POLITIQUE
Syrie : nouveaux bombardements turcs dans la nuit, plusieurs soldats syriens tués
TURQUIE, MERCREDI. Le village d'Akçakale en Turquie a été touché par des obus tirés de Syrie. Cinq civils turcs ont été tués et plusieurs blessés mercredi dans cette localité frontalière.
| (AFP/ ANATOLIA/RAUF MALTAS.)
La tension diplomatique est à son comble entre la Turquie et la Syrie. Les deux pays flirtent avec la guerre. Après les récents incidents très graves, qualifiés «d'acte d'agression de la Syrie contre la Turquie», le gouvernement d'Ankara a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies et obtenu une réunion d'urgence du Conseil de l'Otan à Bruxelles.
La Turquie va par ailleurs demander ce jeudi le feu vert du parlement pour mener des opérations militaires à la frontière entre les deux pays. Ce jeudi matin, on apprend qu'un bombardement turc a tué plusieurs soldats syriens, dans la nuit de mercredi à jeudi, dans la région de Rasm al-Ghazal, près de la ville de Tal Abiad, à la frontière entre la Syrie et la Turquie..Les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU devraient publier jeudi une déclaration condamnant vigoureusement des tirs d'obus syriens contre le territoire turc mercredi auxquels Ankara a riposté par des bombardements de plusieurs cibles en Syrie. Les tirs syriens ont détruit mercredi après-midi une maison et tué cinq civils, dont une mère et ses trois enfants, dans la localité turque d'Akçakale, situé juste en face du poste frontière syrien Tall al-Abyad. Dix autres personnes ont été blessés, dont deux très grièvement.
Quelques heures plus tard, à l'issue d'une réunion avec ses plus proches conseillers, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que l'armée turque avait bombardé en représailles plusieurs «cibles», qu'il n'a pas identifiées, situées en territoire syrien. Il s'agit de l'incident le plus grave entre la Turquie et la Syrie depuis la destruction d'un avion militaire turc par un missile syrien en juin.
VIDEO. La Turquie contre-attaque en Syrie
La Syrie, qui a confirmé la riposte turque de mercredi, a annoncé l'ouverture d'une enquête sur l'origine d'un tir d'obus transfrontalier contre son voisin, et présenté «ses sincères condoléances aux familles des victimes et à nos amis, le peuple turc». «La frontière turco-syrienne est longue, et la Syrie demande une coopération pour le contrôle de la frontière», a également déclaré le ministre syrien de l'Information.
Escalade de la tension entre la Syrie et la Turquie
Face à l'escalade de la tension entre les deux voisins, le Conseil de l'Otan a tenu dans la soirée une réunion d'urgence à la demande d'Ankara. L'Organisation, dont la Turquie est un des 28 membres, a appelé la Syrie à «mettre un terme à ses violations flagrantes du droit international».
A Alep, la grande ville du nord de la Syrie que se disputent depuis fin juillet rebelles et forces gouvernementales, au moins 48 personnes ont été tuées, en majorité des militaires, et une centaine d'autres blessées mercredi dans un triple attentat à la voiture piégée.
A travers le pays, les violences ont fait au moins 147 morts mercredi, dont 52 civils, selon un décompte provisoire de l'OSDH, qui a établi un bilan de plus de 31.000 morts, en majorité des civils, en 18 mois de violences.
LeParisien.fr
L'armée turque poursuit ses tirs contre la Syrie
Ankara, qui a riposte aux tirs d'obus syriens contre le territoire turc mercredi, a par ailleurs saisi l'Otan et le Conseil de sécurité de l'ONU.
Les tirs syriens ont détruit une maison et tué cinq civils dans la localité turque d'Akçakale, en face du poste frontière syrien Tall al-Abyad, le 3 octobre 2012. (AFP PHOTO/STR)
L'armée turque a bombarde jeudi 4 octobre des positions de l'armée syrienne à la frontière entre les deux pays, en représailles à des tirs d'obus syriens qui ont tué 5 civils turcs mercredi dans un village frontalier, indique une source de sécurité.
"Des tirs d'artillerie ont repris à 5 heures ce matin", précise cette source sous couvert d'anonymat.
"Plusieurs soldats syriens" ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi par des bombardements de l'armée turque visant une position de l'armée dans la région de Rasm al-Ghazal, près de la ville de Tall al-Abyad, indique l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Il s'agit de l'incident le plus grave entre la Turquie et la Syrie depuis la destruction d'un avion militaire turc par un missile syrien en juin.
Face à l'escalade de la tension entre les deux voisins, le Conseil de l'Otan a tenu dans la soirée une réunion d'urgence à la demande d'Ankara. L'Organisation, dont la Turquie est un des 28 membres, a appelé la Syrie à "mettre un terme à ses violations flagrantes du droit international". Les Etats-Unis qui ont affiché leur solidarité avec Ankara, pays membre de l'Alliance atlantique.
La Turquie, qui appelle au départ du président Bachar al-Assad, soutient les rebelles et accueille des réfugiés syriens.
Les 15 membres du Conseil devraient eux publier jeudi matin une déclaration condamnant vigoureusement les tirs syriens et demandant à Damas de respecter le territoire de ses voisins, mais dont les termes font toujours l'objet de consultations, selon des diplomates à l'ONU.
Cette déclaration devait être entérinée mercredi soir. Mais à la dernière minute, la Russie, fidèle alliée du régime syrien, a demandé que le délai soit reporté à jeudi 10 heures (16 heures heure française) afin que la mission russe à l'ONU puisse consulter Moscou, a expliqué un diplomate. La Russie pourrait entretemps proposer des modifications au texte ou même lancer l'idée d'une enquête internationale sur cet incident, a estimé un diplomate.
