POLITIQUE
Obama ne prévoit a priori pas d'envoyer l'armée américaine en Syrie
Des armes chimiques semblent avoir été utilisées en Syrie, mais "des soldats américains sur le sol syrien" ne seraient pas "une bonne chose pour les Etats-Unis, et même une bonne chose pour la Syrie", pour le président américain.
Le président Barack Obama a affirmé vendredi ne pas prévoir a priori d'envoyer des soldats américains sur le territoire syrien s'il était prouvé que le régime de Bachar al-Assad avait eu recours à son stock d'armes chimiques. "Je n'envisage pas de scénario dans lequel des soldats américains sur le sol syrien seraient une bonne chose pour les Etats-Unis, et même une bonne chose pour la Syrie", a déclaré M. Obama lors d'une conférence de presse avec son homologue costaricienne Laura Chinchilla à San José, la capitale du Costa Rica, où il effectue une visite de 24 heures.
M. Obama, pressé d'agir plus fermement dans ce dossier depuis que son administration a évoqué pour la première fois la semaine dernière l'usage d'armes chimiques par le régime Assad, ce qui constituerait selon la terminologie américaine une "ligne rouge", s'est toutefois gardé une marge de manoeuvre vendredi. "En général, je n'exclus rien en tant que commandant en chef (de l'armée américaine), parce que les circonstances changent, et il faut être sûr que je dispose toujours des pleins pouvoirs des Etats-Unis pour défendre les intérêts de sécurité nationale américains", a-t-il affirmé.
Israël aurait mené un raid aérien en Syrie
Le Monde.fr avec AFPL'aviation militaire israélienne aurait mené un raid jeudi ou vendredi en Syrie visant sans doute des armements destinés au mouvement chiite libanais Hezbollah, ont rapporté des médias américains, alors que la Maison Blanche et le Pentagone se refusent pour le moment à tout commentaire.
CNN, citant deux responsables américains, affirme que "les agences américaines et occidentales du renseignement ont examiné des données classifiées" attestant d'une telle attaque. D'après la chaîne MSNBC, "des responsables israéliens ont reconnu vendredi soir avoir lancé un raid aérien qui a touché l'intérieur de la Syrie".Un haut responsable américain a précisé à la chaîne que le raid visait probablement des systèmes de lancement d'armes chimiques. Mais, selon NBC, "la principale cible d'Israël était une cargaison d'armes destinées au Hezbollah au Liban".
Tel Aviv a plusieurs fois répété qu'il ne permettrait pas que des armes soient transférées de Syrie au mouvement chiite libanais. Israël avait déjà revendiqué à demi-mot la responsabilité d'une opération aérienne fin janvier contre des installations militaires en Syrie, s'attirant des menaces de l'Iran.
Le président Barack Obama a de son côté affirmé vendredi soir qu'il ne prévoyait pas, a priori, d'envoyer des soldats américains sur le territoire syrien quand bien même il était prouvé que le régime de Bachar Al-Assad avait eu recours à son stock d'armes chimiques.
La veille, les Etats-Unis, par la voix du secrétaire américain à la défense Chuck Hagel, avaient pour la première fois publiquement envisagé d'armer les rebelles. Washington s'est jusqu'à présent cantonné à une aide humanitaire et "non létale" aux rebelles.
Syrie: la guerre se déplace en pays alaouite
Vendredi, le président Barack Obama a affirmé ne pas prévoir a priori d'envoyer des soldats américains sur le territoire syrien s'il était prouvé que le régime de Bachar al-Assad avait eu recours à son stock d'armes chimiques.
"Je n'envisage pas de scénario dans lequel des soldats américains sur le sol syrien seraient une bonne chose pour les Etats-Unis, et même une bonne chose pour la Syrie", a déclaré M. Obama lors d'une conférence de presse avec son homologue costaricienne Laura Chinchilla à San José où il effectue une visite de 24 heures.
Alors que la guerre ne montre aucun signe d'essoufflement après plus de deux ans de violences, les Etats-Unis ont pour la première fois envisagé publiquement d'armer les rebelles.
A Banias, dans l'ouest du pays, un jeune de 16 ans a été tué et son père blessé par les obus qui se sont abattus pour la première fois sur les quartiers sunnites de la ville, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui a précisé que les soldats avaient "ouvert le feu à partir des barrages où ils sont postés".
"Dans la campagne au sud de la ville, les soldats mènent une campagne de perquisitions et d'arrestations, provoquant la panique chez les habitants. Je crains qu'il n'y ait un massacre à Banias comme celui qui s'est produit jeudi à Bayda", a affirmé à l'AFP le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane.
Au moins 51 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées jeudi par l'armée syrienne et ses supplétifs à Bayda, à la périphérie sud de Banias, selon l'OSDH qui précise que les décès sont le résultat d'exécutions sommaires et de bombardements.
Les sunnites ne sont que 10% à l'échelle de la province de Tartous, dont fait partie Banias, contre 80% d'alaouites.
L'OSDH a diffusé une vidéo montrant plus d'une dizaine de corps de jeunes hommes gisant dans une rue, la tête baignant dans une flaque. Plusieurs corps sont entremêlés, selon les images.
"Massacre à grande échelle"
"Le régime n'autorisera pas la présence de rebelles dans cette région", a souligné M. Abdel Rahmane.
La Coalition de l'opposition syrienne a dénoncé un "massacre à grande échelle". De son côté, le régime a affirmé avoir tué des "terroristes" à Bayda et dans d'autres régions habitées par des sunnites.
Cette communauté représente 80% de la population et l'écrasante majorité des rebelles, désignés par le régime et ses médias par le terme de "terroristes".
L'OSDH a dénoncé "le silence" de la communauté internationale. "Ce massacre purement confessionnel a été perpétré par le régime syrien. L'OSDH demande le transfert du dossier à la Cour pénale internationale, afin de faire juger les assassins du peuple syrien", a réclamé l'ONG.
Dans le même temps, des rebelles ont tiré vendredi deux roquettes sur l'aéroport international de Damas, touchant un avion stationné et un réservoir de kérosène, selon l'agence officielle Sana.
C'est la première fois que les médias officiels font état d'une telle attaque. La route de l'aéroport se trouve à la lisière de zones de combats entre les troupes du régime et les insurgés.
