HUMOUR...... ENCORE QUE
VRAIMENT GENIAL
POLITIQUE
Cellule islamiste. Les sept suspects mis en examen et écroués
- Les sept suspects arrêtés lors du coup de flet antiterroriste ont été placés en détention.Photo : Reuters
Les sept membres présumés de la cellule islamiste démantelée dans la région parisienne, à Cannes et à Strasbourg, ont été mis en examen jeudi soir et placés en détention provisoire.
Jérémy Bailly, suspect dans l’attaque d’un magasin casher commise à Sarcelles le 19 septembre et présenté par les enquêteurs comme le personnage central de la cellule islamiste, a été le premier mis en examen et placé en détention provisoire.
Six autres personnes en détention provisoire
Les six autres membres présumés du groupe ont été à leur tour mis en examen et également placés en détention provisoire. Six d’entre eux ont demandé que le débat contradictoire, entre le parquet et la défense devant le juge des libertés et de la détention (JLD), soit différé. Ce débat différé devra avoir lieu dans les quatre jours.
Le parquet de Paris, qui a ouvert jeudi matin une information judiciaire notamment pour tentative d’assassinat en lien avec l’appartenance à une religion et en relation avec une entreprise terroriste, avait demandé leur placement en détention.
Groupe terroriste le plus dangereux depuis 1996
Douze personnes avaient été interpellées samedi dans les milieux islamistes dans le cadre de l’enquête sur l’attentat contre un commerce casher de Sarcelles le 19 septembre. Cinq personnes ont été relâchées. Un dernier homme, Jérémie Louis-Sidney, 33 ans, avait été tué lors de son arrestation à Strasbourg.
Il s’agit du « démantèlement d’un groupe terroriste qui est probablement le plus dangereux mis au jour depuis 1996 en France », a déclaré le procureur de la République de Paris François Molins, jeudi matin, lors d’une conférence de presse. « Une attaque terroriste dans notre pays a pu être évitée », selon lui.
Cellules islamistes. Hollande : " Nous les pourchasserons et les éliminerons "
- « Ma responsabilité, avec le gouvernement, c’est de veiller à tout surveiller pour qu’il n’y ait aucune possibilité d’une action terroriste » a déclaré François Hollande.Reuters
Le président François Hollande a promis jeudi « d’éliminer les cellules, qui, en France, veulent faire de l’islamisme radical une cause de haine et d’agression », lors d’un long entretien sur France 24/RFI/TV5Monde.
Aller jusqu’au bout des enquêtes
« Il y a des cellules - je ne sais pas encore l’importance, des enquêtes sont en cours - qui veulent faire de l’islamisme radical une cause de haine et d’agression. Nous ne les lâcherons pas, nous les pourchasserons, nous les éliminerons », a déclaré le chef de l’Etat, alors qu’une enquête a été ouverte à Paris après une opération antiterroriste commencée samedi.
« Nous irons jusqu’au bout de nos enquêtes car les Français doivent être protégés. Ma responsabilité, avec le gouvernement, c’est de veiller à tout surveiller, tout remarquer, tout identifier, pour qu’il n’y ait aucune possibilité d’une action terroriste », a-t-il déclaré, en évoquant cette opération antiterroriste dans laquelle un suspect présumé est mort les armes à la main samedi matin.
Couper la route des terroristes
« Pour couper la route des terroristes, il faut avoir une politique internationale, c’est ce que je veux faire au Mali », a ajouté le chef de l’Etat, qui a rappelé que la France était prête à apporter un soutien logistique à une intervention africaine sous résolution de l’ONU dans le Nord-Mali.
« C’est en laissant Aqmi, c’est-à-dire Al Qaïda, prospérer dans le Sahel, que je ferai courir un risque à mon pays parce que le terrorisme peut venir de là », a-t-il insisté.
« Nous avons même appris qu’il y avait eu des ressortissants français au Mali, comme il y en a en Somalie, comme nous pouvons en trouver en Syrie, et qui ensuite peuvent revenir dans leur pays avec des visées terroristes. Je ne peux pas l’accepter », a-t-il poursuivi.
Terrorisme en France
Le président français a toutefois relevé qu’il existe « aussi un terrorisme qui peut être ici présent en France sans qu’il y ait de connexion avec des zones extérieures. Donc nous devons y veiller ; c’est ce qui vient de se produire par l’interpellation d’un certain nombre de personnes », a-t-il dit.
Sept membres présumés de la cellule islamiste démantelée ce week-end - sur 12 gardés à vue ont été présentés jeudi aux juges d’instruction chargés de l’enquête. Deux sont mis en cause dans le volet « filière syrienne », cinq pour l’attentat contre une épicerie casher de Sarcelles il y a trois semaines.
Déplacement en Afrique
Lors de cet entretien sur France24, RFI et TV5Monde, le chef de l’Etat a également évoqué les fautes de la France dans la colonisation et la traite négrière.
« Je viens prononcer un discours pour écrire avec l’Afrique une nouvelle page parce que la France et l’Afrique ont des relations historiques », a-t-il déclaré, à la veille d’un déplacement à Dakar.
Turquie, Syrie et Qatar
François Hollande a également abordé les tensions entre la Turquie et la Syrie, au sommet depuis l’interception mercredi par Ankara d’un avion en provenance de Moscou vers Damas. « Nous devons tout faire pour que la révolution syrienne ne fasse pas débordement en Turquie, au Liban, en Jordanie », a-t-il notamment dit.
Enfin, le président de la République est revenu sur l’aide du Qatar allouée aux banlieues. « Le Qatar veut investir dans nos banlieues, sur nos territoires ? Très bien, acceptons cette offre, cette proposition, mais nous le ferons ensemble », a-t-il affirmé.
A Dakar, Hollande veut écrire une "nouvelle page" dans les relations avec l'Afrique
"Je viens en Afrique pour tenir le discours de la franchise, de la transparence et du respect", a souligné le président français à la veille de cette première visite en terres africaines depuis son élection en mai. Elle le conduira également samedi au Sommet de la francophonie, à Kinshasa.
