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dimanche 10 mars 2013

10032013 QUOI DE NEUF ?

POLITIQUE

 

Aung San Suu Kyi réélue à la tête du principal parti d'opposition birman

Le Monde.fr avec AFP

Aung San Suu Kyi a demandé aux délégués de la LND, tiraillée par des "conflits" internes, d'être "unis". 
Aung San Suu Kyi a demandé aux délégués de la LND, tiraillée par des "conflits" internes, d'être "unis". | REUTERS/Soe Zeya Tun

Aung San Suu Kyi a été réélue présidente de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), dimanche 10 mars, au dernier jour du congrès du principal parti de l'opposition birmane, a indiqué une source au sein de ce parti qui vise la victoire aux élections de 2015.

La lauréate du prix Nobel de la paix, députée depuis l'an dernier, a été réélue à l'unanimité par les 120 membres du comité central, alors qu'aucun autre candidat ne s'était présenté contre elle.
Les 850 délégués de la LND sont réunis depuis vendredi à Rangoun pour le premier congrès de l'histoire du parti, à deux ans de législatives dont la Ligue est favorite. Le parti doit définir une stratégie et tourner la page de la clandestinité, mais aussi surmonter les "conflits" internes que Suu Kyi a reconnus samedi lors d'un discours où elle a prôné l'unité. "Il est très important que nous soyons unis en ce moment", a-t-elle répété dimanche. "Je voudrais vous demander de ne pas laisser des sentiments personnels mettre en danger l'avenir du pays, a-t-elle encore insisté. Nous devons saisir notre chance. Dans le cas contraire, ce sera une perte non seulement pour la LND, mais aussi pour le pays."
La Ligue a passé vingt ans dans la quasi-clandestinité sous la junte militaire et beaucoup de ses cadres, dont Suu Kyi, ont passé de longues années en prison. Elle a désormais réintégré le processus politique légal grâce aux réformes entreprises depuis deux ans par le nouveau régime.
Portée par l'extraordinaire charisme de Suu Kyi, la LND est devenue l'an dernier le premier parti d'opposition parlementaire, au terme de législatives partielles remportées haut-la-main. Mais le parti a été secoué par de vives querelles internes ces derniers mois, conduisant notamment à l'expulsion de quatre membres, qui se sont vu refuser l'accès au congrès.












Laurent Fabius : «Nous voulons éviter l’enlisement au Mali»


Pour Laurent Fabius, la France devrait commencer à retirer ses troupes du Mali à partir d’avril.


 

Ava Djamshidi et Frédéric Gerschel


Quai d’Orsay (Paris VIIe
), « Au nord du Mali, nos forces armées débusquent les terroristes un à un », confie Laurent Fabius.
Quai d’Orsay (Paris VIIe ), « Au nord du Mali, nos forces armées débusquent les terroristes un à un », confie Laurent Fabius.

Le ministre des Affaires étrangères ne confirme toujours pas la des chefs islamistes Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar.

Deux mois après le début de la guerre au Mali, diriez-vous que le plus dur est fait ?
.
Le plus dur, c’est ce que nous sommes en train de terminer. Nos forces armées accomplissent un travail remarquable, dans les Ifhogas, au nord du Mali.
Elles débusquent les terroristes un à un. Cette opération — m’a indiqué mon collègue et ami Le Drian — devrait pouvoir être achevée fin mars. Il y a une autre zone difficile, dans la région de Gao, contre les narcoterroristes du Mujao, particulièrement actifs. A partir d’avril, nous devrions pouvoir retirer certains éléments du dispositif, ce qui ne veut évidemment pas dire que nous partirons du jour au lendemain. Outre le volet militaire, il y a aussi le volet démocratique et celui du développement : ils sont essentiels.

La maintiendra-t-elle une présence au Mali après la fin des opérations militaires ?
Pas avec le même nombre de soldats. Il est prévu que nous passions le relais, notamment aux troupes africaines qui, après décision de l’ONU, interviendront dans le cadre d’une opération de maintien de la paix. La France restera vigilante et disponible. Mais nous voulons éviter tout risque d’enlisement.

Comment résoudre les problèmes politiques qui divisent le pays depuis longtemps ?
L’antagonisme est ancien entre le sud et le nord où vivent notamment des Touaregs. Il faut le réduire. Une commission nationale de dialogue et de réconciliation vient d’être décidée. Le président, le Premier ministre et l’Assemblée malienne ont prévu des élections en juillet : elles seront décisives, il ne faut pas perdre de temps. Pour que la paix s’installe durablement, chacun devra faire des efforts.

Les Français ont l’impression qu’on leur cache des informations au sujet de la mort supposée des chefs terroristes, Abou Zeid et Mokthar Belmokhtar…
Il n’y a pas d’information cachée. Simplement, ce qu’a demandé à juste titre François Hollande c’est de vérifier les informations avant de les authentifier. Les corps sont souvent déchiquetés. L’identification n’est pas facile. Des tests sont en cours, en particulier pour Abou Zeid.

Un groupe islamiste nigérian, Ansaru, a déclaré avoir exécuté sept otages occidentaux hier. Faut-il y voir un risque supplémentaire pour les Français actuellement détenus au Nigeria et dans le Sahel ?
Si ces informations étaient confirmées, elles démontreraient une nouvelle fois la cruauté sans limite de ces groupes terroristes. Mais il faut avant toute chose procéder aux vérifications nécessaires.

Ces exécutions vont-elles changer la nature des actions engagées par la France pour obtenir la libération des otages ?
Tous les services de l’Etat, en France et à l’étranger, sont mobilisés pour obtenir la libération des otages et leur retour en France aussi vite que possible. Le centre de crise du Quai d’Orsay est en permanence à la disposition des familles, elles sont très courageuses. S’agissant de nos compatriotes enlevés au Cameroun le 19 février, j’ai reçu leur famille mercredi dernier pour leur redire notre détermination et notre profonde solidarité et je me rendrai au Cameroun et au Nigéria en fin de semaine prochaine.

