HUMOUR......ENCORE QUE......
François, un pape normal
L'Argentin Jorge Mario Bergoglio a été élu pape, mercredi 13 mars.
Il a choisi pour nom "François" probablement en hommage à François Hollande (mais je ne suis pas certain à 100% : comme je ne suis pas spécialiste de la question religieuse, j'ai un léger doute avec François Fillon).
À LIRE sur LeMonde.fr : Un jésuite austère et modéré
Enfin une promesse que le président va tenir.
Enfin une promesse que le président va tenir.
POLITIQUE
Mali : Paris s'interroge après l'arrestation de Boukary Daou
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius s'est dit persuadé mercredi 13 mars que le gouvernement malien saurait faire respecter la presse, après l'arrestation de Boukary Daou, directeur de publication du quotidien Le Républicain, par les services de renseignement maliens, qui a suscité la protestation de la presse malienne.
"Je suis sûr que le gouvernement malien fera ce qu'il faut pour que la presse soit respectée", a déclaré Laurent Fabius, interrogé sur la chaîne TV5-Monde sur une éventuelle intervention française pour la libération de Boukary Daou.
M. Daou été arrêté le 6 mars à Bamako en raison de la publication d'une lettre ouverte de soldats contre le capitaine Amadou Haya Sanogo, auteur d'un coup d'Etat de militaires en mars 2012. Dans cette lettre au président par intérim Dioncounda Traoré, "des soldats au front" se disaient "révoltés par les avantages accordés" au capitaine Sanogo.
Une opération presse morte a été décrétée à partir de mardi par les journalistes maliens jusqu'à la libération de leur confrère.
Interrogé au cours d'une émission spéciale sur le Mali de TV5 Monde sur la légitimité du capitaine Sanogo à présider un comité de suivi des réformes dans l'armée malienne, le ministre malien des affaires étrangères Tieman Coulibaly lui a apporté son soutien. "Le capitaine Sanogo est un soldat malien" et "il n'y a plus de junte au Mali", a-t-il dit.
Intervenant dans le débat, Laurent Fabius a rappelé le principe dans toute démocratie selon lequel "partout le pouvoir militaire est soumis au pouvoir civil". "C'est comme ça que ça fonctionne dans une République, les militaires sont soumis au pouvoir civil, c'est une condition" du bon fonctionnement d'une démocratie, a-t-il insisté.
Xi Jinping est tout sauf un inconnu, même si personne n’est réellement en mesure de dire ce qu’il pense vraiment, le propre d’un numéro deux étant de rester discret tant que son heure n’est pas venue. De la biographie du nouveau numéro un, on retiendra cinq éléments décisifs.
Xi Jinping est un « fils de ». C’est un élément important de sa biographie, une des clés de son parcours et de sa personnalité.
Son père, Xi Zhongxun, a participé à la Longue Marche de l’armée communiste de Mao dans les années 30, mythe fondateur de l’épopée maoïste.
Cadre important après la fondation de la République populaire en 1949, il a toutefois été « purgé » en 1962 – son fils Jinping n’a alors que 9 ans –, accusé de complot « antiparti » dans un climat parano. Pendant les quinze années suivantes, notamment celles de la Révolution culturelle, il sera emprisonné, marginalisé, persécuté. Des faits que sa biographie officielle passe sous silence.
Ce calvaire durera jusqu’à sa réhabilitation en 1978, deux ans après la mort de Mao, par Deng Xiaoping, qui le nommera parmi les « huit immortels », les membres du Comité permanent du bureau politique.
Il participera par la suite à la libéralisation de l’économie chinoise, mais prendra clairement ses distances avec l’usage de la force place Tiananmen en 1989 – un fait qui aurait pu peser négativement sur la carrière de son fils.
Les « princes rouges », fils de dirigeants de la période maoïste, sont devenus progressivement une véritable caste, influente dans le monde des affaires où ils bénéficient de passe-droits, et de plus en plus au sein du Parti où ils bénéficient d’un puissant réseau.
Xi Jinping est le premier « prince rouge » à accéder au poste suprême du Parti communiste chinois, signe que dans la Chine de 2012, avoir de « bonnes origines de classe », c’est-à-dire paysan, ouvrier ou soldat, n’est plus nécessaire.
On vous en a déjà parlé sur Rue89, mais on ne s’en lasse pas. Peng Liyuan, l’épouse de Xi Jinping, est une star, chanteuse vedette de l’Armée populaire de libération (APL), dont on a dit pendant longtemps qu’elle était bien plus connue que son apparatchik de mari.
Peng Liyuan est la deuxième femme de Xi Jinping, après un premier mariage arrangé comme c’était de rigueur dans les familles de cadres du Parti. Sa rencontre avec Peng Liyuan a des allures de mythe romantique communiste moderne.
Divorcé, âgé de 36 ans, Xi Jinping a été nommé secrétaire du Parti dans un district du sud de la Chine, lorsqu’il a rencontré la jeune chanteuse militaire de 22 ans chez un ami. Celle-ci a raconté qu’elle l’avait trouvé « mal fagoté et au visage vieilli », mais il lui a fait une cour assidue jusqu’à ce qu’elle accepte de l’épouser, au risque d’apparaître frivole et éloigné des masses.
Mais Peng Liyuan, qui a aujourd’hui le grade de général de l’APL, participe de la construction de la légende, en racontant que lors de la naissance de leur fille unique, Mongze, en 1992, Xi Jinping était absent car il participait aux secours après le passage d’un cyclone.
Peng Liyuan a longtemps été plus connue que son mari, et les journaux chinois regorgent d’anecdotes mises dans la bouche de vieux paysans dans les districts qu’il a administrés, qui parlent de lui comme du « mari de Peng Liyuan ». Le genre d’anecdote que, dans une société toujours machiste, on ne raconte que lorsque l’homme a surpassé sa femme en notoriété et en pouvoir...
Reste que la nouvelle Première dame tranche avec les précédentes, toutes d’origine modeste et restées très en retrait de la scène publique. Il faut en fait remonter à... la dernière épouse de Mao Zedong, la redoutable Jiang Qing, pour trouver une Première dame à la personnalité affirmée.
Le précédent est donc dur à porter : Jiang Qing, une ancienne danseuse, est connue pour avoir régenté le monde des arts au profit de la Révolution, avec ses ballets à la Kalachnikov, et pour avoir encouragé la « bande des Quatre », la faction la plus radicale du Parti, éliminée à la mort de Mao.
On ne connaît pas d’ambition politique à Peng Liyuan, qui sera sans doute plus dans le registre Carla Bruni, l’atout charme et glamour de son mari, que les magazines people du monde entier s’arracheront. Donnant au passage un visage souriant, et surtout une sacrée voix, à un régime autoritaire.
Xi Mingze, la fille unique de Xi Jinping et Peng Liyuan, est actuellement étudiante à l’université de Harvard, aux Etats-Unis. Elle est inscrite sous un nom d’emprunt, et cette information est longtemps restée confidentielle.
Selon la presse chinoise d’outre-mer, la jeune fille âgée de 20 ans est protégée en permanence par des gardes du corps chinois et des agents du FBI américain.
Le fait que le principal dirigeant communiste chinois envoie sa fille unique étudier aux Etats-Unis n’a rien de surprenant aujourd’hui, même si ça reste une information sensible, perçue par une partie de l’opinion chinoise comme le signe que l’élite communiste mène grand train de vie.
Mais ça n’a rien d’exceptionnel : en 1999, je me souviens avoir interviewé un cadre important du Parti qui, après avoir fait une tirade rituelle contre l’« impérialisme US », m’a dit avec un large sourire : « Je ne devrais pas dire ça, ma fille va épouser un Américain dans quelques semaines »...
Pour compenser, la jeune Xi Mingze, alors âgée de 16 ans, aurait effectué un séjour en tant que « volontaire » au Sichuan lors du dramatique tremblement de terre de 2008.
Xi Jinping a passé les premières années de sa vie à Zhongnanhai, la « nouvelle cité interdite », le « compound » privilégié des dirigeants du Parti communiste, situé près de la place Tiananmen, au centre de Pékin.
Mais cette enfance « nomenklaturiste » a pris fin brutalement lorsque son père a été « purgé » par Mao, et quand il s’est lui-même retrouvé, à 15 ans, exilé à Liangjiahe, une bourgade située dans les « terres jaunes » de loess du Nord-Shaanxi, une région aride et misérable de la Chine d’hier et d’aujourd’hui, celle-là même où Mao et son propre père avaient trouvé refuge dans les années 30.
Pendant sept ans, le jeune Jinping, dépourvu de tout appui familial en ces temps troublés, a partagé le quotidien ingrat des paysans pauvres, vécu dans une maison troglodytique dont cette région est coutumière, sans électricité ni eau courante, et pris sa part du travail agricole sans grands moyens.
