POLITIQUE
Sondages : la longue descente en escalier de François Hollande
Jamais président n'avait atteint aussi vite un tel niveau d'impopularité. Une chute en trois étapes, explique Brice Teinturier (Ipsos).
François Hollande, le 6 mars 2013. (STANISLAW KOWALCZUK/EAST NEWS/SIPA)
Brice Teinturier est directeur général délégué de l'institut de sondages Ipsos.
Les sondages sont très mauvais pour François Hollande. Mais est-ce pire que pour ses prédécesseurs ?
- Nous avons déjà mesuré dans le passé un tel niveau de popularité - ou plutôt d'impopularité. François Hollande est aujourd'hui à 31% de jugements favorables dans notre baromètre mais Nicolas Sarkozy avait connu des niveaux comparables : 29% en avril 2011 et 30% en juin 2011. Jacques Chirac, pour sa part, était descendu à 27% en juin 2005 et à 29% en avril 2006.
Ce n'est dont pas le niveau d'impopularité de François Hollande qui est exceptionnel. C'est qu'il l'atteigne seulement 10 mois après son élection. On voit bien là la raréfaction du temps politique en période de crise. Les jugements critiques se radicalisent de plus en plus vite. C'est d'ailleurs la limite de la comparaison dans le temps long des courbes de popularité. On compare des niveaux à différents moments de notre histoire mais les Français ne réagissent plus comme il y a 10 ans. La mondialisation, la crise économique et l'impuissance perçue de l'action politique ont profondément modifié le regard sur la capacité d'action d'un Président.
Où François Hollande perd-il des points ?
- C'est à gauche qu'il perd le plus, pour une raison simple : François Hollande était déjà extrêmement impopulaire auprès des sympathisants de l'UMP et du FN et ce dès le début de son mandat, avec plus de 90% de jugements défavorables. Le président perd 7 points en un mois auprès des sympathisants de gauche, passant de 66% d'opinions favorables à 59%. Chez les sympathisants du PS, la baisse est de 6 points, à 67% d'opinions favorables. L'opinion est donc très clivée politiquement, avec toujours de bonnes opinions majoritaires à gauche mais en forte baisse. François Hollande baisse aussi fortement au sein des catégories populaires. Il perd 11 points chez les ouvriers, à 27% d'opinions positives, et 10 points chez les salariés du secteur public, à 34%.
Depuis 10 mois, la courbe de popularité de François Hollande donne l'impression d'une longue et inéluctable descente en toboggan…
- Non, ce n'est pas un toboggan, c'est un escalier. Un escalier de trois marches descendantes qui alternent avec des moments de stabilité, voire même de légère remontée. La première phase a lieu entre l'élection de François Hollande, en mai 2012, et le mois de septembre. Le président baisse très vite et très fortement alors que le pays connaît une rafale de plans sociaux et que le pouvoir nouvellement élu ne donne pas le sentiment d'être suffisamment conscient de la gravité de la situation économique et sociale. Le gouvernement a sans doute pêché en ne voulant pas dramatiser la situation. Résultat : les Français ont eu l'impression qu'il n'en faisait pas assez. S'ajoutent à cela deux éléments : quelques couacs ministériels dès l'été, qui ont mis en doute l'unité du gouvernement. Et surtout, la hausse de la fiscalité, avec notamment l'abrogation de la défiscalisation des heures supplémentaires, immédiatement perceptible sur la feuille de paye. Tout ce contexte explique la forte baisse de la popularité de François Hollande durant l'été 2012 tandis que les Français s'interrogent : le gouvernement a-t-il une stratégie adaptée face à la crise ? Quel est son cap ?
A partir de la fin septembre s'ouvre une phase de stabilisation de la popularité du chef de l'Etat ou au pire, de légère érosion. Dès septembre, il intervient sur TF1 et précise le cap. Il accélère également le rythme. Et en novembre, dans la foulée de la remise du rapport Gallois sur la compétitivité, des décisions sont prises et rassurent un peu les Français.
Et le deuxième moment de baisse ?
- La deuxième marche descendante, c'est Florange. L'épisode a réactivé une angoisse profonde sur la crise économique et la stratégie du Gouvernement. Mais il vient aussi réactiver un doute sur la capacité du président à trancher. Ce qui est retenu par l'opinion, ce ne sont pas les emplois sauvés. C'est l'échec du gouvernement face à un symbole de la mondialisation, ArcelorMittal, une multinationale indienne qui plus est - un symbole fort.
De fin décembre à la mi-février, le président de la République connaît une nouvelle phase de stabilisation, voire de légère remontée, sous l'effet de l'intervention militaire au Mali dont les buts apparaissent légitimes et qui lui confère une autorité nouvelle. L'absence de couacs gouvernementaux donne également une impression de plus grande cohérence. Mais la crise est toujours là et ce léger rebond est fragile.
A partir de la mi-févier s'ouvre une troisième séquence de forte baisse. La forte poussée du chômage, conjuguée à l'annonce que les déficits ne seront pas réduits autant qu'escompté, provoquent de nouvelles interrogations sur la capacité du pouvoir politique à répondre à la crise.
Ce niveau d'impopularité est-il inquiétant pour François Hollande ? Peut-il remonter ?
- L'impopularité de François Hollande se structure de façon radicalement différente de celle de Nicolas Sarkozy. Ce dernier avait suscité de très grands espoirs et avait construit en 2007 l'image d'un candidat du peuple, qui comprenait le peuple et allait oeuvrer pour lui. Or, le Fouquet's, l'absence de résultats sur le pouvoir d'achat et des mesures fiscales perçues comme en faveur des riches ont pulvérisé son image. Ajouté à cela une pratique de la fonction présidentielle qui a choqué et vous obtenez un rejet d'une violence exceptionnelle.