Bientôt deux ans de conflit en Syrie, un million de réfugiés, près de 70000 morts et la communauté internationale reste attentiste…
On ne peut qu’être révoltés devant ce carnage. La France a, la première, envoyé des soutiens et des secours en Syrie dans les zones libérées. Nous avons aussi été les premiers à reconnaître la Coalition nationale syrienne, c’est-à-dire l’opposition. Depuis, beaucoup ont suivi ce chemin et la Ligue arabe envisage de confier le siège de la Syrie à un membre de cette coalition. Nous avons agréé un nouvel ambassadeur syrien, issu de l’opposition, nous l’installerons officiellement à Paris la semaine prochaine. Par de multiples canaux, politiques, diplomatiques et concrets, nous soutenons l’opposition. Nous aidons aussi les pays voisins durement touchés.

Est-il possible de faire évoluer l’embargo sur les armes pour soutenir les insurgés ?
Des armes sont livrées à Bachar al-Assad par l’Iran et la Russie. D’autres, moins puissantes, sont fournies aux résistants, jusqu’ici pas par l’Europe. La question a été posée d’alléger l’embargo sur les armes en direction de l’opposition. La France n’est pas fermée. D’autres y sont hostiles. La décision relève du niveau européen.

La résolution du conflit en Syrie passe-t-elle toujours par le départ de Bachar al-Assad ?
Bien sûr. Mais il faut non seulement qu’il s’en aille, mais que les institutions, elles, ne soient pas détruites, pour éviter un chaos supplémentaire. Moaz al-Khatib (NDLR : le chef de l’opposition) insiste avec sagesse sur le fait que la Syrie de demain devra reconnaître et garantir les droits de chaque communauté, qu’elle soit alaouite, druze, sunnite ou chrétienne. C’est aussi notre position. Nous évoquons tout cela, en faisant le maximum pour avancer, avec notamment les Américains, la Coalition syrienne, plusieurs pays de la région et les Russes. Il y a grande urgence.

Comprenez-vous l’émotion qui a suivi la mort de Hugo Chavez en Amérique latine ?
Je l’avais rencontré. Qu’on l’aime ou non, c’était un homme au charisme exceptionnel qui, pour la population vénézuélienne, a apporté des améliorations sociales et éducatives considérables. Vivant ou mort, il bénéficie d’un énorme prestige sur tout le continent sud-américain.

François Hollande est devenu le président le plus impopulaire de la Ve République en seulement quelques mois. Comment expliquez-vous cela ?
Les sondages épousent la situation économique. Notre tâche ne consiste pas à les commenter, mais à redresser l’économie française dans la justice et le dialogue. La situation actuelle n’est pas seulement une crise : c’est un véritable changement du monde et c’est lui que nous devons affronter puisque le travail n’a pas été fait avant. L’Europe ne domine plus la planète comme il y a cent ans, le travail ne ressemble plus à celui d’il y a trente ans, la compétition internationale et les technologies nouvelles bouleversent tout. L’éducation, la recherche deviennent les vraies clés du futur. Face à ce monde nouveau, formation, emploi, innovation, voilà notre feuille de route. D’un côté des économies de fonctionnement décidées par le Premier ministre et que je juge inévitables, de l’autre des investissements ciblés pour construire l’avenir. Cela ne se fera pas en six mois, mais c’est indispensable. Au bout du chemin, les Français jugeront sur les résultats.

Le président a réitéré sa promesse d’inverser la courbe du chômage. Est-ce réaliste ?
Ce ne sera pas facile, mais les outils, sauf le dernier, sont désormais en place. Ils sont cinq : le pacte de compétitivité et de croissance, les emplois d’avenir et de génération, la sécurisation de l’emploi, la Banque publique d’investissement, la réforme de la formation. Expliquons-les et appliquons-les.

Nicolas Sarkozy envisage son retour et se pose en recours. Qu’en pensez-vous ?
Un ami chiraquien m’a fait sourire en me disant récemment avec gourmandise : « N’est pas de Gaulle qui veut. » Cela me paraît assez juste.

Le Parisien









L'Italie confirme la mort des sept otages enlevés au Nigeria

Le groupe islamiste nigérian Ansaru a revendiqué la mort des sept otages enlevés le 16 février à Jama dans le nord du Nigeria.

La mort de sept étrangers enlevés au Nigeria, dont un Italien « semble fondée », a indiqué dimanche le ministère des Affaires étrangères italien dans un communiqué. « Les vérifications effectuées en coordination avec les autres pays intéressés nous entraînent à retenir fondée l'information sur le meurtre des otages enlevés le mois dernier au Nigeria », indique le communiqué.
Le groupe Ansaru a annoncé samedi avoir tué deux Libanais, deux Syriens, un Grec, un Italien et un Britannique qui travaillaient pour la société libanaise de construction Setraco et avaient été enlevés le 16 février à Jama dans le nord du Nigeria.
« Il s'agit d'un acte de terrorisme atroce », a ajouté le ministère italien, tandis que le président de la République Giorgio Napolitano a dénoncé « un assassinat barbare ». « Le gouvernement italien exprime sa plus ferme condamnation » de ces meurtres et dénonce « une violence barbare et aveugle », tout en démentant qu'il y ait eu une action militaire pour tenter de libérer les otages. « Aucune intervention militaire dont l'objectif aurait été de libérer les otages n'a jamais été tentée de la part des gouvernement intéressés », poursuit le communiqué, fustigeant « une expression aberrante de fanatisme odieux et intolérant ».
Selon le réseau américain de surveillance des sites islamiques SITE, le groupe Ansaru a déclaré dans son communiqué avoir été « poussé à exécuter les otages », après des « actions menées par les gouvernements britannique et nigérian pour libérer ces personnes, et aux arrestations et aux exactions qu'ils auraient perpétrées ».
Ansaru est considéré comme un groupe relativement nouveau et en pleine expansion depuis sa revendication de l'enlèvement d'un ressortissant français en décembre, et certains pensent qu'il est directement lié à la secte extrémiste Boko Haram, dont les actions violentes ont fait des centaines de morts dans le nord et le centre du pays depuis 2009.
Source : AFP









