POLITIQUE
COURAGEUX, MAIS PAS TEMERAIRES
Le Sénat supprime la publication du patrimoine des élus
Libération
Le Sénat a rejeté vendredi la publication du patrimoine des élus, après avoir pourtant adopté un amendement en ce sens.
Les sénateurs avaient dans un premier temps voté pour cet amendement issu d’un compromis entre le rapporteur du texte Jean-Pierre Sueur (PS) et une partie du groupe centriste UDI-UC. Mais ils ont peu après rejeté l’article 1 du projet de loi organique sur la transparence de la vie publique, dans lequel avait pris place l’amendement, faisant ainsi tomber la disposition.
Les sénateurs avaient dans un premier temps voté pour cet amendement issu d’un compromis entre le rapporteur du texte Jean-Pierre Sueur (PS) et une partie du groupe centriste UDI-UC. Mais ils ont peu après rejeté l’article 1 du projet de loi organique sur la transparence de la vie publique, dans lequel avait pris place l’amendement, faisant ainsi tomber la disposition.
LA GUERRE DES CHEFS SUITE
Entre Sarkozy et Fillon, l'ambition frustrée de Copé
Depuis le discours de Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé garde le silence. Ses proches l'assurent : "il travaille".
Jean-François Copé. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
Quatre jours de silence. On peut le dire, Jean-François Copé fait l'économie de sa parole publique. "Il travaille", assure un proche qui ne veut pas laisser de place au doute. Au lendemain de la réunion publique de François Fillon à La Grande-Motte, le président de l'UMP ne se mêle pas aux mécontents. Depuis le discours de Nicolas Sarkozy au bureau politique, il s'est juste fendu d'un communiqué sur la situation du parti et la décision du Conseil constitutionnel. Avant tout, il s'éloigne du conflit entre l'ancien premier ministre et l'ancien président. L'ambition de 2017 ravalée.
Le "mauvais timing" de Fillon
"N'attendez pas un commentaire de Jean-François Copé sur François Fillon, il n'en fera pas", insiste le secrétaire général adjoint Marc-Philippe Daubresse, qui avait choisi le camp Copé lors de l'affrontement fratricide en novembre 2012 pour la présidence de l'UMP. C'est donc le clan du président de l'UMP qui se charge de tacler l'ancien Premier ministre. "François Fillon n'a que 2017 en tête. C'est son choix. Je pense que le timing est mauvais et que le discours est décalé", juge le député du Nord. "Les Français ne veulent plus des querelles politiques. Ils attendent des réponses fortes et concrètes sur la sécurité, la fiscalité et l'emploi."
Le "nouveau" François Fillon, "affranchi" de "l'autorité naturelle" de Nicolas Sarkozy, ne fait donc a priori pas peur. "Nous considérons cela comme un non-évènement", tente de minimiser le député du Nord Sébastien Huyghe. "François Fillon s'intéresse à la présidentielle. Tant mieux pour lui. A l'UMP, nous préparons activement les élections municipales. C'est vers cela que sont tournés les militants", continue ce soutien de Jean-François Copé.
Comprendre : pour l'entourage du député-maire de Meaux, l'ambition de François Fillon est très éloignée des "vraies préoccupations" des Français. "C'est simple, il n'y avait que 500 personnes à sa réunion publique. J'en ai fait une hier soir aussi à Perpignan avec Valérie Debord et 400 militants ont répondu présents. On peut pas dire qu'il y avait foule chez Fillon."
Jean-François Copé s'occupe donc du parti et reste au-dessus de la mêlée. Les copéistes précisent il n'a qu'un seul objectif : sauver le parti "de la crise financière". "Il dirige l'UMP. La situation est assez grave et les européennes, les municipales et les régionales arrivent vite", assure Marc-Philippe Daubresse. Autant d'échéances qui sonnent comme des défis pour le président de l'UMP.
"Il n'y aura pas de match à trois en 2016"
Reste la question de son ambition. François Fillon est candidat à la primaire de 2016. Nicolas Sarkozy entretien l'idée de son retour. Jean-François Copé, de son côté, voit son envie de conquérir la fonction suprême en 2017 geler. Si le député de Paris s'est posé en alternative à Nicolas Sarkozy, le maire de Meaux n'a jamais voulu se détourner de la ligne politique de l'ancien président. "Après le discours de Nicolas Sarkozy lundi, on ne sait plus très bien si Jean-François Copé veut devenir président de la République ou Premier ministre", rétorque Lionel Tardy, non-aligné dans le conflit qui résume le sentiment de "certains" parlementaires UMP.
"Il a quand même affirmé que si Nicolas Sarkozy revenait pour la présidentielle de 2017, il se rangerait derrière lui", rappelle le député Thierry Mariani. Pour les pro-Copé, la question ne pose pas. Sébastien Huyghe estime qu'"il est clair que si Nicolas Sarkozy est candidat à la primaire en 2016, Jean-François Copé s'effacera. Il a compris que 2017 n'est pas son heure", enchaîne-t-il. "Je pense que c'est très intelligent et très clairvoyant de sa part."
Pour preuve, le député de Nord cite les sondages flatteurs envers l'ex-président. "80% des militants souhaitent que Nicolas Sarkozy se présente en 2017." L'argument est imparable. "Il n'y aura pas de match à trois en 2016. Ce sera soit : Sarkozy contre Fillon ou Copé contre Fillon."
Pourtant le président de l'UMP avale les couleuvres. Nicolas Sarkozy n'a pas épargné Jean-François Copé lundi lors du bureau politique. L'ancien président l'a accusé d'avoir "divisé" le parti lors de son duel avec François Fillon. Le député-maire de Meaux n'a pas apprécié que l'ancien président affirme qu'il ne voulait pas "se restreindre à être de droite" car il n'est "pas conservateur", selon "Le Monde". "Je ne laisserai jamais dire que la droite est conservatrice", aurait rétorqué le président de l'UMP dès le lendemain, lors du comité politique.
Les pro-Copé assurent néanmoins que l'ancien président "a fait l'éloge" du maire de Meaux et de "sa gestion du parti". Ils insistent : "La loyauté de Jean-François Copé ira naturellement vers Nicolas Sarkozy."
Egypte: accalmie après une manifestation des pro-Morsi
Des partisants du président déchu Mohamed Morsi, réunis au Caire le 12 juillet 2013 (Photo Marwan Naamani. AFP)
Des dizaines de milliers de personnes ont exigé le retour du président destitué par l'armée.
Libération
Le calme prévalait samedi matin en Egypte au lendemain d’une démonstration de force au Caire où plusieurs dizaines de milliers de partisans de Mohamed Morsi ont exigé de nouveau le retour de leur président plus d’une semaine après avoir été renversé par l’armée.
De son côté, le Premier ministre de transition Hazem Beblawi, qui poursuit ses tractations pour former un gouvernement, devait s’entretenir dès samedi avec les responsables envisagés, alors que sa composition, finalisée à 90%, sera annoncée en milieu de semaine prochaine, ont affirmé vendredi des sources officielles à l’agence Mena. Selon l’agence, les ministres de la Défense et de l’Intérieur devraient garder leur poste.
Dans le bras de fer entre camps rivaux qui se poursuit, plusieurs centaines de manifestants anti-Morsi s’étaient rassemblés place Tahrir, ainsi qu’aux abords du palais présidentiel, où ils ont rompu le jeûne en fin de journée lors du premier vendredi du ramadan.
Toute la journée, la foule a été très nombreuse devant la mosquée Rabaa al-Adawiya, où des partisans du président islamiste déchu manifestent depuis deux semaines.
Le crépuscule a été marqué par des prières et la rupture du jeûne, en présence de nombreuses familles, des manifestants en profitant pour réitérer leur vive détermination. «Nous sommes là pour faire passer le message aux militaires que nous ne renoncerons pas à la légitimité», déclarait l'un d'eux. «Nous défendrons Morsi par notre sang», surenchérissait un autre.
Auparavant, coran dans une main, drapeau égyptien dans l’autre, les manifestants islamistes, venus de diverses régions, avaient déjà fustigé l’armée et réaffirmé leur allégeance à Mohamed Morsi.
«Nous resterons un mois, deux mois, et même un an ou deux s’il le faut», a lancé à la foule un haut responsable islamiste, Safwat Hegazi. Il a réitéré les exigences des Frères musulmans: retour immédiat du premier président élu démocratiquement, tenue de législatives et création d’une commission pour la réconciliation nationale.
Le nouveau pouvoir égyptien, resté sourd à ces demandes, a assuré que le président destitué se trouvait «en lieu sûr» et était «traité dignement». Mais il n’est pas apparu en public depuis son arrestation, dans la foulée de sa destitution le 3 juillet. Washington, un important soutien financier du Caire, a réclamé sa libération.