Mais aujourd’hui, ces années de misère et de dur travail, entre 15 et 22 ans, sont l’antidote parfait à l’image de « fils de » du nouveau Président, et aux informations sur la fortune de sa famille selon la presse américaine. Un homme qui a écrit un jour :
« Il avait des trous à ses pantalons comme nous tous », déclare une vieille femme à l’envoyé spécial de la revue américaine Foreign Report... Elle se souvient également d’avoir chanté avec lui le tube du PCC :
A sa sortie de l’université, diplôme d’ingénieur en poche, son père avait été réhabilité, et fit entrer son fils dans l’appareil, en commençant à la Commission militaire centrale du Parti communiste. Premier pas d’une trajectoire jusqu’au sommet.
Au cours de sa carrière au sein du Parti, Xi Jinping a eu des postes à responsabilité dans trois régions et villes au cœur de la transformation économique de la Chine : le Fujian, le Zhejiang et la ville de Shanghai.
Le Zhejiang l’a particulièrement marqué. Située au sud de Shanghai, c’est aujourd’hui la province la plus riche de Chine, et sa capitale, Hangzhou, détient le record du nombre de Rolls Royce par habitant.
C’est aussi la province où s’est développé un secteur privé important, notamment à Wenzhou, la ville dont sont originaires bon nombre de familles immigrées chinoises de France, et qui a privatisé près de 100% de son économie. Un secteur privé pas toujours vertueux, mais efficace.
Un télégramme diplomatique américain révélé par WikiLeaks en 2010 raconte une conversation entre l’ambassadeur des Etats-Unis et le secrétaire du Parti du Zhejiang qu’était Xi Jinping. Ce dernier vante le « modèle Zhejiang » : secteur privé fort, inégalités sociales réduites, contributions au développement de l’intérieur par les salaires aux migrants.
Un éloge du privé qui n’a rien de surprenant, et est aujourd’hui totalement compatible avec l’« économie de marché aux caractéristiques chinoises » qui constitue la doctrine officielle ; compatible aussi avec un Etat fort et politiquement intolérant.
Au passage, dans ce compte-rendu, Xi Jinping confie sa passion pour les films américains d’Hollywood consacrés à la Seconde Guerre mondiale, et critique les cinéastes chinois pour leur absence de valeurs à transmettre...
Voilà les Américains rassurés : un homme qui aime Hollywood et le secteur privé, marié à une chanteuse et dont la fille étudie à Harvard, ne peut être totalement mauvais. Même s’il dirige un Parti communiste et qu’il a eu des pantalons troués dans sa jeunesse.
KABOUL — A l'approche de la fin de son règne, le président afghan Hamid Karzaï s'en prend de plus en plus à Washington avec une obsession en tête, selon les observateurs: faire oublier son image de "marionnette des Etats-Unis" et laisser celle d'un homme indépendant.
Porté au pouvoir à la fin 2001 par les Occidentaux qui venaient de chasser les talibans, M. Karzaï, 55 ans, doit quitter son palais en avril 2014, après son deuxième et dernier mandat.
Or sa dernière année en poste s'annonce tumultueuse.
Le week-end dernier, il a accusé les Etats-Unis, premier soutien et bailleur de fonds de son fragile régime, de chercher à maintenir des bases militaires dans le pays après le retrait de l'essentiel des forces de l'Otan prévu fin 2014.
Cette saillie a été d'autant plus mal ressentie à Washington que M. Karzaï a semblé y mettre les Etats-Unis dans le même sac que les talibans, estimant que les récents attentats perpétrés par les rebelles servaient la "rhétorique" des Américains en leur donnant des prétextes pour rester. Il a également accusé les talibans et Washington de discuter dans son dos à l'étranger.
Les Etats-Unis ont rejeté sans appel ces allégations.
Hamid Karzaï est volontiers décrit par certains observateurs comme émotif, voire paranoïaque. Mais d'autres soulignent que l'homme, connu pour son habileté politique et réputé peser chacun de ses mots, a surtout cherché avec cette sortie à regagner le coeur des Afghans.
L'historien britannique William Dalrymple, qui a rencontré M. Karzaï la semaine dernière, a ainsi décrit à l'AFP "un homme charismatique, érudit et très intelligent, qui sait parfaitement ce qu'il fait".
Lors de cet entretien, Hamid Karzaï a notamment fait référence à Shah Shuja Durrani, émir placé à la tête de l'Afghanistan par le pouvoir colonial britannique en 1839 avant d'être assassiné trois ans plus tard.
"Karzaï a le sentiment que les Etats-Unis veulent faire de lui ce que les Britanniques ont fait de Shah Shuja, un pantin qu'ils ont utilisé en fonction de leurs seuls intérêts. Il estime que Shah Shuja n'a pas montré suffisamment son indépendance... Je pense qu'il est préoccupé par son héritage", souligne l'auteur britannique.
Après son arrivée au pouvoir, l'élégant et cultivé Hamid Karzaï faisait figure de chouchou de l'Occident, une lune de miel qui vaut depuis au président au manteau traditionnel vert et violet et à la toque d'astrakan de se faire traiter régulièrement par ses opposants de "marionnette". L'image lui colle à la peau, et a nourri son impopularité dans un pays à l'identité largement fondée sur sa résistance aux invasions étrangères.
Au fur et à mesure que le pays s'est à nouveau enferré dans la guerre, les relations entre Washington et M. Karzaï se sont toutefois détériorées.
Aujourd'hui, à un an de la fin de son mandat, le président afghan semble vouloir avant tout se présenter devant son peuple comme un chef indépendant capable de se dresser face aux puissances étrangères.
Il a ainsi ces dernières semaines ordonné le retrait des forces spéciales américaines du Wardak, une province proche de Kaboul où elles sont accusées d'exactions, interdit aux soldats occidentaux d'arrêter des étudiants afghans et demandé aux forces afghanes de ne plus appeler au secours les avions de l'Otan pour éviter les bombardements aériens qui tuent régulièrement des civils.
"Ce sont des gestes désespérés, Karzaï cherche à se justifier face à l'Histoire", juge Waheed Mujda, un ancien membre du gouvernement des talibans (1996-2001) devenu analyste politique.
A la fin des années 1980, le président Najibullah, alors à la tête du gouvernement pro-communiste afghan "faisait des déclarations similaires alors que les Soviétiques s'apprêtaient à quitter le pays...", remarque-t-il.
Plusieurs analystes disent par ailleurs qu'Hamid Karzaï est ulcéré par le refus des talibans d'entamer des pourparlers de paix avec son gouvernement et par le retard du transfert aux autorités afghanes de la prison américaine de Bagram, proche de Kaboul.
Pour Waheed Wafa, chercheur à l'université de Kaboul, "la confiance entre Karzaï et l'administration américaine s'est complètement évanouie" et les dernières déclarations du président afghan "montrent l'ampleur de sa frustration".
Le président du MoDem fait écho aux récentes révélations du « Financial Times », affirmant que l’ex-locataire de l’Elysée aurait reçu la proposition de prendre la tête d’un fonds souverain qatarien de 500 M€ pour investir dans des pays émergents. Information « ni confirmée ni démentie » par son entourage, où l’on précise juste qu’il « recevait beaucoup de propositions, mais qu’il ne s’était pour le moment engagé dans aucune d’entre elles ». D’autres, à sa place, se sont pourtant posé moins de questions en devenant de vrais business men, comme l’anglais Blair (l’homme politique le mieux payé au monde selon le magazine américain « People With Money ») et l’Allemand Schröder. Mais, à la différence de Sarkozy, eux ont clairement indiqué qu’ils arrêtaient la politique.
S’il acceptait une telle mission, Nicolas Sarkozy deviendrait « l’obligé d’un pays étranger qui a une stratégie d’Etat d’implantation en France », a assuré hier Bayrou sur France Inter. « Ce qui est délicat, c’est qu’un tel scénario poserait forcément la question du conflit d’intérêts avec ce pays s’il revenait un jour en politique », admet de son côté un ténor de l’UMP, par ailleurs convaincu que Sarkozy ne doit pas s’interdire de « faire du fric ». « Et qui devrait l’en empêcher? s’interroge son vieil ami Brice Hortefeux. Quand on lui fait ce genre de propositions, on devrait plutôt être fier de lui. C’est le signe que ses compétences sont reconnues à travers le monde. »
Même tonalité chez Nadine Morano : « En France, dès qu’on veut devenir riche et réussir, ça devient insupportable. Mais je ne vois pas pourquoi Nicolas Sarkozy, qui pour l’instant n’a plus d’activités dans la vie publique, s’interdirait quoi ce que soit dans le domaine de l’entrepreneuriat. »
La semaine dernière justement, selon des propos rapportés par « Valeurs actuelles », l’ancien président laissait entendre que son éventuel retour en politique passerait « aussi par une crédibilité économique » et qu’il fallait s’attendre à le « voir prendre des initiatives économiques fortes ». En attendant, c’est bien à l’étranger qu’il devrait faire parler de lui prochainement. Notamment à Bruxelles d’ici quinze jours, « où il devrait rencontrer des personnalités politiques », précise seulement son entourage, et à New York d’ici à la fin juin pour animer une conférence.