"Pas de ministère intouchable" pour les économies de 2014, affirme Cahuzac


Le Monde.fr avec AFP

Dans un entretien au "Journal du dimanche", Jérôme Cahuzac assure que l'éducation nationale, la police et la gendarmerie seront "exemptés d'efforts sur leurs effectifs" en 2014. 
Dans un entretien au "Journal du dimanche", Jérôme Cahuzac assure que l'éducation nationale, la police et la gendarmerie seront "exemptés d'efforts sur leurs effectifs" en 2014. | AFP/BERTRAND LANGLOIS

Le ministre du budget, Jérôme Cahuzac affirme dans un entretien au Journal du Dimanche du 10 mars qu'aucun ministère n'échapperait aux économies supplémentaires de 5 milliards d'euros, demandées cette semaine pour le budget 2014.
"Tous les crédits sont potentiellement visés (...). Il n'y a pas de ministère intouchable", dit-il dans cet entretien, après l'annonce vendredi que la lettre de cadrage pour le budget 2014 transmise par Matignon aux ministères prévoyait ce total d'économies supplémentaires. "Les ministères de l'éducation nationale, de la police et de la gendarmerie sont exemptés d'efforts sur leurs effectifs, déclare M. Cahuzac. Le détail [des économies] sera négocié avec chaque membre du gouvernement."
Certains face-à-face promettent d'être rudes, certains ministres, comme celle de l'environnement, Delphine Batho, ou du logement, Cécile Duflot, ayant déjà manifesté leurs réticences. "Le sérieux budgétaire est une composante de notre politique économique, décidée par le gouvernement", martèle M. Cahuzac.
Interrogé sur la nécessité de trouver six milliards d'euros pour maintenir les dépenses de l'Etat au même niveau en 2014, M. Cahuzac a affirmé qu'"aucune décision n'est prise sur le détail" pour les obtenir.










Syrie : offensive des rebelles dans le quartier Baba Amr de Homs

Le Monde.fr avec AFP

Bombardement à Baba Amr (Homs), en février 2012, peu après la reprise de ce quartier par l'armée. 
Bombardement à Baba Amr (Homs), en février 2012, peu après la reprise de ce quartier par l'armée. | AFP/-

De violents combats secouaient dimanche 10 mars le quartier de Baba Amr, dans la ville syrienne de Homs (centre), un an après la reprise de cet ex-bastion rebelle par l'armée, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"A l'aube, les rebelles ont lancé un assaut surprise sur Baba Amr, y ont pénétré et se trouvent actuellement dans l'ensemble du quartier", a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH, en contact avec des militants sur le terrain.
Ce secteur, qui symbolisait la rébellion, avait été pilonné sans relâche pendant plus d'un mois en 2012 avant d'être repris le 1er mars de la même année par les troupes du régime du président Bachar al-Assad. Signe de l'importance de ce quartier, le chef de l'Etat s'était rendu lui-même sur place le 27 mars pour annoncer un retour à la normale dans le secteur.
Les bombardements avaient fait des centaines de morts à Baba Amr, selon des ONG, tandis que des dizaines de corps avaient ensuite été retrouvés dans plusieurs quartiers, parmi lesquels ceux de réfugiés venus de Baba Amr. Deux journalistes étrangers, l'américaine Marie Colvin (Sunday Times) et le photographe français Rémi Ochlik, y avaient été tués le 22 février alors qu'ils se trouvaient dans un centre de presse de militants.












L’Égypte s’embrase après le verdict du match de Port-Saïd





De nouvelles violences ont éclaté au Caire et à Port-Saïd après la confirmation, hier, de la condamnation à mort de 21 accusés dans le procès du foot. Deux manifestants ont été tués.
Une sentence judiciaire politisée
Un tribunal siégeant au Caire a confirmé, hier, les 21 condamnations à mort prononcées en janvier, provoquant alors une vague de violences. 24 condamnations à des peines de prison, dont cinq à perpétuité, ainsi que 28 acquittements ont aussi été annoncés.
Le 1er février 2012, après une victoire du club de Port-Saïd, Al-Masry, sur le club du Caire Al-Ahly, des centaines de supporters de Port-Saïd avaient attaqué la tribune d’Al-Ahly. Les violences avaient fait 74 morts, en majorité cairotes.
Le verdict ne satisfait ni les supporters du club cairote et, parmi eux, les Ultras qui voulaient faire payer le prix du sang aux accusés, ni Port-Saïd qui se sent utilisée comme exutoire à la colère égyptienne contre les autorités.
Deux morts au Caire
Des centaines de jeunes hommes se sont rassemblés devant le Club d’Al-Ahly au Caire. À l’annonce du verdict, c’est la liesse… jusqu’à ce qu’ils apprennent que sept des neuf policiers, mis en cause pour leur passivité lors du drame, sont acquittés. Quelques dizaines d’Ultras surexcités descendent alors vers le ministère de l’Intérieur. Le club de la police et le siège de la Fédération égyptienne de football sont incendiés.
« Ce verdict n’est qu’un premier pas, disait pourtant l’un des capos des Ultras, haranguant la foule pour l’appeler au calme. On fera bientôt payer la police pour tout, mais on doit déjà se satisfaire de ce qu’on a obtenu aujourd’hui. » L’un des Ahlawis approuve : « Avant la révolution, il y avait une impunité totale. Jamais un policier n’aurait été condamné. Cette semaine, un policier l’a été pour avoir visé les yeux des manifestants. Aujourd’hui, deux sont condamnés. »
Des affrontements concomitants au centre du Caire, au même endroit que les jours précédents, font deux morts du côté des lanceurs de pierres.
Blocage des ferries à Port-Saïd
Du côté de Port-Saïd, on a peine à croire que les condamnations à mort soient maintenues et que cinq supporters du Masry soient condamnés à perpétuité. Hier, sur le canal de Suez, des centaines de familles des condamnés ou supporters en colère ont tenté de bloquer le trafic des ferries, mais en vain.
Malaise des policiers
Depuis plusieurs semaines, les affrontements entre police et population se multiplient y compris dans les villes de province. De nombreux policiers et forces anti-émeutes ont fait grève dans toute l’Égypte ces derniers jours, lassés d’être attaqués par la population. Ils réclament d’être mieux armés, de ne pas être utilisés politiquement. Ils veulent aussi la démission du ministre de l’Intérieur qu’ils considèrent comme trop proche des Frères musulmans. Pour essayer d’apaiser les tensions, la police est partie de Port-Saïd, remplacée par l’armée. Le responsable national de la police anti-émeutes (ou forces de la sécurité centrale) a été renvoyé vendredi.
De notre correspondante au Caire.
Sophie ANMUTH.










