HUMOUR......ENCORE QUE......
Porno vs sexe réel : la vidéo qui ne vous laisse pas sur votre faim
Tapie surnage
Malgré les avancées de l'enquête sur une possible escroquerie au jugement dans l'arbitrage qui lui a rapporté près de 400 millions d'euros, le patron de la Provence passe de bonnes vacances.
L'étonnante origine du mot Bluetooth
Non, non et non, le terme « Bluetooth » n’a pas été choisi pour
rendre hommage à la touffe de la Schtroumpfette (ça, c’est dit). Inutile
également d’aller chercher des explications du côté de chez votre dentiste!
En réalité, ce nom a été choisi en référence à un
célèbre roi danois du Xè siècle connu pour avoir conquis et unifié la
Norvège et le Danemark. Un peu de la même façon que la technologie Bluetooth est
censée « unifier » les appareils entre eux.
Le nom de ce roi? Harald Ier Blåtand dont la
traduction française donne Harald à la dent bleue (ou Harald aux
dents gâtées, au choix). C’est à dire Harald
Bluetooth dans la langue de Shakespeare.
Le terme Bluetooth est donc un clin d’œil très habile
pour rappeler les origines de l’entreprise suédoise Ericsson
qui mit au point cette technologie sans fil. Pour une fois qu’une référence
historique est subtilement glissée dans le nom d’une nouvelle technologie, on ne
va pas se plaindre!
L’hommage au roi Harald Ier Blåtand est même poussée jusque
dans le choix du logo, composé des initiales H et B traduite dans l’alphabet
runique utilisé à l’époque.
Formation du logo Bluetooth depuis l’alphabet runique
Maintenant, vous saurez qui maudire lorsque vous tenterez
désespérément de faire reconnaître ce put*** de kit main libre sans fil à votre
smartphone flambant neuf! Alors, merci qui?
POLITIQUE
Pakistan : nouvelle grande évasion de talibans
L'attaque a eu lieu dans le district de Khyber © IDÉ
Déguisés en policiers, des talibans pakistanais ont attaqué cette nuit à la roquette et à la grenade une prison du nord-ouest du pays. Il sont réussi à libérer plus de 200 détenus, dont plusieurs dizaines de combattants islamistes. Au moins 13 personnes ont été tuées dont six policiers et quatre prisonniers.
Selon le récit d'officiels pakistanais, les talibans ont d'abord piégé la prison avec des dizaines d'engins explosifs. Puis déguisés en policiers, 150 d'entre eux ont attaqué, armés de roquettes, de mortiers et d'armes automatique. Une attaque suivie d'un échange de tirs à l'arme automatique entre les insurgés et les forces de l'ordre pakistanaises. L'armée a été appelée en renfort.
Le dernier bilan fait état de 243 prisonniers évadés sur un total de 5.000. Selon un officier du renseignement pakistanais, au moins deux commandants des talibans pakistanais sont portés manquants.
En avril 2012, une attaque similaire de la prison de Bannu, dans le nord-ouest du pays, avait permis de libérer environ 400 insurgés.
Les partisans de Mohamed Morsi ont appelé à de nouvelles manifestations lundi soir et mardi pour réclamer son retour au pouvoir, en dépit des avertissements des nouvelles autorités égyptiennes qui menacent d'employer des mesures "décisives et fermes", faisant redouter de nouveaux affrontements.
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, a eu toute la journée des rencontres avec le nouveau pouvoir et les islamistes qui soutiennent le président déchu pour promouvoir l'idée d'une transition "incluant toutes les forces politiques".
Mme Ashton a décidé de rester encore mardi au Caire pour continuer ses entretiens.
Les autorités ont poursuivi leurs avertissements envers le camp pro-Morsi, promettant des "mesures décisives et fermes" s'ils "outrepassaient leur droit à l'expression pacifique".
Mais les islamistes qui tiennent des sit-in depuis un mois au Caire ont indiqué qu'il comptaient marcher "pacifiquement" dans la soirée en direction de bâtiments des services de sécurité et du ministère de l'Intérieur pour "dénoncer le coup d'Etat".
La coalition de groupes islamistes favorables à Mohamed Morsi a également appelé à des rassemblements mardi réunissant "un million de manifestants" en mémoire des "martyrs du coup d'Etat".
Le ministère de l'Intérieur est vivement mis en cause par les islamistes, de même que par des organisations de défense des droits de l'Homme, depuis la mort samedi matin de 72 manifestants dans des violences ayant opposé des partisans de M. Morsi aux forces de l'ordre au Caire. Un policier est également décédé lundi des suites de ses blessures.
Ces heurts, les plus meurtriers depuis le 3 juillet, ont ravivé les tensions entre les deux camps qui se rejettent la responsabilité des violences.
La Maison Blanche a condamné "avec force l'effusion de sang et les violences" du week-end en Egypte, et a appelé les autorités à assurer le respect du droit à manifester.
Lundi en fin d'après-midi, une cinquantaine d'enfants sont venus à l'initiative des islamistes sur le site de la tuerie pour une prière, selon un journaliste de l'AFP. Ils sont repartis en scandant : "le ministre de l'Intérieur est un terroriste".
L'armée a lancé par hélicoptère lundi matin des tracts sur un campement des pro-Morsi au Caire, les appelant à "ne pas s'approcher des installations ou unités militaires".
Les adversaires de M. Morsi l'accusent d'avoir cherché à confisquer le pouvoir au profit des islamistes, et estiment que les manifestations monstres contre lui fin juin ont traduit sa perte de légitimité.
Mais les pro-Morsi semblent déterminés à défendre la cause du premier président élu démocratiquement de l'histoire du pays.
"Descendez (mardi) dans la rue et sur les places pour reconquérir votre liberté, votre dignité --usurpées par un coup d'Etat sanglant-- et pour les droits des martyrs assassinés par les balles" du nouveau pouvoir, a exhorté la coalition islamiste.
Cet appel à manifester fait craindre une nouvelle flambée de violences alors que plus de 300 personnes sont mortes dans les troubles en Egypte en un peu plus d'un mois.
Dans la région du nord-Sinaï, en proie à une rébellion larvée, deux policiers ont été tués lundi à al-Arich et un autre blessé à Cheikh Zouweid. Un soldat a quant à lui été tué dans la nuit de dimanche à lundi.
Catherine Ashton a vu le président intérimaire Adly Mansour et son vice-président chargé des relations internationales, Mohamed ElBaradei.
Elle a aussi rencontré le général Abdel Fattah al-Sissi, à la fois chef de l'armée, ministre de la Défense et vice-Premier ministre. Artisan de la déposition de M. Morsi le 3 juillet, le général Sissi s'est imposé comme le nouvel homme fort du pays.
La responsable diplomatique européenne a affirmé dans un communiqué diffusé à son arrivée qu'elle appellerait "à une transition (..) englobant les Frères musulmans", qui refusent tout dialogue avec le nouveau pouvoir qu'ils jugent illégitime.
Une délégation islamiste a appelé, à sa sortie d'une réunion avec la responsable de l'UE, les autorités à "envoyer des messages pour calmer" la situation.
Mais "n'y a pas d'initiative de la part de Mme Ashton ou de la nôtre. Elle n'a fait qu'écouter ce que nous avions à dire depuis sa dernière visite" au Caire, le 17 juillet, a déclaré un responsable islamiste présent, Mohamed Bechr.
Un responsable du mouvement Tamarrod (rébellion), à l'origine des manifestations géantes anti-Morsi après lesquelles l'armée a déposé le président, a tenu un langage sans concessions après avoir vu Mme Ashton.
"Que se passerait-il si al-Qaïda organisait des sit-in en Europe? Les laisserait-on faire?", a demandé Mahmoud Badr, faisant écho à la campagne du pouvoir assimilant la contestation islamiste à du "terrorisme".
Un porte-parole des Frères musulmans a affirmé que le mouvement accepteraient "toute initiative", mais à la condition "qu'elle soit fondée sur la restauration de la légitimité et annule le coup d'Etat".
Pakistan : l'homme d'affaires Mamnoon Hussain élu président (télé d'Etat)
AFP
L'homme d'affaires Mamnoon Hussain a été élu mardi président du Pakistan, géant musulman de 180 millions d'habitants en proie à la montée en puissance des talibans, lors d'un vote des députés et des sénateurs du pays, a annoncé la télévision d'Etat.
Le candidat de la Ligue musulmane (PML-N) a devancé sans difficulté son seul rival lors de ce scrutin, selon les données provisoires. M. Hussain succédera ainsi à Asif Ali Zardari dont le mandat à la tête de l'Etat prend fin le 8 septembre prochain.
Au Pakistan, le président est élu par un comité restreint de membres du parlement national et de députés des assemblées des quatre provinces. Chaque province disposait du même nombre de voix dans cette présidentielle, une mesure destinée à préserver un minimum d'équilibre dans ce pays où plus de la moitié de la population vit au Pendjab.
Cette présidentielle initialement prévue le 6 août a été avancée à mardi par la Cour Suprême, une décision critiquée par le Parti du peuple pakistanais (PPP) du président Zardari, formation qui est passée dans l'opposition après sa déconfiture aux législatives de mai remportées par La Ligue musulmane (PML-N) de M. Sharif.
Frustré par la décision de la Justice, le PPP, aujourd'hui la principale formation d'opposition, a boycotté ce scrutin qu'il n'avait mathématiquement aucune chance de remporter.
A la suite du boycott du PPP, du désistement de certains candidats et du rejet d'autres candidatures, deux aspirants seulement restaient en lice pour le titre de président de la République islamique du Pakistan.
Mamnoon Hussain, un ténor de la PML-N qui a fait fortune dans le textile et a été brièvement gouverneur de la province méridionale du Sind en 1999, affrontait Wajihuddin Ahmed, un ex-juge de la Cour suprême à la retraite qui défend les couleurs du Tehreek-e-Insaf (PTI), formation ascendante de l'ex-gloire du cricket Imran Khan.
Le candidat de la Ligue musulmane (PML-N) a devancé sans difficulté son seul rival lors de ce scrutin, selon les données provisoires. M. Hussain succédera ainsi à Asif Ali Zardari dont le mandat à la tête de l'Etat prend fin le 8 septembre prochain.
Au Pakistan, le président est élu par un comité restreint de membres du parlement national et de députés des assemblées des quatre provinces. Chaque province disposait du même nombre de voix dans cette présidentielle, une mesure destinée à préserver un minimum d'équilibre dans ce pays où plus de la moitié de la population vit au Pendjab.
Cette présidentielle initialement prévue le 6 août a été avancée à mardi par la Cour Suprême, une décision critiquée par le Parti du peuple pakistanais (PPP) du président Zardari, formation qui est passée dans l'opposition après sa déconfiture aux législatives de mai remportées par La Ligue musulmane (PML-N) de M. Sharif.
Frustré par la décision de la Justice, le PPP, aujourd'hui la principale formation d'opposition, a boycotté ce scrutin qu'il n'avait mathématiquement aucune chance de remporter.
A la suite du boycott du PPP, du désistement de certains candidats et du rejet d'autres candidatures, deux aspirants seulement restaient en lice pour le titre de président de la République islamique du Pakistan.
Mamnoon Hussain, un ténor de la PML-N qui a fait fortune dans le textile et a été brièvement gouverneur de la province méridionale du Sind en 1999, affrontait Wajihuddin Ahmed, un ex-juge de la Cour suprême à la retraite qui défend les couleurs du Tehreek-e-Insaf (PTI), formation ascendante de l'ex-gloire du cricket Imran Khan.
Israéliens et Palestiniens se retrouvent à Washington sans trop d'ambitions
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, face au Palestinien Saeb Erekat et l'Israélienne Tzipi Livni © Maxppp
Trois ans après l'avoir quitté, Israéliens et Palestiniens ont retrouvé lundi soir la table des négociations à Washington. Les Etats-Unis qui ont exhorté les deux camps à trouver un "compromis raisonnable" en vue d'un nouvel accord de paix. Mais dans les deux camps, on prévoit des négociations "difficiles" et "problématiques".
La dernière fois qu'ils se sont vus pour discuter de la paix, en septembre 2010, ils s'étaient quittés fâchés au bout de trois petites semaines. Cette fois, les Etats-Unis espèrent que les Israéliens et Palestiniens pourront négocier pendant "au moins neuf mois", sans qu'il y ait de "date-butoir".
C'est sur cette note optimiste que le premier tour de table a donc commencé lundi soir par un dîner de rupture du jeûne du ramadan à Washington. Les neuf participants doivent se retrouver ce mardi pour une réunion trilatérale.
"Un moment prometteur", d'après Barack Obama. Mais la représentante d'Israël, et ministre de la Justice de l'Etat juif, Tzipi Livni a d'ores et déjà prévenu :
"Cela va être très difficile et problématique. C'est une grande responsabilité. Je suis sûre que cela va être compliqué, mais j'ai le sentiment que lorsque l'on voit les troubles dans notre région, ce que l'on peut faire, c'est de changer l'avenir des générations futures".
Premier signe des difficultés à venir : l'opposition sur l'ordre du jour des négociations. Côté israélien, on aimerait pouvoir discuter simultanément de toutes les questions. Côté palestinien, on voudrait d'abord parler des questions de frontières et de la sécurité.
Des "choix difficiles"
Principale difficulté à venir : la colonisation. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ne veut plus faire de concessions sur le sujet : aucun colon ou militaire israélien n'aura sa place au sein du futur Etat palestinien. Mais Israël voudrait garder une présence en Cisjordanie, pour des raisons de sécurité.
Il faudra faire des "choix difficiles", a prévenu le président américain en préambule à cette amorce de processus de paix. Barack Obama, qui avait fait du règlement du conflit israélien-palestinien la priorité internationale de son premier mandat, espère éviter les questions sensibles pour ce premier round.
Pour cadrer ces discussions directes, John Kerry s'est entretenu séparément avec chaque délégation avant le dîner.
"Ce n'est un secret pour personne qu'il s'agit d'un processus difficile. Si c'était facile, cela aurait été fait depuis longtemps", a lancé le secrétaire d'Etat américain, et instigateur de la reprise du dialogue.
« J’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie. Et il n’y a aucun problème avec ça »
Le ministre de l'économie israélien et chef du parti nationaliste religieux Foyer juif, Naftali Bennett, ne manque pas une occasion de se taire. Alors même que, pour la première fois depuis trois ans, les négociations de paix directes entre Israéliens et Palestiniens reprennent lundi 29 juillet à Washington, le ministre a été cité pour des propos pour le moins polémique, repérés par le site américain 972mag.com et le Huffington Post.
"J'ai tué beaucoup d'Arabes dans ma vie. Et il n'y a aucun problème avec ça", a affirmé le ministre, lors d'une réunion retranscrite par le quotidien Yedioth Ahronoth. Naftali Bennet répondait ainsi au conseiller sur la sécurité nationale, Ya’akov Amidror, qui avait qualifié "d'illégale" la prise de position du ministre, à savoir qu'il trouvait normal que lorsque "vous attrapez des terroristes, vous devez simplement les tuer".
