HUMOUR......ENCORE QUE......
POLITIQUE
L'Europe remet le cap sur l'énergie et l'évasion fiscale
La hausse des prix de l'énergie en Europe dégrade la compétitivité des entreprises.
La lutte contre le secret bancaire s'intensifie au sein de l'Union.
L'intensité de la crise économique fait ressurgir dans l'urgence deux serpents de mer européens : l'ambition d'instaurer une politique européenne de l'énergie, qui faciliterait la transition énergétique, fournirait des économies d'échelle et une plus grande sécurité d'approvisionnement, et la lutte contre l'évasion et la fraude fiscale, qui promet de rapporter jusqu'à 1.000 milliards d'euros. Un véritable pactole en pleine disette budgétaire, cette somme correspondant, selon le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, « au double des déficits publics combinés des Etats membres de l'Union ». Les deux sujets sont aussi complexes que hautement politique et il est d'ores et déjà assuré qu'un sommet de quelques heures ne suffira pas à dégager de nouvelles priorités. « De très nombreux textes ont été adoptés et sont déjà entrés en vigueur », note t-on à l'Elysée : c'est le cas pour les économies d'énergie, l'objectif des 20 % d'énergies renouvelables dans la consommation globale d'ici à 2020, l'interconnexion des infrastructures et l'achèvement du marché unique de l'énergie, d'ici à 2014, mais « on voit bien que ces textes n'ont pas été mis en oeuvre avec assez de détermination ». La perte de compétitivité des entreprises européennes, liée en partie à la fragmentation des marchés, en partie aux taxes nationales, en partie, enfin, à l'exploitation intensive des gaz de schiste outre-Atlantique pousse les gouvernements européens à reprendre le chemin de la coordination, négligée depuis le début de la crise financière.
« Hypocrisie incroyable au niveau européen »
Le débat risque d'être plus vif sur l'évasion fiscale. Le chef du gouvernement italien, Enrico Letta a donné le ton hier en déplorant devant les sénateurs de son pays « l'hypocrisie incroyable au niveau européen » qui freine la mise en place d'un cadre juridique global et efficace. José Manuel Barroso a exhorté une fois de plus les gouvernements à jouer la transparence. Il a demandé « q ue le 1er janvier 2015, l'Union européenne ait un échange automatique d'informations pour toutes les formes de revenus » . Certains Etats membres, adeptes du secret bancaire répugnent cependant à y renoncer. Or chaque voix compte puisque l'unanimité est de règle sur la fiscalité. Le Luxembourg, qui s'était prononcé pour son abandon dans deux ans pour les revenus d'épargne, est revenu sur sa promesse, exigeant au préalable que cinq pays non européens (Suisse, Lichtenstein, Monaco, San Marin et Andorre) acceptent aux aussi le principe de l'échange d'informations fiscales. La pression des Etats- Unis aidant, il est probable que ces derniers finiront par céder, mais les négociations peuvent durer des années avant un accord à Vingt-sept. C'est pourquoi Paris a décidé de s'engager, aussi, dans une voie « complémentaire » à ses yeux : la signature de conventions entre Etats s'engageant à mettre en place un échange automatique d'informations bancaires à l'image du Fatca américain. Seize Etats membres auraient déjà donné leur accord de principe à cette démarche dont le Royaume -Uni est le plus chaud partisan.
Catherine Chatignoux
Moyens, cours en anglais... la nouvelle réforme des universités en débat à l'Assemblée
Les députés examinent ce mercredi le projet de loi d'orientation pour l'enseignement supérieur. Il souhaite notamment réformer les premières années d'université pour lutter contre l'échec. La ministre veut également donner la possibilité aux universités de donner quelques cours en anglais. Une proposition qui fait débat.
Seules quelques universités en France dispensent des cours en anglais © PHOTOPQR/OUEST FRANCE - Philippe RENAULT
Le projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche est débattu cet après-midi à l'assemblée nationale. Porté par la ministre de l'enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, le texte veut réformer les premières années d'université et augmenter les chances de réussite des étudiants. Il souhaite améliorer le rayonnement de la recherche et corriger les lois décriées de 2006 sur la recherche et de 2007 sur l'autonomie des universités .
Le projet de loi prévoit ainsi une trentaine de regroupements d'universités et d'écoles, modifie la gouvernance des facs, crée une nouvelle structure d'évaluation de la recherche et encourage l'enseignement numérique.
Plus de 700 amendements
Sur l'ensemble du texte, plus de 700 amendements ont été déposés en commission. Certains ont été rejetés, d'autres adoptés. C'est le cas de l'amendement précisant la gouvernance des universités et qui prévoit la nomination de personnalités du monde économique et social dans les conseils d'administration.
Un projet qui divise
Le projet de loi divise le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche. Certains saluent des avancées pour les étudiants comme l'Unef, l'une des principales organisations étudiantes. D'autres critiquent des moyens insuffisants. C'est le cas de la Fédération syndicale unitaire (FSU) premier syndicat de l'enseignement en France.
Du côté des politiques, le projet ne fait pas l'unanimité non plus. Les élus écologistes ont annoncé, la semaine dernière, qu'ils risquaient de ne pas voter ce projet de loi. Les députés UMP ont demandé le report d'une semaine de l'examen du projet, jugeant trop précipitées les conditions de dépôt et de discussion en commission des amendements.
Le chef de file des députés radicaux de gauche, Roger-Gérard Schwartzenberg, a déploré, lundi, le rythme accéléré auquel sont soumis les parlementaires pour débattre du projet : "cette course contre la montre rend difficile un temps législatif efficace".
L'anglais fait débat
Quarante députés socialistes ont aussi fait part de leur opposition au projet. Ils dénoncent un article du texte qui prévoit d'autoriser des formations en anglais à l'université et risque, selon eux, " de marginaliser le français ". "Des étudiants francophones seront pénalisés et obligés de suivre certains cursus en anglais. Les étudiants non francophones, préféreront aller dans des pays anglophones, disent-ils, et ça ne changera rien à l'attractivité de la France."
"La loi Toubon prévoit déjà des exceptions pour les écoles étrangères ainsi que les établissements dispensant un enseignement à caractère international. Dès lors, cet article n'a pas d'utilité"
Aujourd'hui, en théorie, seul le français est la langue d'enseignement. Mais dans les faits, il existe déjà 790 formations en langue étrangère, principalement en anglais et principalement dans les grandes écoles.
Dans les universités françaises, il n'y a qu'une centaine de formations en anglais. C'est justement pour les rendre plus attractives, sur le modèle des écoles d'ingénieurs ou des écoles de commerces, que la ministre de l'Enseignement supérieur souhaite ce changement. Il concernera des disciplines, comme les sciences par exemple, où l'anglais est déjà la langue de référence.
Les Français mauvais en langues étrangères
Pour la ministre, proposer des cours en anglais c'est aussi offrir aux étudiants à l'université les "mêmes atouts que dans les grandes écoles où il y a des formations partiellement en anglais." De nombreuses études le montrent, la maîtrise des langues est le point faible des Français.
Une lacune qui s'explique historiquement, selon Jean-Paul Narcy-Combes, professeur à l'université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, spécialisé en didactique du plurilinguisme : "en France le monolinguisme a été voulu politiquement depuis des siècles."
"L'empire colonial a aussi pu donner l'illusion que le français était diffusé aux quatre coins du monde, ce qui n'a pas poussé les Français a apprendre d'autres langues."D'autres facteurs expliquent ce mauvais niveau. Le français est une langue complexe à l'écrit, mais relativement simple à l'oral : "les Français vont donc avoir du mal à entendre des langues complexes oralement, comme l'est l'anglais." A cela s'ajoute la tradition d'excellence française : "les Français ne veulent pas faire de faute." Et, selon l'universitaire, développer l'usage de l'anglais dans les amphithéâtres ne va pas changer grand chose.
La fraude fiscale : priorité du sommet européen
Les 27 dirigeants de l'Union européenne entament ce mercredi un sommet autour d'un thème, d'actualité : la fraude fiscale. Ils entendent capitaliser sur la dynamique de ces derniers mois en matière de lutte contre l'évasion fiscale.
Devant la Commission européenne à Bruxelles © Maxppp
1.000 milliards d'euros. Le montant estimé de l'argent perdu chaque année en recettes fiscales par l'ensemble des pays de l'Union européenne. Avec cette somme, il y aurait de quoi alimenter le budget européen pendant sept ans, ou rembourser plus de la moitié de la dette d'un pays comme la France.
Ce mercredi à Bruxelles, les dirigeants européens vont tenter de trouver une réponse commune à la fraude et l'évasion fiscale abusive. Les 27 sont poussés à l'action, entre l'affaire Cahuzac en France et les faibles impôts payés par les multinationales comme Apple et Google au Royaume-Uni.
>>> EN SAVOIR PLUS La France a-t-elle les moyens de lutter contre l'évasion fiscale ?
Avant l'ouverture du sommet, une quinzaine de pays de l'Union ont répondu favorablement aux idées lancées par certains Etats pour contrer cette fraude : la levée du secret bancaire et l'échange automatique de données financières pour mieux localiser les évadés fiscaux par exemple.
Pour que ces mesures aient un réel impact, il faut l'unanimité au sein de l'Union européenne. Pour l'instant ce n'est pas le cas : l'Autriche et le Luxembourg sont réticents. Les deux pays ne veulent pas s'engager tant que la Commission européenne n'aura pas négocié avec d'autres territoires comme Andorre, Monaco ou la Suisse.
Durant ce sommet, les chefs d'Etats européens devront également s'accorder sur un autre dossier : la création d'un marché intégré de l'énergie.
Une réunion avant le rendez-vous bruxellois
Mardi, à la veille du sommet européen, le Parlement européen a débattu sur les moyens de renforcer la lutte contre les paradis fiscaux. Eva Joly, présidente de la commission Développement du Parlement européen a estimé que le moment était venu de faire un grand pas en avant : "J'attends une déclaration de guerre des chefs d'Etats", a-t-elle déclaré.
La membre d'Europe-Ecologie-Les-Verts rappelle que les pays européens ont engagé des discussions pour aboutir à des échanges d'informations fiscales sur le modèle américain du Fatca (Foreign Account Tax Compliance Act). "Comme la Suisse a cédé aux Américains, la Suisse va accepter pour l'Europe" espère-t-elle.
L'UMP Jean-Paul Gauzès est quant à lui sceptique sur la réelle volonté politique de s'accorder sur le sujet. Le membre de la Commission des affaires économiques et monétaires est pessimiste : "Il faut que chaque Etat mette à disposition des autres Etats ses moyens de recouvrement et déjà ça, ça pose de sérieux problèmes".
L’UMP rappelle à l’ordre Guillaume Peltier après sa charge contre NKM
L'UMP a décidé mercredi 22 mai de se prononcer pour un rappel à l'ordre de Guillaume Peltier, lors de son bureau politique. En l'absence de ce dernier, l'écrasante majorité du parti a reproché au chef de file du courant de la Droite forte de s'être prononcé contre Nathalie Kosciusko-Morizet.
"Ça a été la fête au Peltier !", confie un participant au Monde. Le bureau politique a été consacré exclusivement sur le cas du jeune loup sarko-copéiste et sur les mesures à prendre à son encontre. "Sur une grosse heure de réunion, on a passé les trois quarts sur le sujet...", explique un participant.
COPÉ HAUSSE LE TON
Jean-François Copé a pris la parole en premier pour condamner fermement les propos de celui qu'il a promu parmi les vice-présidents du parti. "Le président de l'UMP a dit qu'on devait être très solidaire et que même si il y avait une liberté d'expression au sein du parti, on devait avant tout faire gagner nos candidats", rapporte un participant.
M. Copé a donc haussé le ton depuis lundi. "Il est normal que les responsables UMP s'expriment, mais Guillaume Peltier y est allé un peu trop fort sur la forme", avait-il dit au Monde. Mais depuis 48 heures, la plupart des ténors du parti ont désapprouvé la position de M. Peltier, qui avait souhaité lundi que NKM n'emporte pas la primaire à droite pour les municipales à Paris, en raison de ses positions sur le mariage gay.
Suite à l'intervention de M. Copé, beaucoup d'élus se sont déchaînés sur l'ancien militant du Front national, qui est aujourd'hui très proche de Patrick Buisson, l'ancien conseiller maurassien de Nicolas Sarkozy (lire son portrait).
"VIRONS-LE !"
"Certains ont demandé son exclusion, d'autres un rappel à l'ordre", rapporte un participant. Tous ont émis de nombreuses critiques contre le très médiatique M. Peltier, qui ne dispose d'aucun mandat. "Le message était en substance : 'Il est élu nul part, n'a aucune légitimité démocratique et ne peut donc pas se permettre de critiquer NKM, qui, elle, est élue'", raconte un député.
"Guillaume qui n'est pas élu, fait une sortie contre nos parlementaires. Ça suffit de passer en boucle sur BFM TV !'', a ainsi déclaré Laurent Wauquiez, vice-président du parti, à la tribune.
"Ce petit jeune a suscité des relais sur des gens qui nous sont hostiles, notamment le FN. Nous devons avoir un rappel a l'ordre !", a renchéri Claude Goasguen, soutien de NKM. "Virons-le !", a carrément plaidé Claude Greff. C'est finalement un rappel à l'ordre qui l'a emporté.
Alexandre Lemarié
Marine Le Pen : l’islamophobe !
Cette fois, il n’est plus permis d’en douter : Marine Le Pen est islamophobe. Tous les discours de dédiabolisation qu’elle a effectués pour feindre qu’elle n’avait pas de problème avec les musulmans, allant même jusqu’à les appeler à voter pour elle pendant la campagne présidentielle (c’est vous dire son cynisme), sont tombés à l’eau le 21 mai 2013. Dans un communiqué effectué sur son compte Twitter (et signé « MLP », ce qui veut dire qu’elle l’assume pleinement), Marine Le Pen salue en effet le suicide de Dominique Venner comme un dernier geste « éminemment politique », son auteur « [ayant] tenté de réveiller le peuple de France ».
Sauf que voilà : la dernière note de blog de ce Monsieur Venner est un concentré de l’islamophobie la plus écoeurante qui soit. On peut y lire, par exemple, que « dans 15 ans, les islamistes seront au pouvoir en France » (les propos sont censés être ceux d’un « blogueur algérien » mais aucune source n’est précisée et on ne sait ni si ce blogueur existe ni si, le cas échéant, il ne s’agit pas d’un illuminé). Un peu plus loin, on peut également lire les mots suivants : « une France tombée au pouvoir des islamistes fait partie des probabilités. Depuis 40 ans, les politiciens et gouvernements de tous les partis (sauf le FN), ainsi que le patronat et l’Église, y ont travaillé activement, en accélérant par tous les moyens l’immigration afro-maghrébine » (je signale au passage que j’ai un peu de mal à comprendre ce que l’Eglise gagnerait à une « islamisation » de la France, mais passons).
Autre élément « intéressant » : on peut lire dans ce blog, à propos de la volonté des uns et des autres d’abroger la loi sur le mariage pour tous, que « c’est bien le seul point commun, superficiellement, entre la tradition européenne (qui respecte la femme) et l’islam (qui ne la respecte pas) ». Il y a beaucoup à dire sur cette petite phrase (et de nombreuses personnes s’amuseront sans doute à en faire l’exégèse) mais j’aimerais en signaler deux : premièrement, il faudra que l’on m’explique une bonne fois pour toute en quoi la loi sur le mariage pour tous aurait un rapport avec le respect de « la » femme (je crois que « la » femme vous remercie bien mais qu’elle est assez grande pour savoir si elle a envie de se marier ou pas, avec un homme ou pas et si elle veut avoir des enfants ou pas) ; secondement, la tradition européenne qui « respecte la femme » ne lui a donné en France le droit de vote qu’en 1944, le droit de travailler sans le consentement de son mari qu’en 1965, le droit d’avoir un compte bancaire sans l’autorisation de celui-ci qu’en 1967, l’IVG et le droit de divorcer qu’en 1975 et l’autorisation de porter des pantalons qu’en février 2013 ! Paye ta tradition de « respect de la femme ».
Enfin, signalons que ce Monsieur Venner appelle en creux les manifestants du 26 mai, opposés au mariage pour tous, à se donner de nouveaux mots d’ordre et à s’opposer notamment au « grand remplacement » de « la population de France et d’Europe ».
Voilà donc la personne à qui Marine Le Pen envoie son respect et celui du FN ! Ce faisant, elle appelle très directement les manifestants du 26 mai à se saisir des mots d’ordre proposés par ce Monsieur Venner, et donc à violer le premier article de notre Constitution qui dispose notamment que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. ». Qu’on se le dise donc une bonne fois pour toutes : celle qui dit défendre les valeurs de la France ne défend pas les valeurs de la République française !
Je dis, moi, qu’un extrémiste de droite avait un pistolet dans notre pays et que, vu les propos qu’il tenait, il aurait tout aussi bien pu décider de le pointer vers quelqu’un d’autre que lui-même.
Présidence de l'UMP : le vote de septembre aux oubliettes ?
Ce nouveau scrutin, prévu pour sortir de la crise entre Copé et Fillon, devrait tout bonnement être annulé.
François Fillon et Jean-François Copé. (BORIS HORVAT THOMAS SAMSON/AFP)
Ils devraient se rencontrer ce jeudi... Pour annuler la clause de leur accord qui prévoyait une nouvelle élection à la tête de l'UMP en septembre. Selon "le Monde" mercredi 22 mai, Jean-François Copé et François Fillon "doivent décider si les militants seront consultés sur l'élection de septembre au moment où ils seront amenés à valider les nouveaux statuts du parti". Dans l'hypothèse où ce ne serait pas le cas, la décision pourrait être considérée comme une conséquence de la récente révision des statuts du parti.
Seul bémol : les militants. 51% d'entre eux se disent favorables à ce nouveau vote, selon un sondage paru dans "Nice matin".
Corée du Nord : Kim Jong-Un dépêche en Chine un haut gradé de l'armée
Le Monde.fr avec AFP
Choe Ryong-Hae, directeur du politburo de l'Armée populaire du Corée, le 18 juillet 2012. | AP/Jon Chol Jin
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, a dépêché mercredi 22 mai en Chine un haut gradé de l'armée dans un contexte de relations distendues entre Pyongyang et son allié chinois, a annoncé l'agence de presse officielle KCNA. Choe Ryong-Hae, directeur du politburo de l'Armée populaire du Corée, s'est envolé pour la Chine en tant qu'envoyé spécial de Kim Jong-Un, a indiqué l'agence sans préciser le motif de sa visite.
Choe est vraisemblablement le plus haut responsable nord-coréen à se rendre en Chine depuis Kim Jong-Il, défunt père de l'actuel numéro un du régime, en août 2011, moins de six mois avant sa mort. La Chine, seul allié de poids de la Corée du Nord et son principal bailleur de fonds, est considérée comme la mieux à même d'influer sur l'imprévisible régime de Pyongyang.Mais Pyongyang a courroucé son puissant voisin en ignorant ses mises en garde contre une déstabilisation de la région, effectuant, en un an, deux tirs de fusée, dont un réussi en décembre, considérés par les Occidentaux comme des essais déguisés de missiles balistiques. La Corée du Nord a en outre procédé le 12 février à un essai nucléaire qui a irrité Pékin.
La Chine, souvent critiquée pour sa stratégie d'obstruction systématique à l'ONU destinée à éviter des mesures de rétorsion trop sévères contre Pyongyang, a de ce fait voté les nouvelles sanctions prises à l'encontre du régime nord-coréen par le Conseil de sécurité de l'ONU après l'essai nucléaire de février, dont des clôtures d'avoirs bancaires.
L'opposition syrienne appelle ses membres à défendre Al-Qoussayr
Des soldats syriens, le 13 mai à quelques kilomètres d'Al-Qoussayr. (Photo Joseph Eid. AFP)
La localité stratégiquement située entre Homs et la frontière libanaise est l'enjeu de violents combats depuis quatre jours, et l'armée syrienne alliée au Hezbollah en ont presque chassé les rebelles.
