HUMOUR......ENCORE QUE......
Mix & Remix dessine désormais dans "Matin Dimanche", l'équivalent de notre "JDD" français. Et cette semaine il s'est penché sur la vie politique française.
Mix & Remix dans Matin Dimanche
La mise en examen tout d'abord de l'ancien chef de l'Etat est apparemment une source intarissable d'inspiration pour les dessinateurs de presse. On peut voir ici Nicolas Sarkozy dialoguer avec sa femme Carla Bruni, tous deux embêtés par la situation.
Mix & Remix dans Matin Dimanche
Mix & Remix se penche aussi sur la taxe à 75% sur les très hauts revenus promise par le candidat Hollande qui a du mal à voir le jour. Les riches s'en amuse ici, et les promesses non tenues semblent être un critère important chez certains !
Mix & Remix dans Matin Dimanche
Peut-on être féministe et musulmane ? C'est la question que pose Mix & Remix dans le dessin ci-dessus. Une "Femen" en burka est à découvrir dans Matin Dimanche.
Mix & Remix dans Matin Dimanche
Enfin, la situation économique déstastreuse de Chypre inspire Mix & Remix, qui place l'île au même plan que l'Atlantide...
POLITIQUE
L'UMP, la surenchère pour unique stratégie?
Entre les réactions à la mise en examen de Nicolas Sarkozy et les accusations contre la police, le parti mené par Jean-François Copé semble avoir du mal à trouver le ton juste.
Jean-François Copé (PIERRE VERDY / AFP)
Attaques cinglantes contre la justice, appels à la démission du préfet de police, du ministre de l'Intérieur, soutiens implicites aux éléments les plus radicaux présents dans la manifestation contre le mariage gay… L'UMP s'est-elle lancée dans une stratégie de surenchère assumée? Ou ces éclats sont-ils au contraire le signe que le parti de Jean-François Copé a du mal à trouver sa place dans l'opposition?
Attaques contre la justice
La semaine dernière avait pourtant bien commencé. Le mardi, quand Jérôme Cahuzac annonce sa démission après l'ouverture d'une information judiciaire, la droite réagit avec une sobriété remarquée. Pour la plupart, les ténors de l'UMP s'en tiennent à un "laissons la justice faire son travail". D'aucuns rappellent quand même la promesse du candidat Hollande d'une "République exemplaire", quand d'autres établissent un parallèle avec l'affaire Woerth. "Il n'aura pas été lynché ni par la presse ni par l'opposition", ce qui "tranche avec l'affaire Woerth, quand le PS se déchaînait alors qu'il n'y avait aucune preuve", a par exemple réagit l'ancien ministre Luc Chatel.
Le lendemain, Jean-François Copé, en tant que président provisoire de l'UMP, exerce son droit démocratique en défendant devant l'Assemblée nationale sa motion de censure. Une tentative pour le chef contesté du parti d'asseoir son autorité.
Mais jeudi soir, patatras. Nicolas Sarkozy est mis en examen. Dès lors, la droite se déchaîne. Copé crie son "incompréhension", Wauquiez évoque des "conditions juridiques plus que contestables", Pécresse juge que la mise en examen est "surréaliste" tandis que Fillon est "stupéfait". Le plus virulent est sans conteste l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Henri Guaino, qui va jusqu'à demander au juge Gentil, en charge de l'affaire, de s'expliquer auprès des Français pour avoir selon lui "déshonoré la Justice". La sortie lui vaut d'ailleurs une citation à comparaître pour "outrage à magistrat".
L'omniprésence gênante de Sarkozy
Dimanche, pour la seconde fois en quelques mois, une partie de l'UMP est descendue dans la rue contre l'ouverture du mariage au couple de même sexe. Jean-François Copé a ainsi défilé aux côtés d'Hervé Mariton, de Christian Jacob, ou encore de Christine Boutin. Pour repousser certains manifestants qui tentaient de forcer le cordon de sécurité pour atteindre les Champs Elysées, les forces de l'ordre font usage de bombe aérosols. "Les forces de l’ordre ont tiré sur des enfants de 2 à 5 ans en poussette !", s'est offusqué Laurent Wauquiez. De son côté, Eric Ciotti s'interroge : "Aujourd'hui, je le dis très clairement, la question du maintien à son poste du préfet de police de Paris doit se poser". La président du Parti Chrétien démocrate exige de son côté la tête du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
Dix mois après la défaite présidentielle, l'UMP semble avoir du mal à trouver le bon ton. L'omniprésence médiatique de Nicolas Sarkozy, malgré le silence auquel il s'astreint difficilement, doublée de l'exceptionnelle crise interne qui a secoué le parti, rendent l'UMP inaudible. La seule réponse apportée semble être celle de la surenchère. En termes de propositions alternatives, en revanche, c'est le calme plat. Cette même semaine par exemple, la convention sur la fiscalité organisée par l'UMP et présentant une vingtaine de propositions pour sortir la France de "l'impasse fiscale" est passée à la trappe.
Crise de leadership
La crise de leadership, qui durera au moins jusqu'en septembre avec la nouvelle élection pour la présidence du parti, si ce n'est jusqu'en 2016 avec la primaire pour l'élection présidentielle, va continuer de fragiliser la principale formation de l'opposition. Cette stratégie du toujours plus est d'ailleurs ouvertement critiquée en interne par certains ténors. L'opposition "ne peut pas se réduire à un travail de critiques tous azimuts", avait fait valoir il y a quelques semaines Laurent Wauquiez. De son côté, Valérie Pécresse a mis en garde. "La motion de censure à elle seule" ne suffira pas à "restaurer la crédibilité de l'UMP".
La Corée du Nord menace de frapper les USA, Guam et Hawaï
La Corée du Nord a placé son armée en ordre de combat ce mardi et demandé à ses unités spéciales « stratégiques » de se préparer à d’éventuelles frappes contre les Etats-Unis, et les îles de Guam et de Hawaï dans le Pacifique, a indiqué l’agence officielle nord-coréenne.
« Le commandement de l’armée du peuple coréen déclare que toutes les troupes d’artillerie, y compris les unités stratégiques de missiles et les unités d’artillerie à longue portée doivent être placées en alerte 'prête au combat’», selon KCNA.
ECONOMIE
Chypre: la réouverture des banques
repoussée à jeudi , l'euro se reprend en
Asie
repoussée à jeudi , l'euro se reprend en
Asie
Le président chypriote conservateur Nicos Anastasiades le 25 mars 2013 à Nicosie (Pool/AFP, Petros Karadjias)
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NICOSIE — Chypre a repoussé à jeudi la réouverture de ses banques après avoir évité lundi la banqueroute grâce à un plan de sauvetage de dernière minute dont les deux principaux établissements bancaires de l'île ont payé le prix fort.
