HUMOUR......ENCORE QUE......
Pycnique
Il s'agit de l'un des "types" décrits par Kretschmer en rapport avec certaines tendances à présenter une forme précise de pathologie psychiatrique, ou certaines caractéristiques psycho-physiologiques. Le pycnique (du grec puknon [pycn(o)-], dru, épais, fréquent, fortement) s'oppose au leptosome qui s'est lui développé plus en hauteur qu'en largeur.
La typologie de Kretschmer fait une bonne place au type « pycnique ». Il l'évoque comme un digestif rond, qui « offre une prépondérance des dimensions horizontales sur les dimensions verticales : une forte expansion des cavités viscérales (crâne, thorax, abdomen) et une tendance à l’accumulation de graisse sur le tronc, alors que l’appareil locomoteur est plutôt gracile. Le torse semble avoir glissé sur l’abdomen, la tête est portée en avant, le cou, gros et court, disparaît presque. Le dos est rond, l’embonpoint qui n’est pas essentiel, limité à l’abdomen, la peau douce, la taille moyenne. Le pycnique n’atteint sa forme achevée que vers trente cinq ou quarante ans, il est plus difficile à déceler avant, sinon par le volume des cavités, les contours adoucis du visage, le modèle imprécis du corps. Le visage comme le corps tend à la mollesse et à la rotondité des formes. Avec l’âge, des dépôts graisseux se forment aux joues et sous le menton (bajoues, double menton). Jeune, le visage est plein, harmonieux, florissant, rondelet chez la femme, avec un air de candeur et de bonté, plus agréable quoique moins intéressant que celui du leptosome. Avec les années, il s’oriente vers un pentagone souligné par la peau tombant des bajoues et le fort maxillaire. Forte tendance à une calvitie bien délimitée. Peau rosée ou rouge avec des trainées rouges, bien capitonnée de graisse. La main toujours gracile est, dans la vieillesse recouverte d’une peau fanée, trop large. Psychiquement, il y a une grande affinité entre le pycnique et les dispositions psychiques de nature cycloïde, sociabilité, alternance rythmique d’excitation et de dépression. On voit également sa parenté avec les brachytypes ou bréviligne et avec le digestif rond de Mac Auliffe, et avec le vagotonique. »
Il présenterait volontiers un tempérament cyclothyme, en contact avec la réalité mais d'humeur variable.
POLITIQUE
L'Assemblée enterre l'idée de soumettre les œuvres d'art à l'ISF
Jérôme Cahuzac, le 16 octobre 2012 à l'Assemblée nationale. Le ministre du Budget s'opposait à la mesure, conformément à l'avis du gouvernement. (Photo Fred Dufour. AFP)
La gauche comme la droite étaient largement divisées lors du débat, avec dans chaque camp des défenseurs et des adversaires de la proposition, à laquelle le gouvernement s'opposait.
L’Assemblée nationale a rejeté dans la nuit de jeudi à vendredi, après un long débat, l’inclusion des œuvres d’art de plus de 50 000 euros dans le calcul de l’ISF, proposée par le rapporteur général du Budget, Christian Eckert (PS), mais refusée par le gouvernement. L’amendement proposant cette inclusion a été rejeté par 56 voix défavorables contre 24 favorables, à l’issue d’une discussion qui a bousculé le clivage entre gauche et droite, partisans et adversaires de la mesure se trouvant dans les deux camps.
Le député PS Pierre-Alain Muet a même dû demander une suspension de séance pour réunir son groupe avant le vote, et veiller ainsi à ce que soit respectée la décision de rejeter l’amendement, prise mardi dans la foulée du veto opposé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Bien que sachant son amendement condamné, Christian Eckert, visiblement ému, a tenu à le défendre une dernière fois, en précisant qu’il ne reviendrait plus ensuite sur le sujet.
«En Suisse, où, à ce que je sache, le marché de l’art n’est pas complètement tué, l’ensemble des œuvres d’art sont assujetties à l’ISF», a-t-il argumenté. Aux termes de l’amendement, il aurait suffi d’exposer temporairement une œuvre pour qu’elle ne soit pas imposée, a-t-il souligné, en ajoutant avoir reçu le soutien de la Maison des artistes. A l’inverse, le président de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée, Patrick Bloche (PS), a estimé qu’une telle mesure aboutirait à «une disparition du marché de l’art en France», qui «représente 45 000 emplois». En outre, a-t-il insisté, de même que Pierre-Alain Muet, cela reviendrait à dissuader les collectionneurs de faire des legs ou dations aux musées, alors que celles-ci «constituent 90% de leurs acquisitions».
Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a brièvement rappelé l’opposition du gouvernement à la proposition de Christian Eckert, précisant adopter la même position sur ce sujet que tous ses prédécesseurs. Le député UMP Marc Le Fur, qui défend depuis des années l’assujettissement des œuvres d’art à l’ISF, a alors rappelé à Jérôme Cahuzac ses propres paroles quand, président de la commission des Finances de l’Assemblée, il fustigeait en juin 2011 les propriétaires «d’un tableau de maître qui n’est contemplé que par les quatre parois d’un coffre fort».
De même, l'écologiste Eva Sas, le communiste Nicolas Sansu et le socialiste Pascal Cherki ont soutenu l’amendement Eckert, combattu, entre autres, par le centriste Charles de Courson. Pour sa part, le président de la Commission des finances, Gilles Carrez (UMP) a tenté en vain un compromis en proposant la constitution d’un groupe de travail sur l’imposition des œuvres d’art.
(AFP)
Zone euro : un compromis franco-allemand sur l'union bancaire
Cet accord "se fait dans un délai plus rapide encore" que ce qui était prévu lors du précédent sommet, se félicite François Hollande.
"L'objectif est d'avoir un accord sur le cadre législatif d'ici le 1er janvier 2013", selon les conclusions du conseil européen. (ERIC FEFERBERG / AFP)
Les dirigeants européens se sont engagés dans la nuit de jeudi à vendredi 19 octobre à mettre en oeuvre en 2013 la supervision des banques de la zone euro. Une étape-clé dans leur stratégie de sortie de crise. Au terme d'une nouvelle nuit de réunion à Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 ont trouvé un compromis sur un sujet qui empoisonnait les relations entre Paris et Berlin depuis des semaines.
François Hollande s'est réjoui ce vendredi de l'accord conclu lors du sommet de Bruxelles sur la supervision bancaire. Il affirme qu'elle interviendrait "dans un délai plus rapide encore" que ce qui était prévu lors du précédent sommet en juin. "C'est une étape importante pour permettre d'aller vers l'union bancaire (...) Cette union bancaire se fait dans un délai plus rapide encore que le délai prévu au mois de juin", déclare le président français lors d'une conférence de presse à l'issue de la première journée du sommet.
Mais l'Espagne, qui comptait sur une mise en place rapide du dispositif pour recapitaliser directement ses banques, risque de faire les frais de cette remise à plat. Ce sommet s'est tenu alors que des dizaines de milliers de Grecs sont descendus dans la rue jeudi pour protester contre l'austérité, lors de manifestations émaillées de violences, notamment à Athènes où un sexagénaire a été victime d'une crise cardiaque.
Calendrier précisé
Pour la supervision bancaire, "l'objectif est d'avoir un accord sur le cadre législatif d'ici le 1er janvier 2013. Le travail pour la mise en oeuvre opérationnelle aura lieu dans le courant de l'année 2013", selon les conclusions du conseil européen. Lors du sommet de juin, qui avait débouché sur des avancées pour tenter de sortir de la crise de l'euro, les Européens s'étaient mis d'accord pour "examiner" les propositions de la Commission sur ce sujet d'ici fin 2012.
La Commission et certains Etats, dont la France, avaient aussitôt poussé pour que le mécanisme de supervision bancaire soit mis en oeuvre dès début 2013. Mais l'Allemagne avait rapidement émis des réticences, jugeant ce calendrier irréaliste. Après plusieurs heures de discussions, la France et l'Allemagne ont fini par trouver un compromis. "On a décidé aujourd'hui de préciser le calendrier", souligne le président de l'UE, Herman Van Rompuy, devant la presse, ajoutant que la BCE "s'était engagée à travailler le plus vite possible pour une mise en place de ce mécanisme au cours de l'année 2013".
Berlin obtient une mise en place graduelle du mécanisme. "Nous avons toujours dit que la qualité devait passer devant la rapidité", le but étant "une supervision bancaire digne de ce nom", se félicite la chancelière allemande Angela Merkel.
