HUMOUR......ENCORE QUE......
Troll bag - L'Humour de Droite
CA, C'EST DU SPORT !!!
Quand Christine Boutin et les anti mariage homo appellent à boycotter... la nouvelle Marianne des timbres ????
Au JT belge, un ancien Premier ministre en bermuda et en sandales
http://nieuws.vtm.be/x-tra/53318-zomerse-dehaene-te-gast-bij-vtm-nieuws
14 JUILLET
POLITIQUE
Recherché par la CPI, le président du Soudan en visite au Nigeria
Le président soudanais Omar Hassan al Bachir, recherché par la Cour pénale internationale, s’est rendu dimanche au Nigeria pour assister à un sommet de l’Union africaine sur le sida.
Inculpé de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour des faits commis lors de la guerre civile au Darfour, qui a fait 200 000 morts, il risque l’arrestation dans les 120 Etats signataires des statuts de la CPI, dont le Nigeria fait partie.
Il s’agit de son premier déplacement en Afrique de l’ouest depuis l’émission du mandat d’arrêt, en mars 2009. Mais l’Union africaine a décidé de ne pas coopérer avec la CPI dans cette affaire, jugeant que l’arrestation des responsables recherchés nuirait à la résolution des multiples conflits dont le Soudan est le théâtre.
Elise Keppler, directrice du Programme Justice internationale de Human Rights Watch, a jugé « honteux » que le Nigeria devienne le premier pays d’Afrique de l’Ouest à accueillir le président soudanais. « Al Bachir est recherché pour les crimes les plus graves […] et l’accueil du Nigeria est un affront pour les victimes. Il devrait être en détention », a-t-elle ajouté.
Egypte: nouvelles manifestations prévues entre pro et anti-Morsi
Partisans et détracteurs du président islamiste déchu Mohamed Morsi ont appelé à de nouvelles manifestations lundi au Caire, alors que la formation définitive du gouvernement intérimaire devait être annoncée dans la semaine, une situation suivie de très près à l'étranger (c) Afp
Le Caire (AFP) - Partisans et détracteurs du président islamiste déchu Mohamed Morsi ont appelé à de nouvelles manifestations lundi au Caire, alors que la formation définitive du gouvernement intérimaire devait être annoncée dans la semaine, une situation suivie de très près à l'étranger illustrée par l'arrivée en Egypte d'un haut responsable américain, William Burns.
Par ailleurs, au moins trois personnes ont été tuées et 17 blessées lundi matin dans l'attaque par des hommes armés d'un bus transportant des ouvriers d'une cimenterie à Al-Arish, dans le nord de la péninsule du Sinaï, où les troubles sont récurrents, selon des sources médicales et sécuritaires.
Dimanche, Mohamed Morsi a été interrogé sur son évasion de prison début 2011 par la justice égyptienne qui a décidé le gel des avoirs de 14 responsables islamistes dans le cadre de l'enquête sur les violences sanglantes des deux dernières semaines.
Le secrétaire d’État adjoint William Burns est arrivé au Caire pour une visite de deux jours, la première d'un haut responsable américain depuis la destitution par l'armée de M. Morsi le 3 juillet.
"Il rencontrera des responsables du gouvernement par intérim ainsi que des responsables de la société civile et des entreprises", a indiqué le département d'Etat dans un communiqué.
"Dans toutes ces rencontres, il soulignera le soutien des Etats-Unis aux Egyptiens, pour la fin des violences et pour une transition qui conduise à un gouvernement civil ouvert et démocratiquement élu", précise-t-il.
L'ex-chef de l’État, ainsi que d'autres membres des Frères musulmans, ont été interrogés dimanche dans un lieu tenu secret sur les circonstances de leur évasion de la prison de Wadi Natroun (au nord-ouest du Caire) durant la révolte contre Hosni Moubarak, ont indiqué des sources judiciaires à l'AFP.
L'enquête, menée par la Sécurité intérieure, cherche en particulier à déterminer si la confrérie a bénéficié de l'aide de groupes étrangers comme le Hezbollah libanais ou le Hamas palestinien, ont-elles précisé.
Samedi, des sources judiciaires avaient par ailleurs annoncé que le nouveau procureur général, Hicham Barakat, examinait des plaintes de particuliers contre M. Morsi et d'autres membres des Frères musulmans, pour "espionnage", "incitation au meurtre de manifestants" et "mauvaise gestion économique".
Le procureur général a en outre ordonné le gel des avoirs de 14 hauts responsables islamistes, parmi lesquels le Guide suprême Mohamed Badie et huit autres dirigeants des Frères musulmans.
Une centaine de personnes sont mortes depuis le renversement de Mohamed Morsi par l'armée, au terme de manifestations massives réclamant son départ.
Les heurts les plus sanglants sont survenus le 8 juillet, lors d'un rassemblement pro-Morsi devant le siège de la Garde républicaine au Caire, faisant au moins 53 morts. Un mandat d'arrêt a été émis contre le Guide suprême des Frères et d'autres responsables de la confrérie en lien avec ce drame. En revanche, quelque 200 personnes arrêtées la semaine dernière ont été libérées dimanche.
Les deux camps rivaux ont prévu de nouvelles manifestations lundi au Caire.
Les partisans de Mohamed Morsi, auquel des millions d’Égyptiens ont reproché de ne pas avoir su gérer le pays et de n'avoir servi que les intérêts de sa confrérie, sont rassemblés depuis deux semaines devant la mosquée Rabaa al-Adawiya. Ils exigent le retour du premier président démocratiquement élu du pays.
Le nouveau pouvoir, sourd à ces demandes, a assuré que l'ex-chef de l’État se trouvait "en lieu sûr" et était "traité dignement". Mais il n'est pas apparu en public depuis son arrestation, et Washington, ainsi que Berlin, a réclamé sa libération.
Dans un premier commentaire depuis le 3 juillet, le général Abdel Fattah al-Sissi --nouvel homme fort du pays-- a affirmé que l'armée avait agi après le refus de Mohamed Morsi d'organiser un référendum sur sa présidence.
Parallèlement, le Premier ministre Hazem Beblawi a poursuivi dimanche ses tractations pour constituer au plus vite un nouveau gouvernement, afin de maintenir le cap politique fixé par le président intérimaire Adly Mansour, qui doit notamment mener à des élections législatives début 2014.
Le prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei a prêté serment comme vice-président chargé des relations internationales, et l'ancien ambassadeur à Washington, Nabil Fahmy, a dit avoir accepté le poste de ministre des Affaires étrangères. Ahmed Galal, un ancien de la Banque mondiale (BM), va devenir ministre des Finances.
Selon M. Beblawi, la composition du gouvernement pourrait être annoncée mardi ou mercredi. Il a réaffirmé que ses priorités seraient de restaurer la sécurité, d'assurer la fourniture des biens et services et de préparer les échéances électorales.
L'évolution de la crise dans le pays le plus peuplé du monde arabe est toujours scrutée de près à l'étranger: le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton s'est dite "profondément préoccupée", tandis que le Premier ministre turc, l'islamiste Recep Tayyip Erdogan, a clamé que Mohamed Morsi demeurait le seul chef d’État légitime à ses yeux.
Dimanche soir, des milliers de personnes se sont rassemblées à Istanbul en soutien à M. Morsi.
Human Rights Watch a critiqué l'enquête menée par le nouveau pouvoir sur les heurts du 8 juillet.
Par ailleurs, au moins trois personnes ont été tuées et 17 blessées lundi matin dans l'attaque par des hommes armés d'un bus transportant des ouvriers d'une cimenterie à Al-Arish, dans le nord de la péninsule du Sinaï, où les troubles sont récurrents, selon des sources médicales et sécuritaires.
Dimanche, Mohamed Morsi a été interrogé sur son évasion de prison début 2011 par la justice égyptienne qui a décidé le gel des avoirs de 14 responsables islamistes dans le cadre de l'enquête sur les violences sanglantes des deux dernières semaines.
Le secrétaire d’État adjoint William Burns est arrivé au Caire pour une visite de deux jours, la première d'un haut responsable américain depuis la destitution par l'armée de M. Morsi le 3 juillet.
"Il rencontrera des responsables du gouvernement par intérim ainsi que des responsables de la société civile et des entreprises", a indiqué le département d'Etat dans un communiqué.
"Dans toutes ces rencontres, il soulignera le soutien des Etats-Unis aux Egyptiens, pour la fin des violences et pour une transition qui conduise à un gouvernement civil ouvert et démocratiquement élu", précise-t-il.
L'ex-chef de l’État, ainsi que d'autres membres des Frères musulmans, ont été interrogés dimanche dans un lieu tenu secret sur les circonstances de leur évasion de la prison de Wadi Natroun (au nord-ouest du Caire) durant la révolte contre Hosni Moubarak, ont indiqué des sources judiciaires à l'AFP.
L'enquête, menée par la Sécurité intérieure, cherche en particulier à déterminer si la confrérie a bénéficié de l'aide de groupes étrangers comme le Hezbollah libanais ou le Hamas palestinien, ont-elles précisé.
Samedi, des sources judiciaires avaient par ailleurs annoncé que le nouveau procureur général, Hicham Barakat, examinait des plaintes de particuliers contre M. Morsi et d'autres membres des Frères musulmans, pour "espionnage", "incitation au meurtre de manifestants" et "mauvaise gestion économique".
Le procureur général a en outre ordonné le gel des avoirs de 14 hauts responsables islamistes, parmi lesquels le Guide suprême Mohamed Badie et huit autres dirigeants des Frères musulmans.
Une centaine de personnes sont mortes depuis le renversement de Mohamed Morsi par l'armée, au terme de manifestations massives réclamant son départ.
Les heurts les plus sanglants sont survenus le 8 juillet, lors d'un rassemblement pro-Morsi devant le siège de la Garde républicaine au Caire, faisant au moins 53 morts. Un mandat d'arrêt a été émis contre le Guide suprême des Frères et d'autres responsables de la confrérie en lien avec ce drame. En revanche, quelque 200 personnes arrêtées la semaine dernière ont été libérées dimanche.
Les deux camps rivaux ont prévu de nouvelles manifestations lundi au Caire.
Les partisans de Mohamed Morsi, auquel des millions d’Égyptiens ont reproché de ne pas avoir su gérer le pays et de n'avoir servi que les intérêts de sa confrérie, sont rassemblés depuis deux semaines devant la mosquée Rabaa al-Adawiya. Ils exigent le retour du premier président démocratiquement élu du pays.
Le nouveau pouvoir, sourd à ces demandes, a assuré que l'ex-chef de l’État se trouvait "en lieu sûr" et était "traité dignement". Mais il n'est pas apparu en public depuis son arrestation, et Washington, ainsi que Berlin, a réclamé sa libération.
