La Corée du Nord se déclare "en état de guerre" avec le Sud
Les deux Corées sont actuellement toujours techniquement en guerre puisque la Guerre de Corée de 1950-53 s'est terminée par un armistice et non par un traité de paix.
Pyongyang a simultanément placé son armée et sa population sous alerte. (KNS / KCNA / AFP)
La Corée du Nord a annoncé samedi 30 mars qu'elle était "en état de guerre" avec le Sud, une nouvelle menace prise "au sérieux" par Washington mais minimisée par Séoul.
"A partir de maintenant, les relations inter-coréennes sont en état de guerre et toutes les questions entre les deux Corées seront traitées selon un protocole de temps de guerre", a déclaré la Corée du Nord dans un communiqué commun attribué à tous les corps du gouvernement et institutions.
Nouvelle menaces "sérieuses"
"La situation prévalant de longue date selon laquelle la péninsule coréenne n'est ni en guerre ni en paix est terminée", indique le communiqué diffusé par l'agence de presse officielle nord-coréenne Korean Central News Agency (KCNA).
L'annonce de Pyongyang constitue la dernière en date d'une série de menaces du Nord qui ont été accueillies par de sévères mises en garde de la Corée du Sud et des Etats-Unis et nourrissent des inquiétudes dans le monde sur une situation risquant d'échapper à tout contrôle.
Les Etats-Unis ont aussitôt déclaré qu'ils prenaient ces nouvelles menaces "au sérieux".
"Nous avons vu les informations sur un nouveau communiqué non constructif de la Corée du Nord. Nous prenons ces menaces au sérieux et restons en relations étroites avec notre allié sud-coréen", a déclaré Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil national de sécurité, à la Maison Blanche.
Les deux Corées techniquement déjà en guerre
Les deux Corées sont actuellement toujours techniquement en guerre puisque la Guerre de Corée de 1950-53 s'est terminée par un armistice et non par un traité de paix.
Le Nord avait annoncé ce mois-ci qu'il annulait l'armistice et les autres traités bilatéraux de paix signés avec Séoul pour protester contre les exercices militaires conjoints de la Corée du Sud et des Etats-Unis.
"Ce n'est pas vraiment une nouvelle menace - seulement un élément dans une série de menaces de provocation", a réagi le ministère de l'Unification sud-coréen dans un communiqué.
Le ministère de la Défense du Sud a ajouté qu'aucun mouvement de troupe particulier n'avait été observé près des frontières.
L'annulation du cessez-le-feu ouvre théoriquement la voie à une reprise des hostilités, mais selon les observateurs, ce n'est pas la première fois que la Corée du Nord annonce la fin de l'armistice.
L'armistice a été approuvé par l'assemblée générale des Nations unies et à la fois l'ONU et la Corée du Sud ont rejeté le retrait unilatéral de cet accord par le Nord.
Vers un affrontement concret ?
Le communiqué du Nord avertit aussi que toute provocation militaire près des frontières terrestres ou maritimes entre le Nord et le Sud de la Corée entraînerait "une guerre totale et un conflit nucléaire".
La plupart des experts estiment que ces menaces sont pure rhétorique et qu'elles n'annoncent pas un affrontement concret, mais la situation est devenue maintenant si incertaine que tout léger dérapage pourrait entraîner potentiellement une escalade rapide.
La Chine et la Russie ont demandé toutes les deux vendredi aux parties de coopérer pour prévenir une dégradation de la situation, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov exprimant une inquiétude particulière.
"Nous pouvons perdre le contrôle de la situation, elle s'engage dans la spirale d'un cercle vicieux", a déclaré Sergueï Lavrov, au cours d'une conférence de presse.
Ses avertissements venaient après l'ordre donné vendredi par le dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-Un, de lancer des préparatifs en vue de frappes de missiles visant le continent américain et les bases des Etats-Unis dans l'océan Pacifique, en réponse à des vols d'entraînement de bombardiers furtifs B-2 américains.
Le secrétaire d'Etat américain à la Défense Chuck Hagel a souligné pour sa part que Washington ne se laisserait pas intimider par les menaces belliqueuses de Pyongyang et était prêt à faire face "à toute éventualité".
Depuis début mars et l'adoption de nouvelles sanctions par l'ONU à l'égard de Pyongyang après un 3e test nucléaire, la Corée du Nord a musclé ses déclarations guerrières, menaçant régulièrement Séoul et Washington de "frappes stratégiques" et de "guerre totale".
Les dernières sanctions de l'ONU ont indigné Pyongyang, qui a concentré sa colère sur les exercices militaires conjoints des Etats-Unis et de la Corée du Sud.
Alors que les tensions montaient, Washington a maintenu une position ferme, annonçant publiquement - ce qui est rare - qu'il utilisait des bombardiers furtifs B-2 et des avions capables de transporter des charges nucléaires B-52 dans ses exercices militaires avec la Corée du Sud.
Les Etats-Unis indiquent prendre au sérieux les menaces nord-coréennes
WASHINGTON - La Maison Blanche a indiqué vendredi qu'elle prenait au sérieux l'annonce de la Corée du Nord selon laquelle elle était en état de guerre contre le Sud, tout en notant que les menaces de Pyongyang n'étaient pas inhabituelles.
Nous avons vu les informations sur un nouveau communiqué non constructif de la Corée du Nord. Nous prenons ces menaces au sérieux et restons en relations étroites avec notre allié sud-coréen, a déclaré Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil national de sécurité.
La Corée du Nord venait d'annoncer qu'elle entrait formellement en état guerre contre le Sud, dernière en date d'une série de déclarations provocantes au cours des dernières semaines, alimentant des inquiétudes internationales sur la situation dans la péninsule coréenne.
Pyongyang a aussi averti que toute provocation entraînerait rapidement une escalade vers un conflit nucléaire.
Dans son communiqué, la porte-parole du Conseil national de sécurité cherche aussi à replacer la dernière annonce de la Corée du Nord dans le contexte d'une série de menaces rhétoriques du régime de Kim Jong-Un.
Nous voudrions aussi noter que la Corée du Nord a une longue histoire de rhétorique belliqueuse et de menaces et que l'annonce d'aujourd'hui est conforme à un schéma familier, a déclaré Mme Hayden, ajoutant que les Etats-Unis étaient parfaitement capables de se protéger et de protéger leurs alliés en Asie.
Nous continuons à prendre des mesures additionnelles contre la menace nord-coréenne, dont fait partie notre plan pour augmenter le nombre des avions d'interception basés sur le sol américain ainsi que les radars d'avertissement et de dépistage, a-t-elle dit.
Un peu avant, le porte-parole adjoint à la Maison Blanche Josh Earnest avait déclaré à des journalistes: nous nous coordonnons de manière très proche non seulement avec nos alliés, mais aussi avec la Russie et la Chine qui sont aussi très désireuses de trouver une solution pacifique à la situation.
Birmanie : le bilan des violences religieuses monte à 43 morts
AFP
Le bilan des violences religieuses entre bouddhistes et musulmans qui avaient commencé il y dix jours en Birmanie est montré à 43 morts, a indiqué la presse d'Etat samedi.
Plus de 1.300 maisons et autres bâtiments ont été brûlées, laissant 11.376 personnes sans abris, a précisé le quotidien New Light of Myanmar.
Au total, 68 personnes ont été arrêtées en lien avec 163 incidents de violences dans 15 communes, a-t-il ajouté.
Le journal n'a pas précisé où les nouvelles victimes avaient été tuées.
Le précédent bilan faisant état de 40 morts uniquement à Meiktila, ville du centre du pays où les violences avaient éclaté le 20 mars après une querelle entre un commerçant musulman et des clients.
Des quartiers entiers et des mosquées étaient partis en fumée, tandis que des corps calcinés gisaient dans les rues, placées sous la coupe d'émeutiers dont des moines bouddhistes. L'armée avait finalement repris le contrôle samedi dernier.
Des violences anti-musulmans se sont ensuite étendues à d'autres localités, notamment dans une vaste région au nord de Rangoun où des mosquées ont été détruites.
La situation semble s'être calmée depuis le discours solennel à la télévision jeudi soir du président Thein Sein, qui a assuré que les efforts des "extrémistes religieux" pour semer la haine ne seraient "pas tolérés".
"Je n'hésiterai pas à faire usage de la force en dernier recours pour protéger les vies et les biens", avait-il ajouté, appelant les forces de police à agir avec fermeté et promettant que les auteurs de violences seraient poursuivis.
La Birmanie enchaîne les réformes depuis le départ de la junte militaire il y a deux ans, mais ces événements, qui ont mis en lumière une tension préoccupante entre bouddhistes et musulmans, constituent un défi de tout premier ordre pour le nouveau régime.
En 2012 déjà, des affrontements entre bouddhistes de la minorité ethnique rakhine et musulmans de la minorité apatride des Rohingyas avaient fait plus de 180 morts et 125.000 déplacés dans l'ouest.
Italie : le président Napolitano annonce qu'il ne démissionnera pas
L'hypothèse de sa démission était évoquée par toute la presse quotidienne samedi matin, au lendemain de l'échec de consultations menées par le chef de l'Etat auprès des principaux partis de la Péninsule.
Giorgio Napolitano - AFP
Giorgio Napolitano - AFP
Le président italien Giorgio Napolitano n'exclut pas de démissionner immédiatement pour permettre la tenue de nouvelles élections et sortir le pays de l'impasse politique, a déclaré samedi une personne au fait du dossier.
« L'idée est sur la table parmi beaucoup d'autres », a confié ce responsable. Le chef de l'Etat, qui devrait s'exprimer dans les prochaines heures sur la situation, « ne souhaite pas maintenir le pays dans l'incertitude », ajouté cette source.
Les élections législatives des 24 et 25 février ont accouché d'un parlement bloqué et les discussions exploratoires en vue de la formation d'un gouvernement ont échoué.
Or la constitution italienne interdit au président de la République de dissoudre le parlement dans les derniers mois de son mandat. Celui de Giorgio Napolitano, qui est âgé de 87 ans, s'achève normalement le 15 mai.
L'hypothèse de sa démission est évoquée par toute la presse quotidienne samedi matin, au lendemain de l'échec de consultations menées par le chef de l'Etat auprès des principaux partis de la Péninsule.
Cette fuite pourrait viser uniquement à faire pression sur les responsables politiques afin qu'ils rapprochent leurs positions, mais celles-ci sont tellement éloignées que l'espoir d'une solution sans nouvelles élections s'est aujourd'hui largement évanoui.
Le chef du centre gauche Pier Luigi Bersani, dont le Parti démocrate allié au parti SEL (Gauche-Ecologie-Liberté) contrôle la Chambre des députés mais n'a pas de majorité au Sénat, n'a pas obtenu cette semaine de soutiens suffisants pour pouvoir envisager de former un gouvernement.
Il rejette l'idée d'un « governissimo » avec la droite de l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi, qui réclame le droit de nommer le successeur de Giorgio Napolitano.
Féroce bataille entre les trois grands blocs politiques
La droite berlusconienne rejette de son côté l'hypothèse d'un nouveau gouvernement formé de technocrates comme le cabinet sortant de Mario Monti.