Empêcher une crise de la dette
De son côté, Paris a obtenu que la supervision s'applique aux 6.000 banques de la zone euro, et pas seulement aux plus importantes, selon une source gouvernementale française. Cela signifie qu'à terme, les banques régionales allemandes seront elles aussi soumises au mécanisme de supervision, contrairement à ce que souhaitait Berlin. La question de la supervision bancaire est très sensible car c'est la condition pour qu'une recapitalisation directe des banques par le nouveau pare-feu de la zone euro, le MES, voie le jour sans alourdir la dette du pays.
Ce mécanisme doit empêcher que les crises bancaires ne se transforment en crise de la dette. Il intéresse de près l'Espagne qui doit renflouer son secteur bancaire et a obtenu pour cela une ligne de crédit de 100 milliards d'euros. Mais avec le compromis trouvé au sommet, Madrid voit s'éloigner la possibilité de bénéficier très rapidement de cette recapitalisation directe.
Elle aura lieu en 2013, mais quand, on ne le sait pas encore", affirme le chef du gouvernement italien, Mario Monti. Moins optimiste, un diplomate européen a estimé que "les banques espagnoles ne seront pas recapitalisées avant fin 2013, probablement 2014".
Un calendrier qui convient parfaitement à Angela Merkel : des élections législatives en Allemagne sont prévues en septembre 2013. Or, la chancelière, qui remettra son mandat en jeu, doit composer avec une opinion de plus en plus hostile à l'idée d'aider les pays de la zone euro en difficulté. Quant à l'Espagne, elle "a déjà pris en compte le fait qu'elle ne bénéficiera pas d'une recapitalisation directe de ses banques", réagit un diplomate espagnol. "Nous avons évalué que le renflouement de nos banques représentera 4% du PIB. Nous pouvons gérer cela sans problème", ajoute-t-il.
La situation de la Grèce a été évoquée à la marge : les dirigeants de la zone euro se sont fendus d'un communiqué où ils ont "salué les progrès" du pays pour "remettre sur les rails son programme d'ajustement". Cela laisse entendre que la Grèce va obtenir de ses créanciers (UE, BCE et FMI) la tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros dont elle a un besoin urgent.
PS: Harlem Désir élu sans surprise premier secrétaire
Harlem Désir le 11 octobre 2012 à Aulnay-sous-Bois
afp.com/Kenzo Tribouillard
Selon des résultats partiels communiqués peu après 23H00, Harlem Désir a réuni 71,9% des suffrages contre 28,1% à Emmanuel Maurel, le représentant de l'aile gauche du PS.
Ces chiffres portaient sur 70% du corps électoral et 65% des sections, avec une participation de 46,5%, signifiant que moins d'un militant socialiste sur deux avait décidé de se déplacer pour voter dans sa section. Un scrutin donc apparemment sans conviction forte.
"Les militants du PS m'ont accordé leur confiance. C'est un immense honneur", a dit toutefois Harlem Désir dans une déclaration devant la presse, entouré de militants et de responsables du parti, dont son challenger, Emmanuel Maurel.
Celui ci avait félicité peu auparavant devant les journalistes Harlem Désir, "notre nouveau premier secrétaire", pour son élection.
"Je veux rendre hommage à Emmanuel Maurel et saluer sa belle campagne, Emmanuel qui est à l'image de la génération d'avenir de notre parti", a ajouté Harlem Désir. "Je les appellerai lui et ses amis à prendre toute leur place au sein de la future direction", a-t-il poursuivi, en qualifiant son élection de "victoire collective: ce soir, c'est la victoire de l'unité des socialistes!".
Harlem Désir a promis une "totale solidarité avec le gouvernement" et a dénoncé "l'opposition caricaturale" de la droite. "Cessez de polémiquer, cessez de dériver", a-t-il lancé en direction de l'opposition.
Environ 173.000 adhérents étaient appelés à ce scrutin et les membres du gouvernement, Jean-Marc Ayrault en tête, ainsi que les ténors du parti, n'avaient pas ménagé leur soutien à Harlem Désir.
Martine Aubry, qui a dirigé le PS de 2008 à 2012, a adressé ses "plus chaleureuses félicitations" et ses "voeux de réussite" à Harlem Désir dans la "mission qu'il va remplir dans les mois et les années à avenir".
Le vote se tenait à quelques jours du congrès du PS à Toulouse, du 26 au 28 octobre, qui entérinera les résultats. Le processus de désignation du successeur de Martine Aubry, qui ne souhaitait pas briguer un nouveau mandat, sera alors achevé.
Les militants avaient à départager les premiers signataires des deux motions ou lignes d'orientation politique sur lesquels les militants socialistes se sont prononcés le 11 octobre. La motion menée par Harlem Désir, élaborée par Martine Aubry et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait recueilli jeudi dernier 68,45% des voix, suivie loin derrière par celle conduite par M. Maurel (13,27%).
M. Maurel ne cache pas qu'il entend surtout "peser" à l'avenir au sein du PS, pour faire valoir les vues de l'aile gauche.
Opposé au pacte budgétaire européen, il fustige la "rigueur" découlant de l'objectif d'un déficit de 3% du PIB en 2013, demande l'application immédiate du non-cumul des mandats et prône la possibilité pour l'"Etat stratège" de recourir à des nationalisations d'entreprises en difficulté.
M. Désir insiste sur le rassemblement des socialistes en ces temps de crise, plaidant pour un PS, force de soutien au gouvernement, mais aussi courroie de transmission capable de faire remonter vers le pouvoir les aspirations de la société.
Dans un geste en direction de ceux qui ont critiqué un processus de succession de Martine Aubry "opaque" où tout est décidé à l'avance, le fondateur de SOS-Racisme a promis une "modification du mode de désignation" du patron du PS, pour éviter de donner prise à tout "sentiment d'un verrouillage ou de combinaisons internes".
Les promoteurs de la motion "Question de principes", avant-dernière du scrutin du 11 octobre (5,12%), y ont vu des "avancées". La première signataire Juliette Méadel a dit qu'elle voterait pour M. Désir.
Sans donner de consigne de vote, Stéphane Hessel, premier signataire de la motion qui a créé la surprise jeudi dernier en se classant 3e avec 11,79% des voix, s'est dit persuadé que la plupart des sympathisants de sa motion se reporteront sur Harlem Désir.
Les résultats finaux seront connus vendredi.
Par
Ces chiffres portaient sur 70% du corps électoral et 65% des sections, avec une participation de 46,5%, signifiant que moins d'un militant socialiste sur deux avait décidé de se déplacer pour voter dans sa section. Un scrutin donc apparemment sans conviction forte.
"Les militants du PS m'ont accordé leur confiance. C'est un immense honneur", a dit toutefois Harlem Désir dans une déclaration devant la presse, entouré de militants et de responsables du parti, dont son challenger, Emmanuel Maurel.
Celui ci avait félicité peu auparavant devant les journalistes Harlem Désir, "notre nouveau premier secrétaire", pour son élection.
"Je veux rendre hommage à Emmanuel Maurel et saluer sa belle campagne, Emmanuel qui est à l'image de la génération d'avenir de notre parti", a ajouté Harlem Désir. "Je les appellerai lui et ses amis à prendre toute leur place au sein de la future direction", a-t-il poursuivi, en qualifiant son élection de "victoire collective: ce soir, c'est la victoire de l'unité des socialistes!".
Harlem Désir a promis une "totale solidarité avec le gouvernement" et a dénoncé "l'opposition caricaturale" de la droite. "Cessez de polémiquer, cessez de dériver", a-t-il lancé en direction de l'opposition.
Environ 173.000 adhérents étaient appelés à ce scrutin et les membres du gouvernement, Jean-Marc Ayrault en tête, ainsi que les ténors du parti, n'avaient pas ménagé leur soutien à Harlem Désir.
Martine Aubry, qui a dirigé le PS de 2008 à 2012, a adressé ses "plus chaleureuses félicitations" et ses "voeux de réussite" à Harlem Désir dans la "mission qu'il va remplir dans les mois et les années à avenir".
Le vote se tenait à quelques jours du congrès du PS à Toulouse, du 26 au 28 octobre, qui entérinera les résultats. Le processus de désignation du successeur de Martine Aubry, qui ne souhaitait pas briguer un nouveau mandat, sera alors achevé.
Les militants avaient à départager les premiers signataires des deux motions ou lignes d'orientation politique sur lesquels les militants socialistes se sont prononcés le 11 octobre. La motion menée par Harlem Désir, élaborée par Martine Aubry et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait recueilli jeudi dernier 68,45% des voix, suivie loin derrière par celle conduite par M. Maurel (13,27%).