A Boston, un porte-parole de la famille de James Foley a affirmé que le journaliste de 39 ans, qui avait fourni des reportages notamment pour le GlobalPost et l'Agence France-Presse, serait détenu par des agents des services du renseignement syrien près de Damas.
Il a été enlevé dans le nord-ouest de la Syrie le 22 novembre 2012 et n'est plus réapparu depuis.
Plus de deux ans après le déclenchement en mars 2011 d'une révolte populaire devenue guerre civile émaillée d'affrontements confessionnels, les Etats-Unis, qui jusqu'ici n'apportaient qu'une aide humanitaire et "non létale" aux rebelles, n'écartent désormais plus la possibilité de leur fournir des armes.
Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel l'a toutefois affirmé jeudi du bout des lèvres, affirmant que "cela ne veut pas dire qu'on va ou veut le faire. Ce sont des options qui doivent être envisagées avec les partenaires, avec la communauté internationale".
Bruxelles donne du mou à Hollande
Analyse Reconnaissant les limites du tout-rigueur, la Commission a assoupli vendredi les objectifs de réductions budgétaires pour plusieurs pays européens.
Libération
Et la troisième année, la Commission dit stop… Deux ans après le lancement d’un programme de réduction à marche forcée des déficits publics en Europe, Bruxelles a décidé vendredi, à la surprise générale, d’accorder de nouveaux et importants délais à plusieurs pays européens en difficulté. Dont la France, qui va bénéficier de deux ans de plus (jusqu’en 2015) pour atteindre les 3% de déficit rapporté au PIB, contre un an espéré il y a à peine quelques semaines. La Commission européenne a également confirmé un délai supplémentaire de deux ans pour l’Espagne (jusqu’en 2016), et envisage un an de plus pour plusieurs autres Etats, dont les Pays-Bas. Bref, les froids - et très stricts - programmes de retour à l’équilibre budgétaire envoyés à Bruxelles au lendemain de la crise, afin de rassurer les marchés, ne constituent plus qu’un lointain souvenir. «Entre la réduction des déficits et le soutien à la croissance, c’est [le dernier point] qui l’emporte et c’est fondamental», s’est félicité le ministre français de l’Economie, Pierre Moscovici, considérant même que «ce sont les thèses françaises qui ont été entendues».
Récession. Une occasion pour le gouvernement français de tirer la couverture à lui. Mais qui a aussi ses limites. Car de fait, ce sont avant tout les piètres résultats de l’économie européenne en général, et de certains pays en particulier, qui ont conduit Bruxelles à lâcher du lest. La Commission a ainsi révisé à la baisse ses prévisions de croissance, pronostiquant pour la zone euro une récession de -0,4% en 2013 (contre -0,3% jusqu’ici), et de -0,1% pour la France (contre +0,1% prévu). Conséquences pour l’Hexagone, selon la Commission : le déficit public serait de 3,9% à la fin de l’année, et de 4,2% en 2014. Impossible dans ces conditions, sauf à saigner la deuxième économie de la zone euro, d’exiger un retour à 3% fin 2014.
En sus de ces prévisions de plus en plus maussades, ce sont aussi les critiques croissantes contre les politiques de rigueur menées - jugées responsables du marasme économique - qui ont fait céder Bruxelles. Il y a peine deux semaines, c’est le président de la Commission européenne en personne, José Manuel Barroso, qui estimait que l’austérité avait «atteint ses limites». Une déclaration qui faisait suite à une pression de plus en plus forte de pays européens, mais aussi des Etats-Unis, et dans une moindre mesure du FMI, pour lever le pied sur les politiques de rigueur. Certains pays, comme la Hollande, ont déjà décidé de mettre un coup d’arrêt aux économies budgétaires afin de faire repartir leur économie. D’autres, comme l’Italie, ont choisi la relance, avec le récent plan de 10 milliards d’euros annoncé par le nouveau chef du gouvernement, Enrico Letta.
Ces nouveaux délais ne signifient pas pour autant que la Commission renonce aux politiques de désendettement. Face aux prévisions du gouvernement français jugées «excessivement optimistes», le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn, a même appelé vendredi Paris à faire des «efforts beaucoup plus importants et urgents».
«Opportunité». Pour l’économiste Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques, la décision de Bruxelles reste néanmoins «un gros changement». Et si «ce n’est pas la fin de l’austérité, c’est peut-être le début de la rigueur mesurée et soutenable, permettant d’amorcer une sortie de crise et une éventuelle inversion de la courbe du chômage». A condition, cependant, que «le gouvernement se saisisse de cette opportunité pour ralentir l’effort de réduction du déficit structurel [indépendant de la conjoncture, ndlr], en ne prévoyant qu’une baisse d’un demi-point par an, au lieu d’un point chaque année d’ici 2015 comme envisagé jusqu’à présent». Un effet qui serait d’autant plus important sur la croissance que cet assouplissement serait réalisé au même moment dans plusieurs pays européens.
Sauf qu’au sein du gouvernement, on ne voit pas les choses ainsi (lire ci-contre). Du moins pour l’instant. «L’effort structurel prévu est maintenu en 2014, glisse-t-on dans l’entourage du ministre de l’Economie, Pierre Moscovici. La seule chose, c’est que s’il y a moins de croissance que prévu, on ne fera pas de surajustement pour atteindre absolument la cible des 3% l’année prochaine.» Et de rappeler qu’une décision telle que préconisée par Mathieu Plane «ne se prend pas tout seul, mais au niveau européen». Ce nouveau délai représente cependant une vraie bouffée d’air pour l’exécutif, qui ne cesse d’encaisser les mauvaises nouvelles économiques. A charge, pour lui, d’en faire usage…
La VIe République en six principe
Jean-Luc Mélenchon a appelé à manifester dimanche, entre Nation et Bastille à Paris, «contre l'austérité et pour la VIe République». Cette dernière sonnerait la fin de la présidentialisation du système politique français, et la mise en place d'une démocratie participative. Les six clés pour comprendre.