Libération
Le chef de l’opposition syrienne George Sabra a appelé mercredi tous les rebelles à prêter main forte aux combattants de Al-Qoussayr et appelé la communauté internationale à ouvrir un corridor humanitaire. Cette ville située dans la province centrale de Homs subit un assaut d’envergure depuis dimanche de la part de l’armée gouvernementale et du puissant mouvement chiite libanais Hezbollah, allié indéfectible du régime de Damas.
«Nous appelons la communauté internationale à ouvrir un corridor humanitaire pour sauver les blessés et fournir des médicaments et une assistance aux 50 000 habitants qui sont assiégés», a ajouté George Sabra.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), la ville compte 25 000 habitants et quelques milliers dans les localités avoisinantes. Le chef de l’opposition a également appelé à «une réunion en urgence» du Conseil de sécurité de l’ONU.
«Nos frontières, la souveraineté de notre pays et la vie de nos citoyens sont violés. Nous appelons le Conseil de sécurité à prendre une position adéquate avec la gravité de la situation», a-t-il dit, en faisant allusion à la présence du Hezbollah libanais dans la bataille. Selon l’OSDH, les combats depuis dimanche ont fait au moins 100 morts, en majorité des rebelles et des combattants du Hezbollah.
Le quotidien syrien al-Watan, proche du régime, affirme mercredi que «l’armée poursuit ses opérations à Al-Qoussayr, et fait échouer des tentatives d’infiltration du Liban et de Jordanie». «L’armée a continué ses opérations contre les repaires des hommes armés à Al-Qoussayr, où elle a tué et blessé nombre d’entre eux et a détruit de nombreux tunnels utilisés pour se déplacer et entreposer les armes et les munitions», affirme le journal.
A lire aussi : La bataille stratégique d’Al-Qoussayr continue
«Accourez, bataillons de la révolution et de l’Armée syrienne libre (ASL), pour sauver Al-Qoussayr et Homs», a affirmé le dirigeant par intérim de la Coalition de l’opposition et chef du Conseil national syrien (CNS), principale composante de cette Coalition. Cette localité est vitale pour les rebelles, car elle se trouve sur le principal point de passage pour les combattants et les armes en provenance et en direction du Liban, et stratégique pour le régime car elle est située sur la route reliant Damas au littoral, sa base arrière.«Nous appelons la communauté internationale à ouvrir un corridor humanitaire pour sauver les blessés et fournir des médicaments et une assistance aux 50 000 habitants qui sont assiégés», a ajouté George Sabra.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), la ville compte 25 000 habitants et quelques milliers dans les localités avoisinantes. Le chef de l’opposition a également appelé à «une réunion en urgence» du Conseil de sécurité de l’ONU.
«Nos frontières, la souveraineté de notre pays et la vie de nos citoyens sont violés. Nous appelons le Conseil de sécurité à prendre une position adéquate avec la gravité de la situation», a-t-il dit, en faisant allusion à la présence du Hezbollah libanais dans la bataille. Selon l’OSDH, les combats depuis dimanche ont fait au moins 100 morts, en majorité des rebelles et des combattants du Hezbollah.
Le quotidien syrien al-Watan, proche du régime, affirme mercredi que «l’armée poursuit ses opérations à Al-Qoussayr, et fait échouer des tentatives d’infiltration du Liban et de Jordanie». «L’armée a continué ses opérations contre les repaires des hommes armés à Al-Qoussayr, où elle a tué et blessé nombre d’entre eux et a détruit de nombreux tunnels utilisés pour se déplacer et entreposer les armes et les munitions», affirme le journal.
Iran: deux des principaux candidats invalidés pour la présidentielle
L'ex-président modéré Akbar Hachémi Rafsandjani vote lors des élections présidentielles, le 12 juin 2009 à Téhéran (Agence Fars/AFP/Archives, Javad Moghimi)
Esfandiar Rahim Mashaïe, le 14 avril 2009 à Téhéran (AFP/Archives, Behrouz Mehri)
TEHERAN — Deux des principaux candidats à l'élection présidentielle iranienne, Akbar Hachémi Rafsandjani et Esfandiar Rahim Mashaïe, n'ont pas été autorisés mardi à participer au scrutin du 14 juin qui devrait voir triompher un fidèle du régime.
M. Rafsandjani, un ex-président (1989 à 1997) âgé de 78 ans, ne fait pas partie de la liste de huit noms retenus par le Conseil des gardiens de la constitution, chargé de valider les candidatures parmi 686 personnalités enregistrées, et annoncée à la télévision lors du journal du soir.
Esfandiar Rahim Mashaïe, un proche du président sortant Mahmoud Ahmadinejad, a également été disqualifié, a ajouté la télévision, sans préciser les raisons de ces évictions.
Le Guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, est le seul habilité à désavouer le Conseil des gardiens de la constitution, organe de supervision des élections contrôlé par les conservateurs religieux.
"Je considère ma disqualification comme une injustice et je vais essayer de la réparer en faisant un recours auprès du Guide suprême", a réagi M. Mashaïe, cité par l'agence Fars. Un proche de M. Rafsandjani avait indiqué dans la journée que l'ex-président se plierait quant à lui à la décision du Conseil.
Les deux hommes étaient les bêtes noires des responsables ultraconservateurs, qui réclamaient leur éviction depuis l'enregistrement de leur candidature le 11 mai.
Ils reprochent notamment à M. Rafsandjani son soutien aux manifestations après la réélection controversée de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009. Ses deux mandats, marqués par la reconstruction du pays après la guerre Iran-Irak et une relative ouverture vers l'Occident, en faisaient le candidat "par procuration" des réformateurs, selon un diplomate occidental.
Esfandiar Rahim Mashaïe est pour sa part jugé trop éloigné de la ligne défendue par le Guide. Il paie aussi sa proximité avec le président Ahmadinejad, durement critiqué par les conservateurs lors de son second mandat.
Selon la Constitution, M. Ahmadinejad, un conservateur, ne peut briguer un troisième mandat successif.
La victoire devrait donc se jouer entre les candidats conservateurs. L'ex-chef de la diplomatie (1981-97) Ali Akbar Velayati, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf et l'ancien président du Parlement Gholam Ali Haddad-Adel, sont en lice mais ils ont formé une coalition qui comporte un accord de désistement.
Parmi les autres heureux élus, l'actuel secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale et négociateur en chef du dossier nucléaire, Saïd Jalili, a le soutien des ultraconservateurs. Mohsen Rezaï, ancien responsable des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, avait déjà été candidat en 2009.
La liste est complétée par les conservateurs modérés Hassan Rohani, négociateur du dossier nucléaire de Téhéran sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami (1997-2005) et Mohammad Gharazi, ancien ministre de M. Rafsandjani.
Les réformateurs n'auront qu'un prétendant, Mohammad Reza Aref, ancien ministre des Télécommunications de M. Khatami. Sans grande envergure politique, il avait annoncé qu'il se désisterait en faveur de M. Rafsandjani si celui-ci était autorisé à concourir.
Le camp réformateur apparaît très affaibli, quatre ans après les manifestations de grande ampleur contre la réélection de M. Ahmadinejad. Les deux candidats réformateurs, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, avaient dénoncé des fraudes massives lors du scrutin. Ils se trouvent aujourd'hui en résidence surveillée.
La campagne électorale débutera officiellement vendredi, pour se terminer le 13 juin. Elle devrait être dominée par la crise économique provoquée par le régime de sanctions mises en place par les grandes puissances. Celles-ci soupçonnent le programme nucléaire iranien de cacher un volet militaire, ce que nie Téhéran.
Egypte: réouverture du passage de Rafah avec la bande de Gaza
LE CAIRE (Egypte) - Le terminal de Rafah entre l'Egypte et l'enclave palestinienne de Gaza, fermé depuis vendredi par des policiers en colère contre l'enlèvement de sept membres des forces de l'ordre, a rouvert mercredi, ont indiqué des témoins.
Cette réouverture a eu lieu après l'annonce en début de matinée par l'armée égyptienne de la libération des trois policiers et quatre soldats enlevés jeudi dernier dans la péninsule égyptienne du Sinaï.
ECONOMIE
Medef : le soutien des assurances à Gattaz affaiblit Roux de Bézieux
Pierre Gattaz prend de l'avance sur ses adversaires dans la course à la présidence.
C'est un coup dur pour Geoffroy Roux de Bézieux. D'autant que le patron d'Omea Telecom-Virgin Mobile ne l'avait pas vu venir, en tout cas pas si tôt. Pas à la veille de la réunion du conseil exécutif du Medef, qui auditionnera demain les cinq candidats, avant un vote prévu le 3 juin. Le soutien affiché lundi par la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA) à Pierre Gattaz, le patron de Radiall, marque un tournant dans la course à la présidence du mouvement patronal. De fait, avec le soutien des assurances, qui pourrait entraîner logiquement celui des banques, Pierre Gattaz, déjà adoubé par la puissante UIMM (métallurgie), dispose désormais de l'appui de quelques-unes des plus puissantes fédérations professionnelles du Medef.
L'équipe de Geoffroy Roux de Bézieux a été prise de court. Alors que les services financiers avaient fait partie des plus fervents soutiens de Laurence Parisot, le fait qu'ils encouragent désormais le candidat de la métallurgie marque une nouveauté en soi. Mais ce tournant était attendu. Denis Kessler, ancien président de la FFSA et patron de Scor, s'est déclaré très tôt pour Pierre Gattaz. Il avait été rejoint récemment par Henri de Castries, PDG d'AXA, puis par l'influent Claude Bébéar, président d'honneur d'AXA et dirigeant de l'Institut Montaigne. C'est sur le timing que la surprise a eu lieu.
La FFSA, présidée par Bernard Spitz, avait auditionné les candidats fin avril et devait se prononcer in fine à l'issue d'un nouveau round opposant les deux finalistes, Geoffroy Roux de Bézieux et Pierre Gattaz, le 4 juin. « Denis Kessler a fait pression sur Bernard Spitz. On peut supposer que Denis Kessler a obtenu quelques garanties en retour auprès de Pierre Gattaz, comme un siège à la commission sociale ou au conseil exécutif », persiflent des pro-Roux de Bézieux.
Faut-il y voir une réponse à la lettre choc de Pierre Bellon, fondateur de Sodexo, qui avait étrillé l'industriel ? Si la situation se complique pour lui, Geoffroy Roux de Bézieux se persuade que rien n'est joué. « Il était depuis quelques jours en train de gagner des voix grâce à sa campagne », indique un membre du conseil exécutif du Medef. L'ancien président de l'Unedic aura ainsi visité 15 Medef régionaux (sur 22) d'ici à la fin de la semaine. Hier soir, Guillaume Poitrinal, ex-Unibail-Rodamco, et président de son comité de soutien, organisait un grand raout à l'Automobile Club, où on attendait une centaine de personnes. Le pendant des grands débats organisés par Pierre Gattaz.
Marion Kindermans, Les Echos
Cette nuit en Asie : Malgré la chute du yen, le déficit commercial japonais se creuse
Malgré la chute spectaculaire du yen orchestrée par le gouvernement de Shinzo Abe, le déficit commercial japonais a augmenté de 70% le mois dernier. Les experts s’attendent à d’autres mois difficiles pour la balance commerciale japonaise qui est dans le rouge depuis dix mois.
AFP
Les dernières statistiques commerciales japonaises ont jeté un froid, ce matin, sur l’enthousiasme des analystes qui affirment depuis janvier que le nouveau gouvernement conservateur japonais aurait enfin réussi à réveiller l’économie de l’archipel après des années de stagnation. Pour nourrir leur optimisme, ils pointent la chute spectaculaire du yen orchestrée par le gouvernement de Shinzo Abe et prédisent une forte progression des exportations de produits « made in japan ». Les économistes pariaient d’ailleurs sur un bond de 5% des importations au mois d’avril. Cette progression n’aura été finalement que de 3,8% en valeur. Les entreprises du pays ont exporté, le mois dernier, pour 5.780 milliards de yens de marchandises. Leurs envois de téléphones portables et de machines ont particulièrement reculé quand les exportations de voitures étaient, elles, plus solides. Dans le même temps, le pays a importé pour 6.660 milliards de yens de produits ou de ressources énergétiques, ce qui représente une poussée de 9,4%, par rapport au mois d’avril 2012.
Si les commandes de gaz, de pétrole ou de charbon n’ont pas forcément explosé en volumes, elles ont coûté beaucoup plus cher aux acheteurs nippons qui doivent travailler avec un yen ayant vu sa valeur plonger face au dollar. Ce matin, un dollar pouvait acheter 103 yens. Il y a un an, en avril 2012, un billet vert ne valait que 82,3 yens. Au total, le déficit commercial japonais a augmenté de 70% à 879,9 milliards de yens, le mois dernier, et les experts s’attendent à d’autres mois difficiles pour la balance commerciale japonaise qui est désormais dans le rouge depuis dix mois. Ils soulignent que le recul de la monnaie japonaise ne pourra prouver son efficacité économique que si la demande extérieure pour des produits « made in japan » est solide sur les grands marchés occidentaux et asiatiques. Or, la reprise reste timide aux Etats-Unis et n’est toujours pas d’actualité en Europe. Apparemment peu concernés par ces perspectives, les investisseurs ont continué, ce matin, de pousser le Nikkei à la hausse. A la mi-journée, il évoluait près des 15.550 points, son plus haut niveau des cinq dernières années.
Jakarta autorise le singapourien DBS à acheter 40% de la banque Danamon
La Banque centrale indonésienne vient finalement d’autoriser le groupe singapourien DBS à acheter, pour 2,75 milliards de dollars, 40% de Danamon, la sixième plus grande banque commerciale du pays. L’institution s’est toutefois réservé le droit de valider ou non une future prise de contrôle de la banque par DBS, qui espérait à l’origine de l’opération, il y a plus d’un an, détenir jusqu’à 99% de Danamon. Le groupe était à l’époque prêt à débourser 7,2 milliards de dollars pour ce rachat mais il s’était vite heurté à la méfiance du gouvernement indonésien. Jakarta explique, aujourd’hui, qu’une nouvelle montée au capital de Danamon ne pourra être acceptée que si le gouvernement singapourien fait preuve de réciprocité et autorise à son tour les grandes banques indonésiennes à mieux pénétrer le marché bancaire de la Cité-Etat. L’évolution de cette transaction est suivie avec beaucoup d’attention par plusieurs autres grandes banques internationales qui aimeraient aussi investir en Indonésie mais s’interrogent sur le niveau de tolérance des autorités locales. Celles-ci commencent à s’inquiéter du poids des étrangers dans certains secteurs stratégiques.
Le fonds singapourien Temasek renforce sa position dans ICBC
Tout le monde ne s’inquiète pas pour la santé des banques chinoises. Alors que Goldman Sachs a soldé, en début de semaine, son investissement dans la première banque chinoise - et mondiale - ICBC en récupérant 1,1 milliards de dollars américains, le Fonds souverain singapourien Temasek a, lui, profité de l’occasion pour acheter un peu plus d’actions ICBC. D’après un communiqué de la Bourse de Hong Kong, Temasek a acquis pour 198 millions de dollars d’actions. Cela fait désormais de lui le détenteur de 7,04% d’ICBC, contre 6,71% auparavant. Contrairement aux banques américaines, soumises à des règles prudentielles et à des contraintes financières qui les ont poussées à se désengager nettement du marché chinois, Temasek mise beaucoup sur les banques chinoises. Il n’a pas cessé d’augmenter sa participation dans celles-ci ces deux dernières années, au point de cumuler aujourd’hui 21 milliards de dollars d’actions ICBC, China construction bank ou Bank of China.
Les prix des voitures de luxe à la baisse en Chine
Le prix des véhicules importés en Chine a connu, en avril, une baisse de 3,4%, selon des déclarations de la NDRC, principal organe de planification et de supervision de l’économie chinoise. Compte tenu d’une taxe à l’importation de 25%, les véhicules importés sont des voitures de luxe. Cela semble traduire le fait que la campagne lancée par le nouveau président chinois Xi Jinping pour lutter contre le train de vie extravagant des fonctionnaires a eu un impact réel sur la demande, ce qui entraîne une concurrence accrue sur les prix. La Commission militaire centrale a par exemple interdit l’utilisation de plaques minéralogiques militaires sur des voitures de luxe à partir de ce mois. Une petite révolution dans un pays où l’on aperçoit souvent, à l’arrière des Audi ou des 4*4 luxueux, une plaque rouge propre à l’armée. La NDRC n’exclut pas que cette baisse se poursuive dans les prochains mois. D’autres articles de luxe, comme la liqueur de riz Moutai, très prisée dans les dîners d’affaires, ont vu leurs prix décliner depuis le début de l’année.
Evasion fiscale : Apple sur le banc des accusés aux Etats-Unis
De nombreux médias reviennent ce 22 mai sur l'audition des dirigeants d'Apple devant le Congrès américain. Le géant de l'électronique est en effet soupçonné d'évasion fiscale.
Selon le site internet de La Tribune ce matin, "Apple peine à convaincre le Sénat américain sur sa stratégie fiscale".
D'après Les Echos, "Apple a établi des filiales offshore échappant à toute taxation, ou au taux d'imposition très bas", ce qui permet au géant d'"exploite(r) les différences fiscales entre Etats" américains.
Apple, champion de l'évasion fiscale par Europe1fr
De l'autre côté de l'Atlantique, on commente aussi largement cette audition. Le Financial Times cite Tim Cook, le PDG d'Apple : "Nous payons tous les impôts que nous devons, jusqu'au dernier dollar", titre le quotidien financier. Tout comme son confrère le Wall Street Journal, qui s'intéresse aussu au PDG d'Apple, "monté au front", selon le journal, contre l'enquête sur les impôts.
Le procès du Mediator encore repoussé ?
Le procès pénal du Mediator a rouvert le 21 mai au tribunal correctionnel de Nanterre. La presse se fait l'écho de l'audience à laquelle a participé Jacques Servier, fondateur des laboratoires Servier, accusé de tromperie aggravée sur des milliers de victimes de ce traitement anti-diabétique détourné en coupe-faim. La Marseillaise consacre sa une à ce "scandale sanitaire".
Jacques Servier a quitté l'audience deux heures après la reprise du procès mardi pour des raisons de santé, et sa défense a plaidé pour l'annulation de la procédure de Nanterre. Le tribunal décide ce mercredi si le procès se poursuit ou non.
Mediator: "Il faut que la tromperie s'arrête... par BFMTV
PSA va fermer et vendre son site de Meudon
Dans un document présenté par la direction de PSA Peugeot Citroën le 22 mai en comité central d'entreprise, on apprend que le groupe automobile va fermer d'ici un an le site tertiaire de Meudon-la-Forêt, en région parisienne. Une information dévoilée par Les Indiscrets de France Inter ce matin, et confirmée par la suite par l'annonce en comité central d'entreprise par la direction.
Microsoft dévoile une nouvelle console de jeu vidéo
Le géant américain a levé le voile le 21 mai sur la Xbox One, sa nouvelle console, une plate-forme multimédia de salon qui atteint el degré de "divertissement ultime" selon le fabricant. Le 22 mai, RTL revient sur cette nouveauté en interrogeant dans sa matinale un spécialiste des jeux vidéos. Selon Jean-François Morisse, de Jeux Vidéo Magazine, la technologie développée pour cette console nouvelle génération est "censée apporter dans les jeux beaucoup plus d'émotion". "La technologie humanise la machine", analyse-t-il.
Jean-François Morisse : "La nouvelle XBox... par rtl-fr
Et aussi...
Les Echos du jour reviennent sur un phénomène qui touche le secteur automobile. "Délocalisations : comment l'auto a mis le cap à l'Est", titre le quotidien en une.
Le journal Libération du jour revient sur la réunion qui se tient ce 22 mai à Bruxelles pour définir une politique européenne de l’énergie. Jean Quatermer évoque une "Union européenne sous pression du gaz de schiste", la révolution du gaz et du pétrole de schiste en cours aux Etats-Unis faisant, selon lui, "saliver les dirigeants européens".
Elodie Vallerey
Les impôts d'Apple, le Mediator, PSA Meudon, Xbox One : la revue de presse de l'industrie
Par Elodie Vallerey
L'audition d'Apple devant le Congrès américain suite à des soupçons d'évasion fiscale, la fermeture du site PSA de Meudon, les rebondissements de la première journée du procès du Mediator à Nanterre, les délocalisations dans le secteur automobile européen, l'Union européenne sous la pression du gaz de schiste... Autant de sujets qui font la une de l'actualité de l'industrie en ce mercredi 22 mai 2013.