M. Maurel ne cache pas qu'il entend surtout "peser" à l'avenir au sein du PS, pour faire valoir les vues de l'aile gauche.
Opposé au pacte budgétaire européen, il fustige la "rigueur" découlant de l'objectif d'un déficit de 3% du PIB en 2013, demande l'application immédiate du non-cumul des mandats et prône la possibilité pour l'"Etat stratège" de recourir à des nationalisations d'entreprises en difficulté.
M. Désir insiste sur le rassemblement des socialistes en ces temps de crise, plaidant pour un PS, force de soutien au gouvernement, mais aussi courroie de transmission capable de faire remonter vers le pouvoir les aspirations de la société.
Dans un geste en direction de ceux qui ont critiqué un processus de succession de Martine Aubry "opaque" où tout est décidé à l'avance, le fondateur de SOS-Racisme a promis une "modification du mode de désignation" du patron du PS, pour éviter de donner prise à tout "sentiment d'un verrouillage ou de combinaisons internes".
Les promoteurs de la motion "Question de principes", avant-dernière du scrutin du 11 octobre (5,12%), y ont vu des "avancées". La première signataire Juliette Méadel a dit qu'elle voterait pour M. Désir.
Sans donner de consigne de vote, Stéphane Hessel, premier signataire de la motion qui a créé la surprise jeudi dernier en se classant 3e avec 11,79% des voix, s'est dit persuadé que la plupart des sympathisants de sa motion se reporteront sur Harlem Désir.
Les résultats finaux seront connus vendredi.
Par
Parti socialiste : les 5 chantiers qui attendent Harlem Désir
Le nouveau premier secrétaire du PS doit rebâtir un parti qui peine à trouver sa place maintenant qu'il est au pouvoir.
Harlem Désir, nouveau premier secrétaire du PS. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
Harlem Désir peut enfin s'asseoir légitimement dans le fauteuil de Martine Aubry. Grâce au vote des militants (72,1%) jeudi 18 octobre, il peut retirer la mention "par intérim" qu'il portait sur le front, et s'arroger le titre de "premier secrétaire du PS" de plein exercice. Patron du parti au pouvoir, un aboutissement pour l'ancien président de SOS racisme devenu un apparatchik socialiste. Un aboutissement mais pas une sinécure, car il lui faut désormais reprendre en main une machine calibrée pour gagner la présidentielle mais désertée depuis par ses principaux dirigeants devenus ministres. Pour reconstruire Solférino, Harlem Désir va devoir faire dans la maçonnerie lourde.
Luc Carvounas, jeune sénateur proche de Manuel Valls, relativise cette participation. "Entre les différentes votations depuis 2008, on est à des scores aux alentours de 30% de participation. A Reims il y a quatre ans, il n'y avait eu que 56% de participation, alors qu'il y avait davantage d'enjeux et de suspense. Par ailleurs, aucune motion n'avait obtenu plus de 80% des voix avec plus de trois motions en lice."
Le PS doit désormais rassembler ses forces et faire émerger de nouveaux talents pour rester un parti actif. Martine Aubry a posé la première pierre en nommant beaucoup de nouvelles têtes au secrétariat national. Elle a demandé à son successeur de conserver le fruit de son travail. Mais Désir, élu grâce à une coalition de courants, pourrait être tenté de nommer dans l'appareil des gens à lui. Il a déjà désigné les deux membres de sa garde rapprochée : Elsa Jacquemin et Pierrick Paris, deux anciens collaborateurs de son mentor Bertrand Delanoë. Il devra aussi composer avec son nouveau numéro deux, la valeur montante fabiusienne à tendance aubryste, Guillaume Bachelay.
Le PS reste donc un parti de cumulard, malgré les dénégations de la direction. Les choses ne devraient pas bouger avant la remise du rapport de la commission Jospin. A moins que le nouveau patron ne tape du poing sur la table...
De là à dire que le PS est sorti de ses déboires, il y a un pas. La garde à vue de Jean-Pierre Kucheida, pilier de la fédération du Pas-de-Calais, est venue rappeler, s'il en faut, que la rénovation du PS est loin d'être achevée.
La semaine dernière, au moment du vote sur les motions, une autre ombre embarrassante a ressurgi, celle de Jean-Noël Guérini. L'ancien patron de la fédération des Bouches-du-Rhône, qu'on croyait en retrait, est venu voter comme un simple militant. Une guerre des mots avait opposé Désir et Guérini au moment de la mise en examen de ce dernier en 2011. "Cette mise en examen doit marquer la fin du système Guérini", avait estimé Désir. Le sénateur marseillais lui avait retourné la pareille, rappelant opportunément une vieille condamnation de Désir, en 1998, pour emploi fictif : "S'il faut donner l'exemple, que le premier secrétaire du Parti socialiste par intérim soit le bon élève et commence par le faire. Il a été condamné ? Alors qu'il démissionne!" Un an plus tard, Guérini affirme dans "Le Parisien" : "Je vote Harlem Désir. Harlem sera, j'en suis persuadé, un bon premier secrétaire." Une main tendue qui ressemble à un cadeau empoisonné.
Signe de cette volonté ? Harlem Désir s'est prononcé en faveur de la procréation médicalement assistée (PMA) dans la loi sur le mariage homosexuel, alors même que le gouvernement rechigne. "Le parti et les parlementaires peuvent enrichir l'action du gouvernement (...) Il s'agit d'être une force de soutien, d'appui totalement loyale, mais aussi d'alimenter la réflexion et le travail législatif du gouvernement parce que nous sommes en lien avec la société. Moi je veux un Parti socialiste qui soit à l'écoute des Français". Voilà qui ressemble à une lettre de mission. Que Désir s'adresse surtout à lui-même.
Remobiliser la base militante
Le parti a eu du mal à faire venir ses adhérents aux urnes pour cette élection, où le suspense n'était pas au programme. Avant le vote sur les motions, 100.000 adhérents n'étaient pas à jour de cotisation, sur les 174.000 que revendique le PS. Un an après avoir mobilisé 3 millions de personnes pour la primaire ouverte, le retour à la réalité est rude. Conséquence de ce taux de participation très moyen (à peine 50%) : le score des petites motions s'en est trouvé gonflé. La motion Harlem Désir, pourtant soutenue par quasiment tous les dirigeants socialistes, a réalisé moins de 70% des voix (68,44%).Luc Carvounas, jeune sénateur proche de Manuel Valls, relativise cette participation. "Entre les différentes votations depuis 2008, on est à des scores aux alentours de 30% de participation. A Reims il y a quatre ans, il n'y avait eu que 56% de participation, alors qu'il y avait davantage d'enjeux et de suspense. Par ailleurs, aucune motion n'avait obtenu plus de 80% des voix avec plus de trois motions en lice."
Faire émerger des cadres
Les cadres du PS sont partis par wagons vers les ministères, au lendemain de la victoire du 6 mai. Les têtes de pont se sont vues offrir des maroquins, alors que les seconds couteaux ont rallié les cabinets. Ce fut la chance d'Harlem Désir, qui n'eut face à lui aucune figure de premier rang dans la course au poste de premier secrétaire - Stéphane Le Foll, Vincent Peillon, Pierre Moscovici ou encore Michel Sapin ayant jugé plus valorisant de garder leur ministère.Le PS doit désormais rassembler ses forces et faire émerger de nouveaux talents pour rester un parti actif. Martine Aubry a posé la première pierre en nommant beaucoup de nouvelles têtes au secrétariat national. Elle a demandé à son successeur de conserver le fruit de son travail. Mais Désir, élu grâce à une coalition de courants, pourrait être tenté de nommer dans l'appareil des gens à lui. Il a déjà désigné les deux membres de sa garde rapprochée : Elsa Jacquemin et Pierrick Paris, deux anciens collaborateurs de son mentor Bertrand Delanoë. Il devra aussi composer avec son nouveau numéro deux, la valeur montante fabiusienne à tendance aubryste, Guillaume Bachelay.