Le grand vainqueur des législatives, le Mouvement Cinq Etoiles de l'humoriste contestataire Beppe Grillo, devenu le premier parti de la Péninsule en terme de voix, exclut quant à lui de soutenir un gouvernement qu'il ne dirigerait pas lui-même, même s'il est loin de la majorité en nombre de sièges.
En cas de démission de Napolitano, un nouveau président devrait être élu par les deux chambres du parlement ainsi que des représentants des régions, ce qui augure encore d'une féroce bataille entre les trois grands blocs politiques.
Si le nouveau président finalement élu décidait de dissoudre le parlement, de nouvelles élections devraient être organisées dans un délai de 45 à 70 jours.
Les derniers sondages suggèrent que Berlusconi, éjecté du siège de président du Conseil par la crise de la dette en novembre 2011, poursuit sa remontée dans l'opinion.
Selon une enquête de l'institut SWG, l'alliance de centre droit entre le Peuple de la liberté de Berlusconi et la Ligue du Nord obtiendrait 32,5% des voix en cas de nouveau vote, contre 29,6% au centre gauche et 24,8% au Mouvement Cinq Etoiles.
Ces sondages pourraient inciter Berlusconi à parier sur des élections rapides, même si un nouveau scrutin sans modification de la loi électorale risquerait d'aboutir encore à une impasse.
SOURCE REUTERS
ECONOMIE
Le Medef, la taxe à 75%, EADS, Kem One... : les 10 actus industrielles de la semaine
Semaine mouvementée au Medef et pour Laurence Parisot ! Après le vote du conseil exécutif, la patronne des patrons a dû se résoudre à renoncer à un éventuel troisième mandat à la tête de l'organisation. Elle a partagé la scène industrielle cette semaine avec François Hollande, qui lors d'une interview sur France 2, a fait plusieurs annonces essentielles. Il a notamment précisé les modalités de la contribution des entreprises à la taxe de 75%.
La plus grosse cyber-attaque de l'histoire d'Internet ?
Jeudi 28 mars, la toile s'émouvait de ce qui était déjà qualifié de "cyber-attaque la plus importante de l'histoire d'Internet". Elle aurait provoqué un ralentissement du trafic internet au niveau mondial. Et pourtant... Il n'en existe aucune trace tangible ! Sur les tableaux de bord du cloud Amazon qui gère un trafic conséquent sur Internet, tous les indicateurs sont au vert, même en Europe où le conflit se déroule.
Le groupe l'a annoncé le mardi 26 mars : Veolia Transdev devient Transdev. Cela confirme l’échec de la fusion avec Veolia imposée par deux hommes dès 2009 : Henri Proglio, alors PDG de Veolia Environnement, et Nicolas Sarkozy, le président de la République de l’époque. Elle s’était concrétisée officiellement en mars 2011. Par ailleurs, pour réduire son endettement, Transdev va procéder à un grand nombre de ventes d’actifs en Europe, puisqu’il réduit la voilure de 27 à 17 pays.
Michelin : deux syndicats signent un accord cadre de compétitivité
Pour se préparer à une éventuelle baisse de ses activités en France, Michelin a annoncé lundi 25 mars avoir signé un accord cadre de compétitivtié avec la CFDT et la CFE-CGC. Cet accord, d'une durée de trois ans, doit permettre de "gérer le plus sereinement possible les baisses d'activités", a expliqué une porte-parole du fabricant de pneumatiques à l'AFP, alors que toutes les usines du groupe en France ne tournent pas à plein.
Louis Gallois fait le point sur le Pacte pour la compétitivité
Dans un entretien accordé à L'Usine Nouvelle, le commissaire général à l’investissement et ancien patron d’EADS, Louis Gallois, plaide pour que les 35 mesures du Pacte pour la compétitivité, inspirées de son rapport, soient appliquées. Au menu : investissements d'avenir, crédit d'impôt compétitivité, et sa nouvelle place au sein du conseil d'aministration de PSA.
Même si elle a fini par trouver une solution, l'Union européenne a commis des erreurs majeures qui révèlent une faille structurelle dans la zone euro... Explications.
Des manifestants anti-sauvetage à Nicosie le 24 mars 2013 (Petros Karadjias/AP/SIPA).
C'est un tout petit pays. Une économie qui ne pèse pas plus lourd dans la zone euro que le Limousin ou qu'une entreprise moyenne du CAC 40. Un poids si léger que Chypre intéressait bien plus les diplomates - en raison de sa moitié turque - que les économistes de Bruxelles. Ces derniers ont été trop longtemps convaincus que ses problèmes financiers pouvaient attendre, qu'ils étaient suffisamment ténus, à l'échelle de l'Europe, pour être réglés sans histoire. Grave erreur. En explosant, la crise chypriote joue un rôle de révélateur. Comme sur un tirage photo, les défauts de construction de la zone euro apparaissent, un à un. Les réformes adoptées - ou en cours d'adoption - peuvent-elles améliorer le fonctionnement futur de l'Union monétaire ? Ou l'euro est-il une folle construction ?
1. Zéro pilote
Samedi 16 mars, les Chypriotes ont appris, en allumant leur radio, que leurs banques allaient être sauvées mais qu'on prélèverait sur leurs comptes 6,75% jusqu'à 100.000 euros et 9,9% au-delà. La décision a été prise après une longue nuit de négociations à Bruxelles. Stupeur ! Qui a bien pu décider cela ? L'Europe n'avait-elle pas promis de protéger les dépôts bancaires jusqu'à 100.000 euros ? A Nicosie, c'est la panique. Les gens font la queue aux distributeurs, se massent devant les banques fermées, puis finissent par manifester devant le Parlement, en accusant l'Europe. Dans les autres capitales, on s'interroge : si cela arrive à Chypre, est-ce que cela peut nous arriver à nous ?
A l'autre bout du fil, à Bruxelles, personne... Personne pour expliquer comment le plan d'aide a été conçu. Personne pour rassurer les Chypriotes sur l'avenir de leurs banques. Personne pour leur dire qu'on leur demande un effort immédiat pour leur éviter un plan de rigueur interminable à la grecque. Personne non plus pour dire aux autres Européens qu'ils ne risquent rien à ce stade. C'est bien le problème de l'Europe. Et il n'est pas nouveau. En 1973 déjà, l'Américain Henry Kissinger ironisait :"L'Europe ? Quel numéro de téléphone ?"
Pis, de Nicosie à Bruxelles, les accusations fusent de toute part. Certains voient derrière ce plan la dureté des Allemands et du FMI, qui ne veulent plus dépenser d'argent, d'autres pointent le doigt sur la Commission, qui a proposé la taxe sur les dépôts, d'autres encore dénoncent l'inconséquence du président chypriote, Nikos Anastasiadis...
Le président néerlandais de l'Eurogroupe (le conseil des ministres des Finances de la zone euro), Jeroen Dijsselbloem, finira par faire son mea culpa devant le Parlement européen. "Je n'ai pas empêché la taxe sur les petits dépôts, parce que c'était un compromis", a-t-il reconnu en s'excusant pour sa mauvaise communication. Et le président chypriote ne démentira pas avoir voulu taxer les petits comptes bancaires pour ménager les "nouvorichi" russes qui font tourner son économie... Cette fois-là, ses partenaires n'ont pas pu lui faire entendre raison, même en mettant 10 milliards d'euros sur la table ! Y a-t-il un patron en Europe ? "L'Europe n'est pas un jardin d'enfants. C'est un groupe d'Etats souverains. Il n'y a pas une maîtresse qui dicte à chacun ce qu'il doit faire", rappelle-t-on à Berlin.
Ce qui va changer
Pour l'instant, pas grand-chose. L'Europe a un président de la Commission, un président du Conseil, un président du Parlement, un président de l'Eurogroupe, un président de la Banque centrale, des chefs d'Etat puissants... mais aucun patron et pas d'unité politique. "La décision collégiale, c'est bien pour légiférer, mais ce gouvernement par comité ne permet pas de décider dans l'urgence et de bien exécuter les décisions. C'est une vraie question qui est posée à l'Europe", commente l'économiste Jean Pisani-Ferry.
2. Zéro anticipation
Sur les écrans radar de Bercy, Chypre clignote en rouge depuis longtemps. L'alerte n'est pas apparue la semaine dernière, loin s'en faut ! Ramon Fernandez, le directeur du Trésor, et toutes les équipes qui travaillent sur la crise à travers l'Europe savaient que les banques chypriotes ne pourraient pas résister à l'effondrement de l'économie grecque. Ces établissements financiers détenaient des créances sur l'Etat hellénique, mais aussi sur les investisseurs immobiliers. La seule restructuration de la dette grecque leur a coûté plus de 4 milliards d'euros (un quart de leur PIB, la richesse produite en un an). Au bout du compte, il faut 17 milliards pour les recapitaliser et soulager l'économie chypriote.
C'est peu à l'échelle européenne (0,2% du PIB de la zone euro), mais énorme pour Nicosie : 100% du PIB de cette moitié d'île de 862.000 habitants. Car, en quelques années, les banques chypriotes ont beaucoup grossi. L'Etat ne peut pas les sauver seul. En juin 2012, Nicosie demande officiellement de l'aide à l'Europe. Une équipe de la troïka (Commission, BCE et FMI) se constitue pour étudier la question. Ironie de l'histoire, au même moment, Chypre prend la présidence de l'Union européenne, qui tourne tous les six mois.
Pourquoi a-t-on attendu neuf mois pour traiter le problème ? Pour une raison politique d'abord. Le président chypriote de l'époque, Dimitris Christofias, a fait de la résistance. A six mois de l'élection présidentielle, alors qu'il occupait la présidence de l'Union, ce communiste n'avait pas envie d'infliger à son pays une cure d'austérité à la grecque, avec son incontournable potion libérale (privatisations et réforme du marché du travail). Proche de Moscou, il a appelé son grand allié, jouant sur deux tableaux.
Pendant ce temps, les équipes d'Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, accaparées par le dossier grec, ont laissé traîner Chypre. "On s'en occupera après l'élection",murmurait-on à Bruxelles et dans toutes les capitales de la zone euro. Il y avait aussi une raison technique à cette tergiversation. "Les experts qui se penchaient sur le dossier étaient comme des artificiers devant une bombe hypersensible, risquant de faire exploser toute l'économie à tout moment", constate un diplomate français. Et c'est bien ce qui s'est passé. L'Europe est-elle condamnée à se laisser dépasser par les événements ?
Ce qui va changer
En matière financière, l'Europe devrait être mieux armée à l'avenir. Il existe désormais un Comité européen du risque systémique, présidé par le président de la BCE, chargé de repérer les Etats où le système bancaire prend des proportions anormales, comme l'Irlande ou Chypre. Le mécanisme européen de stabilité (MES) a la possibilité de recapitaliser les banques en difficulté. Surtout, celles-ci vont être l'an prochain surveillées par la BCE, dans le cadre de l'union bancaire en cours de définition.
3. Zéro contrôle
Si le président Nikos Anastasiadis a décidé de taxer tous les dépôts bancaires et pas seulement ceux de plus de 100.000 euros, ce n'était pas tant pour protéger les capitaux accumulés à Nicosie ou Limassol par les Russes ou les mafias d'Europe centrale que pour sauver son économie : 40% de l'activité à Chypre dépend du secteur bancaire. Si les capitaux étrangers quittent l'île, que deviendra-t-elle ?