Son message, François Hollande devrait le faire passer haut et fort lorsqu'il s'exprimera dans les premières heures de cette mini-tournée devant l'Assemblée nationale à Dakar, après s'être entretenu avec le président Macky Sall dès son arrivée dans la capitale sénégalaise.
Cinq ans plus tôt, le 26 juillet 2007, Nicolas Sarkozy qui effectuait lui aussi à Dakar sa visite inaugurale sur le continent avait suscité une intense polémique et blessé la sensibilité de ses hôtes lorsqu'il avait vu dans "l'Homme africain (qui) n'est pas assez entré dans l'histoire", le "drame de l'Afrique".
"Je ne viens pas faire un discours pour effacer un précédent, je viens prononcer un discours pour écrire avec l'Afrique une nouvelle page", a cependant souligné jeudi François Hollande dans une interview accordée depuis l'Elysée à France 24, RFI et TV5 Monde.
"Les temps ont changé, la France est maintenant désireuse, à la fois de respecter tous ses interlocuteurs mais aussi de dire la vérité", a-t-il insisté, avec la volonté de refermer la longue parenthèse des errements de la Françafrique. "Cette vérité n'est pas celle de la France" mais "celle des droits fondamentaux, des libertés essentielles et de la démocratie", a-t-il enchaîné.
François Hollande a reconnu aussi les "fautes" du passé, la colonisation ou la traite négrière. Il commémorera le souvenir de ses victimes en visitant la Maison des esclaves sur l'Ile de Gorée, au large de Dakar, aux côtés de sa compagne, Valérie Trierweiler.
Quant à son discours de "franchise", il devrait le tenir samedi dans ses entretiens avec le président congolais Joseph Kabila, réélu en novembre 2011 au terme d'élections qui, selon l'expression du président français, "n'ont pas été regardées comme étant complètement satisfaisantes".
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Débat Biden - Ryan : un feu d'artifice !
Le débat entre les co-listiers a eu le mérite de dissiper les vapeurs de démocrates un rien hyper-stressés après le premier débat, mais qui ne change pas grand-chose sur le fond.
Paul Ryan - Joe Biden (AFP)
Ce sourire… La première impulsion était de demander à Joe Biden l’adresse de son dentiste. La seconde ? De lui dire d’arrêter de sourire. La troisième : de s’y faire. La quatrième : d’y prendre goût.
Que cela plaise ou non, un débat est d’abord une affaire de style. Et de ce côté, on a été servis, hier : un vieux roublard de la politique face à un jeune loup aux dents longues. Un feu d’artifice ! Enfin un débat où l’on s’interrompait, où l’on réfutait, où l’on se traitait de menteur ! Mais – ce fut le miracle d’hier soir – sans que le débat ne dégénère en combat de boxe thaï. Les arguments étaient bien posés, pesés, argumentés, nettement plus informatifs, by the way, que lors du premier débat Obama-Romney.
Deux moments dangereux, pour Ryan : quand Biden l’a confronté à ses lettres de remerciement pour la façon dont le plan de relance d’Obama – aujourd’hui détesté – avait aidé des entreprises de sa circonscription, et quand le vice-président l’a poussé à exprimer une position très à droite sur l’avortement. Mais dans l’ensemble, Ryan a gardé une attitude posée, sérieuse qui l’a servi.
Au final ? Un débat qui a eu le mérite de dissiper les vapeurs de démocrates un rien hyper-stressés après le premier débat, mais qui ne change pas grand-chose sur le fond. Obama, toujours largement favori si l’on regarde de près les détails de la carte électorale, reprendra peut-être un point ou deux ici ou là grâce à la performance un rien flamboyante de "Joe". Mais la revanche n’a pas eu lieu hier soir. Elle est programmée mardi prochain à Hamstead, état de New York. Entre les deux cadors.
Que cela plaise ou non, un débat est d’abord une affaire de style. Et de ce côté, on a été servis, hier : un vieux roublard de la politique face à un jeune loup aux dents longues. Un feu d’artifice ! Enfin un débat où l’on s’interrompait, où l’on réfutait, où l’on se traitait de menteur ! Mais – ce fut le miracle d’hier soir – sans que le débat ne dégénère en combat de boxe thaï. Les arguments étaient bien posés, pesés, argumentés, nettement plus informatifs, by the way, que lors du premier débat Obama-Romney.
Pas de K.O
Il n’y a pas eu de K.O., personne n’a été déshonorant. Paul Ryan n’a certainement pas transformé le coup de Trafalgar de Romney de la semaine dernière, comme certains l’espéraient (ou le craignaient). Il s’est retrouvé souvent sur la défensive face à un Biden affûté, qui n’a pas manqué de rappeler les positions du républicain, extrêmes ou contradictoires avec ce qu’affirme aujourd’hui le duo Romney-Ryan.Deux moments dangereux, pour Ryan : quand Biden l’a confronté à ses lettres de remerciement pour la façon dont le plan de relance d’Obama – aujourd’hui détesté – avait aidé des entreprises de sa circonscription, et quand le vice-président l’a poussé à exprimer une position très à droite sur l’avortement. Mais dans l’ensemble, Ryan a gardé une attitude posée, sérieuse qui l’a servi.
Deux cadors
Biden, lui, a ranimé la flamme démocrate. Il l’a fait avec talent, alignant chiffres et faits avec une grande aisance et se faisant le champion, de façon crédible, des petites gens et de la classe moyenne. Ses attaques sur les cadeaux aux milliardaires, sur Medicare, l’assurance des personnes âgées ou sur le régime de retraite – les yeux dans la caméra- ont sans doute convaincu quelques électeurs de Floride.Au final ? Un débat qui a eu le mérite de dissiper les vapeurs de démocrates un rien hyper-stressés après le premier débat, mais qui ne change pas grand-chose sur le fond. Obama, toujours largement favori si l’on regarde de près les détails de la carte électorale, reprendra peut-être un point ou deux ici ou là grâce à la performance un rien flamboyante de "Joe". Mais la revanche n’a pas eu lieu hier soir. Elle est programmée mardi prochain à Hamstead, état de New York. Entre les deux cadors.