Dimanche, elle sera au cœur des manifestations, place de la Bastille à Paris. Elle, c'est la VIe République, que réclame Jean-Luc Mélenchon. Le co-président du Front de Gauche n'est pas le seul à en parler: l'actuel ministre Arnaud Montebourg avait créé la «convention pour la VIe République» (C6R) dès 2001, et couché ses idées avec l'aide de Bastien François, aujourd'hui membre d'Europe Ecologie-Les Verts. L'ancienne candidate des Verts à la présidentielle, Eva Joly, a appelé le mois dernier François Hollande à s'engager sur la voie de la VIe République. Il y a quelques années, le président du Modem, François Bayrou, l'évoquait également.... Mais qu'est-elle exactement? Si tous les partisans de la VIe République ne se retrouvent pas dans l'appel de Mélenchon, et que chacun défend sa propre vision de ce qui devrait remplacer notre système actuel, des principes communs prévalent:
1 - Mettre fin à la «tour d'ivoire présidentielle». Ce sont les mots qu'emploie Bastien François dans le Monde de vendredi. Pour les partisans de la VIe République, la sur-présidentialisation du système politique - qui n'a pas d'équivalent en Europe - n'est plus en accord avec la société actuelle. Selon eux, l'exercice solitaire du pouvoir, parfois qualifiée de «monarchie présidentielle», augmente la bipolarisation du système et entrave la recherche du consensus politique. Sur le blog d'Arnaud Montebourg en 2012, lors de la primaire socialiste, on dénonçait ainsi un président «élu pour cinq ans et qui concentre durant cette période l'ensemble des pouvoirs sans jamais en répondre devant qui que ce soit». Les défenseurs de la VIe République veulent un président arbitre, qui fixe les grandes lignes sans être omniprésent... Et qui soit un justiciable ordinaire.
2 - Rendre au gouvernement tout son pouvoir exécutif. Le premier ministre est devenu un «collaborateur» du président, pour reprendre les mots de l'ancien président Nicolas Sarkozy. Toutefois, «le concept du premier ministre collaborateur était déjà opératoire sous Charles De Gaulle, qui a lui-même modifié la lettre de la Ve République, rappelle Jean Guarrigues, professeur d'histoire contemporaine à l'Université d'Orléans, et spécialiste d'histoire politique. Par exemple, De Gaulle a demandé à son premier minsitre Michel Debré de démissionner en 1962, quand ce dernier était hostile aux accords d'Evian». Les défenseurs de la VIe République veulent que le gouvernement ait davantage de manœuvre d'exécutions.
3 - Mettre en place un «régime parlementaire». Sur le blog d'Arnaud Montebourg 2012 , le «parlement soumis» était décrit comme «une chambre d'enregistrement des projets du Président qui n'hésite pas à mettre au pas sa majorité au moindre murmure de contestation, sans pour autant être responsable devant elle». Dans «L'Humain d'abord», livret-programme du Front de Gauche pour la présidentielle de 2012, le parti de Mélenchon entend donc défendre «le régime parlementaire et restaurer la balance des pouvoir». Pour les partisans de la VIe République, le Parlement doit opérer un contrôle permanent du gouvernement, avec des moyens renforcés. «On peut notamment envisager que les conditions de la motion de censure soient modifiées, et que celle-ci soit adoptée à la majorité relative et non plus à la majorité absolue», suppose Jean Garrigues.
4 - Se doter de représentants plus représentatifs. Le Parlement doit exprimer les voix plurielles des citoyens. Pour cela, plusieurs pistes sont avancées: l'introduction de la proportionnelle dans le mode de scrutin législatif, la mise en place du mandat unique... etc. Mais aussi, rappelle l'historien, «le respect de la parité et de la mixité sociale».
5 - S'appuyer sur la participation citoyenne. «Nous voulons renforcer et amplifier la souverainenté directe du peuple», est-il écrit dans «L'Humain d'abord» (Front de Gauche). L'ouvrage précise que la démocratie participative «s'apliquera à l'élaboration des lois, à la mise en oeuvre des grandes politiques publiques et à la gestion des collectivités territoriales» et que les referenda pourront être initiés «par voie de pétition». Certains évoquent également la possibilité de remettre le mandat d'un élu en jeu, si la moitié des électeurs le demande, par exemple.
6 - Instaurer davantage de transparence. Assurer la transparence de la vie politique est un des grands principes defendus par les partisans de la VIe République. L'actuel ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, proposait notamment en 2012 «la création d'une Agence indépendante du gouvernement, données.gov, chargée de mettre en ligne la totalité des informations des administrations publiques y compris celles relatives aux dépenses publiques, non couvertes par le secret lié aux intérêts de la défense nationale, la diplomatie, les enquêtes judiciaires, la vie privée».
1 - Mettre fin à la «tour d'ivoire présidentielle». Ce sont les mots qu'emploie Bastien François dans le Monde de vendredi. Pour les partisans de la VIe République, la sur-présidentialisation du système politique - qui n'a pas d'équivalent en Europe - n'est plus en accord avec la société actuelle. Selon eux, l'exercice solitaire du pouvoir, parfois qualifiée de «monarchie présidentielle», augmente la bipolarisation du système et entrave la recherche du consensus politique. Sur le blog d'Arnaud Montebourg en 2012, lors de la primaire socialiste, on dénonçait ainsi un président «élu pour cinq ans et qui concentre durant cette période l'ensemble des pouvoirs sans jamais en répondre devant qui que ce soit». Les défenseurs de la VIe République veulent un président arbitre, qui fixe les grandes lignes sans être omniprésent... Et qui soit un justiciable ordinaire.
2 - Rendre au gouvernement tout son pouvoir exécutif. Le premier ministre est devenu un «collaborateur» du président, pour reprendre les mots de l'ancien président Nicolas Sarkozy. Toutefois, «le concept du premier ministre collaborateur était déjà opératoire sous Charles De Gaulle, qui a lui-même modifié la lettre de la Ve République, rappelle Jean Guarrigues, professeur d'histoire contemporaine à l'Université d'Orléans, et spécialiste d'histoire politique. Par exemple, De Gaulle a demandé à son premier minsitre Michel Debré de démissionner en 1962, quand ce dernier était hostile aux accords d'Evian». Les défenseurs de la VIe République veulent que le gouvernement ait davantage de manœuvre d'exécutions.