C'est très différent pour François Hollande. Les Français n'ont pas l'impression d'une déchirure avec les engagements de la campagne présidentielle. Il n'y a pas non plus de rejet de sa personne. Mais il y a un doute important sur sa capacité à répondre à la crise. Sa marge de manœuvre est donc très étroite en terme de popularité. Tant que le chômage sera haut, il a peu de chance de remonter substantiellement. En revanche, et c'est très important, il peut espérer regagner quelques points et viser une zone autour de 35% ou 38% de bonnes opinions. Il lui faut pour cela rassurer sur la pertinence de sa stratégie économique et sur son cap politique. Il doit donc donner le sentiment que le cap est bon et que le capitaine tient fermement la barre.
Il doit donc d'abord rassurer son propre camp ?
- A l'heure actuelle, si le président est à 31% d'opinions positives et pas 40%, c'est parce qu'il existe à la fois un sentiment anti-Hollande très fort au sein des sympathisants de droite - le procès en illégitimité et en incompétence a commencé dès la campagne présidentielle - et une baisse de popularité à gauche. A la gauche du PS, on a l'impression non pas qu'il y a eu une trahison, mais que la petite musique de la campagne autour de la finance et des banques n'est plus là. Il y a donc des frustrations, des critiques mais en même temps un grand désarroi. On critique une politique sociale-démocrate dont on ne voit pas assez l'effet mais on ne voit pas non plus quel autre chemin emprunter. La mondialisation, la dette et les déficits sont maintenant dans tous les esprits.
Propos recueillis par Baptiste Legrand
Les députés suppriment l'apprentissage à 14 ans
L'Assemblée nationale a adopté dans la nuit de vendredi à samedi le projet de loi sur la refondation de l'école Et supprimé dans ce cadre, une disposition, votée en 2011, qui autorisait l'apprentissage pour des jeunes de 14 ans.
AFP
L'Assemblée nationale a achevé dans la nuit de vendredi à samedi, vers 4H00, l'examen du projet de loi de « refondation de l'Ecole de la République », soumis à un vote global mardi prochain. L'une des dernières mesures votées a été l'une des plus importantes du texte: la création d'Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). La formation pédagogique pour les futurs enseignants, disparue depuis la suppression en 2010 des IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres), est ainsi rétablie.
Plus tôt les députés avaient égalément supprimé une mesure concernant l'apprentissage des plus jeunes Cette mesure de la loi Cherpion, du nom de son promoteur, le député UMP Gérard Cherpion, ouvrait un dispositif des métiers en alternance (Dima) à des jeunes de moins de 15 ans.
Pour le gouvernement, cet apprentissage précoce empêche les élèves d'acquérir le socle de compétences auquel tout jeune a droit et les enferme trop tôt dans une filière. L'UMP dénonce pour sa part la « suppression sèche d'un dispositif » qui a « fait ses preuves », par « vision idéologique d'un collège unique et monolithique ».
Créations de postes : en fonction des budgets votés chaque année
Autre mesure phare du texte, la création de 60.000 postes sur cinq ans,l'une des promesses de campagne de François Hollande Bien qu'adoptée, cette mesure ne se concrétisera qu'au fil des budgets votés chaque année.
Elle n'a trouvé sa place dans ce texte d'orientation et de programmation qu'à travers un rapport annexé à l'article 1er, voté dans la nuit de jeudi à vendredi, et détaillant les objectifs gouvernementaux dans l'Education. L'UMP et l'UDI, qui avaient déposé plus de 1.400 amendements sur le projet de loi, ont jugé ce rapport « inutile » et « bavard ». Mais, pour le gouvernement, il constituait le meilleur moyen d'affirmer des priorités, au premier chef pour l'école primaire, dans un texte solennel voté par le Parlement, alors qu'en fait, en matière d'éducation, les principales décisions sont prises par décrets ou circulaires.
Egypte: manifestation au Caire pour un retour de l'armée au pouvoir
Des centaines d'Egyptiens ont manifesté vendredi au Caire leur soutien à un retour de l'armée au pouvoir dans un pays qui n'est toujours pas sorti d'une transition politique chaotique émaillée de violences, deux ans après la chute de Hosni Moubarak.
photo : Khaled Desouki, AFP
La manifestation a eu lieu dans l'est du Caire à l'appel d'un collectif de militaires à la retraite et de groupes opposés aux Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi, selon un photographe de l'AFP.
Les manifestants ont notamment scandé des slogans appelant l'armée à "ne pas les abandonner", brandissant des portraits du ministre de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi. D'autres criaient "l'armée doit revenir" (au pouvoir) ou "A bas le pouvoir du guide", en référence à Mohammed Badie, guide suprême des Frères musulmans.
Des manifestations de soutien à l'armée ont également été organisées à Damiette, dans le nord du pays, selon le site internet du journal Al-Ahram.
L'armée est un acteur capital dans le jeu politique en Egypte depuis 60 ans.
La chute de Hosni Moubarak en février 2011 avait amené le Conseil suprême des forces armées (CSFA), dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui, à prendre les rênes du pays jusqu'à l'investiture de M. Morsi fin juin 2012.
Après une vague de troubles fin janvier, l'armée avait mis en garde contre un "effondrement de l'Etat" appelant "toutes les forces politiques" à trouver une issue aux "problèmes politiques, économiques, sociaux et de sécurité" au pays .
Nigeria : 170 détenus d'une prison libérés par des hommes armés
Le Monde.fr
Des hommes armés ont attaqué jeudi une prison du nord du Nigeria dont ils ont libéré les 170 détenus, tuant un gardien et un passant, a-t-on appris vendredi 15 mars de source officielle et auprès d'habitants. Les membres de la bande armée, criant "Allah Akbar" ("Dieu est grand"), à bord de voitures ou sur des motos, ont investi le bâtiment situé de Gwoza, à la frontière du Cameroun, une localité distante de 130 kilomètres de la ville rebelle de Maiduguri, fief du groupe islamiste Boko Haram.