Le président Barack Obama a appelé au téléphone le roi Abdallah d’Arabie Saoudite pour s’entretenir avec lui notamment de la situation en Egypte, a annoncé la Maison Blanche.
Les Etats-Unis sont d’accord avec l’appel de l’Allemagne à libérer Mohamed Morsi et formule «publiquement» la même demande, a affirmé la porte-parole du département d’Etat, Jennifer Psaki. «Nous avons exprimé nos inquiétudes depuis le début (...) au sujet de son interpellation, au sujet des arrestations politiques arbitraires de membres des Frères musulmans», a-t-elle ajouté, évoquant des «arrestations politiques».
Une seconde manifestation pro-Morsi a été organisée à proximité de l’Université du Caire, où les milliers de participants avaient dressé des barricades, tandis qu’à proximité, l’armée était présente en force, avec des blindés légers et des camions.
Sur la place Tahrir, des manifestants anti-Morsi se sont retrouvés par centaines après une journée calme. Même mobilisation - quelques centaines de personnes hostiles à l’ancien chef de l’Etat- devant le palais présidentiel.
Ces rassemblements faisaient craindre de nouvelles violences, alors qu’une centaine de personnes sont mortes depuis que Mohamed Morsi a été renversé, accusé d’avoir trahi les idéaux de la révolte contre Hosni Moubarak, de n’avoir pas su gérer le pays et de n’avoir servi que les intérêts de sa confrérie.
Dans ce contexte, le ramadan a commencé dans une ambiance beaucoup moins animée qu’à l’ordinaire dans le pays le plus peuplé du monde arabe (84 millions d’habitants).
Dans la nuit de jeudi à vendredi, plusieurs incidents graves avaient encore eu lieu dans la péninsule du Sinaï, particulièrement instable depuis deux ans, et un policier de haut rang a été tué dans l’attaque d’un poste de contrôle. Quelques heures plus tard, sur le canal de Suez, un autre policier est décédé dans une attaque, à Ismaïlia.
Lundi, 53 personnes avaient été tuées et plusieurs centaines blessées lors d’une manifestation pro-Morsi devant le siège de la Garde républicaine au Caire. Les Frères musulmans avaient dénoncé un «massacre», l’armée assurant avoir été attaquée par des «terroristes».
La défiance des islamistes à l’égard des nouvelles autorités avait été renforcée mercredi par un nouveau mandat d’arrêt contre le Guide suprême, Mohamed Badie, et d’autres responsables de la confrérie, recherchés pour incitation à la violence en lien avec le drame de lundi. Quelque 250 personnes, parmi les 650 arrêtées à la suite de ces heurts, ont en outre été inculpées.
Irak: attentat suicide sanglant à Kirkouk
Au moins 38 personnes ont été tuées vendredi soir dans un attentat suicide contre un café à Kirkouk, dans le nord de l’Irak, a-t-on appris auprès du médecin de la morgue, le docteur Ibrahim Chakour.
ECONOMIE
LA MAL-BOUFFE A DE L'AVENIR
Accord libre-échange UE-USA: fin du premier round de négociations
L’Union européenne (UE) et les États-Unis ont clos vendredi leur premier round de négociations sur un vaste accord de libre-échange, à l’issue d’une semaine jugée “productive” qui a permis d’identifier des “zones de divergence”, notamment sur l’agriculture.
“Les négociateurs ont identifié des zones de convergence (...) et ont commencé à explorer les moyens de rapprocher leurs vues sur les points de divergence”, a déclaré lors d’une conférence de presse le négociateur en chef européen, Ignacio Garcia-Bercero, aux côtés de son homologue américain, Dan Mullaney.
Les discussions, qui visent à créer une des principales zones de libre-échange au monde, ont permis d’aborder une “vaste série de sujets” allant de la propriété intellectuelle à l’harmonisation des réglementations, sans oublier la très sensible question agricole.
Les agriculteurs américains se plaignent des restrictions posées dans l’UE sur l’importation d’organismes génétiquement modifiés (OGM) ou de bœufs aux hormones. Leurs homologues européens, eux, ne peuvent toujours pas exporter la moindre viande de bœuf ou de veau aux États-Unis, qui ont maintenu leur embargo depuis la crise de la vache folle.
“Nous avons des difficultés à accéder au marché américain en raison des obstacles phyto-sanitaires que nous jugeons injustifiés”, a déclaré le négociateur européen.
En première ligne sur le dossier, la France a déjà prévenu qu’elle voulait préserver une certaine “conception de l’agriculture” fondée notamment sur les appellations d’origine contrôlée et sur la protection de certaines filières.
Vendredi, le négociateur américain a expliqué qu’un “temps considérable” avait été consacré à l’agriculture durant cette première semaine et s’est dit lui aussi déterminé à “régler les problèmes” liés à ces barrières non-douanières. “Ces questions vont rester une préoccupation”, a-t-il ajouté.
“On n’est pas naïfs”
C’est tout l’enjeu de ces discussions, qui reprendront en octobre à Bruxelles : éliminer les obstacles qui entravent les échanges entre les États-Unis, première puissance mondiale, et l’Union européenne, son principal partenaire commercial.
Les barrières douanières ne posent pas vraiment problème: elles sont déjà très faibles de part et d’autre de l’Atlantique, en-dessous de 3% en moyenne, et leur suppression fait l’objet d’un relatif consensus.
Les tractations s’annoncent plus difficiles sur les barrières réglementaires, à savoir les normes exigées par les autorités pour autoriser la vente d’un produit (médicaments, voitures…) sur leur territoire. Une harmonisation générale (notamment sur le voltage 110V/220V ou le système métrique) n’est toutefois pas au programme.
“Ce premier round n‘était pas purement logistique”, a confié une source diplomatique européenne, assurant que des moyens concrets d’accélérer les transactions commerciales (délai de dédouanement…) avaient été évoqués.
L’agriculture n’est pas le seul sujet de friction. L’ouverture à la concurrence des marchés publics dans les États fédérés américains inquiète certains industriels aux États-Unis tandis que le secteur audiovisuel a été, à l’initiative de la France, exclu du mandat confié à la Commission.
Interrogé sur ce point, le négociateur européen s’est contenté de dire qu’il avait expliqué son “mandat” à ses homologues américains. M. Mullaney s’est montré tout aussi vague, assurant toutefois qu’un “panorama complet” avait été effectué sur la question des services dont l’audiovisuel fait partie.
Les deux négociateurs ont évacué une autre question sensible: les révélations sur l’espionnage de bureaux de l’UE par les Américains, qui menaçaient de faire vaciller les négociations, n’ont pas été “abordées” pendant cette semaine, ont-ils dit en chœur pendant la conférence de presse.
Afin de désamorcer la polémique, cette question avait été évoquée lundi à Washington lors d’une réunion distincte entre des représentants de la Commission des 28 États-membres de l’UE et des responsables américains.
“Cela n’a pas d’effet matériel sur les négociations commerciales”, a commenté la source européenne, réfutant toute naïveté de Bruxelles sur cette question. “On n’est pas naïfs et on est habitué à mener des négociations commerciales avec des pays qui sont très actifs dans le domaine du renseignement”, a-t-elle ajouté.
Tout en réaffirmant leur détermination, les deux négociateurs se sont refusés à fixer toute échéance pour la fin des discussions, alors que l’objectif d’un accord conclu fin 2014 avait été évoqué par la Commission européenne. “Nous voulons avancer rapidement”, a simplement commenté M. Mullaney.
Le 787 de Boeing refait parler de lui avec deux nouveaux incidents
Londres — La série noire s'est poursuivie vendredi pour le Boeing 787 Dreamliner, victime de deux incidents au Royaume-Uni, un incendie dans un avion vide à Heathrow et une avarie technique sur un autre appareil en partance pour la Floride contraint de rebrousser chemin vers Manchester.
L'action du constructeur aéronautique, dont le dernier né avait déjà été cloué au sol pendant plus de trois mois en début d'année en raison de doutes sur sa sécurité, a immédiatement chuté à la Bourse de Wall Street, perdant plus de 6% à l'annonce du premier incident.
L'incendie a été signalé vendredi vers 15H30 GMT sur un 787 d'Ethiopian Airlines stationné à l'aéroport londonien d'Heathrow. L'avion était heureusement vide au moment du sinistre et aucune victime n'a été déplorée.
Tous les vols à Heathrow, le plus grand aéroport de Londres et le plus important du monde en terme de trafic, ont été suspendus pendant une heure et demie.
Les causes du sinistre n'ont pas été immédiatement déterminées. "Nous avons du personnel de Boeing sur le terrain à Heathrow et nous cherchons à comprendre pleinement (l'incident) et à y faire face", a simplement commenté un porte-parole du groupe joint par l'AFP aux Etats-Unis.
