiane Taubira, ainsi que Matignon et l’Elysée, la proposition de loi tient en trois articles.
Selon le document dont « Les Echos » se sont procuré une copie, elle s’appliquera aux groupes « de plus de 1.000 salariés souhaitant fermer l’un de ses établissements » et prévoit « une étape préventive ». Le dirigeant d’entreprise qui désire fermer un site devra en informer le comité d’entreprise et « rechercher un repreneur » pendant trois mois. Tenu à une « obligation de moyens », il devra, entre autres, « apporter une réponse motivée à chacune des offres de reprise reçues » et en informer le comité d’entreprise. Si ce dernier estime que le dirigeant d’entreprise ne joue pas le jeu, il pourra « saisir le président du tribunal de commerce ».
Jusqu’à 28.000 euros de pénalité
Le juge vérifiera « que l’effort de recherche d’un repreneur a bel et bien été fourni » et il devra aussi déterminer « si l’employeur a refusé des offres de reprise crédible ». En pareille situation, le tribunal de commerce pourra condamner l’entreprise à « une pénalité » d’un montant maximum de 20 fois la valeur mensuelle du Smic par emploi supprimé (plus de 28.000 euros).
L’idée est que le montant soit dissuasif. A titre d’exemple, les sommes généralement exigées des entreprises pour la revitalisation de bassin d’emplois sont de l’ordre de 2 à 4 Smic par emploi supprimé. Le juge disposera néanmoins d’une large marge d’appréciation en fonction « de la situation de l’entreprise et des efforts engagés pour la recherche d’un repreneur ».
Eviter l’inconstitutionnalité
L’obligation de cession d’un site, promise par François Hollande pendant la campagne, s’est heurtée à des obstacles juridiques. Un risque constitutionnel pour atteinte disproportionnée au droit de propriété et un risque de mise en cause du principe communautaire de liberté d’établissement (qui englobe le droit de fermer un site). Afin de montrer le prix symbolique attaché à cette proposition de loi, le chef de file des députés PS Bruno le Roux a décidé d’en être le premier signataire.
Elsa Freyssenet
Guéant dément avoir reçu de l'argent de la Libye
Les juges chargés d'enquêter sur un éventuel financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy ont découvert un virement de 500.000€ sur le compte de Claude Guéant. Cette somme proviendrait, selon lui, de la vente de tableaux.
Non, il n'a pas reçu d'argent de la Libye. L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant dément formellement les informations du Canard Enchaîné, selon lesquelles un versement suspect d'argent a été retrouvé sur son compte par les juges chargés de l'enquête sur un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Les enquêteurs ont trouvé trace, dans les comptes de Claude Guéant, d'un virement daté de 2008 en provenance de l'étranger. Le montant est important: 500.000 euros. S'agirait-il d'argent libyen? Pas du tout, s'insurge Claude Guéant. L'origine de cette somme est simple: la vente de deux tableaux du peintre hollandais Andries van Eertvelt, datant du XVIIe siècle, à un acheteur étranger. Le député UMP assure détenir les justificatifs de cette transaction, et être prêt à les donner à la justice.
L'hebdomadaire satirique voit en tout cas un lien entre ces découvertes et l'ouverture le 19 avril d'une information judiciaire pour «corruption active et passive», «trafic d'influence», «faux et usage de faux», «abus de biens sociaux», «blanchiment, complicité et recel de ces délits». Cette instruction a pour origine le témoignage de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, qui a affirmé en décembre détenir les preuves d'un financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy. Claude Guéant a annoncé sur Europe 1 qu'il était sur le point de porter plainte contre l'homme d'affaires.
Le peintre flamand Andries Van Eertvelt, dont Claude Guéant dit avoir vendu deux tableaux pour un total de 500 000 euros, est un artiste du XVIIe siècle dont le prix record hors frais aux enchères se monte à 140 000 euros, a indiqué mardi la société Artprice. Un grand tableau de Van Eertvelt (1590-1652) réalisé en 1640 et intitulé "La bataille de Lépante" a été adjugé 140 000 euros au marteau (hors frais) en 2010 par Sotheby's Amsterdam. Les frais, qui varient en fonction du montant du lot, "sont de 20 % en moyenne", selon Sotheby's. L'acheteur de cette toile a donc déboursé environ 168 000 euros.
"Cette bataille de Lepante a été vendue dans les meilleures circonstances pour atteindre le meilleur prix. C'est-à-dire que le tableau a été présenté par une grande maison de vente internationale, à Amsterdam, le meilleur lieu possible pour un artiste hollandais", analyse Artprice. Le prix médian des oeuvres de Van Eertvelt, peintre de moyenne envergure, spécialiste des marines et des batailles navales, est de 41 000 euros, selon la société française, numéro un mondial des données sur le marché de l'art.
Le Canard enchaîné a révélé que des juges s'interrogaient sur le versement de plus de 500 000 euros depuis l'étranger sur un compte de Claude Guéant. L'ancien ministre de l'Intérieur a démenti lundi tout lien entre cet argent et un éventuel financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. L'ancien secrétaire général de l'Élysée justifie le demi-million d'euros reçus par la vente en 2008 "à un confrère avocat" de deux tableaux de ce peintre hollandais représentant des bateaux dans la tempête. "J'en avais fait l'acquisition une vingtaine d'années auparavant", a-t-il redit mardi sur Canal+. "C'était un achat dans des circonstances personnelles, mais je ne suis pas un investisseur en matière d'art", a déclaré Claude Guéant.
.. dans le jardin de sa mère.
L'affaire se passe à Uchacq-et-Parentis, un village de 600 habitants près de Mont-de-Marsan. Il y a trois ans, François-Gilles Egretier, alors en poste à Bercy, serait intervenu pour modifier ce tracé qui aurait impacté une soixantaine de propriétés de la commune, dont celle de sa mère. Sur une carte, ce changement est à peine perceptible, - il s'agit d'un petit tronçon de trois kilomètres de la future voie ferrée, qui placera Bordeaux à 1 h 50 de Bilbao en 2020. Mais dans ce village, l'histoire a fait grand bruit, au point que des habitants du village se sont regroupées dans l'association «les Voix du fuseau nord» et ont déposé plainte, classée sans suite en 2012. Maître Adrien Ville, leur avocat, avait alors saisi le doyen des juges d'instruction d'une plainte avec constitution de partie civile, cette fois au nom des 15 riverains touchés par le déplacement du fuseau du tracé de la LGV.