Quelques heures plus tard, à l'issue d'une réunion avec ses plus proches conseillers, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que l'armée turque avait bombardé en représailles plusieurs "cibles", qu'il n'a pas identifiées, situées en territoire syrien.
Le ministre syrien de l'Information, Omran Zoabi, a annoncé l'ouverture d'une enquête sur l'origine du tir d'obus transfrontalier et présenté les condoléances de la Syrie "aux familles des victimes et à nos amis, le peuple turc".
Selon le Front Al-Nosra pour le peuple du Levant, qui les a revendiqués sur des sites jihadistes, ces attentats-suicide visaient le club des officiers, la mairie de la ville et un hôtel touristique utilisé par les forces du régime. Ce groupe islamiste a revendiqué les attentats les plus spectaculaires en Syrie depuis le début du conflit en 2011, dont celui contre l'état-major de l'armée à Damas la semaine dernière.
Ce triple attentat a tué principalement "des membres des forces gouvernementales", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Deux voitures piégées ont d'abord explosé à une minute d'intervalle, dans deux rues proches du club des officiers au coeur d'Alep. Une troisième voiture piégée a explosé 150 mètres plus loin, à l'entrée de la vieille ville, a expliqué une source militaire.
Par ailleurs, l'armée a mené de son côté une offensive majeure dans des banlieues ouest, selon l'OSDH et des journalistes de l'AFP qui ont rapporté un déploiement militaire inhabituel dans la zone.
Parallèlement, l'armée a bombardé Sahn, un village de la province de Hama (centre), faisant au moins 16 morts, dont cinq femmes et trois enfants, dans un secteur où les rebelles sont fortement implantés, selon l'OSDH.
"On a entendu deux explosions énormes, c'est comme si les portes de l'enfer s'ouvraient", a raconté à l'AFP Hassan, un employé d'hôtel de 30 ans. "J'ai sorti des décombres un enfant de moins de dix ans qui a perdu une jambe", a déclaré un commerçant.
La chaîne officielle syrienne al-Ikhbariya a parlé d'attentats "terroristes" et diffusé des images de destructions sur place, avec deux immeubles totalement effondrés et des cadavres recouverts de décombres.
Ces attentats n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat.
Selon une militante à Damas, l'armée a coupé tous les accès à ces banlieues, déjà attaquées par le passé "mais pas aussi violemment".
Dans la banlieue voisine de Doummar, des journalistes de l'AFP et des habitants ont vu dans les rues au moins trois chars et sept camions militaires ainsi que de nombreux soldats.
A travers le pays, les violences ont fait au moins 147 morts mercredi, dont 52 civils, selon un décompte provisoire de l'OSDH, qui a établi un bilan de plus de 31.000 morts, en majorité des civils, en 18 mois de violences.
"Des tirs d'artillerie ont repris à 5 heures ce matin", précise cette source sous couvert d'anonymat.
"Plusieurs soldats syriens" ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi par des bombardements de l'armée turque visant une position de l'armée dans la région de Rasm al-Ghazal, près de la ville de Tall al-Abyad, indique l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Réunion du Parlement turc jeudi
Le Parlement turc doit se réunir jeudi à 9 heures pour débattre d'une autorisation permettant au gouvernement turc de mener directement des opérations militaires en territoire syrien.Il s'agit de l'incident le plus grave entre la Turquie et la Syrie depuis la destruction d'un avion militaire turc par un missile syrien en juin.
Face à l'escalade de la tension entre les deux voisins, le Conseil de l'Otan a tenu dans la soirée une réunion d'urgence à la demande d'Ankara. L'Organisation, dont la Turquie est un des 28 membres, a appelé la Syrie à "mettre un terme à ses violations flagrantes du droit international". Les Etats-Unis qui ont affiché leur solidarité avec Ankara, pays membre de l'Alliance atlantique.
La Turquie, qui appelle au départ du président Bachar al-Assad, soutient les rebelles et accueille des réfugiés syriens.
La Turquie saisit l'ONU après les tirs syriens
Qualifiant l'incident "d'acte d'agression de la Syrie contre la Turquie", Ankara a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies et obtenu une réunion d'urgence du Conseil de l'Otan à Bruxelles.Les 15 membres du Conseil devraient eux publier jeudi matin une déclaration condamnant vigoureusement les tirs syriens et demandant à Damas de respecter le territoire de ses voisins, mais dont les termes font toujours l'objet de consultations, selon des diplomates à l'ONU.
Cette déclaration devait être entérinée mercredi soir. Mais à la dernière minute, la Russie, fidèle alliée du régime syrien, a demandé que le délai soit reporté à jeudi 10 heures (16 heures heure française) afin que la mission russe à l'ONU puisse consulter Moscou, a expliqué un diplomate. La Russie pourrait entretemps proposer des modifications au texte ou même lancer l'idée d'une enquête internationale sur cet incident, a estimé un diplomate.
Cinq civils tués côté turc mercredi
Mercredi après-midi, les tirs syriens ont détruit une maison et tué cinq civils, dont une mère et ses trois enfants, dans la localité turque d'Akçakale, situé juste en face du poste frontière syrien Tall al-Abyad. Ce poste a été le récent théâtre de combats entre les troupes fidèles au président syrien Bachar al-Assad et les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL). Dix autres personnes ont été blessés, dont deux très grièvement.Quelques heures plus tard, à l'issue d'une réunion avec ses plus proches conseillers, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que l'armée turque avait bombardé en représailles plusieurs "cibles", qu'il n'a pas identifiées, situées en territoire syrien.