Après la publication de ces propos, le porte-parole de Naftali Bennett a expliqué que le ministre avait tué des Arabes dans le contexte de son service dans l'armée, et dans des situations de combat. En outre, le ministère a expliqué qu'il s'agissait surtout de réclamer une politique plus exigeante en matière de lutte contre le terrorisme, "consistant à éliminer les terroristes plutôt que les garder en vie en prison et ensuite les relâcher", explique le Huffington Post.
En juin, Naftali Bennett s'était déjà fait remarquer pour avoir exclu l'idée d'un État palestinien. "L'idée qu'un État palestinien sera créé sur la terre d'Israël est dans une impasse", expliquait-il, utilisant le terme biblique qui désigne la zone comprenant aujourd'hui l'État d'Israël et la Cisjordanie. "Jamais, dans l'histoire d'Israël, autant de gens n'ont investi autant d'énergie dans quelque chose d'aussi inutile", avait-il affirmé lors d'une conférence du conseil de Yesha, l'organisation représentant les colons de Cisjordanie à Jérusalem, dans des déclarations diffusées par la radio. "Le plus important pour la terre d'Israël est de construire, construire, et construire", avait ajouté Naftali Bennett, dont le parti soutient la colonisation des Territoires palestiniens.
Egypte: Ashton prolonge sa mission au Caire pour rencontrer Morsi
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, a eu toute la journée des rencontres avec le nouveau pouvoir et les islamistes qui soutiennent le président déchu pour promouvoir l'idée d'une transition "incluant toutes les forces politiques".
Mme Ashton a décidé de rester encore mardi au Caire pour continuer ses entretiens.
Les autorités ont poursuivi leurs avertissements envers le camp pro-Morsi, promettant des "mesures décisives et fermes" s'ils "outrepassaient leur droit à l'expression pacifique".
La coalition de groupes islamistes favorables à Mohamed Morsi a également appelé à des rassemblements mardi réunissant "un million de manifestants" en mémoire des "martyrs du coup d'Etat".
Le ministère de l'Intérieur est vivement mis en cause par les islamistes, de même que par des organisations de défense des droits de l'Homme, depuis la mort samedi matin de 72 manifestants dans des violences ayant opposé des partisans de M. Morsi aux forces de l'ordre au Caire. Un policier est également décédé lundi des suites de ses blessures.
Ces heurts, les plus meurtriers depuis le 3 juillet, ont ravivé les tensions entre les deux camps qui se rejettent la responsabilité des violences.
La Maison Blanche a condamné "avec force l'effusion de sang et les violences" du week-end en Egypte, et a appelé les autorités à assurer le respect du droit à manifester.
Lundi en fin d'après-midi, une cinquantaine d'enfants sont venus à l'initiative des islamistes sur le site de la tuerie pour une prière, selon un journaliste de l'AFP. Ils sont repartis en scandant : "le ministre de l'Intérieur est un terroriste".
L'armée a lancé par hélicoptère lundi matin des tracts sur un campement des pro-Morsi au Caire, les appelant à "ne pas s'approcher des installations ou unités militaires".
Les adversaires de M. Morsi l'accusent d'avoir cherché à confisquer le pouvoir au profit des islamistes, et estiment que les manifestations monstres contre lui fin juin ont traduit sa perte de légitimité.
Mais les pro-Morsi semblent déterminés à défendre la cause du premier président élu démocratiquement de l'histoire du pays.
"Descendez (mardi) dans la rue et sur les places pour reconquérir votre liberté, votre dignité --usurpées par un coup d'Etat sanglant-- et pour les droits des martyrs assassinés par les balles" du nouveau pouvoir, a exhorté la coalition islamiste.
Cet appel à manifester fait craindre une nouvelle flambée de violences alors que plus de 300 personnes sont mortes dans les troubles en Egypte en un peu plus d'un mois.
Dans la région du nord-Sinaï, en proie à une rébellion larvée, deux policiers ont été tués lundi à al-Arich et un autre blessé à Cheikh Zouweid. Un soldat a quant à lui été tué dans la nuit de dimanche à lundi.
Catherine Ashton a vu le président intérimaire Adly Mansour et son vice-président chargé des relations internationales, Mohamed ElBaradei.
Elle a aussi rencontré le général Abdel Fattah al-Sissi, à la fois chef de l'armée, ministre de la Défense et vice-Premier ministre. Artisan de la déposition de M. Morsi le 3 juillet, le général Sissi s'est imposé comme le nouvel homme fort du pays.
La responsable diplomatique européenne a affirmé dans un communiqué diffusé à son arrivée qu'elle appellerait "à une transition (..) englobant les Frères musulmans", qui refusent tout dialogue avec le nouveau pouvoir qu'ils jugent illégitime.
Une délégation islamiste a appelé, à sa sortie d'une réunion avec la responsable de l'UE, les autorités à "envoyer des messages pour calmer" la situation.
Mais "n'y a pas d'initiative de la part de Mme Ashton ou de la nôtre. Elle n'a fait qu'écouter ce que nous avions à dire depuis sa dernière visite" au Caire, le 17 juillet, a déclaré un responsable islamiste présent, Mohamed Bechr.
Un responsable du mouvement Tamarrod (rébellion), à l'origine des manifestations géantes anti-Morsi après lesquelles l'armée a déposé le président, a tenu un langage sans concessions après avoir vu Mme Ashton.
"Que se passerait-il si al-Qaïda organisait des sit-in en Europe? Les laisserait-on faire?", a demandé Mahmoud Badr, faisant écho à la campagne du pouvoir assimilant la contestation islamiste à du "terrorisme".
Un porte-parole des Frères musulmans a affirmé que le mouvement accepteraient "toute initiative", mais à la condition "qu'elle soit fondée sur la restauration de la légitimité et annule le coup d'Etat".
Égypte. Catherine Ashton a rencontré l'ex-président Morsi
La chef de la diplomatie de l’Union européenne Catherine Ashton, en visite au Caire, est partie dans la nuit de lundi à mardi rencontrer le président islamiste déchu Mohamed Morsi, gardé au secret par l’armée.
Mme Ashton « est partie le voir là où il est gardé », a déclaré cette source sous couvert de l’anonymat. M. Morsi est détenu au secret par l’armée depuis le 3 juillet. Les militaires ont donné des assurances qu’il se portait bien, mais il n’est pas apparu en public depuis son renversement et n’a officiellement reçu aucune visite. Sa famille elle-même a déploré récemment ne pouvoir le rencontrer.
Ashton avait demandé la libération de Morsi
Maja Kocijancic, la porte-parole de Catherine Ashton, a précisé sur le réseau social Twitter que la rencontre avait duré deux heures et avait permis des discussions «approfondies».
Selon une autre source, Mme Ashton, partie en hélicoptère du Caire, n’était toujours pas revenue vers 01 h 30 locales.
Lors de sa précédente visite au Caire le 17 juillet, Mme Ashton avait demandé la libération de M. Morsi, et avait déploré n’avoir pu le rencontrer.
Tunisie. La crise politique empire, huit soldats tués dans une zone d’Al-Qaïda
Ce lundi soir, quelques milliers de manifestants se sont réunisdevant l’Assemblée nationale constituante (ANC) pour en réclamer la dissolution et la démission du gouvernement.
Reuters
Plusieurs militaires tunisiens ont été tués hier, lundi, dans une zone d’activité d’Al-Qaïda, aggravant les tensions en Tunisie où le gouvernement dirigé par des islamistes a exclu de démissionner malgré la contestation grandissante depuis l’assassinat d’un député d’opposition.
Entre huit et dix soldats tués
Selon un dernier bilan du ministère de la Défense, cité par l'agence officielle TAP, huit militaires ont été tués et trois autres blessés dans une embuscade au mont Chaambi, zone proche de l'Algérie ou depuis décembre l'armée pourchasse un groupe lié à Al-Qaïda.
La présidence a annoncé dans un communiqué «un deuil national de trois jours» après cette attaque, la plus grave contre les forces tunisiennes depuis la révolution de 2011 en Tunisie qui est confrontée à un essor des groupuscules jihadistes.
Dans une adresse télévisée à la Nation, M. Marzouki, un laïc allié aux islamistes d’Ennahda au pouvoir, a appelé à « l’union nationale » après l’embuscade sanglante.
Des élections le 17 décembre
La Tunisie ne parvient pas à juguler l’émergence de groupes jihadistes depuis la révolution de 2011. Ce drame est le plus grave depuis la chute de l’ancien régime, quatre militaires et gendarmes ayant été tués à Chaambi depuis le début de la traque du groupe en décembre 2012.
En fin d’après-midi, le Premier ministre Ali Larayedh, issu du parti islamiste Ennahda, a lui exclu tout départ mais promis des élections le 17 décembre.
« Ce gouvernement continuera d’assumer ses fonctions, nous ne nous accrochons pas au pouvoir mais nous avons un devoir et une responsabilité que nous assumerons jusqu’au bout », a-t-il dit tout en se disant « ouvert au dialogue ».
La date du 17 décembre est hautement symbolique car il s’agit du jour en 2010 où le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu, donnant le coup d’envoi à la révolution tunisienne.
Contestation grandissante
Le gouvernement est l’objet d’une contestation grandissante depuis l’assassinat jeudi de Brahmi, deuxième opposant à être tué après Chokri Belaïd, abattu le 6 février 2013. Ce premier assassinat avait provoqué la chute du premier gouvernement d’Ennahda.
Par ailleurs, l’un des partenaires laïques des islamistes, Ettakatol, a indiqué tenir une réunion dans la nuit de lundi à mardi pour prendre « une décision relative à la crise et au retrait d’Ettakatol du gouvernement », a indiqué le porte-parole de la formation.
La très puissante syndicale UGTT, qui revendique 500 000 membres, doit aussi arrêter dans la nuit sa position. La centrale est capable de paralyser le pays comme lors des grèves générales de 24 heures après les morts de Brahmi et Belaïd.
Ennahda accusé de la mort de Brahmi
Comme les proches de Belaïd auparavant, la famille de Brahmi accuse directement Ennahda d’être responsable de sa mort.
Les autorités ont affirmé que la même arme a servi à tuer les deux hommes et désigné les auteurs comme étant des salafistes jihadistes proches d’Ansar Ashariaa, des accusations rejetées par ce groupuscule.
Le principal suspect du meurtre de Brahmi est « manifestement » un Franco-Tunisien, Boubakeur El Hakim, condamné en France à sept ans de prison mais libéré depuis, a indiqué une source française qui suit le dossier.
Comptes de campagne : l'UMP doit encore trouver près de trois millions d'euros
Un militant fait un chèque de don à l'UMP dans le Loir et Cher © Maxppp
L'UMP a obtenu un délai supplémentaire de deux mois pour rembourser les 11 millions d'euros que le parti doit à des banques après l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Il en reste 2,7 millions à récolter. L'ancien président devrait par ailleurs envoyer ce mardi un courriel de remerciement aux donateurs.
"Je voulais vous témoigner personnellement ma gratitude pour le don que vous avez eu la gentillesse d'effectuer". D'après Le Parisien, c'est l'une des phrases signées Nicolas Sarkozy que les donateurs de l'UMP devrait recevoir dans la journée sur leur boîte électronique et d'ici la fin de la semaine dans leur boîte aux lettres. "Votre geste de solidarité me touche beaucoup. Je vous en suis infiniment reconnaissant", ajouterait l'ancien chef de l'Etat.
2,7 millions d'euros d'ici septembre
Si Nicolas Sarkozy prend la plume, c'est que l'appel aux dons lancé par Jean-François Copé après l'invalidation des comptes de campagne du candidat UMP semble avoir très bien marché. D'après la trésorière du parti, Catherine Vautrin, "nous avons récolté 8,309 millions d'euros" grâce à "plus de 90.000 donateurs".
Le parti est donc encore loin des 11 millions qu'il devait théoriquement verser aux banques ce mercredi 31 juillet. Mais, forte de "la dynamique qui est créée", la trésorière du parti assure avoir obtenu un délai de deux mois pour rembourser les 2,7 millions restants à la Société Générale. "Nous permettons ainsi à ceux qui n'ont pas pu le faire (...) et puis à ceux qui éventuellement voudraient donner une deuxième fois de pouvoir le faire", espère Catherine Vautrin.
2.000 par parlementaires UMP
D'ici cette nouvelle échéance, Nicolas Sarkozy s'est engagé à rencontrer courant septembre les plus gros donateurs du parti pour les pousser à faire un effort supplémentaire. L'association "Les Amis de Nicolas Sarkozy" devrait verser un chèque de 20.000 euros dans les heures qui viennent et chaque parlementaire UMP était invité à verser 2.000 euros à titre individuel.
Mais visiblement, certains n'ont pas joué le jeu. "Je les appelle à regarder leur conscience", a lancé ce mardi l'ancienne ministre et députée Nadine Morano.
ECONOMIE
Japon : l’emploi s’améliore en juin, mais consommation et production se replient
Si consommateurs et industriels japonais retrouvent le moral depuis le retour au pouvoir des conservateurs, l’économie restent fragile comme le montrent plusieurs statistiques publiées ce mardi.
Les statistiques publiées ce mardi soufflent le chaud et le froid sur l’économie japonaise et les Abenomics, et ce alors même que le Premier ministre Shinzo Abe vient d’être conforté par les élections sénatoriales . Côté positif, le taux de chômage dans l’arhcipel nippon a baissé à 3,9% en juin, atteignant son plus faible niveau depuis plus de quatre ans et demi. Le taux de chômage n’a pas été aussi bas au Japon depuis le mois d’octobre 2008, à une époque où il montait du fait du renvoi de nombreux employés précaires en pleine crise financière internationale.
Mais la médaille à son revers et dans le même temps et à la grande surprise des économistes, la consommation des ménages japônais a baissé de 0,4 % au cours du même mis de juin. Une baisse imputable avant tout à une chute des achats de voitures (en baisse de près d’un tiers par rapprt à la même période de 2012) et des dépenses d’aménagement du logement (en baisse de 25 %). Et comme une nmauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, dans le même temps, la production industrielle s’est repliée de 3,3% en juin sur un mois à cause d’une activité moins intense dans la construction automobile, selon le ministère de l’Industrie.
Il s’agit du premier recul mensuel enregistré depuis le mois de janvier, précise le Meti, ajoutant que la production avait été inférieure en juin de 4,8% à celle de juin 2012. Le ministère a jugé néanmoins que la production industrielle montrait « des signes de reprise à un rythme modéré ».D’après une enquête du Meti auprès des professionnels en effte, la production pourrait en effet rebondir vigoureusement de 6,5% en juillet, avant se contracter de 0,9% en août.
Croissance toujours fragile
En tout état de cause, ces chiffres qui divergents souligne les difficultés auxquelles doit faire face le Premier ministre japonais, Shinzo Abe. Et ce en dépit d’une amélioration certaines du moral des consommateurs et du bon accueil des milieux industriels au train de mesures destinées à doper la croissance : dépenses de relance budgétaires, assouplissement de la politique monétaire de la Banque du Japon et engagements à soutenir l’activité des entreprises par des réformes réglementaires.
