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mercredi 10 octobre 2012

10102012 QUOI DE NEUF ?

HUMOUR...... ENCORE QUE......

 

 

 

INSURRECTION

Malala, la militante anti-taliban de 14 ans pourrait être soignée à l'étranger


Malala Yousufzai, jeune militante anti-talibans de 14 ans, a échappé mardi à un attentat à la sortie de son école. Des médecins l'examinent pour déterminer si elle doit être traitée à l'étranger.
 

Malala Yousufzai, jeune militante anti-talibans de 14 ans, a échappé mardi à un attentat à la sortie de son école. Des médecins l'examinent pour déterminer si elle doit être traitée à l'étranger.
| AFP / MOHAMMAD REHMAN

Malala Yousufzai, 14 ans, connue au Pakistan pour son combat contre les talibans et pour le droit des femmes à l', était toujours dans un état critique ce mercredi matin. Elle a survécu miraculeusement mardi à une tentative d'assassinat perpétrée par des combattants du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), allié à Al-Qaïda, à la sortie de son école à Mingora, la principale ville de Swat, reprise par l'armée aux rebelles islamistes en 2009.



Mardi soir, personne ne savait si la jeune fille pourrait être sauvée. Mercredi matin, une équipe de médecins pakistanais s'est rendue à Peshawar, la grande ville du nord-ouest pakistanais où elle a été transportée, pour déterminer si Malala, blessée d'une balle à la et au cou, devait recevoir des traitements à l'étranger.

Les médecins locaux avaient d'abord indiqué qu'elle était «hors de danger» car la balle ayant touché son crâne n'avait pas frayé son chemin jusqu'au cerveau, mais des docteurs de l'hôpital ont finalement jugé mardi soir son état «critique».

«Une équipe de médecins expérimentés, des civils et des militaires, s'est donc rendue ce mercredi matin par à Peshawar», a confirmé un haut responsable militaire. Ils détermineront ainsi si l'état de Malala Yousufzai exige des traitements à l'étranger.

La jeune fille s'était fait connaître au niveau international en 2009, à 11 ans, en dénonçant sur un blog de la BBC les violences commises par les talibans, qui incendiaient les écoles pour filles et assassinaient leurs opposants dans sa vallée de Swat, comme dans les régions voisines depuis 2007. L'an dernier, elle avait reçu le premier prix national pour la paix créé par le gouvernement pakistanais et avait fait partie des nominés au prix international des enfants pour la paix de la fondation néerlandaise Kids Rights.

Les talibans ont revendiqué cet attentat et ont juré de recommencer si nécessaire.


LeParisien.fr










Mark Basseley Youssef est soupçonné d'avoir violé les termes de sa liberté conditionnelle, après sa condamnation en 2010 pour fraude bancaire.

L'auteur présumé du film qui a enflammé le monde arabe devra s'expliquer devant la justice.
L'auteur présumé du film qui a enflammé le monde arabe devra s'expliquer devant la justice. © Mona Shafer Edwards / AP / Sipa

L'auteur présumé du film anti-islam "L'Innocence des musulmans", à l'origine d'une vague de violences meurtrières dans le monde arabe le mois dernier, comparaîtra mercredi devant une cour fédérale à Los Angeles, a-t-on appris mardi auprès de la cour. Mark Basseley Youssef - connu jusqu'ici sous le nom de Nakoula Basseley Nakoula - comparaîtra sous haute surveillance policière, comme lors de sa première présentation devant la justice, le 27 septembre dernier. La presse et le public ne pourront assister qu'à une retransmission de l'audience en direct, depuis un bâtiment voisin.
L'accusé, âgé de 55 ans, est soupçonné d'avoir violé les termes de sa liberté conditionnelle, après sa condamnation en 2010 pour fraude bancaire. Il est poursuivi pour huit chefs d'accusation, parmi lesquels fausses déclarations et usage d'au moins trois pseudonymes. Selon l'accusation, les officiers de contrôle judiciaire ont réclamé une peine d'emprisonnement de deux ans. Selon certains observateurs, compte tenu des menaces qui pèsent sur l'apprenti cinéaste et la violence des réactions à son film amateur, il serait probablement plus en sécurité en prison.
Le 27 septembre, la juge Suzanne Segal avait ordonné l'emprisonnement immédiat de Mark Basseley Youssef, sans possibilité de libération sous caution, au motif qu'il risquait de s'enfuir et présentait un danger pour la communauté. "La cour n'a pas confiance dans l'accusé", avait-elle dit. Mark Basseley Youssef était domicilié à Cerritos, au sud de Los Angeles. Il avait été brièvement entendu le 15 septembre par son agent de probation, dans le cadre de sa liberté conditionnelle. Il s'était ensuite caché, craignant pour sa sécurité. La police avait aidé sa famille à le rejoindre deux jours plus tard, avant son arrestation le 27 septembre. Le film, qui dépeint le prophète Mahomet comme un voyou aux pratiques déviantes, a offensé de nombreux musulmans et déclenché une vague de protestations notamment antiaméricaines au Moyen-Orient qui a fait plus de 50 morts.










Les Pussy Riot présentent des excuses mais refusent tout repentir

Les trois jeunes Russes, à la reprise de leur procès en appel ce mercredi, se sont excusées pour "avoir offensé les croyants" avec leur prière punk anti-Poutine. Condamnées en août à deux ans de camp, elles ont toutefois réaffirmé leur liberté d'expression : "Même en Sibérie ou en Mordovie, nous ne nous tairons pas".