Après avoir atteint lundi son plus bas niveau depuis quatre ans, la monnaie européenne s'est toutefois un peu reprise mardi en Asie: l'euro est remonté à 1,2869 dollar, contre 1,2853 dollar lundi à 21H00 GMT.
Toutes les banques du pays, fermées depuis le 16 mars, dont les deux plus importantes, la Laïki Bank et la Bank of Cyprus, ne devraient finalement rouvrir que jeudi au lieu de mardi, a annoncé la Banque centrale dans un communiqué publié tard lundi soir.
Le ministre chypriote des Finances Michael Sarris a pris la décision de prolonger la fermeture des banques jusqu'à jeudi sur les conseils du gouverneur de la Banque centrale, Panicos Demetriades, dans le but "d'assurer le bon fonctionnement de tout le système bancaire", indique le communiqué.
La Banque centrale avait annoncé quelques heures plus tôt que toutes les banques, sauf les deux les plus importantes, la Bank of Cyprus et la Laiki Bank, fermées depuis le 16 mars, seraient rouvertes mardi après une fermeture de dix jours devant la menace de retraits d'argent massifs.
L'accord mis au point dans la nuit de dimanche à lundi prévoit des "décisions douloureuses pour sauver le pays de la faillite", a estimé lundi soir le président chypriote conservateur Nicos Anastasiades en promettant lors d'une allocution télévisée que l'île méditerranéenne "se remettrait de nouveau sur pied".
Le prix à payer par Nicosie est en effet très élevé. Laïki Bank (Popular Bank en anglais), la deuxième banque du pays, va être mise en faillite de manière ordonnée. Elle sera scindée entre une "bad bank", entité résiduelle amenée à disparaître progressivement, et une "good bank", où seront regroupés les dépôts inférieurs à 100.000 euros, qui bénéficient d'une garantie publique dans l'UE.
Cette mesure aura pour effet de réduire considérablement la taille du secteur bancaire chypriote, jugé surdimensionné par rapport à l'économie de l'île puisqu'il représente environ huit fois son Produit intérieur brut (PIB).
Bank of Cyprus, la première banque chypriote, reprendra à terme les dépôts garantis de Laïki Bank. Elle reprendra aussi les dettes de celle-ci envers la Banque centrale européenne (BCE), qui s'élèvent à 9 milliards d'euros.
Les titulaires de comptes dépassant 100.000 euros auprès de la Bank of Cyprus vont aussi subir une ponction de l'ordre de 30% de leurs avoirs, a indiqué le porte-parole du gouvernement chypriote Christos Stylianides.
Marchés anxieux
Initialement favorablement accueilli par les marchés, ce plan --conclu après douze heures de négociations tendues à Bruxelles dimanche entre le président chypriote et la troïka (UE, BCE,FMI)-- a ensuite semblé moins les convaincre.
L'euro a accéléré sa chute lundi en fin d'après-midi, atteignant un temps son plus bas niveau depuis fin novembre, les investisseurs craignant que le plan de sauvetage de Chypre ne fasse office de précédent, après des propos en ce sens du patron de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.
Mais ce dernier a fait machine arrière plus tard dans la soirée en affirmant que Chypre était un cas spécifique et que le plan de sauvetage ne saurait servir de modèle au règlement d'autres problèmes dans la zone euro à l'avenir.
"Les programmes d'ajustement macro-économique sont faits sur mesure en fonction de la situation du pays concerné et aucun modèle ou patron n'est utilisé", a souligné M. Dijsselbloem dans un court communiqué.
L'euro s'est légèrement ressaisi après cette précision et s'établissait à 1,2856 dollar vers 19h30 GMT après avoir glissé jusqu'à 1,2830 dollar vers 17H15 GMT.
Une tendance qui s'est confirmée en Asie dans la nuit de lundi à mardi. L'euro a remonté face au dollar mais également face à la devise japonaise, cotant 121,31 yens mardi matin contre 120,96 yens lundi soir.
Les cambistes ajustaient leurs positions après la dépréciation de l'euro intervenue sur les marchés européens et américains quelques heures auparavant. Certains profitaient de l'aubaine pour acheter à prix réduit la monnaie unique, ce qui la faisait remonter légèrement.
Outre la restructuration du secteur bancaire, les autorités chypriotes vont également signer dans les prochaines semaines avec la troïka un protocole d'accord prévoyant des réformes structurelles, des privatisations et une hausse de l'impôt sur les sociétés qui passera de 10 à 12,5%.
Parmi les efforts demandés à Chypre figurera aussi la lutte contre le blanchiment d'argent, en fonction des résultats d'un audit imminent.
En échange, une aide allant jusqu'à 10 milliards d'euros sera fournie essentiellement par le Mécanisme européen de stabilité (MES) et un apport du FMI qui reste à chiffrer.
Soutien russe
Le plan de sauvetage a reçu le soutien de la Russie qui s'était violemment opposée à un premier projet qui prévoyait une taxation des dépôts bancaires au-dessus de 20.000 euros. Les avoirs russes à Chypre sont estimés à plus de 20 milliards d'euros.
Le président russe Vladimir Poutine a ainsi demandé au gouvernement d'étudier "les conditions d'une restructuration" du prêt de 2,5 milliards d'euros accordé par Moscou à Chypre en 2011, comme le demandait Nicosie.
Chypre va toutefois restreindre les mouvements de capitaux pour éviter leur fuite.
Les autorités chypriotes, qui avaient fait voter vendredi une loi sur les résolutions bancaires, n'auront pas besoin de repasser devant le Parlement pour adopter le nouveau plan de sauvetage. Mais celui-ci doit encore être approuvé d'ici mi-avril par plusieurs Parlements de pays de la zone euro, dont l'Allemagne. Le premier versement de l'aide devrait avoir lieu début mai.
Après avoir atteint lundi son plus bas niveau depuis quatre ans, la monnaie européenne s'est toutefois un peu reprise mardi en Asie: l'euro est remonté à 1,2869 dollar, contre 1,2853 dollar lundi à 21H00 GMT.
Toutes les banques du pays, fermées depuis le 16 mars, dont les deux plus importantes, la Laïki Bank et la Bank of Cyprus, ne devraient finalement rouvrir que jeudi au lieu de mardi, a annoncé la Banque centrale dans un communiqué publié tard lundi soir.
Le ministre chypriote des Finances Michael Sarris a pris la décision de prolonger la fermeture des banques jusqu'à jeudi sur les conseils du gouverneur de la Banque centrale, Panicos Demetriades, dans le but "d'assurer le bon fonctionnement de tout le système bancaire", indique le communiqué.
La Banque centrale avait annoncé quelques heures plus tôt que toutes les banques, sauf les deux les plus importantes, la Bank of Cyprus et la Laiki Bank, fermées depuis le 16 mars, seraient rouvertes mardi après une fermeture de dix jours devant la menace de retraits d'argent massifs.