De nombreux médias reviennent ce 22 mai sur l'audition des dirigeants d'Apple devant le Congrès américain. Le géant de l'électronique est en effet soupçonné d'évasion fiscale.
Selon le site internet de La Tribune ce matin, "Apple peine à convaincre le Sénat américain sur sa stratégie fiscale".
D'après Les Echos, "Apple a établi des filiales offshore échappant à toute taxation, ou au taux d'imposition très bas", ce qui permet au géant d'"exploite(r) les différences fiscales entre Etats" américains.
Apple, champion de l'évasion fiscale par Europe1fr
Le procès du Mediator encore repoussé ?
Le procès pénal du Mediator a rouvert le 21 mai au tribunal correctionnel de Nanterre. La presse se fait l'écho de l'audience à laquelle a participé Jacques Servier, fondateur des laboratoires Servier, accusé de tromperie aggravée sur des milliers de victimes de ce traitement anti-diabétique détourné en coupe-faim. La Marseillaise consacre sa une à ce "scandale sanitaire".
Mediator: "Il faut que la tromperie s'arrête... par BFMTV
Dans un document présenté par la direction de PSA Peugeot Citroën le 22 mai en comité central d'entreprise, on apprend que le groupe automobile va fermer d'ici un an le site tertiaire de Meudon-la-Forêt, en région parisienne. Une information dévoilée par Les Indiscrets de France Inter ce matin, et confirmée par la suite par l'annonce en comité central d'entreprise par la direction.
Microsoft dévoile une nouvelle console de jeu vidéo
Le géant américain a levé le voile le 21 mai sur la Xbox One, sa nouvelle console, une plate-forme multimédia de salon qui atteint el degré de "divertissement ultime" selon le fabricant. Le 22 mai, RTL revient sur cette nouveauté en interrogeant dans sa matinale un spécialiste des jeux vidéos. Selon Jean-François Morisse, de Jeux Vidéo Magazine, la technologie développée pour cette console nouvelle génération est "censée apporter dans les jeux beaucoup plus d'émotion". "La technologie humanise la machine", analyse-t-il.
Jean-François Morisse : "La nouvelle XBox... par rtl-fr
Les Echos du jour reviennent sur un phénomène qui touche le secteur automobile. "Délocalisations : comment l'auto a mis le cap à l'Est", titre le quotidien en une.
Elodie Vallerey
JUSTICE ?
Mediator : décision mercredi sur la poursuite ou non du procès
Le procès du Mediator s'est ouvert mardi matin devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Jacques Servier, 91 ans, qui comparaît pour "tromperie aggravée", a fait une brève apparition, mais le tribunal décidera mercredi si le procès se poursuit ou non. La défense et certaines parties civiles demandent son report ou son annulation, à cause d'une autre procédure en cours au tribunal de grande instance de Paris.
Jacques Servier mardi à Nanterre © Maxppp
L'homme de 91 ans a brièvement pris place sur le banc des prévenus mardi à Nanterre. Jacques Servier, 91 ans, comparaît pour "tromperie aggravée" dans l'affaire du Mediator. Le médicament, commercialisé entre 1976 et 2009, pourrait avoir causé, à long terme, la mort de 1.300 à 1.800 personnes par valvulopathie (déformation des valves cardiaques), selon un rapport d'experts judiciaires rendu public en avril.
L'homme est apparu plus fatigué qu'il y a un an, il n'est intervenu que pour décliner son identité, à voix basse, presque inaudible. Il n'a rien dit d'autre, laissant son avocat le faire à sa place : Maître Hervé Temime a tenu à dire que si son client était là, c'était par respect pour tous les malades. Jacques Servier a quitté l'audience deux heures après son arrivée. "Il est malade. Il va revenir demain" mercredi, a déclaré Lucy Vincent, porte-parole des laboratoires.
Ce procès aura-t-il vraiment lieu ?
Bien qu'une journée d'audience se soit écoulée, la question reste la même : ce procès va-t-il vraiment se tenir jusqu'au bout ? Car la défense des laboratoires Servier n'en démord pas : Jacques Servier ne peut pas être poursuivi à la fois à Nanterre où le procès s'est ouvert mardi devant près de 700 parties civiles, et à Paris, où un volet de l'enquête est mené par le tribunal de grande instance.Les avocats des laboratoires avaient déjà réussi à renvoyer le procès il y a un an. Mardi, ils ont donc entamé une nouvelle bataille procédurale susceptible d'entraîner un nouveau renvoi. "Nous sommes dans une situation procédurale absolument aberrante (...) Il y aura effectivement un procès, mais pas ici, pas celui-là, pas comme ça", a affirmé Maître Hervé Temime.
Décision du tribunal mercredi à 13h30
Certains conseils de victimes présumées préfèreraient aussi que le procès soit renvoyé dans l'attente de la fin de l'instruction parisienne. Même si la plupart des parties civiles pensent qu'il y a urgence à statuer, notamment du fait de l'âge du principal prévenu.La décision finale reste dans les mains de la présidente de la 15e chambre Isabelle Prevost-Desprez. Elle a indiqué que le tribunal prendrait sa décision mercredi à 13h30, à la reprise de l'audience.
Pas de report dans le procès du Mediator
Affaire Laetitia : le procès de Tony Meilhon s'ouvre à Nantes
Le Monde.fr avec AFP
Marche silencieuse en hommage à Laetitia Perrais le 18 janvier 2012 à La Bernerie-en-Retz. (Photo Frank Perry. AFP)
Le procès de Tony Meilhon, accusé dans "l'affaire Laetitia" Perrais d'avoir tué et démembré cette jeune femme de 18 ans dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011 près de Pornic, en Loire-Atlantique, s'ouvre mercredi 22 mai à Nantes pour près de trois semaines. Onze parties civiles et leurs avocats, 40 témoins et une quarantaine d'organes de presse seront présents à l'ouverture de l'audience, qui occupera au TGI de Nantes deux salles d'assises, dont une pour la retransmission sur un écran, le tout sous la surveillance d'importants moyens policiers, dont le GIPN.
Au matin du 19 janvier 2011, le scooter vide de Laetitia Perrais était étéretrouvé à quelques dizaines de mètres de son domicile à Pornic. Interpellé le surlendemain, Tony Meilhon, qui avait pris des verres le 18 au soir avec la jeune femme, affirme l'avoir tuée accidentellement en la percutant avec sa voiture et s'être ensuite débarrassé de son corps dans des conditions dont il affirme ne pas se souvenir.Néanmoins, l'autopsie a révélé, outre le démembrement, que la victime avait été étranglée et poignardée plus d'une trentaine de fois et il est mis en accusation pour séquestration suivie de meurtre, un crime passible de la prison à perpétuité.
Ce fait divers hors normes a occupé pendant plusieurs semaines le devant de la scène médiatique du fait de la cruauté des actes reprochés mais aussi de l'intervention du chef de l'Etat de l'époque, Nicolas Sarkozy, qui a mis en cause le système judiciaire nantais, déclenchant une fronde de solidarité sans précédent dans les tribunaux français.
Un rebondissement sordide a également contribué à la médiatisation de l'affaire : Gilles Patron, père de la famille d'accueil où étaient placées Laetitia Perrais et sa soeur jumelle Jessica depuis 2005, reçu deux fois par Nicolas Sarkozy au détriment de leur famille biologique, a été mis en examen pour viols et attouchements sur Jessica en août 2011. Une deuxième affaire qui, bien que n'ayant pas de lien direct avec le meurtre en cause, planera sur le procès dès le premier jour. Les parties civiles défendant Jessica, son père biologique et sa famille, ainsi que sa mère biologique, entendent s'opposer à la constitution de partie civile de Gilles Patron, pour notamment éviter qu'il ne soit assis aux côtés de Jessica.
PERSONNALITÉ COMPLEXE
Autre particularité de ce premier jour d'audience, la mère de l'accusé entend, elle aussi, demander à se constituer partie civile contre son fils, une demande qui, si elle était acceptée, constituerait une première, selon son avocat.
La personnalité de l'accusé, Tony Meilhon, un homme qui a passé plus de temps en prison qu'en liberté, de ses 16 à ses 31 ans, âge qu'il avait au moment du meurtre, sera également un facteur d'inconnue pour le bon déroulement du procès. Depuis le début de l'enquête, il a alterné les postures, passant d'une coopération relative à un mutisme total voire à l'obstruction, en menaçant de se suicider en avalant des lames de rasoir au matin de la reconstitution qui dut être partiellement annulée, en mars 2012.
Après le tirage au sort du jury mercredi matin, viendra le tour des demandes de constitution de partie civiles puis le président de la cour d'Assises de Loire-Atlantique, Dominique Pannetier, présentera la mise en accusation. Il enchaînera aussitôt sur l'interrogatoire de Tony Meilhon sur son parcours.
Décision attendue dans le procès de Sylvie Andrieux
L'élue PS Sylvie Andrieux, le 12 mars à Marseille avec son avocat. (Photo Anne-Christine Poujoulat. AFP)
Libération
La députée socialiste des Bouches-du-Rhône Sylvie Andrieux, à l’encontre de laquelle deux ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité ont été requis en mars dans une affaire de détournement de fonds publics, connaîtra mercredi la décision du tribunal correctionnel de Marseille.
L’élue des quartiers nord, à l’encontre de laquelle le ministère public a également réclamé 50 000 euros d’amende, est soupçonnée d’avoir détourné dans les années 2000, à des fins de clientélisme électoral, plus de 700 000 euros de subventions de la région Paca, dont elle fut vice-présidente de 1998 à 2009.
L’enquête avait été ouverte à la mi-2007 après le signalement à la justice, par la cellule Tracfin du ministère des Finances, de flux financiers suspects sur les comptes d’associations marseillaises censées œuvrer en faveur des quartiers difficiles et de la jeunesse. Elles se sont avérées au final des coquilles vides créées, selon l’accusation, pour rétribuer des personnes ayant aidé Sylvie Andrieux à s’implanter et à se faire élire, notamment dans le 14e arrondissement de la ville.
L’argent qui a circulé a servi à assurer un train de vie confortable aux dirigeants de ces associations fictives. A l’audience avait été décrit un système bien rodé dont les bénéficiaires en venaient parfois aux menaces pour faire décaisser en liquide l’argent des subventions, le procureur Jean-Luc Blachon évoquant «un procès de voyous» dont le système de défense épousait celui de la parlementaire.
Des déclarations d’autant plus favorables à Sylvie Andrieux que son ex-bras droit, déclaré inapte à être entendu pour des problèmes de santé, ne devait initialement pas comparaître. Elle déclarait aussi que celui-ci «avait un rôle central» et «gérait tout».
Mais Rolland Balalas s’était finalement présenté lors de la deuxième semaine du procès, au grand regret des avocats de la députée. La présidente Christine Mée avait lu ses déclarations durant l’enquête, où il décrivait un système voué à faire en sorte que «la popularité de Mme Andrieux dans les quartiers augmente», et il avait le plus souvent acquiescé.
Fille d’un baron du defferrisme, cette femme de 51 ans aux tenues souvent chics et flashy - elles étaient plus sobres à l’audience - se présente comme une «députée de terrain» et revendique des origines alsaciennes par sa mère, pour «la droiture et la rigueur», des valeurs qu’elle a «chevillées au corps».
A la barre, celle à qui le président PS de la région Michel Vauzelle avait retiré sa vice-présidence parce qu’il n’avait «plus confiance» comme il l’a dit au tribunal, s’est défendue en multipliant les «jamais», criant au complot et niant avoir regardé le contenu des dossiers de subventions. Ses avocats avaient vilipendé un dossier «à l’odeur nauséabonde» et un «traquenard politique», plaidant la relaxe. «J’en ai marre d’entendre des mensonges à la barre», avait lâché le procureur.
Avec celle des frères Guérini, l’affaire Andrieux est de celles qui gênent le PS dans le département. Alors que l’élue était mise en examen depuis deux ans, Solférino lui avait retiré son investiture à la veille des législatives de juin 2012, son renvoi en correctionnelle ayant fuité dans la presse. Cela ne l’avait pas empêchée de remporter un quatrième mandat de député, de justesse au second tour face au Front national.
L’élue des quartiers nord, à l’encontre de laquelle le ministère public a également réclamé 50 000 euros d’amende, est soupçonnée d’avoir détourné dans les années 2000, à des fins de clientélisme électoral, plus de 700 000 euros de subventions de la région Paca, dont elle fut vice-présidente de 1998 à 2009.
L’enquête avait été ouverte à la mi-2007 après le signalement à la justice, par la cellule Tracfin du ministère des Finances, de flux financiers suspects sur les comptes d’associations marseillaises censées œuvrer en faveur des quartiers difficiles et de la jeunesse. Elles se sont avérées au final des coquilles vides créées, selon l’accusation, pour rétribuer des personnes ayant aidé Sylvie Andrieux à s’implanter et à se faire élire, notamment dans le 14e arrondissement de la ville.
L’argent qui a circulé a servi à assurer un train de vie confortable aux dirigeants de ces associations fictives. A l’audience avait été décrit un système bien rodé dont les bénéficiaires en venaient parfois aux menaces pour faire décaisser en liquide l’argent des subventions, le procureur Jean-Luc Blachon évoquant «un procès de voyous» dont le système de défense épousait celui de la parlementaire.
Embarras du PS
L’un des principaux prévenus, Boumédienne Benamar, soupçonné d’être au cœur du système, s’était défaussé à la barre sur l’ancien attaché parlementaire de la députée, Rolland Balalas, décrit comme son «seul patron». Un autre, tenancier d’un taxiphone dans le centre commercial d’une cité de Marseille, qui appelle la parlementaire par son prénom - «Sylvie fait partie du quartier», a-t-il expliqué au tribunal - avait aussi affirmé n’avoir agi qu'«à la demande de Balalas».Des déclarations d’autant plus favorables à Sylvie Andrieux que son ex-bras droit, déclaré inapte à être entendu pour des problèmes de santé, ne devait initialement pas comparaître. Elle déclarait aussi que celui-ci «avait un rôle central» et «gérait tout».
Mais Rolland Balalas s’était finalement présenté lors de la deuxième semaine du procès, au grand regret des avocats de la députée. La présidente Christine Mée avait lu ses déclarations durant l’enquête, où il décrivait un système voué à faire en sorte que «la popularité de Mme Andrieux dans les quartiers augmente», et il avait le plus souvent acquiescé.
Fille d’un baron du defferrisme, cette femme de 51 ans aux tenues souvent chics et flashy - elles étaient plus sobres à l’audience - se présente comme une «députée de terrain» et revendique des origines alsaciennes par sa mère, pour «la droiture et la rigueur», des valeurs qu’elle a «chevillées au corps».
A la barre, celle à qui le président PS de la région Michel Vauzelle avait retiré sa vice-présidence parce qu’il n’avait «plus confiance» comme il l’a dit au tribunal, s’est défendue en multipliant les «jamais», criant au complot et niant avoir regardé le contenu des dossiers de subventions. Ses avocats avaient vilipendé un dossier «à l’odeur nauséabonde» et un «traquenard politique», plaidant la relaxe. «J’en ai marre d’entendre des mensonges à la barre», avait lâché le procureur.
Avec celle des frères Guérini, l’affaire Andrieux est de celles qui gênent le PS dans le département. Alors que l’élue était mise en examen depuis deux ans, Solférino lui avait retiré son investiture à la veille des législatives de juin 2012, son renvoi en correctionnelle ayant fuité dans la presse. Cela ne l’avait pas empêchée de remporter un quatrième mandat de député, de justesse au second tour face au Front national.
La députée PS des Bouches-du-Rhône Sylvie Andrieux condamnée à un an de prison ferme pour détournement de fonds publics
Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné mercredi Sylvie Andrieux, députée socialiste des Bouches-du-Rhône, à une peine de trois ans de prison, dont deux avec sursis. L'élue était poursuivie pour avoir accordé, au sein du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, des subventions à des associations présumées fictives.
Sylvie Andrieux a été ré-élue députée en juin dernier dans les Bouches-du-Rhône © Maxppp
Un utilisateur d'Airbnb condamné pour avoir loué son logement à New York
Le Monde.frLa justice new-yorkaise a condamné mardi 21 mai un particulier à 2 400 dollars d'amende pour avoir loué une partie de son appartement sur la plateforme de location Airbnb, violant ainsi la loi hôtelière de la ville.
Lui-même locataire, Nigel Warren a loué son appartement dans l'East Village trois nuits à une Russe, moyennant 300 dollars. Selon Business Insider, c'est lors d'un contrôle pour tapage que la police s'est rendu compte du délit : selon une loi de 2010, les particuliers ne peuvent pas tirer de revenus d'une location de moins de 29 jours, à moins de se déclarer hôteliers ou d'être présents dans l'appartement le temps de la location.La ville de New York a assigné M. Warren devant le tribunal, réclamant 7 000 dollars. Pour la première fois dans ce type de conflits, la compagnie Airbnb a envoyé un avocat pour défendre son utilisateur. Mais, malgré l'argument selon lequel le colocataire de Nigel Warren se trouvait dans l'appartement au moment du séjour de la femme russe, le juge Clive Morrick a estimé que la location temporaire à des inconnus relevait de la concurrence aux hôtels. Nigel Warren a été condamné à 2 400 dollars et dispose de trente jours pour faire appel.
LE MODÈLE AIRBNB PAS ENCORE REMIS EN CAUSE
"Cette décision va dans le sens inverse de l'intention initiale de la loi de New York", a ainsi déclaré Airbnb dans un communiqué de presse. "Elle montre à quel point il est difficile pour les hôtes et des entreprises comme les nôtres de suivre des lois qui n'étaient pas destinées à ceux qui essaient de joindre les deux bouts." La plateforme de location demande une clarification de la loi hôtelière pour "protéger les hôtes qui louent occasionnellement leur maison (...) et non pas des hôtels illégaux".
Néanmoins, cette décision ne remet pas encore en question le modèle Airbnb. Des juristes estiment en effet que les locations réalisées sur le site pourraient entrer dans le cadre des exceptions à la réglementation new-yorkaise, malgré le lobby du secteur hôtelier. L'enjeu reste de taille : New York représente la première ville en termes de volume d'affaires pour la société californienne, devant Paris et San Francisco.
Alors que des villes comme Amsterdam pointent plusieurs défauts à ce modèle de location (notamment pour des raisons de disponibilité des logements ou de sécurité), Airbnb entend faire de New York une ville laboratoire pour assouplir la réglementation. Selon Les Echos, la Ville de Paris serait actuellement en train d'étudier une adaptation des règles de location face à ce phénomène.
Hérault : El Jabri, condamné à tort hier, menacé d’expulsion aujourd'hui
La cour de Révision vient de rendre une décision historique en sa faveur, mais l’administration contre-attaque...
"J’ai l’impression de me heurter à un mur. Au moindre truc, ils me virent." Une semaine après être sorti, tête haute, de la cour de révision, Brahim El Jabri tombe de haut.
Condamné à tort à 20 ansMercredi dernier, la plus haute juridiction française reconnaissait que la cour d’assises des Pyrénées-Orientales, qui l’a condamné en 2003 à vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’un revendeur de cannabis, s’était trompée.
Un nouveau procès pour l'innocenter
Brahim El Jabri avait toujours nié ce crime, commis à Lunel en 1997 : la justice, fait rarissime, a ordonné un nouveau procès, prévu devant la cour d’assises du Gard, afin de l’innocenter définitivement.
Un arrêté d'interdiction du territoire
Hier, lorsqu’il a communiqué cette décision à la préfecture de Lille, où il réside, il n’en a pas cru ses oreilles : "Le directeur du service des étrangers m’a dit qu’il allait mettre à exécution l’arrêté d’interdiction du territoire pris il y a plus de dix ans."
En 1997, lorsque les deux hommes avaient été arrêtés après la mort de Azzouz Jhilal, ils avaient avoué se livrer à un trafic, ce qui leur a valu une peine de six ans au tribunal de Montpellier.