Des images diffusées par les télévisions britanniques ont montré cinq camions de pompiers s'activant autour du Boeing, entouré de neige carbonique, sur un parking situé à l'écart des pistes.
Les autorités américaines de l'aviation (FAA), qui avait autorisé à nouveau le Dreamliner à voler fin avril, ont indiqué être en contact avec le constructeur au sujet de la nouvelle alerte. Un autre problème est survenu juste après sur un 787 qui faisait route vers la Floride, et qui a été obligé de revenir se poser à Manchester (nord) peu après son décollage, en raison d'un "incident technique", selon la compagnie aérienne Thomson Airways.
Ce transporteur, le premier au Royaume-Uni à utiliser des Dreamliner, a expliqué que la mesure avait été prise "à titre de précaution", sans fournir plus d'explications.
L'appareil, qui avait décollé de Manchester vers 16H40 GMT avec un nombre indéterminé de passagers, a atterri "sans problème", selon l'aéroport. Ethiopian Airlines avait pour sa part été la première compagnie à reprendre fin avril les vols commerciaux sur des 787, après la levée de leur interdiction de vol.
Les 50 Dreamliners exploités dans le monde avaient tous été cloués au sol à la mi-janvier après deux cas graves de surchauffe de batteries lithium-ion survenus d'abord sur un avion à Boston aux Etats-Unis, puis au Japon, contraignant un appareil de la compagnie All Nippon Airways à effectuer un atterrissage d'urgence.
Boeing a modifié depuis la conception de ces batteries, sans avoir toutefois trouvé la cause du problème. Il a assuré que les solutions techniques apportées garantissaient la sécurité de cet appareil, entré en service en 2011 avec trois ans de retard.
Les ennuis de cet avion de nouvelle génération, qui ont contraint Boeing à indemniser certaines compagnies clientes, ne se sont pas arrêtés pour autant.
Mi-juin, un vol de la compagnie All Nippon Airways avait dû être annulé car un moteur du 787 n'avait pas voulu démarrer. Et un autre vol de Japan Airlines à destination de Singapour avait dû faire demi-tour, en raison d'un problème de dégivrage. Moins de quinze jours plus tard, un 787 a été contraint de faire demi-tour vers Houston en raison d'un problème de freins, après environ trois heures de vol.
Cette accumulation de mauvaises nouvelles n'a toutefois pas paru décourager la compagnie britannique Virgin Atlantique, qui doit recevoir 16 Boeing 787 Dreamliners à l'automne 2014: elle a confirmé vendredi sa commande, confiante que Boeing "faisait tout pour entreprendre les actions appropriées".
Par Wassinia Zirar
Ayrault mobilise 12 milliards d’euros pour "investir pour la France"
Le Premier ministre a dévoilé, ce 9 juillet 2013, les grandes lignes de son programme d’investissements d’avenir à 10 ans baptisé "Investir dans la France". Il sera doté de 12 milliards d'euros. Le programme d’investissements s’étalera sur les dix prochaines années et s’articulera sur sept critères : la transition énergétique, la mobilité, l’innovation industrielle durable, l’économie numérique, la recherche, la santé et la jeunesse.
PSA accélère à Sochaux mais ralentit à Rennes
A Sochaux, Peugeot-PSA a mis le turbo pour avancer de trois semaines le lancement commercial, et donc la production, de la nouvelle compacte de Peugeot, la 308. Objectif : passer de 140 véhicules produits par jour actuellement à 300 à la rentrée.
Pendant ce temps-là dans l'usine PSA de Rennes-La Janais, 322 salariés se sont engagés dans le plan de départs volontaires dans le cadre du PSE lancé le 2 mai et dont l'objectif est fixé à 1 400 départs volontaires.
Ariane 6 : l’Agence spatiale européenne lève le voile
En présence de la ministre de la Recherche et de l'Espace Geneviève Fioraso, la maquette du nouveau lanceur de l'Agence spatiale européenne (ESA), Ariane 6, a été dévoilée le 9 juillet au sein de la direction des lanceurs, partagée par le Centre national d'études spatiales (Cnes) et l'Esa. La configuration proposée n'exclut pas l'Allemagne du programme selon Antonio Fabrizi, le directeur des lanceurs de l'ESA.
Crise politique autour du gaz de schiste
Le 9 juillet le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a déclaré être favorable à ce que l’exploitation des gaz de schiste soit confiée à une compagnie publique de façon écologique.
Le nouveau ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie Philippe Martin et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ont aussitôt réagi aux propos du ministre du Redressement productif. Pour eux, pas question de lever l’interdiction d’exploiter cette ressource.
Interrogée sur le sujet, l'ex-ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Environnement Delphine Batho a exprimé son "désaccord de fond, net et total" avec les propos tenus par Arnaud Montebourg.
Renault made in China ?
Renault et son partenaire chinois Dongfeng sont proches d'un accord sur la construction d'une usine en Chine pour un investissement total estimé à 11 milliards de yuans (1,4 milliard d'euros), rapporte ce lundi 8 juillet le China Business News. Si le partenariat se confirme, l'usine de Wuhan devrait produire à partir de 2014 quelque 150 000 véhicules par an.
Débat national sur la transition énergétique : les 15 premières propositions
Après plus de sept mois de travail, le Débat national sur la transition énergétique approche de la fin avec la première ébauche des propositions finales. Le rapport définitif sera livré au Premier ministre le 18 juillet. Ces propositions provisoires font déjà apparaître certaines divergences, comme sur la part du nucléaire ou sur une diminution par deux de la consommation d’énergie d’ici à 2050.
Syndicats et patronat d’accords sur un CDI dans l’intérim
Un accord a été trouvé, jeudi 11 juillet, entre le patronat de l'intérim et trois syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC) pour donner la possibilité à une minorité d'intérimaires d'accéder à un contrat à durée indéterminée (CDI). Ce nouveau contrat de travail sera signé d'ici trois ans par 20 000 salariés, aux profils les plus recherchés parmi les 2 millions de personnes passant chaque année par l'intérim. La CGT et FO ont refusé de signer l'accord.
La filière industrielle de la sécurité se structure
Un comité de filière sera installé à la rentrée sous l’égide du Premier ministre, a annoncé ce 8 juillet le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Il s’agira de structurer l’ensemble des acteurs de la sécurité. Malgré sa grande fragmentation, ce marché en forte croissance est évalué à 10 milliards d’euros par an et emploie 50 000 salariés.
EasyJet Valide 135 a320
Les actionnaires de la compagnie aérienne britannique EasyJet ont donné ce 11 juillet leur feu vert à une commande de 135 A320 adressée à Airbus malgré l’opposition de Stelios Haji-Ioannou, fondateur et premier actionnaire d'EasyJet.
Une femme aux commandes du Rafale
Après des mois de formation, le capitaine Claire M. devient officiellement la première femme pilote de Rafale. A 28 ans, elle intègre le cercle très fermé (et encore très masculin) des pilotes de chasse français sous le nom de code "Sharon". Elle a obtenu mi-juin son dernier degré de qualification de pilote de chasse opérationnel sur Rafale. Première mission pour cette passionnée, le Mali, où elle devrait bientôt être envoyée.
Retrouvez également les dix actualités numériques qui ont marqué la semaine !
Ayrault, PSA, EasyJet, le gaz de schiste, Ariane 6… les dix actualités industrielles de la semaine
Jean-Marc Ayrault dévoile son plan d’investissements d’avenir, PSA met les turbo pour produire sa 308 pendant qu’à Rennes 322 salariés signent un départ volontaire, EasyJet opte pour 135 Airbus, les syndicats et les patrons tombent d’accord pour un CDI dans l’intérim… les dix actualités industrielles qu’il ne fallait pas manquer cette semaine.
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A Sochaux, Peugeot-PSA a mis le turbo pour avancer de trois semaines le lancement commercial, et donc la production, de la nouvelle compacte de Peugeot, la 308. Objectif : passer de 140 véhicules produits par jour actuellement à 300 à la rentrée.
Pendant ce temps-là dans l'usine PSA de Rennes-La Janais, 322 salariés se sont engagés dans le plan de départs volontaires dans le cadre du PSE lancé le 2 mai et dont l'objectif est fixé à 1 400 départs volontaires.
Ariane 6 : l’Agence spatiale européenne lève le voile
En présence de la ministre de la Recherche et de l'Espace Geneviève Fioraso, la maquette du nouveau lanceur de l'Agence spatiale européenne (ESA), Ariane 6, a été dévoilée le 9 juillet au sein de la direction des lanceurs, partagée par le Centre national d'études spatiales (Cnes) et l'Esa. La configuration proposée n'exclut pas l'Allemagne du programme selon Antonio Fabrizi, le directeur des lanceurs de l'ESA.