Imposer son autorité
Rien de tel que l'épineux dossier du cumul des mandats pour tester son leadership. Avant de quitter le navire, Martine Aubry avait lancé un ultimatum aux députés pour qu'ils respectent leur engagement de ne plus cumuler. Harlem Désir hérite de la patate chaude, qu'il a eu tôt fait d'avaler. Dans le texte de sa motion, il rappelle pourtant son engagement pour encourager le non-cumul des mandats. Aujourd'hui, il considère que "le plus dur est fait. On ne peut plus dire que la plupart des députés PS sont des cumulards." Mais d'après un décompte d'Europe 1, seuls 37 députés (dont une moitié de femmes) ont démissionné de l'un de leur mandat. 160 élus cumulent toujours.Le PS reste donc un parti de cumulard, malgré les dénégations de la direction. Les choses ne devraient pas bouger avant la remise du rapport de la commission Jospin. A moins que le nouveau patron ne tape du poing sur la table...
Dealer avec la corruption
C'est l'avantage des élections sans enjeu, il n'y a pas vraiment besoin de tricher. Les soupçons de manipulation de résultats, qui avaient entaché le dernier congrès, sont beaucoup moins présents, même si Emmanuel Maurel a tiré la sonnette d'alarme contre d'éventuelles tentatives de gonfler les chiffres de participation.De là à dire que le PS est sorti de ses déboires, il y a un pas. La garde à vue de Jean-Pierre Kucheida, pilier de la fédération du Pas-de-Calais, est venue rappeler, s'il en faut, que la rénovation du PS est loin d'être achevée.
La semaine dernière, au moment du vote sur les motions, une autre ombre embarrassante a ressurgi, celle de Jean-Noël Guérini. L'ancien patron de la fédération des Bouches-du-Rhône, qu'on croyait en retrait, est venu voter comme un simple militant. Une guerre des mots avait opposé Désir et Guérini au moment de la mise en examen de ce dernier en 2011. "Cette mise en examen doit marquer la fin du système Guérini", avait estimé Désir. Le sénateur marseillais lui avait retourné la pareille, rappelant opportunément une vieille condamnation de Désir, en 1998, pour emploi fictif : "S'il faut donner l'exemple, que le premier secrétaire du Parti socialiste par intérim soit le bon élève et commence par le faire. Il a été condamné ? Alors qu'il démissionne!" Un an plus tard, Guérini affirme dans "Le Parisien" : "Je vote Harlem Désir. Harlem sera, j'en suis persuadé, un bon premier secrétaire." Une main tendue qui ressemble à un cadeau empoisonné.
Assumer l'indépendance de Solférino
La maison mère socialiste a beau être à deux pas de l'Elysée, Harlem Désir devra imposer sa voix s'il veut marquer de son empreinte son mandat. Le Parti socialiste doit rester une force de proposition pour ne pas tomber dans l'écueil du parti godillot. Une nécessaire distance que le PS n'a jamais réussi à trouver quand les siens étaient au pouvoir.Signe de cette volonté ? Harlem Désir s'est prononcé en faveur de la procréation médicalement assistée (PMA) dans la loi sur le mariage homosexuel, alors même que le gouvernement rechigne. "Le parti et les parlementaires peuvent enrichir l'action du gouvernement (...) Il s'agit d'être une force de soutien, d'appui totalement loyale, mais aussi d'alimenter la réflexion et le travail législatif du gouvernement parce que nous sommes en lien avec la société. Moi je veux un Parti socialiste qui soit à l'écoute des Français". Voilà qui ressemble à une lettre de mission. Que Désir s'adresse surtout à lui-même.
Colombie: un processus de paix lancé sur un ton ferme
Réunies pour une conférence de presse dans un hôtel au nord d'Olso, les délégations des deux camps, qui ont convenu de se retrouver à partir du 15 novembre à Cuba, l'autre pays garant des pourparlers, n'ont échangé ni regard ni poignée de main.
"Chaque camp a clairement affiché son point de départ différent. Pour les Farc, la paix passe par des changements sociaux tandis que le gouvernement a insisté sur le passage du combat armé au combat politique", a expliqué à l'AFP le politologue colombien Jaime Zuluagua.
Le ton acéré des interventions a montré "l'étendue des difficultés qui attendent les négociateurs", selon ce professeur de l'Université nationale de Bogota. "Mais les Colombiens peuvent garder l'espoir que chacun ait enfin la maturité de comprendre que la guerre sert les pires intérêts du pays", poursuit-il.
Le représentant des Forces armées révolutionnaires (Farc), Ivan Marquez, a souligné, dans son discours, que "la paix n'est pas le silence des fusils mais la transformation de l'Etat" et le négociateur gouvernemental, Humberto De la Calle, a admis, de son côté, que la "fin du conflit n'est que l'antichambre de la paix".
Au-delà de cette convergence de vue, les oppositions sont restées très fortes et risquent d'aviver les divisions dans un pays en proie à des hostilités qui ont fait en moins d'un demi-siècle des centaines de milliers de morts et plus de trois millions de déplacés, notamment des paysans chassés de leurs terres.
"Nous n'avons pas commis de crimes contre le peuple", a assuré le numéro deux de la rébellion marxiste, fondée en 1964 à l'issue d'une insurrection paysanne. "Les Farc devront regarder en face leurs victimes", a rétorqué, par conférence de presse interposée, M. De la Calle, ancien vice-président du pays.
"Nous avons vu dans les discours que le chemin sera rude", a prévenu le député de gauche et défenseur des droits de l'Homme, Ivan Cepeda.
"La voix des victimes va être essentielle dans ce processus. Mais je crois qu'avec patience et persévérance, nous pouvons arriver à quelque chose", a-t-il ajouté à l'AFP.
La longue tirade des Farc contre les "crimes du capitalisme" ou les multinationales qualifiées de "vampires" dans l'exploitation des ressources naturelles, promet toutefois des débats très épineux à La Havane.
"Les Farc ont été au-delà des sujets prévus initialement. Leur objectif est d'essayer d'élargir les négociations, à la fois dans leur agenda, mais aussi dans le temps", a affirmé à l'AFP le chercheur Roman Ortiz, grand spécialiste de la guérilla.
"Même si un processus de paix est par définition compliqué, le démarrage de ces négociations montre que les discussions vont être difficiles et qu'il va falloir un retour à un certain réalisme", ajoute ce professeur en sciences politiques de l'Université des Andes de Bogota.
Invité à réagir sur les plateaux de la télévision colombienne dès la fin de la conférence de presse en Norvège, Alfredo Rangel, directeur de la Fondation Sécurité et démocratie, a dit s'"attendre à un processus compliqué, très long, avec de nombreuses difficultés". Il a ajouté ne voir aucun "accord de paix à court terme".
Copyright © 2012 AFP. Tous droits réservés
Syrie : près de 50 morts, dont plusieurs enfants, dans un bombardement
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters
La ville de Maaret Al-Noomane, une localité stratégique dans le nord de la Syrie entre Alep et Damas, a été la cible de violents bombardements par l'armée syrienne, jeudi 18 octobre. Selon un bilan établi par les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) et des médecins, au moins 49 personnes ont été tuées, dont 23 enfants. La plupart des victimes ont été tuées quand un immeuble et une mosquée ont été réduits en poussière.
Toutes les victimes ensevelies sous les gravats de l'immeuble ont pu être dégagées. Mais des corps restent encore sous les décombres de la mosquée voisine, ont précisé les secouristes et une source hospitalière citée par l'AFP. Des rebelles parlent de 23 enfants, âgés d'un mois à 9 ans, tués dans ces bombardements.
Dans un hôpital de fortune, un journaliste de l'AFP a vu 32 corps, dont ceux de six enfants, enveloppés dans des linceuls blancs. De nombreux corps étaient mutilés et méconnaissables. Deux enfants qui jouaient dans la rue ont été fauchés par l'explosion. L'un a été décapité et l'autre déchiqueté. Dans l'hôpital, des sacs en plastique se trouvaient tout près des corps, avec l'inscription "parties de corps".
Les bombardements aériens sur Maaret Al-Noomane, en grande partie désertée par ses 125 000 habitants, ont cessé pendant la nuit, mais les tirs de roquettes se poursuivaient. La ville a été capturée la semaine dernière par les troupes de l'ASL, et subit depuis une des pires campagnes de bombardements aériens depuis que le régime de Bachar Al-Assad a intensifié ce type d'attaques au cours de l'été.
"ATTENDONS DE SAVOIR CE QUE LAKHDAR BRAHIMI A À DIRE"
L'aviation, principal atout du régime, bombarde le secteur à intervalles réguliers tandis que des chars de la base tirent sur les abords du camp pour empêcher la progression des rebelles. Le bilan de ces attaques sur l'ensemble de la province d'Idlib, à la frontière de la Turquie, varient entre une cinquantaine de morts et près de 200, selon les sources. Depuis 19 mois, le conflit a fait plus de 30 000 morts, selon des ONG locales. Les rebelles ont annoncé avoir lancé "l'assaut final" contre la base stratégique de Wadi Deif, dans le nord-ouest du pays, qui abrite quelque 250 soldats, des chars et d'importants réservoirs de carburant.