INSURRECTION
Affaire Bettencourt : les rendez-vous secrets de Nicolas Sarkozy
LE MONDEHuit rendez-vous, de septembre 2008 à mars 2011 : Nicolas Sarkozy, président de la République, a reçu à l'Elysée au moins à huit reprises Philippe Courroye, alors procureur de Nanterre, et ce au plus fort de l'affaire Bettencourt. Des tête-à-tête qui figurent dans les agendas (2007-2011) et les courriels saisis le 3 juillet par les juges dans les bureaux et au domicile de M. Sarkozy. Parfois, les rendez-vous sont confirmés par courriel. Souvent, ils ne sont inscrits que dans l'agenda privé de M. Sarkozy.
S'y ajoutent des rencontres entre le chef de l'Etat, ses deux conseillers justice successifs, Patrick Ouart et Jean-Pierre Picca, et son avocat, Me Thierry Herzog, à des moments-clés de l'affaire. Les investigations des magistrats révèlent ainsi la spectaculaire immixtion du pouvoir politique dans le cours d'une enquête judiciaire sensible qui menaçait directement l'Elysée. Philippe Courroye, convoqué le 2 octobre à Bordeaux, a dû s'expliquer devant les juges. Le Monde a eu accès à son procès-verbal d'audition."13h30 Ph C"
Les archives présidentielles ne mentent pas. Ce 20 juillet 2009, l'agenda personnel de Nicolas Sarkozy, porte la mention "13h30 Ph C", quand l'agenda officiel ne fait état que d'un "rdv privé". Le courriel de confirmation spécifie une "arrivée par le parc", attention réservée aux hôtes que l'on souhaite recevoir en toute confidentialité. Pour les magistrats, ce "Ph C" ne peut être que Philippe Courroye, discret visiteur du midi, alors que l'affaire Bettencourt bat son plein.
Que vient-il faire à l'Elysée ? Les juges d'instruction Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, qui enquêtent sur les abus de faiblesse dont aurait été victime Liliane Bettencourt, possédaient déjà les enregistrements clandestins opérés, entre mai 2009 et mai 2010, au domicile de la milliardaire par son majordome. En rapprochant les éléments dont ils disposent, en se fondant sur les dates charnières de l'affaire Bettencourt, les juges pensent tenir l'explication des visites de M. Courroye à l'Elysée. Une chronologie très embarrassante pour M. Sarkozy.
L'ELYSÉE AU COURANT DES INTENTIONS DU PROCUREUR
Le 15 juillet 2009, Françoise Meyers – la fille de Liliane Bettencourt –, qui sent sa plainte initiale déposée à Nanterre le 19 décembre 2007 en voie d'enlisement, signifie à l'écrivain François-Marie Banier et confident de sa mère une citation à comparaître devant le tribunal correctionnel. Cinq jours plus tard, le 20 juillet 2009, MM. Sarkozy et Courroye se rencontrent, donc. Le lendemain, le 21 juillet 2009, Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de la milliardaire, annonce à Liliane Bettencourt que selon son "informateur" à l'Elysée, Patrick Ouart, le parquet de Nanterre va classer la plainte initiale de sa fille, à la rentrée.
Ce que M. Courroye fit, en effet, le 22 septembre 2009. Comment l'Elysée pouvait-il être au courant, aussi précisément, des intentions du procureur ? Pour les magistrats, la visite de M. Courroye à l'Elysée, le 20 juillet 2009, prend tout son sens.
Quelques mois plus tôt, le 7 février 2008, Mme Bettencourt était reçue à l'Elysée, où elle rappelait notamment au président de la République qu'elle avait contribué au financement officiel de l'UMP. Le soir même, Nicolas Sarkozy a un dîner, à 20h30. Avec "Ph C". Les 24 et 25 septembre 2008, la brigade financière procède à d'importantes auditions dans le cadre de l'enquête préliminaire alors gérée par le parquet de Nanterre. Trois jours après, le 27 septembre 2008, M.Courroye rencontre M. Sarkozy, ainsi que l'atteste un courriel saisi au bureau de l'ex-président: "Rdv privé Ph Courroye 12h30-13h". Question des juges à Philippe Courroye : "Est-ce que vous avez rendu compte à Nicolas Sarkozy des premiers éléments de l'enquête préliminaire ?" Dénégations offusquées de l'intéressé.
COÏNCIDENCES TROUBLANTES
Mais les magistrats insistent. Ils ont soigneusement confectionné des tableaux où les dates importantes de la procédure sont mises en exergue. Ainsi, le 9 janvier 2009, M. Courroye saisit les services fiscaux des Hauts-de-Seine d'une présomption de fraude fiscale de Liliane Bettencourt. Le 16 janvier 2009, l'agenda privé de M. Sarkozy porte cette mention: "Rdv privé 18h30-19h". Dans un autre agenda de l'ex-président, on retrouve l'incontournable "Ph C". Question des juges: "Avez-vous rendu compte à Nicolas Sarkozy de l'enquête sur la fraude fiscale ?" M. Courroye, là encore, dément.
Quatre jours plus tard, le 20 janvier 2009, M. Courroye est destinataire d'un courrier des avocats de François-Marie Banier, accompagné de divers documents. Le 22 janvier, le magistrat se déplace de nouveau à l'Elysée, comme l'atteste un courriel, saisi dans les actuels bureaux de M. Sarkozy, rue de Miromesnil, qui comporte cette mention: "Rdv privé PhCourroye 12h30-13h." Interrogation des juges: "Etait-ce pour le tenir informé des documents remis par les conseils de François-Marie Banier ?" Nouvelle réponse négative.
Arrive alors le 3 septembre 2009, quand la citation directe de Françoise Meyers est jugée recevable par le tribunal. Branle-bas de combat à Nanterre, le parquet fait immédiatement appel et, dix-neuf jours plus tard, classe l'enquête préliminaire. Le 27 septembre 2009, M. Courroye file encore une fois à l'Elysée. "Rendez-vous ou convocation ?", se demandent les juges.