Face à la crise, les ministres des Finances de la zone euro sont contraints de se poser la question. Mais n'auraient-ils pas dû le faire beaucoup plus tôt ? Chypre est entrée dans l'Union européenne en 2004. L'île était déjà connue pour être peu regardante sur l'origine des capitaux. En 2008, lorsqu'elle a adopté l'euro, a-t-on vérifié que cela avait changé ? Réponse de la Commission : "Le pays respectait tous les critères de Maastricht, en termes de déficit, de dette et d'inflation." Et, comme le constate Daniel Lebègue, président de Transparency International France, "à ce moment-là on n'accordait pas autant d'importance aux règles anti-blanchiment, à la coopération fiscale..."
Une fois Chypre dans l'euro, tout s'est accéléré : la petite île coupée en deux offrait un quarté gagnant aux détenteurs de capitaux, même d'origine obscure : sécurité juridique, monnaie forte, taux d'intérêt élevés (entre 5 et 7% !) et secret bancaire inflexible. Soit la discrétion assurée... L'argent a afflué au point de déséquilibrer complètement l'économie, sans que personne s'en émeuve vraiment. Il a fallu attendre un rapport des services secrets allemands et la colère du SPD, le parti socialiste outre-Rhin, pour que la pression monte et que le président Anastasiadis finisse par accepter en mars un audit sur le blanchiment.
Mais les Chypriotes contre-attaquent déjà, en montrant du doigt d'autres pays, comme le Luxembourg où la sphère financière est aussi hypertrophiée. Un banquier, non chypriote, souligne, lui, l'hypocrisie des Européens : "Combien y a-t-il de capitaux russes à Londres ou à Vienne ?" Et si la BCE a bloqué l'entrée de la Bulgarie dans la zone euro, la Roumanie ou la Lettonie sont toujours candidates. Peut-être faudrait-il démontrer que la zone euro fait respecter les règles concernant le blanchiment, avant de poursuivre l'élargissement...
Ce qui va changer
Le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, ratifié l'an dernier par tous les Etats de la zone euro, permet à la Commission de proposer des corrections - voire des sanctions - en cas de déséquilibres macroéconomiques manifestes. Dans ce cadre, Chypre a reçu un avertissement il y a un an. Le 1er janvier 2015, l'Europe doit aussi passer à l'échange automatique d'informations entre administrations fiscales. Mais il y a encore des résistances...
Une solution in extremis
Sur le fil, dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 mars, le gouvernement chypriote et les ministres des Finances de la zone euro se sont accordés sur un plan de sauvetage. Une potion amère. La banque Laiki, la deuxième du pays, va être fermée et coupée en deux, avec une « bonne » banque d'un côté et une « mauvaise » banque de l'autre. La partie saine sera apportée à sa concurrente, la Bank of Cyprus. Pour éponger les pertes et consolider cette dernière, il faut trouver 5,8 milliards d'euros. Tous les dépôts au-dessus de 100 000 euros de la banque Laiki seront donc mis à contribution, ainsi que ceux de la Bank of Cyprus. Les gros déposants - notamment russes risquent donc, au bout du compte, de perdre entre 20 et 40% de leur mise, mais les petits seront protégés. Ce plan n'a pas besoin d'être approuvé par le Parlement, qui a déjà voté les lois nécessaires. Son avantage par rapport à la taxe sur les gros dépôts que proposait l'Eurogroupe ? Il épargne une partie du système bancaire.
Les banques chypriotes, de nouveau soutenues par la Banque centrale européenne (BCE), devaient reprendre leur activité, après dix jours de fermeture. Avec tout de même des mesures pour limiter la fuite des capitaux.
SOCIAL
Petroplus : quatre candidats, dont deux nouveaux, en lice pour la reprise
Quatre candidats sont désormais en lice pour la reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen, parmi lesquels deux sociétés qui ne s'étaient pas manifestées auparavant, un énième rebondissement dans la saga tourmentée de cette usine de 470 salariés.
photo : Charly Triballeau, AFP
Au total, plusieurs dizaines de candidats se sont déclarés pour reprendre le site depuis son dépôt de bilan il y a plus d'un an, le 24 janvier 2012, mais jusqu'à présent aucun n'a été en mesure de constituer un dossier complet. Le tribunal a pourtant repoussé à huit reprises la date limite de dépôt de leurs offres.
Deux des dossiers déposés vendredi émanent de groupes qui avaient déjà présenté des offres : le panaméen NetOil et la société pétrolière libyenne Murzuq Oil. En revanche, cette dernière n'est plus associée au groupe suisse Terrae international, avec lequel elle avait pourtant bâti une offre conjointe début mars.
S'y ajoutent deux nouveaux candidats : la société Oceanmed Seasky System Limited, basée à Hong Kong et GTSA, une firme luxembourgeoise, selon Petroplus, qui n'a pas donné davantage de précisions sur ces groupes.
Ces quatre dossiers "seront examinés attentivement pendant le week-end", a indiqué Petroplus dans un communiqué, en précisant que "le juge commissaire et les administrateurs judiciaires indiqueront au plus tard mardi 2 avril à 12 heures" si l'un ou plusieurs d'entre eux peuvent constituer "une offre permettant de saisir le tribunal d'une demande d'audience".
La date-limite de dépôt des dossiers avait été fixée à ce vendredi.
Le sort de la raffinerie de Petit-Couronne, placée en liquidation judiciaire dans la foulée de l'effondrement de sa maison-mère en Suisse, a connu de multiples coups de théâtre.
Début février, les cinq offres de reprise présentées à l'époque, celles du suisse Terrae et de l'égyptien Arabiyya Lel Istithmaraat International - jugées sérieuses par le ministère du Redressement productif - de la chypriote FJ Energy Group, de Murzuk Oil et de NetOil, avaient été déclarées "non recevables en l'état" par le tribunal de commerce, plongeant les 470 salariés dans le désarroi et l'angoisse.
Un mois plus tard, le 8 mars, c'est la société égyptienne Arabiyya Lel Istithmaraat International qui renonce à son projet de reprise, compte tenu de "la grande complexité" du dossier, infligeant au passage un véritable camouflet au gouvernement français qui comptait beaucoup sur cet investisseur.
Aucun des majors du secteur tels ExxonMobil, Total, BP ou Shell ne s'est intéressé à la raffinerie de Petit-Couronne, ancienne et de taille moyenne, avec sa capacité de distillation de 150.000 barils par jour. Ils estiment qu'investir dans l'achat d'une raffinerie en Europe n'a guère de sens tant les marges sont faibles et la concurrence des produits importés forte.
La recherche d'un repreneur s'effectue alors que des négociations sont engagées entre direction et syndicats pour élaborer un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).
Ouverte en 1929, la raffinerie, qui emploie 470 salariés, a déposé son bilan le 24 janvier 2012 à la suite de la faillite de sa maison-mère suisse. Placée depuis en liquidation judiciaire, elle a obtenu un sursis jusqu'au 16 avril.
DIVERS
Euromillions : un Français gagne 132 millions d'euros
Un joueur français a décroché, vendredi soir, la somme de 132 millions d'euros au tirage de l'Euromillions. On ne sait pas encore dans quel département a été validé le ticket gagnant. C'est la plus grosse somme remportée à l'heure actuelle en 2013, et la cinquième plus grosse cagnotte de l'histoire de la loterie.
On est encore loin des 190 millions d'euros remportés par un joueur britannique le 10 août 2012. Mais la somme décrochée vendredi soir à l'Euromillions par un joueur français vient se classer au cinquième rang des plus gros gains de tous les temps. En cochant les sept bons numéros, ce joueur a remporté la somme exacte de 132.486.744 euros.
Une somme équivalente à 3,3 tonnes d'or, qui est le troisième plus gros gain français, après les cagnottes de 169 millions et 162 millions d'euros, décrochées respectivement en novembre 2012 et en septembre 2011.
La Française des jeux, qui organise la loterie en France, annoncera le nom du département où a été validé le billet gagnant en début de semaine prochaine. L'heureux gagnant dispose désormais de 60 jours pour se faire connaître des services de la Française des jeux.
Un coup de grison emporte 28 mineurs en Chine
Le Monde.fr
Les autorités chinoises ont récemment mis en place une politique visant à améliorer la sécurité des mines. | REUTERS/JASON LEE
Un coup de grisou a entraîné la mort de 28 personnes, vendredi, dans la mine de charbon de Babao sur le site de Baishan, au nord-est de la Chine. Des autorités locales citées samedi 30 mars par l'agence officielle Xinhua (Chine nouvelle), treize autres mineurs ont été secourus et les opérations de sauvetage sont désormais terminées. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l'accident.
Par ailleurs, une importante opération de recherche pour secourir 83 mineurs ensevelis n'avait toujours pas réussi samedi à localiser de survivant, plus d'un jour après un gigantesque glissement de terrain au Tibet.
La mine de Baishan appartient à la compagnie houillère étatique du Tonghua Mining Group, a indiqué Xinhua. La Chine est le plus gros consommateur mondial de charbon, s'appuyant sur cette énergie fossile pour 70 % de ses besoins énergétiques, toujours croissants.
Les mines chinoises sont connues pour être parmi les plus meurtrières au monde, à cause notamment d'une réglementation laxiste, de la corruption et de leur mauvais fonctionnement. La sécurité est d'autant plus souvent négligée par les propriétaires cherchent à en tirer un bénéfice rapide. Pour lutter contre ces excès, Pékin a assuré l'année dernière vouloirfermer plus de 600 petites mines de charbon considérées comme plus dangereuses que les grandes. MOINS D'ACCIDENTS
Les efforts pour améliorer la sécurité dans les mines de charbon chinoises ont permis de considérablement abaisser le nombre des accidents ces dernières années. 1 384 mineurs ont ainsi perdu la vie en 2012 contre 1 973 en 2011, selon les dernières statistiques officielles. Mais les défenseurs des droits des travailleurs affirment que les chiffres réels sont bien plus élevés, les sociétés minières achetant le silence des familles des victimes afin d'éviter des amendes et de coûteuses fermetures.
Début mars, 21 mineurs sont morts lors d'un accident dans une houillère de Machang dans la province de Guizhou (sud-ouest de la Chine). 58 personnes avaient cependant réussi à rejoindre la surface, échappant à l'explosion du grisou, selon Xinhua.
Chine: toujours pas de survivants retrouvés parmi 83 mineurs ensevelis
PEKIN - Aucun survivant n'avait été retrouvé 28 heures après que 83 mineurs ont été ensevelis dans un important glissement de terrain au Tibet, malgré d'importants moyens de recherche, ont indiqué samedi les autorités chinoises.
Les sauveteurs n'ont toujours pas trouvé de survivants ou de corps, ont annoncé lors d'une conférence de presse les autorités citées par l'agence Chine nouvelle. Un pan de terrain de trois kilomètres de long a dévalé une pente dans une zone d'exploitation minière, ensevelissant 83 mineurs dans le comté de Maizhokunggar, à l'est de Lhassa, la capitale régionale du Tibet.
L'éboulement a eu lieu à 06H00 vendredi (22H00 GMT).
Des centaines de secouristes engagés sur un terrain difficile, à haute altitude, tentaient de retrouver des survivants dans les quelque deux millions de mètres cube de terre qui ont recouvert le campement des mineurs.