Le ministre syrien de l'Information, Omran Zoabi, a annoncé l'ouverture d'une enquête sur l'origine du tir d'obus transfrontalier et présenté les condoléances de la Syrie "aux familles des victimes et à nos amis, le peuple turc".
Triple attentat à la voiture piégée
A Alep, la grande ville du nord de la Syrie que se disputent depuis fin juillet rebelles et forces gouvernementales, au moins 48 personnes ont été tuées, en majorité des militaires, et une centaine d'autres blessées mercredi dans un triple attentat à la voiture piégée.Selon le Front Al-Nosra pour le peuple du Levant, qui les a revendiqués sur des sites jihadistes, ces attentats-suicide visaient le club des officiers, la mairie de la ville et un hôtel touristique utilisé par les forces du régime. Ce groupe islamiste a revendiqué les attentats les plus spectaculaires en Syrie depuis le début du conflit en 2011, dont celui contre l'état-major de l'armée à Damas la semaine dernière.
Ce triple attentat a tué principalement "des membres des forces gouvernementales", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Deux voitures piégées ont d'abord explosé à une minute d'intervalle, dans deux rues proches du club des officiers au coeur d'Alep. Une troisième voiture piégée a explosé 150 mètres plus loin, à l'entrée de la vieille ville, a expliqué une source militaire.
Par ailleurs, l'armée a mené de son côté une offensive majeure dans des banlieues ouest, selon l'OSDH et des journalistes de l'AFP qui ont rapporté un déploiement militaire inhabituel dans la zone.
"Les portes de l'enfer"
Plus au nord, au moins 15 soldats ont été tués dans des attaques rebelles coordonnées contre des barrages militaires et des combats à Bdama, une localité de la province d'Idleb (nord-ouest), selon cette source, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de témoins.Parallèlement, l'armée a bombardé Sahn, un village de la province de Hama (centre), faisant au moins 16 morts, dont cinq femmes et trois enfants, dans un secteur où les rebelles sont fortement implantés, selon l'OSDH.
"On a entendu deux explosions énormes, c'est comme si les portes de l'enfer s'ouvraient", a raconté à l'AFP Hassan, un employé d'hôtel de 30 ans. "J'ai sorti des décombres un enfant de moins de dix ans qui a perdu une jambe", a déclaré un commerçant.
La chaîne officielle syrienne al-Ikhbariya a parlé d'attentats "terroristes" et diffusé des images de destructions sur place, avec deux immeubles totalement effondrés et des cadavres recouverts de décombres.
Ces attentats n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat.
147 morts en Syrie mercredi
Dans la province de Damas, les banlieues de Qoudssaya et d'al-Hama, deux bastions rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL, composée de déserteurs et de civils ayant pris les armes), ont été "bombardées par les chars de l'armée qui mène par ailleurs des arrestations et des perquisitions dans les environs", selon l'OSDH.Selon une militante à Damas, l'armée a coupé tous les accès à ces banlieues, déjà attaquées par le passé "mais pas aussi violemment".
Dans la banlieue voisine de Doummar, des journalistes de l'AFP et des habitants ont vu dans les rues au moins trois chars et sept camions militaires ainsi que de nombreux soldats.
A travers le pays, les violences ont fait au moins 147 morts mercredi, dont 52 civils, selon un décompte provisoire de l'OSDH, qui a établi un bilan de plus de 31.000 morts, en majorité des civils, en 18 mois de violences.
Voici les principales déclarations du premier duel télévisé entre le président Barack Obama et son adversaire républicain à la présidentielle Mitt Romney.
DEPENSES
- OBAMA :
"Vous allez tailler à la hache dans nos investissements dans les écoles et l'éducation". "Concrètement, cela signifie une coupe de 30% dans les programmes pour les personnes âgées dans les maisons de retraite, pour les enfants handicapés, et ce n'est pas la bonne stratégie".
- ROMNEY :
"Le président a une vision très similaire à celle qu'il avait quand il s'est présenté il y a quatre ans, celle d'un gouvernement plus important, avec plus de dépenses, plus d'impôts, plus de régulations".
DEFICITS
- ROMNEY :
"Pour certaines lois adoptées pendant le mandat du président, nous avons vu la régulation être excessive et l'économie en a souffert".
- OBAMA :
"Quand je suis entré dans le Bureau ovale, j'avais un déficit de plus de 1.000 milliards qui m'attendait. Et nous savons d'où il venait" avec "deux guerres payées à crédit, deux dispositifs de cadeaux fiscaux qui n'étaient pas financés".
IMPOTS
- ROMNEY :
"Pratiquement tout ce qu'il (Obama) a dit à propos de mon projet fiscal est inexact. (...) Je ne cherche pas à baisser les impôts de 5.000 milliards de dollars".
"Je ne veux pas emprunter le chemin de l'Espagne".
- OBAMA :
"Pendant 18 mois, il (Romney) a fait campagne sur son projet fiscal et maintenant, à cinq semaines de l'élection, il dit +oubliez ça+ à propos de sa grande idée".
"Le fait est que si vous baissez les taux d'imposition de la façon que vous décrivez, Monsieur le gouverneur, il ne serait pas possible d'identifier suffisament d'abattements et de niches fiscales qui affectent seulement les individus aux hauts revenus pour empêcher d'augmenter le déficit".