"ARRIVÉE PAR LE JARDIN"
Autre coïncidence troublante : le 10 juin 2010, les enregistrements clandestins du majordome sont déposés par Françoise Meyers à la brigade financière. Deux jours plus tard, le 12 juin 2010, Philippe Courroye est reçu à l'Elysée, ainsi que l'atteste un courriel : "Rdv privé Nicolas Sarkozy/Philippe Courroye 16h-16h30." Il se défend : "Je n'ai bien évidemment pas informé Nicolas Sarkozy de l'existence de ces enregistrements." Le 11 septembre 2010, nouveau rendez-vous privé entre les deux hommes, avec cette fois une "arrivée par le jardin" pour l'ex-procureur. Le 15 septembre 2010, M. Courroye se rend en Suisse, où se trouve la clef du financement illicite dans l'affaire Bettencourt. Il en revient sans information notable, au grand étonnement des juges.
En effet, les magistrats bordelais, eux, ont mis au jour un vaste système de financement occulte qui aurait profité à M. Sarkozy. D'après les éléments qu'ils ont recueillis en Suisse, Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP, et Patrice de Maistre se seraient entendus pour rapatrier en toute discrétion des fonds. M. Sarkozy s'est par ailleurs rendu au domicile des Bettencourt, au moins une fois, le 24 février 2007. Et il y a encore cette phrase de Liliane Bettencourt, retranscrite par François-Marie Banier, son ex-protégé, dans son journal : "De Maistre m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent. J'ai dit oui." Les magistrats ont donc les dates, les montants, le modus operandi. D'ailleurs, ils ont été jusqu'à interroger de manière pressante M. Courroye : "Etes-vous en mesure d'apporter des éléments qui pourraient expliquer que M.de Maistre se rende en Suisse [en décembre 2008] faire débloquer 2 000 000 d'euros quinze jours après un rendez-vous avec Nicolas Sarkozy ?" L'ex-procureur parle de "faits dont il ignore tout".
ÉVITER UN GRAND DÉBALLAGE
Les juges bordelais, outre les investigations sur le financement occulte, enquêtent donc sur la gestion judiciaire de l'affaire Bettencourt. Ils postulent que M. Sarkozy, parvenu au pouvoir, et instruit des déchirements internes chez les Bettencourt, aurait voulu contrôler, voire étouffer, les investigations lancées après la plainte pour abus de faiblesse de Mme Meyers, afin d'éviter un grand déballage... Avec M. Courroye – un proche depuis 2000 –, nommé procureur en mars 2007 à Nanterre, M. Sarkozy disposait d'un allié sûr : il savait son ami désireux d'être nommé à la tête du parquet de Paris.
Xavier Musca, secrétaire général de l'Elysée entre 2011 et 2012, a d'ailleurs confirmé le 2 octobre devant les policiers les ambitions de M .Courroye : "Il [M. Musca] déclare qu'il vous a rencontré une fois à l'Elysée à l'automne 2011, relatent les juges, (...), que vous avez demandé un rendez-vous pour faire valoir votre candidature au poste de procureur de Paris. Pourquoi un rendez-vous à l'Elysée pour soutenir une candidature ?" Sèche réponse de M. Courroye : "Xavier Musca se trompe. A ce moment-là, le poste était déjà pourvu..." Lors de son audition, M. Courroye a martelé : "Il ne faut pas interpréter les rencontres que j'ai pu avoir avec Nicolas Sarkozy." Les juges bordelais ont pourtant cette tentation. Ils s'apprêtent à convoquer M. Sarkozy, qui devrait être interrogé dans le dossier d'abus de faiblesse.
Gérard Davet et Fabrice Lhomme
Sans-papiers, le coach des Bleus ne peut aller au Mondial des SDF
Entraîneur de l’équipe de France des sans-abris, Boris Mirakian devait accompagner ses joueurs à Mexico. Faute de titre de séjour valable, l’éducateur sportif géorgien suit la Coupe du monde sur YouTube.
Boris Mirakian, au stade René Bendif, à Caen, le 8 octobre 2012. (Jérémie Croidieu/Rue89)
(De Caen) "A Mexico, il y a cinq degrés de moins par rapport aux autres villes du Mexique, car c’est en altitude. J’ai regardé la météo sur Internet, il va faire beau pendant toute la compétition."
Survêtement noir zippé jusqu’au menton, Boris Mirakian gère son équipe à 9.000 km de distance. L’entraîneur de l’équipe de France des sans-abri a vu les joueurs s’envoler pour la "Homeless World Cup", le rendez-vous annuel.
Sans lui. Le coach géorgien, 28 ans, est resté coincé en France pour des raisons administratives. Travailleur social de l’association La Boussole du Sud, Patrick Mbongue encadre le groupe parti au Mexique. Il nous répond depuis sa chambre d’hôtel :
Ensuite il débriefe par SMS. Bon pied, bonne pâte, le coach déçu relativise les déboires qu’il collectionne depuis 1996, date de son arrivée en France.
Il renouvelle chaque année son titre de séjour : 16 ans passés dans les couloirs de la préfecture de Caen, à en perdre patience. Ses papiers actuels sont périmés et il circule avec un récépissé depuis avril, attendant le renouvellement de son titre. Sous le crachin normand, il grince : "Comme si je venais d’arriver en France ..."
Commentaire atterré d’un voisin de table, compatissant : "On ne peut même pas dire qu’il ne parle pas français !"
Patrick Mbongue connaît Boris depuis 2011 et la Coupe du monde des sans-abri organisée en France, quand le jeune Géorgien était sur le terrain. Le responsable associatif ne s’explique toujours pas les ennuis à répétition de celui qu’il a choisi comme entraîneur :
Pour Boris, l’impossibilité de partir à Mexico est une mésaventure de plus dans l’histoire cahoteuse qui est la sienne. Celle d’un exilé des confins de l’Europe déstabilisés par la fin du communisme.