Le nouveau président chinois Xi Jinping et le nouveau premier ministre Li Keqiang ont demandé le maximum d'efforts pour sauver les victimes, selon Chine nouvelle.
Les régions montagneuses du Tibet sont sujettes à des glissements de terrains qui peuvent être aggravés par des activités minières
Les Femen encore piratées
Parti d'Ukraine, le mouvement Femen a acquis ces derniers mois une dimension internationale avec ses manifestantes aux seins nus, qui incarne pour certains une nouvelle forme de féminisme dénonçant pêle-mêle la prostitution et les atteintes à la démocratie. ( (AFP/Sergei Supinsky.) )
Un message violent barrait vendredi l’entrée du site Internet des féministes : « On va vous couper les seins et nourrir nos chiens. » Pour la deuxième fois en une semaine, le site Internet des Femen a été attaqué. La page Femen.org, inaccessible hier soir, était à nouveau consultable ce samedi matin.
Cet incident intervient après une action de piratage similaire contre une des pages Facebook de militantes Femen Tunisie. Après la diffusion sur Internet de photos de deux jeunes Tunisiennes seins nus qui a fait scandale dans ce pays, les pirates avaient publié sur cette page des vidéos présentant des sourates du Coran, des images illustrant la profession de foi de l’islam. Les féministes connues pour leurs actions seins nus soupçonnent encore des fondamentalistes.
« Femen prévient ses adversaires islamistes de l’inutilité de leurs tentatives de retarder une nouvelle révolution », a déjà prévenu le mouvement.
leparisien.fr
Un A321 sort de la piste à l’aéroport de Lyon
La flotte Airbus. Photo illustration DR
Un A321 transportant 181 personnes a fait une sortie de piste vendredi soir à son atterrissage à l’aéroport de Lyon/Saint-Saint-Exupéry, sans faire de blessés, mais provoquant la suspension de tous les vols.
En revanche l’aéroport n’était pas fermé.
L’incident s’est produit lors de l’atterrissage à 20h50 de l’A321 de la compagnie Air Méditerranée en provenance de Dakar (Sénagal) et qui avait fait escale à Agadir (Maroc). Il transportait 181 personnes dont 7 membres d’équipage. Pour une raison encore inconnue, l’avion est sortie de la piste n°B, en «allant au delà du seuil de la piste sur environ 300 mètres».
De gros moyens de secours ont été déployés, impliquant une centaine de personnes dont le Samu, la police aux frontières, les pompiers de l’aéroport et des pompiers du Rhône notamment.
Il n’y a pas eu de blessés mais sept personnes ont été choquées et examinées par le Samu, a ajouté le préfet.
Les passagers ont pu quitter l’aéroport. Et ceux qui n’avaient pu récupérer des biens personnels dans la soute seront hébergés pour la nuit.
L’équipage était actuellement entendu par la Gendarmerie des transports aériens (GTA) et le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA), chargés de l’enquête.
L’origine de l’accident était encore inconnue et l’avion s’est retrouve embourbé dans la boue. «Il va falloir des moyens lourds pour le dégager», a encore indiqué le préfet. Un épais brouillard s’étant en plus abattu sur l’aéroport et région lyonnaise.
afp
Tanzanie: 17 corps, 18 survivants retrouvés dans l'immeuble effondré
De nouveaux corps ont été retrouvés dans les décombres de l'immeuble qui s'est effondré vendredi matin à Dar es Salaam, portant le bilan provisoire à 17 morts et 18 survivants, a annoncé samedi matin à l'AFP le préfet de la région, Saidi Mecky Sadicky, alors qu'une vingtaine de personnnes sont toujours portées disparues.
photo : John Lukuwi, AFP
"Les secours se poursuivent, mais nous avons peu d'espoir de retrouver quiconque vivant", a expliqué le préfet, 24 heures après l'effondrement de l'immeuble qui a, selon lui, enseveli entre 60 et 70 personnes, et alors qu'aucun survivant n'a été retrouvé depuis vendredi après-midi.
Nations unies. À New York, l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie ont refusé d’approuver le document qui sera soumis dès la semaine prochaine au vote de l’Assemblée générale de l’ONU.
Ce ne sont finalement pas les grandes puissances qui ont précipité l’échec des négociations menées depuis dix jours à l’ONU à New York pour faire aboutir un traité sur le commerce des armes conventionnelles, mais trois États souvent considérés comme des parias de la communauté internationale : la Corée du Nord, l’Iran et la Syrie. Peter Woolcott, président de la conférence et par ailleurs ambassadeur australien auprès de la Conférence du désarmement à Genève, avait donné 24 heures aux 193 États membres des Nations unies pour prendre position sur le document qui devait être adopté par consensus.
L’échec est d’autant plus douloureux que cela fait des décennies que les chancelleries tentent de mettre un peu d’ordre dans un marché des armes conventionnelles qui représente plus de 70 milliards de dollars par an. Le secrétaire général des Nations unies, qui voyait dans le traité une manière de mettre fin à l’anarchie, s’est dit « très déçu » par cette nouvelle déconvenue. En juillet 2012, les 193 États parties aux négociations avaient déjà échoué à atteindre le consensus en raison cette fois-là des réticences des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine.
Le traité a pour but de réglementer le transfert transfrontalier d’armes conventionnelles : armes légères, chars d’assaut, pièces d’artillerie lourde, avions et hélicoptères de combat, navires de guerre ou encore missiles non dotés de têtes nucléaires et leurs rampes de lancement. Le traité ne cherche pas en revanche à promouvoir le désarmement, ni les droits de l’homme ou le commerce, mais à interdire le transfert d’armes dans des zones en conflit, où un tel commerce pourrait mener à des actes de génocides, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en violation des Conventions de Genève.
La Corée du Nord, l’Iran et la Syrie font tous trois l’objet d’un embargo contre les armes. Leur refus est interprété en partie comme une réaction aux sanctions de la communauté internationale. L’ambassadeur iranien Mohammed Khazaee estime que le traité « ouvrait la porte à la politisation, à la manipulation et à la discrimination » et qu’il ignorait « le droit des États d’acheter des armes classiques pour se défendre contre une agression ». L’ambassadeur syrien Bachar Jaafari a pour sa part estimé que le traité aurait dû interdire les livraisons d’armes à des groupes terroristes et à des acteurs non étatiques, faisant référence aux forces de l’opposition engagées dans la guerre civile en Syrie. Les Occidentaux ont déjà annoncé qu’ils se disaient prêts à armer les opposants syriens. Damas et Téhéran ont aussi laissé entendre que le document interdisait à tort de livrer des armes à des États subissant une occupation. Les deux capitales pensaient aux Palestiniens aujourd’hui au bénéfice d’un statut d’État observateur auprès de l’ONU.
Quant à la Corée du Nord, elle a ajouté à la provocation en annonçant dans la nuit de vendredi qu’elle préparait des frappes contre les intérêts américains dans le Pacifique et aux Etats-Unis en réponse au survol de la Corée du Sud par deux bombardiers américains B-2 dans le cadre de manœuvres conjointes entre Washington et Séoul.
Responsable du contrôle des armes et des droits de l’homme à Amnesty International, Brian Wood a jugé « irresponsable la décision de l’Iran, de la Corée du Nord et de la Syrie de refuser d’adopter le traité par consensus. » Tout espoir n’est toutefois pas perdu. Malgré l’échec, le projet de traité sera désormais soumis au vote de l’Assemblée générale de l’ONU dès la semaine prochaine et devrait pouvoir obtenir la majorité des deux tiers (130). Mais il risque d’être affaibli par un nombre inférieur d’adhésions. Chef de la délégation américaine, Thomas Countryman a déjà promis que Washington approuverait le document, car il promeut « la sécurité globale, fait avancer la cause humanitaire et freine les ventes illégales d’armes, ceci sans toucher le droit (américain) au port d’arme » garanti par le second amendement de la Constitution. Quant à savoir si les grandes puissances signeront, voire ratifieront le traité, c’est encore une autre histoire.
La Corée du Nord prépare ses missiles pour des frappes contre les Etats-Unis
Le Monde.fr avec AFP et AP
Dans l'éventualité d'une provocation "téméraire", les forces nord-coréennes "frapperaient impitoyablement", a mis en garde le "chef suprême". | AFP/KCNA VIA KNS
Le dirigeant nord coréen Kim Jong-un a donné l'ordre, vendredi 29 mars, aux unités concernées de se préparer à des frappes de missiles contre le continent américain et les bases des Etats-Unis dans le Pacifique et en Corée du Sud, selon l'agence officielle KCNA. Dans l'éventualité d'une provocation "téméraire", les forces nord-coréennes réagiraient "impitoyablement", a mis en garde le "chef suprême".
Le site NK News.org relève d'ailleurs qu'une photo du "plan de frappes du territoire américain" élaboré par la Corée du Nord apparaît dans le quotidien du parti du Parti des travailleurs, le Rodong Sinmun. Une photo du "plan de frappes du territoire américain" élaboré par la Corée du Nord apparaît dans le quotidien du parti du Parti des travailleurs, le Rodong Sinmun. | NK News.org "ULTIMATUM"
Alors que les tensions montent dans la péninsule, Kim a fait valoir que ces vols étaient bien plus qu'une simple démonstration de force et qu'ils équivalaient à un "ultimatum (des Américains) montrant qu'ils voulaient déclencher à tout prix une guerre nucléaire". Le chef de l'état-major de l'armée du peuple coréen, le directeur des opérations et le commandant des opérations stratégiques pour les fusées étaient présents à la réunion d'urgence.
Elle a été suivie par une manifestation de plusieurs milliers de soldats et d'étudiants sur la place Kim Il-sung à Pyongyang.
Des manifestants présents sur la place Kim Il-sung, le 29 mars 2013. | AP/Jon Chol Jin "Les Nord-Coréens doivent comprendre que ce qu'ils font est très dangereux", a souligné au Pentagone le secrétaire américain à la défense, Chuck Hagel. "Nous devons dire clairement que nous prenons très au sérieux les provocations de la Corée du Nord et que nous y répondrons." Pyongyang, toutefois, ne dispose pas de la technologie permettant de tirer des missiles sur des cibles aussi lointaines, estiment la majorité des experts.
Malouines : Cristina Kirchner conteste à nouveau la souveraineté britannique
Le Monde.fr avec AFP
La présidente argentine, Cristina Kirchner, a de nouveau envoyé, jeudi 28 mars, sur son compte Twitter, une série de messages contestant la souveraineté britannique sur les îles Malouines.
Après avoir lancé, mardi, une nouvelle offensive devant l'Organisation des Nations unies sur la nécessité d'une solution négociée au conflit qui oppose son pays au Royaume-Uni, Mme Kirchner a assuré sur le site de microblogs que l'Amérique latine "soutient sans réserve notre requête pour des raisons historiques, (...) géographiques et répondant à la logique la plus élémentaire". Elle a notamment évoqué l'appui à son pays du Marché commun sud-américain (Mercosur), de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (Celac) et de l'Union des nations sud-américaines (Unasur).