Le juge suspecte l'ex-conseiller d'avoir fait jouer ses réseaux pour présenter un nouveau tracé au cabinet de Dominique Bussereau, alors ministre des Transports. Selon Sud-Ouest, un échange de mail avec le maire de la commune Jean-Claude Lalagüe serait accablant. « Je vais entrer en contact avec un de mes confrères au cabinet Bussereau pour piloter plus finement l’avancée du projet », a par exemple écrit un jour le conseiller technique dans un message envoyé à l'édile. « Le tracé, c’est moi qui l’ai dessiné, il est bien meilleur pour la collectivité. Cette mise en examen est injuste, François-Gilles Egretier ne m’a servi que de boîte aux lettres », se désole dans Sud-Ouest Jean-Claude Lalagüe. L'avocat de François-Gille Egretier n'a pas souhaité communiquer sur cette affaire.
LeParisien.fr
Les enquêteurs ont trouvé trace, dans les comptes de Claude Guéant, d'un virement daté de 2008 en provenance de l'étranger. Le montant est important: 500.000 euros. S'agirait-il d'argent libyen? Pas du tout, s'insurge Claude Guéant. L'origine de cette somme est simple: la vente de deux tableaux du peintre hollandais Andries van Eertvelt, datant du XVIIe siècle, à un acheteur étranger. Le député UMP assure détenir les justificatifs de cette transaction, et être prêt à les donner à la justice.
«Ce n'est pas du tout agréable d'entendre ces rumeurs»
Le Canard Enchaîné évoque également dans son article de «nombreux et conséquents paiements de factures en liquide» de la part de l'ancien chef de la place Beauvau. Ce sont «des petites sommes», répond-il, qui proviennent «de primes de cabinet dont j'avais bénéficié au ministère de l'Intérieur quand j'y officiais». «Ce n'est pas du tout agréable d'entendre ces rumeurs qui circulent alors qu'il n'y a aucun fondement», se défend-il sur Europe 1.L'hebdomadaire satirique voit en tout cas un lien entre ces découvertes et l'ouverture le 19 avril d'une information judiciaire pour «corruption active et passive», «trafic d'influence», «faux et usage de faux», «abus de biens sociaux», «blanchiment, complicité et recel de ces délits». Cette instruction a pour origine le témoignage de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, qui a affirmé en décembre détenir les preuves d'un financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy. Claude Guéant a annoncé sur Europe 1 qu'il était sur le point de porter plainte contre l'homme d'affaires.
Affaire Guéant - Van Eertvelt : le peintre qui ne valait pas
500 000 euros
L'ex-ministre de l'Intérieur a justifié un versement de 500 000 euros sur son compte par la vente de deux tableaux d'un peintre hollandais peu connu.
"Cette bataille de Lepante a été vendue dans les meilleures circonstances pour atteindre le meilleur prix. C'est-à-dire que le tableau a été présenté par une grande maison de vente internationale, à Amsterdam, le meilleur lieu possible pour un artiste hollandais", analyse Artprice. Le prix médian des oeuvres de Van Eertvelt, peintre de moyenne envergure, spécialiste des marines et des batailles navales, est de 41 000 euros, selon la société française, numéro un mondial des données sur le marché de l'art.
"Pas de recherche frénétique sur ce peintre"
Le chiffre de 500 000 euros pour la vente en 2008 de deux marines de Van Eertvelt, évoqué par Claude Guéant, apparaît donc comme "une anomalie par rapport au prix du marché, au regard des données indicielles et économétriques sur cet artiste", considère Artprice. Un autre grand tableau du même artiste sur "La bataille de Lépante" avait été proposé en 2005 par Sotheby's France, avec une estimation entre 300 000 et 500 000 euros mais il n'avait pas trouvé preneur lors de l'adjudication. Les deux tiers des oeuvres de van Eertvelt sont vendues à moins de 10 000 euros."Il n'y a pas de recherche frénétique sur ce peintre", relève Artprice.Le Canard enchaîné a révélé que des juges s'interrogaient sur le versement de plus de 500 000 euros depuis l'étranger sur un compte de Claude Guéant. L'ancien ministre de l'Intérieur a démenti lundi tout lien entre cet argent et un éventuel financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. L'ancien secrétaire général de l'Élysée justifie le demi-million d'euros reçus par la vente en 2008 "à un confrère avocat" de deux tableaux de ce peintre hollandais représentant des bateaux dans la tempête. "J'en avais fait l'acquisition une vingtaine d'années auparavant", a-t-il redit mardi sur Canal+. "C'était un achat dans des circonstances personnelles, mais je ne suis pas un investisseur en matière d'art", a déclaré Claude Guéant.
L’affaire Kadhafi-Sarkozy-Guéant résumée en cinq points
Claude Guéant, Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy le 25 juillet 2007 à Tripoli (Pascal Rossignol/Reuters)
Sarkozy a-t-il touché de l’argent du colonel Kadhafi ? C’est ce que semblent attester des documents déjà révélés ainsi que des déclarations de dignitaires libyens et d’hommes d’affaires. Une information judiciaire a été ouverte contre X, le 19 avril dernier, à ce propos. Aujourd’hui, le “Canard enchainé” révèle que Claude Guéant a reçu sur un compte 500 000 euros virés depuis l’étranger. Petit retour sur ce qui pourrait constituer un jour l’affaire principale du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Faudra-t-il réécrire un bout d’histoire ? Pourquoi, après avoir accueilli la tente du colonel Kadhafi dans les jardins de l’Elysée, Nicolas Sarkozy a-t-il été lui faire une guerre éclair en Libye ? Le faisceau d’indices indiquant que l’origine de l’embrouille serait peut-être une magouille ne fait que s’accroître.
