La droite folle qui inspire Mitt Romney
D’Adam Smith aux égéries des Tea Parties, la philosophe Nicole Morgan explore dans « Haine froide » les mutations de la pensée politique propre aux républicains américans.
(Romans à succès d'Ayn Rand - RICHARD B. LEVINE/NEWSCOM/SIPA)
Connaissez-vous Ayn Rand (1905-1982) ? Cette romancière américaine d'origine russe publie des livres qui sont de véritables «Harlequin du néolibéralisme». Après que les Bolcheviks eurent saisi la pharmacie de ses parents, Ayn Rand s'est exilée aux Etats-Unis et a voué sa vie à l'anticomunisme comme d’autres rentrent dans les ordres. Elle honnissait non seulement l’URSS – ce qui peut se comprendre –, mais aussi la philosophie des Lumières de Kant, les pauvres, les fonctionnaires et autres «parasites». Sa passion l’a enrichie : elle talonne aujourd’hui la Bible dans le top 10 des best-sellers américains avec 300 000 exemplaires vendus pour la seule année 2009. Mais, selon la philosophe canadienne Nicole Morgan, qui l’évoque dans son essai Haine froide, son succès n’a rien de «naturel».
Il résulte d’une gigantesque opération de bourrage de crâne entamée dans les années 60 par certaines fondations américaines. La philosophie d’Ayn Rand ? Elle rappelle la phrase d'Adam Smith (1723-1790) : «Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger que nous attendons notre dîner, mais du soin qu'ils apportent à leur intérêt». Revisitée par Ayn Rand, cette philosophie libérale encore équilibrée devient du darwinisme social. Dans son roman à succès la Révolte d'Atlas, le héros est ainsi un entrepreneur qui se fiche du sort des pauvres et ne vit que pour lui-même. C’est pour cette raison qu’il est utile à l’humanité.
Les livres d’Ayn Rand ont été écrits à contre-courant, au moment où l’Amérique, dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale et de Woodstock, croyait encore à la solidarité. La pénétration en profondeur des idées d’Ayn Rand a d’abord touché les écoles et les universités, avant que le reaganisme n’entame le détricotage de l’Etat et de la protection sociale. Nicole Morgan montre comment ce libéralisme sauvage s’est renforcé après l’invasion de l’Irak, et fut soutenu par les grands groupes privés américains subventionnés par l’Etat fédéral. Elle explique comment il s’est transmué en une véritable haine de l’Etat, les entrepreneurs et les électeurs étant appelés à lutter contre son «obésité» dans une métaphore qui vise surtout les pauvres rendus responsables de leur situation sanitaire et sociale. On en arrive ainsi aux incroyables théories des Tea Parties et de Mitt Romney, challenger d’Obama, à la toute proche élection présidentielle.
Ce mouvement, en constante progression (+ 4,7 % par an, soit près de 5 millions d’Américains), symbolise pour Nicole Morgan le dernier dessein des néorépublicains. Loin de considérer que la crise de 2008 résulte de l’absence de régulation, ils pensent au contraire que l’Etat doit encore maigrir, quitte à «transférer» vers les Eglises sa fonction de protection sociale. Qui aurait pu croire que le retour en force de cette droite folle signerait la revanche posthume d’Ayn Rand ?
Haine froide. A quoi pense la droite américaine ?, de Nicole Morgan, Seuil, 260 p., 19,50 €.
Il résulte d’une gigantesque opération de bourrage de crâne entamée dans les années 60 par certaines fondations américaines. La philosophie d’Ayn Rand ? Elle rappelle la phrase d'Adam Smith (1723-1790) : «Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger que nous attendons notre dîner, mais du soin qu'ils apportent à leur intérêt». Revisitée par Ayn Rand, cette philosophie libérale encore équilibrée devient du darwinisme social. Dans son roman à succès la Révolte d'Atlas, le héros est ainsi un entrepreneur qui se fiche du sort des pauvres et ne vit que pour lui-même. C’est pour cette raison qu’il est utile à l’humanité.