Et de fait, au premier trimestre, le PIB japonais a rebondi de 1% par rapport à celui du dernier trimestre de 2012. Mais la conjoncture mondiale restant erratique, du fait des incertitudes pesant sur la croissance américaine mais aussi chinoise, et de la persistance de la récession en Europe, l’avenir est loin d’être dégagé pour Tokyo, en dépit des assurances de Shinzo Abe..
Les trois constructeurs ferroviaires se partageront ce mégacontrat.
Au cours de cette opération "Cross Country" menée dans 76 villes américaines pendant 72 heures, 150 proxénètes ont été arrêtés et 105 enfants libérés. C'est la plus importante des opérations du même type lancées aux États-Unis.
Pour ce vaste coup de filet lancé samedi dans des rues, des parcs, des stations-services, des casinos, des motels et des aires de repos pour routiers dans des dizaines de villes américaines, le FBI s'était associé avec le Centre national pour les enfants exploités et disparus.
Le plus jeune des 105 enfants libérés a neuf ans. Mais la majorité sont des filles âgées de 13 à 16 ans, a affirmé Ronald Hosko, le directeur du FBI chargé des enquêtes pénales au cours d'une conférence de presse. Il a expliqué que "facilement manipulées", ces jeunes femmes étaient plus vulnérables car elles évoluaient en dehors du cadre familial.
John Ryan, le président du Centre national pour les enfants exploités et disparus a estimé que "cette opération démontre combien d'enfants américains sont vendus pour le sexe chaque jour, dans de nombreux cas sur internet."
«Je n'ai jamais consulté monsieur Estoup. Je ne lui ai jamais demandé une consultation juridique dans le dossier Adidas», a-t-il martelé au micro d'Europe 1 mardi matin.
La veille, le Monde révélait l'existence de deux courriers écrits par Maurice Lantourne qui auraient été adressés à Maurice Estoup en septembre 2006, alors que la sentence arbitrale accordant 405 millions d'euros à Tapie a été rendue le 7 juillet 2008. Selon le quotidien, les juges estiment que ces documents sont des éléments qui prouvent «l'escroquerie en bande organisée». Maurice Lantourne, Pierre Estoup, mais aussi Bernard Tapie, Stéphane Richard, à l'époque directeur de cabinet de Christine Lagarde, et Jean-François Rocchi, ancien président du consortium chargé de régler le passif du Crédit lyonnais, sont mis en examen pour ce motif dans ce dossier.
Me Lantourne dément avoir «consulté» un autre juge arbitre
«Il faudrait d'abord vérifier que des projets de courrier ont été adressés. Je confirme, et j'insiste sur ce point, qu'il n'y a jamais eu de demande d'intervention, de consultation de monsieur Estoup avant cet arbitrage», a encore déclaré l'avocat de Bernard Tapie. Une ligne de défense similaire à celle de l'homme d'affaires. «Ce ne sont que des projets, qui n'ont jamais été envoyés», a-t-il assuré lundi.
Autre élément troublant sur lequel Me Lantourne a dû se défendre : la rencontre avec Maurice Estoup le 8 septembre 2006, inscrite dans son agenda. «Je ne dis pas que c'est faux, mais je dis que c'est six ans après... Je ne l'ai pas rencontré pour le consulter dans ce dossier», a-t-il expliqué. Pourtant, selon le Monde, la mention «Quid dossier» était inscrite dans son agenda, le jour du rendez-vous.
Enfin, il a assuré n'avoir pas consulté un autre juge arbitre, Me Jean-Denis Bredin, dont les juges commencent à douter de la neutralité. «Je n'ai pas évoqué le dossier avec lui. Je ne l'ai pas consulté, il n'a donné aucun avis juridique.» Selon le Monde, Me Lantourne lui avait écrit à plusieurs reprises sur l'affaire Tapie, dès 2006.
Le mégacontrat du métro de Riyad va faire les beaux jours de Siemens, Alstom et Ansaldo
Les trois constructeurs ferroviaires se partageront ce mégacontrat.
Côté BTP, l'américain Bechtel emporte le lot principal et l'espagnol FCC gagne aussi un morceau de choix.
Vue de la future station de métro King Abdullah Financial District, dont le dessin a été confié à l'architecte irako-britannique Zaha Hadid. Première femme à obtenir le prix Pritzker, elle a notamment signé la tour CMA CGM à Marseille. - Photo Zaha Hadid Architects
Un investissement de 22,5 milliards de dollars pour créer 6 lignes de métro totalisant 176 kilomètres et comptant 85 gares : par sa dimension, le futur métro de Riyad, en Arabie saoudite, s'apparente à celui du Grand Paris, qui rayonnera sur 205 kilomètres et desservira 72 nouvelles stations pour un coût de 22,6 milliards d'euros. A une grande différence près : alors que le Grand Paris Express ne sera achevé qu'en 2030, les autorités saoudiennes, qui ont annoncé hier l'attribution des lots du métro de Riyad, attendent de leurs fournisseurs une mise en service dès... 2019.
Vinci a laissé tomber
Principal gagnant de ce contrat géant destiné à désengorger une ville de 5,7 millions d'habitants et devant en compter 8,3 millions à l'horizon 2030, le consortium BACS, mené par l'ingénieriste américain Bechtel et comprenant notamment l'équipementier ferroviaire allemand Siemens, construira deux des six lignes, soit 63,3 kilomètres représentant un investissement de 9,5 milliards de dollars. Cette victoire a failli être française. Au départ, BACS était en effet piloté par le groupe de BTP Vinci. Mais ce dernier, après avoir fait entrer Bechtel dans le consortium (l'américain travaille depuis près de soixante-dix ans en Arabie saoudite), lui a finalement laissé la place de leader et n'accompagnera que modestement le groupement qu'il avait constitué. Pourquoi ce revirement ? Certains laissent entendre que le client imposait des conditions difficiles. Par ailleurs, l'attribution récente à Vinci d'autres contrats dans la région, tel celui concernant la partie sud du métro de Doha, au Qatar, aurait conduit le géant français du BTP à faire l'impasse sur le projet de Riyad, faute de ressources suffisantes pour le mener à bien, par exemple en expatriés disponibles.
La revanche d'Alstom
Un autre groupe français n'a, lui, pas laissé passer sa chance : il s'agit de l'équipementier ferroviaire Alstom, membre du consortium FAST, ayant emporté le deuxième lot le plus gros. Piloté par le groupe de BTP espagnol FCC, FAST (qui compte aussi l'ingénieriste français Setec parmi ses membres) livrera trois lignes de métro totalisant 72,5 kilomètres. Sur ce contrat de 7,8 milliards de dollars (6 milliards d'euros), la part revenant à Alstom s'élève à 1,2 milliard d'euros. Le groupe fournira 69 rames (chacune composée de deux voitures) de sa gamme Métropolis de métro automatique léger. Le matériel roulant sera assemblé à Katowice, en Pologne, à partir de composants faits en France. Ce contrat fait figure de revanche pour Alstom en Arabie saoudite : associé à la SNCF, il avait perdu en 2011 le marché de la ligne à grande vitesse reliant Médine à La Mecque. au profit d'entreprises espagnoles.
Troisième et dernier gagnant : le consortium ANM, piloté par l'équipementier ferroviaire italien Ansaldo (groupe Finmeccanica), a emporté la dernière ligne à attribuer, longue de 40,7 kilomètres, pour un montant de 5,2 milliards de dollars, dont 680 millions pour Ansaldo.
Au final, avec Siemens, Alstom et Ansaldo, l'industrie ferroviaire européenne a placé trois de ses champions à Riyad. Même le canadien Bombardier (dont l'essentiel des sites de production ferroviaire est en Europe) n'est pas oublié. Membre d'un consortium préqualifié mais finalement éliminé en juin dernier, Bombardier a quand même eu un lot de consolation de 289 millions d'euros, dans le cadre du groupement ANM
Claude Barjonet
D'autres projets dans les cartons
Riche de ses pétrodollars, l'Arabie Saoudite fourmille de projets d'importance. On peut citer notamment la ligne ferroviaire Saudi Landbridge entre Djeddah et Riyad (7 milliards de dollars) ou l'extension de l'aéroport international de Riyad (10 milliards). Préparant l'après-pétrole, le royaume envisage aussi d'acheter 10 à 15 réacteurs nucléaires. Tous les électriciens sont sur les rangs.
En Chine, des magasins Candia pour vendre du lait pour bébés
Le consommateur chinois pourra acheter à la fois du lait infantile en poudre, du lait UHT liquide et des laits aromatisés (pour adultes et enfants). Le groupe français devraient ouvrir, avant la fin de l'année, dix autres magasins dans les grandes villes de la région.
Des boutiques aux couleurs du terroir français dans une ambiance moderne et épurée, avec des photos de bébés et des bouteilles de lait en vitrines. C'est le choix qu'a fait Candia pour s'attaquer au marché chinois. La première boutique a ouvert ses portes la semaine dernière à Wenzhou, dans la province de Zhejiang (sud de Shanghaï) qui compte 60 millions d'habitants et 700.000 naissances par an. Dix autres magasins devraient ouvrir avant la fin de l'année dans les grandes villes de la région.
Pour ses premiers pas en Chine, Candia a choisi de s'allier à un importateur-distributeur local, Zhejiang, à capital d'État, qui réalise 3,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Dans ces boutiques «100 % Candia», le consommateur chinois - de plus en plus avide de lait importé en raison de la multiplication des scandales alimentaires - sera conseillé par des vendeurs formés par Candia. La jeune maman pourra être rassurée sur l'origine et la qualité du lait «made in France».
Candia, qui a inventé il y a vingt ans le segment des laits liquides infantiles en France, a, en effet, choisi de miser sur ces marchés en forte croissance depuis dix-huit mois en Chine. Encore petit, le marché des laits aromatisés y a déjà dépassé celui des laits UHT. À terme, l'entreprise pourrait proposer des laits dédiés au marché chinois.
Numéro 1 en France dans un marché du lait de consommation en baisse structurelle, Candia est aujourd'hui à l'affût de relais de croissance. Après avoir mené dans l'Hexagone un plan de restructuration visant à restaurer sa compétitivité, Candia - plombé l'an passé par une perte opérationnelle de 26 millions d'euros - souhaite aller de l'avant. En valorisant davantage son portefeuille de produits. Et en s'attelant à l'export, qui ne représente que 10 % de son chiffre d'affaires.
Candia n'est pas le premier occidental à vouloir profiter de la manne chinoise. Danone, Nestlé, Abbott ou encore Mead Johnson y commercialisent déjà leur lait en poudre premium. Le mois dernier, la coopérative Isigny a annoncé à son tour un partenariat avec la marque chinoise de lait haut de gamme Biostime lui permettant de devenir l'un de ses fournisseurs exclusifs.
Mais la concurrence des occidentaux n'est pas toujours vue d'un très bon œil dans l'empire du Milieu qui accuse ces acteurs d'avoir profité de la méfiance des parents chinois pour gonfler leurs prix. Et pour cause, les occidentaux ont ravi près de la moitié du marché. Du coup, à l'issue d'une enquête pour entente sur les prix du lait infantile, plusieurs grands groupes internationaux - au premier rang desquels Nestlé (Wyeth) et Danone (Dumex) - ont été contraints au début du mois d'annoncer une baisse de leurs tarifs.
Des laits liquides pour petits et grands
Elle pourra acheter à la fois du lait infantile en poudre Candia Babylait, du lait UHT liquide Candia et des laits aromatisés Candia et Candy'up (pour adultes et enfants). «Nous voulons élargir l'offre de lait en Chine», explique Giampaolo Schiratti, directeur général de Candia, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros l'an passé.Candia, qui a inventé il y a vingt ans le segment des laits liquides infantiles en France, a, en effet, choisi de miser sur ces marchés en forte croissance depuis dix-huit mois en Chine. Encore petit, le marché des laits aromatisés y a déjà dépassé celui des laits UHT. À terme, l'entreprise pourrait proposer des laits dédiés au marché chinois.
Numéro 1 en France dans un marché du lait de consommation en baisse structurelle, Candia est aujourd'hui à l'affût de relais de croissance. Après avoir mené dans l'Hexagone un plan de restructuration visant à restaurer sa compétitivité, Candia - plombé l'an passé par une perte opérationnelle de 26 millions d'euros - souhaite aller de l'avant. En valorisant davantage son portefeuille de produits. Et en s'attelant à l'export, qui ne représente que 10 % de son chiffre d'affaires.
Candia n'est pas le premier occidental à vouloir profiter de la manne chinoise. Danone, Nestlé, Abbott ou encore Mead Johnson y commercialisent déjà leur lait en poudre premium. Le mois dernier, la coopérative Isigny a annoncé à son tour un partenariat avec la marque chinoise de lait haut de gamme Biostime lui permettant de devenir l'un de ses fournisseurs exclusifs.
Mais la concurrence des occidentaux n'est pas toujours vue d'un très bon œil dans l'empire du Milieu qui accuse ces acteurs d'avoir profité de la méfiance des parents chinois pour gonfler leurs prix. Et pour cause, les occidentaux ont ravi près de la moitié du marché. Du coup, à l'issue d'une enquête pour entente sur les prix du lait infantile, plusieurs grands groupes internationaux - au premier rang desquels Nestlé (Wyeth) et Danone (Dumex) - ont été contraints au début du mois d'annoncer une baisse de leurs tarifs.
Aviation: Tom Enders réorganise EADS, alias Airbus
EADS devrait adopter ce mardi une nouvelle stratégie qui passe par un regroupement de ses activités défense et espace et un changement de nom pour prendre celui d'Airbus, sa filiale la plus connue.
Tom Enders, le patron du groupe européen d'aéronautique, de défense et de l'espace, doit soumettre au conseil d'administration les réformes qu'il prépare depuis l'échec en octobre dernier de sa tentative de fusion avec le fabricant d'armes britannique BAE Systems.
Après avoir desserré le carcan des États en réformant la gouvernance, portant le capital flottant à 70% du total, M. Enders poursuit son objectif de faire d'EADS "une entreprise comme une autre" et d'améliorer sa rentabilité.
Selon plusieurs sources au sein du groupe, il va proposer aux administrateurs de fusionner les activités de la division défense, Cassidian, de la division espace, Astrium, ainsi que la production d'avions de transport militaires, Airbus military.
Le groupe entier doit être rebaptisé Airbus, pour profiter de la notoriété de l'avionneur qui représente plus de 60% de son activité en abandonnant un acronyme méconnu. Le projet a été étudié à plusieurs reprises ces dernières années mais se heurtait aux réticences des patrons successifs d'Airbus, dont Tom Enders avant qu'il prenne la direction de la maison mère.
Pour amadouer l'Allemagne, qui s'était opposée au projet de fusion avec BAE, la nouvelle entité espace-défense, qui serait baptisée Airbus defence, devrait être basée à Ottobrunn, dans la banlieue de Munich et dirigée par un Allemand, ont indiqué les sources. Le nom de Bernard Gerwert, actuel patron de Cassidian, est le plus fréquemment cité en interne.