Lorsqu’il est repéré par le centre de formation du Stade Malherbe Caen, le sport met les soucis administratifs entre parenthèses et ses papiers sont renouvelés sans peine. Son père, ancien joueur de l’équipe nationale militaire géorgienne, ne rate pas un match du fiston en rouge et bleu.
Le brevet d’éducateur sportif, qu’il aimerait transformer en diplôme d’entraîneur de football, lui permet déjà de coacher des enfants plusieurs fois par semaine. Bénévolement.
L’an dernier, alors qu’il débute en contrat aidé, un responsable associatif parle de la Coupe du monde des sans-abri, ouverte aux personnes en grande précarité, françaises ou non.
Guillaume Pajot - A lire aussi sur Rue89 Sport
Survêtement noir zippé jusqu’au menton, Boris Mirakian gère son équipe à 9.000 km de distance. L’entraîneur de l’équipe de France des sans-abri a vu les joueurs s’envoler pour la "Homeless World Cup", le rendez-vous annuel.
Sans lui. Le coach géorgien, 28 ans, est resté coincé en France pour des raisons administratives. Travailleur social de l’association La Boussole du Sud, Patrick Mbongue encadre le groupe parti au Mexique. Il nous répond depuis sa chambre d’hôtel :
Je suis toujours en contact avec Boris, j’ai besoin de ses conseils, de son éclairage. On s’envoie des textos avant les matchs pour qu’il m’aide à corriger les erreurs tactiques."
Boris, assidu, regarde les rencontres sur YouTube.Ensuite il débriefe par SMS. Bon pied, bonne pâte, le coach déçu relativise les déboires qu’il collectionne depuis 1996, date de son arrivée en France.
Il renouvelle chaque année son titre de séjour : 16 ans passés dans les couloirs de la préfecture de Caen, à en perdre patience. Ses papiers actuels sont périmés et il circule avec un récépissé depuis avril, attendant le renouvellement de son titre. Sous le crachin normand, il grince : "Comme si je venais d’arriver en France ..."
"Il a quand même fait le centre de formation à Caen"
Les deux sœurs de Boris ont obtenu la nationalité française sans difficulté et ses parents bénéficient d’un titre de séjour de dix ans. Le cadet de la famille, lui, continue à pointer à la préfecture tous les ans malgré ses demandes répétées de naturalisation et le recours aux avocats. Boris déplore, fataliste : "On croirait que c’est à la tête ou à la chance."Commentaire atterré d’un voisin de table, compatissant : "On ne peut même pas dire qu’il ne parle pas français !"
Patrick Mbongue connaît Boris depuis 2011 et la Coupe du monde des sans-abri organisée en France, quand le jeune Géorgien était sur le terrain. Le responsable associatif ne s’explique toujours pas les ennuis à répétition de celui qu’il a choisi comme entraîneur :
C’est incroyable ! Il a quand même fait le centre de formation à Caen, il est éducateur sportif, impliqué dans la vie associative... C’est quelqu’un de très compétent, ce n’est pas possible qu’il soit dans cette situation-là au niveau administratif."
"J’ai un numéro de sécurité sociale, je paye mes impôts..."
Le lendemain du départ pour Mexico, la préfecture de Caen a appelé Boris pour qu’il vienne retirer un titre de voyage, sésame délivré exceptionnellement. Un jour trop tard.J’ai un numéro de sécurité sociale, je paye mes impôts... C’est mon permis de conduire qui me sauve la plupart du temps.
Si vous avez votre permis et un numéro de sécurité sociale, vous pouvez bosser sans problème parce que, du coup, vous n’avez pas besoin de présenter le titre de séjour."
Boris a même réussi à travailler deux ans sans régulariser sa situation. La police ne lui cause pas d’ennuis. Les gendarmes arrêtent parfois sa voiture pour des contrôles de routine, et tiquent sur le lieu de naissance noté sur le permis : Tbilissi, la capitale géorgienne.Pour Boris, l’impossibilité de partir à Mexico est une mésaventure de plus dans l’histoire cahoteuse qui est la sienne. Celle d’un exilé des confins de l’Europe déstabilisés par la fin du communisme.
Boris Mirakian, au stade René Bendif, à Caen, le 8 octobre 2012 (Jérémie Croidieu/Rue89)
Père garagiste, mère infirmière. Partis pour fuir le racisme
Père garagiste, mère infirmière, la famille Mirakian, aux racines arméniennes, s’est établie en Géorgie. Boris se remémore :On vivait très bien, il y avait une solidarité entre les communautés. On trouvait des Grecs, des Russes, des Arméniens, des juifs...
Après la chute de l’URSS, la Géorgie a commencé à connaître des problèmes de racisme, d’exclusion. Les Géorgiens se révoltaient contre les immigrés, tu voyais les voisins changer d’attitude. Beaucoup de gens sont partis."
Le père évite alors la maison et les descentes de police, puis fuit vers la Russie nouvelle, vite suivi par le reste de a famille."La Géorgie c’est aux Etats-Unis ?"
Qui ne s’attarde pas : traversant l’Ukraine, la Pologne et l’Allemagne, elle décroche un visa pour la France. Les Mirakian s’arrêtent enfin à Caen :J’avais 12 ans, c’était un peu compliqué pour moi. Mais on nous avait montré une carte de la ville, la mer n’était pas loin alors on était contents... Même si on ne savait pas qu’elle était aussi sale !"
Sur la rive droite de Caen, dans le quartier de la Grâce de Dieu, Boris rejoint une école réservée aux enfants non francophones. Il débute le foot dans un club voisin.Quand je suis arrivé ici, personne ne connaissait la Géorgie. On me disait : 'T’es Russe ? C’est aux Etats-Unis ?'"
Le français s’apprend sur les bancs des vestiaires ou en bordure de pelouse. 'Au foot tous les jours', l’adolescent progresse vite.Lorsqu’il est repéré par le centre de formation du Stade Malherbe Caen, le sport met les soucis administratifs entre parenthèses et ses papiers sont renouvelés sans peine. Son père, ancien joueur de l’équipe nationale militaire géorgienne, ne rate pas un match du fiston en rouge et bleu.