Paris et Londres livreront des armes aux rebelles syriens
Laurent Fabius le 12 mars 2013 à l'Assemblée nationale à Paris (Photo Pierre Andrieu. AFP)
Si aucun accord n'est trouvé à l'échelle européenne pour lever l'embargo sur les armes, la France et le Royaume-Uni agiront de leur côté, a annoncé Laurent Fabius.
Libération
Paris et Londres vont demander d’avancer la prochaine réunion de l’Union européenne sur l’embargo sur les armes pour la Syrie et, à défaut d’unanimité, décideront à titre national d’en livrer aux rebelles, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
La France et la Grande-Bretagne demandent «aux Européens, maintenant, de lever l’embargo pour que les résistants aient la possibilité de se défendre», a-t-il déclaré à la radio France Info. A défaut de l’unanimité requise à l’Union européenne pour lever cette mesure, Paris et Londres prendront la décision de livrer des armes, car la France «est une nation souveraine», a précisé le ministre.
La prochaine réunion de l’Union européenne sur l’examen de l’embargo sur les armes à destination de la Syrie est prévue fin mai. Laurent Fabius a toutefois indiqué jeudi que Paris et Londres allaient demander à ce que cet examen ait lieu plus tôt. «Il faut aller très vite» et «nous allons demander avec les Britanniques que la réunion (...) soit avancée», a-t-il dit, n’excluant pas qu’elle intervienne avant fin mars.
«On ne peut pas accepter qu’il y ait ce déséquilibre actuel avec d’un côté l’Iran et la Russie qui livrent des armes à Bachar et de l’autre des résistants qui ne peuvent pas se défendre», a fait valoir Laurent Fabius. «Lever l’embargo c’est un des seuls moyens qui restent pour faire bouger politiquement la situation», a-t-il estimé.
Le conflit en Syrie a fait, selon l’ONU, plus de 70 000 morts depuis son déclenchement le 15 mars 2011.
La France et la Grande-Bretagne demandent «aux Européens, maintenant, de lever l’embargo pour que les résistants aient la possibilité de se défendre», a-t-il déclaré à la radio France Info. A défaut de l’unanimité requise à l’Union européenne pour lever cette mesure, Paris et Londres prendront la décision de livrer des armes, car la France «est une nation souveraine», a précisé le ministre.
Lire aussi la tribune de Laurent Fabius dans «Libération»
Mardi, le Premier ministre britannique David Cameron avait déjà indiqué que son pays pourrait se désolidariser de l’embargo de l’UE en cours, en fournissant des armes à l’opposition syrienne pour lutter contre le président Bachar al-Assad.La prochaine réunion de l’Union européenne sur l’examen de l’embargo sur les armes à destination de la Syrie est prévue fin mai. Laurent Fabius a toutefois indiqué jeudi que Paris et Londres allaient demander à ce que cet examen ait lieu plus tôt. «Il faut aller très vite» et «nous allons demander avec les Britanniques que la réunion (...) soit avancée», a-t-il dit, n’excluant pas qu’elle intervienne avant fin mars.
«On ne peut pas accepter qu’il y ait ce déséquilibre actuel avec d’un côté l’Iran et la Russie qui livrent des armes à Bachar et de l’autre des résistants qui ne peuvent pas se défendre», a fait valoir Laurent Fabius. «Lever l’embargo c’est un des seuls moyens qui restent pour faire bouger politiquement la situation», a-t-il estimé.
Le conflit en Syrie a fait, selon l’ONU, plus de 70 000 morts depuis son déclenchement le 15 mars 2011.
Cinq choses à savoir sur Xi Jinping, futur président chinois
Fils d’un héros de la Révolution de Mao, marié à une star de la chanson, Xi Jinping a vécu parmi les paysans et a une fille qui étudie à Harvard. Portrait.
Xi Jinping à Pékin, le 7 juillet 2012 (Ng Han Guan/AP/SIPA)
Le 18e Congrès du Parti communiste chinois, en novembre 2012, a intronisé Xi Jinping comme son nouveau secrétaire général, premier pas d’un changement de génération au pouvoir en Chine. Le 14 février 2013, il a été formellement « élu » par le Parlement à la tête de l’Etat. Il remplace également Hu Jintao à la présidence de la Commission militaire centrale du Parti.Xi Jinping est tout sauf un inconnu, même si personne n’est réellement en mesure de dire ce qu’il pense vraiment, le propre d’un numéro deux étant de rester discret tant que son heure n’est pas venue. De la biographie du nouveau numéro un, on retiendra cinq éléments décisifs.
1
Son père, Xi Zhongxun
Xi Zhongxun, le père de Xi Jinping, durant la révolution culturelle (via Foreign Report)
Son père, Xi Zhongxun, a participé à la Longue Marche de l’armée communiste de Mao dans les années 30, mythe fondateur de l’épopée maoïste.
Cadre important après la fondation de la République populaire en 1949, il a toutefois été « purgé » en 1962 – son fils Jinping n’a alors que 9 ans –, accusé de complot « antiparti » dans un climat parano. Pendant les quinze années suivantes, notamment celles de la Révolution culturelle, il sera emprisonné, marginalisé, persécuté. Des faits que sa biographie officielle passe sous silence.
Ce calvaire durera jusqu’à sa réhabilitation en 1978, deux ans après la mort de Mao, par Deng Xiaoping, qui le nommera parmi les « huit immortels », les membres du Comité permanent du bureau politique.
Xi Zhonxun et ses deux fils, dont Jinping (via Foreign Report)
Les « princes rouges », fils de dirigeants de la période maoïste, sont devenus progressivement une véritable caste, influente dans le monde des affaires où ils bénéficient de passe-droits, et de plus en plus au sein du Parti où ils bénéficient d’un puissant réseau.
Xi Jinping est le premier « prince rouge » à accéder au poste suprême du Parti communiste chinois, signe que dans la Chine de 2012, avoir de « bonnes origines de classe », c’est-à-dire paysan, ouvrier ou soldat, n’est plus nécessaire.
2
Sa femme, Peng Liyuan
Peng Liyuan à la télévision chinoise
Divorcé, âgé de 36 ans, Xi Jinping a été nommé secrétaire du Parti dans un district du sud de la Chine, lorsqu’il a rencontré la jeune chanteuse militaire de 22 ans chez un ami. Celle-ci a raconté qu’elle l’avait trouvé « mal fagoté et au visage vieilli », mais il lui a fait une cour assidue jusqu’à ce qu’elle accepte de l’épouser, au risque d’apparaître frivole et éloigné des masses.
Mais Peng Liyuan, qui a aujourd’hui le grade de général de l’APL, participe de la construction de la légende, en racontant que lors de la naissance de leur fille unique, Mongze, en 1992, Xi Jinping était absent car il participait aux secours après le passage d’un cyclone.
Peng Liyuan a longtemps été plus connue que son mari, et les journaux chinois regorgent d’anecdotes mises dans la bouche de vieux paysans dans les districts qu’il a administrés, qui parlent de lui comme du « mari de Peng Liyuan ». Le genre d’anecdote que, dans une société toujours machiste, on ne raconte que lorsque l’homme a surpassé sa femme en notoriété et en pouvoir...
Reste que la nouvelle Première dame tranche avec les précédentes, toutes d’origine modeste et restées très en retrait de la scène publique. Il faut en fait remonter à... la dernière épouse de Mao Zedong, la redoutable Jiang Qing, pour trouver une Première dame à la personnalité affirmée.
Le précédent est donc dur à porter : Jiang Qing, une ancienne danseuse, est connue pour avoir régenté le monde des arts au profit de la Révolution, avec ses ballets à la Kalachnikov, et pour avoir encouragé la « bande des Quatre », la faction la plus radicale du Parti, éliminée à la mort de Mao.
On ne connaît pas d’ambition politique à Peng Liyuan, qui sera sans doute plus dans le registre Carla Bruni, l’atout charme et glamour de son mari, que les magazines people du monde entier s’arracheront. Donnant au passage un visage souriant, et surtout une sacrée voix, à un régime autoritaire.