L'accord mis au point dans la nuit de dimanche à lundi prévoit des "décisions douloureuses pour sauver le pays de la faillite", a estimé lundi soir le président chypriote conservateur Nicos Anastasiades en promettant lors d'une allocution télévisée que l'île méditerranéenne "se remettrait de nouveau sur pied".
Le prix à payer par Nicosie est en effet très élevé. Laïki Bank (Popular Bank en anglais), la deuxième banque du pays, va être mise en faillite de manière ordonnée. Elle sera scindée entre une "bad bank", entité résiduelle amenée à disparaître progressivement, et une "good bank", où seront regroupés les dépôts inférieurs à 100.000 euros, qui bénéficient d'une garantie publique dans l'UE.
Cette mesure aura pour effet de réduire considérablement la taille du secteur bancaire chypriote, jugé surdimensionné par rapport à l'économie de l'île puisqu'il représente environ huit fois son Produit intérieur brut (PIB).
Bank of Cyprus, la première banque chypriote, reprendra à terme les dépôts garantis de Laïki Bank. Elle reprendra aussi les dettes de celle-ci envers la Banque centrale européenne (BCE), qui s'élèvent à 9 milliards d'euros.
Les titulaires de comptes dépassant 100.000 euros auprès de la Bank of Cyprus vont aussi subir une ponction de l'ordre de 30% de leurs avoirs, a indiqué le porte-parole du gouvernement chypriote Christos Stylianides.
Marchés anxieux
Initialement favorablement accueilli par les marchés, ce plan --conclu après douze heures de négociations tendues à Bruxelles dimanche entre le président chypriote et la troïka (UE, BCE,FMI)-- a ensuite semblé moins les convaincre.
L'euro a accéléré sa chute lundi en fin d'après-midi, atteignant un temps son plus bas niveau depuis fin novembre, les investisseurs craignant que le plan de sauvetage de Chypre ne fasse office de précédent, après des propos en ce sens du patron de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.
Mais ce dernier a fait machine arrière plus tard dans la soirée en affirmant que Chypre était un cas spécifique et que le plan de sauvetage ne saurait servir de modèle au règlement d'autres problèmes dans la zone euro à l'avenir.
"Les programmes d'ajustement macro-économique sont faits sur mesure en fonction de la situation du pays concerné et aucun modèle ou patron n'est utilisé", a souligné M. Dijsselbloem dans un court communiqué.
L'euro s'est légèrement ressaisi après cette précision et s'établissait à 1,2856 dollar vers 19h30 GMT après avoir glissé jusqu'à 1,2830 dollar vers 17H15 GMT.
Une tendance qui s'est confirmée en Asie dans la nuit de lundi à mardi. L'euro a remonté face au dollar mais également face à la devise japonaise, cotant 121,31 yens mardi matin contre 120,96 yens lundi soir.
Les cambistes ajustaient leurs positions après la dépréciation de l'euro intervenue sur les marchés européens et américains quelques heures auparavant. Certains profitaient de l'aubaine pour acheter à prix réduit la monnaie unique, ce qui la faisait remonter légèrement.
Outre la restructuration du secteur bancaire, les autorités chypriotes vont également signer dans les prochaines semaines avec la troïka un protocole d'accord prévoyant des réformes structurelles, des privatisations et une hausse de l'impôt sur les sociétés qui passera de 10 à 12,5%.
Parmi les efforts demandés à Chypre figurera aussi la lutte contre le blanchiment d'argent, en fonction des résultats d'un audit imminent.
En échange, une aide allant jusqu'à 10 milliards d'euros sera fournie essentiellement par le Mécanisme européen de stabilité (MES) et un apport du FMI qui reste à chiffrer.
Soutien russe
Le plan de sauvetage a reçu le soutien de la Russie qui s'était violemment opposée à un premier projet qui prévoyait une taxation des dépôts bancaires au-dessus de 20.000 euros. Les avoirs russes à Chypre sont estimés à plus de 20 milliards d'euros.
Le président russe Vladimir Poutine a ainsi demandé au gouvernement d'étudier "les conditions d'une restructuration" du prêt de 2,5 milliards d'euros accordé par Moscou à Chypre en 2011, comme le demandait Nicosie.
Chypre va toutefois restreindre les mouvements de capitaux pour éviter leur fuite.
Les autorités chypriotes, qui avaient fait voter vendredi une loi sur les résolutions bancaires, n'auront pas besoin de repasser devant le Parlement pour adopter le nouveau plan de sauvetage. Mais celui-ci doit encore être approuvé d'ici mi-avril par plusieurs Parlements de pays de la zone euro, dont l'Allemagne. Le premier versement de l'aide devrait avoir lieu début mai.
Cette nuit en Asie : la guerre sans pitié du
réfrigérateur
Il n'y a pas que dans les smartphones que la compétition se fait sur le terrain judiciaire. En Corée, Samsung et LG se déchirent sur le marché du réfrigérateur.
DR
Les géants coréens Samsung et LG se déchirent pour un frigo
Les médias sud-coréens révèlent ce matin que les deux géants de l'électronique viennent de durcir leur bataille judiciaire, pour le contrôle de leur marché domestique où la compétition devient de plus en plus redoutable. Vendredi dernier, Samsung Electronics a ainsi porté plainte contre son rival LG Electronics devant un tribunal du sud de Séoul. Le groupe demande 50 milliards de wons (34,5 millions d'euros) de dommages et intérêts à son compatriote pour atteinte à son image de marque. Cette action en justice est une réponse à une procédure entamée, fin 2012, pour les mêmes motifs par LG, qui réclame, lui, 10 milliards de wons à son compatriote. La dispute est née en août dernier de la mise en ligne par Samsung, sur YouTube, d'une vidéo cherchant à prouver que ses réfrigérateurs offraient une plus grande contenance que ceux vendus par LG. Les deux groupes affirment produire les plus gros réfrigérateurs de la planète avec des capacités proches de 900 litres. Outrée par la vidéo de Samsung, baptisée «la vérité qui dérange sur la capacité des réfrigérateurs», LG a proposé un "duel" de capacité à son concurrent obnubilé par les classements mais n'a pas obtenu satisfaction et s'est donc résolu à se tourner vers la justice. Cette procédure vient s'ajouter à la bataille judiciaire que se livrent déjà deux filiales des géants, Samsung Display et LG Display, concernant le contrôle de brevets sur la technologie d'affichage.