"Est-ce que quelqu'un pense que ExxonMobil a besoin d'argent en plus, lorsqu'ils font de l'argent à chaque fois que quelqu'un va prendre de l'essence?"
- OBAMA :
"L'ironie, c'est que nous avons vu ce modèle (d'assurance-maladie, ndlr) fonctionner vraiment bien au Massachusetts" (nord-est), un Etat gouverné par Mitt Romney de 2003 à 2007.
"Il dit maintenant qu'il remplacera +l'Obamacare+ et assure que toutes les bonnes choses qu'elle contient demeureront, qu'il ne faut pas qu'on s'inquiète".
- ROMNEY :
"Ne pas laisser le gouvernement fédéral dire (aux Etats) quel programme ils doivent suivre. Laisser les Etats faire".
EMPLOI
- OBAMA :
"Cinq millions d'emplois créés dans le secteur privé" depuis 2009.
- ROMNEY :
"Si le président est réélu, (...) vous aurez un chômage chronique --43 mois d'affilée avec un taux de chômage supérieur à 8%. Si je suis président, j'aiderai à la création de 12 millions d'emplois".
ANNIVERSAIRE
- OBAMA :
A Michelle, sa femme: "Je veux te souhaiter un joyeux anniversaire; dans un an, nous ne le célébrerons pas devant 40 millions de personnes".
- ROMNEY :
"Je suis sûr que c'est l'endroit le plus romantique que vous pouviez imaginer, ici avec moi".
- OBAMA :
"Vous allez tailler à la hache dans nos investissements dans les écoles et l'éducation". "Concrètement, cela signifie une coupe de 30% dans les programmes pour les personnes âgées dans les maisons de retraite, pour les enfants handicapés, et ce n'est pas la bonne stratégie".
- ROMNEY :
"Le président a une vision très similaire à celle qu'il avait quand il s'est présenté il y a quatre ans, celle d'un gouvernement plus important, avec plus de dépenses, plus d'impôts, plus de régulations".
DEFICITS
- ROMNEY :
"Pour certaines lois adoptées pendant le mandat du président, nous avons vu la régulation être excessive et l'économie en a souffert".
- OBAMA :
"Quand je suis entré dans le Bureau ovale, j'avais un déficit de plus de 1.000 milliards qui m'attendait. Et nous savons d'où il venait" avec "deux guerres payées à crédit, deux dispositifs de cadeaux fiscaux qui n'étaient pas financés".
IMPOTS
- ROMNEY :
"Pratiquement tout ce qu'il (Obama) a dit à propos de mon projet fiscal est inexact. (...) Je ne cherche pas à baisser les impôts de 5.000 milliards de dollars".
"Je ne veux pas emprunter le chemin de l'Espagne".
- OBAMA :
"Pendant 18 mois, il (Romney) a fait campagne sur son projet fiscal et maintenant, à cinq semaines de l'élection, il dit +oubliez ça+ à propos de sa grande idée".
"Le fait est que si vous baissez les taux d'imposition de la façon que vous décrivez, Monsieur le gouverneur, il ne serait pas possible d'identifier suffisament d'abattements et de niches fiscales qui affectent seulement les individus aux hauts revenus pour empêcher d'augmenter le déficit".
"Est-ce que quelqu'un pense que ExxonMobil a besoin d'argent en plus, lorsqu'ils font de l'argent à chaque fois que quelqu'un va prendre de l'essence?"
- OBAMA :
"L'ironie, c'est que nous avons vu ce modèle (d'assurance-maladie, ndlr) fonctionner vraiment bien au Massachusetts" (nord-est), un Etat gouverné par Mitt Romney de 2003 à 2007.
"Il dit maintenant qu'il remplacera +l'Obamacare+ et assure que toutes les bonnes choses qu'elle contient demeureront, qu'il ne faut pas qu'on s'inquiète".
- ROMNEY :
"Ne pas laisser le gouvernement fédéral dire (aux Etats) quel programme ils doivent suivre. Laisser les Etats faire".
EMPLOI
- OBAMA :
"Cinq millions d'emplois créés dans le secteur privé" depuis 2009.
- ROMNEY :
"Si le président est réélu, (...) vous aurez un chômage chronique --43 mois d'affilée avec un taux de chômage supérieur à 8%. Si je suis président, j'aiderai à la création de 12 millions d'emplois".
ANNIVERSAIRE
- OBAMA :
A Michelle, sa femme: "Je veux te souhaiter un joyeux anniversaire; dans un an, nous ne le célébrerons pas devant 40 millions de personnes".
- ROMNEY :
"Je suis sûr que c'est l'endroit le plus romantique que vous pouviez imaginer, ici avec moi".
Romney jugé vainqueur, mais la route est encore longue
Les politologues jugent que le candidat républicain a préservé ses chances lors du débat de mercredi soir, sans pour autant porter de coup décisif à Barack Obama.
Le républicain Mitt Romney, combatif lors de son premier débat mercredi face à un Barack Obama qui a semblé émoussé, a sauvegardé ses chances de revenir dans la course à la présidentielle américaine, mais il devra encore confirmer pour triompher le 6 novembre.
Un sondage CNN publié une heure après le débat a donné l’ancien gouverneur du Massachusetts vainqueur pour 67% des personnes interrogées, tandis que 25% d’entre elles estimaient que c'était le président sortant qui s'était le mieux sorti de l’affrontement de Denver. Une enquête CBS donnait elle aussi l’avantage au républicain.
«Je ne pense pas qu’il y ait le moindre doute (...) Romney a gagné», affirme G. Terry Madonna, du Franklin and Marshall College, qui a suivi les débats présidentiels américains depuis 1960. «Il était plus dynamique, sans être provocateur ou combatif», selon cet expert.