3
Sa fille, Xi Mingze
Photo de famille avec Xi Mingze, enfant, au centre, et le futur président à droite (via Want China Times)
Selon la presse chinoise d’outre-mer, la jeune fille âgée de 20 ans est protégée en permanence par des gardes du corps chinois et des agents du FBI américain.
Le fait que le principal dirigeant communiste chinois envoie sa fille unique étudier aux Etats-Unis n’a rien de surprenant aujourd’hui, même si ça reste une information sensible, perçue par une partie de l’opinion chinoise comme le signe que l’élite communiste mène grand train de vie.
Mais ça n’a rien d’exceptionnel : en 1999, je me souviens avoir interviewé un cadre important du Parti qui, après avoir fait une tirade rituelle contre l’« impérialisme US », m’a dit avec un large sourire : « Je ne devrais pas dire ça, ma fille va épouser un Américain dans quelques semaines »...
Pour compenser, la jeune Xi Mingze, alors âgée de 16 ans, aurait effectué un séjour en tant que « volontaire » au Sichuan lors du dramatique tremblement de terre de 2008.
4
L’homme des cavernes
Mais cette enfance « nomenklaturiste » a pris fin brutalement lorsque son père a été « purgé » par Mao, et quand il s’est lui-même retrouvé, à 15 ans, exilé à Liangjiahe, une bourgade située dans les « terres jaunes » de loess du Nord-Shaanxi, une région aride et misérable de la Chine d’hier et d’aujourd’hui, celle-là même où Mao et son propre père avaient trouvé refuge dans les années 30.
Pendant sept ans, le jeune Jinping, dépourvu de tout appui familial en ces temps troublés, a partagé le quotidien ingrat des paysans pauvres, vécu dans une maison troglodytique dont cette région est coutumière, sans électricité ni eau courante, et pris sa part du travail agricole sans grands moyens.
Maison troglodyte à Liangjiahe aujourd’hui, comme celle où vécut Xi Jinping (Ursula Gauthier/Nouvel Obs)
Des informations non confirmées, publiées à l’étranger, ont fait état de tentatives de fuite du jeune homme, de son arrestation à Pékin et de séances d’autocritique au cours desquelles il aurait été contraint de dénoncer son père.Mais aujourd’hui, ces années de misère et de dur travail, entre 15 et 22 ans, sont l’antidote parfait à l’image de « fils de » du nouveau Président, et aux informations sur la fortune de sa famille selon la presse américaine. Un homme qui a écrit un jour :
« Lorsque je suis arrivé sur les terres jaunes, à 15 ans, j’étais angoissé et perdu. Lorsque je les ai quittées, à 22 ans, le but de ma vie était clair et j’étais regonflé de confiance. »Les journalistes qui se sont rendus récemment à Liangjiahe enquêter sur le passé de Xi Jinping ont rencontré des vieux qui se souviennent de lui, et n’ont, comme il se doit, que du bien à dire sur lui.
« Il avait des trous à ses pantalons comme nous tous », déclare une vieille femme à l’envoyé spécial de la revue américaine Foreign Report... Elle se souvient également d’avoir chanté avec lui le tube du PCC :
« Sans Parti communiste, pas de Chine nouvelle. »Mais en 1975, alors que la Révolution culturelle touchait à sa fin, Xi Jinping fut autorisé à revenir à Pékin, et entra par la grande porte à la prestigieuse université scientifique de Tsinghua.
A sa sortie de l’université, diplôme d’ingénieur en poche, son père avait été réhabilité, et fit entrer son fils dans l’appareil, en commençant à la Commission militaire centrale du Parti communiste. Premier pas d’une trajectoire jusqu’au sommet.
5
L’ami du secteur privé
Le Zhejiang l’a particulièrement marqué. Située au sud de Shanghai, c’est aujourd’hui la province la plus riche de Chine, et sa capitale, Hangzhou, détient le record du nombre de Rolls Royce par habitant.
C’est aussi la province où s’est développé un secteur privé important, notamment à Wenzhou, la ville dont sont originaires bon nombre de familles immigrées chinoises de France, et qui a privatisé près de 100% de son économie. Un secteur privé pas toujours vertueux, mais efficace.
Un télégramme diplomatique américain révélé par WikiLeaks en 2010 raconte une conversation entre l’ambassadeur des Etats-Unis et le secrétaire du Parti du Zhejiang qu’était Xi Jinping. Ce dernier vante le « modèle Zhejiang » : secteur privé fort, inégalités sociales réduites, contributions au développement de l’intérieur par les salaires aux migrants.
Un éloge du privé qui n’a rien de surprenant, et est aujourd’hui totalement compatible avec l’« économie de marché aux caractéristiques chinoises » qui constitue la doctrine officielle ; compatible aussi avec un Etat fort et politiquement intolérant.
Au passage, dans ce compte-rendu, Xi Jinping confie sa passion pour les films américains d’Hollywood consacrés à la Seconde Guerre mondiale, et critique les cinéastes chinois pour leur absence de valeurs à transmettre...
Voilà les Américains rassurés : un homme qui aime Hollywood et le secteur privé, marié à une chanteuse et dont la fille étudie à Harvard, ne peut être totalement mauvais. Même s’il dirige un Parti communiste et qu’il a eu des pantalons troués dans sa jeunesse.
Afghanistan: Karzaï ne veut pas être une "marionnette" des Etats-Unis
Le président afghan Hamid Karzaï à Kaboul le 10 mars 2013 (AFP/Archives, Shah Marai)
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KABOUL — A l'approche de la fin de son règne, le président afghan Hamid Karzaï s'en prend de plus en plus à Washington avec une obsession en tête, selon les observateurs: faire oublier son image de "marionnette des Etats-Unis" et laisser celle d'un homme indépendant.
Porté au pouvoir à la fin 2001 par les Occidentaux qui venaient de chasser les talibans, M. Karzaï, 55 ans, doit quitter son palais en avril 2014, après son deuxième et dernier mandat.
Or sa dernière année en poste s'annonce tumultueuse.
Le week-end dernier, il a accusé les Etats-Unis, premier soutien et bailleur de fonds de son fragile régime, de chercher à maintenir des bases militaires dans le pays après le retrait de l'essentiel des forces de l'Otan prévu fin 2014.
Cette saillie a été d'autant plus mal ressentie à Washington que M. Karzaï a semblé y mettre les Etats-Unis dans le même sac que les talibans, estimant que les récents attentats perpétrés par les rebelles servaient la "rhétorique" des Américains en leur donnant des prétextes pour rester. Il a également accusé les talibans et Washington de discuter dans son dos à l'étranger.
Les Etats-Unis ont rejeté sans appel ces allégations.
Hamid Karzaï est volontiers décrit par certains observateurs comme émotif, voire paranoïaque. Mais d'autres soulignent que l'homme, connu pour son habileté politique et réputé peser chacun de ses mots, a surtout cherché avec cette sortie à regagner le coeur des Afghans.
L'historien britannique William Dalrymple, qui a rencontré M. Karzaï la semaine dernière, a ainsi décrit à l'AFP "un homme charismatique, érudit et très intelligent, qui sait parfaitement ce qu'il fait".
Lors de cet entretien, Hamid Karzaï a notamment fait référence à Shah Shuja Durrani, émir placé à la tête de l'Afghanistan par le pouvoir colonial britannique en 1839 avant d'être assassiné trois ans plus tard.
"Karzaï a le sentiment que les Etats-Unis veulent faire de lui ce que les Britanniques ont fait de Shah Shuja, un pantin qu'ils ont utilisé en fonction de leurs seuls intérêts. Il estime que Shah Shuja n'a pas montré suffisamment son indépendance... Je pense qu'il est préoccupé par son héritage", souligne l'auteur britannique.
Après son arrivée au pouvoir, l'élégant et cultivé Hamid Karzaï faisait figure de chouchou de l'Occident, une lune de miel qui vaut depuis au président au manteau traditionnel vert et violet et à la toque d'astrakan de se faire traiter régulièrement par ses opposants de "marionnette". L'image lui colle à la peau, et a nourri son impopularité dans un pays à l'identité largement fondée sur sa résistance aux invasions étrangères.
Au fur et à mesure que le pays s'est à nouveau enferré dans la guerre, les relations entre Washington et M. Karzaï se sont toutefois détériorées.
Aujourd'hui, à un an de la fin de son mandat, le président afghan semble vouloir avant tout se présenter devant son peuple comme un chef indépendant capable de se dresser face aux puissances étrangères.
Il a ainsi ces dernières semaines ordonné le retrait des forces spéciales américaines du Wardak, une province proche de Kaboul où elles sont accusées d'exactions, interdit aux soldats occidentaux d'arrêter des étudiants afghans et demandé aux forces afghanes de ne plus appeler au secours les avions de l'Otan pour éviter les bombardements aériens qui tuent régulièrement des civils.