3 - Mettre en place un «régime parlementaire». Sur le blog d'Arnaud Montebourg 2012 , le «parlement soumis» était décrit comme «une chambre d'enregistrement des projets du Président qui n'hésite pas à mettre au pas sa majorité au moindre murmure de contestation, sans pour autant être responsable devant elle». Dans «L'Humain d'abord», livret-programme du Front de Gauche pour la présidentielle de 2012, le parti de Mélenchon entend donc défendre «le régime parlementaire et restaurer la balance des pouvoir». Pour les partisans de la VIe République, le Parlement doit opérer un contrôle permanent du gouvernement, avec des moyens renforcés. «On peut notamment envisager que les conditions de la motion de censure soient modifiées, et que celle-ci soit adoptée à la majorité relative et non plus à la majorité absolue», suppose Jean Garrigues.
4 - Se doter de représentants plus représentatifs. Le Parlement doit exprimer les voix plurielles des citoyens. Pour cela, plusieurs pistes sont avancées: l'introduction de la proportionnelle dans le mode de scrutin législatif, la mise en place du mandat unique... etc. Mais aussi, rappelle l'historien, «le respect de la parité et de la mixité sociale».
5 - S'appuyer sur la participation citoyenne. «Nous voulons renforcer et amplifier la souverainenté directe du peuple», est-il écrit dans «L'Humain d'abord» (Front de Gauche). L'ouvrage précise que la démocratie participative «s'apliquera à l'élaboration des lois, à la mise en oeuvre des grandes politiques publiques et à la gestion des collectivités territoriales» et que les referenda pourront être initiés «par voie de pétition». Certains évoquent également la possibilité de remettre le mandat d'un élu en jeu, si la moitié des électeurs le demande, par exemple.
6 - Instaurer davantage de transparence. Assurer la transparence de la vie politique est un des grands principes defendus par les partisans de la VIe République. L'actuel ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, proposait notamment en 2012 «la création d'une Agence indépendante du gouvernement, données.gov, chargée de mettre en ligne la totalité des informations des administrations publiques y compris celles relatives aux dépenses publiques, non couvertes par le secret lié aux intérêts de la défense nationale, la diplomatie, les enquêtes judiciaires, la vie privée».
Mariage homo : les mots de ceux qui disent oui
ECONOMIE
La Grèce est sortie "du pire", selon son ministre des Finances
Le ministre grec des Finances, Yannis Stournaras, le 6 février 2013 à Athènes (AFP/Archives, Angelos Tzortzinis)
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BERLIN — Le ministre grec des Finances, Yannis Stournaras, assure dans une interview à la presse allemande à paraître samedi que la Grèce est sortie "du pire" alors que Bruxelles a confirmé un retour à la croissance l'an prochain.
"Nous sommes sortis du pire", a estimé le ministre dans un entretien au quotidien libéral "Frankfurter Allgemeine Zeitung" (FAZ).
La situation sociale en Grèce, frappée par la crise, est certes difficile, a-t-il admis, "mais en aucun cas proche d'une explosion".
Les données budgétaires de la Grèce s'avèrent cette année meilleures que prévu par les bailleurs, a-t-il ajouté, selon un extrait de l'interview diffusé vendredi soir.
"Nous avons réussi plus des deux tiers des corrections budgétaires", a affirmé le grand argentier. "Nous pouvons présenter un bon résultat".
L'important, c'est que la coalition au pouvoir puisse poursuivre ses objectifs en matère d'assainissement des comptes publics d'ici aux prochaines échéances électorales grecques dans trois ans, selon le ministre cité au style indirect.
La Commission européenne a confirmé vendredi que la Grèce devrait renouer avec la croissance en 2014 et tourner le dos à six années de récession en enregistrant un Produit intérieur brut en hausse de 0,6%.
Fin 2012, les bailleurs de fonds de la Grèce s'étaient mis d'accord sur les moyens de réduire nettement la dette grecque et avaient fixé comme objectif qu'elle soit ramenée à 124% du PIB d'ici 2020.
Selon des experts interrogés par l'AFP, avec tous les records battus en termes de chômage, pauvreté ou sans logis, la Grèce fait face à un creusement inédit des inégalités sociales, la classe moyenne et l'Etat providence sortant très affaiblis de près de quatre ans d'austérité.
Le Livre blanc, PSA, les sites rentables, le Medef, les prothèses Ceraver : les dix actus industrielles de la semaine
Par Elodie Vallerey
Malgré les vacances scolaires et les jours fériés, l'actualité industrielle est restée chargée. Un potentiel nouveau scandale sanitaire émerge dans le secteur des prothèses articulaires, les arbitrages du Livre blanc de la Défense font consensus, la majorité des représentants syndicaux de PSA Peugeot Citroën approuve le plan de restructuration du groupe, Veolia ajuste sa stratégie, François Hollande drague les entrepreneurs, et le rachat de Dailymotion provoque des remous au sein du gouvernement.
Le 29 avril, le Libre blanc sur la Défense et la sécurité nationale a été remis au président de la République. Pas de grande révolution. Le budget reste stable pour les années à venir, avec 179,2 milliards d'euros de 2014 à 2019, et 364 milliards sur la période 2014-2025 au total. Côté emploi, l'armée française paie un lourd tribut avec la suppression de 24 000 nouveaux postes d'ici à 2015. Les trois composantes principales de l'armée (air, marine, terre) sont à la diète, quand les secteurs du renseignement militaire et de la cyberdéfense attirent de plus en plus les investissements du ministère.
Le plan de restructuration de PSA peut débuter
Un peu plus de neuf mois après l’annonce du plan 'Rebond 2015', le constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën est entré le 29 avril dans la phase concrète de sa restructuration. Lors d'un comité d’entreprise exceptionnel, 18 élus sur 20 votent pour la mise en oeuvre du plan, et seule la CGT le rejette. Ce plan prévoit la suppression de 8 000 postes dans le groupe d’ici fin 2013.
Hollande drague les entrepreneurs
Lors de son discours de clôture des Assises de l’entrepreneuriat le 29 avril, François Hollande a tenté de rassurer les entrepreneurs français, les érigeant en "cause nationale", rappelant leur rôle dans la reprise économique et la lutte contre le chômage. Une déclaration de paix, après l'adoption de mesures jugées "contraire(s) à l'esprit d'entreprise" par le patronat. Dans les différentes organisations patronales, on applaudit (notamment les mesures sur la fiscalité des plus values de cession d'entreprises) mais on attend surtout davantage.