Le "Nike chinois" dans le rouge
C'est une icône du business chinois qui trébuche. Le groupe de « sportswear » Li Ning, fondé par un ex-athlète chinois multi-médaillé aux JO de Los Angeles en 1984, a annoncé ce matin qu'il avait été déficitaire en 2012, affichant une perte sèche de 319 millions de dollars. C'est la première fois que Li Ning passe dans le rouge depuis sa cotation en bourse, en 2004, mais cette évolution était attendue. Déjà, en 2011, les ventes avaient diminué, victimes du ralentissement de la croissance économique mais également de l'intensification de la concurrence sur un marché jugé déterminant par tous les acteurs du secteur. Lors du premier semestre 2012, ses profits avaient fondu de 85%. Le groupe semble avoir mal anticipé les difficultés apparues sur son marché, continuant d'investir quand d'autres, comme Nike, fermaient certains magasins et réduisaient leurs stocks. Dans un communiqué, Li Ning a fait savoir ce matin qu'il allait réorienter sa stratégie en mettant plus l'accent sur les ventes de détail et moins sur la production de masse. Il prévoit d'investir dans le marketing et de revoir sa gamme de produits. D'après les données d'Euromonitor, il capte aujourd'hui 5,4% de parts de marché en Chine, contre 12% pour Nike et 11% pour Adidas.
Pékin, Séoul et Tokyo veulent se réconcilier par le commerce
Alors que les relations diplomatiques restent tendues entre les trois grandes puissances d'Asie de l'Est, des négociateurs japonais, chinois et sud-coréens se sont retrouvés, ce matin, pour la première fois à Séoul afin d'entamer des pourparlers en vue de la création d'une gigantesque zone de libre-échange trilatérale. Cette semaine, les discussions doivent permettre de définir le champ, le calendrier et les formalités d'organisation des futurs pourparlers, qui ont été formellement approuvés en novembre dernier par les trois capitales. Sur le papier, le projet, qui est régulièrement ressorti des cartons depuis quinze ans, pourrait générer de fortes poussées de croissance dans la zone. Ensemble, ces trois économies asiatiques pèsent 20% du PIB mondial et 22% de la population de la planète. Elles ont échangé, entre elles, en 2011 pour 535 milliards d'euros de biens et de services. En renforçant leurs liens économiques, les trois pays pourraient progressivement faire converger leurs intérêts et limiteraient ainsi les risques d'un éventuel dérapage sur un enjeu territorial ou diplomatique. Mais ce scénario idéal va toutefois être très compliqué à déployer, tant les intérêts économiques des trois pays divergent. Si la Chine, qui veut contrarier l'expansion de l'influence américaine dans la région, semble désormais motivée par la négociation d'une zone de libre échange, le Japon apparaît, lui, plus réticent à ouvrir en grand ses frontières aux produits "made in China". Les agriculteurs nippons, qui disposent d'importants relais au sein du pouvoir, refusent ainsi catégoriquement de voir entrer sur leurs territoires certains fruits et légumes chinois, coûtant jusqu'à dix fois moins chers. Par ailleurs, chacun de ces pays a déjà entamé des discussions avec des zones économiques concurrentes.
Tirs chinois sur un bateau vietnamien
Les autorités vietnamiennes ont annoncé ce matin qu'elles avaient « résolument protesté », la semaine dernière, après un incident maritime. D'après Hanoi, un navire chinois aurait fait feu sur un bateau de pêche vietnamien. L'action se serait déroulée le 20 mars, dans le secteur des Paracels, un archipel que se disputent les deux pays depuis longtemps, mais sur lequel Taiwan a également des prétentions territoriales. Un porte-parole du ministère vietnamien a jugé l'incident « très sérieux ». Les accrochages se sont multipliés, ces dernières années, en mer de Chine du sud, autour d'archipels que Pékin considère comme relevant de sa souveraineté. Le Vietnam est souvent considéré par les analystes comme potentiellement le pays le plus exposé au courroux de la Chine, car contrairement aux Philippines, autre pays qui s'oppose à Pékin sur des questions territoriales, il n'est lié aux Etats-Unis par aucun traité militaire. Ce qui le laisserait seul face à la puissance de feu toujours croissante de la Chine en cas de conflit.
JUSTICE ?
Le chef des petites voleuses se défile
A l’ouverture de son procès, hier, le patriarche du clan Hamidovic a nié avoir demandé aux filles de voler dans le métro.
Cécile Beaulieu
Par équipe de quatre ou cinq, les jeunes filles étaient chargées de sillonner le métro parisien avec pour ordre de ramener entre 200 € et 300 € par jour contre une rémunération de 10 €. | (DR.)
Une nuée de petites voleuses écumant les rames du métro parisien, spécialement formées pour vider les poches des touristes — de préférence asiatiques — et celles des personnes âgées. Et, derrière ces dizaines de gamines, lâchées dans les secteurs les plus touristiques de la capitale, l’ombre du « clan » Hamidovic, dirigé de main de maître par Fehim, un Bosniaque de 60 ans, suspecté d’être le parrain d’une organisation aux multiples strates.
Depuis hier, ils sont vingt et un, au côté du « patriarche », qui comparaissent devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, pour traite d’êtres humains, association de malfaiteurs et provocation de mineurs à commettre des délits.
Tous ont été arrêtés en novembre et décembre 2010 à Montpellier, Lançon-Provence, Perpignan et en Italie, à l’issue d’une enquête de très longue haleine menée par la brigade de protection des mineurs (BPM), qui a rapidement eu le sentiment d’être face à une véritable organisation criminelle très hiérarchisée. A la tête, Fehim et son épouse, au deuxième niveau, les fils Hamidovic et les belles-filles, chargés de la transmission des informations au « patriarche » sur le « travail » effectué par les petites voleuses. La troisième strate serait composée de membres de la famille Hamidovic chargés de l’encadrement et de la surveillance des filles, pour certaines préalablement formées dans le métro de Rome.
Témoignages accablant
A Paris, les petites voleuses commençaient par équipes de quatre ou cinq à sillonner, vers 7 heures, les couloirs du métro et enchaînaient une dizaine d’heures, avec l’ordre de rapporter à leurs « chaperons » entre 200 € et 300 € par jour, contre une rémunération de 10 €… ou des sévices lorsque le résultat n’était pas atteint. Le fruit des vols était ensuite acheminé tous les quinze jours à d’autres membres du réseau, camouflé dans les culottes des femmes du clan, jusqu’à Perpignan. Ou transféré via Western Union. Les sommes qui auraient ensuite été transmises à Fehim auraient atteint 1,3 M€ en 2009.
Mais, dans le box, le « chef », lui, s’emploie à nier avec la plus grande vigueur. Tout. Point par point. Chemise blanche sous un blazer bleu marine, grosses lunettes et voix de stentor, il couvre de ses dénégations farouches la voix fluette de sa traductrice… récoltant au passage quelques rappels à l’ordre de la présidente. Mais le message est clair : « Je n’ai rien fait. Je suis accusé à la place d’un autre ». L’« autre » serait un certain Elvis qui chercherait à se venger de lui. Et Fehim a beau jeu de nier, en dépit des témoignages accablant des petites voleuses devant les enquêteurs. Non seulement elles se sont ensuite rétractées, mais leur fiabilité est sérieusement mise en cause par la défense du « chef » : qui sont vraiment ces filles qui prétendaient toutes se nommer Hamidovic? Quel est leur âge réel? « Pourquoi prendre pour argent comptant les déclarations de personnes dont on ne sait rien? » argue l’avocat de Fehim, Me Yassine Yacouti. Le jugement sera rendu le 24 avril.