De g à d, Ekaterina Samoutsevitch, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova au tribunal de Moscou, mercredi © Maxppp MAXIM SHIPENKOV/EPA
S'excuser ? Pourquoi pas. Les Pussy Riot, cloîtrées côte à côte dans une cage de verre du tribunal municipal de Moscou, ont pu sembler pendant quelques minutes moins vindicatives mercredi. "Nous n'avons pas voulu offenser les croyants, a expliqué Ekaterina Samoutsevitch, dès la reprise du procès en appel (reporté le 1er octobre). Si cela a été le cas, nous nous en excusons". De là à renier leur action, il y a loin. Nadejda Tolonnikova s'est dit elle aussi prête pour les excuses, mais "un repentir est impossible, a-t-elle clamé, car ce serait reconnaître que notre action était antireligieuse, ce qui n'est pas le cas". 
Les trois jeunes femmes, condamnées en août dernier, à deux ans de camp pour avoir demandé à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir, ont conservé leur ligne de défense : "Nous sommes trois innocentes, nous sommes en prison pour nos opinions politiques", a expliqué Maria Alekhina, avant de lancer : "Le président considère que le nom de notre groupe est indécent [...] Cela n'est pas plus indécent que ses appels à buter ses ennemis jusque dans les chiottes". Des mots qui ont provoqué l'esclaffement d'une partie de la salle et les protestations des juges. 
"Si nous partons dans un camp en Sibérie ou en Mordovie, nous ne nous tairons pas pour autant" (Maria Alekhina)
Vont-elles réussir à s'attirer la clémence des magistrats ? Rien n'est moins sûr. Vladimir Poutine a estimé dimanche dernier à la télévision que leur condamnation à deux ans de camp était "correcte". Ce que leur avocate a considéré comme une "pression" de la part du président russe sur la justice.
Les jeunes femmes, en tout cas, ont tenu mercredi à réaffirmer leurs positions : "Si notre condamnation est confirmée en appel et que nous partons dans un camp, nous ne nous tairons pas pour autant, a lancé Maria Alekhina, "même si on nous envoie en Sibérie ou en Mordovie".








ECONOMIE

Fnac : PPR confirme le projet de scission

Par Aline Gérard

Le Groupe PPR vient d’annoncer dans un communiqué qu’il engageait un projet de scission et de mise en Bourse de la Fnac.

Le Conseil d’Administration de PPR, qui se réunissait ce 9 octobre, a validé à l’unanimité le principe de la scission et de la mise en Bourse de l’enseigne spécialiste des biens culturels, de loisirs et technologiques, par distribution d’actions aux actionnaires de PPR.

Pour l’avenir de PPR... et de la Fnac
Il s’agit pour le Groupe de poursuivre sa politique de recentrage autour de l’habillement et des accessoires. François-Henri Pinault, président-directeur général de PPR, assure : “Ce projet de scission de la Fnac reflète notre grande confiance dans l’avenir de l’entreprise. Indépendante et dotée de moyens autonomes, la Fnac serait ainsi mieux positionnée pour réaliser pleinement son potentiel de croissance, emmenée par les dirigeants actuels de la Fnac, engagés et talentueux.”

Fnac 2015
De son côté, Alexandre Bompard, président-directeur général de la Fnac, déclare que ce projet s’inscrit dans la dynamique du plan de transformation et d’expansion Fnac 2015. “Il permettra à [l’entreprise] de mettre en œuvre sa stratégie de croissance durable de façon autonome”.
L’opération, prévue pour 2013, est soumise à la consultation des instances représentatives du personnel de la Fnac et de PPR SA.









Les notes de PSA et Fiat dégradées par Moody's


Copyright Reuters 


latribune.fr |
L'agence de notation financière Moody's a jugé négativement le plan de restructuration de PSA dans un contexte difficile pour le marché automobile européen. Résultat: la note du groupe français est déclassée d'un cran. Tout comme celle de Fiat.

Un "point" de moins pour PSA et Fiat. Les notes des deux constructeurs automobile ont été dégradées ce mercredi par l'agence Moody's. Plus précisément, leur note "corporate family rating" passe de Ba2 à Ba3, avec une perspective négative.
Dans le cas du groupe français PSA Peugeot-Citroën, il s'agit d'une conséquence de sa restructration. Cette décision "reflète les défis importants que doit relever le groupe pour se restructurer avec succès et redresser la performance opérationnelle de ses opérations automobiles", est-il expliqué dans un communiqué. L'attention se porte surtout sur les "objectifs de retour à l'équilibre du du cash flow opérationnel d'ici 2014". Pour parvenir à l'équilibre à cette date, le constructeur automobile s'est engagée dans une vaste restructuration qui doit entraîner 8.000 suppressions de postes et la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois.
La stratégie de PSA recalée
En outre, la conjoncture assombrit l'horizon des constructeurs automobile. L'agence de notation financière estime ainsi que la demande de véhicules léger risque de reculer de 3% l'an prochain. "Les initiatives annoncées par PSA pourraient donc ne pas être suffisantes pour atteindre les résultats financiers qu'il s'est fixé dans le cadre de son plan de restructuration", pointe Moody's. Lors du mondial de l'Automobile, Philippe Varin, le patron du groupe français a redit sa volonté de conserver sa place sur le marché européen, notamment en renouvelant la production de 208, 2008 et 308 et en lançant un nouveau C4 Picasso.
Pour aller plus loin: PSA Peugeot Citroën dit stop à la dégringolade des ventes
Fiat déclassée
Ces conditions difficiles sur le marché automobiles sont également la cause du déclassement de la note du groupe italien Fiat.