Dans un premier commentaire depuis le 3 juillet, le général Abdel Fattah al-Sissi --nouvel homme fort du pays-- a affirmé que l'armée avait agi après le refus de Mohamed Morsi d'organiser un référendum sur sa présidence.
Parallèlement, le Premier ministre Hazem Beblawi a poursuivi dimanche ses tractations pour constituer au plus vite un nouveau gouvernement, afin de maintenir le cap politique fixé par le président intérimaire Adly Mansour, qui doit notamment mener à des élections législatives début 2014.
Le prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei a prêté serment comme vice-président chargé des relations internationales, et l'ancien ambassadeur à Washington, Nabil Fahmy, a dit avoir accepté le poste de ministre des Affaires étrangères. Ahmed Galal, un ancien de la Banque mondiale (BM), va devenir ministre des Finances.
Selon M. Beblawi, la composition du gouvernement pourrait être annoncée mardi ou mercredi. Il a réaffirmé que ses priorités seraient de restaurer la sécurité, d'assurer la fourniture des biens et services et de préparer les échéances électorales.
L'évolution de la crise dans le pays le plus peuplé du monde arabe est toujours scrutée de près à l'étranger: le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton s'est dite "profondément préoccupée", tandis que le Premier ministre turc, l'islamiste Recep Tayyip Erdogan, a clamé que Mohamed Morsi demeurait le seul chef d’État légitime à ses yeux.
Dimanche soir, des milliers de personnes se sont rassemblées à Istanbul en soutien à M. Morsi.
Human Rights Watch a critiqué l'enquête menée par le nouveau pouvoir sur les heurts du 8 juillet.
L'attaque d'un car fait trois morts dans le Sinaï égyptien
Le Monde.fr avec Reuters
Des tirs de roquettes imputés à des extrémistes islamistes ont fait trois morts et 17 blessés lundi matin à bord d'un car qui transportait des employés d'un cimenterie dans le Sinaï égyptien, a-t-on appris de sources proches des services de sécurité et auprès du personnel médical.
Le véhicule a été pris pour cible à El Arich, où attentats et actes de guérilla se multiplient depuis le 3 juillet, date à laquelle l'armée a déposé le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans. Les assaillants ont crié "Allah akbar !", lorsque le véhicule a été touché, rapportent des témoins.
Les mouvements islamistes de la péninsule frontalière d'Israël et de la bande de Gaza avaient déjà tiré parti du vide politique et sécuritaire après le renversement d'Hosni Moubarak, en février 2011.
Troisième nuit de violences en Irlande du nord
Des affrontements entre manifestants et policiers, à Belfast, dans la nuit de samedi à dimanche. Cathal McNaughton © Reuters
Dimanche soir, pour la troisième nuit consécutive, la ville de Belfast a été le théâtre de heurts entre la police irlandaise et des centaines de protestants loyalistes. Si 40 policiers ont été blessés, le nombre de manifestants touchés n'a pas été communiqué.
C'est le troisième matin de suite que la ville de Belfast, capitale de l'Irlande du Nord, se réveille groggy. Un autre policier a été blessé cette nuit, après de nouveaux heurts avec des centaines de protestants loyalistes qui manifestaient contre l'interdiction du gouvernement de les laisser traverser un quartier catholique.
Lors de la première nuit de manifestations, 32 policiers avaient été blessés et un responsable politique avait été touché à la tête par le jet d'une brique. De samedi à dimanche, pour la deuxième nuit de violences, sept policiers avaient de nouveau été blessés, sans gravité toutefois, par des cocktails-Molotov.
30 manifestants arrêtés
Le gouvernement nord-irlandais avait pris des mesures en conséquence et fait venir environ un millier de policiers d'Angleterre et du Pays de Galle en prévision. Cela n'a pas empêché un quarantième policier d'être blessé cette nuit, toujours sans gravité.
Le nombre de manifestants à avoir été blessés n'a pas été communiqué. En revanche, le journal britannique The Guardian indique que selon la police, que trente personnes ont été arrêtées.
"C'est très important que cette violence s'arrête" (Premier ministre irlandais)
Le Premier ministre irlandais, Peter Robinson, a clairement condamné les manifestations. "La seule manière de manifester qui se justifie est une manifestation légale et paisible", a-t-il indiqué.
Une parade protestante
Malgré les appels au calme du Premier ministre, les violences continuent donc en réaction à la décision des autorités qui interdisait à un cortège de manifestants "orangistes" (mouvement protestant) de traverser un quartier catholique, par peur de débordements.
Cette traversée devait avoir lieu dans le cadre d'une marche protestante organisée d'avril à août, en Irlande du Nord, et dont le point culminant est la parade du 12 juillet, à Belfast (voir carte ci-dessous). L'objectif de cette parade est de comémmorer la victoire du 1960 du roi protestant Guillaume III d'Orange sur son rival catholique Jacques II.
. © IDÉ
Belfast a déjà, par le passé, été le théâtre de violences ayant pour origine des conflits religieux. Capitale de l'Irlande du Nord, la ville est devenue au fil du temps le bastion du protestantisme irlandais. Elle a notamment été marquée par des guerres religieuses entre catholiques et protestants, pendant les années 60 et les années 90.
"ICI, C'EST LA CAVERNE D'ALI BABA"
Avec la publication de plusieurs échanges de SMS attribués à Mariano Rajoy et à Luis Barcenas, le même journal a créé un nouveau rebondissement. Ces messages montrent, selon El Mundo, que le chef du gouvernement "lui a demandé qu'il nie l'existence de la comptabilité occulte et les compléments de salaires". "Mariano Rajoy a maintenu un contact direct et permanent" avec Luis Barcenas au moins jusqu'en mars 2013, lorsque le scandale sur un possible financement illégal du parti avait éclaté, poursuit le journal.
Aux cris de "Voleurs" et "Ici, c'est la caverne d'Ali Baba", plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés dimanche soir devant le siège du PP, à Madrid. "Face à la situation politique insoutenable que traverse l'Espagne, le Parti socialiste se voit obligé d'exiger la démission immédiate du chef du gouvernement Mariano Rajoy", a réagi dimanche le chef des socialistes, Alfredo Pérez Rubalcaba, au cours d'une conférence de presse à Madrid, ajoutant que son parti rompait en conséquence "toutes les relations" avec le PP.
Le parti conservateur, qui dispose de la majorité absolue au Congrès des députés depuis les élections de novembre 2011, a jugé "lamentable" cette demande. "Il est lamentable que Rubalcaba, dans son désespoir, demande des démissions à cause des mensonges d'un délinquant présumé", a déclaré Carlos Floriano, vice-secrétaire du PP.
"GRAVE CONNIVENCE"
"Les SMS publiés sont la preuve matérielle d'une tentative de chantage privé dont Bárcenas n'a rien obtenu", a-t-il ajouté. Luis Bárcenas est impliqué dans deux enquêtes distinctes qui empoisonnent la droite au pouvoir : d'une part il a été placé en détention provisoire le 27 juin pour son implication présumée dans une vaste affaire de corruption, baptisée "Gürtel", qui éclabousse les conservateurs depuis 2009. De l'autre, il est également au centre d'un scandale sur la possible comptabilité occulte du PP, sur laquelle enquête la justice espagnole depuis fin janvier. Selon les révélations faites par les deux principaux quotidiens du pays, El País et El Mundo, depuis janvier, plusieurs dirigeants du parti, dont Mariano Rajoy, auraient touché des compléments de salaires illégaux venant de dons d'entreprises privées. Mariano Rajoy avait catégoriquement démenti en février avoir reçu des sommes illégales. Les socialistes avaient à l'époque déjà exigé sa démission.
"Depuis, le comportement de M. Rajoy face à cette affaire peut se résumer très simplement : aucune explication, des mensonges et, d'après ce que nous apprenons aujourd'hui, de la connivence, une grave connivence", a lancé dimanche Alfredo Pérez Rubalcaba. "Luis, je comprends, sois fort. Je t'appelle demain. Je t'embrasse", dit l'un des messages attribués à Mariano Rajoy et daté du 18 janvier, soit le jour où El Mundo avait fait éclater le scandale en révélant que des dirigeants du PP avaient reçu pendant vingt ans des salaires non déclarés.
Le 14 mars, Luis Bárcenas, en colère, affirmait à Mariano Rajoy se sentir "libéré de tout engagement envers [lui] et envers le parti", selon El Mundo, qui avance que c'est alors que l'ex-trésorier a décidé de parler à la presse "pour révéler la véritable comptabilité" du parti. Estimant fin mars qu'un lien existait entre l'enquête sur la présumée comptabilité occulte et l'affaire Gürtel, la justice avait confié les deux dossiers au juge de l'Audience nationale de Madrid, Pablo Ruz.
Espagne : le Parti populaire dans la tourmente avec de nouvelles révélations
Le Monde.fr avec AFP
Le scandale de corruption secouant le parti conservateur au pouvoir en Espagne a rebondi dimanche avec la publication de conversations prouvant, selon les socialistes, la "connivence" entre le chef du gouvernement Mariano Rajoy, dont ils exigent la démission, et l'ex-trésorier de son parti, en prison.
Luis Bárcenas, ex-trésorier du Parti populaire (PP), doit être entendu lundi matin à Madrid par un juge. Il a été convoqué après la publication mardi 9 juillet de documents manuscrits démontrant, selon le journal El Mundo, que Mariano Rajoy et d'autres dirigeants du PP ont perçu des salaires illégaux dans les années 1990.Avec la publication de plusieurs échanges de SMS attribués à Mariano Rajoy et à Luis Barcenas, le même journal a créé un nouveau rebondissement. Ces messages montrent, selon El Mundo, que le chef du gouvernement "lui a demandé qu'il nie l'existence de la comptabilité occulte et les compléments de salaires". "Mariano Rajoy a maintenu un contact direct et permanent" avec Luis Barcenas au moins jusqu'en mars 2013, lorsque le scandale sur un possible financement illégal du parti avait éclaté, poursuit le journal.
Aux cris de "Voleurs" et "Ici, c'est la caverne d'Ali Baba", plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés dimanche soir devant le siège du PP, à Madrid. "Face à la situation politique insoutenable que traverse l'Espagne, le Parti socialiste se voit obligé d'exiger la démission immédiate du chef du gouvernement Mariano Rajoy", a réagi dimanche le chef des socialistes, Alfredo Pérez Rubalcaba, au cours d'une conférence de presse à Madrid, ajoutant que son parti rompait en conséquence "toutes les relations" avec le PP.
Le parti conservateur, qui dispose de la majorité absolue au Congrès des députés depuis les élections de novembre 2011, a jugé "lamentable" cette demande. "Il est lamentable que Rubalcaba, dans son désespoir, demande des démissions à cause des mensonges d'un délinquant présumé", a déclaré Carlos Floriano, vice-secrétaire du PP.