D'après un gardien qui a a assisté à l'attaque, les assaillants "ont mis le feu au bâtiment de l'administration mais ont épargné les cellules. (...) Un civil a été tué par une balle perdue durant la fusillade". Selon un habitant, les attaquants avaient participé auparavant à la prière du soir à la mosquée voisine.
Le porte-parole des forces armées pour la région a déclaré ne pas être au courant de l'attaque contre la prison.
ECONOMIE
L'Eurogroupe et le FMI s'accordent sur un plan d'aide à Chypre
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Les ministres des finances de la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) ont accouché samedi 16 mars d'un plan d'aide à Nicosie qui prévoit de débloquer "10 milliards d'euros maximum", en échange d'une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires.
Chypre est le cinquième pays après la Grèce, l'Irlande, le Portugal et l'Espagne à se tourner vers la zone euro pour obtenir un soutien financier. Au terme d'une réunion de plus de dix heures à Bruxelles, les dirigeants européens qui étaient entourés de ceux de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, ont notamment validé une ponction de 9,9 % sur les dépôts bancaires supérieurs à 100 000 euros et de 6,75 % en deçà.
"Dans la mesure où c'est une contribution à la stabilité financière de Chypre, il paraît équitable de demander une contribution à tous les déposants", a commenté lors d'une conférence de presse le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem. Le Néerlandais a précisé que cette ponction représentait environ 5,8 milliards euros. Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE, a indiqué que les autorités chypriotes avaient déjà pris les devants en procédant au gel des sommes visées.
"Comparé à d'autres solutions, c'est la moins coûteuse" pour la population, a plaidé le ministre des finances chypriote, Michalis Sarris. "On a évité des coupes dans les salaires et les retraites". Le ministre s'est aussi félicité d'avoir "évité une taxe sur les transactions financières, qui aurait été catastrophique". Il a précisé que le Parlement devait voter dimanche l'instauration de la taxe, qui sera prélevée mardi.
Il a souligné que les autorités chypriotes avaient pris les mesures nécessaires afin que les déposants ne puissent pas retirer au cours du week-end, par le biais d'opérations électroniques, le montant de la taxe qu'ils doivent payer. "Les temps vont être durs et les ceintures vont devoir être serrées", a-t-il lancé, estimant que "la position très dure du FMI et d'autres partenaires" avait créé "un climat lourd dans les négociations".
UN PRÉCÉDENT CONTROVERSÉ
Ce précédent concernant les dépôts bancaires pourrait avoir de lourdes conséquences si d'autres plans de sauvetage devaient encore intervenir dans la zone euro, en incitant les épargnants à mettre à l'abri leur argent hors des frontières nationales. Mais grâce à cette mesure exceptionnelle et controversée, le montant du plan d'aide à Chypre est bien en deçà des 17 milliards d'euros préalablement envisagés et se situe dans l'hypothèse basse de la fourchette de 10 à 13 milliards d'euros évoquée par Jeroen Dijsselbloem cette semaine.
D'autres mesures moins spectaculaires comme la hausse du taux d'imposition des sociétés, qui passe de 10 % à 12,5 %, ont également été adoptées. Chypre pourrait aussi lancer un programme de privatisations. Le FMI devrait participer à hauteur de 1 milliard d'euros. "L'Eurogroupe a fait ce qu'il avait à faire", a sobrement commenté à sa sortie de l'Eurogroupe le ministre des finances français, Pierre Moscovici.
Chypre avait demandé en juin 2012 une aide financière à l'UE et au FMI pour l'aider notamment à renflouer ses deux principales banques, plombées par la crise grecque. Mais ses bailleurs de fonds n'étaient pas prêts à lui accorder 17,5 milliards d'euros, soit l'équivalent de sa richesse nationale annuelle, craignant que Nicosie ne puisse pas rembourser une somme trop importante et que sa dette explose à des niveaux insoutenables, une fois l'aide versée.
UNE AIDE DE MOSCOU ATTENDUE
L'Allemagne, qui s'était montrée prudente sur les possibilités d'un accord dès ce week-end, faisait pression pour que Chypre lutte activement contre le blanchiment d'argent. Après avoir traîné les pieds, Nicosie a accepté de se soumettre à un audit qui a débuté cette semaine et dont les premières conclusions sont attendues à la fin du mois.
Pour bénéficier rapidement d'une aide financière, Chypre devrait également se tourner vers la Russie, dont elle est proche économiquement et culturellement. Le ministre des finances, Michalis Sarris, doit se rendre lundi à Moscou pour demander une prolongation du délai de remboursement d'un prêt russe de 2,5 milliards d'euros venant à échéance 2016, et discuter de la façon dont la Russie pourrait contribuer au plan de sauvetage.
Venezuela: la dépouille de Chavez transférée au Musée de la Révolution
Le gouvernement vénézuélien a abandonné l'idée d'embaumer le corps de Hugo Chavez qu'il aurait fallu transférer en Russie durant plusieurs mois et des milliers de partisans ont accompagné le cercueil du président défunt dans une ancienne caserne de Caracas transformée en Musée de la Révolution.
"J'ai demandé d'écarter l'idée d'embaumer le corps du Commandant Chavez après le rapport d'une commission médicale russe", a déclaré le ministre de l'Information et de la Communication Ernesto Villegas.
Il aurait fallu transférer le cadavre en Russie durant sept mois à huit mois pour réaliser l'embaumement, a ajouté M. Villegas pour expliquer l'abandon de ce projet.
Mercredi déjà, le président par intérim Nicolas Maduro, avait reconnu qu'il serait "assez difficile" d'embaumer le corps de Chavez comme l'avait annoncé le gouvernement deux jours après le décès du président, car il aurait fallu enclencher le processus "bien plus tôt".
Après neuf jours et neuf nuits au cours desquels des centaines de milliers de personnes ont défilé devant le cercueil du "Comandante", mort d'un cancer le 5 mars après 14 années passées à la tête du pays, sa dépouille a quitté la chapelle ardente de l'Académie militaire de Caracas à la mi-journée.