Venezuela. L’élection présidentielle post-Chavez fixée au 14 avril




Maduro, président par intérim est favori pour succéder à Hugo Chavez.


L’élection présidentielle post-Chavez au Venezuela aura lieu le dimanche 14 avril, a annoncé samedi le Conseil national électoral (CNE).
L’élection présidentielle provoquée par le décès d’Hugo Chavez aura lieu le dimanche 14 avril. La commission a annoncé sa décision au lendemain des obsèques du président vénézuélien, décédé mardi dernier d’un cancer.
Fin d’un cycle
Les candidatures devront être déposées entre dimanche et lundi, et la campagne électorale officielle se déroulera du 2 au 11 avril, a ajouté Lucena Tibisay, la présidente du CNE. Cette élection comblera le vide laissé par le président Hugo Chavez, décédé mardi à Caracas d’un cancer. Il avait été réélu en octobre pour un nouveau mandat de six ans, après avoir passé déjà 14 ans au pouvoir.
Maduro président par intérim
Le vice-président d’Hugo Chavez, Nicolas Maduro, que le « Comandante » avait désigné en décembre comme son dauphin, a prêté serment vendredi soir comme président par intérim. Il sera le candidat du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV).
La Cour suprême a déclaré vendredi qu’il n’aurait pas besoin de démissionner de ses fonctions pour faire campagne. L’opposition a réagi avec virulence à cette décision, accusant le gouvernement de piétiner la constitution.
Henrique Capriles, candidat de l’opposition à l’élection présidentielle du 7 octobre, a estimé que cette décision équivalait à une « fraude constitutionnelle ».
Le dauphin de Chavez favori
Deux récents sondages donnaient une solide avance à Maduro. Le dernier en date, réalisé mi-février, le créditait de 46,4 % des voix contre 34,3 % au candidat de l’opposition Henrique Capriles, battu lors de la présidentielle d’octobre 2012.
Une foule immense et une trentaine de chefs d’Etat ont assisté vendredi aux obsèques solennelles d’Hugo Chavez à Caracas.










Afrique du Sud. Nelson Mandela de nouveau hospitalisé





L’ancien président sud-africain Nelson Mandela a été hospitalisé samedi à Pretoria pour des examens de routine, a annoncé la présidence sud-africaine en soulignant qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter.
« L’ancien président Nelson Mandela a été admis à l’hôpital à Pretoria samedi pour des examens médicaux prévus, en rapport avec son état de santé dû à son âge », a déclaré le porte-parole de la présidence sud-africaine Mac Maharaj.
Pas de raison de s’inquiéter
Mandela, qui a fêté ses 94 ans en juillet dernier, a déjà été hospitalisé début décembre, pour une infection pulmonaire, et il avait aussi subi alors une intervention visant à retirer des calculs à la vésicule biliaire.
« Les médecins procèdent à des analyses et ont dit jusqu’à présent qu’il n’y avait pas de raison de s’alarmer », a déclaré samedi la présidence dans un communiqué.
De nouveau, le porte-parole de la présidence a appelé « à la discrétion, à la fois pour permettre aux médecins de bien mener leur tâche, et pour Madiba et sa famille ».
Un symbole mondial
Le premier président noir de l’Afrique du Sud, vainqueur des élections historiques de 1994 après des décennies de lutte contre l’apartheid, reste un symbole de la résistance au racisme et aux injustices dans son pays comme dans le monde.
Une santé devenue fragile
Il aura connu de nombreux ennuis de santé, souvent liés à ses 27 années d’incarcération et aux travaux forcés dans les carrières de calcaire de l’île-bagne de Robben Island (sud-ouest). Quand il était encore emprisonné, il avait ainsi souffert en 1988 d’un début de tuberculose - maladie dont son père est décédé.
En 2001, il avait traité par radiothérapie pour un cancer de la prostate et avait déclaré l’année suivante à des journalistes qu’il était définitivement guéri.
Enfin, en 2011, il avait été hospitalisé pour une grave infection respiratoire qui avait suscité une vive inquiétude dans le pays.