"Ce sont des gestes désespérés, Karzaï cherche à se justifier face à l'Histoire", juge Waheed Mujda, un ancien membre du gouvernement des talibans (1996-2001) devenu analyste politique.
A la fin des années 1980, le président Najibullah, alors à la tête du gouvernement pro-communiste afghan "faisait des déclarations similaires alors que les Soviétiques s'apprêtaient à quitter le pays...", remarque-t-il.
Plusieurs analystes disent par ailleurs qu'Hamid Karzaï est ulcéré par le refus des talibans d'entamer des pourparlers de paix avec son gouvernement et par le retard du transfert aux autorités afghanes de la prison américaine de Bagram, proche de Kaboul.
Pour Waheed Wafa, chercheur à l'université de Kaboul, "la confiance entre Karzaï et l'administration américaine s'est complètement évanouie" et les dernières déclarations du président afghan "montrent l'ampleur de sa frustration".
Le Qatar ou la politique, Sarkozy devra-t-il choisir?
Olivier Beaumont
L’entourage de Nicolas Sarkozy précise « qu’il reçoit beaucoup de propositions » pour devenir business man. | (AFP/Evaristo.)
Peut-on être ancien président de la République, envisager « un jour peut-être » un éventuel retour en politique et prendre, en attendant, la direction d’un fonds d’investissement étranger, en l’occurrence du Qatar? C’est en tout cas la délicate question posée à Nicolas Sarkozy. Et à laquelle François Bayrou, qui demande des clarifications au nom de la « morale d’Etat », attend une réponse.
Le président du MoDem fait écho aux récentes révélations du « Financial Times », affirmant que l’ex-locataire de l’Elysée aurait reçu la proposition de prendre la tête d’un fonds souverain qatarien de 500 M€ pour investir dans des pays émergents. Information « ni confirmée ni démentie » par son entourage, où l’on précise juste qu’il « recevait beaucoup de propositions, mais qu’il ne s’était pour le moment engagé dans aucune d’entre elles ». D’autres, à sa place, se sont pourtant posé moins de questions en devenant de vrais business men, comme l’anglais Blair (l’homme politique le mieux payé au monde selon le magazine américain « People With Money ») et l’Allemand Schröder. Mais, à la différence de Sarkozy, eux ont clairement indiqué qu’ils arrêtaient la politique.
S’il acceptait une telle mission, Nicolas Sarkozy deviendrait « l’obligé d’un pays étranger qui a une stratégie d’Etat d’implantation en France », a assuré hier Bayrou sur France Inter. « Ce qui est délicat, c’est qu’un tel scénario poserait forcément la question du conflit d’intérêts avec ce pays s’il revenait un jour en politique », admet de son côté un ténor de l’UMP, par ailleurs convaincu que Sarkozy ne doit pas s’interdire de « faire du fric ». « Et qui devrait l’en empêcher? s’interroge son vieil ami Brice Hortefeux. Quand on lui fait ce genre de propositions, on devrait plutôt être fier de lui. C’est le signe que ses compétences sont reconnues à travers le monde. »
Même tonalité chez Nadine Morano : « En France, dès qu’on veut devenir riche et réussir, ça devient insupportable. Mais je ne vois pas pourquoi Nicolas Sarkozy, qui pour l’instant n’a plus d’activités dans la vie publique, s’interdirait quoi ce que soit dans le domaine de l’entrepreneuriat. »
La semaine dernière justement, selon des propos rapportés par « Valeurs actuelles », l’ancien président laissait entendre que son éventuel retour en politique passerait « aussi par une crédibilité économique » et qu’il fallait s’attendre à le « voir prendre des initiatives économiques fortes ». En attendant, c’est bien à l’étranger qu’il devrait faire parler de lui prochainement. Notamment à Bruxelles d’ici quinze jours, « où il devrait rencontrer des personnalités politiques », précise seulement son entourage, et à New York d’ici à la fin juin pour animer une conférence.
Le Parisien
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : Xi Jinping devient le nouveau président chinois
Xi Jinping s'est vu confier, ce matin, la présidence de la Commission militaire centrale. Le nouvel homme fort de la Chine possède à présent l'intégralité des leviers du pouvoir dans la deuxième économie mondiale.
AFP
C'est fait : les représentants du peuple chinois ont « élu », ce matin, Xi Jinping au poste de Président de la République populaire de Chine. Ce faisant, ils n'ont pas cherché à faire taire leur réputation de simple chambre d'enregistrement des décisions prises par les instances centrales du PC : sur les presque 3.000 membres que compte l'Assemblée nationale populaire, un seul a voté contre Xi Jinping, tandis que trois se sont abstenus. A l'âge de 59 ans, celui qui était déjà, depuis novembre dernier, le numéro un du Parti et de la hiérarchie militaire, s'est également vu confier, ce matin, la présidence de la Commission militaire centrale, l'instance gouvernementale qui pilote l'armée. Autrement dit, et contrairement à son prédécesseur Hu Jintao qui avait dû patienter pour en faire autant, le nouvel homme fort de la Chine possède dès à présent l'intégralité des leviers du pouvoir dans la deuxième économie mondiale.
Des moyens dont il risque d'avoir besoin pour réformer le pays, au moment où celui-ci doit amorcer une transition économique tandis que la société chinoise réclame de plus en plus le droit de faire entendre son opinion et ses choix. Xi Jinping n'a pas fait de déclaration officielle ce matin, son grand discours fondateur ayant été prononcé en novembre dernier, lors de sa nomination à la tête du Parti. A l'époque, il avait séduit ses compatriotes par sa langue simple, très différente de celle du technocrate Hu Jintao , et par sa capacité à évoquer les problèmes quotidiens de ses concitoyens. Demain matin, vendredi, ce sera normalement au tour de Li Keqiang , numéro deux du PC, d'être nommé Premier ministre, en remplacement de Wen Jiabao.
En Chine, une mutation qui risque de décevoir les réformateurs
Si le « South China Morning Post » dit vrai, c'est une mauvaise nouvelle pour la réforme en Chine. D'après le très respecté journal de Hong Kong, le patron du régulateur boursier chinois (la CSRC) serait sur le point d'être muté au poste de gouverneur de la province du Shandong. Après seulement 18 mois à la tête de la CSRC, Guo Shuqing serait donc remercié par Pékin. La nouvelle a de quoi décevoir tous ceux qui espèrent que Pékin va rapidement mettre en oeuvre des réformes ambitieuses au plan économique. En peu de temps, le patron de la CSRC a en effet mis en chantier toute une série de projets visant à redorer le blason de la place financière chinoise. Il s'en est pris aux délits d'initiés, a requis une plus grande transparence comptable de la part de toute entreprise visant une introduction en Bourse, de même qu'il a donné un très net coup d'accélérateur au marché obligataire.
En faisant cela, il s'attaquait à l'un des gros travers de l'économie chinoise : sa structure financière peu efficace. Les banques ont en effet tendance à prêter largement aux groupes publics, et à délaisser les sociétés privées, ce que Guo Shuqing lui-même avait identifié comme le principal problème de l'économie chinoise lors d'une interview l'année dernière. Offrir à ces sociétés privées des alternatives sérieuses au financement bancaire, c'est donc résoudre cette difficulté, mais aussi s'en prendre à la suprématie des banques sur l'économie chinoise, ce que ces dernières n'ont probablement pas apprécié. On parle d'ailleurs, pour remplacer Guo Shuqing, de Xiao Gang, l'actuel président de la Bank of China... L'éviction de Guo Shuqing, si elle était confirmée, sonnerait comme la confirmation du fait que l'enjeu principal, en Chine aujourd'hui, est d'oser s'attaquer à des groupes d'intérêts extrêmement puissants, en particulier les banques publiques. Et que ce combat s'annonce très difficile.
Korean Air va tenter de sauver Czech Airlines
Le gouvernement tchèque a approuvé, hier soir, la vente de 44% de la compagnie aérienne publique Czech Airlines (CSA) à Korean Air pour seulement 2,6 millions d'euros. Après le retrait des autres candidats au rachat, la compagnie sud-coréenne est apparue comme la seule décidée à tenter de redresser la petite société tchèque qui malgré sa participation à l'alliance commerciale Skyteam peine à redresser ses comptes bloqués dans le rouge. En 2011, le groupe avait perdu 9,5 millions d'euros. N'opérant que 26 appareils, la compagnie a souffert comme ses homologues européennes de la crise économique sur le continent, du coût toujours élevé du kérosène et de la poussée des services low-cost dans la zone.