Au terme d'une procession d'une douzaine de kilomètres à travers la capitale, son corps a rejoint une caserne de l'ouest de la ville - d'où Chavez avait lancé une tentative de coup d'Etat en 1992 - en attendant que soit déterminée sa destination finale. La procession a été précédée d'une cérémonie de prières, de discours de proches et de dignitaires ainsi que d'une série d'honneurs militaires rendus par quelque 2.000 cadets de l'académie. "Merci, Commandant, de nous avoir rendu la patrie", a lancé une de ses filles, Maria Gabriela, dans un émouvant discours prononcé après que le président de l'Assemblée nationale Diosdado Cabello eut rendu un hommage appuyé au "président exemplaire, le seul qui se soit soucié des pauvres".
A bord d'une jeep de l'armée, le président par intérim Nicolas Maduro, accompagné du président bolivien Evo Morales, ont ouvert le cortège motorisé le long du "Paseo de los Proceres" ("Boulevard des hommes illustres"), célèbre avenue de Caracas, sous le regard de milliers de personnes portant des tee-shirts à l'effigie de l'ex-président et brandissant des fanions aux couleurs nationales.
Le cercueil était transporté dans une limousine noire aux fenêtres transparentes couverte d'un drapeau vénézuélien. De part et d'autre du véhicule, des gardes du corps habillés de rouge escortaient la procession. Autour, la foule était massée en bord de route, aux balcons des immeubles, certains étaient même perchés sur des branches d'arbres pour saluer une dernière fois le "Comandante", dont la popularité parmi les plus démunis ne s'est jamais démentie.
Le convoi a rejoint dans l'après-midi la "Caserne de la montagne", un bâtiment de style colonial rouge et ocre transformé en Musée de la Révolution, perché sur un promontoire dans un bastion chaviste de l'ouest de Caracas, le quartier du 23 de Enero ("23 janvier").
Forte en symbole, cette ancienne caserne avait été le QG d'Hugo Chavez lorsqu'il avait échoué dans sa tentative de renverser le président Carlos Andres Perez par les armes le 4 février 1992.
Plusieurs centaines de personnes ont attendu depuis le matin l'arrivée du cercueil du chef de l'Etat défunt dans ce quartier modeste pour saluer une dernière fois le charismatique "presidente".
La caserne était surmontée d'une lettre et d'un chiffre géants "4F", rappelant la date de ce coup d'Etat raté qui avait valu à Chavez un séjour de deux ans en prison, mais qui avait aussi constitué l'acte de naissance politique du jeune lieutenant-colonel parachutiste, arrivé au pouvoir par les urnes six ans plus tard. Les autorités n'ont pas précisé si la caserne, fermée ces derniers jours, serait ouverte au public.
"Nous promettons de vous être loyal dans cette vie et nous vous amenons à votre poste de commandement pour que vous y reposiez chrétiennement comme chef et commandant en chef des forces armées vénézuéliennes", a dit M. Maduro en s'adressant au président défunt avant qu'un prêtre ne bénisse le cercueil. Le chef d'Etat par intérim a promis de revenir s'incliner devant la dépouille d'Hugo Chavez, cette fois en vainqueur de l'élection présidentielle du 14 avril prochain.
Mais après les cérémonies de vendredi, la grande incertitude demeurait la destination du corps de l'ex-président.
Le gouvernement avait dans un premier temps fait part de son souhait d'installer son corps embaumé aux côtés du héros national, le "libérateur" Simon Bolivar.
Il a également reporté sine die mardi le dépôt à l'Assemblée nationale d'un amendement constitutionnel pour le transfert du défunt auprès de son illustre prédécesseur.
Pour l'heure, la loi fondamentale vénézuélienne dispose que le Panthéon national est réservé aux Vénézuéliens "illustres qui ont rendu des services éminents à la République, au moins 25 ans après leur décès". En outre, toute modification de la Constitution doit faire l'objet d'un référendum.
Une élection présidentielle a été convoquée pour le 14 avril après le décès du président Chavez. Le scrutin devrait se résumer à un duel entre M. Maduro, l'héritier politique du "Comandante", et le gouverneur de l'Etat de Miranda et chef de file de l'opposition, Henrique Capriles.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
."Ces défaillances éclipsent tout ce que les Kényans ont connu dans toute élection précédente", a dit Raila Odinga à des partisans réunis devant ses bureaux, dans le centre de Nairobi. Il a dans le même temps lancé un appel au calme. "Nous ne pouvons entamer ce qui est censé être une nouvelle ère sous une nouvelle Constitution en ayant recourt aux vieilles méthodes", a-t-il dit.
A l'issue du scrutin présidentiel du 4 mars, Uhuru Kenyatta l'avait devancé de plus de 800 000 voix. M. Odinga avait été crédité de 43,31 % des suffrages et avait alors dénoncé un scrutin "faussé". M. Kenyatta a été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle avec 50,07 % des voix dès le premier tour, mais il ne pourra pas être investi avant que la Cour suprême ait statué sur ce recours. Des observateurs internationaux ont estimé que le vote s'était déroulé de manière crédible, mais le dépouillement, ralenti par des problèmes techniques, s'est prolongé pendant cinq jours.
Le scrutin du 4 mars a avivé les craintes d'un retour des violences sur lesquelles avaient débouché fin 2007 l'annonce de la courte défaite contestée de M. Odinga, à l'époque face au sortant Mwai Kibaki, soutenu alors par M. Kenyatta. Uhuru Kenyatta est inculpé de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale pour son rôle présumé dans ces violences et doit comparaître en juillet à La Haye.
Il aurait fallu transférer le cadavre en Russie durant sept mois à huit mois pour réaliser l'embaumement, a ajouté M. Villegas pour expliquer l'abandon de ce projet.
Mercredi déjà, le président par intérim Nicolas Maduro, avait reconnu qu'il serait "assez difficile" d'embaumer le corps de Chavez comme l'avait annoncé le gouvernement deux jours après le décès du président, car il aurait fallu enclencher le processus "bien plus tôt".