"GRAVE CONNIVENCE"
"Les SMS publiés sont la preuve matérielle d'une tentative de chantage privé dont Bárcenas n'a rien obtenu", a-t-il ajouté. Luis Bárcenas est impliqué dans deux enquêtes distinctes qui empoisonnent la droite au pouvoir : d'une part il a été placé en détention provisoire le 27 juin pour son implication présumée dans une vaste affaire de corruption, baptisée "Gürtel", qui éclabousse les conservateurs depuis 2009. De l'autre, il est également au centre d'un scandale sur la possible comptabilité occulte du PP, sur laquelle enquête la justice espagnole depuis fin janvier. Selon les révélations faites par les deux principaux quotidiens du pays, El País et El Mundo, depuis janvier, plusieurs dirigeants du parti, dont Mariano Rajoy, auraient touché des compléments de salaires illégaux venant de dons d'entreprises privées. Mariano Rajoy avait catégoriquement démenti en février avoir reçu des sommes illégales. Les socialistes avaient à l'époque déjà exigé sa démission.
"Depuis, le comportement de M. Rajoy face à cette affaire peut se résumer très simplement : aucune explication, des mensonges et, d'après ce que nous apprenons aujourd'hui, de la connivence, une grave connivence", a lancé dimanche Alfredo Pérez Rubalcaba. "Luis, je comprends, sois fort. Je t'appelle demain. Je t'embrasse", dit l'un des messages attribués à Mariano Rajoy et daté du 18 janvier, soit le jour où El Mundo avait fait éclater le scandale en révélant que des dirigeants du PP avaient reçu pendant vingt ans des salaires non déclarés.
Le 14 mars, Luis Bárcenas, en colère, affirmait à Mariano Rajoy se sentir "libéré de tout engagement envers [lui] et envers le parti", selon El Mundo, qui avance que c'est alors que l'ex-trésorier a décidé de parler à la presse "pour révéler la véritable comptabilité" du parti. Estimant fin mars qu'un lien existait entre l'enquête sur la présumée comptabilité occulte et l'affaire Gürtel, la justice avait confié les deux dossiers au juge de l'Audience nationale de Madrid, Pablo Ruz.
Interview de Hollande : la presse fustige "la méthode Coué"
Les éditorialistes regrettent une "stratégie d'évitement de la réalité" du président. "La reprise, elle est là", a-t-il assuré ce dimanche.
François Hollande, lors de l'interview du 14 Juillet à l'Elysée (PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP)
Après l'interview de François Hollande dans les jardins de l'Elysée pour le 14 juillet, les éditorialistes jugent que "l'assurance, la confiance" du président confinent à la "méthode Coué". "En Hollandie, on n'a pas inventé la potion magique, mais on cultive la méthode Coué", estime Philippe Palat dans "Le Midi Libre".
Pour Florence Couret de "La Croix", "face aux esprits incrédules, François Hollande oppose l'assurance, la confiance et le refus du dénigrement de soi", mais regrette-t-elle "cette posture, dans sa répétition, confine à la pensée magique".
Jean-Claude Kiefer ("Les Dernières Nouvelles d'Alsace") pense que "le chef de l'Etat est dans son rôle lorsqu'il veut redonner confiance aux Français", mais que pour autant "il est inutile de vouloir transformer toute la population en adepte de la méthode Coué."
Ils sont plusieurs à voir dans l'attitude de François Hollande une "stratégie d'évitement de la réalité", comme Patrice Chabanet ("Le Journal de la Haute-Marne"). "Les Français aimeraient croire que François Hollande a pris la mesure du mal qui ronge le pays, que sa vision floue à dix ans ne cache pas une incapacité à regarder sur le pas de la porte", écrit Pierre Frehel dans "Le Républicain Lorrain". Jean-Marcel Bouguereau ("La République des Pyrénées") craint que "ce volontarisme qui ressemble à une banale méthode Coué" puisse "être à terme contreproductive".
"Le chemin dessiné par le Président était pavé de bonnes intentions. Il n'ignore pas qu'il est parsemé de mines", souligne Ivan Drapeau de "La Charente Libre" qui fait partie de ceux qui ne croient pas en l'angélisme que certains prêtent au chef de l'Etat.
"Tout se passe comme si François Hollande, qui en a maintes fois bénéficié dans la vie, croyait en la magie de l'histoire. Que demain soit meilleur qu'hier, pour lui, relève de l'ordre des choses, voire d'une espèce de mystique républicaine", croit savoir Michel Urvoy de" Ouest-France". "Le chef de l'Etat devrait se méfier car, les mois passant, il est possible que les Français réduisent la philosophie générale de sa politique à une et seule chose : la hausse d'impôts," avertit Paul-Henri du Limbert du "Figaro".
De son côté, Jean-Claude Souléry dans "La Dépêche du Midi", trouve que "son réformisme, sans aucun doute cohérent, est une épreuve de patience qui exclut les postures éphémères et les jugements à l'emporte-pièce". Ce qui ne l'empêche pas d'ajouter "qu'il est difficile, aujourd'hui, d'être un réformiste et de l'assumer !"
Pour Florence Couret de "La Croix", "face aux esprits incrédules, François Hollande oppose l'assurance, la confiance et le refus du dénigrement de soi", mais regrette-t-elle "cette posture, dans sa répétition, confine à la pensée magique".
Jean-Claude Kiefer ("Les Dernières Nouvelles d'Alsace") pense que "le chef de l'Etat est dans son rôle lorsqu'il veut redonner confiance aux Français", mais que pour autant "il est inutile de vouloir transformer toute la population en adepte de la méthode Coué."
Un chemin "parsemé de mines"
"François Hollande reste le commentateur idéal de son action, plus que l'acteur d'une politique clairement assumée. Parce qu'il sait d'expérience que rien n'est simple, qu'il existe toujours une solution et son contraire, et qu'il ne veut pas prendre le risque de se tromper", analyse Jean Levallois dans "La Presse de la Manche".Ils sont plusieurs à voir dans l'attitude de François Hollande une "stratégie d'évitement de la réalité", comme Patrice Chabanet ("Le Journal de la Haute-Marne"). "Les Français aimeraient croire que François Hollande a pris la mesure du mal qui ronge le pays, que sa vision floue à dix ans ne cache pas une incapacité à regarder sur le pas de la porte", écrit Pierre Frehel dans "Le Républicain Lorrain". Jean-Marcel Bouguereau ("La République des Pyrénées") craint que "ce volontarisme qui ressemble à une banale méthode Coué" puisse "être à terme contreproductive".
"Le chemin dessiné par le Président était pavé de bonnes intentions. Il n'ignore pas qu'il est parsemé de mines", souligne Ivan Drapeau de "La Charente Libre" qui fait partie de ceux qui ne croient pas en l'angélisme que certains prêtent au chef de l'Etat.
"Incantation"
Olivier Pirot ("La Nouvelle République du Centre Ouest") a noté que François Hollande croit que la politique n'est pas de la "magie" mais de la "volonté, une stratégie, une cohérence", mais espère tout de même "que ce discours ne relève pas seulement de la méthode Coué voire de l'incantation"."Tout se passe comme si François Hollande, qui en a maintes fois bénéficié dans la vie, croyait en la magie de l'histoire. Que demain soit meilleur qu'hier, pour lui, relève de l'ordre des choses, voire d'une espèce de mystique républicaine", croit savoir Michel Urvoy de" Ouest-France". "Le chef de l'Etat devrait se méfier car, les mois passant, il est possible que les Français réduisent la philosophie générale de sa politique à une et seule chose : la hausse d'impôts," avertit Paul-Henri du Limbert du "Figaro".
De son côté, Jean-Claude Souléry dans "La Dépêche du Midi", trouve que "son réformisme, sans aucun doute cohérent, est une épreuve de patience qui exclut les postures éphémères et les jugements à l'emporte-pièce". Ce qui ne l'empêche pas d'ajouter "qu'il est difficile, aujourd'hui, d'être un réformiste et de l'assumer !"
Immigration. Le projet de loi repoussé à 2014
Le projet de loi sur l’immigration, initialement prévu pour la rentrée, est reporté à 2014 pour y adjoindre un volet asile. Le texte pourrait n’être examiné qu’après les élections municipales de mars.
Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls entend présenter « un unique projet de loi immigration/asile ».
Le volet immigration doit créer un titre de séjour pluriannuel pour éviter aux étrangers de repasser tous les ans à la préfecture et simplifier les titres de séjour pour les « talents ». Le texte doit aussi réviser les procédures de placement en rétention et d’éloignement des sans-papiers - des sujets « plus clivants », de l’aveu même du ministère.
Le volet sur l’asile doit transposer en droit français avant la mi-2015 des règles européennes adoptées en juin. Il doit également permettre de remettre à plat l’ensemble du dispositif d’asile, jugé « à bout de souffle » par le ministre.
JUSTICE ?
ETATS-UNIS. Zimmerman, le procès qui a ravivé les tensions raciales
Le vigile qui a abattu un adolescent noir de 17 ans en février 2012 à la suite d'une altercation a été acquitté ce dimanche. Le jury a conclu à la légitime défense.
Un policier d'Oakland éteint un feu après l'acquittement de George Zimmerman. (Anda Chu/AP/SIPA)
Par le hasard du tirage au sort, elles étaient six dans le jury. Uniquement des femmes, des mères de famille. Blanches. Elles ont décidé, au bout d’un procès éprouvant qui a duré près de trois semaines et après un marathon de 16 heures de délibérés, que George Zimmerman, ce vigile du dimanche, paranoïaque et armé, qui voulait jouer les justiciers dans son quartier, pouvait repartir libre. Il risquait la prison à vie pour homicide. Le 24 Février 2012, il a tué Trayvon Martin, un adolescent noir de 17 ans qui rentrait de la superette du coin avec des bonbons, et qu’il a pris pour un cambrioleur. L’affaire avait suscité une immense émotion dans le pays, ravivant toutes les tensions raciales. "Si j’avais eu un fils, il aurait ressemblé à Trayvon Martin" avait déclaré Barack Obama, sortant exceptionnellement de sa réserve sur ces questions raciales.
George Zimmerman a un père blanc et une mère hispanique. Il a soupçonné Trayvon Martin, principalement parce qu’il était noir, et qu’il avait relevé sa capuche de sweat-shirt. Il a suivi le jeune garçon alors que la police, qu’il avait appelé pour lui signaler "un type suspect", lui a dit de ne pas le faire. Trayvon Martin a dit à une amie, au téléphone, qu’un type bizarre le suivait. Puis il y a eu une bagarre... Certains témoins ont dit avoir entendu Zimmerman appeler à l’aide. D’autres que c’était l’adolescent qui criait. Les uns ont dit que Zimmerman avait le dessus dans la bagarre, d’autres l’inverse. Seul Georges Zimmerman et Trayvon Martin savent ce qu'il s’est passé ce soir là. Mais Trayvon Martin, qui n’était pas armé, et qui n’avait commis aucun méfait, est mort.