La Chine tente d'améliorer l'image et l'efficacité de ses ministères


PEKIN — La Chine a annoncé dimanche une restructuration de ses grandes administrations, afin d'en améliorer l'efficacité comme pour la surveillance des mers, ou tourner la page de scandales comme dans le cas du réseau ferroviaire.
L'annonce la plus spectaculaire a été le démantèlement du ministère des Chemins de fer, dont la réputation était durement entamée et dont les services vont être placés sous le contrôle du ministère des Transports.
Une Administration d'Etat des chemins de fer sera chargée du fonctionnement administratif du défunt ministère, des normes techniques ferroviaires, de la sécurité sur le réseau et du contrôle de la qualité.
Les missions commerciales de l'ex-ministère seront elles confiées à une autre agence d'Etat, chargée notamment du transport fret et passager, selon un rapport présenté dimanche à l'Assemblée nationale populaire (parlement), dont la session annuelle se déroule actuellement à Pékin.
Pékin va par ailleurs placer sous un commandement unique ses diverses administrations chargées de faire respecter la loi dans les zones maritimes, dans un contexte d'aggravation d'une dispute de souveraineté avec le Japon.
Cette mesure vise à "sauvegarder les droits et intérêts maritimes du pays", a déclaré Ma Kai, secrétaire général du Conseil des affaires de l'Etat (gouvernement), dans un discours prononcé devant le parlement.
Pour exercer son autorité dans les espaces maritimes qu'elle estime siens, la Chine envoie actuellement des navires de patrouille relevant de divers ministères, tels les garde-côtes qui dépendent du ministère de la Sécurité publique (police) ou les bateaux de surveillance des pêches gérés par le ministère de l'Agriculture.
"L'efficacité laisse à désirer", a d'ailleurs reconnu M. Ma.
D'où le décision de confier à l'Administration océanique d'Etat (SOA) le commandement unifié des moyens de surveillance des mers, comprenant les douanes mais sans la marine de guerre chinoise qui fait elle partie de l'Armée populaire de libération.
L'Administration océanique d'Etat est placée sous l'autorité du ministère du Territoire et des ressources naturelles, mais sa direction opérationnelle pour le maintien de l'ordre va être confiée au ministère de la Sécurité publique (police), selon l'agence Chine nouvelle.
Les relations sino-japonaises sont actuellement au plus bas en raison d'un conflit de souveraineté sur un petit archipel en mer de Chine orientale, appelé Diaoyu en Chine et Senkaku au Japon.
La Chine prévoit par ailleurs de fusionner l'actuel ministère de la Santé et la Commission nationale de la population et du planning familial, pour établir une "Commission nationale de la santé et du planning familial".
Les services du planning familial ont mauvaise réputation en Chine car ils mettent en oeuvre la politique de l'enfant unique, responsable de nombreux drames, dont des stérilisations de masse, des avortements tardifs ou des abandons de petites filles.
Cette politique, d'une ampleur unique au monde, a été menée à marche forcée depuis plus de trois décennies. Après n'avoir été que marginalement assouplie, elle est aujourd'hui de plus en plus remise en question, alors que le pays est menacé par les problèmes de vieillissement qui font que la population en âge de travailler a commencé à décliner.
L'étude et la rédaction des politiques stratégiques de croissance de la population seront d'ailleurs désormais confiées à la Commission nationale pour le développement et la réforme, l'organe de planification économique de la Chine.
En démantelant le ministère des Chemins de fer, Pékin espère tirer un trait sur les controverses qui ont ces dernières années entaché l'édification rapide du réseau ferroviaire chinois.
Parmi ceux-ci figurent la chute pour corruption de l'ancien ministre des Chemins de fer, Liu Zhijun, qui attend de comparaître devant la justice, et la collision de deux TGV qui avait fait 40 morts le 23 juillet 2011 dans l'est du pays.











DIVERS

Le site préhistorique de Stonehenge était un lieu de fête

LONDRES — Stonehenge, le mystérieux site préhistorique du sud de l'Angleterre, était à l'origine un cimetière, puis il est devenu un lieu de rassemblement et de fête, selon des chercheurs britanniques.
Beaucoup de théories sur cet alignement circulaire d'immenses pierres, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, ont été échafaudées: calendrier astronomique, observatoire, temple dédié au culte du soleil ?
En fait, Stonehenge, dans "sa première phase, était un immense cimetière" réservé aux familles de l'élite, estime le professeur Parker Pearson, de l'University College à Londres, à l'issue de dix ans de recherches avec une équipe de scientifiques britanniques.
D'après ces chercheurs, vers 3.000 avant Jésus-Christ, les dépouilles de privilégiés étaient transportées jusqu'à Stonehenge pour y être ensevelies.
"Le monument d'origine était une large enceinte circulaire, construite 500 ans avant le Stonehenge que nous connaissons aujourd'hui", a-t-il expliqué dans un communiqué.
Dans une seconde phase, vers 2.500 avant Jésus-Christ, le site a eu une fonction plus conviviale.
Après avoir examiné les dents issus de quelque 80.000 ossements d'animaux retrouvés sur place, les chercheurs ont conclu qu'il était à cette époque le théâtre de grands rassemblements et fêtes communautaires, dans lesquels pouvait se retrouver jusqu'à un dixième de la population du pays afin de célébrer le solstice.
Stonehenge était "un lieu de rassemblement", a souligné l'universitaire. "Nous avons découvert que les gens venaient de tout le pays avec leurs bêtes, certains même d'Ecosse".
D'après les chercheurs, l'emplacement de Stonehenge aurait été choisi à cause de la présence à cet endroit de deux crêtes parallèles, pointant l'une vers le coucher du soleil au milieu de l'hiver, l'autre vers le lever du soleil au milieu de l'été.
Pour cette équipe, le déclin de Stonehenge s'explique ensuite par l'abandon de la culture communautaire et l'arrivée de populations plus individualistes.