Après neuf jours et neuf nuits au cours desquels des centaines de milliers de personnes ont défilé devant le cercueil du "Comandante", mort d'un cancer le 5 mars après 14 années passées à la tête du pays, sa dépouille a quitté la chapelle ardente de l'Académie militaire de Caracas à la mi-journée.
A bord d'une jeep de l'armée, le président par intérim Nicolas Maduro, accompagné du président bolivien Evo Morales, ont ouvert le cortège motorisé le long du "Paseo de los Proceres" ("Boulevard des hommes illustres"), célèbre avenue de Caracas, sous le regard de milliers de personnes portant des tee-shirts à l'effigie de l'ex-président et brandissant des fanions aux couleurs nationales.
Le cercueil était transporté dans une limousine noire aux fenêtres transparentes couverte d'un drapeau vénézuélien. De part et d'autre du véhicule, des gardes du corps habillés de rouge escortaient la procession. Autour, la foule était massée en bord de route, aux balcons des immeubles, certains étaient même perchés sur des branches d'arbres pour saluer une dernière fois le "Comandante", dont la popularité parmi les plus démunis ne s'est jamais démentie.
Le convoi a rejoint dans l'après-midi la "Caserne de la montagne", un bâtiment de style colonial rouge et ocre transformé en Musée de la Révolution, perché sur un promontoire dans un bastion chaviste de l'ouest de Caracas, le quartier du 23 de Enero ("23 janvier").
Forte en symbole, cette ancienne caserne avait été le QG d'Hugo Chavez lorsqu'il avait échoué dans sa tentative de renverser le président Carlos Andres Perez par les armes le 4 février 1992.
Plusieurs centaines de personnes ont attendu depuis le matin l'arrivée du cercueil du chef de l'Etat défunt dans ce quartier modeste pour saluer une dernière fois le charismatique "presidente".
La caserne était surmontée d'une lettre et d'un chiffre géants "4F", rappelant la date de ce coup d'Etat raté qui avait valu à Chavez un séjour de deux ans en prison, mais qui avait aussi constitué l'acte de naissance politique du jeune lieutenant-colonel parachutiste, arrivé au pouvoir par les urnes six ans plus tard. Les autorités n'ont pas précisé si la caserne, fermée ces derniers jours, serait ouverte au public.
"Nous promettons de vous être loyal dans cette vie et nous vous amenons à votre poste de commandement pour que vous y reposiez chrétiennement comme chef et commandant en chef des forces armées vénézuéliennes", a dit M. Maduro en s'adressant au président défunt avant qu'un prêtre ne bénisse le cercueil. Le chef d'Etat par intérim a promis de revenir s'incliner devant la dépouille d'Hugo Chavez, cette fois en vainqueur de l'élection présidentielle du 14 avril prochain.
Mais après les cérémonies de vendredi, la grande incertitude demeurait la destination du corps de l'ex-président.
Le gouvernement avait dans un premier temps fait part de son souhait d'installer son corps embaumé aux côtés du héros national, le "libérateur" Simon Bolivar.
Il a également reporté sine die mardi le dépôt à l'Assemblée nationale d'un amendement constitutionnel pour le transfert du défunt auprès de son illustre prédécesseur.
Pour l'heure, la loi fondamentale vénézuélienne dispose que le Panthéon national est réservé aux Vénézuéliens "illustres qui ont rendu des services éminents à la République, au moins 25 ans après leur décès". En outre, toute modification de la Constitution doit faire l'objet d'un référendum.
Une élection présidentielle a été convoquée pour le 14 avril après le décès du président Chavez. Le scrutin devrait se résumer à un duel entre M. Maduro, l'héritier politique du "Comandante", et le gouverneur de l'Etat de Miranda et chef de file de l'opposition, Henrique Capriles.
Kenya : Odinga dépose un recours contre sa défaite à la présidentielle
La coalition du premier ministre kényan sortant Raila Odinga, déclaré battu au premier tour de la présidentielle par son adversaire Uhuru Kenyatta, a déposé samedi 16 mars devant la Cour suprême un recours contre les résultats, a constaté un photographe de l'AFP.
Des responsables de la Coalition pour la réforme et la démocratie (CORD) ont déposé le recours, qui porte sur des allégations de manipulation de suffrages, des problèmes dans l'inscription d'électeurs et la défaillance du mécanisme de dépouillement du vote électronique. Le parti de M. Odinga s'interroge notamment sur les variations importantes du nombre d'inscrits dans certaines circonscriptions après la clôture de l'enregistrement sur les listes électorales, selon un proche du Premier ministre.
Lire (en édition abonnés) : Au Kenya, Raila Odinga conteste sa défaite à l'élection présidentielle
"Je n'ai aucune hésitation à contester en justice le résultat de l'élection. Agir autrement serait une trahison vis-à-vis de la Constitution et des Kényans", a déclaré Raila Odinga samedi devant des militants et des journalistes. M. Odinga a également réaffirmé qu'il respecterait la décision de la Cour suprême et invité son rival à faire de même.."Ces défaillances éclipsent tout ce que les Kényans ont connu dans toute élection précédente", a dit Raila Odinga à des partisans réunis devant ses bureaux, dans le centre de Nairobi. Il a dans le même temps lancé un appel au calme. "Nous ne pouvons entamer ce qui est censé être une nouvelle ère sous une nouvelle Constitution en ayant recourt aux vieilles méthodes", a-t-il dit.
A l'issue du scrutin présidentiel du 4 mars, Uhuru Kenyatta l'avait devancé de plus de 800 000 voix. M. Odinga avait été crédité de 43,31 % des suffrages et avait alors dénoncé un scrutin "faussé". M. Kenyatta a été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle avec 50,07 % des voix dès le premier tour, mais il ne pourra pas être investi avant que la Cour suprême ait statué sur ce recours. Des observateurs internationaux ont estimé que le vote s'était déroulé de manière crédible, mais le dépouillement, ralenti par des problèmes techniques, s'est prolongé pendant cinq jours.