George Zimmerman, lui, est resté libre pendant 44 jours, avant d’être emprisonné, sous la pression des militants des droits civiques.
Evidement le verdict a donné lieu à une immense émotion. Avant même qu’il soit annoncé, les policiers et les dirigeants de Sanford, la banlieue d’Orlando où a eu lieu le meurtre et d’autres villes de Floride, ont dit qu’ils prenaient toutes les précautions pour prévenir d’éventuelles émeutes dans le cas d’un acquittement. "Personne ne veut voir de violences. Notre communauté doit continuer à vivre en paix" a dit le sheriff Don Eslinger, durant les délibérations. Un jeune homme qui menaçait sur Twitter de commettre un crime de masse en cas d’acquittement aurait été interpellé. Plusieurs marches spontanées ont eu lieu dans les grandes villes du pays, à San Francisco et à Chicago, à Atlanta et à Philadelphie. D’autres sont attendues. A Sanford, où plusieurs centaines de manifestants ont exprimé leur colère à l'extérieur du tribunal, les églises ont appelé au calme. "C'est le pire verdict qu'on pouvait imaginer, et nous devons soutenir ceux qui croient en la justice et insistent sur la nécessité de poursuivre ce combat en paix" a affirmé le pasteur Quintin Faison, de l'église baptiste Church Rescue.
Dimanche après-midi, dans un communiqué, Barack Obama a rappelé la tragédie qu’avait été la mort du jeune homme. "Pas seulement pour sa famille et pour sa communauté, mais pour l’Amérique". Il a appelé les communautés au calme, aussi : "Nous devons nous demander comment prévenir ce type de tragédie. C’est le meilleur moyen, d’honorer sa mémoire".
Il est possible que les parents de Trayvon Martin fassent appel du jugement au civil. La NAACP, la plus ancienne organisation de droits civiques aux Etats Unis, a lancé une pétition demandant à une révision du procès, qui a recueilli plus de 75000 signatures en moins de 24 heures.
Des pancartes qui clament «Justice pour Trayvon», des manifestants qui scandent «Pas de justice, pas de paix»… A travers tous les Etats-Unis, des marches et des réactions de colère accueillent l’acquittement de George Zimmerman. L’homme était accusé du meurtre de Trayvon Martin, adolescent afro-américain tué par balle en février 2012 à Sanford, en Floride, alors qu’il rentrait chez lui. Son comportement avait inquiété ce vigile autoproclamé de 29 ans. Le verdict est tombé samedi soir après dix-sept heures de délibération et trois semaines de procès sous haute surveillance, dans une salle sans fenêtre, abritant un jury composé de six femmes dont l’identité est restée secrète afin de ne pas les mettre en danger. Ce procès fut marqué par des débats houleux dans les médias américains et devant la cour de Sanford, où se retrouvaient d’un côté les partisans de Trayvon Martin, arguant que l’adolescent était la victime d’un crime raciste et d’une justice à deux vitesses, et de l’autre ceux de George Zimmerman, estimant que celui-ci avait fait usage de son droit à la légitime défense.
Suspect. Les faits remontent au 26 février 2012, à Sanford, dans la banlieue d’Orlando. George Zimmerman, homme blanc d’origine hispanique, effectue bénévolement une ronde de voisinage en voiture, dans un quartier qui fit récemment l’objet de cambriolages. Il aperçoit Trayvon Martin, 17 ans, sweat-shirt et capuche sur la tête, sachet de bonbons et téléphone en main, il n’est pas armé. Il juge son comportement suspect et appelle la police, qui lui suggère de poursuivre sa route. Mais il décide de sortir de sa voiture avec son pistolet 9mm. Quelques instants plus tard, l’adolescent meurt d’une balle dans la poitrine, sans qu’aucun témoin, hormis Zimmerman, ne puisse relater les faits. La police locale se saisit de l’affaire, mais elle n’inculpe pas George Zimmerman. Elle estime qu’il a tiré, comme il le dit, en état de légitime défense, après s’être fait agresser par l’adolescent, en témoignent ses blessures au nez et au visage. Elle conclut qu’il a agi selon la loi «Stand your ground», l’une des plus permissives aux Etats-Unis en matière de légitime défense. Celle-ci autorise l’utilisation d’une arme à feu si on sent sa vie mise en péril chez soi, dans un bar ou dans sa voiture. Il est donc libre. Indignés, les parents de l’adolescent, à l’aide de figures historiques de la lutte pour les droits civiques, lancent alors une pétition pour que Zimmerman soit mis en examen. Ils donnent naissance à un mouvement de soutien à Trayvon à travers le pays, dont la capuche et le sachet de bonbons deviennent les symboles. Barack Obama se saisit de l’affaire et déclare en mars : «Si j’avais un fils, il ressemblerait à Trayvon», et appelle à la réouverture de l’enquête. C’est chose faite en avril 2012.
George Zimmerman est inculpé pour meurtre, et se retrouve passible d’une condamnation à la prison à vie. Lors du procès qui s’est enfin ouvert le 24 juin, en Floride, il n’a pas été question de racisme à l’égard des Afro-Américains, comme le souhaitaient bon nombre d’Américains scandalisés par cette affaire. Il s’est agi de reconstituer les faits et de déterminer si George Zimmerman avait tiré sur Trayvon Martin en état de légitime défense. Les avocats des proches de Trayvon Martin ont tenté de dépeindre Zimmerman comme un homme «qui a tiré parce qu’il le voulait, et non parce qu’il le fallait». Tandis que Trayvon, qui rentrait à la maison, «avait tous les droits d’être effrayé par un homme le poursuivant en voiture puis à pied», a ainsi argumenté John Guy. En face, les avocats de Zimmerman ont présenté un personnage soucieux de protéger son voisinage contre les cambriolages, qui a identifié un homme inconnu comme «un criminel» etqui a tiré parce qu’une dispute a éclaté. Des témoins sont venus appuyer ce récit : un voisin, assurant qu’il a aperçu un homme avec des vêtements sombres mettre à terre un autre homme «à la peau claire», avec des mouvements d’arts martiaux ; puis l’un des principaux enquêteurs de la police de Sanford, répétant qu’il croyait Zimmerman quand il plaidait l’autodéfense.
Preuves. Les témoignages se sont succédé, mais les preuves ont manqué, comme l’a laissé entendre l’avocat de Zimmerman, Mark O’Mara, déclarant que la partie civile «présentait un dossier chargé en émotion, mais faible en preuves». Le procès s’en est donc tenu à l’interprétation de la loi «Stand your ground». Et le jury a tranché en faveur de Zimmerman. Le lendemain du verdict, Barack Obama a estimé que son pays était «un Etat de droit» et qu’un «jury [avait] parlé». A l’issue de la décision, Angela Corey, la procureure de Floride, avait déclaré : «Cette affaire n’a jamais concerné le racisme ni le droit de porter des armes […] Le droit de porter des armes est un droit dans lequel nous croyons tous. Ce que nous voulons, c’est qu’il y ait un usage responsable des armes, lorsque quelqu’un pense qu’il doit utiliser une arme pour tuer quelqu’un. Il faut être responsable quand on utilise des armes, et nous croyons que cette affaire a tout du long concerné les limites à ne pas franchir.»
Libre 44 jours
Les jurés ont donc déclaré George Zimmerman non coupable au nom de la légitime défense. Retransmis en direct sur CNN, ce procès a été suivi avec passion dans le pays. Durant des jours, des militants ont brandi des affiches devant le tribunal, les uns réclamant "justice pour Trayvon", les autres, "Zimmerman libre". Des noirs d’un côté, des blancs de l’autre. Les militants des droits civiques ont voulu faire de l’affaire un cas emblématique.George Zimmerman a un père blanc et une mère hispanique. Il a soupçonné Trayvon Martin, principalement parce qu’il était noir, et qu’il avait relevé sa capuche de sweat-shirt. Il a suivi le jeune garçon alors que la police, qu’il avait appelé pour lui signaler "un type suspect", lui a dit de ne pas le faire. Trayvon Martin a dit à une amie, au téléphone, qu’un type bizarre le suivait. Puis il y a eu une bagarre... Certains témoins ont dit avoir entendu Zimmerman appeler à l’aide. D’autres que c’était l’adolescent qui criait. Les uns ont dit que Zimmerman avait le dessus dans la bagarre, d’autres l’inverse. Seul Georges Zimmerman et Trayvon Martin savent ce qu'il s’est passé ce soir là. Mais Trayvon Martin, qui n’était pas armé, et qui n’avait commis aucun méfait, est mort.
George Zimmerman, lui, est resté libre pendant 44 jours, avant d’être emprisonné, sous la pression des militants des droits civiques.
"Notre communauté doit continuer à vivre en paix"
Dimanche 14 juillet, il a donc été acquitté. Les jurées ont conclu à la légitime défense. En Floride, la loi "stand your ground" autorise un individu qui se sent menacé à se défendre et à tirer. Le procès, extrêmement intense, avec une galerie de témoin et d’avocats hauts en couleurs, a montré que Zimmermann avait changé plusieurs fois de version. Les avocats de la défense ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour ternir l’image de Trayvon Martin, tentant de prouver qu’il n’était pas ce gamin angélique que l’on voit sur les photos, qu’il fumait de la marijuana et n’était pas un élève modèle. Comme si cela changeait quoi que ce soit à l’affaire. Pas de chance, le principal témoin, Rachel Jeantelle, la jeune fille avec laquelle Trayvon Martin parlait quand il est mort, a crée, dans ce procès-spectacle, un effet désastreux. Tantôt agressive, tantôt apathique, s’exprimant difficilement, le plus souvent incompréhensible, cette adolescente obèse a apporté un témoignage peu crédible en même temps qu’une image caricaturale du ghetto, qui a terni l’image du gamin lumineux au regard pétillant qu’était Trayvon Martin. En apprenant le verdict, les parents de la victime, qui font preuve depuis le début d’une dignité exemplaire, ont dit dans un communiqué que leur cœur était brisé, mais pas leur foi.Evidement le verdict a donné lieu à une immense émotion. Avant même qu’il soit annoncé, les policiers et les dirigeants de Sanford, la banlieue d’Orlando où a eu lieu le meurtre et d’autres villes de Floride, ont dit qu’ils prenaient toutes les précautions pour prévenir d’éventuelles émeutes dans le cas d’un acquittement. "Personne ne veut voir de violences. Notre communauté doit continuer à vivre en paix" a dit le sheriff Don Eslinger, durant les délibérations. Un jeune homme qui menaçait sur Twitter de commettre un crime de masse en cas d’acquittement aurait été interpellé. Plusieurs marches spontanées ont eu lieu dans les grandes villes du pays, à San Francisco et à Chicago, à Atlanta et à Philadelphie. D’autres sont attendues. A Sanford, où plusieurs centaines de manifestants ont exprimé leur colère à l'extérieur du tribunal, les églises ont appelé au calme. "C'est le pire verdict qu'on pouvait imaginer, et nous devons soutenir ceux qui croient en la justice et insistent sur la nécessité de poursuivre ce combat en paix" a affirmé le pasteur Quintin Faison, de l'église baptiste Church Rescue.