Le suicide cathodique de Véronique Genest entrée en politique


Véronique Genest à On n’est pas couchés, samedi soir (photo d’écran)

Ca s’appelle un suicide cathodique. Malgré toute l’antipathie que peut générer le format de l’émission On n’est pas couchés, mêlant la franche rigolade avec le réquisitoire de journalistes-procureurs, Véronique Genest s’est surpassée samedi soir dans le degré zéro de la pensée.
Elle s’en est elle-même rendue compte, preuve que sa cause n’est pas totalement perdue, puisque la comédienne a fait savoir au magazine TV Mag, après l’enregistrement de l’émission de France 2 jeudi, qu’elle avait eu le sentiment d’être tombée « dans un traquenard ».
« Je devais parler de mon engagement politique et des actions sur lesquelles j’ai l’intention de m’impliquer et, au lieu de ça, je me suis retrouvée devant une sorte de tribunal.
C’était presque une mise à mort, j’ai vraiment eu l’impression d’être tombée dans un traquenard. »
La comédienne, dont le nom reste immanquablement attaché au personnage de la femme-flic Julie Lescaut des années 90, devait pourtant s’attendre à une émission tumultueuse étant donné la somme de polémiques qu’elle a déclenchées depuis qu’elle a cessé de réciter les textes des autres pour dire ce qu’elle pense.
Après avoir admis publiquement son islamophobie – elle a au moins le mérite de son courage, à moins que ce soit seulement de l’inconscience –, Véronique Genest a choisi de plonger (modestement) en politique.
Et pas n’importe comment : en devenant la suppléante d’un candidat pas tout à fait comme les autres à l’élection législative partielle dans une circonscription qui ne l’est pas non plus, la 8e circonscription des Français de l’étranger, celle qui contient notamment les électeurs français d’Israël (mais aussi de Turquie, Italie, Grèce, etc.).

Aymeric Caron et Véronique Genest à On n’est pas couchés (photo d’écran)

Loin du « traquenard » qu’elle dénonce, Véronique Genest savait donc qu’elle serait « cuisinée » par les deux journalistes-animateurs, Natacha Polony et Aymeric Caron,
  • à la fois sur ses prises de position sur l’islam (« Si être islamophobe, c’est d’avoir peur, alors je suis islamophobe, comme beaucoup de Français »),
  • et sur son drôle de couplage avec Jonathan-Simon Sellem, un Franco-Israélien vivant en Israël, et qui défend des thèses bien à droite dans le contexte lui-même très très à droite de l’Etat hébreu.
Et c’est là qu’intervient le naufrage, le suicide en différé, car l’actrice a été incapable de défendre un point de vue, d’argumenter, de donner les sources de ses affirmations les plus contestables.
Pire, elle s’est dite « fatiguée » pour justifier l’indigence de ses propos, au point qu’on en vienne à la prendre en pitié et à se demander, comme l’a fait dans un rare accès de bonté Aymeric Caron : qu’est-elle donc allée faire dans cette galère, celle de la politique comme celle de cette surexposition à ONPC.
Et c’est sur Twitter qu’elle a été obligée de ramer samedi soir pour donner les sources qu’elle fut incapable de donner à l’antenne, ou pour défendre « son » candidat :
« Je confirme Jonathan Simon Sellem ne représente pas l’extrême droite et n’a pas écrit ce que Polony cite. »
Le mal est fait, et Véronique Genest ne parviendra sans doute plus jamais à être prise au sérieux pour ses opinions politiques ou « philosophiques ». La vie intellectuelle française s’en remettra, elle moins.
Mais au-delà de l’anecdote, c’est une fois de plus le système de l’« infotainment », ce mélange bien contemporain d’information et d’entertainment, de divertissement, qui est en cause.
Fallait-il réellement inviter Véronique Genest dans cette émission devenue un « must » pour vendre un livre ou un film, ou simplement une image ?
Ou le but n’était-il pas de provoquer effectivement cette mise à mort prévisible, un « traquenard » en effet dans lequel la comédienne s’est précipitée par les spots et les caméras attirée. La société du spectacle a encore vécu un grand moment ... de vide.









Belrain rime avec Pétain


Le petit village meusien est la dernière commune en France métropolitaine à avoir une rue au nom du Maréchal Pétain.


Belrain, petit village de 46 âmes, perdu au milieu des champs dans l’arrondissement de Commercy (55), semble avoir résisté aux évolutions modernes. Un jour peut-être, Jean-Pierre Pernaut braquera les caméras du 13 h de TF1 sur ce bourg si calme. En attendant, la commune est sous le feu des projecteurs pour une particularité unique en France, hors outre mer. Elle est la dernière à posséder une rue au nom du Maréchal Pétain. Le chef de l’État sous l’occupation, condamné à mort en 1945 (la peine fut commuée en raison de son grand âge à une peine de prison à perpétuité). Dans la rue Pétain de Belrain, les trois foyers qui y vivent ne se plaignent pas de cette « originalité ».
« Je pourrais habiter rue Moncul, ça me ferait non plus ni chaud ni froid », rigole Corinne Bakli. Cette habitante de Belrain pose sans difficultés devant la plaque bleue au nom du maréchal. « C’est sûr, ce n’est pas très politiquement correct d’avoir une rue Maréchal-Pétain mais Belrain a servi de base arrière à l’armée lors de la Première Guerre mondiale. Avant la collaboration, Pétain était un héros ! », glisse avec un sourire Jean-Remy Aubin, passionné par l’histoire du village, qui habite dans une rue adjacente.
Patrick Gondouin, le maire de cette commune de 47 habitants est plus crispé. Cet enseignant à la retraite, aux faux airs de l’astrophysicien Hubert Reeves, s’attendait à ce que ce particularisme puisse nuire à l’image de Belrain.
« Lors d’un conseil municipal en 2010, j’avais émis l’idée de débaptiser la rue Pétain, je pressentais que cela pouvait nuire à l’image de la commune. Pour cela j’avais besoin d’une délibération du conseil. Les autres élus n’ont pas suivi. Les trois quarts par inertie, les autres par idéologie. La vie communale a repris son cours. J’avais de lourds dossiers à gérer, et je n’ai pas remis cette idée sur le tapis », soupire-t-il.
Au « château » du village, vit le prédécesseur du maire actuel. Il a administré la commune durant six mandats des années 70 à 2008. Lui aussi justifie sa position d’attente sur le sujet qui a duré plus de 30 ans. « En 1975, au moment du remembrement, on a mis des plaques sur les rues. La question s’est posée alors de les renommer. Le conseil a préféré conserver l’existant. Et puis lors de toutes ces années à la tête du village, jamais les préfets qui se sont succédé ou les grands élus n’ont émis de critiques sur cette particularité de la commune. »
En matière de changement de nom de rue, c’est le conseil municipal qui est souverain.
Face aux remous médiatiques que suscite cette affaire, la plupart des élus de Belrain évoquent maintenant l’idée de débaptiser la rue.
Sébastien GIRARDEL