Étant Marocain, Brahim El Jabri s’était également vu infliger une interdiction définitive du territoire français. Mais l’annulation de sa peine criminelle n’a pas effacé cette interdiction, pas plus que sa bonne conduite depuis sa libération conditionnelle en 2011, après 13 ans passés derrière les barreaux, dont au moins sept pour rien.
"Une hérésie judiciaire"
"C’est une hérésie judiciaire, on veut le priver du procès qui doit l’innocenter", s’indignent ses avocats, Me Abratkiewicz et Darrigade, qui ont écrit à Christiane Taubira et à Manuel Valls pour les sensibiliser à ce cas kafkaïen. Celui d’un homme que la justice veut blanchir, tandis que l’administration s’efforce de le bannir.
Transparence entre industriels et professionnels de santé: décret publié au JO
La ministre a souhaité que le dispositif garantisse la plus grande transparence possible dans le cadre légal existant. Sera ainsi rendu public tout avantage d'une valeur supérieure ou égale à 10 euros. "Ce seuil est le plus bas possible dans le cadre actuel de la loi du 29 décembre 2011, ainsi que l'a estimé le Conseil d'Etat", souligne le communiqué.
La nature de cet avantage (un repas, une invitation, un livre..) ainsi que l'existence de conventions (par exemple des conventions de recherche) sera également rendu public.
La publication de ces données sera centralisée à terme sur un site internet public unique. Dans l'attente de la mise en place de ce site, ces informations seront publiées sur le site internet des ordres professionnels concernés et sur le site internet des entreprises, précise le communiqué.
Le texte entrera en vigueur jeudi, au lendemain de sa publication au Journal officiel. Une circulaire d'interprétation sera publiée dans les prochains jours.
Le décret qui instaure la charte de l'expertise dans le domaine de la santé et de la sécurité sanitaire est également publié mercredi. Il permet d'assurer que les expertises qui étayent les décisions en matière de santé sont réalisées dans le respect des principes d'impartialité, de transparence, de pluralité, de contradictoire et d'indépendance.
TOKYO — Le Parlement japonais a approuvé mercredi l'adhésion du Japon à la Convention de La Haye sur les enlèvements d'enfants, après des décennies de pressions des Etats-Unis et d'autres pays occidentaux, dont le Canada et la France.
Le Japon est à ce jour le seul pays membre du G8 à ne pas avoir ratifié cette Convention de 1980 sur les enlèvements d'enfants en cas de séparation d'un couple bi-national, qui oblige à renvoyer un enfant enlevé dans son pays de résidence habituel.
Lors d'un entretien en février dernier à Washington avec Barack Obama, le Premier ministre japonais Shinzo Abe s'était engagé à faire ratifier ce traité, une décision attendue depuis des années par les Etats-Unis et de nombreux autres pays, dont la France et le Canada, les trois principaux Etats concernés.
Actuellement les Etats-Unis ont une centaine de dossiers d'enlèvements, le Canada 39 et la France 33.
Le feu vert du Parlement obtenu, la ratification est espérée par le gouvernement d'ici à mars 2014.
"Je me réjouis vivement de cette décision. Cela prouve que le Japon, après quelques hésitations et une certaine lenteur, a tenu ses engagements", a déclaré à l'AFP le sénateur français Richard Jung, très impliqué dans ce dossier. "Il faudra maintenant voir comment cela va être traduit dans le droit japonais. Il y aura probablement des batailles d'arrière-garde, mais il existe désormais une base juridique", a-t-il encore déclaré par téléphone.
Signée à ce jour par 89 Etats, la "Convention sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants" vise (Art 1) à "assurer le retour immédiat des enfants déplacés ou retenus illicitement dans tout Etat contractant" et "faire respecter effectivement dans les autres Etats contractants les droits de garde et de visite existant dans un Etat contractant".
Suite au vote du Sénat à l'unanimité, un mois après la Chambre basse, un organisme va être créé au ministère des Affaires étrangères pour localiser des enfants enlevés à l'un des parents.
Il devra également encourager les parents séparés à régler à l'amiable leur différend. En cas de non conciliation, les litiges seront tranchés par deux tribunaux, à Tokyo et Osaka.
Au terme de la loi approuvée mercredi, un parent pourra toutefois refuser de rendre un enfant s'il craint des violences à l'encontre de ce dernier. Cette clause est pour les uns une garantie indispensable, mais pour d'autres un moyen d'affaiblir voire de contourner l'application du traité.
Pour Yumiko Suto, co-fondatrice d'un groupe féministe, la traduction de la Convention dans le droit japonais équivaut justement à exposer les jeunes à la violence. "La Convention de La Haye ne protègera pas les mères et les enfants des violences domestiques", affirme-t-elle.
L'entrée en vigueur effective de ce traité risque toutefois de se heurter au au code civil.
Actuellement, selon des spécialistes, les tribunaux japonais ordonnent au maximum au parent "kidnappeur" d'envoyer "trois photos par an" du ou des enfants, ou une rencontre très encadrée de deux heures par mois.
Une situation que vivent aussi au quotidien des dizaines de milliers de pères japonais de l'archipel où la garde alternée n'existe pas: même si cette ratification prochaine ne les concerne pas directement, ils espèrent qu'elle va faire bouger les choses dans ce pays où dans 90% des séparations les enfants vont à la mère, condamnant les pères à ne jamais les voir ou presque.
Le droit de visite, même par voie de justice, n'est jamais respecté, pour les étrangers comme pour les Japonais, car la police refuse d'intervenir en cas de refus de la mère, affirme un consul étranger.
Le vote du parlement est "un grand progrès, mais ce n'est pas la fin", dit à l'AFP Yasuyuki Watanabe, le maire adjoint d'une ville de province: séparé de sa femme japonaise, il n'a pas vu sa fille depuis deux ans.
La nature de cet avantage (un repas, une invitation, un livre..) ainsi que l'existence de conventions (par exemple des conventions de recherche) sera également rendu public.
La publication de ces données sera centralisée à terme sur un site internet public unique. Dans l'attente de la mise en place de ce site, ces informations seront publiées sur le site internet des ordres professionnels concernés et sur le site internet des entreprises, précise le communiqué.
Le texte entrera en vigueur jeudi, au lendemain de sa publication au Journal officiel. Une circulaire d'interprétation sera publiée dans les prochains jours.
Le décret qui instaure la charte de l'expertise dans le domaine de la santé et de la sécurité sanitaire est également publié mercredi. Il permet d'assurer que les expertises qui étayent les décisions en matière de santé sont réalisées dans le respect des principes d'impartialité, de transparence, de pluralité, de contradictoire et d'indépendance.
Enlèvement d'enfant: le Japon approuve l'adhésion à la Convention de La Haye
Le Premier ministre Shinzo Abe le 20 mai 2013 devant le Parlement à Tokyo (AFP/Archives, Yoshikazu Tsuno)
TOKYO — Le Parlement japonais a approuvé mercredi l'adhésion du Japon à la Convention de La Haye sur les enlèvements d'enfants, après des décennies de pressions des Etats-Unis et d'autres pays occidentaux, dont le Canada et la France.
Le Japon est à ce jour le seul pays membre du G8 à ne pas avoir ratifié cette Convention de 1980 sur les enlèvements d'enfants en cas de séparation d'un couple bi-national, qui oblige à renvoyer un enfant enlevé dans son pays de résidence habituel.
Lors d'un entretien en février dernier à Washington avec Barack Obama, le Premier ministre japonais Shinzo Abe s'était engagé à faire ratifier ce traité, une décision attendue depuis des années par les Etats-Unis et de nombreux autres pays, dont la France et le Canada, les trois principaux Etats concernés.
Actuellement les Etats-Unis ont une centaine de dossiers d'enlèvements, le Canada 39 et la France 33.
Le feu vert du Parlement obtenu, la ratification est espérée par le gouvernement d'ici à mars 2014.
"Je me réjouis vivement de cette décision. Cela prouve que le Japon, après quelques hésitations et une certaine lenteur, a tenu ses engagements", a déclaré à l'AFP le sénateur français Richard Jung, très impliqué dans ce dossier. "Il faudra maintenant voir comment cela va être traduit dans le droit japonais. Il y aura probablement des batailles d'arrière-garde, mais il existe désormais une base juridique", a-t-il encore déclaré par téléphone.
Signée à ce jour par 89 Etats, la "Convention sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants" vise (Art 1) à "assurer le retour immédiat des enfants déplacés ou retenus illicitement dans tout Etat contractant" et "faire respecter effectivement dans les autres Etats contractants les droits de garde et de visite existant dans un Etat contractant".
Suite au vote du Sénat à l'unanimité, un mois après la Chambre basse, un organisme va être créé au ministère des Affaires étrangères pour localiser des enfants enlevés à l'un des parents.
Il devra également encourager les parents séparés à régler à l'amiable leur différend. En cas de non conciliation, les litiges seront tranchés par deux tribunaux, à Tokyo et Osaka.
Au terme de la loi approuvée mercredi, un parent pourra toutefois refuser de rendre un enfant s'il craint des violences à l'encontre de ce dernier. Cette clause est pour les uns une garantie indispensable, mais pour d'autres un moyen d'affaiblir voire de contourner l'application du traité.
Pour Yumiko Suto, co-fondatrice d'un groupe féministe, la traduction de la Convention dans le droit japonais équivaut justement à exposer les jeunes à la violence. "La Convention de La Haye ne protègera pas les mères et les enfants des violences domestiques", affirme-t-elle.
L'entrée en vigueur effective de ce traité risque toutefois de se heurter au au code civil.
Actuellement, selon des spécialistes, les tribunaux japonais ordonnent au maximum au parent "kidnappeur" d'envoyer "trois photos par an" du ou des enfants, ou une rencontre très encadrée de deux heures par mois.
Une situation que vivent aussi au quotidien des dizaines de milliers de pères japonais de l'archipel où la garde alternée n'existe pas: même si cette ratification prochaine ne les concerne pas directement, ils espèrent qu'elle va faire bouger les choses dans ce pays où dans 90% des séparations les enfants vont à la mère, condamnant les pères à ne jamais les voir ou presque.
Le droit de visite, même par voie de justice, n'est jamais respecté, pour les étrangers comme pour les Japonais, car la police refuse d'intervenir en cas de refus de la mère, affirme un consul étranger.
Le vote du parlement est "un grand progrès, mais ce n'est pas la fin", dit à l'AFP Yasuyuki Watanabe, le maire adjoint d'une ville de province: séparé de sa femme japonaise, il n'a pas vu sa fille depuis deux ans.
Russie. Une des « Pussy Riot » en grève de la faim
Maria Alekhina
Photo AFP.
Une jeune femme du groupe contestataire russe Pussy Riot emprisonnée a annoncé mercredi entamer une grève de la faim après avoir été empêchée de participer à l'audience sur sa demande de libération anticipée.
«Je déclare une grève de la faim et j'insiste sur ma participation» à l'audience, a déclaré Maria Alekhina au tribunal depuis sa prison de l'Oural, via une liaison vidéo.
«J'interdis à mes avocats de participer aux débats jusqu'à ce qu'on m'amène au tribunal pour assister à l'audience», a ajouté la jeune femme, qui purge une peine de deux ans de camp pour une «prière punk» contre Vladimir Poutine chantée en février 2012 dans la cathédrale de Moscou.
Ses propos ont été publiés sur le compte Twitter du groupe contestataire russe, Voïna, qui soutient les Pussy Riot.
Le tribunal municipal de Berezniki (Oural) a entamé mercredi l'examen de la demande de libération anticipée déposée par Alekhina, en l'absence de la condamnée qui avait pourtant demandé à assister aux débats, selon les agences Interfax et Ria Novosti.
Mais le tribunal a refusé la demande de Maria Alekhina, ne lui accordant qu'une liaison vidéo.
Dénonçant une «violation» de ses droits, Alekhina a demandé la révocation du juge Mikhaïl Chagalov, qui préside l'audience, mais sa requête a été rejetée.
Après les déclarations d'Alekhina, le tribunal a ajourné les débats jusqu'à jeudi.
Bercy envisage un recours contre l'arbitrage en faveur de Tapie
Pierre Moscovici et Christine Lagarde à Washington en juillet 2012. (Photo handout FMI. Reuters)
Pierre Moscovici souligne toutefois que Christine Lagarde, ministre de l'Economie à l'époque des faits, n'est en rien visée par cette procédure.
Libération
Bercy pourrait déposer un recours en nullité contre l’arbitrage rendu en 2008 en faveur de Bernard Tapie, a confirmé mercredi à l’AFP Pierre Moscovici, rappelant qu’aucune procédure ne viserait Christine Lagarde, qui «conserve la confiance des autorités de l’Etat».
«Mon rôle comme ministre des Finances est d’être vigilant et de veiller à ce que les intérêts de l’Etat ne soient pas lésés», a déclaré à l'AFP Pierre Moscovici, interrogé sur ses propos sur cette affaire rapportés par Le Monde mercredi.
«S’il s’avérait que les intérêts de l’Etat ont été lésés, alors Bercy utilisera les voies de droit qui sont à sa disposition, parmi lesquelles la constitution de partie civile dans le volet non ministériel du dossier», a ajouté le ministre, précisant qu’il s’agirait d’avoir accès au dossier pour tous les acteurs hormis Christine Lagarde. Dans un deuxième temps, Bercy envisage, si nécessaire, de déposer un «recours en nullité» contre l’arbitrage lui-même, a affirmé Moscovici, confirmant ses propos au Monde. «Mme Lagarde conserve toute la confiance des autorités françaises et la mienne», a répété le ministre.
L’actuelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) doit s’expliquer jeudi devant la Cour de justice de la République (CJR) sur la décision de l’Etat de recourir à un tribunal arbitral qui a octroyé 285 millions d’euros à Bernard Tapie (400 millions avec les intérêts) pour solder le litige après la vente d’Adidas.
Ministre de l’Economie entre 2007 et 2011, Christine Lagarde est sous la menace d’une mise en examen. Elle est visée par une enquête pour «complicité de faux et de détournement de fonds publics» qui a conduit à la perquisition de son domicile parisien le 20 mars. Elle va devoir justifier la décision, donnée par écrit en octobre 2007 à de hauts fonctionnaires, de recourir à cet arbitrage, sur les montants octroyés et sur le choix de ne pas engager de recours en annulation contre cet arbitrage.
Une information judiciaire est également en cours devant le tribunal de grande instance de Paris sur le volet non-ministériel de l’affaire, pour «usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit».
Initialement, c'est une magistrate du parquet affectée à la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) du tribunal de Bordeaux qui s'est chargée de "régler" le volumineux dossier judiciaire instruit par les juges d'instruction Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël. Début mai, la magistrate remet au procureur de la République, Claude Laplaud, son projet de réquisitoire.
Dans ce document, épais de 70 pages, la parquetière récapitule les charges pesant sur M. Woerth et Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune des Bettencourt. Les deux hommes sont poursuivis pour "trafic d'influence passif et actif". Il est reproché à M. Woerth d'avoir décoré, en 2008, M. de Maistre de la Légion d'Honneur, en remerciement de l'embauche l'année précédente de son épouse, Florence Woerth, par la société de M. de Maistre. Au terme de sa démonstration, la magistrate conclut que les charges pesant sur les deux hommes justifient leur renvoi devant le tribunal correctionnel.
M. Laplaud décide alors de soumettre ce projet de réquisitoire à son supérieur hiérarchique, le procureur général près la cour d'appel de Bordeaux, André Ride. Or, ce dernier, selon plusieurs sources au tribunal de Bordeaux, aurait signifié à M. Laplaud que les conclusions de la vice-procureure ne lui convenaient pas, et qu'il fallait requérir un non-lieu en faveur des deux hommes. Classé à droite, M. Ride a été conseiller justice d'Alain Juppé à Matignon, en 1995. Il avait côtoyé brièvement dans le même cabinet Eric Woerth, alors conseiller parlementaire du premier ministre.
TOUR DE PASSE-PASSE JURIDIQUE
M. Laplaud aurait alors demandé à la magistrate de corriger son réquisitoire en ce sens, ce qu'elle se serait refusé à faire. Du coup, c'est M. Laplaud qui a décidé lui-même de reprendre le document et d'en changer les conclusions, pour préconiser un non-lieu en faveur des deux hommes. D'après l'article 36 du code de procédure pénale, "le procureur général peut enjoindre aux procureurs de la République, par instructions écrites et versées au dossier de la procédure, d'engager ou de faire engager des poursuites ou de saisir la juridiction compétente de telles réquisitions écrites que le procureur général juge opportunes". En aucun cas cet article n'autorise le procureur général à ordonner à ses subordonnés de mettre fin à des poursuites judiciaires.
Interrogé par Le Monde, M. Ride a assuré n'avoir "jamais donné d'instructions formelles sur ce dossier. J'ai discuté de cette affaire avec les membres du parquet, normalement. M. Laplaud m'a effectivement transmis un projet de réquisitoire", admet-il. Projet dans lequel, reconnaît à demi-mot le procureur général, il était requis le renvoi en correctionnelle de MM. Woerth et de Maistre. "On a discuté collectivement avec mon avocat général et M. Laplaud. Nous n'étions pas d'accord avec l'analyse de la magistrate du parquet", admet-il. C'est ainsi que le renvoi en correctionnelle de M. Woerth s'est transformé en non-lieu...
Un tour de passe-passe juridique qui a, semble-t-il, scandalisé les magistrats instructeurs, qui ont en outre été choqués par le communiqué publié le 10 mai par le procureur de Bordeaux pour justifier ses réquisitions. "Le parquet estime que le lien de corrélation entre les deux faits – condition nécessaire à la caractérisation du délit – n'est pas formellement démontré", écrivait notamment M. Laplaud, s'agissant du lien fait par les juges entre l'embauche de Mme Woerth et la remise d'une décoration à son employeur.
LES MAGISTRATS SCANDALISÉS
Scandalisés, les trois juges d'instruction ont écrit, le 14 mai, au président de la chambre de l'instruction, puis le 15 mai, à la première présidente de la Cour d'appel, pour dénoncer la teneur de ce communiqué, qu'ils assimilent à une "pression" sur la justice. D'ailleurs, la section bordelaise du Syndicat de la magistrature (SM, gauche) s'est émue, mercredi 22 mai, de la teneur de ce communiqué. "Dans ce long communiqué publié avant que les juges d'instruction en charge du dossier ne prennent la décision de renvoyer ou pas les mis en examen devant le tribunal, le procureur de Bordeaux ne se contente pas d'annoncer ses réquisitions", dénonce le syndicat.
Il commente sa vision du dossier, s'agissant notamment des conditions d'embauche de Mme Florence Woerth au sein de la société dirigée par M. de Maistre et de la nomination de celui-ci dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur, pour finalement affirmer que "le lien de corrélation entre les deux faits n'est pas formellement démontré". Il y a matière à s'interroger sur les raisons qui ont conduit le procureur de la République a ainsi communiquer à ce stade de la procédure, chose exceptionnelle, alors que tout au long de l'instruction de l'affaire, il s'est contenté de rares communiqués, sibyllins, voire obscurs".
Le SM s'inquiète par ailleurs du fait que le procureur adjoint chargé de requérir dans le volet le plus sensible de l'affaire, celui pour "abus de faiblesse", dans lequel Nicolas Sarkozy est mis en examen, se soit vu attribué tout spécialement un bureau dans les locaux de la cour d'appel, à côté de celui du procureur général... Déjà exécrables, les rapports entre le procureur de Bordeaux et les juges d'instruction de l'affaire Bettencourt risquent de se dégrader un peu plus.
«Mon rôle comme ministre des Finances est d’être vigilant et de veiller à ce que les intérêts de l’Etat ne soient pas lésés», a déclaré à l'AFP Pierre Moscovici, interrogé sur ses propos sur cette affaire rapportés par Le Monde mercredi.
«S’il s’avérait que les intérêts de l’Etat ont été lésés, alors Bercy utilisera les voies de droit qui sont à sa disposition, parmi lesquelles la constitution de partie civile dans le volet non ministériel du dossier», a ajouté le ministre, précisant qu’il s’agirait d’avoir accès au dossier pour tous les acteurs hormis Christine Lagarde. Dans un deuxième temps, Bercy envisage, si nécessaire, de déposer un «recours en nullité» contre l’arbitrage lui-même, a affirmé Moscovici, confirmant ses propos au Monde. «Mme Lagarde conserve toute la confiance des autorités françaises et la mienne», a répété le ministre.