"Un territoire anglais à plus de 12 000 kilomètres de distance ? Cette thèse ne pourrait même pas être soutenue devant une crèche d'enfants de 3 ans", a écrit Mme Kirchner au sujet de l'archipel de l'Atlantique Sud sur son compte Twitter, suivi par plus de 1,8 million d'abonnés.
NÉCESSITÉ D'UNE SOLUTION NÉGOCIÉE
Mardi, le ministre des affaires étrangères argentin, Hector Timerman, a insisté devant l'ONU sur la nécessité d'une solution négociée, quinze jours après le référendum qui a vu une écrasante majorité des habitants de l'archipel se prononcer pour leur maintien dans le giron britannique. Il était accompagné de ses homologues uruguayen, Luis Almagro, et cubain, Bruno Rodriguez, et du vice-ministre des affaires étrangères péruvien, Jose Beraun.
Situées à 400 km des côtes argentines et à 12 700 km de Londres, les Malouines – appelées "Falklands" par les Britanniques – sont sous contrôle britannique depuis 1833. L'archipel est toujours revendiqué par l'Argentine, plus de trente ans après la guerre qui l'a opposée au Royaume-Uni, en 1982, pendant soixante-quatorze jours, faisant quelque neuf cents morts. La découverte de gisements de pétrole à la fin des années 1990 n'a fait qu'aiguiser l'intérêt pour cet archipel battu par les vents, peuplé d'environ 2 500 habitants et de près de 500 000 moutons.
L'Argentine réclame la souveraineté sur l'archipel par la voie diplomatique et l'application des résolutions de l'ONU, qui depuis 1965 appelle les deux parties au dialogue. Mais le Royaume-Uni le refuse, insistant sur le droit à l'autodétermination des habitants des Malouines. Après la nouvelle démarche argentine à New York, le représentant britannique auprès de l'ONU, Mark Lyall Grant, a regretté que Buenos Aires et ses partenaires ne reconnaissent pas "le souhait" des habitants de l'archipel et maintiennent une position "intenable".
PARIS — Voici les principaux points de l'interview sur France 2 du président de la République François Hollande:
CRISE ET CHÔMAGE
--- "Quand je me suis présenté, je connaissais la situation" mais "ce que nous n'avions pas anticipé c'est que cette crise allait encore durer, plus longtemps que prévu".
--- "A la fin de l'année nous serons dans une baisse du nombre de chômeurs. C'est un engagement et une bataille (...). Mon cap c'est la croissance".
EUROPE ET AUSTÉRITÉ
--- "Je ne veux pas que l'Europe soit une maison de redressement". "Aujourd'hui, prolonger l'austérité, c'est le risque de ne pas aboutir à réduire les déficits et la certitude d'avoir des gouvernements impopulaires dont les populistes feront une bouchée le moment venu". "Etre dans l'austérité, c'est condamner l'Europe à l'explosion".
IMPÔTS ET POUVOIR D'ACHAT
--- "En 2013, pas d'effort supplémentaire pour les Français" et en 2014, "il n'y aura aucune autre augmentation d'impôts" en dehors des hausses de TVA déjà annoncées. "Pour financer la sécurité sociale nous en reparlerons".
--- "Tous ceux qui ont un accord de participation" aux bénéfices de leur entreprise et "qui veulent -jusqu'à 20.000 euros- l'utiliser pour quelque achat que ce soit (...) ils pourront le faire". Ces fonds sont normalement bloqués cinq ans. Le président a précisé que l'annonce concernait "quatre millions de Français".
RETRAITES
--- "Comme on vit plus longtemps (...) il va falloir avoir des durées de cotisation plus longues". "Mais nous n'en aurons pas fini pour autant".
ALLOCATIONS FAMILIALES
--- "Pas de fiscalisation des prestations familiales, parce que c'est absurde". Mais "que les plus hauts revenus aient les mêmes allocations, non! Ça sera revu".
LA TAXE SUR LES TRÈS HAUTS REVENUS PASSE DES PARTICULIERS AUX ENTREPRISES
"L'assemblée générale des actionnaires sera consultée sur les rémunérations et, lorsqu'elles dépassent un million d'euros, l'entreprise aura une contribution à payer qui, toutes impositions confondues, atteindra 75%". "C'est l'entreprise qui sera responsabilisée".
ACCORD SUR L'EMPLOI
--- Sur cet accord, signé par trois syndicats et le patronat, "il peut y avoir" au Parlement "des corrections qui améliorent mais toute correction devra être approuvée par les signataires".
"CHOC" DE SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE
--- "Aujourd'hui, une entreprise - petite - est obligée d'envoyer 3.000 informations par an à l'administration. Demain il faut réduire deux fois, trois fois ce chiffre".
--- "Ce choc de simplification il va aussi permettre aux collectivités locales de faire des économies".
BUDGET DE LA DÉFENSE
"Nous dépenserons en 2014 exactement le même montant qu'en 2013". Le budget de 31 milliards d'euros sera donc maintenu durant la loi de programmation militaire 2014-2019.
MALI
--- "Plus que 2.000 soldats français au Mali" en juillet 2013 contre 4.000 aujourd'hui. Le retrait commencera fin avril.
--- Le président a affirmé qu'il voulait des élections "au Mali à la fin du mois de juillet". "Nous serons intraitables là-dessus".
OTAGES
--- Sur l'otage Philippe Verdon, "des éléments" accréditent l'idée qu'il "pourrait être mort". Mais il y a des "preuves de vie" de la famille de sept personnes, dont quatre enfants, enlevée au Cameroun.
SYRIE
--- "Il ne peut pas y avoir de livraison d'armes à la fin de l'embargo - c'est en mai - s'il n'y a pas la certitude que ces armes seront utilisées par des opposants légitimes et coupés de toute emprise terroriste". "Pour l'instant, nous ne l'avons pas, cette certitude".
GESTATION POUR AUTRUI ET PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE
--- La GPA, la pratique des mères porteuses, sera "interdite tant que je serai président".
--- Sur la PMA, le président a promis qu'il "respecterait" l'avis du Conseil national d'éthique.
LAÏCITÉ
--- "La loi doit intervenir" dans le débat, après l'annulation par la Cour de cassation du licenciement d'une employée voilée de la crèche privée Baby Loup.
SUR LA MISE EN EXAMEN DE NICOLAS SARKOZY
--- "En aucune façon, un juge ne doit être mis en cause"
Intervention de François Hollande : les réactions politiques
Un président "lucide" et "conscient" de la situation de la France : c'est l'image qu'a voulu renvoyer François Hollande jeudi soir, lors de son intervention télévisée sur France 2. Le président de la République, qui a maintenu le cap ses mesures déjà votées (mariage pour tous, contrats de génération), a également annoncé de nouveaux dispositifs comme un allongement de la durée de cotisation pour les retraites. Une intervention qui n'a guère satisfait l'opposition, là où la majorité voit un exercice qui a "rassuré" les Français.
Allongement de la durée de cotisation pour les retraites, taxation des très hauts revenus reportée sur les entreprises qui paient des salaires de plus d'un million d'euros, "choc de simplification" : jeudi soir sur le plateau de France 2, le président de la République s'est livré à un exercice d'apaisement. "J'ai le cuir solide, le sang froid, pas les nerfs à vif" a-t-il assuré.
UMP : "Tout ça pour ça"
Mais dans l'opposition, l'intervention de François Hollande n'a servi à rien. "Tout ça pour ça, on n'attendait pas grand-chose, on n'a pas eu grand-chose, c'est quelques aveux, un aveu d'impuissance, un aveu sur la crise", dénonce l'ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet. Même impression pour le vice-président de l'UMP Laurent Wauquiez :
Alain Juppé, de son côté, se montre plus nuancé, reconnaissant l'existence de "quelques pistes intéressantes", notamment sur les allocations familiales, "encore que la simple modulation en fonction des revenus ne rapportera pas grand-chose", affirme-t-il. "On reste dans le flou artistique", ajoute-t-il toutefois. Faisant référence à la "boîte à outils" évoquée par le président, le secrétaire général adjoint du parti Geoffroy Didier affirme que "les Français ont eu affaire à un mauvais bricoleur, sortant dans tous les sens une boîte à outils inadaptée aux maux de la France".
UDI : "Quel angélisme !"
Les représentants de l'UDI sont également déçus par l'intervention de François Hollande. Pour Jean-Louis Borloo, président du parti, l'intervention du président de la République est apparue déconnectée des préoccupations des Français, perdant "la bataille du concret". Jean-Louis Borloo n'hésite pas à brandir le risque d'une dissolution :
L'une des déclarations de François Hollande sur la crise fait particulièrement réagir les parlementaires UDI : "Le président de la République a admis n'avoir 'pas anticipé' que la crise allait durer", souligne le député François Sauvadet. "Quel angélisme !", ajoute-t-il. "Voilà un président qui admet que lui et son équipe n'étaient pas prêts", renchérit le président des sénateurs centristes François Zocchetto.
FN : "Un président de Conseil général"
A l'extrême-droite, les représentants du Front national ont aussi vivement critiqué l'intervention de François Hollande. Florian Philippot le compare à un "Mario Monti français", qui n'a "plus de marge de manœuvre". "Nous n'avons plus la main sur notre destin", ajoute-t-il. Pour Louis Aliot, le président est coupé des réalités.
Le MoDem "resté sur sa faim"
Le président du MoDem François Bayrou, quant à lui, n'a pas non plus été totalement convaincu par la prise de parole du président. "Je suis resté sur ma faim sur la première partie, j'ai trouvé que c'était très fouillis. J'ai trouvé que quand il parle de la dépense publique je n'ai pas réussi à suivre, il y avait beaucoup d'incertitudes". En revanche, la deuxième partie de l'intervention a plus satisfait François Bayrou :
"Dialogue, détermination et pédagogie" selon le PS
Le parti de la majorité présidentielle s'est montré solidaire avec le président de la République. Le maire de Paris Bertrand Delanoë accueille chaleureusement "le choix du dialogue, de la détermination et de la pédagogie" qu'a effectué François Hollande. "Il a assumé avec lucidité et responsabilité le devoir qui lui incombe de redresser la France avec l'esprit de justice pour lequel il a été élu". Le premier secrétaire du PS Harlem Désir salue la "proximité" avec laquelle le président s'est exprimé :
"Même si cette intervention du Président ne pourra suffire pour répondre à toutes les questions, les attentes, les incertitudes et les angoisses de nos concitoyens, tant elles sont immenses, elle aura eu le mérite de les rassurer", souligne François Rebsamen, président des sénateurs PS.
EELV : "Aller plus loin"
Dans un communiqué, le parti Europe Ecologie – Les Verts salue le calme dont a fait preuve François Hollande durant son intervention : "Ce retour à une parole publique apaisée et pacifiée est aujourd'hui salutaire. Mais le calme ne suffit pas à tracer le cap : en cela, les écologistes appellent le président de la République à aller plus loin". Ils proposent de suivre les "solutions de l'écologie".
Parti de gauche et NPA font le parallèle avec Sarkozy
Les réactions les plus dures viennent certainement des partis situés les plus à gauche. Au Parti de gauche, le secrétaire national Eric Coquerel déplore l'absence de changement de cap :
"Après quelques secondes d'émission, François Hollande avait tout dit (...). Ni changement de cap, ni nouveauté donc dans l'arsenal d'une politique de l'offre et de l'austérité qu'il a vantée pendant une heure (...). François Hollande n'est assurément plus un président socialiste (mais l'a-t-il un jour été ?) mais un illusioniste. Voilà bien le résumé d'une politique qui ne change quasi en rien depuis son prédécesseur. On aimerait dire 'Sarkozy sors de ce corps' mais ce serait encore semer trop d'espoir".