Révision du procès
"Si un Trayvon Martin armé avait suivi un George Zimmerman non armé et l'avait tué... Est-ce que j'ai vraiment besoin de terminer cette phrase ?" écrit le cinéaste militant Michael Moore sur Twitter. "Si vous voulez tuer quelqu’un en Amerique, et ne pas aller en prison, prenez bien garde de tuer un jeune homme noir", twitte de son côté le journaliste de Slate Matt Yglesias.Dimanche après-midi, dans un communiqué, Barack Obama a rappelé la tragédie qu’avait été la mort du jeune homme. "Pas seulement pour sa famille et pour sa communauté, mais pour l’Amérique". Il a appelé les communautés au calme, aussi : "Nous devons nous demander comment prévenir ce type de tragédie. C’est le meilleur moyen, d’honorer sa mémoire".
Il est possible que les parents de Trayvon Martin fassent appel du jugement au civil. La NAACP, la plus ancienne organisation de droits civiques aux Etats Unis, a lancé une pétition demandant à une révision du procès, qui a recueilli plus de 75000 signatures en moins de 24 heures.
Trayvon Martin : le verdict de la colère
Devant le tribunal où était jugé George Zimmerman, le meurtrier de Trayvon Martin. (AFP)
Récit L’acquittement samedi du meurtrier de l’adolescent, tué par balle en février 2012, choque et divise les Américains.
Libération
Des pancartes qui clament «Justice pour Trayvon», des manifestants qui scandent «Pas de justice, pas de paix»… A travers tous les Etats-Unis, des marches et des réactions de colère accueillent l’acquittement de George Zimmerman. L’homme était accusé du meurtre de Trayvon Martin, adolescent afro-américain tué par balle en février 2012 à Sanford, en Floride, alors qu’il rentrait chez lui. Son comportement avait inquiété ce vigile autoproclamé de 29 ans. Le verdict est tombé samedi soir après dix-sept heures de délibération et trois semaines de procès sous haute surveillance, dans une salle sans fenêtre, abritant un jury composé de six femmes dont l’identité est restée secrète afin de ne pas les mettre en danger. Ce procès fut marqué par des débats houleux dans les médias américains et devant la cour de Sanford, où se retrouvaient d’un côté les partisans de Trayvon Martin, arguant que l’adolescent était la victime d’un crime raciste et d’une justice à deux vitesses, et de l’autre ceux de George Zimmerman, estimant que celui-ci avait fait usage de son droit à la légitime défense.
Suspect. Les faits remontent au 26 février 2012, à Sanford, dans la banlieue d’Orlando. George Zimmerman, homme blanc d’origine hispanique, effectue bénévolement une ronde de voisinage en voiture, dans un quartier qui fit récemment l’objet de cambriolages. Il aperçoit Trayvon Martin, 17 ans, sweat-shirt et capuche sur la tête, sachet de bonbons et téléphone en main, il n’est pas armé. Il juge son comportement suspect et appelle la police, qui lui suggère de poursuivre sa route. Mais il décide de sortir de sa voiture avec son pistolet 9mm. Quelques instants plus tard, l’adolescent meurt d’une balle dans la poitrine, sans qu’aucun témoin, hormis Zimmerman, ne puisse relater les faits. La police locale se saisit de l’affaire, mais elle n’inculpe pas George Zimmerman. Elle estime qu’il a tiré, comme il le dit, en état de légitime défense, après s’être fait agresser par l’adolescent, en témoignent ses blessures au nez et au visage. Elle conclut qu’il a agi selon la loi «Stand your ground», l’une des plus permissives aux Etats-Unis en matière de légitime défense. Celle-ci autorise l’utilisation d’une arme à feu si on sent sa vie mise en péril chez soi, dans un bar ou dans sa voiture. Il est donc libre. Indignés, les parents de l’adolescent, à l’aide de figures historiques de la lutte pour les droits civiques, lancent alors une pétition pour que Zimmerman soit mis en examen. Ils donnent naissance à un mouvement de soutien à Trayvon à travers le pays, dont la capuche et le sachet de bonbons deviennent les symboles. Barack Obama se saisit de l’affaire et déclare en mars : «Si j’avais un fils, il ressemblerait à Trayvon», et appelle à la réouverture de l’enquête. C’est chose faite en avril 2012.
George Zimmerman est inculpé pour meurtre, et se retrouve passible d’une condamnation à la prison à vie. Lors du procès qui s’est enfin ouvert le 24 juin, en Floride, il n’a pas été question de racisme à l’égard des Afro-Américains, comme le souhaitaient bon nombre d’Américains scandalisés par cette affaire. Il s’est agi de reconstituer les faits et de déterminer si George Zimmerman avait tiré sur Trayvon Martin en état de légitime défense. Les avocats des proches de Trayvon Martin ont tenté de dépeindre Zimmerman comme un homme «qui a tiré parce qu’il le voulait, et non parce qu’il le fallait». Tandis que Trayvon, qui rentrait à la maison, «avait tous les droits d’être effrayé par un homme le poursuivant en voiture puis à pied», a ainsi argumenté John Guy. En face, les avocats de Zimmerman ont présenté un personnage soucieux de protéger son voisinage contre les cambriolages, qui a identifié un homme inconnu comme «un criminel» etqui a tiré parce qu’une dispute a éclaté. Des témoins sont venus appuyer ce récit : un voisin, assurant qu’il a aperçu un homme avec des vêtements sombres mettre à terre un autre homme «à la peau claire», avec des mouvements d’arts martiaux ; puis l’un des principaux enquêteurs de la police de Sanford, répétant qu’il croyait Zimmerman quand il plaidait l’autodéfense.
Preuves. Les témoignages se sont succédé, mais les preuves ont manqué, comme l’a laissé entendre l’avocat de Zimmerman, Mark O’Mara, déclarant que la partie civile «présentait un dossier chargé en émotion, mais faible en preuves». Le procès s’en est donc tenu à l’interprétation de la loi «Stand your ground». Et le jury a tranché en faveur de Zimmerman. Le lendemain du verdict, Barack Obama a estimé que son pays était «un Etat de droit» et qu’un «jury [avait] parlé». A l’issue de la décision, Angela Corey, la procureure de Floride, avait déclaré : «Cette affaire n’a jamais concerné le racisme ni le droit de porter des armes […] Le droit de porter des armes est un droit dans lequel nous croyons tous. Ce que nous voulons, c’est qu’il y ait un usage responsable des armes, lorsque quelqu’un pense qu’il doit utiliser une arme pour tuer quelqu’un. Il faut être responsable quand on utilise des armes, et nous croyons que cette affaire a tout du long concerné les limites à ne pas franchir.»
Des manifestants contre l'acquittement de Zimmerman ont bloqué une autoroute à LosAngeles via @CBSLA
USA: Des milliers de manifestants protestants contre l'acquittement de Zimmerman.(RT)
USA: Des manifestants contre l'acquittement de Zimmerman brûlent un drapeau America à Oakland via @JohnAlstonABC7
À la manif pour #TravonMartin à New York. "Je suis noir svp ne tirez pas". Des milliers de manifestants en soirée pic.twitter.com/yOwwRvfQMz
Des milliers de manifestants à Times square pour #TravonMartin. Gros dispositif policier pic.twitter.com/Z523MSw79F
Obama appelle au calme après l'acquittement de Zimmerman
La colère déclenchée par la décision concernant le meurtre de Trayvon Martin doit s'apaiser, a plaidé le président. «Nous sommes un Etat de droit et un jury a parlé.»
Libération
Le président américain Barack Obama a appelé au calme dimanche, après l’acquittement de George Zimmerman pour le meurtre d’un jeune noir en Floride, qui a provoqué une vague de protestations dans le pays et d’importantes manifestations notamment à New York.
Le département de la Justice a rappelé de son côté dimanche, dans un communiqué repris par plusieurs médias, qu’une enquête fédérale était ouverte depuis l’an dernier sur l’affaire. «Des procureurs fédéraux expérimentés détermineront si les preuves révèlent une violation des lois fédérales pénales sur les droits civiques, passible de poursuites», indique le texte.
Trayvon Martin, 17 ans, a été tué en février 2012 par George Zimmerman, 29 ans, qui a été innocenté du meurtre par un jury de six femmes à Sanford. La défense de l’accusé avait plaidé pour la légitime défense. L’affaire a suscité une émotion considérable aux Etats-Unis, les associations de défense des droits civiques estimant que l’adolescent a été victime d’un délit de faciès.
Un mois après le meurtre du jeune homme, en mars 2012, Barack Obama était sorti de sa réserve en déclarant : «si j’avais un fils, il ressemblerait à Trayvon». Dimanche il a qualifié la mort de Trayvon Martin de «tragédie, non seulement pour sa famille, non seulement pour une communauté, mais pour l’Amérique», mais il a demandé aux Américains d'«élargir le cercle de la compassion et de la compréhension».
Alors qu’une loi de 2005 en Floride permet à quinconque de se défendre en cas de menace, y compris avec une arme, Obama a appelé les Américains à se «demander si nous faisons tout ce qui est possible pour freiner la vague de violence par armes à feu, qui prennent trop de vies chaque jour dans ce pays».
Ce type de loi «encourage les affrontements meurtriers en permettant aux gens de tirer d’abord et de dire "homicide excusable" ensuite», a déploré dans un communiqué le maire New York, Michael Bloomberg, notoire partisan d’un renforcement des lois contre les armes à feu. Barack Obama, qui avait soutenu en vain des projets de loi pour restreindre l’utilisation des armes, a estimé dimanche que les Américains devraient se «demander, en tant qu’individus et en tant que société, comment empêcher de futures tragédies similaires» à celle de Floride, Etat américain qui compte le plus de personnes armées.
Plusieurs manifestations étaient organisées dimanche dans le pays, dont à New York, où plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans l’après-midi et dans la soirée sous une forte surveillance policière, mais sans incident.