Crise politique autour du gaz de schiste
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Interrogée sur le sujet, l'ex-ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Environnement Delphine Batho a exprimé son "désaccord de fond, net et total" avec les propos tenus par Arnaud Montebourg.
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Après plus de sept mois de travail, le Débat national sur la transition énergétique approche de la fin avec la première ébauche des propositions finales. Le rapport définitif sera livré au Premier ministre le 18 juillet. Ces propositions provisoires font déjà apparaître certaines divergences, comme sur la part du nucléaire ou sur une diminution par deux de la consommation d’énergie d’ici à 2050.
Syndicats et patronat d’accords sur un CDI dans l’intérim
Un accord a été trouvé, jeudi 11 juillet, entre le patronat de l'intérim et trois syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC) pour donner la possibilité à une minorité d'intérimaires d'accéder à un contrat à durée indéterminée (CDI). Ce nouveau contrat de travail sera signé d'ici trois ans par 20 000 salariés, aux profils les plus recherchés parmi les 2 millions de personnes passant chaque année par l'intérim. La CGT et FO ont refusé de signer l'accord.
La filière industrielle de la sécurité se structure
Un comité de filière sera installé à la rentrée sous l’égide du Premier ministre, a annoncé ce 8 juillet le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Il s’agira de structurer l’ensemble des acteurs de la sécurité. Malgré sa grande fragmentation, ce marché en forte croissance est évalué à 10 milliards d’euros par an et emploie 50 000 salariés.
EasyJet Valide 135 a320
Les actionnaires de la compagnie aérienne britannique EasyJet ont donné ce 11 juillet leur feu vert à une commande de 135 A320 adressée à Airbus malgré l’opposition de Stelios Haji-Ioannou, fondateur et premier actionnaire d'EasyJet.
Une femme aux commandes du Rafale
Après des mois de formation, le capitaine Claire M. devient officiellement la première femme pilote de Rafale. A 28 ans, elle intègre le cercle très fermé (et encore très masculin) des pilotes de chasse français sous le nom de code "Sharon". Elle a obtenu mi-juin son dernier degré de qualification de pilote de chasse opérationnel sur Rafale. Première mission pour cette passionnée, le Mali, où elle devrait bientôt être envoyée.
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JUSTICE ?
Angers. Enquête sur un vaste trafic à la maison d’arrêt
Deux juges d’instruction mènent actuellement l’enquête pour déterminer l’importance et les bénéficiaires d’un vaste trafic derrière les murs de la prison d’Angers.
« J’ai même réussi à faire rentrer une scie à métaux », témoigne cet ex-détenu à la maison d’arrêt d’Angers.
Selon des révélations de Ouest-France, un vaste trafic d’objets existe à la maison d’arrêt d’Angers.
Drogue et portables
Des ex-détenus racontent leur quotidien dans l’établissement.
Ils présentent une circulation intense de téléphones portables et de presque toutes les drogues.
Ils décrivent les techniques utilisées pour acheminer la marchandise dans l’enceinte en principe étanche. Et dépeignent un univers carcéral où tout se monnaie au prix fort.
Comment les détenus réussissent-ils à braver les interdictions ? Par « les parachutes », décrit un quinquagénaire qui a pu observer ce petit manège de l’intérieur. « Ils arrivent dans la cour de sport par l’aile ouest. Les gens sont prévenus à l’avance. » La marchandise passe au-dessus des grilles de sécurité pour pénétrer dans l’enceinte.
SOCIETE
A QUAND UN PRINTEMPS CHINOIS ?
Chine : une manif antinucléaire provoque l’annulation d’un projet industriel géant
Manif contre le projet d’usine de retraitement d’uranium à Jiangmen, Guangdong, vendredi 12 juillet 2013 (Via Tealeafnation)
La réponse politique n’a pas tardé : 24 heures après une manifestation contre un projet à 7,6 milliards de dollars de construction d’une usine de traitement d’uranium dans une région très peuplée du Guangdong, dans le sud de la Chine, le gouvernement provincial a annulé le projet ce samedi.
Ce n’est pas la première fois qu’un projet de construction de site industriel comportant des risques pour l’environnement et la santé provoque de telles réactions et fait plier les autorités. Un phénomène politique baptisé de l’acronyme anglais « NYMBY “ (Not in my back-yard, pas près de chez moi).
Cette fois, c’est l’ambition nucléaire du Guangdong, l’une des provinces les plus avancées dans cette filière énergétique, notamment en partenariat avec EDF avec les centrales de Daya Bay, non loin du site prévu pour cette usine, qui se trouve mise en échec par l’opinion publique chinoise. L’usine de Jiangmen devait être capable de produire la moitié du ‘carburant’ nucléaire nécessaire pour les centrales chinoises.
Dans leur communiqué, les autorités provinciales affirment avoir pris leur décision d’annulation ‘afin de respecter l’opinion publique’ - une attitude conciliante qui n’a pas toujours été de mise, mais va dans le sens de l’expérimentation sociale en cours dans le Guangdong, l’une des provinces les plus riches de Chine, qui assure à elle seule un tiers des exportations chinoises.
Manif contre le projet d’usine de retraitement d’uranium à Jiangmen, Guangdong, vendredi 12 juillet 2013 (Via Tealeafnation)
Pétition géante contre l’usine de retraitement d’uranium à Jiangmen (Via Tealeafnation)
La manifestation de vendredi a réuni plusieurs centaines de personnes dans les rues de Jiangmen, la ville du Guangdong où devait être construite cette usine géante qui a suscité des remous au sein de la population lorsque le projet a été connu.
C’est via les réseaux sociaux que s’est organisée la mobilisation, et qu’ont été diffusées les photos du rassemblement et du face à face avec la police, sans toutefois provoquer d’incidents.
Dans des situations comme celles-ci, en particulier lorsque les manifestants appartiennent à la nouvelle classe moyenne, les autorités évitent de recourir à la force directe, et tentent de désamorcer les crises politiquement. Un contraste avec les récents affrontements avec la minorité Ouigour dans la province occidentale du Xinjiang, qui ont fait 27 morts.
Face à face tendu mais pas d’incidents, vendredi 12 juillet 2013 à Jiangmen, Guangdong (Via Tealeafnation)
L’installation de cette usine dans une zone très peuplée, avait également suscité des tensions avec Hong Kong et de Macao, deux territoires autonomes chinois situés à moins de 100 Km de là et bénéficiant d’une presse relativement libre. Les autorités de ces deux régions avaient fait connaître les craintes de leurs citoyens au gouvernement du Guangdong.
Les craintes des habitants sont liées à la multiplication des accidents industriels en Chine, souvent dus à des défauts de construction ou des processus de fabrication, et liés à la corruption. Les centrales nucléaires chinoises, notamment celles qui sont gérées en partenariat avec EDF dans le Guangdong, n’ont toutefois jamais été mises en cause.
Les questions environnementales sont de plus en plus présentes dans les protestations en Chine, alors que la dégradation de la qualité de l’air et de l’eau est nettement perceptible, notamment à Pékin, la capitale. Une récente étude faisait état de la réduction de l’espérance de vie de 5,5 ans pour les personnes confrontées à l’air pollué du nord de la Chine.
Dans un contexte de ralentissement économique -7,5% de croissance ‘seulement’ cette année contre une croissance à deux chiffres depuis le début du siècle-, le gouvernement a donc jugé plus sage de temporiser. Surtout avec une nouvelle équipe au poouvoir à Pékin depuis seulement quelques mois.
Cette victoire de la ‘rue’ sur une décision technocratique du pouvoir chinois risque de donner des idées à d’autres dans ce vaste pays où, grâce à internet, tout se sait à la vitesse d’un tweet.
Malala à l’ONU lance un appel à l’éducation et à la tolérance
L'étudiante pakistanaise Malala Yousafzai s'exprime à la tribune de l'ONU, le 12 juillet 2013 à New York (Photo Stan Honda. AFP)
Libération
La jeune Pakistanaise Malala Yousafzai a lancé vendredi à l’ONU un vibrant appel à l’éducation pour tous et à la tolérance, affirmant qu’elle ne se laisserait pas intimider par les talibans qui ont cherché à l’assassiner.
Les talibans «pensaient qu’une balle pourrait nous réduire au silence mais ils ont échoué», a déclaré d’une voix ferme l’adolescente rescapée d’un attentat en octobre 2012. «Et du silence sont sorties des milliers de voix».
«Aujourd’hui n’est pas le jour de Malala, c’est le jour de toutes les femmes, de tous les garçons et de toutes les filles qui ont élevé la voix pour défendre leurs droits», a affirmé la frêle jeune fille qui fêtait ce vendredi son 16ème anniversaire.
«Je ne suis pas ici pour parler de revanche personnelle contre les talibans (..) je suis ici pour défendre le droit à l’éducation pour tous les enfants».