Toyota rappelle 7,43 millions de véhicules dans le monde


Calendre Toyota - Reuters
Calendre Toyota - Reuters

Le n°1 de la construction automobile en Asie, Toyota, a annoncé mercredi qu'il rappelait 7,43 millions de véhicules à travers le monde. Motif  ? Le risque d'incendie que pourrait provoquer le système électrique des lève-vitres sur les modèles Corolla et Camry.

Sont notamment concernées les grandes zones suivantes : environ 2,47 millions de véhicules aux Etats-Unis; 1,4 million en Chine; 1,39 million en Europe et 460.000 véhicules au Japon. Un porte-parole du groupe, Joichi Tachikawa a déclaré mercredi à Tokyo que ce rappel concernait 14 modèles en tout et que l'incident en question n'a causé aucun accident.

Ce rappel est le plus important opéré par la firme depuisl‘affaire des pédales d'accélérateur bloquées, qui lui avaient valu de vérifier plus de 10 millions de véhicules Toyota et Lexus à travers le monde en 2009 et 2010. Une opération qui avait entaché la réputation de fiabilité du groupe.

« Le volume est important, cela ne s‘annonce pas bien. Même si vous calculez le coût au plus simple, il sera important », estime Satoru Takada, analyste auto chez Toward the Infinite World, interrogé par Bloomberg. Selon lui, la standardisation des plates-formes et des pièces auto expliquent l'énormité de ce rappel.

SOURCE BLOOMBERG










EADS et BAE Systems annoncent l'échec de leur projet de fusion en raison de l'absence d'accord des gouvernements

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/10/10/97002-20121010FILWWW00418-eadsbae-berlin-bloquerait-la-fusion.php

http://www.liberation.fr/economie/2012/10/10/la-fusion-bea-eads-enterree_852257?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/air-defense/actu/0202317949366-fusion-eads-bae-l-allemagne-dit-non-370943.php










POLITIQUE


Les emplois d'avenir définitivement votés

 

ILLUSTRATION. Le parlement français a définitivement adopté, dans la nuit de mardi à mercredi, le projet de loi des emplois d'avenir pour des jeunes peu ou pas qualifiés, après un ultime vote du Sénat.

ILLUSTRATION. Le parlement français a définitivement adopté, dans la nuit de mardi à mercredi, le projet de loi des emplois d'avenir pour des jeunes peu ou pas qualifiés, après un ultime vote du Sénat.

Eric Feferberg

Les premiers contrats seront signés à partir du 2 novembre. Dans la nuit de mardi à mercredi,  le a adopté le projet de loi créant les emplois d'avenir pour des jeunes peu ou pas qualifiés, après un ultime vote du . Le espère ainsi inverser la courbe du chômage.

Les emplois d'avenir, largement subventionnés par l'Etat, seront ainsi proposés, généralement dans des collectivités locales et des associations, pour trois ans, à des jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés vivant dans des zones urbaines ou rurales défavorisées, ou en outremer, ainsi qu'à des handicapés peu qualifiés de moins de 30 ans.


Le dispositif sera ouvert aux jeunes post-bac, mais limité aux jeunes ayant engagé des études universitaires.

Le gouvernement prévoit de créer 150.000 emplois d'avenir d'ici 2014, dont 100.000 dès l'an prochain, pour un coût de 1,5 milliard d'euros par an lorsque le système fonctionnera à plein régime. Le texte crée aussi, sur un modèle comparable, des emplois d'avenir de professeur, dont devraient bénéficier, d'ici 2015, environ 18.000 étudiants boursiers venant aussi de zones défavorisées.

Une loi qui «répond à des situations d'urgence»

Par 363 voix contre 135, les députés ont approuvé ce texte traduisant l'une des promesses de campagne de François Hollande. Outre les voix de gauche, le texte a reçu le soutien de la quasi totalité des centristes, qui s'étaient abstenus en première lecture. Neuf élus UMP, dont Henri Guaino, l'ex-conseiller du président Sarkozy, ont voté pour. Vingt-quatre autres, tel l'ex-ministre du Travail Xavier Bertrand, se sont abstenus. Côté Sénat, socialistes, écologistes et radicaux de gauche ont voté pour. Les communistes, eux, se sont abstenus. L'UMP a voté contre et une majorité de centristes s'est abstenue, seuls quelques uns votant pour.

Signe politique fort, ce projet de loi «répond à des situations d'urgence» et «offre des emplois de qualité pour avoir un premier pied sur le marché de l'emploi» alors qu'un jeune actif sur quatre est au chômage et que 150.000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans qualification, a souligné Christophe Sirugue au nom des socialistes.

Isabelle Le Callenec, pour l'UMP, a critiqué un «leurre» et «un énième dispositif pour l'emploi des jeunes» qui concernera «à peine un jeune sur cinq».