Même parallèle avec Nicolas Sarkozy du côté du Nouveau parti anticapitaliste : "Hollande n'a pas une seule seconde remis en cause sa politique en faveur du Medef et des plus riches (...) Après son prédécesseur, le 'président des riches', voici donc maintenant le président des entreprises, fier de son pacte de compétitivité. Par contre pour la population, les temps vont continuer à être difficiles".
UMP : la guerre des chefs relancée par François Fillon ?
Interviewé vendredi matin à propos d'un livre écrit par deux journalistes revenant sur les péripéties du scrutin pour le poste de président de l'UMP, l'ancien Premier ministre critique à nouveau Jean-François Copé.
Interviewé sur Europe 1 à propos de l'analyse que livrent du scrutin Carole Barjon et Bruno Jeudy, François Fillon n'en démord pas : il était le vainqueur de l'élection pour le poste de président de l'UMP. Les journalistes Carole Barjon et Bruno Jeudy écrivent que Jean-François Copé a manipulé le scrutin.
Réponse de François Fillon : "Il n'y a rien de nouveau, c'est ce que j'ai toujours dit". "Le résultat de cette élection me donnait une très courte victoire. Il a été inversé dans des conditions inacceptables, c'est pour ça que j'ai déclenché la crise qui a eu lieu à l'UMP".
ECONOMIE
En 2012, le déficit public notifié s’élève à 4,8 % du PIB, la dette notifiée à 90,2 % du PIB
Comptes nationaux des administrations publiques - Année 2012 (premiers résultats)
Avertissement : chaque année, l'Insee publie une première évaluation des comptes nationaux des administrations publiques sur l’année écoulée, correspondant à celle réalisée pour la notification à la Commission européenne des ratios de dette et de déficit publics. Les données sont susceptibles d’être modifiées à l’occasion de la publication, le 15 mai 2013, du compte de la Nation provisoire 2012.
Le solde public notifié pour 2012 s’établit à -98,2 milliards d’euros, soit -4,8 % du PIB, contre -5,3 % du PIB en 2011. En part de PIB, les recettes progressent de 50,6 % à 51,7 % du PIB, plus vite que les dépenses, qui passent de 55,9 % à 56,6 % du PIB. Le taux de prélèvements obligatoires augmente de 1,2 point en 2012 à 44,9 % du PIB, sous l’effet de la hausse des impôts (+5,3 %).
Ratios de finances publiques
(en % du PIB)
* La dette publique nette est égale à la dette publique notifiée moins les dépôts, les crédits et les titres de créance négociables détenus par les administrations publiques sur les autres secteurs.
Sources : Insee, DGFiP, DGTrésor
2009
2010
2011
2012
Déficit public notifié
–7,5
–7,1
–5,3
–4,8
Dette publique notifiée
79,2
82,4
85,8
90,2
Dette publique nette*
72,0
76,0
78,7
82,4
Recettes publiques
49,2
49,5
50,6
51,7
Dépenses publiques
56,8
56,6
55,9
56,6
Prélèvements obligatoires
42,1
42,5
43,7
44,9
Les dépenses progressent de 2,9 %, davantage que le PIB en valeur (+1,6 %), après +2,1 % en 2011.
Les dépenses de fonctionnement sont notamment en hausse de +2,5 % : les rémunérations progressent de +1,9 % après +1,3 % en 2011, et les consommations intermédiaires augmentent de 4,0 % après un recul de 1,5 % en 2011. Cette accélération est largement due à des livraisons de matériel militaire plus élevées qu’en 2011: hors cet effet de calendrier, les consommations intermédiaires n’augmenteraient que de 2,7 %.
Les intérêts versés reculent de 0,7 % grâce à la baisse des taux, en dépit de l’augmentation de la dette (+116,9 milliards d’euros entre fin 2011 et fin 2012). Les prestations sociales restent dynamiques : +3,5 % après +3,1 %. Les prestations en nature ralentissent à +2,6 % contre +3,5 % en 2011 à la faveur d’une progression très modérée des dépenses de santé (+2,2 % contre +3,3 % en 2011), alors que les prestations en espèces accélèrent à +3,8 % après +2,9 % en 2011. La croissance des prestations du régime général est surtout portée par les branches vieillesse (+4,1 % en 2012 après +4,6 % en 2011) du fait de l’augmentation tendancielle du nombre de retraités, et famille (+3,2 %). Les prestations de l’Unedic accélèrent en 2012 (+5,2 % après –0,4 %) du fait de la hausse du chômage.
Dépenses et recettes des administrations publiques
En milliards d'euros
N.B : le déficit public notifié se distingue du besoin de financement par la prise en compte des flux d’intérêts liés à des opérations de swaps effectuées par les administrations publiques (0,6 Md€ en 2012)
* Hors correction au titre des services financiers indirectement mesurés (SIFIM) sur les intérêts versés.
** Y compris cotisations sociales imputées
Sources : Insee, DGFiP, DGTrésor
2011
2012
12/11 (%)
Dépenses de fonctionnement*
379,1
388,5
2,5
dont conso. Intermédiaires*
106,7
111,0
4,0
dont rémunérations
262,7
267,7
1,9
Intérêts*
55,5
55,1
–0,7
Prestations sociales
510,8
528,7
3,5
Autres transferts et subventions
108,9
114,6
5,3
Acquisition nette d'actifs non financiers
64,3
64,2
–0,1
dont investissement
62,7
63,7
1,7
Total des dépenses
1 118,5
1 151,1
2,9
Ventes et autres recettes
71,4
72,6
1,7
Revenus de la propriété
16,1
13,4
–16,9
Impôts
533,9
562,2
5,3
dont impôts sur les produits et la production
305,2
314,0
2,9
dont impôts courants sur le revenu et le patrimoine
224,6
243,4
8,4
Cotisations sociales effectives
336,5
346,4
2,9
Autres recettes**
54,7
57,7
5,6
Total des recettes
1012,7
1052,3
3,9
Besoin de financement
–105,9
–98,8
Gains (+) Pertes (-) sur Swap
0,5
0,6
Déficit notifié
–105,4
–98,2
Les autres transferts et subventions sont en hausse (+5,3 %), en raison notamment de la recapitalisation de Dexia intervenue en décembre et de la hausse du prélèvement sur ressources au profit de l’Union européenne. Enfin, l’investissement progresse plus modérément qu’en 2011 (+1,7 % après +3,8 %), notamment du fait d’une forte décélération dans les hôpitaux.
Les recettes augmentent de +3,9 %, après +5,7 % en 2011. Cette progression doit beaucoup aux impôts sur le revenu et le patrimoine (+8,4 % après +9,7 % en 2011) : +8,8 Mds€ pour l’impôt sur le revenu, +3,1 Mds€ pour la contribution sociale généralisée, +0,9 Md€ pour la taxe d’habitation et +0,7 Md€ pour l’impôt de solidarité sur la fortune, pour l’essentiel du fait des mesures prises par les gouvernements successifs.
En revanche, les recettes d’impôts sur les produits et la production ralentissent (+2,9 %, après +5,8 % en 2011). En particulier, la TVA n’augmente que de 1,4% contre +3,3% en 2011 malgré la hausse du taux réduit intervenue au 1er janvier 2012. Les cotisations sociales sont également moins dynamiques (+2,9 % après +4,1 %). Par ailleurs les revenus de la propriété sont en baisse (-16,9 %) en raison d’un fort recul des dividendes versés par les entreprises publiques.
En 2012, la réduction du déficit des administrations publiques est essentiellement liée à celle de l’État (–7,7 Mds€). Le déficit des administrations de sécurité sociale se résorbe de 0,8 Md€. Celui des administrations publiques locales passe de 1,5 Md€ à 3,1 Mds€, alors que celui des organismes divers d’administration centrale reste stable.
Capacités ou besoins de financement par sous-secteurs
En milliards d'euros
Sources : Insee, DGFiP, DGTrésor
2009
2010
2011
2012
Etat(*)
–117,1
–121,8
–87,7
–80,0
Organismes divers d'administration centrale (*)
–4,6
9,1
–2,7
–2,5
Adm. Publiques locales
–5,9
–1,4
–1,5
–3,1
Adm. de sécurité sociale
–15,0
–23,3
–14,0
–13,1
La dette au sens de Maastricht augmente de 4,4 points de PIB
Fin 2012, la dette publique notifiée s’élève à 1 833,8 Mds€. Elle correspond à la dette brute consolidée en valeur nominale du secteur des administrations publiques.
Elle croît de +116,9 Mds€ après +121,9 Mds€ en 2011 et atteint 90,2 % du PIB fin 2012, après 85,8 % fin 2011. L’augmentation de la dette publique nette est légèrement moindre : elle s’établit à 82,4 % du PIB, après 78,7 % fin 2011.
La contribution de l’État à la dette publique progresse de 104,6 Mds€, une variation plus importante que le montant de son déficit. La différence résulte des prêts accordés via le Fonds européen de stabilité financière (+27,1 Mds€) et de l’apport de capital au Mécanisme européen de stabilité (6,5 Mds€, le reliquat de 9,8 Mds€ étant provisionné dans les comptes à payer).
La dette des organismes divers d’administration centrale s’établit à 9,9 Mds€ fin 2012, en légère diminution (–0,4 Md€) par rapport à la fin 2011.
La contribution des administrations publiques locales à la dette atteint 173,7 Mds€ à la fin 2012 contre 166,6 Mds€ fin 2011, une hausse de 7,1 Mds€ en lien avec leur besoin de financement (3,1 Mds€) et l’augmentation de leurs dépôts de liquidités (+4,0 Mds€).
La contribution des administrations de sécurité sociale à la dette publique augmente de 5,7 Mds€ pour s’établir à 210,3 Mds€ fin 2012. La variation de la dette est moindre que le déficit enregistré par ces organismes car les organismes de sécurité sociale diminuent leur trésorerie (–6,1 Mds€).
La dette notifiée (Maastricht) et la dette nette
En milliards d'euros
Sources : Insee, DGFiP, DGTrésor
Cette nuit en Asie : l'étrange disparition d'un tycoon chinois
A Hong Kong, une victoire pour l'état de droit, le secteur manufacturier renoue avec l'optimisme au Japon, en Corée du Sud, Renault se lance dans les véhicules électriques... Toute l'actualité asiatique avec nos correspondants à Tokyo et Pékin.
L'étrange disparition d'un tycoon chinois
DR
DR
Jusqu'à récemment c'était une star du business chinois. Liu Han, un self-made man, disposait d'une fortune estimée à 1 milliard de dollars, et se permettait d'arriver à la grande réunion politique du mois de mars à Pékin en Ferrari. L'homme avait bâti sa fortune depuis les années 1990, en investissant dans toutes sortes d'activités, et était à la tête d'un empire comprenant 5 sociétés cotées, plus de 12.000 employés dans le monde et un chiffre d'affaires supérieur à 2,5 milliards de dollars. Ses activités vont de l'énergie à l'immobilier, en passant par la chimie ou les nouvelles technologies.