Lire notre décryptage La situation en Syrie peut-elle entraîner la Turquie dans un conflit ?
C'est dans ce contexte macabre que Lakhdar Brahimi, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, arrivera à Damas, vendredi, pour sa deuxième visite depuis sa prise de fonctions le 1er septembre. Au terme d'une tournée régionale, M. Brahimi, actuellement en Jordanie, rencontrera le ministre des affaires étrangères syrien, Walid Mouallem, selon le porte-parole du ministère, Jihad Makdissi. "Attendons de savoir ce que Lakhdar Brahimi a à dire", a-t-il répondu à une question sur la possibilité d'une trêve en Syrie. M. Brahimi, dont la presse syrienne a salué la "diplomatie des petits pas", ne rencontrera pas M. Assad, selon son porte-parole.
Un précédent cessez-le-feu en avril n'avait tenu que quelques jours, chaque camp s'accusant de l'avoir violé. Quelques mois plus tard, devant son impuissance, le médiateur international Koffi Annan présentait sa démission. La trêve proposée, si elle entre en vigueur, devra être contrôlée par les Syriens eux-mêmes, a précisé Lakhdar Brahimi. L'idée de ce cessez-le-feu, appuyée par la Turquie, très critique envers Assad, et par l'Iran, un allié de Damas, a été accueillie avec prudence par le gouvernement syrien.
Kofi Annan a déclaré jeudi que l'Iran accepterait la chute du président syrien Bachar Al-Assad si elle était le fruit d'élections dans le pays.
JUSTICE ?
Un lycéen affirme avoir été passé à tabac par la BAC : la police des polices est saisie
Chaïn et sa mère qui ont saisi la justice © Radio France Elodie Guéguen
C'est une information révélée par France Info. Le 6 octobre dernier, vers 00h45, alors qu'il rentre avec son grand frère d'un match de foot en salle dans son quartier de la Cité Verte, Chaïn M. est surpris par une voiture de la BAC départementale qui s'arrête brusquement à sa hauteur. L'adolescent commence alors à courir, "un réflexe car j'ai eu peur", explique-t-il. Un policier le rattrape et le plaque au sol. C'est là que le jeune aurait reçu, une première fois, des coups de pieds et de poings. Une version confirmée par les habitants de quatre appartements situés dans l'immeuble voisin -certains de ces témoins ont d'ailleurs été entendus par l'IGS.
"Ils me frappaient toujours plus fort"
Ensuite, selon ses dires, Chaïn, lycéen en 1ère ES, inconnu des services de police, aurait été emmené dans un bois et passé à tabac. "Ils m'insultaient. Je me donnais des coups dans le nez", raconte le jeune homme. "Ils m'ont ensuite emmené dans les bois. Le passager à ma droite m'a dit : 'on va s'amuser un peu avec toi'. A ce moment là, je pensais que c'était fini pour moi. J'étais fatigué de prendre des coups. Ils m'ont pris les parties génitales et ils me les ont serrées avec leurs mains. A chaque fois que j'ouvrais la bouche pour crier 'aïe', ils me frappaient encore plus fort. Je me sentais seul".
Chaïn raconte que l'équipage de la BAC l'a ensuite emmené au commissariat de Boissy-Saint-Léger vers 1 h 30 du matin, soit trois quarts d'heure après son interpellation. Ce que confirme une source policière à France Info.
"Je retrouve mon fils plein de sang"
Au commissariat, Chaïn est menotté à un banc. Il a le visage ensanglanté, les policiers sont contraints d'appeler les pompiers. Nous avons consulté leur rapport d'intervention où il est mentionné que le jeune homme saignait du nez. Selon Chaïn, les policiers de la BAC l'auraient alors forcé, devant les pompiers, à dire qu'il était tombé tout seul dans l'escalier. N'ayant rien à lui reprocher, le jeune homme est laissé libre. Sa mère, Faïza, est appelée pour venir le récupérer. "Je retrouve mon fils plein de sang jusqu'à la cheville, raconte-t-elle, il avait pleins de coups dans le visage, le nez fracturé. Il n'est pas tombé, il a reçu des coups ! On s'est acharné sur lui !"
Multiples hématomes
En pleine nuit, Faïza se rend aux urgences avec son fils. Le médecin qui examine le jeune homme écrit dans son certificat que "le patient présente un trauma crânio nasal avec épistaxis" (c'est-à-dire hémorragie, saignements), un "traumatisme et une plaie au coude droit", de "multiples hématomes au niveau du visage", des "érosions scrotales" et un "traumatisme du rachis dorsal". Bilan selon le médecin : 5 jours d'incapacité totale de travail pour le patient.
Chaïn et sa mère ont saisi la justice car ils estiment que ces comportements policiers sont intolérables. Ils comptent aussi écrire au ministre de l'Intérieur. Leur avocat, Jérôme Karsenti, a l'intention de déposer une seconde plainte, pour "enlèvement, séquestration, actes de torture et de barbarie".
Si plusieurs témoins ont été entendus par l'IGS au sujet de l'interpellation "musclée", personne ne peut confirmer à ce stade la suite du récit du jeune homme. "C'est une histoire dingue, je ne vois pas des collègues de la BAC agir ainsi, de manière totalement gratuite", commente un haut responsable policier du département. Une enquête étant diligentée par l'IGS, la préfecture de police de Paris ne souhaite pas réagir pour le moment.
Blanchiment : huit mises en examen, huit personnes déférées
Le Monde.fr avec AFP
Huit personnes, dont des figures du grand banditisme azuréen, ont été mises en examen à Marseille après le démantèlement d'une vaste filière internationale de stupéfiants et de blanchiment, a-t-on appris jeudi auprès du parquet, tandis que huit autres étaient déférées.
Six des mis en examen ont été écroués et deux placés sous contrôle judiciaire, pour des faits présumés de "contrebande de marchandises prohibées dangereuses pour la santé en bande organisée" et d'"importation, transport et détention de stupéfiants en bande organisée", selon la même source.
La justice a mis la main notamment sur Laurent Choukroun, 39 ans, qui était en fuite en Espagne depuis plus de dix ans. Condamné en 2003 à quatre ans de prison pour vol avec violence, il n'a jamais purgé sa peine, selon la police. Il faisait l'objet de deux mandats d'arrêt internationaux de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, qui s'occupe de la criminalité organisée et de la grande délinquance financière.
Le démantèlement de cette filière de drogue, dont le transport vers la Côte d'Azur depuis l'Espagne était organisé par Choukroun, s'est déroulé en trois jours. A Pau (Pyrénées-Atlantiques), la police a interpellé samedi cet homme et deux complices, qui avaient fait une halte dans un hôtel de la région, en saisissant au passage 130 kg de résine de cannabis dissimulés dans une de leurs voitures.
Dimanche et lundi, la police judiciaire de Nice a procédé à d'autres interpellations de membres présumés du grand banditisme azuréen, soupçonnés d'avoir écoulé la drogue en prenant des commissions. Elle agissait sur commission rogatoire d'un juge de la JIRS de Marseille dans le cadre d'une information judiciaire visant des faits d'importation de stupéfiants en bande organisée, de détention d'avoirs criminels, de blanchiment, d'association de malfaiteurs et de non-justification de ressources.
Jeudi, la police a déféré au parquet de Marseille trois autres figures du banditisme de la Côte d'Azur, toutes déjà condamnées dans des affaires de drogue. Il s'agit de Didier Tripodi, qui détenait des armes à son domicile dans le village de Contes (Alpes-Maritimes), de son beau-frère Robert Pignataro, qui s'est réfugié chez une voisine grièvement blessée par balle à l'épaule lors de l'opération de police, et de Christian Maistre dit "l'arbalète". Cinq autres personnes toujours en garde à vue jeudi à Nice dans le cadre de cette affaire seront déférées vendredi à Marseille. Ces huit personnes qui doivent encore être présentées au magistrat instructeur ne seraient pas impliquées dans l'importation, mais sont soupçonnées d'avoir participé à des opérations de blanchiment. Au total vingt personnes ont été interpellées lors de ce coup de filet, quatre ayant été relâchées.