Dans son édition avancée du mardi 30 avril, Le Canard enchainé révèle que les juges ont découvert un versement de plus de 500 000 euros depuis l’étranger sur le compte de l’ex-ministre de l’Intérieur Claude Guéant, bras droit de Nicolas Sarkozy. Ce dernier dément l’existence d’un lien quelconque entre l’origine de cet argent et un éventuel financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Financement qui, s’il a existé, passerait donc dans la catégorie de l’enrichissement personnel. Le Canard enchainé ajoute que les flics de la Division nationale d’investigations financières (DNIF) ont trouvé lors de leur perquisition du 27 février au domicile de Guéant et à son cabinet d’avocat des traces de “nombreux paiements de factures en liquide“. Guéant rétorque qu’il s’agirait de “primes de cabinet“. Petit souci, les primes en liquide ont été supprimées en 2002 par Jospin…
Bref rappel des différents soupçons entourant cette affaire franco-libyenne.
1. Des documents
- Juillet 2011. S’appuyant sur des courriers appartenant au sulfureux intermédiaire Ziad Takieddine, Mediapart évoque “le soupçon libyen”. Le journal en ligne révèle qu’en avril 2007, en pleine campagne présidentielle, le ministère de l’Intérieur (piloté alors par Sarkozy, Claude Guéant étant son directeur de campagne) aurait permis à Takieddine d’obtenir des commissions occultes sur un contrat de matériel de guerre électronique.
- Poursuivant une diplomatie de l’ombre avec la Libye et contrairement aux affirmations premières de Nicolas Sarkozy, la France a bien promis en échange de la libération des infirmières bulgares, en juillet 2007, la livraison d’une centrale nucléaire. Des documents diplomatiques français révélés par les Inrocks en attestent.
- Le 28 avril 2012, Mediapart publie ce que le site intitule “la preuve du financement”. Une note issue des archives des services secrets libyens, dont l’authenticité est débattue, mentionne le feu vert de Kadhafi pour financer la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007, à hauteur de 50 millions d’euros. L’ancien chef d’Etat a porté plainte. Mediapart a également attaqué Sarkozy pour dénonciation calomnieuse. Le parquet avait alors ouvert une enquête pour “faux et usage de faux” et “publication de fausse nouvelle“.
2. Une information judiciaire
“Nouveau front judiciaire pour Nicolas Sarkozy”, commentait Le Monde quand une information judiciaire contre X a été ouverte vendredi 19 avril. Elle l’a été pour “corruption active et passive”, “trafic d’influence”, “faux et usage de faux”,”abus de biens sociaux”, “blanchiment, complicité et recel de ces délits”, dans le cadre des soupçons de financements libyens pour la campagne de 2007 de l’ex-chef de l’Etat.
3. Un agissement étrange
Juste avant le second tour de l’élection présidentiel, Bachir Saleh - l’ancien trésorier de Kadhafi et interface du régime libyen avec les dirigeants européens – est photographié par Paris Match se promenant tranquillement dans Paris alors qu’il est recherché par Interpol. Les Inrocks ont révélé qu’Alexandre Djouhri – intermédiaire proche de Nicolas Sarkozy – et le patron des services secrets français Bernard Squarcini l’ont aidé à s’enfuir de France. Pourtant, la veille, Nicolas Sarkozy avait déclaré au micro de RMC : “si Bachir Saleh est recherché par Interpol, il sera livré à Interpol.”
4. Les déclarations d’ex dignitaires libyens
- Mars 2011. Trois jours avant que les avions français ne bombardent la Libye, Saïf al-Islam, fils de Kadhafi, demande “que le clown Sarkozy rende l’argent qu’il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale” (Euronews 16/03/2011).
- Novembre 2012. Mahmoudi Baghdadi, dernier Premier ministre de Kadhafi, déclare devant la cour d’appel de Tunis “avoir supervisé le dossier de financement de la campagne de Sarkozy depuis Tripoli“. Après lui avoir rendu visite le 16 juin 2012 dans sa prison tunisienne, son avocat français Marcel Ceccaldi ajoute que le Libyen souhaite être entendu par le juge Renaud Van Ruymbeke afin de tout lui raconter sur “la nature réelle des relations franco-libyennes, les financements des campagnes électorales et les questions d’enrichissement personnel“.
- Le 30 avril 2012, Moussa Koussa, l’ancien chef des services secrets extérieurs libyens, parle de son côté “d’histoires falsifiées”. Il réside alors à Doha sous protection du Qatar qui a fait la guerre en Libye au côté de la France.
5. Déclarations d’intermédiaires
- En décembre 2012 puis en avril 2013, Ziad Takieddine a affirmé détenir des preuves du financement par la Libye de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Toutefois, il ajoute ne pas vouloir dévoiler ces éléments à la justice française par manque de confiance en elle. Rappelons que le Franco-libanais est tout de même triple mis en examen dans l’affaire Karachi et sous le coup d’un contrôle judiciaire qui lui interdit toute sortie du territoire hexagonal.
- Le Monde a évoqué, le 27 avril dernier, l’audition d’un autre homme d’affaires. Jacques Dupuydauby a rapporté devant le juge d’instruction Serge Tournaire les confidences – très indirectes – qui lui auraient été faites par Bachir Saleh – l’ancien trésorier de Kadhafi – et Cheick Amadou Bany Kanté, son directeur de cabinet. En l’occurrence :
Dans son édition avancée du mardi 30 avril, Le Canard enchainé révèle que les juges ont découvert un versement de plus de 500 000 euros depuis l’étranger sur le compte de l’ex-ministre de l’Intérieur Claude Guéant, bras droit de Nicolas Sarkozy. Ce dernier dément l’existence d’un lien quelconque entre l’origine de cet argent et un éventuel financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Financement qui, s’il a existé, passerait donc dans la catégorie de l’enrichissement personnel. Le Canard enchainé ajoute que les flics de la Division nationale d’investigations financières (DNIF) ont trouvé lors de leur perquisition du 27 février au domicile de Guéant et à son cabinet d’avocat des traces de “nombreux paiements de factures en liquide“. Guéant rétorque qu’il s’agirait de “primes de cabinet“. Petit souci, les primes en liquide ont été supprimées en 2002 par Jospin…
Bref rappel des différents soupçons entourant cette affaire franco-libyenne.