Le scrutin du 4 mars a avivé les craintes d'un retour des violences sur lesquelles avaient débouché fin 2007 l'annonce de la courte défaite contestée de M. Odinga, à l'époque face au sortant Mwai Kibaki, soutenu alors par M. Kenyatta. Uhuru Kenyatta est inculpé de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale pour son rôle présumé dans ces violences et doit comparaître en juillet à La Haye.
ECONOMIE
De Fukushima au Galaxy S IV : les dix actus qui ont marqué la semaine
Par Elena Bizzotto
La politique énergétique de la France deux ans après Fukushima, l'accord de compétitivité signé chez Renault, les intempéries dans le nord de la France, les changements de postes chez Eurocopter et PSA, la présentation du train de l'industrie, le classement 2013 des écoles d'ingénieurs ... retrouvez les dix actualités qu'il ne fallait pas manquer dans cette semaine d'industrie du 11 au 15 mars.
Deux ans après Fukushima, la France hésite encoreLe lundi 11 mars, alors que le Japon célébrait le triste anniversaire de l’accident nucléaire de Fukushima, la Franche n’a toujours pas tranché sur sa politique énergétique. Si la loi sur la programmation énergétique prévue au second semestre 2013 a cette ambition, cette organisation à l’échelle nationale pâtit d’un manque de cohérence et d’une quasi-absence de poids des scientifiques et des industriels.
Renault : les syndicats signent l’accord de compétitivité
Le PDG de Renault Carlos Ghosn a signé avec les syndicats CFE-CGC, CFDT et FO un accord de compétitivité, façonné par quatre mois de négociations, mercredi 13 mars. A ce propos, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg s’est exclamé : "L’accord marque le retour industriel de Renault en France !".
Des flocons perturbent l’industrie
Le nord de la France s’est recouvert d’un manteau blanc en début de semaine, entraînant de nombreuses perturbations sur les lignes de production, notamment en Normandie, Franche-Comté, Nord-Pas-de-Calais et Picardie.
Changement de têtes chez Eurocopter et PSA
L’actuel patron d’Eurocopter, Lutz Bertling, a créé la surprise, le 12 mars en annonçant son départ fin avril pour prendre la tête des activités transport de Bombardier, à Berlin. Guillaume Faury, ex vice-président pour la R&D chez PSA, lui succède à la tête de l’hélicoptériste. Suite à ce départ, le président du directoire de PSA Philippe Varin a resserré l'équipe de direction.
Des changements chez Google
Cette semaine a été chargée pour la firme de Mountain View. Après avoir été condamné à verser la somme de 7 millions de dollars pour avoir recueilli des informations privées sans autorisation, le 13 mars, Google a annoncé l'arrêt de son service d’agrégation de flux RSS Google Reader, le 14 mars. Au même moment, Larry Page, l’un des deux PDG fondateurs du moteur de recherche, annonçait le changement de poste d’Andy Rubin, le papa d’Android.
Dassault : résultats et livraisons
Lors de la présentation de ses résultats annuels 2012 le 14 mars, l'avionneur français Dassault Aviation a annoncé qu'il prévoyait de livrer 70 jets d'affaires Falcon et 11 chasseurs Rafale en 2013.
Le classement 2013 des écoles d'ingénieurs
L’Usine Nouvelle a dévoilé son enquête sur les écoles d’ingénieurs, réalisée à partir de données factuelles remontées et analysées sur plus de 126 écoles. Un tableau interactif permet d’accéder au classement général mais aussi à neuf autres classements en fonction des différents critères ou des spécialités des écoles.
Arnaud Montebourg présente le train de l'industrie
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, ont présenté, mercredi 13 mars, le train de l’industrie et de l’innovation qui entame son tour de France le 19 mars prochain. Intérrogé par L'Usine Nouvelle, le ministre en a profité pour détailler sa méthode en matière de politique industrielle
Bouygues Telecoms : la 4G dès l'automne 2013 ?
Le 14 mars, Bouygues Telecom a annoncé avoir reçu l'autorisation de l'Arcep, le régulateur des télécoms, pour lancer le très haut débit mobile (4G) à partir de la bande de fréquence de 1 800 MHz que le groupe utilise actuellement pour la 2G, à compter du 1er octobre 2013.
Samsung : trois PDG et un Galaxy S IV dans la semaine
En parallèle de la présentation de son dernier smartphone, le Galaxy S IV, le 14 mars à New York, le géant sud-coréen de l'électronique a annoncé un changement de taille à sa tête, avec une nouvelle direction tricéphale.
Elena Bizzotto
Chypre, cinquième pays de la zone euro à bénéficier de l'aide internationale
Le ministre des Finances chypriote, Michael Sarris, à Bruxelles ce samedi. (Photo Eric Vidal. Reuters)
Un accord a été trouvé à Bruxelles pour un plan de sauvetage de 10 milliards d’euros, en échange d’une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires.
Libération
La zone euro et le FMI ont trouvé ce samedi matin un accord sur un plan de sauvetage d’un maximum de 10 milliards d’euros pour Chypre, en échange d’une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires qui rapportera près de 6 milliards. Nicosie devient ainsi le cinquième pays de la zone euro à bénéficier d’un programme d’aide internationale.
Le montant de l’aide est très inférieur aux centaines de milliards déboursés pour la Grèce et aux dizaines de milliards versés au Portugal, à l’Irlande et pour renflouer le secteur bancaire espagnol. Mais, chose nouvelle, pour réduire leur participation, les bailleurs de fonds ont demandé à Nicosie d’instaurer une taxe exceptionnelle de 6,75% sur les dépôts bancaires en-deçà de 100 000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil, ainsi qu’une retenue à la source sur les intérêts de ces dépôts. Ces prélèvements devraient rapporter au total 5,8 milliards d’euros, a indiqué samedi le chef de file de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.