La structure d'Airbus plus proche de Boeing
La division Eurocopter, numéro un mondial des hélicoptères civils, prendrait simplement le nom d'Airbus helicopters. Elle conserverait son activité militaire, de nombreux modèles d'hélicoptères se déclinant en version civile et militaire.
La décision du conseil d'administration devrait être annoncée mercredi à 07H00 locales, avec les résultats semestriels du groupe.
Plus important que l'opération de "rebranding", le regroupement des activités spatiales et défense permet au patron allemand de poursuivre son objectif de marge opérationnelle de 10% en réduisant les coûts fixes, comme les fonctions financières, administratives ou d'approvisionnement.
"Nous serons impitoyables sur la marge de 10%", avait-il annoncé le mois dernier aux analystes financiers lors du Salon aéronautique du Bourget, selon un participant.
"Le rapprochement entre Cassidian et Astrium pourrait rendre l'objectif de marge de 10% en 2015 plus crédible", a estimé Christophe Menard, analyste chez Kepler Chevreux.
Avec sa nouvelle structure, le groupe Airbus ressemblera plus à son grand rival Boeing, dont les principales unités sont Boeing Commercial Airplanes et Boeing Defense, Space and Security.
La stratégie passe également par un élagage de la gamme de produits de défense et de sécurité et l'abandon progressif des moins rentables, avait expliqué M. Gerwert à l'AFP au printemps. Mais il ne prévoyait pas d'annonce avant la rentrée de septembre.
Enfin, si la fusion avec BAE Systems n'est plus à l'ordre du jour, rien n'empêche des coopérations sectorielles entre groupes qui produisent déjà, ensemble avec l'italien Finmeccanica, l'avion de combat Eurofighter. Des rencontres avec les patrons de Dassault Aviation et de BAE sont fréquentes, selon des sources bien informées.
"Je n'exclus pas que nous jouions un rôle de consolidation sur certains segments de l'industrie européenne de la défense où nous voulons être leaders", déclarait d'ailleurs M. Enders le mois dernier au Financial Times.
Après avoir desserré le carcan des États en réformant la gouvernance, portant le capital flottant à 70% du total, M. Enders poursuit son objectif de faire d'EADS "une entreprise comme une autre" et d'améliorer sa rentabilité.
Selon plusieurs sources au sein du groupe, il va proposer aux administrateurs de fusionner les activités de la division défense, Cassidian, de la division espace, Astrium, ainsi que la production d'avions de transport militaires, Airbus military.
Le groupe entier doit être rebaptisé Airbus, pour profiter de la notoriété de l'avionneur qui représente plus de 60% de son activité en abandonnant un acronyme méconnu. Le projet a été étudié à plusieurs reprises ces dernières années mais se heurtait aux réticences des patrons successifs d'Airbus, dont Tom Enders avant qu'il prenne la direction de la maison mère.
Pour amadouer l'Allemagne, qui s'était opposée au projet de fusion avec BAE, la nouvelle entité espace-défense, qui serait baptisée Airbus defence, devrait être basée à Ottobrunn, dans la banlieue de Munich et dirigée par un Allemand, ont indiqué les sources. Le nom de Bernard Gerwert, actuel patron de Cassidian, est le plus fréquemment cité en interne.
La structure d'Airbus plus proche de Boeing
La division Eurocopter, numéro un mondial des hélicoptères civils, prendrait simplement le nom d'Airbus helicopters. Elle conserverait son activité militaire, de nombreux modèles d'hélicoptères se déclinant en version civile et militaire.
La décision du conseil d'administration devrait être annoncée mercredi à 07H00 locales, avec les résultats semestriels du groupe.
Plus important que l'opération de "rebranding", le regroupement des activités spatiales et défense permet au patron allemand de poursuivre son objectif de marge opérationnelle de 10% en réduisant les coûts fixes, comme les fonctions financières, administratives ou d'approvisionnement.
"Nous serons impitoyables sur la marge de 10%", avait-il annoncé le mois dernier aux analystes financiers lors du Salon aéronautique du Bourget, selon un participant.
"Le rapprochement entre Cassidian et Astrium pourrait rendre l'objectif de marge de 10% en 2015 plus crédible", a estimé Christophe Menard, analyste chez Kepler Chevreux.
Avec sa nouvelle structure, le groupe Airbus ressemblera plus à son grand rival Boeing, dont les principales unités sont Boeing Commercial Airplanes et Boeing Defense, Space and Security.
La stratégie passe également par un élagage de la gamme de produits de défense et de sécurité et l'abandon progressif des moins rentables, avait expliqué M. Gerwert à l'AFP au printemps. Mais il ne prévoyait pas d'annonce avant la rentrée de septembre.
Enfin, si la fusion avec BAE Systems n'est plus à l'ordre du jour, rien n'empêche des coopérations sectorielles entre groupes qui produisent déjà, ensemble avec l'italien Finmeccanica, l'avion de combat Eurofighter. Des rencontres avec les patrons de Dassault Aviation et de BAE sont fréquentes, selon des sources bien informées.
"Je n'exclus pas que nous jouions un rôle de consolidation sur certains segments de l'industrie européenne de la défense où nous voulons être leaders", déclarait d'ailleurs M. Enders le mois dernier au Financial Times.
JUSTICE ?
Vaste coup de filet contre la pédophilie aux Etats-Unis
Au cours de cette opération "Cross Country" menée dans 76 villes américaines pendant 72 heures, 150 proxénètes ont été arrêtés et 105 enfants libérés. C'est la plus importante des opérations du même type lancées aux États-Unis.
Pour ce vaste coup de filet lancé samedi dans des rues, des parcs, des stations-services, des casinos, des motels et des aires de repos pour routiers dans des dizaines de villes américaines, le FBI s'était associé avec le Centre national pour les enfants exploités et disparus.
Le plus jeune des 105 enfants libérés a neuf ans. Mais la majorité sont des filles âgées de 13 à 16 ans, a affirmé Ronald Hosko, le directeur du FBI chargé des enquêtes pénales au cours d'une conférence de presse. Il a expliqué que "facilement manipulées", ces jeunes femmes étaient plus vulnérables car elles évoluaient en dehors du cadre familial.
John Ryan, le président du Centre national pour les enfants exploités et disparus a estimé que "cette opération démontre combien d'enfants américains sont vendus pour le sexe chaque jour, dans de nombreux cas sur internet."
Le FBI a mis en place un numéro spécial contre la prostitution des enfants
Affaire Adidas : l'avocat de Tapie n'a «jamais consulté» le juge arbitre Estoup
«Je n'ai jamais sollicité monsieur Estoup pour faire des consultations ou donner des avis juridiques», a déclaré Maurice Lantourne, soupçonné d'avoir évoqué avec le juge arbitre Estoup le dossier Tapie/Adidas avant que la décision juridique ne soit rendue. | Jacques Demarthon
L'avocat de Bernard Tapie riposte. Mis en cause lundi dans un article du Monde sur l'affaire Adidas, Maurice Lantourne a démenti vigoureusement avoir évoqué le dossier avec l'un des juges arbitres, Pierre Estoup, avant que la décision juridique ne soit rendue.
La veille, le Monde révélait l'existence de deux courriers écrits par Maurice Lantourne qui auraient été adressés à Maurice Estoup en septembre 2006, alors que la sentence arbitrale accordant 405 millions d'euros à Tapie a été rendue le 7 juillet 2008. Selon le quotidien, les juges estiment que ces documents sont des éléments qui prouvent «l'escroquerie en bande organisée». Maurice Lantourne, Pierre Estoup, mais aussi Bernard Tapie, Stéphane Richard, à l'époque directeur de cabinet de Christine Lagarde, et Jean-François Rocchi, ancien président du consortium chargé de régler le passif du Crédit lyonnais, sont mis en examen pour ce motif dans ce dossier.
Me Lantourne dément avoir «consulté» un autre juge arbitre
«Il faudrait d'abord vérifier que des projets de courrier ont été adressés. Je confirme, et j'insiste sur ce point, qu'il n'y a jamais eu de demande d'intervention, de consultation de monsieur Estoup avant cet arbitrage», a encore déclaré l'avocat de Bernard Tapie. Une ligne de défense similaire à celle de l'homme d'affaires. «Ce ne sont que des projets, qui n'ont jamais été envoyés», a-t-il assuré lundi.
Autre élément troublant sur lequel Me Lantourne a dû se défendre : la rencontre avec Maurice Estoup le 8 septembre 2006, inscrite dans son agenda. «Je ne dis pas que c'est faux, mais je dis que c'est six ans après... Je ne l'ai pas rencontré pour le consulter dans ce dossier», a-t-il expliqué. Pourtant, selon le Monde, la mention «Quid dossier» était inscrite dans son agenda, le jour du rendez-vous.
Enfin, il a assuré n'avoir pas consulté un autre juge arbitre, Me Jean-Denis Bredin, dont les juges commencent à douter de la neutralité. «Je n'ai pas évoqué le dossier avec lui. Je ne l'ai pas consulté, il n'a donné aucun avis juridique.» Selon le Monde, Me Lantourne lui avait écrit à plusieurs reprises sur l'affaire Tapie, dès 2006.
Italie : l’avenir politique de Berlusconi entre les mains de la Cour de cassation
Trois mois après sa condamnation en appel à 4 ans de prison et à l’interdiction de tout mandat public dans l’affaire Mediaset, la Cour de Cassation doit décider aujourd’hui de l’avenir politique de Silvio Berlusconi. Sauf renvoi de dernière minute à septembre.
Journée décisive pour l’exécutif italien et l’ensemble de la classe politique. Moins de trois mois après la condamnation, en appel, de Silvio Berlusconi, le 8 mai dernier, la Cour de Cassation doit se prononcer aujourd’hui sur sa responsabilité dans l’«affaire Mediaset», la procédure pénale la plus aboutie qui pourrait lui valoir aujourd’hui sa première condamnation définitive. Même si le «Cavaliere», à 76 ans, est assuré de bénéficier des arrêts domiciliaires en cas de condamnation, la simple confirmation de la peine fixée par la Cour d’appel déclencherait son inéligibilité (et la décadence de son mandat de sénateur), en mettant à risque les équilibres précaires de l’«étrange» coalition sur laquelle s’appuie aujourd’hui le gouvernement d’Enrico Letta.
«Si je suis condamné, je ne m’exilerai pas comme Bettino Craxi (NDLR : l’ancien Président du conseil réfugié en Tunisie) (…) S’ils assument cette responsabilité, j’irai en prison», a déclaré Silvio Berlusconi au quotidien «Libero», tout en confiant souffrir d’ «insomnie» depuis plusieurs semaines. Même s’il a relativisé ensuite ces propos en les qualifiant de «conversation informelle», cela résume bien son état d’esprit : continuer à se poser en victime expiatoire d’une persécution judiciaire. Pour se préparer à cette échéance, le «Cavaliere» a engagé l’un des meilleurs pénalistes de la Péninsule: le ténor du barreau Franco Coppi, ancien défenseur de Giulio Andreotti et de l’ex-gouverneur de la Banque d’Italie, Antonio Fazio, condamné à deux ans et demi de prison en 2012 dans le procès Antonveneta.
Trois scénarios possibles
Dans ce procès, -la plus aboutie des 18 procédures dont il a fait l’objet depuis 1989-, Silvio Berlusconi est accusé d’avoir constitué un trésor occulte de 280 millions d’euros en utilisant des «sociétés off- shore» pour gonfler le prix de contrats audiovisuels de son empire Mediaset. A la veille du verdict, trois scénarios restent ouverts : ou la Cour de Cassation confirme pleinement la décision d’appel du 8 mai, ou elle l’invalide et acquitte définitivement Silvio Berlusconi, ou elle renvoie (partiellement ou totalement) l’affaire à la Cour d’Appel. En cas de confirmation de la peine à quatre ans de prison et cinq ans d’interdiction de mandat public, celle-ci ne serait pas, toutefois, d’application immédiate, le Sénat devant encore se réunir pour voter sur son expulsion dans un délai de plusieurs semaines. Enfin, l’hypothèse d’un renvoi de quelques jours, voire à la mi-septembre, n’est pas exclue.
«Je ne ferai pas tomber le gouvernement Letta, mais ce sera son propre parti qui le fera. Si je venais à être condamné, le Parti démocrate n’acceptera pas de continuer à gouverner avec un parti dont le leader est aux arrêts domiciliaires et interdit de mandat public», a lui-même reconnu Silvio Berlusconi. De fait, malgré la sérénité de façade affichée par le Président du conseil, Enrico Letta, en visite à Athènes, les élus démocrates restent plus que perplexes sur les conséquences politiques d’une condamnation définitive du «Cavaliere». «Le parti risque d’exploser», a confié le sénateur démocrate, Ugo Sposetti, au «Corriere della Sera», sans exclure que le gouvernement puisse continue à «vivoter» grâce à une intervention du Quirinal. Nul doute qu’en cas de condamnation définitive du «Cavaliere», l’été politique italien sera chaud.
SOCIAL
L’ADDITION – Combien coûterait un Big Mac si McDo doublait ses salaires ?
Qu'adviendrait-il au géant du fast-food McDonald's s'il décidait subitement de doubler le salaire de ses employés ? Pas grand-chose, à en croire une étude d'un chercheur de l'université du Kansas, citée par le Huffington Post américain.
Selon cette étude, un doublement des revenus des employés de l'enseigne – du salarié de base gagnant le salaire minimum (7,25 dollars de l'heure, ou 5,40 euros) au PDG Donald Thompson (8,75 millions de dollars en 2012) – aurait pour conséquence une augmentation du prix du Big Mac de seulement 68 cents (0,50 euro). Le Big Mac passerait ainsi de 3,99 à 4,67 dollars (3,50 euros), affirme l'auteur de l'étude, Arnobio Morelix.
Cette étude sort au moment où des employés de McDo mènent des grèves à travers les Etats-Unis pour réclamer un salaire minimum de 15 dollars de l'heure (11,30 euros). Son auteur a simplement consulté le rapport annuel 2012 de l'enseigne et constaté que seuls 17,1 % des revenus du géant partaient dans les salaires et les avantages sociaux de ses quelque 500 000 employés américains.
Selon le New York Times, qui revient dans un article intitulé "Fast Food, Low Pay" sur la grève dans 200 fast-foods new-yorkais en novembre dernier, les salariés qui y gagnent le salaire minimum (7,25 dollars de l'heure) ont un pouvoir d'achat inférieur à celui de leurs collègues des années 50.
SOCIETE
«Les tensions envers les Roms sont plus vives en France qu'ailleurs»
Un camp de Roms près de Lille, en janvier 2013. (Photo Philippe Huguen. AFP)
interview Alain Régnier, surnommé «le préfet des Roms», revient sur les actions menées en faveur de ces migrants rejetés et vivant souvent dans des bidonvilles.
Libération
C’était le 30 juillet 2010. A Grenoble, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, tenait un discours ultrasécuritaire, alpaguant Roms et gens du voyage, deux populations mises dans le même sac et assimilées à des délinquants. Les associations mesurent chaque jour les dégâts de ce discours venant du plus haut sommet de l’Etat, qui a libéré la parole et les propos haineux.