Mais depuis quelques semaines, Liu est invisible. D'après les médias chinois, il serait retenu par la police pour avoir caché son frère, en 2009, accusé d'un triple meurtre. D'après le « Shanghai Securities News », Liu et son ex-femme auraient été arrêtés à Pékin juste après la fin de l'Assemblée nationale populaire. Un scénario qui rappelle l'arrestation, un an plus tôt, de Bo Xilai, l'une des figures du PC chinois dont la chute avait révélé l'une des plus graves crises politiques internes au parti. Cette fois, l'arrestation de Liu semble moins politique. Mais elle intéresse les milieux d'affaires, car elle illustre l'opacité du système chinois, et de certains hommes d'affaires dont le réseau politique constitue le principal atout. Son arrestation peut servir de preuve de la volonté de la nouvelle équipe dirigeante chinoise de s'attaquer à la corruption, y compris chez les plus puissants. Mais elle laisse un goût amer, en particulier chez Sundance Resources, une société dont Hanlong, l'un des groupes pilotés par Liu Han, devait prendre le contrôle. Chez Sundance, on estime désormais que cette acquisition va probablement être abandonnée.
A Hong Kong, une victoire pour l'état de droit
Les autorités de l'ancienne colonie britannique ont finalement accepté de renoncer à un projet de loi qui avait provoqué un tollé chez les syndicats, les PME et les journalistes. Ce texte prévoyait de restreindre l'accès du grand public aux informations personnelles concernant les dirigeants d'entreprise. Il était censé protéger la vie privée de ces derniers, mais visait en réalité un objectif beaucoup moins avouable : rendre impossible le suivi précis du patrimoine détenu par les plus riches. Il prévoyait notamment de cacher le numéro d'identité de ces chefs d'entreprise. Or c'est souvent à partir de ce numéro que les médias menaient leurs enquêtes les plus dérangeantes. Ainsi, lorsque l'agence Bloomberg avait révélé, l'année dernière, que la fortune de la famille de Xi Jinping, le nouveau chef de l'Etat chinois, s'élevait à plusieurs centaines de millions de dollars, c'est essentiellement grâce à ce numéro d'identité qu'elle était parvenue à ce résultat. Certaines personnes utilisaient des noms d'emprunts pour posséder divers actifs, mais avaient été identifiées par les journalistes grâce à leur numéro d'identité unique. L'abandon de ce projet peut donc être lu comme un signe d'autonomie du pouvoir de Hong Kong face aux très probables pressions de Pékin sur ce sujet.
Le secteur manufacturier renoue avec l'optimisme au Japon
Le gouvernement de Shinzo Abe devrait célébrer le léger regain d'optimisme des industriels du pays et ne manquera pas d'expliquer que cette amélioration démontre la justesse de sa politique économique. Pour la première fois en dix mois, l'activité du secteur manufacturier a effectivement augmenté dans l'archipel en mars. L'indice PMI Markit/JMMA est remonté à 50,4 contre 48,5 en février, franchissant pour la première fois depuis mai 2012 le seuil de 50 marquant la frontière entre une expansion et une contraction de l'activité. "Des éléments prouvent que la faiblesse récente du yen a dopé les exportateurs en mars, la production et les nouvelles commandes renouant toutes les deux avec la croissance au cours du mois », a expliqué Andrew Harker, un économiste de Markit. L'analyste note de même que la récente baisse de la devise nippone, qui a perdu depuis novembre dernier 20% face au dollar, commence à impacter le coût des produits entrant dans le pays.
En Corée du Sud, Renault se lance dans les véhicules électriques
Très en difficulté sur le marché sud-coréen, Renault Samsung, la filiale dans la péninsule du constructeur français, a indiqué, ce matin, qu'elle allait lancer dans le pays un véhicule électrique, en accord avec le ministère de l'environnement. Un protocole d'entente vient ainsi d'être signé avec les autorités nationales qui se sont engagées à distribuer des subventions aux entreprises et aux agences publiques qui achèteront ce nouveau véhicule, dont le prix devrait être inférieur à 45 millions de wons (32.000 euros). Renault Samsung et le gouvernement travailleront ensemble pour établir des infrastructures adaptées dans les villes telles que des bornes de recharge. Les grandes leaders du marché sud-coréen tentent eux aussi de percer sur le marché balbutiant de la voiture électrique. Dès 2011, Hyundai Motor Co. et ses partenaires avaient développé la première petite voiture électrique du pays, la BlueOn. Kia Motors prépare également la sortie d'un modèle tout électrique.
L'interview télévisée d'Hollande, fin de partie pour Laurence Parisot au Medef : la revue de presse de l'industrie
Les débats soulevés par le grand oral de François Hollande sur France 2, la fin de l'histoire entre Laurence Parisot et le Medef avec le rejet de la réforme statutaire qui lui aurait permis de briguer un troisième mandat. Voici les deux sujets principaux qui font la une de l'actualité ce vendredi 29 mars.
Le grand oral d'Hollande à la télévision
Le prisme des médias nationaux et régionaux est focalisé ce vendredi 29 mars au matin sur l'intervention télévisée du président de la République la veille au soir sur France 2. Plusieurs points soulèvent le débat dans l'actualité ce matin :
Sur la contribution des entreprises à la taxe de 75% : Les Echos consacrent leur une à ce sujet. "Comme le Conseil d'Etat le lui a conseillé, François Hollande a décidé de prélever la taxe de 75% sur la part des revenus dépassant 1 million d'euros au niveau des entreprises", explique le quotidien économique, qui estime que le chef d'Etat fait ainsi "preuve de détermination et d'autorité" en tenant sa promesse de campagne.
"(...) François Hollande, qui a longtemps été partisan d'une taxation via les ménages, a donc préféré changer son fusil d'épaule en décidant que la nouvelle taxe serait acquittée par les entreprises", analyse Le Figaro. Une décision qui permet au président de "contourner le risque de censure" de la part du Conseil constituionnel, selon Libération.
S'exprimant sur France Info ce vendredi matin, l'actuelle présidente du Medef Laurence Parisot a estimé que cette taxe de 75% applicable aux revenus dans les entreprises était "étrange", un "marqueur anti-entreprises" selon elle. "Que va-t-il se passer pour les plus riches des Français qui ne travaillent pas dans les entreprises ?", a-t-elle interpellé.
Fin de partie pour Laurence Parisot au Medef
La presse revient sur l'échec de l'actuelle présidente du Medef après le rejet par le conseil exécutif de l'organisation patronale de la réforme statutaire qui lui aurait permis de briguer un troisième mandat. "La succession de Laurence Parisot est ouverte", titre Le Figaro en une de ses pages saumon, en faisant le portrait de chacun des candidats déclarés. Le décryptage de Marc Landré reste clément avec Laurence Parisot : "Malgré une sortie ratée, la patronne des patrons aura marqué l'histoire patronale" selon lui. Les Echos évoque "La sortie manquée de Laurence Parisot". "Cela s'est joué à un cheveu (...) et elle l'aurait emporté si le vote blanc s'était porté sur elle. Elle a reconnu sa défaite avec panache et compte bien peser sur la suite des événements, mais le résultat est sans appel : elle a été éconduite", analyse le journal.
Les annonces d'Hollande, la succession au Medef, le dérapage du déficit français : la Matinale de l'industrie
Les annonces du président de la République lors de son entretien télévisé sur la taxe à 75% qui sera acquittée par les entreprises, l'accord sur l'emploi, le "choc de simplification" administratif ou le budget de la défense, les réactions au départ forcé de Laurence Parisot à la tête du Medef en juillet prochain, le creusement alarmant de la dette publique française... Autant de sujets qui marquent l'actualité de l'industrie en ce vendredi 29 mars.
Le déficit public de la France s'est élevé à 4,8% du produit intérieur brut en 2012 (-98,2 milliards d'euros) contre 4,5% prévu par le gouvernement, selon les [...]
JUSTICE ?
Affaire Bettencourt : l'instruction est terminée
Une semaine après avoir placé Nicolas Sarkozy en examen, les trois juges d'instruction bordelais chargés de l'affaire ont bouclé leur enquête jeudi. Ils ont transmis leur dossier au parquet qui dira d'ici quatre mois environ qui doit être jugé dans cette affaire ou 12 personnes sont mises en examen.
L'enquête "est terminée" a annoncé le procureur de la République de Bordeaux, Claude Laplaud. Les trois juges d'instructions, Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël ont bouclé leur information après deux ans de travail et à l'issue d'une semaine folle.
Depuis le 10 novembre 2010, ce sont les juges bordelais qui s'occupent de ce dossier qui était auparavant instruit à Nanterre. Il avait été délocalisé en raison de l'atmosphère entre magistrats devenue délétère. Des trois volets de l'affaire, celui bouclé jeudi est le plus volumineux. Il concerne les possibles malversations commises aux dépens de Liliane Bettencourt.
Douze mis en examen
Dans ce dossier, 12 personnes ont été mises en examen. Le premier est François-Marie Banier, l'homme par qui tout est arrivé. Ancien ami de Liliane Bettencourt, il a reçu environ un milliard d'euros de cadeaux au fil des années de la part de la femme la plus riche du monde.
D'autres proches de la milliardaire ont également été mises en examen, avocat, notaires, gérant d'île paradisiaque. Ils sont soupçonnés d'avoir essayé d'abuser de la vieille dame aujourd'hui âgée de 90 ans et placée sous tutelle de sa famille.
Et puis il y a le volet politique, ou deux personnalités politiques de premier plan ont été mises en examen. Eric Woerth d'abord, ancien trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy. Et Nicolas Sarkozy lui-même la semaine dernière.
Dans quatre mois environ, le temps pour que chacune des parties concernées puisse faire des demandes procédurales (ce qui pourrait donner lieu à de nouveaux rebondissements), le parquet dira qui doit être jugé dans cette affaire et qui doit bénéficier d'un non-lieu. Les juges peuvent toutefois passer outre ces réquisitions.
La mise en examen de Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse a suscité une intense polémique. Ses proches et ses amis se sont élevés contre une mise en examen "injuste". Son ancienne plume, Henri Guaino, a accusé le juge Gentil d'avoir déshonoré la justice. Le juge Gentil a fait annoncer qu'il déposait une plainte.
Conséquence de ces polémiques – c'est en tous cas ce que disent de nombreux hommes politiques de gauche et des magistrats – le juge a reçu des menaces de morts.
Jeudi soir, François Hollande a – tout en rappelant la présomption d'innocence de Nicolas Sarkozy – demandé à ce que les juges soient "respectés pour leur indépendance". "Je ne peux accepter qu'un juge puisse être suspecté", a expliqué le chef de l'État.
Le Sénat abroge le délit de racolage passif
Les sénateurs ont adopté jeudi soir une proposition de loi écologiste. Elle vise à abroger, dix ans après son instauration, le délit de racolage passif. Il punit de deux mois d'emprisonnement et de 3.750 euros d'amende le racolage, même passif. Selon les opposants à cette loi, elle avait surtout eu comme effet de précariser les personnes prostituées.