L’actuelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) doit s’expliquer jeudi devant la Cour de justice de la République (CJR) sur la décision de l’Etat de recourir à un tribunal arbitral qui a octroyé 285 millions d’euros à Bernard Tapie (400 millions avec les intérêts) pour solder le litige après la vente d’Adidas.
Ministre de l’Economie entre 2007 et 2011, Christine Lagarde est sous la menace d’une mise en examen. Elle est visée par une enquête pour «complicité de faux et de détournement de fonds publics» qui a conduit à la perquisition de son domicile parisien le 20 mars. Elle va devoir justifier la décision, donnée par écrit en octobre 2007 à de hauts fonctionnaires, de recourir à cet arbitrage, sur les montants octroyés et sur le choix de ne pas engager de recours en annulation contre cet arbitrage.
Une information judiciaire est également en cours devant le tribunal de grande instance de Paris sur le volet non-ministériel de l’affaire, pour «usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit».
Affaire Bettencourt : comment Woerth a échappé à des réquisitions de renvoi en correctionnelle
Le Monde.fr
Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme
Nouveau rebondissement dans l'affaire Bettencourt. Le 10 mai, le parquet de Bordeaux signait un réquisitoire de non-lieu en faveur de l'ancien ministre Eric Woerth, poursuivi pour "trafic d'influence".
Mais selon les informations du Monde, le parquet avait décidé de renvoyer M. Woerth devant le tribunal correctionnel, avant de changer brutalement de position après discussion avec le procureur général près la cour d'appel de Bordeaux, André Ride.Initialement, c'est une magistrate du parquet affectée à la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) du tribunal de Bordeaux qui s'est chargée de "régler" le volumineux dossier judiciaire instruit par les juges d'instruction Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël. Début mai, la magistrate remet au procureur de la République, Claude Laplaud, son projet de réquisitoire.
Dans ce document, épais de 70 pages, la parquetière récapitule les charges pesant sur M. Woerth et Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune des Bettencourt. Les deux hommes sont poursuivis pour "trafic d'influence passif et actif". Il est reproché à M. Woerth d'avoir décoré, en 2008, M. de Maistre de la Légion d'Honneur, en remerciement de l'embauche l'année précédente de son épouse, Florence Woerth, par la société de M. de Maistre. Au terme de sa démonstration, la magistrate conclut que les charges pesant sur les deux hommes justifient leur renvoi devant le tribunal correctionnel.
M. Laplaud décide alors de soumettre ce projet de réquisitoire à son supérieur hiérarchique, le procureur général près la cour d'appel de Bordeaux, André Ride. Or, ce dernier, selon plusieurs sources au tribunal de Bordeaux, aurait signifié à M. Laplaud que les conclusions de la vice-procureure ne lui convenaient pas, et qu'il fallait requérir un non-lieu en faveur des deux hommes. Classé à droite, M. Ride a été conseiller justice d'Alain Juppé à Matignon, en 1995. Il avait côtoyé brièvement dans le même cabinet Eric Woerth, alors conseiller parlementaire du premier ministre.
TOUR DE PASSE-PASSE JURIDIQUE
M. Laplaud aurait alors demandé à la magistrate de corriger son réquisitoire en ce sens, ce qu'elle se serait refusé à faire. Du coup, c'est M. Laplaud qui a décidé lui-même de reprendre le document et d'en changer les conclusions, pour préconiser un non-lieu en faveur des deux hommes. D'après l'article 36 du code de procédure pénale, "le procureur général peut enjoindre aux procureurs de la République, par instructions écrites et versées au dossier de la procédure, d'engager ou de faire engager des poursuites ou de saisir la juridiction compétente de telles réquisitions écrites que le procureur général juge opportunes". En aucun cas cet article n'autorise le procureur général à ordonner à ses subordonnés de mettre fin à des poursuites judiciaires.
Interrogé par Le Monde, M. Ride a assuré n'avoir "jamais donné d'instructions formelles sur ce dossier. J'ai discuté de cette affaire avec les membres du parquet, normalement. M. Laplaud m'a effectivement transmis un projet de réquisitoire", admet-il. Projet dans lequel, reconnaît à demi-mot le procureur général, il était requis le renvoi en correctionnelle de MM. Woerth et de Maistre. "On a discuté collectivement avec mon avocat général et M. Laplaud. Nous n'étions pas d'accord avec l'analyse de la magistrate du parquet", admet-il. C'est ainsi que le renvoi en correctionnelle de M. Woerth s'est transformé en non-lieu...
Un tour de passe-passe juridique qui a, semble-t-il, scandalisé les magistrats instructeurs, qui ont en outre été choqués par le communiqué publié le 10 mai par le procureur de Bordeaux pour justifier ses réquisitions. "Le parquet estime que le lien de corrélation entre les deux faits – condition nécessaire à la caractérisation du délit – n'est pas formellement démontré", écrivait notamment M. Laplaud, s'agissant du lien fait par les juges entre l'embauche de Mme Woerth et la remise d'une décoration à son employeur.
LES MAGISTRATS SCANDALISÉS
Scandalisés, les trois juges d'instruction ont écrit, le 14 mai, au président de la chambre de l'instruction, puis le 15 mai, à la première présidente de la Cour d'appel, pour dénoncer la teneur de ce communiqué, qu'ils assimilent à une "pression" sur la justice. D'ailleurs, la section bordelaise du Syndicat de la magistrature (SM, gauche) s'est émue, mercredi 22 mai, de la teneur de ce communiqué. "Dans ce long communiqué publié avant que les juges d'instruction en charge du dossier ne prennent la décision de renvoyer ou pas les mis en examen devant le tribunal, le procureur de Bordeaux ne se contente pas d'annoncer ses réquisitions", dénonce le syndicat.
Il commente sa vision du dossier, s'agissant notamment des conditions d'embauche de Mme Florence Woerth au sein de la société dirigée par M. de Maistre et de la nomination de celui-ci dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur, pour finalement affirmer que "le lien de corrélation entre les deux faits n'est pas formellement démontré". Il y a matière à s'interroger sur les raisons qui ont conduit le procureur de la République a ainsi communiquer à ce stade de la procédure, chose exceptionnelle, alors que tout au long de l'instruction de l'affaire, il s'est contenté de rares communiqués, sibyllins, voire obscurs".
Le SM s'inquiète par ailleurs du fait que le procureur adjoint chargé de requérir dans le volet le plus sensible de l'affaire, celui pour "abus de faiblesse", dans lequel Nicolas Sarkozy est mis en examen, se soit vu attribué tout spécialement un bureau dans les locaux de la cour d'appel, à côté de celui du procureur général... Déjà exécrables, les rapports entre le procureur de Bordeaux et les juges d'instruction de l'affaire Bettencourt risquent de se dégrader un peu plus.
Gérard Davet et Fabrice Lhomme
SOCIAL
PSA met en vente son site de Meudon (Hauts-de-Seine) pour trouver des liquidités
Selon une information de France Inter, le groupe PSA Peugeot-Citroën va subir une nouvelle fermeture de site, à l'horizon 2014. Après Aulnay-sous-Bois, c'est le site de Meudon-la-Forêt dans les Hauts-de-Seine et ses 660 salariés qui sont concernés. Là, pas de suppressions d'emplois mais des redéploiements.
Les salariés de Meudon seront redéployés en région parisienne, comme ici à l'usine PSA de Poissy © Reuters - Gonzalo Fuentes
Le plan social chez PSA Peugeot-Citroën a commencé, mais la trésorerie vient à manquer. Malgré les fermetures annoncées de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, et les 1.400 suppressions de postes à Rennes, le groupe a besoin d'argent.
C'est dans ce but, et pour réorganiser l'activité, que le centre technique de Meudon-la-Forêt (Hauts-de-Seine) doit également fermer ses portes à l'été 2014, selon une information de nos confrères de France Inter. 660 salariés sont concernés ; il ne devrait y avoir aucune suppression d'emplois, mais des redéploiements dans des sites de la région parisienne, ainsi qu'à Vesoul (Haute-Saône). Mise à prix de l'immeuble : sept millions d'euros.
Le groupe PSA Peugeot-Citroën se trouve dans une situation financière compliquée. Après des mois de grève, les salariés de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, promise à la fermeture l'année prochaine, ont repris le travail mardi matin.
Le projet doit être présenté mercredi matin aux syndicats, lors d'un comité central d'entreprise (CCE) ordinaire.
Logement : l'Assemblée vote le recours aux ordonnances
Le Monde.fr avec AFP
Cécile Duflot le 21 mai. | AFP/KENZO TRIBOUILLARD
L'Assemblée nationale a adopté mardi 21 mai dans la soirée un projet de loi autorisant le gouvernement à recourir à des ordonnances pour accélérer les projets de construction, un secteur en pleine crise. Bien qu'en accord avec une partie du texte, de nombreux députés UMP s'y sont opposés, montrant une grande réticence au recours aux ordonnances.
La ministre du logement, Cécile Duflot, a invoqué à la tribune "l'impérieuse nécessité de construire plus et mieux" pour justifier ce recours aux ordonnances, pratique généralement décriée par la gauche. Au cours des douze derniers mois (avril 2012 à mars 2013), le nombre de mises en chantier de logements (335 800) a plongé de 18 % par rapport aux douze mois précédents. Cette évolution pèse sur l'emploi dans le bâtiment (- 13 800 postes en 2012 sans parler de l'intérim) mais aggrave aussi considérablement une crise déjà alarmante du logement. "C'est un enjeu social, économique et écologique majeur", a lancé la ministre écologiste. "La pénurie de logements est une menace pour notre cohésion sociale", a-t-elle dit, ajoutant qu'elle "entendait la demande, voire la colère" des Français sur ce sujet.30 000 RECOURS
Ce texte est une étape intermédiaire entre la loi votée en janvier sur la mobilisation du foncier public, et un nouveau projet de loi, annoncé pour l'été, sur l'urbanisme et le logement qui traitera notamment des rapports locatifs dans le secteur privé. Il habilite donc le gouvernement à recourir à des ordonnances sur huit des vingt mesures préconisées par François Hollande le 21 mars à Alfortville, baptisées "Plan d'investissement pour le logement".
Parmi ces huit mesures qui visent à lever les freins à la construction de logements, figurent la possibilité de transformer des bureaux en logements, de déroger aux règles sur l'obligation de créer des places de parking ou sur les surélévations d'immeuble. De même, toujours afin de réduire les délais de construction, le gouvernement sera habilité à prendre des mesures visant à une procédure intégrée pour le logement, à créer un portail national de l'urbanisme ainsi qu'à lutter plus efficacement contre les recours abusifs.
Il y aurait actuellement quelque 30 000 recours, abusifs ou non, qui entravent les délais de construction. Le texte accorde au bénéficiaire d'un permis de construire contesté le droit de demander au juge de condamner l'auteur d'un recours abusif à des dommages et intérêts. "Pour atteindre l'objectif de 500 000 logements par an, il faut faire sauter des verrous qui ne se justifient plus", a pour sa part souligné la rapporteure du texte, la PS Annick Lepetit, dont le groupe va voter le texte.
"IRRESPECT DU PARLEMENT"
Au cours de la discussion générale, Lionel Tardy (UMP) a contesté "la méthode", jugeant que le recours aux ordonnances était un "désaisissement" du Parlement. Un peu plus tôt, Christian Jacob, le chef de file des députés UMP, avait annoncé que son groupe voterait contre le texte "par principe, contre le recours aux ordonnances". Benoist Apparu (UMP) avait pourtant dit, en fin de semaine, qu'il n'avait "rien contre ce texte", ayant lui-même défendu plusieurs des mesures préconisées lorsqu'il était ministre du Logement de Nicolas Sarkozy.
Les députés Front de gauche se sont abstenus. Leur président, André Chassaigne a parlé d'"irrespect du Parlement" à propos du recours aux ordonnances même s'il a reconnu que "certaines mesures vont dans le bon sens".
Quant à l'UDI, "nous n'avons pas d'opposition pavlovienne sur le recours aux ordonnances", a estimé Michel Piron qui a jugé que "les 8 mesures allaient dans le bon sens" même si "elles sont loin de répondre à la crise". Le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, avait expliqué un peu plus tôt que son groupe ne voterait en faveur du texte qu'à la condition que la TVA soit abaissée dans tous les secteurs du logement. Impossible, avait répondu en substance Annick Lepetit, aucune mesure financière ne pouvant être prise dans le cadre d'ordonnances.
SOCIETE
Les agressions contre les homosexuels en hausse à New York
Manifestation en hommage à Mark Carson, abattu en pleine ville pour son homosexualité. | AP/Jason DeCrow
Les violences à l'encontre des homosexuels sont en hausse à New York avec deux agressions et un meurtre en l'espace de quelques jours, a annoncé mardi 21 mai le chef de la police de la ville. Selon Ray Kelly, 29 agressions contre des homosexuels ont été enregistrées depuis le début de l'année à New York, contre 14 l'an dernier à la même période, alors même que les crimes motivés par la haine ont dans l'ensemble diminué de près de 30 %.
Deux hommes âgés d'un peu plus de 40 ans ont été attaqués dans une rue de Soho à Manhattan mardi matin par deux hommes qui criaient des insultes anti-gay en espagnol et en anglais. Une des deux victimes a été légèrement blessée à l'oeil, a indiqué la police. Deux hommes ont été arrêtés peu après et inculpés.Lundi soir tard, un homme de 45 ans a été abandonné inconscient après avoir été battu. Il avait passé la soirée dans des bars de l'East Village avec un homme rencontré dans un asile pour sans-abri où tous deux résidaient. La victime est sortie de l'hôpital mardi matin. Elle a raconté aux policiers que son agresseur lui avait d'abord parlé gentiment avant de s'en prendre à lui par la suite.
Vendredi, un homme, Mark Carson, 32 ans, a été abattu d'une balle dans la tête Greenwich Village. Mark Carson, qui ne cachait pas son homosexualité, a été abattu par un homme qui proférait des injures anti-gay. Un homme de 33 ans, soupçonné d'être l'auteur de cet homicide, a été arrêté.
Lors d'une conférence de presse mardi, le maire de New York, Michael Bloomberg, a qualifié ces agressions d'"ignobles". "Il a été tué en raison de son orientation sexuelle et seulement de son orientation sexuelle", a déclaré Michael Bloomberg à propos de Mark Carson, en ajoutant : "La ville de New York a une tolérance zéro pour l'intolérance." "Nous sommes un lieu qui célèbre la diversité, un lieu où les gens viennent du monde entier pour vivre libérés des préjugés et de la persécution", a ajouté le maire.
Une marche pour protester contre le meurtre de Mark Carson a été organisée lundi soir. Plusieurs candidats à la succession de Michael Bloomberg y participaient, dont Christine Quinn, une personnalité démocrate qui a déclaré son homosexualité. Selon le commissaire Ray Kelly, il n'y a pas d'explication unique à cette flambée de violence. Il se peut qu'elle soit due au fait que les victimes osent davantage porter plainte.
Les députés britanniques approuvent le mariage homosexuel
Un homme manifeste en faveur du mariage pour les couples homosexuels, le 24 mars à Londres. (Photo Ben Stansall. AFP)
Le texte a été approuvé avec le soutien des députés travaillistes, plaçant le Premier ministre conservateur David Cameron en situation délicate. La Chambre des Lords doit encore débattre courant juin.
Libération
Les députés britanniques ont voté mardi soir en faveur du projet de loi autorisant le mariage homosexuel, après une bataille parlementaire difficile pour le Premier ministre britannique David Cameron, accusé au sein de son parti d’avoir perdu le contact avec la base. Au total, 366 députés ont voté en faveur du projet de loi et 161 s’y sont opposés.
A son passage précédent en février devant la Chambre des Communes, le texte avait été adopté par 400 voix contre 175, dont 136 députés conservateurs. L’approbation de la Chambre des Communes à l’occasion de ce vote en troisième lecture intervient après le rejet lundi d’un amendement conservateur qui menaçait de retarder, voire de «faire dérailler» tout le projet de loi.
Son «sauvetage» est le résultat d’un accord passé avec le Labour, interprété comme un signe supplémentaire de la faiblesse du Premier ministre, qui voit son autorité de plus en plus remise en cause au sein de son parti, le parti conservateur. Cette validation ne marque toutefois pas la fin du parcours législatif du projet de loi, qui sera présenté dès mercredi devant la Chambre des Lords. La discussion à proprement parler y prendra place début juin, et pourrait donner lieu à une forte résistance, notamment de la part des évêques.
Si le mariage homosexuel ne suscite quasiment pas de remous dans l’opinion publique, qui lui est majoritairement favorable selon les sondages, le sujet déchire en revanche le parti tory. Et s’avère une nouvelle source de difficultés pour David Cameron, déjà soumis à une pression intense de l’aile droite de son parti à propos du référendum sur l’appartenance à l’Union européenne.
Dans une tentative de renouer avec ses troupes, David Cameron a quant à lui écrit lundi soir un e-mail aux militants, pour rendre hommage à leur travail et à leur «sens du devoir». «Je suis fier de diriger ce parti, je suis fier de ce que vous faites. Et je ne laisserai personne autour de moi (vous) mépriser», a-t-il assuré. «Nous formons une équipe, du conseil municipal au Parlement en passant par l’association locale, et je ne l’oublierai jamais», a-t-il promis.
Mais, à deux ans des élections législatives, de nombreux conservateurs s’alarment de la montée en puissance du parti populiste et europhobe Ukip, et jugent David Cameron de plus en plus déconnecté des préoccupations des électeurs conservateurs sur le terrain. «Il y a un fossé grandissant entre lui et le parti», a affirmé le député conservateur Brian Binley sur la BBC, appelant à «plus de retenue de la part de la coterie qui se trouve dans l’entourage de la direction».
Un ancien président du parti conservateur, Norman Tebbit, a tourné en dérision toute réinterprétation du mariage, dans une interview accordée au journal pour sans-abri Big Issue : «Quand nous aurons une reine lesbienne qui décidera de se marier avec une autre femme, d’avoir un enfant à la suite d’un don de sperme, est-ce que cet enfant sera héritier du trône ?», a-t-il lancé, provocant.
S’il adoptait définitivement le projet de loi, le Royaume-Uni rejoindrait les 14 pays, dont la France depuis samedi, à avoir légalisé le mariage entre personnes du même sexe. Mais au Royaume-Uni, le changement est avant tout symbolique, puisque les couples homosexuels ont déjà les mêmes droits parentaux que les couples hétérosexuels : ils peuvent adopter, recourir à la procréation médicalement assistée et à une mère porteuse, pourvu qu’elle ne soit pas rémunérée. Ils peuvent également s’unir depuis 2005 dans le cadre d’un partenariat civil.
A son passage précédent en février devant la Chambre des Communes, le texte avait été adopté par 400 voix contre 175, dont 136 députés conservateurs. L’approbation de la Chambre des Communes à l’occasion de ce vote en troisième lecture intervient après le rejet lundi d’un amendement conservateur qui menaçait de retarder, voire de «faire dérailler» tout le projet de loi.
Son «sauvetage» est le résultat d’un accord passé avec le Labour, interprété comme un signe supplémentaire de la faiblesse du Premier ministre, qui voit son autorité de plus en plus remise en cause au sein de son parti, le parti conservateur. Cette validation ne marque toutefois pas la fin du parcours législatif du projet de loi, qui sera présenté dès mercredi devant la Chambre des Lords. La discussion à proprement parler y prendra place début juin, et pourrait donner lieu à une forte résistance, notamment de la part des évêques.
Si le mariage homosexuel ne suscite quasiment pas de remous dans l’opinion publique, qui lui est majoritairement favorable selon les sondages, le sujet déchire en revanche le parti tory. Et s’avère une nouvelle source de difficultés pour David Cameron, déjà soumis à une pression intense de l’aile droite de son parti à propos du référendum sur l’appartenance à l’Union européenne.
Déconnecté du terrain ?