L’année dernière, lors du changement de majorité, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé un changement de braquet : il a adopté la circulaire du 26 août 2012 censée mettre fin aux évacuations sans solution de relogement. Et a confié, dans la foulée, au préfet Alain Régnier1 la coordination de l’accompagnement des Roms en France. Bilan.
Cela peut paraître anecdotique mais pourtant ce n’est pas une simple histoire de vocabulaire. C’est même mon premier défi : combattre les fausses représentations, les amalgames et les discriminations. Je passe mon temps à répéter que non, les Roms migrants ne sont pas des gens du voyage même s’il y a des traits communs dans les problèmes qu’ils rencontrent : l’accès au logement, à l’école, à l’emploi. Les ressemblances s’arrêtent là. Les gens du voyage sont des citoyens français alors que les Roms migrants sont des étrangers, européens pour la plupart (Roumains, Bulgares) mais aussi Kosovars. Ce travail de pédagogie sur le langage est essentiel. Ça peut paraître vain dans une société marquée par les peurs. Surtout à l’approche des municipales, qui va amener du débat public. En même temps, ce ne sera jamais le bon moment. Autant ne pas attendre plus longtemps et commencer ce travail dès maintenant.
On ne peut pas être dans une seule posture : ni chercher à intégrer tout le monde en France ni les mettre tous à la porte. Nous avons supprimé l’aide au retour volontaire qui était inefficace. Et nous avons entrepris des transferts d’ingénierie publique. On les aide à monter des projets d’insertion. Si on veut changer la donne en France, il faut travailler main dans la main avec la Roumanie et la Bulgarie.
L’année dernière, lors du changement de majorité, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé un changement de braquet : il a adopté la circulaire du 26 août 2012 censée mettre fin aux évacuations sans solution de relogement. Et a confié, dans la foulée, au préfet Alain Régnier1 la coordination de l’accompagnement des Roms en France. Bilan.
Depuis le discours de Grenoble de Sarkozy, il y a trois ans, la politique de la France envers les Roms a-t-elle réellement changé ?
La France est le seul pays européen à avoir mis en place une vraie politique interministérielle pour l'accompagnement des Roms, avec une équipe de cinq personnes à temps plein. Bien évidemment, les choses ne vont pas changer d’un coup de baguette magique. C’est un dossier sensible, c’est certainement la mission la plus difficile que j’ai eu à accomplir de toute ma carrière. Mais petits pas par petits pas, nous faisons bouger les lignes.La circulaire du 26 août 2012 devait permettre d’en finir avec les évacuations abruptes de campements illicites en proposant autant que possible des solutions de relogement. Mais, les associations, enthousiastes au départ, dénoncent le décalage entre le texte et la réalité de terrain. Que répondez-vous ?
C’est une circulaire exigeante et complexe. Elle est appliquée de manière inégale, c’est un fait. On ne peut pas se satisfaire de la situation actuelle, évidemment. Malgré tout, les lignes ont commencé à bouger. On n’est loin d‘être au bout du chemin mais c’est un début. Je ne veux pas faire l’inventaire des municipalités qui appliquent parfaitement la circulaire et des mauvais élèves. Cela n’a pas d’intérêt. Je réunis tous les trois mois les correspondants de chaque département chargés du dossier. Il y a un réel problème en Ile-de-France, où vivent la moitié des Roms migrants. J’ai demandé que le préfet de région nomme un directeur de projet «campement» pour mieux anticiper et accompagner les opérations d’évacuation.Ne faudrait-il pas une loi pour contraindre les maires récalcitrants ?
Bien sûr, une circulaire n’a pas force de loi mais celle-ci a quand même été signée par sept ministres. C’est peu fréquent dans le monde des circulaires, ce n’est pas rien. Après les municipales, je souhaite que les communes s’engagent dans des conventions de trois ans liant l’Etat, les conseils généraux, les acteurs associatifs et les métropoles. Je crois beaucoup plus en la démarche contractuelle que coercitive.Les associations réclament depuis des années la levée des mesures transitoires qui limitent l’accès au marché du travail des Roumains et Bulgares. Pourquoi ne pas les écouter ?
La période transitoire s’achève le 31 décembre, il ne reste que quelques mois. Pour moi, ce n’est pas la clé du problème. Pas plus d’un quart des Roms vivant sur notre territoire maîtrisent le français. On travaille avec des associations pour développer les cours d’alphabétisation et de langue française. Pour les plus jeunes, il faut favoriser l’accès à l’école. Scolariser tous les enfants, c’est ma priorité.Comment un enfant peut-il aller à l’école quand il est forcé de changer de lieu de vie trente ou quarante fois dans l’année à cause des évacuations répétées de campement, comme le déplorent les associations ?
Il faut poser la question à Manuel Valls.Comment expliquer qu’un pays comme la France ne parvienne pas à intégrer cette population de Roms, pourtant pas si nombreuse...
Il y a environ 20 000 Roms migrants sur notre territoire. C’est beaucoup moins que chez nos voisins européens, c’est vrai. Pourtant, les tensions sont bien plus vives chez nous, qu’ailleurs. Il y a quelque chose dans l’amplitude, la violence de l’expression qui est assez singulier à la France. Je ne sais pas l'expliquer.On vous appelle le préfet des Roms...
La mission que m’a confiée le Premier ministre ne vise pas une communauté de personnes mais porte sur le mal-logement, avec l’objectif d’éradiquer les bidonvilles. Même si dans les faits, ce sont surtout des Roms migrants venant de Roumanie et de Bulgarie qui vivent dans les bidonvilles. Prendre le problème sous cet angle permet d’apaiser les tensions. On évite ainsi de stigmatiser une population.Cela peut paraître anecdotique mais pourtant ce n’est pas une simple histoire de vocabulaire. C’est même mon premier défi : combattre les fausses représentations, les amalgames et les discriminations. Je passe mon temps à répéter que non, les Roms migrants ne sont pas des gens du voyage même s’il y a des traits communs dans les problèmes qu’ils rencontrent : l’accès au logement, à l’école, à l’emploi. Les ressemblances s’arrêtent là. Les gens du voyage sont des citoyens français alors que les Roms migrants sont des étrangers, européens pour la plupart (Roumains, Bulgares) mais aussi Kosovars. Ce travail de pédagogie sur le langage est essentiel. Ça peut paraître vain dans une société marquée par les peurs. Surtout à l’approche des municipales, qui va amener du débat public. En même temps, ce ne sera jamais le bon moment. Autant ne pas attendre plus longtemps et commencer ce travail dès maintenant.
Comment ?
On prépare des actions très concrètes de communication avec des spots de pubs, des affiches... On est aussi en lien avec l’Education nationale. Je souhaiterais qu’on raconte un peu plus aux enfants l’histoire douloureuse du peuple tsigane, exterminé dans les camps nazis, esclave jusqu’au milieu du XIXe siècle en Roumanie. Les livres d’histoire ne contiennent qu’une ligne aujourd’hui. Il en faut plus. On essaie aussi de valoriser les récits de vies réussies pour sortir de cette image «Rom égale nul». Je crois beaucoup en la dimension culturelle comme levier d’action.Est-ce-que vous menez aussi des actions directement en Roumanie ?
Nous avons engagé un processus bilatéral avec la Roumanie, d'où viennent la plupart des Roms migrants vivant en France. Quand on les interroge, beaucoup préfèreraient, si les conditions le leur permettaient, retourner vivre là où ils ont grandi.On ne peut pas être dans une seule posture : ni chercher à intégrer tout le monde en France ni les mettre tous à la porte. Nous avons supprimé l’aide au retour volontaire qui était inefficace. Et nous avons entrepris des transferts d’ingénierie publique. On les aide à monter des projets d’insertion. Si on veut changer la donne en France, il faut travailler main dans la main avec la Roumanie et la Bulgarie.
Avec quels financements ?
Ce n’est pas l’argent qui manque. Il y a par exemple le Fonds social européen qui met à disposition des milliards d’euros, pas dépensés aujourd’hui. La Roumanie a du mal à mobiliser cet argent, seuls 10% sont utilisés. On mène tout un travail de fond avec eux pour les aider. Ce n’est pas visible, souvent masqué par les évacuations. Pourtant, l’enjeu est central. Pour la France, mais aussi pour l’Union européenne, l’enjeu est démocratique : la citoyenneté européenne prendrait tout son sens.
1 Alain Régnier est préfet délégué à la coordination de l’hébergement et de l’accès au logement des personnes sans abri.
Fadela Amara. Depuis sa sortie du gouvernement, fin 2010, l'ancienne secrétaire d'Etat à la Ville, au bilan modeste, est restée discrète. Après avoir appelé de ses voeux une candidature de Jean-Louis Borloo, elle a, elle aussi, appelé à voter Hollande. Sur proposition de Xavier Bertrand, l'ex-présidente de Ni putes ni soumises a été nommée en 2011 inspectrice générale des affaires sociales. En mars, elle a publié, avec d'autres, un rapport sur l'accompagnement des élèves en situation de handicap.
Les Roms ou la nouvelle question juive
A chaque semaine, sa crise identitaire. La révolte de Trappes contre la loi sur la burqa à peine finie, l’affaire Bourdouleix éclate, remettant la question rom au centre du débat public. Sous sa forme la plus odieuse, l’obsession de l’Autre revient tarauder la société française en plein cœur.
Le sieur Bourdouleix, député et maire de Cholet, une ville moyenne de la France profonde, s’est donc illustré en brisant le dernier tabou avec cette « banalité » abjecte : « Comme quoi, Hitler n’en a peut-être pas tué assez »…
Comme son inspirateur, le député de l’UDI ne fait pas dans le « détail » et dépasse le maître. Là où Le Pen ne voyait qu’« une présence urticante et odorante », Bourdouleix fait appel à des références que le vieillard de Saint-Cloud ne prononce plus que mezzo voce après la campagne de dédiabolisation entamée par sa fille.
A droite, pas de souci moral autre que celui du « pain au chocolat », la référence chère à Jean-François Copé. D’abord l’amalgame : tous les gens du voyage, qu’ils soient roms, manouches, tziganes, yéniches, gitans, sinté (nomades français, allemands ou italiens) sont logés à la même enseigne, sans distinction. Tous étaient naguère des Bohémiens, tous sont maintenant des Roms (en français, « hommes »), donc une sorte de peuple venu des ténèbres de la Roumanie profonde.
Ce racisme « ciblé » réduit à une seule origine ethnique une catégorie de la population qui n’a pourtant que le nomadisme comme seul point commun et qui pâtit en plus de l’utilisation des poncifs à haute dose, du genre : les gens du voyage ne seraient que des voleurs de poules, de portefeuilles et de bijoux, des gens sales, ne s’occupant pas de leurs enfants… Autant de stéréotypes qui stigmatisent l’ensemble d’une population n’apparaissant plus que comme un « problème ». Pour mater ces populations stigmatisées, Christian Estrosi n’a-t-il pas créé un guide pratique pour les élus en mal d’idées d’expulsion ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les expulsions des campements dits « sauvages » sont près de deux fois plus nombreux que sous Sarkozy. Dès son arrivée au ministère de l’Intérieur, Manuel Valls en a fait le marqueur de son action, notamment lors de l’expulsion de Lille à l’automne dernier. Sous prétexte de faire respecter l’Etat de droit, il présente les camps de Roms comme des zones de non-droit, sans rien dire sur les élus qui ne respectent pas la législation sur les aires de caravanes.
En utilisant la justice comme arme de sa politique à deux vitesses, il installe dans l’opinion de la gauche et des démocrates l’idée que les Roms sont une catégorie de la population à mettre au ban de la société. Manuel Valls sait parfaitement ce qu’il fait en agissant ainsi : il veut s’inscrire dans le roman national entre Clémenceau et Ferry. Dans ce récit qui repose sur un consensus colonialiste et patriote, les Roms n’ont pas leur place.
Comme pour les Juifs, les qualificatifs utilisés en termes de description physique et mentale, d’apparence, sont ignominieux.
Comme pour les Juifs, c’est surtout leur mode de vie qui alimente le racisme dont ils sont victimes. Les Juifs habitaient dans des ghettos construits dès le Moyen Age, pour les isoler du reste de la population ; ils étaient assignés à certains types de travaux, ils ne pratiquaient pas la même religion que l’immense majorité des Français…
Aujourd’hui, alors que la sédentarisation est devenue la règle, la pratique assumée du nomadisme apparaît comme une hérésie. Cachez ces roulottes que je ne saurais voir. L’espace privé est considéré comme la norme absolue. Tous ceux qui vivent en habitat précaire, en caravanes, dans des yourtes ou des grottes aménagées, dérogent aux canons en matière de logement et deviennent des parias. Quand, en plus, ils prétendent occuper des espaces publics au cœur de nos cités, ils deviennent des éléments dangereux qu’il faut neutraliser.
Ce n’est certes pas la première fois que l’on pratique la chasse aux pauvres. Au XVIIe siècle, on s’en prenait aux Bohémiens considérés comme des rebuts de la société. Aujourd’hui, les gens du voyage sont devenus une caste d’intouchables que l’on montre du doigt. Il y a encore peu d’années, jusqu’en 1969, ils avaient l’obligation de posséder un carnet anthropométrique. Aujourd’hui, ils doivent détenir un carnet de circulation. La République française, qui se réclame de l’universalisme, a pourtant créé dans son histoire nombre de situations d’exceptions permanentes : le code de l’indigénat, le statut des Juifs, les camps de rétention, le carnet des Roms… A l’intérieur de notre République, ces situations relèguent des catégories particulières de citoyens. Il faut dénoncer et combattre cette exclusion à domicile.
Je sais que ce discours est difficile à entendre, surtout dans les quartiers populaires qui concentrent les inégalités et les injustices de toute nature, mais c’est le seul qui peut fonctionner comme principe pour la gauche. Notre écosystème humain dans la ville est riche de notre diversité. Si on veut faire disparaître une partie de ses composantes, on affaiblit l’ensemble.
La visibilité des gens du voyage pose problème ? Tant mieux. Je refuse une société où le principe de la séparation triompherait, une ville à trois vitesses, des ghettos de riches, de bobos, de pauvres qui se referment sur eux-mêmes. L’existence d’une population mobile par définition nous oblige à réfléchir sur ce cloisonnement mortifère. La « gentrification » de nos villes implique la négation des modes de vie qui ne se plient pas à ces nouvelles règles de l’urbanisation capitaliste.
Par sa petite phrase, le maire de Cholet a voulu sortir définitivement de l’histoire des hommes et des femmes auxquels on a jamais voulu donner leur place.
Le sieur Bourdouleix, député et maire de Cholet, une ville moyenne de la France profonde, s’est donc illustré en brisant le dernier tabou avec cette « banalité » abjecte : « Comme quoi, Hitler n’en a peut-être pas tué assez »…
« Hitler, vous avez dit Hitler ?En effet, entre 1939 et 1945, Hitler a fait assassiner de 500 000 à 750 000 Tziganes dans toute l’Europe. Ce génocide oublié, Gilles Bourdouleix n’en a cure. Son problème, c’est la coexistence de quelques familles de gens du voyage avec ses concitoyens qui, eux, votent aux prochaines municipales.