A ces taxes, s’ajoutent des privatisations et une hausse de l’impôt sur les sociétés qui passera de 10 à 12,5%. Les bailleurs de fonds de Chypre ont renoncé à un effacement de dette, qui aurait fait subir de lourdes pertes aux créanciers privés et qui était fermement rejetée par Nicosie, mais tous les épargnants seront touchés par ces nouvelles taxes, qu’ils soient chypriotes ou étrangers, en particulier russes. Les autorités ont déjà pris des mesures pour geler les sommes sur les comptes et une loi devrait être adoptée au cours du weekend pour permettre cette opération et empêcher une fuite massive des capitaux.
«On ne pénalise pas Chypre», a estimé Jeroen Dijsselbloem. «Nous sommes aux côtés du gouvernement chypriote, c’est ce paquet qui permettra une restructuration du secteur bancaire et rendra la dette durable», a-t-il expliqué. «La solution présentée est durable, pérenne et dans l’intérêt de l’économie chypriote», a renchéri la directrice du FMI, Christine Lagarde, dont l’institution devrait participer au plan d’aide chypriote même si aucun ordre de grandeur n’a été évoqué publiquement. Selon une source diplomatique européenne, la contribution du FMI pourrait avoisiner un milliard d’euros.
Les taxes sur le capital et les intérêts des dépôts seront entièrement compensées par la distribution d’actions, a indiqué le ministre chypriote des Finances, Michalis Sarris, soulignant que les mesures prises ont permis d’éviter «des coupes dans les salaires et les pensions».
«Je ne peux imaginer que nous laissions passer le week-end sans avoir résolu le problème chypriote», avait estimé jeudi le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui fut le patron des ministres des Finances de la zone euro pendant huit ans.
L’Allemagne, qui s’était montrée prudente sur les possibilités d’un accord ces derniers jours, avait elle fait pression pour que Chypre lutte activement contre le blanchiment d’argent. Après avoir traîné les pieds, Nicosie a accepté de se soumettre à un audit dont les premières conclusions sont attendues à la fin du mois. Nicosie devrait également se tourner vers la Russie, dont elle est proche économiquement et culturellement, mais la contribution de Moscou devrait être limitée.
«Le pays est prêt à prolonger le remboursement d’un prêt» de 2,5 milliards d’euros venant à échéance 2016 «et à réduire les taux d’intérêt, mais il n’entend pas aller au-delà», a prévenu le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn.
Le montant de l’aide est très inférieur aux centaines de milliards déboursés pour la Grèce et aux dizaines de milliards versés au Portugal, à l’Irlande et pour renflouer le secteur bancaire espagnol. Mais, chose nouvelle, pour réduire leur participation, les bailleurs de fonds ont demandé à Nicosie d’instaurer une taxe exceptionnelle de 6,75% sur les dépôts bancaires en-deçà de 100 000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil, ainsi qu’une retenue à la source sur les intérêts de ces dépôts. Ces prélèvements devraient rapporter au total 5,8 milliards d’euros, a indiqué samedi le chef de file de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.
A ces taxes, s’ajoutent des privatisations et une hausse de l’impôt sur les sociétés qui passera de 10 à 12,5%. Les bailleurs de fonds de Chypre ont renoncé à un effacement de dette, qui aurait fait subir de lourdes pertes aux créanciers privés et qui était fermement rejetée par Nicosie, mais tous les épargnants seront touchés par ces nouvelles taxes, qu’ils soient chypriotes ou étrangers, en particulier russes. Les autorités ont déjà pris des mesures pour geler les sommes sur les comptes et une loi devrait être adoptée au cours du weekend pour permettre cette opération et empêcher une fuite massive des capitaux.
«On ne pénalise pas Chypre», a estimé Jeroen Dijsselbloem. «Nous sommes aux côtés du gouvernement chypriote, c’est ce paquet qui permettra une restructuration du secteur bancaire et rendra la dette durable», a-t-il expliqué. «La solution présentée est durable, pérenne et dans l’intérêt de l’économie chypriote», a renchéri la directrice du FMI, Christine Lagarde, dont l’institution devrait participer au plan d’aide chypriote même si aucun ordre de grandeur n’a été évoqué publiquement. Selon une source diplomatique européenne, la contribution du FMI pourrait avoisiner un milliard d’euros.
Les taxes sur le capital et les intérêts des dépôts seront entièrement compensées par la distribution d’actions, a indiqué le ministre chypriote des Finances, Michalis Sarris, soulignant que les mesures prises ont permis d’éviter «des coupes dans les salaires et les pensions».
Banques plombées par la crise grecque
Chypre avait demandé en juin une aide financière à l’UE et au FMI pour l’aider notamment à renflouer ses deux principales banques, plombées par la crise grecque. Mais ses bailleurs de fonds n’étaient pas prêts à lui accorder 17,5 milliards d’euros, soit l’équivalent de son PIB : ils craignaient que le pays ne puisse rembourser une somme trop importante et que la dette explose à des niveaux insoutenables, une fois l’aide versée. Au final, la dette chypriote sera ramenée à 100% du PIB en 2020.«Je ne peux imaginer que nous laissions passer le week-end sans avoir résolu le problème chypriote», avait estimé jeudi le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui fut le patron des ministres des Finances de la zone euro pendant huit ans.
L’Allemagne, qui s’était montrée prudente sur les possibilités d’un accord ces derniers jours, avait elle fait pression pour que Chypre lutte activement contre le blanchiment d’argent. Après avoir traîné les pieds, Nicosie a accepté de se soumettre à un audit dont les premières conclusions sont attendues à la fin du mois. Nicosie devrait également se tourner vers la Russie, dont elle est proche économiquement et culturellement, mais la contribution de Moscou devrait être limitée.
«Le pays est prêt à prolonger le remboursement d’un prêt» de 2,5 milliards d’euros venant à échéance 2016 «et à réduire les taux d’intérêt, mais il n’entend pas aller au-delà», a prévenu le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn.