 

 

 

Syrie: l'armée se prépare à un assaut final sur Homs


Un rebelle dans le quartier de Saif al-Dawla, le 9 octobre 2012 à Alep 

Un rebelle dans le quartier de Saif al-Dawla, le 9 octobre 2012 à Alep (AFP)


 

L'armée syrienne se prépare à lancer un assaut final sur Homs et sa province dans le centre du pays, indique mercredi un quotidien proche du pouvoir, une ONG rapportant un bombardement intense des quartiers rebelles de la ville.

"Homs pourrait être déclarée province sécurisée dans les heures ou les jours qui viennent, après la progression de l'armée sur tous les axes de la ville et de sa province", affirme le quotidien Al-Watan.
Les secteurs encore tenus par les rebelles sont la cible depuis cinq jours d'une offensive généralisée et l'armée pilonne ces quartiers où des milliers de civils sont pris au piège, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Vendredi, des avions militaires avaient bombardé pour la première fois depuis le début de la révolte cette ville surnommée "la capitale de la révolution".
Mercredi, l'armée tirait des obus contre la vieille ville et les quartiers environnants où sont retranchés les rebelles, selon l'OSDH.
D'après le quotidien officiel as-Saoura, "cinq nouveaux secteurs ont été nettoyés" dans la ville, assurant que les "terroristes", nom donné aux rebelles par le régime, "s'enfuient par les égouts". "Des Afghans et des Tchétchènes ont été tués" par l'armée, selon le journal.
Damas assimile la rébellion à du "terrorisme" financé par l'étranger et assure qu'elle est menée par des groupes jihadistes venus d'autres pays.
"C'est à pleurer tant notre situation est mauvaise", a affirmé à l'AFP un militant qui se fait appeler Abou Bilal et qui réside dans la vieille ville de Homs.
"Nous sommes totalement encerclés, il n'y a pas d'échappatoire", a-t-il précisé.
"Les hôpitaux de fortune sont pleins de blessés qui ont besoin d'une intervention chirurgicale et qui doivent être évacués. On est totalement bloqué", a poursuivi le militant, appelant les ONG internationales à l'aide.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a tenté à plusieurs reprises d'entrer à Homs, en vain, rebelles et forces régulières s'accusant mutuellement de violer un cessez-le-feu qui n'a jamais vu le jour.
Par ailleurs, l'armée syrienne envoyait mercredi des renforts vers la ville de Maaret al-Noomane, tombée la veille aux mains des rebelles, selon l'OSDH.
Les forces régulières s'étaient retirées mardi de tous les barrages à l'intérieur de Maaret al-Noomane, à l'exception d'un seul à l'entrée de la ville, à l'issue de 48 heures de combats, selon l'OSDH.
Située sur l'autoroute reliant Damas à Alep, cette ville est stratégique car les renforts qui se rendent à Alep (nord), théâtre d'une bataille cruciale entre régime et insurgés depuis près de trois mois, doivent nécessairement la traverser.
Les régions rurales alentour, dans la province d'Idleb (nord-ouest), sont déjà tenues par la rébellion.
A Alep, deuxième ville du pays, des combats se déroulaient aux abords de l'aéroport militaire d'al-Nairab, que les rebelles tentent depuis plusieurs semaines de prendre.
A Damas, "l'armée est déterminée à écraser tous ceux qui songent à s'approcher de la capitale", écrit également le quotidien Al-Watan. "Dans peu de jours, la province de Damas sera déclarée zone sécurisée".
Mardi, les violences à travers le pays ont fait au moins 180 morts, dont 84 civils.








Syrie: Homs cible d'un assaut majeur de l'armée syrienne, la Turquie met en garde Damas