Les livres d’Ayn Rand ont été écrits à contre-courant, au moment où l’Amérique, dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale et de Woodstock, croyait encore à la solidarité. La pénétration en profondeur des idées d’Ayn Rand a d’abord touché les écoles et les universités, avant que le reaganisme n’entame le détricotage de l’Etat et de la protection sociale. Nicole Morgan montre comment ce libéralisme sauvage s’est renforcé après l’invasion de l’Irak, et fut soutenu par les grands groupes privés américains subventionnés par l’Etat fédéral. Elle explique comment il s’est transmué en une véritable haine de l’Etat, les entrepreneurs et les électeurs étant appelés à lutter contre son «obésité» dans une métaphore qui vise surtout les pauvres rendus responsables de leur situation sanitaire et sociale. On en arrive ainsi aux incroyables théories des Tea Parties et de Mitt Romney, challenger d’Obama, à la toute proche élection présidentielle.
Ce mouvement, en constante progression (+ 4,7 % par an, soit près de 5 millions d’Américains), symbolise pour Nicole Morgan le dernier dessein des néorépublicains. Loin de considérer que la crise de 2008 résulte de l’absence de régulation, ils pensent au contraire que l’Etat doit encore maigrir, quitte à «transférer» vers les Eglises sa fonction de protection sociale. Qui aurait pu croire que le retour en force de cette droite folle signerait la revanche posthume d’Ayn Rand ?
Haine froide. A quoi pense la droite américaine ?, de Nicole Morgan, Seuil, 260 p., 19,50 €.
Le Liban se mobilise pour les funérailles de Wissam al-Hassan
Saad Hariri, fils de Rafic, appelle les Libanais à venir en masse aux obsèques, pour transformer cet enterrement en une manifestation contre le régime syrien.
La colère était vive dans les régions à majorité sunnite à travers le pays en deuil national. (Ahmad Omar - Sipa)
L'opposition libanaise appelle à une mobilisation massive contre la Syrie lors de l'enterrement dimanche 21 octobre à Beyrouth du chef des renseignements de la police Wissam al-Hassan, bête noire du régime syrien tué dans un attentat à la voiture piégée.
La mort brutale du général sunnite vendredi a provoqué un séisme politique au Liban, mais malgré les appels à sa démission, le Premier ministre Najib Mikati a choisi de rester à son poste dans "l'intérêt national" et pour éviter "le vide politique" qui pourrait plonger le pays fragilisé dans le chaos.
La colère était vive dans les régions à majorité sunnite à travers le pays en deuil national. A Tripoli (nord), un cheikh a été tué dans des échanges de tirs alors que des routes ont été coupées par des pneus en feu dans d'autres localités.
Inhumé dans le mausolée de Rafic Hariri
Des milliers de personnes sont attendues dans le centre de Beyrouth aux funérailles prévues vers 15h, à la mosquée Al-Amine. Le général sera inhumé dans le mausolée de Rafic Hariri, lui-même assassiné en 2005, selon le général Achraf Rifi, chef des Forces de sécurité intérieure (FSI).
Ces deux attentats ont été attribués par l'opposition libanaise et les experts au régime syrien du président Bachar al-Assad, confronté depuis 19 mois à une révolte qu'il tente d'écraser à tout prix malgré les tentatives du médiateur Lakhdar Brahimi, en visite à Damas, d'obtenir une trêve.
Saad Hariri, fils de Rafic et qui dirige l'opposition libanaise, a appelé les Libanais à venir en masse aux obsèques, pour transformer cet enterrement en une manifestation contre le régime syrien.
"Chacun de vous est appelé individuellement à participer (aux obsèques) de Wissam al-Hassan qui a protégé le Liban du complot de Bachar al-Assad et d'Ali Mamlouk", le chef des renseignements syriens, a affirmé Saad Hariri à une chaîne libanaise.
Liban : l' opposition prépare une manifestation géante contre Damas
L'oppostion veut transformer les funérailles du chef de la police assassiné en manifestation géante. Comme celle qui avait suivi l'assassinat de Rafic Hariri et sonné le départ des troupes syriennes du Liban en 2005.
C'est ce dimanche que se dérouleront les obsèques du général Wissam al-Hassan (photo), le chef des renseignements de la police libanaise honni par le régime syrien. L'opposition libanaise veut faire de ses funérailles une manifestation géante contre Damas.
Trois personnes, dont le général et son chauffeur, ont été tuées et 126 blessées dans un attentat à la bombe commis vendredi à Beyrouth avec une voiture piégée, selon un bilan définitif. Des milliers de personnes sont attendues vers 15H00, à la mosquée Al-Amine. Sur la place des Martyrs, au centre de Beyrouth, ont été placardées des affiches géantes du général Wissam al-Hassan, chef des services de renseignements de la police libanaise, avec ces mots: « le martyr de la justice et de la vérité ».