Déchirure des ligaments, la fin du rêve pro
Ce dernier vient même renforcer l’équipe réserve, avant que le club ne se déleste d’une partie de ses joueurs. Boris rebondit en régional, fait des essais au Luxembourg :Ils souhaitaient me garder mais ça me paraissait loin. Je ne voulais pas m’éloigner de mes parents et mes deux sœurs'.
Une déchirure des ligaments croisés met fin aux rêves de foot professionnel. "Deux ans sans jouer", résume Boris, les épaules rentrées. "Alors je me suis concentré sur les diplômes."Le brevet d’éducateur sportif, qu’il aimerait transformer en diplôme d’entraîneur de football, lui permet déjà de coacher des enfants plusieurs fois par semaine. Bénévolement.
Petit boulot : livreur pour la Redoute
Le président du club de Bessin Nord (Bayeux), patron d’une société, lui a trouvé du boulot : des livraisons à effectuer pour Vertbaudet ou La Redoute, qui lui assurent un peu d’argent.Je n’avais droit à rien, aucune aide, à cause de mon titre de séjour. Tout grâce au foot et au travail."
Boris vit toujours chez ses parents, sans envisager un autre logement. D’une voix traînante, il lâche : "Avec mes papiers, c’est mort."L’an dernier, alors qu’il débute en contrat aidé, un responsable associatif parle de la Coupe du monde des sans-abri, ouverte aux personnes en grande précarité, françaises ou non.
Je pensais être à la hauteur au niveau sportif, mais pas que j’allais entrer dans les critères sociaux. Il y avait des mecs beaucoup plus en galère que moi."
Le Géorgien termine les sélections avec le brassard de capitaine et joue la compétition à fond. Interrogé par Rue89 à l’époque, le capitaine répondait modestement :Je profite, et s’il y a du changement après, c’est du bonus, c’est la carotte."
Aujourd’hui, pas moins prudent, le coach coupe la carotte en deux :Il n’y a pas eu de changements... Jusqu’au jour où on m’a proposé d’entraîner cette équipe de France. Même si ma situation administrative n’a pas évolué, c’était peut-être ça le bonus."
SOCIAL
Fausse affaire d'espionnage : Renault a anticipé le suicide des cadres accusés
Renault avait anticipé le suicide des trois cadres accusés à tort d'espionnage en 2011. (Photo Eric Piermont. AFP)
Le constructeur automobile avait préparé des «éléments de langage» au cas où les trois cadres suspectés à tort en 2011 commettraient l'irréparable.
Renault avait anticipé un éventuel suicide ou tentative de suicide des cadres suspectés dans l’affaire de faux espionnage qui avait secoué le constructeur automobile en 2011, selon des informations divulguées vendredi par France Info et le Parisien/Aujourd’hui en France.
Selon ces medias, la direction de Renault avait anticipé l'éventualité de tels actes de désespoir des trois cadres, dont l’enquête révélera qu’ils avaient été accusés à tort, et rédigés à l’avance des communiqués.
Le Parisien publie un document, versé au dossier d’instruction de l’affaire par le juge Hervé Robert, qui fait état de communiqués à diffuser pour le cas où ces cadres mettraient ou tenteraient de mettre fin à leurs jours. Le document, exploité aussi par France info fait état de deux options: la première est à utiliser si «l’un des cadres a tenté de mettre fin à ces jours», tandis que la seconde est à reprendre s’il «a mis fin à ses jours».
Utilisant les formules d’usage pour de tels drames, les deux communiqués sont similaires, à l’exception d’une phrase rajoutée dans l’option 2 selon laquelle l’entreprise ... «pense particulièrement à la famille de M. xxx».
Contactée par le Parisien, Frédérique Le Grèves, qui était à l'époque directrice de la communication du groupe, reconnaît avoir demandé à ses services de préparer ces projets de communiqués. «C'était de l’anticipation pure, des éléments de langage pour être prêt à répondre aux journalistes», à déclaré Mme Le Grèves au quotidien qui précise qu’elle est désormais chef de cabinet de Carlos Ghosn, le PDG de Renault.
Dans cette affaire de faux espionnage chez le constructeur automobile, deux anciens cadres du service de sécurité de Renault sont mis en examen. Ils sont soupçonnés d’avoir contribué à une escroquerie au renseignement en faisant accuser à tort d’espionnage industriel trois cadres de Renault, qui avaient été licenciés avant d'être innocentés.
Cette affaire, qui avait éclaté en janvier 2011, s'était conclue quatre mois plus tard par la démission du numéro deux de Renault, Patrick Pélata, le débarquement de six autres responsables et l’indemnisation des trois cadres licenciés à tort.
(AFP)
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Le gouvernement met la pression sur Technicolor pour le site Thomson Angers
Par Elodie Vallerey
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Dernière usine de production en Europe du groupe français Technicolor, la société Thomson Angers a été placée en liquidation judiciaire le 11 octobre par le tribunal de commerce de Nanterre sans poursuite d'activité.
Face à cette décision et la mise en danger de 350 salariés par la liquidation, le gouvernement a enjoint le groupe Technicolor à "prendre ses responsabilités" vis-à-vis de sa filiale Thomson Angers, dans un communiqué publié le 11 octobre au soir par le ministre du Travail et la ministre déléguée aux PME."Le gouvernement demande instamment au groupe Technicolor (...) de s'engager à financer les mesures sociales d'accompagnement qui seraient nécessaires pour que chaque salarié puisse retrouver au plus vite une solution d'emploi", ont déclaré Michel Sapin et Fleur Pellerin dans un communiqué commun.
"L'Etat veillera à ce que cet engagement soit à la hauteur des moyens du groupe et conforme aux pratiques sociales qui ont toujours été les siennes et mobilisera de son côté les dispositifs publics de retour à l'emploi pour aider les salariés", poursuivent-ils.