L'armée syrienne envoyait mercredi des renforts vers la ville de Maaret al-Noomane, tombée la veille aux mains des rebelles, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). - Tauseef Mustafa/AFP
L'armée syrienne déployait mercredi d'importants moyens pour reprendre le contrôle total de Homs et reconquérir la ville stratégique de Maaret al-Noomane, dans un conflit sans issue qui menace désormais de dégénérer en guerre ouverte avec la Turquie.
Alors que la tension est à son comble entre Ankara et Damas, après des tirs syriens suivis de ripostes d'Ankara, le chef de l'armée turque, le général Necdet Özel, a haussé le ton mercredi menaçant la Syrie d'une "réponse encore plus puissante" en cas de poursuites des tirs vers le territoire turc.
A Homs, une ville du centre de la Syrie qui a été à la pointe de la contestation, les forces du régime de Bachar al-Assad tiraient dans la matinée des obus contre la vieille ville et les quartiers environnants où sont retranchés les rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Homs pourrait être déclarée province sécurisée dans les heures ou les jours qui viennent, après la progression de l'armée sur tous les axes de la ville et de sa province", affirmait le quotidien Al-Watan, laissant entendre que l'armée se préparait à lancer l'assaut final.
Les secteurs encore tenus par les rebelles sont la cible depuis cinq jours d'une offensive généralisée, l'armée pilonnant ces quartiers où des milliers de civils sont pris au piège, selon l'OSDH.
"Nous sommes totalement encerclés, il n'y a pas d'échappatoire", a déclaré à l'AFP un militant qui se fait appeler Abou Bilal et réside dans la vieille ville.
Vendredi, des avions militaires avaient bombardé pour la première fois depuis le début de la révolte, en mars 2011, cette ville surnommée "la capitale de la révolution".
D'après le quotidien al-Baas, "de nouveaux secteurs ont été nettoyés" dans la ville, assurant que les "terroristes", nom donné aux rebelles par le régime, "s'enfuient par les égouts".
Damas assimile la rébellion à du "terrorisme" financé par l'étranger et assure qu'elle est menée par des groupes jihadistes venus d'autres pays.
Renforts à Maaret al-Noomane
Parallèlement, l'armée syrienne envoyait des renforts vers la ville de Maaret al-Noomane, tombée la veille aux mains des rebelles, a indiqué le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, sans être en mesure de préciser leur nombre.
Située sur l'autoroute reliant Damas à Alep, cette ville de la province d'Idleb (nord-ouest) est stratégique car les renforts qui se rendent à Alep (nord) doivent nécessairement la traverser. Les régions rurales alentour sont déjà tenues par la rébellion.
Dans un climat de tension extrême entre Ankara et Damas, le chef de l'armée turque a menacé la Syrie d'une "réponse encore plus puissante" si elle continuait ses tirs vers le territoire turc, ont rapporté les chaînes de télévision.
"Nous avons répondu (aux tirs syriens). S'ils continuent, nous riposterons d'une manière encore plus puissante", a dit le général Özel en tournée dans le village frontalier turc d'Akçakale (sud-est), où cinq civils avaient été tués le 3 octobre par des tirs syriens.
Depuis ce bombardement, l'armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens atteignant le territoire turc et dont l'armée régulière syrienne est tenue pour responsable.
Mardi, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, avait appelé la Turquie et la Syrie à "éviter l'escalade" et à faire preuve de "modération".
Le CNS "très bientôt" en Syrie
Sur le plan politique, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition en exil, envisage de s'installer très prochainement en Syrie dans une région sous contrôle de la rébellion, a affirmé à l'AFP l'un de ses responsables.
 "Très bientôt, nous nous installerons en Syrie, en profondeur sur le territoire syrien. C'est une question de jours", a déclaré Jamal Al-Ward, en charge notamment des relations avec l'Armée syrienne libre (ASL).
Le président du CNS Abdel Basset Sayda se rendra "régulièrement (en Syrie), et des membres du comité exécutif seront ici", a expliqué M. Al-Ward, de passage à Atme, village de la province d'Idleb, frontalier de la Turquie et l'une des principales bases arrières de la rébellion.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a dit "redouter" mercredi que la spirale de la violence en Syrie ne crée un terrain propice au terrorisme et aux activités criminelles de toutes natures".
Il a aussi condamné les "attentats terroristes coordonnés" de Damas, où une double attaque suicide lundi soir a visé l'un des principaux sièges des renseignements de l'armée de l'air, faisant des dizaines de morts, selon l'OSDH. Une source au sein des services de sécurité a démenti ce bilan, affirmant que les attentats avaient été déjoués.
D'après M. Ban, l'émissaire international Lakhdar Brahimi doit se rendre "bientôt" en Syrie où au moins 32.000 personnes sont mortes en près de 19 mois de conflit, selon l'OSDH. Durant la seule journée de mardi, 180 personnes dont 84 civils ont péri dans les violences.
AFP











Sondages de l'Elysée : plainte pour détournement de fonds publics

L'affaire des «sondages de l'Elysée», enlisée, pourrait bien rebondir. Le Monde annonce que l'association Anticor a déposé une nouvelle plainte contre X..., mardi 9 octobre, pour délit de favoritisme et détournement de fonds publics. En cause : les sondages commandés à la pelle par l'Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, ainsi que le contrat signé avec Patrick Buisson, son conseiller «Opinion».

 

 

 

 

DIVERS

Cellule islamiste : perquisitions à Torcy


Des policiers perquisitionnent dans le parking souterrain d'un immeuble de Torcy, le 9 octobre 2012
Des policiers perquisitionnent dans le parking souterrain d'un immeuble de Torcy, le 9 octobre 2012 (AFP)


Ces perquisitions interviennent après le coup de filet anti-terroriste de ce week-end, alors que la garde à vue des douze suspects touche à sa fin.