– Bah oui, Hitler, pourquoi pas ? Lui, il avait su trouver une solution radicale pour régler le “ problème rom ”, hein ? ! »
Comme son inspirateur, le député de l’UDI ne fait pas dans le « détail » et dépasse le maître. Là où Le Pen ne voyait qu’« une présence urticante et odorante », Bourdouleix fait appel à des références que le vieillard de Saint-Cloud ne prononce plus que mezzo voce après la campagne de dédiabolisation entamée par sa fille.
Le guide pratique de Christian Estrosi
Il fallait oser, le maire de Cholet l’a fait. Mais sa phrase à l’emporte-pièce n’est que l’arbre qui cache la forêt. Depuis le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, les Roms sont en tête du top ten du racisme dans notre douce France. La droite comme la gauche, dans des styles différents, en font les boucs émissaires de leur incapacité à gérer notre vivre ensemble.A droite, pas de souci moral autre que celui du « pain au chocolat », la référence chère à Jean-François Copé. D’abord l’amalgame : tous les gens du voyage, qu’ils soient roms, manouches, tziganes, yéniches, gitans, sinté (nomades français, allemands ou italiens) sont logés à la même enseigne, sans distinction. Tous étaient naguère des Bohémiens, tous sont maintenant des Roms (en français, « hommes »), donc une sorte de peuple venu des ténèbres de la Roumanie profonde.
Ce racisme « ciblé » réduit à une seule origine ethnique une catégorie de la population qui n’a pourtant que le nomadisme comme seul point commun et qui pâtit en plus de l’utilisation des poncifs à haute dose, du genre : les gens du voyage ne seraient que des voleurs de poules, de portefeuilles et de bijoux, des gens sales, ne s’occupant pas de leurs enfants… Autant de stéréotypes qui stigmatisent l’ensemble d’une population n’apparaissant plus que comme un « problème ». Pour mater ces populations stigmatisées, Christian Estrosi n’a-t-il pas créé un guide pratique pour les élus en mal d’idées d’expulsion ?
Manuel Valls sait parfaitement ce qu’il fait
Quant à la gauche, elle n’est pas en reste de dérapages verbaux, notamment chez des élus radicaux de gauche ou socialistes. Mais ce qui inquiète le plus, c’est bien la politique de Manuel Valls qui ressemble furieusement à celle de Nicolas Sarkozy.Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les expulsions des campements dits « sauvages » sont près de deux fois plus nombreux que sous Sarkozy. Dès son arrivée au ministère de l’Intérieur, Manuel Valls en a fait le marqueur de son action, notamment lors de l’expulsion de Lille à l’automne dernier. Sous prétexte de faire respecter l’Etat de droit, il présente les camps de Roms comme des zones de non-droit, sans rien dire sur les élus qui ne respectent pas la législation sur les aires de caravanes.
En utilisant la justice comme arme de sa politique à deux vitesses, il installe dans l’opinion de la gauche et des démocrates l’idée que les Roms sont une catégorie de la population à mettre au ban de la société. Manuel Valls sait parfaitement ce qu’il fait en agissant ainsi : il veut s’inscrire dans le roman national entre Clémenceau et Ferry. Dans ce récit qui repose sur un consensus colonialiste et patriote, les Roms n’ont pas leur place.
Cachez ces roulottes que je ne saurais voir
Qu’il soit instrumentalisé par la droite ou par la gauche, cet apartheid qui ne dit pas son nom concentre tous les ingrédients du racisme : les Roms deviennent un peuple démonisé dans l’imaginaire collectif, un peu à la manière des Juifs avant guerre. Comme pour les Juifs, qui venaient eux aussi d’Europe de l’Est (Allemagne, Pologne, Roumanie, Russie, Ukraine), la thématique du peuple réputé dangereux, ayant un mode de vie inassimilable, est largement utilisée.Comme pour les Juifs, les qualificatifs utilisés en termes de description physique et mentale, d’apparence, sont ignominieux.
Comme pour les Juifs, c’est surtout leur mode de vie qui alimente le racisme dont ils sont victimes. Les Juifs habitaient dans des ghettos construits dès le Moyen Age, pour les isoler du reste de la population ; ils étaient assignés à certains types de travaux, ils ne pratiquaient pas la même religion que l’immense majorité des Français…
Aujourd’hui, alors que la sédentarisation est devenue la règle, la pratique assumée du nomadisme apparaît comme une hérésie. Cachez ces roulottes que je ne saurais voir. L’espace privé est considéré comme la norme absolue. Tous ceux qui vivent en habitat précaire, en caravanes, dans des yourtes ou des grottes aménagées, dérogent aux canons en matière de logement et deviennent des parias. Quand, en plus, ils prétendent occuper des espaces publics au cœur de nos cités, ils deviennent des éléments dangereux qu’il faut neutraliser.
Ce n’est certes pas la première fois que l’on pratique la chasse aux pauvres. Au XVIIe siècle, on s’en prenait aux Bohémiens considérés comme des rebuts de la société. Aujourd’hui, les gens du voyage sont devenus une caste d’intouchables que l’on montre du doigt. Il y a encore peu d’années, jusqu’en 1969, ils avaient l’obligation de posséder un carnet anthropométrique. Aujourd’hui, ils doivent détenir un carnet de circulation. La République française, qui se réclame de l’universalisme, a pourtant créé dans son histoire nombre de situations d’exceptions permanentes : le code de l’indigénat, le statut des Juifs, les camps de rétention, le carnet des Roms… A l’intérieur de notre République, ces situations relèguent des catégories particulières de citoyens. Il faut dénoncer et combattre cette exclusion à domicile.
Réfléchir sur notre cloisonnement mortifère
Si les élus et les médiateurs de toutes sortes ont un rôle, c’est justement celui de permettre la coexistence de modes de vie, d’habitat et de consommation différents. La communauté nationale ne se différencie pas en fonction de l’origine, du sexe, du milieu social, du type d’habitat, de ses choix de vie… L’égalité suppose la reconnaissance des différences.Je sais que ce discours est difficile à entendre, surtout dans les quartiers populaires qui concentrent les inégalités et les injustices de toute nature, mais c’est le seul qui peut fonctionner comme principe pour la gauche. Notre écosystème humain dans la ville est riche de notre diversité. Si on veut faire disparaître une partie de ses composantes, on affaiblit l’ensemble.
La visibilité des gens du voyage pose problème ? Tant mieux. Je refuse une société où le principe de la séparation triompherait, une ville à trois vitesses, des ghettos de riches, de bobos, de pauvres qui se referment sur eux-mêmes. L’existence d’une population mobile par définition nous oblige à réfléchir sur ce cloisonnement mortifère. La « gentrification » de nos villes implique la négation des modes de vie qui ne se plient pas à ces nouvelles règles de l’urbanisation capitaliste.
Par sa petite phrase, le maire de Cholet a voulu sortir définitivement de l’histoire des hommes et des femmes auxquels on a jamais voulu donner leur place.
Ce que sont devenus les anciens ministres d'ouverture de Sarkozy
Des six anciens ministres d'ouverture, un seul est parlementaire. Mais plusieurs restent proches de… François Hollande.
Bernard Kouchner. De tous les ministres d'ouverture, c'est lui qui avait le poste le plus prestigieux : ministre des Affaires étrangères. Un poste dans lequel il eut souvent du mal à s'imposer face à l'Elysée. Sorti du gouvernement en novembre 2010, l'ancien cofondateur de Médecins du monde a fondé en 2011 une nouvelle société de conseil, baptisée « No Borders Consultants ». Il tient des conférences et mène, insiste-t-il, « plusieurs projets humanitaires à titre bénévole ».
Eric Besson. Il a été le transfuge le plus décrié de la politique d'ouverture. Le seul, il est vrai, à avoir changé de camp pendant la campagne présidentielle. Le seul à intégrer la direction de l'UMP. Le seul, aussi, à rester au gouvernement tout le quinquennat. Aujourd'hui, il est l'un des plus discrets. L'ancien ministre (de la Prospective, de l'Immigration - et de l'Identité nationale ! - puis de l'Industrie) a disparu des écrans radars. Il a mis fin à sa carrière politique nationale et ne conserve qu'une fonction d'élu : maire de Donzère, petite ville de la Drôme. Il a lui aussi créé sa société de conseil internationale, Eric Besson Consulting. Il rêve toujours de prendre la direction d'un club de football de Ligue 1.
Jean-Pierre Jouyet. Lui a été le premier à quitter le gouvernement, dès la fin 2008. Cet ami très proche de François Hollande - il était dans sa promotion à l'ENA - a bien rebondi. L'ex-secrétaire d'Etat aux Affaires européennes de Nicolas Sarkozy a d'abord été président de l'Autorité des marchés financiers. Après la victoire de la gauche, il est devenu, en juillet 2012, directeur général de la Caisse des Dépôts puis, trois mois plus tard, président de la Banque publique d'investissement. La promesse numéro 1 de François Hollande, pour « relancer la production, l'emploi et la croissance ».
Martin Hirsch. L'ancien président d'Emmaüs n'avait pas le titre de ministre de Nicolas Sarkozy mais, répétait-il à l'envi, de haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté. Il a tiré sa révérence en mars 2010, après la défaite de la droite aux régionales, pour présider l'Agence du service civique, dont le ministère chargé de la Jeunesse assure en théorie la tutelle. En réalité, Martin Hirsch traite directement avec François Hollande. Les deux hommes s'apprécient. Il fut le premier ministre d'ouverture à appeler à voter socialiste à la présidentielle de 2012.
Fadela Amara. Depuis sa sortie du gouvernement, fin 2010, l'ancienne secrétaire d'Etat à la Ville, au bilan modeste, est restée discrète. Après avoir appelé de ses voeux une candidature de Jean-Louis Borloo, elle a, elle aussi, appelé à voter Hollande. Sur proposition de Xavier Bertrand, l'ex-présidente de Ni putes ni soumises a été nommée en 2011 inspectrice générale des affaires sociales. En mars, elle a publié, avec d'autres, un rapport sur l'accompagnement des élèves en situation de handicap.
Jean-Marie Bockel. L'ex-secrétaire d'Etat (à la Coopération, aux Anciens Combattants et à la Justice) a retrouvé en 2010 son poste de sénateur du Haut-Rhin. Mais sous l'étiquette de l'UDI. Il a en revanche cédé sa place de maire de Mulhouse à Jean Rottner, son ancien premier adjoint (UMP). Il est le seul, avec Eric Besson, à s'être engagé pour Nicolas Sarkozy pendant la dernière présidentielle.
MOI NON PLUS – La déclaration d’amour du « New York Times » au « malaise » français
On ne compte plus les "unes" de la presse anglo-saxonne sur le déclin de la France, sa dépression chronique, son pessimisme et sa "joie de vivre" perdue (BBC : "Où est passée la joie de vivre française ?" ; The Daily Telegraph : "Malheureux comme un Français"). Le french bashing ne s'embarrassant d'aucun paradoxe, les même titres s'emportent souvent contre le déni de la France face à sa réalité économique, son entêtement à chanter, tel le coq, les deux pieds dans le fumier (The Economist : "Un pays dans le déni").
Les Français étant incapables de résister au plaisir de se lire – de réapprendre à se désirer ou à se détester – dans le regard de l'autre, ces titres parfois assassins sont allègrement repris dans les revues de presse hexagonales, alimentant le narcissisme ambiant et le trouble identitaire national.
C'est donc avec un certain soulagement que l'ont découvre, avec un peu de retard, cette chronique (traduite par Courrier international) de Roger Cohen, éditorialiste anglais du New York Times. Correspondant dans une quinzaine de pays – il passé cinq années à Paris dans les années 1990 –, il y défend la thèse qu'il n'y a pas de malaise français et que notre morosité, persistante, n'est qu'un trait culturel reflétant notre pragmatisme.
"J'ai lu beaucoup d'articles qui nous parlent des angoisses existentielles de la France, ce pays désorienté gouverné par un président inexistant", explique en préambule Roger Cohen, selon la traduction de Courrier, avant de citer un article peu amène à notre endroit.
"La capitale manucurée du pays, ses routes impeccables, ses trains à grande vitesse, sa fabuleuse gastronomie, ses parfums séduisants et son savoir-vivre profondément ancré brossent un tableau empreint de richesse et de tradition. Mais, tout comme les statues dorées sur les ponts de Paris détournent l'attention des sans-abri qui dorment sous leurs arches, l'émouvante beauté de la France a tendance à masquer ce qui est un foyer de désespérance."
Un article écrit en 1997, bien avant la crise de l'euro, dont l'auteur n'est autre que Roger Cohen lui-même. Quinze années plus tard, il en tire la conclusion que la morosité française, qui inquiète tant les observateurs persuadés que les Français vivent tous dans un film de Truffaut, est une constante culturelle, et non pas un signe de dépression.
"Les Français vivent de leur malaise un peu comme les Britanniques vivent de leur famille royale. C'est un tour de passe-passe commercial, où l'affectation joue un rôle, un objet de fascination pour les étrangers plutôt qu'une condition inquiétante. Dites à un Français qu'il fait beau, et il vous rétorquera que ça ne va pas durer [...]. Cette humeur revêche est plus une forme robuste de réalisme qu'un signe de malaise. C'est l'amertume de la sagesse. C'est un clin d'œil aux opinions de Hobbes, qui disait que la vie d'un homme, dans l'ensemble, est 'solitaire, pauvre, cruelle, brutale et brève'. Rien ne surprend, rien ne choque (surtout dans le domaine du mariage et du sexe), et en fait rien ne déçoit vraiment. Loin d'être morose, l'attitude française manifeste une franchise tonifiante. Aucun autre peuple ne sait aussi clairement hausser les épaules."
Cette interprétation culturelle du pessimisme français n'en fait pas un trait de caractère immuable. En mars, l'universitaire française Claudia Senik avait fait le tour de la presse britannique (The Local, The Guardian...), toujours friande de "french malaise", pour expliquer que notre sinistrose provenait de notre système scolaire. Toujours prompt à attribuer des notes médiocres, il aurait fini par saper la confiance des jeunes Français, quand les Anglais, confiants comme chacun sait, "ont l'habitude d'être félicités pour leur intelligence supérieure même s'ils n'ont rien dans la tête", résume le Daily Telegraph.
Roger Cohen n'élude pas pour autant les immenses défis qu'affrontent la France, de son chômage endémique à la baisse de son influence internationale en passant par le coût de son système social, mais c'est pour mettre aussitôt ces questions en regard d'une médecine "superbe", d'une éducation qui selon lui "fonctionne", de "l'immense beauté" du pays, ou encore d'une armée qui "fait bien son boulot au Mali"...
"Le malaise et l'ennui sont à la France ce que le dynamisme est à l'Amérique : un emblème arboré avec fierté", conclut-il.
A lire dans Le Monde : "Liberté, égalité, morosité"
DIVERS
La polémique enfle à propos du site de Carla Bruni-Sarkozy
Libération
Le financement du site carlabrunisarkozy.org continuait de faire polémique lundi sur Internet, plus de 80.000 pétitionnaires réclamant que l’ex-Première dame «rende aux Français» les 410.000 euros qui auraient financé le site, une somme par ailleurs jugée exorbitante par des développeurs de sites web.