Au 1er octobre, deux projets, respectivement portés par les groupes Minerva et Eolane, avaient été pressentis pour un potentiel de 180 emplois. Ni l'un ni l'autre n'a fait l'objet d'offre formelle, même si le directeur du site d'Eolane à Angers espère toujours pouvoir revaloriser le site de Thomson à court terme avec un projet industriel
SOCIETE
Les députés PS veulent un amendement sur la procréation médicale assistée
Bruno Le Roux le 4 décembre 2006. (Photo Franck Fife. AFP)
Alors que Jean-Marc Ayrault veut scinder ce débat de celui sur le mariage pour tous, le chef de file des députés PS, lui, souhaite «résoudre cette question».
Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, souhaite voir déposé un amendement sur la question de la procréation médicale assistée (PMA) au moment de l’examen du projet de loi sur le mariage homosexuel, a-t-il annoncé à quelques journalistes.
«On déposera un amendement sur la PMA», a-t-il affirmé, s’opposant ainsi au Premier ministre qui a annoncé mercredi que le texte sur le mariage homosexuel n’aborderait pas la PMA, renvoyant cette question «à une loi complémentaire qui pourrait être une loi sur la famille».
La PMA pour les couples d’homosexuelles, «c’est une question dont on sait qu’elle sera sous-jacente pendant le débat sur le mariage. Autant la poser et pourquoi pas essayer de la résoudre au moment du débat sur le mariage pour tous», a déclaré Bruno Le Roux.
«Quel intérêt de vouloir scinder les choses ? Moi je pense qu’il vaut mieux avoir le débat en une fois», a-t-il ajouté, soulignant : «Quand on peut faire un texte qui soit complet par rapport à nos engagements, autant le faire dès le début». D’autant que selon lui, «quand on renvoie» une question à un autre projet de loi, «on n’est jamais sûr» de savoir quel texte pourra l’accueillir.
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«Discussion»
Le projet de loi sur le mariage homosexuel doit être examiné en Conseil des ministres le 31 octobre. Son examen à l’Assemblée pourrait commencer en décembre. Alors qu’on lui faisait remarquer que c'était en contradiction avec ce qu’a tranché Jean-Marc Ayrault mercredi, Bruno Le Roux a répondu : «Il y a une vie parlementaire», et «il y a une discussion à avoir avec le Parlement».
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Mercredi, Jean-Marc Ayrault avait conforté la ministre de la Justice Christiane Taubira, qui avait déjà indiqué que les questions liées à «la parentalité au sens large» ne seraient pas abordées dans ce texte. Il avait cependant provoqué des critiques au sein d’associations, qui craignent un texte «a minima».
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Les associations homosexuelles telles que l’Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) ou l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) estiment que mariage et adoption ne peuvent pas être abordés séparément des questions de parentalité et de filiation.
En septembre, le député PS Bernard Roman s'était dit favorable à l’accès à la PMA pour les couples d’homosexuelles et avait annoncé qu’il défendrait des amendements en ce sens lors du débat sur le projet de loi instaurant le mariage homosexuel.
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(AFP)
JUSTICE ?
Délit de consultation de sites terroristes : le retour !
Gonflé à la LOPPSI
On pensait le délit de consultation des sites terroristes définitivement enterré. Ce texte avait été rédigé rapidement après l’affaire Merah, toutefois son architecture juridique avait été démontée par le Conseil national du numérique. Cependant, un sénateur UMP compte bien ajouter ce délit dans notre droit.
Le tout récent projet de loi sur la lutte contre le terrorisme a été enregistré au Sénat le 10 octobre dernier. On ne retrouve aucune trace du délit de consultation dans le texte du ministère de l’Intérieur présenté sous procédure d’urgence.
Les services de Manuel Valls avaient d’ailleurs démenti les informations du Monde. Nos confrères avaient un temps envisagé le retour de ce délit pour ensuite publier un démenti officiel de la place Beauvau. Cependant, chassez le diable par la porte, il revient par la fenêtre. Il faut en effet scruter du côté des amendements pour constater que ce délit est toujours bien vivant. C’est le sénateur Jean Jacques Hyest (UMP) qui s’est chargé de cet acharnement thérapeutique.
Un délit plus musclé
Il propose ainsi d’ajouter cette sanction :
« Art. … – Est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende le fait de consulter de façon habituelle un service de communication au public en ligne mettant à disposition des messages, soit provoquant directement à des actes de terrorisme, soit faisant l’apologie de ces actes lorsque, à cette fin, ces messages comportent des images montrant la commission d’actes de terrorisme consistant en des atteintes volontaires à la vie. »
On peut comparer ce bout de texte avec la version signée Claude Guéant, sous le règne de Nicolas Sarkozy :
« Art. 421-2-6. - Est puni de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende le fait de consulter de façon habituelle un service de communication au public en ligne mettant à disposition des messages, soit provoquant directement à des actes de terrorisme, soit faisant l’apologie de ces actes lorsque, à cette fin, ces messages comportent des images montrant la commission d’actes de terrorisme consistant en des atteintes volontaires à la vie. »
« Le présent article n’est pas applicable lorsque la consultation résulte de l’exercice normal d’une profession ayant pour objet d’informer le public, intervient dans le cadre de recherches scientifiques ou est réalisée afin de servir de preuve en justice. »
Le texte sénatorial est identique à la virgule près. Il fait cependant l’économie du dernier paragraphe, pourtant nécessaire pour protéger le travail des journalistes, des historiens, etc. qui peuvent être amenés à consulter régulièrement ces sites dans le cadre de leur travail.
Mais ce n’est pas tout.
Le blocage LOPPSI étendu aux sites faisant l'apologie du terrorisme
Dans un autre amendement, Jean Jacques Hyest demande des mesures proactives des intermédiaires et propose même d’étendre le périmètre du blocage des sites pédopornographiques à ceux faisant l’apologie du terrorisme. Pour cela, il calque son amendement sur le fameux article 4 de la LOPPSI.
« Lorsque les nécessités de la lutte contre la diffusion d’images ou de représentations faisant l’apologie des actes de terrorisme prévus par le titre II du livre IV du code pénal le justifient, l'autorité administrative notifie aux personnes mentionnées au 1 du présent I les adresses électroniques des services de communication au public en ligne contrevenant aux dispositions de cet article, auxquelles ces personnes doivent empêcher l'accès sans délai. »
Il laisse le soin à un décret de fixer les modalités pratiques.