La police antiterroriste a mené toute la nuit de mardi à mercredi des perquisitions à Torcy dans l’enquête sur la cellule islamiste démantelée ce week-end, à l’approche de la fin de la garde à vue des suspects qui devraient être déférés devant la justice.
Ces perquisitions ont débuté mardi en fin de journée dans des box de parking utilisés par un ou plusieurs des suspects, selon une source proche du dossier.
L’une de ces perquisitions, qui se déroulait dans le garage souterrain d’un immeuble de quatre étages, situé au 2, promenade de la Croix Saint-Maur où a été interpellé samedi l’un des suspects, était toujours en cours mercredi vers 6h30. Au moins six policiers et deux véhicules étaient postés devant les entrées du parking, trois autres policiers en civil et un véhicule banalisé étant également visibles à l’intérieur.
Les perquisitions dans ce secteur du Mail, qui n’est pas réputé particulièrement difficile, sont effectuées par les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la Sous-direction antiterroriste (SDAT), selon la source proche du dossier.
Plus d’une trentaine de policiers dont une partie en civil, cagoulés et armés, étaient visibles mardi soir, avant qu’une dizaine de véhicules banalisés ne sortent du parking vers 23 heures.
Deux des 12 personnes interpellées dans plusieurs villes de France avaient été arrêtées samedi dans le Mail à Torcy, un ensemble de petits immeubles de quatre étages bordés de verdure. Des voisins ont décrit deux hommes serviables, musulmans pratiquants investis dans la vie du quartier, qui s'étaient refermés sur eux-mêmes récemment.
Le premier avait été surpris par la police samedi matin, portant une arme chargée en revenant de la salle de prière, et le second dans la soirée, toujours dans le Mail.
Parallèlement, les 12 interpellés, en garde à vue, étaient interrogés par la police antiterroriste à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Les suspects «ne se montrent pas coopératifs du tout», a-t-on ajouté de même source. Les gardes à vue peuvent durer jusqu'à quatre jours en matière antiterroriste, soit jusqu'à mercredi matin. Une information judiciaire devrait être ouverte et les suspects déférés devant la justice à Paris.

Testaments

C’est peut-être à Torcy que se sont rencontrés une partie de ces jeunes Français, arrêtés dans l’enquête sur l’attaque à la grenade perpétrée le 19 septembre contre une épicerie casher de Sarcelles (Val-d’Oise), à une demi-heure de route, qui avait fait un blessé léger.
Mais le centre névralgique du groupe semble avoir été Cannes (Alpes-Maritimes), où trois hommes avaient été arrêtés. Comme les neuf autres, ils ont été transférés en région parisienne.
Le leader présumé du groupe, Jérémie Louis-Sidney, 33 ans, a été tué par la police lors de son interpellation samedi à Strasbourg. Louis-Sidney est natif de Seine-et-Marne et des habitants racontent l’avoir vu au Mail «il y a encore deux ou trois semaines».
A lire aussi : le reportage de notre correspondante, «A Strasbourg, les voisins de Jeremy-Louis Sidney cherchent à comprendre»
Cette période coïncide avec l’attaque de Sarcelles, à laquelle Louis-Sidney a sans doute pris part car ses empreintes digitales ont été retrouvées sur la cuillère de la grenade lancée en direction de l'épicerie casher. Lors de perquisitions effectuées samedi, les enquêteurs avaient découvert cinq testaments, deux étant vierges, soit de simples formulaires non remplis.
(AFP)








Cellule islamiste : les gardes à vue des suspects prolongées


Le procureur de Paris, François Molins, lors d'une confrérence de presse, le 6 octobre à Paris.
Le procureur de Paris, François Molins, lors d'une confrérence de presse, le 6 octobre à Paris. (Photo Lionel Bonaventure. AFP)


Le procureur explique cette mesure exceptionnelle par la «dangerosité» du groupe d'interpellés.

Les gardes à vue des 12 membres présumés d’une cellule islamiste démantelée ce week-end vont être prolongées un cinquième jour de manière exceptionnelle, en raison de l'«extrême dangerosité» de ce groupe, a déclaré mercredi le procureur de la République, François Molins.
François Molins a également indiqué qu'à l’occasion des perquisitions menées à Torcy (Seine-et-Marne) dans la nuit de mardi et mercredi des «éléments utiles à la fabrication d’engin explosifs» avaient été découverts.
Parmi ces éléments figurent un fusil à pompe, une arme de poing, «des sacs contenant du nitrate de potassium, du soufre, du salpêtre, des récipients type cocotte-minute, et des ampoules de phare, tous produits ou instruments utiles à la fabrication de ce que l’on appelle des engins explosifs improvisés», selon le procureur.
Dans le même temps, le procureur a précisé qu'il n'était «pas établi» que les auteurs de l’attaque de l'épicerie casher de Sarcelles  le 19 septembre aient été interpellés dans le cadre de l’opération antiterroriste conduite samedi.
«A ce stade des investigations, si deux des organisateurs des faits commis à Sarcelles le 19 septembre dernier ont été interpellés, il n’est pas établi que les deux individus ayant perpétré l’attentat en lançant la grenade défensive aient été appréhendés», a-t-il dit.
Le code de procédure pénale prévoit la possibilité d’une prolongation exceptionnelle de la garde à vue jusqu'à 6 jours dans le cas d'«un risque sérieux de l’imminence d’une action terroriste» en France ou à l'étranger. C’est la seconde fois que cette prolongation exceptionnelle de la garde à vue est décidée depuis l’entrée en vigueur de cette mesure en 2006, a précisé François Molins.
(AFP)









Bisphénol A

Le Sénat a adopté une proposition de loi visant au retrait des conditionnements alimentaires en bisphénol A

Bberon © Nicolas Larento Fotolia
Mardi 9 octobre, le Sénat a adopté une proposition de loi visant à la suspension de la fabrication, de l'importation, de l'exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A.


Les apports du Sénat en première lecture :
Les sénateurs ont modifié de façon substantielle le texte voté il y a un an par les députés :

Ils ont notamment interdit l'ensemble des substances cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques ainsi que des perturbateurs endocriniens dans les dispositifs médicaux destinés aux personnes particulièrement exposées (femmes enceintes, femmes allaitantes, nourrissons et enfants en bas âge). Cet amendement, présenté par Chantal JOUANNO (UMP, Paris) et adopté à l'unanimité, est la traduction législative d'une des propositions de la mission commune d'information sur les dispositifs médicaux implantables et les interventions à visée esthétique. (Lire le rapport).