Tous ont été arrêtés en novembre et décembre 2010 à Montpellier, Lançon-Provence, Perpignan et en Italie, à l’issue d’une enquête de très longue haleine menée par la brigade de protection des mineurs (BPM), qui a rapidement eu le sentiment d’être face à une véritable organisation criminelle très hiérarchisée. A la tête, Fehim et son épouse, au deuxième niveau, les fils Hamidovic et les belles-filles, chargés de la transmission des informations au « patriarche » sur le « travail » effectué par les petites voleuses. La troisième strate serait composée de membres de la famille Hamidovic chargés de l’encadrement et de la surveillance des filles, pour certaines préalablement formées dans le métro de Rome.
Témoignages accablant
A Paris, les petites voleuses commençaient par équipes de quatre ou cinq à sillonner, vers 7 heures, les couloirs du métro et enchaînaient une dizaine d’heures, avec l’ordre de rapporter à leurs « chaperons » entre 200 € et 300 € par jour, contre une rémunération de 10 €… ou des sévices lorsque le résultat n’était pas atteint. Le fruit des vols était ensuite acheminé tous les quinze jours à d’autres membres du réseau, camouflé dans les culottes des femmes du clan, jusqu’à Perpignan. Ou transféré via Western Union. Les sommes qui auraient ensuite été transmises à Fehim auraient atteint 1,3 M€ en 2009.
Mais, dans le box, le « chef », lui, s’emploie à nier avec la plus grande vigueur. Tout. Point par point. Chemise blanche sous un blazer bleu marine, grosses lunettes et voix de stentor, il couvre de ses dénégations farouches la voix fluette de sa traductrice… récoltant au passage quelques rappels à l’ordre de la présidente. Mais le message est clair : « Je n’ai rien fait. Je suis accusé à la place d’un autre ». L’« autre » serait un certain Elvis qui chercherait à se venger de lui. Et Fehim a beau jeu de nier, en dépit des témoignages accablant des petites voleuses devant les enquêteurs. Non seulement elles se sont ensuite rétractées, mais leur fiabilité est sérieusement mise en cause par la défense du « chef » : qui sont vraiment ces filles qui prétendaient toutes se nommer Hamidovic? Quel est leur âge réel? « Pourquoi prendre pour argent comptant les déclarations de personnes dont on ne sait rien? » argue l’avocat de Fehim, Me Yassine Yacouti. Le jugement sera rendu le 24 avril.
Le Parisien
SOCIAL
Chômage: les chiffres de février
pourraient
pourraient
atteindre un nouveau pic historique
Jean-Marc Ayrault et un jeune bénéficiant d'un emploi d'avenir, le 25 mars 2013 à Pantin (AFP, Fred Dufour)
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PARIS — Face à la hausse continue du chômage depuis près de deux ans, le gouvernement a annoncé des moyens accrus pour Pôle emploi et écarte toute "résignation" alors que le nombre d'inscrits à Pôle emploi en février pourrait établir un nouveau record avec le pic de 1997 (3,185 millions).
Fin janvier, 3,169 millions de demandeurs d'emploi sans activité étaient recensés en métropole. Une nouvelle augmentation, attendue, serait la 22e consécutive pour cette catégorie de chômeurs.
Contre le chômage, "on n'aura jamais tout essayé", a souligné lundi devant la presse le Premier ministre en prenant le contrepied de l'expression utilisée par François Mitterrand en 1993.
Lors d'un déplacement en banlieue parisienne, Jean-Marc Ayrault a d'abord vanté les différents outils mis en place par le gouvernement. A fin mars, 15.000 jeunes, peu ou pas qualifiés, bénéficieront d'un emploi d'avenir, emploi aidé de longue durée, le "mouvement" est "en marche", a-t-il estimé alors que l'objectif est de 100.000 d'ici à fin 2013.
Quant aux contrats de génération, entrés en application la semaine dernière pour favoriser l'embauche en CDI des jeunes et le maintien dans l'emploi des seniors, M. Ayrault a signé lundi, en Seine-et-Marne cette fois, l'un des tout premiers contrats. Le gouvernement en espère 500.000 d'ici à la fin du quinquennat.
Le Premier ministre a aussi annoncé le recrutement de 2.000 CDI supplémentaires d'ici septembre chez Pôle emploi, après un renfort équivalent en 2012.
Le service public de l'emploi, qui avait vu ses effectifs amputés de 1.800 postes en 2011 en pleine croissance du chômage, est régulièrement critiqué pour l'inefficacité de son organisation interne ou sa déshumanisation.
Mais depuis sa création fin 2008 (fusion ANPE-Assedic), Pôle Emploi doit gérer 1,5 million de chômeurs supplémentaires, dont 950.000 sans aucune activité (+43%) et pour le ministre du Travail, Michel Sapin, le niveau des moyens du service public était une "vraie question".
Lors de sa campagne, François Hollande avait promis des moyens nouveaux.
De nouveaux moyens "bienvenus" pour Pôle emploi
Les syndicats ont salué les recrutements à venir, "bienvenus" car "face aux situations d'inquiétude, voire de désarroi des salariés privés d'emploi, la pression sur les personnels est aujourd'hui très forte", a réagi dans un communiqué la CFDT (premier syndicat). La série de menaces de suicides après la mort par le feu d'un chômeur à Nantes le 13 février a dramatiquement souligné les difficultés de Pôle emploi à faire face, et le désarroi des chômeurs, dont le nombre a augmenté de plus de 10% sur la seule dernière année.
En tenant compte des inscrits exerçant une activité réduite, Pôle emploi recensait fin janvier 4,6 millions de demandeurs d'emploi en métropole (4,9 avec l'Outre-mer). Les demandeurs d'emplois de longue durée (plus d'un an) n'ont jamais été aussi nombreux: près de deux millions, et chaque mois 90.000 chômeurs épuisent leur droit à une indemnisation.
Pour améliorer l'accompagnement des chômeurs, Pôle emploi tente depuis début 2013 de s'y prendre autrement, en concentrant ses moyens vers "ceux qui en ont le plus besoin" et propose aux autres un suivi plus allégé.
"Il était nécessaire d'accroître les moyens humains" pour que cette réforme "produise pleinement ses effets qualitatifs d'amélioration du suivi et de l'accompagnement des demandeurs d'emploi", a expliqué dans un communiqué le ministère du Travail.