L'infime différence entre les survivants et les morts


Par Jacques LHUILLERY




La ville de Miyako frappée par le tsunami le 11 mars 2011 (haut), le même endroit le 16 janvier 2012 (milieu) et le 18 février 2013 (photos: AFP / Jiji Press - Toru Yamanaka - Toshifumi Kitamura)
AFP / Jiji Press / Toru Yamanaka / Toshifumi Kitamura

TOKYO - Avec ses faux airs de bûcheron, ou de chanteur country – épaisse tignasse noire et argent et bouc blanc sagement taillé à la Kenny Rogers - Toshifumi Kitamura est un costaud, du genre de personne que rien ne semble pouvoir abattre. Il y a du chêne dans cet homme-là. Et pourtant...
Photographe à l'AFP au Japon, ce gaillard rablé de 54 ans, est "abonné" depuis deux ans aux missions dans le nord-est du pays, cette zone ravagée le 11 mars 2011, à partir de 14H46, par trois cavaliers de l'Apocalypse: séisme, tsunami, accident nucléaire.
Tous les ans, bardé d’appareils, il est allé à la rencontre de l'indicible. Des silences épouvantables de certains endroits morts pour longtemps, des bruits renaissants ailleurs. Et cette année encore il a une nouvelle refait le parcours de l'enfer, il est retourné aux mêmes endroits. Sur cette série de photos, l'image du haut a été prise peu après le cataclysme, celle du milieu un an après, et celle du bas il y a quelques jours.
Ses clichés témoignent de la persistance des blessures mais aussi de la vie qui reprend. Une vie qui, dit-il aujourd’hui avec une intense pudeur, il n’avait jamais vue, jamais regardée, jamais sentie battre si fort que depuis qu’il a débarqué il y a deux ans à « tsunami land », a traversé ce Styx dont visiblement on ne revient pas indemne.


La ville d'Otsuchi le 16 mars 2011 (haut), le 16 janvier 2012 (centre) et le 18 février 2013 (photos: AFP / Yasuyoshi Chiba - Toru Yamanaka - Toshifumi Kitamura)
AFP / Yosuyoshi Chiba / Toru Yamanaka / Toshifumi Kitamura

Que pouvait-il ressentir, éprouver, penser, en traversant il y a deux ans, et puis l’an dernier, et encore cette année, ces champs de ruines, ces paysages dévastés? Etait-il assez protégé par son objectif, pour ne pas être transpercé, bousculé par une vague invisible mais tout aussi puissante que celle qui a tout arraché sur son passage, hommes, bêtes et maisons, tel un rabot monstrueux? 
«Cette expérience m’a beaucoup changé depuis deux ans. Avant je n’avais pas pensé à la vie en tant que telle, maintenant j’y pense fort». Il a fallu un long silence, un visage quasi figé, des yeux fixés loin, très loin, ailleurs, avant que ces quelques mots ne tombent de sa bouche.
Cinq jours durant, Kitamura a refait le pèlerinage pour constater que 730 jours et 730 nuits après le cauchemar, les cicatrices du séisme et du mur d’eau sont toujours présentes. Les visibles et les invisibles. Et il a cette phrase terrible, mystérieuse aussi, articulée d’une voix lente, presque murmurée tellement elle glace d’effroi: «Il y a une toute petite différence entre les survivants et les morts». J’en pose mon stylo, muet.


La ville d'Ishinomaki le 12 mars 2011 (haut), le 13 janvier 2012 (centre) et le 22 février 2013 (bas). Photos: AFP / Jiji Press - Toru Yamanaka - Toshifumi Kitamura
AFP / Jiji Press - Toru Yamanaka - Toshifumi Kitamura

Les montagnes de gravats n'ont pas disparu mais ont considérablement diminué dans les zones les plus dévastées. Le capharnaüm de carcasses tordues de voitures, des charpentes en bois de maisons en charpie, des bateaux plantés au milieu des terres après avoir été soulevés comme des fétus de paille, de filets de pêches déchiquetés, tout cela a disparu.
Des routes ont été regoudronnées, de nouveaux panneaux indicateurs plantés, des rails tordus comme de simples trombones ont été remplacés.
A Kesennuma, l'une des localités les plus durement touchées, Kitamura a cette année entendu des bruits de la vie qui sont revenus: le cliquetis mat des coquilles qui s’entrechoquent dans les petites entreprises de fruits de mer qui ont été reconstruites, les cris d’accueils et d’au revoir dans les restaurants de sushi, et même quelques notes de musique qui s’échappent d'un bar à karaoké dans un petit centre commercial en préfabriqué. Tout cela il n’a bien sûr pas pu photographier avec son appareil, mais avec ses souvenirs et son esprit, si.