En Europe centrale, plusieurs petites compagnies connaissent de très graves difficultés. La polonaise LOT fait face à une montagne de dettes et cherche un investisseur stratégique. La hongroise Malev a, elle, fait faillite l'an dernier. Voulant travailler sur une restructuration en profondeur de CSA, Korean Air indique qu'il voudrait faire de Prague l'un de ses points de transfert stratégiques vers l'Europe et qu'il va ainsi organiser le retour de Czech Airlines sur les grandes lignes internationales, réputées plus rentables. La compagnie devrait ainsi proposer deux vols hebdomadaires vers Séoul dès cet été.
Panasonic tente de négocier des baisses de salaires
Toujours en difficulté, le géant de l'électronique Panasonic va négocier une baisse de salaires avec ses syndicats. Alors que la plupart des grands groupes du pays ont accepté, cette semaine, une hausse des bonus annuels qu'ils distribuent à leurs employés pour faire écho aux efforts du gouvernement, qui tente actuellement à faire sortir le pays de la déflation, Panasonic espère lui encore réduire ses coûts pour limiter ses pertes annuelles en obtenant une baisse temporaire de la partie fixe des rémunérations. Cette baisse limitée à quelques points de pourcentage pourrait ne durer qu'une année mais les négociations s'annoncent tendues. Les dirigeants de la société ont déjà accepté de sacrifier de 20% à 40% de leur salaire et la plupart des cadres ont, eux aussi, du valider un recul de leur paye. Sur l'exercice fiscal qui s'achèvera fin mars, Panasonic devrait enregistrer des pertes nettes supérieures à plus de 700 milliards de yens.
Economie française : cela peut-il être pire ?
Oubliés les flonflons de l’alternance, reste la situation quasi inextricable dans laquelle s’enfonce l’hexagone sous le regard fuyant et résigné des têtes d’affiche de l’Exécutif…
Le moral des français est en berne. C’est en tout cas ce que semble indiquer le baromètre BVA Axys Consultants pour BFM TV, BFM Business et Challenges, publié le jeudi 7 mars qui nous gratifie d’un chiffre éloquent et inédit : 75% des français seraient moins confiants dans l’avenir.
Signe que l’on est au bout des illusions, le modèle social que le monde entier – à l’exception de la Scandinavie – nous envierait dit-on depuis des lustres, se lézarde de toute part. Au point que 54% de nos concitoyens selon la même source, avoueraient d’avantage tabler sur une réduction du nombre des fonctionnaires et une aggravation de la mise à mal du service public pour réduire les déficits que sur une augmentation des prélèvements. Lesquels ont tout de même la faveur présumée de 8 % des sondés…Avant sans doute qu’ils décident de rendre leurs passeports et de se faire la malle ?
Cette sinistrose est bien entendu à inscrire d’abord au passif de l’inexorable hausse du chômage. 10 ans d’éloignement des affaires n’ont pas permis aux « socialistes » hormis une déclinaison à l’infini de la notion d’emplois aidés, de mener la moindre réflexion novatrice sur ce sujet douloureux.
La mondialisation, arme de destruction massive de l’emploi industriel dans notre pays, n’a trouvé aucun relais digne de ce nom quoi qu’on en dise, du côté des services à forte valeur ajoutée d’intelligence. Les jeunes qui en disposent et veulent la mettre en pratique pour entreprendre, ont la fâcheuse tendance à faire leurs paquets et à aller embaucher sous d’autres cieux. Comment leur en tenir rigueur ?
Et c’est bien sûr sans surprise qu’au 4ème trimestre 2012, le taux de chômage au sens du BIT a atteint dans ce pays les 10,6% de la population active dont 10,2% en France métropolitaine. Pour les 15-24 ans, ceux précisément sur lesquels le Pouvoir compte demain pour résorber les déficits chroniques et réduire l’endettement « souverain » en leur faisant supporter le poids de 40 années de lâcheté politique, la sanction est encore plus cruelle : 25,7% sont sans emploi et recourent en nombre croissant, au soutien social parental voire grand-parental. Du jamais vu.
25% des marchés publics européens entâchés de corruption
Du travail pour nos jeunes ? certes, mais où ? Parce qu’à l’instar de celui des français, le moral des dirigeants des PME tricolores de 10 à 249 salariés, celles sensées créer de l’emploi, a fondu lui aussi pour atteindre son plus bas historique. C’est l’enquête IPSOS du 8 mars pour la Tribune et LCL qui le dit. Le panel de 300 dirigeants sondés dans cette affaire estime que la santé de leur entreprise est au pire de ce qu’ils ont connu depuis la création de l’indice en septembre 92 !
Un constat pas loin d’être recoupé par les conclusions de Markit France, dont les indices sont généralement pris très au sérieux par les marchés financiers.
Le « Markit France Business Activity Index » par exemple, qui se polarise sur une question simple, « l’évolution de votre activité par rapport au mois précédent » n’est pas de nature à redonner confiance : avec un score de 43,7 en février, il est à peine supérieur au plancher historique de janvier 2013 (43,6)
Quant à Cecilia Malmström, Commissaire Européenne aux affaires intérieures, elle n’a rien trouvé de mieux à dire lors du séminaire anti-corruption qui s’est tenu à Göteborg le 5 mars, que 25% des marchés publics européens sont entachés d’actes de corruption. Ça représenterait tout de même 120 milliards d’euros bon an mal an. Quant on connaît « l’avance » prise dans ces pratiques par les lauréats du classement Transparency International pour 2012 (Bulgarie, République Tchèque, Italie, Roumanie et Slovaquie) on se dit que ce n’est pas des grands travaux européens keynésiens que viendra le salut.
Ayant peut être pris conscience de l’appauvrissement généralisée des peuples que laissait craindre pour l’avenir, le triomphe du cynisme et de la cupidité des dirigeants de ses administrées, la Banque Centrale Européenne avait décidé en décembre 2006 de lancer une enquête triennale, la « Household Finance and Consumption Survey » (HFCS) visant à mettre en place une surveillance normalisée au niveau de l’Eurosystème, de l’évolution du patrimoine, notamment financier, et de la consommation des ménages européens.
L'Italie plus riche que la France?
Le lancement de la première enquête de ce type a été approuvé par le Conseil des Gouverneurs de la BCE le 18 septembre 2008. Elle porte sur la situation constatée au cours de l’année 2010. La première publication des résultats d’ensemble de l’enquête devrait intervenir au cours du premier trimestre de cette année. L’année dernière, la BCE a centralisé les résultats des enquêtes nationales et les a validé (cf. Banque de France – Direction Générale des Statistiques du 04/04/2012 : de l’enquête Patrimoine de l’INSEE au Household Finance and Consumption Survey du SEBC – problématique de l’harmonisation »)
Etrangement, à l’exception du Luxembourg, de l’Autriche et contre toute attente, de l’Italie, dont on nous dit qu’elle est a plaindre au point de se donner « des clowns » pour dirigeants politiques (« I bilanci delle famiglie italiane nell’ anno 2010 » – N°6 – 25 Janvier 2012 – 142 pages) les états européens font preuve d’une grande timidité pour donner, ne serait-ce que partiellement, leurs premiers résultats. On les comprend ; ils sont de nature à bouleverser les idées reçues et à pousser les peuples européens à un repli nationaliste mesquin : ainsi, lorsque l’enquête transalpine conclut à une richesse moyenne nette médiane de la famille italienne en 2010 de 163 875 euros, l’INSEE (Insee Première n° 1380 de novembre 2011 titrée « les inégalités de patrimoine s’accroissent entre 2004 et 2010 ») arrive pour la même année à un résultat médian de 113 500 euros pour la famille française.
Sûrement des arguments de nature à enrichir – aussi - le répertoire de Giuseppe Piero Grillo lorsque ses fonctions lui laisseront un moment pour remonter sur les planches, dans une nouvelle version de son célèbre « Vaffenculo »…
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Le Samsung Galaxy SIV, EADS, l'industrie navale, le SXSW, Thomson Angers : la revue de presse de l'industrie
Par Elodie Vallerey
La sortie du nouveau smartphone de Samsung ce 14 mars fait couler beaucoup d'encre, vu par les médias comme un moyen de concurrencer directement l'iPhone 5 d'Apple. Dans l'actualité également, le coup de semonce du président d'EADS contre le coût du travail en France, le coup de pouce d'Arnaud Montebourg à la filière navale, le bon accueil des projets spatiaux au salon SXSW et le rachat par l'agglomération d'Angers du site liquidé de Thomson-Technicolor afin d'y relancer l'activité.
Samsung Galaxy SIV, Sony Xperia, iPhone 5 : le choc des titans Le coréen Samsung présente ce 14 mars son dernier smartphone, le Galaxy SIV, destiné à concurrencer l'iPhone 5. Les Echos évoquent en une la "bataille de géants pour la suprématie dans les smartphones". Le journal rappelle que le nouveau Galaxy sera lancé ce soir à New York. "C'est-à-dire sur le marché domestique d'Apple. De là à y voir un défi lancé à l'américain, il n'y a qu'un pas…", ironise-t-il.