Sur France 2 jeudi, le président de la République va tenter de convaincre que les différents outils mis en place par son gouvernement et la future loi sur la réforme du marché du travail pourront permettre d'inverser la courbe du chômage avant fin 2013.
L'Insee prévoit un taux de chômage de 10,6% en métropole mi-2013 (11% avec les départements d'outre-mer). L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dont les prévisions sont à plus long terme, entrevoit une "stabilisation fin 2013", autour de 11,25% de la population active.
Si ces prévisions se vérifiaient, le record de taux de chômage en métropole (10,8%), enregistré en 1994 et 1997, serait dépassé
SOCIETE
Lobbying à l'Assemblée : la transparence
n'est
rien sans contrôle
Tribune Les premiers pas vers une plus grande transparence dans les pratiques manquent encore d'ambition.
Libération
En septembre 2011, en pleine tourmente Mediator, des proches du laboratoire Servier sont soupçonnés d’avoir expurgé le rapport d’une mission parlementaire au Sénat. En février 2012, le bureau de l’Assemblée nationale sanctionne Thierry Costes pour usage abusif des badges d’accès au Parlement offerts par un député. En octobre 2012, le commissaire européen Dalli démissionne suite à des soupçons de corruption et trafic d’influence sur un dossier lié à l’industrie du tabac. Ces découvertes de pratiques peu scrupuleuses liées au lobbying contribuent à alimenter la défiance à l’égard de nos institutions. Elles montrent qu’il est nécessaire pour notre démocratie de s’équiper d’outils de contrôle et de transparence des activités d’influence.
Rappelons d’abord qu’il est essentiel dans une démocratie que chaque citoyen, du chef d’entreprise à l’ouvrier, en passant par le militant associatif, puisse exprimer son point de vue et faire valoir ses attentes à ses représentants. Les discussions en France autour de la loi Hadopi, du mariage pour tous, du mouvement des «pigeons» ou dans une moindre mesure de la réforme bancaire, ont montré que la sphère de l’influence s’est étendue, et ce notamment grâce à l’appropriation par les citoyens des outils numériques. Les parlementaires n’étant pas experts de l’ensemble du spectre législatif, il est normal qu’ils consultent les parties concernées pour voter des lois plus en phase avec la réalité de la société. Il demeure que ce dialogue entre pouvoirs publics et société civile doit être encadré. Bien souvent aujourd’hui, les seuls groupes d’intérêts influents sont ceux qui utilisent, en toute opacité, des méthodes déloyales comme le mensonge, l’accès privilégié, le trafic d’influence ou la corruption.
Outre-Atlantique, suite à l’envoi en 1935 par un petit groupe de lobbyistes au service de grandes compagnies de centaines de télégrammes de prétendus «citoyens», une loi fédérale a imposé dès 1946 la création d’un registre des lobbyistes, contenant des informations sur leurs activités d’influence, leurs clients et leurs revenus. En France, ce n’est qu’en 2009 que l’Assemblée nationale a tenté de réguler ce phénomène, en publiant une liste des quelques lobbyistes ayant obtenu le privilège d’accéder librement à ses couloirs. Comme l’étude que nous avons menée avec Transparency International l’avait montré, ce système était non pluraliste, opaque et discrétionnaire.
Pour y remédier, le député Christophe Sirugue a récemment proposé, dans un rapport commandé par la présidence de l’Assemblée, de remplacer le système existant par un registre ouvert à tous les acteurs souhaitant faire valoir leur opinion auprès des parlementaires. L’inscription à ce registre sera conditionnée à la déclaration des sources de financement des organisations et de leurs activités, et la publication de ces informations en ligne pour tous, députés comme citoyens. À cette proposition s’ajoutent diverses mesures pour plus de transparence et de contrôle : interdire l’accès des lobbyistes à la salle des quatre colonnes, imposer la publication de la liste des auditionnés au sein de chaque rapport, ou encore faire la lumière sur l’organisation, par des lobbyistes, de colloques dans l’enceinte de l’institution.
En s’engageant à accepter cette réforme, le bureau de l’Assemblée a ouvert la voie de la transparence. Les plus fortes ambitions restent malheureusement lettre morte. Une importante proposition a notamment été écartée : le député Sirugue proposait en effet de rendre publics les arguments présentés par les lobbyistes aux députés, ce qui aurait facilité l’identification, pour les citoyens et les chercheurs, de l’origine des mesures discutées au Parlement. Le nouveau registre souffre par ailleurs d’une sérieuse faiblesse : l’absence de contrôle des lobbyistes. L’expérience américaine a montré qu’une régulation du lobbying peu contraignante crée un système inefficace, le peu de lobbyistes s’étant effectivement inscrits ayant souvent fourni des informations farfelues. Le principe de l’inscription volontaire alors adopté avait eu raison d’un outil pourtant prometteur en matière de transparence, le rendant totalement inopérant. En 1995, une nouvelle loi rend finalement obligatoire l’inscription et le dépôt des rapports d’activités des lobbyistes sur le site du Congrès.
Ce dispositif n’acquière son efficacité réelle que par la suite, lorsque des citoyens réunis au sein de la Sunlight Foundation automatisent la collecte et republication en ligne des informations sur les lobbyistes, afin de les diffuser au plus grand nombre. En agrégeant, historisant et simplifiant la visualisation des actions et dépenses des lobbyistes, ces outils rendent les mécanismes d’influence enfin plus compréhensible à tous, du journaliste au simple citoyen. Cette expérience montre qu’une politique efficace de transparence ne peut reposer sur la seule base d’une inscription volontaire et d’informations parcellaires. C’est pourtant là encore le choix du Parlement français. Déjà en 1993, lorsque le président Seguin mettait fin au système anticonstitutionnel du «vote de groupe», toujours en vigueur au Sénat, permettant à un député de voter pour plusieurs centaines de ses collègues absents, la réforme fut acceptée sous la condition expresse que les citoyens n’accèdent qu’à des informations partielles sur les scrutins supposés publics. Le citoyen ne peut aujourd’hui pas savoir quels députés ont physiquement voté lors d’un scrutin public, ni donc le sens réel de leurs votes.
Si nos députés ne veulent pas perdre un demi-siècle, comme aux Etats-Unis, en laissant se développer des pratiques opaques peu valorisantes pour la démocratie, ils doivent se mobiliser en s’engageant pour une vraie transparence. Ils doivent exiger que le détail des scrutins publics auxquels ils participent soient rendus publics à tous. Il doivent également refuser de rencontrer des lobbyistes absents du registre officiel. C’est la condition nécessaire pour que tous les lobbyistes - think tanks, industriels, ONG ou citoyens - se plient aux principes de transparence qu’une grande démocratie moderne, telle que la France, est en droit d’exiger.