« Nous allons dire adieu à Wissam al-Hassan mais nous voulons poursuivre ce que nous avons entamé en 2005. A cette époque, les Syriens sont sortis du Liban. Aujourd'hui nous voulons les empêcher définitivement de revenir », a affirmé à l'AFP Ahmad Fatfat, député du bloc de l'ancien Premier ministre Saad Hariri. Il a accusé le gouvernement actuel et notamment le mouvement chiite Hezbollah de vouloir « le retour au Liban du (président syrien) Bachar al-Assad ».
Colère
Une cérémonie militaire en hommage au général doit avoir lieu au quartier général des Forces de sécurité intérieure (FSI, police). La dépouille sera ensuite transportée vers le centre-ville où auront lieu des funérailles populaires. Le général sera inhumé dans le mausolée de Rafic Hariri, qui fut son mentor, à la demande de son fils, Saad Hariri.
L'attentat de vendredi a été attribué par l'opposition libanaise et les experts au régime syrien du président Bachar al-Assad, confronté depuis 19 mois à une révolte qu'il tente d'écraser à tout prix malgré les tentatives du médiateur Lakhdar Brahimi, en visite à Damas, d'obtenir une trêve. La colère restait vive dimanche dans les régions à majorité sunnite. A Tripoli (nord), deux personnes ont été blessées, après cinq samedi. Vendredi, un cheikh avait été tué dans des échanges de tirs.
SOURCE AFP
Nucléaire iranien : Washington dément un accord pour des négociations avec Téhéran
Le Monde.fr
La Maison Blanche a démenti samedi 20 octobre que les Etats-Unis soient parvenus à un accord pour des négociations directes avec l'Iran sur son programme nucléaire, comme annoncé plus tôt par le New York Times, et a indiqué "continuer à travailler à une solution diplomatique".
Citant des "responsables de l'administration Obama" sous couvert d'anonymat, le grand quotidien américain écrivait samedi : "Pour la première fois, les Etats-Unis et l'Iran ont trouvé un accord de principe pour des négociations bilatérales sur le programme nucléaire iranien, ce qui prépare le terrain pour ce qui pourrait être un ultime effort diplomatique pour éviter une frappe militaire en Iran". Ces discussions ne commenceraient qu'après l'élection du 6 novembre, indique encore le New-York Times.
Ces informations sont révélées deux jours avant le dernier débat qui doit opposer lundi M. Obama et son rival républicain Mitt Romney, justement sur les questions de politique étrangère et alors que M. Romney accuse M. Obama d'échec dans le dossier iranien.
"LA BALLE EST DANS LE CAMP DES IRANIENS"
"Il n'est pas vrai que les Etats-Unis et l'Iran se sont mis d'accord sur des pourparlers bilatéraux ou sur quelque rencontre que ce soit après les élections américaines", présidentielle et législatives, du 6 novembre, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), Tommy Vietor. "Nous allons continuer à travailler à une solution diplomatique avec le groupe des 5+1, et nous avons dit depuis le début que nous étions prêts à des rencontres bilatérales", a ajouté M. Vietor dans un communiqué.
"Le président [Barack Obama] a dit clairement qu'il empêcherait l'Iran de se doter d'une arme nucléaire, et il fera le nécessaire pour y parvenir", a encore dit le porte-parole du NSC, le cabinet de politique étrangère de M. Obama. "Cela a toujours été notre objectif de faire respecter ses obligations à l'Iran, via la pression des sanctions". "La balle est dans le camp des Iraniens, autrement ils continueront à subir des sanctions dévastatrices et une pression accrue", a-t-il prévenu.
Les négociations sur le programme nucléaire iranien, menées jusqu'à présent entre l'Iran et le groupe des "5+1" (Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), sont dans l'impasse. La Russie avait estimé jeudi dernier que de nouveaux pourparlers directs entre Téhéran et la représentante des six grandes puissances, la haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères Catherine Ashton, pourraient avoir lieu en novembre.