En revanche, Barack Obama, qui s'était isolé pendant deux jours pour se préparer, est apparu «un peu grognon et irrité, et il n’a pas semblé affûté, il n’a pas tapé très fort sur Romney», remarque Clyde Wilcox, professeur de sciences politiques à l’université de Georgetown.
Par exemple, le candidat sortant n’a pas mentionné une seule fois la fameuse vidéo volée dans laquelle on voit le candidat conservateur évoquer la mentalité de «victimes» de 47% des Américains, alors que les démocrates ont centré de nombreuses publicités sur cette affaire, note Clyde Wilcox.
Mitt Romney, qui avait beaucoup à perdre mercredi soir, car il accuse un retard préoccupant dans certains des Etats où devrait se jouer l'élection dans cinq semaines, n’a pourtant pas réalisé de K.O., souligne le professeur de sciences politiques Kareem Crayton, de l’université de Caroline du Nord.
«Ce n'était sans doute pas une séquence qui va changer la nature de la course. Toutefois, c'était une performance très solide» de la part de Romney, observe-t-il. Mais Obama n’a pas démérité, et «je ne pense pas qu’un ou l’autre camp utilise des extraits (de ce débat) dans des publicités négatives», assure l’universitaire.
«Encore une forte pente à gravir»
Pour Clyde Wilcox non plus, la soirée de mercredi à elle seule ne permettra pas au républicain de reprendre l’ascendant sur le président. «Romney a encore une forte pente à gravir. Dans deux ou trois jours, on le verra peut-être passer devant en Virginie ou en Floride», deux Etats-clé, dans les intentions de vote, estime-t-il.
Mais «la carte électorale est difficile pour lui. En Ohio, il est neuf ou dix points derrière», comme dans le Wisconsin, rappelle cet expert : «s’il perd les deux, il devra gagner tous les autres Etats-clé».
La bonne performance de Mitt Romney «le met à portée d’une victoire dans ces Etats. Mais je pense qu’il devra gagner au moins un autre des débats» sur les deux prévus d’ici au 22 octobre, selon Clyde Wilcox, un avis que Kareem Crayton partage : «au moins, cela lui permet de pouvoir espérer gagner là où il le doit».
Thomas Mann, expert à l’institut Brookings de Washington, met toutefois en garde quant à un phénomène bien connu, les tentatives de chaque camp, après les débats, d’interpréter tel ou tel aspect de la confrontation en faveur de son candidat.
Ce jeu «a plus de conséquences que le débat lui-même, même s’il n’a jamais changé la direction des élections précédentes», explique-t-il. «Les journalistes et la gauche voulaient du sang, et Obama n’a pas fait saigner Romney», concède-t-il.
Mais d’un autre côté, «les vérificateurs d’informations vont s’en donner à cœur joie sur Romney, il a menti sans vergogne à de nombreuses occasions», assure cet expert, qui s'étonne aussi, comme Clyde Wilcox, qu'Obama n’ait «pas sauté à la gorge (de son adversaire) avec les 47%».
Il prédit lui aussi une «hausse légère, mais temporaire» dans les sondages pour Mitt Romney, mais prévient que Barack Obama, en l'état actuel des choses, «reste le vainqueur» prévisible de l'élection du 6 novembre.
(AFP)
ECONOMIE
Pourquoi l'exil fiscal ne séduit pas tous les riches
Par Benjamin Masse-Stamberger (L'Express)
Pierre Moscovici l'atteste, aucun exil fiscal massif n'a été observé depuis l'instauration de la taxe à 75% sur les hauts revenus. Certains préfèrent effectivement rester sur place et s'arrangent pour défiscaliser au maximum leurs revenus. Ils "optimisent"...
EXIL FISCAL - Au lieu de quitter la France, certains contribuables à hauts revenus optent pour l'optimisation fiscale.
REUTERS/Andrea Comas
Quitter la France ? L'idée peut séduire certains gros contribuables, convaincus que l'herbe est plus verte ailleurs. Mais les obstacles ne manquent pas : risques de modifications législatives dans les pays d'accueil, complexité administrative, déracinement... Fuir l'Hexagone n'est pas toujours si simple, et certains préfèrent essayer de réduire leur impôt - "optimiser", euphémisent les experts. Des fiscalistes de haut vol sont là pour leur donner - ou plutôt leur vendre - de bons tuyaux. Certains montages sont parfaitement légaux, mais d'autres flirtent avec la ligne jaune. Quand ils ne la franchissent pas allègrement...
Le diable se niche souvent dans les détails
Pour réduire l'impôt sur le revenu, les niches fiscales ont longtemps permis d'alléger la facture des contribuables riches, ou même simplement à l'aise : dispositifs Scellier et, aujourd'hui, Duflot - réductions d'impôt pour l'investissement dans des logements neufs -, ou encore le "Madelin", qui permet de défiscaliser une partie des sommes placées dans les PME. "Le plafond de 10 000 euros déductibles, que le gouvernement a décidé d'appliquer aux niches, limite désormais l'intérêt de ces dispositifs, constate Me Michaël Dadoit, notaire et membre du groupe Monassier. En particulier pour les plus gros revenus."
Mais, en matière de fiscalité, le diable se cache souvent dans les détails. Ainsi le gouvernement n'a-t-il pas inclus dans ce plafond les niches concernant l'investissement outre-mer, ni les investissements dits "culturels", dans le cinéma ou la restauration de bâtiments historiques. "Pour tout ce qui a trait au domaine de l'art, le régime fiscal reste favorable, mais mieux vaut être passionné, ou bien conseillé", prévient cependant Sophie Breuil, directrice de l'ingénierie patrimoniale chez Neuflize OBC.