Rappelons d’abord qu’il est essentiel dans une démocratie que chaque citoyen, du chef d’entreprise à l’ouvrier, en passant par le militant associatif, puisse exprimer son point de vue et faire valoir ses attentes à ses représentants. Les discussions en France autour de la loi Hadopi, du mariage pour tous, du mouvement des «pigeons» ou dans une moindre mesure de la réforme bancaire, ont montré que la sphère de l’influence s’est étendue, et ce notamment grâce à l’appropriation par les citoyens des outils numériques. Les parlementaires n’étant pas experts de l’ensemble du spectre législatif, il est normal qu’ils consultent les parties concernées pour voter des lois plus en phase avec la réalité de la société. Il demeure que ce dialogue entre pouvoirs publics et société civile doit être encadré. Bien souvent aujourd’hui, les seuls groupes d’intérêts influents sont ceux qui utilisent, en toute opacité, des méthodes déloyales comme le mensonge, l’accès privilégié, le trafic d’influence ou la corruption.
Outre-Atlantique, suite à l’envoi en 1935 par un petit groupe de lobbyistes au service de grandes compagnies de centaines de télégrammes de prétendus «citoyens», une loi fédérale a imposé dès 1946 la création d’un registre des lobbyistes, contenant des informations sur leurs activités d’influence, leurs clients et leurs revenus. En France, ce n’est qu’en 2009 que l’Assemblée nationale a tenté de réguler ce phénomène, en publiant une liste des quelques lobbyistes ayant obtenu le privilège d’accéder librement à ses couloirs. Comme l’étude que nous avons menée avec Transparency International l’avait montré, ce système était non pluraliste, opaque et discrétionnaire.
Pour y remédier, le député Christophe Sirugue a récemment proposé, dans un rapport commandé par la présidence de l’Assemblée, de remplacer le système existant par un registre ouvert à tous les acteurs souhaitant faire valoir leur opinion auprès des parlementaires. L’inscription à ce registre sera conditionnée à la déclaration des sources de financement des organisations et de leurs activités, et la publication de ces informations en ligne pour tous, députés comme citoyens. À cette proposition s’ajoutent diverses mesures pour plus de transparence et de contrôle : interdire l’accès des lobbyistes à la salle des quatre colonnes, imposer la publication de la liste des auditionnés au sein de chaque rapport, ou encore faire la lumière sur l’organisation, par des lobbyistes, de colloques dans l’enceinte de l’institution.
En s’engageant à accepter cette réforme, le bureau de l’Assemblée a ouvert la voie de la transparence. Les plus fortes ambitions restent malheureusement lettre morte. Une importante proposition a notamment été écartée : le député Sirugue proposait en effet de rendre publics les arguments présentés par les lobbyistes aux députés, ce qui aurait facilité l’identification, pour les citoyens et les chercheurs, de l’origine des mesures discutées au Parlement. Le nouveau registre souffre par ailleurs d’une sérieuse faiblesse : l’absence de contrôle des lobbyistes. L’expérience américaine a montré qu’une régulation du lobbying peu contraignante crée un système inefficace, le peu de lobbyistes s’étant effectivement inscrits ayant souvent fourni des informations farfelues. Le principe de l’inscription volontaire alors adopté avait eu raison d’un outil pourtant prometteur en matière de transparence, le rendant totalement inopérant. En 1995, une nouvelle loi rend finalement obligatoire l’inscription et le dépôt des rapports d’activités des lobbyistes sur le site du Congrès.
Ce dispositif n’acquière son efficacité réelle que par la suite, lorsque des citoyens réunis au sein de la Sunlight Foundation automatisent la collecte et republication en ligne des informations sur les lobbyistes, afin de les diffuser au plus grand nombre. En agrégeant, historisant et simplifiant la visualisation des actions et dépenses des lobbyistes, ces outils rendent les mécanismes d’influence enfin plus compréhensible à tous, du journaliste au simple citoyen. Cette expérience montre qu’une politique efficace de transparence ne peut reposer sur la seule base d’une inscription volontaire et d’informations parcellaires. C’est pourtant là encore le choix du Parlement français. Déjà en 1993, lorsque le président Seguin mettait fin au système anticonstitutionnel du «vote de groupe», toujours en vigueur au Sénat, permettant à un député de voter pour plusieurs centaines de ses collègues absents, la réforme fut acceptée sous la condition expresse que les citoyens n’accèdent qu’à des informations partielles sur les scrutins supposés publics. Le citoyen ne peut aujourd’hui pas savoir quels députés ont physiquement voté lors d’un scrutin public, ni donc le sens réel de leurs votes.
Si nos députés ne veulent pas perdre un demi-siècle, comme aux Etats-Unis, en laissant se développer des pratiques opaques peu valorisantes pour la démocratie, ils doivent se mobiliser en s’engageant pour une vraie transparence. Ils doivent exiger que le détail des scrutins publics auxquels ils participent soient rendus publics à tous. Il doivent également refuser de rencontrer des lobbyistes absents du registre officiel. C’est la condition nécessaire pour que tous les lobbyistes - think tanks, industriels, ONG ou citoyens - se plient aux principes de transparence qu’une grande démocratie moderne, telle que la France, est en droit d’exiger.
(1) Regards Citoyens est une association transpartisane qui promeut l’OpenData et l’OpenGov en France. Tous bénévoles, ses membres réutilisent un maximum de données publiques pour alimenter le débat public, rendre plus transparente la vie politique et valoriser les institutions démocratiques françaises auprès du plus grand nombre. Leur réalisation la plus connue est le site d’observation de l’activité parlementaire NosDéputés.fr.
USA. La Cour suprême se penche sur le
mariage homosexuel
La Cour suprême des Etats-Unis va examiner mardi et mercredi la conformité avec la Constitution de plusieurs textes de loi qui empêchent la reconnaissance légale des mariages entre personnes du même sexe.
La plus haute juridiction du pays doit d’abord se pencher mardi sur la légalité de la Proposition 8 d’amendement à la Constitution californienne, approuvée par référendum en 2008, et qui empêche à la législature de l’Etat de se prononcer en faveur du mariage homosexuel.
La Cour suprême se penchera le lendemain sur le Defense of Marriage Act (Doma), une loi approuvée au niveau de l’ensemble des Etats-Unis, qui définit le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme, et qui empêche de fait les couples homosexuels de bénéficier d’allocations fédérales.
La Cour suprême entendra au cours des deux prochains jours les arguments des avocats des différents camps, et devrait rendre ses décisions fin juin sur les deux cas.
Sur les 50 Etats américains, 30 ont voté des amendements interdisant le mariage entre deux personnes du même sexe. Neuf Etats et le District of Columbia ont, eux, légalisé l’union homosexuelle. La Californie figure dans les deux catégories.
Compte tenu de ces divisions, les experts s’attendent à ce que la Cour Suprême ne rende pas un jugement de portée fédérale, préférant laisser les électeurs de chaque Etat trancher.