1. Des documents
- Juillet 2011. S’appuyant sur des courriers appartenant au sulfureux intermédiaire Ziad Takieddine, Mediapart évoque “le soupçon libyen”. Le journal en ligne révèle qu’en avril 2007, en pleine campagne présidentielle, le ministère de l’Intérieur (piloté alors par Sarkozy, Claude Guéant étant son directeur de campagne) aurait permis à Takieddine d’obtenir des commissions occultes sur un contrat de matériel de guerre électronique.
- Poursuivant une diplomatie de l’ombre avec la Libye et contrairement aux affirmations premières de Nicolas Sarkozy, la France a bien promis en échange de la libération des infirmières bulgares, en juillet 2007, la livraison d’une centrale nucléaire. Des documents diplomatiques français révélés par les Inrocks en attestent.
- Le 28 avril 2012, Mediapart publie ce que le site intitule “la preuve du financement”. Une note issue des archives des services secrets libyens, dont l’authenticité est débattue, mentionne le feu vert de Kadhafi pour financer la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007, à hauteur de 50 millions d’euros. L’ancien chef d’Etat a porté plainte. Mediapart a également attaqué Sarkozy pour dénonciation calomnieuse. Le parquet avait alors ouvert une enquête pour “faux et usage de faux” et “publication de fausse nouvelle“.
2. Une information judiciaire
“Nouveau front judiciaire pour Nicolas Sarkozy”, commentait Le Monde quand une information judiciaire contre X a été ouverte vendredi 19 avril. Elle l’a été pour “corruption active et passive”, “trafic d’influence”, “faux et usage de faux”,”abus de biens sociaux”, “blanchiment, complicité et recel de ces délits”, dans le cadre des soupçons de financements libyens pour la campagne de 2007 de l’ex-chef de l’Etat.
3. Un agissement étrange
Juste avant le second tour de l’élection présidentiel, Bachir Saleh - l’ancien trésorier de Kadhafi et interface du régime libyen avec les dirigeants européens – est photographié par Paris Match se promenant tranquillement dans Paris alors qu’il est recherché par Interpol. Les Inrocks ont révélé qu’Alexandre Djouhri – intermédiaire proche de Nicolas Sarkozy – et le patron des services secrets français Bernard Squarcini l’ont aidé à s’enfuir de France. Pourtant, la veille, Nicolas Sarkozy avait déclaré au micro de RMC : “si Bachir Saleh est recherché par Interpol, il sera livré à Interpol.”
4. Les déclarations d’ex dignitaires libyens
- Mars 2011. Trois jours avant que les avions français ne bombardent la Libye, Saïf al-Islam, fils de Kadhafi, demande “que le clown Sarkozy rende l’argent qu’il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale” (Euronews 16/03/2011).
- Novembre 2012. Mahmoudi Baghdadi, dernier Premier ministre de Kadhafi, déclare devant la cour d’appel de Tunis “avoir supervisé le dossier de financement de la campagne de Sarkozy depuis Tripoli“. Après lui avoir rendu visite le 16 juin 2012 dans sa prison tunisienne, son avocat français Marcel Ceccaldi ajoute que le Libyen souhaite être entendu par le juge Renaud Van Ruymbeke afin de tout lui raconter sur “la nature réelle des relations franco-libyennes, les financements des campagnes électorales et les questions d’enrichissement personnel“.
- Le 30 avril 2012, Moussa Koussa, l’ancien chef des services secrets extérieurs libyens, parle de son côté “d’histoires falsifiées”. Il réside alors à Doha sous protection du Qatar qui a fait la guerre en Libye au côté de la France.
5. Déclarations d’intermédiaires
- En décembre 2012 puis en avril 2013, Ziad Takieddine a affirmé détenir des preuves du financement par la Libye de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Toutefois, il ajoute ne pas vouloir dévoiler ces éléments à la justice française par manque de confiance en elle. Rappelons que le Franco-libanais est tout de même triple mis en examen dans l’affaire Karachi et sous le coup d’un contrôle judiciaire qui lui interdit toute sortie du territoire hexagonal.
- Le Monde a évoqué, le 27 avril dernier, l’audition d’un autre homme d’affaires. Jacques Dupuydauby a rapporté devant le juge d’instruction Serge Tournaire les confidences – très indirectes – qui lui auraient été faites par Bachir Saleh – l’ancien trésorier de Kadhafi – et Cheick Amadou Bany Kanté, son directeur de cabinet. En l’occurrence :
“M. Guéant a rappelé à MM. Saleh et Kanté (le directeur de cabinet), qui me l’ont répété, que M. Bolloré avait joué un rôle important dans le financement de la campagne de M. Sarkozy en 2007, a assuré au Monde M. Dupuydauby. Il aurait servi d’intermédiaire, via notamment le Liechtenstein, pour le transfert des fonds libyens destinés au financement occulte de M. Sarkozy.”
TGV «détourné» : un ex-conseiller de Christine Lagarde mis en examen
Un ex-conseiller de Christine Lagarde à Bercy a été mis en examen pour prise illégale d’intérêt par le juge Renaud Van Ruymbeke. | DR
François-Gilles Egretier, un ex-conseiller de Christine Lagarde au ministère de l'Economie, vient d'être mis en examen pour prise illégale d'intérêt par le juge Renaud Van Ruymbecke, révèle Sud-Ouest. Le haut-fonctionnaire est soupçonné d'avoir profité de sa position pour modifier le tracé de la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Bilbao pour que les TGV ne passent pas.
.. dans le jardin de sa mère.