Le président d'EADS dénonce le coût du travail en France
Selon le site internet de La Tribune, qui relate les propos tenus par Tom Enders devant les parlementaires français en février dernier, le groupe européen EADS "s'agace" de l'augmentation du coût du travail en France, où il emploie 54 000 personnes. Si les charges sociales, si celles-ci "continuent à augmenter cela va nous poser un problème dans nos embauches en France", aurait-il martelé aux élus français.
Le coup de pouce de Montebourg à la filière navale
Dans une interview publiée dans le journal Ouest-France le 14 mars, le ministre du Redressement productif annonce le déblocage de 20 millions d'euros pour moderniser l'industrie navale française. Il lancera aujourd'hui un nouvel appel "pour financer quatre projets d'inovation" qui devront répondre à des exigences environnementales bien précises.
L'espace a le vent en poupe au SXSW
Dans un reportage de l'envoyé spécial du Monde au festival américain SXSW à Austin, on apprend que le spatial est un des thèmes les plus présents et discutés pendant l'édition 2013 du festival sur les nouvelles technologies. Outre la Nasa, "ce sont des particuliers – entrepreneurs, gourous, hackers ou simples fanatiques du cosmos – qui ont su enthousiasmer le public, littéralement leur vendre du rêve, en lançant, à l'instar de l'un deux, que "l'exploration spatiale n'est pas morte, et la meilleure partie va bientôt commencer".
Selon des informations exclusives d'Ouest-France, le site de production de décodeurs de Thomson Angers (aujourd'hui Technicolor) liquidé il y a quelques mois. "C’est signé : Angers Loire métropole est propriétaire du site de 13,5 hectares. Le but étant de faire repartir l’activité. Il faudra dépolluer et négocier avec des opérateurs de télécommunication", nous apprend le quotidien, qui avance le montant de 6,5 millions d'euros déboursés par l'agglo d'Angers.
Elodie Vallerey
L'A400M, la filière navale, EADS, la sécurisation de l'emploi : la Matinale de l'industrie
© Airbus Military
La Matinale de l'industrie
Alors que le nouvel avion de transport militaire d'Airbus, l'A400M, décroche sa certification civile, le président de la maison mère de l'avionneur, EADS, fustige l'augmentation du coût du travail en France qui menacerait l'emploi et l'embauche. De son côté, le ministre du Redressement productif annonce un coup de pouce de 20 millions d'euros à la filière navale pour le développement de projets d'innovation exigeants du point de vue environnemental. Le futur secrétaire général de la CGT est allé lui-même à l’Assemblée critiquer la loi sur la sécurisation de l’emploi.
Le Samsung Galaxy S IV, EADS, l'industrie navale, le SXSW, Thomson Angers, Google : la revue de presse de l'industrie
Thierry le Paon à l’Assemblée pour critiquer la loi sur la sécurisation de l’emploi
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Le président d'EADS dénonce le coût du travail en France
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Dans une interview publiée dans le journal Ouest-France le 14 mars, le ministre du Redressement productif annonce le déblocage de 20 millions d'euros pour moderniser [...]
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SOCIAL
Retraites complémentaires : un accord pour renflouer les caisses
Un protocole d’accord a été trouvé lors de l’ultime réunion des partenaires sociaux, mercredi.
Photo AFP
Les pensions des retraités du privé augmenteront moins que l’inflation, dès le 1er avril, pour sauver l’Agirc et l’Arcco.
C’était la réunion de la dernière chance. Après sept séances de négociation, syndicats et patronat sont parvenus à un protocole d’accord, mercredi soir, pour renflouer les caisses des régimes de retraite complémentaire.
L’Agirc (cadres) et l’Arrco (salariés) accusent un déficit de 4,6 milliards d’euros. Tous – salariés, employeurs et retraités – seront mis à contribution.
Le pouvoir d’achat de 11 millions de retraités va baisser
Effet immédiat : le pouvoir d’achat de 11 millions de retraités va baisser dès le 1er avril. Leurs pensions complémentaires augmenteront moins que l’inflation : elles seront revalorisées de 0,5 % pour les anciens cadres, de 0,8 % pour les autres anciens salariés du privé. L’inflation, elle, est estimée à environ 1,75 % pour 2013.
En 2014 et 2015, les pensions seront revalorisées d’un point de moins que l’inflation. L’économie, selon Les Échos, sera de deux milliards d’euros.
Contrepartie
En contrepartie de cette mesure (voulue par le Medef), le patronat a accepté une hausse des cotisations (souhaitée par les syndicats) : 0,1 point au 1er janvier 2014, autant l’année suivante. Elles sont acquittées à la fois par les employeurs (60 %) et les actifs (40 %). Cela va rapporter environ un milliard aux caisses.
Ce projet doit maintenant être validé par les organisations syndicales. Pour être appliqué, il faut que trois syndicats sur cinq au moins donnent leur accord. Réponse dans les prochains jours.
JUSTICE ?
Affichette "Casse-toi pov'con" : la France condamnée par la CEDH
Le Monde.fr avec AFP
La France a violé la liberté d'expression en condamnant pour offense à Nicolas Sarkozy l'homme qui avait brandi en 2008 une affichette "Casse toi pov'con" lors d'une visite présidentielle à Laval, estime jeudi la Cour européenne des droits de l'homme. La cour a jugé "disproportionné" le recours à une sanction pénale, qui risque selon elle d'avoir "un effet dissuasif sur des interventions satiriques qui peuvent contribuer au débat sur des question d'intérêt général".
Hervé Eon, un militant de gauche, avait détourné l'invective lancée quelques mois plus tôt par Nicolas Sarkozy lui-même à un visiteur du Salon de l'agriculture qui refusait de lui serrer la main. Au-delà de la question de l'opportunité des poursuites intentées par le procureur de Laval à l'encontre d'Hervé Eon, les juges de Strasbourg ont eu l'occasion de se prononcer sur la légitimité du délit "d'offense au chef de l'Etat", inscrit dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse et passible de 45 000 euros d'amende.
Dans le cas d'Hervé Eon, le parquet avait requis 1.000 euros d'amende, mais le tribunal avait préféré opter pour une peine "de principe" de trente euros avec sursis, un choix confirmé en appel.
L'avocate d'Hervé Eon, Me Dominique Noguères, y voit elle aussi "une question de principe". "Même si la condamnation a été très légère, il est ahurissant que ce monsieur ait été arrêté et poursuivi en justice" pour offense au chef de l'Etat, estime l'avocate, rappelant que "le nom du président de la République n'était même pas cité" sur la pancarte litigieuse.
L'avocate d'Hervé Eon, Me Dominique Noguères, y voit elle aussi "une question de principe". "Même si la condamnation a été très légère, il est ahurissant que ce monsieur ait été arrêté et poursuivi en justice" pour offense au chef de l'Etat, estime l'avocate, rappelant que "le nom du président de la République n'était même pas cité" sur la pancarte litigieuse.
Les juges de Strasbourg avaient déjà poussé la France à abroger en 2004 un délit similaire, celui "d'offense à chef de l'Etat étranger". Dans un arrêt de 2002 concernant Le Monde, ils avaient en effet estimé qu'il revenait "à conférer aux chefs d'Etats étrangers un privilège exorbitant", car leur seul statut leur permettait de se soustraire à la critique. Un argument repris par les détracteurs du délit d'offense au chef de l'Etat, qui y voient une survivance du crime de lèse-majesté et ont tenté à plusieurs reprises de l'abroger, au Sénat et à l'Assemblée nationale.
DIVERS
Les cinq défis qui attendent le pape François
A.-C.J. et D.R.
Cité du Vatican, hier. Jorge Mario Bergoglio, désormais François, est apparu au balcon de la basilique Saint-Pierre accompagné des cardinaux qui l’ont élu après cinq tours de scrutin. A 76 ans, cet Argentin est le premier pape venu d’outre-Atlantique. | (AFP/Filippo Monteforte.)
Le pape François se retrouve à la tête d’une Eglise confrontée à de grandes difficultés. Il devra lancer — ou poursuivre — des chantiers que son prédécesseur a eu du mal à faire avancer :
1 Les relations avec l’islam, qui se sont tendues ces dernières années, constituent l’un des grands défis que François devra relever.