Bill Clinton, qui avait signé en tant que président le Doma en 1996, à une époque où aucun Etat américain ne reconnaissait le mariage homosexuel, a dit au début du mois regretter sa décision et a appelé la Cour Suprême à déclarer ce texte anticonstitutionnel.
DIVERS
Berezovsky : une mort probable par
pendaison
L'autopsie du milliardaire et dissident russe, retrouvé mort samedi dans le sud de l'Angleterre, n'a pas permis de trouver « des traces de lutte violente ». Des examens toxicologiques vont être pratiqués.
Boris Berezovski en août dernier à Londres. - AFP
L'autopsie du corps du dissident russe Boris Berezovski, retrouvé mort dans le sud de l'Angleterre , a révélé qu'il était probablement décédé par pendaison, a-t-on appris lundi de source policière. « Une autopsie a été effectuée aujourd'hui (lundi) sur le corps du ressortissant russe de 67 ans Boris Berezovski, qui a été retrouvé mort samedi dans sa résidence d'Ascot » (sud de l'Angleterre), indique un communiqué de la police.
« Les résultats de l'autopsie, réalisé par un médecin légiste du Ministère de l'Intérieur, ont révélé que les causes de la mort étaient compatibles avec une pendaison. Le praticien n'a pas trouvé de traces de lutte violente » avant le décès, précise le communiqué. D'autres examens, notamment toxicologiques, doivent encore être menés, mais les résultats ne seront pas connus avant plusieurs semaines, a précisé la police.
De même, l'examen scientifique de la propriété de l'ancien milliardaire, toujours interdite d'accès par un cordon de sécurité, « va continuer pendant plusieurs jours », poursuit le communiqué. Une équipe d'enquêteurs spécialistes des substances NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) avait été appelée sur place après que le dosimètre d'un ambulancier, qui permet de mesurer la présence de radioactivité, eut « réagi » au moment où il quittait les lieux, avait précisé la police. Après examen, ces experts n'ont « rien trouvé de suspect dans la résidence », selon la même source.
« Nous n'avons aucune preuve de l'implication d'une tierce personne »
Boris Berezovski, 67 ans, opposant de longue date à Vladimir Poutine, a été découvert samedi après-midi par l'un de ses employés, gisant sur le sol de la salle de bain de sa résidence d'Ascot, une ville cossue située à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Londres.
Son corps « a été transporté hors de la propriété dans la nuit » de dimanche à lundi, selon les enquêteurs. « Nous n'avons aucune preuve de l'implication d'une tierce personne », a réaffirmé lundi le commissaire Kevin Brown, un des responsables de l'enquête, refusant de « spéculer sur les causes de la mort avant que les résultats de l'autopsie soient connus ».
Certains proches du milliardaire ont mis en avant son état dépressif, mais la thèse d'un suicide a été écartée par d'autres amis du défunt. La presse russe, citant experts ou politiques, avançait elle lundi toutes les hypothèses possibles, allant même jusqu'à envisager un meurtre par le MI5 ou une simple mise en scène.
Substance radioactive
Le milliardaire était l'une des figures à Londres d'un groupe d'exilés militant contre le président russe, auquel avait appartenu Alexandre Litvinenko. Ce dernier, transfuge du FSB (services de renseignement russes), avait été empoisonné en novembre 2006 au polonium, une substance radioactive. Il avait, peu avant, bu un thé dans un hôtel londonien avec l'homme d'affaires Dmitri Kovtoun et Andreï Lougovoï, un agent secret russe.
Sa veuve Marina Litvinenko, citée lundi par la presse britannique, a jugé « de son point de vue peu probable » que Boris Berezovski se soit suicidé. « Il avait beaucoup d'ennemis », a-t-elle assuré. Les médias britanniques avaient rappelé dimanche que Berezovski avait été la cible d'au moins deux tentatives d'assassinat, l'une, perpétrée en Russie, ayant décapité son chauffeur. Le second projet d'élimination lui avait été signalé en 2007 par les services secrets britanniques.
SOURCE AFP
La pilule provoque 2.500 accidents et 20 décès
par an en France
Des plaquettes de pilules, en janvier 2013 (AFP/Archives, Philippe Huguen)
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Utilisés par 4,27 millions de femmes (chiffres de 2011), les contraceptifs oraux combinés (COC) provoquent chaque année "en moyenne" 2.529 accidents thromboemboliques veineux et "20 décès prématurés", dont 14 sont "attribuables" aux pilules de 3e et 4e génération, indique ce rapport qui porte sur les années 2000 à 2011.
Ces décès sont liés à la survenue d'une embolie pulmonaire, forme la plus grave de l'accident thromboembolique, selon l'ANSM qui publie ce rapport dans le cadre du point régulier réalisé sur l'utilisation des pilules en France depuis l'alerte lancé en début d'année sur les pilules de 3e et 4 génération.
Sur cette moyenne de "20 décès prématurés" annuels dans les cinq ans suivant une embolie pulmonaire, 14 décès sont "attribuables" aux pilules de 3e et 4e génération tandis que 6 sont liés à la prise des pilules de 1e et 2e génération.
Sur le total des 2.529 accidents veineux annuels, 778 cas sont liés aux pilules de 1e et 2e générations, tandis que 1.751 dont attribuables aux pilules de 3 et 4e génération, selon la même étude.
Ces chiffres semblent ainsi confirmer les risques accrus de thrombose liés aux pilules de 3e et 4e génération, pointés du doigt par le ministère de la Santé et l'ANSM.
La ministre de la Santé Marisol Touraine a décidé d'encadrer plus strictement les prescriptions de ces pilules, avec l'obligation de certaines mentions par le médecin sur l'ordonnance, et de cesser de les rembourser dès mars, face à ces risques accrus.
L'ANSM estime que si les pilules de 3e et 4e génération n'avaient pas été prescrites, il y aurait eu 9 décès par an en moins et 1.167 accidents veineux de moins en France.
Pour l'Agence, le risque d'accidents thromboemboliques est "faible", mais plus important pour les femmes utilisatrices de pilules de 3 et 4e génération.
Les accidents et les décès associés à leur prise pourraient être réduits par "l'utilisation de moyens alternatifs de contraception" et par la "réduction des prescriptions" de ces contraceptifs qui ne devraient être utilisés qu'en deuxième intention, souligne l'Agence.
Des pilules contraceptives de 1e, 2e, 3e et 4e génération sont actuellement commercialisées en France. Le mot génération fait référence à l'évolution de leur composition.
Les pilules de 3e génération, apparues dans les années 80, font courir un risque d'accident thromboembolique deux fois plus élevé que les pilules de 2e génération.
Les chiffres de ventes de février montrent une réaction importante, avec une chute de 34% pour les pilules de 3 et 4e génération et une hausse de 27% pour les ventes de pilules de 1e et 2e génération, selon les statistiques diffusées mardi par l'ANSM.
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