Certains montages sont parfaitement légaux, mais d'autres flirtent avec la ligne jaune
Autre technique prisée des hauts cadres : se faire payer une partie de sa rémunération autrement qu'en salaire. Ainsi, certains d'entre eux se font régler partiellement en actions, moins taxées, parfois par le biais de sociétés créées dans ce seul et unique objectif. D'autres vont même plus loin, via la technique dite du salary split, qui risque d'être davantage exploitée du fait de la taxation à 75 %. "Il s'agit, pour les cadres de multinationales, de se faire verser une partie de leur rémunération en France (en dessous du million d'euros, par exemple), et le solde dans une filiale à l'étranger, dans un pays où la fiscalité sur le revenu est plus faible", murmure un fiscaliste. La pratique est "limite", et le fisc tente de la contrer par des conventions fiscales avec les autres Etats.
L'impôt sur la fortune, lui aussi, a été renforcé par le gouvernement. "En la matière, l'investissement dans les PME, toujours déductible de l'ISF jusqu'à 50 000 euros, demeure un outil très efficace pour les contribuables", constate Corinne Dadi, avocate associée au cabinet Stehlin & Associés. L'exonération pour les dirigeants dont l'entreprise est considérée comme l'outil de travail - à condition qu'ils en retirent 50 % de leurs revenus, et en détiennent au moins 25 % des parts - est maintenue. Ceux qui ne rentrent pas dans les critères peuvent toujours recourir au "pacte Dutreil", qui permet également aux associés d'une société de bénéficier d'exonérations d'ISF.
Autant de dispositifs qui, là encore, peuvent donner lieu à des abus. D'autres sont carrément illégaux : c'est le cas de la donation pour échapper à l'impôt sur les plus-values ou de la fausse déclaration d'habiter à l'étranger, en Suisse ou en Belgique, pour ceux qui coulent en fait des jours heureux dans l'Hexagone. Gare au retour de bâton !
"Aujourd'hui, le taux maximum (sur les plus-values de cessions de titres, NDLR), c'est 58%, et avec les discussions que nous allons avoir, nous allons ajuster pour faire en sorte qu'il n'y ait pas quelque chose de très pénalisant pour la création d'entreprise et l'innovation", a-t-elle déclaré sur RMC.
La ministre de Bercy et son homologue de l'Economie Pierre Moscovici doivent recevoir, à 16 heures, jeudi des représentants des entrepreneurs, notamment de jeunes créateurs de start-up (les "Pigeons") qui s'estiment pénalisés par les projets fiscaux du gouvernement.
Deux pistes d'aménagement sont à l'étude, a expliqué Mme Pellerin, dont une modulation de l'abattement prévu pour les créateurs d'entreprises qui réinvestissent 80% de leur plus-value.
Le gouvernement pourrait également "accélérer dans le temps" l'abattement qui encourage la détention longue de titres, "pour que vous puissiez bénéficier du dispositif plus tôt", a-t-elle dit.
Des jeunes entrepreneurs se sont insurgés depuis la présentation, vendredi, du projet de loi de finance qui se traduirait, selon eux, par des taxations supplémentaires concernant leurs activité.
Il a mal commencé, mais il pourrait bien se terminer. Le débat lancé dans l'outrance et l'approximation par une poignée de patrons de start-up à propos de la fiscalité des plus-values d'actions avait trop vite dérapé.
1. Nous l'écrivions hier, les #Geonpi mélangeaient le statut des auto-entrepreneurs avec le Capital-Risque. C'était largement contreproductif car si visible et outrancier. En même temps, comment être surpris ? L'opération a été lancé par une agence de communication.
2. Les mêmes assimilaient la taxation des plus-values d'actions avec... la dernière tranche du barème de l'Impôt sur le Revenu. Or ce taux avancé de « 60% » est complètement théorique, et ne reflète en rien la réalité. Quelques blogueurs ont démonté l'imposture avec précision et force d'exemples chiffrés. Là encore, crier à l'amputation quand il s'agit de couper un ongle était drôle à force d'être outrancier.
3. Les #GeonPi ont négligé à des fins de polémiques, que le Projet de Loi de Finances 2013 prévoit déjà une large réduction fiscale si les actions étaient détenues suffisamment longtemps. Là aussi, la supercherie a fait long feu.
4. Pour renforcer leur position, certains #Geonpi ont tenté l'argument massif, celui d'autorité: j'ai raison puisque je créé des emplois. Ainsi Marie Ekeland de France Digitale, dans sa tribune publiée par le Point mardi 2 octobre, balance-t-elle: « quelle autre industrie française pouvait se targuer, en 2011, d'afficher des chiffres de croissance annuelle de plus de 33 %, de montrer une compétitivité largement au-dessus des standards français avec en moyenne 39 % du chiffre d'affaires réalisé en dehors de France et de prétendre offrir un élément de réponse au chômage des jeunes avec des salariés âgés en moyenne de 32 ans, et une croissance annuelle des effectifs de 24 % ? » Mais qui peut estimer - sans outrance ni passion - que ces formidables résultats vont s'effondrer à cause de la simple imposition des plus-values mobilières ? Quelle est la part dans cette croissance des entreprises ayant rapidement changé de patrons-actionnaires ? Nul ne sait. On est dans l'incantation.