Fraude autour des prothèses articulaires de Ceraver
Nouveau scandale sanitaire en vue suite à une fraude sur des prothèses articulaires fabriquées par le français Ceraver. Près d'un millier de prothèses de la hanche et du genou de ce laboratoire n'ont pas reçu la certification européenne "CE" pour mise sur le marché avant d'être posées sur des patients. Le 2 mai, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) enclenche une procédure de police sanitaire et demande le retrait des lots de produits en cause.
La reprise des sites industriels rentables bientôt encadrée
Le 30 avril, la proposition de loi sur la reprise des sites industriels viables fait son entrée à l'Assemblée nationale pour un premier examen. Un texte qui prévoit une "obligation de moyens" incombant à l'industriel propriétaire du site afin de trouver un repreneur pendant trois mois. La proposition de loi intègre également un mécanisme afin d'aider les entreprises sous-cotées à se prémunir contre les OPA hostiles. Pour le Medef, cette loi est une "aberration", pour la CFDT, une "bonne proposition".
Le rachat de Dailymotion provoque des remous jusqu'au sommet de l'Etat
Le 1er mai, le géant américain de l'internet Yahoo annonce renoncer à acquérir une participation majoritaire dans le site français de vidéos en ligne Dailymotion en raison de l'opposition du gouvernement. On apprend alors que le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a joué un rôle dans les négociations, "attaché à créer les conditions optimales du développement international de Dailymotion", à savoir ne pas céder plus de 50% de la plateforme au groupe américain. L'interventionnisme du gouvernement dans ce dossier se solde également par un couac au sein même de l'exécutif quand le ministre des Finances Laurent Fabius contredit Arnaud Montebourg sur le rôle supposé qu'il aurait joué dans cette affaire. Stéphane Richard, PDG de France-Télécom Orange et principal actionnaire de Dailymotion depuis janvier, tape pour sa part du poing sur la table en rappelant l'indépendance de son groupe vis-à-vis de l'Etat et son pouvoir de décision. Le 3 mai, nouvel épisode dans ce feuilleton numérique avec l'annonce de probables offres de rachat de Dailymotion déposées par le groupe Vivendi et par l'entrepreneur Xavier Niel (Iliad et Free).
Les candidats du Medef au coeur de l'actualité
A quelques semaines de l'élection du nouveau président du Medef, les candidats s'emparent des thèmes d'actualité et exposent leurs point de vue. C'était le cas le 30 avril à propos d'un sujet brûlant pour l'exécutif : l'Allemagne. Pour L'Usine Nouvelle, ils confient leurs convictions sur le rôle que pourraient jouer ensemble les patronats français et allemand. A propos des mesures en faveur des entrepreneurs annoncées par François Hollande le 30 avril, le patronat se dit satisfait, mais attend davantage. Pendant ce temps, la bataille pour la présidence du Medef se poursuit. Le président du Groupe des Fédérations industrielles Pierre Gattaz entend faire la course en tête et annonce une cinquantaine de soutiens de poids, comme Martin Bouygues.
Areva assure l'avenir de son réacteur Atmea en Turquie
Le 3 mai, la Turquie signe un accord ouvrant une période de négociations exclusives pour la construction de la deuxième centrale nucléaire du pays. La place de la France y est majeure, car il s’agit de vendre quatre réacteurs Atmea, développés par le français Areva et le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI). GDF Suez pourrait aussi profiter des retombées de ce contrat à 15 milliards d’euros en devenant co-exploitant de la centrale d’environ 5 000 MW, dont la construction débutera en 2017 pour une mise en service en 2023.
Veolia fait évoluer sa stratégie
En publiant le 3 mai des résultats trimestriels en baisse, Veolia Environnement annonce qu'il relève son objectif d'économies à horizon 2015. Le numéro un mondial de la gestion de l'eau et des déchets envisage la mise en place d'une nouvelle organisation par zones géographiques, et non plus par métiers, afin d'être plus efficace et de faire davantage d'économies.
Bientôt des "class actions" à la française ?
Dans son projet de loi sur la consommation, le ministre Benoît Hamon prévoit d’instaurer le principe des actions de groupe, les "class actions" à l'américaine, permettant à plusieurs particuliers ayant subi le même préjudice d’attaquer en justice, dans une seule action, l’auteur de ce préjudice. Selon un avocat du cabinet Kalliopé, le projet de loi de Benoît Hamon présente un cadre bien plus restreint que son pendant américain, le lobby des groupes industriels ayant permis de circoncire la procédure au maximum.
Elodie Vallerey
JUSTICE ?
Foie gras : Euralis va porter plainte pour diffamation
La société Euralis annonce qu'elle va porter plainte pour diffamation contre les cinq anciens producteurs qui l'accusaient de tromperie sur la marchandise. On a appris cette semaine que ces éleveurs avaient porté plainte, décrivant des conditions de gavage illégales. Mais vendredi le parquet de Pau a indiqué qu'il avait classé cette plainte sans suite.
Euralis va porter plainte pour diffamation © Reuters - Mathieu Belanger
Nouvel épisode dans le feuilleton qui anime depuis quelques jours la filière française du foie gras. La société Euralis annonce qu'elle va porter plainte en début de semaine prochaine pour diffamation contre les cinq anciens producteurs qui l'accusaient de tromperie sur la marchandise.
Jeudi dernier, on apprenait que ces producteurs avaient porté plainte contre le Béarnais Euralis, l'un des trois plus gros producteurs de foie gras du Sud-Ouest. Selon eux, le groupe ne respectait pas les règles drastiques imposées pour prétendre à une indication géographique protégée. Les producteurs décrivaient notamment des animaux malades.
"Le préjudice pour Euralis est considérable, non seulement pour l'image du groupe, mais aussi pour l'ensemble de nos producteurs de canards"
Mais vendredi, le parquet de Pau indiquait qu'il avait déjà classé l'affaire sans suite. Pour le vice-procureur, la plainte des cinq producteurs concernait des faits trop anciens pour être vérifiés, et peut-être prescrits.