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AFP / Mike Clarke / Toru Yamanaka / Toshifumi Kitamura

Car des silences abyssaux remontent de sa mémoire, refont surface, insidieux PTS (post traumatic syndrom), lancinants comme un acouphène. «Je me souviens, il a deux ans, de zones totalement vides. On n’entendait que le bruit des machines et des engins de chantier en train de déblayer. Pas de bruit humain, pas de rires».
«Dans quelques petits villages, tout était absolument silencieux. Je n’y ai entendu que le ressac et le cri strident des mouettes», dit Kitamura.
Kitamura a repris la route, à la recherche de la vie et des bruits des hommes. Il les a trouvés dans une autre ville martyre, le petit port d'Ishinomaki. Le marché de poissons a rouvert. Et dès l'aube des voix braillent dans l'obscurité: la criée a repris. Tout comme le ballet des pêcheurs fatigués mais vivants qui déchargent leurs prises du jour de leurs bateaux tout neufs. Les gens semblent avoir retrouvé de l'énergie, surtout ceux qui sont sur les hauteurs.
Mais, me dit Kitamura, plus près de la côte, cet endroit de toutes les morts et tous les ravages, il n'y a pas de vie. Du tout.
A Otsuchi, au nord de Kesennuma, des montagnes de débris guirlandent encore et toujours la côte. De sinistres squelettes noirs d'immeubles fantomatiques se dressent au milieu de nulle part, mangés par les herbes folles. Kitamura déclenche. Certaines de ses photos sont d’une indicible tristesse. On y cherche une once de bonheur naissant. Rien. Plat comme un encéphalogramme de mourant. "Le fossé entre les zones qui renaissent et le reste saute aux yeux, et à mon avis ça ne va pas s'arranger", prophétise Kitamura.
Certaines localités ont abandonné l'idée de revenir dans les zones où la vague géante a tout fauché, dont près de 19.000 vies.
Une maison au bord de la mer, d’où on la voit, d’où on la sent presque, c’est le rêve de beaucoup sur cette planète. Ici, au nord-est du Japon, le rêve est devenu un cauchemar iodé, de ceux dont on se relève difficilement.


La ville d'Ishinomaki le 15 mars 2011 (haut), le 13 janvier 2012 (centre) et le 22 février 2013 (bas). Photos: AFP / Philippe Lopez / Toru Yamanaka / Toshifumi Kitamura
AFP / Philippe Lopez / Toru Yamanaka / Toshifumi Kitamura

Tsutomu, un ami japonais, m’a dit pas plus tard qu’hier, qu’encore aujourd’hui il a du mal à croire que ce tsunami se soit produit en vrai. «Il y a deux ans, quand j’ai vu avec des collègues les images du tsunami, j’ai vraiment cru que c’était encore un de ces films catastrophe. Et, je sais que c’est idiot, mais deux ans après, j’ai encore du mal à le croire, tellement c’est monstrueux».
En tout cas, Kitamura, lui a vu, senti, ressenti cette tristesse muette: dans beaucoup de localités côtières les habitants sont montés sur les hauteurs avoisinantes d'où, chaque jour, ils peuvent contempler le carnage de leurs vies détruites en contrebas. D'autres ont fait le choix inverse, tout aussi douloureux: tout reconstruire, aux mêmes endroits. A défaut de se reconstruire.
Kitamura finira par me confier que pour la première fois de sa carrière, il a pleuré il y a deux ans, à Higashi Matsushima, où on enterrait à la hâte des victimes. Impossible de les incinérer comme le veut la tradition. «J’essayais de contrôler mes émotions, je ne pouvais pas». Il y est retourné cette année. «L’endroit est presque vide».


La ville d'Otsuchi le 16 avril 2011 (haut), le 16 janvier 2012 (centre) et le 18 février 2013 (bas). Photos: AFP / Yasuyoshi Chiba / Toru Yamanaka / Toshifumi Kitamura
AFP / Yasuyoshi Chiba / Toru Yamanaka / Toshifumi Kitamura

Et puis... Fukushima, symbole du désastre nucléaire, enfant monstrueux vomi par le tsunami. La zone côtière reste délabrée. Le contraste est saisissant avec d'autres endroits où les gens commencent à revenir.
Autour de la centrale nucléaire maudite plus de cent mille habitants ont dû être évacués il y a deux ans, laissant derrière eux une kyrielle de villes fantômes. Quelques-uns reviennent timidement, mais la grande majorité vivent toujours ailleurs au Japon, très loin de chez eux. Des dizaines d'années s'écouleront avant que certaines régions irradiées redeviennent habitables.
Ecartelés entre l'envie d'aller de l'avant et la nécessité de ne pas oublier, certaines communes veulent conserver quelque chose, une trace qui rappelle cette heure fatidique, 14H46, où tout a basculé dans l'horreur.
A Kesennuma, c'est un cargo planté à 500 mètres de la côte que la municipalité veut garder pour se rappeler des morts dont beaucoup n'ont jamais été retrouvés. Certains habitants n'en veulent pas. Trop dur.
Toshifumi Kitamura, par un de ses confrères.
En quittant Kitamura, je me suis soudain aperçu que moi l’amoureux de l’océan et de ses parfums, de ses humeurs, ses lumières, ses couleurs changeantes, je n’avais benoîtement qu’une image de la mer au Japon (avant d’y venir), celle de « La grande vague de Kanagawa » de Hokusai. En écrivant ces lignes j’ai revisité ces estampes, et je n’ai vu qu’une monstrueuse griffe.

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