Elle a affirmé «ne pas même détester le taliban» qui lui a tiré dessus et a prôné des idéaux de compassion et de non violence, se réclamant de l’héritage de Gandhi, Nelson Mandela ou encore Martin Luther King.
«Les extrémistes font un mauvais usage de l’islam (..) pour leur gain personnel» alors que l’islam «est une religion de paix et de fraternité», a-t-elle affirmé.
Elle a appelé «les dirigeants mondiaux à changer de stratégie politique, pour promouvoir la paix et de la prospérité» et a invité «nos soeurs de par le monde à être courageuses et à trouver en elles-mêmes la force de réaliser tout leur potentiel».
«Menons le combat contre l’analphabétisme, la pauvreté et le terrorisme, nos livres et nos crayons sont nos meilleures armes», a-t-elle conclu. «L’éducation est l’unique solution, l’éducation d’abord».
57 millions d’enfants ne vont pas à l’école
La tête couverte d’un châle rose -- ayant appartenu, a-t-elle dit, à Benazir Bhutto -- elle a été longuement applaudie par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, l’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown, envoyé spécial de l’ONU pour l’éducation, et plusieurs centaines de jeunes.
Gordon Brown l’a présentée comme «la jeune fille la plus courageuse du monde» et lui a souhaité «un joyeux anniversaire», tandis que Ban Ki-moon saluait «Malala, notre héroïne, notre championne» et la félicitait de son «message fort d’espoir et de dignité». «Ce dont les terroristes ont le plus peur, c’est que les jeunes soient éduqués, que les filles soient éduquées», a-t-il expliqué.
Il a rappelé que plus de 57 millions d’enfants n’avaient pas la chance d’aller à l’école primaire. «La plupart sont des filles et la moitié vivent dans des pays en conflit».
Rappelant les récentes attaques contre des établissements scolaires au Pakistan ou au Nigeria, il a affirmé que les écoles devaient être «des refuges pour tous les enfants, filles et garçons.»
Il s’agissait du premier discours en public de Malala depuis qu’elle est sortie de l’hôpital de Birmingham (centre de l’Angleterre) en février.
Malala a été atteinte d’une balle à la tête lors d’une attaque des talibans contre l’autocar scolaire qui la transportait le 9 octobre 2012, dans la vallée de Swat. Les talibans voulaient la punir de son engagement en faveur du droit des jeunes filles à aller à l’école.
Devenue une icône de la résistance aux talibans, l’adolescente est en lice cette année pour le prix Nobel de la paix. Malala a remis à l’ONU une pétition diffusée par internet, et signée selon Gordon Brown par quatre millions de personnes. Elle demande aux 193 pays membres de «s’engager à financer écoles, enseignants et livres» et à mettre fin à l’exploitation des enfants, «afin de tenir d’ici à 2015 la promesse d’envoyer chaque garçon et chaque fille à l’école».
Les talibans «pensaient qu’une balle pourrait nous réduire au silence mais ils ont échoué», a déclaré d’une voix ferme l’adolescente rescapée d’un attentat en octobre 2012. «Et du silence sont sorties des milliers de voix».
«Aujourd’hui n’est pas le jour de Malala, c’est le jour de toutes les femmes, de tous les garçons et de toutes les filles qui ont élevé la voix pour défendre leurs droits», a affirmé la frêle jeune fille qui fêtait ce vendredi son 16ème anniversaire.
«Je ne suis pas ici pour parler de revanche personnelle contre les talibans (..) je suis ici pour défendre le droit à l’éducation pour tous les enfants».
Elle a affirmé «ne pas même détester le taliban» qui lui a tiré dessus et a prôné des idéaux de compassion et de non violence, se réclamant de l’héritage de Gandhi, Nelson Mandela ou encore Martin Luther King.
«Les extrémistes font un mauvais usage de l’islam (..) pour leur gain personnel» alors que l’islam «est une religion de paix et de fraternité», a-t-elle affirmé.
Elle a appelé «les dirigeants mondiaux à changer de stratégie politique, pour promouvoir la paix et de la prospérité» et a invité «nos soeurs de par le monde à être courageuses et à trouver en elles-mêmes la force de réaliser tout leur potentiel».
«Menons le combat contre l’analphabétisme, la pauvreté et le terrorisme, nos livres et nos crayons sont nos meilleures armes», a-t-elle conclu. «L’éducation est l’unique solution, l’éducation d’abord».
57 millions d’enfants ne vont pas à l’école
La tête couverte d’un châle rose -- ayant appartenu, a-t-elle dit, à Benazir Bhutto -- elle a été longuement applaudie par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, l’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown, envoyé spécial de l’ONU pour l’éducation, et plusieurs centaines de jeunes.
Gordon Brown l’a présentée comme «la jeune fille la plus courageuse du monde» et lui a souhaité «un joyeux anniversaire», tandis que Ban Ki-moon saluait «Malala, notre héroïne, notre championne» et la félicitait de son «message fort d’espoir et de dignité». «Ce dont les terroristes ont le plus peur, c’est que les jeunes soient éduqués, que les filles soient éduquées», a-t-il expliqué.
Il a rappelé que plus de 57 millions d’enfants n’avaient pas la chance d’aller à l’école primaire. «La plupart sont des filles et la moitié vivent dans des pays en conflit».
Rappelant les récentes attaques contre des établissements scolaires au Pakistan ou au Nigeria, il a affirmé que les écoles devaient être «des refuges pour tous les enfants, filles et garçons.»
Il s’agissait du premier discours en public de Malala depuis qu’elle est sortie de l’hôpital de Birmingham (centre de l’Angleterre) en février.
Malala a été atteinte d’une balle à la tête lors d’une attaque des talibans contre l’autocar scolaire qui la transportait le 9 octobre 2012, dans la vallée de Swat. Les talibans voulaient la punir de son engagement en faveur du droit des jeunes filles à aller à l’école.
Devenue une icône de la résistance aux talibans, l’adolescente est en lice cette année pour le prix Nobel de la paix. Malala a remis à l’ONU une pétition diffusée par internet, et signée selon Gordon Brown par quatre millions de personnes. Elle demande aux 193 pays membres de «s’engager à financer écoles, enseignants et livres» et à mettre fin à l’exploitation des enfants, «afin de tenir d’ici à 2015 la promesse d’envoyer chaque garçon et chaque fille à l’école».
La cyberguerre, nouvel enjeu des armées
Le Monde.fr| Par Guénaël Pépin
Les scandales des écoutes électroniques par les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou encore la France mettent au premier plan les rivalités entre Etats en matière d'espionnage et de conflits "en ligne", pour lesquels les gouvernements préparent leurs armes. "Prism est la partie émergée de l'iceberg", expliquait Jarno Limnéll, directeur de la sécurité de l'éditeur finlandais de solutions réseaux Stonesoft, lors d'un atelier à l'ambassade de Finlande en France le 20 juin.
Les attaques informatiques impliquant un Etat ou une infrastructure vitale à un pays sont régulièrement décrites comme tenant de la "cyberguerre". Cette dernière consisterait en "des opérations militaires menées pour interdire à l'ennemi l'utilisation efficace des systèmes du cyberespace et des armes au cours d'un conflit. Cela inclut les cyberattaques, la cyberdéfense et les 'actions cyber'" selon le Département américain de la défense, comme l'a relevé l'officier de l'armée de terre Michel Baud dans un document pour l'Institut français des relations internationales (Ifri), daté de mai.
"En France, on n'a pas vraiment de définition car on se cherche un peu, on ne sait pas quoi mettre derrière. Ce terme de cyberguerre est un peu fourre-tout. Il y a besoin de clarification. Ca peut à la fois être un conflit symétrique (d'Etat à Etat) ou asymétrique (un Etat contre un acteur non-étatique)", explique Michel Baud. "Je ne pense pas qu'on verra une cyberguerre pure, mais que les prochaines guerres auront toutes une dimension 'cyber'. Comme nous demandons aujourd'hui un bombardement de positions, nous pourrons demander un bombardement 'cyber' pour mettre hors service l'équipement ennemi", estime pour sa part Jarno Limnéll de Stonesoft.
DES ARMES DISCRÈTES, MAIS EFFICACES ?
Contrairement aux armes conventionnelles, les "cyberarmes" - les logiciels malveillants - peuvent agir longtemps sans être repérés. "Nous avons perdu notre 'cyberinnocence' avec Stuxnet", estime Jarno Limnéll. Développé par les Etats-Unis et Israël, ce malware leur a permis de saboter pendant de longs mois les installations nucléaires iraniennes, ralentissant le programme de plusieurs années. Un autre programme visant l'Iran, Flame, a lui permis aux deux pays de collecter de nombreuses données silencieusement. Ces découvertes avaient été suivies d'attaques informatiques contre des installations pétrôlières de pays du Golfe, attribuées à l'Iran.