Tout est parti d’un rapport de la Cour des comptes sur la gestion de l’Elysée, en date du 15 juillet, qui mentionne au chapitre des dépenses de communication celles concernant le «site Internet spécifique dédié à la conjointe du président, financé par le budget de la présidence», pour un coût de 330.000 euros en 2011, puis 80.000 euros en 2012, soit un total de 410.000 euros.
«Le financement évoqué par la cour des comptes porte sur le site de Madame Carla Bruni-Sarkozy consacré à ses activités officielles en tant qu’épouse du chef de l’Etat, site ayant d’ailleurs cessé d’exister en mai 2012, et non sur le site de sa Fondation», a affirmé dimanche dans un communiqué l’avocat de l’ex-première dame, Me Richard Malka.
Selon l’avocat, il y a donc «confusion entre ces deux sites Internet et leur financement».
«Il s’agit pourtant bien du même site web, et je pense que l’avocat confond allègrement site web et rubrique d’un site web», affirme lundi à l’AFP le bloggeur Olivier Laurelli, alias Bluetouff, un des tout premiers à avoir réagi sur l’affaire.
«La cour des comptes a réaffirmé que dans son rapport, il s’agit bien du site carlabrunisarkozy.org, qui a été financé sur une période allant de 16 à 17 mois pour deux rubriques du site qui n’existent plus aujourd’hui -soit la rubrique agenda et une autre consacrée aux enfants et mères atteints du sida- et qui étaient donc afférentes aux activités de la première dame de l’époque», souligne-t-il.
«Un site web est un nom de domaine, en l’occurence carlabrunisarkozy.org: les deux rubriques en question ont disparu mais quand on regarde aujourd’hui on voit par exemple que le registrant (soit le titulaire du nom de domaine) est toujours domicilé à l’Elysée», affirme Olivier Laurelli. Affirmant se fonder «sur un point de vue technique», il déplore «la somme énorme» consacrée à un site aujourd’hui «en état de décrépitude technique».
René Dosière, député PS connu comme scrutateur des dépenses de l’Etat, a regretté auprès de l’AFP qu’aucune loi ou règlement n’impose à l’Elysée une mise en concurrence pour attribuer un marché tel que la réalisation d’un site Internet. «Depuis que la Cour des comptes contrôle les budgets de l’Elysée, elle n’arrête pas de dire +pour les prestations, il faut utiliser les procédures publiques normales d’appel d’offres+», a-t-il rappelé
«410.000 euros c’est une somme astronomique pour une simple réalisation de site, et pour le moment on n’a aucune trace de qui l’a réalisé et de comment il a été réalisé. Si des éléments jusitifient une telle dépense, dans ce cas très bien», déclare pour sa part Nicolas Bousquet, développeur de sites web qui a initié une pétition en ligne exigeant que Carla Bruni-Sarkozy «rende cet argent aux Français».
La pétition comptabilisait plus de 81.000 signatures lundi après-midi.
«Moi dans mon secteur, avec une telle somme, j’engage 10 personnes que je paie pendant 18 mois quasiment» pour bâtir un site. A travers cette pétition, «ce qui m’intéresse c’est de savoir pourquoi la Cour des comptes relève ces dépenses-là. Je n’attaque ni Mme Carla Bruni-Sarkozy ni sa fondation», résume-t-il.
«410.000 euros me paraît une somme difficile à atteindre», résume pour sa part un développeur de site d’une grande agence parisienne, qui souhaite garder l’anonymat.
«En passant par une agence dite chère, un tel site aurait coûté au grand maximum 20.000 euros, mais ensuite peuvent s’ajouter d’autres frais, comme l’embauche d’un webmaster pour faire des mises à jour régulières du site, et le tournage-montage de vidéos (...), chaque vidéo pouvant ainsi coûter 10.000 euros. Ce sont les contenus qui peuvent faire grimper les prix», dit-il.
Interrogée par l’AFP lundi en début d’après-midi sur la dénomination ou le périmère exacts du «site Internet spécifique» qu’elle mentionne dans son rapport, la Cour des comptes n’avait pas réagi en fin de journée.
«L'association des Restos du Coeur et Gaston Bergeret, auteur d'un célèbre portrait de Coluche, ont mis fin au litige les opposant à propose de l'usage de cette photographie», annonce l'association.
La photo est l'une des plus connues de l'humoriste, fondateur des Restos du Coeur, mort en juin 1986 dans un accident de moto. Elle le montre appuyé sur les coudes, les bras croisés, un léger sourire aux lèvres. Gaston Bergeret avait assigné l'association, lui demandant notamment de cesser d'exploiter cette image, qui ornait depuis leur création, en 1985, les 2 040 centres de distribution des Restos du Coeur. Le photographe estimait «avoir subi des atteintes à ses droits du fait de certains usages inappropriés, et plus particulièrement quand le cliché original a été transformé par l'association des Restos du Coeur et ses partenaires». Ces transformations concernaient par exemple «des modifications de couleurs et des recadrages».
Une utilisation «sans déformation»
Les Restos du Coeur affirment «avoir voulu privilégier l'utilisation du portrait dans l'unique but de promouvoir les missions sociales qui sont les leurs, et d'en obtenir les financements». Dans le cadre de l'accord trouvé, Gaston Bergeret, qui demandait également un dédommagement financier pour l'utilisation antérieure de la photo, «renonce à toute indemnisation pour le passé», et «ne remet pas en cause pour l'avenir son engagement initial de 1986, à savoir une utilisation gratuite de cette photographie par l'Association et ses partenaires, dans le cadre des activités des Restos du Coeur».
Les Restos s'engagent de leurs côté «à veiller à ce que le portrait de Coluche soit utilisé sans déformation». «Cette utilisation gratuite se fera dans le respect du droit moral d'auteur de Gaston Bergeret», assurent-ils. Les Restos du Coeur ont aidé 960 000 personnes au cours de l'hiver 2012-2013, soit 100 000 personnes de plus que l'année dernière (+11%), et ont servi près de 130 millions de repas.
Tout est parti d’un rapport de la Cour des comptes sur la gestion de l’Elysée, en date du 15 juillet, qui mentionne au chapitre des dépenses de communication celles concernant le «site Internet spécifique dédié à la conjointe du président, financé par le budget de la présidence», pour un coût de 330.000 euros en 2011, puis 80.000 euros en 2012, soit un total de 410.000 euros.
«Le financement évoqué par la cour des comptes porte sur le site de Madame Carla Bruni-Sarkozy consacré à ses activités officielles en tant qu’épouse du chef de l’Etat, site ayant d’ailleurs cessé d’exister en mai 2012, et non sur le site de sa Fondation», a affirmé dimanche dans un communiqué l’avocat de l’ex-première dame, Me Richard Malka.
Selon l’avocat, il y a donc «confusion entre ces deux sites Internet et leur financement».
«Il s’agit pourtant bien du même site web, et je pense que l’avocat confond allègrement site web et rubrique d’un site web», affirme lundi à l’AFP le bloggeur Olivier Laurelli, alias Bluetouff, un des tout premiers à avoir réagi sur l’affaire.
«La cour des comptes a réaffirmé que dans son rapport, il s’agit bien du site carlabrunisarkozy.org, qui a été financé sur une période allant de 16 à 17 mois pour deux rubriques du site qui n’existent plus aujourd’hui -soit la rubrique agenda et une autre consacrée aux enfants et mères atteints du sida- et qui étaient donc afférentes aux activités de la première dame de l’époque», souligne-t-il.
«Un site web est un nom de domaine, en l’occurence carlabrunisarkozy.org: les deux rubriques en question ont disparu mais quand on regarde aujourd’hui on voit par exemple que le registrant (soit le titulaire du nom de domaine) est toujours domicilé à l’Elysée», affirme Olivier Laurelli. Affirmant se fonder «sur un point de vue technique», il déplore «la somme énorme» consacrée à un site aujourd’hui «en état de décrépitude technique».
René Dosière, député PS connu comme scrutateur des dépenses de l’Etat, a regretté auprès de l’AFP qu’aucune loi ou règlement n’impose à l’Elysée une mise en concurrence pour attribuer un marché tel que la réalisation d’un site Internet. «Depuis que la Cour des comptes contrôle les budgets de l’Elysée, elle n’arrête pas de dire +pour les prestations, il faut utiliser les procédures publiques normales d’appel d’offres+», a-t-il rappelé
«410.000 euros c’est une somme astronomique pour une simple réalisation de site, et pour le moment on n’a aucune trace de qui l’a réalisé et de comment il a été réalisé. Si des éléments jusitifient une telle dépense, dans ce cas très bien», déclare pour sa part Nicolas Bousquet, développeur de sites web qui a initié une pétition en ligne exigeant que Carla Bruni-Sarkozy «rende cet argent aux Français».
La pétition comptabilisait plus de 81.000 signatures lundi après-midi.
«Moi dans mon secteur, avec une telle somme, j’engage 10 personnes que je paie pendant 18 mois quasiment» pour bâtir un site. A travers cette pétition, «ce qui m’intéresse c’est de savoir pourquoi la Cour des comptes relève ces dépenses-là. Je n’attaque ni Mme Carla Bruni-Sarkozy ni sa fondation», résume-t-il.
«410.000 euros me paraît une somme difficile à atteindre», résume pour sa part un développeur de site d’une grande agence parisienne, qui souhaite garder l’anonymat.
«En passant par une agence dite chère, un tel site aurait coûté au grand maximum 20.000 euros, mais ensuite peuvent s’ajouter d’autres frais, comme l’embauche d’un webmaster pour faire des mises à jour régulières du site, et le tournage-montage de vidéos (...), chaque vidéo pouvant ainsi coûter 10.000 euros. Ce sont les contenus qui peuvent faire grimper les prix», dit-il.
Interrogée par l’AFP lundi en début d’après-midi sur la dénomination ou le périmère exacts du «site Internet spécifique» qu’elle mentionne dans son rapport, la Cour des comptes n’avait pas réagi en fin de journée.
Un corps carbonisé et deux blessés par balles près de Marseille
Un corps carbonisé a été retrouvé la nuit dernière et deux hommes ont été blessés par balles un peu plus tôt © IDÉ
Nouvelle nuit agitée à Marseille et dans ses environs. Un homme a été retrouvé carbonisé au nord de la ville un peu avant minuit, et deux autres ont été blessés par un tireur à scooter dans une zone artisanale.
Les pompiers ont été appelés un peu avant minuit lundi pour un départ de feu près d'un lotissement des Pennes-Mirabeau, au nord de Marseille. En arrivant sur place, c'est un corps carbonisé qu'ils ont découvert au pied d'une clôture.
Le jeune homme d'une vingtaine d'année a été aspergé d'un liquide inflammable. La brigade criminelle de la police judiciaire a été saisie par le parquet d'Aix-en-Provence. D'après les premiers éléments, la victime n'a pas été abattue par balle avant d'être incendiée.
Deux hommes ont par contre été blessés par balle un peu plus tôt dans la soirée dans le 10e arrondissement de la capitale. Vers 21h, les deux victimes ont été touchées par un tireur à scooter alors qu'ils fermaient les locaux d'une entreprise. Les blessés ont été hospitalisés mais leurs jours ne sont pas en danger.
SUISSE. Collision frontale entre deux trains : un conducteur tué
26 personnes ont été hospitalisées, cinq sont grièvement blessées. Les deux trains, qui auraient dû se croiser, circulaient sur la même voie.
Le train accidenté, à Granges-près-Marnand, en Suisse, le 29 juillet. (ALAIN GROSCLAUDE / AFP)
Une collision frontale entre deux trains régionaux a fait un mort, le conducteur de l'un des trains, et 35 blessés, dont cinq grièvement, lundi 29 juillet à Granges-près-Marnand, en Suisse romande, a annoncé la police cantonale vaudoise.
Le corps du conducteur de l'une des deux motrices, retrouvé dans l'habitacle, a été désincarcéré à 1h30 du matin par les pompiers, qui ont dû d'abord séparer les deux motrices qui s'étaient encastrées l'une dans l'autre suite, selon un communiqué de la police. Une autopsie a été ordonnée par le procureur.
Les pompiers devaient travailler toute la nuit pour dégager la voie ferrée, avec l'aide d'une grue routière de 200 tonnes, et la ligne, fermée tout de suite après l'accident, devait rester fermée mardi. La police a ajouté que l'enquête se poursuivait pour déterminer les causes de la collision. Elle a été confiée au SESA (Service d'enquête suisse sur les accidents) ainsi qu'à la gendarmerie.
Les motrices défoncées
Vingt-six personnes ont été hospitalisées, mais leur vie n'est pas en danger, a indiqué la police. Il y avait au total 46 personnes dans les deux trains au moment de la collision.
Le conducteur de l'autre train a été pris en charge par les secours, et les blessés légers ont été pris en charge sur place alors qu'un important dispositif de secours a été mobilisé. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place.
La collision est survenue vers 19h locales entre un train qui circulait en direction de Lausanne et un autre en provenance de Lausanne. Les trains circulaient sur la même voie, alors qu'ils auraient dû se croiser au niveau de la gare de Granges-près-Marnand, selon une porte-parole des Chemins de fers fédéraux (CFF), présente sur les lieux. Sous la violence du choc, les parties avant des deux motrices ont été défoncées et se sont partiellement encastrées l'une dans l'autre.
Aucune cause n'a encore été avancée pour expliquer cet accident, survenu à quelques dizaines de mètres de la gare de ce petit bourg du nord du canton de Vaud, situé en rase campagne. L'accident est survenu sur la ligne reliant les villes de Payerne et Palézieux, non loin de la gare.
Trois accident de transport graves
Les blessés ont été transférés dans les hôpitaux de la région par hélicoptère ou par ambulance, à Payerne et à Lausanne.
Deux énormes projecteurs ont été installés pour aider les équipes de secours alors que la nuit plongeait la scène de l'accident dans l'obscurité. D'importants moyens ont été également mis en oeuvre sur le site pour séparer les deux convois en les tractant. L'opération devrait durer plusieurs heures.
L'accident rappelle la collision entre deux trains régionaux survenue en janvier dernier aux abords de la gare de Neuhausen-am-Rheinfall, près de Schaffhouse, dans le nord de la Suisse. La collision, due au non-respect d'un signal, avait fait 25 blessés légers. Il faut remonter à octobre 2003 pour un accident aussi grave en Suisse. Une collision à Zurich avait fait 45 blessés.
La collision de lundi survient après trois accidents de transports graves survenus dernièrement en Europe : le déraillement d'un train français le 12 juillet à Bretigny, près de Paris (sept morts), celui d'un train espagnol le 24 juillet près de Saint-Jacques de Compostelle (79 morts), et l'accident d'un autocar italien dimanche dans la région de Naples (38 morts).
La NASA travaille sur le premier moteur à distortion
C’est une nouvelle que j’ai lue en fin de semaine et je dois dire que pour une des rares fois j’étais vraiment excité par une actualité de la NASA. Je suis bien conscient des avancés importantes que donne les missions sur Mars et tout le défi technique que cela représente, mais il ne faut pas se le cacher, ce que tout bon citoyen veut c’est explorer les contrés de l’espace intersidéral! Sinon, pourquoi Star Trek serait aussi populaire?