Les nationalistes basques sont favoris des élections régionales
Le Monde.fr
Malgré le ciel menaçant et quelques gouttes de pluie, une petite foule se masse ce jeudi 18 octobre autour de la tribune installée sur la place de Recalde, quartier populaire de Bilbao, au Pays basque espagnol. A trois jours des élections au parlement autonomique, elle est venue écouter le candidat socialiste et actuel président du gouvernement basque, le lehendakari ("premier secrétaire" en basque) Patxi Lopez, exposer son programme contre la crise et brandir la menace des thèses indépendantistes qui "divisent au lieu d'unir la société basque".
Détendu malgré les sondages qui lui prédisent une défaite sévère, celui qui a permis de rompre avec trente ans de mainmise politique du Parti nationaliste basque (PNV, droite) en s'alliant avec les conservateurs du Parti populaire (PP) lors des précédentes élections en 2009, savoure cette campagne pas comme les autres. "Nous avons récupéré l'espace public", déclare-t-il au Monde.
Il y a tout juste un an, le 20 octobre 2011, le groupe séparatiste armé ETA annonçait, via communiqué, "l'arrêt définitif de ses actions armées". La campagne de ces élections régionales s'est donc déroulée, pour la première fois depuis le retour de la démocratie, sans que plane la menace de possibles attentats.
Autre nouveauté, Batasuna, vitrine politique de l'ETA interdite depuis 2003, a pu revenir dans l'arène politique par le biais de la coalition de partis indépendantistes de gauche, EH Bildu. Son irruption devrait en faire la seconde force politique derrière le PNV, selon les sondages qui lui donnent 25% d'intention de vote comme lors des élections municipales de mai 2011. Sauf surprise, les nationalistes, de droite et de gauche, devrait donc obtenir la majorité absolue au parlement.
APPELS D'OFFRES EN BASQUE
Déjà certains s'inquiètent que la Chambre des députés ne renoue avec "la crispation du discours politique" qui avait marqué les précédents mandats du Lehendakari du PNV Juan José Ibarretxe (1999-2009). "Bildu fera tout pour entraîner le PNV sur le terrain de l'indépendance", estime le sociologue Joseba Arregui qui estime que "des temps instables nous attendent". Car si l'ETA disparu, les divisions perdurent dans la société basque.
Là où Bildu gouverne, les signes de cette crispation ont fait récemment la "une" de la presse, comme l'obligation pour les chefs de chantiers de parler euskera, la langue basque, afin de pouvoir répondre aux appels d'offre en infrastructures de la province de Guipuzcoa. Ou encore le remplacement sur les panneaux routiers de l'indication "Francia" ("France") par "Baiona" (Bayonne), une façon de revendiquer le rattachement des provinces basques françaises à Euskal Herria, le grand Pays basque.
Madrid, déjà aux prises avec les velléités indépendantistes de Convergència i Unio (CiU) en Catalogne, s'inquiète de cette montée en puissance du nationalisme. Si le candidat du PNV, Inigo Urkullu, favori des sondages, a tenu un discours modéré en public en évitant soigneusement le mot indépendance, il a inscrit dans son programme sa volonté d'exiger un nouveau statut d'autonomie qui garantisse des relations d'égal à égal avec Madrid, le transfert de nouvelles compétences et le droit à l'autodétermination. "PNV et CiU sont les deux faces d'une même pièce : celle de la rupture de l'Espagne", assure le candidat du PP au Pays basque Antonio Basagoiti.
Dans ces conditions, un nouveau pacte entre socialistes et PP serait-il possible ? Difficilement, car le dernier a été rompu par M. Basagoiti au printemps, après que M. Lopez multiplie les critiques contre la politique de coupes budgétaires imposées par Madrid. Mariano Rajoy, qui tente de négocier avec Bruxelles un plan de sauvetage, se serait bien passé de cette instabilité politique.
Lire aussi l'article dans le supplément Geo&Politique (en zone abonnés) : Pays basque : le retour annoncé des nationalistes
Sandrine Morel (Madrid, correspondance)
La première photo de Kadhafi capturé par les rebelles, un scoop de l'AFP
"D'un coup, j'ai vu apparaître Kadhafi!", raconte Philippe Desmazes, auteur de la photographie de l'AFP montrant pour la première fois le leader libyen capturé et blessé, lors de la chute de son fief de Syrte.
AFP/Archives
Ce 20 octobre 2011, après avoir couvert les scènes de liesse du centre, le photographe se rend à l'ouest de la ville, où auraient eu lieu d'ultimes combats.