L'affaire se passe à Uchacq-et-Parentis, un village de 600 habitants près de Mont-de-Marsan. Il y a trois ans, François-Gilles Egretier, alors en poste à Bercy, serait intervenu pour modifier ce tracé qui aurait impacté une soixantaine de propriétés de la commune, dont celle de sa mère. Sur une carte, ce changement est à peine perceptible, - il s'agit d'un petit tronçon de trois kilomètres de la future voie ferrée, qui placera Bordeaux à 1 h 50 de Bilbao en 2020. Mais dans ce village, l'histoire a fait grand bruit, au point que des habitants du village se sont regroupées dans l'association «les Voix du fuseau nord» et ont déposé plainte, classée sans suite en 2012. Maître Adrien Ville, leur avocat, avait alors saisi le doyen des juges d'instruction d'une plainte avec constitution de partie civile, cette fois au nom des 15 riverains touchés par le déplacement du fuseau du tracé de la LGV.
Le juge suspecte l'ex-conseiller d'avoir fait jouer ses réseaux pour présenter un nouveau tracé au cabinet de Dominique Bussereau, alors ministre des Transports. Selon Sud-Ouest, un échange de mail avec le maire de la commune Jean-Claude Lalagüe serait accablant. « Je vais entrer en contact avec un de mes confrères au cabinet Bussereau pour piloter plus finement l’avancée du projet », a par exemple écrit un jour le conseiller technique dans un message envoyé à l'édile. « Le tracé, c’est moi qui l’ai dessiné, il est bien meilleur pour la collectivité. Cette mise en examen est injuste, François-Gilles Egretier ne m’a servi que de boîte aux lettres », se désole dans Sud-Ouest Jean-Claude Lalagüe. L'avocat de François-Gille Egretier n'a pas souhaité communiquer sur cette affaire.
LeParisien.fr
SOCIAL
Trois millions de foyers français peinent à payer leurs facture d'électricité
Qui est concerné par la précarité énergétique en France ? Une étude tente de répondre à la question.
Libération
Près de 11% des Français – soit plus de 3 millions de foyers et le double de personnes – reconnaissent avoir eu récemment des difficultés à payer leur facture d’électricité, selon un baromètre Powermetrix-AFP lancé mardi.
Cette enquête a été menée cet hiver auprès d’un panel représentatif de 840 consommateurs par Wattgo, une société spécialisée dans la collecte et l’analyse de données sur la consommation électrique des Français.
L’étude permet de dessiner un «portrait-type» du ménage en situation de précarité électrique: sans surprise, le taux est plus élevé (18%) chez les locataires que les propriétaires (6%), d’autant plus en logement social (24%) que dans le privé (15%), selon cette étude.
Logique également, le cas est plus fréquent pour les foyers dont le logement n’a pas fait l’objet de travaux d’isolation: 18% de ces ménages ont du mal à payer leurs factures, contre 8% de ceux qui habitent les logements «partiellement ou totalement isolés».
En revanche, de façon plus surprenante, les difficultés à honorer sa facture d’électricité concernent presque autant ceux qui se chauffent à l’électricité (13%) que ceux qui se chauffent «par un autre moyen» (11%), c’est à dire au gaz, fioul, bois… Or ceux-ci ont en toute logique une facture d’électricité bien moindre.
«Ce phénomène pourrait notamment s’expliquer par le fait que les foyers anciens et mal isolés, plus sujets à la précarité énergétique, sont traditionnellement moins chauffés à l’électrique», explique Mathilde Voegtlé, chargée d’études pour Wattgo.
La société souligne aussi «la spirale» de la précarité en matière de chauffage: les foyers «précaires» sont en effet beaucoup plus équipés (33%) de chauffages d’appoint très gloutons en énergie que les autres foyers (24%).
Les membres du panel devaient répondre à la question suivante: «Est-ce que vous avez déjà eu des difficultés pour régler des factures d’électricité pour votre logement actuel?»
Tarifs sociaux
L’Insee définit elle-même la précarité énergétique comme le fait de consacrer plus de 10% de ses revenus à sa facture d’énergie, ce qui concerne d’après ses données 3,8 millions de foyers.
La principale réponse à cette nouvelle forme de pauvreté – qui se traduit par des foyers qui renoncent à se chauffer convenablement ou qui sont victimes de coupures pour impayés – a été le développement des tarifs réduits dits «sociaux» de l’électricité et du gaz pour les ménages modestes.
La loi Brottes sur l’énergie entrée en vigueur mi-avril doit permettre d’élargir à environ quatre millions de foyers le nombre de bénéficiaires de ces tarifs sociaux. Ceux-ci consistent en une petite réduction, de l’ordre de 100 euros par an sur une facture moyenne pour l’électricité et de 150 euros pour le gaz.
Le tarif (hors TVA) de l’électricité a augmenté d’environ 20% en cinq ans, beaucoup moins vite que le gaz (+80% depuis 2005). Mais il devrait augmenter de 30% de plus d’ici 2016, selon la Commission de régulation de l’Energie (CRE).
Capteurs optiques
Grâce à des capteurs optiques placés sur les compteurs électriques d’un millier de foyers de son panel ainsi qu’à des algorithmes mathématiques, le baromètre Powermetrix-AFP dispose de données sur la consommation électrique en temps réel des ménages.
Ces données feront l’objet d’analyses régulières à un rythme trimestriel sur des points clés de la consommation électrique en France (poids des appareils en veille dans la consommation, avantage ou non des heures pleines/heures creuses, etc.) Les éléments du baromètre publiés mardi proviennent d’un questionnaire détaillé auquel ont répondu les membres du panel, tandis que les données issues des compteurs seront disponibles pour le deuxième trimestre.
Cette enquête a été menée cet hiver auprès d’un panel représentatif de 840 consommateurs par Wattgo, une société spécialisée dans la collecte et l’analyse de données sur la consommation électrique des Français.
L’étude permet de dessiner un «portrait-type» du ménage en situation de précarité électrique: sans surprise, le taux est plus élevé (18%) chez les locataires que les propriétaires (6%), d’autant plus en logement social (24%) que dans le privé (15%), selon cette étude.