La colère dans les rangs conservateurs a dernièrement été attisée par des propos méprisants attribués dans la presse à un proche de David Cameron, qui aurait traité les militants du parti de «cinglés aux yeux qui divergent». L’affaire a contraint le coprésident du parti, Andrew Feldman, qui a fréquenté avec David Cameron le collège très huppé d’Eton, à formellement démentir avoir été l’auteur de ces paroles.Dans une tentative de renouer avec ses troupes, David Cameron a quant à lui écrit lundi soir un e-mail aux militants, pour rendre hommage à leur travail et à leur «sens du devoir». «Je suis fier de diriger ce parti, je suis fier de ce que vous faites. Et je ne laisserai personne autour de moi (vous) mépriser», a-t-il assuré. «Nous formons une équipe, du conseil municipal au Parlement en passant par l’association locale, et je ne l’oublierai jamais», a-t-il promis.
Mais, à deux ans des élections législatives, de nombreux conservateurs s’alarment de la montée en puissance du parti populiste et europhobe Ukip, et jugent David Cameron de plus en plus déconnecté des préoccupations des électeurs conservateurs sur le terrain. «Il y a un fossé grandissant entre lui et le parti», a affirmé le député conservateur Brian Binley sur la BBC, appelant à «plus de retenue de la part de la coterie qui se trouve dans l’entourage de la direction».
Un ancien président du parti conservateur, Norman Tebbit, a tourné en dérision toute réinterprétation du mariage, dans une interview accordée au journal pour sans-abri Big Issue : «Quand nous aurons une reine lesbienne qui décidera de se marier avec une autre femme, d’avoir un enfant à la suite d’un don de sperme, est-ce que cet enfant sera héritier du trône ?», a-t-il lancé, provocant.
S’il adoptait définitivement le projet de loi, le Royaume-Uni rejoindrait les 14 pays, dont la France depuis samedi, à avoir légalisé le mariage entre personnes du même sexe. Mais au Royaume-Uni, le changement est avant tout symbolique, puisque les couples homosexuels ont déjà les mêmes droits parentaux que les couples hétérosexuels : ils peuvent adopter, recourir à la procréation médicalement assistée et à une mère porteuse, pourvu qu’elle ne soit pas rémunérée. Ils peuvent également s’unir depuis 2005 dans le cadre d’un partenariat civil.
Pour la Cour des comptes, les profs sont mal gérés
La Cour des comptes rend un rapport thématique «Gérer les enseignants autrement». (Photo Franck Perry. AFP)
au rapport L'institution publie ce mercredi un rapport qui propose plusieurs pistes de réforme pour revaloriser le métier d'enseignant.
Libération
La Cour des comptes donne le ton, d’entrée. «Gérer les enseignants autrement», voilà l’intitulé de son dernier rapport publié ce mercredi, qui promet de vives réactions. Dès le démarrage, le diagnostic est un peu abrupt : «L’éducation nationale ne souffre pas d’un manque de moyens ou d’un nombre trop faible d’enseignants, mais d’une utilisation défaillante des moyens existants.»
L’éducation nationale, rappelle la Cour, c’est 12 millions d’élèves de la maternelle au lycée. C’est aussi 837 000 enseignants, soit près de la moitié des agents publics employés par l’Etat. En rémunération, cela représente 17% du budget de l’Etat – 49 milliards d’euros ont été versés en 2011. Les décisions concernant la gestion des profs représentent donc, indique le rapport, un «enjeu d’efficacité de la dépense publique».
Pour leur enquête, les magistrats de la Cour des comptes ont ausculté cinq académies, regroupant le quart des enseignants : Bordeaux, Lille, Limoges, Nantes et Versailles. Les fiches de paies et le suivi du temps de travail ont été épluchés, pour les enseignants du public comme du privé sous contrat. Voici les principales conclusions.
Entre 2000 et 2009, la part des élèves les plus faibles s’est accrue de 26% en lecture et de 37% en mathématiques. Et pendant que les résultats de la France se dégradaient, pointent les magistrats, le budget de l’éducation nationale a augmenté chaque année. L’effort financier consenti par notre pays se situe à un niveau comparable, voire supérieur à celui des pays qui assurent mieux la réussite de leurs élèves, conclut en substance le rapport.
Le graphique est explicite : les effectifs de profs ne sont en rien liés aux variations démographiques du nombre d'élèves. C’est en réalité le volume d’heures de cours (évaluées en fonction du programme) qui guide le nombre de recrutements.
La Cour recommande de prendre exemple sur les Pays-Bas qui définit un nombre d’heures total de travail à l’année (1 689 heures dont 750 d’enseignement maximum), ce qui permettrait par ailleurs plus de souplesse dans l’organisation d’activités.
Comme le montre la carte ci-dessus, les profs expérimentés se retrouvent majoritairement dans le sud et la façade atlantique, sans lien avec les besoins des élèves... Les nouveaux profs se retrouvent, pour les deux tiers d'entre eux, sur des postes de remplacement ou dans des établissements difficiles.
Autre problème que pointe la Cour : les zones rurales se retrouvent avec plus de profs proportionnellement que les grandes villes. Il n'y a pas de corrélation sur le terrain entre les difficultés constatées et les moyens alloués. Ainsi, l’académie de Créteil, qui concentre le plus de difficultés scolaires en France, reçoit moins de moyens par élève qu’une académie rurale comme Clermont.
Pour y remédier, la Cour propose de revaloriser les postes difficiles, y compris sur le plan de la rémunération pour attirer des enseignants... Qui seraient recrutés par le chef d’établissement sur profil.
Autre préconisation : recruter les profs du secondaire (pour les matières principales) dans le cadre de concours régionaux organisés par académie, comme cela se fait pour les enseignants du primaire.
Par ailleurs, pointe le rapport, «la prise en compte du mérite dans la rémunération des enseignants est particulièrement faible pour des cadres de la fonction publique. L’avancement selon des barèmes privilégiant l’ancienneté demeure dominant.»
La Cour est pour une revalorisation des rémunérations... mais estime que seule une politique de réduction des effectifs est à même de fournir des marges de manœuvre salariale. Pour faire des économies, les magistrats préconisent d'instaurer la bivalence des profs au collège, c’est-à-dire qu’ils soient en mesure de dispenser deux disciplines au lieu d’une, comme cela se fait en Allemagne.
Deuxième piste : «rationaliser le coût de la scolarité au lycée». Un lycéen français coûte 31% plus cher que la moyenne des pays de l’OCDE, notamment car il a plus d’heures de cours et un (trop) large choix de matières et options. Enfin, la Cour estime que l’annualisation du temps de service des profs permettrait de faire d’importantes économies de postes.
La loi Fioraso entre en débat à l’Assemblée nationale. Son objet central, malgré l’émoi des gazettes sur ce point, n’est vraiment pas l’usage ou non de l’anglais dans quelques amphis. Et la confusion entretenue par certains entre la question de l'enseignement en langue anglaise et la publication des résultats de recherche dans des revues internationales, donc en anglais, n'aide pas vraiment à éclairer ce débat houleux.
De son côté, l'INED vient de publier une étude de François Héran qui permet de mettre un peu de raison et de quantitatif dans ce débat où trop d'intervenants se complaisent dans les déclarations de principes sans aucune portée concrète. Sa parution était prévue dans le prochain numéro de Populations et société, mais la direction de l'INED a intelligemment décidé de la rendre publique (ici) sans attendre afin de participer à ce débat. Elle sera prochainement disponible sur le site web de l'INED.
► D'abord, la recherche.
1- Les chiffres d'une enquête conduite auprès de près de 2.000 directeurs de laboratoires et près de 9.000 chercheurs (ELVIRE: enquète sur l'usage des langues vivantes dans la recherche publique) révèlent les véritables enjeux de cette question linguistique.
Le principal résultat est que le français est totalement marginalisé dans les pratiques de recherche des sciences de matière, de la nature et en mathématiques. Il atteint au mieux 5% comme langue dominante. L'anglais est exclusif dans des proportions allant de 50 à 69% et dominant de 85 à 98%. Le français ne surnage qu'en sciences humaines et sociales, avec une position dominante à 27% en sciences humaines et 15% en sciences sociales... et encore, cette moyenne cache d'importantes disparités. En termes de publications, cette dichotomie est toutefois plus forte. Si 70% des articles de sciences de la matière et de la nature sont en anglais, 32% des articles de SHS sont en français (chiffres des publications de 2008 et 2009).
2- 90% des rencontres scientifiques avec des chercheurs d'autres pays se sont déroulées en anglais sans traduction dans les laboratoires de sciences de la matière et de la nature, contre 27% en sciences humaines et sociales. Autrement dit, la loi Toubon est massivement contournée. L'idée de dépenser des crédits précieux et rares en interprétariat dans des réunions de 30 chercheurs dont 15 non Français semble suffisamment idiote pour que personne ne craigne d'enfreindre la loi.
3- L'usage de l'anglais comme langue étrangère de travail est massif chez les jeunes (naissance dans les années 1980), avec 71% d'usage exlusif, contre 51% chez les chercheurs nés entre 1945 et 1949.
4- Cette domination ne fait plus l'objet d'une critique politique massive comme moyen de "soutenir la domination de la culture anglo-américaine". Cette opinion est partagée majoritairement par les chercheurs nés avant 1965, mais par près de 40% de ceux nés après 1980. Ces derniers disent à 90% choisir "le français pour le public national, l'anglais pour les échanges internationaux".
5- Cette évolution ne s'est en aucun cas traduite par une diminution de l'influence française en sciences de la nature et de la matière (ce n'est pas l'étude qui le dit, mais l'auteur du blog). Les océanographes, physiciens des particules, climatologues, chimistes et autres biologistes ou cosmologistes français qui publient quasi exclusivement en anglais occupent une place importante, relativement à leur poids démographique, dans la communauté scientifique mondiale. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on trouve dans leurs laboratoires d'excellents doctorants venus d'ailleurs. Et que le Cnrs recrute près du quart de ses nouveaux chercheurs ailleurs que dans la communauté nationale.
► L'enseignement.
9% des universitaires et chercheurs disent avoir donné des cours en anglais en 2007-2008 de manière régulière et 17% "à l'occasion", au total le quart des sondés. Ces chiffres sont presque doublés pour les chercheurs des organismes qui donnent des cours à l'Université. Mais les taux les plus élevés des cours réguliers en anglais sont en Sciences politiques et en gestion.
La ministre a donc eu raison de parler de formidable hypocrisie dans ce domaine, en soulignant que les Grandes Ecoles utilisent souvent l'anglais comme langue d'enseignement.
Le véritable débat est ailleurs.
► Pour la recherche, la question de la langue de publication dépend de la communauté concernée. Dès lors que la science et ses débats sont internationaux, la langue doit permettre l'échange entre un Russe, un Coréen, un Espagnol, un Letton, un Nigérian, un Chinois, un Indien et un Brésilien. Seul l'anglais permet de l'envisager aujourd'hui. L'expérience de la physique des particules au Cern montre que l'anglais permet un échange mondialisé, évitant justement la domination américaine. ... et que dans la plupart de ces pays existent des publications sur les conséquences culturelles, sociales et intellectuelles de la physique des particules dans les différentes langues de ces chercheurs.
La langue de travail au laboratoire dépend du rapport des forces démographiques. S'il existe une masse critique de chercheurs capables de participer aux débats scientifiques et à la réalisation de recherches dans leur langue maternelle, ils le feront. Lorsqu'il y a des auteurs et un public pour un manuel de mécanique quantique en français, ce manuel existe. Lorsque 90% des chercheurs de tous grades (universitaires, chercheurs en postes stables, CDD, doctorants, postdoctorants...) d'un laboratoire sont de langue maternelle françaises, les 10% restants se mettent au français... comme l'actuel ministre de la santé de la République de Chine. Mais, lorsque plus de la moitié ou les trois quarts des doctorants et post-doctorants ne sont pas de langue française, et ne maîtrisent en général que l'anglais comme langue étrangère, comme tenir le séminaire du lundi en français ? C'est donc la capacité de la France à alimenter ses laboratoires en étudiants de qualité nés en France qui déterminera l'usage linguistique. Et non l'inverse. Et c'est pourquoi, également, les "petits pays", démographiquement parlant, n'ont pas la même problématique.
Par ailleurs, il semble évident que l'usage du français s'impose comme langue de travail en littérature française, en histoire des pays de langue française ou en droit. Que la capacité à produire de la psychologie ou de la didactique des sciences en français est une condition sine qua non à l'existence de recherches dans ces domaines.
► Pour l'enseignement, la vraie question est quantitative et non qualitative. L'usage de l'anglais en cours est-il massif, voire exclusif, ou minoritaire ? Qu'un séminaire de mastère-2 en chimie se passe en anglais signe t-il la fin du français en sciences ? Peu probable, surtout si les chimistes français sont capables d'écrire et de publier des livres de cours en français. Là aussi, la vraie question est ailleurs: y a t-il assez d'étudiants de langue française maternelle pour entretenir une masse critique ? Si oui, ils échangeront en français avec leurs enseignants qui seront très majoritairement de langue française. La France n'est pas le Québec, isolat de francophones dans un vaste ensemble anglophone. Elle dispose des moyens démographiques de faire vivre le français dans toutes les sciences... la question est de savoir si elle décide de consacrer les moyens financiers permettant de faire vivre toutes les sciences en France. Dans les meilleurs labos, bien financés, si les posters affichés aux murs sont en anglais, les doctorants étrangers font l'effort maximal d'apprentissage du français, justement pour bénéficier au maximum d'échanges avec leurs enseignants et directeurs de thèses, y compris devant la machine à café. Ce qui donnera de l'appétit pour le français, c'est la bonne santé de la recherche et de l'enseignement, et non des obligations légales, contournées, signe de frilosité et de manque de confiance en soi.
Par Sylvestre Huet
Un matin, on reçoit un mail inattendu signé Bernard Joubert, spécialiste de la censure dans la bande dessinée. Il nous demande si nous sommes au courant que Libération a été repéré par la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à la jeunesse et à l’adolescence. Un papier publié dans le journal et un diaporama lié sur le site internet semblent avoir déplu… Sauf qu’on ne le savait pas et qu’on n’avait même jamais entendu parler de cette instance jusqu’alors.
«Cette commission découle d’une loi sur la censure datant du 16 juillet 1949», explique alors Bernard Joubert. Soixante-quatre ans plus tard, un organisme chargé de surveiller et, éventuellement, de punir la presse et l’édition existerait donc toujours ? Etrange. Une chose est certaine : le cas de Libération a bien été abordé lors de la 249e réunion de la commission, le 20 septembre 2012. L’article visé datant de mai 2012 était intitulé «Sex-compile pour lire sans entraves». Le texte relatait la sortie d’un ouvrage aux éditions de La Martinière (Sexpress) qui revisite la révolution sexuelle des années 60 à travers les unes de la presse underground.
René Finkelstein, 91 ans, a été l’un des acteurs à l’origine de la création de cette instance et y a siégé pendant plus de cinquante ans. Après la guerre, cet ancien résistant se retrouve directeur général des éditions Fleurus. Le groupe de presse catholique était à l’époque le principal concurrent de Bayard pour la jeunesse et éditait l’hebdo Cœurs vaillants, le premier magazine à publier les Aventures de Tintin et Milou en France. «On vendait plus de 800 000 exemplaires chaque semaine, souvent à la sortie de la messe dominicale», se souvient René Finkelstein, recevant dans son bel appartement du Ve arrondissement de Paris. «Au départ, cette commission est une étrange alliance entre les cathos et les cocos, juge-t-il. A la Libération, des maisons d’éditions franco-américaines se sont créées. Elles se sont mises à importer des comic strips et, en termes d’illustration, on s’est aperçu qu’elles avaient beaucoup d’avance.» Panique chez les auteurs franco-belges et forte inquiétude des communistes, qui craignent ce qu’on n’appelait pas encore le soft power de l’ennemi d’outre-Atlantique. «Les catholiques, eux, n’aimaient pas la violence dans ces comics, continue Réné Finkelstein. Nous nous sommes donc retrouvés tous ensemble pour chercher une solution. On justifiait notre démarche en disant que nous voulions un assainissement de la presse enfantine mais, dans le fond, nous n’avions pas envie d’être trop concurrencés par des publications bon marché…»
Très vite, l’idée d’une censure directe à l’importation est écartée, pour des questions évidentes de liberté de la presse. Il faut trouver une solution détournée. Comme nous sommes en France, c’est une commission - aux effectifs pléthoriques - qui sera créée. On y retrouve des représentants des associations familiales, de l’enseignement public et privé, des mouvements de jeunesse, de la presse pour adultes et pour la jeunesse, ainsi que des députés, des représentants des ministères (Intérieur, Justice, Education) et des juges pour enfants. Soit une trentaine de membres et autant de suppléants. Leur mission est claire : faire en sorte, comme l’explique la loi, que les publications ne comportent «aucune illustration, aucun récit, aucune chronique, aucune rubrique, aucune insertion présentant sous un jour favorable le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine, la débauche ou tous actes qualifiés de crimes ou délits ou de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse». Dans un pays en pleine reconstruction, il s’agit de créer un homme neuf. Une tâche qui commence dès le plus jeune âge. La première réunion, très solennelle, se déroule au ministère de la Justice. Le garde des Sceaux d’alors, René Mayer, est présent. La commission n’a pas le pouvoir de censurer directement. Elle fait des propositions qui sont suivies, ou non, par la Place Beauvau.
En 2012, sur les 1 147 publications observées, toutes catégories confondues, la commission n’a demandé aucun arrêté d’interdiction au ministère de l’Intérieur. Lors de la réunion où l’article de Libé a été traité, le cas de Cinquante Nuances de Grey a été abordé. Dans une lettre, un lecteur anonyme estimait que la parution du premier tome «exposait les mineurs à un réel danger puisqu’aucune précaution n’était prise en termes d’accessibilité […] pour masquer son caractère ouvertement pornographique». Mais, pour la commission, «à défaut de transmission de l’ouvrage en double exemplaire»,impossible de se prononcer.
Au cours de ses premières années d’existence, l’instance se montra très active. Des maisons d’édition furent poursuivies pour la publication de bandes dessinées désormais oubliées. Big Bill le casseur, l’histoire du «roi des cow-boys», dut cesser sa diffusion en 1953. Son éditeur, Pierre Mouchot, écopa même d’un mois de prison en 1961 à l’issue de plusieurs années de combat judiciaire. Il reste le seul dans les annales de la commission à avoir été condamné en vertu de cette loi.
En 1969, le journal Fantask, édité par Lug, a dû stopper sa parution après seulement quelques numéros. Dans son compte rendu, la commission jugea que «cette nouvelle publication était extrêmement nocive en raison de sa science-fiction terrifiante, de ses combats de monstres traumatisants, de ses récits au climat angoissant et assorti de dessins aux couleurs violentes». En ligne de mire, les aventures des Quatre Fantastiques et du Surfer d’argent, créées par Stan Lee et Jack Kirby. Des classiques aujourd’hui. «Ce qui est bon pour les enfants du monde est interdit à la jeunesse française : pourquoi ?» se demandaient les éditions Lug, révoltées. Les interdictions totales restent rares car, le plus souvent, les éditeurs de l’époque anticipent. L’autocensure est reine.
Toutefois, le rôle de la commission a évolué peu à peu, montrant une certaine adaptation aux changements de la société. La notion de «préjugés ethniques» a été ajoutée dès 1954, et celle de l’incitation à l’usage et à la détention ou au trafic de stupéfiants en 1987. L’article 14 de la loi permet également de cibler la pornographie. Parallèlement, la commission étend son pouvoir non seulement aux publications destinées à la jeunesse, mais aussi à tous les ouvrages auxquels elle pourrait avoir accès, notamment dans les kiosques. «Chaque mois, un policier nous apportait toutes les revues pornographiques», sourit Finkelstein. Des magazines libertins comme la Vie parisienne sont régulièrement critiqués. Certaines maisons d’édition se retrouvent dans le collimateur de l’instance. Elvifrance, qui a le malheur de publier de la BD érotique bas de gamme - notamment Salut les bidasses, à destination des militaires - essuie plus de 700 arrêtés d’interdiction ! Un record.