La réponse d'Euralis ne s'est pas faite attendre. Le groupe annonce qu'il va déposer plainte pour diffamation. "Nous avons respecté le temps de la justice, de l'enquête, maintenant ce temps est terminé. Et on se rend compte que le préjudice pour Euralis est considérable", indique le secrétaire général d'Euralis, Luc Lemaire. "Non seulement cela affecte l'image du groupe, mais aussi l'ensemble des producteurs de canards, au nombre de 800, et l'ensemble de nos adhérents agriculteurs", explique-t-il.
SOCIETE
La NRA en congrès célèbre l'échec de la loi sur les armes aux Etats-Unis
Le Monde
"C'est la NRA qui est allée de l'avant, en proposant des solutions qui peuvent améliorer la sécurité des gens", a souligné Wayne LaPierre, vice-président exécutif du lobby. Par exemple : protéger les écoles "comme nous protégeons les bijouteries et les stades" avec des gardes armés.
http://www.lemonde.fr/ameriques/portfolio/2013/05/04/la-nra-en-congres-celebre-l-echec-de-la-loi-sur-les-armes-aux-etats-unis_3170929_3222.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#xtor=RSS-3208
DIVERS
L'auteur présumé du "casse du siècle" à Toulon s'est suicidé en prison
Marc Armando, soupçonné d'être le cerveau du "casse du siècle" à la Banque de France à Toulon en 1992, s'est suicidé vendredi soir à la prison des Baumettes, selon une source proche de l'enquête. L'homme de 56 ans venait d'être extradé des Pays-Bas, dans une affaire de trafic de drogue.
Il venait tout juste d'arriver à la prison des Baumettes à Marseille © Maxppp
Deux heures seulement après son admission à la prison des Baumettes à Marseille, Marc Armando a été retrouvé mort, indique samedi matin une source proche de l'enquête citée par l'AFP. Il se serait suicidé par pendaison. Une enquête a été ouverte par le parquet afin de déterminer les circonstances exactes du décès.
L'homme de 56 ans venait d'être extradé des Pays-Bas, en vertue d'un mandat européen. Il avait été remis aux autorités françaises vendredi, après avoir été arrêté dans l'enquête sur une torpille de cocaïne fixée sous un cargo à Rotterdam. Il devait être présenté samedi devant les magistrats de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs, chargée des affaires de grand banditisme) de Marseille, avec deux autres Français arrêtés en même temps que lui.
Marc Armando était considéré comme le cerveau présumé du "casse du siècle" à Toulon en 1992. Le 16 décembre, 22 millions d'euros avaient été dérobés. Seul 10% du butin avait été retrouvé. Marc Armando avait été condamné à 18 ans de prison par les assises du Var dans cette affaire.
Inondations : nombreuses évacuations, vers un retour au calme
Les fortes intempéries de la nuit dernière ont entraîné l'évacuation de centaines de personnes en Côte-d'Or "à titre préventif". La Saône-et-Loire a aussi été particulièrement touchée. Samedi matin, Météo France a levé son alerte mais Vigicrues maintient une vigilance orange aux inondations en Côte d'Or, dans l'Yonne, la Haute-Marne, les Vosges et la Meurthe-et-Moselle. Les pluies se déplacent vers le Nord-Est du pays.
Fortes inondations dans l'Yonne vendredi © Maxppp
De fortes intempéries ont frappé vendredi et dans la nuit de vendredi à samedi dix départements du centre-est de la France. Samedi matin Météo France a finalement levé son alerte, mais Vigicrues a placé en vigilance orange pour les inondations les départements de la Côte d'Or, de l'Yonne, de la Haute-Marne, des Vosges et de la Meurthe-et-Moselle.
Côte-d'Or : "La rivière est rentrée par la porte du restaurant"
Voilà plus de dix ans que la Côte-d'Or n'avait pas connu pareille crise, depuis les inondations de 2001. Vers 23h vendredi, le bassin de l'Ouche a atteint le niveau d'alerte orange proche de cette précédente crue. Les autorités ont donc décidé d'évacuer une centaine de personnes d'habitations connues inondables, dans la vallée de l'Ouche, jusqu'à Dijon. "La rivière est rentrée par la porte du restaurant", raconte cette commerçante catastrophée.
Les secours ont ajouté avoir procédé au sauvetage de trois personnes pris dans leur voiture du fait de la montée des eaux de l'Ouche vendredi soir.
"Normalement on a 17m3 d'eau par seconde, on a atteint 86m3 pendant la nuit"
Un peu plus tôt, dans le secteur de Semur-en-Auxois, environ 250 personnes avaient été évacuées près du lac de Pont-et-Massene qui menaçait de déborder, l'eau montant de trois centimètres tous les quart d'heure. "Le volume d'eau qui passe par seconde est en temps normal à 17m3, pendant la nuit nous sommes montés à 86m3", explique le maire de Semur-en-Auxois.
La Saône-et-Loire aussi très touchées
En Saône-et-Loire, où il est tombé en 12 heures l'équivalent d'un mois de précipitations, la préfecture a fait état vendredi soir de 210 interventions de pompiers.
Retour au calme prévu samedi
La journée de samedi devrait être celle de la décrue, les habitants de Côte-d'Or devraient rejoindre leur hébergement samedi matin, explique le directeur de cabinet du préfet. La Préfecture de Côte-d'Or a mis en place un numéro vert (0811 000 621) pour délivrer toutes les précisions à la population.
Etats-Unis: un important incendie ravage la Californie près de Los Angeles
Un important incendie a quasiment triplé de taille vendredi dans le nord-ouest de Los Angeles en Californie (ouest des Etats-Unis), menaçant des milliers d'habitations, mais les pompiers ont assuré mieux le contrôler. | David Mcnew
Un important incendie a quasiment triplé de taille vendredi dans le nord-ouest de Los Angeles en Californie (ouest des Etats-Unis), menaçant des milliers d'habitations, mais les pompiers ont assuré mieux le contrôler.
Cet incendie avait ravagé 4.000 hectares de végétation vendredi matin et continuait de brûler 11.300 hectares en soirée.
Près de 1.000 soldats du feu aidés de huit hélicoptères et de six avions combattent l'incendie attisé par le vent, né jeudi près de Malibu, à 40 kilomètres à l'ouest de Los Angeles.