Logique également, le cas est plus fréquent pour les foyers dont le logement n’a pas fait l’objet de travaux d’isolation: 18% de ces ménages ont du mal à payer leurs factures, contre 8% de ceux qui habitent les logements «partiellement ou totalement isolés».
En revanche, de façon plus surprenante, les difficultés à honorer sa facture d’électricité concernent presque autant ceux qui se chauffent à l’électricité (13%) que ceux qui se chauffent «par un autre moyen» (11%), c’est à dire au gaz, fioul, bois… Or ceux-ci ont en toute logique une facture d’électricité bien moindre.
«Ce phénomène pourrait notamment s’expliquer par le fait que les foyers anciens et mal isolés, plus sujets à la précarité énergétique, sont traditionnellement moins chauffés à l’électrique», explique Mathilde Voegtlé, chargée d’études pour Wattgo.
La société souligne aussi «la spirale» de la précarité en matière de chauffage: les foyers «précaires» sont en effet beaucoup plus équipés (33%) de chauffages d’appoint très gloutons en énergie que les autres foyers (24%).
Les membres du panel devaient répondre à la question suivante: «Est-ce que vous avez déjà eu des difficultés pour régler des factures d’électricité pour votre logement actuel?»
Tarifs sociaux
L’Insee définit elle-même la précarité énergétique comme le fait de consacrer plus de 10% de ses revenus à sa facture d’énergie, ce qui concerne d’après ses données 3,8 millions de foyers.
La principale réponse à cette nouvelle forme de pauvreté – qui se traduit par des foyers qui renoncent à se chauffer convenablement ou qui sont victimes de coupures pour impayés – a été le développement des tarifs réduits dits «sociaux» de l’électricité et du gaz pour les ménages modestes.
La loi Brottes sur l’énergie entrée en vigueur mi-avril doit permettre d’élargir à environ quatre millions de foyers le nombre de bénéficiaires de ces tarifs sociaux. Ceux-ci consistent en une petite réduction, de l’ordre de 100 euros par an sur une facture moyenne pour l’électricité et de 150 euros pour le gaz.
Le tarif (hors TVA) de l’électricité a augmenté d’environ 20% en cinq ans, beaucoup moins vite que le gaz (+80% depuis 2005). Mais il devrait augmenter de 30% de plus d’ici 2016, selon la Commission de régulation de l’Energie (CRE).
Capteurs optiques
Grâce à des capteurs optiques placés sur les compteurs électriques d’un millier de foyers de son panel ainsi qu’à des algorithmes mathématiques, le baromètre Powermetrix-AFP dispose de données sur la consommation électrique en temps réel des ménages.
Ces données feront l’objet d’analyses régulières à un rythme trimestriel sur des points clés de la consommation électrique en France (poids des appareils en veille dans la consommation, avantage ou non des heures pleines/heures creuses, etc.) Les éléments du baromètre publiés mardi proviennent d’un questionnaire détaillé auquel ont répondu les membres du panel, tandis que les données issues des compteurs seront disponibles pour le deuxième trimestre.
The Phone House (1 200 salariés). Fin des activités de distribution en France en 2014
Le distributeur de téléphonie The Phone House, qui emploie 1 200 salariés en France, a annoncé ce mardi lors d’un comité d’entreprise la fin de ses activités de distribution en propre sur le territoire « de manière progressive courant 2014 », évoquant la « non-viabilité de son modèle », dans un communiqué.
La direction indique « faire de la sauvegarde des emplois son unique objectif et travaille à une série d’initiatives permettant d’identifier de nouvelles opportunités pour ses salariés », et assure vouloir « minimiser la perte des emplois », sans toutefois donner de chiffres sur l’impact de son annonce. Selon les syndicats, 900 des 1 200 salariés travaillent en boutique.
Chômage : nouveau record dans la zone euro en mars
En mars, 19,2 millions de citoyens de la zone euro étaient au chômage selon Eurostat. Il atteint 12,1 %. C’est le 23ème mois consécutif de hausse.
Le taux de chômage de la zone euro atteint le niveau record de 12,1 % en mars - AFP
Mois après mois le chômage continue sa progression en Europe. Et au mois de mars il a enregistré sa 23ème hausse consécutive. Selon les chiffres publiés ce mardi par Eurostat en effet, le chômage a enregistré en mars un nouveau record absolu dans la zone euro : il touche désormais 19,2 millions de personnes, soit 12,1% de la population active dans la zone euro. Il progresse de 0,1 % après deux mois de stabilité à 12 % .
Dans l’Union européenne à 27 le taux de chômage est resté stable à 10,9 % et ce sont 26,521 personnes qui sont sans emploi.
« Par rapport à février 2013, le nombre de chômeurs a augmenté de 69.000 personnes dans l’UE27 et de 62.000 dans la zone euro » détaille Eurostat en soulignant que qui « dans les deux zones, les taux ont augmenté de façon significative par rapport à mars 2012, où ils se situaient respectivement à 11,0% et 10,3% ». Comparé à mars 2012, le chômage s’est accru de 1,814 million de personnes dans l’UE27 et de 1,723 million dans la zone euro.
L’Europe du Sud est la plus touchée
Sur un an, le taux de chômage a augmenté dans dix-neuf États membres et a baissé dans huit explique encore Eurostat. Les plus fortes hausses ont été enregistrées en Grèce (de 21,5% à 27,2% entre janvier 2012 et janvier 2013), à Chypre (de 10,7% à 14,2%), en Espagne (de 24,1% à 26,7%) et au Portugal (de 15,1% à 17,5%).
Les baisses les plus marquées ont été observées en Lettonie (de 15,6% à 14,3% entre les quatrièmes trimestres 2011 et 2012), en Estonie (de 10,6% à 9,4% entre février 2012 et février 2013) et en Irlande (de 15,0% à 14,1%).
Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles ont été enregistrés en Autriche (4,7%), en Allemagne (5,4%) ainsi qu’ au Luxembourg (5,7%), et les plus élevés en Grèce (27,2% en janvier 2013), en Espagne (26,7%) et au Portugal (17,5%)
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SOCIETE
Brésil : l'Eglise excommunie un curé ayant soutenu les homosexuels
Le Monde.fr avec AFP
L'Eglise catholique brésilienne a excommunié lundi 29 avril un prêtre ayant refusé de se rétracter après avoir fait des déclarations de soutien aux homosexuels, a indiqué la direction du diocèse de Bauru, une ville de l'Etat de Sao Paulo. "Nous informons que le père Roberto Francisco Daniel ne peut plus célébrer de culte divin car il a été excommunié", indique un communiqué du diocèse.
Le religieux de 48 ans, qui avait annoncé pendant le week-end qu'il renonçait à ses fonctions ecclésiastiques, a été accusé "d'hérésie" et de "schisme" par le clergé, dans le plus grand pays catholique du monde. Le "père Beto", comme l'appellent ses fidèles, s'est attiré les foudres des autorités catholiques après avoir annoncé sur les réseaux sociaux qu'il abandonnait "l'exercice de son ministère sacerdotal" car il refusait de revenir sur ses positions. Il défend l'homosexualité et la bisexualité et prône un changement de l'Eglise "face aux nouvelles réalités".
"Nous devrions simplement être considérés comme des être sexués et non pas comme des homosexuels ou bisexuels puisque l'amour peut surgir à tous ces niveaux", affirme le religieux dans une vidéo. Le père Beto qui apparaît souriant un verre de bière à la main a refusé de se rétracter dimanche pendant la messe devant des centaines de fidèles à Bauru, une ville de 350 000 habitants. "Pour moi il est devenu impossible de vivre l'Evangile dans une institution où la liberté de réflexion et d'expression ne sont pas respectées", a souligné le religieux sur internet.
Le coming out de Jason Collins, une première aux Etats-Unis
Jason Collins au centre, en 2011, alors joueur pour Atlanta. (© David Tulis / Reuters)
Le basketteur professionnel vient de révéler son homosexualité. Une démarche peu commune pour un sportif en activité.
Libération
Le basketteur professionnel Jason Collins est devenu le premier sportif de renom en activité dans un sport d’équipe majeur aux Etats-Unis à révéler son homosexualité lundi.
Collins, 34 ans, a joué 12 saisons en NBA au sein de six équipes différentes, dont la dernière avec les Boston Celtics et les Washington Wizards. Finaliste du championnat NBA avec les New Jersey Nets en 2002 et 2003, il est actuellement libre de tout contrat.
«Je suis un pivot de NBA de 34 ans. Je suis noir et je suis gay», déclare Collins dans un article de Sports Illustrated. «Je n’avais pas l’ambition de devenir le premier athlète d’un sport majeur aux Etats-Unis à révéler mon homosexualité. Mais maintenant que c’est fait, je suis content de débuter la conversation», continue Collins.
Cette annonce, la première dans un sport collectif majeur aux Etats-Unis (basket/NBA, football américain/NFL, baseball/MLB et le hockey sur glace/LNH) a déclenché de nombreuses réactions de soutien, à commencer par le président Barack Obama lui-même. «Le président a appelé Jason Collins pour lui exprimer son soutien et il s’est dit impressionné par son courage», a rapporté un membre de la Maison Blanche qui a souhaité garder l’anonymat.
Obama est un grand amateur de basket, sport qu’il pratique lui-même avec des amis ou des collaborateurs pendant les week-ends ou ses vacances. Plus tôt dans la journée sa femme Michelle avait déjà tweeté un message d’encouragement.
L’ancien président Bill Clinton, dont la fille Chelsea était une amie de Collins au collège de Stanford, a lui aussi fait part de son soutien au joueur: «L’annonce de Jason aujourd’hui est un moment important pour le sport professionnel et l’histoire de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans)», a-t-il dit.
«Garder un tel secret m’a coûté beaucoup d’énergie», confesse encore Jason Collins. «J’ai enduré des années de misère et fait beaucoup d’efforts pour vivre dans le mensonge. J’étais certain que mon monde s’écroulerait si quelqu’un savait». Mais désormais, «chaque fois que je le dis à une nouvelle personne je me sens plus fort et je dors un peu plus profondément», reconnaît-il.
Si le cas de Jason Collins est une première aux Etats-Unis, ce n’est pas le cas dans d’autres pays même si peu de sportifs professionnels dans l’ensemble tiennent à dévoiler leur homosexualité.
L’Anglais Justin Fashanu avait été le premier footballeur de premier plan à entreprendre une telle démarche, en 1990. Attaqué de toutes parts, exclu de l’entraînement par son entraîneur à Nottingham Forest, Brian Clough, puis accusé d’agression sexuelle aux Etats-Unis en 1998 (les charges seront abandonnées faute de preuves), il s’est suicidé peu après.
Aujourd’hui, le Suédois Anton Hysen est le seul footballeur en activité ouvertement homosexuel.
En février, l’ancien international américain Robbie Rogers avait révélé son homosexualité le jour où il mettait un terme à sa carrière de footballeur, à l’âge de 25 ans. Fin 2009, le joueur le plus capé de l’histoire du rugby gallois, Gareth Thomas, alors en fin de carrière, était devenu le premier rugbyman professionnel à faire son «coming out». Début 2011, l’international anglais de cricket Steven Davies a lui aussi joué les pionniers dans son sport.
Parmi les grands sportifs ayant annoncé publiquement leur homosexualité figurent les joueuses de tennis Martina Navratilova, Amélie Mauresmo, la skieuse suédoise Anja Paerson ou encore le plongeur américain Greg Louganis.
Le champion olympique britannique de patinage artistique John Curry, mort du sida en 1994, avait fait son «coming out» à la fin de sa vie.
Collins, 34 ans, a joué 12 saisons en NBA au sein de six équipes différentes, dont la dernière avec les Boston Celtics et les Washington Wizards. Finaliste du championnat NBA avec les New Jersey Nets en 2002 et 2003, il est actuellement libre de tout contrat.