Ils ont également reporté l'entrée en vigueur de l'interdiction générale du bisphénol A dans les contenants alimentaires au 1er juillet 2015 au lieu du 1er janvier 2014.

Ils ont toutefois maintenu l'interdiction du bisphénol A dès 2013 pour les produits destinés aux enfants de moins de 3 ans.


L'avis de la commission des affaires sociales avant l'examen en séance publique:

La commission des affaires sociales réunie le 3 octobre a adopté le texte en y apportant un certain nombre de modifications :
- Elle a décalé au 1er janvier 2015 l'entrée en vigueur de la suspension de la commercialisation pour tenir compte des délais de la navette parlementaire ainsi que de ceux de la rédaction des décrets d'application,

- Elle a élargi l'avertissement sanitaire aux femmes allaitantes,

- Elle a adopté un article additionnel habilitant habiliter les agents publics, notamment ceux de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, à rechercher et constater d'éventuelles infractions. Cette mesure est d'autant plus importante que, durant une certaine période, les autres pays européens n'appliqueront pas de dispositions similaires.











SOCIETE

Emploi : le difficile parcours des enfants d'immigrés maghrébins


Faible niveau de qualification, absence de réseaux de relations sociales, discrimination : l'accès à l'emploi reste plus difficile pour les filles et fils d'immigrés africains que pour ceux d'immigrés d'Europe du Sud.
DR

Deux poids, deux mesures pour les jeunes français issus de l'immigration. Le chemin qui mène à l'emploi un fils ou une fille né en France de père ou de mère nord-africain, ou des deux, demeure bien plus sinueux que celui parcouru par un descendant d'immigré d'Europe du sud. Avantage aux seconds dont 82 % -soit autant que de « descendants de natifs de France » - trouvent un emploi cinq ans après leur sortie du système éducatif, contre seulement 61 % pour les premiers, signale l'Insee dans son dernier recueil consacré aux « Immigrés et descendants d'immigrés en France ».

Ces derniers sont également plus longtemps dans la galère : 29 % ont dû traverser au moins deux années de chômage avant de décrocher un job. Les « descendants de natifs de France » sont presque trois fois moins nombreux (11 %) et jouissent d'une plus grande sécurité de l'emploi : 74 % finissent par décrocher un CDI cinq ans après leur sortie d'école. C'est sept points de plus que pour les enfants d'immigrés maghrébins.

Des parcours de formation plus courts


La raison de cette impressionnante série de décalages au sein d'une même génération tient à plusieurs facteurs. Les descendants d'immigrés d'Afrique ont des parcours de formation plus courts. D'où un niveau de qualification plus faible. Moins d'un tiers (30 %) d'entre eux n'ont aucun diplôme, sinon le brevet. C'est deux fois plus que les enfants d'immigrés d'Europe du sud ou de descendants natifs de l'Hexagone.

Les 12 % de fils et filles d'immigrés africains qui intègrent l'enseignement supérieur y sont aussi plus souvent en échec. « Ils sont plus souvent titulaires de baccalauréat professionnel ou technologique et éprouvent plus de difficultés à réussir dans les filières générales », note l'Insee dans son commentaire. La raison ? Par rapport à leurs congénères titulaires d'un bac général, « ils sont en décalage et doivent réaliser un effort de rattrapage extrêmement important qui entraîne de nombreux abandons en cours d'année», observe Patrick Simon. Ce chercheur de l'Institut national d'études démographiques (Ined) faisait déjà peu ou prou le même constat en 1992.

Origine sociale et lieu de résidence


Autre facteur défavorable, ces jeunes, le plus souvent issus de milieux ouvriers ou de parents « en retrait du marché du travail », ne bénéficient pas d'un réseau de relations sociales qui peut les aider à trouver un emploi. A l'opposé, « les descendants de Portugais sont en situation d'intégrer le marché du travail dans des segments où leur réseau familial ou communautaire offre un accès plus rapide », poursuit ce socio-démographe au regret de voir se perpétuer certains mécanismes. Jusqu'aux discriminations qui continuent d'exister, même si elles restent difficiles à apprécier.

La prise en compte de certains facteurs, tels que l'origine sociale et le lieu de résidence, « permet d'expliquer 61 % de l'écart entre le taux d'emploi des descendants d'immigrés d'Afrique et celui des descendants de natifs », signale l'Insee dans le dossier de présentation de son étude. N'ayant pas les réseaux des premiers, les jeunes d'origine maghrébine ont beaucoup plus souvent recours à la technique du CV pour décrocher un stage ou un premier emploi. Une démarche qui aurait tendance à les exposer à une sélection par l'origine.