Pour les chercheurs Thierry Crépin (décédé en février) et Anne Crétois, la loi de 1949 a contribué à maintenir «des pans entiers de la presse française, et tout particulièrement de la presse populaire à faible légitimité culturelle, dans une situation inconfortable» (1). Mais Finkelstein, s’il doute désormais de son utilité, pense que la commission n’était finalement pas si castratrice que cela : «Nous étions principalement dans la discussion. Parfois même, nous tentions de protéger certaines publications, assure-t-il. J’étais devenu ami avec Georges Bernier, le Professeur Choron d’Hara-Kiri, donc je m’étais arrangé pour être le rapporteur de leur publication.» Du coup, le mensuel satirique passait entre les mailles du filet.
Aude Duret défend cette vision conciliatrice encore aujourd’hui. «Le but n’est pas de censurer. Nous sommes dans le dialogue, déjà entre nous, puisque les membres de la commission viennent souvent d’horizons différents, et ensuite avec les éditeurs», explique-t-elle. Lors de «l’affaire Sexpress», elle a envoyé à Libération un courrier pour «attirer [notre] attention sur la nécessité d’apporter la plus grande vigilance au contenu des informations ou des données qui peuvent être accessibles aux mineurs».
(1) Lire leur article dans la revue «Le Temps des médias» (n°1, 2003).
Dessin Vuillemin
L’éducation nationale, rappelle la Cour, c’est 12 millions d’élèves de la maternelle au lycée. C’est aussi 837 000 enseignants, soit près de la moitié des agents publics employés par l’Etat. En rémunération, cela représente 17% du budget de l’Etat – 49 milliards d’euros ont été versés en 2011. Les décisions concernant la gestion des profs représentent donc, indique le rapport, un «enjeu d’efficacité de la dépense publique».
Pour leur enquête, les magistrats de la Cour des comptes ont ausculté cinq académies, regroupant le quart des enseignants : Bordeaux, Lille, Limoges, Nantes et Versailles. Les fiches de paies et le suivi du temps de travail ont été épluchés, pour les enseignants du public comme du privé sous contrat. Voici les principales conclusions.
Le niveau des élèves décevant par rapport à l’effort financier consenti
Ce n’est pas un scoop, la Cour ne fait que reprendre ce qu’elle a déjà pointé du doigt en octobre dernier. Le système éducatif français est très inégalitaire. Selon la dernière enquête Pisa de l’Organisation pour la coopération et le développement en Europe (OCDE), la France est ainsi «l’un des pays où l’écart de résultats entre les élèves de statuts sociaux favorisés et défavorisés est le plus important». La France est au 18e rang sur 34 pays membres de l’OCDE pour la performance de ses élèves.Entre 2000 et 2009, la part des élèves les plus faibles s’est accrue de 26% en lecture et de 37% en mathématiques. Et pendant que les résultats de la France se dégradaient, pointent les magistrats, le budget de l’éducation nationale a augmenté chaque année. L’effort financier consenti par notre pays se situe à un niveau comparable, voire supérieur à celui des pays qui assurent mieux la réussite de leurs élèves, conclut en substance le rapport.
L’évolution du nombre d’enseignants déconnectée de celle des élèves
Le graphique est explicite : les effectifs de profs ne sont en rien liés aux variations démographiques du nombre d'élèves. C’est en réalité le volume d’heures de cours (évaluées en fonction du programme) qui guide le nombre de recrutements.
Le boulot de prof n'est pas suffisament reconnu dans sa globalité
Aujourd’hui, dit la Cour, pour des raisons historiques, le temps de service des enseignants n’est centré que sur les seules heures de cours. 15 heures pour les profs agrégés, 18 heures pour les certifiés. Le temps passé à travailler, en dehors de ces heures, est «imparfaitement mesuré et n’est rémunéré que partiellement», déplore le rapport. «Une telle organisation conduit à ne pas valoriser l’implication des enseignants dans le travail en équipe pédagogique, l’accompagnement personnalisé des élèves, les relations avec les parents.»La Cour recommande de prendre exemple sur les Pays-Bas qui définit un nombre d’heures total de travail à l’année (1 689 heures dont 750 d’enseignement maximum), ce qui permettrait par ailleurs plus de souplesse dans l’organisation d’activités.
Des enseignants mal répartis sur le territoire
Là encore, la Cour met le doigt sur une réalité bien connue. Le système qui régit les mouvements d'enseignants repose sur l'application automatique d'un barème de points en fonction de critères tels que l'ancienneté, le rapprochement de conjoint, etc. A aucun moment, les règles d'affectation ne tiennent compte des difficultés particulières du territoire et des besoins des élèves. «Tous les postes sont considérés comme équivalents et tous les enseignants sont jugés également qualifiés pour les occuper», rappelle la Cour.Comme le montre la carte ci-dessus, les profs expérimentés se retrouvent majoritairement dans le sud et la façade atlantique, sans lien avec les besoins des élèves... Les nouveaux profs se retrouvent, pour les deux tiers d'entre eux, sur des postes de remplacement ou dans des établissements difficiles.
Autre problème que pointe la Cour : les zones rurales se retrouvent avec plus de profs proportionnellement que les grandes villes. Il n'y a pas de corrélation sur le terrain entre les difficultés constatées et les moyens alloués. Ainsi, l’académie de Créteil, qui concentre le plus de difficultés scolaires en France, reçoit moins de moyens par élève qu’une académie rurale comme Clermont.
Pour y remédier, la Cour propose de revaloriser les postes difficiles, y compris sur le plan de la rémunération pour attirer des enseignants... Qui seraient recrutés par le chef d’établissement sur profil.
Autre préconisation : recruter les profs du secondaire (pour les matières principales) dans le cadre de concours régionaux organisés par académie, comme cela se fait pour les enseignants du primaire.
Mieux rémunérer les profs... En faisant des économies ailleurs
La rémunération nette des enseignants est de 30 100 euros par an en moyenne. C’est bien moins que leurs homologues européens, 30 % de moins que la moyenne européenne dans le primaire, et 10 % de moins pour ceux exerçant au collège.Par ailleurs, pointe le rapport, «la prise en compte du mérite dans la rémunération des enseignants est particulièrement faible pour des cadres de la fonction publique. L’avancement selon des barèmes privilégiant l’ancienneté demeure dominant.»
La Cour est pour une revalorisation des rémunérations... mais estime que seule une politique de réduction des effectifs est à même de fournir des marges de manœuvre salariale. Pour faire des économies, les magistrats préconisent d'instaurer la bivalence des profs au collège, c’est-à-dire qu’ils soient en mesure de dispenser deux disciplines au lieu d’une, comme cela se fait en Allemagne.
Deuxième piste : «rationaliser le coût de la scolarité au lycée». Un lycéen français coûte 31% plus cher que la moyenne des pays de l’OCDE, notamment car il a plus d’heures de cours et un (trop) large choix de matières et options. Enfin, la Cour estime que l’annualisation du temps de service des profs permettrait de faire d’importantes économies de postes.
Loi Fioraso: les vrai chiffres de l'anglais à l'Université
Geneviève Fioraso
La loi Fioraso entre en débat à l’Assemblée nationale. Son objet central, malgré l’émoi des gazettes sur ce point, n’est vraiment pas l’usage ou non de l’anglais dans quelques amphis. Et la confusion entretenue par certains entre la question de l'enseignement en langue anglaise et la publication des résultats de recherche dans des revues internationales, donc en anglais, n'aide pas vraiment à éclairer ce débat houleux.
De son côté, l'INED vient de publier une étude de François Héran qui permet de mettre un peu de raison et de quantitatif dans ce débat où trop d'intervenants se complaisent dans les déclarations de principes sans aucune portée concrète. Sa parution était prévue dans le prochain numéro de Populations et société, mais la direction de l'INED a intelligemment décidé de la rendre publique (ici) sans attendre afin de participer à ce débat. Elle sera prochainement disponible sur le site web de l'INED.
► D'abord, la recherche.
1- Les chiffres d'une enquête conduite auprès de près de 2.000 directeurs de laboratoires et près de 9.000 chercheurs (ELVIRE: enquète sur l'usage des langues vivantes dans la recherche publique) révèlent les véritables enjeux de cette question linguistique.
Part de l'anglais dans les pratiques des chercheurs selon les directeurs de laboratoire
Le principal résultat est que le français est totalement marginalisé dans les pratiques de recherche des sciences de matière, de la nature et en mathématiques. Il atteint au mieux 5% comme langue dominante. L'anglais est exclusif dans des proportions allant de 50 à 69% et dominant de 85 à 98%. Le français ne surnage qu'en sciences humaines et sociales, avec une position dominante à 27% en sciences humaines et 15% en sciences sociales... et encore, cette moyenne cache d'importantes disparités. En termes de publications, cette dichotomie est toutefois plus forte. Si 70% des articles de sciences de la matière et de la nature sont en anglais, 32% des articles de SHS sont en français (chiffres des publications de 2008 et 2009).
2- 90% des rencontres scientifiques avec des chercheurs d'autres pays se sont déroulées en anglais sans traduction dans les laboratoires de sciences de la matière et de la nature, contre 27% en sciences humaines et sociales. Autrement dit, la loi Toubon est massivement contournée. L'idée de dépenser des crédits précieux et rares en interprétariat dans des réunions de 30 chercheurs dont 15 non Français semble suffisamment idiote pour que personne ne craigne d'enfreindre la loi.
3- L'usage de l'anglais comme langue étrangère de travail est massif chez les jeunes (naissance dans les années 1980), avec 71% d'usage exlusif, contre 51% chez les chercheurs nés entre 1945 et 1949.
4- Cette domination ne fait plus l'objet d'une critique politique massive comme moyen de "soutenir la domination de la culture anglo-américaine". Cette opinion est partagée majoritairement par les chercheurs nés avant 1965, mais par près de 40% de ceux nés après 1980. Ces derniers disent à 90% choisir "le français pour le public national, l'anglais pour les échanges internationaux".
5- Cette évolution ne s'est en aucun cas traduite par une diminution de l'influence française en sciences de la nature et de la matière (ce n'est pas l'étude qui le dit, mais l'auteur du blog). Les océanographes, physiciens des particules, climatologues, chimistes et autres biologistes ou cosmologistes français qui publient quasi exclusivement en anglais occupent une place importante, relativement à leur poids démographique, dans la communauté scientifique mondiale. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on trouve dans leurs laboratoires d'excellents doctorants venus d'ailleurs. Et que le Cnrs recrute près du quart de ses nouveaux chercheurs ailleurs que dans la communauté nationale.
► L'enseignement.
9% des universitaires et chercheurs disent avoir donné des cours en anglais en 2007-2008 de manière régulière et 17% "à l'occasion", au total le quart des sondés. Ces chiffres sont presque doublés pour les chercheurs des organismes qui donnent des cours à l'Université. Mais les taux les plus élevés des cours réguliers en anglais sont en Sciences politiques et en gestion.
La ministre a donc eu raison de parler de formidable hypocrisie dans ce domaine, en soulignant que les Grandes Ecoles utilisent souvent l'anglais comme langue d'enseignement.
Le véritable débat est ailleurs.
► Pour la recherche, la question de la langue de publication dépend de la communauté concernée. Dès lors que la science et ses débats sont internationaux, la langue doit permettre l'échange entre un Russe, un Coréen, un Espagnol, un Letton, un Nigérian, un Chinois, un Indien et un Brésilien. Seul l'anglais permet de l'envisager aujourd'hui. L'expérience de la physique des particules au Cern montre que l'anglais permet un échange mondialisé, évitant justement la domination américaine. ... et que dans la plupart de ces pays existent des publications sur les conséquences culturelles, sociales et intellectuelles de la physique des particules dans les différentes langues de ces chercheurs.
La langue de travail au laboratoire dépend du rapport des forces démographiques. S'il existe une masse critique de chercheurs capables de participer aux débats scientifiques et à la réalisation de recherches dans leur langue maternelle, ils le feront. Lorsqu'il y a des auteurs et un public pour un manuel de mécanique quantique en français, ce manuel existe. Lorsque 90% des chercheurs de tous grades (universitaires, chercheurs en postes stables, CDD, doctorants, postdoctorants...) d'un laboratoire sont de langue maternelle françaises, les 10% restants se mettent au français... comme l'actuel ministre de la santé de la République de Chine. Mais, lorsque plus de la moitié ou les trois quarts des doctorants et post-doctorants ne sont pas de langue française, et ne maîtrisent en général que l'anglais comme langue étrangère, comme tenir le séminaire du lundi en français ? C'est donc la capacité de la France à alimenter ses laboratoires en étudiants de qualité nés en France qui déterminera l'usage linguistique. Et non l'inverse. Et c'est pourquoi, également, les "petits pays", démographiquement parlant, n'ont pas la même problématique.
Par ailleurs, il semble évident que l'usage du français s'impose comme langue de travail en littérature française, en histoire des pays de langue française ou en droit. Que la capacité à produire de la psychologie ou de la didactique des sciences en français est une condition sine qua non à l'existence de recherches dans ces domaines.
► Pour l'enseignement, la vraie question est quantitative et non qualitative. L'usage de l'anglais en cours est-il massif, voire exclusif, ou minoritaire ? Qu'un séminaire de mastère-2 en chimie se passe en anglais signe t-il la fin du français en sciences ? Peu probable, surtout si les chimistes français sont capables d'écrire et de publier des livres de cours en français. Là aussi, la vraie question est ailleurs: y a t-il assez d'étudiants de langue française maternelle pour entretenir une masse critique ? Si oui, ils échangeront en français avec leurs enseignants qui seront très majoritairement de langue française. La France n'est pas le Québec, isolat de francophones dans un vaste ensemble anglophone. Elle dispose des moyens démographiques de faire vivre le français dans toutes les sciences... la question est de savoir si elle décide de consacrer les moyens financiers permettant de faire vivre toutes les sciences en France. Dans les meilleurs labos, bien financés, si les posters affichés aux murs sont en anglais, les doctorants étrangers font l'effort maximal d'apprentissage du français, justement pour bénéficier au maximum d'échanges avec leurs enseignants et directeurs de thèses, y compris devant la machine à café. Ce qui donnera de l'appétit pour le français, c'est la bonne santé de la recherche et de l'enseignement, et non des obligations légales, contournées, signe de frilosité et de manque de confiance en soi.
Par Sylvestre Huet
La censure, même pas morte !
grand angle Créée en 1949, une Commission de surveillance et de contrôle se réunit encore chaque trimestre pour passer au crible les bandes dessinées, journaux et autres publications susceptibles de tomber entre les mains des jeunes.
Libération
Un matin, on reçoit un mail inattendu signé Bernard Joubert, spécialiste de la censure dans la bande dessinée. Il nous demande si nous sommes au courant que Libération a été repéré par la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à la jeunesse et à l’adolescence. Un papier publié dans le journal et un diaporama lié sur le site internet semblent avoir déplu… Sauf qu’on ne le savait pas et qu’on n’avait même jamais entendu parler de cette instance jusqu’alors.
«Cette commission découle d’une loi sur la censure datant du 16 juillet 1949», explique alors Bernard Joubert. Soixante-quatre ans plus tard, un organisme chargé de surveiller et, éventuellement, de punir la presse et l’édition existerait donc toujours ? Etrange. Une chose est certaine : le cas de Libération a bien été abordé lors de la 249e réunion de la commission, le 20 septembre 2012. L’article visé datant de mai 2012 était intitulé «Sex-compile pour lire sans entraves». Le texte relatait la sortie d’un ouvrage aux éditions de La Martinière (Sexpress) qui revisite la révolution sexuelle des années 60 à travers les unes de la presse underground.
«Une étrange alliance entre les cathos et les cocos»
Selon Odile Naudin, représentante de la Défenseure des enfants, qui a alerté la commission, Libération «offre aux lecteurs la possibilité de consulter sur son site internet plusieurs extraits d’images à caractère pornographique, dont une à caractère pédopornographique». La principale image critiquée est une couverture du magazine américain Suck. Une femme habillée passe la main sous la jupe d’une poupée japonaise, qui bave. L’illustration a pourtant été publiée sans problème par La Martinière. Mais pour la Défenseure des droits des enfants, «l’Education nationale encourage la jeunesse à lire la presse quotidienne». «Il serait impossible, même pour le plus réactionnaire des juges, de qualifier ce dessin de pédopornographique, et encore moins de pornographique», rétorque Bernard Joubert, qui a participé à l’iconographie de l’ouvrage. Que cette commission, qu’il juge «moribonde, quasiment au bord de la disparition», s’intéresse à la presse est, selon lui, «extrêmement rare».René Finkelstein, 91 ans, a été l’un des acteurs à l’origine de la création de cette instance et y a siégé pendant plus de cinquante ans. Après la guerre, cet ancien résistant se retrouve directeur général des éditions Fleurus. Le groupe de presse catholique était à l’époque le principal concurrent de Bayard pour la jeunesse et éditait l’hebdo Cœurs vaillants, le premier magazine à publier les Aventures de Tintin et Milou en France. «On vendait plus de 800 000 exemplaires chaque semaine, souvent à la sortie de la messe dominicale», se souvient René Finkelstein, recevant dans son bel appartement du Ve arrondissement de Paris. «Au départ, cette commission est une étrange alliance entre les cathos et les cocos, juge-t-il. A la Libération, des maisons d’éditions franco-américaines se sont créées. Elles se sont mises à importer des comic strips et, en termes d’illustration, on s’est aperçu qu’elles avaient beaucoup d’avance.» Panique chez les auteurs franco-belges et forte inquiétude des communistes, qui craignent ce qu’on n’appelait pas encore le soft power de l’ennemi d’outre-Atlantique. «Les catholiques, eux, n’aimaient pas la violence dans ces comics, continue Réné Finkelstein. Nous nous sommes donc retrouvés tous ensemble pour chercher une solution. On justifiait notre démarche en disant que nous voulions un assainissement de la presse enfantine mais, dans le fond, nous n’avions pas envie d’être trop concurrencés par des publications bon marché…»
Très vite, l’idée d’une censure directe à l’importation est écartée, pour des questions évidentes de liberté de la presse. Il faut trouver une solution détournée. Comme nous sommes en France, c’est une commission - aux effectifs pléthoriques - qui sera créée. On y retrouve des représentants des associations familiales, de l’enseignement public et privé, des mouvements de jeunesse, de la presse pour adultes et pour la jeunesse, ainsi que des députés, des représentants des ministères (Intérieur, Justice, Education) et des juges pour enfants. Soit une trentaine de membres et autant de suppléants. Leur mission est claire : faire en sorte, comme l’explique la loi, que les publications ne comportent «aucune illustration, aucun récit, aucune chronique, aucune rubrique, aucune insertion présentant sous un jour favorable le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine, la débauche ou tous actes qualifiés de crimes ou délits ou de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse». Dans un pays en pleine reconstruction, il s’agit de créer un homme neuf. Une tâche qui commence dès le plus jeune âge. La première réunion, très solennelle, se déroule au ministère de la Justice. Le garde des Sceaux d’alors, René Mayer, est présent. La commission n’a pas le pouvoir de censurer directement. Elle fait des propositions qui sont suivies, ou non, par la Place Beauvau.
1 147 publications observées en 2012
C’est toujours le cas aujourd’hui. En 2010, à l’occasion d’une nouvelle réforme, le nombre de ses membres - tous bénévoles - a été réduit à quinze pour des réunions trimestrielles et confidentielles. Fini les dorures de la Place Vendôme, la commission siège désormais dans une annexe rue des Cévennes (XVe). «Le vocabulaire a également été mis à jour, explique Aude Duret, magistrate et secrétaire générale de la commission depuis septembre. Des mots anachroniques comme "banditisme" et "paresse" ont été retirés de la loi.» Conseillère d’Etat et présidente de la commission depuis 2005, Martine Jodeau explique que les interdictions sont désormais rarissimes. Elle n’en défend pas moins la pertinence de l’existence de la commission : «C’est parfois très pernicieux : dans une BD qui comporte des scènes pornos (mais pas plus qu’ailleurs), on peut trouver des petites annonces à la fin de l’album et découvrir un réseau pédophile…» «Ça nous est déjà arrivé», ajoute-t-elle, sans vouloir préciser la publication visée.En 2012, sur les 1 147 publications observées, toutes catégories confondues, la commission n’a demandé aucun arrêté d’interdiction au ministère de l’Intérieur. Lors de la réunion où l’article de Libé a été traité, le cas de Cinquante Nuances de Grey a été abordé. Dans une lettre, un lecteur anonyme estimait que la parution du premier tome «exposait les mineurs à un réel danger puisqu’aucune précaution n’était prise en termes d’accessibilité […] pour masquer son caractère ouvertement pornographique». Mais, pour la commission, «à défaut de transmission de l’ouvrage en double exemplaire»,impossible de se prononcer.