D'abord ballotté à l'arrière d'un pick-up avec des rebelles surexcités qui conduisent "comme des fous", le journaliste finit le parcours dans une ambulance pilotée par un infirmier sur lequel il a fait un reportage quelques jours plus tôt.
En contrebas de la chaussée, dans le lit d'une rivière asséchée de ce faubourg périphérique, apparaissent deux grosses canalisations en béton.
Au sol gisent des hommes de la garde rapprochée de Mouammar Kadhafi, certains le visage peint en bleu. "L'un a un bras arraché, un autre la gorge tranchée", se souvient le photographe de 51 ans basé à Lyon, qui immortalise la scène.
"Tout à coup, je vois un attroupement d'une bonne dizaine de personnes qui se bousculaient, qui essayaient toutes de voir la même chose. Je suis allé voir, par curiosité. J'ai failli ne pas y aller", reconnaît le photographe.
"Le groupe s'est déplacé en se bousculant, je ne voyais rien. Je pensais qu'ils avaient récupéré un objet. J'avais bien Kadhafi en tête mais je n'étais pas sûr de moi", ajoute celui qui est alors déjà mis en alerte par des hommes lui criant en arabe "Kadhafi, Kadhafi" tout en désignant les boyaux de béton, qui se révèleront sa dernière cachette.
- "Pas bidon" -
"Ils se sont accroupis. Je tire un homme par l'épaule pour qu'il me laisse sa place. Je m'aperçois alors qu'au milieu du groupe, il y a un mec avec un vieux portable tout pourri". Il montrait une courte vidéo sur laquelle "on ne voyait pas grand chose, ça bougeait dans tous les sens". "D'un coup, j'ai vu apparaître Kadhafi! mais très brièvement", raconte le photographe. Il demande alors à l'homme au téléphone de repasser les images.
"J'ai fait quatre photos de Kadhafi captées de la vidéo. Deux étaient bonnes", en dépit de l'extrême luminosité et de la rapidité de la scène, se souvient Philippe Desmazes, handicapé alors par son gilet pare-balles.
Alors même qu'il est déjà sûr que cette vidéo montrant Kadhafi le visage ensanglanté n'est "pas bidon", Philippe Desmazes se rend à l'hôpital principal de Syrte, soucieux de retrouver la trace du blessé.
"A ce moment-là, je n'avais aucune idée de l'importance de la photo, du fait qu'elle allait annoncer la capture de Kadhafi. S'il y avait eu des photographes au moment de son arrestation, ma photo ne valait rien", analyse, un an après, celui qui était alors coupé du monde, son téléphone satellitaire étant en panne.
Ce n'est que plus tard dans l'après-midi du 20 octobre, après avoir fait d'autres photos, notamment d'un jeune rebelle arborant le pistolet en or de Kadhafi, que Philippe Desmazes peut enfin envoyer sa fameuse photo, publiée par l'AFP après des vérifications supplémentaires.
"Je ne me suis rendu vraiment compte de l'impact de la photo que le soir, en ouvrant les mails à mon hôtel. J'avais plus de 200 messages", raconte Philippe Desmazes.
Le lendemain, il photographiera le cadavre de Kadhafi, exposé dans la chambre froide d'un marchand de légumes de Misrata.
Aujourd'hui encore, le photographe s'interroge sur le "mystère" des circonstances de la mort du dictateur: tué dans un échange de tirs lors de sa capture comme l'affirment les autorités de transition? Ou capturé vivant puis tué par balles par les rebelles comme les contredisent témoins et médias?
Mi-octobre 2012, Human Rights Watch a dit disposer de nouvelles preuves de ce meurtre, faisant état de vidéos montrant le dictateur capturé vivant mais saignant de la tête. Selon l'ONG, on y voit les rebelles le frapper violemment.
Le colonel Kadhafi était en fuite depuis la chute de son QG tripolitain de Bab al-Aziziya le 23 août 2011. A partir de cette date, de nombreuses rumeurs avaient circulé sur sa mort ainsi que sur celle de plusieurs de ses fils.
Trois jours après le décès de Kadhafi, les autorités de transition proclamaient la "libération" de la Libye, après 42 ans de règne sans partage.