SOCIAL
Dans le rouge au troisième trimestre, AMD va supprimer 15 % de ses effectifs
Le fabricant américain de microprocesseurs AMD va supprimer environ 15% de ses effectifs mondiaux dans le cadre d'un plan de restructuration. Près de 1.600 personnes pourraient ainsi perdre leur emploi.
La crise qui touche le marché des ordinateurs pénalise le fabricant de microprocesseurs AMD. Et pour y faire face, le groupe qui vient d'annoncer une perte nette de 157 millions de dollars au troisième trimestre (contre un bénéfice de 37 millions un an plus tôt) n'a d'autres solution que de réduire ses coûts. Et pour cela le fabricant américain à décider de tailler dans ses effectifs et d'annoncer « une réduction des effectifs mondiaux d'environ 15%. »
« Réduire nos effectifs est une étape difficile pour profiter d'une éventuelle reprise du marché etcapitaliser sur des opportunités de croissance pour nos produits en dehors du marché traditionnel des PC », justifie de directeur général du groupe, Rory Read, Si la direction d'AMD ne précise pas plus combien de personnes seront effectivement concernés, analystes et observateurs ont rapidement calculé que ce sont en fait au moins 1.600 salariés qui seront touchés sur la base des effectifs connus à fin 2011. A cette date, selon les documents boursiers disponibles, le groupe employait en effet 11.100 personnes. AMD avait déjà annoncé l'an dernier une réduction de 10% de ses effectifs, soit la suppression de quelque 1.400 emplois
Par contre, AMD veut aller vite. Le processus devrait être « quasiment achevé à la fin de l'année », indique AMD, qui espère ainsi réduire ses dépenses opérationnelles de 20 millions de dollars au quatrième trimestre et de quelque 190 millions en 2013.
« Le secteur du PC traverse une période de changement très net qui affecte le secteur et AMD » justifie encore Rory Read. « Il est clair que les tendances que nous nous attendions à voir transformer le secteur se produisent à un rythme bien plus rapide qu'anticipé. Par conséquent, nous devons accélérer nos initiatives stratégiques destinées à positionner AMD de façon à ce que le groupe profite de ces tendances et nous devons mettre en place une structure de coûts plus basse ».
Il est vrai qu'il y a urgence. la perte nette annoncée pour le troisième trimestre était en partie attendue mais s'avère plus importante que prévue. Par action et hors exceptionnel, elle revient à 21 cents, alors que les analystes tablaient sur une perte de 15 cents seulement.
Le chiffre d'affaires est également dans le rouge. Il baisse de 10 % par rapport au trimestre précédent (à 1,27 milliard de dollars) et de 25% par rapport à la même période de l'an dernier.
SOURCE AFP, REUTERS
Les « Petros » décrochent l'Elysée ...
Social : une nouvelle journée d'action hier à la raffinerie de Petit-Couronne
Hier devant la raffinerie, Yvon Scornet explique quelle sera la stratégie de l'intersyndicale (photo S. Jaume)
Plus de 500 personnes étaient là pour prendre connaissance des dernières nouvelles et des actions à venir. L'intersyndicale de Petroplus, quelque peu sonnée mardi, a repris le combat. Plus déterminée que jamais: «personne ne nous fera plier. On a de la volonté. On est des humains», a prévenu Jean-Luc Broutet, délégué CGT, avant d'annoncer: «Nous avons rendez-vous à l'Elysée vendredi soir à 19h15. On a arraché ce rendez-vous via le député Bachelay…» Une première prise de contact avec les proches conseillers du chef de l'Etat en fait. François Hollande - retenu à Bruxelles pour un sommet européen - devrait, dans les jours prochains, recevoir les représentants de Petroplus. «On a fait un pas. On a accepté d'aller là-bas. Il n'était pas envisageable que l'Elysée ne nous reçoive pas», ajoute Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale. Alors candidat à l'élection présidentielle, François Hollande s'était déplacé à Petit-Couronne et avait promis de revenir…
Devant la foule réunie sous la pluie, Yvon Scornet est revenu sur la douloureuse journée de mardi: «Un quart d'heure après le début de l'audience, j'ai compris qu'on était seul contre tous. Un coup de poignard dans le dos, que des faux amis et le procureur qui a demandé la liquidation. Le seul a être honnête a été le directeur de la raffinerie qui a défendu, lui aussi, le dossier présenté par NetOil, même s'il était incomplet…»
La société NetOil a annoncé, mercredi soir, dans un communiqué commun signé avec l'intersyndicale, qu'elle allait représenter un nouveau dossier le 5novembre. Le tribunal de commerce de Rouen a, en effet, laissé la porte entre'ouverte jusqu'à cette date pour qu'un repreneur potentiel se manifeste. Un ultime délai…
Alafandi petroleum group (APG) - sur les rangs depuis plusieurs semaines mais qui n'avait pas eu l'aval du comité d'entreprise - a téléphoné à l'intersyndicale, tard mercredi soir, pour signaler aussi sa présence à la prochaine audience avec un nouveau dossier de reprise… «Nous, on veut tenter notre chance avec NetOil», a réaffirmé Yvon Scornet. On n'a rien à perdre, que nos chaînes…»
Le syndicaliste a indiqué que le 5novembre, «le patron de la société de trading qui a passé un contrat avec NetOil sera présent, ainsi que leurs partenaires coréens…» Du 28 au 7novembre, des techniciens coréens seront présents à la raffinerie pour évaluer la modernisation du site et prévoir les déblocages de fonds nécessaires.
Avant de partir manifester en convoi automobile dans l'agglomération rouennaise, à la préfecture puis dans la zone industrielle devant Rubis Terminal, l'intersyndicale a souligné l'enjeu de son combat: le maintien de l'outil industriel et du raffinage en France. «Les responsables sont Shell qui nous a lâchés en nous vendant à Petroplus. Total qui n'a pas arrêté de nous mettre des bâtons dans les roues et ce gouvernement!» a accusé l'intersyndicale: «le 5novembre, si on n'a pas la raffinerie, il faudra nationaliser! Une nationalisation temporaire est toujours possible…»
Guillaume Bachelay
Député de la Seine-Maritime
«On nous dit qu'il y a surcapacité de raffinage mais elle vient des importations massives (40%) de produits finis dans des pays en dehors de l'Europe qui ne respectent pas les règles en vigueur chez nous…»
Une cellule action mise en place
«On voulait mettre le feu mais…» Jean-Luc Broutet (CGT) a annoncé hier la mise en place d'une cellule afin de multiplier les actions au cours des prochaines semaines. «On va se la jouer à l'ancienne, taper le plus fort sur la table en direction des responsables. Attention aussi aux sous-traitants qui voudraient déjà licencier…»
Député de la Seine-Maritime
«On nous dit qu'il y a surcapacité de raffinage mais elle vient des importations massives (40%) de produits finis dans des pays en dehors de l'Europe qui ne respectent pas les règles en vigueur chez nous…»
Une cellule action mise en place
«On voulait mettre le feu mais…» Jean-Luc Broutet (CGT) a annoncé hier la mise en place d'une cellule afin de multiplier les actions au cours des prochaines semaines. «On va se la jouer à l'ancienne, taper le plus fort sur la table en direction des responsables. Attention aussi aux sous-traitants qui voudraient déjà licencier…»
Les sous-traitants menacés aussi Des centaines d'emplois induits
La fermeture de Petroplus serait également une catastrophe économique pour les dizaines de sociétés, nationales ou régionales, qui travaillent tout au long de l'année à la maintenance de la raffinerie.
Il existe deux types de sous-traitance à la raffinerie de Petit-Couronne. Tout d'abord, une sous-traitance quotidienne qui concerne une trentaine de sociétés de la région Haute-Normandie. « Ces salariés occupent différents postes. Cela représente en moyenne 220 personnes/jour dans la raffinerie », explique Philippe Billant, le directeur du site. Gardiennage, maintenance, restauration, électricité, exploitation… autant de métiers qui sont aujourd'hui menacés de disparition si le site industriel devait fermer définitivement.
L'autre sous-traitance concerne la main-d'œuvre spécialisée qui intervient lors des grands arrêts programmés tous les six ans. « En réalité, la raffinerie est divisée en trois et ces arrêts ont lieu tous les deux ans », précise le directeur. A raison de 30 millions d'euros l'arrêt, la maintenance de Petroplus revient à près d'une centaine de millions tous les six ans…
« Ce sont des entreprises régionales, mais aussi nationales, qui interviennent sur ces opérations. Cela peut monter, en pic, jusqu'à 350 personnes sur le site, en plus du personnel », ajoute Philippe Billant. De 550, les salariés de Petroplus ne sont plus que 470, certains ayant préféré déjà quitter l'entreprise. Au-delà de la sous-traitance, les répercussions d'une fermeture seraient importantes pour les 2 000 familles, selon les syndicats, qui « vivent » de Petroplus.
