La Belgique doit poursuivre les réformes structurelles au-delà des mesures prises l’année dernière pour renforcer sa compétitivité et la croissance, indique mardi l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son Etude économique consacrée à la Belgique. L’Organisation recommande notamment d’améliorer l’efficience économique du système de santé et l’utilisation des infrastructures de transport.
La Belgique a « assez bien » résisté à la crise, analyse l’OCDE, citant notamment ses résultats « relativement bons » sur le front du chômage. Mais« l’atonie persistante » de la demande intérieure, la rapidité de l’assainissement des finances publiques et la lenteur de la croissance des marchés d’exportation pèseront sur la reprise économique, ajoute l’Organisation.
Dans son étude, l’OCDE conseille à la Belgique de poursuivre les mesures structurelles pour « assurer la viabilité des finances publiques malgré les pressions considérables exercées sur les dépenses du fait du vieillissement démographique ». L’Organisation souligne néanmoins l’effort «  considérable  » d’assainissement budgétaire et l’engagement du gouvernement à ramener le solde budgétaire structurel à l’équilibre d’ici à 2015. Mais elle ajoute que les incitations au travail des seniors restent insuffisantes, malgré la récente réforme des régimes de retraite anticipée.
L’OCDE souligne encore que le fonctionnement du système de santé belge pâtit entre autres de la forte consommation de médicaments. L’organisation recommande donc un renforcement des procédures destinées à rationaliser les prescriptions et à empêcher les surprescriptions ainsi qu’une libéralisation du marché des pharmacies.
En outre, l’infrastructure de transport est « bien développée » mais « proche de la saturation », note encore l’OCDE. L’Organisation prône l’élaboration d’un plan intégré d’infrastructures à long terme ayant l’appui de l’Etat et des régions ainsi que la mise en place d’un système de tarification routière et des prix différenciés dans les transports publics, afin de réduire les encombrements.










Renault redémarre en trombe en Inde

 
 
 
Deux ans après son retour en Inde et fort des enseignements tirés de l'échec de la Logan, Renault bénéficie aujourd'hui d'un spectaculaire redémarrage dans un marché pourtant en perte de vitesse, grâce à une "indianisation" de ses véhicules et une solide image de marque.

 

L'usine Renault-Nissan de Chennai, en Inde, le 17 mars 2010

"Bonjour India, We are Renault": ces humbles mots de présentation lors de la campagne publicitaire d'un groupe encore largement inconnu en Inde en 2011 appartiennent désormais au passé. Après 1.500 véhicules vendus voici deux ans, il a atteint 35.000 ventes en 2012 et espère dépasser les 80.000 cette année.
Entre la date de son retour, mi-2011, et fin 2012, Renault a lancé cinq modèles sur les routes: la Fluence et la Koleos, deux véhicules visant à asseoir une image haut de gamme, puis Pulse, Scala et le 4x4 Duster qui reçoit à ce jour l'accueil le plus chaleureux auprès de la classe moyenne.
Marc Nassif, le directeur général de Renault India, lie la progressive montée en puissance du groupe à la présence de l'écurie Renault en Formule 1 lors du premier Grand Prix d'Inde en octobre 2011, dans la grande banlieue de New Delhi.
Cet événement, très médiatisé, avait été vu comme un symbole de la croissance économique du pays. "La présence de Renault en F1 a eu un impact auprès de nos clients", assure M. Nassif, lors d'un entretien à l'AFP.
Avec le Brésil et la Russie, l'Inde est le troisième pilier de la stratégie internationale d'un groupe qui a vu ses ventes chuter de 11,8% au premier trimestre en raison d'un contexte européen difficile.
Pour conquérir des clients réputés exigeants dans un secteur très concurrentiel, la firme au losange emploie un conseiller technique dans chaque concession, dont certains formés en France, et offre une assistance 24 heures sur 24 dans tout le pays, aux infrastructures notoirement médiocres.
Le groupe, selon M. Nassif, a écouté ses clients après l'échec de la Logan, modèle à bas coût critiqué pour son design.
Le Duster, qui a reçu 18 récompenses en Inde depuis son lancement en juillet dernier dont le très convoité titre "voiture de l'année 2013", a en particulier été "customisé" selon les critères de confort locaux.
L'inclinaison des sièges est différente; un bloc de climatisation, un chargeur pour téléphones et des lampes de lecture ont notamment été ajoutées à l'arrière.
"On visait 70 concessions fin 2013, un chiffre que tous nos concurrents ont mis cinq ans à atteindre, et on est allé beaucoup plus vite: on avait déjà atteint le seuil de 100 fin 2012", se félicite M. Nassif.
Renault, qui a une usine de production à Chennai (sud), vise cette année une part de marché de 3% dans ce pays de 1,2 milliard d'habitants où seuls 12 sur 1.000 possède une voiture, contre une proportion de 500 pour 1.000 aux Etats-Unis, selon la Fédération indienne des constructeurs automobiles (Siam).
Mais l'économie indienne a fortement ralenti en 2012-13 et pour la première fois en dix ans, les ventes annuelles automobiles ont chuté, de 6,7%.
"Je pense que cette baisse est conjoncturelle. Nous n'avons pas de crainte sur le marché à terme, même si 2013 ne sera pas un bon cru. Nous allons continuer à développer notre réseau et poursuivre notre travail sur les +cinq enfants+ de la famille", philosophe M. Nassif.
Interrogé sur le projet de lancement d'un modèle à très bas coût dans le pays berceau de la Tata Nano, estampillée voiture la moins chère au monde, M. Nassif juge qu'"il serait idiot de lancer en 2013 un nouveau modèle vu le marché", précisant d'abord vouloir se battre sur la qualité plutôt que sur le prix.
Dans un marché encore largement dominé par Maruti avec 40% des parts, les concurrents les plus sérieux de Renault ont vu leurs ventes s'effondrer en 2012-13. Les ventes de Fiat ont chuté de 57%, celles de Volkswagen de 16% tandis que Ford a perdu 17% et General Motors 20%.