Écrit par Joel COSSARDEAUX
Chef de service adjoint

Roms de France, la République face à elle-­même

Le Monde.fr
C'est dans le Journal d'un bourgeois de Paris qu'est mentionnée pour la première fois la présence de Rroms en terre de France, lorsqu'en 1427 une délégation de Rroms arrive sur le parvis de la basilique de Saint-­Denis où sont enterrés les rois.
Six siècles après, nous voilà encore au centre des débats sur la place de Paris, débats où manquent toujours, à quelques exceptions près, ceux qui en sont le centre. C'est la conséquence logique du regard porté sur nous : d'une part nous serions une communauté criminogène, non-intégrable, fardeau intolérable en temps de crise. Ainsi nous voient les "méchants". D'autre part, des "gentils" nous regardent comme un objet d'apitoiement, fragile mais intégrable à force de volonté. Ces regards se croisent et semblent se défier chaque jour dans les ministères, la presse, les ONG et dans la rue, mais ils ont en commun des illusions que nous voulons dissiper en disant qui nous sommes à qui voudra l'entendre.
A écouter les discours, nous serions en nombre de 15 000, arrivés depuis 1990 de Roumaine et de Bulgarie, habitant ici bidonvilles et squats. Alors que la majorité des Rroms installés en France depuis cette date est constituée de ceux qui ont fui les conflits en ex-­Yougoslavie. Ils sont environ 65 000, propriétaires ou locataires de leur logement, respectueux des lois, conscients et fiers de leur identité rromani. Outre ces derniers venus, près de 500 000 Rroms ont pour patrie la France, les premiers depuis le début du XVe siècle. Arrivés, comme bien d'autres Français à diverses époques et de lieux différents, ils furent, suivant les circonstances, parfois bienvenus, et parfois moins bien, soumis dans l'histoire récente au "régime des nomades" et internés dans des camps pendant la seconde guerre mondiale et puis soumis pour certains, après cela, au régime discriminatoire des "gens du voyage", cette catégorie administrative regroupant Rroms et non-­Rroms.
Le cœur du rromanipen, le sentiment commun de l' identité rromani, est la langue. La langue rromani est la première langue de communication de la grande majorité des 15 millions de Rroms dispersés dans le monde. Ce sentiment du rromanipen n'est exclusif d'aucune autre identité. Ainsi, un Rrom citoyen du Texas, homme d'affaires fortuné et un Rrom citoyen de Pologne, cordonnier, percevront mutuellement les différences entre le Texan et le Polonais qu'ils sont, sans qu'en soit affecté leur commun rromanipen. Cette conception de l'identité est détaillée dans le projet d'un statut-­cadre des Rroms dans l'Union européenne, soutenu par l'Union Rromani Internationale (une ONG à statut consultatif auprès de l'ONU). Or, autant les "méchants" que les "gentils" qui se dévisagent à notre sujet sur la place de Paris, qu'ils soient savants, ministres ou journalistes, nient le sentiment riche et singulier que nous avons de nous-­mêmes. Car aucune des obédiences ne supporte de définition de l'"objet" que nous sommes à leurs yeux, que celle qui sert ses intérêts.
Ainsi de l'esprit des "gentils" est sorti le méchant ouvrage d'ingénierie sociale baptisé "village d'insertion", par quoi, des entreprises humanitaires ont entendu vendre l'"intégration" de certains des nôtres à des pouvoirs publics bons payeurs. Pendant que les responsables de ces pouvoirs s'entendent depuis longtemps pour entretenir notre désintégration juridique qui leur sert d'étendard dans les croisades menées de tout bord pour la sécurité et contre l'immigration.
Malgré l'échec patent et prévisible de ces ouvrages, leurs concepteurs têtus perpétuent leur promotion, privilégiant l'intéressement financier à l'intérêt général. Dans ces centres de séjour surveillé, des familles voient leur marge de décision quant à leur propre vie réduite comme peau de chagrin. Ceux qui ont accepté d'entrer dans ces dispositifs cornéliens ont dû choisir entre la peste et le choléra, entre un régime de liberté surveillée à durée limitée et une expulsion immédiate vers le trou du pays de départ.
Les derniers de ces "villages" fermeront peut-­être fin 2012, faute de renouvellement des fonds publics en direction des sociétés gestionnaires. Après des années perdues, les "insérables" retourneront à la désintégration entretenue par les pouvoirs publics et dont le gestionnaire s'était engagé de les sortir moyennant finance. Comme les "Rroms de Bagnolet", ils retrouveront la rue, la précarité, le harcèlement policier et l'expulsion brutale hors des frontières floues. Les échecs prévus de ces dispositifs révéleront à ceux qui voudront bien en tirer des leçons qu'une autre politique est possible. Celle-­ci n'est pas l'initiative de ceux qui ont fait de l'urgence du changement une publicité mensongère, confondant le peuple souverain avec la ménagère qui préférera être trompée que d'être célibataire.
Il s'agit d'une initiative discrète, menée entre célibataires courageuses dans la ville de Saint-Denis, par un réseau d'hommes et de femmes auquel appartiennent 56 familles rroms nouvellement arrivées à l'endroit où d'autres Rroms étaient les premiers il y a six siècles. Elles participent activement à la conception et à la réalisation à tous les niveaux de leur habitat, et de leur participation à la société française, sous la forme d'assemblées régulières réunissant tous les agents de la république vécue : élus, professionnels, citoyens concernés, solidaires ou inquiets. Y sont envisagés collectivement les obstacles et les moyens de les surmonter. Le moteur de cette initiative, très peu coûteuse, consiste dans des principes qu'incarnent ses acteurs, qui n'exige de changement que dans les regards, et de la fidèlité à la République, communauté des Français depuis la mort des rois : liberté, égalité, fraternité.

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