Les milieux économiques sont également très attentifs à l'évolution de la situation. Les Grands ports maritimes du Havre et Rouen ont déjà calculé leur manque à gagner en cas d'arrêt définitif. Un total de 6,5 millions de tonnes en moins sur les deux ports, soit 4 millions de tonnes pour Le Havre et 2,5 millions pour Rouen correspondant à une perte de 10 % du trafic annuel pour la capitale haut-normande.
Il existe deux types de sous-traitance à la raffinerie de Petit-Couronne. Tout d'abord, une sous-traitance quotidienne qui concerne une trentaine de sociétés de la région Haute-Normandie. « Ces salariés occupent différents postes. Cela représente en moyenne 220 personnes/jour dans la raffinerie », explique Philippe Billant, le directeur du site. Gardiennage, maintenance, restauration, électricité, exploitation… autant de métiers qui sont aujourd'hui menacés de disparition si le site industriel devait fermer définitivement.
L'autre sous-traitance concerne la main-d'œuvre spécialisée qui intervient lors des grands arrêts programmés tous les six ans. « En réalité, la raffinerie est divisée en trois et ces arrêts ont lieu tous les deux ans », précise le directeur. A raison de 30 millions d'euros l'arrêt, la maintenance de Petroplus revient à près d'une centaine de millions tous les six ans…
« Ce sont des entreprises régionales, mais aussi nationales, qui interviennent sur ces opérations. Cela peut monter, en pic, jusqu'à 350 personnes sur le site, en plus du personnel », ajoute Philippe Billant. De 550, les salariés de Petroplus ne sont plus que 470, certains ayant préféré déjà quitter l'entreprise. Au-delà de la sous-traitance, les répercussions d'une fermeture seraient importantes pour les 2 000 familles, selon les syndicats, qui « vivent » de Petroplus.
Les milieux économiques sont également très attentifs à l'évolution de la situation. Les Grands ports maritimes du Havre et Rouen ont déjà calculé leur manque à gagner en cas d'arrêt définitif. Un total de 6,5 millions de tonnes en moins sur les deux ports, soit 4 millions de tonnes pour Le Havre et 2,5 millions pour Rouen correspondant à une perte de 10 % du trafic annuel pour la capitale haut-normande.
Alain Lemarchand
Suppressions d’emplois : les principaux plans en France
Alcatel-Lucent va supprimer 5 490 postes dans le monde, dont 1 430 en France.
Après Air France et PSA, l’été dernier, la rentrée sociale est marquée par d’autres suppressions massives de postes, comme chez l’équipementier en télécommunications Alcatel-Lucent qui a annoncé jeudi son intention de supprimer 1 430 emplois en France. Le point sur les principaux plans en cours ou attendus.
TELECOMS/INFORMATIQUE
Alcaltel-Lucent va supprimer 1 430 postes en France.
Chez SFR (10 000 salariés), un plan de départs volontaires est attendu pour novembre et, chez Bouygues Telecom (10 000 salariés), un plan de départs volontaires vise 556 postes.
Le site Technicolor Angers a été placé en liquidation, laissant sur le carreau ses 350 salariés.
AUTOMOBILE
PSA prévoit la suppression de 8 000 postes et la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Chez les équipementiers, l’usine Honeywell de Condé-sur-Noireau (Calvados, 325 salariés) fermera en juin 2013. MBF Technologies va supprimer 181 emplois. Sealynx (redressement, 550 salariés) cherche un repreneur.
Goodyear Amiens est en suspens (1 300 salariés).
AGROALIMENTAIRE
Le volailler Doux est en redressement judiciaire depuis juin. La reprise partielle de son pôle frais en septembre a laissé quelque 1 000 salariés sur le carreau, alors que seulement cinq de ses huit sites ont trouvé repreneur.
Le sort de la centaine de salariés de l’usine Fralib (les thés Elephant) reste incertain.
COMMERCE/DISTRIBUTION
Carrefour annonce un plan de départs volontaires, qui concernera 533 postes administratifs en France.
Conforama (9 170 salariés) va réorganiser son service après-vente (environ 200 postes supprimés).
PHARMACIE
Le géant Sanofi va supprimer 914 postes d’ici à 2015, mais s’engage auprès du gouvernement à ne pas licencier. Les syndicats craignent la disparition de 1 700 postes.
Ipsen (2 000 salariés en France) va supprimer une centaine de postes dans sa médecine générale en France.
ENERGIE/INDUSTRIE
ArcelorMittal a annoncé la fermeture définitive des hauts fourneaux de Florange, qui concerne directement 629 des 2 500 salariés du site mosellan.
La liquidation de la raffinerie Petroplus, employant 470 personnes à Petit-Couronne (Seine-Maritime), a été prononcée mardi. De nouveaux repreneurs ont la possibilité de se manifester jusqu’au 5 novembre. La raffinerie de LyondellBasell (370 salariés), à Berre-L’Etang (Bouches-du-Rhône), est aussi en sursis.
La filiale française de l’électricien allemand Eon entend supprimer 215 postes d’ici à 2015 dans ses quatre centrales à charbon hexagonales.
Chez Areva, 200 à 250 départs « naturels » ne seront pas remplacés.
Rio Tinto (groupe minier) s’interroge sur le site de Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie (600 salariés).
BANQUES
Le Crédit Agricole doit supprimer 850 postes en France, BNP Paribas 373 et la Société Générale 880.
Dexia va supprimer 312 postes sur les 1 100 qu’elle compte en France, dans le cadre de sa restructuration.
Le Banque de France prévoit entre 1 700 et 2 100 suppressions de postes d’ici à 2020.
TRANSPORTS
Chez Air France, 5 122 suppressions de postes sont prévues dans la maison mère d’ici à fin 2013 et les filiales vont également perdre des postes.
Des incertitudes pèsent sur la SNCM.
Novatrans (filiale de SNCF Geodis) a été cédé au groupe Charles André et seulement 110 des 257 emplois sont repris.
TOURISME
Le groupe immobilier et de loisirs Pierre et Vacances a annoncé, jeudi, un plan social concernant 195 personnes en France et en Europe. Il portera sur des départs volontaires et des reclassements externes.
ECONOMIE
La petite semaine de l'économie
Le Monde.fr
Chaque vendredi, une sélection de nos meilleurs contenus et de nos liens préférés pour terminer la semaine la tête pleine de chiffres, mais avec les idées claires.
Lundi 15 octobre, le président du conseil de surveillance de Vivendi, Jean-René Fourtou, veut se désengager des télécommunications, l'édition cherche des relais de croissance dans les pays émergents et la taxe exceptionnelle de 75 % de François Hollande sur les plus hauts revenus arrive à l'Assemblée.
Mardi 16 octobre, Vincent Bolloré devient le premier actionnaire de Vivendi, la CNIL tance Google sur son utilisation des données personnelles des internautes, la Fnaim confirme le retournement du marché immobilier et Cinquante nuances de Grey affole le marché des e-books.
Mercredi 17 octobre, le PDG de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, fait profil bas, les salariés de l'usine Honeywell de Condé-sur-Noireau (Calvados) continuent leur combat contre l'amiante, M6 réclame une centaine de millions d'euros à l'Etat et Obama et Romney s'affrontent lors d'un deuxième débat.
Jeudi 18 octobre, Jean-Pierre Jouyet est nommé à la surprise générale à la tête de la Banque publique d'investissement, M6 part en guerre contre Canal+, Mitt Romney se fait attaquer sur son programme fiscal et les chefs d'entreprises "moutons" prennent le relais des "pigeons".
Vendredi 19 octobre, Hollande et Merkel trouvent un compromis minimum sur le projet européen de supervision bancaire, Google est suspendu en Bourse tandis que les géants du PC souffrent et Rodolphe Belmer devient numéro deux du groupe Canal+.
Ailleurs sur la Toile, zoom sur la timeline interactive du Financial Times retraçant le parcours de Vikram Pandit à la tête de la banque américaine Citigroup, qui a démissionné mardi, sans donner d'explication (édition Abonnés).
La BCE donne du galon à sa communication
La décision par la BCE de porter au rang de direction générale la fonction de communication peut paraître anodine, elle souligne l'importance attribuée par le président Mario Draghi à cette fonction stratégique dans le quotidien des banques centrales.