SOCIETE
ONU : les pays musulmans acceptent une déclaration "historique" sur les violences contre les femmes
A l'issue de près de deux semaines de négociations à New York entre les 193 Etats membres de l'ONU, l'Iran, la Libye, le Soudan et d'autres pays musulmans ont accepté d'inclure dans un texte sur le statut de la femme un paragraphe soulignant que la violence contre les femmes et les filles ne pouvait se justifier "par aucune coutume, tradition ou considération religieuse".
Michelle Bachelet, directrice exécutive d'ONU Femmes, a qualifié la réunion d'"historique" © Reuters - Mike Segar
Des applaudissements et des cris de joie ont salué l'annonce de l'adoption de ce texte tard vendredi soir au siège de l'ONU à New York où se tenait la 57e session annuelle de la Commission sur le statut de la femme. Michelle Bachelet, directrice exécutive de ONU Femmes, a qualifié la réunion d'"historique".
Dans ce texte, la Commission "demande instamment aux Etats de condamner avec force toutes formes de violence contre les femmes et les filles et de s'abstenir d'invoquer toute coutume, tradition ou considération religieuse pour se soustraire à leur obligation de mettre fin" à cette violence".
Elle invite aussi les Etats à "accorder une attention particulière à l'abolition des pratiques et des lois discriminatrices envers les femmes et les filles ou qui perpétuent ou considèrent comme acceptable la violence exercée à leur égard".
Commentaire d'un diplomqte occidental : "C'est le type de langage susceptible de faire grincer des dents en Iranet dans les autres pays musulmans qui prônent un islam radical".
En Egypte, les Frères musulmans avaient déjà expliqué avant l'adoption de ce texte qu'il était contraire à l'islam et conduirait à la "déchéance totale de la société" en cas d'adoption.
Chine : 330 millions d'avortements en 40 ans
Le Monde.fr avec AFP
En plein débat sur la politique de limitations des naissances, les autorités chinoises dressent le bilan de décennies de contrôle. Selon des chiffres publiés par le ministère de la santé, près de 330 millions d'avortements ont été pratiqués en Chine entre 1971 et 2010. Le nombre d'avortements a culminé entre 1982 et 1992 à plus de 10 millions par an, avec des pics à plus de 14 millions en 1983 et 1991, précise le ministère de la santé.
La limitation des naissances pour tous et la politique de l'enfant unique pour les citadins depuis le début des années 1980 ont permis selon Pékin d'éviter quelque 400 millions de naissances supplémentaires dans le pays le plus peuplé du monde, qui comptait 1,354 milliard d'habitants à la fin de l'année dernière. Cette politique a eu pour corollaire un nombre très élevé d'avortements forcés, qui sont en principe bannis aujourd'hui. Cette pratique se poursuit toutefois encore dans certaines régions.
VERS UN ASSOUPLISSEMENT DE LA POLITIQUE ?
Le ministère de la santé chinois a fourni en janvier des statistiques détaillées sur les stérilisations et les avortements, avant l'annonce de sa fusion avec la Commission nationale de la population et du planning familial la semaine dernière. Certains observateurs ont vu dans cette réorganisation le prélude à un assouplissement de la limitation des naissances pour les couples chinois, mais de hauts responsables ont affirmé le contraire cette semaine.
"Le planning familial va être renforcé, et non affaibli", a ainsi déclaré Wang Feng, chef adjoint du bureau de la réforme du secteur public cité par l'agence Chine nouvelle. "Après la réforme, la Chine va poursuivre sa politique de planning familial", a assuré pour sa part le secrétaire général du gouvernement, Ma Kai.
A moyen terme, la Chine devra cependant assouplir le contrôle des naissances à cause du vieillissement rapide de sa population et de la diminution de sa population active, soulignent démographes et analystes. Les avortements ont aussi contribué à l'élimination sélective des embryons et foetus féminins, creusant un déficit de plusieurs dizaines de millions de femmes dans la population chinoise.
DIVERS
Le pape François voudrait «une Eglise pauvre, pour les pauvres»
Le pape François devant les journalistes, ce samedi. (Photo Paul Hanna. Reuters)
Le nouveau pape s'est exprimé pour la première fois devant les journalistes, au Vatican.
Libération
«Comme je voudrais une Eglise pauvre, pour les pauvres», a déclaré samedi le pape François à l’occasion d’une rencontre au Vatican avec les journalistes.
Le nouveau pape avait auparavant expliqué pourquoi il avait choisi de s’appeler François, en référence à Saint François d’Assise, le saint des pauvres. «François est le nom de la paix, et c’est ainsi que ce nom est venu dans mon cœur», a-t-il notamment raconté.
«Durant l’élection, j’étais à côté de l’archevêque de Sao Paulo Claudio Hummes, un grand ami (…) Quand les choses sont devenues dangereuses, il m’a réconforté. Quand les votes (en ma faveur) ont atteint les deux tiers, il m’a serré dans ses bras et embrassé et m’a dit: "Et n’oublie pas les pauvres !"». «Immédiatement, en relation avec les pauvres, j’ai pensé à François d’Assise, aux guerres (…) l’homme de la pauvreté, l’homme de la paix.»
Le nouveau pape avait auparavant expliqué pourquoi il avait choisi de s’appeler François, en référence à Saint François d’Assise, le saint des pauvres. «François est le nom de la paix, et c’est ainsi que ce nom est venu dans mon cœur», a-t-il notamment raconté.
«Durant l’élection, j’étais à côté de l’archevêque de Sao Paulo Claudio Hummes, un grand ami (…) Quand les choses sont devenues dangereuses, il m’a réconforté. Quand les votes (en ma faveur) ont atteint les deux tiers, il m’a serré dans ses bras et embrassé et m’a dit: "Et n’oublie pas les pauvres !"». «Immédiatement, en relation avec les pauvres, j’ai pensé à François d’Assise, aux guerres (…) l’homme de la pauvreté, l’homme de la paix.»
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