Le discours que Benoît XVI avait prononcé à Ratisbonne, le 12 septembre 2006, avait suscité de très vives réactions dans les pays islamiques, et conduit à la suspension des rapports entre le Vatican et le cheikh d’Al-Azhar, la plus haute autorité du sunnisme mondial. Le pape l’avait regretté, rappelant qu’il avait cité un texte médiéval n’exprimant pas sa pensée, mais les liens ne se sont jamais vraiment renoués. A la suite de sa renonciation, plusieurs dignitaires musulmans ont affirmé que le dialogue pourrait reprendre avec son successeur, en fonction, bien sûr, du positionnement de ce dernier vis-à-vis de l’islam. Dans certains pays, comme le Nigeria, l’Irak, ou ceux du Moyen-Orient, où les chrétiens sont persécutés ou assassinés à cause de leur foi par des groupuscules fondamentalistes, il y a urgence.
2 La lutte contre la pédophilie au sein de l’Eglise reste, malgré les mesures prises par Benoît XVI, une question loin d’être réglée. Au début des années 2000, alors que Jean-Paul II commençait à sérieusement s’affaiblir, atteint par la maladie de Parkinson, le scandale, jusqu’alors contenu par une omerta quasi généralisée, a commencé à éclater. Et il est apparu comme un dossier particulièrement mal géré par le pape polonais. « Que de souillures dans l’Eglise », avait déploré, en 2005, peu avant d’être élu, Joseph Ratzinger. L’ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi a été bien plus réaliste sur cette douloureuse question des abus sexuels, survenus en Irlande, en Belgique, au Canada, aux Etats-Unis ou encore en Allemagne. Le 12 avril 2010, le Saint-Siège publie sur son site Internet les lignes directrices de la lutte contre la pédophilie au sein de l’Eglise. Celles-ci incluent la dénonciation systématique à la justice civile des abus et la possibilité, pour le pape, de décréter plus rapidement la perte de l’état clérical pour les prêtres coupables. Mais pour les victimes, cela ne suffit pas. A l’annonce de la démission de Benoît XVI, leurs porte-parole ont déploré son bilan. Selon elles, il a « fait de grandes déclarations mais qui n’ont été soutenues par aucune action ni mesure ».
3 Les finances du Saint-Siège accusent un sérieux déficit. François devra redresser une situation plombée depuis la crise financière de 2007. Après trois années noires, les comptes du Saint-Siège sont repassés au vert en 2010, avec un excédent de 9,8 M€. Mais, bien que le pape ait sollicité pour la première fois de grands noms de la finance internationale, le Vatican a replongé en 2011; le déficit atteint 15 M€ pour un budget de 245 M€. Le Vatican, qui ne produit pas de richesses, est très dépendant des dons et du tourisme pour financer de lourdes charges de personnels (2 832 salariés) et des médias coûteux (Radio Vatican, TV Vatican et « l’Osservatore Romano »). En 2011, malgré la crise et les scandales de pédophilie, les donateurs sont restés fidèles : + 7,5% de dons (69 M€). François pourra-t-il toujours compter sur cette générosité?
4 La gouvernance de l’Eglise n’est pas le plus spectaculaire, mais l’un des plus grands chantiers, voire le plus important du nouveau pape. « Benoît XVI n’a pas refondé cette gouvernance. Il a régné mais il n’a pas gouverné. Il a parlé mais il n’a pas ordonné. Il a enseigné mais il n’a pas dirigé… » relève Jean-Pierre Denis, spécialiste du catholicisme*. Trois défis se présentent à son successeur. D’abord, réformer la curie romaine (gouvernement du Vatican) : « Tout le monde y fait ce qu’il veut, travaille dans son coin, en prétendant qu’il rend compte directement au pape », poursuit le spécialiste. Ensuite, il devra repenser l’articulation du pouvoir entre le gouvernement central, à Rome, et le 1,2 milliard de catholiques disséminés dans le monde, de plus en plus nombreux au sud, d’où le nouveau pape, argentin, est originaire. Enfin, il faudra revoir le rapport entre l’Eglise et la société : la première pense en années, voire en siècles, là où la société raisonne dans l’immédiat de l’ère Internet.
* Auteur de « Pourquoi le christianisme fait scandale », Editions du Seuil.
5 Redynamiser la foi, singulièrement en Europe, est l’une des grandes missions qui attend François. Un monde devenu « sourd à Dieu » : voilà ce qui avait certainement le plus marqué Benoît XVI et qui avait orienté les grandes lignes de son pontificat. Redonner sens à la foi, l’articuler avec la raison, retrouver les racines d’une croyance vivante, sans hypocrisie, notamment sur un continent, l’Europe, où le nombre des pratiquants se réduit comme peau de chagrin : voilà, dans la lignée de Benoît XVI, qui a lancé pour cela un grand synode dédié à la « nouvelle évangélisation » l’an dernier, un défi de taille à relever. Mais il est difficile de dire si son successeur, venu du continent sud-américain, y attachera la même importance.
1 Les relations avec l’islam, qui se sont tendues ces dernières années, constituent l’un des grands défis que François devra relever.
2 La lutte contre la pédophilie au sein de l’Eglise reste, malgré les mesures prises par Benoît XVI, une question loin d’être réglée. Au début des années 2000, alors que Jean-Paul II commençait à sérieusement s’affaiblir, atteint par la maladie de Parkinson, le scandale, jusqu’alors contenu par une omerta quasi généralisée, a commencé à éclater. Et il est apparu comme un dossier particulièrement mal géré par le pape polonais. « Que de souillures dans l’Eglise », avait déploré, en 2005, peu avant d’être élu, Joseph Ratzinger. L’ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi a été bien plus réaliste sur cette douloureuse question des abus sexuels, survenus en Irlande, en Belgique, au Canada, aux Etats-Unis ou encore en Allemagne. Le 12 avril 2010, le Saint-Siège publie sur son site Internet les lignes directrices de la lutte contre la pédophilie au sein de l’Eglise. Celles-ci incluent la dénonciation systématique à la justice civile des abus et la possibilité, pour le pape, de décréter plus rapidement la perte de l’état clérical pour les prêtres coupables. Mais pour les victimes, cela ne suffit pas. A l’annonce de la démission de Benoît XVI, leurs porte-parole ont déploré son bilan. Selon elles, il a « fait de grandes déclarations mais qui n’ont été soutenues par aucune action ni mesure ».
3 Les finances du Saint-Siège accusent un sérieux déficit. François devra redresser une situation plombée depuis la crise financière de 2007. Après trois années noires, les comptes du Saint-Siège sont repassés au vert en 2010, avec un excédent de 9,8 M€. Mais, bien que le pape ait sollicité pour la première fois de grands noms de la finance internationale, le Vatican a replongé en 2011; le déficit atteint 15 M€ pour un budget de 245 M€. Le Vatican, qui ne produit pas de richesses, est très dépendant des dons et du tourisme pour financer de lourdes charges de personnels (2 832 salariés) et des médias coûteux (Radio Vatican, TV Vatican et « l’Osservatore Romano »). En 2011, malgré la crise et les scandales de pédophilie, les donateurs sont restés fidèles : + 7,5% de dons (69 M€). François pourra-t-il toujours compter sur cette générosité?
4 La gouvernance de l’Eglise n’est pas le plus spectaculaire, mais l’un des plus grands chantiers, voire le plus important du nouveau pape. « Benoît XVI n’a pas refondé cette gouvernance. Il a régné mais il n’a pas gouverné. Il a parlé mais il n’a pas ordonné. Il a enseigné mais il n’a pas dirigé… » relève Jean-Pierre Denis, spécialiste du catholicisme*. Trois défis se présentent à son successeur. D’abord, réformer la curie romaine (gouvernement du Vatican) : « Tout le monde y fait ce qu’il veut, travaille dans son coin, en prétendant qu’il rend compte directement au pape », poursuit le spécialiste. Ensuite, il devra repenser l’articulation du pouvoir entre le gouvernement central, à Rome, et le 1,2 milliard de catholiques disséminés dans le monde, de plus en plus nombreux au sud, d’où le nouveau pape, argentin, est originaire. Enfin, il faudra revoir le rapport entre l’Eglise et la société : la première pense en années, voire en siècles, là où la société raisonne dans l’immédiat de l’ère Internet.
5 Redynamiser la foi, singulièrement en Europe, est l’une des grandes missions qui attend François. Un monde devenu « sourd à Dieu » : voilà ce qui avait certainement le plus marqué Benoît XVI et qui avait orienté les grandes lignes de son pontificat. Redonner sens à la foi, l’articuler avec la raison, retrouver les racines d’une croyance vivante, sans hypocrisie, notamment sur un continent, l’Europe, où le nombre des pratiquants se réduit comme peau de chagrin : voilà, dans la lignée de Benoît XVI, qui a lancé pour cela un grand synode dédié à la « nouvelle évangélisation » l’an dernier, un défi de taille à relever. Mais il est difficile de dire si son successeur, venu du continent sud-américain, y attachera la même importance.
Le Parisien
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