La Banque centrale européenne a annoncé ce vendredi la promotion de la direction de la communication au rang de « direction générale de la communication et des services linguistiques », soulignant l'importance prise par ces fonctions dans le quotidien de la banque centrale. Cette annonce s'accompagne d'un changement de personne : la française Elisabeth Ardaillon-Poirier, qui dirigeait depuis 2003 la communication de l'institut d'émission, en ayant pris ses fonctions à l'arrivée de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, va céder sa place à Christine Graeff, actuellement directrice associée du cabinet de communication Brunswick . Celle-ci prendra ses fonctions le 1er janvier 2013.
La décision d'ajouter la communication à la liste des autres « directions générales » de la BCE a été prise début septembre par le directoire de l'institution, présidé par Mario Draghi. « C'était la volonté de Mario Draghi de vouloir donner plus d'importance à la communication », explique une source à la BCE. Cela devient une obligation dans un environnement de crise ou les banquiers centraux sont toujours plus exposés dans les médias et ont à prendre garde de trouver le bon ton et le bon timing pour distiller des messages. Leurs prises de parole sont toujours scrutées à la loupe par les marchés comme, de manière croissante, le grand public. Le temps est loin où les banquiers centraux se limitaient à communiquer dans un jargon incompréhensible...
Douze directions générales
Les autres directions générales à la BCE sont au nombre de douze, parmi lesquelles figurent des fonctions stratégiques comme l'économie, les opérations de marchés ou la stabilité financière, la dernière des « DG » créée pour cause il y a deux ans, et qui compte l'italien Mauro Grande à sa tête.
La mesure prise par la BCE a aussi une justification plus prosaïque : en rassemblant les fonctions de communication et de secrétariat général, il ressort un ensemble de personnes atteignant une taille critique. Ce serait l'autre explication pour attribuer le suffixe « générale » à la direction de la comm', ce que l'on pourrait dès lors aussi regarder comme une mesure de cuisine interne.
A partir de 2013, Elisabeth Ardaillon-Poirier occupera une fonction de conseillère pour la communication, alors qu'elle n'est plus qu'à quelques années de prendre sa retraite. Une femme remplaçant une femme dans une fonction centrale, cela pourra un peu atténuer une certaine déception à voir par ailleurs le directoire de la BCE fort de six membres et uniquement occupé par des hommes,. L'occasion d'y faire entrer une femme a été ratée lors de la recherche d'un remplaçant de l'espagnol Gonzalez-Paramo, à qui succédera très probablement le Luxembourgeois Yves Mersch.
Union bancaire : une avancée malgré un léger différend franco-allemand
A l'inverse de François Hollande, la chancelière allemande ne veut pas de recapitalisation rétroactive des banques. L'Espagne risque d'être la première à pâtir de cette prise de position.
Simple malentendu ou nouvelle épreuve de force entre la France et l'Allemagne ? Alors qu'un compromis, au terme de plusieurs heures de tractations a été trouvé dans la nuit sur l'union bancaire, des propos de la chancelière allemande, Angela Merkel sont venus jeter un trouble vendredi. « Il n'y aura aucune recapitalisation directe rétroactive », a dit Angela Merkel. En clair, elle a voulu signifier que le Mécanisme européen de stabilité pourra recapitaliser les banques quand l'union bancaire sera effective, mais qu'il n'était pas question qu'il prenne en charge le legs du passé.
L'Espagne, qui a obtenu lors du Conseil européen de juin dernier la promesse d'une recapitalisation de son secteur bancaire pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros, risque d'être la première à pâtir de cette position allemande.« Si la recapitalisation est possible, elle ne le sera que pour l'avenir, donc je pense que quand le superviseur bancaire sera opérationnel, nous n'aurons plus de problèmes avec les banques espagnoles, du moins je l'espère », a en effet poursuivi la chancelière, tout en démentant avec force que cette position soit due avant tout à une stratégie électoraliste, les élections législatives allemandes devant se dérouler à l'automne 2013.
François Hollande minimise
Du côté français, on est en complète contradiction avec Berlin. Paris estime en effet que le dispositif de recapitalisation directe des banques par le MES, dont le préalable était l'union bancaire, pourra être activé dès 2013. Si l'Espagne demandait une aide européenne pour ses banques, « il n'y a pas de raison de lui imposer de conditions qui ajouteraient encore de l'austérité à l'austérité alors qu'elle fait tous les efforts nécessaires », a dit François Hollande.
Mais le président français a assuré qu'il n'avait pas été question de la situation de l'Espagne à Bruxelles. « Il n'y a eu aucun débat sur l'Espagne. L'Espagne n'a fait aucune demande et il n'a rien été exigé de l'Espagne », a-t-il dit dans la nuit. Il soigneusement évité de s'appesantir sur ce différend pour ne retenir que la confirmation de l'accord de juin dernier.
La Commission européenne, soutenue notamment par la France, souhaitait une entrée en vigueur progressive de l'union bancaire à partir du 1er janvier 2013 mais l'Allemagne et plusieurs autres pays européens jugeaient ce délai irréaliste. Les Vingt-Sept ont finalement confirmé leur intention de s'accorder sur le cadre légal de ce dispositif « d'ici le 1er janvier 2013 », lit-on dans les conclusions du Conseil. « Les travaux sur la mise en oeuvre opérationnelle seront réalisés dans le courant de l'année 2013 », ajoute ce document.
La supervision effective courant 2013
Plusieurs dirigeants européens, dont Angela Merkel, François Hollande et le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, ont confirmé que l'entrée en vigueur de ce mécanisme de supervision ne serait effective que « courant 2013 ». « A partir du 1er janvier (2013), il reviendra à la Banque centrale de créer les organismes et les personnels qui seront dédiés à la supervision », a précisé François Hollande.
Berlin entendait initialement limiter l'application de cette supervision bancaire unique aux seules banques présentant des risques « systémiques », et non à l'ensemble des 6.000 banques de la zone euro, ce qui menaçait de bloquer la création de cet embryon d'union bancaire, décidée en juin dernier. L'Allemagne semble finalement avoir accepté d'y soumettre ses banques régionales et caisses d'épargne.
Supervision partagée
La déclaration du Conseil ne fait qu'une allusion furtive aux propositions de la Commission, qui prévoient que toutes les banques de la zone euro seront concernées au 1er juillet 2014. Mais l'on assure du côté français que ce sera bien le cas. « Un point très important a été acté, c'est que toutes les banques sont appréhendées, sans distinction », a déclaré vendredi François Hollande à la presse, à l'issue du conseil. Dans la nuit, une source gouvernementale française avait précisé que « la totalité du mécanisme de supervision bancaire, c'est-à-dire une supervision effective des 6.000 banques, (serait) une réalité au 1er janvier 2014 » et qu'Angela Merkel s'était « engagée clairement sur ce point ». La chancelière allemande n'a pas démenti.
Cela étant, la BCE ne supervisera pas au quotidien la totalité des 6.000 banques et délèguera aux superviseurs nationaux la surveillance au jour le jour de la majorité d'entre elles tout en se réservant la possibilité de reprendre la main. « La BCE sera en mesure d'assurer, de manière différenciée, une surveillance directe », souligne le texte du Conseil, qui confirme qu'une « distinction claire » sera opérée entre la politique monétaire de la banque centrale et ses futures fonctions de superviseur des banques.
« Plusieurs nuits blanches »
La Commission doit aussi travailler sur deux autres volets très délicats : la création d'un mécanisme de résolution des crises et d'une garantie pour les déposants.
Si les dirigeants de l'UE se sont infligé une quasi nuit blanche lors de ce conseil, qui ne devait être qu'un sommet d'étape, le prochain, dans un mois, risque d'être beaucoup plus rude encore, a averti le président français. « Je crois que le prochain qui s'annonce va vous permettre de faire plusieurs nuits (blanches) », a-t-il ironisé à l'adresse des journalistes présents. « Là, ça va être long. » Lors de cette réunion, les dirigeants européens devront se pencher sur le sujet hautement sensible du budget communautaire et de sa répartition pour les années 2014-2020. La France et l'Allemagne auront une position « assez proche », a promis François Hollande
C'est très drôle. J'ai adoré le pycnique. En plus de nous faire rire, vous nous cultivez, c'est bien. Je n'aime pas beaucoup les hommes pycniques moi non plus. Je préfère les hommes bien costauds et sexys.
RépondreSupprimer