UMP : Hortefeux choisit Copé «par amitié et loyauté»
Brice Hortefeux annonce qu'il soutient Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP, dans un entretien au Journal du dimanche, «par amitié et par loyauté», même s'il fut pendant quatre ans ministre de François Fillon (2007-2011), son rival pour
Brice Hortefeux annonce qu'il soutient Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP, dans un entretien au JDD ce dimanche «par amitié et par loyauté», même s'il fut pendant quatre ans ministre de François Fillon (2007-2011), son rival pour le vote du 18 novembre. Il rejoint ainsi Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui était l’un des derniers à ne pas avoir choisi son camp et Dominique de Villepin, ancien premier ministre.
«A l'évidence, ce choix est très difficile», dit l'eurodéputé UMP, «car j'ai travaillé pendant quatre ans en totale confiance avec François Fillon qui est sérieux, déterminé, expérimenté».
«Simultanément, j'ai été très sensible à l'engagement de Jean-François Copé dans la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy et peux mesurer chaque jour sa combativité, sa capacité de résistance et son énergie. Mais je crois aussi à la valeur des sentiments en politique. Et donc, par amitié et par loyauté, je soutiens Jean-François Copé, poursuit-il.
Une décision est «purement personnelle» qui «n'implique en rien Nicolas Sarkozy»Il assure que sa décision est «purement personnelle» et «n'implique en rien» l'Association des amis de Nicolas Sarkozy, qu'il préside, ni l'ancien président lui-même, dont il est proche. Dans cet entretien, l'ancien ministre de l'Intérieur se dit «stupéfait» du souhait exprimé jeudi par Manuel Valls, actuel locataire de la Place Beauvau, d'assouplir les critères de naturalisation pour «redresser» leur courbe déclinante ces dernières années.
«Les messages de faiblesse qui sont adressés par le gouvernement tant en matière de lutte contre la délinquance par le détricotage du code pénal, que par la remise en cause de la politique d'immigration, seront reçus 5 sur 5 par les filières» d'immigration, affirme-t-il.
LeParisien.fr
UMP : qui supporte qui dans le match Fillon-Copé ?
Alors que le face-à-face entre Jean-François Copé et François Fillon est officiellement lancé depuis le 3 octobre dernier, les deux candidats ont encore quatre semaines pour convaincre les militants. Après 18 jours de campagne, lequel rassemble le plus grand nombre de soutiens dans les rangs politiques ? Et qui soutient qui? France Info fait le point pour vous sur les équipes Fillon et Copé.
Le début du face-à-face entre François Fillon et Jean-François Copé © Maxppp
La campagne officielle pour la présidence de l'UMP se poursuit. Samedi, le sarkozyste historique Brice Hortefeux a apporté son soutien à Jean-François Copé. Le face-à-face entre François Fillon et Jean-François Copé doit encore durer quatre semaines et passera notamment par un débat télévisé le 25 octobre sur France 2. Le 18 novembre, les 264.000 militants UMP devront trancher entre l'actuel secrétaire général du parti et l'ancien Premier ministre. Certains, comme Alain Juppé, redoutent "une guerre fratricide" entre les deux poids lourds de la droite.
Du côté Fillon
Les soutiens de François Fillon © Maxppp
L'ancien Premier ministre reste en tête des sondages. Il compte aussi un peu plus de parlementaires dans son comité de soutien.
- Les ex-ministres Claude Guéant, François Baroin, Valérie Pécresse, Christian Estrosi, Gérard Longuet, Laurent Wauquiez, Roselyne Bachelot, Chantal Jouanno, Philippe Richert, Nora Berra, Patrick Ollier, Jean Leonetti, Henri de Raincourt, Marie-Luce Penchard, Hubert Falco, Pierre Lellouche, Patrick Devedjian, l'ex-président du Sénat Gérard Larcher, Eric Ciotti.
- Selon un décompte du Monde, M. Fillon aurait le soutien de 78 députés UMP et de 71 sénateurs . Par ailleurs, 13 eurodéputés UMP.
Dans le camp Copé
Les soutiens de Jean-François Copé © Maxppp
Jean-François Copé est à la traîne dans les sondages mais il a fait beaucoup parler de lui ces derniers jours avec le "racisme anti-blanc". Une stratégie droitière payante?- L'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, les anciens ministres Rachida Dati, Luc Chatel, Nadine Morano, Hervé Novelli, Marc-Philippe Daubresse, Catherine Vautrin, Thierry Mariani, Roger Karoutchi, Marc Laffineur, Edouard Courtial, Marie-Anne Montchamp et Brice Hortefeux.