Le décret LOPPSI est toujours en préparation
Hasard du calendrier, Manuel Valls a clairement laissé entendre que le décret LOPPSI, qu’on pensait enterré d’après les affirmations de Fleur Pellerin, était toujours en préparation. Dans un échange parlementaire portant sur l’état d’application de la loi sur la sécurité intérieure, le ministre a en effet affirmé que parmi les décrets « devant faire l'objet d'une publication », trônait celui « fixant la compensation des surcoûts résultant des obligations mises à la charge des opérateurs dans le cadre de la lutte contre la diffusion des images ou des représentations de mineurs à caractère pornographique fait l'objet d'une consultation des fournisseurs d'accès à internet. »
DIVERS
L'intriguante découverte de Curiosity sur Mars
Photo transmise par la Nasa du robot curiosity sur Mars, le 28 août. (Photo AFP)
Le robot découvert une roche, de la taille d'un ballon de foot, dont la composition ressemble aux roches volcaniques présentes sur la Terre.
La première roche analysée sur Mars par deux des instruments du robot américain Curiosity a une composition inhabituelle comparativement à ce qui était connu jusqu’alors sur la planète rouge, ont indiqué jeudi des scientifiques de la mission. La composition de cette roche de la taille d’un ballon de football ressemble à celles, rares mais connues sur la Terre, qui proviennent de volcans.
«Cette roche est très similaire dans sa composition chimique d’un type de rocher trouvé dans de nombreuses régions volcaniques», a expliqué lors d’une téléconférence de presse Edward Stolper, de l’Institut de Technologie de Californie et un des principaux scientifiques de la mission Curiosity.
«Mais avec seulement un spécimen martien de ce type à ce stade, c’est difficile de savoir si le même processus que celui connu sur le Terre a produit cette roche», a-t-il dit tout en ajoutant que «c’est une hypothèse logique pour expliquer son origine».
Sur la Terre, ces roches se sont généralement formées dans le manteau de la planète sous la croûte à partir de la cristallisation de magma relativement riche en eau sous de très fortes pressions, a expliqué le scientifique.
La roche, baptisée «Jake Matijevic», a été examinée à distance par le spectromètre à rayon X de particules Alpha (APXS) monté sur le bras robotisé du robot ainsi que par son laser dit ChemCam perché sur le haut de son mât. Curiosity, muni au total de dix instruments scientifiques, va également bientôt analyser la composition du premier prélèvement de sable martien.
Le robot qui s'était arrêté sur un amas de sable avait prélevé un premier échantillon du sol afin de nettoyer et de tester son matériel de prélèvement géologique.
La Nasa a également déterminé que l’objet brillant observé sur le sol près du robot il y a quelques jours n'était qu’un morceau de plastique venant d’une protection qui ne compromet en rien son fonctionnement comme cela avait été craint.
D’une durée de deux ans minimum, la mission de Curiosity, d’un coût de 2,5 milliards de dollars, a pour objectif d’explorer la planète rouge et d’essayer de déterminer si les conditions ont pu dans le passé y être propices ou non à la vie microbienne.
Curiosity, qui pèse une tonne et compte six roues, s'était posé le 6 août dans le cratère Gale sur l'équateur de Mars à huit kilomètres du mont Sharp, une montagne de 5 000 mètres de haut, destination finale du robot.
(AFP)
Bruxelles : surprise et joie à l'annonce du prix Nobel
« Le prix Nobel envoie un message à l'Europe et rappelle à ses citoyens qu'elle est un bien précieux et qu'il faut en prendre soin » estime Jose Manuel Barroso.
AFP
Incrédulité, ironie et joie, les trois sentiments se mélangeaient vendredi matin à Bruxelles, à l'annonce de l'attribution du Prix Nobel de la Paix à l'Union Européenne. Plusieurs fois nominée, jamais récompensée, l'Union Européenne avait cessé d'y croire et reléguait les rumeurs sur le prix au rang des vieilles plaisanteries.
Mais visiblement, le Prix Nobel de la Paix a voulu rappeler dans ces temps de repli sur soi, de crise économique et d'incertitudes complètes sur l'avenir de la rive Sud de la Méditerranée qu'il y avait un chemin à prendre pour maintenir la paix et la coopération entre voisins.
A peine la nouvelle était-elle parvenue à Bruxelles que le présidents du Parlement européen, du Conseil Européen et de la Commission Européenne, Martin Schulz, Herman van Rompuy et Jose Manuel Barroso se félicitaient et attribuaient ce prix Nobel aux 500 millions d'euros de citoyens européens. « L'Union Européenne a commencé avec six pays il y a 55 ans et grâce à ses valeurs, pour la liberté, la justice, l'état de droit, le respect des droits de l'homme, la démocratie, elle a réussi à quasiment unifier le continent », a rappelé dans une brève déclaration Jose Manuel Barroso. « Nous sommes fiers d'être un des grands acteurs de la lutte contre le changement climatique et de la lutte pour le développement et l'octroi par le prix Nobel montre que même dans les temps difficiles, l'Union Européenne reste un exemple pour le monde entier ». Et d'ajouter que « le prix Nobel envoie un message à l'Europe et rappelle à ses citoyens qu'elle est un bien précieux et qu'il faut en prendre soin ».
Inutile de dire que dans les couloirs de la Commission Européenne et du Parlement européen, les mines étaient réjouies. Alors que l'Europe ne cesse de se faire remonter les bretelles, encore vendredi à Tokyo par le FMI, et qu'elle nage dans la crise de l'euro depuis trois ans, « une bonne nouvelle, ça fait du bien », s'exclamait un fonctionnaire. D'ailleurs, chacun souligne que si le Prix Nobel vient à présent, c'est aussi pour encourager l'intégration européenne en cours, et rappeler que derrière le sauvetage de l'euro, ce qui est en jeu, c'est la solidarité avec les plus faibles et aussi la paix.
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