A lire aussi : Trayvon Martin : le verdict de la colère
«Je sais que cette affaire a suscité des passions intenses. Au lendemain du verdict, je sais que ces passions pourraient s’intensifier. Mais nous sommes un Etat de droit, et un jury a parlé», a déclaré Barack Obama dans un communiqué, au lendemain du verdict rendu samedi soir par un tribunal de Floride. «Je demande maintenant à tous les Américains de respecter les appels à la réflexion dans le calme lancés par deux parents qui ont perdu leur jeune fils», a-t-il ajouté.Le département de la Justice a rappelé de son côté dimanche, dans un communiqué repris par plusieurs médias, qu’une enquête fédérale était ouverte depuis l’an dernier sur l’affaire. «Des procureurs fédéraux expérimentés détermineront si les preuves révèlent une violation des lois fédérales pénales sur les droits civiques, passible de poursuites», indique le texte.
Trayvon Martin, 17 ans, a été tué en février 2012 par George Zimmerman, 29 ans, qui a été innocenté du meurtre par un jury de six femmes à Sanford. La défense de l’accusé avait plaidé pour la légitime défense. L’affaire a suscité une émotion considérable aux Etats-Unis, les associations de défense des droits civiques estimant que l’adolescent a été victime d’un délit de faciès.
Un mois après le meurtre du jeune homme, en mars 2012, Barack Obama était sorti de sa réserve en déclarant : «si j’avais un fils, il ressemblerait à Trayvon». Dimanche il a qualifié la mort de Trayvon Martin de «tragédie, non seulement pour sa famille, non seulement pour une communauté, mais pour l’Amérique», mais il a demandé aux Américains d'«élargir le cercle de la compassion et de la compréhension».
Alors qu’une loi de 2005 en Floride permet à quinconque de se défendre en cas de menace, y compris avec une arme, Obama a appelé les Américains à se «demander si nous faisons tout ce qui est possible pour freiner la vague de violence par armes à feu, qui prennent trop de vies chaque jour dans ce pays».
Ce type de loi «encourage les affrontements meurtriers en permettant aux gens de tirer d’abord et de dire "homicide excusable" ensuite», a déploré dans un communiqué le maire New York, Michael Bloomberg, notoire partisan d’un renforcement des lois contre les armes à feu. Barack Obama, qui avait soutenu en vain des projets de loi pour restreindre l’utilisation des armes, a estimé dimanche que les Américains devraient se «demander, en tant qu’individus et en tant que société, comment empêcher de futures tragédies similaires» à celle de Floride, Etat américain qui compte le plus de personnes armées.
Plusieurs manifestations étaient organisées dimanche dans le pays, dont à New York, où plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans l’après-midi et dans la soirée sous une forte surveillance policière, mais sans incident.
Éthylotests en voiture. Sont-ils toujours obligatoires ?
Une loi contestée et beaucoup d’interrogations : un an après, on vous aide à y voir plus clair.
Jérôme Fouquet/OUEST FRANCE
Un an après le vote de la loi et pas mal de tergiversations, le point sur une mesure oubliée. Mais toujours valable.
Obligatoire ?
Eh oui ! Depuis le 1er juillet 2012, la présence d’éthylotest est obligatoire dans tous les véhicules. Un décret publié, début mars, maintient cette obligation.
Sanctionnés ?
Eh non ! Toujours selon l’arrêté du 1er mars 2013, les forces de l’ordre ne sanctionneront pas l’absence d’éthylotest dans les véhicules. L’amende prévue était de 11 €. Elle ne sera donc pas appliquée. C’est ce qu’avait préconisé le Conseil national de la Sécurité routière, sollicité en novembre, par le ministre de l’Intérieur. La présence de ballons dans les voitures n’a donc plus qu’un but pédagogique.
Non-sens ?
Un peu, oui… Dans la mesure où, seule la peur du gendarme a fait ses preuves en matière de sécurité routière, on peut s’interroger sur l’intérêt de maintenir cette obligation qui n’est pas sanctionnée. Ni même contrôlée.
Et les fabricants ?
Il y a un an, on leur reprochait de se remplir les poches grâce à une loi contestable : plusieurs experts mettant en doute la fiabilité des « ballons ». Un an après, ils ont sérieusement déchanté. Contralco, l’un des principaux fabricants, avait embauché quelque 230 personnes en prévision de ce boum. « Aujourd’hui, les effectifs sont passés de 350 à 40 employés… », explique Sophie Corret, directrice marketing de l’entreprise basée près de Montpellier. Côté production, on est tombé de 600 000 unités à 150 000 « au mieux » par mois. « Cette affaire nous a fait beaucoup de mal. Au niveau commercial, parce que l’on a semé la confusion dans l’esprit des gens. Mais aussi en terme d’image, parce que l’on passait pour des profiteurs. »
Et les magasins ?
Fini le rush de l’année dernière. Même si quelques cartons d’éthylotests traînent encore aux caisses. « Il y a encore six mois, les gens en achetaient par poignées : on en écoulait entre 300 et 500 par semaine, se souvient un vendeur du magasin Norauto de Chantepie, près de Rennes. Aujourd’hui, c’est terminé. Quelques personnes viennent nous voir pour être bien sûres qu’elles ne risquent rien si elles ne sont pas équipées. »
Que faire ?
Avec ou sans éthylotest, ne pas boire quand on reprend la route. L’alcool est la première cause de mortalité sur les routes et est impliqué dans un accident sur trois. La vraie sanction.
ECONOMIE
La croissance chinoise ralentit à 7,5%
Sur les six premiers mois, la croissance ressort à 7,6%. En mars, Pékin s'était doté d'un objectif de croissance de 7,5% pour l'ensemble de 2013.
La croissance de l'économie chinoise a ralenti à 7,5% au deuxième trimestre 2013, a annoncé lundi le gouvernement, un chiffre en ligne avec les prévisions des analystes interrogés par l'AFP.
Au premier trimestre, la hausse du produit intérieur brut (PIB) chinois était tombée à 7,7%. Elle atteint donc 7,6% sur l'ensemble des six premiers mois de l'année, a indiqué le Bureau national des Statistiques (BNS).
Le pays avait enregistré en 2012 une croissance de 7,8%, la plus faible depuis 13 ans.
Révision à la baisse de l'objectif de croissance
En mars, Pékin s'était doté d'un objectif de croissance de 7,5% pour l'ensemble de 2013, le même qu'en 2012, mais le ministre des Finances Lou Jiwei avait semblé jeudi revoir en forte baisse cette prévision, évoquant pour cette année "un taux attendu de progression du PIB de 7%".
"Nous avons connu au premier semestre une croissance dans l'ensemble stable", a commenté un porte-parole du BNS, "le recul des principaux indicateurs étant en ligne avec nos prévisions annuelles".
Cependant, "nous faisons toujours face à des situations économiques moroses et compliquées", a-t-il ajouté.
Les nuages s'accumulent sur l'économie chinoise, confrontée à la morosité de la conjoncture aux Etats-Unis et en Europe et à la faiblesse de la demande intérieure.
La production s'essouffle
La hausse de la production industrielle en Chine à ralenti en juin à 8,9% sur un an, contre 9,2% en mai, selon les chiffres du BNS.
De leur côté, les ventes de détail, jauge de la consommation des ménages, ont augmenté de 13,3% sur un an le mois dernier, marquant une légère accélération après une hausse de 12,9% en mai. Sur l'ensemble du premier semestre, elles ont progressé de 12,7%.
L'économie chinoise continue à être fortement tirée par les investissement en capital fixe, qui ont progressé de 20,1% sur l'ensemble du premier semestre.
Au premier trimestre, la hausse du produit intérieur brut (PIB) chinois était tombée à 7,7%. Elle atteint donc 7,6% sur l'ensemble des six premiers mois de l'année, a indiqué le Bureau national des Statistiques (BNS).
Le pays avait enregistré en 2012 une croissance de 7,8%, la plus faible depuis 13 ans.
Révision à la baisse de l'objectif de croissance
En mars, Pékin s'était doté d'un objectif de croissance de 7,5% pour l'ensemble de 2013, le même qu'en 2012, mais le ministre des Finances Lou Jiwei avait semblé jeudi revoir en forte baisse cette prévision, évoquant pour cette année "un taux attendu de progression du PIB de 7%".
"Nous avons connu au premier semestre une croissance dans l'ensemble stable", a commenté un porte-parole du BNS, "le recul des principaux indicateurs étant en ligne avec nos prévisions annuelles".
Cependant, "nous faisons toujours face à des situations économiques moroses et compliquées", a-t-il ajouté.
Les nuages s'accumulent sur l'économie chinoise, confrontée à la morosité de la conjoncture aux Etats-Unis et en Europe et à la faiblesse de la demande intérieure.
La production s'essouffle
La hausse de la production industrielle en Chine à ralenti en juin à 8,9% sur un an, contre 9,2% en mai, selon les chiffres du BNS.
De leur côté, les ventes de détail, jauge de la consommation des ménages, ont augmenté de 13,3% sur un an le mois dernier, marquant une légère accélération après une hausse de 12,9% en mai. Sur l'ensemble du premier semestre, elles ont progressé de 12,7%.
L'économie chinoise continue à être fortement tirée par les investissement en capital fixe, qui ont progressé de 20,1% sur l'ensemble du premier semestre.
Triple A : la dégradation de Fitch pèse peu sur le taux d’emprunt français
Le taux d’emprunt à dix ans grimpe très légèrement lundi matin, à 2,209 % contre 2,193 % vendredi. L’agence de notation Fitch a dégradé la France de son « triple A » vendredi.
Le taux d’emprunt à 10 ans de la France se tendait très légèrement lundi dans les premiers échanges sur le marché obligataire, réagissant peu à la décision de l’agence de notation Fitch vendredi de dégrader la France de son triple A .
A 08H10 (06H10 GMT), le taux français, qui évolue en sens inverse de la demande, progressait à 2,209% (contre 2,193% vendredi à la clôture) sur le marché secondaire où s’échange la dette déjà émise. La décision de Fitch ne constitue pas une grande surprise pour les investisseurs puisqu’elle intervient après des gestes similaires de Standard and Poor’s et Moody’s.
Tabac. Vos cigarettes 20 centimes plus chères aujourd’hui
6,80 €, c’est en moyenne le prix d’un paquet de vingt cigarettes depuis aujourd’hui.
AFP
La hausse est de vingt centimes pour un paquet. Les buralistes se mettent en grève administrative.