Mais les pompiers assuraient vendredi soir maîtriser désormais 20% de l'incendie, contre 10% auparavant.
Après avoir annoncé sa réouverture, les pompiers ont précisé qu'une section de 13 kilomètres de l'autoroute du Pacifique (PCH) restait fermée, ainsi que le campus d'une université toute proche, la California State University.
Vendredi, une quinzaine de maisons avaient été endommagées mais pas détruites, selon le compte Twitter des pompiers de la région @VCFD, qui ont estimé que 4.000 d'entre elles étaient menacées.
L'opération s'est compliquée dans la journée quand les vents ont tourné poussant les flammes vers le nord et forçant l'évacuation de nouvelles maisons. Le feu se dirigeait précédemment vers le sud et le comté de Los Angeles, selon la porte-parole des pompiers Lori Ross.
Huit hélicoptères et six avions bombardiers d'eau assurent des rotations régulières et déversent des produits retardants pour tenter de protéger les maisons menacées, a encore précisé Mme Ross.
Les incendies sont fréquents en Californie, notamment en automne et en hiver, quand soufflent les vents de Santa Ana.
De nouvelles règles du jeu pour les lobbyistes à l’Assemblée
© Isabelle Simon/SIPA
Dès la prochaine session, en octobre, les règles imposées aux représentants d’intérêts du Palais-Bourbon seront durcies, sauf pour ceux qui joueront le jeu de la transparence. Du donnant-donnant, au nom d’une “coopération rénovée”.
Une nouvelle ère va s’ouvrir à l’Assemblée nationale pour ceux que l’on appelle les “représentants d’intérêts”, autrement dit, les lobbyistes. Après le coup de semonce d’octobre 2012 et l’exclusion du registre officiel de plusieurs porte-voix de laboratoires pharmaceutiques et de groupes agrochimiques comme Monsanto, le “M. Lobbying” et député PS Christophe Sirugue a fait, fin février, de nouvelles propositions qui devraient quasiment toutes s’appliquer dès le début de la prochaine session parlementaire, en octobre.
Lors de la réunion du bureau du 27 février, le nouveau président de la délégation chargée des représentants d’intérêts a préconisé de nouvelles règles du jeu qui décoiffent. L’encadrement du lobbying à l’Assemblée nationale – entré en vigueur en 2009 – ayant montré ses limites, les députés ont décidé de passer à la vitesse supérieure.
Circulation restreinte
Le tour de vis est net, mais tend à épargner les lobbyistes qui montreront réellement patte blanche. Le premier objectif vise à augmenter le nombre de représentants d’intérêts qui se déclarent. Aujourd’hui, environ 150 personnes (entreprises ou organisations professionnelles) sont inscrites sur le registre. Un chiffre ridiculement bas quand on connaît de nombre de lobbyistes qui gravitent, de plus ou moins près, autour des 577 députés.
Christophe Sirugue propose donc, dans son rapport, de “renforcer les obligations déclaratives imposées aux représentants d’intérêts”, de “rendre publiques les informations délivrées par les représentants d’intérêts lors de l’inscription” et de “revoir les conditions d’accès des représentants d’intérêts à l’Assemblée nationale, en attribuant, sur présentation d’une carte spécifique, un badge d’accès pour une journée et un motif déterminés”. Le durcissement concerne aussi la circulation dans l’enceinte même du Palais-Bourbon, puisque les lobbyistes déclarés se verraient interdire désormais l’accès à la salle des Quatre colonnes et à la salle des Pas perdus, hauts lieux de passage des députés.
Bâton et carottes
Des vexations qui, a priori, ne devraient pas inciter les lobbyistes à se déclarer officiellement… Sauf que le bâton est accompagné de quelques carottes. “En partant de l’idée que les lobbies sont nécessaires à l’exercice démocratique, sous réserve de garder avec eux des relations distanciées, précise le rapport Sirugue, il est possible de plaider pour la mise en place de liens de coopération rénovés entre Parlement et représentants d’intérêts”.
C’est ainsi que les plus transparents, dûment enregistrés et n’arborant pas un faux-nez, bénéficieront d’un traitement de faveur, vieille revendication des “lobbies” de lobbyistes. Les députés pourraient ainsi “distinguer, dans la liste des auditions, les représentants d’intérêts inscrits sur le registre et respectant en conséquence la charte de déontologie”. L’Assemblée s’engage aussi à “étudier la mise en place d’alertes pour les représentants d’intérêts inscrits sur le registre, dès lors qu’ils ont déclaré être intéressés par un secteur particulier”.
Bref, quelques informations exclusives et des avantages pour les bons élèves, des restrictions pour les autres. Les députés pourraient même aller jusqu’à “mettre en ligne les contributions des représentants d’intérêts sur un projet ou une proposition de loi”, un privilège, le cas échéant, toujours réservé aux seuls représentants d’intérêts inscrits sur le registre.
Moins de badges
Au passage, l’Assemblée sort la tête du sable et consentirait à “restreindre les conditions d’octroi des badges des collaborateurs bénévoles”, qui jouent parfois sur les deux tableaux en étant rémunérés par des organisations professionnelles. “Ce dévoiement du badge de collaborateur bénévole relève de ce qu’il y a de plus détestable dans la pratique du lobbying et il est impératif d’y mettre fin”, insiste le rapport Sirugue.
Toujours dans le souci de faire un peu de ménage, la déontologue de l’Assemblée, Noëlle Lenoir, va plancher sur la mise en place d’un code de déontologie pour les collaborateurs parlementaires et, plus surprenant, pour les fonctionnaires maison, qui sont pourtant déjà soumis à des règles très strictes.
Sur les 15 propositions du rapport de la délégation chargée des représentants d’intérêts, une seule n’a pas vraiment plu aux parlementaires du bureau. C’est celle qui “invite les députés à rendre publiques les réunions avec les représentants d’intérêts dans les salles de l’Assemblée en mentionnant les noms et le thème de la rencontre dans le Feuilleton”, ce petit livret édité chaque jour de séance et qui comprend l’agenda complet des travaux. Les députés se méfient de cet excès de transparence qui rendrait publiques, par exemple, des réunions de courants politiques plus ou moins secrètes. Quant aux réunions discrètes avec des lobbyistes, elles auraient toutes les raisons de ne plus se tenir dans l’enceinte du Palais-Bourbon, mais plutôt dans le salon d’un restaurant du quartier, ni vu ni connu…
Bruno Botella
Lors de la réunion du bureau du 27 février, le nouveau président de la délégation chargée des représentants d’intérêts a préconisé de nouvelles règles du jeu qui décoiffent. L’encadrement du lobbying à l’Assemblée nationale – entré en vigueur en 2009 – ayant montré ses limites, les députés ont décidé de passer à la vitesse supérieure.