5. D'autres (Net-)entrepreneurs ont publié une contre-tribune, mercredi 3 octobre, qui se conclue par ce conseil laconique: « Suggérons à cet égard aux entrepreneurs colombophiles de lire le projet de loi de finance et d’utiliser l’une de ses dispositions pour participer à cet effort collectif : réinvestir leurs plus-values dans des PME françaises. Ils pourront ainsi échapper à l’impôt, puisque cela semble être leur préoccupation. »
6. Les néophytes que nous sommes n'ont pas compris un point dans l'argumentation #Geonpi: un fond d'investissement - ou la société d'un Business Angel - qui investi puis réalise sa plus-value en revendant ses actions n'est pas concernée par l'impôt sur le revenu. Seuls les particuliers le sont.
7. Autre confusion, hallucinante pour tout libéral (ou non) qui prétend comprendre l'économie, la confusion entre le Capital, et ses revenus. Soyons précis, le PLF2013 prévoit de durcir la taxation des plus-values mobilières, pas le capital investi (encore heureux !), ni, malheureusement, le capital détenu (hormis le renforcement de l'ISF).
8. Si l'on oublie ces caricatures #Geonpi, il reste quand même cet argument: investir dans une entreprise comporte des risques. Plus le risque est grand, plus le rendement accordé à l'actionnaire devrait être important. La même Marie Ekeland apostrophe ainsi François Hollande: « Monsieur le Président, vous venez de briser cet espoir, ou plutôt, pour être précis, de retirer près de 60 % au rendement qu'ils étaient en mesure d'attendre en cas de succès. Comment ? En alignant la fiscalité de la vente de ces actions à celle du revenu ». Mais la dame s'arrête là... Elle ne nous explique pas comment fait-on le tri ni qui fait le tri entre ces activités à fort risque où la plus-value finale serait légitime, et les autres ? Tout le monde a en tête les plus-values mirobolantes de quelques hauts cadres dirigeants du CAC 40 ou d'ailleurs.
9. Le PLF 2013 intègre aussi les revenus du capital dans l'impôt sur le revenu, et c'est un sujet parallèle à la polémique #Geonpi. Pour les plus hauts revenus - les fameux 50.000 foyers concernés par la création d'une nouvelle tranche de l'IR à 45% (au-delà de 150.000 euros de revenu fiscal), les revenus du capital incrémentaux seront effectivement fortement taxés. Mais pour une raison simple, ils s'ajouteront à des revenus du travail déjà élevés. C'est pour cela quelques représentants de ces éminents couinent autant: on vient de leur sucrer leur argent de poche !
Pellerin promet d'"ajuster" la fiscalité pour les créateurs d'entreprises
La ministre de Bercy et son homologue de l'Economie Pierre Moscovici doivent recevoir, à 16 heures, jeudi des représentants des entrepreneurs, notamment de jeunes créateurs de start-up (les "Pigeons") qui s'estiment pénalisés par les projets fiscaux du gouvernement.
Deux pistes d'aménagement sont à l'étude, a expliqué Mme Pellerin, dont une modulation de l'abattement prévu pour les créateurs d'entreprises qui réinvestissent 80% de leur plus-value.
Le gouvernement pourrait également "accélérer dans le temps" l'abattement qui encourage la détention longue de titres, "pour que vous puissiez bénéficier du dispositif plus tôt", a-t-elle dit.
Des jeunes entrepreneurs se sont insurgés depuis la présentation, vendredi, du projet de loi de finance qui se traduirait, selon eux, par des taxations supplémentaires concernant leurs activité.
#Geonpi: après les contre-vérités, enfin un vrai débat ?
Rédigé par Juan Sarkofrance
Il a mal commencé, mais il pourrait bien se terminer. Le débat lancé dans l'outrance et l'approximation par une poignée de patrons de start-up à propos de la fiscalité des plus-values d'actions avait trop vite dérapé.
Mais voici qu'il nous permet d'approfondir certains arguments, de débusquer les contre-vérités, et d'identifier les vrais clivages.
1. Nous l'écrivions hier, les #Geonpi mélangeaient le statut des auto-entrepreneurs avec le Capital-Risque. C'était largement contreproductif car si visible et outrancier. En même temps, comment être surpris ? L'opération a été lancé par une agence de communication.
2. Les mêmes assimilaient la taxation des plus-values d'actions avec... la dernière tranche du barème de l'Impôt sur le Revenu. Or ce taux avancé de « 60% » est complètement théorique, et ne reflète en rien la réalité. Quelques blogueurs ont démonté l'imposture avec précision et force d'exemples chiffrés. Là encore, crier à l'amputation quand il s'agit de couper un ongle était drôle à force d'être outrancier.
3. Les #GeonPi ont négligé à des fins de polémiques, que le Projet de Loi de Finances 2013 prévoit déjà une large réduction fiscale si les actions étaient détenues suffisamment longtemps. Là aussi, la supercherie a fait long feu.
4. Pour renforcer leur position, certains #Geonpi ont tenté l'argument massif, celui d'autorité: j'ai raison puisque je créé des emplois. Ainsi Marie Ekeland de France Digitale, dans sa tribune publiée par le Point mardi 2 octobre, balance-t-elle: « quelle autre industrie française pouvait se targuer, en 2011, d'afficher des chiffres de croissance annuelle de plus de 33 %, de montrer une compétitivité largement au-dessus des standards français avec en moyenne 39 % du chiffre d'affaires réalisé en dehors de France et de prétendre offrir un élément de réponse au chômage des jeunes avec des salariés âgés en moyenne de 32 ans, et une croissance annuelle des effectifs de 24 % ? » Mais qui peut estimer - sans outrance ni passion - que ces formidables résultats vont s'effondrer à cause de la simple imposition des plus-values mobilières ? Quelle est la part dans cette croissance des entreprises ayant rapidement changé de patrons-actionnaires ? Nul ne sait. On est dans l'incantation.