«Je suis un pivot de NBA de 34 ans. Je suis noir et je suis gay», déclare Collins dans un article de Sports Illustrated. «Je n’avais pas l’ambition de devenir le premier athlète d’un sport majeur aux Etats-Unis à révéler mon homosexualité. Mais maintenant que c’est fait, je suis content de débuter la conversation», continue Collins.
Cette annonce, la première dans un sport collectif majeur aux Etats-Unis (basket/NBA, football américain/NFL, baseball/MLB et le hockey sur glace/LNH) a déclenché de nombreuses réactions de soutien, à commencer par le président Barack Obama lui-même. «Le président a appelé Jason Collins pour lui exprimer son soutien et il s’est dit impressionné par son courage», a rapporté un membre de la Maison Blanche qui a souhaité garder l’anonymat.
Obama est un grand amateur de basket, sport qu’il pratique lui-même avec des amis ou des collaborateurs pendant les week-ends ou ses vacances. Plus tôt dans la journée sa femme Michelle avait déjà tweeté un message d’encouragement.
L’ancien président Bill Clinton, dont la fille Chelsea était une amie de Collins au collège de Stanford, a lui aussi fait part de son soutien au joueur: «L’annonce de Jason aujourd’hui est un moment important pour le sport professionnel et l’histoire de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans)», a-t-il dit.
«Garder un tel secret m’a coûté beaucoup d’énergie», confesse encore Jason Collins. «J’ai enduré des années de misère et fait beaucoup d’efforts pour vivre dans le mensonge. J’étais certain que mon monde s’écroulerait si quelqu’un savait». Mais désormais, «chaque fois que je le dis à une nouvelle personne je me sens plus fort et je dors un peu plus profondément», reconnaît-il.
Si le cas de Jason Collins est une première aux Etats-Unis, ce n’est pas le cas dans d’autres pays même si peu de sportifs professionnels dans l’ensemble tiennent à dévoiler leur homosexualité.
L’Anglais Justin Fashanu avait été le premier footballeur de premier plan à entreprendre une telle démarche, en 1990. Attaqué de toutes parts, exclu de l’entraînement par son entraîneur à Nottingham Forest, Brian Clough, puis accusé d’agression sexuelle aux Etats-Unis en 1998 (les charges seront abandonnées faute de preuves), il s’est suicidé peu après.
Aujourd’hui, le Suédois Anton Hysen est le seul footballeur en activité ouvertement homosexuel.
En février, l’ancien international américain Robbie Rogers avait révélé son homosexualité le jour où il mettait un terme à sa carrière de footballeur, à l’âge de 25 ans. Fin 2009, le joueur le plus capé de l’histoire du rugby gallois, Gareth Thomas, alors en fin de carrière, était devenu le premier rugbyman professionnel à faire son «coming out». Début 2011, l’international anglais de cricket Steven Davies a lui aussi joué les pionniers dans son sport.
Parmi les grands sportifs ayant annoncé publiquement leur homosexualité figurent les joueuses de tennis Martina Navratilova, Amélie Mauresmo, la skieuse suédoise Anja Paerson ou encore le plongeur américain Greg Louganis.
Le champion olympique britannique de patinage artistique John Curry, mort du sida en 1994, avait fait son «coming out» à la fin de sa vie.
DIVERS
Les automobilistes dénoncent les radars « piégeurs »
En flashant en moyenne 43 véhicules par jour, le radar de Canapville est l’un des trois radars « piégeurs » de l’Ouest.
Photo : Stéphane Geufroi/Ouest-France.
Il est connu comme le loup blanc. Et pourtant, en six mois, Audrey Combeau s’est « fait avoir trois fois, à 52 ou 53 km/h au lieu de 50, il n’y a vraiment aucune tolérance… »
Ce radar serial flasheur, c’est celui de Canapville, petite commune du Calvados située à la sortie de l’autoroute A132 qui mène à Deauville. Avec 15 337 flashs en 2012, soit en moyenne 43 par jour, il domine le hit-parade des radars bas-normands et pince indistinctement parisiens en week-end comme locaux distraits.
72 radars pièges en France
La raison de son « succès » ? Le fait qu’il « prenne à 50 km/h juste à la sortie de l’autoroute alors que quelques secondes plus tôt, on était à 130 », peste la jeune conductrice qui passe devant matin et soir pour se rendre au travail. De plus, il est situé « juste à l’endroit où l’on doit s’insérer sur la route départementale, au moment où l’on a tendance à se concentrer sur les autres voitures plutôt que sur notre compteur… »
Des radars « pièges » comme celui-là, il y en aurait 72 en France, selon Daniel Quéro, président de l’association 40 millions d’automobilistes qui compte 320 000 adhérents : « Des radars qui ne flashent qu’entre 7 h et 9 h du matin puis entre 17 h et 19 h qui piègent les gens qui ne sont pas de la région ou certains postés sur des portions de route dont la vitesse n’est pas la même d’un côté et de l’autre… »
67 000 témoignages
C’est à force de recevoir « de plus en plus de témoignages d’automobilistes » que l’association a lancé « un grand audit auquel 67 000 automobilistes ont répondu. Après vérification, nous avons compilé leurs témoignages dans un livret que nous avons remis, hier matin, au ministre de l’Intérieur », résume Daniel Quéro.
Livret qui propose également sept alternatives, comme « doubler les panneaux de limitation de vitesse au cas où l’on aurait dépassé un camion à l’approche du panneau ; ne plus positionner les radars en bas d’une descente » ou encore « laisser un temps d’adaptation suffisamment long aux automobilistes lors d’une baisse de la vitesse maximum autorisée ».
Du côté de la sécurité routière, on rappelle l’importance du dispositif : « Il y a 66 % de morts en moins à proximité des radars depuis leur installation et la courbe de baisse de la mortalité sur la route suit rigoureusement celle de la baisse de vitesse ».
Virginie ÉNÉE.
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