La NASA a annoncé qu’un budget a été alloué à la recherche pour le développement d’un moteur à distorsion. Faire voler un corps à la vitesse de la lumière est un problème non pas seulement physique, mais aussi temporel. Un voyageur spatial qui voyagerait à cette vitesse vieillirait moins vite que les gens qui seront restés sur Terre. Il faudrait donc prendre en considération ce décalage temporel dans l’équation, en plus de trouver un moteur assez fort qui pourrait pousser à cette vitesse…
La distorsion
Selon les principes découverts par Miguel Alcubierre en 1994, un moteur pourrait créer une distorsion à l’avant et à l’arrière du vaisseau qui ferait passer l’espace devant le vaisseau derrière ce dernier instantanément. Selon ce précepte, nous pourrions donc voyager pratiquement instantanément dans l’espace et donc dépasser la vitesse de la lumière. Un voyage vers Alpha du Centaure situé à 4.3 années-lumière prendrait seulement 2 semaines!
Le principe avancé créerait une sorte de bulle (warp bubble) autour du vaisseau qui bougerait l’espace autour de ce dernier. Pour ce faire il faudrait “simplement” généré suffisamment d’énergie, car bien que théoriquement rien ne peut dépasser la vitesse de la lumière, l’espace peut-être contracter et étendu à n’importe quelle vitesse!
Avec de l’énergie
En changeant la forme, on peut grandement diminuer les besoins énergétiques pour produire le phénomèneSelon les calculs initiaux d’Alcubierre, nous aurions besoin d’autant d’énergie que la masse de Jupiter, soit 317 masses Terre… C’est donc impraticable.
Sauf qu’au cours des 18 derniers mois un autre chercheur nommé Harold White s’est basé sur le théorème d’Alcubierre et a fait la découverte qu’en changeant la forme de la bulle d’une sphère vers une forme allongée, comme un beigne on pouvait diminuer grandement les besoins énergétiques pour produire le phénomène. Et peut-être même l’approcher du domaine du possible!
On passe donc la taille de l’énergie nécessaire de la taille de Jupiter à un objet d’environ 1,600 lb! D’où l’intérêt soudain de la NASA!
Maintenant, dans le labo
Avec ces découvertes théoriques, l’équipe de physiciens tente maintenant de reproduite le modèle à petite échelle à l’aide d’un interféromètre Michelson-Morley qui peut mesurer les perturbations microscopiques de l’espace-temps. Lorsqu’ils activent leur engin, ils veulent pouvoir observer un mouvement sur les aiguilles de l’appareil de mesure. Ceci démontrera qu’ils peuvent affecter l’espace-temps. Ils continuent d’améliorer la précision de l’interféromètre et d’affecter l’espace-temps d’une partie par 10 millions.
Dans le futur…
Maintenant que l’équipe peut expérimenter, ils tentent de reproduire la distorsion espace-temps à une petite, voir microscopique, échelle et si leurs tests sont concluants, améliorer leur moteur pour éventuellement pouvoir faire bouger des objets.
Un peu comme le premier générateur nucléaire de 1942 qui a produit à Chicago 1/2 W d’énergie. Ce n’était rien, mais ça validait les recherches théoriques en mettant le tout en pratique. Un an plus tard, ce même générateur générait 4MW de puissance.
Espérons que ça ne prendra pas plus de 40 ans pour voir les premiers voyages spatiaux, je veux voir ça de mon vivant!
Série d'explosions dans un complexe gazier en Floride
Le Monde.fr
Plusieurs explosions ont eu lieu dans une station de distribution de propane à Lake County, en Floride, lundi 29 juillet, nécessitant l'évacuation des habitants dans un rayon de plus d'un kilomètre autour de la station, qui récupère des réservoirs de propane utilisés, les nettoie et les remplit de nouveau.
Les réservoirs ont commencé à exploser vers 22 h 30, heure locale à l'usine Blue Rhino, selon ABC News, dégageant de fortes flammes et de la fumée. Un témoin rapporte avoir entendu "près d'une centaine" d'explosions, sur un site qui compte des dizaines de réservoirs.
Vingt-quatre personnes travaillaient sur le site de Blue Rhino lundi soir, quinze d'entre elles avaient été portées disparues dans un premier temps par les autorités avant que celles-ci ne déclarent qu'aucune ne manquait à l'appel, selon AP. Sept ont été hospitalisées.
Les Restos du Coeur peuvent à nouveau utiliser la photo de Coluche
Les Restos du Coeur, qui avaient dû retirer au début du mois le portrait en noir et blanc de Coluche affiché dans leurs centres après avoir été assignés par son auteur, vont pouvoir réutiliser le cliché à la suite d'un accord avec le photographe.
La photo est l'une des plus connues de l'humoriste, fondateur des Restos du Coeur, mort en juin 1986 dans un accident de moto. Elle le montre appuyé sur les coudes, les bras croisés, un léger sourire aux lèvres. Gaston Bergeret avait assigné l'association, lui demandant notamment de cesser d'exploiter cette image, qui ornait depuis leur création, en 1985, les 2 040 centres de distribution des Restos du Coeur. Le photographe estimait «avoir subi des atteintes à ses droits du fait de certains usages inappropriés, et plus particulièrement quand le cliché original a été transformé par l'association des Restos du Coeur et ses partenaires». Ces transformations concernaient par exemple «des modifications de couleurs et des recadrages».
Une utilisation «sans déformation»
Les Restos du Coeur affirment «avoir voulu privilégier l'utilisation du portrait dans l'unique but de promouvoir les missions sociales qui sont les leurs, et d'en obtenir les financements». Dans le cadre de l'accord trouvé, Gaston Bergeret, qui demandait également un dédommagement financier pour l'utilisation antérieure de la photo, «renonce à toute indemnisation pour le passé», et «ne remet pas en cause pour l'avenir son engagement initial de 1986, à savoir une utilisation gratuite de cette photographie par l'Association et ses partenaires, dans le cadre des activités des Restos du Coeur».
Les Restos s'engagent de leurs côté «à veiller à ce que le portrait de Coluche soit utilisé sans déformation». «Cette utilisation gratuite se fera dans le respect du droit moral d'auteur de Gaston Bergeret», assurent-ils. Les Restos du Coeur ont aidé 960 000 personnes au cours de l'hiver 2012-2013, soit 100 000 personnes de plus que l'année dernière (+11%), et ont servi près de 130 millions de repas.
Braquage au Carlton : 103 millions d'euros, un butin hors norme
Un braqueur seul a fait main basse dimanche à Cannes sur 72 pièces d'une exposition de bijoux de luxe, dont 34 pièces "d'exception". Les précisions du procureur de Grasse.
Devant l'hôtel Carlton de Cannes après le braquage dimanche 28 juillet. (Bruno Bebert/ SIPA)
Le montant du butin dérobé dimanche 28 juillet au Carlton de Cannes s'élève finalement à près de 103 millions d'euros, un record. C'est ce qu'a confirmé après inventaire le procureur de Grasse Philippe Vique lundi après-midi. Comment le vol s'est-il précisément déroulé ? Le braqueur, seul lors du vol, a-t-il bénéficié de complicités ? Quel dispositif de sécurité encadrait l'exposition-vente du joaillier de luxe dans le palace ? Autant de questions, entre autres, auxquelles l'enquête devra répondre.
1. De quelle exposition s'agit-il ?
L'exposition "Extraordinary diamonds" du joaillier Leviev avait débuté 8 jours plus tôt à l'hôtel Carlton de Cannes, le 20 juillet, et était prévue jusqu'au 30 août. Le joaillier de luxe, qui assure sur son site Internet
Cette exposition était organisée dans un hall de l'hôtel occupé par le passé par un restaurant gastronomique, explique au "Nouvel Observateur" le délégué CGT au Carlton Ange Romiti. "L'aile se trouve face à la Croisette et dispose de baies vitrées. Ce qu'il s'y passe se fait aux yeux de tous" précise-t-il, indiquant que "d'autres espaces" de l'hôtel servent par ailleurs de lieux d'exposition.;
2. Comment le braquage s'est-il déroulé ?
En fin de matinée dimanche, à 11h30, un homme seul s'est présenté sur les lieux de l'exposition. Selon les premiers éléments de l'enquête et le parquet de Grasse, il était armé d'un pistolet automatique, avait caché son visage sous "une écharpe ou un bandana" et portait une casquette. Il est entré "par la façade Croisette" quand plusieurs personnes s'y trouvaient, dont des agents de sécurité travaillant pour le joaillier. "Trois agents de sécurité oeuvrant pour la société exposante étaient présents" confirme le procureur de Grasse au "Nouvel Observateur" lundi après-midi. Ainsi que deux vendeurs et un manager. "Il est entré de l'extérieur par une porte-fenêtre censée être verrouillée qu'il a ouverte malgré tout" poursuit le procureur, indiquant que le braqueur était ressorti par une autre porte-fenêtre qu'il aurait ouverte de l'intérieur. Le délégué syndical CGT Rami Zakaria avait entre-temps précisé que l'entrée de l'exposition se faisant par l'intérieur de l'hôtel, les portes-fenêtres donnant sur la terrasse auraient effectivement dû être fermées.
Personne n'a été blessé. "Tout s'est passé très vite et sans violence" a précisé le parquet dimanche, indiquant que le braqueur était reparti avec plusieurs sacoches de bijoux et de montres. "Il a braqué, pris le sac, et est parti" confie encore Philippe Vique lundi, précisant qu'il était parti "avec un sac contenant une mallette et une caissette". Le directeur général de l'hôtel a quant à lui précisé au "Parisien" "qu'aucun client ni membre du personnel (n'avait) été impliqué, ni pris à partie au cours de cet incident". Ce qu'a confirmé le procureur.
Selon le quotidien, le braqueur aurait demandé qu'on lui remette les bijoux lors de leur transfert des coffres aux vitrines. Questionné à ce sujet, le procureur déclare seulement que le braquage a eu lieu "à un moment où l'exposition n'était pas ouverte au public." L'homme est reparti seul, à pied et a emprunté "une rue perpendiculaire à la Croisette". Il n'a pour l'heure pas été interpellé.
3. Qu'est-ce qui a été volé ? Pour quel montant ?
Si le butin de 40 millions d'euros avancé dans un premier temps avait été confirmé, ce braquage aurait été le second le plus important jamais commis en France, le premier étant celui perpétré à la joaillerie Harry Winston, avenue Montaigne à Paris, en décembre 2008. En pleine journée également, quatre hommes – dont trois déguisés en femmes - s'étaient saisis de près de 80 millions d'euros en quelques minutes.
Mais alors qu'on pensait que le butin du braquage d'hier serait revu à la baisse, une source proche du dossier ayant précisé qu'il s'élevait à "plusieurs dizaines de millions d'euros" et le parquet de Grasse ayant fait état dimanche du peu de fiabilité accordée aux premières estimations, le procureur de Grasse a confirmé ce lundi après-midi que le montant du butin s'élevait finalement à près de 103 millions d'euros. Ce braquage est donc le plus important commis en France depuis longtemps.
"Après inventaire, le montant du préjudice s'élève à 136 millions de dollars" confirme le procureur de Grasse. Soit près de 103 millions d'euros. Au total, "72 pièces ont été volées, dont 34 dites 'd'exception' représentant à elles seules 135 millions de dollars" (près de 102 millions d'euros ndlr) précise-t-il. Parmi les bijoux volés figurent notamment "des bagues, des pendentifs et des boucles d'oreille". Les 38 autres pièces volées ne représentent donc environ "qu'un million d'euros".
4. Qu'en pensent l'hôtel et les syndicats hôteliers ?
La direction du palace a indiqué à l'AFP avoir "instruction de ne rien dire". Contacté lundi matin par "Le Nouvel Observateur", l'hôtel n'était pas disponible pour l'instant pour nous répondre. "Le personnel est très inquiet, d'autant plus au vu de la recrudescence des événements" confie quant à lui au "Nouvel Observateur" le secrétaire local de la CGT hôtellerie Mariano Saiu, qui travaille au Majestic, autre palace cannois.
"Comment cela est-il possible ainsi, en plein jour ?" questionne celui qui "se pose beaucoup de questions." Notamment la suivante : "Les mesures de sécurité nécessaires ont-elles été prises ? S'il y avait eu le moindre grain de sable, le braqueur aurait peut-être tiré..." Il fait également part de son "étonnement" si la police de Cannes, comme elle l'a indiqué, n'était pas informée de la tenue de l'événement. "Où se situe la responsabilité de l'hôtel ? Trop tôt pour le dire".
Son confrère de la CGT au Carlton Ange Romiti va plus loin. La section syndicale CGT de l'hôtel s'est fendue d'un communiqué dénonçant "l'irresponsabilité de la direction du palace." "Nous alertons la direction depuis le braquage de 1994 (au Carlton, lors d'une exposition de la bijouterie Rezza ndlr) lors duquel un vigile avait été grièvement blessé par balle" poursuit le syndicaliste, "le CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) rend régulièrement un avis défavorable à ce genre d'événement du fait du potentiel danger qu'il représente. Cette année particulièrement du fait de la multiplication des vols." "La sécurité dans un lieu comme cela, qui n'est pas adapté pour recevoir ce type d'exposition, est difficile à mettre en place" indique-t-il encore, déplorant que "des salariés aient accès aux espaces d'exposition non cloisonnés, donc dangereux". Lui aussi s'étonne que la police n'ait pas été avertie : "si ce n'est pas obligatoire, il y a un problème de législation auquel il faut réfléchir".
"La direction a privilégié la bonne opération financière à la sécurité des personnes" dénonce la CGT de l'hôtel Carlton dans son communiqué. Elle demande "aux pouvoirs publics" l'ouverture d'une enquête sur la sécurité des expositions de produits de luxes dans les hôtels.
5. Où en est l'enquête ?
"Les enquêteurs sont toujours en train d'analyser les images de vidéosurveillance de l'hôtel et de la ville de Cannes" indique aussi le procureur de Grasse, précisant que "les auditions de toutes les personnes concernées se poursuivent". Interrogé sur d'éventuels complices du braqueur, Philippe Vique répond seulement que les enquêteurs recherchent pour l'heure "un homme seul".
L'enquête a été confiée à la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire de Nice. La police de Cannes a quant à elle assuré qu'elle n'avait pas été prévenue de la tenue de l'exposition. Une démarche non obligatoire de la part des organisateurs, mais fréquente lors de ce type d'événement. D'autant plus que la région a récemment été le théâtre d'autres vols. En marge du festival de Cannes, en mai dernier, un collier de diamants d'environ deux millions d'euros du joaillier suisse De Grisogno a été volé lors d'une soirée au Cap d'Antibes. Quelques jours plus tôt, des bijoux de la marque Chopard d'une valeur avoisinant le million d'euros avaient disparu d'un coffre d'une chambre d'un hôtel Novotel du secteur occupée par une employée américaine de la marque.
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