Circulation restreinte
Le tour de vis est net, mais tend à épargner les lobbyistes qui montreront réellement patte blanche. Le premier objectif vise à augmenter le nombre de représentants d’intérêts qui se déclarent. Aujourd’hui, environ 150 personnes (entreprises ou organisations professionnelles) sont inscrites sur le registre. Un chiffre ridiculement bas quand on connaît de nombre de lobbyistes qui gravitent, de plus ou moins près, autour des 577 députés.
Christophe Sirugue propose donc, dans son rapport, de “renforcer les obligations déclaratives imposées aux représentants d’intérêts”, de “rendre publiques les informations délivrées par les représentants d’intérêts lors de l’inscription” et de “revoir les conditions d’accès des représentants d’intérêts à l’Assemblée nationale, en attribuant, sur présentation d’une carte spécifique, un badge d’accès pour une journée et un motif déterminés”. Le durcissement concerne aussi la circulation dans l’enceinte même du Palais-Bourbon, puisque les lobbyistes déclarés se verraient interdire désormais l’accès à la salle des Quatre colonnes et à la salle des Pas perdus, hauts lieux de passage des députés.
Bâton et carottes
Des vexations qui, a priori, ne devraient pas inciter les lobbyistes à se déclarer officiellement… Sauf que le bâton est accompagné de quelques carottes. “En partant de l’idée que les lobbies sont nécessaires à l’exercice démocratique, sous réserve de garder avec eux des relations distanciées, précise le rapport Sirugue, il est possible de plaider pour la mise en place de liens de coopération rénovés entre Parlement et représentants d’intérêts”.
C’est ainsi que les plus transparents, dûment enregistrés et n’arborant pas un faux-nez, bénéficieront d’un traitement de faveur, vieille revendication des “lobbies” de lobbyistes. Les députés pourraient ainsi “distinguer, dans la liste des auditions, les représentants d’intérêts inscrits sur le registre et respectant en conséquence la charte de déontologie”. L’Assemblée s’engage aussi à “étudier la mise en place d’alertes pour les représentants d’intérêts inscrits sur le registre, dès lors qu’ils ont déclaré être intéressés par un secteur particulier”.
Bref, quelques informations exclusives et des avantages pour les bons élèves, des restrictions pour les autres. Les députés pourraient même aller jusqu’à “mettre en ligne les contributions des représentants d’intérêts sur un projet ou une proposition de loi”, un privilège, le cas échéant, toujours réservé aux seuls représentants d’intérêts inscrits sur le registre.
Moins de badges
Au passage, l’Assemblée sort la tête du sable et consentirait à “restreindre les conditions d’octroi des badges des collaborateurs bénévoles”, qui jouent parfois sur les deux tableaux en étant rémunérés par des organisations professionnelles. “Ce dévoiement du badge de collaborateur bénévole relève de ce qu’il y a de plus détestable dans la pratique du lobbying et il est impératif d’y mettre fin”, insiste le rapport Sirugue.
Toujours dans le souci de faire un peu de ménage, la déontologue de l’Assemblée, Noëlle Lenoir, va plancher sur la mise en place d’un code de déontologie pour les collaborateurs parlementaires et, plus surprenant, pour les fonctionnaires maison, qui sont pourtant déjà soumis à des règles très strictes.
Sur les 15 propositions du rapport de la délégation chargée des représentants d’intérêts, une seule n’a pas vraiment plu aux parlementaires du bureau. C’est celle qui “invite les députés à rendre publiques les réunions avec les représentants d’intérêts dans les salles de l’Assemblée en mentionnant les noms et le thème de la rencontre dans le Feuilleton”, ce petit livret édité chaque jour de séance et qui comprend l’agenda complet des travaux. Les députés se méfient de cet excès de transparence qui rendrait publiques, par exemple, des réunions de courants politiques plus ou moins secrètes. Quant aux réunions discrètes avec des lobbyistes, elles auraient toutes les raisons de ne plus se tenir dans l’enceinte du Palais-Bourbon, mais plutôt dans le salon d’un restaurant du quartier, ni vu ni connu…
Bruno Botella
Quand l’exécutif fait des propositions au Parlement…Alors que le rapport Sauvé sur la prévention des confits d’intérêts s’était bien gardé de formuler des propositions aux parlementaires, le gouvernement n’a pas eu cette pudeur… Dans sa communication en Conseil des ministres du 10 avril annonçant le projet de loi présenté le 24 avril, l’exécutif suggère aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat que “le Parlement interdise le cumul des fonctions de collaborateur parlementaire avec toute activité professionnelle rémunérée de lobbying ou de conseil, et publie la liste des collaborateurs parlementaires”. “D’une manière générale, le gouvernement invite à encadrer davantage l’activité des groupes d’intérêts et leur publicité, qui ont récemment fait l’objet de plusieurs rapports parlementaires en ce sens”, souligne la communication gouvernementale.
Lire aussi l'interview de Christophe Sirugue : “Il n'y a pas le méchant lobbyiste d'un côté et le député vertueux de l'autre”
Belgique. Un train de produits chimiques déraille et prend feu
Les autorités belges ont fait évacuer près de 300 personnes samedi matin pour combattre un important incendie provoqué par le déraillement de plusieurs wagons d’un train transportant des produits chimiques près du port maritime de Gand.
L’accident s’est produit vers 2 h, samedi, entre les localités de Schellebelle et Wetteren, sans faire de blessés, selon Infrabel, la société gestionnaire du réseau ferroviaire.
Le feu a toutefois provoqué des explosions dans les wagons et contraint les autorités à faire procéder à l’évacuation des riverains de la voie et à interrompre le trafic.
Le train venait des Pays-Bas et se rendait à Gent-Zeehaven, le port maritime de Gand.
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