Depuis, les exemples d'attaques au long cours, notamment dans le cadre d'affaires d'espionnage industriel, se sont multipliées, entre autres contre la France. "On peut vraiment parler d'une course aux cyberarmes", estime Stonesoft, pour qui "les cyberattaques amènent à revoir les concepts de guerre et de paix". "Les capacités de cyberattaques peuvent être cachées. Contrairement aux défilés militaires classiques, il n'y a pas de parades de nerds (spécialistes de l'informatique). Il s'agit plus d'une question de talent que de nombre. En ligne, une personne talentueuse peut faire ce qu'elle veut. La suspicion [liée au pouvoir de chaque cybersoldat et le flou autour de leur nombre] est l'une des raisons de la course aux cyberarmes", poursuit l'expert finlandais.
L'armée américaine se prépare à multiplier le nombre de membres de sa chaine de commandement "cyber" par 5, de 900 à 4 900 personnes. Les forces chinoises seraient de 20 000 personnes, autour du "troisième département de l'armée populaire de libération [estimé à 2 000 personnes] renforcé par une nébuleuse des services de renseignement, de centres de recherches et d'universités", indique Michel Baud. Les pays mesurent désormais la vulnérabilité de leurs infrastructures critiques, fortement informatisées, comme les centrales nucléaires ou les réseaux de distribution d'eau. Ces cibles seraient aisément ciblables, pour des effets potentiellement graves, menant des éditeurs de sécurité à en faire un nouveau terrain commercial. Surtout, ces armes numériques coûteraient globalement des centaines ou milliers de fois moins cher que les armes classiques.
IDENTIFIER ET LUTTER CONTRE LES ATTAQUES
Les cyberattaques peuvent prendre plusieurs formes, avec des impacts différents, allant d'une tentative individuelle à une action majeure, coordonnée. "Il existe trois pays capables de créer des malwares qui peuvent mettre à mal l'existence d'un pays : les Etats-Unis, la Chine et la Russie", estime Stonesoft. Les services de cyberdéfense américain et russe préparent la réouverture d'une ligne téléphonique directe, quand le Barack Obama a rencontré le président chinois Xi Jinping, après avoir accusé à plusieurs reprises ses deux rivaux de cyberespionnage, pour un coût chiffré en centaines de milliards de dollars.
L'un des principaux défis en matière de "cyberguerre" est savoir qui attaque et ne pas se tromper de cible pour d'éventuelles représailles. "Le projet numéro un de l'Agence pour les projets de recherche avancée de la défense (Darpa) - au Pentagone - est de pouvoir trouver la source de l'attaque", explique Jarno Limnéll.
Ce qui demande de résoudre de nombreuses difficultés techniques, et cette identification peut aussi avoir des freins légaux. "En France, nous n'avons pas le droit de mener une action offensive dans un cadre défensif. Remonter une attaque est considéré comme de l'offensif. Très clairement, les Etats-Unis se permettent ce genre d'actions", explique le français Michel Baud. "Le volet offensif de la cyberstratégie est en France aux mains des services secrets. Le contrôle de ces actions reste la chasse gardée de l'Etat. Les Etats européens ne délimitent pas non plus tous de la même manière la cyberdéfense. Nous nous limitons au défensif, quand d'autres Etats peuvent parler d'offensif", justifie Michel Baud. "Est-ce qu'il y a une réponse européenne sur la cyberdéfense ? Il faudrait l'avis des 28 Etats. Si on a pu aller au Mali, c'est que la France était 'toute seule' dans un premier temps", déclare l'officier de l'armée de terre.
Les USA se réservent ainsi le droit d'attaquer préventivement ou de bombarder de centres d'opérations cyber en cas d'attaque. "Si on attaque un million de fois et qu'une attaque passe, l'assaillant a gagné. Pour réussir, un défenseur devra bloquer toutes les attaques", estime Stonesoft, comparant la course entre cyberattaque et cyberdéfense à l'amélioration des chars et des armes anti-char.
"En dehors des grandes menaces, la sécurité serait grandement améliorée en sécurisant mieux certaines choses simples. Il faut déjà que chacun comprenne les règles 'd'hygiène'", explique l'entreprise finlandaise. La plupart des attaques exploitent des failles connues dans des logiciels anodins ou la négligence des personnes. Cette 'hygiène' est l'un des combats de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) française, qui a publié un guide pour entreprises en octobre.
PEU DE COORDINATION EUROPÉENNE, LA FRANCE SE POSITIONNE
Le paysage européen, lui, ne serait pas au beau fixe. "Il n'y a pas de pays précurseur en Europe sur les questions de cybersécurité. Il devrait y avoir de plus en plus de coopération entre les pays, qui est minimale aujourd'hui. Dans l'OTAN, les pays ont compris qu'ils doivent partager, la coopération a beaucoup augmenté ces dernières années", déplore le responsable de Stonesoft.
"La cyberstratégie est aux mains des services secrets. Elle reste la chasse gardée de l'Etat. Les Etats européens ne délimitent pas non plus tous de la même manière la cyberdéfense. Nous nous limitons au défensif, quand d'autres Etats peuvent parler d'offensif", justifie Michel Baud. "Est-ce qu'il y a une réponse européenne sur la cyberdéfense ? Il faudrait l'avis des 28 Etats. Si on a pu aller au Mali, c'est que la France était 'toute seule' dans un premier temps", déclare l'officier de l'armée de terre.
La situation française a grandement évolué ces dernières années. "On assiste à une bascule. En deux ans, les deux premières chaires de recherche 'cyber' [dont une à l'école de Saint-Cyr Coëtquidan, soutenue par Thalès] ont été créées. La prise de conscience a clairement pris de l'ampleur dans le dernier livre blanc de la Défense, il faut que ce soit suivi d'effets", estime le spécialiste français. L'Anssi, au coeur de la cyberdéfense française et dotée de 300 personnes en 2012, devrait passer à 400 personnes cette année.
"La chaine de commandement se met en place. Il y a vraiment beaucoup de choses à faire, malgré les baisses d'effectifs actées par les deux derniers livres blanc. Il y a très clairement un problème pour conserver ces spécialistes compétents au sein des armées, notamment en terme de salaire par rapport aux sociétés de défense, dans le civil. Avoir suffisamment de spécialistes est problématique... Ce qui est le cas aussi pour toutes les institutions européennes, les Américains ou les Britanniques", tempère Michel Baud. "La France est très dépendante de ses infrastructures. Le Royaume-Uni a très bien compris le problème et parle de cyber-résilience. Il y a des difficultés à la coopération public-privé en France. Plus de 80 % des infrastructures critiques françaises sont pourtant privées", note enfin Jarno Liméll.
DIVERS
Catastrophe de Brétigny-sur-Orge : l'état du réseau en question
Des wagons renversés en gare de Brétigny-sur-Orge © Reuters - Gonzalo Fuentes
Alors que les secours, les agents de la SNCF et les policiers travaillent toujours sur les lieux de cette catastrophe ferroviaire, et sans préjuger des enquêtes, des questions se posent sur l'état du réseau des trains classiques en général, de cette ligne Paris-Limoges en particulier. Dernier bilan : six morts, huit blessés graves et 22 plus légers.
La modernisation de cette ligne, c'est le combat d'une association au nom prémonitoire : "Urgence ligne Paris Orléans Limoges Toulouse". Son président, l'ancien député du Cher Jean-Claude Sandrier, se dit "extrêmement prudent sur les causes de l'accident" mais il parle d'une ligne "qui a été pendant au moins dix ans plus ou moins abandonnée".
Des lignes "laissées de côté probablement pour favoriser le TGV"
Et il rappelle la demande d'un "schéma directeur de modernisation", une demande formulée à nouveau en mars et acceptée par le ministre des Transports : "Il faut définir la modernisation en terme de trains, d'infrastructure, de financements. On s'est rendu compte suite au rapport Duron que les lignes classiques ont besoin de faire un effort de modernisation. Elles ont été un peu laissées de côté probablement pour favoriser le TGV. Aujourd'hui il faut rétablir l'équilibre. Et c'est l'engagement qu'a pris le gouvernement".
Les passagers aussi parle d'un matériel rouland "de plus en plus vétuste". C'est le cas de Cyril qui était dans le wagon numéro 5, le dernier avant ceux qui se sont couchés. Il note aussi que "ce n'était pas la rame Téoz habituelle, il y avait des wagons Corail rajoutés à des endroits divers."