Dernière hausse avant 2014
À partir d’aujourd’hui, les paquets de vingt cigarettes coûtent vingt centimes de plus et le tabac à rouler, quarante centimes de plus. Cette hausse fait suite au relèvement des taxes, voté fin 2012, au nom de la santé publique. Un paquet de vingt cigarettes vaut désormais 6,80 € en moyenne. Le prix du tabac a déjà augmenté de 40 centimes en novembre dernier. Le gouvernement a promis qu’il n’y aura pas de nouvelle hausse d’ici à la fin de l’année.
Les buralistes protestent
En réponse à cette nouvelle hausse, la Confédération des buralistes va, aujourd’hui, bloquer les déclarations de stocks obligatoires lors de chaque augmentation des prix. Craignant un nouveau recul de leurs activités, les 27 000 buralistes vont aussi apposer des affiches dans les bureaux de tabac pour interpeller leurs clients.
Autre motif d’inquiétudes, la remise, mercredi, du rapport Queyranne sur la modernisation de l’action publique. L’aide accordée par l’État aux buralistes, sous formes de compensations financières au recul des ventes de tabac, pourrait être remise en cause. Selon la Confédération, 23 000 buralistes seraient touchés.
Pourquoi des Mercedes sont interdites à la vente
Le constructeur s’inquiète du blocage en France des ventes de certains de ses modèles.
Mercedes commence à s’inquiéter sérieusement. Alors que ses modèles de classe A, B, CLA et SL sont bloqués depuis le 12 juin par l’administration française, le constructeur reste poli, mais ne cache pas son incompréhension. « Nous sommes en attente d’explication de l’administration française. C’est un vrai problème, ces modèles représentent 50 % de nos ventes en rythme annuel », indique Marc Langenbrinck, directeur général de Mercedes-Benz France. Le dirigeant se refuse toutefois à chiffrer précisémment le manque à gagner – pour repère, le groupe a immatriculé 6.200 voitures sur le mois de juin dernier – même si celui-ci est forcément important, notamment sur la Classe A, un modèle récent et à fort succès. Et l’enjeu est potentiellement stratégique, si d’autres pays européens décidaient de suivre la démarche française. En attendant, le constructeur puise dans ses stocks – seules les voitures fabriquées après le 12 juin sont concernées par l’interdiction – et propose différentes solutions d’aides à ses clients en attente d’immatriculation.
Gaz de climatisation
Le point de blocage est technique : le groupe allemand continue à utiliser dans ses nouveaux véhicules un gaz de climatisation, le R134a, pourtant prohibé sur les nouveaux modèles depuis le 1 er janvier via une directive européenne. L’objectif : privilégier des gaz à moindre impact sur le réchauffement climatique. Si la directive n’indique pas un gaz de remplacement précis, les industriels se sont tournés vers l’un des seuls disponible, le R1234yf, codéveloppé par DuPont et Honeywell.
Las, Mercedes, qui avait dans un premier temps travaillé sur ce gaz comme les autres, a procédé à différents tests montrant qu’il s’enflammait en cas d’accident. « La sécurité de nos clients est notre priorité numéro un », martèle Marc Langenbrinck. Qui ne comprend pas pourquoi seuls quatre modèles sont dans ce cas concernés et pas les autres. Et pourquoi la France est le seul pays à bloquer les immatriculations. Le secrétariat d’Etat aux Transports ne fait aucun commentaire.
A la Commission européenne, on est plus prolixe. « La directive est claire et doit être respectée. Après, la question est de savoir si l’Allemagne a respecté la règlementation d’homologation de ces véhicules », y indique-t-on.L’interrogation de la Commission se porte sur la procédure du KBA – Kraftfahrt-Bundesamt – chargé de l’homologation des modèles en Allemagne. D’après la directive européenne, seuls les nouveaux modèles doivent changer de gaz de climatisation. Pour les modèles existants, un délai de mise en conformité court jusqu’en 2017. La Commission européenne cherche donc à savoir si Mercedes n’a pas fait homologué des véhicules neufs en modèles déjà existants en jouant sur ce biais pour attendre ainsi une meilleure technologie. Par exemple, la nouvelle Classe S, présentée ce printemps et qui sera commercialisée cet automne, a été enregistrée comme simple restylage alors qu’elle présente de nombreuses innovations. Elle n’aura donc pas l’obligation d’intégrer le nouveau gaz. La Commission a demandé des précisions au KBA, et après réception, statuera pour savoir s’il y a soupçon d’infraction ou non.
DIVERS
Greenpeace manifeste à la centrale nucléaire du Tricastin
Plusieurs dizaines de militants de l'ONG sont entrés dans le site pour y déployer des banderoles.
Libération
Plusieurs dizaines de militants de Greenpeace ont pénétré tôt lundi matin dans le site nucléaire du Tricastin, dans la Drôme, montant sur les infrastructures entourant les réacteurs pour y déployer deux banderoles, a-t-on appris par l’organisation écologiste. Les gendarmes de la Drôme ont confirmé la présence des militants lundi vers 6h30, sans pouvoir donner davantage de précisions.
Les militants sont entrés sur le site vers 5 heures et ont déployé une banderole au niveau des réacteurs 1 et 3 où l’on pouvait lire : «Tricastin : accident nucléaire», et «François Hollande : président de la catastrophe ?», selon Isabelle Philippe, chargée de communication de Greenpeace.
Vers 7 heures, les militants ont déployé une autre banderole autour du réacteur 1. Les responsables de la centrale n’étaient pas joignables pour réagir à ces annonces.
Les forces de l'ordre sur la plateforme ou est affichée la banderole de @Greenpeacefr via @smajnoni
Les manifestants @greenpeacefr ont déployé une banderole hostile à hollande sur la façade de la centrale du tricastin
Nucléaire: 12 militants Greenpeace interpellés dans la centrale du Tricastin
PARIS (France) - Douze militants de Greenpeace ont été interpellés, sur une vingtaine qui ont pénétré lundi matin dans la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme), selon un nouveau bilan donné par une porte-parole d'EDF.
Il n'y a pas eu de pénétration dans les enceintes de sécurité, a précisé la porte-parole, sans pouvoir préciser le nombre exact de militants demeurant dans la centrale.
Ces militants de Greenpeace n'ont pas pu accéder aux zones sensibles de la centrale, notamment les salles de commande, a confirmé le ministère de l'Intérieur.
C'est une action médiatique qui ne représente pas de danger pour la sécurité des installations, a insisté le porte-parole de la place Beauvau, Pierre-Henry Brandet.
Ils vont faire l'objet d'interpellations, mais dans des conditions optimales de sécurité tant pour les militants que pour les gendarmes, ce qui peut prendre un certain temps, a ajouté le porte-parole.
Selon l'Intérieur, les militants, répartis en trois groupes, ont été immédiatement détectés.
Une cinquantaine de gendarmes étaient sur place dont 22 du groupe spécialisé dans la protection des installations nucléaires, le peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG), chargé de lutter contre les intrusions et les actes de malveillance.
Selon Isabelle Philippe, chargée de communication de Greenpeace, les militants sont entrés sur le site vers 05H00 et ont déployé une banderole au niveau des réacteurs 1 et 3 où l'on pouvait lire: Tricastin: accident nucléaire, et François Hollande: président de la catastrophe?.
«Très forte probabilité» que l'otage Philippe Verdon soit mort
Un corps récemment retrouvé dans le nord du Mali serait très probablement celui de l'otage enlevé en novembre 2011, dont Al Quaeda avait déjà annoncé le décès sans que cela puisse être confirmé.
Libération
Un corps découvert récemment dans le Nord du Mali serait selon «une très forte probabilité» celui de l’otage français Philippe Verdon, enlevé par Al Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) en novembre 2011, a annoncé dimanche soir le ministre français des Affaires étrangères.
«Il existe une très forte probabilité pour qu’un corps retrouvé récemment dans le nord du Mali soit malheureusement celui de notre compatriote Philippe Verdon», a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Philippe Lalliot. «Des vérifications complémentaires sont en cours», a-t-il ajouté, précisant que le ministère était en contact avec la famille de l’otage.
Auparavant, le président François Hollande dans son entretien télévisé du 14 juillet avait déclaré avoir «des informations des plus mauvaises sur Philippe Verdon». «Hélas, tout indique qu’il serait mort il y a déjà plusieurs semaines», avait-il dit sans évoquer toutefois le corps retrouvé au Mali. Les radios RTL et RFI avaient annoncé la découverte du corps début juillet dans le nord du Mali, confirmée par des sources proches de l’enquête et gouvernementale française.
Une source proche de l’enquête a précisé qu’un prélèvement avait été effectué sur la dépouille afin de vérifier qu’il s’agissait bien du Français, dont le décès avait été annoncé en mars par l’organisation Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) mais jamais formellement confirmé par les autorités françaises qui ne cachaient toutefois pas leur pessimisme. Cette source n’a pas précisé si le résultat des analyses génétiques était connu.
Le 7 juillet, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été informée de la découverte d’une dépouille susceptible d’être celle de Philippe Verdon. Un prélèvement génétique a été envoyé le lendemain en France. Le corps devait être rapatrié s’il se confirmait qu’il s’agissait bien de Philippe Verdon, selon la source proche de l’enquête.
Philippe Verdon et un autre Français, Serge Lazarevic, ont été enlevés dans la nuit du 24 novembre 2011, dans leur hôtel à Hombori (nord-est du Mali). Ils étaient en voyage d’affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets. Serge Lazarevic reste détenu par Aqmi. Le 19 mars, Aqmi avait annoncé que Philippe Verdon avait été exécuté, mais Paris n’avait jamais confirmé.
Quatre autres Français, Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, ont été enlevés le 16 septembre 2010 au Niger par Aqmi. A ces otages s’ajoutent deux autres Français : Gilberto Rodriguez Leal, enlevé le 20 novembre 2012 au Mali, et Francis Collomp, enlevé le 19 décembre 2012 au Nigeria.
L’État français «fait tout» pour ramener les otages retenus au Sahel, a assuré dimanche le président François Hollande lors de son entretien télévisé. «Les otages du Mali, nous faisons tout pour les ramener», a dit le président en évoquant le chiffre de «six», «sept» otages, rappelant «la position de principe» de l’État français sur les otages quels qu’ils soient : «tout faire pour les libérer mais ne pas parler pour compliquer une situation qui l’est déjà suffisamment».
François Hollande a également évoqué dans cet entretien deux journalistes français disparus en juin en Syrie, et assuré que la France faisait tout pour les localiser et «connaître exactement les intentions de leurs ravisseurs». Dimanche soir, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a assuré que ces derniers étaient toujours vivants.
«Il existe une très forte probabilité pour qu’un corps retrouvé récemment dans le nord du Mali soit malheureusement celui de notre compatriote Philippe Verdon», a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Philippe Lalliot. «Des vérifications complémentaires sont en cours», a-t-il ajouté, précisant que le ministère était en contact avec la famille de l’otage.