- les présidents des groupes UMP à l'Assemblée nationale et au Sénat, Christian Jacob et Jean-Claude Gaudin, Michèle Tabarot.
- 70 députés, selon Le Monde (Jean-François Copé en revendique toutefois 82) dont l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino. 28 sénateurs. Neuf eurodéputés.
Sur le banc de touche
Ceux qui ont décidé de ne pas choisir © Maxppp
L'ex-Premier ministre Alain Juppé, l'ancien président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, les trois ex-candidats à la candidature pour la présidence de l'UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, mais aussi Xavier Bertrand, en lice pour la primaire de 2016, Michèle Alliot-Marie, et les anciens ministres Benoist Apparu, David Douillet, Claude Greff, Frédéric Lefebvre et Jeannette Bougrab.DIVERS
Lourdes : la décrue a commencé
La décrue du gave de Pau, la rivière qui a inondé le premier lieu de pèlerinage de France, a débuté dimanche. L'Aude et des Pyrénées-Orientales ont été placés en vigilance orange dimanche en raison des pluies abondantes, tandis que l'alerte a été levée sur les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.
Touristes évacués à Lourdes - AFP
Soulagement à Lourdes : le niveau des eaux a commencé à baisser vers 2 heures du matin. La décrue du gave de Pau, la rivière qui a provoqué samedi des inondations dans la cité mariale, a débuté dimanche, a annoncé de la cellule de crise de la mairie.
« Le plus gros est passé. La décrue a débuté et nous ne sommes plus qu'à 3 mètres (au dessus du niveau habituel du gave de Pau). Cette nuit, les précipitations ont été moins importantes que prévu », a déclaré un porte-parole de la cellule de crise. « Maintenant il ne reste plus qu'à nettoyer », a-t-on ajouté au PC opérationnel de la mairie de Lourdes.
Lourdes a été inondée samedi non pas à cause du volume de précipitations tombées sur la ville, mais en raison des pluies dans les montagnes et les bassins versants qui se sont écoulées jusqu'au gave de Pau. Autrement dit, Lourdes est un gouleau d'étranglement, « le cours d'eau y est canalisé, il n'est pas dans son lit normal », précise-t-on à la mairie.
Samedi, les pompiers ont dû évacuer plus de 450 pèlerins de toutes nationalités (photo), souvent infirmes, de leurs hôtels inondés. La plupart des hôtels de la ville basse, situés au bord de la rivière en crue, étaient inondés. Leurs pensionnaires ont été relogés par les autorités municipales et préfectorales. Les accès aux Sanctuaires de Lourdes, premier lieu de pèlerinage en France, sont fermés depuis samedi. Une réouverture est prévue en début de semaine.
Avec décrue qui commence, le chef des pompiers des Hautes-Pyrénées, Patrick Heyraud, se montrait soulagé : « On devrait pas avoir de nouvelles crues. Nous allons pouvoir commencer notre travail d'épuisement des caves, des sous-sols, pomper l'eau qui est dans les parties inférieures et dans les Sanctuaires. ».
SOURCE AFP
Vigilance orange
Les départements de l'Aude et des Pyrénées-Orientales ont été placés en vigilance orange dimanche matin en raison des pluies abondantes annoncées, tandis que l'alerte a été levée sur les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, a annoncé Météo France. Sur les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques, Météo France note une « accalmie » avec « quelques précipitations attendues ce (dimanche) matin (10 à 20 mm) qui ne justifient plus un suivi particulier ».
En revanche, « des pluies à caractère orageux remontent actuellement depuis l'Espagne », ce qui justifie le placement en vigilance orange de l'Aude et des Pyrénées-Orientales. « Ces orages pourront être accompagnés de violentes rafales de vent. De la grêle est également possible par endroit », précise Météo France.
INSURRECTION
INSURRECTION
Quand Estrosi dérape ...
Lors de la présentation des futures tribunes du grand stade de Nice, l'Allianz Riviera, samedi soir en préambule de Nice-Saint-Etienne, le maire UMP de la ville azuréenne Christian Estrosi a lâché ceci : «Moi, je préfère avoir un stade qui s'appelle Allianz (compagnie allemand d'assurances) plutôt qu'Emirates (comme celui d'Arsenal, au nom de la compagnie émirienne), vous voyez pourquoi...»
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