Au cours de ses premières années d’existence, l’instance se montra très active. Des maisons d’édition furent poursuivies pour la publication de bandes dessinées désormais oubliées. Big Bill le casseur, l’histoire du «roi des cow-boys», dut cesser sa diffusion en 1953. Son éditeur, Pierre Mouchot, écopa même d’un mois de prison en 1961 à l’issue de plusieurs années de combat judiciaire. Il reste le seul dans les annales de la commission à avoir été condamné en vertu de cette loi.
En 1969, le journal Fantask, édité par Lug, a dû stopper sa parution après seulement quelques numéros. Dans son compte rendu, la commission jugea que «cette nouvelle publication était extrêmement nocive en raison de sa science-fiction terrifiante, de ses combats de monstres traumatisants, de ses récits au climat angoissant et assorti de dessins aux couleurs violentes». En ligne de mire, les aventures des Quatre Fantastiques et du Surfer d’argent, créées par Stan Lee et Jack Kirby. Des classiques aujourd’hui. «Ce qui est bon pour les enfants du monde est interdit à la jeunesse française : pourquoi ?» se demandaient les éditions Lug, révoltées. Les interdictions totales restent rares car, le plus souvent, les éditeurs de l’époque anticipent. L’autocensure est reine.
Toutefois, le rôle de la commission a évolué peu à peu, montrant une certaine adaptation aux changements de la société. La notion de «préjugés ethniques» a été ajoutée dès 1954, et celle de l’incitation à l’usage et à la détention ou au trafic de stupéfiants en 1987. L’article 14 de la loi permet également de cibler la pornographie. Parallèlement, la commission étend son pouvoir non seulement aux publications destinées à la jeunesse, mais aussi à tous les ouvrages auxquels elle pourrait avoir accès, notamment dans les kiosques. «Chaque mois, un policier nous apportait toutes les revues pornographiques», sourit Finkelstein. Des magazines libertins comme la Vie parisienne sont régulièrement critiqués. Certaines maisons d’édition se retrouvent dans le collimateur de l’instance. Elvifrance, qui a le malheur de publier de la BD érotique bas de gamme - notamment Salut les bidasses, à destination des militaires - essuie plus de 700 arrêtés d’interdiction ! Un record.
Pour les chercheurs Thierry Crépin (décédé en février) et Anne Crétois, la loi de 1949 a contribué à maintenir «des pans entiers de la presse française, et tout particulièrement de la presse populaire à faible légitimité culturelle, dans une situation inconfortable» (1). Mais Finkelstein, s’il doute désormais de son utilité, pense que la commission n’était finalement pas si castratrice que cela : «Nous étions principalement dans la discussion. Parfois même, nous tentions de protéger certaines publications, assure-t-il. J’étais devenu ami avec Georges Bernier, le Professeur Choron d’Hara-Kiri, donc je m’étais arrangé pour être le rapporteur de leur publication.» Du coup, le mensuel satirique passait entre les mailles du filet.
Les petits-enfants De Gaulle et «Hara-Kiri»
«Problème : un jour Mme de Gaulle entre dans la chambre de ses petits-enfants et les surprend en train de se bidonner devant Hara-Kiri, se marre Finkelstein. Elle est horrifiée et déboule dans le bureau de son mari pour lui réclamer l’interdiction du titre !» Une lettre parvient à la commission, qui fait de la résistance. Le ministère de l’Intérieur n’en tient pas compte et Hara-Kiri est censuré une première fois en 1961, puis en 1966. Avant que Hara-Kiri Hebdo, créé en 1969, soit interdit en 1970 après sa célèbre une sur la mort du Général : «Bal tragique à Colombey : 1 mort.»Aude Duret défend cette vision conciliatrice encore aujourd’hui. «Le but n’est pas de censurer. Nous sommes dans le dialogue, déjà entre nous, puisque les membres de la commission viennent souvent d’horizons différents, et ensuite avec les éditeurs», explique-t-elle. Lors de «l’affaire Sexpress», elle a envoyé à Libération un courrier pour «attirer [notre] attention sur la nécessité d’apporter la plus grande vigilance au contenu des informations ou des données qui peuvent être accessibles aux mineurs».
(1) Lire leur article dans la revue «Le Temps des médias» (n°1, 2003).
Dessin Vuillemin
DIVERS
Abattage controversé de milliers de chevaux sauvages en Australie
L'Australie a démarré mercredi 23 mai l'abattage controversé de milliers de chevaux sauvages dans l'outback, descendants des bêtes utilisées autrefois dans l'armée, mais dont la prolifération menace l'environnement selon les autorités. La télévision publique ABC a rapporté que les habitants du centre du pays avaient été priés d'éviter toute une région située à quelque 300 km au sud-ouest de Alice Springs, la ville du centre de l'Australie, en raison de cette opération.
Une dizaine de milliers de chevaux sauvages, mais aussi des ânes et des chameaux, doivent être abattus par hélicoptère, dans le cadre d'un programme financé par le gouvernement, prévu pour durer jusqu'à la mi-juin. L'abattage soulève l'indignation des défenseurs des animaux. Mais l'agence gouvernementale estime qu'elle est rendue nécessaire par la prolifération de cette population : les animaux manquent d'eau et de nourriture et agonisent, tandis que les espèces indigènes, qui dépendent des mêmes points d'eau que ces chevaux, sont elles aussi menacées.
"Nous voulons entreprendre un abattage depuis les airs sur une zone particulière, où se trouvent environ 10 000 chevaux sauvages, qui souffrent d'une mort lente et terrible, et qui détruisent les terres de manière durable. Les dégâts sont catastrophiques", avait déclaré début mai David Ross, le directeur du Conseil des terres du centre, qui représente les aborigènes de la région. Il est impossible de regrouper ces chevaux pour les transporter vers des abattoirs, étant donné l'étendue de la zone et l'absence de routes dans cette partie du pays, avait-il ajouté.
Ces chevaux sauvages descendent des chevaux Waler, élevés lorsque l'Australie était une colonie britannique pour servir dans l'armée britannique en Inde, puis utilisés par l'armée australienne lors de la première guerre mondiale.
Oklahoma : "quelques personnes" encore recherchées
Le bilan a été revu à la baisse, à 24 morts, tandis qu'une centaine de personnes ont été retrouvées vivantes dans les décombres.
Un pompier devant une maison dévastée le 21 mai 2013. Nate Billings/AP/SIPA
Voitures renversées, bâtiments rasés, rues couvertes de débris : à Moore, une banlieue d'Oklahoma City dévastée par une tornade qui a fait au moins 24 morts, les secours cherchent toujours mercredi 22 mai, dans les décombres "quelques personnes" encore portées manquantes.
"A l'heure actuelle, nous avons la confirmation de 24 morts. Cela pourrait monter. La nuit dernière, environ 48 personnes étaient portées disparues. Parmi elles, toutes ont été retrouvées sauf quelques-unes, à Moore, que (les secouristes) cherchent toujours à localiser", a déclaré le chef de la police d'Oklahoma City, Bill Citty, lors d'une conférence de presse. "Nous allons continuer à chercher jusqu'à ce que nous ayons retrouvé tout le monde", a assuré de son côté Craig Fugate, un responsable de l'agence fédérale de gestion des crises (Fema). De fortes pluies ont toutefois ralenti le travail des secours.
Mardi en milieu de matinée, une responsable des autorités médicales de l'Oklahoma avait confirmé un bilan provisoire de 24 morts, dont 9 enfants. De précédents bilans officiels évoquaient jusqu'à 91 morts, dont 20 enfants. Au vu des dégâts, la force de la tornade a été réévaluée à la catégorie la plus puissante sur une échelle de 5. Cela signifie que les vents qui ont arraché des maisons de leurs fondations et propulsé des débris à 160 kilomètres à la ronde ont eu des "pointes à 321 km/h", a expliqué Kelly Pirtle, des services de la météo nationale. Large de 3 kilomètres, la dépression a dévasté la ville, abattant les bâtiments, arrachant jusqu'à l'écorce des arbres, emportant les voitures et les camions, provoquant pannes de courant et coupures d'eau et laissant derrière elle un sillon de désolation.
101 personnes retrouvées dans les décombres
"J'ai parcouru la zone ce matin", a déclaré le maire d'Oklahoma City, Mick Cornett : "L'impression qu'on en retire, c'est que personne ne pouvait survivre à ça...". "Et pourtant, on sait que certains l'ont fait", a-t-il poursuivi : "On sait que des gens ont rampé sous les décombres, et on parle là de débris sur une hauteur de plus d'un mètre partout où votre regard peut porter. C'était la mère de toutes les tempêtes". Outre les 24 morts recensés, la tempête a également fait quelque 237 blessés, a précisé Mary Fallin, gouverneure de l'Etat. Cette dernière a toutefois souligné que le nombre précis des morts était inconnu: "Nous savons que des corps ont été amenés auprès des services du médecin légiste mais nous avons aussi entendu qu'il pourrait y avoir des corps qui ont été emportés vers des funérariums locaux".
Au cours de la nuit, 101 personnes ont par ailleurs été retrouvées vivantes dans les décombres. Les services météo ont précisé que l'ouragan avait duré une quarantaine de minutes et que les habitants avaient été alertés "16 minutes" avant que la tornade ne se forme. La dépression se dirigeait mardi vers l'est et le nord-est et des tornades et de "violents orages" se développaient dans le nord et le centre de l'Etat voisin du Texas, ainsi que dans l'Arkansas et en Louisiane. "Nous prions pour les habitants de l'Oklahoma aujourd'hui", a déclaré le président Barack Obama depuis la Maison Blanche. Il avait décrété dès lundi soir l'état de catastrophe naturelle dans l'Etat. La ministre de la Sécurité intérieure Janet Napolitano s'y rendra mercredi.
Plus d'une dizaine d'abris d'urgence ont été ouverts dans les alentours, notamment dans des églises et les appels aux dons d'argent, de nourriture ou même de couches se multipliaient sur les réseaux sociaux. "Ma maison n'est plus qu'un gros tas de décombres", a confié Roger Graham, un habitant de Moore. "C'est irréel. Ca prend aux tripes", a ajouté ce comptable de 32 ans, en extrayant des ruines de sa maison de trois chambres, un vase en céramique intact et une médaille gagnée lors d'un semi-marathon. Steve Wilkerson a également perdu sa maison, mais se dit heureux que sa famille ait survécu.
Je vais tout reconstruire. Il faut continuer. Je veux juste souffler et pleurer, mais on doit être fort et continuer", a déclaré Steve Wilkerson sur CNN.
Les tornades touchent souvent les plaines de l'Oklahoma mais rarement les zones habitées comme lundi. Moore avait déjà été partiellement détruite par une tornade semblable en mai 1999, qui avait fait 41 morts. Avec 1.200 tornades en moyenne par an, les Etats-Unis sont le pays qui connaît la plus grande fréquence de ce phénomène météorologique dans le monde, selon l'agence nationale océanographique et atmosphérique américaine. L'état d'urgence avait été déclaré dès dimanche pour 16 comtés de l'Etat.
Jeudi dernier, 10 tornades s'étaient abattues sur le Texas, faisant au moins six morts et blessant des dizaines de personnes.
Dominique Venner, suicide d’un théoricien radical de l’extrême droite
Le théoricien d’extrême droite, Dominique Venner, s’est suicidé ce mardi devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Marine Le Pen lui a rendu un hommage. Une position étonnante compte tenu du parcours radical de Venner.
Dominique Venner s’est suicidé ce mardi 21 mai devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris en se tirant une balle dans la bouche. Marine Le Pen lui a immédiatement rendu hommage. Inconnu du grand public, Venner était un théoricien radical et un activiste violent.
Dans un billet daté du même jour, publié sur son site personnel, Dominique Venner dénonçait le projet de loi mariage pour tous, contre lequel il se battait depuis plusieurs semaines. Faisant allusion à la manifestation des anti-mariage pour tous prévue dimanche 26 mai, il prévenait qu’”il ne suffira pas d’organiser de gentilles manifestations de rue pour l’empêcher”.
Avant d’écrire :
“Il faudra certainement des geste [sic] nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes.”
Ce geste n’a rien d’étonnant rétrospectivement. De Yukio Mishima à Drieu La Rochelle, Venner a toujours fait preuve d’une fascination morbide pour des écrivains nationalistes qui se sont donnés la mort.
Un redoutable activiste
Né le 16 avril 1935 et marqué par l’influence d’un père architecte qui fut membre du Parti populaire français, durant l’Occupation, Dominique Venner s’est engagé très jeune dans l’armée française. Volontaire durant la guerre d’Algérie, il participera au conflit dans une unité de para.
Dans les années 50, Venner portera bien son nom. Au cours d’une permission durant l’été 1955, il prend contact avec Jeune Nation, un groupuscule d’extrême droite radicale fondé par les frères Sidos. Quelques mois plus tard, il se retrouve à la tête du mouvement qui ne compte alors qu’une centaine de membres.
Après avoir quitté l’armée en octobre 1956, Venner passe à l’activisme violent. Au moment de l’intervention soviétique en Hongrie, Venner détourne une manifestation qui se déroule sur les Champs-Elysées avec des militants de Jeune Nation pour l’orienter vers le siège du Parti communiste qui est envahi et mis à sac en partie. Un an plus tard, c’est l’ambassade américaine qu’il prendra pour cible.
Les deux principaux animateurs de Jeune Nation échouent en prison pour avoir soutenu le putsch des généraux d’Alger, en 1961. Proche de l’OAS, Venner est incarcéré dès 1961, Pierre Sidos l’année suivante.
Après 18 mois de prison, Dominique Venner se lance dans la rédaction de deux textes : Pour une critique positive et Qu’est-ce que le nationalisme ? qui vont faire de lui une référence dans les milieux intellectuels d’extrême droite durant une décennie. “Pour commencer, il faut créer les conditions d’une action nouvelle, populaire et résolument légale”, écrivait Venner.
Théoricien de l’extrême droite
Après la dissolution de Jeune Nation en 1958, Venner et ses proches se sont abrités derrière un syndicat étudiant : La fédération des étudiants nationalistes (FEN) qui sert de paravent légal.
Après sa sortie de prison, Venner lance la revue Europe-Action, secondé par Alain de Benoist. Il réoriente alors la FEN selon ses propres vues. “Les textes dont il est l’auteur ou l’inspirateur principal réactualisent de fond en comble la théorie et la stratégie d’un nationalisme révolutionnaire qui tourne la page de l’époque coloniale et s’élargit à l’Europe (…) Éthique de l’honneur et du dépassement de soi, célébration des racines et du sang, camps-écoles, feux de solstice toute une culture se met en place dès cette époque”, lit-on dans Les Rats maudits un livre collectif écrit par des militants étudiants d’extrême droite.
C’est la cause d’un divorce, une partie des étudiants de la FEN décident de rompre avec Venner pour fonder Occident avec Pierre Sidos. “Alors que j’étais en prison, Dominique Venner, avait mis la main sur la FEN et avait complètement changé l’orientation du mouvement qui ne tenait plus de position nationaliste. Il a défendu une ligne américaniste sous prétexte d’anticommunisme et il avait des positions beaucoup plus racialistes. Il y a donc eu une rupture et des jeunes comme Gérard Longuet, Alain Madelin, Hervé Novelli, Alain Robert et Xavier Raufer, ont choisi de me rejoindre pour créer Occident”, nous racontait récemment Pierre Sidos
A la tête d’Europe Action, Dominique Venner conclut alors définitivement à l’échec de l’agitation et décide de se consacrer à la bataille des idées. Ses réflexions ouvriront ainsi la voie à ce que l’on appellera La Nouvelle Droite (G.R.E.C.E et Club de l’Horloge).
Les ambiguïtés de la dédiabolisation
A l’unisson, les dirigeants du Front national ont souhaité rendre hommage à la mémoire de Dominique Venner. Sur son compte Twitter, Marine Le Pen a ainsi qualifié “d’éminemment politique”, un geste qui visait selon elle à “tenter de réveiller le peuple de France”…
Un message pour le moins étonnant lorsqu’on sait que Dominique Venner véhiculait des thèses racialistes et identitaires radicales. Rappelons que l’un des slogans d’Europe Action pronant l’arrêt des aides à l’Afrique était : “Sous-développés, sous capables”.
Loin de la “dédiabolisation” que Marine Le Pen promeut habituellement dans les médias, cet hommage appuyé à Dominique Venner démontre que loin de s’émanciper de l’héritage de la vieille extrême droite, elle entend pleinement l’assumer….
Tokyo devrait fermer une centrale nucléaire située sur une faille
Le Monde.fr avec AFP
L'autorité de régulation nucléaire (ARN) du Japon affirme qu'un réacteur de la centrale atomique de Tsuruga, dans l'Ouest, est situé sur une faille active, signant de façon probable l'arrêt de mort de cette installation.
La décision rendue par l'ARN, une première depuis sa création, en mars 2011, après la catastrophe de Fukushima, entre dans le cadre d'une série de vérifications de la sécurité des centrales nucléaires.
L'ARN a approuvé les conclusions d'un panel de spécialistes selon lesquels la faille sous le réacteur 2 de la centrale de Tsuruga était active et pouvait donc mettre en péril le site en cas de séisme.
Malgré son credo pro-nucléaire, le gouvernement de Shinzo Abe sera sans doute contraint de refuser la demande de redémarrage que doit soumettre la compagnie exploitante, Japan Atomic Power.
Cette dernière soutient que la faille n'est pas active, mais elle devrait néanmoins être forcée d'étudier le démantèlement du réacteur, qui ne date que de 1987 et pourrait en théorie fonctionner encore au moins une quinzaine d'années. La centrale en possède un autre, également à l'arrêt.
A ce jour, seulement deux réacteurs, sur un parc de cinquante, sont en service au Japon, les autres étant à l'arrêt dans l'attente de nouvelles normes de sûreté, en phase finale d'élaboration et qui devraient entrer en application en juillet.
Des experts sont aussi consultés sur d'autres soupçons de failles actives ailleurs, dont une sous le complexe d'Ohi, où deux des quatre tranches (3 et 4) fonctionnent actuellement, après avoir obtenu en juin dernier l'autorisation de l'Etat pour être relancées pendant treize mois.
Des géologues étudient aussi l'existence probable d'une faille active à proximité de la centrale d'Higashidori. Alors que le gouvernement de droite plaide pour la relance des réacteurs, six installations au total font officiellement l'objet d'examens sur ces problèmes de faille.
Insolite. Ils achètent un billet pour Dakar et atterrissent à… Dacca !
Un couple de touristes américains parti de Los Angeles en janvier pour Dakar, au Sénégal, sur un avion de la Turkish Airlines, a atterri à Dacca, au Bangladesh, à plus de 11 000 kilomètres de sa destination initiale, à la suite d’une erreur de codage informatique.
« Les voyageurs ont acheté leur billet via un centre d’appel et notre personnel à Los Angeles s’est trompé et les a enregistrés sur un vol pour le Bangladesh », explique Ali Genç, porte-parole de Turkish Airlines.
L’employé a malencontreusement enregistré le code DAC sur les billets du couple, celui de l’aéroport de Dacca, au lieu de DKR, celui de Dakar.
Deux jours de retard
Le couple ne s’est aperçu de l’erreur qu’une fois en vol, en découvrant l’écran indiquant le trajet effectué par l’avion. Une fois à Dacca, le couple est reparti via Istanbul vers le Sénégal, où il est arrivé avec deux jours de retard.
« Il s’agit évidemment une erreur de notre part et nous nous sommes excusés auprès de nos voyageurs concernés pour cette mésaventure », souligne Turkish Airlines, qui a dédommagé les deux voyageurs.
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