Auparavant, le président François Hollande dans son entretien télévisé du 14 juillet avait déclaré avoir «des informations des plus mauvaises sur Philippe Verdon». «Hélas, tout indique qu’il serait mort il y a déjà plusieurs semaines», avait-il dit sans évoquer toutefois le corps retrouvé au Mali. Les radios RTL et RFI avaient annoncé la découverte du corps début juillet dans le nord du Mali, confirmée par des sources proches de l’enquête et gouvernementale française.
Une source proche de l’enquête a précisé qu’un prélèvement avait été effectué sur la dépouille afin de vérifier qu’il s’agissait bien du Français, dont le décès avait été annoncé en mars par l’organisation Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) mais jamais formellement confirmé par les autorités françaises qui ne cachaient toutefois pas leur pessimisme. Cette source n’a pas précisé si le résultat des analyses génétiques était connu.
Le 7 juillet, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été informée de la découverte d’une dépouille susceptible d’être celle de Philippe Verdon. Un prélèvement génétique a été envoyé le lendemain en France. Le corps devait être rapatrié s’il se confirmait qu’il s’agissait bien de Philippe Verdon, selon la source proche de l’enquête.
Philippe Verdon et un autre Français, Serge Lazarevic, ont été enlevés dans la nuit du 24 novembre 2011, dans leur hôtel à Hombori (nord-est du Mali). Ils étaient en voyage d’affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets. Serge Lazarevic reste détenu par Aqmi. Le 19 mars, Aqmi avait annoncé que Philippe Verdon avait été exécuté, mais Paris n’avait jamais confirmé.
Six autres otages en Afrique, deux en Syrie
Âgé de 53 ans, Philippe Verdon souffrait en partant pour le Mali d’un ulcère et de tachycardie. «Pour nous, il est possible que Philippe soit mort à cause de ses pathologies et qu’Aqmi s’en serve pour une mise en scène», avait déclaré en mars Pascal Lupart, qui dirige le comité de soutien de Philippe Verdon. Dans une vidéo diffusée l’été dernier par le site mauritanien Sahara Médias, l'otage parlait de ses «conditions de vie difficiles» .Quatre autres Français, Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, ont été enlevés le 16 septembre 2010 au Niger par Aqmi. A ces otages s’ajoutent deux autres Français : Gilberto Rodriguez Leal, enlevé le 20 novembre 2012 au Mali, et Francis Collomp, enlevé le 19 décembre 2012 au Nigeria.
L’État français «fait tout» pour ramener les otages retenus au Sahel, a assuré dimanche le président François Hollande lors de son entretien télévisé. «Les otages du Mali, nous faisons tout pour les ramener», a dit le président en évoquant le chiffre de «six», «sept» otages, rappelant «la position de principe» de l’État français sur les otages quels qu’ils soient : «tout faire pour les libérer mais ne pas parler pour compliquer une situation qui l’est déjà suffisamment».
François Hollande a également évoqué dans cet entretien deux journalistes français disparus en juin en Syrie, et assuré que la France faisait tout pour les localiser et «connaître exactement les intentions de leurs ravisseurs». Dimanche soir, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a assuré que ces derniers étaient toujours vivants.
«Marianne aurait été une Femen»
Le président François Hollande, le 14 juillet 2013 à Paris, dévoile le nouveau timbre Marianne (Photo François Mori. AFP)
Olivier Ciappa explique pourquoi il s'est inspiré d'Inna Shevchenko, la fondatrice du mouvement féministe, pour dessiner le portrait qui orne les nouveaux timbres.
Libération
A l’Elysée, dimanche, François Hollande a dévoilé le nouveau timbre Marianne, dessiné par David Kawena et Olivier Ciappa. Quinze valeurs, autant de couleurs, c’est la treizième Marianne depuis 1944 et sa première apparition à Alger. Après «Marianne et l’Europe», depuis 2008, la place est désormais à «Marianne de la Jeunesse». «La jeunesse est la priorité de mon mandat et ce timbre en est l’illustration», a déclaré François Hollande.
Après une présélection de trois projets effectuée par des lycéens, c’est le chef de l’Etat qui a choisi le gagnant. Rien d’étonnant, jusqu’à ce qu’un des deux auteurs, Olivier Ciappa, qui a déjà réalisé plusieurs timbres auparavant, révèle la source de son inspiration. «Pour tous ceux qui demandent le modèle de Marianne, c’est un mélange de plusieurs femmes mais surtout Inna Shevchenko, fondatrice des Femen», a-t-il expliqué sur Twitter. Et cette info ne plaît pas à tout le monde. Le Parti démocrate chrétien a appelé au «boycott du timbre #Femen». «C’est un outrage à la dignité de la femme, à la souveraineté de la France», a-t-il argumenté, demandant le retrait. Christine Boutin, elle, s’est emportée, jugeant que «vraiment ce #hollande nous aura tout fait : le nouveau timbre poste une Marianne inspirée d’une #Femen!».
Il était certain que la personnalité tranchée d’Inna Shevchenko ne ferait pas l’unanimité. Elle s’est réjouie de ce choix dans un tweet d’une rare élégance: «Femen est sur le timbre français. Maintenant les homophobes, les extrémistes et les fascistes devront lécher mon cul quand ils voudront envoyer une lettre.» La militante ukrainienne est sans doute la première femme étrangère à avoir inspiré une Marianne de timbre. La première date de 1994 sur des timbres émis par le Comité français de libération nationale. Depuis, le visage est resté, imaginé par de nombreux artistes dont Jean Cocteau ou Pierre Gandon. Et si certains se sont inspirés de leurs femmes ou de tableaux célèbres, aucun n’avait semble-t-il opté pour une personnalité étrangère.
Depuis hier il explique avoir reçu un certain nombre de critiques négatives, «mais c’est vraiment infirme par rapport à tous les soutiens que vous recevez». «Ceux qui protestent font semblant d’oublier le processus de sélection. Mon timbre est arrivé en tête dans tous les lycées. Si François Hollande ne m’avait pas choisi, cela aurait été vraiment étrange, précise-t-il. Surtout, continue-t-il, les lycéens savaient que je m’inspirais d’une Femen, ils connaissaient mes engagements [une de ses expositions en faveur de l’égalité des droits a récemment été vandalisée, ndlr] et ils m’ont aussi choisi parce qu’ils se retrouvaient dans ces valeurs d’égalité.»
Pour les bustes de Marianne, présents dans les mairies, l’Association des maires de France sélectionne régulièrement une Française célèbre. La dernière en date fut Sophie Marceau, en 2012. Ce sont toujours des actrices, mannequins ou chanteuses. Des choix un peu moins polémiques, mais aussi peut-être moins forts, qu’une militante ukrainienne féministe.
Après une présélection de trois projets effectuée par des lycéens, c’est le chef de l’Etat qui a choisi le gagnant. Rien d’étonnant, jusqu’à ce qu’un des deux auteurs, Olivier Ciappa, qui a déjà réalisé plusieurs timbres auparavant, révèle la source de son inspiration. «Pour tous ceux qui demandent le modèle de Marianne, c’est un mélange de plusieurs femmes mais surtout Inna Shevchenko, fondatrice des Femen», a-t-il expliqué sur Twitter. Et cette info ne plaît pas à tout le monde. Le Parti démocrate chrétien a appelé au «boycott du timbre #Femen». «C’est un outrage à la dignité de la femme, à la souveraineté de la France», a-t-il argumenté, demandant le retrait. Christine Boutin, elle, s’est emportée, jugeant que «vraiment ce #hollande nous aura tout fait : le nouveau timbre poste une Marianne inspirée d’une #Femen!».
Il était certain que la personnalité tranchée d’Inna Shevchenko ne ferait pas l’unanimité. Elle s’est réjouie de ce choix dans un tweet d’une rare élégance: «Femen est sur le timbre français. Maintenant les homophobes, les extrémistes et les fascistes devront lécher mon cul quand ils voudront envoyer une lettre.» La militante ukrainienne est sans doute la première femme étrangère à avoir inspiré une Marianne de timbre. La première date de 1994 sur des timbres émis par le Comité français de libération nationale. Depuis, le visage est resté, imaginé par de nombreux artistes dont Jean Cocteau ou Pierre Gandon. Et si certains se sont inspirés de leurs femmes ou de tableaux célèbres, aucun n’avait semble-t-il opté pour une personnalité étrangère.
Photo: la «vraie» Inna Shevchenko (Reuters)
Détestée ou pas, Inna Shevchenko, qui vient de voir aboutir sa demande d'asile, n’est pas un choix si surprenant. Sa manière de manifester seins nus rappelle forcément la Liberté guidant le peuple de Delacroix. Depuis hier, elle est même représentée ainsi sur un mur du Quai de Valmy à Paris, par le street-artist Combo, tenant un drapeau français à la main.
Les Femen posant devant l'oeuvre de COMBO, le 14 juillet 2013. DR.
«J’ai choisi Inna Shevchenko parce que ça me semblait évident que la Marianne de la Révolution, outre le fait qu’elle était sein nu, aurait été une Femen, analyse pour Libération Olivier Ciappa. La liberté, l’égalité, la fraternité ce sont les valeurs des Femen.» Avant de finaliser son dessin, il a tout de même un peu hésité. «Au début je voulais faire une Marianne qui mélange plusieurs origines, Asie, Europe de l’est, Afrique, mais ça ne marchait pas, raconte-t-il. Après je voulais mêler les visages de Christine Taubira et de Roselyne Bachelot. Je n’ai pas réussi, je n’arrivais pas à trouver des points communs entre elles. Mais toutes les deux avaient tout de même un geste très gracieux avec la main, et du coup je me suis inspiré d’elles pour la main que l’on voit.»Depuis hier il explique avoir reçu un certain nombre de critiques négatives, «mais c’est vraiment infirme par rapport à tous les soutiens que vous recevez». «Ceux qui protestent font semblant d’oublier le processus de sélection. Mon timbre est arrivé en tête dans tous les lycées. Si François Hollande ne m’avait pas choisi, cela aurait été vraiment étrange, précise-t-il. Surtout, continue-t-il, les lycéens savaient que je m’inspirais d’une Femen, ils connaissaient mes engagements [une de ses expositions en faveur de l’égalité des droits a récemment été vandalisée, ndlr] et ils m’ont aussi choisi parce qu’ils se retrouvaient dans ces valeurs d’égalité.»
Pour les bustes de Marianne, présents dans les mairies, l’Association des maires de France sélectionne régulièrement une Française célèbre. La dernière en date fut Sophie Marceau, en 2012. Ce sont toujours des actrices, mannequins ou chanteuses. Des choix un peu moins polémiques, mais aussi peut-être moins forts, qu’une militante ukrainienne féministe.
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