5. D'autres (Net-)entrepreneurs ont publié une contre-tribune, mercredi 3 octobre, qui se conclue par ce conseil laconique: « Suggérons à cet égard aux entrepreneurs colombophiles de lire le projet de loi de finance et d’utiliser l’une de ses dispositions pour participer à cet effort collectif : réinvestir leurs plus-values dans des PME françaises. Ils pourront ainsi échapper à l’impôt, puisque cela semble être leur préoccupation. »
6. Les néophytes que nous sommes n'ont pas compris un point dans l'argumentation #Geonpi: un fond d'investissement - ou la société d'un Business Angel - qui investi puis réalise sa plus-value en revendant ses actions n'est pas concernée par l'impôt sur le revenu. Seuls les particuliers le sont.
7. Autre confusion, hallucinante pour tout libéral (ou non) qui prétend comprendre l'économie, la confusion entre le Capital, et ses revenus. Soyons précis, le PLF2013 prévoit de durcir la taxation des plus-values mobilières, pas le capital investi (encore heureux !), ni, malheureusement, le capital détenu (hormis le renforcement de l'ISF).
8. Si l'on oublie ces caricatures #Geonpi, il reste quand même cet argument: investir dans une entreprise comporte des risques. Plus le risque est grand, plus le rendement accordé à l'actionnaire devrait être important. La même Marie Ekeland apostrophe ainsi François Hollande: « Monsieur le Président, vous venez de briser cet espoir, ou plutôt, pour être précis, de retirer près de 60 % au rendement qu'ils étaient en mesure d'attendre en cas de succès. Comment ? En alignant la fiscalité de la vente de ces actions à celle du revenu ». Mais la dame s'arrête là... Elle ne nous explique pas comment fait-on le tri ni qui fait le tri entre ces activités à fort risque où la plus-value finale serait légitime, et les autres ? Tout le monde a en tête les plus-values mirobolantes de quelques hauts cadres dirigeants du CAC 40 ou d'ailleurs.
9. Le PLF 2013 intègre aussi les revenus du capital dans l'impôt sur le revenu, et c'est un sujet parallèle à la polémique #Geonpi. Pour les plus hauts revenus - les fameux 50.000 foyers concernés par la création d'une nouvelle tranche de l'IR à 45% (au-delà de 150.000 euros de revenu fiscal), les revenus du capital incrémentaux seront effectivement fortement taxés. Mais pour une raison simple, ils s'ajouteront à des revenus du travail déjà élevés. C'est pour cela quelques représentants de ces éminents couinent autant: on vient de leur sucrer leur argent de poche !
EDF va négocier des indemnités pour la fermeture de Fessenheim
La centrale nucléaire de Fessenheim le 5 septembre 2012. (Photo Sebastien Bozon. AFP)
Le PDG Henri Proglio annonce jeudi qu'il demandera des dédommagements à l'Etat si la centrale, pour laquelle EDF a investi jusqu'en 2027, est prématurément fermée.
EDF va «engager des discussions» avec l’Etat pour obtenir des indemnités liées à la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim, a affirmé jeudi son PDG Henri Proglio, qui avait prévenu dès mai que le groupe réclamerait des dédommagements en cas d’arrêt de l’exploitation.
«Des discussions vont être engagées avec le gouvernement», a déclaré Henri Proglio sur RTL, alors qu’on lui demandait si EDF réclamait une indemnisation pour la fermeture de la plus vieille centrale nucléaire du pays. «Je suis responsable d’une entreprise et par conséquent responsable vis à vis de mes actionnaires et de mes salariés, de défendre les intérêts de l’entreprise. C’est assez légitime, c’est la mission qui est la mienne. Je discuterai avec l’Etat de ces conséquences», a ajouté le patron d’EDF.
Mi-septembre, le groupe avait affirmé ne pas avoir formulé de demande d’indemnisation au gouvernement, suite à un article du JDD affirmant qu’il réclamait 2 milliards d’euros à l’Etat pour compenser son manque à gagner et les investissements déjà engagés pour prolonger la centrale jusqu’en 2027. Mais Henri Proglio avait déjà prévenu lors de l’assemblée générale d’EDF fin mai que les pouvoirs publics devraient ouvrir des discussions sur des compensations financières avec EDF, mais aussi les groupes allemands et suisses qui cofinancent la centrale, en cas de fermeture anticipée de celle-ci.
Cette centrale nucléaire, qui compte deux réacteurs de 900 mégawatts, a été construite et est exploitée avec la participation financière de la compagnie d'électricité allemande EnBW à hauteur de 17,5%, et des suisses Alpiq, Axpo et BKW, à hauteur de 15%. Ces partenaires germano-suisses financent l’exploitation de la centrale à hauteur de leur participation (soit 32,5% au total), en échange d’une part équivalente de l'électricité qu’elle produit.
Le président François Hollande, qui a pour objectif de réduire la part du nucléaire dans l'électricité produite, de 75% actuellement à 50% à l’horizon 2025, a confirmé le mois dernier que Fessenheim serait fermée fin 2016, tout en assurant que cela interviendrait «dans des conditions qui garantiront la sécurité des approvisionnements de cette région, la reconversion du site et la préservation de tous les emplois».
(AFP)
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