"Si la sécurité a un coût, elle n'a surtout pas de prix" (SUD-Rail)
Enfin "en ces moments dramatiques", le syndicat SUD-Rail "refuse de polémiquer avec les responsables de la dégradation de la sécurité du système ferroviaire". Mais il affirme que "plus tard viendra l'heure de rendre des comptes : "Cela fait des années que nous attirons l'attention sur le fait que l'entretien des infrastructures et des voitures de voyageurs ne saurait être soumis aux lois du marché et que si la
sécurité a un coût, elle n'a surtout pas de prix"
sécurité a un coût, elle n'a surtout pas de prix"
Brétigny-sur-Orge : "un spectacle effroyable"
Le Monde.fr | Par Benoît Hopquin
Il y a d'abord l'odeur entêtante, des heures après le drame. Réminiscences des frottements du métal fou sur les rails, des wagons torturés s'enchevêtrant. Relents aussi de la tôle qu'on découpe depuis des heures à la recherche des victimes. Dans le sous-sol de la gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne), l'âcreté prend à la gorge. Dans ce goulet désormais silencieux qui mène aux voies, des sauveteurs à bout de fatigue déambulent comme des zombies, l'uniforme sali, le casque de chantier un peu de guingois, la lampe frontale éteinte comme en signe de deuil. Se mêlent déjà à eux les enquêteurs pour les premières constatations.
Puis, sur le quai, à la lumière d'éclairages surpuissants, c'est l'amas inepte, lugubre des wagons, dont un "première classe" pas plus reluisant que les autres. Une voiture est couchée sur le flanc, éventrée en son milieu, après avoir traversé le quai et emporté dans sa course le toit et les poteaux de béton brut. Une autre est cassée en deux, partie sur la voie, partie sur le quai. Une troisième est restée debout sur ses boggies, sage sur ses rails, comme toute bête d'être indemne. Cent-cinquante mètres plus loin se trouve la motrice et trois voitures, elles aussi intactes. C'est ce qui reste du bel ordonnancement du train Teoz Intercités Paris-Limoges n°3657.
Tout dit l'extrême violence du choc, à 137 km/h. Cet enchevêtrement de métal mortel, bien sûr. Mais aussi les rails arrachés comme brindilles, tordus et dressés dans les airs. Mais aussi le ballast projeté à plusieurs dizaines de mètres, contre les immeubles du voisinage, comme une pluie volcanique de pierres grosses comme le poing.
Dans le milieu de la nuit, le bilan officiel était de six morts (pas d'enfant) et trente blessés, dont huit dans un état grave. Les secours poursuivaient leurs recherches dans les entrailles de la voiture la plus endommagée. Des moyens lourds, camions ou engins de levage, étaient à l'œuvre pour triturer cette carcasse.
Le train transportait 385 voyageurs pour un voyage ordinaire, sur un air d'escapade à la Tati, puisque de départ en vacances. Il n'était cependant pas bondé.
"LA SOLIDARITÉ A ÉTÉ IMMÉDIATE"
A l'extérieur de la gare, son sac à ses pieds, du sang sur la manche droite de sa veste claire, la voix calme mais le regard un peu hagard, Virginie raconte comment le Paris-Limoges avait quitté normalement la gare d'Austerlitz à 16 h 53. Il arrivait vers Brétigny-sur-Orge, presque à pleine vitesse. Le service mini-bar commençait à arpenter le train. Virginie était en train de commander un sandwich.
Il était 17 h 14, diront les rapports officiels. La voiture s'est mise à tanguer brutalement puis à se coucher et à se tordre, pointant de partout sa ferraille acérée. La voisine de derrière a été projetée sur Virginie. C'est son sang qui est sur la manche.
Virginie a aidé la blessée. Elle le dit sans forfanterie. "Entre tous, la solidarité a été immédiate, formidable", assure-t-elle. D'autres évoquent des scènes de panique, de chaos, un slalom entre le métal et les blessés ou parfois les corps sans vie pour quitter cet enfer. Accourus, des agents de la SNCF brisent les vitres pour permettre aux voyageurs de s'échapper.
En réunion à l'hôtel de ville, le maire de Brétigny, Bernard Decaux, et une partie de ses adjoints sont prévenus par un texto mais aussi par le fracas assourdi qui arrive jusqu'à leurs fenêtres. Ils arrivent sur les quais cinq minutes plus tard, découvrent les blessés. "C'était un spectacle effroyable", explique le maire. "Il y avait partout des gens ensanglantés", raconte Michel Parrot, maire adjoint et ancien cheminot.
UNE COLLISION ÉVITÉE
Les secours locaux arrivés les premiers sur place sont vite débordés par l'ampleur du drame. Le plan rouge est déclenché. Près de 300 pompiers, vingt équipes médicales du service mobile d'urgence et de réanimation sont installés sur le parvis de la gare. La sage bâtisse construite au début du XXe siècle est convertie en hôpital de campagne. Des équipes psychologiques prennent en charge des rescapés sous le choc. Une piste d'hélicoptère est aménagée pour les cas les plus graves. Les ambulances de la Sécurité civile ou de la Croix Rouge commencent leur noria vers les hôpitaux du voisinage, sirènes hurlantes. Parmi les blessés figurent les passagers du train mais aussi des usagers d'un RER C qui venait de stopper à Brétigny-sur-Orge. Ils quittaient les quais quand ils ont été atteints par les projections de pierre du Paris-Limoges qui déraillait.
Les informations arrivent peu à peu. Régulièrement, Frédéric Cuvillier, ministre des transports, et Guillaume Pepy, président de la SNCF, viennent rendre compte aux journalistes. Le visage contracté, ils n'émettent d'abord que des messages lapidaires, repartent, reviennent un peu plus tard, étoffant les explications, au fil des heures.
Le train semble avoir déraillé au moment de passer un aiguillage, deux cents mètres en amont de Brétigny. Sous la violence des torsions, un attelage s'est alors brisé au milieu du train, deux des trois wagons de queue se renversant. Certains voyageurs font état de plusieurs chocs en tous sens, d'une voiture qui s'élève dans les airs puis s'écrase au sol. Le convoi s'est alors disloqué.
"Quand il y a un déraillement, le problème vient soit des roues, soit du rail", explique Guillaume Pepy, sans plus s'aventurer. L'aiguillage avait été vérifié le 4 juillet. Un train était passé à 16 h 45 sur la même voie, sans encombre. Le train roulait à 137 km/h, en dessous de sa vitesse limite fixée à 150 km/h. "Le conducteur est très choqué. Il a ressenti des à-coups en entrant dans la gare et a appliqué en l'espace de quelques secondes les mesures réglementaires, soit un signal d'alerte radio et un signal d'alerte lumineux, qui permettent d'arrêter toutes les circulations dans la zone", détaille Alain Krakovitch, directeur général de la sécurité ferroviaire de la SNCF. Un réflexe qui a, semble-t-il, permis d'éviter une collision avec un convoi arrivant en sens inverse.
CIRCULATION INTERROMPUE
Trois enquêtes ont été ouvertes, par le parquet d'Evry, par le Bureau enquête accident (BEA) du ministère des transports et par la SNCF. Elles devraient apporter plus d'éléments sur les causes du drame, plus grave catastrophe ferroviaire depuis l'accident de la gare de Lyon, en 1988, qui avait fait 56 morts.
Vers 20 heures, le président de la République s'est rendu sur les lieux. François Hollande a exprimé "sa solidarité aux familles" et loué "la mobilisation des services de secours". Le premier ministre Jean-Marc Ayrault puis le ministre de l'intérieur Manuel Valls l'ont suivi dans la soirée.
Tout de suite après l'accident, selon des témoins, une trentaine de jeunes venus des environs ont tenté de voler des effets des victimes, sacs, portables ou autres. Ils ont également caillassé les pompiers qui intervenaient. Puis ils ont été évacués hors du périmètre par les CRS. Les échauffourées se sont poursuivies encore quelques temps, avant de s'apaiser.
Steevy Gustave, maire adjoint de Brétigny, explique qu'il a aussi reçu dans la soirée des centaines de messages d'habitants de Brétigny qui proposaient de venir aider les secours. Toute la soirée, la circulation a été neutralisée sur toute la ligne. Gare d'Austerlitz, où la foule des voyageurs ne savait comment faire, un message répétait dans toutes les langues : "A la suite d'un très grave accident..."
Brétigny-sur-Orge : le ministre des Transports dément des pillages
Invité de France Info ce samedi matin, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier, a démenti les informations qui commencent à circuler sur d'éventuels pillages après la catastrophe. Il a parlé d'une tentative de vol d'un téléphone portable et de "scènes d'excitations mineures".
Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier © Radio France - SJ
C'est le député socialiste de l'Essonne Jérôme Guedj qui a le premier évoqué des pillages avant de faire quelque peu machine arrière en souhaitant, dans un deuxième tweet, "ne rien exagérer".
Et ce samedi matin sur France Info, le ministre des transports Frédéric Cuvillier a d'abord parlé d'une "information que je ne suis pas en mesure de confirmer". Avant de la "démentir" : "A ma connaissance, une personne a été interpellée pour avoir tenté de dérober un téléphone portable de service de secours. Il y a eu des scènes d'excitations mais mineures. Et loin de ce que nous avons pu entendre ici et là de scènes qui n'ont pas été avérées".