"La loi est passée", s'est réjoui la sénatrice écologiste Esther Benbassa qui a présenté le texte. Lors d'un vote à main levé, les sénateurs ont adopté le projet de loi visant à abroger le délit de racolage passif. Il était entré en vigueur en 2003. Les sénateurs de gauche ont voté pour son abrogation, l'UDI-UC s'est abstenue et l'UMP a voté contre.
Cette loi était censée diminuer les troubles à l'ordre public, tout en permettant à la police, à l'occasion de la garde à vue des prostituées interpellées, de recueillir des informations sur les réseaux de proxénétisme.
Les effets pervers de la loi sur le racolage
Sauf qu'elle n'a jamais atteint ces deux objectifs ont souligné la plupart des intervenants au Sénat. Selon Esther Benbassa : "Tous les rapports disponibles soulignent les méfaits induits par la loi de 2003. Dégradation de l'état de santé des prostituées et des conditions de pratique de la prostitution. Augmentation de l'isolement et de la clandestinité."
De nombreuses associations ont dénoncé cette disposition de la loi de 2003, soulignant que l'absence de définition précise du délit de racolage passif menait à des abus. Un récent rapport d'une mission commune de la Ligue des droits de l'homme, du Syndicat des avocats de France et du Syndicat de la magistrature, qui s'est intéressée au sort des prostituées chinoises à Paris, faisait ainsi état d'arrestations arbitraires et quotidiennes "confinant au harcèlement".
SOCIETE
Recherche sur l'embryon : clash à l'assemblée
La stratégie d'obstruction des députés UMP a pour conséquence de repousser de plusieurs semaines l'adoption de ce texte, déjà voté au Sénat début décembre.
AFP
AFP
La stratégie d'obstruction des députés UMP a fait une victime jeudi : la proposition de loi PRG d'autoriser la recherche sur l'embryon soutenue par le gouvernement n'a pas pu aller à terme ce qui a suscité la fureur des députés radicaux qui ont quitté l'hémicycle. Cet imbroglio procédural a pour conséquence de repousser de plusieurs semaines l'adoption de ce texte, déjà voté au Sénat début décembre. Il faudra en effet que le texte soit repris par un autre groupe parlementaire, par le gouvernement, ou mis à l'ordre du jour de l'Assemblée lorsqu'elle en a la maîtrise.
« Nous sommes empêchés de légiférer et d'exercer le droit à légiférer et nous devons en tirer les conséquences, nous ne pouvons pas continuer à siéger dans des conditions parfaitement artificielles, illégitimes et inconstitutionnelles », a protesté le président du groupe des radicaux de gauche (RDDP), Roger-Gérard Schwartzenberg. Il a été suivi immédiatement par les députés écologistes qui eux aussi ont quitté l'hémicycle.
Après deux heures de discussion procédurale en début de soirée, M. Schwartzenberg a jugé « inadmissible » que le débat ne puisse pas se poursuivre toute la nuit. Vu les 300 amendements déposés par l'UMP sur le seul article du texte, il n'était pas possible que l'examen du texte soit entièrement terminé à une heure du matin. « Nous sommes dans une niche mais nous ne sommes pas des chiens! Nous allons explorer les voies du droit. L'ensemble des groupes est privé de défendre une proposition de loi! », a déploré Paul Giacobbi (RDDP).
La seule journée de jeudi était prévue pour examiner les textes des radicaux de gauche. Cette « niche », dans le jargon parlementaire, est une journée réservée à un groupe parlementaire d'opposition ou minoritaire pour étudier ses textes. Mais le groupe RDDP n'en a qu'une par an...
Obstruction de l'UMP
Depuis jeudi matin, l'UMP a tout fait pour retarder les débats, en déposant déjà de nombreux amendements sur le premier texte examiné. Si bien que le débat sur la recherche sur l'embryon n'a débuté que vers 18h30... « C'est l'alliance de l'obstruction et du règlement... J'ai beaucoup de peine, on n'est pas loin du bas empire romain », a déploré le député PS Richard Ferrand.
Les députés UMP les plus réfractaires à ce texte sont ceux qui avaient déjà bataillé en 2011 lors de la révision bioéthique. A l'issue de débats enflammés, le Parlement en était resté à un régime d'interdiction avec dérogations. C 'est ce régime qui prévaut depuis 2004. Un peu plus d'une soixantaine de projets sont en cours depuis cette date, selon le ministère de la Recherche.
Avant dîner, la ministre de la Recherche Geneviève Fioraso avait jugé que cette proposition allait donner un « signe de confiance » envers les chercheurs et d''espoir » pour les patients. La députée radicale de gauche Dominique Orliac, rapporteure du texte, a elle fait état des 11 procédures intentées contre des décisions d'autorisation de recherche par la Fondation Jérôme Lejeune, association qui soutient la recherche sur la trisomie et s'oppose à l'avortement. Il s'agit donc de « sécuriser la recherche », explique-t-elle.
Mme Fioraso ne s'est pas privée de rappeler qu'en 2002, avant les élections, plusieurs ténors de droite --François Fillon, Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy, Christian Jacob notamment --avaient voté en faveur d'une autorisation encadrée en première lecture.
Philippe Gosselin (UMP) a dénoncé une méthode « en catimini ». « Si c'est un engagement de François Hollande, que le gouvernement porte le texte ! », explique-t-il. Précisément, la proposition de loi autorise la recherche sur des embryons surnuméraires, à quatre conditions: projet « scientifiquement pertinent », avoir « une finalité médicale », « ne pouvoir être conduit qu'avec des embryons humains » et enfin « respecter des garanties éthiques ». L'Agence de biomédecine continuera d'opérer le contrôle. Elle divise les rangs UMP.
Entre minuit et une heure du matin, dans un hémicycle vidé des députés radicaux et des écologistes, et pour éviter qu'une motion de rejet de l'UMP ne vienne en débat, la présidente de la commission des Affaires sociales, Catherine Lemorton (PS) a lu à la tribune par deux fois le même courrier, et un compte rendu de commission, avant de céder la parole au gouvernement.
Dette notifiée
Dette nette
2011
2012
2011
2012
Ensemble
1716,9
1833,8
1575,2
1675,1
dont
Etat
1335,3
1439,9
1271,2
1348,1
Organismes divers d'administration centrale
10,4
9,9
–2,0
–2,9
Adm. Publiques locales
166,6
173,7
157,0
163,9
Adm. de sécurité sociale
204,6
210,3
149,0
166,1
DIVERS
Nouvelle affaire de lait frelaté en Chine
Le Monde.fr
fermer
Réagir
Pour réagir, abonnez-vous au Monde.fr à partir de 1 €
Cinq ans après le scandale de la mélamine, la Chine peine toujours à instaurer un contrôle rigoureux des produits alimentaires. | REUTERS/BAZUKI MUHAMMAD
Cinq ans après l'affaire de la mélamine, les scandales alimentaires se répètent en Chine. Un haut responsable d'une société partenaire du groupe suisse Hero a ainsi été arrêté pour avoir frelaté du lait pour bébés, ont annoncé des responsables jeudi 28 mars. Près de 25 tonnes de poudre ont été saisies dans les entrepôts de Xile Lier, son entreprise installée à Suzhou, dans l'est de la Chine.
D'après la chaîne de télévision nationale chinoise CCTV, qui a révélé l'affaire, la société avait mélangé du lait en poudre importé avec du lait périmé, changé la date de péremption sur les boîtes et fait passer du lait pour des enfants plus âgés pour du lait destiné à des nourrissons, qui est plus onéreux.
La question du lait pour bébés est particulièrement sensible en Chine depuis l'affaire de la mélamine en 2008, une substance utilisée à la place de protéines dans le lait qui avait provoqué la mort d'au moins six enfants en bas âge et des maladies chroniques chez 300 000 autres. EXPLOSION DE LA DEMANDE DE LAIT IMPORTÉ
Les autorités de la ville de Suzhou affirment que la fabrique de lait en poudre de Xile Lier est à l'arrêt depuis novembre. Mais ses produits, vendus sous le label Hero Nutradefence, n'ont pas été retirés des rayons des magasins en Chine. Aucun responsable de la société n'avait pu être joint jeudi pour un commentaire.
Depuis le scandale de la mélamine, la demande pour le lait en poudre pour bébés importé a explosé en Chine, provoquant même une pénurie à Hong Kong qui a dû limiter la quantité de boîtes que les voyageurs sont autorisés à sortir du territoire.
Le groupe Hero, dont le siège se trouve à Lenzburg, dans le canton suisse d'Aargau, a réalisé en 2012 un chiffre d'affaires de 1,43 milliard de francs suisses (1,17 milliard d'euros). Dans un communiqué, la société a déclaré qu'elle "n'avait détecté aucun problème concernant la qualité et la sécurité de ses produits sur le marché chinois". Le groupe "va continuer à surveiller étroitement ses sous-traitants de distribution pour s'assurer de la pureté des produits Hero vendus en Chine", a affirmé la société.
L'Afrique du Sud attend des nouvelles de Nelson Mandela
(AFP)
Nelson Mandela à son domicile à Qunu le 17 juillet 2012 (Clinton Fondation/AFP/Archives, Barbara Kinney)
JOHANNESBURG — L'Afrique du Sud attendait vendredi des nouvelles de son ancien président Nelson Mandela, hospitalisé mercredi soir pour une rechute de son infection pulmonaire dans un lieu tenu secret.
Alors que les dernières nouvelles données par la présidence sud-africaines --seule habilitée à communiquer-- remontent à jeudi soir, les radios et télévisions diffusaient des nouvelles rassurantes, sans modifier leur programmes. Il n'y a pas de journaux vendredi, le Vendredi Saint étant férié en Afrique du Sud.
"Le pays ne doit pas céder à la panique, Madiba va bien" a déclaré à la BBC le président Jacob Zuma jeudi soir, en utilisant le nom de clan du héros national, dont les Sud-Africains usent affectueusement.
Admis à l'hôpital dans la nuit de mercredi à jeudi, le héros de la lutte contre l'apartheid a "réagi positivement au traitement", selon la présidence sud-africaine, qui n'a pas donné d'autre précision.
Les autorités insistent pour que les médias "respectent la vie privée" du grand homme et n'ont pas précisé dans quel établissement il a été admis, sans doute à Johannesburg --où il réside, quand il n'est pas dans son village de Qunu (sud)-- ou à Pretoria, à 60 km de là, où il avait été passé ses derniers séjours à l'hôpital.
La présidence n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP vendredi matin.
Nelson Mandela avait passé 18 jours dans un hôpital de Pretoria en décembre: il a été soigné pour une infection pulmonaire, et des calculs biliaires lui ont été retirés. Il a été à nouveau hospitalisé pendant 24 heures pour des examens les 10 et 11 mars.
Président de 1994 à 1999, Mandela a passé 27 ans de sa vie en prison, pour avoir lutté contre le régime d'apartheid qui instaurait une stricte discrimination raciale en Afrique du Sud.
Libéré en 1990, il est devenu quatre ans plus tard le premier président noir de son pays, apr
ès avoir obtenu en 1993 le prix Nobel de la paix --conjointement avec le dernier président de l'apartheid Frederik de Klerk--, pour avoir mené à bien les négociations vers la démocratie.
Il vit désormais complètement retiré, partageant son temps entre Johannesburg et Qunu, le village de son enfance.