Brétigny-sur-Orge : polémique à venir sur l'état du réseau
Le gouvernement vient de décider un plan d'investissements destinés à accélérer la rénovation des infrastructures vieillissantes.
Si la plus grande prudence est de mise sur les causes de l'accident, l'état du réseau est dans tous les esprits. Il y a plus: selon le porte-parole de l'Association des voyageurs usagers des chemins de fer (Avuc), Willy Colin, cette ligne Paris-Limoges avait été «listée comme malade en 2011 par Guillaume Pepy lui-même».
Tragique coïncidence, ce drame intervient seulement trois jours après l'annonce par le gouvernement de ses projets d'investissements dans le domaine ferroviaire. Un programme dont le mot d'ordre est de privilégier les opérations de rénovation des infrastructures ferroviaires françaises, caractérisées par «un état de dégradation majeure», selon les mots du ministre des Transports, Frédéric Cuvillier. Un constat partagé par l'ensemble des acteurs du secteur, mais dont les conséquences à ce stade semblaient ne se traduire que par des répercussions sur la ponctualité et la qualité de service, mais pas en termes de sécurité qui reste à un niveau très élevé dans le rail français.
Selon le gouvernement, la politique du «tout-TGV» menée ces dernières années - 4 lignes à grande vitesse sont actuellement simultanément en construction dans l'Hexagone - s'est faite au détriment de l'entretien de l'existant qui a manqué de moyens. En fait, le problème est beaucoup plus ancien. Dès 2005, un premier audit mené par l'École polytechnique de Lausanne a conclu à un sous-investissement chronique sur le rail français, soumis à forte tension du fait d'une circulation massive. Les dépenses consacrées à la modernisation des installations existantes sont en conséquence passées de 1 milliard d'euros en 2007 à 2,5 milliards en 2011. Fin 2011, un gigantesque chantier de rénovation a été lancé sur l'ensemble du réseau national, provoquant à l'époque un «big bang» des horaires.
Le gouvernement Ayrault a donc budgété 5,5 milliards d'euros par an (État, SNCF, RFF…) qui seront notamment consacrés au renouvellement de l'ensemble des rames Intercités d'une part - les fameux trains Corail comme celui qui a déraillé ce vendredi - et à la modernisation des grands «nœuds» ferroviaires d'autre part.
Tragique coïncidence, ce drame intervient seulement trois jours après l'annonce par le gouvernement de ses projets d'investissements dans le domaine ferroviaire. Un programme dont le mot d'ordre est de privilégier les opérations de rénovation des infrastructures ferroviaires françaises, caractérisées par «un état de dégradation majeure», selon les mots du ministre des Transports, Frédéric Cuvillier. Un constat partagé par l'ensemble des acteurs du secteur, mais dont les conséquences à ce stade semblaient ne se traduire que par des répercussions sur la ponctualité et la qualité de service, mais pas en termes de sécurité qui reste à un niveau très élevé dans le rail français.
Selon le gouvernement, la politique du «tout-TGV» menée ces dernières années - 4 lignes à grande vitesse sont actuellement simultanément en construction dans l'Hexagone - s'est faite au détriment de l'entretien de l'existant qui a manqué de moyens. En fait, le problème est beaucoup plus ancien. Dès 2005, un premier audit mené par l'École polytechnique de Lausanne a conclu à un sous-investissement chronique sur le rail français, soumis à forte tension du fait d'une circulation massive. Les dépenses consacrées à la modernisation des installations existantes sont en conséquence passées de 1 milliard d'euros en 2007 à 2,5 milliards en 2011. Fin 2011, un gigantesque chantier de rénovation a été lancé sur l'ensemble du réseau national, provoquant à l'époque un «big bang» des horaires.
Le gouvernement Ayrault a donc budgété 5,5 milliards d'euros par an (État, SNCF, RFF…) qui seront notamment consacrés au renouvellement de l'ensemble des rames Intercités d'une part - les fameux trains Corail comme celui qui a déraillé ce vendredi - et à la modernisation des grands «nœuds» ferroviaires d'autre part.
Accident de train: une pièce défaillante de l’aiguillage en cause
Libération
Une pièce de métal défaillante dans l’aiguillage de la voie sur laquelle circulait le train accidenté vendredi en gare de Brétigny-sur-Orge serait à l’origine du déraillement du Paris-Limoges vendredi, a annoncé samedi un responsable de la SNCF.
«Cette éclisse», sorte d’agrafe en acier qui relie deux rails dans un aiguillage, «s’est désolidarisée, elle s’est détachée, elle est sortie de son logement», a détaillé Pierre Izard, directeur général des infrastructures après les premiers constats de la nuit de la compagnie.
L’éclisse qui s’est détachée «est venue se loger au centre de l’aiguillage et à cet endroit elle a empêché le passage normal des roues du train et elle aurait provoqué le déraillement du train», a-t-il précisé.
Dans ce contexte, la SNCF a annoncé le contrôle des 5.000 pièces semblables de son réseau. «La désolidarisation de cette éclisse du rail est l’objet même» des enquêtes judiciaires et techniques en cours, a déclaré le patron de la SNCF Guillaume Pepy.
«Nous avons décidé de vérifier les équipements de cette nature sur l’ensemble du réseau et cela commence maintenant», a-t-il précisé.
Au total, dans cet accident qui a coûté la vie à au moins six personnes, quatre voitures ont déraillé: deux se sont couchées sur la voie, une s’est trouvée à cheval sur la voie et sur le quai et la dernière est restée debout. Le train comptait sept wagons.
«Cette éclisse», sorte d’agrafe en acier qui relie deux rails dans un aiguillage, «s’est désolidarisée, elle s’est détachée, elle est sortie de son logement», a détaillé Pierre Izard, directeur général des infrastructures après les premiers constats de la nuit de la compagnie.
L’éclisse qui s’est détachée «est venue se loger au centre de l’aiguillage et à cet endroit elle a empêché le passage normal des roues du train et elle aurait provoqué le déraillement du train», a-t-il précisé.
Dans ce contexte, la SNCF a annoncé le contrôle des 5.000 pièces semblables de son réseau. «La désolidarisation de cette éclisse du rail est l’objet même» des enquêtes judiciaires et techniques en cours, a déclaré le patron de la SNCF Guillaume Pepy.
«Nous avons décidé de vérifier les équipements de cette nature sur l’ensemble du réseau et cela commence maintenant», a-t-il précisé.
Au total, dans cet accident qui a coûté la vie à au moins six personnes, quatre voitures ont déraillé: deux se sont couchées sur la voie, une s’est trouvée à cheval sur la voie et sur le quai et la dernière est restée debout. Le train comptait sept wagons.
Trois planètes habitables découvertes (presque) tout près de la Terre
Il y a quelques jours, des astronomes européens sont tombés sur des planètes potentiellement habitables. Elles sont situées dans la constellation du Scorpion, dans une zone idéale par rapport à "leur" Soleil. Cette découverte relance les chances de révéler, un jour peut-être, l'existence d'un monde comparable à celui de la Terre.
Le système Gliese 667C © ESO / L.Calçada
À l'origine de la découverte : des astronomes de l'Observatoire européen austral.Autour d'une étoile à peu près trois fois moins grosse que notre Soleil, Gliese 667C, les scientifiques ont repéré au moins trois planètes, peut-être même cinq, plus grosses que la Terre et qui pourraient abriter des formes de vie. Elles sont en effet situées à une distance idéale de "leur" Soleil, autorisant la présence d'eau à leur surface. L'eau étant l'un des éléments indispensables au développement de la vie.
On n'en sait guère plus pour l'instant, d'autant que les planètes ont seulement été "repérées", mais pas encore vraiment vues. Et que ce petit monde est tout de même à 22 années-lumière de la Terre : avec nos fusées actuelles, il faudrait 500.000 ans pour aller se poser dessus.
Une autre Terre ?
Mais cette découverte relance les chances de révéler l'existence, un jour peut-être, de mondes comparables à celui de la Terre.
Au micro de France Info junior, les explications de Benjamin Poupard, animateur au Planétarium de Reims. Il répond, sous la coupole du planétarium, aux questions d'Ulysse, 14 ans.
"Heureux qui comme Ulysse", 14 ans, en 3e à Paris, pose ses questions sur les exoplanètes découvertes non loin de la Terre © Radio France Gilles Halais
Le Planétarium de Reims va rouvrir ses portes début septembre, dans des locaux flambant neufs.
Lundi 2 septembre, retour également de France Info junior, après la pause estivale. France Info junior sera désormais un rendez-vous quotidien, du lundi au vendredi, dès la mi-journée.
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